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Cours d’Education a la

citoyenneté préparé par


le professeur: Cinal
PIERRE
Problématique du Cours
Dans le contexte actuel de mondialisation/
globalisation et de sociétés pluralistes et
multiculturelles secouées par des crises à
diverses manifestations (violence,
vandalisme, braquage, guerre tribale,
corruption, drogue, décrochage scolaire,
démission parentale, houliganisme,…), le
recours à une citoyenneté plus individuelle
et moins étatique est porteur de tous les
Problématique (suite)
► Malgré les défis que soulève la démocratie, les inégalités
sociales et économiques, la diversité des modes de vie,
l’éducation à la citoyenneté est une entreprise de
fabrication de l’identité collective et individuelle
reposant sur : - le respect de l’autre et de soi-même -
l’appel au dialogue, au consentement, à la règle, à la
défense des droits démocratiques et à l’ouverture sur le
monde sans perdre ses racines. - la construction des
défenses de la paix et de la cohésion sociale - la
promotion de la justice et la garantie de la sécurité entre
les êtres humains
Définition et Importance du Cours “Education a la
citoyenneté”
• L’éducation à la citoyenneté est une discipline
enseignée au primaire et au premier cycle du
secondaire destinée à préparer les élèves à leur rôle
de citoyen par la connaissance des institutions
politiques, administratives, économiques et sociales.
Education a la citoyenneté
(suite)
Elle apprend à l’élève qu’il provient
d’une histoire, qu’il a des droits
reconnus mais aussi des devoirs. Elle
développe l’honnêteté, le courage,
l’amour de la République, le refus du
racisme… C’est un processus éducatif
par lequel on fait acquérir à un
citoyen des connaissances, attitudes et
comportements responsables.
► L’éducation à la citoyenneté permet de
former des citoyens actifs et
responsables capables du « vivre
ensemble » et du « faire ensemble » en
développant chez eux des qualités, des
attitudes et des comportements leur
permettant de transcender les
particularismes qui freinent le
fonctionnement démocratique et la
Définition des concepts

► Citoyen : le terme « civique » vient


du latin « civis » qui signifie citoyen.
C’est l’individu dans un Etat ou dans
un régime sociopolitique considéré
d’un point de vue de ses devoirs et de
ses droits civils et politiques.
Définition des concepts
► Citoyenneté : le terme citoyenneté vient du
latin « civitas » qui signifie ensemble des
citoyens. On peut comprendre pourquoi
l’éducation à la citoyenneté renvoie de façon
très étroite à l’apprentissage du « vivre
ensemble » au développement du bien être
social. Du point de vue du droit, la citoyenneté
est la qualité de citoyen reconnue à chaque
individu d’exercer ses droits et d’accomplir ses
devoirs
Définition des concepts
► Civisme:
C’est le dévouement du citoyen envers la
collectivité. Autrement dit c’est un état
d’esprit qui se traduit par un comportement
positif. Une vertu du citoyen qui a le sens de
ses devoirs sociaux et politiques et n’a pas
besoin d’y être contraint pour les accomplir.
Définition des concepts
Instruction civique/Education civique/Morale :
► Instruire : signifie que l’enseignant donne à intégrer tels
quels, des savoirs qu’il détient, tandis qu’éduquer
nécessite qu’il guide l’élève sur le chemin de
l’appropriation de ces savoirs par lui-même. En
conséquence :
► L’instruction civique consiste pour l’enseignant à donner
à intégrer par l’élève maître des informations et des faits
concernant la vie citoyenne en vue de forger son civisme
caractérisé par le dévouement envers la collectivité, le
respect inconditionnel des institutions et de la loi.
Définition des concepts (Suite)

► L’éducation civique ou éducation à la


citoyenneté : devra intégrer les moyens
didactiques susceptibles de développer
l’autonomie intellectuelle et pratique du sujet
(apprenant) mais aussi la possibilité réelle
d’opérer le choix et de participer à des prises
de décisions.
Définition des concepts (Suite)
► En d’autres termes, il s’agit de former un modèle de
citoyen conscient et responsable face au devenir de
la société par :
► -l’exercice démocratique des droits et devoirs -la
participation active à la vie politique (vote, prise de
décisions, etc.)
► -l’exercice d’une citoyenneté moins restrictive, plus
éthique, active et planétaire. Exemple : le citoyen
dans un régime libéral et démocratique.
Définition des concepts (Suite)

► La morale :
C’est la discipline qui s’occupe de l’étude de
l’ensemble des principes de jugement et conduite
qui s’impose à la conscience individuelle ou
collective comme fondé sur les impératifs du bien.
► Autrement dit c’est la science du bien et du mal. En
préparant l’élève maître à l’exercice d’une
citoyenneté plus éthique, l’éducation à la
citoyenneté intègre l’aspect moral de la formation
du citoyen car l’éthique est en même temps la
science de la morale, l’art de diriger la conduite de
l’individu
Définition des concepts (Suite)

Les droits :
C’est la faculté d’accomplir ou non quelque
chose, d’exiger quelque chose d’autrui en vertu
des règles reconnues, individuelles ou
collectives.
NB : la liberté étant la faculté, la possibilité pour
un citoyen de faire tout ce qui n’est pas contraire
à la loi et qui ne nuit pas à autrui ou à la sécurité
publique est un droit.
Définition des concepts (Suite)
► La démocratie est un système politique dans
lequel la souveraineté procède de l’ensemble des
citoyens. Elle est directe, lorsque le peuple est
investi d’une responsabilité effective sur
l’ensemble des décisions ayant trait à la
collectivité, ou représentative, lorsque le peuple
délègue librement le pouvoir de gouverner à des
mandants.
Définition des concepts (Suite)
► La démocratie est un régime qui garantit le respect
des droits fondamentaux de la personne humaine et
les formes de la liberté politique, civile et
individuelle par la séparation des pouvoirs. Les
valeurs de la démocratie reposent sur des principes,
des institutions et sur des pratiques qui fondent un
État de droit (régime politique dans lequel les droits
reconnus aux individus sont prioritaires et où les
pouvoirs publics sont soumis au respect des lois par
divers contrôles).
Définition des concepts (Suite)
► La pratique est complexe et délicate : faire
coexister, sans oppression, toutes les
diversités. La démocratie doit permettre à des
mentalités, des modes de vie, des cultures et
des intérêts parfois contraires de cohabiter
tout en gouvernant. Chacun pouvant
s’exprimer sans crainte au nom de la
tolérance, la justice, le respect de la personne
humaine et de l’État de droit.
Définition des concepts (Suite)

► Par contre, des dictatures font régner l’ordre par la


terreur, le mensonge et la répression, tandis que la
corruption y est occultée, comme ‘’les Républiques
populaires’’ qui se cachent derrière une constitution
et des pseudo-élections. - Si des hommes politiques
sont critiqués, c’est parce que le citoyen réclame une
véritable morale politique et que la société civile
peut s’exprimer.
► f. les valeurs constituent l’ensemble des
qualités que recommande la citoyenneté.
Exemple : le travail, le respect des lois et
règles par tous, la tolérance, la solidarité, la
coopération, l’égalité et l’équité.
Titre III (Constitution 1987)
DU CITOYEN - des DROITS et DEVOIRS
FONDAMENTAUX
CHAPITRE I. DE LA QUALITÉ DU CITOYEN

► Article 16: La réunion des droits civils et politiques


constitue la qualité du citoyen.
► Article 16.1: La jouissance, l'exercice, la suspension et la
perte de ses droits sont réglés par la loi.
► Article 16.2: L'âge de la majorité est fixé à dix-huit (18)
ans.
► Article 17: Les haïtiens sans distinction de sexe et d'état
civil, âgé de dix-huit (18) ans accomplis, peuvent exercer
leurs droits civils et politiques s'ils réunissent les autres
conditions prévues par la Constitution et par la loi.
CHAPITRE I. DE LA QUALITÉ DU CITOYEN (suite)

► Article 18: Les haïtiens sont égaux devant loi sous


la réserve des avantages conférés aux haïtiens
d'origine qui n'ont jamais renoncé à leur
nationalité.
CHAPITRE II. DES DROITS FONDAMENTAUX
SECTION A. DROIT A LA VIE ET A LA SANTÉ
► Article 19: L'Etat a l'impérieuse obligation de garantir le droit à la
vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les
citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme.
► Article 20: La peine de mort est abolie en toute matière.
► Article 21: Le crime de haute trahison consiste à porter les armes
dans une armée étrangère contre la République, à servir une nation
étrangère contre la République, dans le fait par tout fonctionnaire
de voler les biens de l'Etat confiés à sa gestion ou toute violation de
la Constitution par ceux chargés de la faire respecter.
► Article 21.1: Le crime de haute trahison est puni de la
peine des travaux forcés à perpétuité sna commutation de
peine.
► Article 22: L'Etat reconnaît le droit de tout citoyen à un
logement décent, à l'éducation, à l'alimentation et à la
sécurité sociale.
► Article 23: L'Etat est astreint à l'obligation d'assurer à tous
les citoyens dans toutes les collectivités territoriales les
moyens appropriés pour garantir la protection, le maintien
et le rétablissement de leur santé par la création
d'hôpitaux, centres de santé et de dispensaires.
SECTION B DE LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE
► Article 24: La liberté individuelle est garantie et protégée par l'Etat.

► Article 24.1: Nul ne peut-être poursuivi, arrêté ou détenu que dans


les cas déterminés par la loi et selon les formes qu'elle prescrit.
► Article 24.2: L'arrestation et la détention, sauf en cas de flagrant
délit, n'auront lieu que sur un mandat écrit d'un fonctionnaire
légalement compétent.
► Article 24.3: Pour que ce mandat puisse être exécuté, il faut:
► a) Qu'il exprime formellement en créole et en français le ou les motifs
de l'arrestation ou de la détention et la disposition de loi qui punit le
fait imputé;
► b) Qu'il soit notifié et qu'il en soit laissé copie au moment de l'exécution
à la personne prévenue;
► c) Qu'il soit notifié au prévenu de son droit de se faire assister d'un
avocat à toutes les phases de l'instruction de l'affaire jusqu'au jugement
définitif;
► d) Sauf le cas de flagrant délit, aucune arrestation sur mandat, aucune
perquisition ne peut se faire entre six (6) heures du soir et six (6) heures
du matin.;
► e) La responsabilité est personnelle. Nul ne peut être arrêté à la place
d'un autre.
► Article 25: Toute rigueur ou contrainte qui n'est pas nécessaire
pour appréhender une personne ou la maintenir en détention,
toute pression morale ou brutalité physique notamment pendant
l' interrogation sont interdites.
► Article 25.1: Nul ne peut être interrogé en absence de son
avocat ou d'un témoin de son choix.
► Article 26: Nul ne peut etre maintenu en détention s'il n'a
comparu dans les quarante-huit (48) heures qui suivent son
arrestation, par devant un juge appelé à statuer sur la légalité
de l'arrestation et si ce juge n'a confirmé la détention par
décision motivée.
► Article 27: Toutes violations des dispositions relatives à la
liberté individuelle sont des actes arbitraires. Les personnes
lésées peuvent, sans autorisation préalable, se référer aux
tribunaux compétents pour poursuivre les auteurs et les
exécuteurs de ces actes arbitraires quelles que soient leurs
qualités et à quelque Corps qu'ils appartiennent.
► Article 27.1: Les fonctionnaires et les employés de l'Etat sont
directement responsables selon les lois pénales, civiles et
administratives des actes accomplis en violation de droits. Dans
ces cas, la responsabilité civile s'étend aussi à l'Etat.
SECTION C DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION
► Article 28: Tout haïtien ou toute haïtienne a le droit d'exprimer
librement ses opinions, en toute matière par la voie qu'il choisit.
► Article 28.1: Le journaliste exerce librement sa profession dans le
cadre de la loi. Cet exercice ne peut être soumis à aucune
autorisation, ni censure sauf en cas de guerre.
► Article 28.2: Le journaliste ne peut être forcé de révéler ses
sources. Il a toutefois pour devoir d'en vérifier l'authenticité et
l'exactitude des informations. Il est également tenu de respecter
l'éthique professionnelle.
► Article 29: Le droit de pétition est reconnu. Il est exercé
personnellement par un, une ou plusieurs citoyens mais jamais au
nom d'un Corps.
SECTION D DE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE

► Article 30: Toutes les religions et tous les cultes


sont libres. Toute personne a le droit de professer
sa religion et son culte, pourvu que l'exercice de ce
droit ne trouble pas l'ordre et la paix publics.
► Article 30.1: Nul ne peut être contraint à faire
partie d'une association ou à suivre un
enseignement religieux contraire à ses convictions.
SECTION E DE LA LIBERTÉ DE RÉUNION ET
D'ASSOCIATION
► Article 31: La liberté d'association et de réunion sans armes à des fins
politiques, économiques, sociales, culturelles ou toutes autres fins
pacifiques est garantie.
► Article 31.1: Les partis et groupements politiques concourent à l'expression
du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent
respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. La
loi détermine leurs conditions de reconnaissance et de fonctionnement, les
avantages et privilèges qui leur sont réservés.
► Article 31.2: Les réunions sur la voie publique sont sujettes à notification
préalable aux autorités de police.
► Article 31.3: Nul ne peut être contraint de s'affilier à une association,
quelqu'en soit le caractère.
SECTION F. DE L'EDUCATION ET DE
L'ENSEIGNEMENT
► Article 32: L'Etat garantit le droit à l'éducation. Il veille à la
formation physique, intellectuelle, morale, professionnelle, sociale
et civique de la population.
► Article 32.1: L'éducation est une charge de l'Etat et des
collectivités territoriales. Ils doivent mettre l'école gratuitement à
la portée de tous, veiller au niveau de formation des Enseignements
des secteurs public et privé.
► Article 32.2: La première charge de l'Etat et des collectivités
territoriales est la scolarisation massive, seule capable de
permettre le développement du pays. L'Etat encourage et facilite
l'initiative privée en ce domaine.
► Article 32.3: L'enseignement primaire est obligatoire sous peine
de sanctions à déterminer par la loi. Les fournitures classiques et
le matériel didactique seront mis gratuitement par l'Etat à la
disposition des élèves au niveau de l'enseignement primaire.
► Article 32.4: L'enseignement agricole, professionnel, coopératif
et technique est une responsabilité primordiale de l'Etat et des
communes.
► Article 32.5: La formation pré-scolaire et maternelle ainsi que
l'enseignement non-formel sont encouragés.
► Article 32.6: L'accès aux Etudes Supérieures est ouvert en pleine
égalité à tous, uniquement en fonction du mérite.
► Article 32.7: L'Etat doit veiller à ce que chaque collectivité
territoriale, section communale, commune, département soit doté
d'établissements d'enseignement indispensables, adaptés aux besoins
de son développement, sans toutefois porter préjudice à la priorité
de l'enseignement agricole, professionnel, coopératif et technique
qui doit être largement diffusé.
► Article 32.8: L'Etat garantit aux handicapés et aux surdoués des
moyens pour assurer leur autonomie, leur éducation, leur
indépendance.
► Article 32.9: L'Etat et les collectivités territoriales ont pour devoir
de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d'intensifier la
campagne d'alphabétisation des masses. Ils encouragent toutes les
initiatives privées tendant à cette fin.
► Article 32.9: L'Etat et les collectivités territoriales ont pour devoir de prendre
toutes les dispositions nécessaires en vue d'intensifier la campagne
d'alphabétisation des masses. Ils encouragent toutes les initiatives privées
tendant à cette fin.
► Article 32.10: L'enseignement a droit à un salaire de base équitable.
► Article 33: L'enseignement est libre à tous les degrés. Cette liberté s'exerce
sous le contrôle de l'Etat.
► Article 34: Hormis les cas de flagrant délit, l'enceinte des établissements
d'enseignement est inviolable. Aucune force de l'ordre ne peut y pénétrer
qu'en accord avec la Direction desdits établissements.
► Article 34.1: Cette disposition ne s'applique pas quand un établissement
scolaire est utilisé à d'autre fins.
SECTION G DE LA LIBERTÉ DU TRAVAIL
► Article 35: La liberté du travail est garantie. Tout citoyen a pour
obligation de se consacrer à un travail de son choix en vue de
subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, de cooperer avec
l'Etat à l'établissement d'un système de sécurité sociale.
► Article 35.1: Tout employé d'une institution privée ou publique a
droit à un juste salaire, au repos, au congé annuel paye et au bonus.
► Article 35.2: L'Etat garantit au travailleur, l'égalité des conditions
de travail et de salaire quel que soit son sexe, ses croyances, ses
opinions et son statut matrimonial.
► Article 35.3: La liberté syndicale est garantie. Tout travailleur des
secteurs privé et public peut adhérer au Syndicat de ses activités
professionnelles pour la défense exclusivement de ses intérêts de
travail.
► Article 35.4: Le syndicat est essentiellement
apolitique, à but non lucratif et non confessionnel.
Nul ne peut être contraint d'y adhérer.
► Article 35.5: Le droit de grève est reconnu dans les
limites déterminée par la loi.
► Article 35.6: La loi la limite d'âge pour le travail
salarié. Des Lois Spéciales règlementent le travail
des enfants mineurs et des gens de maison.
SECTION H DE LA PROPRIÉTÉ
► Article 36: La propriété privée est reconnue et garantie. La loi en
détermine les modalités d'acquisition, de jouissance ainsi que les
limites.
► Article 36.1: L'expropriation pour cause d'utilité publique peut avoir
lieu moyennant le paiement ou la consignation ordonnée par justice
aux ordres de qui de droit, d'une juste et préalable indemnité fixée
à dire d'expert. Si le projet initial est abandonné, l'expropriation est
annulée et l'immeuble ne pouvant être l'objet d'aucune autre
spéculation, doit être restitué à son propriétaire originaire, sans
aucun remboursement pour le petit propriétaire. La mesure
d'expropriation est effective à partir de la mise en oeuvre du projet.
► Article 36.2: La Nationalisation et la confiscation des biens, meubles
et immeubles pour causes politiques sont interdites. Nul ne peut être
privé de son droit légitime de propriété qu'en vertu d'un jugement
rendu par un Tribunal de droit commun passé en force de chose
souverainement jugée, sauf dans le cadre d'une réforme agraire.
► Article 36.3: La propriété entraîne également des obligations. Il n'en
peut être fait usage contraire à l'intérêt général.
► Article 36.4: Le propriétaire foncier doit cultiver, exploiter le sol et
le protéger, notamment contre l'érosion. La sanction de cette
obligation est prévue par la loi.
► Article 36.5: Le droit de propriété ne s'étend pas au littoral, aux
sources, rivières, cours d'eau, mines et carrières. Ils font partie du
domaine public de l'Etat.
► Article 36.6: La loi fixe les règles qui conditionnent la liberté de
prospection et le droit d'exploter les mines, minières et carrières du
sous-sol, en assurant au propriétaire de la surface, aux
concessionnaires et à l'Etat haïtien une participation équitable au
profit que procure la mise en valeur de ces ressources naturelles.
► Article 37: La loi fixe les conditions de morcellement et de
remembrement de la terre en fonction du plan d'aménagement du
territoire et du bien -être des communautés concernées, dans le
cadre d'une réforme agraire.
► Article 38: La propriété scientifique, littéraire et artistique est
protégée par la loi.
► Article 39: Les habitants des sections communales ont un droit de
préemption pour l'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat
SECTION I DROIT A L'INFORMATION

► Article 40: Obligation est faite à l'Etat de


donner publicité par voie de presse parlée,
écrite et télévisée, en langues créole et
française aux lois, arrêtés, décrets, accords
internationaux, traités, conventions, à tout ce
qui touche la vie nationale, exception faite pour
les informations relevant de la sécurité
nationale.
SECTION J DROIT A LA SÉCURITÉ
► Article 41: Aucun individu de nationalité haïtienne ne peut être
déporté ou forcé de laisser le territoire national pour quelque
motif que ce soit. Nul ne peut être privé pour des motifs politiques
de sa capacité juridique et de sa nationalité.
► Article 41.1: Aucun haítien n'a besoin de visa pour laisser le pays
ou pour y revenir.
► 42: Aucun citoyen, civil ou militaire ne peut être distrait des juges
que la constitution et les lois lui assignent.
► Article 42.1: Le militaire accusé de crime de haute trahison envers
la patrie est passible du tribunal de droit commun.
► Article 44: Les détenus provisoires attendant d'être
jugés doivent être séparés de ceux qui purgent une
peine.
► Article 44.1: Le régime des prisons doit répondre
aux normes attachées au respect de la dignité
humaine selon la loi sur la matière.
► Article 45: Nulle peine ne peut être établie que par
la loi, ni appliquée que dans les cas que celle-ci
détermine.
CHAPITRE III DES DEVOIRS DU CITOYEN
► Article 52: A la qualité de citoyen se rattache le devoir
civique. Tout droit est contrebalancé par le devoir
correspondant.
► Article 52.1: Le devoir civique est l'ensemble des obligations
du citoyen dans l'ordre moral, politique, social et
économique vis-à-vis de l'Etat et de la patrie. Ces obligations
sont:
► a) respecter la constitution et l'emblème national;
► b) respecter les lois;
► c) voter aux élections sans contrainte;
► d) payer ses taxes;
► e) servir de juré;
► .
► f) défendre le pays en cas de guerre;
► g) s'instruire et se perfectionner;
► h) respecter et protéger l'environnement;
► i) respecter scrupuleusement les deniers et biens de
l'Etat;
► j) respecter le bien d'autrui;
► k) oeuvrer pour le maintien de la paix;
► l) fournir assistance aux personnes en danger;
► m) respecter les droits et la liberté d'autrui
LES GRANDS AXES DE L'EDUCATION A LA
CITOYENNETE
Les axes que l'école doit privilégier si elle veut
s'engager dans une éducation à la citoyenneté
sont les suivantes selon le BIT (bureau
internationale du travail).
► Les droits humains
► La démocratie
► Le Développement
► La paix
1. Les droits humains

► C'est l'axe organisateur de l'éducation à la


citoyenneté; ce sont des règles qui organisent les
rapports entre les hommes, ils permettent un mieux
vivre ensemble, rendent possiblement réalisable la
relation entre l'éthique personnelle de chacun et les
lois qui régissent les rapports sociaux ;ce sont donc
les valeurs vers lesquels tendent les volontés
humaines.
► Le citoyen doit connaître les concepts et le contenu
des droits de l'homme dans les textes juridiques, les
valeurs de justice, de liberté, de solidarité, etc.…Il doit
les promouvoir à travers le respect de soi, de l'autre, à
travers le règlement intérieur dans la vie associative à
l'école; assumer, ses responsabilités, user de la liberté
d'expression à travers le journal scolaire, le conseil de
classe, le conseil de coopération, le conseil d'étudiants
ou le foyer socio-éducatif, les clubs comme les clubs
Environnementaux…
2. La démocratie:

► C'est un ensemble de valeurs que chaque peuple peut


s'approprier, les transformer selon son génie propre, les
adapter: c'est une pratique. C'est un système social,
politique, qui restitue libertés et pouvoirs de décisions
l'ensemble des acteurs sociaux, qui reconnaît les décisions
émanant du dialogue institutionnalisé, prônant l'initiative
et l'exemplarité c'est-à-dire mettre en pratique la théorie
en somme l'action.
► Elle suppose les libertés publiques et la
séparation de pouvoirs, des élections libres et
périodiques. C'est une façon de vivre ensemble
avec le respect de l'autre avec un débat et une
culture du dialogue. Elle est liée aux droits
humains, leur offre un cadre, mais le respect des
droits humains entraîne aussi la démocratie.
3. Le développement

Il est nécessaire à l'exercice de la démocratie,


des droits de l'homme; ces derniers sont des
conditions de réalisation du développement,
un développement durable. L'éducation: la
citoyenneté doit offrir aux citoyens des
compétences utiles aux besoins du
développement.
4. La paix

► La paix
C'est plus que l'absence de guerre, c'est une situation où les
conflits sont réglés par la non violence; elle est liée aux
droits de l'homme et à la démocratie; c'est la résultante
d'un ensemble de conduites démocratiques inspirées de
droits humains; elle naît du respect de droits humains, du
développement, du respect de l'environnement. En classe, à
l'école, certaines activités devraient la favoriser comme la
coopération, les séances de résolution non violente des
conflits etc.…
► Toutes ces dimensions de l'éducation à la citoyenneté sont
interdépendantes et montrent son caractère global,
systémique
II. L’Etat, la nation et l’Etat-nation
A. L’Etat:Origines et développement de
l’Etat dans les sociétés
1. Dans les sociétés primitives

► L’Etat n’a pas toujours existé.


► L’Etat, référence a la collectivité a la
communauté, donc société communautaire ,
société égalitaire
► L’Etat, groupe d’hommes armés (Engels)
2. Dans les sociétés féodales
► L’individu-Etat, le Seigneur: domaine peu etendu,
population peu nombreuse
► L’Etat, au service du seigneur: Domaine étendu, poids
démographique impressionnant, serfs enrôlés comme
soldats pour la protection de la personne du Seigneur et
de ses biens.
3.Dans les sociétés Modernes
A. L’Etat
► Max Weber, « L’État est une structure organisée, dotée
d’un pouvoir de contrainte s'exerçant la fois sur un
territoire et sur une population. ».
► Trois aspects de l’Etat a considérer selon Max Weber:
1. Le pouvoir de contrainte

► L’État a le monopole de la force légitime. Celle-ci est


matérialisée par :
► – un appareil à formuler des lois et règlements.
► – un appareil de justice.
► – une force armée, une police, une gendarmerie.
L’Etat (Suite)
2. Une population

Pas d’Etat sans population. Lorsqu’on envisage la


composante « population » dans la définition de
l’État, on est amené à rencontrer l’idée de la
Nation. Dans la tradition française, il y a une
coïncidence État-Nation.
3. Le territoire
4. Les contestations avec:

. La montée des particularismes régionaux

► La crise de l’État-Nation.

► La question des étrangers

5. Les transformations de la notion d’État


La construction de l’État d’Haïti et de la
nation haïtienne
1. Rappel de la notion d’Etat et la notion de Nation

► L’État est à la fois une réalité historique et une construction


théorique, ce qui explique la difficulté de le définir de
manière pleinement satisfaisante.
► Dans ses Contributions à la théorie générale de
l’État (1921), le juriste Carré de Malberg le
définit comme une "communauté d’hommes,
fixée sur un territoire propre et possédant une
organisation d’où résulte pour le groupe
envisagé dans ses rapports avec ses membres
une puissance suprême d’action, de
commandement et de coercition".
Suite (Carre de Malberg)

► Il souligne ainsi la double acception de la


notion d’État, qui correspond à un mode
d’organisation sociale territorialement
défini et à un ensemble
d’institutions caractérisées par la
détention du monopole de l’édiction de la
règle de droit et de l’emploi de la force
publique.
3. La genèse de l’Etat d’Haïti

1. Le passé colonial
2. La lutte des esclaves pour la liberté a
partir de 1791
3. La constitution Louverturienne de 1801,
base de la formation de l’Etat d’ Haïti
4. er
1 janvier 1804: Naissance de l’Etat d’
Haïti
L’Etat d’ Haïti, ses caractéristiques

► Un Etat autoritaire
► Un Etat nationaliste
► Un Etat oligarchique
Suite
2.Rappel de la notion Nation et la formation de la
nation haïtienne
► La Nation est un ensemble d’êtres humains
vivant dans un même territoire, ayant une
communauté d’origine, d’histoire, de culture,
de traditions et parfois de langue et
constituant souvent une communauté politique.
► Ou encore, une communauté humaine installée
sur un même territoire et ayant en commun
l’histoire, la religion, la langue, l’économie et
les institutions. Il peut arriver qu’un ou deux de
ces critères n’existent pas. Exemple : la Palestine.
La Nation Palestinienne existe indépendamment
du critère territorial.
La genèse de la nation haïtienne
► La lutte des esclaves (La cérémonie du Bois-Caïman):
Rassemblement des esclaves, la volonté de s’unir
► L’ Unité: Concept rejeté par les mulâtres ( Histoire
d’Ogé et de Chavannes – Affaire des Suisses – Affaire
Villate – guerre civile du sud)
► La déportation de Rigaud en 1802: « Prise de
conscience » des mulâtres
► Le Congres de l’Arcahaie le 18 mai 1803: « L’Union
des noirs et des mulâtres »: Union conjoncturelle
► La bataille de Vertières (18 novembre 1803)
Enthousiasme et Désenchantement dans la
construction de la nation haïtienne (Edgar Morin)
A. Enthousiasme: Proclamation de l’Indépendance,
1er Janvier 1804
B. Désenchantement:
- L’Assassinat du fondateur de la Patrie
- Lutte pour le pouvoir pendant tout le XIXe siècle
- Mouvements populaires et insatisfactions sociales
- L’absence d ’une politique économique visant le
développement socio-économique de la population
- Occupation Américaine
Suite
A. Enthousiasme: Luttes et fin de l’Occupation
américaine
B. Désenchantement:
- Détermination des chefs d’Etat de garder le pouvoir
(1934-1957)
- La dictature des Duvalier (1957-1986)
A. Enthousiasme: La chute des Duvalier
B. Désenchantement: Aucune amélioration des
conditions socio-économiques de la population
après l’ épisode des Duvalier
Haïti, en quête de l’ identité nationale (culturelle)

► Le mot Identité est d’origine latine (identĭtas) et est


l’ensemble de traits propres d’une personne ou d’une
communauté. Ces caractéristiques distinguent un
individu (ou des groupes d’individus) des autres.
L’identité est également associée à la conscience
qu’une personne a de soi-même.
Identite nationale?

► L'expression « identité nationale » date des années 1980;


on parle aussi de « sentiment national », et on utilise,
depuis le XIXe siècle, les termes de « conscience nationale ».
Ils désignent le sentiment, ressenti par une personne,
d'appartenir à une nation
► L’identité nationale, en ce qui lui concerne, est une
condition sociale, culturelle et spatiale. Il s’agit des
caractéristiques qu’ont un rapport avec un entourage
politique étant donné qu’en général les nations sont
associées à un État (même si ce n’est pas toujours le cas).
► La nationalité est un concept proche de l’identité national.
Identité nationale?
► La question de l'identité nationale est éminemment actuelle pour
au moins deux raisons:
- Problèmes posés par l'immigration, les naturalisations, et la
régularisation potentielle des "sans-papiers".
- La seconde raison est le fait qu'à l'heure de l'Europe et de ce que
l'on appelle communément et de façon bien imprécise la
mondialisation, on constate des réactions identitaires fortes,
pouvant parfois mener jusqu'au terrorisme.
N.B.: En réalité la question de fond posée par ces deux problèmes
pourtant très différents est la même: il s'agit de chercher à
comprendre sur quoi se fonde l'identité nationale d'une manière
générale.
Identité nationale?
► Deux questions essentielles:
- comment se construit une identité
nationale?
- De façon transversale comment
l’identité nationale se transmet?
Identité nationale?
► L’identité nationale dans les deux conceptions traditionnelles de la nation comme
"nation-contrat" ou "nation génie"
1. La nation-contrat: l'identité nationale comme résultante d'une volonté

- La nation-contrat part de la définition révolutionnaire de


1789 où la nation "est un corps d'associés vivant sous une loi
commune et représenté par la même législature" (Seyes).
- C'est un édifice que tous et chacun bâtissent ensemble à
partir d'un lien contractuel. - L'identité nationale, c'est donc
le fait de se reconnaître comme voulant faire partie d'un
même corps: l'ensemble des individus fait exister la nation en
remettant la souveraineté à la volonté générale.
Suite

► a nation est un "communauté


L

démocratique" (Alain Renaut) définie par


une adhésion volontaire à des principes
publics (réf: les droits de l'homme).
► Alain Finkielkraut: "on est français par la
volonté, parce qu'on le désire".
► L'identité nationale en ce sens là se fonde
sur un projet collectif autour de l'idée du
"vouloir vivre ensemble". Ernest Renan
► Ernest Renan, conférence de la Sorbonne
► Qu'est qu'une nation? 11 Mars 1882

► « La nation est donc une grande solidarité, constituée


par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux
qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé
; elle se résume dans le présent par un fait tangible :
le consentement, le désir clairement exprimé de
continuer la vie commune. L’existence d’une nation
est (pardonnez-moi cette métaphore) un plébiscite de
tous les jours, comme l’individu est une affirmation
perpétuelle de la vie. »
Conséquence: la conception de la nationalité. Elle n'est pas
naturelle, elle est volontaire: elle peut être acquise ou
perdue. C'est le droit du sol (jus solis). On peut obtenir la
nationalité française, autrement dit la reconnaissance de
l'identité nationale en naissant sur le sol français.
► Transmission de l'identité nationale entrant dans le cadre
du processus de socialisation. L'intégration passe par
l'école laïque et avant le service militaire: ainsi est associé
à l'acquisition de la citoyenneté l'acquisition d'un certain
savoir- scolaire et d'un certain savoir-faire militaire.
Remarque: déf. de la nationalité comme volontaire mais
2. La nation-génie: l'identité nationale fondée sur le passé, transmis par hérédité

- La nation est fondée sur la tradition et les liens hérités du passé. Ce


sont des liens naturels organiques fondés donc sur des attributs
naturels (langue, race) et culturels (sanctionnés par la tradition).
- la nation est vue comme un "esprit du peuple" (volksgeist) par
Johann Herder (une autre philosophie de l'histoire,1774). Elle n'est
plus un principe mais plutôt une "âme collective", unissant
culturellement, à partir d'une langue commune par exemple, les
hommes en un corps politique et social. L'appartenance à ce corps
ne se décide pas: elle procède d'une nécessité identitaire.
s'inscrivant dans l'histoire et la géographie.
Identité nationale?
► En ce sens l'identité nationale est fondée sur des
critères objectifs (langue, religion, ethnie…), qui
transcende la volonté des individus. Cela conduit à une
autre conception de la nationalité: celle-ci ne peut être
acquise qu'à la condition d'être né allemand (droit du
sang, jus sanguinis). L'Allemagne a modifié en 1999 son
code de la nationalité en ouvrant plus largement aux
personnes sans origine allemande la possibilité d'acquérir
la nationalité allemande.
Identité nationale?
► B) Limites de l'opposition: l'identité nationale comme fait de partager une même spiritualité

► Les auteurs de référence ne sont pas aussi tranchés, et


finalement pas si éloignés :
► Fichte propose en réalité une refondation des
solidarités sociales qu'il imagine dans une nation
allemande qu'il appelle de ses vœux. ce n'est donc pas
une simple fidélité au passé qui fera la nation, mais la
volonté solidaire d'un peuple. Il privilégie le rôle de
l'éducation capable en s'appuyant sur la spontanéité de
l'enfant de donner un cadre solidaire et qui fonde un
lien social national.
Identité nationale?

► Cette construction nouvelle d'une nation ne peut pas être


totalement artificielle; elle doit s'appuyer sur un peuple
déterminé par l'histoire , incarnation de la vie, un peuple-
souche. Cette notion ne s'appuie pas sur une identité
ethnique naturelle mais sur un "esprit" qui définit le peuple
allemand. « Quiconque croît à la spiritualité et à la liberté
de cette spiritualité, celui-là, où qu’il soit né et quelle que
soit sa langue, est de notre espèce. Il nous appartient et fera
cause commune avec nous. » Ce n’est ni le droit du sol ni le
droit du sang, c’est le droit de l’esprit. Il parle de
« communauté rationnelle » où on partage une même façon
de penser. On est loin du Volksgeist.
La démocratie et la Bonne gouvernance
I. La démocratie

► La démocratie est un système politique dans lequel la souveraineté procède de l’ensemble


des citoyens.
► La démocratie est un régime qui garantit le respect des droits fondamentaux de la
personne humaine et les formes de la liberté politique, civile et individuelle par la
séparation des pouvoirs. Les valeurs de la démocratie reposent sur des principes, des
institutions et sur des pratiques qui fondent un État de droit (régime politique dans lequel
les droits reconnus aux individus sont prioritaires et où les pouvoirs publics sont soumis au
respect des lois par divers contrôles).
► C'est un ensemble de valeurs que chaque peuple peut s'approprier, les transformer selon
son génie propre, les adapter: c'est une pratique.
► C'est un système social, politique, qui restitue libertés et pouvoirs de décisions l'ensemble
des acteurs sociaux, qui reconnaît les décisions émanant du dialogue institutionnalisé,
prônant l'initiative et l'exemplarité c'est-à-dire mettre en pratique la théorie en somme
l'action.
► Elle suppose les libertés publiques et la séparation de pouvoirs, des élections
libres et périodiques.
► C'est une façon de vivre ensemble avec le respect de l'autre avec un débat et
une culture du dialogue. Elle est liée aux droits humains, leur offre un cadre,
mais le respect des droits humains entraîne aussi la démocratie.
Types de démocraties

► Démocratie directe: Elle est directe lorsque le peuple est investi d’une responsabilité
effective sur l’ensemble des décisions ayant trait à la collectivité.
► Démocratie représentative : Elle se dit représentative lorsque le peuple délègue librement
le pouvoir de gouverner à des mandants.
Femmes et
citoyennete
Féminisme, définition

► D'une manière générale, le féminisme peut être considéré


comme un mouvement visant à mettre fin au sexisme, à
l'exploitation et à l'oppression sexistes et à réaliser la
pleine égalité de genre en droit et en pratique.
► Depuis des siècles, les femmes se battent pour l’égalité et
contre l’oppression. Si sur certains fronts – comme le droit
de vote et l’égalité d’accès à l’éducation –, les combats
ont été remportés, les femmes restent affectées de
manière disproportionnée par toutes les formes de
violence et par la discrimination dans toutes les sphères
de la vie.
Les mouvements de femmes et
l’histoire du féminisme
► Le mouvement des femmes est composé de
femmes et d’hommes qui oeuvrent et luttent
pour réaliser l’égalité entre les femmes et les
hommes et améliorer la vie des femmes en tant
que groupe social. Traditionnellement, dans la
plupart des sociétés, les femmes étaient
confinées au foyer en tant que filles, épouses et
mères. Bien souvent, les femmes que l’histoire a
retenues ne l’ont été qu’en raison de leur
relation avec des hommes célèbres.
► De tout temps, de nombreuses femmes ont joué
un rôle important dans la vie culturelle et
politique, mais elles ont eu tendance à rester
invisibles. Et, même si des femmes militantes et
la lutte pour l’égalité ont toujours fait partie de
la réalité des sociétés humaines, ce n’est qu’au
XIXe siècle qu’un mouvement féministe organisé
a véritablement vu le jour.
► L’une des pionnières sur ce terrain est la femme de
lettres italienne Christine de Pizan, qui va réfléchir et
écrire sur ses congénères en tant que groupe social.
Dès 1495, elle publiera un livre sur la condition
féminine. Elle rédigera des critiques d’oeuvres
d’hommes célèbres, qui répertorient les péchés et les
faiblesses de la gent féminine et se demandent si les
femmes sont vraiment des êtres humains ou si elles
s’apparentent plutôt à des animaux. Christine de
Pizan est un exemple parfait des premières féministes,
mais son cas est particulier puisqu’elle savait lire et
écrire, chose très inhabituelle pour une femme à
cette époque.
► Plus tard, les femmes vont participer à la Révolution, dès
le début, en prenant la tête des premières manifestations.
Des ouvrières en marche vers Versailles exigent du pain
pour leurs familles, ainsi que des changements politiques
en faveur de leur condition. Mais, à la fin de la Révolution,
il ne sera plus question des droits de la femme. C’est
pourquoi, en septembre 1791, Olympe de Gouges rédige la
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en
réponse à la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen.
► Suite à ses écrits (dont cette Déclaration), Olympe de
Gouges sera accusée, jugée et condamnée pour trahison,
ce qui entraînera son exécution immédiate.
► Le mouvement des femmes va prendre de l’ampleur en
Amérique du Nord, où la plupart d’entre elles
commencent à aller à l’école plus tôt qu’en Europe. Les
femmes qui savent lire et écrire, encouragées à réfléchir
à leur condition, vont rapidement remettre en question
le fonctionnement de la société. Les premières militantes
voyagent à travers le continent pour prôner la fin de
l’esclavage et de l’oppression des femmes. En 1848, elles
organisent la première Convention pour les droits de la
femme et continuent à faire campagne pour améliorer la
condition sociale de toutes les femmes. Le mouvement
va ensuite démarrer en Europe, guidé par les mêmes
objectifs. Les militantes réunissent des signatures
La première vague de militantisme
féministe

► La lutte pour le droit de vote des femmes est


connue sous le nom de « mouvement
suffragiste ». À la fin du XIXe siècle, le
mouvement a pris une ampleur mondiale ;
c’est depuis cette époque que sont utilisés
les mots « féminisme » et « mouvement
féministe ».
► Cette première vague de militantisme féministe donne lieu à des
manifestations de masse, la publication de journaux, des débats
organisés et la formation d’organisations internationales de
femmes. Finalement, dans les années 20, les femmes obtiennent
le droit de vote dans la plupart des pays d’Europe et d’Amérique
du Nord. Au même moment, de plus en plus nombreuses à
travailler à l’extérieur, dans des usines et des bureaux, elles
s’engagent dans les partis communistes, socialistes et social-
démocrates. C’est aussi au début du XXe siècle qu’elles peuvent
enfin s’inscrire à l’université et mener de front une vie familiale
et une vie professionnelle. Dans les pays où le parti fasciste a
accédé au pouvoir, par contre, le mouvement féministe est
interdit.
► Les femmes recommenceront à s’organiser
à la fin de la seconde guerre mondiale.
Dans certains pays d’Europe, elles
obtiennent alors des droits politiques
égaux. Leur émancipation est un objectif
majeur dans ces sociétés ; la plupart
d’entre elles peuvent enfin occuper des
emplois à temps plein, divorcer et aller à
l’université.
La deuxième vague de militantisme
féministe
► En Europe occidentale et aux USA, le mouvement
féministe resurgit dans les années 70. Cette
deuxième vague du militantisme féministe vise la
« libération de la femme ». Des groupes
différents se constituent avec des modes
d’action différents. Le courant de pensée
féministe libéral demande de meilleures lois en
matière d’égalité et la réforme d’institutions
comme les écoles, les églises et les médias.
► Le féminisme radical affirme que la cause de
l’inégalité des femmes est le patriarcat,
autrement dit, les hommes en tant que groupe
oppresseur des femmes. Ce courant met aussi
l’accent sur la violence des hommes à l’encontre
des femmes et commence à dénoncer la violence
domestique et le viol. Pour les féministes
socialistes, c’est la combinaison du patriarcat et
du capitalisme qui est à l’origine de l’oppression
des femmes.
► Le deuxième souffle du féminisme va aussi donner naissance à
de nouveaux domaines d’étude pour la science. Les études sur
les femmes vont devenir une discipline enseignée à l’université,
et des ouvrages sont publiés sur les oeuvres des femmes en
littérature, musique et sciences, mais aussi sur une histoire qui
n’avait encore jamais été écrite : celle des femmes.

► Enfin, à cette époque, le mouvement des femmes a joué un


rôle important dans la rédaction de documents internationaux
sur les droits de la femme, comme la Déclaration universelle
des droits de l’homme et la Convention sur l’élimination de
toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
(CEDAW, 1979).
La troisième vague de militantisme
féministe
► La troisième vague du féminisme se réfère principalement au
mouvement américain dans les années 1990, né en réaction aux
médias conservateurs et aux politiciens qui annonçaient la fin du
féminisme ou parlaient de « postféminisme ». Le terme « backlash
» (« retour de bâton ») a été popularisé par Susan Faludi dans son
livre Backlash : La guerre froide contre les femmes, paru en 1991,
qui décrit la réaction négative du système patriarcal envers la
libération de la femme. Ce phénomène n’est pas nouveau : les
mouvements de femmes ont toujours été confrontés à
l’antagonisme. Cependant, dans les années 1980, les formes
institutionnalisées d’atteinte aux droits des femmes se sont
intensifiées.
► La troisième vague du féminisme se caractérise par
une prise de conscience accrue de catégories qui
s’entrecroisent, telles que la race, la classe sociale,
le sexe, l’orientation sexuelle. L’accent est
également mis davantage sur les questions raciales,
y compris le statut des femmes dans d’autres
parties du monde (féminisme mondial). C’est
également à ce moment qu’ont vu le jour de
nombreuses organisations non gouvernementales
féministes, axées sur des combats féministes
spécifiques plutôt que sur la représentation des
idées féministes en général.
► Le féminisme de la troisième vague utilise
activement les médias et la culture pop pour
promouvoir ses idées et mener des activités, par
exemple en publiant des blogues ou des magazines
électroniques. Il vise à rapprocher le féminisme de
la vie quotidienne des citoyen.ne.s. Les principales
questions qui préoccupent les féministes de la
troisième vague sont le harcèlement sexuel, la
violence domestique, l’écart de rémunération entre
les femmes et les hommes, les troubles alimentaires
et l’image corporelle, les droits sexuels et
reproductifs, les crimes d’honneur et les
mutilations génitales féminines.
► Cyberféminisme et féminisme en réseau
(aussi appelé féminisme de la quatrième
vague)
► Le terme cyberféminisme est utilisé pour
décrire le travail critique, activiste,
artistique et théorique de féministes sur
internet, le cyberespace et les
technologies numériques des nouveaux
médias en général. Le terme et le
mouvement sont issus du féminisme de la «
troisième vague ».
► Cependant, le sens exact est encore flou pour
certain.e.s. Ainsi, même lors de la première
réunion des cyberféministes, « The First
Cyberfeminist International (FCI) » à Kassel
(Allemagne), les participant.e.s ont eu du mal à
en donner une définition et, à la suite de
discussions, il.elle.s ont proposee des antithèses
sur ce que le cyberféminisme n’est pas. Par
exemple, ce n’est pas une institution, ce n’est
pas une idéologie, etc.
► Le cyberféminisme est considéré comme un
mouvement qui a précédé le féminisme en
réseau, qui renvoie généralement au féminisme
sur internet : par exemple, mobiliser les gens
pour agir contre le sexisme, la misogynie ou la
violence fondée sur le genre envers les femmes.
Un exemple en est le mouvement en ligne en
2017, la réponse sur les réseaux sociaux de
femmes du monde entier à l’affaire Harvey
Weinstein, le producteur hollywoodien accusé de
harcèlement sexuel contre le personnel féminin
dans l’industrie du cinéma.
► Le sexisme
► Ce terme est très présent dans la littérature
féministe, ainsi que dans les médias et la vie
quotidienne. C’est aussi un concept important
pour comprendre le féminisme. Le sexisme
signifie percevoir et juger les gens uniquement
sur la base de leur appartenance à un sexe ou un
genre particulier. Il fait également référence à la
discrimination d’une personne sur le même
fondement.
► Il est important de noter que le sexisme s’applique à la
fois aux hommes et aux femmes, mais que les femmes
sont plus touchées par le sexisme que les hommes, dans
tous les domaines de la vie. Le sexisme au quotidien
prend différentes formes, parfois difficilement
reconnaissables, par exemple : raconter des blagues sur
les filles, commenter le corps féminin (à la manière d’un
objet), réagir à la façon dont les femmes sont habillées,
leur confier des tâches plus faciles dans les jeux en ligne
ou encore objectifier les femmes dans la publicité.

► La littérature mentionne trois types de
sexisme
► Le sexisme traditionnel : favoriser les rôles
traditionnels assignés aux femmes et aux
hommes, traiter les femmes moins bien
que les hommes, utiliser des stéréotypes
solidement ancrés qui affirment que les
femmes sont moins compétentes que les
hommes.
► Le sexisme moderne : nier la discrimination fondée sur le
genre (« ce n’est plus un problème »), avoir une attitude
négative à l’égard des droits des femmes, contester la
validité des revendications des femmes.
► Le néosexisme : cette forme de sexisme se manifeste
lorsqu’un groupe de personnes (habituellement, des hommes)
est convaincu que les relations hiérarchiques entre hommes
et femmes servent mieux leurs intérêts. Lorsqu’un tel groupe
estime que sa domination sur les femmes est en péril, il
s’emploie à faire barrage aux idées d’égalité de genre ou à
nier les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées
dans la société.
► Certes, la situation des droits fondamentaux des femmes s’est
améliorée ces dernières années, mais le sexisme a la vie dure.

► En Mars 2019, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a


adopté la recommandation sur la prévention et la lutte du
sexisme. La recommandation définit le sexisme comme suit :
► Tout acte, geste, représentation visuelle, propos oral ou écrit,
pratique ou comportement fondés sur l‘idée qu’une personne
ou un groupe de personnes est inférieur du fait de leur sexe,
commis dans la sphère publique ou privée, en ligne ou hors
ligne, avec pour objet ou effet :
► de porter atteinte à la dignité ou aux droits inhérents
d’une personne ou d’un groupe de personnes ;
► d’entraîner pour une personne ou un groupe de
personnes des dommages ou des souffrances de
nature physique, sexuelle, psychologique ou
socioéconomique ;
► de créer un environnement intimidant, hostile,
dégradant, humiliant ou offensant ;
► de faire obstacle à l’émancipation et à la réalisation
pleine et entière des droits humains d’une personne
ou d’un groupe de personnes ;
► de maintenir et de renforcer les stéréotypes de genre.
► La recommandation souligne que le sexisme est une
manifestation de relation de pouvoirs historiquement
sans précédent entre les femmes et les hommes, ce
qui conduit à la discrimination et empêche la pleine
promotion des femmes dans la société; le Comité des
ministres demande aux gouvernements des États
membres de prendre des mesures pour prévenir et
combattre le sexisme et ses manifestations dans les
sphères publiques et privées, et d’encourager les
parties prenantes concernées à mettre en oeuvre la
législation, les politiques et les programmes
appropriés.
Les droits des femmes sont des droits
fondamentaux
► Presque partout dans le monde, les femmes sont privées de
leurs droits simplement en raison de leur sexe ou de leur
genre. Les droits des femmes ne doivent pas être considérés
comme des droits spéciaux : ce sont des droits consacrés par
les traités internationaux relatifs aux droits fondamentaux
et d’autres documents, qui englobent des droits tels que le
droit de ne pas subir de discrimination, le droit à la vie, le
droit de ne pas subir de torture, le droit à la vie privée, le
droit à la santé, à des conditions de vie décentes, le droit à
la sécurité et bien d’autres. Toutefois, il existe des
instruments spéciaux qui reconnaissent le rôle spécifique
des femmes dans la société ou qui visent à les protéger
contre la violence.
Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne

► La Déclaration des droits de la femme et


de la citoyenne est un texte juridique
français, exigeant la pleine assimilation
légale, politique et sociale des femmes,
rédigé le 5 septembre 1791, par l’écrivaine
Olympe de Gouges sur le modèle de la
Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen proclamée le 26 août 1789
► C’est le premier document à évoquer
l’égalité juridique et légale des femmes
par rapport aux hommes, la Déclaration
des droits de la femme et de la citoyenne
a été rédigée afin d’être présentée à
l’Assemblée législative le 28 octobre 1791
pour y être adoptée. Il est publié dans la
brochure Les Droits de la femme, adressée
à la reine Marie –Antoinette, femme de
Louis XVI.
Origines de la Déclaration des droits de
l’homme
► La notion de Déclaration des Droits a été lancée:
► pour la première fois en 1689 par le Bill of Rights,
en Grande-Bretagne,
► suivi en 1776 par la Déclaration des droits de
l'État de Virginie,
► puis à la Révolution par la Déclaration des droits
de l'homme et du citoyen de 1789.
► Remarque: Aucun de ces documents ne prend en
considération les femmes.
Chronologie du droit de vote et d'éligibilité
des femmes
► Ancien régime: Les veuves dotées d'un fief et les mères
abbesses peuvent voter aux États Généraux.
► 3 juillet 1790: Condorcet se prononce pour le vote des
femmes dans un article du « Journal de la société de
1789 ».
► septembre 1791: Olympe de Gouges publie la
Déclaration des droits des femmes (article 10 : « La
femme a le droit de monter sur l'échafaud, elle doit avoir
également celui de monter à la tribune »).
► 20 mai 1848: Eugénie Niboyet crée La voix des femmes.
► 5 mars 1848: Le Gouvernement provisoire de la
République instaure le « suffrage universel »
masculin.
► 1849: Jeanne Deroin fait acte de candidature aux
élections législatives du 13 mai ; sa campagne
est tournée en dérision par la presse.
► 1868: Une vingtaine de femmes diffusent, avec
l'appui du journal l'Opinion nationale, un
manifeste réclamant le droit de vote.
► 1869: L'État du Wyoming, aux États-Unis, instaure
le vote des femmes.
► 13 février 1881: Hubertine Auclert
lance le journal La Citoyenne.
► 1891: Création du Journal des
femmes, par Maria Martin.
► 1893: Création de La Fronde, journal
quotidien, par Marguerite Durand.
► 1893-1902:Instauration du vote des
femmes en Nouvelle-Zélande (1893)
et en Australie (1902).
► 1er juillet 1901 Première proposition de loi par Gautret,
accordant le droit de vote aux femmes (majeures et
célibataires, veuves ou divorcées).
► 1903 La Fronde devient un mensuel (jusqu'en 1905).
► 1904 Création de l'Alliance internationale pour le
suffrage des femmes sous la présidence de l'Américaine
Carrie Chapmann Catt.
► 1906 Paul Dussaussoy demande une loi « tendant à
accorder aux femmes le droit de vote dans les élections
aux conseils municipaux, aux conseils d'arrondissement et
aux conseils généraux ».
► 1907 Instauration du vote des femmes en Finlande.
► loi du 27 mai 1907 Les femmes sont électrices et
éligibles aux conseils des prud'hommes.
► loi du 13 juillet 1907 : Reconnaissance à la femme
mariée de la libre disposition de son salaire.
► 3 mai 1908: Manifestation à Paris pour le droit de vote
des femmes.
► 1909 Création à Paris de l'Union française pour le
suffrage des femmes (U.F.S.F.), filiale de l'A.I.S.F., par
l'Anglaise Jeanne Schmahl. Son programme, pour des
raisons tactiques, est limité au suffrage municipal.
► 16 juillet 1909 A la Chambre des députés, le rapport
Buisson propose l'électorat et l'éligibilité des femmes
dans les mêmes conditions que les hommes.
► 1913 La Norvège instaure le vote des femmes.
► 1914 L'U.F.S.F. compte 12 000 membres.
► avril 1914 Un plébiscite féminin organisé par les
suffragistes réunit 505 972 oui pour le vote des femmes.
► 1914 L'Islande instaure le vote des femmes.
► 5 juillet 1914Première et unique grande manifestation
suffragiste à Paris ; elle réunit seulement 6 000
personnes.
► 1915 Le Danemark instaure le vote des femmes.
► 1916 Proposition de loi Barrès à la Chambre des députés
pour le « suffrage des morts » en vue de permettre aux
veuves et mères de soldats tués à la guerre de voter
► 1918 La Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie
soviétique et la Pologne instaurent le vote des femmes.
► 1919 Le Canada instaure le vote des femmes à l'échelon fédéral
(les femmes votaient dans toutes les provinces sauf le Québec
depuis 1918). Les Pays-Bas, le Luxembourg et la Suède instaurent le
vote des femmes. Le pape Benoit XV accepte le principe du vote
féminin.
► 20 mai 1919 La Chambre des députés adopte pour la première fois
une proposition de loi instaurant le vote des femmes, par 329 voix
contre 95. Les États-Unis instaurent le vote des femmes à l'échelon
fédéral, ainsi que la Tchécoslovaquie et l'Autriche.
► 21 novembre 1922 Le Sénat refuse d'examiner les articles de la
proposition de loi sur le vote des femmes (par 156 voix contre 134).
► 1925 Création de l'Union nationale pour le vote des femmes (U.N.
V.F.), d'inspiration conservatrice et catholique.
► 7 avril 1925 La Chambre des députés adopte par 389 voix contre
140 une proposition de loi instaurant le vote des femmes lors des
élections municipales et cantonales
► mai 1925 Profitant d'une lacune dans la réglementation, le Parti
communiste place des femmes en position éligible sur ses listes
pour les élections municipales dans toutes les communes de la
banlieue parisienne. Les élues siégeront effectivement jusqu'à
l'annulation de leur élection par les tribunaux.
► 12 juillet 1927 La Chambre des députés adopte, par 396 voix
contre 94, une résolution « invitant le Gouvernement à hâter,
devant le Sénat, la discussion du projet de loi voté par la
Chambre des députés concernant le suffrage des femmes aux
élections municipales ».
► 1931 La République espagnole instaure le vote des femmes.
Il est supprimé, ainsi que d'autres droits civils et
professionnels, dans les premières années de la dictature du
général Franco et ne sera rétabli qu'en 1961. Les femmes
espagnoles ne récupéreront l'ensemble de leurs droits
civiques qu'en 1975.
► 31 mars 1932 La Chambre des députés, par 446 voix contre
60, adopte une résolution par laquelle elle « invite le
Gouvernement à user de toute son influence auprès du Sénat
pour obtenir que cette Assemblée mette en délibération les
textes votés à ce sujet par la Chambre des députés ».
► 1934 La Turquie instaure le vote des
femmes. Le Congrès des maires se
prononce pour le vote des femmes aux
élections municipales dès 1935. Et
► Louise Weiss fonde « La femme nouvelle »,
association pour l'égalité des droits
civiques multipliant pendant deux ans les
actions spectaculaires.
► Les Philippines instaurent le vote des femmes.
Les femmes votent dans tous les pays d'Europe, à
l'exception de la France, la Suisse, l'Italie et des
États des Balkans.
► 1935-1936 Plusieurs communes organisent des
scrutins parallèles mixtes aboutissant à faire
élire des conseillères municipales
supplémentaires ; à Louviers, dont le maire est
Pierre Mendès France, 6 conseillères sont ainsi
élues et siègent avec voix délibérative.
► 1er mars 1935 La Chambre des députés se
prononce pour le vote des femmes pour la
cinquième fois, par 453 voix contre 124.
► 1935 L'U.F.S.F. compte 100 000 membres.
► Campagne de l'U.F.S.F. et des autres
mouvements suffragistes pour l'élection de
conseillères municipales.
► Les Philippines instaurent le vote des femmes.
Les femmes votent dans tous les pays d'Europe, à
l'exception de la France, la Suisse, l'Italie et des
États des Balkans.
► 1935-1936 Plusieurs communes organisent des
scrutins parallèles mixtes aboutissant à faire
élire des conseillères municipales
supplémentaires ; à Louviers, dont le maire est
Pierre Mendès France, 6 conseillères sont ainsi
élues et siègent avec voix délibérative.
► 2 juin 1936 Devant le Sénat, Louise Weiss et des
militantes de La Femme nouvelle offrent aux
sénateurs des chaussettes portant l'inscription : «
Même si vous nous donnez le droit de vote, vos
chaussettes seront raccommodées ».
► 4 juin 1936 Léon Blum nomme 3 femmes sous-
secrétaires d'État : Cécile Brunschvicg, présidente
de l'U.F.S.F., à l'éducation nationale, Suzanne
Lacore, à la santé publique et Irène Joliot-Curie, à
la recherche scientifique.
► Cécile Brunschvicg, par ailleurs membre du comité
exécutif du Parti radical, doit quitter la présidence
de l'U.F.S.F.
► 30 juillet 1936 La Chambre des députés se
prononce pour la sixième et dernière fois
pour le vote des femmes, par 495 voix
contre 0. Le gouvernement s'abstient. Le
Sénat n'inscrira jamais ce texte à son ordre
du jour.
► 23 juin 1942 Le Général de Gaulle déclare
qu'« une fois l'ennemi chassé du territoire,
tous les hommes et toutes les femmes de
chez nous éliront l'Assemblée nationale ».
► novembre 1943 Lucie Aubrac est nommée
membre de l'Assemblée consultative provisoire.
Elle n'y siégera qu'en novembre 1944 à Paris. Une
femme y siège dès 1943 : Marthe Simard.
► mars 1944 Le programme du Conseil national de la
Résistance reste silencieux sur la question du vote
des femmes.
► 18 mars 1944 Le Général de Gaulle déclare devant
l'Assemblée consultative provisoire que « le régime
nouveau doit comporter une représentation élue
par tous les hommes et toutes les femmes de chez
nous ».
Des avancées
► En Arabie saoudite, pour la première fois en 2015, les
femmes ont été autorisées à voter et à se présenter aux
élections.
► Les femmes peuvent occuper n’importe quel poste dans
les pays occidentaux.
Des problèmes non résolus
► Force est de constater que les progrès sont minimes, voire
inexistants :
► ainsi, les cas de violence contre les femmes n’ont diminué que
de façon insignifiante ;
► les femmes continuent de toucher un salaire inférieur pour le
même travail que les hommes, et ce, dans toutes les parties du
monde ;
► il existe encore des pays qui sont dépourvus de législation
contre le viol conjugal et qui autorisent les mariages d’enfants ;
► et certaines pratiques préjudiciables, comme les « crimes
d’honneur » et les mutilations génitales féminines, ont la vie
dure.
► Les blagues sur le féminisme et les
stéréotypes sur les féministes continuent
de circuler ; beaucoup d’entre elles sont
même homophobes. Or, être féministe
n’est pas propre à un sexe ou à un genre :
il y a des femmes, mais aussi des hommes
qui se considèrent féministes. Certaines de
ces personnes sont gays ou lesbiennes,
d’autres hétérosexuelles, bisexuelles ou
transgenres, et d’autres encore
s’identifient différemment.
► 24 mars 1944 A l'Assemblée consultative
provisoire, l'amendement Fernand Grenier
instaurant le vote des femmes est adopté
par 51 voix contre 16.
► 21 avril 1944 L'article 17 de l'ordonnance
portant organisation des pouvoirs publics
en France après la Libération dispose que «
les femmes sont électrices et éligibles dans
les mêmes conditions que les hommes ».
► 7 novembre 1944Pour l'ouverture de sa session à
Paris, l'Assemblée consultative provisoire
comporte 10 femmes.
► 29 avril -13 mai 1945 Premier vote des femmes
aux élections municipales
► 21 octobre 1945 Premier vote des femmes dans
un scrutin national (référendum et Assemblée
constituante). 33 femmes sont élues membres de
l'Assemblée nationale constituante (17
communistes, 6 socialistes, 9 MRP, 1 PRL).
Emancipation de la femme haïtienne

► Texte choisi
► Mirlande Manigat : Etre femme en Haïti hier et
aujourd’hui – Le regard des constitutions des lois et de la
société pp. 272-309.Les presses de l’Imprimeur II, mars
2002.)
Emancipation de la femme haïtienne
► Pendant longtemps, les femmes haïtiennes
n’ont pas fait parler d’elles de manière
ouverte, revendicative, afin de bouleverser le
conformisme ambiant et interpeller le
consensus tacite qui les reléguait à leur rôle
de bonnes mères et bonnes épouses. Les
constitutions et les lois adoptées n’inciteront
pas l’action collective publique.
► Cependant, la loi sur la nationalité de 1907 a
toutefois marqué un tournant décisif en ce
qu’elle avait permis à une haïtienne de
transmettre la nationalité à ses enfants
conformément à la constitution de 1889, mais
seulement si elle n’était pas mariée. En
d’autres termes, elle pouvait ouvrir l’accès au
droit de vote sans en disposer elle-même.
Soulignons que si elle épousait un étranger,
elle perdrait la citoyenneté haïtienne et ne
pouvait recouvrer que si elle divorçait ou
devenait veuve.
► Sur le plan politique, rien n’avait changé : elle
ne votait pas et n’avait pas accès aux
fonctions de l’État, sauf dans le domaine de
l’éducation. La question féminine n’était
soulevée ni dans les textes, ni dans les débats
parlementaires. Même la presse n’en parlait
pas sauf pour rapporter des faits divers de
nature sociale. Le propre sentiment des
femmes oscillait entre l’acceptation d’une
situation considérée comme normale et la
résignation.
► La Ligue Féminine d’Action Sociale créée le 3 mars 1934
allait servir de guide pour l’émancipation de la femme
haïtienne. Malgré le silence public qui a entouré la question
depuis le XIXe siècle, la revendication des droits à l’égalité
politique entre l’homme et la femme a fait son chemin, de
manière discrète dans la conscience citoyenne, aussi bien
masculine que féminine. Les idées ont évolué avec timidité.
Des voix se sont élevées de temps en temps pour dénoncer
cet anachronisme qui déniait aux femmes la possibilité de
s’exprimer sur le plan politique.
► Les progrès de l’éducation et de l’information ont
contribué à cette prise de conscience. Dès le début
du XXe siècle, Haïti s’était ouverte au monde
extérieur et les plus favorisées de la population
avaient eu l’opportunité de voyager, ce qui leur a
permis d’être au courant des changements
intervenus dans le monde ; celles restées sur place
s’informaient à travers la presse.
► L’intervention et l’occupation américaines de 1915
vont servir de détonateur au mouvement qui s’est
organisé, après l’humiliation, dans le contexte
général d’une renaissance civique à laquelle les
femmes prennent part, en collaboration avec les
hommes et par elles-mêmes. En effet, elles
participent activement à la campagne déclenchée
par l’Union Patriotique créée par un groupe de
citoyens dès le 10 Aout 1915. Mais la première
manifestation d’éclat publique et surtout autonome,
c’est-à-dire organisée et conduite par des femmes
interviendra en 1930 .
► Malgré tout, un décret-loi électoral du gouvernement de
Vincent en 1935 identifiait comme électeurs, tous les
haïtiens mâles âgés de 21 ans. Ce décret a mis fin à
l’ambigüité de l’énoncé des constitutions précédentes qui
accordait le droit de vote aux haïtiens âgés de 21 ans. Ce
décret-loi martelait désormais l’exclusion des femmes. Mais
le 1944, l’Assemblée Nationale, d’accord avec le Président
Lescot, adoptait un Amendement à l’article 4 de la
constitution de 1935 qui a permis aux femmes d’être
éligibles à 30 ans. Âgée de 21 ans accomplis, la femme
haïtienne peut être nommée à tous les emplois civils de
l’ordre administratif.
► La constitution adoptée le 22 novembre 1946
sous le gouvernement d’Estimé reviendra sur la
réforme de 1944 et prescrira que : ‘’tout citoyen
âgé de 21 ans accomplis exerce les droits
politiques…’’ Les femmes protestent. Du 10 au 14
Avril 1950, fut organisé le premier Congrès des
Femmes Haïtiennes, à l’initiative de la Ligue
Féminine d’Action Sociale sous la présidence
d’honneur de Mme Lucienne Heurtelou Estimé,
Première Dame de la République. 10 mai 1950,
Estimé est renversé.
► La junte militaire qui a pris le pouvoir a
formé une Assemblée Constituante qui
devait élaborer une nouvelle charte. Dans
cette Assemblée, Dantès Bellegarde,
président, se faisait l’ardent défenseur de
la cause des femmes. La permissivité
constitutionnelle obtenue, les femmes se
présentent en nombre assez surprenant
aux élections de 1955 et huit d’entre elles
sont élues.
► Finalement, après la chute du Général Paul E.
Magloire, le gouvernement provisoire de Joseph
Nemours Pierre-Louis fit adopter le 26 janvier
1957, une loi qui prescrit :
► Article 1er : ‘’Le plein exercice de tous les droits
politiques est désormais assuré à la femme
haïtienne âgée de 21 ans accomplis.’’
► Article 2 : ‘’La femme mariée qui a légalement la
jouissance et l’exercice des droits politiques est
dispensée de toute autorisation maritale pour
exercer les dits droits.’’
► En effet, on peut retenir que, le 9 février 1957,
Franck Sylvain, successeur de Nemours Pierre-
Louis, réalise une première : la nomination de
Lydia Jeanty comme sous-secrétaire d’État du
Travail, chargée de la protection de la femme et
de l’enfant. Et les femmes haïtiennes voteront
pour la première fois le 22 septembre 1957. La
constitution du 22 Décembre 1957 édictera à
l’article 9 :
► ‘’Tous les haïtiens âgés de 21 ans accomplis, de
l’un et l’autre sexe, exercent leurs droits
politiques et civils, s’ils réunissent les conditions
déterminées par la constitution et par la loi.’’
Ecocitoyenneté et Développement
durable
► Depuis plusieurs années, la planète Terre est
menacée par le comportement des hommes, qui
utilisent plus de ressources que la Terre ne peut
en fournir. Il est encore temps d’agir pour éviter
le pire… Les notions de développement durable
et d’écocitoyenneté se sont largement
développées suite à une prise de conscience
générale de la population sur les méfaits qu’elle
fait subir à la planète.
L’ÉCOCITOYENNETÉ
► Qu’est-ce que c’est ? C’est un ensemble de
fonctionnements, d’objectifs et d’actions qui
visent à changer les comportements individuels
et collectifs pour un meilleur respect de notre
environnement et la préservation des ressources.
Une personne éco-citoyenne agit tous les jours
pour que son attitude respecte les autres et
l’environnement : elle trie ses déchets,
s’intéresse à la provenance de ses aliments,
limite sa consommation d’eau et réduit son
utilisation des moyens de transport.
L'écocitoyenneté

► L'écocitoyenneté est un terme qui constitue


un néologisme formé d’écologie et de
citoyenneté. Cela fait référence à la
conscience écologique d'appartenir à un
environnement qui garantit son existence,
ce qui implique pour lui des droits et des
devoirs par rapport à un territoire.
Ecocitoyenneté et Développement
durable
► La citoyenneté est le lien social qui réunit une
personne et l’État, et qui permet à cette personne de
bénéficier de ses droits et d’accomplir ses devoirs
civiques et politiques. Adopter un comportement
citoyen, c’est aller au-delà de ses droits et devoirs
civiques : c’est être responsable et autonome,
individuellement et collectivement. Le citoyen
contribue à donner un sens à la société dans laquelle
il vit.
► L’éco-citoyenneté fait référence à l’écologie : la citoyenneté
s’exerce aussi vis-à-vis de l’environnement et de la nature.
Le citoyen a des devoirs envers la planète sur laquelle il vit,
et l’environnement dans lequel il évolue.

Ces devoirs sont indispensables, car ils sont le garant du


maintien des ressources vitales de la Terre. Il s’agit donc
pour chaque citoyen de se comporter quotidiennement en
acteur de la préservation de l’environnement, en
accomplissant des éco-gestes dans la vie de tous les jours.
► L’éco-citoyen trie ses déchets, économise l’énergie,
protège la nature, consomme de façon responsable. Il
s’informe sur les bonnes pratiques à accomplir,
sensibilise son entourage aux éco-gestes et essaie de
faire évoluer les mentalités et de faire changer les
comportements. La démarche éco-citoyenne ne
concerne pas seulement les particuliers : toutes les
organisations, entreprises, collectivités, institutions
doivent mettre en oeuvre des actions éco-citoyennes.
Elles s'inscrivent ainsi dans une démarche globale de
développement durable.
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
► Qu’est-ce que c’est ? C’est un développement
qui répond aux besoins du présent, sans
compromettre la capacité des générations
futures de répondre aux leurs.
Les trois piliers qui constituent le développement
durable sont :
► le pilier « social »,
► le pilier « environnement »
► le pilier « économique ».
► La notion de développement durable a pris tout son sens
lors de « La déclaration de Rio » (juin 1992) sur
l’environnement et le développement, qui énonça des
principes fondamentaux permettant un développement
durable sur la Terre. Elle marque une prise de conscience
sur la nécessité d’un développement respectueux de
l’environnement et de ses ressources, dont la nécessité
d’une gestion harmonieuse et raisonnée de la forêt,
essentielle pour la biodiversité et l’élimination des gaz à
effet de serre.
► Être éco-responsable, c’est participer activement au
développement durable et éviter la surconsommation,
c’est-à-dire acheter uniquement ce dont on a besoin.

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