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I. Les sources du droit des obligations et du droit privé (dans l’ordre de consultation) →
consacrées par l’art. 1 CC
A. Généralités
1. La loi
La loi dans le sens large du terme, à savoir le droit écrit : le CC et le CO
2. La coutume
Ensemble des règles résultant d’une pratique durable et considérée comme obligatoire par
les milieux intéressés. Ce sont des règles juridiques qui résultent d'un usage implanté au sein
d’une collectivité et tenues par cette dernière comme juridiquement obligatoire et
reconnue par les tribunaux. Il s'agit d'une source directe de droit non-écrit. En droit des
obligations, son rôle est quasiment insignifiant
4. La doctrine
Ensemble des études écrites par des avocats, des juges ou des juristes qui portent sur le droit
et que les tribunaux sont appelés à consulter ou à appliquer.
5. La jurisprudence
Ensemble des décisions, arrêts rendus par le tribunal fédéral.
B. Le Code des obligations
Droit des obligations
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Le code des obligations est la source principale du droit des obligations. Le CO est divisé en 5 parties
dont seules les deux premières concernent véritablement le droit des obligations. Il est divisé de la
façon suivante :
Partie 1
Art.1 à 183 - Dispositions générales
Partie 2
Art. 184 à 551 - Des diverses espèces de contrats, contrats tout à fait usuels.
Partie 3
Art. 552 à 926 - Des sociétés commerciales et de la société coopérative
Partie 4
Art. 927 à 964 - Du registre du commerce, des raisons du commerce et de la comptabilité commerciale
Partie 5
Art. 965 à 1186 - Des papiers-valeurs.
Le CO a été adopté en Suisse, par l’Assemblée fédérale, le 30 mars 1911 et est entré en vigueur le
1er janvier 1912. Le CO est issu de l’ancien code fédéral des obligations de 1881 (premier
texte du droit des obligations). Avant 1881, le droit des obligations était
régi au niveau cantonal. Pour le reste, le CO complète le CC. Raison pour laquelle, il relève du
domaine du droit privé.
4. Le droit cantonal
En principe, la compétence en matière de droit des obligations est du ressort de la confédération.
Les cantons ont cependant la faculté d’établir ou d’abroger (rendre invalide) certaines des règles
de droit civil dans les matières où leur compétence législative a été maintenue (art.5 al. 1 et 2 CC).
En d’autres termes, il est possible que le législateur réserve la compétence des cantons, dans
certaines matières (exemple → art. 186 et 266c CO)
Art. 5 al. 1 CC
Les cantons ont la faculté d’établir ou d’abroger des règles de droit civil dans les matières où leur
compétence législative a été maintenue
Art. 5 al. 2 CC
Le droit cantonal précédemment en vigueur est tenu pour l’expression de l’usage ou des usages
locaux réservés par la loi, à moins que l’existence d’un usage contraire ne soit prouvée → Renvoi à
un usage local
Exemple :
Art .186 CO
Droit des obligations
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Se dit de la personne qui a une obligation envers une autre (le créancier). C’est la personne qui doit
la dette.
→ Un créancier (personne qui peut exiger une prestation. Il en est le bénéficiaire) +
Se dit de la personne qui peut exiger la prestation d’une autre. C’est la personne à qui la dette est
due. Le créancier bénéficie d’ailleurs, de différents droits sur le débiteur.
Créances = dettes
Le droit relatif
La créance est un droit relatif, il donne le droit au créancier de demander au débiteur d’accomplir
sa prestation. Il est cependant relatif à certaines personnes (parties ayant conclu le contrat). En
effet, il ne s’applique qu’à une ou plusieurs personnes, bien précises. Ce qui est le cas d’un contrat.
Il s’oppose donc, au droit absolu, qui lui, existe vis-à-vis de tout le monde (exemple : le droit de
propriété).
Le droit absolu
C’est le droit qui s’applique à n’importe quelle personne (les Droits de l’Homme, le droit de propriété
(utiliser son terrain dans les limites de la loi). Droit que l’on a envers tout le monde.
A l’inverse du droit relatif, il s’applique à tout le monde.
A. Le droit d’action
Le droit d’action
C’est le droit d’agir en justice pour demander aux autorités compétentes de condamner le débiteur
à exécuter sa créance, en cas de non-exécution de sa prestation. Dans certains cas, l’on peut
également avoir recours à des exécutions forcées (huissiers de justice). En d’autres termes, quand
nous avons une créance, nous avons le droit de demander au débiteur d’exécuter la prestation. Le
droit d’action est donc le droit d’agir en justice pour condamner l’autre partie à exécuter sa
prestation ou à procéder à des mesures d’exécution forcée.
➔ La cause juridique
La cause juridique
Pour qu’une obligation existe, elle doit reposer sur une cause juridique (contrat, acte illicite ou
enrichissement illégitime). Il ne peut y avoir d’obligation sans causes. La cause juridique est donc le
fondement juridique de l’obligation, aussi appelé cause ou source de l’obligation
Les 3 principales causes juridiques :
1. Le contrat (art. 1 à 40f du CO)
Droit des obligations
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Acte juridique bilatéral, parfois multilatéral, par lequel les parties échangent des manifestations de
volonté concordantes et réciproques. C'est un acte juridique formé de deux ou plusieurs
manifestations de volonté réciproques et concordantes, destinées à produire un effet juridique.
2. L’acte illicite
Acte prohibé par la Loi ou par une disposition réglementaire. Il est contraire à l'ordre public. Cet
acte peut être commis intentionnellement, par négligence ou par imprudence.
(Exemple : Je pousse une personne dans les escaliers et cette dernière se casse les dents)
3. L’enrichissement illégitime (art. 62 à 67 du CO)
Enrichissement aux dépens d’autrui.
L’appartenance à un groupement
Le fait d’appartenir à un club, un parti, une collectivité desquels découlent des obligations
(Exemple : payer des cotisations, lors de l’adhésion à un groupe sportif… etc.)
• Le contrat
(Exemple : cession de créances (le consentement du débiteur n’est pas requis), remise de
dettes…)
V. Le principe de la confiance
Selon le principe de la confiance, une manifestation de volonté s’interprète dans le sens que le
destinataire (celui qui reçoit) pouvait et devait lui donner, selon les règles de la bonne foi (loyauté
Droit des obligations
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qu'on doit observer dans les relations juridiques d'après les usages des honnêtes gens. Elle constitue
un devoir de loyauté entre les parties et un devoir de coopération entre les parties)
➔ Le principe de la confiance
Comment le destinataire pouvait ou devait interpréter une mdv, selon les règles de la bonne foi.
On applique le principe de la confiance lorsque le sens compris par le destinataire de la
manifestation de la volonté ne correspond pas au sens voulu par l'auteur de la manifestation de
volonté. Ce principe permet de décider de l'existence et de déterminer le sens et la portée d'une
manifestation de volonté, dans une telle situation.
Lorsqu’il interprète une manifestation de volonté sujette à réception, le juge peut se trouver face à
trois situations :
1. Il est en mesure d’établir que les parties se sont correctement comprises. Dans ce cas, la
déclaration va dans le sens que les parties lui ont donné (on s’en tient à ce qu’elles ont compris.).
En d’autres termes, on se base sur ce que les parties ont correctement comprise, peu importe
ce qui a été dit.
→ Dans cette situation, on n’applique pas le principe de la confiance.
2. Il n’est pas possible d’établir que les parties se sont correctement comprises.
→ On applique le principe de la confiance
3. Il est établi, que les parties ne se sont pas correctement comprises. → On applique le principe
de la confiance.
➔ Principe de la confiance
Le juge tente d’imaginer comment une personne (un destinataire) raisonnable et honnête, aurait
compris les éléments constitutifs d’une manifestation de volonté, au vue de l’ensemble des
circonstances. En d’autres termes, en application du principe de la confiance, une mdv s’interprète
dans le sens que le destinataire pouvait et devait lui donner, selon les règles de la bonne foi.
Comme précédemment mentionné, il est important de tenir compte des circonstances, 3 situations
se posent alors :
1. Le destinataire aurait dû comprendre la manifestation de volonté, comme le voulait son
auteur.
2. Le destinataire pouvait comprendre la manifestation de volonté, comme il l’a
effectivement comprise !
3. Ni ce qu’a compris le destinataire ni ce que voulait l’auteur, ne correspond au sens que le
destinataire pouvait et devait donner à la manifestation de volonté. Le juge arrive ainsi, à
la conclusion qu’une personne raisonnable et honnête (le destinataire) aurait pu interpréter
la manifestation de volonté de plusieurs façons possibles.
Ainsi, quand les différentes parties ne se sont pas correctement comprises, on applique le principe
de la confiance.
→ Déterminer le sens d’une manifestation de volonté.
On rattache le principe de la confiance à l’article 2 al. 1 du CC. Ce dernier revêt une importance
considérable en droit suisse. Evidemment, le principe de la confiance ne s’applique qu’aux mdv
sujettes à réception !
Art. 2 al. 1 du CC
Chacun est tenu d’exercer ses droits et d’exécuter ses obligations, selon les règles de la bonne foi.
Comment une personne raisonnable et honnête (le destinataire), placée dans les mêmes
circonstances, pouvait ou devait interpréter une mdv, selon les règles de la bonne foi
VI. Le contrat
A. La notion
Il existe 3 acceptions du mot contrat : Le contrat comme acte juridique, comme relation juridique
et comme document
Le contrat innomé
Contrat régi par les personnes impliquées (liberté contractuelle). Ces derniers n’étant régis par
aucun code ou aucune autre loi spécifique.
(Exemple : le contrat de leasing, le contrat de brevet (licence)→ contrats, qui, à force d’être utilisés,
ont reçus un nom).
En d’autres termes, ce sont des contrats dont la forme n’est soumise à aucune règle. Ils sont
néanmoins soumis, à des règles générales (mdv concordantes et réciproques, capacité à conclure
un contrat…etc.).
➔ En droit des contrats, l’on peut conclure des contrats qui n’apparaissent pas dans la loi (qui ne
sont pas régis par cette dernière). C’est notamment le cas, des contrats innomés. Cependant,
des règles générales s’appliquent à tous les types de contrats aussi bien nommés qu’innomés.
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En effet, ils répondent à des exigences générales relatives à tous les contrats. Ceci, notamment
pour ce qui relève du consentement, de la capacité à contracter, de l'objet du contrat et de la
cause licite obligatoire de ce dernier. Au-delà des dispositions générales susmentionnées, un
contrat innommé n'est donc simplement pas régi par la loi.
Contrat non réglementés par la loi
→ non traités par un texte
→ pas de contrainte spécifique
4. Le contrat de société
Contrat par lequel deux ou plusieurs personnes décident d’unir leurs efforts pour atteindre un but
commun. En effet, les prestations dues par chacune des parties ne sont pas échangées mais
réunies dans le but d’atteindre un objectif commun. C’est notamment, le cas des contrats de
société (art. 530 du CO).
(Exemple : jeunes avocats décidant de créer leur étude, faire du bénéfice).
La contestation
Le débiteur nie l’existence d’un fait que le créancier allègue pour fonder son droit. CONTESTER les
faits.
En d’autres termes, c’est le fait de nier l’existence d’un fait allégué par l’autre partie
L’objection
Invoquer des faits qui ont entrainé l’extinction ou l’annulation d’une obligation ou qui en ont
empêché la naissance. Allégation/justification d’un fait qui stipule que nous n’avons pas ou plus
d’obligation.
L’exception
Droit du débiteur de refuser totalement ou partiellement la prestation due pour un motif spécial.
L’exception englobe tous les moyens de défense du débiteur. Elle peut donc être, les 3 à la fois !
Prescription (dans un certain délai, délai pour agir).
Types d’exceptions
Les créances se prescrivent → Exception de prescription
Exception de prescription : La réclamation d’une obligation est échue, même si elle devait être
rendue
- Exception dilatoire et péremptoire de prescription
L’exception dilatoire - la prestation ne peut encore être réclamée. Elle permet donc au
débiteur de refuser provisoirement la prestation. → P R O V I S O I R E M E N T
L’exception péremptoire - si le délai est passé, il est passé. Elle permet donc au débiteur de
refuser définitivement la prestation. → D E F I N I T I V E M E N T
L’exception de prescription
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Lorsqu’un certain délai s’est écoulé, le débiteur peut refuser d’exécuter son obligation bien
que toutes les conditions l’y contraignant, soient remplies. Ainsi, si le créancier intente une
action devant le tribunal pour faire valoir sa créance, le débiteur pourra soulever
l’exception de prescription. Le créancier ne pourra dès lors plus demander la restitution de
la créance prescrite. Dans un tel cas, la créance n’est pas éteinte pour autant. Elle subsiste
toujours et le débiteur peut encore valablement remplir l’obligation qui est la sienne, sauf
qu’il n’y est plus contraint juridiquement.
De ce fait, si l’exception de prescription n’est pas soulevée, le procès poursuivra son cours
(art. 142 CO). (Erreur de l’avocat, de ne pas la soulever). Nous sommes ici dans le cas, d’une
exception péremptoire.
Les défenses de procédures : L’on ne remet pas un fait en question, mais la procédure qu’il
a suivi
C. L’incombance
L’incombance
L’incombance est le comportement que doit avoir/adopter une personne pour éviter un
désavantage juridique. Il est ici question, d’un comportement à adopter dans un cas déterminé
mais il ne s’agit pas pour autant, d’une obligation au sens technique (au contraire de la dette). En
effet, celui qui la refuse ou qui omet d’agir en conséquence, ne peut y être contraint. Il perdra en
revanche le bénéfice de certains droits.
(Exemple : si on nous livre une chose défectueuse, nous avons le droit et non l’obligation de faire
exercer certains de nos droits liés à la garantie, en cas de défauts. Si l’acheteur ne le vérifie pas
rapidement, il perd ses droits. Ces devoirs de vérifier et d’aviser sont des incombances. Si l’on ne le
fait pas dans un délai précis et relatif au défaut constaté, l’on peut perdre les dits droits de garantie.)
Lire l’arrêt no. 1 dans le recueil de jurisprudence → Résiliation d’un contrat de bail (examiné en
3ème année) → Pas
d’intérêt à la lire la procédure. Cet arrêt illustre l’utilité des principes généraux du droit des
obligations
Lorsqu’un bailleur résilie le contrat de bail de son locataire, il doit le communiquer séparément au
conjoint ou au partenaire enregistré du locataire. Ces derniers pourraient s’y opposer, bien qu’ils ne
soient pas partie au contrat. En l’occurrence, le bailleur avait envoyé une résiliation à
Monsieur et une autre à Madame. Le problème est que le mari a reçu les deux lettres. Dans ces
conditions, peut-on considérer que l’épouse a bien reçu la lettre recommandée? L’art. 226m du
CO ne le précisant pas, le TF admet que dans un tel cas, il est nécessaire d’appliquer les principes
généraux sur les mdv sujettes à réception. Ici, les époux vivant ensembles et les lettres étant arrivées
dans le logement des époux, on considère qu’à ce moment-là, la lettre est entrée dans la sphère
d’influence des époux. Le TF précise ainsi que le bailleur ne doit pas supporter le risque que Monsieur
ne transmette pas à Madame, les plis qui lui sont adressés. Le TF remarque que si l’on admettait le
contraire, l’on pousserait les locataires (époux) à faire échec au système de notifications.
D. Le droit formateur
1. La notion
Le droit formateur
Le droit formateur est un droit par lequel une personne peut par le biais d’une manifestation
unilatérale de volonté, modifier en sa faveur, une situation juridique préexistante. Les droits
formateurs peuvent donc être exercés seul. Il existe de ce fait, 3 types de droits formateurs
La résiliation est la fin anticipée du contrat, pour l'avenir seulement (sans effet rétroactif, donc), soit d'un commun accord des parties
(c'est toujours possible), soit par la volonté d'une seule des parties (dans certains contrats seulement, p. ex. la démission du salarié ou le
congé donné par le locataire).
E. La reconnaissance de dettes
La reconnaissance de dettes est une déclaration que le débiteur fait à son créancier. Il s’agit d’une
déclaration selon laquelle, le débiteur reconnaît devoir une prestation au créancier. La
reconnaissance de dette joue un rôle au niveau de la preuve. En effet, c’est à celui qui a reconnu
la dette (le débiteur), de prouver qu’il n’a rien à payer. Ici, on inverse le principe du fardeau de la
preuve. En effet, il appartient au débiteur de prouver qu’il n’a pas commis de faute.
→ Le fardeau de la preuve
Obligation qui repose sur les épaules d’une partie de prouver l’existence des faits qu’elle
allègue, en général la partie qui poursuit. Dans ce cas précis, la partie qui poursuit est le
créancier.
Pour que la reconnaissance de dette soit valable, il n’est pas nécessaire de préciser qu’elle est la
cause de l’obligation. Ce n’est pas une condition de l’art. 17 CO → La cause de l’obligation n’est
pas mentionnée.
2. Investissements spécifiques.
Somme d’argent versée en avance dans le but, d’en tirer un bénéfice. Construction sur
mesure d’une bibliothèque par un artisan, qui, dans un premier temps, devra procéder à
l’achat des matériaux dont il aura besoin pour la construction de la dite bibliothèque.
Exemple : M est prêt à payer 2000 francs pour obtenir une bibliothèque faite sur mesure
pour sa nouvelle maison. E est en mesure de produire cette bibliothèque pour 1400 francs
(achat du matériel). Comme ils ne sont pas liés juridiquement, M pourrait avoir peur de
payer et que E ne lui livre pas sa bibliothèque. Comme M n’est pas d’accord de payer en
avance, E construit la bibliothèque avant que M, n’ait payé.
Etant donné qu’ils ne sont pas liés juridiquement, M pourrait tout à fait décider de
renégocier les termes de l’accord. En effet, E ayant fait une bibliothèque sur mesure, M se
doute parfaitement qu’il ne pourra pas la revendre ailleurs. Il y a eu un travail spécifique
(investissement spécifique). Tout au mieux, E pourra revendre cette bibliothèque à un tiers
pour un prix n’excédant pas les 100 francs. Sachant cela, M propose de racheter la
bibliothèque pour 120 francs. E n’aura donc pas d’autres choix que celui d’accepter, en
dépit des 1400 francs investis au départ. → Perte d’argent. Etant donné qu’ils ne se sont pas
liés juridiquement, E ne peut rien faire. Le problème résulte du fait que la bibliothèque a été
faite sur mesure. Problème du HOLD-UP.
→ Toutefois, même si l’on ne pouvait agir en justice, il y aurait tout de même des « contrats » conclus
avec des personnes « en qui nous avons confiance ». Notamment, pour les raisons suivantes :
- La réputation
Les parties peuvent être soucieuses de leur réputation. Les gens faisant preuve
d’opportunisme pouvant être mal-vus. De plus, les tiers ne sont pas toujours en mesure de
faire preuve d’opportunisme et certaines personnes peuvent être très attachées à leur
réputation (connus dans un certain milieu).
Toutefois, la perspective de ternir sa réputation n’est pas toujours suffisante (une seule fois,
une seule affaire avec une seule personne ou une somme très importante en jeu).
D’autant, que dans certains cas, nous ne sommes pas en mesure de déterminer, qui a fait
preuve d’opportunisme, dans une affaire
- Les acquisitions à titre gratuit (actes qui ne présentent que des avantages et n'entraînent
aucune charge) Exemple: legs, donation, remise de dette (art. 19 al.2 CC)
- Les achats mineurs se rapportant à la vie de tous les jours
Exemple : bonbons dans un kiosque (art. 19 al.2 CC)
- L'exercice des droits strictement personnels (qui ne souffrent d’aucune représentation)
(art. 19c al. 1 CC)
- L’obligation de répondre à des dommages causés par sa faute (art. 19 al. 3 CC)
- Les actes par lesquels il s'oblige peuvent produire des effets juridiques, si le représentant
légal donne son consentement (dans l'intervalle, l'acte est imparfait) (art. 19 al. 1 CC)
- Disposer librement des fruits de son travail (art. 323 al. 1 CC)
- Disposer librement des biens qui lui ont été remis par stipulation et dont l’intervention des
représentants légaux n’est pas mentionnée (art. 321 al 1 et 2 CC)
- … → voir notes de droit civil
Un mineur peut-il donc conclure un contrat?
Exemple : Eric, 17 ans, apprenti, a acheté un vélomoteur. A-t’il la capacité de le faire ? Le contrat
est-il valable ?
Réponse
Eric est mineur mais l’on suppose cependant, qu’il est capable de discernement. Toutefois, le
contrat qu’il conclut reste "boiteux" tant qu’il n’a pas obtenu le consentement de ses parents. En
effet, étant capable de discernement, il peut s'engager mais uniquement avec l'accord de ses
parents (art 19 al. 1 CC). De plus, le consentement du représentant légal, n’est soumis à aucune
forme particulière: il peut être express ou tacite et peut être donné avant, pendant ou après la
conclusion du contrat (art. 19a al. 1 CC).
En cas d’opposition de ses parents, Eric pourra objecter qu’il a économisé l’argent gagné avec son
salaire pour faire cet achat. Le CC lui donne d’ailleurs raison (→ art. 323 al. 1 CC), stipulant que le
mineur a l’administration et la jouissance du produit de son travail. Un mineur peut donc s’engager
librement lorsqu’il s’agit de son salaire, sous réserve de ce qu’il doit payer à ses parents pour son
entretien. Toutefois, si Eric n’avait pas de salaire, ses parents auraient pu annuler le contrat (art. 19
al. 1 CC)
Ainsi, en principe, sans l’accord de ses parents, un mineur ne peut pas conclure un contrat. Il ne
peut ni faire un achat, ni signer un bail, ni emprunter de l’argent, ni accepter un travail. En revanche,
si les parents sont d’accord avec leur enfant, les actes juridiques qu’il conclut sont valable (art 19
et 19a al. 1 CC)
Il y a des exceptions:
• dans le cadre de la vie courante, les commerçants présument que les mineurs ont reçu
l’accord de leurs parents pour des achats tels que denrées alimentaires ou articles usuels
de consommation
(Achats ou affaires mineures se rapportant à la vie de tous les jours. Référence à l’art. 19 al. 2 CC)
• en dehors des achats courants, le vendeur peut présumer l’accord des parents si le
mineur a déjà effectué plusieurs fois des achats importants sans que les parents ne s’y
opposent.
→ Ces exceptions ne figurent cependant ni dans le CO ni dans le CC !
Autorisation : Les parents disent à l’enfant qu’il peut acheter un vélo (signer un contrat).
Concours : Les parents accompagnent l’enfant au magasin et disent au moment de payer (au moment, de signer le contrat), qu’ils
sont d’accords avec cet achat.
Ratification : Les parents donnent à l’enfant leur accord, après qu’il ait acheté le vélo (après, avoir signer le contrat).
Dans son premier sens, le contrat est un acte juridique, souvent bilatéral (parfois multilatéral) par
lequel les parties échangent des manifestations de volonté concordantes (art. 1 CO). Par cet
échange, le contrat est parfait car il remplit toutes les conditions liées à l’accord des volontés. Ainsi,
on peut donc définir le contrat comme l’échange de manifestations de volontés concordantes entre
deux ou plusieurs personnes, qui produit la conséquence juridique correspondant à l’accord.
Chaque partie doit être simultanément destinataire de la manifestation faite par l’autre. Les
manifestations de volonté doivent donc être réciproques. De plus, chaque partie doit vouloir le
résultat convenu, l’accord des volontés justifiant la naissance de l’obligation. Chacun est désormais
tenu par la promesse qu’il a faite. C’est parce qu’elles sont concordantes que les volontés
produisent un effet commun et forment ensemble un contrat.
1. L’existence de l’accord
Il s’agit de déterminer si les parties sont liées par un accord ou non. Elles doivent donc être tombées
d’accord sur un contrat ayant un certain contenu. Dès le moment où il y a contrat, l’une des parties
ne peut en principe s’en libérer qu’avec l’accord de l'autre. Il est pour cela, nécessaire de distinguer
deux types d’accord : l’accord de fait et l’accord de droit.
On veut que les parties puissent faire confiance à ce qui a été dit. On veut que les parties puissent
se faire confiance. Nécessité et utilité de l’accord de droit. Si les parties se comprennent, pas de
nécessité d’applique le principe de la confiance (cela serait ridicule). Il y a cependant possibilité,
de se départir du contrat. L’on doit cependant indemniser l’autre parti
2. Le contenu de l’accord.
Pour qu’il y ait contrat, il faut que les parties se soient mises d’accord sur tous les éléments essentiels
du contrat. Toutefois, il n’est pas nécessaire que les parties se mettent d’accord sur ABSOLUMENT
tout ! Lorsque l’accord existe, il s’agit encore de déterminer ce que les parties se sont promis
(contenu de l’accord, effet obligatoire). Pour qu’il y ait consentement, il faut que les parties soient
tombées d’accord sur les éléments essentiels du contrat.
2.3. Les éléments nécessaires, les éléments secondaires et les points pas essentiels
- Les éléments nécessaires
Points objectivement essentiels du contrat.
Eléments essentiels
Ils individualisent le contrat et sont régis par la loi. En effet, même s’ils ne sont soumis à
aucune forme particulière (écrite ou orale), les points objectivement essentiels devant
figurer sur le contrat sont eux, soumis à la loi. En cas de procès, le juge décide quels sont les
points objectivement essentiels du contrat.
(Dans le contrat de vente : La chose vendue et le prix (art. 184 al. 1 CO))
- Les éléments secondaires
1. Points subjectivement essentiels.
Les parties peuvent en ériger certains. Ces derniers découlant par conséquent, de la nature
du contrat conclu. Contrairement aux points objectivement essentiels, ils ne sont soumis à
aucune loi car ce sont les parties elles-mêmes, qui décident des points subjectivement
essentiels. Ils sont justement dits subjectifs car propre aux parties contractantes. De plus, bien
que classé dans la partie des éléments secondaires du contrat, si les parties ne se sont pas
mises d’accord sur les points subjectivement essentiels, le contrat ne peut avoir lieu. Si elles
ne sont pas admises, elles rendent l’accord inexistant
(Dans le contrat de vente : le lieu et l’heure de livraison)
2. Points pas subjectivement essentiels
Conditions prévues par une des parties mais qui ne sont pas essentielles à la conclusion du contrat.
Des points que l’une des ou les deux parties ne considèrent pas comme étant impératifs. Si l’une
des parties les considère comme étant une partie prépondérante et refuse de s’obliger s’ils ne sont
pas garantis, cela devient alors un élément subjectivement essentiel du contrat.
(Dans le contrat de vente : demander à l’acheteur de remplir un questionnaire de satisfaction)
→ Si les parties ne se mettent pas d’accord sur les points objectivement et subjectivement
essentiels du contrat, ce dernier ne peut être conclu.
→ Les points 1 et 2 sont nécessaires la conclusion du contrat et nécessitent l’accord des parties au
contrat
Lorsqu’une partie ou les deux croient à tort à l’existence d’un accord réel, accord de fait.
L’une partie ou les deux à la fois, pensent s’être bien comprises.
(Exemple : utilisation du même mot mais avec un sens différent. C’est le cas des dollars (américain
ou canadien). Au moment de négocier, les personnes impliquées ne se sont pas
aperçues, qu’elles n’étaient pas d’accord (l’une pensant en dollars américain et l’autre en dollars
canadien). Dans ce cas, pas d’accord de fait mais peut-être de droit. L’accord de droit supposant
ainsi, l’application du principe de la confiance.
→ APPLICATION DU PRINCIPE DE LA CONFIANCE = ACCORD DE DROIT
Pas d’accord réel, application du principe de la confiance. Soit accord de droit soit aucun accord
du tout !
Si un désaccord latent porte sur un point objectivement et subjectivement essentiel, on applique le
principe de la confiance qui va nous permettre de déterminer s’il y a ou non accord de droit. En
revanche, si c’est sur un point non essentiel que porte le désaccord latent, pas de problème ! Cela
n’étant pas nécessaire à la résolution du contrat.
Ainsi, en présence d’un désaccord latent, le principe de la confiance permet soit d’aboutir à un
accord de droit, soit d’aboutir à un désaccord (pas d’accord de droit)
Analyse ATF_127 III 148
Chaque partie à un contrat, jouit d’une sorte de droit de véto sur la conclusion du contrat. Dans
certains cas particuliers, une partie peut être obligée de conclure un contrat. La vente immobilière
requiert une forme authentique qui doit être faite devant un notaire. Ce n’est cependant pas le
même système en Suisse alémanique. En effet, dans les cantons suisse-allemands, les officiers publics
sont des fonctionnaires et non des notaires. La question qui s’est ici posée, était de savoir si un
contrat avait véritablement été conclu ? En effet, les parties impliquées se sont retrouvées chez le
notaire et ce dernier avait respecté la procédure. Toutefois, le contrat n’a pas été considéré
comme conclu car les parties n’étaient pas certaines de savoir jusqu’où elles allaient vendre
(délimitation du terrain). Le document étant préparé, les parties ont tout de même signé le contrat,
espérant se mettre d’accord par la suite. Comme elles ne se sont pas mises d’accord avant, elles
ont signé un document alors qu’elles n’étaient pas d’accord sur ce qu’elles voulaient précisément
vendre. Désaccord patent = Ils ne se sont pas mis d’accord sur un élément objectivement essentiel
du contrat. Pas d’accord = pas de contrat conclu, car désaccord sur les
points essentiels du contrat. En effet, le document contenant une description du bien vendu, ne
correspondait donc pas aux envies réelles des parties. Pas de contrat conclu. En revanche, s’il avait
été question de points qui n’étaient ni objectivement ni subjectivement essentiels, ces derniers
auraient pu être traités par la suite, après la conclusion du contrat.
Il y a des acceptations simultanées (qui se font au même moment) qui peuvent être faites.
→ La première mdv est l’offre et la seconde mdv est l’acceptation de l’offre. Ce n’est donc qu’une
question de chronologie ! Un contrat n’étant rien d’autre que le résultat d’une offre et d’une
acceptation.
2. L’offre
L’offre
Première manifestation de volonté, nécessaire à la conclusion d’un contrat.
L’offre est une proposition ferme de contracter. Il ne dépend plus qu’au destinataire de l’accepter
ou de la refuser. S’il accepte l’offre, le contrat est conclu. De plus, il ne peut plus revenir en arrière,
se rétracter.
Ainsi, une personne (le pollicitant) propose à une autre la conclusion d’un contrat de telle sorte que
sa conclusion ne dépend plus que de l’acceptation par l’autre partie.
C’est ce que l’on appelle, une offre sans engagement → une invitation à faire une offre.
L’envoi d’une chose non commandée n’est pas considéré comme une offre. En effet, contrairement
à ce que l’on pense, il s’agit d’une stratégie de vente (renvoyer la chose ou conserver la chose et
la payer). Le destinataire n’est donc tenu ni de la renvoyer ni de la conserver. L’on ne peut
juridiquement rien reprocher au destinataire (art. 6a CO). (Les numéros suivis d’une petite
lettre, sont des articles récemment rajouté s (depuis 1911)).
Si l’envoi d’une chose non commandée est manifestement dû à une erreur, le destinataire de l’envoi
est tenu de se manifester. S’il conserve la chose, il va en principe devoir la rendre. En effet, si un
élément de notre patrimoine appartient à autrui, nous n’en sommes pas le propriétaire. S’il ne se
manifeste pas, le véritable propriétaire va devoir faire une action en revendication (art. 6a al.3 CO).
Pollicitant
L’auteur de l’offre
2.2 La forme
Droit des obligations
24
Si la loi et les parties ont conclu que le contrat devait revêtir d’une forme spéciale (art 16 CO), l’offre
doit être faite sous forme écrite. En effet, l’offre peut être faite en n’importe quelle forme mais si la loi
ou les parties prévoient une forme spéciale l’offre doit la respectée (art.11 CO).
Pour certains types de contrats, il y a une des parties qui doit manifester sa volonté sous une certaine
forme tandis que l’autre peut le faire comme elle le souhaite.
(Exemple : promesse de donation (art 243 al. 1 Parties spéciale du CO). Celui qui promet de donner,
doit le faire par écrit. Si celui qui s’engage à donner fait l’offre, cette dernière doit être faite sous la
forme écrite. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle est considérée comme valable. Si celui qui
s’engage à recevoir, as besoin de forme écrite, celui qui prend l’engagement de donner, doit le faire
par écrit. Le fait-il dans l’offre ou dans l’acceptation, cela dépend de la chronologie des
événements.
Le droit suisse consacre le principe de la liberté de la forme quant à la conclusion d’un contrat mais
y apporte tout de même, de nombreuses exceptions. Le régime y est aménagé par les art. 11 à 16
CO. L’art. 11 CO est la règle de base du consensualisme juridique. Principe selon lequel, les actes
juridiques ne se trouvent soumis à aucune condition de validité relative à la forme. Par extension, le
consensualisme équivaut à la liberté de la forme. Nonobstant, comme précédemment mentionné,
certains contrats (contrats immobiliers) sont soumis à une forme particulière, régie par la loi. On parle
ici de la forme constitutive, autrement dit la forme dont le respect est nécessaire à la validité d’un
acte.
Consensualisme = contrat basé sur l’échange des consentements. Extension du principe de la liberté
de la forme
obligatoire et lie son auteur (art. 3 al. 1 CO). Ce dernier ne peut ainsi plus librement la
révoquer et si le destinataire l’accepte, le contrat est conclu.
Ainsi, comme précédemment mentionné, selon l’art. 5 al.1 CO l’auteur de l’offre reste lié
jusqu’au moment où il peut s’attendre à l’arrivée d’une réponse expédiée à temps et
régulièrement. Toutefois, si la réponse parvient tardivement, ou que le délai de validité est
dépassé, l’auteur de l’offre n’est plus lié (art. 3 al. 2 CO). Néanmoins, si l’acceptation
expédiée à temps, parvient tardivement à l’auteur de l’offre, et que ce dernier entende ne
plus être lié (art. 5 al. 3 CO), il doit immédiatement en informé l’acceptant. S’il ne le fait pas,
il est toujours juridiquement lié l’art. 5 al. 3 CO.
En résumé, il faut tenir compte des circonstances, du fait que le destinataire nécessite un
certain temps pour réfléchir à l’offre qui lui a été faite et d’un certain temps pour que
l’acceptation ou le refus parvienne à l’auteur de l’offre…etc. Si l’acceptation parvient
tardivement, l’auteur de l’offre n’est plus lié. Cependant, si l’acceptation envoyée à temps,
parvient tardivement à l’auteur de l’offre, celui-ci, doit immédiatement informer l’autre
partie, lui disant qu’il ne souhaite plus être lié (art. 5 al. 3 CO)
3. L’acceptation
3.1 La notion et le contenu
La déclaration d’acceptation d’une offre (manifestation de volonté) entraîne la conclusion du contrat
(art. 3 CO). Lors de la conclusion d’un contrat, offre et acceptation peuvent être simultanées
(entre présents). De plus, l’acceptation doit parvenir à l’auteur de l’offre, dans un certain délai
déterminé (voir durée et validité de l’offre, exprimée soit par son auteur, soit par la loi).
Le contenu de l’acceptation
L’acceptant ne doit pas être d’accord sur tous les éléments. Il doit cependant s’accorder aux
éléments subjectivement et objectivement essentiels du contrat. Si l’acceptation ne s’accorde pas
aux points secondaires, le contrat est tout de même valable et il pourra être conclu. De plus, si la
manifestation de volonté ne correspond pas, il ne s’agit certes pas d’une acceptation mais dans
certains cas, cela peut constituer une contre-offre. (Exemple : A propose à B de lui vendre
sa montre pour 1000 francs. B refuse mais lui propose 800 francs au lieu de 1000. Il s’agit ici, d’une
contre-offre. Cette dernière n’a pas à revêtir d’une forme spéciale, sauf dispositions légales de la loi
ou des parties contractantes.)
→ Offre et acceptation, ce n’est qu’une question de chronologie !!
→ L’acceptation doit parvenir, dans le délai de validation de l’offre (sauf art. 5 al. 3 CO)
Parfois, on entend que l’acceptation doit avoir le même contenu que l’offre (miroir de l’offre). Ce
n’est cependant, pas totalement juste. En effet, il existe 3 types de points dans un contrat : les points
objectivement et subjectivement essentiels et les points secondaires. En effet, si le destinataire de
l’offre manifeste une certaine volonté mais qu’elle n’est pas totalement en accord avec les points
essentiels du contrat, ce n’est pas une acceptation. En effet, ce ne sera pas une acceptation mais
une contre-offre. Une offre différente à l’offre qui lui a été faite :
3.2 La forme
Droit des obligations
26
Une acceptation peut en outre être retirée ou rétractée, tout comme une offre (art. 9 al. 2 CO) et
peut être donnée sous n’importe quelle forme (art. 1 al. 2 CO). → Pas de forme à respecter. En
revanche, si le contrat est soumis à une forme particulière, l’acceptation doit être faite, dans la forme
exigée par la loi. Une forme peut être exigée pour l’une des parties, mais pas pour l’autre.
3.3 Le destinataire
Exigence de réciprocité
Principe impliquant le fait que l’acceptation soit adressée par le destinataire de l’offre, à l’auteur de
l’offre,
Pour être valable, l’acceptation doit parvenir à l’auteur de l’offre, avant l’expiration de la durée de
validité de l’offre.
3.4 Le silence
Le silence
→ Si celui à qui l’on destine une offre ne répond pas, ce n’est pas considéré comme une acceptation.
Application du principe : Celui qui ne dit mot, ne consent pas !!
Le silence ne vaut pas acceptation. Une manifestation tacite de volonté ne peut donc être comprise
comme un consentement et l’auteur de l’offre ne peut imposer une réponse (sauf exceptions
prévues par l’art. 6 CO).
Art. 6 CO
Lorsque l’auteur de l’offre ne devait pas, en raison soit de la nature spéciale de l’affaire, soit des
circonstances, s’attendre à une acceptation expresse, le contrat est réputé conclu si l’offre n’a pas
été refusée dans un délai convenable.
➔ Application du principe de la confiance pour déterminer s’il s’agit de la nature spéciale d’une
affaire ou des circonstances de l’affaire.
Une personne ne répond pas
Est-ce que son silence vaut acceptation ?! Qui ne dit mot, ne consent pas. Valable même si l’auteur
de l’offre a dit le contraire, au moment de faire l’offre. C’est la loi qui décide de la portée du silence,
en s’appuyant pour cela, sur l’art. 6 CO. En d’autres termes, en droit des contrats, le silence ne peut
être considéré comme une acceptation sauf si l’auteur de l’offre ne devait pas s’attendre à une
acceptation expresse (art. 6 CO).
3.6 Le retrait
→ Le retrait de l’acceptation est soumis aux mêmes conditions que celles du retrait de l’offre (haut
de la page 19). Art. 9 al. 2 CO renvoi au principe du retrait de l’offre.
4.1 En général
Le principe est donc que lorsque l'accord (acceptation) est donné (oralement ou par écrit), il n'est
pas possible de revenir en arrière. La loi prévoit dans certains cas un assouplissement de ce principe
(art. 40a et suivants CO)
Nombreux sont ceux qui croient que l’on peut revenir sur la conclusion d’un contrat, en principe,
dans les cinq jours. En réalité, ce n'est que dans quelques situations bien précises qu’une fois conclu,
un contrat peut être révoqué, en principe dans les 7 jours:
1 Le consommateur peut révoquer par écrit, dans un délai de sept jours, son offre de conclure le
contrat ou son acceptation. Le droit de révocation ne s'applique pas aux cas prévus à l'art. 12, al. 4.
2 Le délai de révocation commence à courir dès que le consommateur a reçu un exemplaire du
contrat visé à l'art. 9, al. 1, 11, al. 1 ou 12, al. 1. Le délai est respecté si l'avis de révocation est remis à
la poste le septième jour.
3 Si le prêt a été versé avant la fin du délai de révocation, l'art. 15, al. 2 et 3, est applicable. L'art. 40f
CO s'applique aux ventes à tempérament, aux contrats de crédit portant sur le financement de
services et aux contrats de leasing.
Art. 16 Ventes internationales de marchandises (Convention de Vienne)
1 Jusqu'à ce qu'un contrat ait été conclu, une offre peut être révoquée si la révocation parvient au
destinataire avant que celui-ci ait expédié une acceptation.
1 Cependant, une offre ne peut être révoquée:
a. si elle indique, en fixant un délai déterminé pour l'acceptation ou autrement, qu'elle est
irrévocable; ou s'il était raisonnable pour le destinataire de considérer l'offre comme irrévocable et
s'il a agi en conséquence.
Ainsi, la révocation d’un contrat n’est pas possible, sauf sous certaines conditions.
1. Art. 16 de la Convention de Vienne en vente internationale de marchandises
2. Art 16 de la loi fédérale sur le crédit à la consommation (LCC), qui protège les consommateurs.
→ Droit de révocation dans un délai de 7 jours, pour le consommateur.
3. Droit de révocation, en cas de démarchage à domicile. Les règles régies par les art. 40a et
suivants du CO.
- 1. Si le contrat porte sur des choses mobilières ou des services destinés (méthode pour
apprendre l’anglais) à un usage personnel ou familial (art. 40a al. 1 CO). S’il s’agit d’une
entreprise, c’est différent.
- 2. Si le fournisseur a agi dans le cadre d’une activité professionnelle ou commerciale (art.
40a al.1/a CO).
- 3. Si la prestation de l’acquéreur, dépasse les CHF 100.- (art. 40a al. 1/b CO).
- 4. Si le contrat a été signé dans un endroit particulier (lieu de travail, lieu de domicile ou
alentours, transports publics, ou excursion organisée) (art. 40b al. a, b et c CO)
- 5. Si l’acquéreur, n’a pas demandé expressément les négociations (art 40c al. a CO), il faut
qu’il ait été pris par surprise ou s’il y a eu manifestation de volonté, cette dernière doit avoir
été faite sur un marché ou sur un stand de foire (art. 40c al. c CO).
- 6. Il ne doit pas s’agir, d’un contrat d’assurance (art. 40a al.2 CO)
→ Si ces 6 conditions sont remplies, l’acquéreur peut révoquer son acceptation, dans un délai de 7
jours.
Nonobstant, cela ne s’applique pas aux démarchages téléphoniques, bien qu’un projet de révision
soit actuellement en cours. L’idée étant de prolonger le délai de révocation. En effet, contrairement
au démarchage à domicile ou sur la voie publique, l’on ne bénéficie pas d’un délai de sept jours
pour annuler une commande. Dès le moment où le vendeur peut faire la preuve d’un engagement
(enregistrement), nous sommes juridiquement liés. Dans une situation de
démarchage à domicile, il serait donc préférable de demander à recevoir une offre à la maison pour
l’étudier tranquillement plutôt que d’accepter le contrat directement par téléphone (en droit suisse,
un contrat oral ayant la même validité qu’un contrat écrit).
Art. 40e CO
1 L’acquéreur communique sa révocation par écrit au fournisseur.
2 Le délai de révocation est de sept jours et commence à courir dès que l’acquéreur:
a. a proposé ou accepté le contrat et
b. a eu connaissance des informations prévues à l’art. 40d CO
3 La preuve du moment où l’acquéreur a eu connaissance des informations prévues à l’art. 40d
incombe au fournisseur.
4 Le délai est respecté si l’avis de révocation est remis à la poste le septième jour
Droit des obligations
29
Le fournisseur doit informer le client de son droit de révocation et des dispositions s’y appliquant (art.
40d al. 3 CO). Le délai de révocation de 7 jours, ne commençant à courir
que dès que l’acquéreur a eu connaissance de son droit de révocation (art. 40e al. 2/b CO). Si le
consommateur fait usage, de son droit de révocation, les biens doivent être restitués ou s’ils ont déjà
été employés, il doit payer qqchose pour l’utilisation et pour ce qui a déjà été utilisé mais il ne doit
rien de plus (art. 40f CO).
→ Très difficile d’expliquer comment résoudre des cas. Il n’existe donc pas de marche à suivre à
proprement dite.
Cependant, il existe une marche à suivre, qui peut être utilisée, dans le cadre de la résolution d’un
casus et repose en 5 points
1er point
Analyser en détails, la situation présentée : les parties en cause, les relations juridiques entre les
parties…etc.
2ème point
Etablir une chronologie des événements, délai à respecter
3ème point
Déterminer les questions posées → Reformulation de la question brute en question juridique.
4ème point
Droit des obligations
30
Raisonnement juridique, point assez flou du développement. Ici, l’on s’aide des textes légaux, de la
jurisprudence, de l’analogie (professeur japonais…etc) pour appuyer son argumentation
5ème point
Conclusion, apporter la réponse.
Le 12 septembre 2008 à 17h00, Victor envoie un e-mail à Amélie dans lequel il écrit ceci : « Je suis prêt
à te vendre mon ordinateur portable pour 2000 francs. Mais tu dois te décider vite, parce que je
rencontre Antoine demain à midi et j’ai l’intention de lui faire la même proposition ». Amélie envoie
un e-mail à Victor pendant la nuit du 12 au 13 septembre 2008, précisant qu’elle accepte l’offre de
Victor. Victor ne relève ses emails que le 13 septembre 2008 à 16 heures et prend alors connaissance
du message d’Amélie. Il est ennuyé car il vient de vendre son ordinateur portable à Antoine. Un
contrat a-t-il été conclu entre Victor et Amélie ?
Réponse
Il s’agit ici, d’une offre entre absents.
Dans ce cas, la durée de validité de l’offre a été fixée par Viktor dans son e-mail. Ici, le 13 septembre
avant midi. C’est précisément ce qu’a fait Amélie, en manifestant une volonté concordante et
réciproque dans le délai imparti (art. 1 al.1 CO). Un contrat a donc été conclu. De plus, ce qui compte
lorsqu’une une manifestation de volonté est exprimée par le destinataire de l’offre, c’est le moment
(quand) où elle arrive dans la sphère de réception, de connaissance de l’auteur. L’on voit donc
clairement qu’Amélie a bien accepté l’offre de Viktor, dans le délai imparti par ce dernier. Ainsi, un
contrat a bel et bien été conclu entre Viktor et Amélie (art. 3 al. 1 CO) mais aussi ente Viktor et
Antoine. Le problème ici, est que deux contrats ont été conclus. Viktor s’est engagé à livrer une
même et unique chose à deux personnes différentes. Ceci, signifie qu’il y a violation de l’un des
contrats. En l’occurrence, celui d’Amélie. Il est donc possible que Viktor doive verser des dommages
et intérêts à Amélie (art. 191 CO)
Concernant l’intégration des conditions générales, le principe de base est qu’elles n’ont de portée
juridique dans les relations entre les parties, que si celles-ci les ont adoptées par intégration.
En d’autres termes, elles sont rédigées de manière abstraite, comme une loi, mais n’ont de valeur que
si elles sont concrètement acceptées par les parties. Les deux parties doivent accepter d’intégrer
des CG dans leur contrat.
→ Par une manifestation de volonté, les parties conviennent que des conditions générales
déterminées, complèteront l’accord qu’elles ont passé et en feront partie intégrante.
Il faut donc qu’il y ait un accord, un consentement pour que l’intégration des conditions générales
soient appliquées. Ce consentement peut être expresse ou tacite (signer ou cocher une petite case)
→ manifestation de volonté art. 1 al.2 CO
Cependant, une clause des conditions générales ne peut être considérée comme inhabituelle ou
insolite lorsque l’auteur des conditions générales a expressément attiré l’attention de la partie
adverse, sur la clause en question et sur ses particularités. De plus, on considère la mise en garde
comme suffisante lorsque la clause correspondante a suffisamment été mise en évidence
(typographie particulière, couleur différente, caractères en gras…).
En outre, dans ce contexte, l’analyse juridique des conditions générales est très complexe et doit être
effectuée individuellement, dans chaque cas particulier.
Viktor n’a pas érigé ses conditions générales en point subjectivement essentiels et Amélie en a fait
de même. D’après la donnée, il y a donc un accord sur les points objectivement essentiels du contrat
(la chose vendue et le prix). En revanche, il ne semble pas y avoir de points subjectivement essentiels.
Malgré cela, il y a bien un accord sur tous les points objectivement essentiels du contrat. Il pourrait
donc être conclu (art. 1 al. 1 CO). Dans ce cas, comment faire ?!
Deux possibilités :
1. Viktor a implicitement envoyé ses conditions générales. Si les conditions générales de
Viktor et Amélie traitaient des mêmes points et visaient la même chose, dans ce cas, les
conditions générales de Viktor et Amélie feraient foi et régleraient la relation juridique.
Dans les points des CG qui sont identiques, on considère qu’Amélie a accepté les CG de
Viktor. Les parties seront donc liées sur les points identiques et communs à chacun de leurs
CG. Pour les points qui divergent, en annexant des CG qui ne correspondent pas, l’on
considère qu’Amélie a fait une contre-offre (proposition de modification). Commenté [KM1]:
La contre-offre a-t’elle été acceptée
2. En cas de divergences, comme c’est ici, précisément le cas, l’on constate qu’Amélie a
fait une contre-offre, considérée comme étant une contre-proposition. Si Viktor n’accepte
pas les conditions d’Amélie, les conditions d’Amélie ne seront pas intégrées et si de ce fait,
Viktor manifeste ne plus vouloir être lié, il y aura une lacune dans le contrat (bataille des
conditions générales). Toutefois, s’il ne se manifeste pas directement et concrètement, ce
sera son comportement qui va indiquer si la contre-offre a été acceptée ou non (point 2,
du précèdent casus). En effet, si Viktor livre la chose, cela voudra dire qu’il aura accepté
les conditions générales d’Amélie et que ce sont ces dernières, qui vont régir la relation
entre les deux
• Aucune des dispositions du CO ne traite des CG. Elles sont réglementées par la jurisprudence
• Un contrat qui contient des CG est appelé contrat d’intégration. En revanche, un contrat dans
lequel aucune CG n’est insérée est appelé contrat de négociation.
• C’est par une mdv concordante et réciproque que des CG pourront être insérées dans le
contrat. En ce sens, les CG sont donc des éléments subjectivement
essentiels du contrat (rattaché à l’art. 1 al. CO) Par une manifestation de volonté, les
parties conviennent que des conditions générales déterminées, complèteront l’accord
qu’elles ont passé et en feront partie intégrante
• Les CG peuvent être intégrées de façon totale (intégration totale). On a connaissance de
chacune des CG
• Les CG peuvent être intégrés de façon globale (intégration globale). On a grossièrement
connaissance des CG
• Les deux conditions d’intégration des CG, selon la jurisprudence du TF
1. Les parties doivent être d’accord d’intégrer des conditions générales
2. Les parties jouissent d’une possibilité raisonnable de prendre connaissance
des conditions générales avant ou au plus tard, au moment de la conclusion du contrat.
• Les accords individuels dérogatoires priment toujours sur les CG.
registre) permet de mieux départager les choses quand une partie pense par exemple,
qu’un contrat a été conclu alors que l’autre pense le contraire → Réduction de
l’incertitude juridique.
2. De plus, la fiabilité des registres est garantie et le fait que le contrat doive être établi par
Néanmoins, le respect d’une forme légale augmente les coûts de transactions. Ce qui dans le cadre
de certains contrats, s’avère être parfaitement ridicule et inutile (achat d’un journal dans un kiosque).
Raison pour laquelle, il est inutile que tous les types de contrat soient soumis au respect d’une forme
légale !
L’objectif de la loi sur la signature électronique est de permettre de conclure des contrats soumis à
la forme écrite en recourant à la signature électronique ou numérique. Le but de ce type de
signature est de pouvoir garantir l’identité de l’auteur ainsi que l’authenticité du contenu. Des
exigences auquel un document électronique ne répond pas. Il est donc nécessaire d’utiliser un
système de clés privées et publiques et un cryptage particulier (fournisseurs de certificats
électroniques de garantie d’identité).
→ Le fax respecte t’il la forme écrite simple ? Cela est délicat (signature manuelle retranscrite)
certains considèrent que oui et d’autres que non.
→ Lorsque l’on parle de forme écrite sans préciser s’il s’agit de la forme écrite simple ou de la forme
écrite qualifiée, l’on fait référence à la forme écrite simple !
modalités de la forme authentique (art. 55 al. 1 du titre final du CC → c’est le droit fédéral qui réserve
la compétence en matière d’actes notarié, aux cantons).
Les contrats soumis à la forme authentique :
- Le contrat d’aliénation d’immeuble (faire sortir un bien ou un droit du patrimoine de celui qui en est
l'actuel propriétaire ou l'actuel titulaire. Dans cette acception, il est synonyme de vendre, céder,
léguer ou donner. Le résultat de cette cession est une aliénation. A ne pas confondre avec
l’aliénation mentale :P). Art. 657 CC et 216 al. 1 CC
- Contrat de gage immobilier (art. 799 al. 2 CC).
(Exemple 1 : Une partie s’engage à vendre à une autre partie, un immeuble pour la somme de
100’000 francs. Le vendeur demande de plus, à rendre visite à l’acheteur. Cette clause-là, n’a pas
besoin d’être rédigée sous la forme légale (en effet, c’est un point subjectivement essentiel qui sort
du cadre naturel du contrat). En revanche, si le prix de l’immeuble venait à être diminué grâce à la
contreprestation de cette même clause (rendre visite), cela deviendrait un élément objectivement
essentiel car cela engendrerait ou complèterait les obligations face au prix (contre prestation de
l’acheteur). Ci-tel en était le cas, cette clause devrait figurer dans le contrat, sous la forme légale, en
tant que point objectivement essentiel du contrat.)
(Exemple 2 : Dans le cadre de la vente d’un immeuble, des acheteurs s’étaient engagés à
téléphoner régulièrement au vendeur et à lui rendre visite de temps en temps. Pour le vendeur, cela
constituait une condition subjectivement essentielle, de laquelle dépendait la nature du contrat. Or,
étant donné que cela n’entre pas dans le cadre naturel du contrat, la forme authentique n’a pas
besoin d’être respectée.)
Dans certains cas, la forme ne peut concerner qu’une des parties (promesse de donner).
La donation manuelle, la promesse et l’exécution sont faites simultanément, pas besoin de forme.
→ Contrairement à la promesse de donner, la donation n’est soumise au respect d’aucune forme
légale.
4. Le vice de forme
Il y a vice de forme lorsqu’on devait avoir recours à une forme légale (prévue par la loi) et que celle-
ci n’a pas été respectée. En effet, le contrat n’est valable que si la forme a été respectée (art. 11 al.
2 CO), sinon le contrat est nul. D’après le TF, en vertu de l’art. 11 al. 2 CO, le contrat est nul si la forme
prévue par la loi n’a pas été respectée.
→ On fait comme si le contrat nul pour vice de forme avait été passé en la forme légale. C’est le
contrat oral qui fait foi
→ Il est important de noter que seuls les éléments objectivement et subjectivement essentiels doivent
être soumis à la forme légale, prévue par la loi.
La jurisprudence liée à l’abus de droit
Cette dernière a décrété que si les parties n’avaient pas encore exécuté le contrat du tout, invoquer
le vice de forme à ce stade ne constitue pas un abus de droit.
(Exemple : Une des parties décide de vendre sa maison à l’autre. Elles n’ont encore rien fait, hormis
le fait de se serrer la main. Le lendemain, l’acheteur ne souhaite plus acheter la maison et décide
donc, d’invoquer le vice de forme. Ici, à ce stade, ce n’est pas un abus de droit. Un contrat oral de
vente immobilière a bien été conclu (échange de mdv concordantes et réciproques) mais ce
dernier ne respecte pas la forme légale prévue par la loi (art. 216 CO). L’abus de droit est donc pour
le supposé acheteur, une façon de se rétracter.)
De plus, si deux parties se mettent d’accord pour vendre un immeuble sans passer devant un notaire
et qu’une des partie décide d’invoquer le vice de forme, lors de l’exécution du contrat, cela constitue
un abus de droit.
→ ATF 54 II 330
Droit des obligations
42
Dans le cadre d’une conversion d’un contrat nul pour vice de forme, plusieurs éléments doivent être
examinés :
1. Est-ce que le contrat est valablement conclu ?
2. Si oui, respecte-t’il la forme légale → si non, nullité du contrat
3. En dépit de la nullité, est-ce qu’une conversion est possible ?
4. Si non, est-ce que le fait d’invoquer un vice de forme, constitue un abus de droit ?
5. Si oui, l’on considère que le contrat nul pour vice de forme est valable
parties. Si tel est le désir des parties, ces dernières doivent convenir lors de la conclusion du contrat,
que les modifications du contrat seront soumises au respect de la forme choisie. → PAS
D’APPLICATION PAR ANALOGIE DE L’ART. 12 CO, DANS LE CADRE DE LA FORME CONSTITUTIVE !
Comment déterminer s’il s’agit d’une forme constitutive ou probatoire ?
Art. 16 al. 1 CO → présomption réfragable selon laquelle on a affaire à une forme constitutive
Les parties qui ont convenu de donner une forme spéciale à un contrat pour lequel la loi n’en exige
point, sont réputées n’avoir entendu se lier que dès l’accomplissement de cette forme.
La présomption posée est que la forme réservée est une forme constitutive. Toutefois, cette
présomption est réfragable (une partie peut amener la preuve du contraire).
Art. 16 al. 2 CO → présomption réfragable selon laquelle on a affaire à la forme écrite simple
S’il s’agit de la forme écrite, sans indication plus précise, il y a lieu d’observer les dispositions relatives
à cette forme lorsqu’elle est exigée par la loi.
La présomption posée est que la forme réservée est une forme constitutive. Les parties ont convenu
de la forme écrite, on présume qu’elles veulent la forme écrite simple. Forme écrite au sens de la loi
(art. 13, 14 et 15 CO)
de vente qui serait signé ultérieurement. Par la suite, les parties se mettent d’accord par oral
(échange des mdv concordantes et réciproques) sur la vente de l’avion. Par la suite, le vendeur ne
souhaitant plus transférer la propriété de l’appareil, invoque le fait que le contrat n’a pas été conclu.
En effet, selon lui, la forme réservée qui était constitutive (forme écrite simple), stipulait que tant que
le contrat n’était pas signé, (forme écrite réservée conventionnellement) il n’était pas valable. Par
conséquent, selon lui, l’accord oral n’était pas valable. Evocation de l’art. 16 al. 1 CO, qui pose une
présomption.
L’autre partie se souvient que ce même article pose une présomption réfragable qui, lui permet
d’apporter la preuve du contraire. L’autre partie va donc apporter les preuves (mails échangés) du
fait que la forme adoptée ait été probatoire et non constitutive. La présomption a donc été
renversée. Le TF conclu donc en disant, que l’acheteur avait bel et bien conclut un contrat et que
même si la forme conventionnelle avait été prévue, c’est sous le régime de la forme probatoire (pas
une condition à la condition du contrat), que le contrat a été conclu. Le vendeur sera donc tenu de
livrer l’avion à son acheteur, le contrat ayant bel et bien été conclu.
Considérant 3a : Une déclaration écrite de nature probatoire sert à des points subjectivement
essentiels et comme moyen de preuve.
Non-respect de la forme légale → le contrat n’est pas valable (art. 11 al. 1 CO)
Non-respect de la forme constitutive → le contrat est considéré comme étant non-conclu
(art. 16 al. 1 CO)
En résumé, malgré le vice de forme, si Viktor parvient à prouver qu’Amélie lui doit encore la somme
de 100'000 francs, elle sera tenue de les lui payer. En effet, même si elle décidait d’invoquer le vice
de forme afin de frapper le contrat de nullité, elle commettrait un abus de droit au sens de l’art. 2 al.
2 CC. Toutefois, la question qui se pose ici est de savoir si Viktor a vraiment avantage d’aller en justice
sachant qu’il a lui-même, commis une fraude fiscale ? A ce stade, les parties pourront être sujettes à
des sanctions pénales (fraude fiscale)
A retenir
• Un contrat passé devant un notaire dont les points essentiels ne correspondent pas à la
volonté réelle des parties est un acte simulé
• Un acte simulé est considéré comme étant inexistant. Est seul est valable l’accord passé en
une autre forme que celle prévue par la loi, bien que par conséquent, nul
pour vice de forme (nullité absolue).
• Si l’une des parties se prévaut d’un vice de forme cela est constitutif d’un abus de droit
(analyse des circonstances)
• Dans le cas présent, si une des parties commet un abus de droit on fait comme si le contrat
conclu oralement avait été fait en la forme authentique → le juge
ferme les yeux sur le vice de forme
• Pour autant, il faut parvenir à prouver l’existence d’un tel accord (accord oral)
A retenir
• En l’espèce, une remise conventionnelle de dette (art. 115 CO) ne constitue pas une
modification du contrat au sens de l’art. 12 CO. Il faut simplement voir la remise
conventionnelle de dette comme étant un cadeau fait à la personne qui en bénéficie.
En vertu de l’art. 12 CO, seule les contrats dont la forme est soumise au respect d’une forme légale,
doivent être modifiée en respectant cette même forme. Ce n’est donc pas le cas pour le contrat,
conclu entre Amélie et Viktor.
Sauf, si au moment de la conclusion du contrat, ils décident que toute modification devra être
soumise au même respect de forme que celle choisie lors de la conclusion.
En résumé la réserve conventionnelle de forme, n’est pas soumise au respect d’une forme
particulière. La renonciation à l’utilisation d’une forme particulière n’est pas non plus, soumise au
respect d’une forme.
L’objet lui-même du contrat, est soumis à certaines restrictions posées par la loi
des parties mais aussi, qu’il n’y a pas de nombre limité de types de contrat. Pas de numerus clausus
(nombre limité) de type de contrat. Les parties peuvent donc créer de nouveaux types de contrat,
ayant un contenu autre que ceux prévu dans la loi. → Tout ceci,
dans les limites de la loi
1. L’impossibilité
Un contrat a un contenu impossible lorsqu’au moment de sa conclusion une des prestations
promises ne peut objectivement pas être exécutée.
L’impossibilité peut être initiale, subséquente, objective ou subjective, bien qu’elle présente
deux caractéristiques principales soit : l’impossibilité initiale et l’impossibilité
objective (toutes deux visées à l’art. 20 al. 1 CO)
L’impossibilité d’un contrat peut survenir à deux moments, lorsqu’une des prestations promises dans
le cadre du contrat, ne peut objectivement pas être exécutée :
1. Soit avant ou au moment de la conclusion du contrat → impossibilité initiale
L’impossibilité initiale doit exister avant ou au moment de la conclusion du contrat, au
contraire de l’impossibilité subséquente.
(Exemple : contrat de vente sur une voiture qui présente des failles suite à un accident, mais
dont le vendeur n’en avait pas connaissance (autrement, il serait ici question, d’un dol).
Elle est toujours découverte après la conclusion du contrat, bien qu’elle soit arrivée avant
la conclusion du contrat.
2. Soit au moment où le contrat est déjà conclu → impossibilité subséquente (matière de
2ème année)
L’impossibilité subséquente doit exister après la conclusion du contrat (art. 97 et 119 CO),
(Exemple : un livreur s’engage à livrer tant de marchandises à un client mais, il se trouve par
la suite, en rupture de stock.)
L’impossibilité objective
Personne n’est en mesure d’exécuter la prestation contrairement à l’impossibilité subjective.
L’impossibilité subjective
D’autres personnes en dehors de la personne qui s’engage, seraient en mesure d’exécuter
la prestation (engagement valable, l’impossibilité subjective n’étant pas une impossibilité
en tant que telle)
Un contrat a un contenu impossible car une des conditions ne peut objectivement pas être
réalisée. C'est donc une impossibilité initiale (art. 20 al.1 CO, à ne pas confondre avec une
impossibilité subséquente qui, elle, vient plus tard, après le contrat).
De plus, l’'impossibilité doit être objective (et non subjective). Par objective on entend que
personne ne puisse exécuter la prestation.
Droit des obligations
48
→ Le cas d’impossibilité retenu dans ce cours, est celui de l’impossibilité initiale objective
2. L’illicéité
2.1. En général
Un contrat a un contenu illicite, lorsqu’il viole une règle impérative du droit suisse. Une règle, à laquelle
les parties ne peuvent valablement déroger (règles de droit strict, art. 19 al. 2 CO). L'acte illicite est
contraire à l'ordre public et généralement être l’objet d’une sanction civile.
(Exemple : art. 12e LLCA (Loi sur la Libre Circulation des Avocats), stipule qu’un avocat, contrairement
au droit américain, ne peut être rémunéré en fonction du résultat obtenu, dans le cadre d’une
affaire. Cela est interdit en Suisse. Un avocat sera payé au même prix selon qu’il gagne ou perde une
affaire. Aux USA, un avocat peut prendre x pourcent, du prix d’une affaire gagnée).
→ Lecture des arrêts 4.1, 4.2, 4.3 mais pas en détails et 4.4 du recueil de jurisprudence.
Les
Les règles absolument Les règles relativement Les règles dispositives Les règles dispositives
impératives impératives supplétives interprétatives
règles
(Exemple : A cède ses droits contre B a son avocat, afin de permettre à ce dernier, suspendu dans
l’exercice de sa profession, de plaider pour lui, dans le cadre d’un procès contre B. Plusieurs éléments,
sont d’abord à retenir :
- 1er élément
Un avocat doit passer un examen dans le but d’obtenir son brevet d’avocat et d’être autorisé à
exercer sa profession.
Dans cette affaire, l’avocat en question a été suspendu dans l’exercice de ses fonctions, ne pouvant
ainsi plus représenter ses clients, pendant un certain temps (art. 44 LPAv)
- 2ème élément
Il est possible de céder des créances (cession de créances, art. 164 à 174 CO). Contrat de disposition
par lequel le créancier, cède sa créance à un tiers, avec ou sans l’accord du débiteur.
- 3ème élément
Dans cette affaire, A n’était pas obligé de se faire représenter par un avocat. En effet, une personne
peut plaider sa propre cause devant le juge ! De plus, la personne qui prétend avoir une créance
envers une autre peut aller devant le juge, et exiger d’être remboursée.
Dans ce cas, l’avocat en question ne peut plus représenter son client car il est suspendu
temporairement. Mais, si le client cède sa créance à son avocat, cela signifie que ce dernier peut
lui-même devenir créancier et défendre ainsi, sa propre cause → contournement de l’interdiction
faite à l’avocat)
→ ATF_56 II 195
Le TF a conclu en disant que c’est un contrat illicite, la cession de créances étant un contrat. La
cession de créance est donc nulle. Cas d’illicéité. En d’autres termes, un client peut valablement
céder des droits à son avocat et un avocat même suspendu peut valablement agir pour lui-même.
En revanche, la combinaison de ces deux éléments, visant à contourner une interdiction, est illicite.
1. L’immoralité
Principe de droit qui signifie contraire aux mœurs. Un contrat a un contenu contraire aux mœurs,
lorsqu’il est contraire à un principe moral, généralement reconnu. Il est donc très rare, que des
contrats contraires aux mœurs ne soient pas aussi illicites ! Cependant, que le contrat soit jugé illicite,
impossible ou immoral (vice de forme), les conséquences sont les mêmes
et le contrat sera dans tous les cas, frappé de nullité. La différence réside cependant dans le fait,
qu’un contrat jugé immoral sera frappé de nullité absolue, de même que s’il est jugé impossible
(impossibilité initiale) alors qu’un contrat jugé illicite, pourra être frappé soit de nullité absolue, soit de
nullité relative (→ voir tableau) Commenté [KM2]: Une clause illicite peut être frappée de
(Exemple : art. 27 CC, régissant la protection de la personnalité, contre des engagements excessifs. nullité partielle simple ou de nullité partielle modifiée
On peut considérer que la violation de cette disposition est illicite car on viole un article de loi.
Mais, on peut aussi considérer que c’est un cas d’immoralité car l’art. 27 al. 2 CC fait lui-même
référence aux mœurs).
L’art. 27 CC est donc applicable au cas par cas, selon s’il est contraires aux mœurs ou non
(Exemple : - S’engager à ne jamais se marier ou à ne jamais changer de religion
- Les contrats à durée excessive, à vie (généralement, les contrats à durée excessive
dépendent de la nature de l’engagement. Ce dernier type de contrat est donc plutôt
frappé de nullité partielle ou excessive. C’est notamment le cas, pour le contrat d’agence
(intermédiaire agissant pour le compte d’un fournisseur).
→ Le principe de l’immoralité est qu’il viole un principe moral généralement reconnu. C’est donc le
juge qui apprécie ce qu’il considère comme étant moral ou non.
Droit des obligations
51
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la disproportion évidente entre les parties, n’est pas un
cas d’immoralité (contraire aux mœurs), aussi conséquente puisse-t-elle être. Cependant en cas de
lésion, des dispositions peuvent être appliquées en faveur de la partie lésée (art. 21 CO).
Cela signifie donc que contrairement à l’art. 20 al.1 CO, l’illicéité n’est pas forcément frappée de
nullité absolue. En effet, il est généralement admis que l’art 20 al. 1 CO n’a pas beaucoup
de portée sur les conséquences directes découlant d’une violation.
En effet, cette disposition n’a de portée que dans le cas où la règle impérative violée ne prévoit ni
conséquence expresse ni conséquence implicite. Une disposition spéciale primant toujours sur une
disposition générale. En
revanche, cela n’est pas valable pour l’impossibilité initiale (nullité absolue, art 20 al. 1 CO) ou
l’immoralité (nullité absolue, art. 20 al. 1 CO).
Art 20 al. 1 CO → nullité absolue des vices de l’objet (sauf disposition contraires quant à l’illicéité)
La conséquence de l’illicéité, n’est pas forcément la nullité absolue. Il faut regarder ce que la règle
de droit violée, prévoit dans les cas de sa violation. Si elle ne prévoit rien, la conséquence doit être
le but poursuivi. La conséquence dépend donc de la règle violée (pas forcément la nullité absolue
→ attention donc, à l’art. 20 al. 1 CO).
ATTENTION Cette règle ne s’applique que pour les contrats illicites.
→ La conséquence de l’impossibilité
En cas d’impossibilité objective initiale, le contrat est frappé de nullité absolue, en vertu de l’art. 20
al. 1 CO
Evidemment, la nullité absolue peut être totale ou partielle. Si elle est partielle, elle peut bien
évidemment, porter sur des points essentiels du contrat.
L’impossibilité initiale peut donc être invoquée en tout temps, par les parties ou contrat ou des tiers
et le juge doit en tenir compte d’office. Un contrat ayant pour objet une chose impossible est
frappé de nullité absolue. Cette nullité est effective, dès la conclusion
du contrat. Elle peut être totale ou partielle.
→ La conséquence de l’immoralité
En cas d’immoralité, le contrat est frappé de nullité absolue, en vertu de l’art. 20 al. 1 CO.
Evidemment, la nullité absolue peut être totale ou partielle
Le TF estime qu’en cas d’engagement qui porte atteinte au noyau de la sphère strictement
personnelle la conséquence est la nullité absolue du contrat. En revanche, pour ce qui est des
engagements excessifs, seule la partie liée de manière excessive, pourra se prévaloir du caractère
excessif de l’engagement. Seule la partie engagée peut se prévaloir de la nullité. Ce n’est donc pas
une nullité absolue.
L’impossibilité initiale peut donc être invoquée en tout temps, par les parties ou contrat ou des tiers
et le juge doit en tenir compte d’office. Un contrat ayant pour objet une chose impossible est
frappé de nullité absolue. Cette nullité est effective, dès la conclusion
du contrat. Elle peut être totale ou partielle.
2. La nullité partielle
Le principe de la nullité partielle est régi par l’art. 20 al. 2 CO
Art. 20 al. 2 CO
Droit des obligations
54
Si le contrat n’est vicié que dans certaines de ses clauses, ces clauses sont seules frappées de nullité,
à moins qu’il n’y ait lieu d’admettre que le contrat n’aurait pas été conclu sans elles
→Même en ayant eu connaissance des clauses viciées les parties auraient tout de même conclu le
contrat.
Le principe de la nullité partielle s’oppose au principe de la nullité totale. En effet, dans le cadre de
la nullité totale, tout le contrat est nul en revanche, dans le cadre de la nullité partielle, une partie
seulement du contrat est nulle.
De plus pour être frappé de nullité partielle, le contrat doit répondre à deux conditions (cumulatives) :
1. Le vice de l’objet ne doit affecter que certaines clauses déterminées et pas l’ensemble du contrat.
Les clauses affectées peuvent être des points essentiels du contrat
2. Il faut pouvoir admettre que le contrat aurait été conclu, sans les clauses viciées. En effet, si les
parties avaient eu conscience du fait que l’une ou certaines des clauses étaient viciées, elles auraient
tout de même conclu le contrat.
La nullité partielle se caractérise aussi par deux distinctions : la nullité partielle simple et la nullité
partielle modifiée
D. L’obligation de contracter
Il y a dans certains cas exceptionnels, des règles de droit privé et des règles de droit public, qui
peuvent obliger des parties à conclure un contrat.
2ème fondement
Le TF a aussi admis qu’une obligation générale de conclure un contrat, dans certaines circonstances
et conditions bien particulières, existe, bien qu’elle ne soit pas spécifiquement formulée dans la loi.
En effet, cette obligation générale de conclure ne se trouve dans aucune disposition légale, ni même
dans la coutume, C’est donc le juge, qui sur la base de l’art. 1 al. 2 CC, va faire œuvre de législateur.
Dans le cadre d’une obligation générale de conclure, l’obligation de conclure s’impose aux yeux du
juge (éviter le risque de créer des situations immorales).
L’obligation générale de conclure se fait si les 4 conditions suivantes sont toutes entièrement
remplies :
(pas de dispositions dans la loi, uniquement contenu dans la jurisprudence) :
1. Une personne formule une offre générale et publique de biens ou de services
2. Ces biens et services relèvent d’un besoin normal (biens de première nécessité. Exclusion des
produits de luxe)
3. Position dominante de l’entrepreneur sur le marché (ou plusieurs mais avec la même politique)
4. Absences de motifs objectivement justifiés.
de ces 4 conditions et déterminer si oui ou non elles sont remplies. Ainsi, en les examinant, l’on se rend
bien compte, que la poste avait tout de même de l’obligation de distribuer ces tracts.
/!\ Ces 4 conditions sont toutefois quelque peu « controversées », puisque l’obligation de contracter
porte, atteinte au principe même de la liberté contractuelle !
→ Art. 5 al. 2 de la Loi sur la légalité, cet article ne constitue pas une obligation de conclure !
(Généralement droit du travail).
Quelque petits casus en guise d’exemple :
Casus 1 - Société X SA
La société X SA, qui exploite un restaurant, conclut un contrat avec la brasserie Y SA. Selon ce contrat,
X SA s’engage « pour tous les temps » à se fournir en bière exclusivement auprès de la brasserie Y.
Quelle est la situation juridique ?
Réponse
L’engagement de X SA ne porte pas atteinte à la sphère strictement personnelle. En revanche,
l’engagement de XSA est excessif quant à l’étendue de son engagement (art. 27 al. 2 CC). En vertu
de l’art. 27 al. 2 CC, il est donc ici question d’un engagement excessif. Cela aura donc pour
conséquence, la nullité du contrat. Plus précisément, nous sommes ici dans un cas nullité (absolue)
partielle puisque, en vertu de l’art. 20 al. 2 CO, c’est la seule clause du contrat, qui semble être
frappée de nullité (qui pose problème). Le juge va donc certainement modifier la clause, en se
basant sur la volonté hypothétique des parties → nullité partielle modifiée. Seule la Société X SA
pourra s’en prévaloir.
celle-ci, la promesse d’une prestation. La partie exploitante est de plus, parfaitement consciente de
la faiblesse de l’autre partie, mais ne s’en soucie guère et tire parti de la situation !
Cette disposition est une disposition spéciale de l’art. 20 CO, qui repose sur deux conditions
cumulatives, pour que l’on puisse l’admettre : 1. Disproportion évidente entre les prestations.
2. Exploitation de la gêne, de la légèreté (manque de prudence) ou de
l’inexpérience de l’une des parties. Evidemment, cette liste n’est pas exhaustive.
Partant, toutes les situations analogues de faiblesse, sont retenues par l’art. 21 CO.
En droit Suisse, les deux conditions doivent être admises. La première condition ne suffit pas. Le juge
n’intervient pas si uniquement la première condition est remplie. En effet, selon l’art. 20 CO, la
disproportion évidente entre les parties ne constitue pas un cas de d’illicéité, d’immoralité ou
d’impossibilité.
En effet, il arrive parfois, qu’il existe une disproportion évidente entre les prestations sans exploitation
de la situation de faiblesse. Dans ce cas-là, il faut traiter cela sur la base de l’art. 21 CO ou d’une
disposition plus spéciales art. 163 al. 3 CO.
La lésion implique que le contrat est nul et qu’il est nul dès le départ.
• Pourquoi donc prévoir un délai de 1 an pour invoquer la lésion ?
C’est très simple, nous sommes ici, dans le cadre d’une nullité relative et non d’une nullité absolue.
Cela signifie que le contrat est nul depuis le départ certes, mais qu’il faut que l’une des parties
l’invoque, dans un délai donné. Quand une des parties au contrat invoque la lésion, elle manifeste
ici, sa volonté de ne pas ratifier le contrat.
Toutefois, si la victime laisse passer le délai d’une année, prévu par l’art. 21 al.2 CO, elle ne peut plus
se prévaloir de la nullité relative car on admet implicitement, qu’elle a ratifié le contrat. Ainsi, si elle
renonce à ce droit, le contrat va donc devenir valable avec effet rétroactif. Ce qui signifie que le
contrat sera considéré comme « véritablement valable » (ratification irrévocable) au bout d’une
année, depuis la conclusion du contrat.
En revanche, si la victime manifeste la volonté de ne pas ratifier le contrat, dans les délais impartis
par la loi et que toutes les conditions de la lésion sont remplies, le contrat sera donc considéré
comme nul, dès le départ !
1. L’erreur
1.1. Généralités
L’erreur
L’erreur constitue en une fausse représentation de la réalité.
Cependant, l’on ne tient compte de l’erreur que si elle est essentielle (importante).
Il y a deux types d’erreur à prendre en compte et qui déclenchent chacune, des conséquences
déterminées : l’erreur sur les motifs et l’erreur de déclaration
Dans le cadre de cet arrêt, un bijoutier demande à son employé d’exposer une bague en vitrine
pour la somme de 13'800 francs. Son employé se trompe et affiche en vitrine le prix de 1'380 francs.
Une cliente achète la bague et la paie au prix indiqué sur la vitrine, soit 1'380 francs. Le bijoutier, Luis
Werger, était absent ce jour-là. Il remarque néanmoins ce qui s’est passé et invoque l’erreur
essentielle. Il demander donc à la cliente de lui restituer la bague et de la rembourser, ce qu’elle
refuse. Ici, le contrat est bien conclu (échange de mdv concordantes et réciproques), il s’agit d’un
accord de droit mais l’on a affaire à un contrat entaché d’une erreur essentielle.
→ Par conséquent, le contrat est frappé de nullité relative, bien que ce ne soit pas un cas de lésion.
Ainsi, en vertu de l’art. 18 et 24 al. 3 CO, le TF a retenu l’erreur de déclaration. Il s’est donc uniquement
basé sur la volonté réelle des parties en ne tenant pas compte des expressions inexactes. Pour se
défendre, la cliente a invoqué sa bonne foi. Le TF a alors répondu que même si le client est de bonne
foi, cela n’empêche que le bijoutier puisse se prévaloir de l’erreur essentielle. En l’espèce, le bijoutier
n’a pas non plus fait preuve de mauvaise foi. Toutefois, en vertu de l’art. 27 CO, la faute commise
par l’employé sera imputable au bijoutier. Luis Werger devra donc réparer le dommage causé à la
cliente. Cette dernière, pourra donc avoir droit à des dommages et intérêts négatifs ou positifs,
d’après le principe de l’équité et selon l’appréciation du TF (art. 26 al. 1 ou 2 CO). Dans tous les cas,
la cliente aura droit à des dommages et intérêts négatifs mais si l’équité exige, elle pourrait aussi avoir
droit à des dommages et intérêts positifs. Le TF ne tranche pas ces petits détails il renvoi cela aux
autorités cantonales. De plus, il n’en demeure pas moins que si l’erreur est fautive, celui qui invoque
son erreur doit des dommages et intérêts (art. 26 CO).
→ Lecture de l’ATF 4.3, dans le recueil de jurisprudence
Les règles relatives à l’erreur s’appliquent par analogie lorsque la volonté d’une des parties n’a pas
été correctement transmise (relatif à l’erreur de déclaration). En vertu de l’art. 27 CO, si c’est un tiers
qui fait l’erreur, on fait comme si cette faute découlait de l’une des partie au contrat et non pas du
tiers en question (messager ou intermédiaire).
Les dommages et intérêts négatifs visent à replacer la partie lésée, dans la situation qui eut été la
sienne, si un contrat n’eut jamais été conclût. Comme si un contrat n’avait jamais été conclu.
Positif
Les dommages et intérêts positifs visent à replacer la partie lésée dans la situation qui eut été la
sienne, si le contrat avait correctement été exécuté. Plus avantageux que les dommages et
intérêts négatifs car ces derniers sont plus conséquents, financièrement parlant.
Notons également, que la responsabilité régie à l’art. 26 al. 1 et 2 CO n’existe qu’à la condition que
l’autre partie n’ait pas connu ou dû avoir connaissance de l’erreur. En effet, l’on ne peut pas exiger
des dommages et intérêts en ayant parfaitement eu connaissance de l’erreur. En d’autres termes, la
responsabilité basée sur l’art. 26 CO n’existe que si l’autre partie ne connaissait pas et n’était pas
censé connaître l’erreur.
La nullité partielle
1. En cas d’erreur sur la base nécessaire du contrat (art. 24 al. 1 ch. 4 CO), une nullité partielle est
envisageable. De ce fait,
l’art. 20 al. 2 CO s’applique par analogie. Les deux parties peuvent se prévaloir de la nullité relative.
L’art. 20 al. 2 CO, admet que tout comme en cas de lésion, un contrant jouissant d’une erreur
essentielle peut se prévaloir d’une nullité partielle. Il en va de même pour le dol et la crainte fondée
2. En cas d’erreur de déclaration, en revanche, l’art. 25 al. 2 CO s’applique exclusivement. Pas
d’application de l’art. 20 al. 2 CO, par analogie. L’art. 25 al. 2 CO excluant l’application de l’art. 20
al. 2 CO.
Le locataire se prévaut d’une erreur essentielle et invoque la nullité partielle modifiée (retrancher la
clause de loyer et mettre un montant plus bas). La nullité partielle peut porter sur un élément essentiel
du contrat. Concrètement, le locataire, souhaite que le loyer soit baissé. Le TF nous rappelle que
nous ne sommes pas dans le cadre d’une erreur de calcul (art. 24 al. 3 CO). Le TF dit qu’il ne s’agit
pas d’une erreur sur l’étendue des prestations (art. 24 al. 1 ch. 3 CO). Le TF dit que nous sommes dans
un cas d’erreur, sur la base nécessaire du contrat. Il est vrai que le contrat de bail, parlait d’une
surface approximative, sous-entendant, qques m2 de moins ou de plus. Une nullité relative partielle
est admissible en appliquant l’art. 20 al. 2 CO.
2. Le dol
2.1. En général
Art. 28 CO → Principe
Art. 31 CO → Mise en oeuvre
Le dol est régi à l’art. 28 CO et se définit comme étant une tromperie intentionnelle par laquelle une
des parties, ou un tiers, amène l’autre partie à contracter. En d’autres termes, il s’agit d’une mise en
avant de faits qui sont faux. La tromperie intentionnelle (escroquerie) faite par l’auteur du dol, va
mettre un des co-contractant dans l’erreur. Elle provoque une erreur sur les motifs. C’est donc une
mauvaise représentation de la réalité que l’on fait naître par tromperie chez son cocontractant.
2. Une intention
Il faut que l’auteur du dol ait agi intentionnellement. Dans les cas où l’auteur du dol ne veut pas
vraiment mentir mais où il se rend compte que ses dires peuvent être trompeurs, on assimile cela, au
dol éventuel. Ce dernier étant lié à l’intention.
(Exemple : Un garagiste ne sait pas si une voiture a été accidentée. Cependant, au vue de ses
compétences en la matière, il n’exclue pas le fait qu’elle ait été mais ne dit rien !).
Droit des obligations
62
En revanche, une simple erreur commise par mégarde, ne constitue pas un dol, au sens de l’art. 28
CO
Le dol éventuel suffit et est assimilé à l’intention. Une simple négligence ne suffit pas
3. Une erreur
Une erreur est une fausse représentation de la réalité qui a volontairement été dépeinte à la victime
du dol. Elle a été trompée sur les éléments qui ont fondé sa volonté. Dans le cadre d’un dol, toute
erreur sera prise en considération, qu’elle soit essentielle ou non. En effet, l’erreur étant le résultat
d’un acte intentionnel de l’autre partie, la victime peut invalider le contrat même si l’erreur n’est pas
essentielle (art. 28 al. 1 CO)
4. Un lien de causalité
La tromperie intentionelle doit être causale. En effet, sans elle, la victime du dol n’aurait pas conclu
le contrat.
(Exemple : Si le client du garagiste avait su que la voiture qu’il souhaitait lui vendre était accidentée,
il n’aurait certainement pas acheté la voiture. Du moins, pas au prix demandé par le garagiste.
3. La crainte fondée
3.1. La notion
La crainte fondée est le fait pour une partie, de passer un contrat sous la menace d’un mal, que l’on
fait peser sur elle sans droit. En effet, elle suppose l’existence d’une menace illicite, grave et sérieuse
qui a joué un rôle causal dans la conclusion du contrat car la victime ne l’aurait pas conclu ou pas,
aux conditions où elle l’a fait. Elle est régie aux art. 29, 30 et 31 CO et suppose 3 conditions : 1. Une
menace illicite
2. Une crainte fondée
3. Un lien de causalité
Une menace illicite
Une partie menace l’autre, si elle n’accepte pas de conclure le contrat. La menace peut être celle
d’un tiers.
Une crainte fondée
La menace a suscité une crainte fondée
Droit des obligations
63
Art. 30 al. 1 CO
Une causalité
Sans la crainte fondée, le contrait n’aurait pas été conclu.
La crainte fondée étant un des 3 éléments des vices du consentement, sa conséquence est dont la
nullité relative. Ici, la nullité relative partielle est également admise. Danse le cadre de la crainte
fondée, si cette dernière est le fait de l’autre partie, l’on se retrouve dans la situation d’un dol. La
victime d’une crainte fondée, peut alors demander à percevoir des dommages et intérêt (positifs ou
négatifs). Par analogie, on applique donc l’art. 26 CO.
Le cas où la crainte fondée est le fait d’un tiers, le contrat est frappé de nullité relative.
naissance du droit à demander le remboursement. C’est donc ici, que nous assistons à la différence
fondamentale entre ces deux théories à savoir : le moment de la naissance du droit.
Selon la théorie de la nullité relative, appliquée par le TF, le contrat entaché d’erreur est nul, dès le
départ. Vu qu’il est nul dès le départ, à savoir le moment du versement, ce dernier est donc sans
cause et c’est ici, que né, le droit au remboursement. Le délai de 10 ans, court donc dès le moment
du versement (droit de demander le remboursement). Notons également que s’il y avait eu plusieurs
versements, il y aurait eu un délai de remboursement pour chacun des acomptes versés. Le délai
peut donc tout à fait être échu pour une partie du paiement et pas pour l’autre. Dans cette affaire,
c’est malheureusement 11ans après le versement, que l’acheteur à invoquer son droit de répétition.
Le délai de prescription étant par conséquent, dépassé. Cela signifie ici, que le vendeur peut
soulever l’exception de prescription.
En résumé, le délai prévu par l’art. 31 CO pour invoquer l’erreur essentielle n’était pas dépassé. En
revanche, celui de l’art. 67 al. 1 CO, à compter du jour ou le droit de répétition prend naissance, lui
l’était. L’acheteur n’a donc pas pu pas obtenir le remboursement des 100'000 francs. La complexité
de cette affaire réside dans le fait que si l’on avait appliqué la théorie de l’annulabilité, l’acheteur
serait sorti gagnant de cette affaire.
En effet, dans le cadre de la théorie de l’annulabilité, le contrat est valable dès le début, mais la
personne victime de lésion peut invoquer le contrat avec effet rétroactif. Cela signifie, que tant qu’il
n’a pas été annulé, le contrat est valable. Ainsi, le délai de 10ans dès la naissance du droit au
remboursement, prévu par l’art. 67 al. 1 CO, ne commence pas à courir. En effet, nous ne sommes
pas dans le cadre, d’un enrichissement illégitime puisque le contrat est valable. Ceci, jusqu’au
moment où l’acheteur ne remarque l’erreur. En d’autres termes, c’est au moment de l’invocation de
l’erreur, que le contrat n’est plus valable et que la naissance du droit de répétition prend naissance.
La théorie de la nullité relative
La nullité relative est la conséquence de la lésion et d’un vice du consentement
Selon le principe de la nullité relative, le contrat est nul dès le départ, bien que la partie lésée puisse
le ratifier, avec effet rétroactif. Une fois que la victime s’en est rendue compte elle a selon cette
théorie deux possibilités :
1. Ratifier le contrat
La ratification d’un contrat a pour effet de le rendre valable, dès le début. La ratification n’est soumise
à aucune forme. Pour ratifier un contrat entaché de lésion ou de l’un des vices du consentement la
victime peut soit manifester expressément ou tacitement sa volonté de ratifier le contrat soit tout
simplement laisser passer le délai d’une année (contrat automatiquement ratifié). En effet, si la
victime ne manifeste pas sa volonté de ne pas ratifier le contrat, après le délai d’une année, on part
du principe que l’il a été ratifié. Pour les vices du consentement, le délai commence à courir dès que
le vice a été découvert (art. 31 al. 2 CO) et pour la lésion, le délai commence à courir dès la
conclusion du contrat (art. 21 al. 2 CO)
1. Soit je manifeste expressément ou tacitement ma volonté de ratifier le contrat
2. Soit je laisse passer le délai d’une année.
2. Ne pas ratifier le contrat.
Si la victime ne veut pas ratifier le contrat, elle devra manifester expressément ou tacitement sa
volonté de ne pas ratifier le contrat et ce dans le délai d’une année (qui commence à courir dans
un délai différent, selon la lésion ou les vices du consentement). Dans un tel cas, le contrat sera
définitivement nul. La volonté de ne pas ratifier le contrat n’est encore une fois soumise au respect
d’aucune forme.
Evidemment, pour des questions de preuves, il est préférable de manifester sa volonté de manière
expresse. Encore une fois, si la victime laisse passer le délai d’une année, le contrat
est considéré comme définitivement ratifié (valable avec effet rétroactif).
1. Soit je manifeste expressément ou tacitement ma volonté de ne pas ratifier le contrat
2. Soit je laisse passer le délai d’une année et dans ce cas, le contrat va être considéré
comme ratifié.
Si le contrat est entaché de lésion, de dol, ou de crainte fondée et que l’on laisse passer le délai
d’une année prévue par les art. 21 al. 2 et 31 al. 2 CO, le contrat va être ratifié mais va conserver
une exception qui nous permet de refuser de payer, lors même que notre droit d’exiger la réparation
du dommage, serait atteint par la prescription.
L’exception de lésion, de dol, ou de crainte fondée peuvent être invoquées en tout temps en
application par analogie de l’art. 60 al. 3 CO). Ainsi, si la victime laisse passer le délai d’une année,
le contrat est ratifié avec effet rétroactif. Cela signifie que si la victime de la lésion ou de l’un des
vices consentement a déjà payé, elle ne pourra être remboursée car le contrat est valable.
Néanmoins, si la victime n’a pas payé le prix stipulé dans le contrat (ou du
moins pas sa totalité) et qu’elle laisse passer le délai d’une année (ratification avec effet rétroactif),
le créancier ne pourra pas lui réclamer son argent, ceci bien que le contrat ait été ratifié.
En effet, à titre d’exception et défensif même si le contrat a été ratifié, la victime n’aura pas à payer
ce qu’elle doit.
→ Asymétrie au niveau du résultat
Si le contrat est ratifié et que la victime a déjà payé (ratification) elle ne pourra pas être remboursée,
car le contrat est valable. En revanche, si elle n’a encore rien payé ou du moins pas dans sa totalité
et que le contrat est ratifié, la victime, en soulevant l’exception de prescription n’aura pas à payer.
/!\ Si la victime a manifesté expressément ou tacitement sa volonté de ratifier le contrat, elle ne
pourra pas soulever l’exception de dol, de lésion ou de crainte fondée → ATF 127 III 83, arrêt 4. 7 dans
le recueil de jurisprudence
En d’autres termes, si l’acte illicite a donné naissance à une créance contre la partie lésée, celle-ci
peut en refuser le paiement. Ceci, bien que le contrat soit valable, car ratifié (délai d’une année
dépassé). On peut donc, invoquer l’exception de lésion, de dol ou de crainte fondée et refuser
valablement de payer, en vertu de l’art. 60 al. 3 CO. En revanche, si la partie
lésée a déjà payé, il est impossible d’obtenir le remboursement.
→ Cette exception n’existe, que si l’on a dépassé le délai d’une année et elle ne peut être invoquée
dans les cas d’erreur essentielle.
Dans le cas de l’erreur, on ne peut invoquer l’exception. Application par analogie de l’art. 60 al. 3
CO uniquement pour la lésion, le dol et la crainte fondée.
/!\ A ne pas confondre avec l’exception de prescription
Lorsque que la réclamation d’une obligation est échue, même si elle devait être rendue. La créance
subsiste toujours et le débiteur peut encore remplir l’obligation qui est la sienne, sauf qu’il n’y est plus
contraint juridiquement.
La partie qui est victime d’un dol, d’une crainte fondée ou d’une lésion, n’est pas tenue de respecter
le délai d’une année, dans la mesure où elle n’est pas encore exécutée sa prestation
La théorie de l’annulabilité,
Le contrat est d’emblée valable mais il peut être annulé, avec effet rétroactif. L’approche d’une
partie de la doctrine.
L’ARRET PICASSO
11ans après avoir acheté et payé un tableau signé Picasso, l’acheteur apprend que le tableau en
question est en réalité un faux. L’acheteur a payé le prix du tableau (100'000 francs) le jour même de
la conclusion du contrat. Dans l’année qui suit la découverte de l’erreur,
l’acheteur invoque l’erreur essentielle (le vendeur lui-même ne savait pas que c’était un faux).
• L’erreur essentielle est-elle invoquée dans les délais ?
Le délai pour se prévaloir d’une erreur essentielle figure à l’art. 31 al. 2 CO (un an après la découverte
de l’erreur). En l’espèce, le délai pour invoquer l’erreur a été respecté.
• La victime peut-elle obtenir la condamnation du vendeur à lui rembourser le prix versé ?
Une fois que la victime a invoqué avec succès l’erreur essentielle, le contrat est nul (nullité relative)
• A quelles conditions l’acheteur peut-il obtenir le remboursement du prix ?
Pour cela certaines conditions doivent être remplies. Ces conditions sont celles de l’enrichissement
illégitime (revoir à la fin de l’année). En l’espèce, les conditions de l’enrichissement
illégitimes ont été remplies. Or, pour obtenir le remboursement de l’enrichissement illégitime, il faut
Droit des obligations
66
respecter deux délais, prévus à l’art. 67 CO. Le 1er délai est de 1an et court à partir du moment où
l’erreur a été découverte. Le 2ème est de 10ans au plus tard et court dès la naissance du droit. En
l’espèce, le 1er délai a été respecté.
• Quand-est-ce que le droit de demander le remboursement est né ?
Selon le TF et une bonne partie de la doctrine, il faut appliquer la théorie de la nullité relative (nul dès
le début), pour déterminer quand le droit au remboursement est né.
De ce fait, au moment où l’argent est versé, le délai de 10ans commence à courir. Ainsi, en
application de la théorie de la nullité relative, le point de départ est donc le moment où l’argent a
été versé. C’est donc au moment où l’on verse de l’argent que l’on peut en exiger le remboursement,
au plus tard 10 ans après. Ainsi, pour chacun des versements effectués (si paiement en plusieurs
parties), le délai commence à courir au moment du versement de chacun d’entre eux. C’est
pourquoi, l’on constate que dans le cas de l’arrêt Picasso, le délai de 10ans prévu à l’art. 67 al. 1 CO
est échu. Cela signifie que l’acheteur pourra ester en justice mais que sa créance sera prescrite. Ici,
le vendeur va donc soulever l’exception de prescription (cas dans lesquels le vendeur pourra
s’opposer au remboursement de la somme versée par l’acheteur. La réclamation de l’obligation
étant échue). Le délai pour obtenir la créance en remboursement est donc prescrit. Ici, l’acheteur
bien qu’étant dans les délais pour se prévaloir de l’erreur essentielle ne l’est cependant plus pour se
prévaloir du droit au remboursement. Ce dernier naissant au moment du versement.
• Que ce serait-il passé, si l’on avait appliqué la théorie de l’annulabilité ?
Avec la théorie de l’annulabilité, le contrat est valable dès le début de ce fait au moment où
l’acheteur paie, le paiement est valable (il n’est pas fait sans cause). Dans un tel cas de figure, le
droit au remboursement ne nait donc qu’au moment où l’acheteur invoque l’erreur. Ici, le point de
départ du délai de 10ans est donc le moment ou l’acheteur annule le contrat (11ans après). Si cette
théorie avait été appliquée, l’acheteur aurait donc pu être remboursé.
En résumé
L’acheteur est dans les délais, pour invoquer l’erreur essentielle (art. 31 CO). Il peut donc à ce
moment-là, manifester sa volonté de ne pas ratifier le contrat. L’acheteur demande alors le
remboursement du tableau sur la base des règles de l’enrichissement illégitime. Des conditions qui
sont remplies. Les délais prévus à cet effet, sont ceux consignés à l’art. 67 CO. Cet article pose un
premier délai d’une année ainsi qu’un deuxième délai à savoir, un délai de 10 ans, à partir de la
naissance du droit de demander le remboursement. Un droit qui, selon la théorie de la nullité relative
(appliquée par le TF), nait au moment du versement. L’acheteur peut donc demander le
remboursement mais le vendeur va soulever l’exception de prescription, s’opposant ainsi
valablement au paiement des 100'000 francs.
Interprétation subjective il a pu être établi que les parties ne se sont pas correctement comprises, il
n’a pu être établi que les parties se sont correctement comprises → application du principe de la
confiance.
• La nullité ne porte que sur certains points du contrat. Ces points peuvent être des points
essentiels
• Pour remplir les conditions de la nullité partielle, il faut deux conditions :
1. le vice retenu n’affecte que certaines clauses déterminées du contrat
2. le contrat aurait tout de même été conclu, sans les clauses viciées.
• La nullité partielle peut être simple ou modifiée
Nullité partielle simple : On élimine la clause nulle mais on ne la remplace pas. Elle est simplement
supprimée
Nullité partielle modifiée : On élimine la clause nulle et on la remplace par une clause nouvelle,
basée sur la volonté hypothétique des parties au contrat.
L’art. 20 al. 2 CO, ne semble viser que la nullité partielle simple mais il vise aussi, la nullité partielle
modifiée
• Elle concerne les vices de l’objet (immoralité et illicéité (son type de nullité va dépendre de
la norme violée)
La nullité relative : en cas de nullité relative, il faut qu’une partie invoque le vice, en principe, dans
un certain délai.
ATF 123 II 292 → une nullité relative partielle est admissible, aux conditions de l’art. 20 al. 2 CO. La
nullité relative peut être totale ou partielle (le juge doit se baser sur la volonté hypothétique des
parties.
Contrats de durée → pas d’application de la nullité relative mais résiliation du contrat (mettre fin
pour l’avenir).
La conséquence n’est pas la nullité relative mais la résiliation du contrat.
Dans le cadre de l’arrêt 4.8, le juge a fait en faisant œuvre de législateur a estimé que la question de
la nullité relative dans le cadre des contrats de durée, soulevait certaines problématiques. En effet,
dans un contrat de travail, cela signifierait que tout le travail effectué serait nul et démontre qu’il est
impossible de restituer ce qui a été fait, dans un temps donné.
Art. 320 al. 3 CO
Si le travailleur fournit de bonne foi un travail pour l’employeur, en vertu d’un contrat qui se révèle nul
par la suite, tous deux sont tenus de s’acquitter des obligations découlant des rapports de travail,
comme s’il s’agissait d’un contrat valable, jusqu’à ce que l’un ou l’autre mette fin aux rapports de
travail, en raison de l’invalidité du contrat.
Dans le cadre du contrat de travail, cet article nous dit que l’employeur et son employé, sont tous
deux tenus à des obligations les uns envers les autres, ceci, jusqu’à ce que l’un ou l’autre mette fin
aux rapports de travail. → Principe à généraliser à tous les contrats
de durée, entachés de vices du consentement
Dans le cadre des contrats de durée, on ne retient pas de nullité relative.
Tout ce qui s’est fait au moment des vices, est considéré comme valable. Ce n’est que par la suite,
que l’on met fait au contrat, pour l’avenir (cas de résiliation). (Contrat déjà partiellement ou
totalement exécuté).
Arrêt 4.8
Dans le cadre de cet arrêt, il est question d’un contrat conclu entre la ville de ZH et une entreprise
d’évacuation des eaux. Des versements de pot de vins ont été faits à des fonctionnaires par
l’entreprise en question, dans le but d’être mandaté. Bien qu’il s’agisse de la ville de ZH, le contrat
établit entre les parties relève du domaine du droit privé. Le contrat conclu avec
situation dans laquelle des pots de vin ont été versés par l’une des parties, rend le contrat nul. Le
contrat de pot de vin étant évidemment nul car illicite et immoral. La particularité ici, est que le
contrat a été conclu suite aux pots de vins. Le contrat passé est donc parfaitement légal ne peut
être considéré comme nul, en raison d’une illicéité ou d’une immoralité. En d’autres termes, il n’est
pas automatiquement nul. On peut toutefois, invoquer un dol. Le TF conclu en disant que pour qu’il
y ait un dol, il faut un lien de causalité. Il appartient donc à la ville de Zurich, de prouver le caractère
causale de l’affaire. Application de l’art. 8 CC basé sur le principe du fardeau de la preuve. Dans le
cadre de cet arrêt, le TF a estimé que la Ville de Zurich n’a pas été en mesure de le prouver. Le TF a
alors retenu qu’il y avait une erreur essentielle (on ignore pk, le TF ne l’a pas expliqué), de la part de
la ville de Zurich. C’est à ce moment-là, que le TF admet que le contrat devrait être frappé de nullité
relative. Cela étant impraticable étant donné qu’il était question d’un contrat de durée, il a alors
simplement fallu résilier le contrat. Le contrat a donc été résilié pour l’avenir. Dans cet arrêt, le TF n’a
pas appliqué le principe de la théorie de la nullité relative.
On a simplement affaire, à une résiliation du contrat.
L’illicéité liée à l’acte de corruption ne touche ainsi en soi pas le contenu de l’acte accompli suite à
la remise d’un avantage, ou récompensé par elle. En conséquence, les contrats ne peuvent tomber
dans le champ d’interdiction des art. 19 et 20 CO à cause de la corruption, que si le caractère
punissable s’étend au contenu du contrat également.
Dans les contrats de durée la théorie de la nullité relative se heurte à des problèmes pratiques. Une
situation que le législateur n’avait pas prévue, la loi contient donc une lacune. N’existant pas de
coutume, le juge a donc fait oeuvre de lésiglateur en s’inspirant de ce qui existe déjà (application
par analogie de l’art. 320 al. 3 CO → résiliation). On met tout simplement fin au contrat, pour l’avenir.
PAS D’EFFETS RETROACTIFS (problème de traduction dans l’arrêt)
→ Résiliation
On met fin au contrat, pour l’avenir → EX NUNC
→ Résolution
On met fin au contrat, avec effet rétroactif (nul dès le début) → EX TUNC
Droit des obligations
71
Arrêt 4.9
La menace d’une plainte pénale est illicite lorsque qu’un rapport de connexité entre la menace et
le but poursuivie n’existe pas (art. 30 al. 2 CO).Selon le TF le dépôt d’une plainte pénale pour obtenir
légitimement ce qui nous revient n’est pas illicite. En revanche, le contraire serait illicite (demander
ou plus ou menacer de dénoncer au vue des informations obtenues).
Le contenu des CG
Toutes les règles s’appliquant au contenu des contrats s’appliquent également aux CG.
Ces dernières étant par ailleurs, des clauses contractuelles. En d’autres termes, les conditions relatives
au contenu des contrats, s’appliquent à tous les types de contrats qu’ils contiennent des CG ou non.
On a cependant, s’agissant des contrats contenant des CG, des règles spécifiques qui leurs sont
propres (art. 8 LCD) → la prendre aux examens !
Cependant, en plus de toutes les règles s’appliquant au contenu des contrats, pour le contenu des
CG, une disposition toute particulière a été adoptée → art. 8 LCD.
Art. 8 LCD (pas encore de jurisprudence à ce sujet et similaire à l’art. 21 CO)
Agit de façon déloyale celui qui, notamment utilise des conditions générales1 qui, en contradiction
avec les règles de la bonne foi prévoient4, au détriment du consommateur2, une disproportion
notable et injustifiée entre les droits et les obligations découlant du contrat 3.
→ 4 conditions cumulatives doivent donc être remplies pour que les CG, soient considérés comme
étant abusives, au sens de l’art. 8 LCD
1. Il faut que les CG aient été utilisées (considérées comme n’étant pas insolites (→ considérées
comme non-écrites))
Utilisation des CG, plutôt dans un cadre commercial. Ce qui signifie que les CG ne s’utilisent que par
des entreprises.
2. Un désavantage pour un consommateur.
Les CG sont utilisées au détriment du consommateur.
3. Une disproportion notable et injustifiée entre les droits et obligations découlant du contrat.
Selon le TF, cela signifie que le contrat doit être inéquitable. Il est ici question de déterminer, si au
moment de conclure, cela posait problème. Le juge devra alors faire une évaluation globale, du
contrat.
En d’autres termes, il devra examiner l’ensemble du contrat et prendre en compte l’ensemble des
droits et obligations émanant de ce contrat. Il s’agit ici de déterminer, s’il existe une compensation
Droit des obligations
72
entre plusieurs clauses, qui justifieraient la disproportion de l’une d’entre elles. Il faut bien regarder
l’ensemble du contrat (évaluation globale du contrat, au moment de la conclusion du contrat).
Certaines clauses peuvent être défavorables mais elles ne constituent pas forcément une
disproportion notable et injustifiée. Au contraire, il faut encore déterminer si l’un dans l’autre, les droits
et obligations sont disproportionnés les uns par rapport aux autres.
/!\ Ne s’applique pas de la même façon que la règle de l’insolite (considérée comme non-écrite).
En effet, dans le cadre de la règle de l’insolite, on se demande si UNE clause déterminée du contrat
est insolite. On se fiche de savoir si cela est contrebalancé par d’autres avantages (ce qui est le cas
de l’art. 8 LCD).
4. Une contradiction avec les règles de la bonne foi.
L’utilisateur exploite la situation de faiblesse du consommateur.
INTEGRATION VS CONTENU
Une fois que l’intégration est réglée le contenu ne pose généralement pas de problème. La règle de
l’insolite reste cependant le moyen de défense de la plupart des cas.
Deux situations dans lesquelles l’art. 8 LCD pourrait être utile en cas d’intégration globale des
conditions générales.
1ère situation, intégration globale des CG
Il y a usage déloyal de conditions générales au sens de l’art. 8 LCD mais il n’y a pas de clauses
insolites.
2ème situation, intégration globale des CG
Il y usage déloyal des conditions générales au sens de l’art 8 LCD mais les clauses insolites ont
suffisamment été mises en évidence.
B. La responsabilité précontractuelle
Si l’on ne se comporte pas selon les règles de la bonne foi (art. 2 CC) ainsi que selon les devoirs
précontractuels découlant du TF, cela engendre une responsabilité précontractuelle → Notion de
la culpa in contrahendo.
Faute au moment des négociations = Culpa in contrahendo
• La culpa in contrahendo
La culpa in contrahendo est une responsabilité précontractuelle.
Ainsi, comme nous en informe cette locution, la faute est une condition de cette responsabilité.
Comme vu précédemment, on ne trouve la notion de responsabilité précontractuelle, ni dans le CO,
ni dans une autre disposition égale. En effet, la responsabilité précontractuelle n’a pas été prévue
par la loi mais elle l’a été, par le TF. Ceci, en vertu de la disposition régi par l’art.
1 al 2 CC, qui permet au juge, en l’absence de dispositions légales, de faire œuvre de législateur. La
Droit des obligations
74
culpa in contrahendo découle donc du droit judiciaire dont le TF en a défini les modalités, arrêt après
arrêt.
RAPPEL
Si un contrat est entaché de dol ou de crainte fondée, la victime a une année, pour manifester sa
volonté de ne pas ratifier le contrat et peut demander des dommages et intérêts → VOLONTE DE NE
PAS RATIFIER LE CONTRAT !
En revanche, si le contrat est conclu et que la victime ratifie le contrat, il n’est plus possible de
demander des dommages et intérêts basée sur la violation de l’un des devoirs précontractuels. Une
fois le contrat conclu, il faut donc agir sur la base de la responsabilité contractuelle (théorie de
l’absorption). La conclusion du contrat ayant pour effet, d’absorber la responsabilité
précontractuelle.
Droit des obligations
75
La responsabilité précontractuelle
→ Responsabilité basée sur une faute qui engendre une inversion du fardeau de la preuve (c’est à
la personne accusée d’avoir agi en violation des devoirs découlant de la responsabilité
précontractuelle, de prouver le contraire !).
Que se passe-t’il si le contrat est conclu et qu’il y avait une faute, au moment des négociations.
L’on peut dans ce cas, envisager une responsabilité contractuelle fondée sur la violation même du
contrat.
La responsabilité contractuelle absorbe-t-elle la responsabilité précontractuelle ?
→ Théorie de l’absorption (la conclusion du contrat supprime la responsabilité précontractuelle).
Au moment des négociations, l’une des parties viole l’un des devoirs découlant de la responsabilité
précontractuelle
Conséquences : Inversion du fardeau de la preuve
Agir dans les délais prévus à l’art. 60 al. 1 et 2 CO
Versements de dommages et intérêts négatifs ou si la loi le prévoit de dommages et
intérêts positifs
Droit des obligations
76
En principe, si le contrat est conclu et que l’une des parties le ratifie (laisse filer le délai), il n’est plus
possible d’agir sur la base de la responsabilité précontractuelle. Il faudra alors agir sur la base de la
responsabilité contractuelle
SAUF SI : 1. le contrat, bien que conclu, ne produit pas d’effets (nul)
2. l’on se trouve dans le cas d’une hypothèse prévue à l’art. 31 al. 3 CO
Conséquences : l’on peut dans ce cas-là, agir sur la base de la responsabilité précontractuelle →
absorption relative
Un contrat frappé par l’une des hypothèses prévue à l’art. 31 al. 3 CO et ratifié par la partie lésée, a
pour effet d’exclure la responsabilité précontractuelle
SAUF SI : 1. il serait déraisonnable de demander à la partie lésée de se départir du contrat
2. la victime du dol ou de la crainte fondée à dû renoncer à conclure un contrat plus
favorable.
Le juge fait œuvre de législateur et crée la responsabilité basée sur la confiance. Celui qui suscite la
confiance puis trompe cette confiance -> responsabilité basée sur la confiance. Le TF est arrivé à
cette conclusion en disant que la filiale mettait constamment en avant, le fait qu’elle fasse partie du
groupe Swissair (qui à l’époque suscitait la confiance), ce que Swissair savait. Or, Swissair en laissant
sa filiale utiliser son nom et en la délaissant se rend responsable de sa filiale. Généralisation de la
responsabilité précontractuelle.
→ Analyse de l’arrêt 5.3 dans le recueil de jurisprudence - ATF _121 III 351
Dans le cadre de cet arrêt, la Fédération suisse de lutte amateur (FSLA), fixe des conditions à un
lutteur suisse, pour que ce dernier puisse participer aux championnats du monde de lutte. Le lutteur
en question (M. Grossen), remplit alors toutes les conditions émises par la FSLA, qui sont les suivantes :
1. se classer parmi les 4 premiers dans sa catégorie, au championnat suisse
2. remporter un tournoi de qualification spéciale
3. participer à un tournoi à l’étranger
4. participer à un camp d’entrainement.
Cependant, peu de temps avant les championnats du monde, la FSLA l’informe qu’avant de ne
pouvoir s’inscrire, il devra d’abord se battre contre un autre lutteur suisse et sortir gagnant de ce
combat. Celui des deux, qui remportera le combat, participera donc aux championnats du monde.
Cette condition n’avait préalablement pas été prévue par la FSLA, au moment d’exposer ces
premières conditions. Le lutteur Grossen participe alors à ce combat (qu’il perd) mais décide tout de
même, d’ester en justice contre la FSLA et demande à être indemnisé. Ceci, en paiement, d'une
part, d'un montant de 1047. 55 francs à titre de dommages-intérêts et, d'autre part, d'une indemnité
en réparation du tort moral laissée à l'appréciation du tribunal. Grossen ayant fait valoir en particulier,
le fait qu'il ait dû prendre des congés non-payés pour participer au tournoi de Bratislava et au stage
d'Ovronnaz. D’après le TF, il n’y a pas de contrat conclu entre Grossen et la FSLA. Il faudra donc
tenter d’agir sur la base de l’art. 41 CO. Malheureusement, pour qu’il y ait illicéité au sens de l’art. 41
CO, il faut qu’il y ait eu un dommage matériel et/ou corporel, ou des normes spécifiques du droit
suisse ayant été violées. Pas d’illicéité, donc, au sens de l‘art. 41 CO. En revanche, le TF va admettre
une responsabilité basée sur le principe de la confiance. Ce qui bien évidemment, suppose un lien
de causalité entre la confiance suscitée et trompée et le dommage. Ce qui est précisément arrivé
au lutteur Grossen, qui, s’il avait eu vent de toutes les conditions qui allaient lui être imposées, n’aurait
peut-être pas choisi de toutes les satisfaire. En se basant sur le principe de la confiance, le TF a alors
estimé que la confiance de Grossen, avait été trompée. Il n’avait de plus, semblerait-il, aucune
chance de remporter le combat contre le lutteur contre lequel il devait se battre. Retenons
également que cet arrêt est basé sur la même structure que l’arrêt Swissair. Retenons, que
développée en droit allemand, le principe de la confiance consiste à imputer une responsabilité
déduite des règles de la bonne foi, à celui qui a créé une situation de confiance à laquelle une autre
personne peut se fier et s'est, du reste, fiée en réalité.
Comme pour Swissair : 1. Pas de responsabilité contractuelle (pas de contrat conclu entre la
fédération et Grossen)
2. Pas de responsabilité délictuelle (pas d’illicéité)
3. Existence cependant, d’une responsabilité basée sur la confiance
La fédération suisse de lutte a suscité la confiance de Grossen avant de finalement le tromper, 3
semaines avant les championnats. En faisant cela, ils ont trompé de manière crasse la confiance de
Grossen → Responsabilité basée sur la confiance. Il faut qu’il existe un lien de causalité (si Grossen
avait su qu’au bout du compte, il devrait faire un combat contre un autre adversaire, il ne serait
jamais inscrit au camp d’entrainement et à son stage à l’étranger).
→ Responsabilité basée sur la confiance.
D. Le contrat de négociations
Droit des obligations
79
Il est tout à fait possible, que les parties prévoit d’établir un contrat stipulant comment vont devoir se
dérouler les négociations. Elles peuvent aussi prévoir une forme conventionnelle (forme réservée), à
laquelle sera soumis le contrat de négociation. En d’autres termes, le contrat de négociation est un
contrat comme un autre.
Dans le cadre des négociations il est possible de conclure un contrat censé réglementer le
déroulement des négociations.
(Exemple : tenir secrète l’existence même des négociations ou encore convenir d’un forme
constitutive (réserve conventionnelle de forme (constitutive ou probatoire). Les
parties sont libres d’organiser leurs négociations).
2. La conclusion du contrat
Art. 2 al. 1 CO → Pose le principe de la présomption réfragable (qui peut être démenti par la présentation d’une
constatation contraire)
Si les parties se sont mises d’accord sur tous les points essentiels, le contrat est réputé conclu, lors
même que des points secondaires ont été réservés.
Cet article pose la présomption qu’un point secondaire réservé à plus tard, n’est pas un point
subjectivement essentiel.
Points secondaires réservés → à interpréter dans le sens de points contractuels remis à plus tard.
L’art. 2 al. 1 CO est un article mal rédigé, pourquoi :
1. Points objectivement essentiels
Points secondaires Accord sur les points 1 et 2, nécessaire à la conclusion
du contrat
2. Points secondaires subjectivement essentiels
3. Points secondaires pas subjectivement essentiels
(Exemple : Dans le cadre d’un contrat de vente, les parties se mettent d’accord sur tous les points
objectivement essentiels du contrat (la chose vendue et le prix). Durant la négociation, les parties
décident de remettre à plus tard, la question du lieu de livraison (point qui n’est pas objectivement
essentiel). Ici, la question est de savoir si le lieu de livraison fait partie de la catégorie 2 ou 3)
Selon l’art. 2 al. 1 CO, l’on présume que le lieu de livraison n’est pas un point subjectivement essentiel
(2), mais un point secondaire réservé. En d’autres termes, le lieu de livraison est donc un point
secondaire pas subjectivement essentiel (3). → Présomption réfragable : si les parties réservent à plus
tard un point secondaire, ce dernier n’est pas considéré comme étant subjectivement essentiel. Le
contrat de vente pourrait donc valablement être conclu. En revanche, s’il avait été
érigé en point subjectivement essentiel, le contrat n’aurait pas pu être conclu.
Tous les points essentiels à la conclusion d’un contrat sont ceux se trouvant dans les catégories 1 et
2. A savoir, les points objectivement et subjectivement essentiels. Ainsi, le terme « réputé » utilisé à
Droit des obligations
80
l’art. 2 al. 1 CO n’est pas correcte. En effet, en cas d’accord sur les points objectivement et
subjectivement essentiels du contrat, le contrat ne peut être réputé (présumé conclu), puisqu’il est
conclu !!
En revanche, si le législateur avait rajouté le petit « objectivement », dans ce cas-là, le terme
« réputé » aurait pris tout son sens :)
Art. 16 CO
1. Les parties qui ont convenu de donner une forme spéciale à un contrat pour lequel la loi n’en
exige point, sont réputées n’avoir entendu se lier que dès l’accomplissement de cette forme.
2. S’il s’agit de la forme écrite, sans indication plus précise, il y a lieu d’observer les dispositions relatives
à cette forme lorsqu’elle est exigée par la loi.
→ Cet article pose la présomption que la forme réservée est constitutive. Les parties ne veulent pas
conclure tant que la forme n’a pas été respectée.
2.1. La notion
Il y a erreur commune, lorsque que les deux parties ont sans s’en être rendues compte, utiliser des
termes qui ne correspondaient pas à leur volonté.
(Exemple : dans le cadre d’un contrat immobilier, confondre le 2e étage avec le 3e étage)
La simulation qualifiée
Les parties font volontairement croire qu’elles ont conclu un certain type de contrat alors qu’en
réalité, elles ont en conclu un autre. En d’autres termes, les parties on feint de conclure un contrat (le
contrat/acte simulé) alors qu’elles ont en conclu un autre (le contrat dissimulé). Un contrat a quand
même été conclu mais il ne correspond pas à ce que les parties ont souhaité faire croire. Le contrat
dissimulé lui, est conclu et est en principe valable. A moins, qu’il ne soit soumis à un vice de forme ou
à toute autre élément, le rendant invalide.
La lettre de confirmation est une déclaration écrite dans laquelle l’auteur affirme à son destinataire,
qu’un contrat oral a bien été conclu entre les deux et décrit le contenu de ce même contrat, dans
la lettre.
Ce n’est en réalité, que la confirmation écrite du contenu d’un contrat, conclu oralement. Pas de
forme à respecter.
En d’autres termes, la lettre de confirmation est une déclaration écrite dans laquelle l’auteur affirme
qu’il a conclu avec le destinataire un contrat oral, dont il décrit le contenu.
Problèmes
Des parties négocient un contrat et concluent le dit contrat. Les parties se mettent d’accord
oralement et le lendemain, l’une des parties décide de mettre l’accord par écrit. Elle envoie donc à
l’autre partie, une lettre de confirmation. SAUF que, ce qui est confirmé, ne correspond peut-être pas
à ce qui a été dit oralement.
Le principe
Seul ce que les parties ont conclu au moment de la conclusion est déterminant. La lettre de
confirmation n’a donc en principe, aucun effet (elle peut cependant avoir un effet probatoire). Une
lettre de confirmation est un élément dont le juge pourra ou non, prendre en compte (principe de la
libre appréciation des preuves).
L’exception
Dans certains cas, on admet que la lettre de confirmation même inexacte peut avoir un effet
constitutif. En effet, le TF admet exceptionnellement, le caractère exécutif
de la lettre de confirmation, en application par analogie de l’art. 6 CO. Si selon les règles de la bonne
foi, on ne devait pas s’attendre à une réaction de la part de l’autre partie et que cette dernière ne
s’est pas manifesté, la lettre de confirmation revêt un effet constitutif.
→ ATF 114 II 150. Le délai pour agir est à apprécier, en fonction des circonstances (généralement,
assez court).
Art. 6 CO
Lorsque l’auteur de l’offre ne devait pas, en raison soit de la nature spéciale de l’affaire, soit des
circonstances, s’attendre à une acceptation expresse, le contrat est réputé conclu si l’offre n’a pas
été refusée dans un délai convenable.
2. L’effet probatoire
En principe, la lettre de confirmation ne déploie aucun effet. En effet, seul ce que les parties ont
conclu oralement est déterminant. Cependant, la lettre de confirmation peut tout de même avoir
un effet probatoire et être prise en compte, au moment de l’appréciation des preuves.
3. L’effet constitutif
L’une des questions que l’on peut se poser est si la lettre de confirmation, n’a pas aussi pour effet de
modifier le contenu du contrat. La question se pose notamment quand la lettre de confirmation, ne
correspond pas à la réalité de ce qui a été conclu oralement. Quel sera donc son impacte ?
Ici, ce qui est pertinent et ce qui fait foi, bien que difficile à prouver, est l’accord conclu oralement
par les parties.
En revanche, la jurisprudence considère qu’exceptionnellement, la lettre de confirmation peut avoir
un effet constitutif si selon les règles de la bonne foi, le destinataire devait réagir et qu’il ne l’a pas
fait. On estime donc que la lettre peut avoir un effet
constitutif (déterminer le contenu du contrat).
Ainsi, l’art. 6 CO, peut être appliqué par analogie → Qui ne dit mot consent et le silence vaut
acceptation = EXCEPTION AU PRINCIPE DU SILENCE (qui ne dit mot ne consent
pas)
Cependant, d’après le TF, une lettre de confirmation non contestée n'a pas d'effets juridiques si son
contenu s'écarte du résultat des négociations d'une façon telle que, de bonne foi, l'accord du
destinataire ne peut pas être escompté (espéré). → Analyse de l’ATF_114 II 250
Droit des obligations
83
2. La situation juridique
Le précontrat ou promesse de contracter est un contrat subordonné aux conditions habituelles du
contrat.
▪ Accord sur tous les éléments objectivement et subjectivement essentiels contenus dans le
contrat principal.
▪ Respect de la forme prévue par la loi, en vertu de l’art. 22 al. 2 CO. En effet, si une forme légale
est exigée pour le contrat principal, la promesse de contracter est soumise au respect de cette
même forme.
Pour qu’une promesse de contracter (le précontrat) soit conclue, il faut un accord des parties portant
sur tous les éléments essentiels du contrat principal. Tous les éléments essentiels du contrat principal
doivent donc être contenus dans la promesse de contracter.
De plus, si le contrat principal est soumis au respect d’une forme légale, alors la promesse de
contracter est soumis au respect de cette même forme (art. 22 al. 2 CO)
CEPENDANT, si la forme légalement prévue par la loi ne l’était pas dans le but de protéger les parties
mais l’était dans le but d’assurer la fiabilité des registres publics, dans ce cas, la promesse de
contracter n’est pas soumise au respect de la forme prévue par la loi.
Droit des obligations
84
(Exemple : la promesse de créer une SA, ne nécessite pas d’être faite en la forme authentique.
Cependant, l’art. 216 al. 2 CO précise que les promesses de vente immobilière doivent être faites en
la forme authentique).
→ Sanction en cas d’inobservation de la forme requise : nullité pour vice de forme (art. 11 CO).
▪ Etant donné que la promesse de contracter nécessite l’accord sur tous les éléments
objectivement et subjectivement essentiels contenus dans le contrat principal, ne pourrions-
nous pas considérer la promesse de contracter comme étant le contrat principal ???
Selon la jurisprudence, dans les situations où les deux parties s’engagent à conclure l’une avec
l’autre, la promesse de contracter est en effet, déjà le contrat principal. Dans ce cas, le contrat
principal ne devient alors qu’une simple confirmation de l’existence d’un contrat déjà conclu.
→ ATF_118 II 32
Si le précontrat ne règle pas les points essentiels, il n’est pas encore un contrat. S’il les règle, le contrat
principal n’est plus un contrat (il ne devient qu’une simple confirmation de la promesse de
contracter).
En d’autres termes, si le précontrat contient déjà tous les éléments essentiels du contrat, il donne
directement naissance, à l’action en exécution du contrat, car déjà considéré comme étant un
contrat.
Les enjeux
Dans le cadre d’un contrat de vente, par exemple, cela signifie que si la partie qui s’engage a déjà
conclu un contrat et qu’elle refuse de s’exécuter, selon le TF, l’autre partie pourra directement agir
en exécution du transfert de la propriété. Approche défendu par le TF.
PROMESSE DE CONTRACTER → CONTRAT PRINICPAL
CONTRAT PRINCIPAL → CONFIRMATION
Si l’on admet qu’un précontrat a été conclu et que l’autre partie ne l’exécute pas → action en
exécution de la promesse. On attaque donc, en un seul temps.
Critique de la Doctrine
Une partie importante de la doctrine, défend le principe de la liberté contractuelle. En effet, si les
deux parties voulaient procéder en deux temps (promesse de contracter et contrat) il n’appartient
pas au juge de limiter leur liberté contractuelle. L’argument principal avancé par la doctrine, étant
la liberté contractuelle. Une approche dont le TF ne tient pas compte.
→ ATF_118 II 32
Dans le cadre de cet arrêt, une personne promet de vendre deux places de stationnement, une en
intérieur et une en extérieur, une fois qu’elles seront construites. L’acheteur (ayant promis de les
acheter), ne souhaitant plus acheter ces places, agit en justice, sur la base de la non-existence du
Droit des obligations
85
contrat principal. Le problème étant que le contrat de vente ne précisait pas quelles places, dans le
garage, seraient vendues. Ainsi, selon l’acheteur, le contrat n’a pas été conclu, faute d’accord sur
les éléments subjectivement essentiels du contrat (l’emplacement exact des places de parc).
Les avocats des parties se disputent donc pour savoir si l’emplacement exactes des places de
stationnement, sont des éléments subjectivement essentiels ou pas subjectivement essentiels du
contrat. Comment trancher ? Le TF, renvoi à l’art. 2 al.1 CO. En vertu
de cet article, bien que mal rédigé, si une partie considère un point secondaire comme une condition
de son engagement, elle doit le dire clairement. Ceci, à défaut de la présomption posée, par ce
même article. Ceci n’ayant pas été fait, le contrat est donc réputé conclu. En résumé, étant donné
que l’acheteur n’a pas clairement érigé le numéro des places en éléments subjectivement essentiels
du contrat, ce dernier est donc réputé conclu !
Conclusion
Si le précontrat ne règle pas les points essentiels, pas de précontrat. En revanche, si c’est le cas, la
promesse de contracter devient elle-même le contrat. En d’autres termes, les parties ont conclu le
contrat principal au moment de la promesse de contrat. Le contrat principal n’est autre qu’une
confirmation que qques mois plutôt, un contrat a été conclu. Confirmation de l’existence d’un
contrat.
ATF 118 II 32
Il relève de plusieurs auteurs, que si le précontrat ne règles pas tous les points essentiels, il n’est pas
un précontrat. S’il les règle, il devient alors le contrat principal. Le contrat principal n’étant
alors plus que la confirmation de la promesse de contracter. Approche suivi par le TF. Le TF dit que la
désignation précise d’une chose n’est pas un élément objectivement essentiel. Pour le TF c’est un
point secondaire. Comment faire pour savoir si un point secondaire est subjectivement essentiel ou
non.
Art. 2 al. 1 CO
Si les parties se sont mises d’accord sur tous les points essentiels, le contrat est réputé conclu, lors
même que des points secondaires ont été réservés
L’art. 2 al. 1 CO pose la présomption réfragable que si les parties réservent des points secondaires,
ces derniers ne sont pas des points subjectivement essentiels. Les points secondaires réservés ne sont
pas subjectivement essentiels. Pour ce faire, la partie qui souhaite les élever au rang de points
subjectivement essentiels, doit clairement le faire savoir à l’autre. Sinon, la présomption de l’art. 2 al.
1 CO joue en sa défaveur. Le TF estime que A n’avait pas fait savoir clairement que la désignation
précise de la place de parc était pour elle, un point subjectivement essentiel. Accord néanmoins
suffisant, pour admettre la conclusion du contrat. Le contrat est donc bel et bien conclu.
En résumé
→ Un contrat est réputé conclu alors même que des points secondaires ont été réservés. De ce fait,
la partie qui souhaite élever des points secondaires en point subjectivement essentiels, doit
clairement le faire savoir à son partenaire contractuel.
B. Le but de l’interprétation
L’objectif principal de l’interprétation est de déterminer la volonté réelle et concordante des parties
(→ principe de la confiance). En d’autres termes, il s’agit de déterminer ce que les parties ont
réellement voulu.
Droit des obligations
86
2. La volonté supposée
→ 2. Il n’est pas possible d’établir ce que les parties ont réellement voulu ou si c’est le cas, l’on
constate qu’elles ne sont pas concordantes. Dans ce cas, l’on va donc se baser sur la volonté
supposée des parties, en application du principe de la confiance.
Dans le cadre de cette affaire, un contrat portait sur la construction d’une maison. La clause, qui
posait problème était une clause qui parlait de tuyauterie, de qualité standard, de la maison Reading.
L’affaire arrive au tribunal et le juge en vient à trancher, en se basant sur le principe de la volonté
des parties. En effet, selon le constructeur, cette clause parle d’une tuyauterie de qualité équivalente
à celle de la maison Reading alors que pour l’acheteur, la tuyauterie devait être de celle de la
maison Reading. Le juge américain chargé de juger l’affaire, bien que vivement critiqué, a donc
retenu que les parties ne s’intéressaient pas à la marque mais à la qualité équivalente. Point de vue
défendu par le constructeur. Il a donc jugé l’affaire, en tenant compte du principe de l’oubli de la
fréquence de base. Le juge a retenu la majorité.
Quelle interprétation en retenir ?
L’écrasante majorité des gens, se fichent complètement de savoir quelle est la marque de leur
tuyauterie. En effet, ce qui compte le plus, pour eux est la qualité. En revanche, une petite poigné
de personnes, y accordent de l’importance.
C. Le résultat de l’interprétation
Le résultat de l’interprétation peut soit être positif soit négatif
▪ Le résultat peut être positif : en cas de détermination de la volonté réelle ou supposée des
parties
▪ Le résultat peut être négatif : en cas de non-détermination d’une volonté ni réelle, ni
concordante. Dans ce cas, il faudra donc, le
compléter → Interprétation du contrat
On peut arriver à un résultat positif
Il est possible d’établir la volonté réelle concordante ou supposée des parties sur un point en question
On peut arriver à un résultat négatif
Il n’est possible ni d’établir une volonté concordante réelle ni une volonté supposée des parties.
Dans ce cas, nous sommes en présence d’une lacune dans le contrat et il faudra l’interpréter.
Dans le cadre de l’interprétation, le contrat a été conclu. Les parties se disputent simplement le sens
d’une des clauses du contrat. On part de l’idée, dans le cadre du cours, que le contrat a
valablement été conclu.
→ Etablir la volonté réelle concordante, sinon volonté supposée en application du principe de la
confiance.
Il n’y a pas de priorité d’un moyen sur l’autre ! – PAS DE HIERARCHIE ENTRE LES MOYENS
D’INTERPRETATION
Et ce, même si le texte ou les circonstances paraissent plus clairs ! Le juge devant interpréter un
contrat doit donc procéder à la pondération de ces deux éléments. D’après le TF, il appartient à
chaque juge d’apprécier quelles sont les mesures dans lesquelles la lettre prend le dessus sur les
circonstances et vice versa →
Question de pondération des événements
2.2. 2ème grande règle – l’interprétation qui tient compte de la lettre et des circonstances
Il faut simplement tenir compte de ces 2 éléments. Pas de priorité d’un moyen sur l’autre.
Dans le cadre d’un contrat, les parties peuvent valablement déroger à des clauses dispositives. En
revanche, si l’on ne parvient pas, au moment de l’interprétation, à savoir si les parties ont tenté d’y
déroger ou au contraire, si elles ont tenté de s’y tenir, on applique les règles dispositives en vigueur,
en considérant que les parties ont tenté de s’y tenir. → En cas de doute, l’on tranche dans le sens qui
correspond au droit dispositif (règles auxquelles les parties
peuvent valablement déroger)
Ici encore, il n’y a pas de hiérarchie à respecter, entre les règles complémentaires.
Elles peuvent cependant, se contredire l’une et l’autre. Dans ce cas-là, laquelle appliquer ? On ne
le sait pas. Elles ne s’appliquent qu’en cas de doute et beaucoup d’auteurs de doctrine,
estiment que les règles complémentaires permettraient à un juge d’obtenir le résultat souhaité, en
fonction de la règle choisie.
→ Ces règles complémentaires ne sont utilisables qu’en cas de doute, quant au sens de la clause à
interpréter ! Bien souvent malheureusement, elles sont contradictoires. Gros pouvoir
d’interprétation du juge.
Interprétation des CG
En Suisse, on admet que les CG doivent être interprétées de manière individuelle. Comme tous les
autres contrats ! Dans chaque cas, il faut refaire le même travail. Chaque contrat doit donc être
interprété individuellement.
En Allemagne cependant, les juges tendent vers une autre interprétation.
En Suisse, tant les CG que les contrats soumis à une forme particulière, sont soumis aux mêmes règles
d’interprétation.
dispositions contractuels. Le juge doit donc s’efforcer de trouver la réelle et commune intention des
parties (art. 18 CO). Si elle ne peut être établie ou qu’elle diverge, le juge va appliquer les règles
relatives au principe de la confiance (volonté supposée). Le TF a donc dû déterminer si les frais de
l’avocat pouvaient être couverts par le contrat d’assurance conclu. Ce qu’il faut savoir, c’est que
ce qui a voulu le procès à l’avocat genevois était son activité en tant qu’administrateur de société
et non pas en tant qu’avocat. Selon l’assureur, le contrat conclu ne couvrait pas son activité
administrateur de société mais bien et uniquement celle d’avocat. Le TF a donc donné raison à
l’assurance car selon lui, le texte des conditions générales stipulait clairement, que si l’avocat voulait
assurer son activité en tant qu’administrateur de société, il devait contracter une assurance
complémentaire.
Le TF a de plus estimé, que le texte des CG était clair et que l’avocat aurait dû comprendre que son
activité d’administrateur n’était pas assurée et qu’une assurance complémentaire lui aurait donc
été nécessaire. Le TF part donc du fait que les parties se sont bien comprises et que dans un tel cas,
l’on se base sur la volonté réelle des parties. De plus, les CG étant suffisamment claires, le TF serait
parvenu à la même conclusion s’il avait appliqué la règle du principe de la confiance. L’avocat
genevois perd donc le procès et est condamné à payer les 330'000 francs d’honoraires. Cet arrêt est
d’ailleurs très intéressant, car le TF explique concrètement ce en quoi consiste, le travail d’un avocat.
Ici encore, il n’y a pas de hiérarchie à respecter, entre les règles complémentaires.
Elles peuvent cependant, se contredire l’une et l’autre.
En d’autres termes, le juge n’arrive pas à déterminer ce que les parties voulaient → L A C U N E
La lacune peut d’ailleurs être voulue, ou non par les parties
(Exemple : points réservés, qui ne sont ni objectivement ni subjectivement essentiels).
La lacune doit donc porter sur un point secondaire qui n’est ni objectivement ni subjectivement
essentiel. En effet, si la lacune porte sur un point
objectivement ou subjectivement essentiel, le contrat ne peut être conclu. Certes pour compléter
un contrat, il faut encore qu’il y ait un contrat à compléter.
Etonnement, il y a cependant une situation dans laquelle le TF considère que le juge peut et même
doit, compléter un contrat sur un point secondaire subjectivement essentiel (ATF_29 II 124).
En effet, le TF estime que s’agissant des points objectivement essentiels, le juge ne peut jamais
compléter un contrat. Il en va d’ailleurs de même, s’agissant des points subjectivement essentiels.
En effet, selon le TF, ce sont les parties au contrat, qui décident si un point secondaire est
subjectivement essentiel ou non. Il n’y a donc en principe, pas de complètement possible, sur un
point subjectivement essentiel.
En revanche, si toutes les parties au contrat demandent au juge de compléter le contrat sur un point
subjectivement essentiel, dans ce cas-là, il le fait. Pour cela, il est donc nécessaire que toutes les
parties au contrat, donnent leur accord sinon, le juge ne peut rien compléter du tout.
Point secondaire subjectivement essentiel
→ Pas de possibilité pour le juge de le compléter, sans accord de toutes les parties au contrat.
Point secondaire pas subjectivement essentiel
→ Le juge les complète, sans autre. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir l’accord de toutes les parties
au contrat.
En résumé
▪ Le principe
Le complètement du contrat ne s’effectue que sur une lacune portant sur un point secondaire
pas subjectivement essentiel du contrat → complètement du contrat sur un point secondaire pas
subjectivement essentiel
▪ L’exception
La jurisprudence admet que si toutes les parties au contrat demandent au juge de compléter le
contrat, le juge est alors tenu de procéder au complètement du contrat.
→ Toutes les parties au contrat décident de renoncer au caractère subjectivement essentiel d’un
point (considérer un point comme n’étant plus subjectivement essentiel)
Dans un tel cas, le TF admet que si l’on a affaire à un point secondaire subjectivement essentiel, en
principe le contrat n’est pas conclu. MAIS si les parties vont ensembles trouver le juge pour lui
demander de compléter le contrat (considérer ce point comme plus subjectivement essentiel) le
juge doit procéder au complètement du contrat.
Droit des obligations
92
secondaire réservé, la volonté hypothétique des parties prime même, s’il existe une disposition légale
supplétive. On ne se base que sur la nature de l’affaire et ce, même s’il existe une disposition
dispositive supplétive ou une coutume. En gros, l’on passe directement à l’étape 3.
2. Il peut cependant arriver que fasse à une lacune du contrat, une disposition légale supplétive
renvoi directement au droit judiciaire. Dans ce cas, le juge va se baser sur la volonté hypothétique
des parties. En gros, l’on passe directement de l’étape 1 à l’étape 2, dans notre raisonnement
▪ Volonté hypothétique
Ce que des personnes raisonnables et honnêtes auraient convenu si elles avaient eu connaissance
de la nullité de leur clause.
▪ Principe de la confiance
Comment une personne raisonnable et honnête (le destinataire), placée dans les mêmes
circonstances, pouvait ou devait interpréter une mdv, selon les règles de la bonne foi
Principe
Hiérarchie du complètement judiciaire du contrat
1. le juge regarde le droit supplétif
2. le juge regarde le droit coutumier
3. le juge se base sur la volonté hypothétique des parties. Droit judiciaire
Exception
1. Si les partis ont réservé des points secondaires, le droit judiciaire passe avant le droit supplétif et
avant le droit coutumier → Volonté hypothétique des parties
2. Si une règle de droit supplétive renvoi au pouvoir d’appréciation du juge, dans cas, on passe
directement de l’étape 1 à l’étape 3. On ne s’occupe pas de savoir s’il y a ou non une coutume. De
plus, il n’y en a quasiment jamais en droit des obligations.
F. La hiérarchie
Hiérarchie des règles en matière de complètement du contrat → A connaître par <3
1. Complètement par le droit supplétif
2. Si pas de droit supplétif, application du droit coutumier
3. Si pas de droit supplétif et pas de droit coutumier, complètement par le droit judiciaire
(le juge arrive tjrs à faire œuvre de législateur). La volonté hypothétique peut tjrs être trouvée.
Deux cas particulier :
1. Si le droit supplétif renvoi au pouvoir d’appréciation du juge, le droit judiciaire (pouvoir
d’appréciation du juge) passe avant le droit coutumier. On passe de 1 à 3
2. Si les parties ont réservé des points secondaires, le droit judiciaire passe avant le droit supplétif et le
droit coutumier. On passe directement au point 3
dit donc, que le juge peut compléter un contrat formel même sur un point qui aurait dû être fait en
la forme légale. Ceci, car les règles de formes concernent la conclusion et la modification du contrat
par les partie mais pas le complétement du contrat par le juge.
RAPPEL
Tous les points secondaires ne sont pas réservés.
Les points secondaires réservés sont des points qui seront réglés plus tard.
Les points secondaires qui n’ont pas été réservés sont des points auxquels les parties n’ont
pas pensé.
Quand les parties ont réservés des points secondaires à plus tard, il faut trancher selon les
circonstances de l’affaire en se basant sur la volonté hypothétique des parties. On tranche
directement selon le droit judiciaire
En revanche, si elles n’ont réservé aucun point secondaire, on applique la hiérarchie
habituelle propre à la conclusion du contrat.
Que faire si non seulement la loi mais également le contrat, prévoient une correction du contrat ?
Cela dépend de savoir si nous avons dans la loi des règles légales impératives ou des règles légales
dispositives.
▪ Si nous sommes face à des règles légales impératives, dans ce cas-là, elles prendront le dessus
sur les dispositions contractuelles.
▪ En revanche, si nous sommes face à des règles légales dispositives, les dispositions
contractuelles pourront déroger aux dispositions légales.
La correction du contrat
▪ Elle peut être prévue soit par la loi soit par le contrat (les impératives prennent le dessus les
règles dispositives cèdent le pas au contrat)
▪ Si ni la loi ni le contrat ne prévoient sa correction, elle peut être prévue par la coutume
▪ Si ni la loi, ni le contrat, ni la coutume ne prévoient sa correction, le juge tranche en se basant
sur la volonté hypothétique des parties, en faisant œuvre de législateur.
2. Les conditions
Cependant, il existe 3 conditions cumulatives pour que le juge puisse faire œuvre de législateur.
En effet, le TF a précisé dans quelles circonstances une correction du contrat pouvait être admise et
si oui, comment. Ceci, pour les cas où il n’y ait rien ni dans la loi, ni dans le contrat ni dans la coutume.
Le TF a donc dégagé 3 conditions qui justifient l’intervention du juge en matière de correction du
contrat.
Cela pose problème car tout va dépendre de la façon dont les choses seront décrites. Par
conséquent, c’est le juge qui en fonction de ce qu’il estime être juste, va décider des conditions de
correction. En effet, le mot imprévisible est très flou et laisse au juge, un très grand pouvoir
d’appréciation.
En effet, c’est au juge de décider du caractère imprévisible des circonstances → le pouvoir du juge
est très grand.
Retenons que l’événement postérieur à la conclusion du contrat, ne doit pas provenir d’une faute de
la part de l’une des parties au contrat.
Les cas de correction du contrat sont rares. En effet, la correction d’un contrat étant très rarement
admise par les tribunaux. Cependant, les arrêts du TF ne sont pas représentatifs de l’ensemble des
affaires qui se posent. L’écrasante majorité des litiges contractuels, se résolvant à l’amiable.
3. La conséquence
Si ces 3 conditions sont cumulativement remplies, le juge devra établir une règle en fonction de la
volonté hypothétique des parties. A savoir, qu’auraient prévu des parties raisonnables et honnêtes si
elles avaient envisagé le fait que les circonstances, auraient pu être différentes.
En résumée si les 3 conditions sont cumulativement remplies, le juge devra se baser sur la volonté
hypothétique des parties. La correction d’un contrat est une forme particulière du complètement du
contrat.
Plutôt que de parler de correction du contrat, l’on peut aussi parler de clausula rebus sic stantibus
→ CLAUSE POUR AUTANT QUE LES CHOSES RESTENT CE QU’ELLES SONT !
Certains auteurs préfèrent dire qu’il existe dans tous les contrats, des clauses implicites. Lorsque l’on
prend un engagement, l’on s’y engage pour autant que les choses restent comme elles sont
(changement de circonstances). Si cela n’est pas le cas, dans ce cas, la
correction du contrat s’impose. L’idée est la même que celle précédemment développée.
→ Principe de la Clausula rebus sic stantibus, repris par certains auteurs de doctrine.
Droit des obligations
97
Traduit littéralement par «clause pour autant, que les choses restent ce qu’elles sont». L’idée reprise
par cet adage étant que dans tout contrat, les personnes s’engagent pour autant, que des
circonstances imprévisibles ne surviennent. Si les circonstances ne restent pas ce qu’elles sont, il est
alors justifié de corriger le contrat.
En d’autres termes, à des conditions exceptionnelles, on admet qu’une partie puisse refuser
d’exécuter strictement son obligation lorsque les circonstances ont fondamentalement changé
depuis la conclusion du contrat. Les contrats seraient donc conclus avec une clause implicite
(clausula) selon laquelle un engagement ne vaut qu’à condition que les circonstances restent en
l’état (rebus sic stantibus) !
ce cas un contrat de superficie pour 100 ans, avait été conclu entre le propriétaire du terrain et la
Migros et ce, pendant un siècle. Ce terrain au moment de la conclusion du terrain, appartenait à
une zone à bâtir (en zone constructible). Au moment de la conclusion du contrat, cela était
parfaitement possible. Cependant, avant la conclusion du contrat le terrain est devenu un contrat
réservé. La migros devait payer pendant 1 siècle de rémunération.
Le TF examine la question et évoque la théorie de la clausula rebus sic stantibus. Les TF applique les
règles générales sur la correction du contrat. Il regarde si les 3 conditions sont remplies. Le TF estime
que nous avons à faire à qqchose d’imprévisible. En l’espèce, les 3 conditions étaient remplies. Le TF
va donc corriger le contrat. Ceci, en se basant sur la volonté hypothétique des parties.
L’effet de représentation
L’effet de représentation est le fait que l’acte du représentant produisent directement ses effets en
la personne du représenté et le tiers. Le représentant lui, ne fait que négocier. Il n’est en principe pas
engagé.
Il faut examiner si la relation de représentation relève du droit privé ou du droit public. Si elle relève
du droit privé, ce sont les règles de droit privés qui vont s’appliquées (les règles du CO). En revanche,
si elle relève du droit public, dans ce cas, ce sont les règles de droit public qui vont s’appliquer. Il est
ensuite important de distinguer si nous sommes dans le cas d’une représentation volontaire (qui
repose sur un acte juridique) ou si nous sommes dans le cas d’une représentation légale (qui relève
directement ou indirectement de la loi).
Existence de représentation
La représentation relève-t’elle du droit public ou du droit privé ?
- Si elle relève du droit public, la représentation est soumise aux règles de droit public
- Si elle relève du droit privé, la représentation est soumise aux règles de droit privé
2. L’exception
A titre exceptionnel, la loi admet que le représentant n’a pas besoin de manifester, qu’il agit au nom
d’autrui. En effet, en vertu de l’art. 32 al. 2 CO, s’il était indifférent au tiers de
conclure avec le représenté ou le représentant, ou s’il devait deviner d’après les circonstances qu’il
existait un rapport de représentation, l’effet de représentation va se produire, indépendamment du
fait que le représentant omette de dire qu’il agit en tant que tel.
L’effet de représentation va donc déployer ses effets, pour autant que les autres conditions, soient
remplies. Souvent, pour des questions de solvabilité, les parties ne sont pas indifférentes.
L’indifférence est donc vrmt une exception.
En d’autres termes, quand le représentant : 1. ne s’est pas fait connaitre comme tel et que le tiers
était indifférent de traiter avec lui ou le représenté
2. ou que le tiers devait deviner selon les circonstances qu’il
existait un rapport de représentation
Le représenté est directement lié au tiers. L’effet de représentation n’est donc pas empêché !
3. La représentation ne peut être exercée dans le cadre des actes strictement personnels.
Dans ce cas-là, toute forme de représentation est exclue.
III. La procuration
A. La notion
La procuration est l’ensemble des pouvoirs octroyés par le représenté au représentant.
On utilise aussi parfois le terme «procuration», pour désigner le document dans lequel sont mentionnés
les pouvoirs qui sont octroyés.
Procuration = ensemble des pouvoirs ou document dans lequel ils sont mentionnés.
Le mot procuration est donc un mot avec deux acceptions différentes
1. Il désigne l’ensemble des pouvoirs de représentation du représentant.
2. Il désigne le document qui constate le transfert des pouvoirs.
L’octroi des pouvoirs de représentation est la mdv par laquelle le représenté habilite le représentant
à le représenter dans ses relations avec les tiers. Il s’agit d’un acte juridique unilatéral. Le représentant
n’as pas besoin de l’accepter.
2. La forme
L’octroi des pouvoirs de représentation n’est soumis à aucune condition de forme sauf si, une règle
spéciale prévoit le respect d’une forme, pour le type d’octroi des pouvoirs.
(Exemple : art. 493 al. 6 CO – le cautionnement)
Retenons également que ce n’est pas car le contrat lui-même est soumis au respect d’une forme
légale, que la procuration elle-même, doit être soumise à la même forme. Ainsi, sauf dispositions
contraires, l’octroi des pouvoirs n’est pas sujet au respect d’une forme spéciale, même lorsque l’acte
passé est formel.
En résumé
Il n’y a pas de forme particulière à respecter pour octroyer des pouvoirs de représentation.
L’octroi des pouvoirs de représentation, n’est pas soumis à une forme particulière.
Dans certains, cas, bien que très rare, il faut parfois soumettre la procuration au respect d’une forme
légale.
Il faut différencier les pouvoirs de représentation avec l’octroi des pouvoirs de représentation
(procuration). Il est possible d’avoir un contrat sans octroi de pouvoirs représentation. Les pouvoirs et
le contrat.
Droit des obligations
101
C’est la personne qui octroie les pouvoirs, qui en détermine l’étendue. Il faut interpréter la mdv de la
personne qui octroie des pouvoirs, pour en déterminer l’étendue → Application du principe de la
confiance
Il est fréquent pour un représentant, d’obtenir du représenté, l’autorisation de faire appel à un sous
représentant. Pouvoir de faire appel à un sous représentant qui lui-même, pourra directement
représenter le représenté !
C’est une pratique très fréquente, chez les avocats.
Droit des obligations
102
2. L’écoulement du temps
La procuration est limitée dans le temps.
à savoir s’il conclut avec le représenté ou le représentant, l’effet de représentation va quand même
se produire. La question qui s’est posée a donc été de savoir si l’entreprise Z était indifférente de
traiter avec l’un ou l’autre. Selon Z, l’art. 32 al. 2 CO, signifie qu’il devait être prêt à conclure le contrat
avec n’importe qui (indifférence totale). En effet, en droit suisse, il y a 3 versions linguistiques
officielles et il n’existe pas de hiérarchie entre ces versions. S’il y a divergence entre ces versions,
c’est le juge qui détermine le sens à leur donner. Or, dans cette affaire, les versions allemandes et
italiennes ne disaient pas la même chose que celle en français. - DE et IT (ça devait être égal à Z de
savoir avec qui il concluait, indifférence toute générale)
- FR (indifférence de conclure avec le représenté ou le représentant). Le TF a donc dû examiner quel
était le sens préférable, à donner. Selon le TF, le but de cette disposition (art. 32 al. 2 CO) est de
permettre un effet de représentation. Ceci, notamment dans les cas où le représentant aurait oublié
de manifester le fait qu’il représentait le représenté. Selon le TF, la version française étant à son sens
la plus précise, il a pris appui sur cette version et a précisé que l’indifférence de conclure s’étendait
au représentant et au représenté et non pas à n’importe qui. Etant donné, que les sociétés faisaient
partie du même groupe et que Z procédait régulièrement à des analyses, il était évident qu’il se
fichait de savoir si le contrat conclu l’était avec Handels AG ou avec X industrie SA. L’effet de
représentation s’est donc bien produit et Handels AG était donc partie au contrat.
Différence de texte entre la version française et allemande de l’art. 32 al. 2 CO
Equivalence entre les 3 versions officielles des textes de lois. Elles sont à rang égal, pas de hiérarchie
entre les deux !
D’après le TF il faut examiner les 3 versions est déterminer laquelle est la plus correcte. La version
française l’emporte. La notion d’indifférence doit être appréciée par le juge !
IV. La représentation sans pouvoirs
A. En général
3 possibilités :
1. Soit les pouvoirs n’ont jamais été octroyés
2. Soit les pouvoirs ont été retirés avant l’acte qui a été passé (l’acte commis sans représentation des
pouvoirs)
3. Soit les pouvoirs ne s’étendaient pas ou plus, à l’acte qui a été passé (l’acte commis sans
représentation des pouvoirs)
2. Les exceptions
2.1. La ratification
En vertu de l’art. 38 al. 1 CO, lorsqu’une personne contracte sans pouvoirs au nom d’un tiers, celui-ci
ne devient créancier ou débiteur que s’il ratifie le contrat. Ainsi, si le représenté ratifie cela signifie que
la situation le satisfait.
L’acte est en suspens, bien que le tiers soit lié. Certes, en vertu de l’art. 39 al. 1 CO, le tiers avec lequel
le pseudo-représentant a agi demeure lié jusqu’au moment où, le pseudo-représenté refuse
expressément ou tacitement de ratifier l’acte. C’est en effet au représenté, de ratifier ou non le
contrat.
La loi prévoit en vertu de l’art. 38 al. 2 CO, que le tiers est en droit d’exiger du représenté qu’il déclare
ratifier ou non le contrat, dans un certain délai. Si le représenté décide de ne pas ratifier le contrat, le
tiers cesse d’être lié. En revanche, selon les circonstances, il
peut exister une responsabilité précontractuelle. Art. 36 al. 2 ou 39 al. 1 CO
Droit des obligations
104
Cas où le pseudo-représenté n’avait pas octroyé de pouvoirs au représentant mais qui quand il
apprend que le pseudo-représentant a conclu un contrat, ratifie le contrat (art. 38 al. 1 CO)
Les pouvoirs ne s’étendaient pas (ou plus) à l’acte qui a été passé
Le pseudo-représenté présente au tiers une procuration qui va au-delà, des pouvoirs conférés.
L’étendue de ses pouvoirs sera déterminée par les termes de la communication qui a été faite au
tiers (art. 33 al. 3 CO) → L’effet de la procuration se produit
Les pouvoirs ont été retirés par le pseudo-représenté avant l’acte qui a été passé
Le pseudo-représenté n’a pas communiqué au tiers la révocation totale ou partielle des pouvoirs qu’il
a conféré au pseudo-représentant, alors qu’il lui en avait communiqué l’octroi. Le tiers ne pourra se
faire opposer la révocation totale ou partielle des pouvoirs octroyés, que s’il en a été informé (art. 34
al. 3 CO).
→ L’effet de représentation se produit, tant que le tiers n’a pas été informé de sa révocation.
RESUME
2 situations dans laquelle la représentation sans pouvoir peut se produire
1. La ratification
2. La protection du tiers de bonne foi.
3. Eventuellement, cas de l’art. 37 CO
1. La ratification
Art. 38 al. 1 CO
Lorsqu’une personne contracte sans pouvoirs au nom d’un tiers, celui-ci ne devient créancier ou
débiteur que s’il ratifie le contrat.
Si le pseudo-représenté ratifie le contrat passé en son nom par le pseudo-représentant, la
représentation produit ces effet. Une ratification signifiant que le pseudo-représenté est satisfait de la
situation.
L’acte demeure en suspens, bien que le tiers soit lié. En vertu de l’art. 39 al. 1 CO, le tiers avec lequel
le pseudo-représentant a agi demeure lié jusqu’au moment où, le pseudo-représenté refuse
expressément ou tacitement de ratifier l’acte. C’est en effet au représenté, de ratifier ou non le
contrat.
La loi prévoit en vertu de l’art. 38 al. 2 CC, que le tiers est en droit d’exiger du représenté qu’il déclare
ratifier ou non le contrat, dans un certain délai. Si le représenté décide de ne pas ratifier le contrat, le
tiers cesse d’être lié. En revanche, selon les circonstances, il
peut exister une responsabilité précontractuelle. Art. 36 al. 2 ou 39 al. 1 CO
La bonne foi
Art. 3 CC
Quand un tiers est-il de bonne foi ??
Pour faciliter l’application du régime juridique, l’art. 3 CC prévoit deux règles distinctes :
1. Art. 3 al. 1 CC
Pour que le tiers soit protégé, il faut qu’il soit de bonne foi. En droit, l’on part de l’idée que les
gens sont de bonne foi ce qui signifie que c’est à la partie adverse, de prouver que l’autre
est de mauvaise foi →Présomption de bonne foi.
Etre de bonne foi signifie au sens de l’art. 3 al. 1 CC
Absence du sentiment d’agir contrairement au droit malgré l’existence d’une irrégularité
juridique → La bonne foi est dite subjective !
2. Art. 3 al. 2 CC
Même si la personne est de bonne foi elle ne pourra se prévaloir de sa bonne foi si elle n’a pas
porté une attention suffisante, telles que les circonstances permettaient de l’exiger.
La présomption de bonne foi peut donc être attaquée de deux façons différentes
1. Mise en échec directe → prouver que la personne était de mauvaise foi. Mise en échec de l’art. 3
al. 1 CC
2. Mise en échec indirecte → impossibilité de se prévaloir de la bonne foi car l’attention qui devait
être portée au vues des circonstances n’a pas eu lieu.
Les deux façons peuvent être invoquées conjointement ! C’est généralement ce qui est fait, devant
les tribunaux !
L’art. 3 al. 1 CC, pose le principe de la présomption de la bonne foi → la bonne foi est présumée
Il appartient donc à celui qui prétend que le tiers connaissait la situation réelle, d’en apporter la
preuve.
→ Mise en échec de la présomption de la bonne foi
Il existe deux façons de prouver que le tiers n’était pas de bonne foi (tenir en échec la présomption
de bonne foi) :
Droit des obligations
106
La bonne foi
Art. 2 CC
Consacre la loyauté en affaire.
La bonne foi objective
Chacun doit se comporter de façon honnête,
loyale et respectueuse → Principe de la
confiance
Art. 3 al. 1 CC
L’art. 37 CO concerne l’extinction des pouvoirs. L’idée est que si le représentant ignore l’extinction
des pouvoirs (al. 1) et que le tiers n’en a pas connaissance non plus, l’effet de représentation se
produit encore. Cas assez rare en pratique.
représentant, ce dernier n’est pas juridiquement engagé avec le tiers (exceptions : art. 998 CO → lex
specialis)
Le principe : le pseudo-représentant est le tiers ne sont pas lié par un contrat
En principe, le pseudo-représentant n’est pas juridiquement engagé avec le tiers.
En effet, en vertu de l’art. 38 al. 1 CO, lorsqu’une personne contracte sans pouvoirs au nom d’un tiers,
celui-ci ne devient créancier ou débiteur que s’il ratifie le contrat. En revanche, lorsque le pseudo-
représentant en plus de ne jouir d’aucun pouvoir de représentation, ne manifeste pas agir au nom
d’autrui, il va lui-même être engagé
Si la ratification est refusée par le pseudo-représenté, le tiers peut à certaines conditions, demander
des dédommagements (art. 39 al. 1 CO). Ceux-ci résultant de l’invalidité du contrat. Pour autant
néanmoins, que le tiers n’ait pas connu ou du connaitre, l’absence de pouvoirs.
Réparation de l’intérêt négatif (dommages et intérêt négatifs).
On replace le tiers dans la même situation que s’il n’avait jamais conclu de contrat.
Attention : ATF 116 II 689
Cependant, l’art. 39 al. 2 CO précise qu’en cas de faute du représentant, le juge peut si l’équité
l’exige, le condamner à des dommages et intérêts plus considérables (replacer le lésé dans la
situation qui aurait été la sienne si le contrat avait valablement produit ses effets). Evidemment, ces
derniers sont généralement plus élevés.
Il faut pour cela, une faute du représentant. Ce qui généralement, est le cas.
La responsabilité prévue à l’art. 39 CO est un cas particulier de responsabilité précontractuelle.
Dans certaines hypothèses, la loi la prévoit (ce qui est le cas ici). L’art. 39 CO prévoit un cas de
responsabilité précontractuelle. Ce qui est intéressant est que tant l’al. 1 que l’al. 2 prévoient un
régime particulier.
La responsabilité précontractuelle suppose une faute à moins que la loi ne prévoit autre chose ou
qu’une disposition légale soit appliquée par analogie. En cas de responsabilité précontractuelle, la
victime peut demander des dommages et intérêts négatifs. Cependant, des dommages et intérêts
plus considérable peuvent être demandés !
L’art. 39 al. 1 CO → La faute n’est pas une condition (culpa in contrahendo sans culpa).
L’art. 39 al. 2 CO → La faute est une condition (culpa in contrahendo). Ce qui est inhabituel est que
le juge peut octroyer des dommages et intérêts plus considérable ce qui généralement n’est pas le
cas, dans le cas de la culpa in contrahendo !
Art. 39 al. 3 CO
On examinera à la fin, les règles sur l’enrichissement illégitime.
Versement sans cause
Il est également possible d’envisager une responsabilité extracontractuelle (art. 41 CO). Tout dépend
de la relation entre le pseudo représentant et le pseudo représenté.
L’art. 39 al. 1 in fine CO donne l’impression que si le tiers a connu ou aurait du connaitre l’absence
de pouvoirs, il n’a pas droit à des dommages-intérêts de la part du représentant sans pouvoirs. Le TF
examine la situation et constate que selon certains auteurs, si le tiers aurait dû connaitre l’absence
de pouvoirs, ce dernier n’a pas droit à dommages et intérêts. D’autres auteurs en revanche, estiment
que l’on ne peut s’en tenir à la lettre de l’art. 39 al. 1 in fine CO. En effet, dans l’hypothèse où le tiers
aurait dû connaître l’absence des pouvoirs de représentation, une partie de la doctrine estime que
cela est contraire au système de la responsabilité en droit suisse (système général suisse de
compensation du dommage). En effet, si le tiers commet un faute, la conséquence est que les
dommages et intérêts seront réduits (art. 44 CO) et non pas, point alloués.
→ Deux courants doctrinaires s’opposent. Le TF tranche en suivant l’opinion du second courant. Selon
le système, la faute du tiers ne constitue un motif d’exclusion que dans des cas exceptionnels.
Cela implique de ne pas considérer tout manque comme étant un motif d’exclusion de la
responsabilité. Le TF conseille donc de se référer à l’art. 44 CO plutôt qu’à l’art. 39 al. 1 in fine CO. Si
on prend en compte le système de responsabilité suisse, il est préférable en cas de faute, d’appliquer
l’art. 44 CO en réduisant pour cela, le montant des dommages et intérêts et non pas en l’excluant.
Le taux de réduction est apprécié par le juge, en fonction des circonstances.
Le texte de l’art. 39 al. 1 in fine CO est contraire au système général de responsabilité. Pour le TF, c’est
le système qui est le plus important. Réduction sauf faute grave
C. La représentation de la connaissance
Ici, l’idée est que selon le droit suisse, ce que le représentant sait ou doit savoir, est directement imputé
au représenté. En effet, un contrat peut se fonder sur un accord de fait ou un sur un accord de droit.
Droit des obligations
110
Dans le cas d’un accord de droit, pour voir s’il existe un accord, il faut se demander ce que le
représentant voulait et a compris vis-à-vis du tiers. Ainsi, ce que le représentant savait ou aurait dû
savoir, est directement imputé au représenté.
En d’autres termes, l’on se base sur ce que le représentant savait ou devait savoir et on impute cela
au représenté. C’est justement ce que l’on appelle, la représentation de la connaissance, en vertu
de laquelle ce que sait le représentant est imputé au représenté lorsque cela a une portée juridique
(application des règles sur l’erreur, art. 24 al. 1 ch. 4 CO, ou sur le dol, art. 28 CO).
Ainsi en cas d’erreur, l’on se base sur le représentant. L’on se base donc sur le représentant pour
savoir quelle est la relation juridique entre le représenté et le tiers.
Selon le système juridique suisse ce que le représentant sait ou doit savoir est directement imputé au
représenté
1. Si nous sommes dans une situation de représentation, l’on se fonde sur la personne du représentant
pour savoir si un contrat a été conclu. Pour voir s’il y a accord on se réfère à l’accord entre le
représentant et le tiers.
2. L’on se base également sur la personne du représentant pour savoir s’il existe un vice du
consentement
3. Lorsque l’on applique le principe de la confiance l’on se demande comment le représentant
pouvait ou devait interpréter la mdv du tiers.
→ On impute au représenté ce que devait ou pouvait savoir le représentant
E. Le messager
Quelle est la différence entre un représentant et un messager ?
▪ Le messager (art. 27 CO)
Le messager (intermédiaire) est une personne qui se contente de transmettre un message émanant
d’une autre personne (sorte de petit facteur). Elle ne manifeste en aucun cas, sa propre volonté !
▪ Le représentant
Le représentant est une personne qui manifeste sa propre volonté, au nom d’un tiers. En d’autres
termes, c’est le représentant, qui à un moment donné, va manifester sa volonté pour le compte d’un
représenté.
Une personne écrit une lettre dans laquelle, il propose de vendre sa voiture d’occasion, à un tiers.
Droit des obligations
111
▪ Messager
Ainsi, si une personne se contente de prendre la lettre et de la donner au tiers, il fait office de
messager
▪ Représentant
En revanche si ce messager avait été mandaté pour négocier le contrat, ce serait ici, un
représentant.
Casus de représentation
Souhaitant acquérir la nouvelle Peugeot auprès du garage de Thomas, Marc charge Rachel, de cet
achat. Rachel s’exécute mais omet de préciser qu’elle agit non pour elle, mais au nom de Marc.
Rachel prend alors possession de la voiture et Thomas lui envoie la facture. Rachel refuse de payer,
qu’en pensez- vous ?
Réponse
Il peut s’avérer utile, de faire un petit schéma (propre à chacun). Ici, il est question d’un problème
de représentation.
Les conditions de la représentation :
1. Le représentant a agi au nom du représenté
2. Le représentant jouit des pouvoirs de représentation
Les conditions accessoires :
1. Capacité de discernement du représentant (présumée, par principe)
2. Pas d’acte concernant des droits strictement personnels
Ici, les pouvoirs de représentation semblent avoir été octroyés à Rachel par Thomas et les conditions
accessoires semblent être remplies. Le problème ici, est que Rachel n’a pas précisé qu’elle agissait
au nom de Marc (art. 32 CO)
Il est cependant difficile, sur la base de la donnée de se prononcer. Dans ce cas-là, il est important
de traiter séparément les deux hypothèses, prévues à l’art. 32 al. 2CO
2 hypothèses se posent :
1. Thomas était indifférent de savoir si le contrat était conclu avec Marc ou Rachel (art. 32 al. 2 in fine
CO)
Dans ce cas, le contrat n’est pas passé avec Rachel mais avec Marc. Par conséquent, Rachel peut
refuser de payer.
Indifférence du tiers → le contrat est bien conclu entre Marc et Thomas.
Droit des obligations
112
RESUME
La représentation réunit 4 conditions (2 principales et 2 accessoires) :
1. Agir au nom du représenté
2. Le représentant a les pouvoirs de représentation
3. Capacité de discernement du représentant
4. Pas question d’actes strictement personnels
En l’espèce, Rachel a les pouvoirs de représentation (la première condition est remplie). Marc a
véritablement chargé Rachel de conclure un contrat de vente portant sur l’achat d’une voiture, en
son nom (la deuxième condition est remplie). Le problème ici, est que Rachel omet de préciser
qu’elle agit au nom de Marc.
En principe, la représentation ne se fait pas.
Cependant, on peut envisager que l’effet de représentations se produise s’il s’avère que Thomas
était indifférent de conclure avec Marc ou avec Rachel (art. 32 al.2 in fine du CO)
2 possibilités
1. Marc était indifférent de conclure avec Mac ou Rachel. Dans ce cas, le contrat est conclu avec
Marc et Rachel n’aura donc pas à payer.
2. Si pas d’indifférence de la part de Thomas, il n’y a pas d’effet de représentation. Dans un tel cas,
nous sommes dans le cadre d’un accord de droit. Un contrat de vente a bien été conclu entre
Rachel et Thomas.
Possibilité 2, situation 1
Thomas qui n’était pas indifférent, finit finalement par accepter un transfert de contrat de Rachel par
Marc.
Marc peut reprendre la place de Rachel, pour autant que Thomas soit d’accord !
Possibilité 2 situation 2
Thomas n’est pas d’accord avec le transfert du contrat ! Partant, Rachel sera liée par le contrat
conclu avec Thomas. En l’espèce, au moment des négociations, Rachel s’est mal exprimée et a
commis une erreur de déclaration au sens de l’art. 24 al. 1 ch. 1 CO. Rachel pourra donc se départir
du contrat en invoquant une erreur essentielle de déclaration. → Conséquences, art. 26 al. 1 CO.
Rachel devra donc des dommages et intérêts négatifs à Thomas. Toutefois, si l’équité l’exige, le juge
pourra octroyer des dommages intérêts plus considérables (art. 26 al. 2 CO).
Ce serait à Rachel, de prouver l’indifférence du garagiste
Cas de responsabilité précontractuelle
Partant, Marc n’est pas juridiquement lié avec Thomas de même qu’il ne l’est pas avec Rachel.
Thomas peut alors demander à Rachel de lui restituer la voiture (action en revendication).
En revanche, Thomas ne peut rien demander à Marc. Cependant, Thomas peut tout de même avoir
subi des dommages. C’est pourquoi, il pourra agi en responsabilité contre Rachel sur la base de l’art.
39 CO.
39 al. 1 CO : dommages et intérêts négatifs
39 al. 2 CO : dommages et intérêts positifs
Droit des obligations
114
Casus de représentation
Marc informe Thomas qu’il a engagé Rachel pour qu’elle achète en son nom, divers tableaux. Marc
a précisé à Rachel que sa compétence était limitée à l’achat de tableaux dont la valeur individuelle
ne dépassait pas les 3’5000.-. Rachel achète un tableau pour 4'000 francs. Précisant qu’elle agit au
nom de Marc, Rachel acquiert auprès de Marc un tableau pour le prix de 4000 francs.
Conditions de la représentation
1. Le représentant agit au nom du représenté
2. Octroi des pouvoirs de représentation
3. Capacité de discernement
4. Acte strictement personnels.
Problème des pouvoirs de représentation
Rachel est allée trop loin. Dans ce cas, le contrat n’est pas conclu car Rachel a agi sans les pouvoirs
de représentation, en les outrepassant. Il n’y a donc en principe, pas d’effet de représentation.
Cependant, Marc peut soit : 1. Ratifier le contrat
2. Cas de l’extinction des pouvoirs (art. 37 CO)
3. Protection du tiers de bonne foi qui suppose 3 choses : 1. Le tiers est de
bonne foi
2. Marc a informé Thomas
qu’il avait octroyé
des pouvoirs de
représentation à Rachel
3. Thomas s’est de bonne
foi, fié à cette
communication
En l’espèce, nous sommes dans le cadre de la protection du tiers de bonne foi (art. 33 al. 3 CO)
Attention : est-ce que Thomas devait faire preuve d’une attention particulière commandée par les
circonstances ?
Hypothèse 1
Si Thomas est de bonne foi et qu’on présume qu’il a fait preuve d’une attention suffisante,
l’effet de représentation va tout de même se produire : il y aura donc bien un contrat
conclu entre Marc et Thomas et Marc va finalement être lié par un contrat qu’il ne voulait
pas.
On doit alors de demander si Marc ne va pas recevoir des dommages et intérêts de Rachel
car elle a violé le contrat (elle a outre passer les pouvoirs qui lui était conférés).
Hypothèse 2
Si Thomas n’a pas fait preuve de l’attention commandée par les circonstances, alors il ne
peut pas se prévaloir de sa bonne foi.
→Mise en échec indirect de la bonne foi
S’il ne peut pas se prévaloir de sa bonne foi au sens l’art 3 al. 2 CO alors l’effet de
représentation ne va pas se produire : pas de contrat conclut entre Marc et Thomas.
Il n’y a pas non plus de contrat entre Rachel et Thomas car elle a dit qu’elle agissait au nom
d’une autre personne.
Conséquences :
Rachel devra rendre le tableau.
Marc ne devra pas indemniser Thomas car il n’est pas responsable.
Rachel risque de répondre de cela au sens de l’article 39 CO
Attention : article 39 al. 1 in fine CO
Même si on admet que Thomas aurait dû connaître l’absence de pouvoir, une
responsabilité de Rachel n’est pas exclue, contrairement à ce que dit le texte. On tient
compte des fautes respectives des parties pour fixer l’indemnité de chacun (plus la faute
est grande, plus la personne doit payer).
La protection d’un tiers de bonne foi – art. 33 al. 3 CO
La protection du tiers de bonne fois suppose deux conditions cumulatives :
Droit des obligations
115
4. L’acte par lequel le représentant agit au nom du représenté n’est pas un acte qui relève des droits
strictement personnels.
La représentation sans pouvoir de représentation (elle ne produit en principe pas ses effets)
1. Les pouvoirs n’ont jamais été octroyés
2. Les pouvoirs ne s’étendaient pas ou plus, à l’acte qui a été passé
3. Les pouvoirs ont été retirés avant l’acte qui a été passé
Cas dans lesquels la représentation produit ses effets bien qu’il n’y ait eu la base, aucun
pouvoir de représentation
1. Ratification
2. Protection des tiers de bonne foi
3. Art. 37 CO
II. La notion
Une personne bénéficie sans motif, d’une augmentation ou d’une non-augmentation de son
patrimoine et ce, aux dépends d’autrui. Il y a donc un débiteur et un créancier → L’enrichissement
illégitime est une cause d’obligation.
Ainsi, lorsque les conditions de l’enrichissement sont remplies, celui qui est appauvri a une créance
en répétition. L’enrichissement illégitime donne ainsi naissance à une obligation dont l’exécution
rétablit l’équilibre rompu par l’attribution. Pour l’exercer, le créancier (celui à qui l’on doit l’argent
dont a bénéficié sans motif) doit manifester de quelque manière, sa volonté d’exiger le
remboursement de l’enrichissement.
→ La volonté d’exiger le remboursement n’est soumise au respect d’aucune forme légale.
Droit des obligations
117
1. La notion
Une personne ayant bénéficié aux dépens d’un tiers d’un enrichissement qui ne repose sur aucune
cause valable, a une obligation de restitution envers ce tiers. Le code traite de l’enrichissement
illégitime aux articles 62 à 67 CO.
Art. 62 CO : Dans la version allemande l’appauvrissement est une condition mais pas dans la version
française. Le TF tend à considérer que l’appauvrissement n’est pas une condition ! Donc, si on
reprend notre exemple, le propriétaire a une créance en enrichissement illégitime ceci, bien qu’il n’y
ait pas eu d’appauvrissement.
Sommes-nous dans le cadre, d’un versement sans cause valable, d’une cause qui ne s’est pas
réalisée ou d’une cause qui a cessé d’exister ?
Cela dépend. En effet, cela dépend de savoir, qu’elle est la conséquence d’un vice du
consentement. Est-ce un contrat nul dès le départ ou est-ce un contrat
valable pouvant être annulé par la suite ?
Il faut suivre l’approche du TF (théorie de la nullité relative) → Lire l’arrêt Picasso
Ainsi, même si l’enrichi n’a commis aucune faute, il est tenu au remboursement de cette somme.
L’étendue de la restitution peut cependant être liée à la bonne foi du tiers.
La naissance de l’obligation suppose que l’enrichissement au dépend d’autrui ait lieu, sans cause
légitime.
3 situations : 1. Absence de cause valable (pas de cause dès le départ)
2. La cause ne s’est pas réalisée (je fais une prestation en vue d’une cause future qui au
final, ne se réalise pas. Une cause ne s’est pas réalisée)
3. La cause a cessé d’exister (je verse une somme d’argent et la cause du versement,
cesse d’exister).
Si une personne invoque une erreur essentielle, concrètement, cela dépend de la théorie que l‘on
va suivre. → Si théorie de la nullité relative : contrat nul dès le départ (absence
de cause valable)
→ Si théorie de l’annulabilité : contrat valable dès le départ mais pouvant être invalidé avec effectif
rétroactifs (cause qui a cessé d’exister)
Si l’on reçoit une somme d’argent par erreur, ce n’est pas de notre faute. La faute n’est donc pas
une condition. Cependant, le fait que l’on se soit enrichi soit de bonne ou soit de mauvaise foi peut
avoir un impact sur le montant versé
1. La notion
2. Les différents cas
C. Les motifs d’exclusion
1. En général
Situations dans lesquelles, il n’y a pas d’enrichissement illégitime !
Art. 63 al. 1 et 2 et 66 CO
1. L’exécution volontaire (art. 63 al. 1 CO)
Celui qui a payé volontairement ce qu’il ne devait pas ne peut le répéter (obtenir un remboursement)
s’il ne prouve qu’il a payé en croyant, par erreur, qu’il devait ce qu’il a payé.
→ On ne protège pas les comportements contradictoires (abus de droit)
Contrairement à ce que le texte suggère, cela ne concerne pas uniquement le paiement d’une
somme d’argent. En effet, toute prestation est visée par l’art. 63 al. 1 CO, qui fait allusion
à l’absence de cause valable. Cet article ne vise cependant, que les cas de prestation qui se sont
faites sur la base d’une cause qui n’existait pas. C’est de plus, à celui qui a effectué la prestation, de
prouver qu’il étant dans l’erreur (fardeau de la preuve). Ici, ce qui compte, est le fait d’être dans
l’erreur. Si celui qui effectue la prestation a des doutes, l’on admet qu’il n’est pas dans l’erreur.
Les doutes n’étant pas constitutifs d’une erreur. S’apprête aux prestations volontaires, paiement
volontaire.
2. L’exécution volontaire
Art. 63 al. 1 CO
Si une personne paie volontairement ce qu’elle ne devait pas, elle ne peut se prévaloir d’une
répétition. Ceci, à moins qu’elle ne puisse prouver qu’elle se trouvait dans l’erreur au moment du
paiement. Ce principe permet d’empêcher les comportements
contradictoires, constitutifs d’une forme d’abus de droit.
→ Cela ne concerne pas que l’argent mais également toute autre forme de prestation (toute
prestation confondue)
Droit des obligations
120
→ Cela concerne les cas de paiement ou d’exécution d’une prestation, sans cause valable (ce qu’il
ne devait pas). Les deux autres hypothèses de l’absence de cause légitime, ne sont pas
visées par l’art. 63 al. 1 CO
→ C’est à celui qui a payé ou exécuté la prestation de prouver qu’il était dans l’erreur, fardeau de
la preuve. L’erreur n’a pas besoin d’être essentielle ni excusable
→ Si celui qui effectue la prestation ou le paiement a des doutes, on admet le fait qu’il ne soit pas
dans l’erreur. Il ne sait pas s’il doit payer ou non mais le fais quand-même. Il a simplement pris un
risque, qu’il n’aurait pas du prendre.
→ Cela s’applique à celui qui a volontairement payé. L’art. 63 al. 1 CO, vise les prestations
volontaires !
L’idée est la suivante : la personne qui demande le remboursement d’une prestation qu’elle savait,
qui ne devait pas être due : eh bien, tant pis pour elle ! Tant pis si les gens sont assez bêtes pour
payer ce qu’ils ne doivent pas !
2. Les délimitations
2.1. Par rapport à l’action en revendication
L’action en revendication exclut l’action pour enrichissement illégitime.
Droit des obligations
121
L’action en revendication est l’action que le propriétaire d’une chose peut exercer, contre celui qui
possède sans droit, la dite chose.
(Exemple : un ami (possesseur sans droit) à qui on a prêté la chose ou un malfrat (possesseur sans
droit) qui nous l’a dérobé → pas de transfert de propriété. Le propriétaire de la chose, reste le
propriétaire.)
Celui qui peut exercer l’action en revendication, ne peut pas ester sur la base d’un enrichissement
illégitime.
▪ Le principe de causalité pour les transferts de propriétés (mobilières et immobilières)
Le processus de transfert de la propriété (droit sur une chose) comporte deux étapes :
1. Un titre d’acquisition
Contrat par lequel, l’on s’engage à transférer la propriété d’une chose. Contrat générateur
d’obligations, sa cause.
(Exemple : un contrat de vente ou un contrat de donation)
2. Une opération d’acquisition
(Exemple : le transfert du droit de possession. En d’autres termes, la remise de la chose)
Le principe de causalité implique le fait qu’un titre d’acquisition n’existe pas (pas conclu) ou ne soit
pas valable (nul) et que l’on ait quand même transféré la propriété d’une chose. En droit suisse, si le
titre d’acquisition n’est pas valable, l’opération d’acquisition ne va donc pas produire son effet (pas
de transfert de la propriété). Ainsi, si l’opération d’acquisition est effectuée sans cause valable (sans
titre d’acquisition), il n’y a pas de transfert de propriété.
Ainsi, si la propriété n’est pas passée, nous demeurons propriétaire de la chose, même si elle a été
remise à une autre personne. Si nous souhaitons obtenir la restitution de cette dite chose, il faudra
exercer, une action en revendication.
L’action pour enrichissement illégitime a une application, s’agissant des transferts d’argent.
▪ Argent transféré sans cause
Si l’argent transféré sans cause peut être individualisé, nous sommes dans le cadre d’une
action en revendication. En d’autres termes, si l’individualisation de pièces et/ou billets de
collection est possible, nous sommes tjrs propriétaire des pièces et billets de collection →
action en revendication
Si argent transféré par erreur sans pouvoir être individualisé (virement bancaire). Dans ce cas-
là, celui qui le reçoit, en devient propriétaire → Individualisation impossible.
Dans un tel cas, l’action en revendication n’est plus possible
RESUME
L’action en revendication (Art. 641 CC)
L’action en revendication est l’action que le propriétaire d’une chose peut exercer contre celui qui
possède sans droit, cette même chose.
ATTENTION
La propriété implique le droit que l’on a sur une chose
La possession implique la maîtrise de fait sur une chose
(Exemple : si nous sommes propriétaire d’une chose (un ordinateur) et que l’on se la fait dérober,
nous restons le propriétaire de cette chose (de l’ordinateur). Dans ce cas, il n’y a pas d’action pour
cause d’enrichissement illégitime)
Le principe de causalité
Le principe de causalité pour les transferts de propriété mobilière et immobilière.
Pour comprendre ce principe, il faut comprendre le mécanisme du transfert de la propriété.
Ce mécanisme nécessite deux éléments : 1. Un titre d’acquisition 2. Une opération d’acquisition
Si la propriété n’a pas été exercée, on peut donc exercer l’action en revendication.
• Le titre d’acquisition
Le titre d’acquisition est un contrat (par exemple : de vente), générateur d’obligation.
En effet, par ce contrat, le vendeur s’engage à transférer la propriété d’un bien à son acheteur.
Droit des obligations
122
• L’opération d’acquisition
L’opération d’acquisition est le transfert de la possession. En d’autres termes, c’est le transfert de la
maitrise de fait sur une chose (attention : pas de la propriété !). Concrètement, c’est la remise de la
chose (transfert de possession).
→ Titre d’acquisition + opération d’acquisition = transfert de propriété
B. L’étendue de la restitution
1. Le principe
Le débiteur doit entièrement restituer l’enrichissement dont il a bénéficié (enrichissement intégral).
L’enrichissement étant ce qu’il aurait normalement dû payer pour les prestations dont il a bénéficié.
(Exemple : l’économie dont il a bénéficié en ne payant pas le prix du bien, qu’il a utilisé)
2. L’exception
Droit des obligations
123
Art. 64 CO
Si l’enrichi ne savait pas et n’était pas censé savoir qu’il était tenu de restituer, il ne doit restituer que
le montant qu’il lui reste, au moment où, la répétition lui est demandée. Pour autant, qu’il ne l’ait pas
dépensé, de mauvaise foi.
En d’autres termes, si l’enrichi ne savait pas qu’il avait bénéficiée d’un enrichissement illégitime, il ne
rembourse que ce qui lui reste.
C. La prescription
Une créance pour enrichissement illégitime : Art. 67 CO,
Cet article prévoit deux délais de prescription :
→ Si l’un ou l’autre de ces délais est échu ou que les deux délais sont échus, la créance subsiste mais
elle est prescrite.
Cela signifie que l’autre partie peut soulever l’exception de prescription et s’opposer ainsi au
paiement. En revanche, si l’autre partie omet de soulever l’exception de prescription, alors le juge
laisse couler et il y aura remboursement.
La question peut se poser en cas de :
Cause qui n’existe pas (affaire Picasso)
Cause qui a cessé d’exister
(Exemple : je te paie si X gagne, quand est-ce que le droit au remboursement né ? →lorsqu’il est
établit que la cause ne se réalisera pas.)
3. L’article 67 alinéa 2 CO
Si l’enrichissement consiste en une créance contre la partie lésée, cette dernière peut se refuser de
payer. C’est un article qui n’a pas de portée en droit suisse. Ceci, car au moment
de la rédaction du CO, cette disposition a été copiée du droit en allemand.
En effet, en droit suisse, il est nécessaire d’avoir une cause, pour qu’il y ait une obligation. Or, cet
article fait référence aux cas où l’enrichissement illégitime est une créance, sans cause. Ce qui ne
peut exister en droit suisse. Car s’il y a une créance, il y a évidemment une cause (pas de créance
illégitime).
Certes, soit il y a une créance qui repose sur une cause et donc pas d’enrichissement illégitime, soit il
y a une créance qui ne repose sur aucune cause valable et dans ce cas, il ne peut y avoir
d’enrichissement illégitime (action en revendication)
Droit des obligations
124
Il n’a aucune portée en droit suisse. On ne peut jamais se retrouver dans l’hypothèse visée par l’art.
67 al. 2 CO. L’existence d’une obligation supposant une cause. Si nous avons affaire à une créance
valable, elle n’est pas sans cause et si la créance n’est pas valable, le créancier n’est tout simplement
pas enrichi.
Des que le contrat est valable, l’on ne peut pas agir pour enrichissement illégitime !
→ ATF_115 II 29
A conclu avec B et C, un contrat de vente (promesse de vente immobilière en la forme écrite). A
verse deux acomptes à B et C sur la base d’un contrat de vente immobilier en la forme écrite. Par la
suite, B et C dénoncent un vice de forme. A exige donc d’être remboursé par B et C. B et C refusent
et A décide d’ester en justice. B et C répondent que l’art. 63 CO. Le TF dit que si on appliquait à la
lettre cet arrêt, nous arriverions à un résultat choquant.
Le TF dit qu’il faut interpréter l’art. 63 du CO de manière particulière quand on a affaire à un contrat
synallagmatique. Quand une partie effectue des prestations alors que l’autre partie n’a pas exécuté
sa partie à elle, on créerait une inégalité entre les parties au sein d’un contrat synallagmatique. Dans
ce cas, là, on applique l’art. 63 CO, en laissant tomber la condition de l’erreur, pour autant que
l’autre partie n’ait pas exécuté sa prestation. Cas dans lequel on admet que la condition de l’erreur
n’existe pas. Ici, L’abus de droit est subsidiaire. Pas besoin de recourir à l’abus de droit.
Lorsqu’il s’agit d’un contrat synallagmatique, on applique l’art. 63 CO en laissant tomber la condition
de l’erreur ceci, pour autant que l’autre partie n’ait pas exécuté sa prestation !
Art. 109 CO → ON APPLIQUE PAS LES REGLES SUR L’ENRICHISSEMENT ILLEGITIME
totale ou partielle. Ce qui est également le cas pour la loi sur les cartels. Toutefois, Illicite ne veut pas
forcément dire nul, il faut voir ce qui est prévu. X estime que le contrat viole le contrat de la
concurrence et que par conséquent, il est nul. Il estime donc, ne rien avoir à payer. Situation visé par
l’art. 66 CO ?! Pendant longtemps, sa portée a été controversée (payer un tueur à gage). D’autres
disaient que tout ce qui a été payé sur une base illicite ou immoral est visé par cet article. En
revanche, selon le TF, l’art. 66 CO vise le cas d’un versement qui a été versé en vue d’atteindre un
but illicite et/ou immoral. Le TF, fait donc une interprétation restrictive de l’art. 66 CO. Nous assistons
ici, à un changement de jurisprudence.
Sur la base du contrat conclu entre ces parties, X recourt devant le TF en disant qu’il ne peut y avoir
de créance car adopter en violation des règles de la concurrence. Le contrat est nul et l’autre partie
ne peut avoir de créance contre moi. Le TF voit les choses différemment, pour savoir si un contrat est
nul, il faut revoir l’ensemble des règles juridiques suisse. Le TF dit qu’en cas de violation des règles sur
la concurrence déloyale, la conséquence est la nullité absolue du contrat. De toute façon même si
le contrat était nul, il faudrait rembourser la somme déjà payée. C’est là qu’arrive le fait que
l’entreprise a versé une somme d’argent, sur la base d’un contrat illicite.
L’art. 66 CO a une portée plus restreinte que cela ! ne concerne que la cas ou l’on paie qqun dans
le but qu’il effectue qqchose d’illicite ou d’immorale. Rémunérer le filou ! Inciter ou rémunérer un
acte illicite !
Le point central de l’Arrêt en question : que se passe-t’il en cas d’exercice du droit de révocation. Si
l’acquéreur à révoquer le contrat
Casus 1
Marie passe un contrat avec un tueur à gage au terme duquel, elle s’engage à lui payer 100'000
francs, s’il tue son époux. Le tueurs à gage tue l’époux, mais Marie refus de payer les 100'000 francs.
Le tueur à gage, a-t’il le droit d’exiger en justice le paiement des 100'000 francs ?
Réponse
→ Ici, nous ne sommes pas dans le cadre d’un enrichissement illégitime, le contrat est juste nul.
Le tueur n’aura donc pas le droit, d’exiger le paiement des 100'000 francs.
Casus 2
Marie passe un contrat avec un tueur à gage au terme duquel, elle s’engage à lui payer 100'000
francs s’il tue son époux. Marie paie la somme mais le tueur à gage refuse de tuer le mari. Marie a-t-
elle le droit d’exiger en justice la restitution des 100’00 francs ?
Réponse
Ici, le contrat est nul car son objet est illicite et immoral. Néanmoins, nous sommes dans le cadre d’un
enrichissement illégitime :
Un enrichissement illégitime peut exister en revanche, il est possible que son remboursement ne
puisse avoir lieu. Il y a enrichissement illégitime mais est-ce que les conditions pour son
remboursement sont remplies ???
Droit des obligations
126
Les conditions cumulatives de l’action pour enrichissement illégitime → si elles sont toutes remplies =
enrichissement illégitime
1. Un enrichissement au dépend d’autrui → art. 62 al.1 CO
On se demande s’il y a eu un enrichissement, en tenant compte du fait, que l’appauvrissement n’est
pas une condition)
Oui, c’est ici le cas. En effet, Marie a payé mais le tueur refuse d’exécuter sa prestation, OUI
2. Une absence de cause légitime → art. 62 al. 1 et 2 CO
On se demande si le contrat est conclu, et si oui, s’il est valable
ICI, le contrat est conclu mais il est nul, il y a donc une absence de de cause légitime, OUI
3. Pas de motif d’exclusion : 1. L’exécution volontaire → art. 63 al. 1 CO
On se demande si la personne paie volontairement ou non. Si elle le fait
volontairement, elle devra prouver qu’elle était dans l’erreur (sauf contrat
synallagmatique nul). Les prestations peuvent être pécuniaires ou non
pécuniaires. Si une personne paie volontairement ce qu’elle ne devait pas,
elle ne peut demander un remboursement. A moins, qu’elle ne prouve
qu’elle était dans l’erreur, lorsqu’elle a payé (éviter l’abus de droit). Ici, nous
ne sommes pas dans le cadre d’une exécution volontaire, car Marie n’a pas
volontairement payé ce qu’elle ne devait pas (elle n’a pas payé en sachant,
qu’il y avait des chances, que le tueur n’exécute pas son obligation) NON
2. L’exécution d’une obligation imparfaite → art. 63 al. 2 CO, à interpréter de
manière extensive
Dans les obligations imparfaites il y a :
- Les obligations naturelles
On ne peut être remboursé, par une action en justice. Exemple : dette de jeu
Ici, on se contente de savoir si c’est une dette de jeu on non. Nous ne
sommes pas allés plus loin, dans les obligations naturelles. Dans ce cas, ça ne
l’est pas, NON
- Le devoir moral
On donne de l’argent sans pouvoir légalement le réclamer. Exemple : ses
parents âgés.
Nous ne sommes pas non plus allés plus loin, dans le devoir moral. Dans ce
cas, ce n’est pas un devoir moral, NON
- Obligation sujette à exception
On invoque l’exception de prescription, en fonction des délais, dans le casus.
Dette prescrite ou non.
3. Exécution en vue d’atteindre un but illicite ou immoral → art. 66 C0
Ici, c’est clairement le cas, OUI
→ Si pas d’exécution volontaire, pas d’exécution d’une obligation imparfaite et pas d’exécution en
vue d’atteindre un but illicite ou immorale, il n’y a pas de motifs d’exclusion
Pour qu’il y ait enrichissement illégitime :
OUI à l’enrichissement au dépend d’autrui
OUI à une absence de cause légitime
NON à un motif d’exclusion
→ non à l’exécution volontaire – non aux obligation imparfaites
et non à l’exécution en vue d’atteindre un but illicite ou immoral
Ici, il y a bel et bien un enrichissement illégitime mais étant donné que les conditions ne sont pas
toutes remplies (exécution un vue d’atteindre un but illicite ou immoral), Marie ne pourra pas être
remboursé
Casus 3
Droit des obligations
127
Edouard loue une place de parc, sur laquelle il n’a aucun droit. Alphonse, le propriétaire de la place
de parc qui n’a donné aucun droit à Edouard, nous demande, quels sont ses droits et s’il peut obtenir
l’argent qu’Edouard a obtenu grâce à la location de la place de parc ?
Réponse
1. Un enrichissement au dépend d’autrui
L’appauvrissement n’est pas une condition. Il ne suppose donc pas un appauvrissement d’autrui.
C’est le cas ici, OUI
2. Absence de cause légitime
Pas de cause légitime dans le sens ou, le propriétaire ne l’y a pas autorisé. C’est le cas ici, OUI
3. Pas de motif d’exclusion : 1. L’exécution volontaire
Ce n’est pas le cas ici, NON
2. L’exécution d’une obligation imparfaite
Ce n’est pas le cas ici, NON
3. Exécution en vue d’atteindre un but illicite
Ce n’est pas le cas ici, NON
Nous sommes donc en présence, d’un enrichissement illégitime.
Casus 4
Il y a une semaine, Alphonse a proposé par téléphone à Edouard de lui acheter pour 1’000 francs un
livre sur les voyages. Edouard a dit à Alphonse qu’il lui répondrait ultérieurement. 3 jours après,
Alphonse verse les 1’000 francs sur le compte d’Edouard, puis passe chez Edouard pour prendre
possession du livre mais, ce dernier refuse de lui donner le livre. Est-ce qu’un contrat a été conclu ?
Réponse
Alphonse à fait une offre mais Edouard ne l’a pas accepté et lui a dit, qu’il répondrait plus tard. Nous
ne sommes pas dans le cas, de l’art. 6. CO. Aucun contrat n’a dont été conclu. Alphonse ne peut
donc pas obtenir le livre.
Quid des 1000 francs ?! Il faut examiner les conditions de l’enrichissement illégitime.
1. Un enrichissement au dépend d’autrui
L’appauvrissement n’est pas une condition. Il ne suppose donc pas un appauvrissement d’autrui.
Dans ce cas, Edgard s’est enrichi. L’individualisation des pièces et billets n’étant pas possible
(Alphonse serait demeuré le propriétaire), Edgard est donc propriétaire de cet argent, il y a donc
enrichissement illégitime, OUI
2. Absence de cause légitime
Ici, il n’y pas de contrat, il n’y a donc pas de cause, OUI
3. Pas de motif d’exclusion : 1. L’exécution volontaire
Alphonse doit prouver qu’il a payé par erreur. Il n’est pas nécessaire que ce
soit une erreur essentielle ou excusable. Ce n’est pas le cas ici, NON
2. L’exécution d’une obligation imparfaite
Ce n’est pas le cas ici, NON
3. Exécution en vue d’atteindre un but illicite
Ce n’est pas le cas ici, NON
Ici, nous n’avons pas à affaire à un paiement sur la base d’un contrat synallagmatique nul. Nous ne
sommes pas dans ce cas-là, car ici, aucun contrat n’a été conclu → Pas d’application de la
jurisprudence du TF.
Si les conditions sont remplies, l’enrichissement illégitime pourra être invoqué, pour autant, que l’on
ne soulève pas l’exception de prescription. Ici, c’est le cas, nous sommes dans le cadre d’un
enrichissement illégitime.
Casus 5
Le 12 avril 2010, Amélie et Viktor ont conclu oralement un contrat de vente portant sur la villa de
Viktor. Le Prix convenu était de 700'000 francs et Amélie a versé un acompte de 100’000 francs. Le
lendemain, Viktor lui informe qu’il n’est pas tenu de lui transférer la villa, car le contrat est nul pour
vice de forme. De plus, il n’est pas disposé à lui rembourser les 10'000 francs. Un contrat de vente a
Droit des obligations
128
donc été conclu, mais il est pour vice de forme (forme authentique). Est-ce que Amélie à une
créance pour enrichissement illégitime conte Viktor ?
Réponse
1. Un enrichissement au dépend d’autrui
L’appauvrissement n’est pas une condition. Il ne suppose donc pas un appauvrissement d’autrui.
Viktor ayant obtenu 100’000 francs, c’est ici le cas, OUI
2. Absence de cause légitime
Même s’il y a un contrat, ce dernier est nul. Il y a donc une absence de cause légitime, OUI
3. Pas de motif d’exclusion : 1. L’exécution volontaire
Amélie a payé ces 100'000 francs sur la base d’un contrat synallagmatique
nul pour vice de forme. De ce fait, nous sommes dans le champ
d’application du TF. Dans ce cas, la condition de l’erreur, n’a pas lieu d’être.
Nous n’avons pas besoin de nous demander, si cela a été fait dans l’erreur
ou non. Peu importe, qu’elle soit dans l’erreur ou pas.
Ici, l’exécution n’est donc pas volontaire, NON
2. L’exécution d’une obligation imparfaite
Ce n’est pas le cas ici, NON
3. Exécution en vue d’atteindre un but illicite
On ne peut retenir que c’est illicite ou contraire aux mœurs, sur la base de
cette donnée. Toutefois, l’on pourrait se poser la question
Amélie a donc bien, une créance en remboursement. Reste à savoir, si la créance est prescrite. Dans
ce cas, il faut se référer à l’art. 67 CO. Ici, il n’y pas de prescription. L’autre partie ne pourrait donc
pas la lever. Nous sommes bel et bien, dans le cas d’un enrichissement illégitime.
Arrêt 9.4 dans le recueil
Vente soumise à une condition suspensive (chapitre de 2ème).
Le contrat est conclu mais ne prendre effet que si la condition (évènement futur et incertain qui
pourrait survenir comme pas) survient. Quand des paiements sont effectués sur la base d’une
condition et que la condition ne survient le paiement peut être récupéré sur la base de
l’enrichissement illégitime (cause qui ne s’est pas réalisée). Application des règles sur l’enrichissement
illégitime. Le TF détermine que la personne peut récupérer les paiements payés sur la base de
l’enrichissement illégitime. Art. 67 al. 1 CO avec les deux délais de prescription consignés à cet article
(relatif : 1 année et absolu : 10 ans). Le droit de révocation → application de l’enrichissement
illégitime de même que pour les vices du consentement (art. 67 CO). SI on a affaire à une cause qui
ne s’est pas réalisée (condition suspensive). Quand est-ce que le droit nait ? Au moment
où il est établi que la condition ne surviendra pas !
PREMIER CAS
Marie passe un contrat avec un tueur à gage au terme duquel elle s’engage à lui payer 100'000
francs s’il tue son époux. Il le fait mais marie refuse de payer.
Contrat nul car illicite et contraire aux mœurs (ART. 19 ET 20 co). Dans la mesure ou le contrat est nul,
il ne produira pas d’effets. Pas d’obligation de Marie de payer les 100'000 francs. Si le tueur à gage
décide à aller en justice, le juge dirait que le contrat est nul donc pas de raison pour que Marie paie
les 100'000 francs.
Variante : Marie passe un contrat avec le tueur à gage et paie les 100'000 francs mais le tueur à
gage refuse de tuer le mari.
Problème d’enrichissement illégitime. Le contrat est nul car illicite et contraires aux mœurs. Paiement
de Marie sur la base d’un contrat nul. Peut-elle récupérer son argent ?
Il faut examiner si les conditions de l’existence d’une créance pour enrichissement illégitime sont
remplies.
1. enrichissement aux dépens d’autrui.
Droit des obligations
129
Depuis qques mois, Edouard loue une place de parc, sur laquelle il n’a aucun droit. Il est établi que
le propriétaire n’aurait pas donnée en location celle-ci, car il pensait qu’il l’avait déjà donnée en
location à une autre personne. Alphonse découvre ce qui s’est passé et se demande s’il peut agir
contre Edouard afin de récupérer ce que ce dernier a gagné ?
Les conditions de l’enrichissement illégitime !
1. un enrichissement aux dépens d’autrui.
A-t’on un enrichissement aux dépens d’autrui ? Alphonse ne savait pas qu’il avait donnée en
location, sa place de parc il ne l’aurait donc pas donnée en location. Est-ce que l’appauvrissement
d’Alphonse est une condition de l’action en enrichissement illégitime. L’APPAUVRISSEMENT N’EST selon
le TF, pas une condition de la créance pour enrichissement illégitime. Le TF s’est appuyé sur le texte
français.
Partant, l’on a bien affaire à un enrichissement aux dépens d’autrui même si Alphonse ne s’est pas
appauvri.
2. Absence de cause légitime.
Edouard n’avait pas le droit de donner en location une place qui appartient à qqun d’autre. Cette
condition est remplie. En l’espèce, il y a une absence de cause légitime.
3. Motif d’exclusion ?
Il y en a 3 : 1. L’exécution volontaire (Art. 63 al. 1 CO). 2. Exécution d’une obligation imparfaite (Art.
63 al. 2 CO). 3. Exécution en vue d’atteindre un but illicite ou immorale (art. 66 CO).
En l’espèce, il n’existe aucun motif d’exclusion. Les délais de prescription n’ont pas d’impact sur la
créance comme telle mais l’effet de la prescription permet de soulever l’exception de prescription
avec succès. La créance prescrite existe toujours (art. 67 CO).
Il y a une semaine, Alphonse propose par téléphone à E de lui acheter pour 1'000 francs un livre et E
lui a dit qu’il répondrait ultérieurement. E paie les 1'000 francs à A par virement bancaire et décide
d’aller chez A pour récupérer le livre. A s’y oppose et répond qu’il n’est pas disposé à le lui donner.
A et E ont négocié la conclusion d’un contrat. A a fait une offre par téléphone à E. E lui a dit qu’il lui
répondrait ultérieurement, il n’a donc pas accepté. Ici, le silence ne vaut pas acceptation (art. 6
CO). En l’espèce, aucun contrat n’a été conclu entre les parties. E ne peut donc pas demander qu’A
lui transfère la propriété du livre. En revanche, E a versé 1'000 francs pensant que le contrat avait été
conclu. Pourrait-il obtenir la condamnation d’A a lui rembourser son argent. Cas de créance pour
enrichissement illégitime
Les conditions sont-elles remplies ?
Droit des obligations
130
3. Motif d’exclusion ?
Il y en a 3 : 1. L’exécution volontaire (Art. 63 al. 1 CO). 2. Exécution d’une obligation imparfaite (Art.
63 al. 2 CO). 3. Exécution en vue d’atteindre un but illicite ou immorale (art. 66 CO).
En l’espèce, celui qui paie alors qu’il sait qu’il ne devait pas le faire, tanpi pour lui, s’il est assez bête
pour le faire. ICI, il a payé volontairement les 100'000 francs mais sur la base d’un contrat qui n’existe
pas. E devra donc prouver qu’il a effectivement payé car il était dans l’erreur. Erreur, qui n’a pas
besoin d’être essentielle ni même excusable. Nous ne sommes pas dans le cadre du paiement dans
le cadre d’un contrat synallagmatique nul ! Si c’est le cas et qu’une partie a versé son argent et
l’autre n’a rien fait (pas exécuter sa prestation), le TF estime qu’il faut laisser tomber la condition de
l’erreur prévue par l’art. 63 CO. ICI, nous ne sommes pas dans un tel cas (pas de contrat
synallagmatique car pas de contrat synallagmatique du tout). Si E arrive à prouver qu’il est dans
l’erreur, pas de motif d’exclusion
Les autres conditions ne sont pas remplies, partant, il n’existe pas de motif d’exclusion ?
Délai de prescription (Art. 67 CO)
Pas de dates, donc impossibilité de se prononcer sur ce point.
Cas no 10, de l’examen en blanc
Le 12 avril 2010 A et V conclu un contrat portant sur la vente d’une villa.
Situation juridique ?
Le contrat de vente a bien été conclu. Cependant, il est nul pour vice de forme car il n’a pas été fait
en la forme authentique. Conclu mais nul car pas fait en la forme authentique. Vu qu’un seul
acompte a été payé, l’invocation du vice de forme ne serait pas ici considérée, comme étant un
abus de droit. En revanche, s’il avait été dans une très large mesure exécutée, on peut admettre
l’existence d’un abus de droit manifeste. Donc, V peut se prévaloir du vice de forme, pour ne pas
transférer la propriéte de sa villa. Le problème est qu’A a déjà versé un acompte. Peut-elle obtenir la
condamnation de V à lui rembourser son argent sur la base de l’encrihissement illégitime.
1. un enrichissement aux dépens d’autrui.
A-t-on un enrichissement aux dépens d’autrui ? Oui, enrichissement de V aux dépens d’A.
2. Absence de cause légitime.
Oui. Paiement sur la base d’un contrat nul.
3. Motif d’exclusion ?
Il y en a 3 : 1. L’exécution volontaire (Art. 63 al. 1 CO). 2. Exécution d’une obligation imparfaite (Art.
63 al. 2 CO). 3. Exécution en vue d’atteindre un but illicite ou immorale (art. 66 CO).
A a payé volontairement, sans erreur l’acompte de 10'000 francs (art. 63 al. 1 CO fait-il obstacle à
l’enrichissement illégitime ?). Attention : le TF dit que si l’on tient au texte de l’art. 63 al. 1 CO, A ne
pourrait obtenir le remboursement que si elle était dans l’erreur. Mais peu importe car situation dans
laquelle un versement est fait sur la base d’un contrat synallagmatique nul pour vice de forme. Si on
admettait l’application de l’art. 63 al. 1 CO, on créerait un déséquilibre. Le tf dit que dans ce type
de condition, et qu’une partie a déjà effectué sa prestation alors que l’autre non, la condition de
l’erreur consacrée par l’art. 63 al. 1 CO, tombe ! Le TF a reconnu que nous n’étions pas dans un cas,
ou il fallait prouver l’erreur. ICI, un contrat est effectivement conclu mais il est nul pour vice de forme.
Dans le précédent casus, il n’existait tout simplement pas de contrat (contrat inexistant).
En l’espèce, il n’existe pas d’autre motif d’exclusion. L’art. 66 CO est à appliquer de manière très
restrictive (tueur à gage, versement de pots de vins…etc.). Il est rarement reconnu comme étant un
motif d’exclusion (cas vrmt excessif).
En l’espèce, les conditions sont remplies mais, est-ce que les délais de l’art. 67 CO sont remplies ?
Droit des obligations
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Relatif : 1 année
Absolu : 10 ans
Tous se passant dans un labs de temps de deux jours, évidemment aucun de ces deux délais n’est
dépassé !
Si le délai (les deux ou un des deux, était échu), v pourrait soulever avec succès l’exception de
prescription et s’opposer ainsi, au paiement !
Le contrat synallagmatique
Rapport d’échange entre les parties.
Nullité d’un contrat synallagmatique pour vice de forme afin de rétablir l’équilibre, on laisse tomber
la condition de l’erreur. Ce qui n’est pas le cas, si un contrat est conclu. En effet, pk rétablir un
équilibre au sein d’un contrat, qui n’existe pas ? Cela, serait ridicule !