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IRIC 2020/2021

Filière CA2D

Cours de Mme la Professeure Owona Mfegue Kourra Félicité

Maître de Conférences à l’Université de Yaoundé II (Institut des Relations Internationales du


Cameroun), Personnalité Qualifiée Indépendante des Nations Unies en Nouvelle Calédonie
Médiatrice pour la Paix-Femwise (Union Africaine), Avocat a Arbitre au sein de la Chambre
de Conciliation et d’arbitrage du Comité National Olympique et Sportif au Cameroun
(CNOSC).

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Mode d'enseignement : Présentiel

Premier Trimestre, 20 heures de théorie.

Langues d'enseignement : Français /Anglais

Objectifs d'apprentissage :

Le cours a pour objectif de développer la connaissance et la maîtrise du droit international et


des institutions humanitaires ce qui le distingue d’un cours de droit international humanitaire
stricto sensu . Le cours encourage également une implication active des étudiants dans
l'apprentissage de cette matière. Un exercice de Travaux dirigés aura lieu lors du dernier cours.

Prérequis : Aucun

Corequis : Aucun

Contenu de l'activité :

Longtemps synonyme de droit des conflits armés, le droit humanitaire, qui a connu un essor
considérable, trouve aujourd'hui à s'appliquer également en dehors de ceux-ci. Visant la
répression du crime d'agression, des crimes de guerre, du génocide et des crimes contre
l'humanité, il se rattache au droit international pénal. Le droit humanitaire comporte par ailleurs
de nombreuses règles, d'origine conventionnelle ou coutumière, dont la violation n'est pas
incriminée. Il met aussi l'accent sur l'importance de la prévention, laquelle suppose notamment
une large diffusion des règles régissant la conduite des opérations, le recours aux méthodes et
moyens de combat et celles relatives à la protection des personnes qui ne participent pas ou plus
aux hostilités. Les règles sont à cet égard différentes selon qu'il s'agit d'un conflit armé
international ou interne. En outre, le droit humanitaire entend reconnaître une place particulière
aux victimes, tout en étant attentif à favoriser le rétablissement de la paix.

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Nous effectuerons, dans un premier temps, la présentation du Droit International Humanitaire,
les fondements et sources du DIH seront ensuite exposés, de même que les mécanismes de mise
en œuvre du droit international. Plusieurs cas de jurisprudence seront présentés en guise
d'illustration. Les règles régissant la Répression des infractions au Droit international
humanitaire seront également abordées. Le déploiement du droit international en Afrique fera
l'objet d'un examen approfondi.

Activités d'apprentissages prévues et méthodes d'enseignement :

L'enseignement, dont le volume horaire est de20 heures, se donne au premier semestre, en
français /anglais. Il est dispensé, non pas uniquement sous une forme magistrale, mais aussi sur
la base de méthodes pédagogiques plus participatives (analyse de cas de jurisprudence,
application des règles à des situations concrètes notamment lors du dernier cours …) permettant
à l'étudiant de développer une réflexion critique sur différentes problématiques relevant du droit
international humanitaire.

Méthodes d'évaluation :

Contrôle continu et Examen.

PLAN DU COURS

INTRODUCTION DE CADRAGE : Qu’est ce que le Droit International Humanitaire ?


(définir le DIH)

I. LA FORMATION DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE


II. LA DIFFUSION DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE
III. L’OBJET ET LA SIGNIFICATION DU DROIT INTERNATIONAL
HUMANITAIRE

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CHAPITRE I. LES FONDEMENTS DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE

CHAPITRE II. LES INSTITUTIONALES CONTEMPORAINES DE MISE EN


ŒUVRE DU DIH

CHAPITRE III. LA REPRESSION DES VIOLATIONS DU DIH (PAR LES


JURIDICTIONS INTERNATIONALES)

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

OUVRAGES

1) M. BÉLANGER, Droit international humanitaire général, 2ème éd., Paris, Gualino -


LGDJ, 2007 ;
2) A. BIAD, Droit international humanitaire, 2ème éd., Paris, Ellipses,1999, 867 p.
3) F. BOUCHET-SAULNIER, The Practical Guide to Humanitarian Law, 2ème éd.,
Lanham, Rowman and Littlefield, 2007;
4) P. BUIRETTE, P. LAGRANGE, Le droit international humanitaire, 2ème éd., Paris,
La Découverte, 2008 ;
5) E. DAVID, Principes de droit des conflits armés, 4ème éd., Bruxelles, Bruylant, 2008
6) H.P., GASSER H. P., Droit International Humanitaire : Introduction, tirée de Hans
Haug, Humanité pour tous, Mouvement International de la Croix Rouge et du Croissant
Rouge. Institut Henry Dunant, Genève/Edidtions Paul Haupt, Berne, 1993, 100 p.
7) V. HAROUEL-BURELOUP, Traité de droit humanitaire, Paris, PUF, 2005 ;
8) C R. KOLB, Ius in Bello – Précis de droit international des conflits armés, Bruxelles,
Bruylant, 2003 ;
9) J. OWONA J, Droit international humanitaire, Paris, L’Harmattan, 2012, 216 p.
10) A.PELLET, M. FORTEAU et als, Droit international Public, Paris, LGDJ, 2009,

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REVUES

1) Benvenuti P., « Le respect du droit international humanitaire par les forces des Nations
unies : la circulaire du secrétaire général », Revue générale de droit international public,
no 2, 2001, p. 355., 2006
2) Boisson de Chazournes L. et Condorelli L., « De la "responsabilité de protéger" ou d'une
nouvelle parure pour une notion déjà bien établie », Revue générale de droit
international public, no 1, 2006, p. 11.
3) Boivin A., « Au-delà du concept de complicité : droit international humanitaire et
transfert d'armes légères et d'armes de petit calibre », Revue internationale de la Croix-
Rouge, no 859, septembre 2005, p. 467

4) Finaud M., « L'abus de la notion de "combattant illégal" : une atteinte au droit


international humanitaire », Revue générale de droit international public, no 4, 2006,

Sites internet offrant de la documentation sur le DIH


http://www.icrc.org/ihl , offre le texte intégral des traités de DIH les plus importants et des
informations étendues sur les activités du CICR.
http://www.unog.ch/frames/disarm/distreat/warfare.htm , instruments internationaux
importants sur le désarmement et des questions y afférent (Nations Unies)
http://www.unhcr.ch/html/intlinst.html , Textes de Droit International des Droits de l’Homme
(UNHCR) http://fletcher.tufts.edu/multilaterals.html , Convention multilatérales de l’Ecole de
Droit et de Diplomatie Fletcher(Fletcher School of Law & Diplomacy),
http://www.law.ecel.uwa.edu.au/intlaw/ , ressources de Droit international, University of
Western Australia

PROLEGOMENES :

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Le droit international se définit comme le droit applicable a la société internationale. Or, les
rapports entre le droit et la société font l’objet d’un questionnement incessant, comme en
témoigne l’adage suivant :

Ubi societas ubi jus : là où il y a une société, il y a du droit ; une organisation sociale, par nature,
sécrète un droit ; et un droit qui lui correspond qualis jus talis societas.

Cette métaphore des sources du droit international confirme le lien sociologique nécessaire
entre droit et société. Le droit ne se manifeste que dans la société. La ou les gens vivent en s
société, il y’aura du droit : L’inverse est également vrai, sans société, pas de droit.
C’est pourquoi j’en viens à mes présupposés doctrinaux :
- Le droit est pensé dans une perspective sociologique et objectiviste dans une certaine
mesure, plutôt que par la théorie volontariste (ou positiviste) qui, comme vous le savez,
pose la volonté de l’État comme fondement du DI. Vision plutôt pragmatique du dt
(d’autant que praticienne) plutôt que théories doctrinales du droit pur prônées not par
H. Kelsen et l’école normativiste.
- Toute étude du Droit International et des Institutions internationales Humanitaires
impose un questionnement préalable :
- Quel est le processus de formation du DIH et la genèse des des Institutions
internationales Humanitaires?
- Quel est le lien entre DIH et droits de l’Homme ?

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INTRODUCTION de CADRAGE : La présentation du Droit International Humanitaire

La guerre et l’usage de la force, même internationalement interdits, restent la prérogative


régalienne la plus exercée par les Etats et les autres acteurs de la scène internationale.
Sa conduite et le traitement de ses effets néfastes se sont toujours heureusement
accompagnés de l’exigence du respect d’un impératif minimum d’humanité.
Ce souci explique et légitime l’existence d’une branche spécifique du droit international dite
droit international humanitaire.
En tant que droit international, le droit international humanitaire est confronté à divers
problèmes inhérents au droit de la société internationale :
- conciliation de l’autorité du droit et de l’autorité de chacun des acteurs1 ;
- identification des normes fondatrices et problèmes de leur hiérarchie ;
- application et contrôle d’application d’un tel droit réputé obligatoire ;
- répression des violations de ses dispositions, etc.
Bref cette branche spécifique du droit international réplique la problématique propre à celui-
ci. Il secrète également sa propre problématique2.

Le droit destiné à régir la guerre et l’usage de la force a mis long à s’élaborer et à


s’institutionnaliser. Il trouve son origine dans le fond de sentiment commun d’humanité des
peuples et des nations et l’impact des guerres et catastrophes naturelles dans l’élaboration du
droit international en général et du droit international humanitaire en particulier.

1
CAVARE (L.), Le droit international positif, Paris, tome 1, Editions à Pédone, 1973, 806 pages.
Hubert Thierry et al, Droit international public, Paris, Editions Montchrestien, 1975, 770 pages particulièrement pp. 174-
176.
2
OWONA (J.), Problèmes d’application du droit international humanitaire en Afrique, Institut international des Droits de
l’Homme, Strasbourg dixième session d’enseignement, 2-27 juillet 1979, pp. F50-F5021.

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I. LA FORMATION DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE
Les origines du DIH remontent aux règles énoncées par les civilisations anciennes et les
religions. Le droit destine a régir la guerre et la force s’inspire du sentiment commun
d’humanité des peuples et des nations et dans l’impact des guerres et catastrophes.

La guerre a toujours connu certaines lois et coutumes. L’Edit de Cyrus II, le grand roi de
Perse (556-530 avant Jesus Christ) promulgue en 538 avant JC. C’est la prise de Babylone par
Cyrus, en 539 avant Jésus-Christ, qui inaugure l’ère impériale de la Perse. Cet événement, en
mettant fin à l’empire babylonien, maitre de l’Asie occidentale, permet à Cyrus de fonder
l’empire perse, s’étendant de l’Inde à Carthage, du Caucase et du Danube à l’Éthiopie.
L’empire perse est le premier en date des empires indo–européens (aryens) de l’histoire,
précédant ainsi les empires grec et romain, et évidemment ceux des Anglo-Saxons, des
Français, des Espagnols, etc. L’acte de naissance de l’empire perse fut le célèbre « édit » du roi
Cyrus publié au lendemain de la chute de Babylone. Cet édit est d’une valeur incomparable,
puisqu’il est en fait la première Déclaration des droits de l’homme dans l’histoire de l’humanité.
Par cet édit Cyrus le Grand proclame solennellement l’égalité des droits pour tous les membres
de l’empire ainsi que la liberté de culte et de croyances pour tous les individus. ’est alors que
Cyrus annonce dans sa proclamation : « ... Je suis entré à Babylone parmi une foule en délire.
J’entrai dans la ville sans verser de sang, sans incendier, sans piller, sans tuer. J’ai apporté à
tous la sécurité et la joie. »3.

En Afrique comme sur d'autres continents, un « droit de la guerre » était également connu et
appliqué dans les conflits armés entre tribus et royaumes, compte tenu notamment des
coutumes, du niveau de développement, des moyens de combat et de la mentalité propre à
chaque peuple. Ainsi, dans l'Afrique traditionnelle, la guerre était déjà une institution organisée,
avec déclaration de guerre, immunité de négociateurs, existence de zones d'asile et de trêve,
traités du paix, etc.
La charte du Manden, charte du Mandé, charte de Kouroukan Fouga, ou encore, en langue
malinké, Manden Kalikan, est la transcription d’un contenu oral, lequel remonterait au règne
du premier souverain Soundiata Keita qui vécut de 1190 à 1255. existe plusieurs textes de la
Charte, celui décrit ci-dessous qui remonterait à 1222 et provient des travaux menés à partir des
années 1970 par Wa Kamissoko et Youssouf Tata Cissé, est inscrit en 2009 par l’UNESCO sur

3
« L’Iran d’aujourd’hui : un Etat moderne se construit sur cinq mille ans de traditions. Il y a vingt-cinq siècles
Cyrus lançait la première Déclaration des droits de l’homme », Le monde diplomatique, Decembre 1959, p.9.

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la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Ce texte est considéré par ses
promoteurs, au même titre que la Magna Carta produite en 1215 en Angleterre, comme l’une
des plus anciennes références concernant les droits fondamentaux dont certains régissant la
guerre et l’usage de la force en Afrique.
Le DIH a ses sources historiques enfouies dans l’histoire des religions de toutes sortes
notamment à travers des ouvrages religieux comme la Bible et le Coran.

A titre d’illustration, l’Hindouisme prévoit des règles de traitement de l’ennemi vaincu qui
prescrivent entre autres la loyauté dans le combat et l’interdiction d’armes causant des
souffrances superflues résumées dans les « lois de Marrou », préceptes d’un code sacre> Le
Mahabarata déclarait à cet effet : « Les ennemis faits prisonniers au cours d’une guerre ne
doivent pas être tues. Nous devons au contraire les traiter comme nos propres enfants.
Les principes d’humanité se manifestent également dans le Code d’honneur des Samouraï
(Bushido), les principes bouddhiques de bienveillance (Maitri) et de compassion (Karuna).
En effet, comme le relève à juste titre Jean PICTET, « le Droit humanitaire a des racines plus
profondes que l'ont cru longtemps des autres européens aux vues étroites, qui en plaçaient la
naissance à la fin du moyen âge. En réalité, les lois de la guerre sont aussi anciennes que la
guerre elle-même et la guerre aussi ancienne que la vie sur la terre ».

Selon Jean Pictet, « Dès le XVI eme siècle, la répétition des clauses humanitaires contenues
dans les cartels et capitulations passées entre chefs d’armées adverse créait un dih coutumier ».
Celui-ci imposait par exemple de ne pas considérer les blesses et malades dur un terrain e
conflit arme comme des prisonniers de guerre mais de les soigner et les renvoyer après guérison.
Ces capitulations c’est-à-dire - dans le domaine militaire, une convention établie entre nations
belligérantes en vue de la reddition de la partie vaincue ou, anciennement une ou plusieurs
conventions par laquelle une puissance accordait, sur les territoires relevant de sa juridiction,
certains droits et privilèges aux ressortissants d'une autre puissance-constituaient un pas majeur
vers une codification conventionnelle du futur.
La codification du DIH au niveau universel dans sa forme contemporaine a commencé au XIXe
siècle. Depuis, les États ont accepté l’expérience amère de la guerre moderne et représentant un
équilibre minutieux entre les préoccupations humanitaires et les exigences militaires des États.
À mesure que la communauté internationale s'est élargie, un nombre croissant d'États ont
contribué à son développement. Le DIH peut aujourd'hui être considéré comme un droit
véritablement universel.

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II. LA DIFFUSION DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE :
L’impact des guerres et catastrophes naturelles va influencer le développement et l’évolution
du droit de la guerre, bref du DIH tout entier.

Le Droit international humanitaire tel qu'il existe aujourd'hui, universel et engendre partie
codifié, nous le devons directement à deux personnes qui ont été toutes, deux, marquées par des
expériences traumatisantes dues à la guerre : Henry Dunant et Francis Lieber. Pratiquement en
même temps mais chacun ignorant apparemment l'existence de l'autre, Dunant et Lieber ont
apporté de contributions essentielles à la conception et au contenu du Droit international
humanitaire actuel.

-Le citoyen suisse Henry Dunant, un homme animé par une ambition dévorante, le souci
d’échapper à̀ l’environnement bourgeois auquel il appartenait par sa naissance et par sa famille,
afin de se hisser au niveau des grands de son temps, parviendra à faire diffuser le DIH par un
hasard de l’histoire – son arrivée au soir du 24 juin 1859 à deux pas du champ de bataille de
Solferino, alors qu’une des plus sanglantes batailles du XIXe siècle venait de prendre fin,
laissant sur le terrain quelque 6’000 morts et plus de 30’000 blessés – mais aussi grâce à̀ un
trait de génie, car Dunant saura témoigner de l’horreur du champ de bataille à travers son livre,
Un souvenir de Solferino. Et surtout, il tirera de cette vision d’horreur deux idées qui
connaitront un destin exceptionnel : la Croix-Rouge et la Convention de Genève.
En substance, il en ressort du point de vue du respect de la personne humaine :
-Que chaque pays constitue une société de secours volontaire qui dès le temps de paix doit être
préparée à aider le service de santé de l’armée en cas de guerre
-Que les Etats ratifient un principe conventionnel sacre et qui assurerait une protection juridique
aux hôpitaux militaires et au personnel sanitaire.

Suite à cela , le Conseil Fédéral suisse convoqua une conférence internationale à Genève qui
adopta le 22 août 1864 indique des conditions juridiques relatives à l'accomplissement des
missions de services sanitaires en situations des hostilités. Ces services doivent remplir leur
mission en toute impartialité, neutralité et indépendance à intérêt des militaires blessés dans les
armées en campagne. Ils ont pour ce faire à arborer l'emblème de la Croix rouge sur fond blanc.

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Par la suite, cette première convention est restée inchangée pendant plus de 40 ans, pour être
ensuite remaniée en 1906 sur proposition du CICR, en fonction des expériences acquises au
cours de plusieurs guerres. La première guerre mondiale a mis le Droit de Genève en rude
épreuve, ce qui a conduit à une nouvelle révision en 1929. Quatre ans après la fin de la seconde
guerre mondiale, ont ensuite été adoptées les quatre conventions de Genève développées pas
différent protocoles dont les protocoles y annexés en I & II de 1977, la convention sur les armes
classiques et les 3 protocoles y annexés en 1980. Pour tout dire, ce ne sont ni les mauvais
traitements infligés aux blessés, ni la mort d'individus sans défense qui ont le plus frappé Henri
Dunant. Ce qu'il a bouleversé, c'est le manque absolu d'assistance aux blessés et aux mourants.

L'oeuvre de Francis Lieber est à l'origine de deux développements importants. Tout d'abord,
le « code Lieber » a servi d'exemple pour de futurs manuels militaires et instructions relatives
du Droit de la guerre. Ensuite, les écrits du juriste, sont également à l'origine de la seconde
évolution du Droit international humanitaire moderne qui a conduit à l'élaboration d'un corps
des règles sur la conduite de la guerre.

Le premier résultat de cette approche a été un court traité interdisant l'utilisation de projectiles
explosifs de moins de 400 grammes : la déclaration de Saint Petersburg de 1868.

En 1874, c'est la déclaration de Bruxelles qui établit la distinction entre combattants et non-
combattants. Mais les résultats prodigieux vont sortir du développement du Droit des conflits
armés avec la conférence de la Hayes sur la paix en 1899 et 1907. Ces conférences règlementent
l'ouverture des hostilités, le statut de neutralité, le recours au gaz asphyxiant, le largage de
ballons et étoffent les lois et coutume de la guerre maritime et de la guerre sur terre. En 1911,
l'utilisation de l'aviation dans la guerre sera également règlementée, fort de l'évolution de la
guerre entre la Turquie et l'Italie.

L'humanisation de la guerre se poursuit avec les conventions de Londres qui adoptées


successivement en 1923, 1925 et 1929, améliorent le contenu des règles sur la guerre dans ce
qu'elle prévient que ces règles ne sont d'application entre parties au conflit que lorsqu'elles les
ont ratifiées.

En résumé, Henry Dunant a joué un rôle considérable dans la maturation du Droit international
humanitaire sous l'angle de Droit de Genève, c'est-à-dire, celui protégeant les victimes des

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hostilités alors que Francis Lieber l'a fait également pour le compte du Droit de la guerre ou
Droit de la Hayes entendu là comme l'ensemble des règles régissant les hostilités. Les deux
branches forment le Droit international humanitaire.

Depuis lors le droit de la Haye et le droit de Genève se sont développées sous l’impulsion des
situations de conflits armes.

IV. LA SIGNIFICATION ET L’OBJET DU DROIT INTERNATIONAL


HUMANITAIRE
A . LA SIGNIFICATION
1. DEFINITION BASIQUE
Le DIH est une partie du Droit international public qui s’inspire du sentiment d’humanité et est
centrée sur la protection de la personne humaine en cas de guerre ou de tensions. Le droit
international humanitaire (DIH) est un ensemble de règles qui, pour des raisons humanitaires,
cherchent à limiter les effets des conflits armés. Il protège les personnes qui ne participent pas
ou plus aux combats et restreint les moyens et méthodes de guerre. Le DIH est également appelé
«droit de la guerre» ou «droit des conflits armés».

Le droit international humanitaire fixe des règles détailles qui ont pour objet de protéger les
victimes des conflits armés et de limiter les moyens et méthodes de guerre. Il définit aussi les
mécanismes destinés à garantir le respect de ces dispositions.

C’est un droit qui se fonde sur les canons classiques du droit international que sont coutumes
et les conventions internationales :
Son objet est aujourd’hui reconnu :
-Protéger les victimes des conflits armes
-Limiter les moyens et méthodes de guerre
-Définir les mécanismes destines a garantir le respect de ses dispositions conventionnelles ou
coutumières.

Le DIH fait partie du droit international qui régit les relations entre États. Ce dernier est formé
d'accords conclus entre États, appelés traités ou conventions, de la coutume internationale,
constituée par la pratique des États reconnue par eux comme étant obligatoire, ainsi que des
principes généraux du droit.

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Le DIH s'applique dans les situations de conflit armé. Il ne détermine pas si un État a ou non le
droit de recourir à la force. Cette question est régie par une partie importante mais distincte du
droit international, contenue dans la Charte des Nations Unies.

2. DEFINITIONS DOCTRINALES
Pour Jean Pictet, le DIH est « l’ensemble des dispositions juridiques internationales, écrites ou
coutumières assurant le respect de la personne humaine et son épanouissement dans la mesure
compatible avec l’ordre public et en temps de guerre avec les exigences militaires ».

B. DROIT INTERNATIONAL HUMAINITAIRE ET DROITS DE L’HOMME/


DROITS HUMAINS

Le Droit international des droits de l'homme demeure intimement lié au Droit international
humanitaire. Alors que ce dernier met en évidence la protection de l'être humain en situation
des conflits armés et des catastrophes naturelles, celui-là se préoccupe de la protection des droits
inhérents à la personne humaine. Par conséquent, il la protège à tout moment ou mieux tout au
long de son existence voire même au-delà.

Les deux branches sont de nature et d'origine distincte et ont connu des évolutions différentes.
S'il est vrai qu'il y a une interdépendance entre elles, la philosophie de l'une est différente de
celle de l'autre. Cependant, le Droit international humanitaire est de plus en plus perçu comme
faisant partie du Droit des droits de l'homme applicable dans les conflits armés.

L'interdépendance entre les droits de l'homme et le Droit international humanitaire a été


soulignée lors de la conférence des Nations unies sur les droits de l'homme, tenue à Téhéran en
1968 l'on voit se dégager une tendance consistante, pour les Nations unies, à faire de plus en
plus référence au Droit international humanitaire lorsqu'elle examine la situation des droits de
l'homme (cfr. Résolution XXII portant « protection des droits de l'homme en cas de conflits
armés », conférence internationale des droits de l'homme, Téhéran, 12 mai 1968).

En dépit de fait que le Droit international humanitaire tient pour source essentiellement les
quatre conventions de Genève et leurs protocoles additionnels qui traitent de manière spécifique
et très détaillé la protection des droits qui traitent de manière spécifique et très détaillée la

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protection des droits humains en période des conflits armés, disons que tous ces textes se fixent
pour objectif commun la personne humaine et le respect de la dignité humaine.

C. L’OBJET DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE :

• Quand le droit international humanitaire s'applique-t-il ?

Le DIH s'applique uniquement aux conflits armés et ne couvre pas les situations de tensions
internes ou de troubles intérieurs, comme les actes de violence isolés. Il s'applique seulement
lorsqu'un conflit a éclaté, et de la même manière pour toutes les parties, quelle que soit celle
qui a déclenché les hostilités.

Les dispositions du DIH sont distinctes, selon qu'il s'agit d'un conflit armé international ou d'un
conflit armé non international. Les conflits armés internationaux sont ceux qui opposent au
moins deux États. Ces conflits sont régis par un vaste éventail de règles, dont celles inscrites
dans les Conventions de Genève et le Protocole additionnel I.

Les conflits armés non internationaux opposent, sur le territoire d'un seul État, les forces armées
régulières à des groupes armés dissidents, ou des groupes armés entre eux. Un ensemble plus
limité de règles sont applicables à ce type de conflit. Celles-ci sont définies à l'article 3 commun
aux quatre Conventions de Genève et dans le Protocole additionnel II.

• Distinction entre le Jus ad bellum et jus in bello


Le droit international humanitaire, ou jus in bello, réglemente la manière dont la guerre
est conduite. À vocation purement humanitaire, cette branche du droit vise à limiter les
souffrances causées par la guerre, indépendammentde considérations ayant trait à la
justification, ou aux motifs, ou encore à la prévention de la guerre, couverte par le jus ad
bellum.

• La distinction claire entre le jus in bello et le jus ad bellum est relativement récente. Ces
termes ne sont couramment utilisés dans les débats ou les écrits sur le droit de la guerre
que depuis une décennie après la Seconde Guerre mondiale. Certes les concepts qu’ils
recouvrent apparaissaient bien avant dans le débat juridique, mais sans la distinction
nette que l’adoption de ces termes a apportée.

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• Le droit international humanitaire a pour but de limiter les souffrances causées par
la guerre en assurant, autant que possible, protection et assistance aux victimes. Il traite
donc de la réalité d’un conflit sans considération des motifs ou de la légalité d’un recours
à la force. Il en réglemente uniquement les aspects ayant une importance humanitaire.
C’est ce que l’on appelle le jus in bello (le droit dans la guerre). Ses dispositions
s’appliquent également à l’ensemble des parties au conflit, indépendamment des motifs
du conflit et de la justesse de la cause défendue par l’une ou l’autre partie.

• Le jus ad bellum (droit de faire la guerre) ou jus contra bellum (droit de prévention
de la guerre) cherche à limiter le recours à la force entre les États. Conformément à la
Charte des Nations Unies, les États doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à
l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un État
tiers (article 2, paragraphe 4). Des exceptions à ce principe sont prévues en cas de
légitime défense ou pour faire suite à une décision adoptée par le Conseil de sécurité en
vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

En cas de conflit armé international, il est souvent difficile de déterminer quel État est
coupable d’une violation de la Charte des Nations Unies. Or, le système du
droit humanitaire ne lie pas son application à la désignation du coupable, car on
• déboucherait immanquablement sur une controverse qui paralyserait sa mise en œuvre,
chacun des adversaires se déclarant victime d’une agression. En outre, le droit
international humanitaire a pour but d’assurer la protection des victimes de la guerre et
de leurs droits fondamentaux, à quelque partie qu’elles appartiennent. C’est la raison
pour laquelle le jus in bello doit rester indépendant du jus ad bellum ou jus contra
bellum.

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Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 18
CHAPITRE I. LES FONDEMENTS DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE

Les fondements du droit des conflits armes internationaux obéissent aux normes classiques du
droit international gouvernant l’identification des sources.

Ø Rappel sur la Diversité des sources en Droit international:

*Métaphore des sources : utilisée pour donner une présentation formalisée d’une réalité
internationales qui ne l’est pas ; expression éclairante par la représentation dynamique qu’elle
donne du droit, censé jaillir d’endroits localisés et identifiés, comme un fleuve.
But : identifier le fondement du caractère obligatoire du DIP

==> qualis jus talis societas : traités mieux adaptés aux caractéristiques inhérentes de la sté int,
sté décentralisée, atomisée entre E souverains égaux, dans laquelle consentement de l’E occupe
une place centrale.
à noter : pour prendre de la hauteur dsan la réflexion sur les sources et acquérir des idées
générales sur la structure des modes de création du droit, La pensée jur de M. Virally.

2 types de sources :
- sources formelles du droit = procédés d'élaboration du droit, les diverses techniques qui
autorisent à considérer qu'une règle appartient au droit positif.
- Les sources formelles sont les procédés d’élaboration du droit. Ils sont le mode par
lequel est établie ou constatée une règle applicable. Elles vont permettre d’introduire le
contenu au droit positif. Les traités sont des sources formelles

- sources matérielles constituent les fondements sociologiques des normes


internationales, leur base politique, morale ou économique plus ou moins explicitée par
la doctrine ou les sujets du droit ; sources dynamiques par nature, puisqu’évoluent en
même tps que les valeurs sociales et l’idéologie dominante ; influent sur les sources
formelles, bp plus statiques, ms ne st pas en elles-mêmes un mode de production du
droit positif. Les sources matérielles sont les causes profondes de la formation d’une

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 19


règle. Des causes sociales, historiques, politiques ou encore idéologiques expliquent
pourquoi une règle a dû entre établie.
- Ex : L’émergence d’infractions sur le web et les médias sociaux a incité à la révision
du code pénal
- Internet a également obligé les Etats à réviser leur droit des affaires (signature et
contrat électronique etc. ...)

Les sources formelles sont les procédés d’élaboration du droit. Ils sont le mode par lequel
est établie ou constatée une règle applicable. Elles vont permettre d’introduire le contenu
au droit positif. Ex : Les traités sont des sources formelles.

*Détermination des sources formelles du droit international par l'article 38 du Statut


de la CPJI et C.I.J. (énumération universellement acceptée) E

« 1. La Cour (...) applique :


a. les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles
expressément reconnues par les États en litige ; (traités)
b. la coutume internationale comme preuve d'une pratique générale, acceptée comme étant
le droit ;
c. les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées ;
d. sous réserve de la disposition de l'article 59, les décisions judiciaires [pas la JP] et la
doctrine des publicistes les plus qualifiés des différentes nations, comme moyen auxiliaire
de détermination de la règle de droit [JP un peu plus que cela aujourd’hui].
2. La présente disposition ne porte pas atteinte à la faculté pour la Cour, si les parties sont
d'accord, de statuer ex aequo et bono » 4.

[équité – mode de formation spontané mineur, pas une véritable source, plutôt guide d’app
de la règle de dt par le juge ou l’arbitre afin de ne pas aboutir à une sol inéquitable – même
idée qu’hist sa naissance en dt GB, equity apparue pr compenser rigidité excessive de la CL
qui pouvait laisser certains « torts » non indemnisés, ens des règles dégagées et appliquées
par la jur du Chancellier ].

4
Les sources qui ne sont pas mentionnées dans l’article 38 du statut de la CIJ
- le jus cogens (normes impératives de droits international général)
- les avis consultatifs de la CIJ
- les actes unilatéraux des Etats (ex : la décision de répudiation du Paraguay de 2005).

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 20


I. LES CONVENTIONS ANTERIEURES A LA SECONDE GUERRE
MONDIALE

• Parmi les conventions du XIXème siècle, figure d’abord par ordre chronologique,
la Déclaration de Paris de 1856 sur la guerre maritime, œuvre collective des
vainqueurs de la Guerre de Crimée.
Postérieurement, trois autres conventions ont jeté les premières bases de ce qu’il est
convenu d’appeler le « Droit international humanitaire ».

• La Convention de Genève de 1864 est relative à la protection des blessés , des


malades et du personnel sanitaire. A la suite de la publication en 1862 de Henri
Dunant, Un souvenir de Solferino, elle a été conclue sous les auspices d’un Comité
genevois dont cet auteur faisait partie et qui devait se transformer en 1880 en
« Comité internationale de la Croix rouge « .
• La Déclaration de Saint Pétersbourg de 1868 inaugure le mouvement en faveur de
l’interdiction de certaines armes.
• Enfin, la Déclaration de Bruxelles de 1874 ouvre la voie à la consécration de la
distinction entre combattants et non combattants. En 1874, c'est la déclaration de
Bruxelles qui établit la distinction entre combattants et non-combattants.
L’entreprise de codification s’est poursuivie au début du XXème siècle, lors des deux
conférences de la Paix de la Haye de 1899 et de 1907.
La première a adopté une convention concernant les lois et coutumes de guerre sur terre
suivie d’une annexe et d’une convention adaptant la a la guerre maritime des principes de
la Convention de Genève du 18 aout 1864. A ces textes se sont ajoutées trois déclarations
sur le « Lancement des projectiles du haut des ballons », « les gaz asphyxiants » et
« l’emploi de balles ».

-En 1907, avec Les Conventions de la Haye, l’entreprise de codification du DIH a atteint
son apogée. 13 textes sur le droit de la guerre ont été élaborées : Convention sur l’ouverture
des hostilités (la 3eme), une convention sur les lois et coutumes de la guerre sur la terre (la
13eme), 2 conventions sur la neutralité dans la guerre terrestre et la guerre maritime, Une
Déclaration sur le lancement de projectiles du haut des ballons. (Rien n’a été fait sur la
guerre aérienne car celle-ci était encore inconnue de la technique guerrière de l’époque. Elle
n’est apparue qu’en 1911,lors de la guerre italo Turque).

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 21


--La Déclaration de Londres de 1909 consacrée à la guerre maritime. Elle n’a pas été ratifiée
mais on la considère aujourd’hui comme l’expression la plus complète de la coutume en la
matière. Etc.

II. LES CONVENTIONS POSTERIEURES A LA SECONDE GUERRE


MONDIALE
Depuis la seconde guerre mondiale, l’essentiel des efforts a été consacré sur le droit préventif.
A. AFFERMISSEMENT DU DROIT HUMANITAIRE DE LA GUERRE

Ø LE DROIT DE GENEVE OU DROIT DE LA CROIX ROUGE


La Conférence de Genève du 12 aout 1949 organisée par le comité International de la croix
Rouge (CICR) a adopté 4 conventions portant révision des textes antérieurs sur les malades,
blessés et prisonniers ; sur l’amélioration du sort des blesses, des malades et des naufrages des
forces armées sur mer, sur le traitement des prisonniers de guerre et sur la protection des
personnes civiles en temps de guerre. Le DIH se trouve essentiellement dans les quatre
Conventions de Genève de 1949. La quasi-totalité des États est aujourd'hui liée par celles-ci.

On peut également mentionner une quatrième convention sur la protection de la population


civile en temps de guerre.
Selon la CIJ, ces textes ne font qu’exprimer les principes généraux de base du droit humanitaire
et leurs dispositions ont de ce seul fait, un caractère coutumier autant que conventionnel (arrêt
du 27 juin 1986, affaire des Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua, Rec. P.113-
114).
-Les Conventions de 1949 ont été complétées par deux traités : les deux Protocoles
additionnels du 10 juin 1977 1977 relatifs à la protection des victimes des conflits armés.
: le premier relatif aux conflits armes internationaux, l’autre au conflits armes non
internationaux.
Un troisième protocole additionnel et adopte le 8 décembre 2005 (entre en vigueur le 14 janvier
2007). En 20028, 194 Etats avaient ratifie les autre conventions de 1949.Cette universalité
permet de les considérer comme formulant des règles coutumières importantes.

Ø LE DROIT DE LA HAYE, DROIT CONVENTIONNEL DES CONFLITS ET


LES CONVENTIONS INTERNATIONALES DE DIH

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 22


En parallèle, plusieurs convention au champs d’application sectoriel sont venues compléter les
conventions de 1949 et leur protocoles additionnels.
A titre d’illustration, la Convention de l’UNESCO pour la protection des biens culturels en cas
de conflit armé, avec Règlement d'exécution adoptée le 14 mai 1954 (Protocole, La Haye, le
14 mai 1954, Deuxième Protocole, La Haye, le 26 mars 1999).
la Convention de 1972 sur les armes biologiques;
la Convention de 1980 sur certaines armes classiques et ses cinq Protocoles;
la Convention de 1993 sur les armes chimiques;

Ø LE DIH ISSU DES DROITS DE LHOMME


Le DIH comporte des principes (inviolabilité, non-discrimination) communs aux droits de
l’homme et au droit de Genève
-L’acte général de la Conférence de Berlin du 26 février 1885 constitue la traite des esclaves
en infraction internationale. Ila été complète par la convention des Nations Unies du 7
septembre 1956 relative à l’abolition de l’esclavage.
La Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples dont l’article 4 prévoit que : « tout
individu a droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine »
Le protocole relatif des droits des femmes et la Charte africaine des droits de l’enfant
s’engagent à « respecter et à faire respecter les règles du droit international humanitaire en
cas de conflits armés ».

Ø LE DIH ISSU DE LA REGLEMENTATION OU LIMITATION DE L’USAGE


DE CERTAINES ARMES (DROIT DU DESARMEMENT)

Les accords conclus en matière de maitrise des armements impactent le déroulement des
conflits armes au point ou la frontière entre droit du désarmement et droit humanitaire de la
guerre est devenue poreuse. On peut néanmoins considérer que l’interdiction de la fabrication
ou de la détention de certaines armes relève du droit du désarmement et la limitation ou
l’exclusion de leur utilisation du second.
La principale innovation est constituée par l’adoption le 10 octobre 1980 de la Convention de
Genève sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qu’elle a
été modifiée le 21 décembre 2001, est également connue sous le nom de Convention sur
certaines armes classiques. qui peuvent être considérés comme produisant des effets

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 23


traumatiques excessifs ou frappant sans discrimination. a Convention a pour but d’interdire ou
de limiter l’emploi de certains types particuliers d’armes qui sont réputées infliger des
souffrances inutiles ou injustifiables aux combattants, ou frapper sans discrimination les civils.
Il s’agit d’une convention-cadre à laquelle ont été annexés des protocoles, cette structure ayant
été choisie pour en assurer la souplesse dans le futur. C’est la raison pour laquelle le texte de la
Convention ne contient que des dispositions générales. Toutes les dispositions relatives aux
interdictions ou restrictions de l’emploi de certains types particuliers d’armes font l’objet des
Protocoles annexés à la Convention. La Convention originelle et les trois premiers protocoles
ont été adoptés le 10 octobre 1980 et ouverts à la signature pendant une période de douze mois
à compter du 10 avril 1981. Au total, 50 États ont signé la Convention, qui est entrée en vigueur
le 2 décembre 1983. À présent 121 États sont parties à la Convention; cinq États signataires ne
l’ont pas encore ratifiée.
-constatant une utilisation croissante des armes chimiques notamment u Cambodge, en
Afghanistan durant la guerre entre l’Irak et l’Iran, l’AGNU (Assemblée Générale des Nations
Unies) a adopté la Résolution 37/98 D qui institue des « procédures provisoires d’enquête »
visant à consolider l’autorité du protocole de Genève de 1925.

-Le conflit du golfe et les accords de désarmement entre les Etats Unis et l’URSS à partir de
1990 ont favorise l’adoption de la Convention de Paris du 13 janvier 1993 sur l’interdiction
de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur
leur destruction (encore appelée Convention sur les armes chimiques).Elle a été ouverte à la
signature lors d’une cérémonie qui a eu lieu à Paris le 13 janvier 1993. Quatre ans plus tard, en
avril 1997, la Convention entrait en vigueur. Cette Convention est unique en son genre, car il
s’agit du premier traité multilatéral qui interdit toute une catégorie d’armes de destruction
massive et prévoit la vérification internationale de la destruction de celles-ci. Il s’agit en outre
du premier traité de désarmement négocié dans un cadre entièrement multilatéral, ce qui ouvre
la voie à une plus grande transparence et à une égalité d’application à tous les États parties.
La Convention a également été négociée avec la participation active de l’industrie chimique du
monde entier, garantissant ainsi le concours continu de cette dernière au régime de vérification
de l’industrie établi par la Convention sur les armes chimiques. La Convention prévoit
l’inspection des installations de l’industrie afin de garantir que les produits chimiques toxiques
servent uniquement à des fins non interdites par la Convention.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 24


-On peut également signaler de manière non exhaustive, la Convention adoptée à Ottawa le 3
décembre 1997 sur l'interdiction des mines antipersonnel, de son nom complet Convention sur
l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel
et sur leur destruction (aussi appelée Convention d’Ottawa ou traité d'Ottawa), est un traité
international de désarmement qui interdit l'acquisition, la production, le stockage et l'utilisation
des mines antipersonnel.
Elle est entrée en vigueur le 1er mars 1999.La Convention a été négociée afin de pallier les
insuffisances du Protocole II (sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des mines, pièges et
autres dispositifs) de la Convention sur certaines armes classiques que de nombreux États
jugeaient inadapté pour répondre efficacement au défi de l'interdiction totale des mines
antipersonnel.

Malgré le large soutien international envers la Convention d'Ottawa, il y a encore des États
producteurs et/ou utilisateurs de mines antipersonnel qui refusent d'adhérer au texte. Ensemble,
six de ces États – la Chine, l’Inde, la République de Corée, le Pakistan, la Russie et les États-
Unis – pourraient détenir des stocks de dizaines de millions de mines antipersonnel et certains
acteurs armés non étatiques continuent à employer, stocker et produire des mines antipersonnel
-le Protocole facultatif de 2000 se rapportant à la Convention relative aux droits de
l'enfant, concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés.
De nombreuses règles de DIH sont désormais considérées comme appartenant au droit
coutumier, c'est-à-dire comme règles générales s'appliquant à tous les États.

Ø LE DROIT HUMANITAIRE DES VICTIMES ET SITUATIONS DE CRISE :

Le droit international régissant l’état de certaines victimes des conflits participe au droit
international humanitaire sans pour autant faire partie du droit de Genève ou du droit de la
Haye.
La Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des refugies définit
cependant aussi les obligations dont un réfugié doit s'acquitter à l'égard du pays d'accueil et
exclut certains groupes, notamment les criminels de guerre, du statut de réfugié.
La Convention relative au statut des apatrides du 28 septembre 1954 : Définissant le cadre de
protection internationale des apatrides, elle codifie les droits des apatrides de la manière la plus
globale, jamais essayée au plan international et porte sur certains aspects de DIH .

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 25


III. LE DROIT PENAL HUMANITAIRE
Le droit international humanitaire moderne est original car il établit des infractions d’après le
principe sine crime sine lege. En droit pénal, le principe de légalité des délits et des peines
dispose qu'on ne peut être condamné pénalement qu'en vertu d'un texte pénal précis et clair (en
latin, Nullum crimen, nulla pœna sine lege, c'est-à-dire « [il n'y a] aucun crime, aucune peine,
sans loi »). Ce principe a été notamment développé par le pénaliste italien Cesare Beccaria au
xviiie siècle.

L’esquisse de la naissance d’un droit pénal humanitaire peut se situer à la fin de la guerre froide,
suite aux événements dramatiques en Europe, dans les Balkans et plus tard dans certains pays
en Afrique, en particulier le génocide des Tutsis rwandais.
Ø En premier lieu, ce droit est issu du tribunal de Nuremberg. Il s’agit du droit de
Nuremberg qui irrigue le droit pénal humanitaire par le biais notamment de six
principes généraux (Il s’agit d’une source de DIP et les principes généraux de droit
reconnus par les nations civilisées (PGD) : ceux qui sont communs aux différents
systèmes juridiques nationaux. Ex : équité, libre consentement, bonne foi, changement
fondamental de circonstances, abus de droit, enrichissement indu...

-le principe de la responsabilité pénale individuelle


- le principe relatif à la primauté de l’incrimination internationale par rapport au droit
interne
-le principe du droit à un procès équitable, etc.

- Ensuite, le « droit de New York » développé à la suite du tribunal de Nuremberg dans


le cadre de l’ONU avec la création des tribunaux internationaux ad hoc pour l’ex-
Yougoslavie et pour, tandis que l’adoption du Traité de Rome du 17 juillet 1998 portant
création de la Cour pénale internationale, entrée effectivement en fonction le 11 avril
2002 et dont le siège se situe à La Haye, ont rendu irréversible l’aboutissement
d’une juridiction pénale supranationale et permanente.
En substance, ce droit est axé sur :
• La définition du crime international de génocide relevant de la compétence du TPIR,
du TPIY, de la cour pénale internationale .

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 26


Depuis sa première formulation en 1948, à l’article 2 de la Convention pour la prévention et la
répression du crime de génocide, la définition du crime est demeurée sensiblement la même.
On la trouve à l’article 6 du Statut de Rome, qui emprunte à cette Convention et définit le crime
de génocide « comme l'un quelconque des actes ci-après commis dans l'intention de détruire,
en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel ». Cette
définition est suivie d’une série d’actes qui représentent de graves violations du droit à la vie et
à l’intégrité́ physique ou mentale des membres du groupe. La Convention prévoit également
que sont punissables non seulement l’exécution en tant que telle, mais aussi « l’entente en vue
de commettre le génocide, l'incitation directe et publique, la tentative et la complicité́ ». C’est
l’intention spécifique de détruire un groupe mentionné en tout ou en partie qui distingue le
crime de génocide du crime contre l’humanité́ .
-Les crimes contre l’Humanité : La définition de crimes contre l’humanité a été codifiée à
l’article 7 du Statut de Rome de la CPI. Lorsque des actes tels que le meurtre, l’extermination,
le viol, la persécution et tous autres actes inhumains de caractère analogue causant
intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l'intégrité́ physique ou à la
santé physique ou mentale sont commis « dans le cadre d'une attaque généralisée ou
systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque »
-Les crimes de guerre : On entend par « crimes de guerre » violations graves du droit
international humanitaire commises à l’encontre de civils ou de combattants ennemis à
l’occasion d’un conflit armé international ou interne, violations qui entrainent la responsabilité́
pénale individuelle de leurs auteurs. Ces crimes découlent essentiellement des Conventions de
Genève du 12 août 1949 et de leurs Protocoles additionnels I et II de 1977 et des Conventions
de La Haye de 1899 et 1907. Leur codification la plus récente se trouve à l’article 8 du Statut
de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) de 1998.

-Le crime d'agression est l'un de quatre crimes internationaux relevant de la


compétence ratione materiae de la Cour Pénale internationale qui, aux termes de son Statut,
n'est compétente, ratione personae, qu'à l'égard des personnes physiques1(aux termes de la
Résolution de Kampala(*), le crime d'agression est entendu comme « la planification, la
préparation, le lancement ou l'exécution par une personne effectivement en mesure de contrôler
ou de diriger l'action politique ou militaire d'un État, d'un acte d'agression qui, par sa nature,
sa gravité et son ampleur, constitue une violation manifeste de la Charte des Nations Unies(*)».
Dans ce sens, l'«acte d'agression» est entendu ici comme l'emploi par un État de la force armée

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 27


contre la souveraineté, l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'un autre État, ou de
toute autre manière incompatible avec la Charte des Nations Unies.
IV. LA COUTUME INTERNATIONALE ET LES LOIS NATIONALES
A. LA COUTUME INTERNATIONALE
RAPPEL
Définition de la coutume internationale.
Il faut 2 éléments :
• un élément matériel qui est la pratique répétée des Etats. C’est la pratique de l’Etat
ou plusieurs Etats ou de ses organes, ou des juges internationaux ou arbitres, ou celle
des organisations internationales :

• C’est la pratique de l’Etat ou plusieurs Etats ou de ses organes, ou des juges


internationaux ou arbitres, ou celle des organisations internationales :

• Une pratique continue : Usage constant et uniforme. Il faut que la pratique en cause se
soit reproduite sur un certain nombre d’années.

• c) Une pratique générale : Répétition de la pratique dans l’espace. Coutume universelle


: à travers le monde. Il existe des coutumes locales ou bilatérales, ou régionales.

• et un élément psychologique :
cette pratique doit être acceptée librement par les Etats comme règle contraignante.
«L’opinio juris » : la pratique des sujets du DI est dictée par le sentiment qu’ils obéissent à
une véritable obligation juridique.

La preuve de l’existence de cet élément psychologique réside dans l’absence de réaction


contraire de la part des Etats.

EN DIH , plusieurs affaires de la CIJ éditent des principes relevant du droit coutumier. La Cour
International de Justice (CIJ), qui siège à la Haye (Pays-Bas) est l'un des six organes principaux
de l'ONU établie par la charte des Nations-Unies qui a pour mission de « régler conformément
au droit international les différends qui lui sont soumis. Organe judicaire principal des Nations

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 28


Unies, Elle fonctionne conformément à un statut établi sur a base du statut de la cour
permanente de justice internationale.

Les décisions de la Cour constituent même un «moyen de détermination des règles du droit
international» y compris humanitaire. A titre d’illustration, Dans l'Affaire des activités
militaires et paramilitaires Nicaragua et contre celui-ci ayant donné lieu a l’arrêt du 27 juin
1986 , la CIJ était confrontée à la réserve figurant dans la déclaration américaine d'acceptation
de la juridiction de la cour, réserve à l'effet d'exclure les différends relatif à des traités
(multilatéraux).La cour devait dès lors statuer sur le terrain du droit coutumier. Elle s’est
referée aux sources conventionnelles du droit international humanitaire a conventions de
Genève du 12 août 1949 dans son arrêt de 1986 et de son avis de 1996, et en outre dans celui-
ci, aux additionnels de 1977, ainsi qu'aux conventions de la Haye de 1899 et 1907 (paragraphe
75 p. 256).

B. LE DROIT HUMANITAIRE INTERNE

Le DIH pénètre dans le droit interne des Etats :


1. LE MECANISME GENERAL DE RECEPTION DU DIH :
Le mécanisme principal de réception du DIH en droit interne est le traité. En principe,
tout traité international ratifie et publie au journal officiel est directement incorpore dans
le droit interne.
2. LES MESURES NATIONALES DE MISE EN ŒUVRE DU DIH :
Les États doivent notamment promulguer des lois qui punissent les violations les plus
graves des Conventions de Genève et de leurs Protocoles additionnels, considérées comme
crimes de guerre. Une loi assurant la protection des emblèmes de la croix rouge et du
croissant rouge Cristal rouge, la formation des forces armées, les transferts d’armes, les
réparations pour les victimes de violations ou la poursuite des auteurs de violations du DIH,
devrait aussi être adoptée. Le DIH doit être transposé en droit national.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 29


A titre d’illustration, le Cameroun
Conventions de Genève, 1949
Ratification / Adhésion:16.09.1963
Acte final de la Conférence diplomatique de
Genève, 1974-1977
Signature:10.06.1977
Protocole additionnel (I) aux Conventions de
Genève, 1977
Ratification / Adhésion:16.03.1984
Protocole additionnel (II) aux Conventions de
Genève, 1977
Ratification / Adhésion:16.03.1984
Convention relative aux droits de l'enfant, 1989
Ratification / Adhésion:11.01.1993
Protocole facultatif concernant l'implication
d'enfants dans les conflits armés, 2000
Ratification / Adhésion:04.02.2013
Réserve / Déclaration: 04.02.2013.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 30


CHAPITRE II. LE CHAMPS D’APPLICATION DU DIH

la DIH couvre deux champs d'applications précis :

• le « droit de Genève » qui protège ceux qui ne participent pas ou plus au combat, c'est-
à-dire principalement la population civile et les militaires hors de combat, blessés ou
prisonniers.
• le « droit de La Haye » qui fixe les droits et obligations des parties au combat dans la
conduite des hostilités, limite le choix des moyens de guerre et interdit d'employer des
armes ou des méthodes de guerre de nature à causer des pertes inutiles ou des
souffrances excessives.

Le DIH s'applique uniquement aux conflits armés et ne couvre pas les situations de tensions
internes ou de troubles intérieurs, comme les actes de violence isolés. Il s'applique seulement
lorsqu'un conflit a éclaté, et de la même manière pour toutes les parties, quelle que soit celle
qui a déclenché les hostilités.

Les dispositions du DIH sont distinctes, selon qu'il s'agit d'un conflit armé international ou d'un
conflit armé non international.
• Les conflits armés internationaux sont ceux qui opposent au moins deux États. Ces
conflits sont régis par un vaste éventail de règles, dont celles inscrites dans les
Conventions de Genève et le Protocole additionnel I.
• Les conflits armés non internationaux opposent, sur le territoire d'un seul État, les forces
armées régulières à des groupes armés dissidents, ou des groupes armés entre eux. Un
ensemble plus limité de règles sont applicables à ce type de conflit. Celles-ci sont
définies à l'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève et dans le Protocole
additionnel II.
Il importe de distinguer DIH et droit relatif aux droits de l'homme. Si certaines de leurs règles
sont similaires, ces deux branches du droit international se sont développées séparément et sont
contenues dans des traités différents. En particulier, le droit relatif aux droits de l'homme,
contrairement au DIH, s'applique en temps de paix et nombre de ses dispositions peuvent être
suspendues lors d'un conflit armé.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 31


I. Que couvre le droit international humanitaire ? (Voir partie du cours sur l’objet
du droit international)
Le DIH couvre deux domaines :
- la protection des personnes qui ne participent pas, ou plus, aux combats ;
-les restrictions aux moyens de guerre, principalement les armes, et aux méthodes
de guerre, comme certaines tactiques militaires.

II. Qu'est-ce que la «protection» ?


Le DIH protège les personnes qui ne participent pas aux combats, comme les civils et le
personnel médical ou religieux. Il protège également ceux qui ont cessé d'y prendre part,
comme les combattants blessés ou malades, les naufragés, ainsi que les prisonniers de
guerre.
Ces personnes ont droit au respect de leur vie et de leur intégrité physique et morale, et elles
bénéficient de garanties judiciaires. Elles doivent, en toutes circonstances, être protégées et
traitées avec humanité, sans aucune distinction de caractère défavorable.
Plus particulièrement, il est interdit de tuer ou de blesser un adversaire qui se rend ou est
hors de combat. Les blessés et les malades doivent être recueillis et soignés par la partie qui
les a en son pouvoir. Le personnel et le matériel médical, les hôpitaux et les ambulances
doivent être protégés.
Des règles détaillées régissent également les conditions de détention des prisonniers de
guerre et le traitement à accorder aux civils qui se trouvent sous l'autorité de la partie
adverse, ce qui inclut notamment leur entretien, l'octroi de soins médicaux et le droit
d'échanger des nouvelles avec leur famille.
Le DIH prévoit par ailleurs certains signes distinctifs qui peuvent être employés pour
identifier les personnes, les biens et les lieux protégés. Il s'agit principalement des emblèmes
de la croix rouge et du croissant rouge, ainsi que des signes distinctifs propres aux biens
culturels et à la protection civile.
Le DIH protège aussi l’environnement. Les dispositions incluses dans le Protocole I de 1977
interdisent l’utilisation « des méthodes et des moyens de guerre qui sont conçus pour causer ou
dont on peut attendre qu’ils causeront, des dommages étendus , durables et graves
a l’environnement naturel » (article 35 par.3, art. 55).

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 32


III. Quelles sont les restrictions aux armes et tactiques de guerre ?
Le DIH interdit entre autres les moyens et les méthodes militaires qui :ne font pas la distinction
entre les combattants et les civils, de façon à épargner la population civile, les personnes civiles
et les biens de caractère civil; causent des maux superflus; provoquent des dommages graves et
durables à l'environnement.
Par conséquent, le DIH a interdit l'emploi de nombreuses armes, dont les balles explosives, les
armes biologiques et chimiques, les armes à laser aveuglantes et les mines antipersonnel.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 33


CHAPITRE III. LES INSTITUTIONALES CONTEMPORAINES DU CONTROLE
DU RESPECT DU DROIT DES CONFLITS ARMES INTERNATIONAUX

Le contrôle de l’application du droit international humanitaire5 repose, comme dans le cas


du droit international général, d’abord sur des mécanismes interétatiques.
L’article 1er commun aux quatre Conventions de Genève de 1949 proclame ainsi
l’obligation pour les parties contractantes d’en « respecter et faire respecter » les
prescriptions. Cette obligation vaut désormais pour tous les États, qu’ils soient ou non
parties à un conflit déterminé et qu’ils soient ou non liés formellement par les Conventions,
ainsi que l’a rappelé la Cour internationale de justice dans son avis consultatif du 9 juillet
2004, Conséquences juridiques de l’édification du mur dans les territoires palestiniens [CIJ,
2004, § 159].
La mise en œuvre du droit international humanitaire repose également en partie sur la
Croix-Rouge internationale qui joue ainsi un rôle prédominant quant à son contrôle.
En général, l’évolution du droit international humanitaire témoigne d’une recherche de
l’amélioration des outils de contrôle…

I. LES ETATS
Les Conventions universelles comme la Convention de Genève de 1949 ou régionales lient
d’abord les Hautes Parties contractantes s’engagent à respecter et à faire respecter le DIH .
L’article introductif aux Conventions de Genève du 12 août 1949 et à leur premier Protocole
additionnel dispose que: « [l]es Hautes Parties contractantes s’engagent à̀ respecter et à faire
respecter la présente Convention [le présent Protocole] en toutes circonstances ».

La Convention du 18 octobre 1907 de la Haye fait obligation aux puissances contractantes de


donner à leurs forces armées de terre des instructions qui seront conformes au règlement
concernant les lois et coutumes de guerre sur terre.

5
Buirette, Patricia. « III. La Croix-Rouge et l’application du droit international humanitaire », Patricia Buirette
éd., Le droit international humanitaire. La Découverte, 2019, pp. 66-70.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 34


II. L’INSTITUTION DE LA PUISSANCE PROTECTRICE
La rupture des relations diplomatiques entre belligérants rend nécessaire l’intervention d’un
tiers, qualifié de « Puissance protectrice » s’il s’agit d’un État et de « substitut », s’il s’agit
d’un organisme humanitaire tel que le CICR.
En réalité, ce mécanisme codifie une pratique ancienne déjà règlementée par la Convention de
1929 sur les prisonniers de guerre. Rappelons-le, il n'est nullement une création des
Conventions de Genève. Il s’agit d’une institution - ou plus exactement d’un simple usage - de
droit international bien antérieur aux Conventions de 1949 lesquelles certes disposent qu’elles
seront appliquées « avec le concours et sous le contrôle des puissances protectrices chargées
de sauvegarder les intérêts des parties ». Il confère a la puissance protectrice un mandat général
pour le contrôle du respect des quatre conventions, y compris des dispositions concernant la
conduite des hostilités. Paradoxalement ce mécanisme a été peu usité car les Etats ont redouté
le rôle excessif confié à la puissance tierce. En revanche, le rôle humanitaire du CICR qui a fait
prévaloir la consentement des parties plutôt qu’utiliser les prérogatives automatiques prévues
par les Conventions de Genève s’est affirmé.

III. LE CICR
À la différence du droit international général, le droit international humanitaire a une spécificité
qui tient en l’existence de la Croix-Rouge, qui veille à l’application de ce droit par les États.
Traduisant la volonté d’établir un système de mise en œuvre immédiate de la réglementation et
donc d’assurer un contrôle continu de l’application de ce droit, au lieu de constater qu’il n’est
pas respecté ou d’attendre la fin de la guerre pour exiger réparation. Il s’agit là d’un moyen de
pression constant pour son application.

1. le comité international de la Croix-rouge est « partie constitutive » de la Croix-rouge


internationale.
Il possède la personnalité civile au titre des articles 60 et suivants du code civil suisse. Il siège
à Genève.
2. Il a pour rôle :
« a) de maintenir les principes Fondamentaux de la Croix-rouge proclamés par la XXe
conférence internationale de la Croix-rouge ;
b) d’agir en qualité d’institution neutre, spécialement en cas de guerre, de guerre civile
ou de troubles intérieures ; de s’employer en tout temps à ce que les victimes militaires et civiles

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 35


desdits conflits et de leurs suites directes reçoivent protection et assistances, et de servir, sur le
plan humanitaire, d’intermédiaire entre les parties »6.
3. Il assume les mandats qui lui sont confiés par es conférences internationales de la Croix-
Rouge et du croissant rouge.

4. Le CICR se recrute parmi les citoyens suisses par cooptation et comprend quinze à vingt-
cinq membres.
5. il joue le rôle « d’institution spécifiquement neutre ».
Et les conventions de Genève de 1949 lui reconnaissent un rôle essentiel dans le contrôle
d’application du droit international humanitaire :
« Les dispositions de la présente convention ne font pas obstacle aux activités
humanitaires que le comité international de la Croix-Rouge, ainsi que tout autre organisme
humanitaire impartial, entreprendra pour la protection » des victimes de guerre (blessés et
malades, prisonniers de guerre, personnes civiles, etc) (articles 9 commun aux conventions n°
I, II, III et article 10 de la IV convention).
Ces dispositions sont reprises à l’article 81 du protocole additionne n° I.
A cet effet, les délégués du CICR sont autorisés comme les représentants des puissances
protectrices a se rendre dans tous les lieux ou se trouvent les personnes protégées : lieux
d’internement, de détention et de travail7.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est surtout connu par ses opérations sur le
terrain, dans le monde entier, en faveur des victimes des conflits armés et des violences internes.

On connaît moins bien la globalité du rôle qu’il joue en tant que “gardien” du droit international
humanitaire applicable dans les conflits armés, rôle complexe qui est étroitement associé à sa
propre création et que la communauté internationale lui a ensuite formellement confiée.
L’année même de la création du CICR, fin 1863, se constituèrent les premières Sociétés de
secours volontaires, les futures Sociétés nationales de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge.
Et l’année suivante, le 22 août 1864, était adoptée la Convention pour l’amélioration du sort
des militaires blessés dans les armées en campagne, qui est à l’origine du droit international
humanitaire.

6
Article 4 des Statuts du Comité international de la croix-rouge.
7
Voir Convention n° III article 126, Convention n° IV article 143, Protocole additionnel n° I.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 36


Le CICR a donc toujours eu avec ce droit une relation étroite et privilégiée et il a, tout au long
de son histoire, fonctionné conformément à l’idéologie d’Henry Dunant. Présent sur le champ
de bataille, il a cherché constamment à adapter son action aux nouvelles réalités de la guerre. Il
a ensuite rendu compte des problèmes qu’il rencontrait et, sur leur base, formulé des
propositions concrètes en vue d’améliorer le droit international humanitaire. Il a, enfin,
contribué de très près au processus de codification qui s’est déroulé pour examiner ces
propositions et qui a abouti à des révisions ou des développements du droit international
humanitaire à intervalles réguliers, soit notamment en 1906, 1929, 1949 et 1977.

Ce rôle particulier du CICR est formellement reconnu aujourd’hui dans les Statuts du
Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui sont adoptés non
seulement par les composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge mais également par la plupart des Etats parties aux Conventions de Genève.

L’article 5 de ces Statuts, consacré au CICR, donne en effet à celui-ci le rôle “d’assumer les
tâches qui lui sont reconnues par les Conventions de Genève, de travailler à l’application fidèle
du droit international humanitaire applicable dans les conflits armés et de recevoir toute
plainte au sujet des violations alléguées de ce droit” (chiffre 2, lettre c); ainsi que celui “de
travailler à la compréhension et à la diffusion du droit international humanitaire applicable dans
les conflits armés et d’en préparer les développements éventuels” (chiffre 2, lettre g).

Ayant ainsi précisé la racine historique et la formulation actuelle de ce rôle unique que joue une
Institution privée dans le système international, nous ne souhaitons pas nous étendre davantage
sur la manière dont il a été rempli par le CICR tout au long de son histoire. Notre propos vise
avant tout à examiner la portée de ce rôle de “gardien” du droit international humanitaire dans
le contexte contemporain.

Il n’est pas aisé d’identifier et de présenter de manière cartésienne et dans une séquence logique
les différents aspects de ce rôle, d’autant plus qu’il y a des recoupements entre certaines de ses
fonctions. Risquons néanmoins une classification. On peut distinguer :

• la fonction de “vigie”, soit l’examen constant de l’adéquation des normes humanitaires


aux réalités des situations conflictuelles, en vue de préparer leur adaptation et leur
développement;

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 37


• la fonction “d’animation”, soit celle d’inciter, notamment dans le cadre de groupes
d’experts, gouvernementaux ou non, à la réflexion sur les problèmes rencontrés et sur
les solutions à leur donner, qu’elles soient de nature normative ou non;

• la fonction “de promotion”, soit celle de plaider pour ce droit, d’aider à sa diffusion et
à son enseignement, d’inciter les Etats à prendre au niveau national les mesures
nécessaires à sa mise en œuvre;

• la fonction “d’ange gardien”, c’est-à-dire la défense de ce droit face à des


développements normatifs qui ignoreraient son existence ou tendraient à l’affaiblir;

• la fonction “d’acteur”, c’est-à-dire la contribution directe et concrète à l’application de


ce droit dans les situations de conflits armés;

• la fonction “de chien de garde”, enfin, soit celle d’alerter non seulement les Etats et
autres parties à un conflit armé directement concernés, d’abord, l’ensemble de la
communauté internationale, ensuite, en cas de violations graves de ce droit.

IV . LA COMMISSION D’ETABLISSEMENT DES FAITS.


Les Conventions de Geneve de 1949 et le Potocole de 1977 ajoutent au système de la
puissance protectrice des procédures d’enquête et prévoient une mise en jeu de la
responsabilité pénale des auteurs des infractions commises.
A. PROCEDURES D’ENQUETE :
Les conventions de la Haye ainsi que celles de Genève 1949 prévoyaient une procédure
bilatérale d’établissement des faits en cas de violation constatée par les Parties.
Celles-ci devaient s’entendre ou recourir de commun accord à un arbitre8. Cette procédure
laborieuse n’a pas marché. Chacune des Conventions de 1949 prevoit que les parties au conflit
alleguant « une violation de leurs dispositions peut exiger qu’une enquete soit ouverte et qu’une
fois la violation constatee, le Parties au conflit y mettront fin la reprimeront le plus rapidement
possible ».

8
Voir Convention n° I (article 52), Convention n° II (article 53), Convention n° III (article 132), Convention n° IV (article
149).

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 38


L’article 90 du protocole n° I introduit une innovation : il crée une Commission internationale
d’établissement des faits (CIHEF) :
« a) il sera créé une Commission internationale d’établissement des faits dénommée ci-
après « Commission », composée de quinze membres de haute moralité et d’une impartialité
reconnue ».
Les membres de la Commission serviront à titre personnel. Ils doivent posséder les
qualifications requises, leur élection doit tenir compte de la représentation géographique.
3. Ladite commission est compétente pour :
« 1° enquêter sur tout fait prétendu être une infraction grave au sens des conventions et
du Protocole ou une violation grave desdites convention ;
2° faciliter, en prêtant ses bons offices le retour à l’observation des dispositions des
Conventions et du Protocole ;
3° faciliter, en prêtant ses bons offices, leur retour à l’observation des dispositions des
Conventions ou du présent protocole ».
Dans d’autres cas, la Commission ne peut ouvrir une enquête qu’à la demande d’une partie
au conflit et avec le consentement de l’autre ou des parties intéressées.
4. Les règles de procédure de la commission sont précisées :
- le président de la commission constitue une chambre dès réception de la demande
d’enquête ;
- tous les éléments de preuve seront communiqués aux parties concernées qui auront le droit
de présenter leurs observations à la commission ;
- la commission présentera aux Parties concernées un rapport sur les résultats de l’enquête
de la chambre ;
- la commission ne communiquera pas publiquement ses conclusions à moins que toutes les
parties le demandent.
5. L’adhésion a la compétence de la Commission par les hautes parties contractantes peut se
faire au moment de la signature, de la ratification ou de l’adhésion au protocole ou
ultérieurement.
Toutefois, « les hautes parties contractantes peuvent aussi déclarer reconnaître de plein droit
et sans accord spécial, à l’égard de toute autre haute partie contractante qui accepte la même
obligation, la compétence de la commission pour enquêter sur les allégations d’une telle autre
Partie » (article 90, alinéa 2a).

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 39


Ce mécanisme s’inspire de celui de la clause compétence facultative obligatoire de l’article
38 paragraphe 2 du statut de la CIJ.
C’est pour faciliter l’accès à la Commission internationale d’établissement des faits.
La compétence de la Commission est devenue effective depuis la guerre du Golfe et 68 Etats
ont souscrit au 31 août 2003 la déclaration de compétence obligatoire.
Il conviendrait de noter que la Convention de 1977 sur l’interdiction de techniques de
modification de l’environnement (Annexe à la convention) a créé une « comité consultatif
d’experts » ayant compétence de faire des « constatations de fait appropriées » et de fournir des
avis autorisés.
Tout Etat partie à cette Convention peut également déposer une plainte auprès du Conseil de
sécurité des Nations Unies (article 5, alinéa 5). Cette plainte doit être accompagnée de tous les
renseignements pertinents9.
Illustration : La Convention d’Ottawa de 1997 sur les mines anti personnelles prévoit la mise
en place de mission d’établissement des faits mais en pratique elles vérifient la destruction des
stocks et non la conduite des hostilités ou le contrôle des armements.
B. RESPONSABILITE DE L’ETAT EN DIH
Les mesures doivent être prises pour assurer le respect du DIH. Les États ont l'obligation
d'enseigner les règles de ce droit à leurs forces armées et au grand public. Ils doivent prévenir
et, le cas échéant, réprimer toutes les violations dont ce droit peut faire l'objet.
En effet, toute violation des règles du droit des conflits armes internationaux engage la
responsabilité de l’État auteur du manquement.
Les conventions de 1949 précisent toutefois que les représailles sont proscrites.
A la responsabilité étatique de droit commun, les Conventions de Genève superposent un
mécanisme de responsabilité pénale des individus auteurs des infractions graves, précisé par la
Protocole additionnel n !.
Ces infractions emportent une obligation de répression et sont considérées comme des crimes
de guerre et sanctionnables comme tel.
Illustration : attaques délibérées contre les civils (art 85)
Les supérieurs sont tenus des infractions commises par leurs subordonnes depuis la
jurisprudence relative à l’omission criminelle des Tribunaux internationaux militaires de
Nuremberg et de Tokyo.

9
Voir CICR manuel de la Croix-rouge internationale, douzième édition, Genève, février 1983, p 389.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 40


Les mêmes incriminations sont susceptibles de justifier des procédures devant la Cour pénale
internationale dirigés contre les individus conformément à la Convention de Rome de 1998.

CHAPITRE III. LA REPRESSION DES VIOLATIONS DU DROIT INTERNATIONAL


HUMANITAIRE PAR LES JURIDICTIONS PENALES INTERNATIONALES
Il est question ici de s’intéresser uniquement au système de juridictions internationales
humanitaires établies et non à celui relevant de la justice autonome, nationale ou internationale.
Deux types de juridictions opèrent aujourd’hui dans ce domaine : les tribunaux internationaux
ad hoc et la Cour pénale internationale.

I- LES TRIBUNAUX INTERNATIONAUX AD HOC


Les premiers tribunaux internationaux à juger effectivement des criminels de guerre furent les
Tribunaux de Nuremberg en 1946 et de Tokyo de 1946 a 1948. D’autres tribunaux ad hoc créés
par la communauté internationale ont suivi . Ils précisent le droit appliqué. Ils ont une durée
déterminée.

A.Le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) et le Tribunal pénal pour
le Rwanda (TPIR) :
Ils ont été crées par les Nations Unies, c'est-à-dire la communauté internationale dans son
ensemble : résolutions n° 808, 827 du conseil de sécurité et résolution n° 955 du 8 novembre
1994.
Ce ne sont pas des tribunaux de vainqueurs comme ceux de Tokyo, de Khabarovsk et de
Nuremberg et encore…
La création de ceux-ci répond au souci de « juger les personnes présumées responsables de
violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex
Yougoslavie depuis 1991 » et « les personnes présumées responsables d’actes de génocide ou
d’autres violations graves du droit international humanitaire au Rwanda ».
Leur création répond à des évènements bien délimités « ratione temporis ».
2. Les cas de compétence sont donc d’avance déterminés.
Il ne peut s’agir de dénoncer ici le non respect des principes généraux du droit pénal : « nullum
crimen sine lege ».

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 41


-Le Tribunal pénal international pour l’ex Yougoslavie juge les infractions graves aux
conventions de Genève 1949, les violations des lois ou coutumes de la guerre, le génocide et
les crimes contre l’humanité tel que précédemment décrits .
a) La compétence
1. Le TPIY a pour compétence de juger « les personnes présumées responsables de violations
graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis
1991 ».
2. Il est compétent pour juger les personnes physiques ayant commis les catégories d’infractions
visées par son statut : infractions graves aux conventions de Genève, violations des lois et
coutumes de la guerre, infraction de génocide et crimes contre l’humanité (article 1, 2, 3, 4 et 5
du statut).
3. Sa compétence ratione loci s’étend au territoire de l’ancienne République fédérative de
Yougoslavie y compris son espace terrestre, son espace aérien et ses eaux territoriales.
La compétence ratione temporis s’étend à la période commençant le 1er janvier 1991.
Le TPIY et les juridictions nationales sont concurremment compétents.
b) La composition
1. Les chambres sont composées au maximum de seize juges permanents indépendants tous
ressortissant d’Etats différents et au maximum au même moment, de douze juges à litem
indépendants, tous ressortissants d’Etats différents.
Les juges permanents et ad litem doivent être des personnes de haute moralité impartialité et
intégrité possédant des qualifications requises.
Quatorze juges permanents du TPIY sont élus par l’Assemblée générale sur une liste présentée
par le Conseil de sécurité.
Les juges permanents ont un mandat de quatre ans.
Leurs conditions d’emplois sont celles des juges de la cour internationale de justice.
En cas de vacances, le secrétaire générale après avoir consultée les présidents du conseil de
sécurité et de l’Assemblée générale peut nommer une personne réunissant les conditions
exigées.
Les juges ad litem sont élus par l’Assemblée générale sur une liste présentée par le Conseil de
sécurité. Ils bénéficient des mêmes conditions que les juges permanents et ont les mêmes
pouvoirs.
Les juges permanents élisent un Président parmi eux. Il doit être membre de la Chambre d’appel
qu’il préside également.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 42


Les juges adopteront un règlement pour régir la phase préalable à l’audience, les recours, la
recevabilité des preuves, ka protection des victimes et des témoins.
2. Le procureur est responsable de l’instruction des dossiers et de l’exercice de la poursuite
contre les auteurs de violations graves du droit humanitaire.
Il constitue un organe distinct au sein du Tribunal international. Il s’agit en toute indépendance.
Il ne sollicite ni ne reçoit d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune autre source (article
16 du statut).
Le procureur ouvre une information d’office ou sur la foi des renseignements obtenus de toutes
sources.
Il est assisté par un personnel qualifié. Il est nommé par le Conseil de sécurité sur proposition
du secrétaire général.
3. Le greffe est chargé d’assurer l’administration et les services du Tribunal international.
Le greffe se compose d’un greffier, d’un greffier et autres personnels nécessaires.
Le greffier est désigné par le secrétaire général après consultation du président du tribunal pour
un mandat de quatre ans.
c) Le TPIY a qualité d’organe subsidiaire des Nations Unies.
Il siège à la Haye (Pays Bas). Ses dépenses sont imputées sur le budget ordinaire de
l’organisation des Nation Unies.
Ses langues de travail sont l’anglais et le français.
Les juges, le procureur et le greffier jouissent des privilèges, des immunités et des exemptions
accordés aux agents diplomatiques et conformément au droit international.
d). Le président du TPIY présente chaque année un rapport au Conseil de sécurité et à
l’Assemblée générale des Nations Unies.
e) Le TPIY est resté « activement » saisi des infractions de violations graves du droit
international humanitaire sur le territoire de l’ex Yougoslavie :
- il s’est distingué contre un certain nombre d’officiers supérieures : Blaskic (45 ans de prison)
krstic (affaire de Srebrenica) ;
- il a diligenté trois actes d’accusation contre le chef d’Etat Serbe Slobodan Milosevic ;
- affaire du Kosovo (acte d’accusation du 24 mai 1999) ;
- affaire de la Croatie (acte d’accusation du 8 octobre 2001) ;
- affaire de la Bosnie (acte d’accusation du 22 novembre 2001).
Le décès de l’intéressé a entraîné l’extinction de l’action judiciaire en 2005.
D’autres actions restent en cours d’instance (Général Mc Adic…).

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 43


L’affaire procureur contre Anto Furundzija (affaire n° IT-95-17/1-T du 10 décembre
1998) devant la chambre de première instance II (juges Mumba président cassese et May)
illustre le travail d’application du Droit international humanitaire accompli déjà par le TPIY.

B.Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a pour charge de juger le génocide, les
crimes contre l’humanité et les violations de l’article 3 commun aux conventions de Genève et
au Protocole additionnel n° II. Ce conflit était strictement interne et non international.
1. Par la résolution 955 (1994) le conseil de sécurité a décidé de créer un tribunal international
pour « juger les personnes présumées responsables d’actes de génocide ou d’autres violations
graves du droit humanitaire au Rwanda ».
Il estimait agir au titre du chapitre VII de la charte des Nations Unies.
2. Ce tribunal (TPIR) est compétent pour juger les personnes ayant commis des actes de
génocide et d’autres violations graves du droit international humanitaire.
Les « actes de génocide » sont ici visés en premier dans ce conflit d’ordre interne :
« Le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après commis dans l’intention
de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe.
b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ».
Ils sont également punis les actes suivants :
a) le génocide ;
b) l’entente en vue de commettre le génocide ;
c) l’incitation directe et publique à commettre le génocide ;
d) la tentative de génocide ;
e) la complicité dans le génocide ».
Le statut du TPIR retient également les « violations graves » du droit humanitaire :
1° Les crimes contre l’humanité qui se résument dans :
a) assassinat ;
b) extermination ;
c) réduction en esclavage ;
d) expulsion ;
e) emprisonnement ;
f) torture ;
g) viol ;
h) persécutions pour des raisons politiques raciales et religieuses ;
i) Autres actes inhumains.
2° Les violations de l’article 3 commun aux conventions de Genève et du Protocole additionnel
II :
a) « les atteintes portées à la vie, à la santé et au bien être ou mental des personnes en
particulier le meurtre, de même les traitements cruels tels que la torture, les mutilations ou
toutes formes de peines corporelles ;
b) les punitions collectives ;

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 44


c) les prises d’otages ;
d) les actes de terrorisme ;
e) les atteintes à la dignité de la personne, notamment les traitements humiliants et
dégradants, le viol, la contrainte à la prostitution et toute atteinte à la pudeur ;
f) le pillage ;
g) les condamnations prononcées et les exécutions sans jugement préalable rendu par un
tribunal régulièrement constitué, assorti de garanties judiciaires reconnues comme
indispensables par les peuples civilisés ;
h) la menace de commettre les actes précités ».
3° Les règles de compétence sont claires :
La compétence ratione loci du TPIR s’étend au territoire du Rwanda (espace terrestre et espace
aérien) et au territoire d’Etats voisins en cas de violations graves du droit international
humanitaire.
La compétence ratione temporie s’étendant initialement du 1er janvier 1994 au 31 décembre
1994. Elle a été étendue aux années ultérieures.
Le TPIR et les juridictions nationales comme pour le TPIY sont concurremment compétentes
pour juger les personnes présumées responsables de graves violations du droit humanitaire.
Toutefois, le TPIR a primauté sur les juridictions nationales de tous les Etats. « A tout stade de
la procédure, il peut demander officiellement aux juridictions nationales de se dessaisir en sa
faveur conformément au présent statut et à son règlement » (article 8 du statut).
4° Le schéma d’organisation est semblable à celui du TPIY. Le TPIR comprend les chambres,
le procureur et un greffe.
a) Les chambres sont au nombre de trois : deux de première instance et une d’appel.
Elles sont composées de 11 juges indépendants ressortissants d’Etats différents, trois siégent
dans chacune des chambres de première instance et cinq siègent à la chambre d’appel.
Toutefois le TPIY a la primauté sur les juridictions nationales. Il peut demander officiellement
à celles-ci de se dessaisir en sa faveur et à tout stade de la procédure.
La règle « non bis in idem » joue pour les personnes visées :
- nul ne peut être traduit devant la juridiction nationale s’il a déjà été jugé par le TPIY ;
- quiconque a été traduit devant la juridiction nationale pour ces faits ne peut
subséquemment être traduit devant le TPIY que si ledit fait est qualifié de crime de droit
commun ou si la juridiction nationale n’a pas statué de façon impartiale ou indépendant.
L’organisation du TPIY est simple. Il comprend : les chambres, trois chambres de première
instance et une chambre d’appel, le procureur et un greffe commun.

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 45


Les juges élisent un président qui conduit toutes les procédures devant les chambres.
Ils adoptent aux fins de procédure un règlement pour le Tribunal international pour le Rwanda.
b) Le procureur est responsable de l’instruction des dossiers et de l’exercice de la poursuites
contre les personnes présumées responsables de violations graves du droit humanitaire
commises sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de telles
violations sur le territoire d’Etats voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994.
Le procureur est un organe distinct au sein du tribunal international pour le Rwanda. Il agit en
toute indépendance. Il ne sollicite ni ne reçoit d’instructions d’aucun gouvernement ni d’aucune
autre sources.
Il cumule son poste avec celui de procureur au tribunal international pour l’ex Yougoslavie.
Le bureau du procureur comprend trois sections :
- la section des enquêtes ;
- la section des poursuites ;
- la division des appels et des avis juridiques .
c) Le greffe est chargé d’assurer l’administration et les services du tribunal pour le Rwanda. Le
greffe désigné par le secrétaire pour un mandat de quatre ans renouvelable. Les conditions du
greffier sont celles d’un sous-secrétaire général de l’organisation des nations.
5° Le TPIR siègeait à Arusha (Tanzanie)..
6° Le TPIR est restée sur la « bonne voie » .
En décembre 2008, il y avait quinze détenus pour cinq procès en cours et 43 personnes accusées
pour 34 jugements (voir annexe n° I) Etats des jugements.
1. « L’affaire J. P. Akayesu » Bourgmestre de Taba constituera le premier cas de
condamnation pour génocide. Elle est à cet égard historique.
2. Le TPIR annonce régulièrement d’autres affaires jugées (Tharcisse Renzaho et
Callixte Kalimanzera) :
- « The international criminal tribunal for Rwanda to day sentenced Tharcisse Renzaho, prefect
of Kigali town and Colonel in the Rwandan armed forces in 1994, to life imprisonment. He was
found guilty of genocide, crimes against humanity and serious violations of article 3 commune
to the Geneva conventions and additional protocol II (war crimes) but acquitted of complicity
to commit genocide» .
- “Trial chamber III of the international criminal tribunal for Rwanda to day sentenced Callixte
Kalimanzira, former” directeur de cabinet “of the ministry of interior, to 3o years
imprisonment”

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 46


Toutefois le TPIR a élaboré une stratégie d’achèvement de son mandate en 2010 consolidant
la compétence de la cour pénale internationale.

3. Le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des


Tribunaux pénaux (le « Mécanisme ») est chargé d’exercer un certain nombre de
fonctions essentielles qu’assumaient auparavant le Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR) et le Tribunal pénal international pour l’ex‑Yougoslavie (TPIY). Le
Conseil de sécurité de l’ONU a créé le Mécanisme le 22 décembre 2010 en tant que «
petite entité efficace à vocation temporaire ». Le Mécanisme est entré en fonction le 1er
juillet 2012 à Arusha (Tanzanie) et le 1er juillet 2013 à La Haye (Pays‑Bas). La division
d’Arusha exerce certaines fonctions auparavant assumées par le TPIR et la division de
La Haye exerce certaines fonctions auparavant assumées par le TPIY.
Dans les premières années qui ont suivi sa création, le Mécanisme a fonctionné en parallèle
avec le TPIR et le TPIY. Après la fermeture du TPIR (le 31 décembre 2015) et du TPIY (le 31
décembre 2017), le Mécanisme a continué à fonctionner comme institution autonome.

II. LA COUR PENALE INTERNATIONALE


La Cour pénale internationale (CPI ; en anglais International Criminal Court ou ICC) est une
juridiction pénale internationale permanente, et à vocation universelle, chargée de juger les
personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d'agression et de crime
de guerre. La Cour inscrit également son action dans une dimension préventive et dissuasive :
l'objectif est de responsabiliser les individus, qu'il s'agisse d'autorités civiles ou militairesb.

Le Statut de Rome (17 juillet 1998) est le traité international qui a fondé la Cour pénale
internationale. Il est adopté lors d'une conférence diplomatique réunissant les représentants des
États adhérant aux Nations unies, dite Conférence de Rome, qui se déroule du 15 juin au 17
juillet 1998 à Rome, en Italie. Il entre en vigueur le 1er juillet 2002 après sa ratification par 60
Étatsc : la Cour pénale internationale est alors officiellement créée. La compétence de la Cour
n’étant pas rétroactive, elle traite les crimes commis à compter de cette date.

Le siège officiel de la Cour est situé à La Haye, aux Pays-Bas. Depuis le 4 mars 2016, 123 États
sur les 193 États membres de l'ONU ont ratifié le Statut de Rome et acceptent la compétence
de la CPI (dont tous les États de l'Union européenne). Trente-deux États, dont la Russie et les

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 47


États-Unis, ont signé le Statut de Rome mais ne l’ont pas ratifié. Enfin, certains, dont la Chine
et l’Inde, n’ont pas signé le Statut.

La CPI « peut exercer sa compétence à l’égard des personnes pour les crimes « les plus graves
ayant une portée internationale ».
Elle est « complémentaire des juridictions criminelles nationales ».
2. la compétence de la cour est établie à l’égard de plusieurs infractions.
L’article 5 du Statut déclare à cet effet :
« La compétence de la cour est limitée aux crimes les plus graves qui touchent
l’ensemble de la communauté internationale. En vertu du présent statut, la cour a compétence
à l’égard des crimes suivants : a) le crime de génocide, b) les crimes contre l’humanité, c) les
crimes de guerre, d) le crime d’agression ».
La Cour ne peut exercer sa compétence que lorsque les juridictions nationales n’ont pas la
volonté et/ou la capacité pour juger des crimes internationaux (principe de complémentarité).
En d'autres termes, la Cour n'intervient que lorsque les systèmes internes sont défaillants.

À ce jour, la Cour a ouvert une enquête dans treize situations : Ouganda (2004), République
démocratique du Congo (2004), Soudan (2005), Centrafrique (2007), Kenya (2010), Libye
(2011), Côte d'Ivoire (2011), Mali (2013), Centrafrique II (2014), Géorgie (2016) et Burundi
(2017), Bangladesh/Myanmar (2019) et Afghanistan (2020). Dix examens préliminaires sont
en cours : Irak/Royaume-Uni (date inconnue), Colombie (2004), Guinée (2009), Nigéria
(2010), Ukraine (2014), Palestine (2015), Philippines (2018), Venezuela I (2018), Venezuela II
(2020), Bolivie (2020). Cinq autres sont clos.
L’Afrique par solidarité refuse d’appliquer les mandats de la CPI : résolution de l’Union
africaine du 4 juillet 2009 renvoyant le problème compétence nationale des Etats.

IV. LES JURIDICTIONS PENALES INTERNATIONALISEES


Ces juridictions ont un caractère hybride ou mixte faisant intervenir des éléments internes
et internationaux.
A. TRIBUNAL SPECIAL POUR LA SIERRA LEONE
Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) est une ancienne juridiction chargée de
juger les plus importants responsables des crimes commis durant la guerre civile de Sierra
Leone. Il a existé de 2002 à 2013.Ses juges sont nommés pour partie par le gouvernement
de Sierra Leone et pour partie par le Secrétaire général de l’ONU, son procureur est choisi

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 48


seul par le Secrétaire général . Il est constitué d’une chambre de première instance et d’une
chambre d’appel. Les poursuites sont fondées sur le droit pénal international et un règlement
semblable à celui des TPI.

B. LE TRIBUNAL MIXTE CAMBODGIEN ET INTERNATIONAL :

Les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) sont le nom
officiel du tribunal crée après plusieurs années de négociations par un accord entre l’ONU
et le gouvernement cambodgien du 6 juin 2003 qui traduit actuellement en justice les
principaux dirigeants encore en vie du régime khmer rouge pour le Génocide commis au
Cambodge entre 1975 et 1979 qui a entrainé la mort de près de deux millions de
personnes soit un tiers de la population.

C. LES CHAMBRES SPECIALES POUR LES CRIMES GRAVES DU TIMOR-


ORIENTAL
Il s’agit de chambres de première instance et appel rattachées à des juridictions internes.
Elles sont composées des juges internationaux et timorais. Ces chambres ont été mises
en place en 2000 par l’Administration transitoire des Nations unies au Timor Oriental
(ATNUTO) crée parla résolution 1272 du conseil de sécurité (25 octobre 1999) . Elles ont
pour mission de juger les violations graves des droits de l’homme commises pendant le
conflit du TIMOR ORIENTAL EN 1999.

D. LES AUTRES CHAMBRES


Au Kosovo, des chambres spéciales ont été créés au sein du systèmes judiciaire interne,
ces chambres 64 sont composées de 2000 juges et procureurs étrangers.
-chambres pour les crimes de guerre du tribunal d’état de Bosnie Herzégovine créé en
mars 2005.
-tribunal spécial pour le Liban créé par le biais de l’accord du 6 février 2007 entre le Liban
et l’ONU

Cours du Pr. Kourra OWONA MFEGUE 49

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