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UE7 : Droit

COURS 3- La hiérarchie des


normes

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C’est la pyramide qui structure tout le droit. On va partir du haut soit les textes les plus prioritaires
jusqu’en bas soit les textes les moins importants. On trouve au sommet le texte constitutionnel qui est
prééminent (supérieur à tous les autres textes). Avec la construction de l’union européenne et le
développement du droit international on a de plus en plus de textes supranationaux qui sortent du
national (adopté à l’extérieur de la nation) et qui viennent pénétrer le droit français. On verra
également comment la loi est fabriquée, comment elle est mise en vigueur. En fin le règlement et la
jurisprudence.

La hiérarchie des normes


I. Prééminence de la Constitution
A) La Constitution
B) Le préambule de la constitution de 1958
C) La jurisprudence constitutionnelle

II. Le droit international et le droit européen


A) Le droit international
B) Le droit européen
B.1) Primauté de l’ordre juridique européen sur le droit interne des états
B.2) Les textes du droit européen
B. 3) Le droit européen dérivé
B.4) La politique de l’union européenne dans le domaine de la santé

III. La loi
A) Les différents types de lois
B) Le domaine de la loi
C) Exemple de lois sur l’hôpital

IV. La jurisprudence administrative ou judiciaire

V. Les règlements

A) La hiérarchisation des différents types de règlements (décrets>arrêtés>circulaires)

A TOI DE JOUER
 ACC
 ASTUCES, pour répondre rapidement et sans erreurs
 Correction détaillée

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I/ Prééminence de la Constitution
A) La Constitution

On va d'abord s’intéresser à la question de la hiérarchie. C’est un théoricien norvégien naturalisé


américain, Hans Kelsen qui a inventé cette idée de hiérarchie des normes, cette pyramide des normes
ou pyramide de Kelsen. Aujourd’hui tout le droit germano romain (le droit français) est structuré sous
forme de pyramide même si parfois la pyramide a du mal à s’emboîter.

On trouve tout en haut de cette pyramide on trouve les normes constitutionnelles, la constitution.
C'est le texte fondateur de notre système juridique, la Vème République adoptée le 4 octobre 1958
(contient 89 articles + certains textes annexés).

Ce statut particulier de la norme suprême de la pyramide lui procure une certaine légitimité au regard
des particuliers. Elle constitue les principes fondateurs de la Vème république. Le gardien de la
constitution depuis 1958 est le conseil constitutionnel. Dans certains pays il existe bien un conseil
constitutionnel et un texte constitutionnel et pourtant beaucoup de textes de la constitution sont
bafoués : dans certains pays africains ou on a essayé d'importer le modèle français ce qui se conclue
par un échec, les modèles précédents étaient plus efficaces. Parfois la constitution n'est qu'un modèle
papier qui n’est pas respectée. Ce sont les limites du droit.

Globalement la constitution est respectée en France notamment grâce au rôle de plus en plus
important du conseil constitutionnel.

La constitution s'impose à tous (aux citoyens, à tous les autres juges et à toutes les autres autorités)
Elle s'impose aussi l’ensemble des textes qui lui sont inférieurs dans la hiérarchie des normes (traités
internationaux…etc.). Donc tous les traités, les lois doivent respecter la constitution.

B) Le préambule de la constitution de 1958

La norme constitutionnelle contient également plusieurs autres textes en plus de la constitution qui
ont une valeur constitutionnelle.

Il s'ajoute à cette constitution des articles qui ont une valeur constitutionnelle :
Le Préambule de la constitution de 1958 : C’est une sorte d’introduction, de généralités, de principes…
qui précède les articles. Ce préambule de 1958 est important car il renvoie à toute une série de textes
qui ont une valeur constitutionnelle. On compte parmi ces textes :

- La DDHC (1789) *** : droit civils et politiques qui constituent les droits de 1ère génération
-Références au préambule de 1946 *** : une constitution qui a été adoptée après la seconde guerre
mondiale (qui portent des valeurs particulières relatives à l'époque : état providence, solidarité...) Ce
sont des droits économiques et sociaux qui constituent les principes de deuxième génération. Contient
le droit du travail, droit d’indemnité au chômage, protection de l’individu. Le préambule de 1946
contient donc des PPNT (Principes politiques, économiques et sociaux Particulièrement Nécessaires à
notre Temps) et des PFRLR (Principes Fondamentaux Reconnus par les Lois de la République).
-La charte de l’environnement de 2005 *** :(sur santé, environnement) qui constitue la 3ème
génération de droit.

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C) La jurisprudence constitutionnelle

Après les articles, les textes, une autre matière première qu'utilise le juge constitutionnel, c’est la
jurisprudence constitutionnelle A chaque fois depuis 1958 que le juge rend une décision de
constitutionnalité, sa jurisprudence (ce qu’il a dit) a une valeur constitutionnelle. Certains revirements
sont toutefois possibles, justifiés par les modifications de la vie économique, sociale…etc. depuis 1958.
La jurisprudence a donc une valeur constitutionnelle et s’applique pour tous et en premier ordre par
les cours suprêmes comme le conseil d’état et la cours de cassation qui doivent respecter la
jurisprudence constitutionnelle.

Il rend parfois des objectifs à valeur constitutionnels (OVC) et des principes à valeurs constitutionnelles
(PVC).

Exemple : Mettons qu’on a une loi sur les transports urbains en île de France qui va interdire à certains
agents de faire grève pour des raisons de service public minimum pour permettre la continuité d’un
service public (PVC) dégagé par le conseil constitutionnel. Or il y a dans le préambule de 1946 un
principe : le principe de droit de grève. Doit-on faire primer le droit de grève ou le PVC ? Le rôle du
conseil constitutionnel est de concilier deux principes qui au sein même du bloc constitutionnel
paraissent en apparence inconciliables.

A retenir : la norme constitutionnelle contient la constitution et ses articles mais également le bloc
constitutionnel c’est-à-dire la matière première qu’utilise le juge constitutionnel (Charte de
l’environnement, préambule de 1946 et DDHC)

II/ Le droit international et le droit européen


C’est le deuxième aspect de la pyramide des normes. Il est divisé en deux : droit international et droit
communautaire

A) Le droit international

Il existe de plus en plus de références au droit de la santé dans le droit international. On cherche en
effet de plus en plus au niveau international de mutualiser à la fois la recherche, le politique et donc
les textes relatifs au droit de la santé.

Par exemple :

La Constitution de l’organisation mondiale de la santé. C’est une agence onusienne chargée de veiller
à l’application des règles concernant la question de santé sur l’ensemble des états de la planète qui
font partie de l’ONU. Dans la constitution de l’organisation mondiale de la santé contient notamment
un article qui nous dit que la procession du meilleur état de santé constitue l’un droit fondamental à
tout être humain et ne doit souffrir aucune discrimination.

DUDH (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948) et notamment l’article 25 paragraphe
5 : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé ». Cependant la France
n’a pas ratifié ce texte, donc elle n’est pas applicable lors d’un jugement. Il existe aussi en Europe une
Convention européenne des droits de l’Homme (1950) qui est exactement voir plus protectrice que la
DUDH.

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Article 12 du pacte international des droits économiques et sociaux.

La convention sur les droits de l’homme et la biomédecine (1997) : plus récente et s’intéresse donc à
des problèmes plus actuels

Le droit international influence de plus en plus le droit français.


On distingue plusieurs types de textes : il existe des traités, des conventions, des accords (multilatéraux
soit pris par plusieurs états et bilatéraux soit pris uniquement entre deux états).

En général c’est le Président et son ministre des affaires étrangères et négocient et qui adoptent ces
textes. Pour que ce texte rentre dans l’ordre national il faut que ces textes soient approuvés, on dit
ratifiés.

Le président de la république doit au préalable approuver, ratifier par une loi de ratification ou
d’approbation votée par le Parlement (représentant des citoyens) pour qu’il soit adopté dans l’ordre
français et entrer en vigueur dans l’ordre interne.
Ce texte doit bien sur être conforme à la constitution.

Comment peut-on évaluer si les textes sont conformes à la constitution ? L’Article 54 de la constitution:
« Le conseil constitutionnel saisit par le Président de la République, par le Premier ministre, par le
président d’une des deux assemblées (Sénat ou assemblée nationale) ou par 60 députés, 60 sénateurs
a déclaré qu’un engagement international comporte une clause contraire à la constitution,
l’autorisation de ratifier ou d’approuver l’engagement international en cause ne peut intervenir
qu’après la révision de la constitution »

Globalement il nous dit que le droit international est dans l’obligation d’être en accord avec la
constitution. Pour qu’un texte relatif au droit international qui n’est pas conforme à la constitution (par
demande du Président de la République) entre tout de même en vigueur, il y a deux solutions : Soit on
modifie la constitution soit on ne modifie pas la constitution mais le texte n’entre pas dans l’ordre
interne.

Exemple : Traité de Maastricht (texte de droit communautaire ou européen, droit international


particulier) différait en certains termes de la constitution. On a d’abord interrogé les français qui ont
voté en accord pour l’entrée en vigueur de cette loi. Puis on a modifié la constitution pour que le traité
de Maastricht entre dans l’ordre interne.

B) Le droit européen (= le droit communautaire)

B.1) Primauté de l’ordre juridique européen sur le droit interne des états

Il y a un droit international un peu particulier qu’on appelle le droit de l’union européenne ou le droit
communautaire. En 2009 l’union européenne rassemble 27 états (23 langues officielles) et plusieurs
étapes de la construction européenne.

Le droit communautaire a une place particulière : à la différence des traités internationaux classiques.
Le traité de la CE a institué un ordre juridique propre, intégré au système des états membres. Donc
dans le droit international il y a un droit de l’union (particulier) qui a beaucoup plus de force juridique
que le droit international classique. Il y a donc un ordre juridique propre qui s’impose aux 27 états
membre. Le droit de l’union s’impose. Il s’impose depuis le 15 juillet 1964 (arrêt Costa de la cour de
justice des communautés européennes CJCE qui aujourd’hui s’appelle la CJUE, changement de nom
depuis Lisbonne). Il s’impose donc dès que les directives, les règlements communautaires aux 27 états
membres et à leur juridiction (citoyens des 27 états)

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C’est ce qu’on appelle le principe fondamental de la primauté l’ordre juridique communautaire prime
sur le droit interne mais il doit toutefois respecter la constitution (prime donc sur tout ce qui est
inférieur la constitution). Du fait du développement de la constitution aujourd’hui, le droit
communautaire est de plus en plus limité.

Le droit européen (= droit communautaire) a donc une valeur supra législative (supérieur à la loi) et
infra constitutionnelle (inférieure à la constitution).

Les conséquences de cette primauté sont les suivantes :

- ce droit est direct ***: il s’applique aux états, aux entreprises et aux citoyens européens.
Exemple : La réglementation Reach, une loi dans le cadre de l’environnement. C’est une législation
européenne commune aux 27 états membres sur la réglementation des usages des produits chimiques
mis en place par les droits de l’union). Les entreprises sont dans l’obligation de recenser les produits
chimiques utilisés, d’indiquer les consignes de sécurité sur des fiches de sécurités…etc.

- Il est dit souverain ***: il possède une supériorité juridique à tous les autres textes nationaux
excepté le droit constitutionnel.

- Il est autonome ***: institué et appliqué par les institutions européennes autonomes dont les
principales sont les Etats membres, le conseil européen (équivalent de notre président),
parlement européen (équivalent de notre parlement), le conseil des ministres (équivalent de
notre exécutif), la commission européenne (expert par matière qui réfléchit aux lois). Seules le
parlement européen, le conseil des ministres et la commission européenne sont aptes à
rédiger des textes, les directives, les règlements. On compte également certaines autres
institutions : la banque centrale européenne, la banque européenne d’investissement et la
cour de justice des communautés européennes (cour de justice de l’union européenne)

- Il est subsidiaire ***: l’union intervient uniquement si les objectifs de son action sont mieux
atteints au niveau européen qu’au niveau national.

Concrètement cela signifie que l’union a parfois une compétence exclusive c’est-à-dire qu’elle est la
seule est compétente (par exemple sur l’union douanière, politique commerciale commune...). De
manière globale tout ce qui est lié au commerce a en général une valeur exclusive.
Elle peut également avoir une compétence partagée avec l’Etat (enjeux communs de sécurité en
matière de santé publique comme la vache folle, décision d’embargo…)
Elle peut enfin avoir une compétence de coordination : l’union a des compétences mais le fait en
coordination avec les Etats. Les Etats sont largement compétents, notamment dans le cas de la
protection et de l’amélioration de la santé humaine.

B.2) Les textes du droit européen

Le doit communautaire possède de multiples traités instituant :

- Traité CECA (18 avril 1951 et entre en vigueur en 1952) qui institue la communauté
européenne du charbon et de l’acier. Il rassemble 6 pays à l’époque (Luxembourg, Italie,
Pays Bas, France, Allemagne en particulier la RFA et la Belgique). Il a plusieurs objectifs :
éviter un nouveau conflit entre la France et l’Allemagne, permettre une certaine
coopération commerciale et maîtriser le charbon et l’acier (ressource de grande
importance à l’époque).

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- Traité CEE (Communauté économique européenne ou traité de Rome) et CEEA (1957) qui
ont pour objectif de mettre en place un marché commun (plus seulement acier et charbon)
une libre circulation des personnes, des biens et des capitaux soit essayer de mettre en
place une politique commune sur ces différents flux.

- Traité de l’UE (7 février 1992) signé à Maastricht. Il entre en vigueur en 1993. On parle
simplement de CE (communauté européenne) : on cherche à lancer une citoyenneté
européenne, une politique plus large que la politique de commerce mise en place en 1957.

- Traité de Amsterdam (1997) qui confère de nouveaux pouvoirs au parlement européen En


effet le parlement européen souffrait et souffre encore aujourd’hui d’une certaine
faiblesse : il est uniquement Co législateur et partage donc la rédaction des textes. Il est
moins puissant que le parlement en France même si on va vers une amélioration grâce à
ce traité.

- Traité de Nice (2001) Il a pour objectif de préparer l’élargissement de l’union.

- Echec du projet constitutionnel (2005) qui avait pour objectif de former une constitution
européenne. Un certain nombre de pays notamment la France ont refusé ce texte.

- Traité de Lisbonne *** (13 décembre 2007). Il entre en vigueur en 2009.

B.3) Le droit européen dérivé

A côté des traités instituent il y a les textes dérivés qui sont l’équivalent de nos lois de règlement. Ce
sont les textes qu’adopte le parlement, le conseil de l’union, la commission. Ce sont les directives
communautaires, les règlements communautaires et les décisions, recommandation et avis.

Les directives communautaires sont en gros des lois cadres. Elles ordonnent aux 27 Etats membres de
modifier leur législation (dans des domaines ciblés) et les Etat sont liés, contrains par ces directives
quant aux résultats à atteindre
Par exemple la directive communautaire va prévoir un tel quota de pêche. Les états membres doivent
satisfaire le quota (peu importe la façon) seul le résultat importe.

Les règlements communautaires. Ce sont des textes qui sont plus directement applicable (appliqués
tels quels, pas de possibilités différentes de mode d’action) quant au résultat et à la forme. Ils
constituent des textes plus précis.

Les recommandations, avis, décision sont des textes qui sont pris par la commission et n’ont pas de
force contraignante. Elles ne s’appliquent pas aux 27 états membres. Ces textes ont donc une simple
valeur informative.

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B.4) La politique de l’union européenne dans le domaine de la santé

L’UE met en place différentes stratégies en matières de santé, tel que la prévention, l‘égalité des
chances, les menaces sanitaires graves, les personnes âgées en bonne santé, la promotion de la
santé.

Par exemple, il y aune directive européenne sur le droit des patients qui consacre le droit des patients
en matière de soins à suivre un traitement et à se faire rembourser des médicaments dans les Etats
membres de l’UE. IL y a 3 conditions :
- Les autorisations préalables pour les soins de santé transfrontaliers deviendront l’exception
et non la règle
- Seuls les soins couverts dans le pays d’origine seront remboursés, au tarif prévu par ce
dernier.
- Chaque patient devra avancer les frais de son traitement.

III/ La loi

Elle est votée par le parlement (= Assemblée Nationale + Sénat).

(La loi est donc dans la hiérarchie des normes : infra-constitutionnelle, mais supra-jurisprudentielle !!! ***)

C’est une œuvre collective puisqu’elle est adoptée par l’assemblée nationale et par le Sénat.

En principe, ils doivent ensemble se mettre d’accord sur un texte identique. On déposera la loi d’abord au
Sénat ou à l’assemblée qui la passera ensuite à l’autre.
Si comme maintenant on a une assemblée nationale de droite et un Sénat de gauche il peut se produire
des problèmes pour adopter une loi identique. Ces problèmes constituent une importante entrave au
pouvoir du président : le projet de texte (discuté, amendé) ne pourra souvent pas être adopté exactement.
C’est donc un contre pouvoir.

En cas de désaccord entre le Sénat et l’assemblée nationale sur un texte il existe une navette parlementaire
qui permet de faire passer le texte d’un côté ou de l’autre du Sénat et de l’assemblée national. En ultime
recours il arrive qu’on forme une commission mixte chargée de trancher le litige entre l’Assemblée nationale
et le Sénat.

On appelle projet de loi un texte déposé par le gouvernement.

On appelle proposition de loi un texte déposé par des parlementaires (députés ou sénateurs).

L’entrée en vigueur de la loi suppose la promulgation du Président de la République et la publication


au Journal Officiel.

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A) Les différents types de lois

1) Loi ordinaire *** : c’est une loi qui émane de parlementaires (députés, sénateurs) qui
adoptent la loi selon une procédure normale (pratique courante de la plupart des lois)
2) Lois constitutionnelles (ou lois de révision) ***: ce sont des lois spécifiques, beaucoup plus
rares, qui servent uniquement à modifier le texte de la Constitution (par exemple dernière
révision de 2008)
3) Lois référendaires *** : elles émanent du peuple qui a accepté le contenu d’une loi par
référendum. On peut en effet interroger le peuple directement (par référendum) sur une
question de vie économique, sociale ou environnementale. Grâce à l’article 11 de la
Constitution, il existe des lois référendaires.
4) Lois organiques *** : elles ont pour objet de compléter et de mettre en œuvre des lois inscrites
dans la constitution. Par leur objet, elles viennent préciser des lois constitutionnelles (par
exemple : précisent le rôle du Conseil Constitutionnel). Elles fixent des règles procédurales sur
la Constitution pour qu’elle soi bien mise en œuvre.
5) Lois de finances *** : elles concernent le budget de l’Etat. Elles sont soumises à des délais
impératifs à respecter chaque année. Elles sont indispensables à la gestion du pays et font
l’objet de règles spéciales de ratification.

B) Le domaine de la loi

Sur quelle matière peut-on rédiger une loi ?

La Constitution donne le champ d’application de la loi. Elle précise dans son Article 34 ce qui définit,
délimite le domaine de la loi. L’article 34 de la Constitution définit le domaine de la loi !!! ***

Il y a 2 aspects dans l’Article 34 :

- La loi fixe les règles sur un certain nombre de domaines : droit civique, nationalité, régimes
matrimoniaux
- La loi détermine les principes fondamentaux, par voie d’arrêtés, de décrets, de circulaires
(préservation de l’environnement, enseignement, droit du travail …)

Souvent, la règle est générale et doit être complétée par des règlements qui vont mettre à exécution
les dispositions de la loi.

C) Exemple de lois sur l’hôpital

Des exemples de lois sur la santé

- Loi du 21 décembre 1941


- Loi n° 70-1328 du 31 décembre 1997
- Loi Kouchner du 4 mars 2002 : elle est relative aux droits du malade et à la qualité du système
de santé. De par le simple intitulé, le législateur est venu fixer un certain nombre de principes
- Loi Bachelot 2009 : porte réforme de l’hôpital et est relative au patient, à la santé, au territoire.
- Loi du 26 janvier 2016 sur la modernisation de notre système de santé (avec 3 objectifs :
innover pour mieux prévenir, innover pour mieux soigner en proximité, innover pour faire
progresser les droits des patients.)

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Une loi ordinaire peut toujours faire l’objet d’une saisine par le Conseil Constitutionnel. Le contrôle
de constitutionnalité n’est pas systématique (il faut qu’il soit demandé).

Il n’y a pas de contrôle constitutionnalité sur les lois référendaires, ni sur les lois de révision.

Pourquoi n’y a-t-il pas de contrôle de constitutionnalité sur les lois référendaires ? Parce que c’est le
peuple qui décide et on ne laisse pas les sages du Conseil Constitutionnel remettre en cause la décision
du peuple.

IV/ La jurisprudence administrative ou judiciaire

Ce sont les décisions rendues par les juges. La jurisprudence est au dessus des règlements et en
dessous de la loi, des traités européens et de la Constitution !!! ***

Les autres sources du droit sont des sources écrites, et la spécificité de la jurisprudence, c’est que ce
ne sont pas des sources écrites mais des sources dégagées par un juge.

Même si le juge écrit évidemment sa décision, la jurisprudence est considérée comme une source du
droit non écrite.

La fonction première du juge est de faire appliquer la loi.

Quand il rend une décision, un jugement ou un arrêt, ces décisions sont appelées jurisprudences. La
jurisprudence, c’est la « bouche de la loi ».

On peut utiliser aussi le terme de jurisprudence dans un sens large

- soit pour désigner l’ensemble des décisions rendues par le juge : par exemple on parle de la
jurisprudence sur les reconduites à la frontière. Dans ce cas, on se réfère à l’ensemble des
jurisprudences rendues par différents juges administratifs.
- au sens étroit, on peut aussi désigner la jurisprudence comme une solution particulière. On
parle aussi d’espèce ou d’affaire. L’espèce ou l’affaire rendue par le juge peut être aussi la
solution. La jurisprudence est alors la solution particulière qu’un juge a rendue à un problème
donné.

Lorsqu’un contentieux est posé, lorsqu’on demande à un juge de s’exprimer sur l’interprétation d’un
texte, le juge a obligation de rendre justice (article 4 du code civil) ***.

« Le juge qui refusera de juger sous prétexte du silence, de l’obscurité, ou de l’insuffisance de la loi, il
pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice ».

Même si la loi est obscure, silencieuse, ou insuffisante, il doit tout de même juger. Ce qui lui donne un
certain rôle dans les sujets de société, notamment par exemple dans la bioéthique.

Le juge rend donc des décisions, parfois délicates, dans des cas que la loi n’a pas forcément envisagés.
La loi ne prévoit pas toutes les circonstances, soit parce qu’on n’y a pas pensé, soit parce que c’est un
cas nouveau

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- création de nouvelles technologies, dont on n’a pas imaginé l’instrumentalisation par les
citoyens. Donc il faut légiférer. Et le temps qu’on légifère, il peut y avoir des contentieux qui
peuvent arriver.

Le juge a donc le rôle de faire évoluer le droit : il fait évoluer un texte écrit, figé. C’est pour cela qu’on
dit que c’est une source non écrite, car elle repose sur une prise de position du juge. Lorsque la loi
n’est pas claire, il doit interpréter la loi. Donc d’une certaine façon, le juge est créateur de droit.

Mais en interprétant, l’interprétation n’est pas neutre.

Il arrive que le juge change d’avis (car les questions de société ont évolué, car la loi a été changée).
Dans ce cas, la jurisprudence du juge change. C’est ce qu’on appelle un revirement de jurisprudence.

Ce cas est peu courant, car sinon cela porterait atteinte à la sécurité juridique, mais le juge peut
changer d’avis.

V/ Les règlements

A) La hiérarchisation des différents types de règlements (décrets>arrêtés>circulaires)

Il existe 3 pouvoirs séparés :

- exécutif
- Législatif
- Judiciaire

Les règlements englobent l’ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des autorités
administratives.

Sous le vocable de règlements se regroupent plusieurs sortes de textes que l’on peut aussi hiérarchiser.

Par ordre d’importance : décrets>arrêtés>circulaires !! ***

1. Les décrets
La constitution de 1958 attribue la compétence de principe en matière de décrets au 1er ministre
(article 2 de la Constitution).

Mais le Président se voit aussi reconnaître une compétence d’exception dans certains cas.

On voit donc une collaboration entre le 1er ministre / les ministres et le Président pour l’élaboration
des décrets.

Il existe 3 types de décrets :

- décrets simples : signés par le 1er ministre, avec le contreseing des ministres qui sont en charge
de leur application.
- décrets pris en conseil des ministres signé par le Président et contresigné par tous les
ministres
- décrets pris par le Gouvernement avec avis obligatoire du Conseil d’Etat (valeur consultative)

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2. Les arrêtés
On les distingue selon les autorités qui les prennent.

- arrêtés ministériels ou interministériels (lorsqu’ils sont pris par plusieurs ministres)


- arrêtés préfectoraux : qui sont pris par le Préfet qui est le représentant de l’Etat au sein des
collectivités territoriales
- arrêtés municipaux : pris par la municipalité (commune)

3. Les circulaires
Ce sont des instructions données par un ministre à des fonctionnaires pour gérer le bon
fonctionnement du service.

Ce sont des informations hiérarchiques données par le responsable (le ministre) à ses subordonnés
pour guider la marche à suivre dans le concret.

Conclusion :

Constitution > traités internationaux et européens > lois > jurisprudence > décrets > arrêtés >
circulaires !!!***

Supra = au dessus
Infra = en dessous

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A TOI DE JOUER

ACC : hiérarchie des normes


2016

QUESTION N°71

QUESTION N°72

QUESTION N°74

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QUESTION N°75

2015

QUESTION N° 69

Toutes les propositions suivantes sont comprises dans le « Bloc de constitutionnalité », SAUF
UNE, laquelle ?

A. le Préambule de la Constitution de 1946


B. certains articles de la Constitution
C. la Charte de l’environnement
D. les jurisprudences constitutionnelles
E. la Déclaration universelle des droits de l’Homme

QUESTION N° 74

La directive européenne relative à l’application des droits des patients en matière de soins
transfrontaliers :
A. est applicable dans l’ordre national aux particuliers
B. a une valeur infra jurisprudentielle dans la hiérarchie des normes
C. fait partie du « bloc de constitutionnalité »
D. est un texte de droit européen originaire
E. reconnait le droit à suivre un traitement et à se faire rembourser des médicaments dansl’ensemble
des Etats européens

QUESTION N° 75
La décision rendue le 16 mai 2012 sur l’interdiction des banques privées de conservation de sang
placentaire est une décision :
A. rendue par le Conseil d’Etat
B. du Conseil national des médecins
C. [impliquant un médecin ayant reçu un blâme pour des expérimentations illégales]
D. [a valeur infra décrétale et supra législative]
E. répondant à une question prioritaire de constitutionnalité

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2014

QUESTION N° 68
Laquelle de ces lois n’existe pas ?
A. La loi constitutionnelle
B. La loi ordinaire
C. La loi européenne
D. La loi référendaire
E. La loi de finance

QUESTION N° 75

Le droit européen :

A. Se compose de décrets et directives européennes


B. S’est construit avec le Traité de Rome signé en 1957
C. S’est renforcé dernièrement avec le Traité de Lisbonne signé en 2007
D. Est au-dessus de la Constitution française dans la « Pyramide des normes »
E. Est en dessous des lois françaises dans la « Pyramide des normes »

QUESTION N° 76
Le droit fondamental à la protection de la santé défini à l’article L 1110-1 du code de la santé publique :
A. Assure la continuité des soins et la meilleure sécurité sanitaire possible
B. Offre le droit pour tous de consulter son dossier médical
C. Consacre la possibilité de mettre fin à des traitements disproportionnés
D. Consacre la gratuité des soins pour toutes les personnes démunies y compris les personnes
étrangères
E. Garantit l’égal accès de chaque personne aux soins nécessités par son état de santé

QUESTION N° 77
La formule suivante « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de
la santé » :
A. Est consacrée dans le Préambule de la Constitution de 1946
B. Est inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948
C. Constitue l’article 1er de la Charte de l’environnement
D. S’impose au législateur européen
E. S’impose au législateur français, au juge judiciaire et au juge administratifDécembre 2012

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UE7 – Droit – 3 – La hiérarchie des normes – Pr …. - ../../17 - ..H..

2013

QUESTION N°69
Dans la « Pyramide des normes » de notre ordre juridique français, la directive européenne relative à
l’application des droits des patients en matière de soins de santé transfrontaliers se situe :
A. En dessous des décrets et au dessus de la loi
B. Au dessus de la loi et en dessous de la jurisprudence française
C. Au dessus de la Constitution et au dessus de la loi
D. En dessous de la Constitution et au dessus de la loi
E. Au dessus des arrêtés et en dessous de la jurisprudence française

QUESTION N°72
La jurisprudence administrative :
A. Est une décision d’un juge
B. Ne peut jamais être remise en cause par un revirement de jurisprudence
C. Est supérieure aux lois dans la « Pyramide des normes »
D. Est supérieure aux règlements dans la « Pyramide des normes »
Répond à l’obligation de juger

QUESTION N°75
Le « Bloc de constitutionnalité » comprend :
A. Tous les articles de la Constitution
B. Les lois ordinaires
C. La Charte de l’environnement
D. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen
E. Le Préambule de la Constitution de 1946

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2016 2015 2014 2013


Q71 : A Q69 : E Q68 : C Q69 : D
Q72 : A B D E Q74 : A E Q75 : A B Q72 : A D E
Q74 : B D Q75 : E Q76 : Q75 : A C D E
Q75 : B C D E Q77 : C E

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