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CHAPITRE 3 : LES SOURCES DU DROIT :

Contrairement à d’autres pays occidentaux (exemple : Grande


Bretagne), la France est, par tradition, un pays de droit écrit
dans lequel la loi a longtemps occupé une place essentielle. Il y
aurait aujourd’hui en France 400.000 normes en vigueur
(source : le journal économique les Echos).

Toutefois, depuis plusieurs décennies, son importance diminue


sous l’influence de plusieurs facteurs :

- Dans les rapports entre employeurs et salariés, le droit du


travail accorde une place de plus en plus importante aux
sources négociées. Exemple : Les ordonnances Macron
(septembre 2017) entendent favoriser la négociation
collective / à la loi qui sera supplétive (la loi ne
s’appliquera qu’à défaut d’accord entre employeurs et
syndicats).

- L’internationalisation croissante des échanges, induit


également une importance du droit international et
européen. Ce dernier influence ainsi de plus en plus le
droit interne.

Il est donc possible de distinguer dans les sources du droit, les


sources nationales et internationales.

§1 – LES SOURCES NATIONALES :

Elles se divisent elles-mêmes en sources étatiques et en


sources négociées.

A- Les sources étatiques :

Conséquence de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif - le


législatif et l’autorité judiciaire, celles- ci sont multiples :

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1- Les sources législatives :

On peut citer :

 La constitution : Datée du 4 octobre 1958, elle fixe les


règles d’organisation et de fonctionnement des pouvoirs
publics. Par une célèbre décision du 16 juillet 1971, le
Conseil Constitutionnel y a intégré son préambule et les
textes auxquels il renvoie comme la Déclaration des droits
de l’homme de 1789 et le préambule de la constitution de
1946. Une loi constitutionnelle du 29 mai 2005 a étendu
ce bloc de constitutionnalité à la charte de l’environnement
de 2004.

Cette charte dispose notamment que « chacun a le droit de


vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la
santé (art 1er).

Le respect de la constitution est assuré par le conseil


constitutionnel composé de 9 membres renouvelés par tiers
tous les trois ans et nommés par le Président de la République,
de l’Assemblée Nationale et celui du Sénat.

Selon la pyramide de KELSEN, la constitution est la source


supérieure du droit français. Toute règle de droit applicable doit
lui être conforme.

 La loi : C’est un texte voté en termes identiques par


l’Assemblée Nationale et le Sénat. Elle a une valeur
générale c’est-à-dire qu’elle s’applique à tous les sujets de
droits sans distinction ou à une catégorie de sujets de
droit (exemple : les automobilistes).

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2- Les sources issues du pouvoir exécutif :

 Les ordonnances : une ordonnance est une mesure prise


par le Gouvernement dans des domaines juridiques
relevant normalement de la loi et donc du Parlement
(certains domaines étant néanmoins exclus comme ceux
relevant des lois de finances et des lois de financement de
la sécurité sociale). Les ordonnances entrent en vigueur
dès leur publication au Journal officiel. Le Gouvernement
ne peut prendre des ordonnances que s'il y a été habilité
par le Parlement (article 38 de la Constitution).

 Les décrets : Un décret est un acte administratif de


portée générale ou individuelle émanant du pouvoir
exécutif. Il peut instaurer des règles de droit applicables à
tous ou ne concerner qu'une seule personne (exemple : un
décret de nomination d'un haut fonctionnaire ou un décret
de naturalisation).

 Arrêtés : Un arrêté est une décision émanant d'une


autorité administrative ; il peut s’agir d’un arrêté
ministériel, préfectoral, municipal (exemple : Un arrêté
municipal interdisant la mendicité dans le centre-ville ou le
port du masque).

3- Les autres sources :

 La jurisprudence : On applique le terme de


"jurisprudence" à l'ensemble des arrêts et des jugements
qu'ont rendu les Cours et les Tribunaux pour la solution
d'une situation juridique donnée. Exemple : cf séances 1
et 2 du recueil de TD).

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 Les usages : Les "usages" sont des règles non écrites
suivies par les habitants de certaines régions ou par des
personnes exerçant des professions déterminées qu'ils
considèrent obligatoires pour régler leurs rapports.

Exemple : En droit du travail, il est d’usage dans une


entreprise de verser depuis plusieurs années à l’occasion
de Noel une prime aux salariés.

B- Les sources négociées :

Les contrats : cf CM droit des contrats

Exemple : les conventions collectives ou accords d’entreprise


conclus entre les organisations syndicales employeur et salarié.

§2 – LES SOURCES INTERNATIONALES :

A- Le droit international : cf. Chapitre 2

B- Le droit Européen ou communautaire :

C’est un ensemble de dispositions contenues dans les différents


traités constitutifs de l'Union européenne et dans les textes
élaborés par les institutions communautaires (le Conseil, la
Commission et le Parlement européen). Ces normes
interviennent dans des domaines aussi variés que les
transactions économiques, la consommation, l'environnement,
la politique sociale (sécurité sociale, droit du travail…), la
formation, les droits des citoyens, etc…soit pour harmoniser les
législations nationales, soit pour les coordonner. Dans certains
cas, le droit européen (communautaire) complète le droit
interne, dans d'autres, il peut le remplacer.

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Le droit interne doit se conformer aux dispositions du droit
européen.

§ 3 – LA HIERARCHIE DES NORMES :

La pyramide de KELSEN

Le droit est comme un univers dans lequel cohabitent des milliers de normes et pour
étudier la manière dont elles s’organisent il faut effectuer une coupe verticale
(certaines normes sont au-dessus des autres) et une coupe horizontale (les normes
se répartissent en espèce d’amas différents).
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En vertu du principe de légalité, chaque norme juridique doit se conformer à
l'ensemble des règles en vigueur ayant une force supérieure dans la hiérarchie des
normes, ou du moins être compatible avec ces normes. La méconnaissance de ce
principe est non seulement source de désordres juridiques, mais elle constitue
également une faute de l'auteur du texte illégal, susceptible d'engager la
responsabilité de la collectivité publique en cause devant les juridictions nationales,
de l’Union européenne ou internationales. Il est, dès lors, impératif de veiller
scrupuleusement à ce que les nouvelles dispositions édictées se trouvent en
harmonie avec la hiérarchie des textes déjà en vigueur ou susceptibles de l'être à la
date à laquelle ces dispositions prendront effet (lois ou règlements internes ou droit
dérivé de l’Union européenne en cours d'élaboration, conventions internationales en
voie de ratification ...).

Exemples :

 Une loi adoptée par le parlement pourrait – elle prévoir le rétablissement de la


peine de mort ?

 Un contrat de travail conclu avec l’accord des deux parties (l’employeur et le


salarié) peut-il prévoir que la rémunération sera inférieure au montant du
SMIC et que le salarié s’engage à travailler pour son employeur au cours des
20 prochaines années.

CHAPITRE 4 : L’ORGANISATION JUDICIAIRE :

Cf. séances 1 et 2 du recueil de TD

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