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ECOLE NORMALE SUPERIEURE

ABIDJAN

Département des Sciences de l’éducation

UE: CULTURE GENERALE


ECUE : GENRE ET INCLUSION SOCIALE

Niveau : -CPPP
-CVS ALPHA

Enseignant : Dr KONAN Aya Josiane Irma Fabienne


Maître-Assistant en Sociologie de l’éducation
L’objectif de ce cours est d’amener les auditeurs à maitriser les concepts
fondamentaux liés au genre et de se les approprier. Promouvoir les pratiques
pédagogiques basées sur le genre et l’inclusion sociale afin de développer
des attitudes de sociabilité, d’empathie, d’entraide, de tolérance et
d’ouverture sociale envers les personnes vulnérables.
PLAN DU COURS

Introduction

I-DEFINITION DE CONCEPTS

- Sexe/genre
- Inclusion sociale

II- valeurs ou principes du genre

- Egalité
- Equité
- Parité
- Autonomisation

III- genre instrument au service de l’inclusion sociale

Introduction

La question de l’égalité de genre constitue un enjeu crucial dans les débats


internationaux et est présente dans l’agenda de développement durable des
sociétés. Cette égalité est un droit fondamental qui touche à la dignité d’une
frange de l’humanité et permet d’atteindre les autres objectifs du
développement. L’égalité des sexes est donc un levier décisif dans les politiques
et mérite une place de choix dans le processus de développement. Comment
l’inclusion sociale des femmes et des hommes participe-t-elle au développement
durable ?

I-DEFINITION DE CONCEPTS

- Sexe/genre

Sexe : se réfère aux différences biologiques, naturelles qui existent entre les
femmes et les hommes et à la différence corrélative entre leurs fonctions
procréatives. Il décrit les caractéristiques biologiques immuables et universelles
des femmes et des hommes. Ces caractéristiques permanentes et immuables sont
communes à toutes les sociétés et à toutes les cultures. Le sexe est un terme
biologique se référant à des personnes ou animaux en les qualifiant de femelles
ou de mâles en fonction de leurs organes sexuels ou de leur gène. Le Sexe
désigne aussi les différences entre les individus qui font qu’ils sont soit
masculins, soit féminins. Ces différences sont déterminées biologiquement.

Le genre : Le genre, par opposition au sexe qui se réfère aux


caractéristiques physiques et biologiques des individus, et qui sépare les femmes
des hommes comme deux modalités d’une variable intrinsèque, est le produit
d’une construction socialement élaborée et partagée. Selon Revillard et al
(2006), le genre est la construction sociale de la différence des sexes. L’emploi
du terme distinction de sexe permet de souligner le caractère social des
comportements et des significations associées à la différence des sexes. Ainsi, le
refus du naturalisme est au fondement de ce concept. Il importe toutefois de dire
ce qu’on entend par construction sociale. La construction sociale a tout d’abord
une dimension matérielle ; ce qui inspire qu’elle s’incarne dans les
comportements, des statuts différenciés selon le sexe et une distribution inégale
des ressources et des espaces sociaux entre hommes et femmes. En outre, cette
construction sociale a une dimension symbolique qui renvoie aux significations
et aux valeurs socialement rattachées au féminin et au masculin. Ces
significations participent à l’organisation de la vie sociale. Enfin, le genre entant
que rapports sociaux construits sur la différence est un rapport de pouvoir. Ce
qui établit d’une part un rapport de pouvoir inégalitaire entre homme et femme
et une supériorité sociale des significations et des valeurs associées au masculin
sur celles associées au féminin. D’autre part, chaque individu quel que soit son
sexe subit une contrainte à se conformer à une norme de genre, c'est-à-dire aux
comportements et attributs qui socialement attendus par les personnes de son
sexe.

Aussi le genre, en tant que construction sociale, prescrit des rôles


masculins et féminins aux individus concernant leurs comportements, leurs
activités, leurs attributs (Organisation mondiale de la santé [OMS], 2019). Le
genre peut alors se définir comme « un système de bicatégorisation hiérarchisée
entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur
sont associées (masculin/féminin) » (Bereni et al., 2008). Aujourd’hui, Dans le

cadre des politiques publiques, le genre est défini comme un outil, une approche de
développement qui implique la participation et l’inclusion sociale des hommes
et des femmes tant dans l’accès que dans la distribution des ressources afin
d’atteindre l‘égalité.

- Inclusion sociale

Le terme « L’inclusion Sociale » est le processus visant à améliorer les


conditions dans lesquelles les individus et les groupes peuvent participer à la vie
de la société (Banque mondiale, 2013). Il fait aussi référence au processus qui
garantit que les personnes en danger de pauvreté et d’exclusion obtiennent les
possibilités et les ressources nécessaires pour participer pleinement à la vie
économique, sociale et culturelle et qu’elles jouissent d’un niveau de vie et de
bien-être considéré comme normal pour la société dans laquelle elles vivent.
C’est un processus qui garantit également aux personnes une meilleure
participation aux processus de prise de décision qui affectent leur vie et un
meilleur accès à leurs droits fondamentaux. L’inclusion sociale consiste à
promouvoir une nouvelle vision de la société. Une société dans laquelle chacun
trouve sa place et une société où chacun apporte quelque chose de positif.
L’inclusion sociale consiste, par ailleurs, à améliorer les capacités, les
opportunités et la dignité des individus et des groupes à prendre part à la société .
L’Inclusion Sociale interpelle le concept de l’Exclusion Sociale faisant référence
à l’inégalité d’accès de certaines personnes, ou de certains groupes, aux droits
économiques, sociaux, culturels, politiques et civils nécessaires à la pratique de
la citoyenneté. Dans ce même ordre d’idée ; l’Inclusion Sociale est associée au
concept de la « Cohésion Sociale » qui fait référence à la « capacité de la société
à assurer de façon durable le bien-être de tous ses membres, incluant l’accès
équitable aux ressources disponibles, le respect de la dignité dans la diversité,
l’autonomie personnelle et collective et la participation responsable.

II- valeurs ou principes du genre

- Egalité

L’égalité des genres : elle se définit comme « l’égalité des droits, des
responsabilités et des opportunités des femmes, des hommes, des filles et des
garçons ». L’égalité ne signifie pas que les femmes et les hommes
deviendront semblables, mais plutôt que les droits, les responsabilités et les
opportunités des femmes et des hommes ne dépendront pas du fait qu’ils
soient nés femme ou homme. L’égalité entre les femmes et les hommes
implique que les intérêts, les besoins et les priorités des femmes et des
hommes sont pris en considération, en reconnaissant toutefois la diversité des
différents groupes de femmes et d’hommes

- Equité

L’équité des genres signifie qu’un traitement impartial doit être accordé aux
hommes et aux femmes, en fonction de leurs besoins respectifs. L’équité
représente l’idée de ‘ce qui est juste’. Sa démarche vise à corriger des inégalités
de départ pour arriver à l’équivalence des chances (ou opportunités) entre
femmes et hommes, en tenant compte de leurs besoins et intérêts spécifiques.
L’équité de genre cherche à créer des conditions au-delà des textes, pour
que les hommes et les femmes puissent jouir de l’égalité et de leurs droits.
L’équité est donc une démarche qui se veut juste envers les hommes et les
femmes. Elle veut corriger les inégalités de départ pour amener à l’égalité
en tenant compte des besoins, des ressources et des bénéfices. L’équité
prend donc en compte les spécificités et les besoins des hommes et des
femmes. Elle ne se traduit pas par une égalité de traitement mais par un
traitement différent afin de combler un désavantage. Ceci peut nécessiter la
mise en place de mesures qui visent à corriger les inégalités entre homme et
femme. Il s’agit des mesures d’équité en l’occurrence la discrimination
positive, mesure temporelle spéciale.

- Parité

La parité signifie que chaque sexe est représenté à égalité. C’est un instrument
au service de l’égalité. La parité est souvent une condition nécessaire de
l’égalité, mais non suffisante. Ainsi, une assemblée peut être paritaire, mais si
les hommes occupent toutes les fonctions de décision et les femmes celles
d’exécution, elle ne sera pas égalitaire

- Autonomisation
Autonomisation : Elle signifie fortifier l’autorité de quelqu’un afin qu’il puisse
maîtriser les ressources et les décisions qui influencent sa propre vie. Ainsi, elle
donne la capacité aux hommes et aux femmes d’accroître leur bien-être et leur
sentiment de sécurité ou de confiance en soi « Processus par lequel les femmes
et les hommes prennent le contrôle de leurs vies par l’élargissement de leurs
choix.

III- genre instrument au service de l’inclusion sociale et son enjeu

1- genre instrument au service de l’inclusion sociale

La dimension genre et l’inclusion sociale concernent toutes les deux les rapports
entre les individus et les systèmes sociaux. Elles sont multidimensionnelles et
concernent les secteurs économique, social, culturel et politique de la société. Si
l’Inclusion Sociale concerne les rapports sociaux entre les différentes catégories
sociales marginalisées et vulnérables, l’approche Genre s’intéresse aux rapports
sociaux entre femmes et hommes, qui concernent aussi bien leurs fonctions,
leurs rôles, leurs statuts, que les stéréotypes qui en sont issus. L’approche genre
et l’Inclusion Sociale visent toutes les deux l’égalité dans les rapports sociaux et
l’Empowerment ou autonomisation des groupes sociaux marginalisées et
vulnérables. Ce qui requiert une redéfinition de la politique sociale des
gouvernements. L’Approche Genre s’intéresse, à elle, aux rapports entre les
hommes et les femmes au sein des groupes sociaux et à la façon dont les genres
vivent différemment la marginalisation, la discrimination et la pauvreté. Dans ce
sens, les deux approches sont complémentaires et utiles pour un développement
inclusif basé sur la conception, la formulation et la mise en place des
programmes de développement et des politiques publiques dans une perspective
d’égalité de genre et d’inclusion sociale.

2-Enjeux du genre et de l‘inclusion sociale


Le genre et l’inclusion sociale (GIS) « est le processus analytique par lequel les
inégalités résultant de pratiques discriminatoires fondées sur le sexe, l’âge, la
géographie, l’origine ethnique, la langue, de revenu, la religion, handicap,
situation familiale etc. sont identifiées et corrigées au cours du processus de
programmation pour assurer une distribution équitable des ressources ainsi
qu’un accès égal aux chances et aux avantages. Elle est fondée sur des données
probantes et exige une compréhension des rôles et des responsabilités des parties
prenantes, en ce qui concerne l’acquisition, l’établissement des priorités, la
distribution et la gestion des ressources financières et humaines limitées, leur
contrôle sur la prise de décisions et le trafic d’influence »

3-Obstacles liés au genre dans l’éducation


Il existe de nombreux obstacles à l’accès et au maintien des filles dans
l’éducation. Des problèmes tels que les violences basées sur le genre, les
grossesses précoces, les mariages précoces et forcés etc.

Les filles après l’école sont obligées d’aider à la maison pour les tâches
ménagères constitue pour elles des difficultés de disposer de suffisamment de
temps pour réviser leurs leçons à la maison. Il y a aussi les stéréotypes consignés
dans les manuels scolaires. Dans les programmes scolaires, des images relatives
aux professionnels comme politiciens, avocats, gestionnaires d’entreprises sont
l’apanage des hommes et les femmes cantonnées dans des rôles domestiques. Le
message est recyclé et renforcé au point que les filles se voient sous cet angle et
à renforcer les limites que leur a imposées la société. Les filles ont moins
tendance à s’inscrire dans les matières scientifiques et ont aussi tendance à faire
des formation plus courte. Tous les stéréotypes de genre et toutes les
discriminations qui influencent négativement le cursus scolaire et les carrières
des femmes et des filles privent l’ensemble de la société d’un potentiel énorme.
Donc il est important d’agir sur les contraintes socioculturelles, institutionnelles
qui peuvent entraver
Intégration de l’approche genre dans l’éducation
Dans le domaine de l’éducation c’est l’instruction scolaire qui est prise en
compte. Aujourd’hui les personnes sans instruction sont en une position de
désavantage. Par ailleurs dans ce processus de mondialisation et de
globalisation, l’instruction permet de passer de l’exclusion (marginalisation) à
une inclusion. Ainsi. L’égalité des genres dans l’enseignement est un élément
central d'une éducation de qualité. Afin d’augmenter l’égalité d’accès à
l’éducation et de soutenir les progrès en faveur d’une Education pour tous, il est
nécessaire de développer des méthodes d’enseignement, de nouveaux moyens
d’apprentissage et des programmes qui permettent aux femmes / filles et aux
hommes/garçons de participer à cet apprentissage sur un pied d’égalité. La
culture d’une école et ses pratiques en dehors des leçons, influent également sur
l’apprentissage des garçons et des filles. L’égalité des genres doit donc être mise
au centre du développement du programme scolaire et des méthodes
d’enseignement.

Conclusion

Il convient de retenir en conclusion que favoriser l’inclusion sociale des


hommes et des femmes dans ce contexte de mondialisation constitue un enjeu
fondamental de la citoyenneté et du développement économique et social ; dans
la mesure où elle permet l’atteinte d’un épanouissement individuel et social plus
juste et équitable. L’inclusion sociale, en donnant une chance à tous les
individus, quels que soient leurs besoins particuliers, permet de construire un
monde sans barrières.

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