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UE7 – Sociologie – 5 – Inégalités sociales et santé – Pr. Bretin - ../../17 - ..H..

UE7 : SOCIOLOGIE

COURS 5 – INEGALITES SOCIALES


ET SANTE

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I. Inégalités sociales
A) Définir
B) Montrer un système

II. Inégalités sociales de santé

A) Constater
B) Comprendre

A TOI DE JOUER
 ACC
 ASTUCES, pour répondre rapidement et sans erreurs
 Correction détaillée

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I- Inégalités sociales

A) Définir

Bihr et Pfefferkorn definissent l’inegalite sociale en 2008 :


« Une inegalite sociale est le resultat d’une distribution
inegale, au sens mathématique de l’expression, entre les
Définition de l’inégalité sociale membres d’une societe, des ressources de cette derniere ;
distribution inegale due aux structures memes de cette
societe et faisant naître un sentiment, legitime ou non,
d’injustice. »

Pour mettre en évidence une distribution inégale des


ressources, on doit faire des mesures. On doit donc
choisir une certaine unité de mesure.
Les mesures, les données sont peu contestables, du fait de
l’importante puissance symbolique attribuée aux chiffres.
Elles assurent des données homogènes, permettant des
L’inégalité comme mesure mathématiques comparaisons spatiales et temporelles

Cependant, la réalité sociale est-elle toujours mesurable ?


La mesure est discrète. Cela signifie qu’il existe une
discontinuité et qu’elle impose toujours un découpage de
la réalité. Or, les inégalités sociales sont systémiques et
interdépendantes.

Il y a une multidimensionnalité des inégalités sociales, car


il existe différents types de ressources. On trouve des
ressources :
 Matérielles : les revenus, le patrimoine, le temps,
l’espace dont on dispose.
 Sociales et politiques : les capacités
relationnelles, les réseaux relationnels, la position
institutionnelle
 Symboliques : objectivées par les diplômes qui
symbolisent l’accès à un certains niveaux de
connaissances et contribuent à donner du poids et
Multidimensionnalité des ressources
de la légitimité dans les réseaux, pour les emplois.
Elles incluent également la maitrise des savoirs et
les références culturelles.

Il y a donc des inégalités relevant de l’avoir, du pouvoir


et du savoir.

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Les structures sociales sont liées en partie aux ressources.


La distribution se fait en aval des structures qui
produisent les inégalités sociales.
Les causes se trouvent en amont, dans les rapports
sociaux de production, de propriété, de classes, de sexes,
d’âge, dans les propriétés des moyens de production (qui
les possède ?), la division sociale du travail, la structure du
pouvoir politique, la hiérarchisation de la société
Les inégalités sont produites par la société/dans la
société.

On peut distinguer les inégalités :


 Suprasociale, qui relèvent de la question de la
Caractère structurel des inégalités
nature (par exemple, fertilité d’un sol ou pas)
 Infrasociale : décisions et comportements des
individus.
Mais, il ne faut pas oublier que le comportement, la
pratique, le savoir des individus sont cadrés par les
ressources qu’ils disposent, par l’éducation. Ce n’est donc
pas centré sur les individus.
Donc on ne peut pas réduire les inégalités sociales aux
facteurs individuels.
On se rend également compte que ce serait occulter toute
la logique des reproductions sociales. Responsabiliser les
individus reviendrait à légitimer les inégalités sociales
facilement et de manière non scientifique.

Les inégalités doivent faire naitre un sentiment d’injustice


sociale et être l’objet de dénonciation et de revendications
par des groupes sociaux.

Un sentiment d’injustice La question des inégalités sociales est le moteur des


politiques sociales qui avancent. Mais pour les
chercheurs, l’analyse des inégalités sociales suppose une
attitude critique qui est indispensable.

B) Montrer un système

Les interactions entre les inegalites selon Bihr et Pfefferkorn, 1999,2008

Comprendre les inegalites sociales suppose d’en saisir les interactions. En effet, il existe des
interactions/contributions directes des inegalites entre elles.
Les inegalites font systemes, se produisent les unes les autres, parfois se cumulent et tendent a se renforcer.
Par exemple, l’inegalite face a la sante est due, entre autres, aux inegalites face aux rapports de production
(++), aux inegalites face a l’emploi (+), aux inegalites de revenu disponible, aux inegalites face a la
consommation, face au logement, face a l’ecole et face aux usages sociaux du temps. On note un effet
compensateur avec les inegalites face a la protection sociale.
On en conclut donc qu’il y a des variables tres diversifiees qui interviennent pour expliquer les inegalites.

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II- Inégalités sociales de santé

A) Constater

Cela suppose un postulat : considérer que les inégalités de santé sont des inégalités sociales, ce qui ne pas de soi.
À fortiori pour les soignants qui ne sont pas eduques a ce type d'approche mais qui peuvent rencontrer ces
questions dans leurs pratiques.
Cela veut dire que les dimensions biologiques de la question font partie des inegalites sociales, et que cela
se passe en grande partie en amont du système de soin.

Une partie du travail des sociologues est de s'interesser aux disparites entre regions/pays.
Il ne s'agit pas d'une causalite stricte mais de comprendre comment les conditions sociales interagissent avec
la question de la sante.
« S'il y a quelque chose devant quoi on est tous egaux, c'est qu'on mourra tous un jour ». On est d'accord mais
s'il y a quelque chose d'interessant c'est qu'en fonction de sa condition sociales il y a des inégalités devant
la santé/mort.

La mortalite est un indicateur interessant pour mesurer la sante d'une population. C'est
une notion simple : mort ou vivant. De plus les donnees sont produites annuellement
depuis longtemps, on a de l'anteriorite, cela fait l'objet d'un recueil relativement
La mortalité
homogene : on peut faire des comparaisons dans l’espace et dans le temps.
Cela permet aussi de saisir causes et evolutions temporelles.

En France, en 2014, l’esperance de vie s’elevait a 79,3 ans pour les hommes et a 85,5 ans
pour les femmes.
Il est aussi interessant de regarder EDV a 35 ans. On a la des inegalites entre categories
sociales qui sont tres marquees. En effet, à 35 ans, dans les années 90, un cadre pouvait
L’espérance de
estimer avoir 46 ans devant lui alors qu'un ouvrier n'en avait que 39.
vie
Dans les annees 2000, on a une meilleure EDV globalement, due a une progression
generale, mais le differentiel est toujours la. Entre 2009 et 2013, a 35 ans, un cadre pouvait
estimer avoir 49 ans devant lui alors qu’un ouvrier n’en avait que 42,5.
Le bas de la hierarchie des categories socio-professionnelles vit moins longtemps.
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La « double peine » : calculer les EDV sans incapacites.


Ces incapacites sont variables : de type 1, 2 ou 3.
1 : incapacites non redhibitoires, qui n'empechent pas de « fonctionner », ne genent pas
dans les actes du quotidien mais necessitent des amenagements.
2 : incapacites plus importantes, personnes declarees limitees depuis plusieurs mois dans
des activites quotidiennes et y compris dans des taches professionnelles
Question de la
3 : degre le plus eleve, incapacite a effectuer les activites elementaires du quotidien (se
qualité de vie
laver, manger, se vetir) : il y a besoin d'assistance, on est dans un etat de dependance.

Double peine: les catégories sociales les moins favorisées vivent moins longtemps
et moins bien (handicaps plus tôt et plus violents). Ces catégories ont une vie plus
courte et plus de temps en incapacités, qui sont plus sévères.

La mortalite precoce est le risque de deces premature au regard de l’esperance de vie.


Le risque de mourir precocement est plus eleve pour les ouvriers que pour les cadres.
Si on applique par calcul les conditions de la mortalite de 2000-2008, on se rend compte
que le risque de mourir avant 60 ou 70 ans pour l'ouvrier est deux fois plus élevé que
pour le cadre.
Question de la
Risque de deces avant 60 Risque de deces avant 70
mortalité précoce
ans ans
Cadre 6% 13 %
Ouvrier 13 % 27 %

Donc finalement il n'y a pas vraiment d'egalite devant la mort.

Quand on regarde les causes de deces, on a la aussi distinction selon categories sociales.
 Les ouvriers ont des pathologies liees a l'alcoolisme, au suicide ou au cancer
du poumon.
 Àlors que les categories plus aisees meurent plutot du SIDA.
La morbidité :
Quelles pathologies pour les plus pauvres ? On a montre que certaines pathologies sont
une distribution
plus repandues chez les personnes a bas revenus : caries dentaires, pathologies de
inégale des
l'appareil digestif. Àu-dela de 50 ans, il s’agit de pathologies de l'appareil cardio vasculaire
pathologies
puis des troubles osteo-articulaires (arthrose, maux de dos…).
Pour les enfants de familles a bas revenus, ils sont plus nombreux a subir des problemes
dentaires et moins nombreux a etre suivi chez l’orthodontiste, et aussi plus nombreux a
avoir des problemes d’asthme. Differentiel relativement marque.

B) Comprendre

Nous aborderons la stigmatisation des pratiques nefastes (pas de preservatif, boire…)


en general et des pratiques propres a certains groupes : « blaming the victims ».
Ce type d'attitude peut se retrouver dans le domaine de la sante : addiction, sexualite..
Quand on regarde du cote des sciences sociales, quand on veut comprendre le
gradient entre hierarchie sociale et inegalites de sante, on ne peut pas juste
La stigmatisation stigmatiser ces pratiques nefastes (impasse) car cela revient a blamer les victimes
en les rendant responsables individuellement. Elle ne permet ni de comprendre, ni de
changer les choses.

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On sait que dans notre societe la medecine, le recours


differentiel au systeme de sante, ne permettent pas
d'expliquer toutes les inegalites sociales de sante. On sait
qu'il y a des inegalites d'acces aux soins et que cela pese. Ce
qui se joue en amont s’appelle les déterminants sociaux de
la santé, qui permettent, du moins en partie, d’expliquer les
Les déterminants
ISS.
sociaux de la santé
On sait que les facteurs de risque de pathologies et
d'atteintes a la sante ne sont pas egalement distribues dans
la population (alimentation, tabac, pratique sportive..) : il y a
donc des inégalités de comportements et de facteurs de
risque.

Tous les fumeurs savent que ce n'est pas bon de fumer. Mais
la question n'est pas d'un choix, et meme d'un choix
rationnel. Il faut s'interesser plutot aux dispositions
sociales, on ne parle plus de choix rationnels. On parle donc
de chaines de pensée et d'actions que l'on a incorporées
L’approche
par le processus de socialisation qui se poursuit tout au
sociologique
long de notre existence.
Cela fait intervenir la socialisation et institutions
socialisatrices (milieu scolaire, groupe de pair, milieu
professionnel, famille).
Cela renvoie a un concept qui definit ces dispositions
Les dispositions
sociales : l'habitus. C’est-a-dire tout ce qu'on a incorpore et
sociales (Pierre
qui se traduit dans notre representation du monde et nos
Bourdieu)
comportements.
Ces dispositions sociales sont liées à une histoire
individuelle mais aussi à une histoire collective, sans que
l'on s'en rende compte ou qu'on en decide.
Nos pratiques font donc intervenir des conditions socio-
economiques mais aussi culturelles.
On peut modifier l'habitus au cours de la vie : par des
accompagnements educatifs notamment. Ces dispositions
renvoient aux conditions économiques, au capital
culturel et au capital social.

On le sait, les conditions socio-economiques pesent sur les


conditions de vie mais aussi sur les conditions de logement
des populations (on peut donc comprendre l'epidemie de
saturnisme infantile qui a touche dans le contexte français
une partie des enfants de migrants de famille africaine
arrives dans les 70' : ces familles sont alles sur du logement
prive puisque le parc public etait sature, et le parc prive est
Les 3 capitaux qui
particulierement degrade avec des peintures portant des
expliquent les Capital économique
pigments porteuses de plomb, un poison. Les petits enfants
dispositions sociales
qui ont tendance a tout mettre dans leur bouche se sont
empoisonnes. Or le saturnisme est mortel et laisses des
sequelles neurologiques qui touchent apprentissage et
comportement. ).
Il y a un double gradient âge-logement :
 Plus on est age, moins on se declare en bonne sante.
 Une personne sans domicile se declare moins en
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bonne sante.
Le type de logement intervient egalement dans les
conditions de vie. En effet, il y a un gradient de distribution
des pathologies selon que les menages sont exposes a la
precarite energetique (difficulte ou incapacite a pouvoir
chauffer correctement son logement de maniere a repondre
a ses besoins, pour des raisons de ressources ou de qualite
du logement), ou non.

Les conditions de travail font elles aussi partie des


conditions de vie et montre que la frequence des accidents
de travail est plus elevee pour les ouvriers. Ces ÀT
s'accroissent au fur et a mesure que les conditions de travail
se deteriorent.
Les conditions de travail de maniere generale se sont
degradees et se sont intensifiees. Plus la demande de travail
est intense et plus le risque est important.

D’apres l’enquete SUMER de 2010, il existe plusieurs


gradients d’exposition a au moins 1 ou 3 produits
cancerogenes dans le cadre du travail selon :
 la profession : les ouvriers sont plus exposes.
 le secteur : certains secteurs comme l’agriculture ou
l’industrie sont plus exposes.
 le sexe : les femmes sont moins touchees par ces
produits car elles sont davantage presentes dans le
secteur des services.
 l’âge : certaines tranches d’age sont plus exposees
que d’autres.

C’est un determinant dans la position que l'on aura sur


l'echelle sociale et donc cela pese sur notre exposition à des
risques plus ou moins importants.
Mais au-dela il y a tout ce qui a rapport au corps : pratiques
sportives et alimentaires sont determinees et differenciees
socialement. On peut donc voir une prevalence de l'obesite
notamment chez les enfants pour les enfants issus des
classes populaires.
Cette question ne fait pas intervenir que la condition
economique : elle fait intervenir aussi des pratiques de
consommation et des habitudes différentes. En
Capital culturel l'occurrence, les enfants de cadres passent moins de temps
devant un ecran de tele et consomment moins de boissons
sucrees, etc…
Intervient aussi dans nos perceptions de la douleur et notre
façon de reagir face aux symptomes ou a la douleur.
Si on s’interesse aux pathologies des enfants en grande
section de maternelle (2012-2013), on remarque un
gradient tres net de prevalence de surcharge ponderale,
d’obesite et de caries dentaires selon le groupe social des
parents.

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Il fait reference a la sociabilité et aux ressources


relationnelles que l’on peut mobiliser en cas de difficulte.
De plus en plus de recherches montrent que cela joue en
termes de sante.
Capital social L’isolement social est un facteur defavorable pour la sante et
les liens sociaux sont de la protection face a des evenements
qui peuvent porter atteinte a notre sante. Par exemple, le
soutien au travail a un effet protecteur.

Conclusion :
Les inegalites de sante sont donc sociales. Reduire ces inegalites suppose donc d’agir sur les determinants
sociaux de sante. Cela implique un travail en termes de politiques de justice sociale.

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A TOI DE JOUER
ACC : Inégalités sociales et santé

2016

QUESTION N°106

2015

2014

QUESTION N° 96
L'analyse des inégalités sociales de santé en France montre que :
A. Les facteurs de risques ayant des effets négatifs sur la santé sont distribués de façon
égale dans l'espace social
B. Les différences de comportements en matière de santé font intervenir des dispositions
sociales intériorisées
C. La mobilisation des ressources relationnelles n'a pas d'effet protecteur sur la santé
D. Les inégalités d'accès aux soins sont l’unique cause de l'écart de mortalité entre cadres
et ouvriers
E. Seules les conditions économiques déterminent les conditions de santé des individus

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QUESTION N°107
En France :
A. Les cadres vivent en moyenne 15 années de plus que les ouvriers
B. Les cadres subissent des incapacités lourdes (type 3) plus tôt que les ouvriers
C. Le risque de décès avant 60 ans est deux fois plus élevé pour les ouvriers que pour les
cadres
D. Depuis les années 1990, l'espérance de vie à 35 ans s'est accrue pour les cadres
E. Depuis les années 1990, l'espérance de vie à 35 ans ne s'est accrue que pour les
cadres

2013

QUESTION N°109
A trente-cinq ans :
A. L'espérance de vie des ouvriers est plus courte que celle des cadres
B. La durée de vie sans incapacités légères (type 1) est plus courte pour les cadres que les
ouvriers
C. La durée de vie sans incapacités lourdes (type 3) est plus longue pour les ouvriers que
les cadres
D. La durée de vie sans incapacités est plus courte pour les ouvriers que les cadres
E. La durée de vie sans incapacités légères (type 1) est équivalente pour les cadres et les
ouvriers

2012

QUESTION N°103

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QUESTION N°104

2016 2015 2014


Q106 : C Q105 : A B Q96 : B
Q106 : B Q107 : C D

2013 2012
Q109 : A D Q103 : A B C D
Q104 : A C D

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