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FICHES

DE

DROIT

ADMINISTRATIF
Présentation du droit administratif

Le droit administratif est prétorien, c'est à dire un domaine du droit composé par la jurisprudence.
Les solutions juridiques ne sont pas dégagées par une règle législative ou règlementaire préexistante.
• CE, 17 février 1950, Dame Lamotte
 Portée : toute décision administrative peut faire l’objet d’un REP.

Mais par l’application d’un juge d’une norme qu’il a dégagé lui-même. Elle manifeste le pouvoir
créateur de la jurisprudence. Cela permet de déclarer que le droit administratif est autonome. Il n’est
pas réglé sur les autres droits, ils les influencent :
• TC, 8 février 1873, Blanco
 Portée : simplifier les règles du champ d’app du droit administratif.

Le droit administratif serait peu de choses sans la justice administrative (conseil d’Etat, cours
administrative d’appel, tribunaux administratif).
L’émancipation du droit administratif se fait dès la Révolution Française avec la loi d’organisation
judiciaire du 16 et 24 août 1790, puis du 16 fructidor de l’an III, 1872. Encore aujourd'hui il essai
d’étendre le pouvoir de sa juridiction, ce qui a tendance à opposer les privatistes et les publicistes, et
embrouiller le justiciable.
Le droit pénal est du droit public car on contraint quelqu’un à exécuter quelque chose.

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Le principe de légalité

I. Le bloc constitutionnel

Tout acte administratif est prit en fonction d’un texte supérieur « locus regitactum », c'est à dire un
acte juridique soumis aux conditions de forme édictées par la législation en vigueur dans le pays où il
a été créé/conclu. Ou encore « legem patere quam fecist » : respecte la loi que tu as faite.

Le principe de la hiérarchie des normes :


- Bloc de constitutionnalité : la Constitution, le préambule de 1946, la charte de
l’environnement, la DDHC, les PFRLR, les décisions du cc.
- Bloc de conventionalité : droit communautaire, traités internationaux.
- Bloc de légalité : lois organiques, lois ordinaires, ordonnances.
- Bloc règlementaire : décrets, arrêtés.
 Au nom du principe de légalité, tout acte, loi ou traité international se doit de respecter le bloc de
constitutionnalité. Ainsi, le conseil constitutionnel dans des décisions qu’il a rendu met en avant des
principes contenus dans le préambule de 1958. Mais la décision qui émerge de toutes les autres est la
liberté d’association du 16 juillet 1971. Dans cette décision, le cc explique que les droits et devoirs
contenus dans la Constitution, son préambule de 1946 et le reste du bloc de constitutionnalité ne
s’imposent pas seulement au législateur mais au contraire, ces droits et devoirs veulent dire que le
législateur est le seul compétent pour intervenir et qu’il a le devoir d’assurer l’exécution de ces droits
et libertés constitutionnels. Il est garant de la protection des libertés individuelles.
 Concernant le principe de liberté, le conseil constitutionnel a prit des décisions :
- La liberté d’aller et venir, cc, 12 juillet 1979 – Pont à péage.
- La liberté du commerce et de l’industrie, cc, 30 octobre 1981 – du monopole de la
radiodiffusion
- La liberté d’entreprendre, cc, 16 janvier 1982 – lois de nationalisation
 S’agissant du principe d’égalité, le principe de légalité ne s’oppose ni à e que le législateur règle de
façon différente des situations différentes, ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêts
général. Pourvu que dans un des cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct
avec l’objet de la loi qu’il établit.
- Décision du 27 décembre 1973 – taxation d’office
- Décision du 17 janvier 1979 – Conseil de prud’hommes

II. Les normes internationales

Les Principes Fondamentaux Reconnus par les Lois de la République (PFRLR) sont antérieurs à la
Constitution de 1958 et ne visaient qu’à donner une valeur constitutionnelle à la liberté d’association
et d’enseignement.
- CE, 11 juillet 1956, annamites
- CE, 24 juillet 1958, association des anciens combattants d’Oran  liberté constitutionnelle
- CE, 3 juillet 1996, Koné  nouveaux principes fondamentaux, le CE en l’espèce s’est trouvé
en mesure d’interpréter conformément aux exigences des PFRLR les dispositions d’une
convention internationale relative à l’extradition.
Par la même occasion, les juristes ont reçu un commencement de réponse positive à la question de la
prévalence hiérarchique des normes constitutionnelles sur les traités internationaux qui a été
confirmé par :
- CE ass, 30 octobre 1998, Sarran et Levacher
Et réaffirmé par le conseil constitutionnel dans :
- CE ass, 2 juin 2000, Fraisse

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Tout comme la loi, les traités internationaux sont sources de légalité internationale (droit de l’Union
Européenne + droit européen). Ainsi, tout requérant est recevable à invoquer leur violation par un
acte administratif au même titre que la violation de la loi.
- CE ass, 30 mai 1952, Dame Kirkwood
- CE, 20 octobre 1989, Nicolo

Le juge administratif doit exercer un contrôle des modalités d’insertion du traité dans l’ordre
juridique interne. Dans un 1er temps, c’est un contrôle restreint puis élargi avec un arrêt :
- CE ass, 18 décembre 1998 – SARL du parc à activités de Blotzheim
Le contrôle est ensuite étendu au respect par l’exécutif des dispositions constitutionnelles qui exigent
que pour certains traités internationaux, tels ceux qui modifient les dispositions législatives, la
ratification soit autorisée par le parlement. Mais à aucun moment on ne contrôle la constitutionnalité
du traité.
- CE, 8 juillet 2002, Commune de Porta
- CE, 29 juin 1990, GISTI  le CE a estimé que le juge administratif avait en principe
compétence pour interpréter lui-même un traité sans être astreint à un renvoi préjudiciel au
ministère des affaires étrangères alors que précédemment dans la jurisprudence antérieure,
cette étape était nécessaire.
- CE, 3 juillet 1931, Karl toto samé

III. Les directives communautaires

Les directives communautaires font partie des actes dérivés qui sont des actes accomplis par
l’institution créé par voie de traité et investies par ces derniers du pouvoir de prendre des mesures
applicables dans tous les états membres.
Les dispositions des traités internationaux ou plus précisément les stipulations conventionnelles ne
sont applicables dans l’ordre juridique interne français que si le traité international a été par l’article
55 de la Constitution régulièrement ratifié et approuvé, et publié. Le principe découle de l’article 53
de la Constitution. La ratification du traité se fait par décret du Président de la République et les
accords sont approuvés par une notoriété telle qu’un ministre. L’exception : la ratification ou
l’approbation d’un traité international par le parlement ou par une loi. Dans le cas d’un traité de paix
et/ou de commerce, les traités ou accords relatifs à l’ordre institutionnel sont ceux engageant les
finances de l’Etat et ceux qui emportent modification du territoire français.
Au niveau du juge administratif, ce dernier devra, si une convention internationale est invoquée
devant lui, vérifier que :
 L’acte international est qualifiable de TI ou accord international
 Le TI est régulièrement ratifié ou approuvé
 Le TI est entré en vigueur dans l’ordre juridique interne (régularité de la publication)
 Matière à interpréter : dans ce cas, si le TI ne peut être qualifié d’acte clair, le juge devra
interpréter si c’est du droit international général sinon il devra surseoir à statuer et à renvoyer
à plus compétent (ex : Union Européenne  CJUE)
 Le TI est doté de l’effet direct, ce n’est pas le cas quand il est suffisamment imprécis.
CE ass, 8 juin 1979, Confédération générale des planteurs de betterave  concerne un article
du traité de Rome qui défini les principes à observer dans la détermination d‘une PAC
(Politique Agricole Commune).

Il existe 2 types d’actes possibles en droit de l’Union Européenne : la commission et le conseil des
ministres de l’Union Européenne. En général, le conseil prend des décisions sur proposition de la
commission : règlements, directives, recommandation, décisions individuelles et avis. Le droit de
l’Union Européenne connaît une inflation impressionnante du fait de la commission européenne.

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Même avec la réaffirmation du traité de Maastricht d’un plus grand respect de subsidiarité (fin 1992 :
22500 règlements, 1675 directives applicables). 54% des règles émanent de la commission
européenne contre 46%.
En 2012, 80% de la législation économique fiscale et sociale serait d’origine européenne. Le droit de
la concurrence et le droit de la consommation sont du droit européen (et même une partie du cc).
Les règlements sont obligatoires dans tous leurs éléments et directement applicables selon le
principe de l’effet direct dans les états, sans aucune intervention de leur part. Il suffit de les publier
dans le Journal Officiel de l’Union Européenne (le JOUE). Les règlements sont invocables directement
et à l’appui d’un REP dirigé contre les actes administratifs qui seraient contraires.
Les directives n’obligent l’Etat que dans les résultats à atteindre. Elle définit les objectifs, et les états
doivent les réaliser en transposition en droit interne dans les délais impartis. Si la directive n’est pas
justifiée, l’état ne peut pas s’en prévaloir pour justifier une MOI. Si les directives lient les états
membres quant aux résultats à atteindre et si pour atteindre les résultats les autorités nationales sont
tenues d’adapter la législation et la réglementation des états membres aux directives qui leur sont
destinés, ces autorités restent seules compétentes pour décider de la force à donner à l’exécution des
directives et pour fixer elle-même sous contrôle des juridictions nationales les moyens propres à leur
faire produire leurs effets en droit interne.
- CE, 7 décembre 1984, fédération française de société de production de la nature
- CE ass, 11 mars 1994, union des transporteurs de voyageurs des Bouches-du-Rhône
- CE ass, 14 janvier 1999, association ornithologique et mammalogique de Saône-et-Loire 
non respect de l’obligation de transposition amenait le juge à annuler et condamner à des
D&I. Cette non transposition entraîne l’illégalité de l’acte.
- CE ass, 3 février 1989, compagnie ALITALIA  le CE explique que tout intéressé peut
demander l’abrogation ou la modification du règlement maintenu en vigueur. Et l’autorité
concernée doit accéder à la demande dans le délai légal de deux mois.
- CE ass, 28 février 1992, Société Arizona Tabacco et Philip Morris  si l’Etat maintient le
règlement, on peut engager sa responsabilité.
Concernant les décisions individuelles, les administrés ne peuvent obtenir du juge l’annulation de
telles décisions, mêmes incompatibles avec les objectifs de la directive si leur recours est directement
et exclusivement fondé sur la dite incompatibilité existante entre la décision contestée et les objectifs
de la directive, sont soit qu’ils négligent la règlementation nationale intervenue, soit du fait de
l’absence à une telle réglementation.
- CE ass, 22 décembre 1978, Cohn-Bendit
Les faits des directives sur les administrés sont subordonnés à l’existence d’une règlementation
nationale de mise en œuvre des directives dépourvues des faits directs.
- CJCE, 4 décembre 1974, Van Duyn contre Home office avait expliqué qu’une directive
suffisamment précise pouvait être applicable en elle-même (faits d’application verticale).
Cependant, la jurisprudence de 1978 disparaît avec deux arrêts :
- CE, 6 février 1998, Tête
- CE, 30 octobre 2009, Perreux

IV. Les principes généraux du droit

Les principes généraux du droit (PGD) sont d’origines jurisprudentiels, à ne pas confondre avec les
PFRLR. Ces PGD sont une appellation contrôlée. Ils ne sont pas forcément désignés comme tel, n’ont
pas de source matérielle, sont tirés de lois, d’orientation du droit ou de la conscience juridique de
notre temps et à celle de l’état de droit ou à une idéologie (ex : le préambule de 1946). Elles n’ont pas
de source matérielle et sont donc applicables sans texte.
- CE ass, 26 octobre 1945, Aramu et autres  il en résulte des PGD que même en l’absence de
textes, qu’une sanction disciplinaire ne peut être légalement prononcée sans que l’intéressé

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ait été mis en mesure de présenter sa défense. Le juge ne revient jamais sur un PGD, ils sont
permanents.
Principes de libertés : du commerce et de l’industrie, individuelle, d’aller et venir, le libre choix du
médecin par le malade.
Principes d’égalité : devant les charges publiques, des citoyens devant la justice, entre les usagers du
service public, qui régit le fonctionnement du service publique, des usagers par rapport au domaine
public et l’égale accès des nationaux aux emplois publics.
Principes de sécurité : les PGD permettent le REP, le recours hiérarchique
- CE section, 30 juin 1950, Queralt
Les principes déontologiques fondamentaux relatifs au respect de la personne humaine qui
d’adressent au médecin (toujours après le décès).
- CE ass, 2 juillet 1993, Milhaud  le CE peut refuser de créer un PGD quand le justiciable ou le
commissaire du gouvernement le demande.

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Rappel Arrêts

I. Le bloc constitutionnel

CC, 1971, Liberté d’association


 Portée : le législateur est le seul compétent pour assurer l’exécution de ces droits (PFRLR).

CE, 1996, Koné


 Portée : disposition d’une convention internationale relative à l’extradition des étrangers.

II. Les normes internationales

CE, 1936, ARRIGHI


 Portée : pose le principe selon lequel le juge adm ne contrôle pas la const des lois : il s’agit d’un
domaine réservé au Cc.

CE, 1952, Dame KIRKWOOD


 Portée : un requérant peut invoquer la violation d’un TI ou d’une loi par un acte adm.

CJCE, 1964, Costa/Enel


 Portée : consacre la primauté du droit communautaire sur le droit national.

CE, 1968, Semoule de France


 Portée : la loi est l’expression de la volonté générale et donc toutes les lois qui sont postérieures
priment sur les traités.

CE, 1975, Jacques Vabres


 Portée : le droit communautaire et les traités en particuliers priment sur toutes les lois,
postérieures ou ultérieures.

CE, 1989, Nicolo


 Portée : le CE abandonne son refus de contrôler la conventionalité des lois postérieures au traité.

CE, 1990, GISTI


 Portée : le juge adm est compétent pour interpréter un traité sans être astreint à un renvoi
préjudiciel au ministère des affaires étrangères (étapes qui étaient nécessaires dans la JP antérieure).

CE, 1997, GISTI


 Portée : les traités et règlements sont des normes ayant un effet direct en droit interne (pas besoin
de les transposer).

CE, 1997, Aquarone


 Portée : la coutume internationale ne s’impose pas sur le texte des lois.

CE, 1998, SARL du parc d’activités de Blotzheim


 Portée : le juge doit vérifier l’existence et la régularité de la ratification/l’approbation d’un TI.

CE, 1998, Sarran et Levacher


 Portée : prévalence hiérarchique des normes constitutionnelles sur les TI.

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CE, 2000, Fraisse
 Portée : le juge judiciaire se reconnaît l’autorité compétente pour contrôler les TI par rapport à la
Constitution (a reprit l’arrêt Sarran et Levacher).

CE, 2007, Gardedieu


 Portée : consacre la resp de l’Etat du fait des lois méconnaissant les engagements internationaux.

III. Les directives communautaires

Article 53 de la Constitution  les TI sont app s’ils ont été ratifiés, approuvés et publiés.

CE, 1999, Association ornithologique et mammalogique de Saône-et Loire


 Portée : le non respect de l’obligation de précision amenait le juge à annuler et condamner à des
D&I. La non transposition entraine l’illégalité de l’acte.

CE, 1989, Compagnie ALITALIA


 Portée : tout intéressé peut dder l’abrogation ou la modification du règlement maintenu en
vigueur.

CE ass, 1992, Société Arizona Tabacco


 Portée : si l’état maintient le règlement, on peut engager sa responsabilité.

CE, 1978, Cohn-Bendit


 Portée : tout ressortissant peut invoquer directement une directive à l’appui d’un REP contre un
acte adm.

CE, 1974, Van Duyn c/ Home office


 Portée : une directive suffisamment précise pouvait être app en elle-même.

CE, 1998, Tête


CE, 2009, Perreux
 Portée : Le juge peut annuler un acte adm ind contraire à une directive européenne.
Abandon de la JP « Cohn-Bendit ».

IV. Les principes généraux du droit

CE, 1945, Aramu et autres


 Portée : même sans texte, une sanction disciplinaire ne peut être légalement prononcée sans que
l’intéressé ait été en mesure de présenter sa défense (PGD).

CE, 5 mai 1994, Dame Trompier Gravier


 Portée : application des PGD, droits de la défense.

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La notion d’acte administratif unilatéral

I. La notion d’acte administratif unilatéral

Toute décision ou action découle d’acte unilatéral ou plurilatéral. Le critère de distinction ne dépend
pas du nombre d’auteurs de l’acte (il n’est pas quantitatif), les arrêtés interministériels pris
conjointement par plusieurs ministres, ni de la dénomination de l’acte.
Ainsi un contrat type est un acte unilatéral car il s’impose aux signataires de l’acte à venir. Le critère
de distinction dépend du contenu de l’acte : soit il est destiné à régir le comportement de personnes
étrangères à son édiction, c'est à dire des tiers  AAU.
Soit l’acte est destiné à régir les relations réciproques de ces auteurs  acte plurilatéral.
1) Il y a les contrats d’adhésion : avec un cahier des charges établies par la seule administration
mais il y a quand même un contrat puisque l’acte est destiné à régir les rapports dont ceux les
volontés se sont rencontrés.
2) Les actes unilatéraux négociés : son contenu est négocié avec ceux (ou ses représentants)
auxquels il doit conférer des droits ou imposer des obligations. Seule l’élaboration de l’acte
est négociée. Cela n’enlève rien la nature ou ses effets. Il y a 3 jurisprudences :
• La 1ère concerne la fixation des prix entre l’Etat et une organisation syndicale de professionnels.
L’arrêté ministériel approuvant l’engagement pris par ces dernières après discussion avec le
représentant de l’Etat et annexé à l’arrêté est considéré comme s’incorporant aux dispositions de cet
engagement. C’est une décision unilatérale à caractère règlementaire prise en accord avec
l’organisation syndicale négociatrice.
- CE, 21 octobre 1974, Valet
- CE, 4 juillet 1975, Syndicat national du commerce de la chaussure
- CE sect, 22 mars 1973, Syndicat national du commerce en gros des équipements pour
véhicules
• La 2 concerne les conventions conclues en vertu du Code de la sécurité sociale.
nd

- CE sect, 18 février 1977, Hervouët


• La 3ème concerne les dispositions législatives ou règlementaires relatives à l’organisation du service
public mises en application par voie conventionnelle en lieu et place de l’édiction d’un décret ou
arrêté ministériel. Pourtant ces conventions n’ont pas la qualité de contrat mais celle d’AAU. Car les
dispositions des conventions ont pour but l’organisation même du service public assuré et ont un
caractère règlementaire. Un REP peut donc être déposé.
- CE sect, 23 février 1968, Picard
- CE sect, 18 mars 1977, Chambre de commerce de la Rochelle
- CE ass, 8 avril 1998, Société SERC fun radio
- CE, 14 janvier 1998, Syndicat national et personnel des affaires sanitaires et sociales

Les actes mixtes peuvent être règlementaires et contractuels en même temps. Il y a des dispositions
qui sont l’expression seule de la volonté de l’administration et d’autres qui concrétisent l’existence
d’un accord contractuel (ex : contrat de concession de service publicitaire). Les closes qui ont un
caractère règlementaire peuvent être modifiées sans difficultés par l’administration en fonction des
exigences de l’intérêt des usagers et de l’intérêt général. De cette façon, le régime d’exploitation des
services et l’ouvrage restent sous la maîtrise de l’autorité concédante. Le contentieux de ces clauses
règlementaires est le contentieux de l’AAU. Tout tiers invoque ces clauses par cumulation des
décisions par voie de REP.
- CE ass, 10 juillet 1996, Cayzeele
Depuis l’arrêt Dame Lamotte du CE du 17 février 1990, le REP est possible contre l’AAU.
Il y a 2 types d’AAU :

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 L’acte qui créé des droits et obligations donc il est décisoire car il a un effet sur l’administré. C’est
l’article 432-2 du Code de Justice Administrative.
 L’acte non décisoire car il n’a pas d’effet sur l’administré, il a un objectif indicatif (non imposé), ce
qui est le cas des circulaires, des directives et des MOI. Il n’affecte pas l’ordonnancement juridique,
l’objet est de préparer une décision et sert de guide à leur future application.

A. Les circulaires

Le chef de service va rappeler à ses subordonnés les principales dispositions en vigueur. Mais surtout
la manière de les mettre en œuvre. L’information va circuler au sein du conseil des ministres et des
ministères. Elle ne modifie pas l’ordonnancement juridique, donc ne fait pas grief et ne peut pas faire
l’objet d’un REP.
Il y a 2 types différents :
 La circulaire interprétative : ne créé pas de droit nouveau et exprime la législation en vigueur.
Elle n’est pas déférable devant le juge administratif.
 La circulaire règlementaire : produit des effets de droit, elle est donc un AAU susceptible
d’être déférée devant un juge. Ses dispositions doivent être regardées comme faisant grief.
Elle vise à créer des droits et obligations ou imposer une interprétation du droit applicable en
vue de l’édiction d’une décision.
- CE, 29 janvier 1954, Notre-Dame du Kreisker  il fait la distinction entre les circulaires
interprétatives et règlementaires.
- CE, 18 décembre 2002, Mme Duvignières  cet arrêt met en place une nouvelle grille de
lecture sur les circulaires. Le CE regarde l’effet de l’acte.
- CE ass, 28 juin 2002, Villemain  le CE regarde le caractère impératif de la circulaire, qu’il y
ait ou non un formalisme.
- CE, février 2012, USAJ/UNSA  caractère sous jacent impératif.
Si la circulaire circule dans les services, elle est interne.

B. Les directives

Elles s’appliquent à l’inverse à tous les administrés. Depuis 1998, il y a une publication des directives,
mais elles ne peuvent pas être attaquées puisqu’elles n’ont aucun effet sur les administrés.
Nature d’une directive :
- CE, 11 décembre 1970, Crédit foncier de France
C’est une catégorie d’AAU reconnue comme ne faisant pas grief. C’est une indication adressée par un
supérieur hiérarchique à ses administrés. Sans effet juridique, il est proche de la circulaire. C’est un
acte sur le fondement duquel l’administration peut être conduit à prendre les décisions qui auront un
effet sur l’administré sur la contestation de la législation d’une directive. Une décision individuelle
peut s’appuyer sur une directive conformément aux objectifs de la loi ou aux règlements d’une part,
et de l’autre la directive ne prive pas l’administration de son pouvoir d’appréciation.
- CE, 20 décembre 2000, Conseil des industries de défense française  la directive permet à
l’auteur de déroger aux règles qu’elle fixe soit par un motif d’intérêt général ou la situation
particulière du demandeur.
- CE, 26 juin 1973, société GEA  mais la directive ne produit aucun effet immédiat à l’égard
des particuliers.
- CE, 18 octobre 1991, union nationale des propriétés immobilières
Quoi qu’il en soit, la directive n’est pas attaquable directement.

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C. Les mesures d’ordre intérieur

 Scolaire :
La contestation d’un règlement intérieur est l’exclusion d’une école. La MOI est réduite en matière
scolaire.
- CE, 2 novembre 1992, Kherouaa  le juge accepte de contrôler le règlement intérieur d’une
école le port du foulard islamique et la décision d’exclusion des élèves se rapportant.

 Militaire :
Le recours contre les mesures disciplinaires dans les domaines militaires.
- CE, 17 février 1995, Hardouin et Marie  concernant la punition infligée à l’intérieur d’une
caserne quand la décision n’est pas légère et fait grief.
- CE, 19 mai 2004, Raveneau

 Pénitencier :
- CE, 27 janvier 1984, Caillol  est considéré comme une MOI la décision de placer l’individu
en quartier de plus haute sécurité, mais l’arrêt Marie permet de revoir la décision s’il y a une
aggravation sur les conditions de vie.
Dans le même esprit, il y une relativisions de l’arrêt Marie avec :
- CE, 24 février 1996, Fauqueux  la mise en isolement prise à l’encontre d’un individu
récalcitrant est une MOI seulement parce que l’isolement n’aggrave pas les conditions de vie
et ne modifie pas son statut juridique.
Sur le contrôle du juge concernant la réalité carcérale, on regarde la nature et les effets de la décision
selon les effets du détenu. Il y a un revirement de jurisprudence :
- CE, 30 juillet 2003, Remli  la mise en isolement n’est plus une MOI, au contraire considérée
par le CE comme ayant une incidence sur les droits de l’intéressé au sein de la prison et
considère que cette décision peut faire l’objet d’un REP.
2 principes complémentaires : la nature de la décision et le principe de gravité de ces effets. Si ces
critères son remplis, il ne s’agira plus d’une MOI. Le principe appliqué à l’isolement est le même pour
la rotation de sécurité adoptée au détenu.
- CE, 14 décembre 2007, Payet
- CE, 14 décembre 2007, M. Planchenault  sur la décision de déclassement d’emploi du
détenu.
- CE, 14 décembre 2007, Garde des sceaux c/ Boussouar  transfert d’une maison centrale à
une maison d’arrêt.
La CEDH adopte la même ligne de conduite que le CE avec l’arrêt :
- CE, 27 janvier 2005, Ramirez Sanchez c/ France  recours contre une décision contre
l’isolement.
- CE, 8 décembre 2000, Frerot  refus d’acheminer un colis à un détenu, c’est une MOI non
attaquable.

Dans le domaine médical :


- CE, 17 novembre 1997, CHU d’estaing  l’appréciation médicale relative aux sortie d’essai
des personnes hospitalisées sur demande d’un tiers en application de l’article 3211-1 du Code
de la santé publique était considéré comme une MOI. Aujourd'hui la décision peut faire grief.

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Rappel Arrêts

I. La notion d’acte administratif unilatéral

CE, 1982, HUGLO


 Portée : l’adm émet des AAU qui s’imposent à l’administré et qui sont susceptibles de REP. Ce sont
des décisions exécutoires qui modifient l’ordonnancement juridique et qui créent des droits et des
obligations à la charge de l’administré.

CE, 1974, Valet


 Portée : décision unilatérale à caractère règlementaire prise en accord avec l’organisation syndicale
négociatrice.

CE, 1977, Hervouët


 Portée : conventions conclues en vertu du Code de sécurité sociale.

CE, 1968, Picard


 Portée : dispositions législatives ou règlementaires relatives à l’organisation du SP.

A. Les circulaires

CE, 1954, Notre-Dame du Kreisker


 Portée : distingue les circulaires interprétatives et les circulaires réglementaires, seules les
secondes étant susceptibles de REP.

CE, 2002, Mme Duvignières


 Portée : met en place une nouvelle grille de lecture sur les circulaires.

CE, 2002, Villemain


 Portée : regarde le caractère impératif de la circulaire.

B. Les directives

CE, 1970, Crédit foncier de France


 Portée : précise la portée normative des directives, qui peut être attaquée par voie d’exception à
l’occasion d’un REP contre une décision individuelle.

CE, 2000, Conseil des industries de défense française


 Portée : la directive permet à l’auteur de déroger aux règles qu’elle fixe soit par un motif d’intérêt
général soit par la situation particulière du demandeur.

CE, 1973, Société GEA


 Portée : mais la directive ne produit aucun effet immédiat à l’égard des particuliers.

C. Les mesures d’ordre intérieur

Scolaire
CE, 1992, Kherouaa
 Portée : un règlement intérieur n’est plus forcément une MOI (port du foulard).

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Militaire
CE, 1995, Hardouin et Marie
 Portée : les MOI sont considérablement diminuées dans leur portée, même si la condition de
gravité ou d’atteinte à une liberté fondamentale ou à la situation statutaire est limitative (punition
infligée dans une caserne) : revirement de JP spectaculaire.

Pénitencier
CE, 1984, Caillol
 Portée : es considéré comme une MOI la décision de placer l’individu dans un quartier de plus
haute sécurité (revu par l’arrêt Marie s’il y a une aggravation des conditions de vie).

CE, 1996, Fauqueux


 Portée : la mise en isolement est une MOI car elle n’aggrave pas les conditions de vie d’un individu
et ne modifie pas son statut juridique.

CE, 2003, Remli


 Portée : la mise en isolement n’est plus une MOI car il a une incidence sur les droits de l’intéressé
au sein de la prison, peut faire l’objet d’un REP.

CE, 14 décembre 2007, Payet // M. Planchenault // Boussouar


 Portée : qualifient respectivement une mesure pénitentiaire d’acte adm susceptible de faire l’objet
d’un REP « eu égard à sa nature et à l’importance de ses effets sur la situation des détenus ».

13
Le régime de l’acte administratif unilatéral

I. Règles relatives à l’entrée en vigueur des AAU

L‘ordonnance du 21/02/2004 prévoit que l’entrée en vigueur des AAU est subordonné à la publicité
de ces derniers et n’a pas d’effet rétroactif.
- CE, 25 juin 1948, l’Aurore  le juge veille au respect de ce qui constitue un principe de
sécurité dans les relations juridiques.
Il y a 3 exceptions :
- CE sect, 27 janvier 1961, Vannier  l’acte administratif s’applique à la situation juridique
avant qu’elle n’acquière un caractère définitif.
- CE ass, 05 décembre 1997, Ministre de l’éducation nationale de la recherche et de la
technologie c/ (OGEC) de Saint-Sauveur-le-Vicomte
- CC, 26 décembre 1925, Rodière  l’acte administratif aura un caractère rétroactif si elle est
prise en conséquence d’une décision juridique d’annulation, laquelle a un caractère
rétroactif.
CEDH, 28 octobre 1999  dans cet arrêt, l’acte administratif prit dans l’exécution d’une loi
elle-même rétroactive peut être rétroactif.
 Même portée
Ainsi, il y a 3 conditions dont la rétroactivité peut jouer :
- En cas de retrait
- En cas d’annulation contentieuse
- En cas de reconstitution fictive de la carrière d’un fonctionnaire

II. Règles relatives au respect AAU (l’exécution)

TC, 02 décembre 1902, Société immobilière St Just  théorie de l’exécution forcée qui permet à
l’administration de recourir à la mesure d’exécution forcée de cette décision est un privilège
strictement encadré. Il y a 3 conditions :
- L’urgence
- Le fait qu’il n’y ait pas de disposition légale existante
- L’épuisement de toutes les voies de recours

III. Règles relatives à la disparition des AAU (le changement de circonstances)

Le retrait : disparition totale ou partielle des effets passés : le permis de conduire, la promotion, la
nomination, la titularisation, la réintégration sont des actes créateurs de droit.
Cependant, ces décisions individuelles confèrent à leur destinataire une situation juridiquement
protégée et acquise. Leur retrait est dès lors impossible. Sauf si le bénéficiaire le demande ou que le
retrait soit prévu par la loi.
CE, 19 décembre 1952, Mattéi  ces arrêts fixent au jour de la signature de l’acte la
naissance de l’effet créateur de droit.
- CE, 14 mai 1954, Clavel  //
- CE, 03 novembre 1922, Dame Cachet  le retrait de l’acte administrative individuel créateur
de droit est possible s’il est illégal et si ce retrait est effectué pendant le délai du recours
contentieux. Même délai pour le recours du tiers qui est de 2 mois mais dès la publication s’il
n’y a pas eu d’actes inopposable au tiers.

14
- CE ass, 06 mai 1966, Ville de Bagneux  quand l’acte illégal n’est pas publié, ce qui est
fréquent pour les mesures individuelles, le recours ne court pas à l’égard des tiers car l’acte
n’a pas acquis de caractère définitif et il peut être retiré à tout moment.
- CE, 26 octobre 2001, Ternon  il y a un découpage du retrait du délai de recours
contentieux. L’acte irrégulier peut être retiré dans un délai de 4 mois suivant intervention
« indépendamment de sa situation » de cette décision si elle est illégale.
La décision implicite (cas spécial) : retrait impossible sauf si elle a fait l’objet d’une publication.
- CE sect, 14 novembre 1969, Eve
- Article 23 de la loi, 12 avril 2000
L’administration peut retirer la décision implicite dans les 2 mois qui suivent son émission ou pendant
la durée de l’instance contentieuse en cours.
- CE sect, 12 janvier 2006, Cavallo

L’abrogation de l’acte règlementaire est erga omnes. Les effets de l’acte pour le passé subsistent mais
ils n’ont aucun effet pour l’avenir. L’abrogation est décidée pour l’autorité administrative et différente
selon le type d’acte. L’acte règlementaire irrégulier est abrogé en vertu du décret du 28 novembre
1983 et l’acte règlementaire régulier est abrogé selon les règles du parallélisme des formes. Même si
l’administré peut demander l’abrogation d’un règlement illégal ab ilicio ou devient illégal. La demande
doit respecter le délai de 2 mois à compter du changement de circonstance. Il faut un délai de latence
pour effectuer la demande.
- CE sect, 10 janvier 1930, Despujol  tout administré peut demander sans condition de délai
à l’administration d’abroger un règlement illégal dès l’origine ou devenu illégal du fait de
changement de circonstances de faits ou de droit.
- CE, 03 février 1969, Compagnie Alitalia  même si le juge laisse un délai raisonnable à
l’administration pour pouvoir abroger ou procéder à l’alignement à un texte.
- CE, 2002, Villemain  //
- CE, 24 mars 2006, KPMG  une abrogation doit être la moins brutale possible pour
l’administré en vue d’une sécurité juridique par le biais de transpositions transitoires qui en
cas d’absence rendrait le texte illégal.

Acte du gouvernement :
- CE, 01 mai 1992, Lafitte  c’est un acte normalement inattaquable, insusceptible de REP. En
revanche, les conséquences détachables à cet acte gouvernemental sont susceptibles de REP.
Ainsi cet arrêt illustre la théorie de l’acte à mobile politique. Une décision du ministre des
finances est intouchable car relatif au statut de la famille Bonaparte car il est rattaché à la
question du gouvernement.
- CE, 19 février 1875, Prince Napoléon  abandon de la JP Lafitte car il n’y a plus de prise en
compte du caractère subjectif de l’intérêt politique mais un critère objectif de nature à la
matière à traiter.
Conséquence de l’immunité de l‘action du gouvernement :
1. Aucun contentieux de la légalité
2. Les actes liés sont qualifiés de gouvernementaux
3. Aucun recours possible et aucune exception d’illégalité
4. Aucun contentieux pour engager le respect de l’Etat
 La responsabilité de l’état n’est pas engagée si des dommages sont découlés de l’acte
gouvernemental. Tous les actes ne s’incorporent pas à l’opération à suivre. Certains peuvent être
détachés et faire l’objet d’un REP.
- CE, 25 septembre 1998, Mégret  un décret par lequel un ministre charge un parlementaire
d’une mission auprès d’une administration est un acte détachable.

15
- CE, 03 décembre 1999, Rassemblement des opposants à la chasse  le refus de saisir le
conseil constitutionnel sur la base de l’article 37 alinéa 2 de la Constitution est un acte
détachable.
- CE, 27 novembre 2000, association comité tous frères  le Président de la République tous
les 11 novembre fait fleurir la tombe du Maréchal Pétain, c’est un acte détachable car faisant
grief.

16
Rappel Arrêts

I. Règles relatives à l’entrée en vigueur des AAU

CE, 1948, l’Aurore


 Portée : les décisions adm ne valent que pour l’avenir.

Exceptons =
CE, 1925, Rodière
 Portée : l’acte adm aura un caractère rétroactif si elle est prise en conséquence d’une décision
d’annulation (pour toute rupture de la continuité de la carrière d’un agent adm).

CE, 1961, Vannier


 Portée : l’acte adm s’app à la situation jur avant qu’elle n’acquière un caractère définitif.

CE, 2016
 Portée : l’acte doit porter mention des délais et voies de recours. En l’absence de mention des
délais et voies de recours, c’est dans un délai d’1 an à compter de la connaissance de la décision que
celle-ci est attaquable.

II. Règles relatives au respect des AAU (l’exécution)

TC, 1902, Société immobilière de Saint-Just


 Portée : théorie de l’exécution forcée qui permet à l’adm de recourir à la mesure d’exécution
forcée de cette décision est un privilège strictement encadré.
3 conditions : l’urgence, le fait qu’il n’y ait pas de dispositions légales existantes, l’épuisement de
toutes les voies de recours.

III. Règles relatives à la disparition des AAU (le changement de circonstances)

Le retrait
CE, 1952, Mattéi
 Portée : fixe au jour de la signature de l’acte la naissance de l’effet créateur de dt.

CE, 1922, Dame Cachet


 Portée : si le délai de recours contentieux n’a pas expiré, et que le règlement fait l’objet d’un
contentieux, l’adm est encore à temps de retirer une décision individuelle créatrice de dt.

CE, 1966, Ville de Bagneux


 Portée : quand l’acte illégal n’est pas publié, il n’y a pas de recours car l’acte n’a pas acquis de
caractère rétroactif et peut être retiré à tout moment.

CE, 2001, Ternon


 Portée : l’acte irrégulier peut être retiré dans un délai de 4 mois si cette décision est illégale.

L’abrogaton
CE, 1930, Despujol
 Portée : tout administré peut dder sans condition de délai à l’adm d’abroger un règlement illégal
dès l’origine ou devenu illégal du fait de changement de circonstances de dt.

17
CE, 1989, Compagnie Alitalia
 Portée : tout administré peut dder l’abrogation ou la modification du règlement maintenu en
vigueur.

CE, 1964, Simonnet


 Portée : abrogation pour changement de circonstance de fait. Si elle ne le fait pas, sa resp sans
faute est engagée et l’adm risque de devoir des D&I à l’administré.

18
La notion d’acte plurilatéral : contrat-marché-DSP

I. Contrats par détermination de la loi

A. Contrat relatif à l’exécution de travaux publics article 4 loi de pluviôse an VIII

L’administration peut prendre des actes unilatéraux et plurilatéraux qui peuvent être qualifiés de
contrats, marchés, Délégation de Services Publics (DSP).
Il y a 2 formes de contrats :
Les contrats identiques à ceux des particuliers : achats, ventes, baux, louage de services et
assurances. Ainsi, même si certaines règles de procédures ou de compétences sont utilisées pour
permettre la démonstration du consentement de la personne publique, c’est le juge judiciaire qui est
compétent en cas de contentieux.
Les contrats administratifs qui dépendent de la juridiction administrative. Ils sont prévus par des
textes :
 La loi du 28 pluviôse an VIII en son article 4 est utilisée lorsque l’existence ou l’état des
ouvrages publics utilisés par le service ou l’exécution des travaux publics pour les besoins du
service a provoqué la réalisation du dommage. Il y a donc dommages des travaux publics.
 Lorsque le dommage est le fait de l’ouvrage, c'est à dire par le fonctionnement même du
service et non pas l’ouvrage ou l’exécution de travaux, il s’agit du fait de l’exploitation.
- CE, 27 novembre 1931  le CE s’est assimilé à un dommage causé par les travaux publiques
portuaire, le dommage provoqué par une fausse manœuvre du commandant d’un
remorqueur évoluant à l’intérieur du port.
Il y a deux conséquences :
1. Le régime procédural a une dispense de décision préalable et un délai de 2 mois.
2. La règle de fond applicable qui concerne celle de la responsabilité pour dommages de travaux
publics.

B. Contrat comportant occupation du domaine public, article L 2331-1 du CGCT

S’agissant des contrats comportant occupation du domaine publique, il y a une JP qui favorise :
Le caractère organique : le juge judiciaire est compétent pour toutes les conventions conclues entre 2
personnes privées, fondé sur :
- TC, 10 juillet 1956, Société des Steeple-Chase de France  qui portait sur un contrat conclu
entre un occupant privatif du domaine publique et un autre opérateur privé, le tout portant
sur l’occupation du domaine publique.
Le caractère matériel repose sur la domanialité publique, objet du contrat. Favorisé dans :
- TC, 24 septembre 2001, Société BE diffusion C/ RATP et Société Promo Métro  arrêt qui
semble reconnaître la compétence à la juridiction administrative. Valable pour tous les litiges
relatifs à la passation, l’exécution, ou la résiliation de contrats en portant occupation du
domaine publique.
Cette vision est déjà appliquée dans :
- TC, 08 juillet 1963, Société Entreprise Peyrot c/ Société de l’autoroute Estérel Côte-d’Azur

Il y a eu un revirement de JP partiel. Désormais, tout contrat entre 2 personnes privées portant sur un
contrat administratif est considéré « comme étant du ressort de la juridiction judiciaire » (seulement
s’il n’y a pas de conditions particulières).
- TC, 09 mars 2015, Rispal
- TC, 09 mars 2015, Société des autoroutes du Sud de la France c/ Société garage des pins et
autres

19
C. Les marchés soumis au CMP loi du 11 décembre 2001 MURCEF

Concernant les marchés publics (CMP), les règles ont été complétées par la JP et constituent un corps
de principes communs établissant une théorie générale du contrat administratif. Chaque catégorie
par des contrats administratifs se voyant appliquer des règles sont appelés contrat spéciaux.
L’article 1er du CMP défini ainsi le marché public « c’est un contrat conclu à titre onéreux entre des
pouvoirs adjudicateurs et entre des opérateurs publics ou privés pour répondre à leurs besoins en
matières de travaux, de fournitures ou de services ».
L’achat public représente 140 milliards d’euros chaque année et les marchés avec des entreprises
publiques représentent 260 millions d’euros.
Le CMP a subi de nombreuses modifications en 2001, 2004, 2006 avec l’application des transpositions
des directives communautaires du 03/03/2004, 2008 et 2009.
Les points qui définissent les marchés publics :
1. Les marchés publics de travaux constituent des contrats administratifs par détermination de
la loi
- CE sect, 6 avril 2007, CHR de Boulogne sur Mer
2. Les marchés de fournitures
3. Les marchés publics de services
- CE, 06 mars 2009, Commune d’Aix-en-Provence
4. Les marchés publics de transports
5. Les marchés publics d’assurance
- Ccass, civ 1ère, 23 janvier 2007, Commune d’Argenton-sur-Creuse c/ Assurance mutuelle de
l’Indre
6. Les contrats de mobiliers urbains sont des contrats de marchés publics (ex : le remplacement
des kiosques à Paris).
- CE ass, 04 novembre 2005, Société J.C Decaux
7. Les marchés de définition permettant de définir les contours d’un marché intérieur (annulé
par la CJUE).

Les autres types de contrats administratifs :


- La cession de service public par laquelle l’administration confie à un particulier ou
exceptionnellement à une entreprise publique la mission de faire fonctionner un service
public en se rémunérant sur l’usager du service public.
- L’emprunt public
- L’offre de concours
- La DSP
- Le contrat de PPP mit en place en 2004 : contrat global de longue durée par lequel une
personne publique confie à des opérateurs économiques aussi bien le financement d’ouvrage
ou d’équipement que leurs conception, leur entretien et leur exploitation en s’abstenant d’en
être le maître d’ouvrage.

II. Les critères jurisprudentiels

A. La qualité du co-contractant : le critère organique

Le contrat administratif est prévu par la loi mais a une base jurisprudentielle à tel point que cela a
conduit à une distinction entre un contrat conclu entre une personne privée et publique, entre des
personnes publiques ou entre des personnes privées.
• Si un contrat est administratif, toutes les conventions annexes ou accessoires qu’en procèdent se
voient associer le caractère administratif.
- CE, 22 juin 1998, Commune de Baie-Mahault

20
Même si prise séparément, les conventions auraient un caractère de droit privé.
- CE, 13 juin 1986, département de la Réunion
- CE sect, 13 octobre 1972, SA le crédit du Nord
- CE sect, 28 juin 1996, Krief
- TC, 16 mai 1983, Société Crédit immobilier de la Lozère
- CE, 29 décembre 1995, SA Natio énergie
• En revanche, quand il s’agit d’un contrat de droit privé approuvé par l’administration, cela ne
change pas son caractère privé.
- CE sect, 04 mai 1984, Maternité régionale A. Pinard
• Le caractère du contrat ne dépend pas de la qualification donnée par les parties (c’est toujours le
juge qui décide).
- TC, 9 juin 1986, Fabre

Les contrats entre personnes publiques sont une catégorie spéciale de droit public dont le caractère
est déterminé par l’application d’une règle spécifique. Ainsi, un contrat conclu entre 2 personnes
publiques revêt le caractère administratif.
- TC, 21 mars 1983, UAP
Un contrat entre 2 personnes publiques est normalement à la rencontre de 2 gestions publiques
puisque les personnes publiques agissent normalement selon des modes de gestion public.
Sauf si « eu égard à son objet, le contrat ne fait naître entre les parties que des rapports de droit
privé ». Le juge ici regardera s’il y a des clauses exorbitantes de droit commun.

Les contrats entre personnes publiques et privées : c’est parce qu’une personne publique est partie
au contrat que ce dernier peut être qualifié d’administratif, même s’il est conclu directement ou par
l’intermédiaire d’un partenaire privé.
- CE, 18 décembre 1936
Ainsi, un contrat peut être qualifié d’administratif que s’il apparaît comme un acte de gestion
publique et cela en raison de leur clause, objet, régime.
- TC, 20 janvier 1986, Coopération agricole de l’arme

Les contrats entre personnes privées : il y a un principe fondamental selon lequel ces contrats ne
sont pas administratifs. Ainsi, même si un organisme de droit privé investi d’une mission de service
public a conclu un contrat avec une personne privée, c’est un contrat de droit privé en principe.
- TC, 26 juin 1989, SA Compagnie générale d’entreprise de chauffage
Ils seront de droit privé même s’ils se réfèrent au CMP, à un cahier des charges de marché de
l’entreprise, s’ils contiennent des clauses exorbitantes, s’ils ont pour objet l’exécution de travaux
publics.
- CE, 20 décembre 1961, Société autoroute Estérel Côte-d’Azur
- TC, 19 janvier 1972, SNCF c/ Entreprise Solon et Barrault
- TC, 09 février 1994, Société des autoroutes Paris, Reims, Rhône

B. Le caractère alternatif

1) Les clauses exorbitantes du droit commun


Nature :
- CE, 31 juillet 1912, Granits des Vosges  fonde les clauses exorbitantes
La clause exorbitante est celle qui confie aux parties des droits ou met à leur charge des obligations
étrangères par leur nature à celle qui sont susceptibles d’être librement consentie par quiconque
dans le cadre des lois civiles et commerciales
- CE sect, 15 février 1935, Société française de construction mécanique
- CE sect, 20 octobre 1950, Stein

21
Il y a 2 types de clauses :
o Celles excluant dans les relations privées, c'est à dire impossibles ou inconcevables dans un
contrat conclu entre des parties privées.
o Celles qui sont inégalitaires car peuvent placer le co-contractant sur l’autorité ou le contrôle
d’une personne publique.

Objet :
Le contrat est administratif en raison de leur objet et cela quelle que soit la volonté de des parties en
raison de la loi ou de solutions jurisprudentielles.
o Les contrats relatifs à l’exécution de travaux publics car le contentieux est attribué à la
juridiction administrative. En effet, les travaux publics sont des opérations de gestion
publique du fait de l’utilisation de prérogatives de puissance publiques.
o Les contrats comportant l’occupation du domaine public car le contentieux dépend des
juridictions administratives. Article L84 du Code du Domaine de l’Etat (CDE).
o Les contrats relatifs à l’organisation ou l’exécution même du service public.
- CE, 20 avril 1956, Epoux Bertin
Ces contrats ne doivent pas être confondus avec les contrats conclus pour les besoins du
service public (marché de fournitures) et qui ne sont administratif que s’ils contiennent des
clauses exorbitantes.
- CE sect, 11 mai 1956, Société de transports Gondrand

22
Rappel arrêts

I. Contrats par détermination de la loi

Relatf à l’exécuton de travaux publics


CE, 1931
 Portée : le CE s’est assimilé à un dommage causé par les travaux publics portuaires (fausse
manœuvre du commandant).

CE, 1903, Terrier


 Portée : reconnaît la possibilité pour l’adm de satisfaire l’intérêt général par le biais de procédé de
droit privé.

Comportant l’occupaton du domaine public


TC, 1956, Société des Steeple-Chase de France
 Portée : contrat sur l’occupation du domaine public et un autre opérateur privé.

TC, 1963, Société Enterprise Peyrot


 Portée : reconnaissance de la nature adm du contrat lorsqu’elle porte sur la construction
d’autoroute.

TC, 2001, Société BE diffusion c/ RATP et Société Promo Métro


 Portée : juridiction administrative compétente, valable pour les litiges relatifs à la passation
l’exécution ou la résiliation de contrats sur l’occupation du domaine public.

TC, 2015, Société Autoroutes du Sud de la France


 Portée : revirement de JP. Désormais tout contrat entre 2 pers privées portant sur un contrat adm
est considéré comme étant du ressort de la juridiction judiciaire.

II. Les critères jurisprudentiels

A. La qualité du co-contractant : critère organique

CE, 1998, Commune de Baie-Malhault


 Portée : si un contrat est adm, toutes les conventions annexes qu’en procèdent se voient associer
le caractère adm.

CE, 1996, Krief


 Portée : même si prises séparément, les conventions auraient un caractère de dt privé.

CE, 1984, Maternité régionale A. Pinard


 Portée : si c’est un contrat de dt privé approuvé par l’adm, cela ne change pas son caractère privé.

TC, 1986, Fabre


 Portée : le caractère du contrat ne dépend pas de la qualification donnée par les parties.

Entre personnes publiques


TC, 1983, UAP

23
 Portée : consacre une présomption simple d‘administrativité conclue entre 2 pers publiques
(exception : lorsque le contrat fait naître un rapport de dt privé : Blenod les ponts à Mousson, 1990)

Entre personnes publiques et privées


CE, 1986, Coopération agricole de l’arme
 Portée : un contrat peut être qualifié d’adm que s’il apparaît comme un acte de gestion publique.

Entre personnes privées


CE, 1969, Interlait
 Portée : en principe contrat de droit privé MAIS exception

TC, 1963, Peyrot


 Portée : reconnaissance nature adm du contrat lorsqu’elle porte sur la construction d’autoroute.

TC, 2015, Société Autoroutes du Sud de la France


 Portée : évolution JP Peyrot, la reconnaissance de la nature adm du contrat lorsqu’il s’agit de la
construction d’autoroute n’est plus automatique.

CE, 1961, Société autoroute Esterel Côte d’Azur


 Portée : même si un organisme de dt privé investi d’une mission de SP a conclu un contrat avec
une pers privée, c’est un contrat de dt privé en principe.

CE, 1975, Société Equipement Région Montpelliéraine


 Portée : consacre la théorie du mandat (le fait d’agir pour le compte de l’adm, mandat exprès ou
tacite). Montre les éléments concordants établissant le mandat. Il faut vérifier les indices qui
permettent de qualifier le contrat d’adm.

TC, 1975, Commune Agde


 Portée : réaffirme la JP du CE, même système pour les associations transparentes.

B. Le critère alternatif

1) Les clauses exorbitantes du droit commun


Nature
CE, 1912, Granits des Vosges
 Portée : fonde les clauses exorbitantes qui devient le critère matériel opérationnel de
détermination du contrat adm.
Objet
CE, 1956, Epoux Bertin
 Portée : contrats relatifs à l’org ou l’exécution même du SP  rupture avec la JP Granits des
Vosges.

CE, 1910, Thérond


 Portée : action liée à l’exécution d’un SP, il bénéficiait donc d’un contrat de nature adm.

24
Le régime du contrat administratif

I. Les prérogatives de l’administration

L’administration dispose d’un pouvoir de contrôle et de direction qui lui permet de vérifier que le
co-contractant respecte les clauses du contrat et d’exiger de lui toute action permettant la réalisation
du contrat et doit renseigner la personne publique su ces actions. Elle peut imposer les modalités
d’exécutions non précisées par le contrat, elle peut enjoindre par un « ordre de service écrit » la
réflexion de travaux défectueux et l’exécution de travaux non-prévues. Ce pouvoir se retrouve
particulièrement dans l’exécution de marchés de TP (ex : la présence des ingénieurs de
l’administration sur le chantier).

L’administration a un pouvoir de sanction en raison de la méconnaissance des clauses du contrat ou


de l’inobservation des instructions reçues. Les sanctions sont prononcées après mise en demeure et
motivées.
- CE, 31 mai 1907, Sieur Deplanque
Il y a 3 sortes de sanctions :
 Les sanctions pécuniaires : la pénalité est fixée par le contrat ou l’amende est déterminée par
l’administration. Quand les sanctions prévues par le contrat ne sont pas adaptées.
 Les sanctions coercitives : visent à surmonter le comportement gravement irrégulier du co-
contractant, sans que le contrat soit rompu. Il y a une substitution soit par l’administration
soit par un tiers. L’exécution est poursuivie aux frais et aux risques du co-contractant.
 Les sanctions par résiliation du contrat : ce type de résiliation ne peut être prononcée que le
juge et il faut une faute d’une particulière gravité.
- CE, 21 juin 1980, Syndicat intercommunal de Peyresourde-Balestas
- Ce, 12 mars 1999, SA Méribel

L’administration a également un droit de modification unilatéral fondé sur l’exigence de l’intérêt


général ou sur les considérations des besoins du SP. Les modifications ne doivent pas permettre de
penser qu’il y a un nouveau contrat. Le co-contractant a droit à une compensation intégrale.
- CE, 11 mars 1994, Compagnie des Tramways

L’administration peut résilier le contrat dans l’intérêt du SP pour des motifs d’intérêt général même si
cela n’est pas prévu dans le contrat. Dans ce cas le co-contractant pourra être indemnisé au
préjudice.
- CE ass, 02 mai 1958, Distillerie de maniaque
- CE ass, 02 février 1987, Société TV6

II. Les droits du co-contractant

Le co-contractant ne peut s’opposer, il n’a absolument pas un droit à l’exception d’inexécution.


- CE, 07 janvier 1976, Ville Damien
Le co-contractant a droit au paiement du prix convenu et au règlement des prestations effectuées.
Des clauses de révision de variation et d’ajustement sont possibles, le paiement des prestations du
co-contractant est à verser dans les temps sous peine de pénalité.
- CE, 25 juillet 1985, Société lyonnaise des eaux
Le paiement peut être anticipé lorsqu’il s’agit d’un contrat de longue durée (facultatif sauf pour les
avances forfaitaires dues dès le début de l’exécution du marché). Le co-contractant a droit à des
indemnités pour suggestions imprévues si elles ont pour effet de bouleverser l’économie du contrat.
- CE, 03 novembre 1982, Société d’exploitation Louis Gros

25
III. L’influence de faits extérieurs au contrat

A. La force majeure

Il y a 3 caractéristiques :
 L’extériorité : par rapport au défendeur  extérieur à la personne qui a invoqué le cas de
force majeur.
 L’imprévisibilité : dans la survenance de fait.
 L’irrésistibilité : dans ses faits.
L’événement doit avoir été (raisonnablement) absolument inattendu et imparable. S’il est naturel, il
doit être d’une violence exceptionnelle et sans précèdent.
- CE, 26 juin 1963, Calkus  cas de force majeur
- CE, 22 février 1967, Ville Royen  pas de cas de force majeur

B. Le fait du prince

C’est par exemple, une loi ou un décret ayant une incidence sur l’exécution des contrats, des CT ou
des établissements publics, qui par exemple règlementeraient des prix, prohiberaient l’emploi de
certains produits (ex : amiante) ou qui suspendraient l’importation de certains produits.
Ici, il n’y a pas de droit au rétablissement de l’équilibre financier, mais il y a une obligation pécuniaire
s’il y a bouleversement de l’économie du contrat.
Le fait du prince intérieur : la situation du co-contractant qui est aggravée par une mesure prise par la
personne publique contractant mais pas sa qualité de contractante. Le fait du prince extérieur.

C. La théorie de l’imprévision

Est née de l’arrêt :


- CE, 30 mars 1916, Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux  ici il y a l’obligation d’aider
financièrement le co-contractant à aider d’exécuter le contrat lorsqu’un événement
imprévisible et étranger à la volonté des parties à provoqué le bouleversement de l’économie
du contrat.
Ici, le co-contractant est exposé à ne plus pouvoir faire face à ses obligations mais il y a l’exigence de
la continuité du SP qui prévoit 3 caractéristiques :
 La survenance d’un événement imprévisible au moment de la conclusion du contrat dans le
sens où il n’y avait pas de raison de le prévoir.
 La survenance doit résulter d’un bouleversement de l’économie du contrat. Il doit y avoir une
aggravation des charges du co-contractant dans une mesure telle qu’une situation
extracontractuelle est créée.
 La survenance procède d’un fait étranger à la volonté des parties. Elle a une cause naturelle
ou les caractéristiques du fait du prince.
Le co-contractant a l’obligation de continuer le contrat et cherchait des contreparties si les
contreparties échouent, il peut demander le versement d’une indemnité d’imprévision qui couvera
entre 90 et 95% des charges extracontractuelles.

26
Rappel des arrêts

I. Les prérogatives de l’administration

CE, 1907, Sieur Deplanque


 Portée : lorsque le contrat n'a pas prévu de sanction, l’adm a un dt de sanction et peut y recourir.

CE, 1994, Compagnie des Tramways


 Portée : l’adm a un droit de modification unilatéral fondé sur l’exigence de l’intérêt général ou sur
les considérations des besoins du SP. Les modifications ne doivent pas permettre de penser qu’il y a
un nouveau contrat. Le co-c a droit à une compensation intégrale.

CE, 1958, Distillerie de Magnac-Laval


 Portée : l’adm peut résilier le contrat dans l’intérêt du SP pour des motifs d’intérêt général même
si cela n’est pas prévu dans le contrat. Indemnisation du co-c.

II. Les droits du co-contractant

CE, 1976, Ville Damien


 Portée : le co-contractant ne peut pas s’opposer, il n’a pas un droit à l’exception d’inexécution.

CE, 1985, Société lyonnaise des eaux


 Portée : le co-co a droit au paiement du prix convenu et au règlement des prestations effectuées.

CE, 1982, Société d’exploitation Louis Gros


 Portée : le paiement peut être anticipé lorsqu’il s’agit d’un contrat de longue durée.

III. L’influence des faits extérieurs du contrat

La force majeure
CE, 1909, Compagnie des Messageries Maritimes
 Portée : l'inexécution de contrats adm du fait d'une situation de force majeure exclut la resp du co-
contractant de l'adm.

CE, 1932, Compagnie des Tramways de Cherbourg


 Portée : consécration de la distinction entre imprévision et force majeure. Au cas où des
circonstances exceptionnelles auraient bouleversé l’éco du contrat, le versement d’une aide
financière ne peut avoir lieu que si le bouleversement est temporaire. Si l'élément est irrésistible
alors l'administration contractante pourra résilier le contrat en invoquant la force majeure.

Le fait du prince
CE, 1985, Association le Relais culturel d’Aix-en-Provence
 Portée : en décidant unilatéralement de réduire massivement la subvention due à son co-c, le
mettant dans l’impossibilité de continuer à exercer son activité, la commune doit accorder à son co-c
une indemnité compensatrice.

La théorie de l’imprévision

27
CE, 1916, Compagnie général d’éclairage de Bordeaux
 Portée : consécration de l‘imprévision. Permet d'assurer la pérennité des contrats adm en cas de
bouleversement temporaire de leur éco, du fait d'événements que les parties ne pouvaient prévoir.
Les services publics

Le SP peut être qualifié de pierre angulaire de l’action de l’administration car sans le SP il n’y aurait
pas de nécessité d’avoir de prérogatives de puissance publique. Et donc par la même de limitation des
libertés individuelles. Dans les années 1990 la notion de SP a connu une crise, cette notion a été
dépréciée, décriée, et a fait l’objet d’un renouveau avec la circulaire de monsieur Rocard, du 23
février 1989, relative au renouveau du SP. Puis précisée par une autre circulaire du 25 janvier 1990
qui défini les objectifs minimums que les ministres doivent s’efforcer d’atteindre, cad la rénovation
des conditions du travail administratif, le dvpt de méthode moderne de gestion, la déconcentration
de la responsabilité, et l’amélioration des relations qui doivent être plus directs, faciles, et confiantes
entre le service et les usagers du service. C’est aussi dans les années 1990, qu’il va y avoir une remise
en cause de ce qui est appelé le SP à la française par le droit des communautés européennes qui
ignoraient et ignorent encore aujourd’hui la notion de SP, telle que définie en France. La notion de SP
lui préférant l’expression américaine de service universel que la commission européenne qualifie de
service de base, service minimum offert à tous à un prix abordable et à un niveau de qualité
raisonnable (exemple : les frais de rowing). Certes l’UE ignore la notion de SP mais si le principe est
que les entreprises chargées de la gestion de services d’intérêts économiques général, sont soumises
aux règles de la concurrence, ce principe est prévu comme applicable dans les limites où ces règles ne
font pas échec à l’accomplissement en droit ou en fait de la mission particulière impartie à ces
entreprises.
- Arrêt CJCE, 19 mai 1993, Paul Corbeau
- Arrêt CJCE, 27 avril 1994, Commune d’Almelo
- Arrêt CJCE, 23 octobre 1997, Commission contre France
Il y a eu une volonté de constitutionnaliser la notion de SP, mais c’était trop difficile au regard des
enjeux et du nombre d’acteurs trop différents que cela impactait. Aujourd’hui c’est le conseil
constitutionnel qui reconnaît le ou non le caractère constitutionnel à un SP.

I. Les caractéristiques du SP

Il y a deux aspects : un organique, un fonctionnel matériel.


La définition proposée par monsieur Chapus est la suivante « une activité constitue un SP quand elle
est assurée ou assumée par une personne publique en vue d’un intérêt public ».
- Arrêt CE, 17 décembre 1997, Ordre des avocats à la cour de Paris à propos des SP des bases
de données juridiques.

A. L’aspect organique

Il est nécessaire qu’il y ait l’existence d’un lien adéquate entre l’activité et une personne publique. Il
faut que l’activité soit directement ou indirectement rattachable à une personne publique.
Directement : la personne publique assure directement par ses propres moyens l’activité à qualifier.
C’est le cas de la grande majorité des activités directement exercée par l’Etat, les CT et les
établissements publics.
Indirectement : c’est là où il y a le plus de difficultés, il faut rechercher si l’activité a été déléguée par
une personne publique à une institution de droit privé qu’il exerce en lieu et place de la personne
publique. Il y a deux manières de voir cette délégation :
 Lorsque l’activité est exercée par une société dont le capital est en majorité au moins public.

28
 Lorsque l’activité exercée l’est en vertu d’un acte (exemple : un contrat) dont l’objet est
déterminé de façon suffisamment explicite pour qu’il apparaisse qu’elle lui a été confiée par
une personne publique.
- CE, 22 mars 2000, Epoux Lasaulce  à propos de l’organisation d’un service départemental
de dépannage et de remorquage sur certaines voies routière.
 Il faut faire une différence entre un acte de délégation et un acte d’autorisation. Dans ce cas
là faisceaux d’indices : est-ce que l’entreprise est créée par une autorité publique ? Est ce que
c’est une activité de pipe-line ? Est ce que les dirigeants sont contrôlés par un SP ? Y va-t-il un
contrôle de gestion ? Est ce que l’institution a des prérogatives de puissance publique ?
- CE, 13 juin 1997, Société de transport pétrolier

B. L’aspect fonctionnel matériel

C’est une notion de but à réaliser contrairement à la puissance publique qui elle est une notion de
moyen pour le professeur Chapus « on ne saurait partir d’une opposition entre intérêt public et
intérêt privé pour la raison simple que cette opposition n’existe pas. Un intérêt public n’étant jamais
que la collection d’intérêts privés convergents ». 2 types d’activité :

Les activités de plus grands services, c’est les plus facile à reconnaître. Cependant il n’est pas exclu la
préoccupation d’un profit rentabilité financière. S’il faut choisir entre service et profit, on choisira le
service. Le SNCF se trouve dans ce genre d’activité, de même que l’organisation économique, le
maintien de l’ordre public, la défense nationale, l’enseignement mais aussi en matière de spectacle,
de distraction, de fête, de sport, de vacances, de tourisme et de loisir. Toute activité de plus grand
service peut être reconnu comme activité de SP.
- CE, 07 avril 1916, Astruc et Sociétés du théâtre des Champs-Elysées
- CE, 02 juin 1995, Ville de Nice (festival de Jazz)
- CE, 21 juin 2000, SARL Plage « chez Joseph »  l’exploitation d’une plage et sous le contrôle
de la commune dans l’intérêt du dvpt la station balnéaire (Antibes) a un caractère de SP.

Les activités de plus grand profit, suivant qu’elles sont ou non destinées de façon exclusive ou
principale à financer une ou des activités de plus grands services, c'est-à-dire le SP. Sont aussi
reconnus comme SP de plus grand profit : la perception des impôts, ou par exemple l’exploitation des
services des attisa et des allumettes.
- CE sect, 17 mai 1949, Blanchard et Dachry
- TC, 08 février 1873, Blanco
A l’inverse des paris et des jeux de loteries :
- CE sect, 27 octobre 1999, Rolin
La gestion du domaine privée des personnes publiques n’est pas une activité de plus grand profit.
- TC, 1874, Loiseleur
Une JP qui refuse toujours alors même qu’un casino municipal est reconnu comme un service public
lorsque les profits ont pour but de contribuer à financer des activités de plus grand service tendant
un aménagement d’une station touristique, thermale ou balnéaire, salle de spectacle, de sport, ou
une bibliothèque. Les entreprises qui sont gérées comme des entreprises privées en vue de meilleurs
résultats financiers et gains réalisés destinés à être utilisés par une entreprise elle-même en vue
d’étendre ou consolider les bases de leur prospérité ne sont pas des SP (ex : aérospatial, SNECMA).
- CE, 12 mars 1999, Ville de Paris  parle dur restaurant Loret du Bois
La notion de SP ne dépend pas de la gestion publique/privée. Le régime de l’activité peut tout aussi
bien dépendre du droit privé que du droit public. Il n’est pas nécessaire que l’entité exerçant une
mission de SP détienne des prérogatives de puissances publiques.

C. Distinction SPIC/SPA

29
Le critère de distinction est JPtiel avec l’arrêt
- CE, 1956, Union syndicale des chambres des industries aéronautiques.
Il faut prendre en compte 3 données :
 L’objet du service
 L’origine des ressources : soit il y a des subventions ou des recettes fiscales ( SPA) ou il n’y a
rien ( SPIC)
 La modalité de fonctionnement : exclusion des bénéfices, fonctionnement à perte, gratuité
Le principe est le suivant : si les 3 caractéristiques ensembles font ressembler à une entreprise privée,
ça en est une, s’il en manque un, c’est un SPA.
Lois de Rolland : grands principes :
 Principe de mutabilité (adaptabilité)
 Principe de continuité
 Principe d’égalité
 Principe de neutralité et laïcité
 Principe de gratuité

30
Rappel des arrêts

I. Les caractéristiques du service public

CE, 1997, Ordre des avocats à la cour de Paris


 Portée : le dt de la concurrence fait désormais partie des normes à l’égard desquelles s’applique le
contrôle du juge adm. (+ Arrêt 2002 Société Cegedim : l’annulation de l’acte sera prononcée).

A. L’aspect organique

CE, 1938, Aide et Protection


 Portée : pour la première fois, le CE reconnait qu’une disposition législative puisse reconnaître à
un établissement privé l’exécution d’une mission de SP. Différence avec les cas antérieurs, où
l’exécution du SP venait d’un contrat.

B. L’aspect fonctionnel matériel

CE, 1912, Granits porphyroïdes des Vosges


 Portée : la clause exorbitante du droit commun devient le critère matériel opérationnel de
détermination du contrat adm jusqu’aux arrêts Epoux Bertin et Consorts Grimouard de 1956.

CE, 1935, Etablissements Vezia


 Portée : le CE a amorcé la distinction entre le SP comme institution, comme organe administratif,
et le SP entendu comme mission, comme fiction.

TC, 1874, Loiseleur


 Portée : la gestion du domaine privée des personnes publiques n’est pas une activité de plus grand
profit.

C. Distinction SPIC/SPA

TC, 1921, Société commerciale de l’Ouest africain


 Portée : une activité directement gérée par la puissance publique peut l’être dans les conditions
ordinaires. C’est la notion de SP industriel et commercial. Il ne donne pas de critère pour déterminer
ce qu’est un SPIC, même s’il utilise un des critères classiques posés par l’arrêt de 1956 Union
syndicale des industries aéronautiques.

CE, 1956, Union syndicale de l’industrie aéronautique


 Portée : portée importante, puisque le CE pose enfin un critère de distinction du SP administratif
et du SPIC.
II.

31
La police administrative

I. Finalité : ordre public et prévention

Les personnes qui peuvent exercer les missions de police administrative


Il s’agit en fait d’une fonction, d’une activité, le professeur Chapus l’explique comme « l’activité de SP
qui tend à assurer le maintient de l’ordre public dans les différents secteurs de la vie sociale (…) en
prévenant les troubles qui pourraient l’atteindre, sinon en y mettant fin ».
La police administrative qu’elle soit exercée par des civiles et relève du ministère de l’intérieur (ex : la
police nationale avec des agents, inspecteurs, commissaires de police et les gardiens des CRS) soit
militaire et relève du ministère de la défense ( Gendarmerie nationale). Ce sont des personnels qui
relèvent de l’Etat. Les autres relèvent de l’autorité du maire et sont des personnels communaux (les
gardes champêtres, les agents de police) en vertu des lois de 1987, 1995, 1999. Les personnes du
service départemental d’incendie et de secours placés sous l’autorité du maire et du préfet.

A. La notion d’ordre public

Les actions visant à garantir l’ordre public peuvent se faire par différents moyens.
L’édiction de normes juridiques pénalement sanctionnées (ex : article 610-5 du Code pénal : la
violation des obligations édicté par les décrets et arrêtés de police).
Celles qui ont un caractère règlementaire : réglementation, et stationnement des véhicules, ou
activité de photo-filmeur.
Celles qui ont un caractère individuel : la suspension du permis de conduire, la saisie d’un livre/n° de
journal, l’autorisation d’installer des appareils de surveillance sur la voie publique.
La police administrative intervient sur d’autres activités car il y a une volonté de maintenir l’ordre
public dans un but d’intérêt général et non du SP à tel point qu’il peut porter atteinte à l’article 4 de la
DDHC et 34 de la Constitution si le but est le maintient de l’ordre public (explique l’Etat d’urgence).
2 éléments :
 Article L 2212-2, CGCT, l’ordre public matériel et extérieur
 L’ordre public en tant que bon ordre moral et éventuellement l’inclusion de l’ordre public de
la protection des individus contre eux même

1er point : matériel et extérieur : sécurité publique, tranquillité et salubrité publique. La sécurité
concerne plus le risque d’accident, les dommages aux personnes et aux biens. La tranquillité
concerne plus tout ce qui est tapage nocturne, manifestation sur voie publique, la salubrité concerne
plus tout ce qui est risque de maladie, veille sanitaire et prévention des maladies.
La sécurité publique aujourd'hui va jusqu’à permettre le stationnement payant avec l’arrêt
- CE, 26 février 1969, Chabrot et Fédération nationale des clubs automobiles de France
L’obligation pour les exploitant d’autoécole de disposer de garage, ce qu’il l’oblige à ne pas stationner
sur la voie publique.
- CE sect, 05 janvier 1968, Préfet de police
- CE sect, 09 novembre 1990, Ville d’Angers
La suspension du permis de conduire au début était vue comme une sanction administrative.
- CE, 29 mai 1987, Guerinel  pris comme une mesure de police administrative
- CE, 03 novembre 1989, Blanquie
- CE, 18 décembre 1991, Pelardy
- CE, 4 octobre 1999, Territoire de la Polynésie française
En revanche le retrait des points est une sanction administrative car sanctionné par le CP.

32
Le bon ordre moral

Le but ici est de prévenir ou de faire cesser le trouble de conscience susceptible d’être provoqué par
un fait public considéré comme contraire à la morale et aux bonnes mœurs même si elle n’est pas
prévue par la loi, il est possible en l’état du droit de rencontrer cette notion. Le professeur Hauriou
niait cette possibilité car pour lui la police « ne pourchasse pas les désordres moraux », « si elle
essayait, elle verserait immédiatement dans l’oppression des consciences ». Mais au nom de l’hygiène
morale, un combat de boxe a été interdit.
- CE, 7 novembre 1924, Club sportif Chalônnais
Refus d’un spectacle forain au nom de la moralité
- CE, 13 février 1953, De Ternay
Fermeture de lieu de débauche
- CE, 30 septembre 1960, Gauffret
Le caractère immoral d’un affichage publicitaire en faveur de messageries roses
- CE, 08 décembre 1997, Commune d’Arcueil
Donc, une même JP sur les films qui est assez conséquente,
- CE sect, 18 décembre 1959, Film de Lutétia
- CE, 14 octobre 1960, Société les films Marceau
- CE ass, 27 octobre 1995, Commune de Morsang-sur-Orge et Ville d’Aix en Provence  lancé
de nains dans une discothèque.
• La protection des individus contre eux même (ex : l’obligation pour les conducteurs et passagers de
2 roues de porter un casque et des gants par le décret du 28 juin 1973, obligation de porter la
sécurité du port des ceintures. La question de la légalité s’est posée parce que c’était des mesures
trop contraignantes et non exclusives du tout danger. Pour le CE, ces décrets et mesures sont légales
car elles permettent de réduire de façon conséquentes les accidents de la route.
- CE, 04 juin 1975, Bouvet de la Maisonneuve
- CE, 22 janvier 1982, Association d’autodéfense

B. Le caractère préventif

Le contentieux appartient à la juridiction administrative qui peut annuler les décisions de police
illégales, réparer les dommages causés par des décisions de police illégale, par des opérations de
police sur les biens ou les personnes. Que le dommage ait été causé sur des personnes visées par une
opération de police à des tiers ou à des membres de service de police, ou ceux ayant concourus à
l’exécution d’un SP. Le contentieux de la police judiciaire ce sont les tribunaux judiciaires. Cependant
ils ne sont pas compétents pour assurer les réparations des dommages subis à l’occasion de leur
participation au service par les personnels de police ou par les collaborateurs occasionnels puisque
cela relève de l’organisation du service. La police administrative est exercée par l’Etat, département
ou la commune alors que la police judiciaire est une activité exclusivement étatique. Une opération
de police administrative peut se transformer en judiciaire, par les mêmes personnels qui peuvent être
titulaires des deux types de police (ex : policier qui dressent un barrage et tirent sur le véhicule).
On dit en général que la police administrative est préventive même si elle peut être répressive, à
l’occasion de la dispersion de manifestants ou de la suppression d’un trouble causé à l’ordre public et
que la police judicaire est répressive. Il y a un critère exclusif posé par les arrêts Baud et Dame
Noaulek rendu en 1951, ce qui est déterminant c’est le but de la décision ou de l’opération à qualifier
ou dit autrement, c’est l’intention dans laquelle les autorités ou personnels de police ont agis. Pour la
police judiciaire  Baud, police administrative  dame Noaulek. Ex : la mise en fourrière dès que le
véhicule est arrivé à la fourrière, c’est de la police administrative (arrêts Ferraux et Grasset)
L’agent de police exécutant une action de police administrative (ex : circulation, relève plaque pas
respect, politique administrative qui devient jud).
- TC, 05 décembre 1997, Motsch

33
- TC, 1978, Société le profil

II. Les pouvoirs de police

C’est le préfet ou l’autorité de police représentant l’Etat qui peut prendre des décisions quand elle
excède le territoire de la commune pour des raisons et des circonstances particulières. Concernant la
voierie, l’Etat, c’est les routes nationales, départementales, les voies communales. Cette répartition a
été bouleversée par les intercommunalités. Le préfet peut se substituer si le maire ne prend pas les
décisions pour faire cesser les troubles à l’ordre public. Après la mise en demeure restée
infructueuse.
Il peut y avoir concours de la police générale, la règle est une autorité inférieure de police peut
prendre une décision plus sévère que la précédente.
- CE, 08 août 1919, Labonne
Il existe aussi la police spéciale en fonction de la détermination de l’autorité qui prend l’acte qui est
compétente. En fonction des procédés auquel l’exercice des premières est assujetti parce qu’il y a une
finalité différente de la police générale.

34
Rappel des arrêts

I. Finalité : ordre public et prévention

A. La notion d’ordre public

CE, 1933, Benjamin


 Portée : les mesures de police doivent obéir à une proportionnalité entre le risque de trouble et la
restriction aux libertés. Libertés > pouvoirs de police.

CE, 1959, Société Les Films Lutétia


 Portée : précision sur les relations entre pouvoir de police générale/spéciale, importance de la
notion de circonstances locales. Moralité publique.

CE, 1995, Commune de Morsang-sur-Orge


 Portée : ajout du respect de la dignité humaine dans la trilogie trad (lancé de nain). Moralité pub.

B. Le caractère préventif : police adm/jud

CE, 1951, Baud


 Portée : distinction entre la police jud et adm.

TC, 1951, Dame Noualek


 Portée : le juge prend en compte la nature de l’activité pour déterminer le type de police. Seul le
juge adm est compétent pour les opérations de police adm qui sont soumises à un régime de dt adm.

CE, 1960, Frampar


 Portée : substitution d’un critère matériel au critère organique utilisé jusque là pour opérer la
distinction entre la police jud et adm.

TC, 1977, Demoiselle Motsch


 Portée : un changement d’opération peut transformer une opération de police adm en opération
de police jud. Substitution d’un critère finaliste au critère matériel de l’arrêt Frampar.

TC, 1978, Société le Profil


 Portée : complète les arrêts Baud et Demoiselle Motsch.

II. Les pouvoirs de police

CE, 1902, Commune de Néris-les-Bains


 Portée : définition des rapports entre règlement de police générale pris par des autorités
différentes.

CE, 1917, Baldy


 Portée : la liberté est la règle, la restriction de police l’exception.

CE, 1918, Sieur Heyrès


 Portée : le principe de continuité des SP justifie donc la théorie des circonstances exceptionnelles.

35
CE, 1919, Labonne
 Portée : l'exécutif est investi du pvr de police générale sur le territoire de la Rep.

CE, 1919, Dame Dol et Laurent


 Portée : en cas de circonstances exceptionnelles, l'autorité de police est compétente pour prendre
des mesures normalement illégales si elle n'a pas d'autre choix.

TC, 1952, Dame de La Murette


 Portée : les circonstances exceptionnelles enlèvent le caractère de voie de fait à des agissements
qui, en temps normal, revêtiraient ce caractère.

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