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INTRODUCTION

Une des caractéristiques le plus notable de la société internationale contemporaine est


l’existence et la prolifération des organisations internationales. Leur présence dans la vie
internationale est venue s’affirmer depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à embraser, de nos
jours, pratiquement l’ensemble des relations humaines pour en faire un des sujets de Droit et
relations internationales.

Les organisations internationales sont des associations volontaires d’Etats constituées


par accord international, qui sont dotées d’organes permanents, propres et indépendants
chargés de gérer des intérêts collectifs, et ont la capacité d’exprimer une volonté
juridiquement distincte de celle des membres 1. Elles sont créées sous la pression de besoins,
en vue de réaliser certains buts.

Suivant leur but, on oppose schématiquement les organisations de coopération et les


organisations d’intégration. Dans le premier cas, les Etats sont associés mais ils gardent leur
entière souveraineté. Elles sont caractérisées par l’absence ou le faible développement du
pouvoir de décision. Ces organisations internationales ont pour rôle de favoriser et de
promouvoir l’harmonisation et la coordination des politiques et des comportements des Etats
membres2.

Dans le deuxième cas, l’organisation internationale est caractérisée par l’attribution


des compétences aux organes communautaires, qui limitent l’exercice la souveraineté des
Etats membres ; le pouvoir réglementaire qui leur est conféré est une sorte de pouvoir
législatif qui se substitue à celui des Etats3.

Ces organisations internationales supposent un transfert de compétence des Etats aux


institutions communautaires qui disposent des pouvoirs du même ordre que ceux qui
correspondent à l’exercice des fonctions étatiques supérieures, et les décisions prises par elles
sont susceptible dans certains cas d’avoir un effet direct et immédiat dans les ordres juridiques
nationaux. Il en est ainsi de l’Union européenne.

La présente étude porte sur l’évaluation des critères d’adhésion entre l’Union
européenne et l’union africaine dans le cadre de notre cours. Ainsi, pour mieux cerner les
lignes essentielles de notre étude, nous avons subdivisé le présent travail en deux 2 points, à
savoir : l’organisation de l’Union européenne et l’union africaine ainsi que la comparaison
dans leur critère d’adhésion.

1
DIEZ DE VELASCO VALEJO M., Les organisations internationales, Paris, Economica, 2002. p.10.
2
OTSHUDI OKONDJO L., Droit des organisations internationales volume 1 : Théorie générale, Kinshasa,
Editions les Lumières, 2017. p.46.
3
Ibidem.
I. Organisation de l’union européenne et de l’union africaine

A. Union européenne

L’Union européenne est un sujet dérivé du droit international et un des


acteurs des relations internationales contemporaines, créée par la volonté de ses fondateurs
qui sont des sujets primaires du droit international, les Etats européens.

En tant qu’organisation internationale, l’Union Européenne regroupe


actuellement 27 Etats européens, associés sur la base des Traité sur l’Union Européenne
(TUE) et Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE). Elle est dotée d’une
structure organique propre et permanente, dans la poursuite des objectifs qui lui sont assignés.
Elle a la personnalité juridique internationale, ce qui lui permet de conclure des traités,
d’entretenir des relations diplomatiques et de participer aux mécanismes généraux de la
responsabilité internationale. Elle est, enfin, pourvue de compétences expresses et implicites
qui lui sont nécessaires pour exercer ses fonctions et réaliser ses objectifs conformément à son
acte constitutif4.

Traiter de son organisation dans ce chapitre renvoie de manière générale à


l’étude des institutions de l’Union. En effet, l'Union dispose d'un cadre institutionnel visant à
promouvoir ses valeurs, poursuivre ses objectifs, servir ses intérêts, ceux de ses citoyens, et
ceux des États membres, ainsi qu'à assurer la cohérence, l'efficacité et la continuité de ses
politiques et de ses actions5.

Les institutions de l’Union sont des organes qui expriment sa volonté


juridiquement distincte de celle des Etats membres qui la composent. A cet égard, elles sont
le conseil européen qui réunit les présidents et les premiers ministres de pays membres, le
conseil des ministres un organe d’exécution, un parlement qui a des pouvoirs comme celui des
pays membres, une commission avec des fonctions administratives et diplomatiques
importantes6. Cet organe gère le fonctionnement quotidien de l’Union européenne.

B. Union africaine

L’Union Africaine est une organisation internationale, et un des acteurs des


relations internationales contemporaines, qui est créée par la volonté de ses fondateurs qui
sont des sujets primaires du droit international, les Etats Africains en 2002.

En tant qu’organisation internationale, l’Union africaine regroupe


actuellement 54 Etats africains, associés sur la base de son acte constitutif. Elle est dotée
d’une structure organique propre et permanente, dans la poursuite des objectifs qui lui sont
assignés.

4
ROCHE C., L’essentiel du droit international public, 10e éd., Paris, Gualino, 2019 , p.154.
5
CHALTIEL F. Manuel sur de l'Union européenne. Paris, PUF, 2005, p.37
6
Ibidem.
A la différence de l’organisation qui l’a précédée, l’UA est une organisation
qui, dans l’analyse de ses objectifs tend vers l’intégration, tandis que l’OUA était une
organisation de simple coopération. Mais entre eux les deux organisations internationales,
l’objectif téléologique reste identique à savoir : l’unité africaine. Cette unité n’est possible
qu’à travers certains objectifs et principes7.

Les objectifs d’une organisation internationale renvoient à la nature et aux


missions pour lesquelles que celle-ci a été créée par ses fondateurs. La lecture de son traité
permet de comprendre que l’Union Africaine, dans le cadre de ce mémoire, pour objectifs
notamment : réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les
peuples d’Afrique ; accélérer l’intégration politique et socio-économique du continent ;
promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent ; promouvoir les principes et les
institutions démocratiques, la participation populaire et la bonne gouvernance ; promouvoir et
protéger les droits de l’homme et des peuples conformément à la Charte africaine des droits
de l’homme et des peuples et aux autres instruments pertinents relatifs aux droits de
l’homme8.

A l’épreuve des faits, l’union africaine ne marche pas comme il faut, elle est
essoufflée par les mauvais comportements des dirigeants africains et elle est incapable
d’accomplir sa mission. Actuellement, elle rêve encore de réaliser l’unité politique et
économique du continent à travers son agenda 2063, mais les défis auxquels il fait
faceemontre à suffisance qu’elle est une organisation pauvre ; son bilan est mitigé9.

II. Comparaison des critères d’adhésion

A. Critères européens

L'entrée d'Etats dans l'Union européenne ne repose sur aucun automatisme


d'adhésion. Le traité sur l'Union européenne pose une triple condition pour obtenir le statut de
candidat : être un Etat, être “européen” (critère géographique qui reste relativement
indéterminé) et respecter les valeurs de l'Union tout en s'engageant à les promouvoir.

Le traité sur l’Union européenne mentionne quelques conditions d’adhésion,


qui sont complétées par des critères définis par le Conseil européen de Copenhague. La
procédure d’adhésion distingue différentes phases, débutant par l’octroi du statut d’État
candidat et s’étalant sur plusieurs années. Le Conseil européen de Copenhague (1993) a défini
trois séries de critères, confirmés par le traité de Lisbonne, que les pays candidats doivent
satisfaire :

 critères politiques : État de droit, système démocratique stable et


protection des minorités ;
7
ROCHE C., L’essentiel du droit international public, 10e éd., Paris, Gualino, 2019 , p.167.
8
MOULLOUL A., L’intégration économique et juridique en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2017, p.17
9
TSHIBUYI KANKU F. L’Agenda 2063 à l’épreuve de l’intégration Africaine. 2019, p. 67
 critères économiques : économie de marché viable et capacité de
faire face à la concurrence à l’intérieur de l’Union ;
 criteres institutionnelles assumer les obligations de l’adhésion :
souscrire aux objectifs de l’union politique, économique et monétaire, reprendre
l’acquis communautaire" c’est-à-dire accepter et transposer dans la législation
nationale l’ensemble du droit européen en vigueur10.

En outre, une quatrième condition est évoquée dans les critères de


Copenhague : la capacité d’absorption de l’UE. Cette condition ne dépend donc pas de l’État
candidat mais de l’Union elle-même, qui doit être prête à accueillir dans de bonnes conditions
un ou plusieurs nouveaux États : capacité décisionnelle, budget suffisant.

Pour exercer leurs fonctions, les organisations internationales ont été dotées
de moyens d’action de nature decisionnelle, qui leur permettent d’adopter des actes
juridiques, et de nature matérielle : moyens humains que sont agents internationaux par
l’intermédiaire desquels elles agissent ou moyens financiers pour faire aux dépenses
découlant de leur fonctionnement11. Dans le cadre ce travaille, nous allons examiner d’une
part, les moyens décisionnels dont disposent l’Union européenne.

Les moyens juridiques de l’union sont des actes normatifs produits par cette
organisation. Ils expriment la volonté de l’organisation au sein des Etats membres et des
ressortissants de ceux-ci. Ils constituent le droit dérivé de l’union européenne c’est-à-dire les
règles de droit matériel produit par l’organisation.

Pour exercer les compétences de l'Union, les institutions adoptent des


règlements, des directives, des décisions, des recommandations et des avis 12. Tels sont les
actes juridiques l’organisation supranationale européenne.

Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments
et il est directement applicable dans tout État membre. Le règlement produit des effets
immédiats et est, comme tel, apte à imposer des devoirs et à conférer des droits aux Etats
membres, à leurs organes et aux particuliers, droits que les juridictions nationales ont
l’obligation de protéger dès son entrée en vigueur 13. La directive lie tout État membre
destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la
compétence quant à la forme et aux moyens. Il est un instrument fondamental de
l’harmonisation des législations des divers Etats membres.

À la différence du règlement, qui comporte des prescriptions générales,


impersonnelles et abstraites, la directive s’adresse en principe aux Etats membres c’est-à-dire
àun certains d’entre eux, et non aux particuliers.

10
CHALTIEL F. Manuel sur de l'Union européenne. Paris, PUF, 2005, p.48
11
DIEZ DE VELASCO VALEJO M., op.cit. p.88.
12
CHALTIEL F. Manuel sur de l'Union européenne. Paris, PUF, 2005, p.49.
13
OTSHUDI OKONDO, op.cit. p. 127
La directive nécessite transposition et n’est pas d’applicabilité immédiate ou
directe : en forme de « loi-cadre », elle crée à l’égard des Etats destinataires une obligation de
résultat, tout en leur laissant compétence et liberté quant à la forme et aux moyens permettant
de l’atteindre, les effets d’une directive en droit interne découlent de la mesure nationale de sa
transposition14

La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu'elle désigne des
destinataires, elle n'est obligatoire que pour ceux-ci. Elle se distingue du règlement par le fait
que ses destinataires sont désignés, et de la directive par le caractère obligatoire. Elle est, en
outre, un acte de portée individuelle ou générale, qui demeure obligatoire dans tous ses
éléments pour les destinataires (Etats membres ou particuliers) qu’elle désigne, et ce, en
principe, dès sa notification. Elle peut s’adresser à un individu, une entreprise ou un Etat et lui
attribuer des droits ou des obligations. Elle est d’effet direct lorsqu’elle est individuelle et ne
nécessite aucune mesure nationale de réception. Mais elle n’est pas nécessairement
immédiatement applicable15.

Les recommandations et les avis ne lient pas. Ils sont par nature dépourvus
de caractère obligatoire, ne sont pas, à proprement parler, des sources de droit : « Les avis
permettent ainsi aux institutions de formuler des prises de position, des points de vue sur tous
les sujets. Quant aux recommandations, elles constituent essentiellement des incitations à agir,
à adopter des mesures, adressées par une institution à une autre ou aux Etats. »16.

B. Critères Africains

L’Acte constitutif d’une organisation internationale comme celui de l’Union


africaine a un caractère dualiste en tant que traité fondateur de l’organisation internationale et
en tant qu’accord international conclu sous forme écrite et régi par le droit international.

L’Union africaine a été fondée officiellement en juillet 2002 à Durban en


Afrique du Sud à la suite d’une décision prise en septembre 1999 par son prédécesseur.En
vertu de l’article 3 de l’Acte constitutif de l’Union africaine (2000) et du Protocole de l’Acte
constitutif (2003), l’Union a pour objectifs notamment : l’accélération du processus
d’intégration économique et politique du continent africain ; le maintien de la paix, de la
sécurité et de la stabilité en Afrique ; la promotion et la protection des droits humains ainsi
que le rejet des changements anticonstitutionnels du gouvernement en Afrique.

Au dela de cette proclamtion, il est navrant de constater qu’en realité ici en


Afrique, les organisations internationales s’y trouvant sont des organisations n'ayant qu'un
pouvoir délibératif. Leurs actes, décisions, recommandations, règlements, avis n'obligent pas
les Etats membres. Il y a intervention de la bonne foi de l'Etat qui peut agir dans un sens ou
un autre puisque ces organisations respectent la souveraineté de leurs Etats membres. Aussi,
l’intégration que ces organisations prônent n’est pas mise en œuvre par des textes juridiques
communautaires ; néanmoins, lorsque ces textes existent, ils sont rarement suivis d’effet, ce
qui les rend caducs17.

14
CHALTIEL F. Manuel sur de l'Union européenne. Paris, PUF, 2005, p.49
15
Idem.
16
Ibidem.
17
MOULLOUL A., L’intégration économique et juridique en Afrique, L’Harmattan, Paris, 2017, p.94.
Par ailleurs, l’acte constitutif de l’Union africaine est muet sur la force
juridique des décisions de ces organes. Il faut donc en conclure que les recommandations ou
résolutions qu’elle adopte ne sont pas obligatoires de plano pour les Etats membres. Il
appartient à chaque Etat qui les a votées de les faire appliquer par ses propres organes
gouvernementaux et administratifs. Quant aux Etats qui ne les ont pas votées, il faut admettre
qu'ils ne sont pas tenus de les respecter18.

Il est donc claire que l’union africaine fixe les conditions de son adhésion
sur les critères de proximité géographique et des buts imaginaires car chaque elle est
incapable d’assumer efficacement ses fonctions.

18
KEREKOU TCHANDO M. Union africaine et processus d’intégration. Paris, L’Harmattan, 2013. p.81.
BIBLIOGRAPHIE

1. DIEZ DE VELASCO VALEJO M., Les organisations internationales, Paris,


Economica, 2002 ;

2. OTSHUDI OKONDJO L., Droit des organisations internationales volume 1 : Théorie


générale, Kinshasa, Editions les Lumières, 2017 ;

3. ROCHE C., L’essentiel du droit international public, 10e éd., Paris, Gualino, 2019 ;

4. CHALTIEL F. Manuel sur de l'Union européenne. Paris, PUF, 2005 ;

5. MOULLOUL A., L’intégration économique et juridique en Afrique, Paris,


L’Harmattan, 2017 ;

6. TSHIBUYI KANKU F. L’Agenda 2063 à l’épreuve de l’intégration Africaine. EUE,


Sarrebruck, 2019 ;

7. KEREKOU TCHANDO M. Union africaine et processus d’intégration. Paris,


L’Harmattan, 2013.

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