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UYI/FSE/CEV/S2/TC/L1/2022-2023
SED 142 : SOCIETE, EDUCATION, PERSONNALITE ET CITOYENNETE
ECUE SED 142-1 : Éducation, personnalité et citoyenneté
Plan et contenu de la formation
Par
Dr Rodolph Didier TCHOUNKOUE
Sociologue/Assistant à la FSE/CEV/UYI.
Ce cours (ECUE SED 142-1) qui est la première grande subdivision de l’intitulé de SED 142, a pour
objectif général d’inciter l’étudiant à développer des attitudes et aptitudes, d’une part, pour expliquer et
comprendre les rapports complexes entre le groupe et l’individu, ce dernier étant le produit d’un processus de
formation aux valeurs de la collectivité ; d’autre part, pour étudier l’éducation et la formation de la personnalité
tant du point de vue holiste qu’individualiste et d’analyser les enjeux. Mieux, le cours vise à montrer le statut
(place/rôle) et la valeur (influence/importance/utilité/nécessité) de l’éducation dans le processus de formation
de la personnalité de l’individu, à l’appropriation et usage réels dans ses conduites des valeurs citoyennes. De
ce fait, à la fin de l’enseignement (compétences visées), chaque étudiant(e) doit être capable de définir les
notions d’éducation, de personnalité et de citoyenneté; d’établir les relations entre elles, d’en discuter à travers
un esprit critique sur les enjeux et défis que ces notions soulèvent dans les sociétés contemporaines confrontées
à de nombreux problèmes et en particulier au Cameroun. Le contenu de la formation est structuré en deux
grands axes, chacun décliné aussi en deux sous-axes. Ainsi, le premier grand axe met l’accent sur les
définitions et spécificités des concepts clés et insiste sur leurs rapports(A). Le deuxième grand axe fait une
analyse critique sur leurs réalités pratiques actuelles, en insistant sur les défis citoyens qu’ils soulèvent (B).
Ce premier grand axe fait de brèves remarques et considérations aux notions essentielles à la
compréhension globale de l’objectif global du cours (I-1) et insiste sur leurs différents rapports (I-2).
Chez les sociologues, la définition des concepts clés d’un sujet mais surtout pour le cas d’espèce d’un
cours se présente comme un impératif méthodologique indéniable. L’un des pères fondateurs de cette
discipline, le sociologue français Emile DURKHEIM (2005: 34) le martèle si bien lorsqu’il écrit: « la première
démarche du sociologue doit être de définir les choses dont il dispose, afin que l’on sache de quoi il est
question, c’est la première et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification». En
réalité, dans le souci de faire savoir de quoi et sur quoi il est réellement question ici, il est urgent et nécessaire
d’insister sur les définitions et spécificités des notions d’éducation (a), de personnalité (b) et citoyenneté (c).
1
Idem, P.4.
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et un acteur social est tout « individu ou group social qui agit au sin la société 2» ou une institution sociale à
l’instar de l’école. L’acteur social (individu, Etat, famille, école) qui agit doit donc mobiliser un ensemble de
moyens ou ressources (humaines, économiques, matérielles, immatérielles, politiques, etc.) nécessaires pour
conduire son/ses actions sur membres (hommes et femmes, enfants, adolescents, adultes, vieillards mais
surtout les jeunes) en vue de développer leurs facultés physiques (corps), intellectuelles (acquisition des
connaissances livresques), morales (instruction civique, normes, control social orales ou écrites) et spirituelles
(commandements divins/ancestraux).
Pour le Sociologue Emile DURKHEIM par exemple, l’éducation est essentielle pour obtenir le
consensus nécessaire et une bonne intégration à la société. Il définit l’éducation comme étant la « socialisation
méthodique de la jeune généralisation » et y voit rôle primordiale de l’école dans le processus de socialisation.
Chez Max WEBER, elle prépare à jouer un rôle conforme au statut probable. K. MANHEIM tient
compte non seulement de l’adaptation mais aussi du changement. G. Berger réclamait des individus
« adaptables » dans un monde aux changements rapides. L’Etat camerounais assigne éducation est l’objet
d’étude de plusieurs disciplines dont la sociologie l’éducation.
Sur l’ensemble du territoire camerounais, le droit à l’éducation est garanti à tout individu par la loi
n°96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972 et la loi n°98/004 du 14 avril
1998 d’orientation à l’éducation au Cameroun dont l’Etat est chargé d’assurer la mise en œuvre. Dans le
préambule de la constitution suscitée, il est indiqué que « l’Etat assure à tous les citoyens les conditions
nécessaires à leur développement », à l’instar du développement humain reconnu de la manière suivante :
« L’Etat assure à l’enfant le droit à instruction. L’enseignement primaire est obligatoire. L’organisation et le
contrôle de l’enseignement à tous les degrés sont des devoirs impérieux de l’Etat» (degrés=primaire,
secondaire, supérieur, professionnel des deux sous-systèmes confondus, c’est-à-dire francophone et
anglophones). Et vu l’ouverture du pays au Monde extérieur et sa ratification des chartes de l’ONU ainsi que
l’UA dans le domaine éducatif (normes internationales), le droit à l’éducation est garanti aussi bien aux
nationaux qu’aux étrangers (aux africains des autres pays du continent autre que le Cameroun et les blancs).
Ici, la préoccupation consiste à définir, spécifier (i), établir la nuance (ii) et dévoiler les facteurs qui
contribuent à la formation de la personnalité d’un individu, entendu ici un être humain pris isolément (iii).
i-Définition et spécificités
Ce concept est cher aussi bien aux psychologues, philosophes qu’aux sociologues. C'est une notion
très complexe. D'une part, la personnalité se conçoit comme le caractère propre à une personne. D'autre part,
elle traduit l'individualité somato-psychique (corps et esprit). Mieux, la personnalité désigne ce qui caractérise
un être humain en propre, ce qui fait que cet être soit lui-même et non un autre, soit un sujet ou acteur. En
effet, la personnalité a trait à l'idée d'une synthèse d'éléments innés et acquis qui finissent par modeler dans
l’ensemble la stabilité et de la permanence, les manières être et d'agir d'un individu, lui conférant par lui-même
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Yves ALPE et al, Lexique de sociologie,2e é. Alloz, Paris, 2007, P.2.
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une identité. D'après la socio-politiste Madeleine GRAWITZ (1999:313), la personnalité « représente la part
de l'individu dans l'interaction avec son milieu ». Chez ALLPORT cité toujours par cette savante, il traduit
l'« organisation dynamique des systèmes psychologiques d'un individu qui détermine son adaptation unique
à son environnement ». En psychologie, la personnalité est d’après Michel GUILLEMOT et al (2005:835),
l’« ensemble de caractéristiques affectives, émotionnelles, dynamiques relativement stable et générales de la
manière d’être s’une personne dans sa façon de réagir aux situations dans lesquelles elle se trouve ».
Les notions de trait, rôle et attitude (comportement) par exemple sont essentielles pour décrire, classer
et expliquer les différents types de personnalités, de leur genèse, et la part des éléments biologiques et des
éléments sociaux. Dans la société, nous entendons souvent parler de personnalité de base, de personnalité
morale ou juridique, du culte de la personnalité et des droits à la personnalité. Il est bien d'y insister.
La personnalité de base, telle que le fait savoir Madeleine GRAWITZ, traduit dans le vocabulaire de
l'anthropologie, une « notion élaborée à partir des sociétés traditionnelles et suivant lesquelles il existerait
des traits communs, inculqués de façon semblable».
La personnalité morale/juridique, signifie en Droit et en économie, une « fiction juridique assimilant
une entité ecclésiastique, politique, sociale ou économique à une personne physique, lui permettant
d'échapper au sort de chacune de ses membres, y compris de ses dirigeants, et permettant en retour à ces
derniers de se désolidariser d'elle-même, par exemple dans la famille commerciale ». La personnalité
juridique est l’aptitude à être sujet de droit, qui est reconnue de plein droit et sans distinction à tous les êtres
humains (personnes physiques) et, sous certaines conditions, variables selon leur nature, aux personnes
morales (une personne morale désigne un groupement de personnes soit les associations, sociétés ou de biens
(fondations) ayant la personnalité juridique, et étant par conséquent, titulaire de droits et d’obligations). Il y a
donc une nuance entre la personnalité juridique et la personnalité au sens courant. En effet, si la personnalité
juridique désigne l'aptitude à être titulaire de droits et d'obligations, la personnalité au sens courant, désigne
signifie quant à elle l'unicité de chaque personne. En d'autres termes, la personnalité désigne ce qui est propre
à chaque personne tandis que la personnalité juridique constitue ce qui est commun à toutes les personnes
vivant sur un territoire donné.
Le culte de la personnalité, cette expression implique en avance une personnalisation du pouvoir, une
propagande efficace, pour obtenir l'adhésion administrative et inconditionnelle des gouvernés et le plus
souvent un régime policier pour neutraliser la critique et l'opposition.
Quant aux droits de la personnalité, ce sont l'ensemble des droits fondamentaux que tout être humain
possède, et qui sont inséparables de sa personne. Il y a du moins une différence entre droits à la personnalité
et les droits fondamentaux. En effet, le second correspond aux droits et libertés caractérisés selon une
acception formelle par leur valeur supra-législative ou selon une acception substantielle par l'importance des
valeurs protégées, or le premier a pour fondement la dignité de la personne humaine alors bénéficiaire du
principe de ces droits. Malgré les controverses qu’ils suscitent, les droits de la personnalité de l’individu sont
variés et peuvent présenter un caractère de liberté civile ou avoir une véritable figure de droits. Au sens large,
les libertés civiles comprennent la liberté de conscience (conséquence de la liberté d'opinion), la liberté de
mouvement (chaque individu a le droit d'aller où il veut) et la liberté d'action (chaque individu a le droit de
faire ce qu'il veut). Au sens étroit, les droits de la personnalité regroupent le droit au respect de l'intégrité
physique et le droit au respect de la dignité humaine.
Si le milieu est l’espace ou le cadre dans lequel les êtres vivants et en particulier les êtres humains
évoluent, il en existe deux types, à savoir : le milieu naturel et le milieu socioculturel ou historico-social. Le
milieu naturel est aussi un facteur déterminant en ce qui concerne le comportement de l’individu, voire dans
le cas d’espèce sa personnalité. En réalité, ce qui est qualifié de facteurs naturels doit s’entendre ici comme ce
qui est donné d’emblée sans intervention ni de l’individu, ni même du milieu.
L’influence de l’aspect social de formation de la personnalité de l'individu
Au-delà des facteurs biologiques, psychologiques et naturels scrutés ci-haut, il y a lieu de noter pour
terminer ici, que la personnalité est aussi le produit d'une construction sociale. Mieux, la personnalité est
tributaire de l'hérédité, de la psychologie mais aussi et surtout des circonstances sociohistoriques dans
lesquelles est amené à évoluer l'individu. Aristote disait que l’homme est un animal politique. Mieux, l’être
humain est naturellement mu par la sociabilité. En effet, l'individu est membre et appartient à une famille, à
une race, à une nation, à une classe sociale, à une civilisation. Ces différents facteurs modèlent sa personnalité.
Chez Karl MARX, la vie de l’individu est entièrement liée à celle de ses semblables, qui le détermine sur la
base des modes de productions. Ses convictions sociales, politiques, morales et religieuses dépendent
largement de la société. C’est chaque société qui trace à l’individu le programme de son existence quotidienne.
On ne peut vivre en famille, exercer sa profession, vaquer aux mille soins de la vie journalière, faire ses
emplettes, se promener dans la rue ou même rester chez soi, sans obéir à des prescriptions et se plier à des
obligations. C'est dire qu'ici, qu’il y a un lien étroit voire une forte incorporation des hommes dans la société
où ils vivent. La société est dans l’individu, et ce dernier n’est que ce que la société a fait de lui. La corrélation
est étroite entre notre milieu social et l'être que nous sommes. Pour dire que notre personnalité est largement
déterminée par notre société d'appartenance. Chaque société a des valeurs, des normes, des croyances
collectives qui régulent et organisent la vie en groupe. L'idéologie que ce groupe met en place, permet à la
société de se stabiliser et de se pérenniser dans le temps. À chaque type de société, correspondent un type
d'hommes et un type de comportement. La famille, la tribu, l'école, les rites d'initiation, les influences
formelles et informelles constituent les canaux par lesquels la société inculque son idéologie aux membres du
groupe. Bref, l'individu ici est soumis aux influences sociales de par son acculturation et le rôle qu'il joue dans
la société (Cf. les travaux d’Émile DURKHEIM, les théories holistiques comme le fonctionnalisme).
Les sociologues connaissent les rapports réciproques qui lient l'individu à sa société ainsi des
influences mutuelles qui les animent et dynamisent. S'il est admis, que les facteurs holistes ci-dessus sont à la
base de formation de la personnalité de l'individu, force est de reconnaître, qu'ils existent aussi les facteurs
individuels. Mieux, la personnalité de l'être humain est à la fois le produit des facteurs biologiques,
psychotiques, naturels et socioculturels; mais, l'individu est lui-même un acteur pouvant la modifier. Mieux,
le milieu dans lequel il évolue y compris les rapports et pratiques existentielles servent de points de rencontre
des choix et des situations. L'homme, confronté à ces réalités, est appelé à façonner, modeler ou modifier et
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construire ou complète lui-même sa propre identité (personnalité). En effet, le pôle individuel de l'identité ou
la personnalité individuelle est la partie de l'identité de l'identité de l'individu qui est construite parce lui-ci.
Ce qu'il devient est fonction des circonstances où réalités quotidiennes existentielles. Dès lors, sa personnalité
se construit à travers les actes qu'il pose dans les situations réelles et vécues. S'offrant une marge de liberté et
responsabilité, l'individu ne se contente pas de jouer seulement le rôle que l'assigne la société (personnage) ou
de se laisser couler (objet # sujet), il prend part comme acteur ou sujet de formation de sa propre personnalité
(cf. La théorie de l'existentialisme de Jean-Paul Sartre): « l'existence précède l'essence ». La personnalité
consiste donc ici à s'engager, choisir et à agir sans que soit établie à l'avance une quelconque ligne de conduite
ou règle extérieure à laquelle se référer. L'individu ici se donne la possibilité d'organiser pour lui les situations,
les confère un sens (cf. les travaux de Max WEBER avec sa conception de l’action sociale et Raymond
BOUDON à travers sa théorie de l'individualisme méthodologique).
Après une définition et spécificité (i), un accent sera mis sur le rapport entre la citoyenneté et la
démocratie (ii) ainsi que sur le type de citoyenneté dont il convient de situer le cas camerounais (iii).
i-Définition et spécificité
Madeleine GRAWITZ note qu'en sciences politiques, qui dit citoyenneté voit directement le citoyen,
c'est-à-dire un « membre de la communauté politique, (cité, État) jouissant d'un ensemble de droits et devoirs,
dont celui de participer directement ou par des représentants (droit de vote), aux affaires publiques, aux affaires
publiques » (Idem:62). En sociologie, la notion de citoyenneté d’après Yves ALPE et al (2007:35) désigne
l’« ensemble des normes juridiques et des pratiques sociales qui fondent le statut de citoyen ». Le citoyen,
quant à lui, est celui qui détient une part de la souveraineté politique : de ce fait, il est co-législateur. Mieux,
c’est tout « individu jouissant, sur le territoire de l’État dont il relève, des droits civils et politiques », d’après
Raymond GUILLIEN et al (2005 : 113). Il est sujet de droit qui possède à la fois des droits civils, tels par
exemples la liberté d’opinion, la liberté d’aller et de venir, la protection contre l’arbitraire et les droits
politiques, notamment le droit de vote, d’éligibilité. Néanmoins, le citoyen a aussi des devoirs. C’est le cas
par exemple de respecter des lois, le paiement de l’impôt.
ii-Citoyenneté et démocratie
La notion de citoyenneté est historiquement liée à la démocratie, elle repose sur la reconnaissance de
l’existence des sujets libres et égaux. Pour Thomas Marshall cité par Yves ALPE et al(Ibid), ce concept résulte
de la conquête progressive de droits civils, de droits politiques, de droits économiques et sociaux. En réalité,
dans les sociétés démocratiques, la cohésion sociale, définit comme ne se repose pas sur le lien personnel au
monarque ni sur l’appartenance religieuse, mais elle est de nature politique et repose sur la citoyenneté : les
sociétés démocratiques contemporaines sont pour ainsi dire des communautés de citoyens.
Montrer ici, tour à tour, les rapports éducation et citoyenneté (a), éducation et personnalité (b).
a-Education et personnalité
Il existe des liens très étroits et indissociables entre l’éducation et la formation de la personnalité d’un
individu. En effet, l’éducation est le premier instrument de formation de la personnalité d’un individu, qu’elle
soit en famille (personnalité de base) ou dans la société tout court (personnalité juridique). La définition
proposée ci-dessus par Madeleine GRAWIRZ illustre à bien des égards ce rapport éducation et personnalité.
Sa proposition définitionnelle fait comprendre, qu’en l’absence d’autrui ou de notre semblable
(société/instances de socialisation), aucun individu ne saurait lui-même parvenir à développer ses propres
facultés physiques (corps), psychosociales (intelligence, caractère, morale, normes, contrôle social) et
spirituelles sur lesquelles se greffent les fondements mêmes de sa personnalité de base. L’individu en général
et en particulier sa personnalité est ce que la société par l’intermédiaire de l’éducation a fait de lui : il est donc
le produit d’une construction sociale.
b-Education et citoyenneté
L’éducation fait découvrir aux individus les valeurs et la culture que leur société privilégie. En effet,
la deuxième définition de Madeleine GRAWITZ ci-dessus laisse transparaître les liens entre l’éducation et la
citoyenneté. Ici, l’individu est placé non seulement au centre des initiatives mais est en retour celui qui
bénéficie et théâtralise leurs missions respectives. C’est ainsi que, parmi les orientations qu’un acteur social
(Etat, famille) transmet par le biais de l’éducation à ses membres ou citoyens (les deux sexes humaines de
toutes les catégories d’âges) dans le cas de l’Etat, figurent par exemple les valeurs, la culture, les connaissances
nécessaires à l’épanouissement de leur personnalité (droits et devoirs).
De plus, c’est par l’éducation qu’une société prépare l’intégration et l’insertion de ses citoyens. Et
d’après Emile DURKHEIM, l’une des institutions sociales chargées d’œuvrer à l’atteinte de cet objectif
l’école. L’éducation prépare également les citoyens aux rôles qu’ils joueront dans leur société selon leurs
statuts. Chez Max WEBER, elle prépare à jouer un rôle conforme au statut probable.
L’éducation façonne des personnalités et des citoyens enracinés et capables de permettre à leur société
de se résilier aux défis et changements. K. MANHEIM tient compte non seulement de l’adaptation mais aussi
du changement. G. Berger réclamait des individus « adaptables » dans un monde aux changements rapides.
L’Etat camerounais assigne éducation est l’objet d’étude de plusieurs disciplines dont la sociologie
l’éducation.
II-De l’analyse critique des trois entités à la présentation des grands défis citoyens
II-1: Analyse critique de l’état des trois entités éducation, personnalité et citoyenneté au Cameroun
Il se pose actuellement le souci de discuter les réalités que laissent apercevoir les rapports entre
l’éducation, la personnalité et la citoyenneté. En réalité, plusieurs phénomènes socioculturels, économiques,
humains, politiques et écologiques soumettent à rude épreuve les héritages de l’éducation sur la personnalité
et la citoyenneté au Cameroun. Il s’agit, notamment et à titre indicatif des faits de déviances (à), la crise des
valeurs universelle singulières de l’homme (b), le vibre ensemble et la question de maintien des liens sociaux
dans un contexte de diversité culturelle et linguistique (c).
Tout comme les autres pays du monde et d’Afrique en particulier, le Cameroun est confronté aujourd’hui à une
série de faits de déviances (crimes, délits et infractions) qui sont observables dans plusieurs milieux socioculturels
(écoles, familles, églises, administrations, etc). Il s’agit, entre autres, de l’incivisme, la corruption, la consommation des
stupéfiants (drogues), l’habillement, le détournement des derniers publics, les inégalités et injustices sociales. Toutes
ces pratiques amènent à s’interroger sur le statut de la personnalité, la citoyenneté et la valeur de l’éducation à leur
l’éradication.
La paix sociale est menacée par des guerres fratricides, les conflits tribaux et ethniques, les divisions et le
leadership entre les partis politiques. Aussi, la solidarité, la tolérance, le travail tendent à être substituer au jour le jour
par les valeurs que valorise le capitalisme, notamment l’individualisme, l’égoïsme.
Le vivre ensemble et la cohésion sociale à l’épreuve de toutes sortes de violences, de discours haineux et
tribaux
II-2-Les défis éducatifs pour une construction durable de la personnalité et des pratiques citoyennes
Conclusion : l’utilité du cours aux étudiants de L1 de la FSE (comprendre les problèmes citoyens contemporains de
leurs environnements socioculturels et de trouver des solutions concrètes durables)
Petit lexique du cours
a-Identité : l'identité est constituée d'un ensemble de référents sociaux et culturels, permettant une définition
d'un acteur social. Il se compose de deux pôles, à savoir : le pôle individuel de l'identité (construit par l'individu
lui-même) et le pôle social de l'identité (construit par la société par l'intermédiaire des agents ou instances de
la socialisation).
Dr Rodolph Didier TCHOUNKOUE, Plan et cours de l’ECUE n°1 de SED 142 , FSE/CEV/L1/TC/S2/UYI, 2022-2023. Page 11.
Bibliographie