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Bibliographie indicative
Ouvrages de DC européen
BOUTAYEB Chahira, Droit matériel de l’Union européenne,
Paris : LGDJ, 2017 ; Droit institutionnel de l’Union
européenne : institutions, ordre juridique, contentieux, Paris :
LGDJ, 4e Ed, 2016 ; (Dir) Les grands arrêts du droit de l’Union
européenne : droit institutionnel et matériel de l’Union
européenne, Paris : LGDJ, 2014
BLIN Olivier, Droit institutionnel matériel et contentieux de
l’Union européenne, Bruxelles : Larcier, 2016
ROUX Jérôme, Droit général de l’Union européenne, Paris :
Lexis Nexis, 2016
DUBOUIS Louis et BLUMANN Claude, Droit matériel de
l’Union européenne, Paris : LGDJ, 2015 ; Droit institutionnel de
l’Union européenne, Paris : Lexis Nexis, 2016
GAUDIN Hélene et BLANQUET Marc et al., Les grands arrêts
de la Cour de justice de l’Union européenne, Tome I : droit
constitutionnel et institutionnel de l’Union européenne, Paris :
Dalloz, 2014
INTRODUCTION GENERALE
§1. Définition
A) Définition générale:
Etymologiquement : Integrare = « rendre entier »; « action de
faire entrer une partie dans un tout ».
De manière plus générale: Regroupement d’Etats acceptant de
fusionner certaines de leurs compétences dans un certain nombre
de domaines dans le but de promouvoir des intérêts communs.
Aussi, processus par lequel des Etats décident de mutualiser
leurs moyens afin de faire face à des défis donnés.
C) Nature de l’intégration
L’intégration politique : fédération (constitution) ou
confédération (traité)
L’intégration économique : c’est l’objet du présent cours : les
Etats se réunissent sous la forme d’organisations d’intégration
pour faire face aux défis économiques. Des organisations
économiques peuvent néanmoins avoirs des objectifs politiques
comme le maintien de la paix par exemple, car il n’y a pas de
développement sans stabilité : exemple de la CEDEAO.
1) Le critère de l’échelle
L’intégration macro-économique
Les Etats sont les principaux acteurs de l’intégration
Protectionnisme pour limiter les importations
Interventionnisme pour renforcer la production nationale
L’intégration micro-économique
Les opérateurs économiques sont les principaux acteurs de
l’intégration
Le progrès économique naît de l’action des opérateurs
économiques
L’intégration méso-économique
Impliquer les acteurs collectifs de la société civile (ONGs,
associations…)
Une sorte de légitimation ou de « popularisation » du
processus d’intégration
2) Le critère des alliances
Les pôles de puissances
Un Etat économiquement puissant s’impose dans la zone
(Etat pivot)
Cet Etat pivot constitue la locomotive de l’intégration
L’Etat pivot doit donc être économiquement stable et fort
La zone de stabilité
Existence d’affinités entre Etats membres de l’espace
intégré
Partage de valeurs communes (histoire, langue, culture…)
S’appuyer sur ces valeurs pour impulser le processus
3) Le critère de l’idéologie
L’intégration socialiste par la production
Rôle accru des Etats dans le processus d’intégration, donc
échelle macro-économique
Politique de protectionnisme et d’interventionnisme
Système de co-production
L’intégration capitaliste par le marché
Conception libérale de l’intégration.
Les opérateurs économiques sont les acteurs principaux,
donc échelle micro-économique.
Les Etats interviennent juste pour arbitrer le jeu de la
concurrence.
§1. LA CEDEAO
A) Création
Date et mode de création : Traité signé à Lagos (Nigeria) le 28
mai 1975.
B) Buts et objectifs
Buts de la CEDEAO : Article 3(1) du Traité révisé de 1993 : «
la Communauté vise à promouvoir la coopération et l’intégration
dans la perspective d’une union économique de l’Afrique de
l’Ouest en vue d’élever le niveau de vie de ses peuples, de
maintenir et d’accroître la stabilité économique, de renforcer les
relations entre les Etats membres, et de contribuer au progrès et
au développement du continent africain ».
§2. L’UEMOA
A) Création
B) Buts et objectifs
Résumé :
Affirmation de la détermination des Etats membres de
l’UEMOA à mettre tous les moyens en œuvre pour favoriser
le développement économique et social des Etats membres.
Création de la nouvelle organisation qui complète et renforce
l’UMOA. Transformation de l’union monétaire en union
économique et monétaire
Toutefois, l’union économique étant le niveau le plus abouti
de l’intégration économique, son atteinte relève d’un long
processus qui, jusque là, est encore balbutiant au niveau de
l’UEMOA.
A) L’organisation de l’UEMOA
Il y a les organes intégrés (1) et les organes intergouvernementaux
(2)
d) Attributions de la Commission
En plus des fonctions sus-décrites, la Commission a également
compétence pour :
adopter des actes dérivés comme les règlements d’exécution des
actes du Conseil et des décisions ;
réprimer les infractions au droit communautaire de la
concurrence
saisir la Cour de Justice de l’Union pour faire constater et
sanctionner le non respect des dispositions communautaires par
les Etats
saisir la Cour de Justice de l’Union pour faire constater et
sanctionner l’illégalité des actes pris par les organes de l’Union
d) Attributions de la Cour
La Cour de Justice est gardienne de la légalité dans l’ordre juridique
B) L’organisation de la CEDEAO
1) Les organes intégrés
1.1. Les organes intégrés principaux à pouvoir de décision
1.1.1. La Commission
La Commission est, en fait l’organe successeur du Secrétariat
Exécutif. Elle a été instituée par le Protocole additionnel A/SP.1/06/06
du 14 juin 2006 portant amendement du Traité révisé de la CEDEAO,
et est un organe permanent chargé de la défense des intérêts de la
Communauté. Aux termes de l’article 17 nouveau, la Commission est
composée de neuf membres, à savoir un Président, un Vice-président
et sept autres commissaires, ainsi que d’autres fonctionnaires
nécessaires au fonctionnement de la Commission.
Aux termes de l’article 23 du Traité révisé, ils ont pour mandat, dans
leurs domaines respectifs :
«a) de préparer des projets de programmes communautaires, et de les
soumettre à l’approbation du Conseil par l’intermédiaire du Secrétariat
Exécutif [actuellement la Commission], soit sur sa propre initiative,
soit à la demande du Conseil ou du Secrétariat Exécutif [actuellement
la Commission] ;
b) d’assurer l’harmonisation et la coordination des projets et
programmes communautaires ;
c) de suivre et de faciliter l’application des dispositions du présent
traité et des protocoles relevant de leurs domaines de compétences
respectifs ;
d) d’accomplir toute autre tâche qui pourrait leur être confiée en
application des dispositions du présent Traité ».
§2. Fonctionnement
A) Le processus décisionnel
L’abandon de souveraineté par les Etats qui caractérise les
organisations d’intégration a pour conséquence que les décisions s’y
prennent généralement à la majorité (simple ou qualifiée selon les
organisations). Ce qui est tout le contraire des organisations de
coopération qui privilégient généralement les modes tels que
l’unanimité ou le consensus.
Toutefois, même dans les organisations d’intégration, certains organes
prennent leurs décisions à l’unanimité. C’est le cas notamment des
organes politiques comme la Conférence des chefs d’Etats ou de
gouvernement et le Conseil des ministres.
2.2. Les avis : l’opinion d’un organe sur une question donnée. Il est
non contraignant, tout comme la recommandation.
A) Le principe d’intégration
La manière dont les normes communautaires s’insèrent dans les ordres
juridiques internes des Etats : l’applicabilité immédiate et l’effet direct
1) L’applicabilité immédiate ou l’intégration immédiate
Les normes communautaires (y compris les normes primaires)
s’intègrent de plein droit dans les ordres juridiques internes sans aucun
besoin de mesures de réception internes.
2) L’effet direct
L’effet direct signifie trois choses (i) la création par les normes
communautaires de droits individuels ; (ii) l’invocabilité de ces droits
par les particuliers devant les juridictions nationales et
supranationales ; (ii) l’obligation pour les juridictions nationales de
garantir ces droits. L’effet direct est une création prétorienne avec
l’arrêt de principe de la CJCE, 5 février 1963 Van Gend en Loos.
L’effet direct peut être vertical (individu-Etat), horizontal (individu-
individu), complet (vertical et horizontal)
B) Le principe de primauté
Arrêt de principe : Costa c. ENEL, 15 juillet 1964
L’applicabilité immédiate et l’effet direct seraient inopérants si
un Etat pouvait se soustraire au droit communautaire par un acte
interne
Abandon de souveraineté de l’Etat au profit de l’organisation
supranationale
Unité de la communauté
Conséquence : primauté absolue et inconditionnelle du droit
communautaire sur le droit interne. Peu importe que le droit interne
soit constitutionnel, législatif ou règlementaire. Peu importe aussi que
la norme nationale soit antérieure ou postérieure à la norme
communautaire.
En ce qui concerne l’UEMOA, voir l’article 6 du Traité et AVIS N°
001/2003 du 18 mars 2003
DEMANDE D'AVIS DE LA COMMISSION DE L'UEMOA RELATIVE
A LA CREATION D’UNE COUR DES COMPTES AU MALI
B) La juridiction d’attribution
Une fois que la marchandise est originaire des Etats membres, elle
bénéficie des règles de la zone de libre échange. A défaut, elle est
soumise au régime du Tarif extérieur commun.
1) Bases légales
CEDEAO : Protocole A/P1/1/03 du 31 janvier 2003 relatif à la
définition de la notion de produits originaires des Etats
membres de la CEDEAO.
UEMOA : Protocole N°III du 19 décembre 2001 instituant les
règles d’origines des produits de l’UEMOA
Tout comme pour les produits du cru et de l’artisanat
traditionnel, ces deux instruments contiennent les mêmes règles
d’origine pour les produits industriels.
a) Le droit de douane
C’est un droit ad valorem selon la catégorie à laquelle appartiennent
les produits. Il y a cinq catégories décomposées de 0 à 4 :
Catégorie 0 : Les biens sociaux essentiels : (0%)
Catégorie 1 : Les biens de première nécessité, les matières premières
de base : (5%)
Catégorie 2 : Les intrants et les produits intermédiaires : (10%)
Catégorie 3 : Les biens de consommation finale : (20%)
Catégorie 4 : Les biens sensibles ou biens spécifiques pour le
développement économique : (35%)
§ 1. Considérations préliminaires
A) Notion de libre circulation des personnes (LCP)
Le droit reconnu aux ressortissants des Etats membres d’une
organisation d’intégration économique (CEDEAO – UEMOA) de se
déplacer librement sur l’ensemble des territoires des Etats membres,
d’y séjourner, d’y résider et/ou de s’y établir pour des raisons
touristiques ou professionnelles, dans les mêmes conditions que les
nationaux.
A) Le droit de résidence
1) Bases légales
Protocole A/SP.1/7/86 du 1er juillet 1986 relatif à l’exécution de
la deuxième étape (droit de résidence) du Protocole sur la libre
circulation des personnes, le droit de résidence et
d’établissement
Décision A/DEC.2/5/90 du 30 mai 1990 portant institution d’une
carte de résident
2) Principe: Le droit de séjourner (séjour de longue durée) sur le
territoire d’un Etat membre de l’espace intégré autre que l’Etat
d’origine pour y rechercher et/ou exercer un emploi salarié en étant
traité comme un national de cet Etat:
Le droit de résidence à une finalité professionnelle
Le résident doit être traité comme les nationaux de l’Etat
d’accueil en ce qui concerne les conditions d’accès et d’exercice
d’emplois salariés
Assimilation de l’étranger-communautaire à un national
Interdiction des mesures discriminatoires
3) Conditions
Etre citoyen CEDEAO ou ressortissant de l’UEMOA; et
Obtenir la carte ou le permis de résidence CEDEAO ou
UEMOA
L’étranger-communautaire se trouvant sur le territoire d’un Etat
membre au titre du droit d’entrée et qui désire prolonger son
séjour au-delà des 90 jours, est soumis à la condition d’obtention
de la carte de résident.
4) Limitations: Le droit de résidence n’est pas absolu
Des limitations tenant à la délivrance de la carte de résident
Les conditions d’obtention de la carte de résident ne sont pas
définies au plan communautaire
Donc discrétion totale de l’Etat d’accueil, la carte de résident
pouvant donc être refusée discrétionnairement
En cas de refus dûment motivé, le demandeur doit quitter le
territoire dans le délai imparti par l’Etat d’accueil
Des limitations tenant au séjour
Expulsion pour des raisons d’ordre public (ex: présence
susceptible de provoquer des troubles intérieurs)
Expulsion pour des raisons de sécurité publique (ex: terrorisme)
Expulsion pour des raisons de santé publique (ex: épidémie)
Toutefois, protection contre les expulsions collectives et
protection des droits acquis des travailleurs migrants
Des limitations tenant à l’accès aux emplois
Le droit de résidence ne concerne pas les emplois de
l’administration publique
Notion d’emplois de l’administration publique non définie
Attente d’une interprétation par la CJCEDEAO et de la
CJUEMOA
La CJCE considère comme emplois publics ceux « qui
comportent une participation, directe ou indirecte, à l’exercice de
la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la
sauvegarde des intérêts généraux de l’Etat ou des autres
collectivités publiques (cf. CJCE, 17/12/1980, aff. 149/79,
Commission c/. Belgique, Rec. 1979, p. 3881).
B) Le droit d’établissement
1) Bases légales
Protocole A/SP2/5/90 relatif à l’exécution de la 3ème étape (droit
d’établissement) du Protocole sur la libre circulation des
personnes, le droit de résidence et le droit d’établissement
Décision A/DEC.2/5/90 du 30 mai 1990 portant institution
d’une carte de résident
2) Principe
Droit de séjourner (séjour de longue durée – s’établir) sur le
territoire d’un Etat membre de l’espace intégré autre que le sien
pour y créer et/ou gérer une entreprise ou un commerce, de
même qu’accéder à et/ou exercer une profession libérale
(avocat, médecin, architecte, etc.) dans les conditions prévues
par le droit de l’Etat d’accueil pour ses propres
ressortissants
Autrement, c’est le droit d’accéder à des activités indépendantes
à titre individuel ou en tant que société civile ou commerciale
Tout comme le droit de résidence, le droit d’établissement a une
finalité professionnelle. Mais la profession n’est pas salariée, elle
est indépendante
Traitement national, donc interdiction des mesures
discriminatoires
Nécessité d’uniformisation ou d’harmonisation des législations
pour rendre effectif le droit d’établissement
Pas de problème en ce qui concerne les Etats OHADA
entre eux…
Mais des difficultés vont naître dans les relations entre les
Etats OHADA et les Etats hors OHADA, notamment les
Etats de common law
3) Conditions
Pour les personnes physiques (mêmes conditions que le droit de
résidence):
Etre citoyen CEDEAO ou ressortissant UEMOA; et
Obtenir la carte ou le permis de résidence CEDEAO ou
UEMOA (pour les personnes dont l’activité exige une présence
physique au-delà de 90 jrs sur le territoire de l’Etat d’accueil)
Pour les personnes morales (sociétés surtout)
La société doit être créée en conformité avec la loi d’un Etat
membre de la CEDEAO ou de l’UEMOA
La société doit avoir son siège statutaire, son administration
centrale ou son principal établissement à l’intérieur de
l’espace communautaire
Si la société n’a que son siège statutaire dans un Etat membre,
elle peut néanmoins bénéficier du droit d’établissement si son
activité a un lien effectif et continu avec l’économie de cet
Etat : Cette dernière condition n’existe pas au niveau de
l’UEMOA !!
4) Limitations : mêmes limitations que le droit de résidence
B) La protection institutionnelle
Les organes et les mécanismes qui permettent de garantir la protection
effective des droits de l’homme.
A) Base légale
La prestation des services ne fait pas l’objet d’une
réglementation spécifique dans la CEDEAO
Le Protocole de 79 n’en fait pas mention
Seules quelques dispositions du Traité en parlent de manière
sommaire:
Art. 55(ii): « Les Etats Membres s'engagent à établir dans
un délai de cinq (5) ans après la création d'une Union
Douanière une Union Economique et Monétaire à
travers…. la suppression totale de tous les obstacles à la
libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et
des services ainsi qu'au droit de résidence et
d’établissement ».
Art. 34(c) en matière de tourisme: « En vue d’assurer un
développement harmonieux et viable du tourisme au sein
de la Communauté, les Etats membres s’engagent à…
éliminer toutes mesures ou pratiques discriminatoires à
l’égard des ressortissants de la Communauté en matière de
prestations touristiques et hôtelières ».
B) Principe
Le principe est la libre prestation de services temporairement par
les ressortissants de l’espace communautaire dans les mêmes
conditions que les nationaux. Les avocats par exemples.
Définition d’un service : toutes les autres prestations fournies
contre rémunération et qui ne sont pas régies par les règles
relatives aux autres libertés communautaires : banques,
assurances
La libre prestation de service couvre aussi bien les personnes
physiques que morales
Interdiction des discriminations fondées sur la nationalité du
prestataire
Exceptions : limitations justifiées par des raisons d’ordre public,
de sécurité publique ou de santé publique