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INTRODUCTION

Lien entre droit public et économie du point de vue interne : personnes publiques qui participent ou
interviennent en matière éco. Le domaine éco est plutôt appréhendé du droit privé (droit des entreprises, de la
concurrence). Le droit public éco est lié aux impératifs éco et aux théories de l’interventionnisme éco des Etats,
ème
théorie mise en perspective notamment depuis le début du 20 siècle. On peut aussi dire que ce droit public éco, à
terme, va dépendre des choix mis en pratique par les Etats en matière éco. On peut avoir au niveau interne des
positions divergentes (libérale/interventionniste).
Le droit public éco serait le droit de l’action publique dans ce domaine. Au-delà de ces remarques, le domaine éco
doit maintenant et de plus en plus être abordé plus largement.

Le domaine éco, privé ou public, voit s’imposer des normes plus internationales : droit communautaire. Il y a des
interfaces permanentes entre les Etats en matière éco : la mondialisation (est-elle régulée ou pose-t-elle des
problèmes ?).

Qu’est ce que le DIP éco ? Ce serait l’action publique internationale.

Partie 1 : caractères généraux du droit international économique

Chapitre 1 : définition

Chapitre 2 : les sources du droit international économique

Chapitre 3 : particularités quant au contenu et à l’application de ce droit des relations éco internationales

Chapitre 4 : les acteurs

Chapitre 1er : Définition du droit international économique

I°) Première approche

Il est entendu comme l’ensemble des règles qui régissent l’organisation des relations économiques internationales.
Ce droit délimite l’étendue des compétences de l’Etat en ce qui concerne les activités économiques menées sur son
territoire et puis ce droit en garantie d’exercice et enfin il régit la circulation internationale des biens et services en
apportant la sécurité juridique qu’implique de façon croissante l’ampleur des flux financiers en jeu. Il apparaît
comme le droit des relations économiques qui mettent en jeu les activités économiques qui ont un élément
d’extranéité. C’est dire que le droit international économique se préoccupe à la fois de la création internationale des
richesses, de leur mobilité et de leur financement. Il appréhende tant l’installation sur un territoire national des
facteurs de production que sont les personnes et les capitaux en provenance de l’étranger, et il appréhende les
échanges qui s’effectuent entre les espaces économiques nationaux.

II°) Caractères récents du droit international économique et autonomie par rapport au droit international
public

Le droit international économique est apparu récemment et s’est formé à partir du droit international public. La
doctrine s’interroge sur le fait de savoir si le droit des relations économiques internationales constitue une branche
particulière du droit international public ou plutôt un ensemble normatif suffisamment cohérent pour être l’objet
d’une véritable systématisation. Ainsi pour le professeur Weil, il semble raisonnable de considérer que le droit
international économique ne constitue qu’un chapitre parmi d’autres du droit international général. Mais pour
d’autres auteurs, c’est sans ambiguïté qu’il faut reconnaître l’originalité du droit international économique. La place
du droit international économique tente à l’accroître dans les relations internationales, car ce droit limite les
compétences de l’Etat ou plutôt son étendue en ce qui concerne les activités économiques menées sur son territoire
et en garantie l’exercice. D’autre part il régit la circulation internationale des biens et services en apportant la
sécurité juridique qu’implique de plus en plus l’ampleur des flux financiers en jeu.

III°) L’ordre international économique néolibéral de l’époque moderne

L’ensemble des règles qui régissent le comportement des intervenants dans les relations économiques
internationales : les activités des différents opérateurs constituent l’ordre juridique économique international. Cet
ordre qui repose, on le comprend, sur une volonté de refus de l’autarcie traduit clairement son inspiration
néolibérale. L’écroulement des pays socialistes et le ralliement des pays en développement rendent aujourd’hui
universelles son acceptation et sa reconnaissance. La mondialisation actuelle de l’économie qui va croissante
constitue la manifestation la plus évidente du triomphe de ce modèle d’organisation économique fondé sur le
marché.

Ses grandes lignes devaient être posées par les USA et la GB alors même que la 2nd guerre mondiale était loin d’être
terminée. La charte de l’Atlantique de 1941, l’accord d’aide mutuelle de 1942 et l’accord financier de 1945 entre ces
deux puissances devait contenir les principes directeurs devant régir le monde meilleur de l’après-guerre, et
contenant les principes directeurs du futur ordre international économique. Plus précisément encore, les traités
instituant les grandes institutions internationales économiques : la banque mondiale (BIRD), le GATT : ils devaient
emprunter l’essentiel de leurs caractéristiques à des plans anglo-américains. Pays démocratiques et libéraux s’il en
est, les USA et la GB devaient tout d’abord projeter leur ordre économique interne dans la sphère internationale.
L’ordre économique international ainsi constitué devait servir la cause de la communauté internationale au point
d’en devenir le modèle unique à la suite de l’écroulement du régime à économie planifiée et des ralliements de la
quasi-totalité des pays en développement.

a) La répudiation du protectionnisme

L’ordre international économique contemporain s’inscrit durablement contre les protectionnismes de la période de
l’entre-deux-guerres, et plus particulièrement des années 1929-1939 : ces années ont vu naître et proliférer des
techniques visant à restreindre les échanges économiques (tarifs douaniersprohibitifs…) : la guerre économique
avait précédé le déclenchement du 2nd conflit mondial. Les rédacteurs de la charte de l’ONU ont tenu compte de ces
éléments en y insérant des dispositions d’ordre économique. Cette charte de l’ONU pose en son article 1 la
coopération économique comme l’un des buts et principes de l’organisation. Elle consacre à l’art. 55 le principe de
bon voisinage économique des Nations. Les rédacteurs reconnaissaient ainsi sans ambiguïté les fondements
économiques de la paix.

b) la consécration d’un libre échange organisé

Le modèle qui a inspiré les fondateurs de l’ordre économique international est incontestablement celui du libre
échange de l’ère libérale du 19ème siècle. Il était exclu de revenir au fameux laisser-faire, laissez-passer du 19ème
siècle, mais l’idée centrale demeure l’établissement du libre jeu des forces du marché. C’est sur cette idée que le
GATT a été directement fondé, et c’est elle qui constitue la philosophie sous-jacente à la nouvelle OMC. On peut
dire que 3 idées fortes animent l’ordre international économique contemporain : la liberté des échanges et des
paiements, l’égalité de traitement, la réciprocité des avantages.

Chapitre 2 : Les sources du droit international économique

Section 1 : Les traités

A. La définition du traité

Traité : il désigne tout accord conclu entre deux ou plusieurs sujets du droit international destiné à produire des
effets de droit et régit par le droit international. Cette définition a été codifiée par la convention de Vienne sur le
droit des traités du 23 mai 1969.

B. Les parties à l’accord

Pour qu’il y ait traité, il est nécessaire que les parties soient des sujets de droit international. Pendant très longtemps,
les traités n’ont été que inter étatiques : ils ont liés aux Etats. Aujourd’hui, la qualité de sujet de droit international
est étendue aux organisations internationales.

C. La terminologie

Pas d’opposition juridique entre la convention, le traité, ou l’accord international. Chaque terme est identique, même
s’il faut garder l’intitulé correct.

D. Classification des traités

Les traités bilatéraux : appelés parfois « traités contrats ». Quand il y a plus de deux Etats, on parle de traités
multilatéraux, ils peuvent être à vocation régionale ou universelle. L’objet peut être varié avec souvent un contenu
normatif.

Les réserves au traité : c’est un des points les plus importants du traité : la convention de vienne définit la réserve à
un traité comme une déclaration unilatérale d’un Etat par laquelle il vise à exclure ou à modifier l’effet juridique de
certaines dispositions du traité dans leur application à cet égard. Une réserve vise donc à éliminer pour un Etat une
partie des obligations qui découlent du traité. On comprend bien que les réserves d’un Etat portent atteinte à l’unité
du texte. Mais la réserve permet d’avoir une plus grande partie d’Etats qui vont le ratifier.

Section 2 : la coutume

1. La coutume est une règle non écrite

C’est une règle non écrite de caractère obligatoire pour les sujets de droit. C’est une pratique générale acceptée
comme étant le droit. Elle existe en l’absence de tout accord formel entre Etat en conséquence de la répétition dans
certaines conditions d’un comportement donné dans la vie internationale. Traités et coutumes possèdent une égale
autorité : ce sont deux sources de droit complémentaires. De fait, le fondement de la coutume est considéré comme
résidant dans un accord implicite entre les Etats.

2. les conditions de formation de la coutume

Il faut 2 conditions : consuetudo et un élément psychologique ou opinio juris. La coutume née d’un usage fondé sur
les précédents : fondé sur les actions et les abstentions, des omissions. Pour qu’il y ait coutume, il faut que cet usage
soit continu et général. La preuve d’une pratique internationale résulte des comportements des Etats, des actes
accomplis, de la conclusion des traités. La pratique d’un Etat résulte aussi des actes unilatéraux des Etats, de leurs
correspondances et instructions. Il ne faut pas que ce soit des pratiques limitées. Il y a un deuxième élément pour
que la coutume soit reconnue comme telle : il faut une continuité dans le temps : une coutume ne peut pas se former
à partir d’un cas isolé. Elle doit revêtir une certaine généralité.

La règle coutumière se caractérise par la reconnaissance de son caractère obligatoire par les Etats. C’est l’élément
psychologique. Une pratique doit aussi exprimer la conviction des Etats qu’il devait agir comme ils l’ont fait. On
pense qu’il y a une règle de droit. Elle se distingue fondamentalement d’autres règles qui lui ressemblent, appelées
règles de courtoisie. Ces règles de courtoisies désignent les règles de bienséance, de convenance ou de politesse
internationale qui guident la conduite des Etat mais qui ne sont pas considérées comme des règles obligatoires.
Section 3 : les actes unilatéraux

Ils sont générateurs de droits à certaines conditions. L’acte unilatéral est un acte par lequel une seule partie pose des
normes génératrices de droits et d’obligations dans les rapports juridiques intéressants d’autres sujets de droit
international. Cet acte qui produit des effets en droit international doit être imputable à un Etat ou une organisation
internationale qui doivent y exprimer leur volonté.

1. Les actes unilatéraux des Etats

La reconnaissance : c’est la manifestation de volontés de considérer comme légitime une situation donnée (ou une
prétention). L’exemple est la reconnaissance d’un Etat qui porte sur l’existence d’une nouvelle entité.

La protestation : c’est une déclaration par laquelle un Etat affirme ne pas reconnaître comme légitime une prétention
ou une situation. Il réserve de la sorte ses droits par rapport à la situation.

2. Les actes unilatéraux des organisations internationales

Il n’est pas très facile de déterminer les actes unilatéraux des organisations unilatérales en raison de l’imprécision
qui entoure leur détermination. Il y a des résolutions qui ont des noms variables : chartes, programmes,
déclaration…

Un texte comme la Déclaration universelle des droits de l’homme, ou la déclaration sur l’octroi de l’indépendance
des pays coloniaux de 1960, la déclaration sur les principes régissant le fond des mers de 1970 sont des résolutions
de l’assemblée générale des Nations unies. La première démarche est de se reporter à l’acte constitutif, car parfois il
y a des indications. On admet qu’une décision désigne des actes unilatéraux plutôt obligatoires et que le mot
résolution qui peut aussi s’appeler résolution vise tout acte d’un organe collectif d’une organisation internationale.

Les décisions : c’est un acte créant des obligations pour son destinataire,

Les recommandations : on désigne par ce terme un acte qui propose aux Etats, aux organes d’une organisation
internationale ou à d’autres organisations internationales un comportement donné. A la différence de la décision, la
recommandation n’a pas en elle même une force obligatoire. Valeur normative : elles ne sont pas dotées de force
obligatoire, mais elles ont une portée juridique non négligeable : lorsqu’elles sont adoptées à une majorité, elle
représente l’opinion d’une grande partie de la communauté internationale. Quand on a à faire à une
recommandation, les Etats sont simplement tenus de les examiner de bonne foi. Pour certains auteurs, elles n’ont
aucun effet juridique. Pour d’autres, elles ont un contenu juridique.

Section 4 : les sources subsidiaires

On distingue les principes généraux du droit, la doctrine et la jurisprudence.

1. Les principes généraux du droit

L’art. 38 des statuts de la CIJ dispose que la cour applique les principes généraux de droit reconnus par les nations
civilisées comme étant une source du droit international. Ces principes fondés parfois sur une justification de morale
sociale ne se confondent pas avec la coutume, car ils dépendent moins que celle-ci de la pratique des Etats.

Ce sont des principes d’ordre juridique qui constituent une sorte de droit commun et qui serait comme un patrimoine
de divers droits nationaux (principe de la bonne foi, nul ne peut se prévaloir de sa propre faute, la violation d’un
engagement comporte le devoir de réparer le préjudice.

2. La doctrine et la jurisprudence

L’art. 38 des statuts de la CIJ : la CIJ applique les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes les plus qualifiés
comme moyen auxiliaire de détermination de règles de droit (elle ne peut qu’en prouver l’existence) : c’est un
moyen de détermination des règles coutumières conventionnelles et des principes généraux du droit.

La jurisprudence est constituée par l’ensemble des décisions juridictionnelles et arbitrales. Cette jurisprudence joue
un rôle fondamental dans la détermination de la règle de droit.

CHAPITRE 3 : PARTICULARITÉS QUANT AU CONTENU ET À L’APPLICATION DE CE DROIT DES


RELATIONS ÉCO INTERNATIONALES

Section 1 : Caractéristiques de ce droit

1. Flexibilité

Certains auteurs parlent de droit mou. Pour ces auteurs, un droit mou est un droit comprenant des obligations
formulées de manière vague qui supposent plutôt des engagements de comportement que des engagements de
résultat. Dans des traités, voire dans des résolutions, il existe des clauses de type « dans la mesure du possible » ou
« si la situation éco le permet ». Ces clauses sont dites potestatives. Avec de telles clauses, les Etats ou des parties
contractantes vont définir eux-mêmes l’ampleur de leurs obligations. Par exemple, partie 4 du GATT 94,
« commerce et développement », art 37.

Des engagements ne nécessitent pas toujours d’aboutir à un résultat précis : avis de CPJI, 15 Octobre 1931, Trafic
ferroviaire entre la Lituanie et la Pologne : le conseil de la SDN décide de saisir la Cour pour régler
pacifiquement un différend entre la Lituanie et la Pologne concernant des modalités liées à la circulation ferroviaire
entre ces 2 Etats. Avant de saisir la Cour, le conseil avait adopté une résolution dans laquelle il recommandait aux
autorités des 2 Etats « d’entamer aussitôt que possible des négociations directes afin d’arriver à l’établissement de
relations de nature à assurer entre les 2 Etats voisins, la bonne entente dont la paix dépend ». Ces 2 Etats avaient
accepté cette résolution et selon la CPJI, l’engagement des négociés n’implique pas l’obligation de s’entendre, « il
n’en résulte pas pour la Lituanie l’engagement et l’obligation de conclure les accords adm et techniques
indispensable pour le rétablissement du trafic ».

De la même manière, ce droit connait une multiplication de clauses de sauvegarde et de clauses dérogatoires. Le
droit adopté entre des parties pourra ne pas être appliqué : dans le GATT 47, art 19, porte sur des mesures d’urgence
concernant l’importation de produits particuliers. De nombreux traités comprennent de clauses du même ordre :
traité de commerce, monétaire, d’assistance technique.

Le caractère flexible s’explique aussi par les sources multiples du Di éco : traités, résolutions d’OI pouvant avoir un
caractère non contraignant.

2. Réaliste

Ce droit est un droit adapté à des situations concrètes comme la classification des Etats : différenciation de droit.
Mais il existe aussi des différenciations de fait comme le G5 et le G20.

Par ailleurs, ce domaine des relations éco internationales nécessite des mécanismes juridiques permettant une
application particulière du DI éco. C’est la mise en œuvre de clause de sauvegarde et dérogatoires (très fréquentes
dans les traités commerciaux). De même, les traités créateurs d’O financières imposent d’adapter les éléments
constitutifs de l’O aux évolutions conjoncturelles (l’analyse récurrente des quotes-parts).

Section 2 : Particularités dans l’application de ce droit

1. Mise en œuvre effective des obligations

Elle implique un suivi dans la mise en œuvre des instruments éco internationaux. Le suivi des obligations éco dans
le cadre des OI se fait généralement par le biais de réunions périodiques des EM. Au cours de ces réunions, un bilan
est fait qui porte sur la mise en œuvre effective des obligations adoptées par cette OI. Par exemple dans l’OMC il
existe un mécanisme d’examen des politiques commerciales (MEPC). Ce mécanisme permet aux membres de
vérifier régulièrement la politique commerciale des EM au regard d’objectifs établis en commun dans le cadre de
l’OI.

2. Respect d’engagement pris dans des traités

Il n’y a pas de spécificité, on retrouve la conv de Vienne de 1969. Il faut quand même que les parties fassent
attention à ne pas adopter de traités comprenant des dispositions contradictoires.

3. Le règlement des différends

Le règlement des différends se fait dans le cadre de la Charte des NU, art 2 §3 : cela doit se faire de manière
pacifique. Ce principe est développé à l’art 33 de la Charte qui énumère des techniques de règlements pacifiques :

- Négociation

- Enquête

- Médiation

- Conciliation

- Arbitrage

- Règlement judiciaire

- Tout autre moyen pacifique

Cette énumération correspond à des techniques adaptées pour le domaine éco.

4. La sanction

Problème : en DI général, des sanctions éco sont très régulièrement utilisées. Par exemple en 2005, le CS a utilisé un
embargo sur les armes au Soudan, résolution du 30 Juillet 2004, le CS a élargi l’embargo en 2005 avec un gel des
avoirs de certaines personnes qui ont été désignées par un comité des sanctions. Ce genre de sanction peut être
appliqué dans le domaine du DI éco.

Il existe aussi des sanctions particulières propres à des OI éco. Dans le cadre de leur bilan périodique, des
procédures d’évaluation prennent la forme de rapports obligatoires précédés de consultations réalisées par des
échanges entre Etats et contrôle d’organes. Si un Etat semble manquer à ses obligations, les autres Etats pourront lui
refuser un certain nombre d’avantage ce qui peut être considéré comme une sanction. Exemple :

- Dans le cadre du FMI un Etat hésitera à ne pas respecter parce qu’il risque de se voir privé de l’aide du FMI
lorsqu’il sera confronté à des problèmes monétaires.

- Art 23 du GATT, « protection des concessions et des avantages » : il est possible pour une partie contractante
de suspendre des obligations qu’elle a vis-à-vis d’une autre partie contractante si cette autre partie n’a pas
respecté ses propres obligations.

5. Procédure judiciaire

Hormis le cas de l’UE, dans les OI éco, généralement, il n’y a pas recours à une procédure judiciaire pour assurer le
respect des obligations des membres parce que 2 autres possibilités ont été imaginées :

- Des OI éco donnent compétence à un organe général pour régler le différend par le biais de recommandation.
Par exemple dans le cadre de la banque mondiale, le conseil des gouverneurs peut ainsi prendre une
décision à l’encontre d’un Etat qui n’aurait pas respecté ses obligations en matière de prêt.

- Dans d’autres OI éco, le texte constitutif fait appel à un organe spécialisé pour prendre une décision qui peut
être qualifiée de sanction. C’est un organe technique chargé du règlement des différends. Par exemple dans
le cadre du GATT 47 il y avait la technique des panels et dans le cadre de l’OMC il y a l’ORD.

Chapitre 4: les acteurs du droit international

La société économique internationale est une société ouverte dans laquelle coexistent des acteurs qui
ont les statuts juridiques différents les uns des autres. Les multinationales apparaissent comme des
acteurs de 1ère importance.

Les relations économiques se nouent et se dénouent entre intervenants dont les statuts sont différenciés.

Section I : l’Etat :

Les sujets principaux du droit international sont les Etats.

L’entité est sujet de droit international, car elle est titulaire directement de droits et d’obligations dans
l’ordre juridique internationales (conclure des traités, …).

a) les éléments constitutifs :

C’est un acteur fondamental de la société internationale économique.

On admet que l’on peut donner le nom d’Etat à une entité rassemblant les caractéristiques suivantes :

1) une population :

un Etat ne peut exister sans population. On distingue :

--- la population au sens large comprenant tous les habitants vivants et travaillant sur le territoire.

--- la population en tant qu’élément constitutif de l’Etat comprenant les individus rattachés à l’Etat par
un lien juridique : la nationalité. Ce sont les nationaux.

C’est ce lien qui autorise l’Etat à exercer ses pouvoirs sur ces nationaux.

2) le territoire :

Cela constitue un titre juridique essentiel à la compétence étatique et que l’Etat disparaît avec la perte
totale de son territoire.

La taille de celui-ci est sans effet sur l’existence et la qualité de l’Etat. Il existe beaucoup de micro Etats
membres de l’ONU qui ont la même valeur que celle des grands Etats.

Le territoire se compose du territoire terrestre et cours d’eau, des espaces maritimes (mers territoriales
(12 miles des cotes)), des espaces aériens surplombant son territoire terrestre et maritime.

3) un gouvernement

Le gouvernement est apte à représenter l’Etat et par son intermédiaire l’Etat exerce ses compétences.

b) la souveraineté

C’est un attribut fondamental de l’Etat. Elle en constitue le critère. Ce caractère suprême et


inconditionné de la puissance étatique est à la base des relations entre Etats et constitue l’un des
fondements du droit international.

Art.2 § 1 de la charte de l’ONU déclare que « l’organisation est fondée sur le principe de l’égalité
souveraine de tous les Etats membres ».

La souveraineté de chaque Etat se heurte à celle des autres. La coexistence des sujets de droit
international implique que des limitations de souveraineté soient consenties. La souveraineté d’un Etat
implique pas que celui-ci puisse s’affranchir des règles du droit international.

Affaire Vapeur Wimbledon CPIJ : « la faculté de contracter des engagements internationaux est
précisément un attribut de la souveraineté des Etats ». l’Etat seul peut accepter de limiter sa
souveraineté en concluant des traités internationaux.

c) la compétence de l’Etat

L’Etat exerce ses compétences sur son territoire. Quand ses compétences se fondent sur son territoire,
ce sont des compétences territoriales de l’Etat.

Quand elles se fondent sur le lien de nationalité, on parle de compétences personnelles de l’Etat.

1) compétences territoriales :

L’Etat dispose de l’exclusivité de juridiction sur son territoire. C’est la capacité la plus importante.

--- caractère :

elle est marque par la plénitude du contenu de la souveraineté : la plénitude signifie que ce sont les
propres lois de l’Etat qui s’y applique (ses règles, son administration de la justice, …) d’un point de vue
matériel, cette compétence s’applique à toutes les fonctions étatiques.

L’évolution de la société internationale, les interdépendances marquées entre Etats, le rôle croissant des
ordres publics internationaux ont engendré de la part des Etats, une acceptation de la limitation de leurs
compétences souveraines.

Et l’exclusivité de son exercice : l’exclusivité signifie que chaque Etat


exerce par l’unique intermédiaire de ses propres organes les pouvoirs de législation, d’administration et
de contraintes sur son territoire à pas d’effet extra territoriale sauf exception. Est illicite tout acte de
contrainte en territoire étranger. L’Etat a le droit de s’opposer à l’activité d’autres Etats sur son territoire.

Une sentence arbitrale de Max Huber a dégagé les caractéristiques de cette souveraineté : « la
souveraineté signifie l’indépendance et le droit d’exercer les fonctions étatiques ».

--- contenu :

l’Etat peut organiser ses pouvoirs politiques, son organisation institutionnelle, son système économique
et social. Il édicte des règles de droit. Il est compétent pour en assurer l’exécution et la sanction à
compétence juridictionnelle, compétence d’édiction et d’exécution.

L’Etat doit respecter les droits des Etats tiers : obligation générale dont découle la règle fondamentale
selon laquelle un Etat ne saurait tolérer sur son territoire des actes portant atteinte à l’intégrité d’un Etat
tiers à principe de l’utilisation non dommageable du territoire.

Respecter les droits des étrangers : l’Etat doit respecter les droits des étrangers
résidant sur son territoire et de protéger la personne et les biens des étrangers.

--- délimitation du territoire :

l’Etat est délimité par des frontières séparant des espaces où s’exercent 2 souverainetés différentes.

Une frontière est une ligne considérée comme définitive. Mais ne sont pas des frontières des lignes
d’armistice (…). L’Etat peut prendre des données naturelles, des lignes artificielles tracées sur une carte.

Lors de la décolonisation, on n’a pas redéfini les frontières des pays colonisés qui ont souvent été
fondées sur la base du principe politique de « l’uti possidetis juris » (la frontière est fixée en fonction des
anciennes limites administratives internes d’un Etat préexistant dont les nouveaux Etats étaient issus).

2) la compétence personnelle :

les personnes peuvent être des nationaux ou des étrangers.

Quand on évoque la compétence d’un Etat sur les individus présents indépendamment de leur
nationalité, ces personnes relèvent de la compétence territoriale de l’Etat. Mais quand on parle de la
compétence d’un Etat exercée sur ses nationaux, on parle de compétence personnelle impliquant le
pouvoir de l’Etat envers ses nationaux à l’étranger.

Section 2 : les organisations internationales

1. Les organisations internationales générales :

a. La notion d’organisation internationale

2ème acteur du droit international, elles sont dotées de la personnalité juridique comme un Etat mais
n’ont pas ses caractéristiques (souveraineté, population, …). Elles ont été conçues pour remplir d’autres
fonctions. Elles se sont développées surtout au 20ème siècle. La société des Nations est la 1ère
organisation internationale après la 2nde guerre mondiale et avait une vocation universelle. Mais
certaines organisations internationales peuvent être créées pour des intérêts particuliers (protection des
baleines, phoques, …). L’organisation internationale est une association d’Etat constitué part traité
conclu entre Etats. Une organisation internationale ne peut se constituer par sa seule volonté. Elle est
dotée d’une constitution et d’organes communs. Elle possède une personnalité juridique distincte de celle
de ses membres.

Les organisations juridiques internationales sont dotées de la personnalité juridique internationale pour
exercer les compétences pour lesquelles elles ont été créées. Ces compétences peuvent être d’ordre
juridictionnel lorsque l’organisation est appelée à trancher des différends. Elles peuvent être normatives
quand l’organisation a les capacités d’adopter des règles de droit (comme élaborer des traités). Les
organisations internationales exercent des compétences dites opérationnelles. Elle mène des activités de
gestion et d’organisation dans les domaines de l’économie, de la technique et de la finance. Leurs
compétences ne sont pas aussi complètes comme celles de l’Etat. Il faut préciser que leurs compétences
mettent en jeu 2 grandes considérations : le principe de spécialité d’une part et la théorie des pouvoirs
implicites d’autre part. Ce que cela signifie, c’est que les organisations internationales disposent des
compétences nécessaires à la réalisation de leur but, mais uniquement de leur but. C’est cela le principe
de la spécialité. Toutefois pour permettre à cette organisation de remplir ces pouvoirs, sans être trop
limitée par ce principe de spécialité, s’est forgée la théorie des pouvoirs implicites, qui permet de
contourner en quelque sorte l’énoncé trop strict de ces pouvoirs afin qu’elle puisse les exécuter. Sans la
possibilité de recourir à la théorie des pouvoirs implicites, certaines compétences énoncées d’une façon
trop stricte risqueraient de ne pouvoir être remplies. Dans le secteur de l’économie, on compte plus de
200 organisations internationales, c'est à dire plus que le nombre d’Etats existants. Ces organisations
économiques peuvent avoir une vocation mondiale, c’est le cas de l’OMC, du groupe de la banque
mondiale. Elles peuvent avoir une compétence régionale comme le MERCOSUR en Amérique Latine.
Les organisations internationales économiques présentent une importance notable avec les organisations
générales quant aux procédures de prises de décisions. Les organisations générales sont fondées sur le
principe de l’égalité des Etats, quelle que soit leur taille. Les organisations internationales économiques
connaissent le principe de la pondération des votes des pays membres, autrement dit en fonction de leur
importance économique, leur vote sera affecté d’un coefficient plus ou moins élevé et un plus petit
nombre d’Etat pourra emporter une décision.

Il s’agit de sociétés dont le siège social est dans un pays déterminé et qui exerce leurs activités dans un
ou plusieurs pays par l’intermédiaire de filiales qu’elle coordonne. Elles réalisent la quasi-totalité des
investissements transnationaux et l’essentiel des paiements internationaux. Ces sociétés opèrent dans
tous les domaines de l’activité économique : matière première, automobile, pharmacie, agro alimentaire
etc. Si on observe ce paysage des transnationales, on remarque qu’elles ont principalement la nationalité
des pays industrialisés. Mais on assiste depuis les années 1970 à l’émergence de sociétés
transnationales du tiers monde (Empire de la holding Tata en Inde). Elles veulent échapper au risque d’un
espace de production nationale unique. Elles veulent diversifier leurs approvisionnements et cherchent
également à atteindre des réseaux de main-d’œuvre abondante et peu revendicative. Des tentatives
visant à encadrer ces comportements ont été entreprises dans le cadre des Nations Unies et plus
particulièrement dans le cadre de sa commission des sociétés transnationales. Les intérêts en présence
(ceux des pays industrialisés, ceux des pays du tiers monde) n’ont malheureusement pu trouver un
terrain d’entente. Les pays du tiers monde estimaient que la tâche à accomplir devait avant tout parvenir
à définir les devoirs des entreprises vis-à-vis de l’Etat territorial. On comprend ce souci. Pour les pays
industrialisés d’où émanaient les sociétés transnationales, le code qu’on voulait mettre en place était
conçu comme un instrument définissant les droits des sociétés transnationales.

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