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(2009-2012)
1- APPROCHE CONCEPTUELLE
1.1- Delinquance
1.2- Delinquance juvenile
1.3-Exode rurale
1.4-Bidonvilisation
1.5-Pauvreté
1.6-Chomage
2- Introduction
Chapitre I
3- Justification
4- Objectif
3.1- Objectif Principal
3.2- Objectifs Spécifiques
5- Problématique
Chapitre II
6. Approche Théorique
6.1- Les Théories Socio géniques
6.2- Les Teories de l’Etiquetage
6.3- les Tenants des Théories du Contrôle
6.4- des Chercheurs Québécois
6.5- La Conception Kantésienne
6.6- Des Chercheurs Canadiens
6.7- Le Théoricien Rousseau
Chapitre III
8. Méthodologie
7. Hypothèse
7.1- Hypothèse Heuristique
7.2- Hypothèse de travail
Deuxième Partie
Chapitre IV
Impact de la Délinquance juvénile dans la vie socio-économique de la commune du Cap-Haitien
(2009-2012)
Chapitre V
Historicité
Avant 2009
De 2009 a 2013
Les causes
Les conséquences
Troisième Partie
Chapitre VI
Perspective de l’Etat haïtien
Chapitre VII
Chapitre VIII
Conclusion
Recommandation
Perspective
PREMIERE PARTIE : APPROCHE CONCEPTUELLE
1.1- La délinquance
La délinquance est l'ensemble des délits, infractions et crimes commis en un lieu ou
durant une période donnée, quand on se place d'un point de vue statistique, social ou pénal. La
délinquance désigne aussi une conduite individuelle caractérisée par des infractions ou crimes
répétés1
1.3-Exode Rural
« Départ en masse d'une population rurale ou c'est la migration définitive des habitants
des campagnes vers la ville »3.De l'avis de l'écrivain François Latortue, le phénomène de l'exode
rural exprime la tendance à l'équilibre des revenus et des productivités dans tous les secteurs de
la production. Il apparaît comme un corollaire du développement de l'industrie. C'est aussi un des
plus grands problèmes de l'agriculture.
L'exode rural est caractérisé par le déplacement de la population proprement agricole
(agriculteurs, éleveurs) vers la ville, s'explique par les difficultés inhérentes à l'exploitation
agricole, où le problème du système de métayage, en particulier rend la vie des paysans vraiment
1
www.toupie.org.dictionnaire
2
3
Larousse Pratique, p. 579
3
difficile et les conditions particulièrement défavorables du travail salarié agricole par rapport au
travail salarié industriel : rémunération moins élevée, travail plus irrégulier, assujettissement plus
étroit à l'entreprise, etc.4 En Haïti, ce phénomène courant depuis des décennies : un fort
pourcentage abandonne progressivement la campagne au profit des villes. L’exode rural affecte
surtout les jeunes. Il se fait parfois en deux grandes étapes. D'abord, les gens transitent dans les
grandes villes comme, Cap Haïtien par exemple. De nombreux éléments accentuent le
phénomène de l'exode rural vers la ville primatiale. Ce sont, pour la plupart, des facteurs socio-
économiques qui ont contraint les gens à abandonner la campagne.
Avec une structure difficile déjà entretenue dans les villes, les gens venant de la
campagne ont du mal à s'intégrer, notamment en ce qui a trait à un logement décent. C'est ainsi,
qu'ils se mettent, eux-mêmes, à chercher un endroit favorable, gratuit ou moins cher, afin de
s'abriter. Malheureusement, ces lieux sont souvent inappropriés, vues leurs conditions
hygiéniques et autres qui ne répondent pas. On appelle ces lieux assez couramment bidonville.
1.4- Bidonvilisation
est un terme utilisé, pour la première fois, en 1950, par Yves Lacoste, pour nommer un
quartier de Casablanca (Maroc) où les maisons étaient construites avec les gros bidons découpés
pour servir de baraquement à la population. Depuis, le terme désigne un habitat insoluble où la
population vit dans la promiscuité5. Nous pouvons dire aussi que, selon le dictionnaire Larousse
pratique, c'est une agglomération d'abris de fortune en matériaux de récupération, dont les
habitants vivent dans des conditions précaires, à la périphérie des grandes villes 6. D'autre étude
approfondie avance à dire que c'est une forme d'habitat précaire, dépourvu d'un équipement
élémentaire (eau, électricité), et dont la construction est réalisée initialement avec des matériaux
de récupération. Les bidonvilles, qui forment des quartiers urbains et périurbains considérables,
sont assez généralisés dans les métropoles des pays en développement (favelas au Brésil,
barriadas au Pérou, gourbiville en Afrique du Nord, médina en Afrique noire). Cet habitat traduit
les conditions de la croissance urbaine dans une société inégalitaire.
4
François Latortue, p. 52
5
Lakehal, p.67
6
Larousse Pratique, p. 149a
L'exode rural amène dans les villes une population pauvre, dont les pouvoirs publics sont dans
l'impossibilité d'assurer l'accueil et le logement. Ces néocitadins occupent illégalement des
terrains souvent inconstructibles (en raison de la pente ou de problèmes d'eau, ou parce qu'ils
sont grevés de servitudes) selon les normes habituelles. La construction se fait selon l'opportunité
d'une place libre pour minimiser les coûts, et souvent en un temps très court (maison d'une nuit
en Turquie) pour éviter une éventuelle procédure d'expulsion. Ce scénario a été fréquent pendant
le dernier quart du XXe siècle et a été l'une des formes de l'explosion urbaine. Les bidonvilles qui
n'ont pas été rasés brutalement et dans des délais courts par les autorités ont connu un processus
d'« urbanisation » par un équipement minimal en eau potable et en électricité ; les habitants se
sont organisés pour assurer des services (enlèvements des ordures). Des matériaux en dur ont peu
à peu remplacés ceux de récupération ; les plus anciens des bidonvilles ont accédé à la
reconnaissance administrative et transformés en quartier avec une représentation de type
municipal, des écoles, des services sociaux, en Haïti, nous avons l'exemple de Cité Soleil. Les
bidonvilles peuvent être envisagés dans un cycle de l'urbanisation particulier aux sociétés en
développement, mais ils ont aussi été observés localement, dans des périodes de crise, dans les
pays industrialisés.
Les habitants de ces quartiers souffrent des problèmes multiples et sont dans une lutte
perpétuelle afin de subvenir aux besoins quotidiens dits de bases. Nous évoquons, entre autres, le
problème de nourriture qui a des répercussions assez grave sur l'état sanitaire de la population, en
particulier avec des cas de maladies comme la malnutrition chez les enfants.
En résumé, un bidonville est un quartier qui se caractérise par un développement physique
spontané, non contrôlé par les institutions publiques. Les conditions d'hygiène et de sécurité sont
précaires et ces quartiers, dans la majorité des cas, privés d'infrastructures et de services sociaux.
La bidonvilisation et la pauvreté restent des phénomènes complexes. Les chercheurs constatent
assez souvent que les deux augmentent de manière simultanée. La crise de bidonvilisation qui
prévaut en Haïti, notamment dans les guetos du Cap- Haïtien, tels; à Shada, nan Bannann,
EPPLS, Sans Raison etc., a entraîné des manifestations de certaines situations socio-
économiques vraiment néfastes à la survie de la population défavorisée. Cette dernière vit dans
l'instabilité économique, dans la pauvreté, dans l'insatisfaction des besoins de bases ou primaires.
1.5- Pauvreté
De beaucoup de points de vue, la pauvreté est si manifeste que l'on n'a pas besoin de
concepts bien pensés, ni de théories élaborées pour pouvoir la comprendre et la reconnaître en sa
réalité brutale. Pourtant, tout n'est pas si simple que l'on puisse renoncer à des réflexions
conceptuelles et théoriques.1 Celles-ci sont inévitables si l'on doit saisir ce qu'est la pauvreté,
l'analyser plus précisément pour ensuite la combattre efficacement. Comme le montre son
histoire, la pauvreté était et est encore un problème extraordinairement complexe et
multidimensionnel, présentant non seulement des aspects économiques, mais aussi des aspects
politiques, socioculturels, écologiques et bien d'autres7
La pauvreté en soi, c’est la carence de quelques choses jugées nécessaire, où entre autre
le manque de ressource matérielle nécessaire, que celle-ci soit mesurée en terme de quantité ou
de qualité. Les points de vue sont nombreux, concernant les approches sur la pauvreté. La
mesure du niveau de vie des ménages ou des individus ou du seuil de pauvreté s'opère à travers
un certain nombre de critères et d'indices qui varient d'une Ecole à l'autre. C'est très souvent à
partir de ces critères que se construisent les stratégies de lutte contre la pauvreté.
1.6-Chômage
Période d’inactivité forcée qui caractérise la situation de personne capable, disponible et
désireuse de travailler, mais qui ne parvienne pas à trouver un emploi.8
7
M. Mollat Les pauvres au Moyen Age, Paris, Hachette, 1978, p. 14
8
MARC Antoine Brice Sces sociale 8e A.F. nouvelle edition Oct.99p.69
2. INTRODUCTION
10
www.vie publique.fr
Alors, en regardant la situation des enfants, l’ensemble des problèmes rencontrés par eux, le
manque d’encadrement des enfants ainsi que l’extrême pauvreté qui s’abaisse soit sur la famille
haïtienne soit sur les enfants, nous avons pu constater tous ces problèmes qui ont pour
conséquence directe: la délinquance des enfants haïtiens. Ainsi nous avons choisi d’étudier
l’impact de la délinquance Juvénile dans la vie socio-économique de la commune du Cap-
Haitien. Afin de soulever nos objectifs.
2.2 OBJECTIFS
A partir de nos objectifs vises, nous allons chercher en quelque sorte comment évoluer le
virus de la délinquance a partir des constats faits afin d’apporter des solutions concrets.
La Délinquance Juvénile en Haïti est l'un des plus grands fléaux de notre société, ce phénomène
est très complexe. Cette déviance est liée au développement de la société urbaine et à l'évolution
des mœurs dans le monde moderne.
Aujourd'hui la minorité délinquante fait peur. En Haïti, il n'y a pas de statistiques fiables
concernant ce phénomène, mais, plusieurs enquêtes révèlent que le nombre de garçons sont
beaucoup plus importants que les filles pour ces types de cas. Aujourd'hui, le phénomène de la
délinquance juvénile prend de plus en plus de l'importance en Haïti. Ce dernier est l’un des pays
de la région caraïbe ou la situation des enfants est des plus critiques. Selon le fonds des Nations
Unies pour l’Enfance (UNICEF), on constate dans un recensement qu’on a organise en mars
dernier, que la direction du Bien-être sociale a dénombré environ trois (3.000) mille enfants
vivant dans les rues, trois cent mille (300.000) enfants places en domesticité, près de huit cent
(8.000) adoptes chaque année et des milliers vivant en situation de rue a travers le pays, sans
souligner ceux qui font des travaux forces a l’âge scolaire. Il est du devoir de l'Etat d'avoir une
attention spéciale pour l'adolescence et l'enfance. Cette jeunesse d'aujourd'hui est appelée demain
à recueillir les reines du pouvoir. On ne peut pas laisser cette jeunesse livrée à elle-même. Par ce
temps-ci nous vivons une pareille situation, le phénomène de la délinquance juvénile prend des
proportions inquiétantes. Elle connait un rythme croissant.
Généralement, vu l'importance de ce phénomène, tout citoyen responsable ne s'aurait
resté indifférent, en se contentant de regarder cette jeunesse ne fait que s'enfoncer de jour en jour
dans l'abime. Des valeurs qui pourraient être utiles aux pays périssent. Le problème de la
délinquance juvénile est très sérieux. On parle constamment des droits de l'enfant, de la journée
mondiale des droits de l'enfant, mais, malgré tout, le mal persiste, le problème reste entier. Si on
laisse la situation telle qu'elle est, demain qui va prendre la relève ! La délinquance juvénile
représente un obstacle à l'épanouissement intellectuel, moral et social des jeunes. Les sociétés se
trouvent dans l'obligation de respecter les droits de la personne humaine. On constate que la
délinquance juvénile n'a jusqu'à ce jour trouvé de réponse visant à faire face à ce phénomène.
Particulièrement, Vu la constation faite a travers les rues du Cap-Haitien, et les dits des différent
notables interviews, cela nous pousse a réfléchir sur l’impact de la délinquance juvénile dans la
vie socio-économique de cette ville allant de la période 2009 a 2012.
2.3- LA PROBLEMATIQUE
La Délinquance Juvénile en Haïti est l'un des plus grands fléaux de notre société, ce
phénomène est très complexe. Cette déviance est liée au développement de la société urbaine et à
l'évolution des moeurs dans le monde moderne. Aujourd'hui la minorité délinquante fait peur. En
Haïti, il n'y a pas de statistiques fiables concernant ce phénomène, mais, plusieurs enquêtes
révèlent que le nombre de garçons sont beaucoup plus importants que les filles pour ces types de
cas. Aujourd'hui, le phénomène de la délinquance juvénile prend de plus en plus de l'importance
en Haïti. Ce dernier est l’un des pays de la region caraibe ou la situation des enfants est des plus
critiques. Selon le fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), on constate dans un
ressencement qu’on a organise en mars dernier, que la direction du Bien-Etre sociale a denombre
environ trois (3.000) mille enfants vivant dans les rues, trois cent mille (300.000) enfants places
en domesticite, pres de huit cent (8.000) adoptes chaque annee et des milliers vivant en situation
de rue a travers le pays, sans souligner ceux qui font des travaux forces a l’age scolaire. Il est du
devoir de l'Etat d'avoir une attention spéciale pour l'adolescence et l'enfance. Cette jeunesse
d'aujourd'hui est appelée demain à recueillir les reines du pouvoir. On ne peut pas laisser cette
jeunesse livrée à elle-même. Par ce temps-ci nous vivons une pareille situation, le phénomène de
la délinquance juvénile prend des proportions inquiétantes. Elle connait un rythme croissant.
Particulièrement, Vu la constations faite a travers les rues du Cap-Haitien, et les dits des
différents notables interviewes, cela nous pousse à réfléchir sur l’impact de la délinquance
juvénile dans la vie socio-economique de cette ville allant de la periode 2009 a 2012.
Ensuite, sur le plan socioéconomique, nous considérons le phénomène des enfants de la rue
comme le produit des rapports sociaux inégalitaires de la société ; d'ailleurs il est l'un des
problèmes concrets engendrés par cette formation sociale et économique dans laquelle nous
vivons. Donc, il faut bien que nous comprenions les rapports sociaux de production au sein de
notre société pour mieux aborder ce phénomène. Car, l'enfant de la rue porte d'emblée en lui-
même les méfaits du système social et économique dans lequel il vit, et qui le contraint
constamment dans des conditions de vie matériellement déterminées. Si nous prenons le temps
de bien observer, nous remarquerons que dans chaque enfant de la rue, il y a le produit de
l'ensemble des problèmes fondamentaux de la société. Donc, puisqu'il en est ainsi, en quoi
l'enfant de la rue, dans ses interactions, participe-t-il au renforcement de ces problèmes ?
Enfin, sur le plan psychosocial, le problème du développement sociohistorique et
psychologique de l'enfant de la rue le met directement face au schéma classique des théories de
la socialisation11 qui, à notre avis, ne correspond pas au contexte et aux modes de vie réelle,
concrète et matérielle de cette catégorie d'enfants. Sans doute, cela veut bien dire que ces enfants
entrent en interaction avec d'autres agents, d'autres situations socialisatrices et ils créent leurs
propres réseaux d'affiliation sociale qui, d'une façon ou d'une autre, les accompagnent dans la
production des logiques identitaires. Plus précisément, dans les processus psychosociaux qui
déterminent et orientent leur perception de soi, leur perception du monde extérieur et leur
perception à l'égard d'autrui.
Donc, ces enjeux définissent en quelque sorte tout le sens du problème que nous
étudierons pendant tout le déroulement de cette recherche, eu égard au phénomène des enfants de
la rue dans la formation de leur personnalité. Sur ce, une présentation de l'émergence de ce
problème sera d'une grande importance dans le cadre de cette recherche ; alors, nous la
présenterons dans les pages ci- après indiquées.
11
FISCHER, Nicolas Gustave, les Domaines de la psychologie sociale : le champ
3.1- Les Théories « Sociogéniques » mettent l'accent sur l'importance des comportements
acquis. D'après les théories de la « sous-culture », les jeunes de la classe ouvrière développent
une sous-culture nouvelle avec ses normes et ses attentes propres, et pour laquelle la vertu
consiste à défier la moralité de la classe moyenne.
3.2- Selon les Théories de l'Etiquetage, la carrière d'un délinquant est une réponse au traitement
institutionnel des agents officiels.
3.3- Les Tenants des Théories du Contrôle mettent l'accent sur l'importance de la socialisation
pour aider les individus à développer les émotions appropriées, les croyances et les intérêts qui
les attachent à la société. Des Travaux récents insistent sur le fusionnement de ces théories de
façon à obtenir une compréhension plus globale des causes de la délinquance.
3.4- Des Chercheurs Québécois mènent une importante recherche longitudinale sur des garçons
violents. Un nombre grandissant d'études faites au Canada insistent sur les relations entre la
marginalité sociale et économique et l'activité des sous-cultures criminelles. En ciblant les
groupes délinquants et les jeunes sans-abri, ce travail révèle que les jeunes qui contreviennent
gravement à la loi, grandissent dans des milieux défavorisés, où ils font l'expérience de la
négligence, du rejet et des mauvais traitements physiques et émotionnels. Ils sont peu instruits,
ont peu de compétences professionnelles et très peu de chance de trouver de l'emploi. En raison
de leur pauvreté, ou parce que leurs parents les rejettent, ils se retrouvent à la rue. Ces jeunes
voient leurs perspectives légitimes se fermer, ce qui les laisse à l'écart de la société
conventionnelle et les plonge dans une vie de drogue, d'alcool et de graves comportements
criminels.12
12
Les pauvres au myen Age, Paris, Hachette, 1978, p.14
3.5- La conception Kantesienne de l’éducation des enfants ondée sur la discipline et le dressage
qui transforme la nature sauvage de l’enfant en un être humain reste dominante.
3.8-Durkheim constate qu’avec le temps, le phénomène délictuel s’est banalisé et est devenu
13
www.the.canadiaencyclopedia.com
«une conséquence du fonctionnement régulier des sociétés de cette nature». Toutefois «l’état
dangereux» qu’il présente rendra son étude indispensable.
Durkheim dans Les règles de la méthode sociologique : Le développement de nos sociétés a
entraîné de profondes mutations des ensembles urbains, des systèmes de communication, des
conditions de travail, et ont ainsi transformé les hygiènes de vie. On assiste à une rapide
expansion du phénomène d’urbanisation qui crée des problèmes d’agglutination et de chômage.
On constate d’étroites relations entre la criminalité et l’urbanisation: les taux de criminalité,
comme les taux de victimisation, augmentent avec la taille des villes et les taux sont
particulièrement élevés dans le centre des grandes métropoles. Les milieux en périphérie des
villes sont également en effet en proie à un taux de criminalité plus élevé. De nombreux
exemples peuvent être cités ici .Des conflits générationnels et culturels vont peu à peu apparaître:
le comportement des individus sera conditionné par son environnement. Un «esprit matérialiste»
occupera progressivement la première place dans l’échelle des rapports humains, les répartitions
inégales des biens et pouvoirs entre les différentes couches sociales seront de plus en plus
marqués.
3.9- Mucchielli définit «la société comme un milieu d’existence qui implique une confiance
fantastique dans son être propre bien qu’une lutte pour la vie se joue au niveau des relations entre
individus pour assurer leurs positions sociales
La société nous environne comme un système d’obligations collectives dont nous pouvons
profiter mais que nous devons assumer aussi» 14.
Autrement dit, exister socialement conduit d’une part à avoir des repères sociaux et se situer dans
une certaine classe par rapport aux autres, et d’autre part avoir une implication au sein même de
la société. L’adolescent n’existe donc pas toujours en tant qu’individu autonome. Il se valorise à
travers son groupe dans lequel il prend son identité. Vouloir appartenir à la société requiert que
l’acteur soit armé par la vie, d’un point de vue sociale, psychologique, familiale et biologique.
.La justice pour mineurs a elle aussi évoluée. Les mineurs sont punis par la loi et se retrouvent
dorénavant privés de liberté. Il existe des systèmes spécifiques à l’incarcération des mineurs
(maison de correction, maison de rééducation...) mais nombre d’entre eux restent incarcérés avec
des adultes dans des prisons. «Où sont les dangers ? Les dangers sont dans la délinquance. Les
14
Microsoft Encata 2009.1989-2008 Microsoft Corporation.
dangers sont dans les abus de pouvoir. Et ils sont dans la spirale qui les lie entre eux. Il faut s’en
prendre à tout ce qui peut renforcer la délinquance. S’en prendre aussi à tout ce qui, dans la
manière de la punir, risque de la renforcer»
Nous voudrions terminer en soulignant qu’il est a la fois un devoir moral et une exigence
sécuritaire fondamentale pour la communauté nationale d’aider les pouvoirs publics dans la sous-
région a assurer l’immense tache de la prise en charge de la question du respect des droits
enfants. Il faudrait que la communauté national s’emploie aujourd’hui a désamorcer cette bombe
a retardement constituée par la présence dans les rues de ces enfants qui, en grandissant ne
connaissent que le vol, la drogue, la prostitution et la violence .Pour éviter qu’elle ne se retrouve
plus tard face a la nécessité de mobiliser dix ou cent fois plus d’énergie ,de ressources humaines
et matérielles pour mettre fin aux violences, aux crimes ethniques et guerres civiles dont ces
derniers seront ces principaux acteurs.
L’homme est ne bon la société le déprave, le corrompte ( Rousseau), la délinquance est toujours
juvenile.comme l’acne. Les jeunes grattent leurs acnes a tout va. Il est légitime de se demander si
la prison est réellement la solution pour traiter la délinquance. Ces jeunes désintégrés
socialement ne vont-ils pas plonger toujours plus bas?
3.10- Rousseau fut en effet le premier théoricien á célébrer les bienfaits d’une éducation a la
spontanéité naturelle de l’enfant. Echappant durant les premières années de sa vie a la corruption
sociale que manqueront pas de lui transmettre les adultes, l’enfance, et avec elle sa dimension
naturelle doit être protégé le plus longuement possible ; ce qui implique de considérer l’enfant
comme un être a part entière et de respecter les spécificités de son développement physique et
mental.
Notre intervention de la délinquance juvénile se fait suite a Rousseau qui parlait
beaucoup sur la sensibilisation et la motivation de l’éducation des enfants à la base et cela servira
une sorte de prévention de tomber dans la délinquance, l’enfance, et avec sa dimension naturelle
doit être protège le plus longuement possible; ce qui implique de considérer l’enfant comme un
être a part entière et de respecter les spécificités de son développement physique social et
mental. Sans une volonté d'accepter des réformes étendues et des solutions requérant des
réajustements majeurs de notre mode de vie, on ne pourra pas réduire la délinquance de façon
significative.
QUATRIÈME PARTIE : LA DELINQUANCE JUVENILE A CAP-HAITIEN
SECTION.1 -METHODOLOGIE
Pour rendre notre travail de recherche possible, nous avions du consentir des dépenses
scientifiques, techniques et financières considérables, Nous avons recourir a l’exploitation
rationnelle de certaines bibliothèques et aux ressources humaines. Les premiers concernes de
notre travail de recherché ce sont les enfants des rues, puis qu’ils sont l’objet de notre étude.
Cette dernière porte sur la délinquance du secteur juvénile qui est un phénomène social, attitude
contraire aux valeurs. Nous nous limitons a la ville du Cap-Haitien vers les guetos tels; Shadda
et EPPLS en interrogeant plus de vingt cinq enfants. Questionnaire en Annexe. En outre, ce sont
les institutions éducationnelles parce qu’elles sont responsables de l’éducation sociale, telles:
MENFP, IBESR. A partir des informations recueillies, on peut dire la délinquance juvénile est
réputée au Cap-Haitien, cause d’irresponsabilité et manqué de formation des jeunes parents
envers leurs enfants; brutalité des parents; promiscuité; abus sexuel des enfants en domesticité.
Les zones les plus réputés dans l’immigration de cette commune, Pilate, Plaisance, Trou-du-
Nord. Et ensuite une enquête se traduisant par des visites dans des centres pénitentiaires
infantiles, des interviews accordes a des défenseurs des droits des enfants nous a permis de
crédibiliser nos résultants.
SECTION.2- HYPOTHESE
15
DANIEL Verba Le métier d’éducation de jeunes enfants, Les édition Syros-alternatives, 1990,p.46 pages 212
16
DANIEL Verba Le métier d’éducation de jeunes enfants Ibid., p.49
CITATION: Friendrich Frobel (1782- 1852) “Le petit enfant ne tête pas seulement sa mère, mais le monde autour de lui avec tous ses sens”.
La priorité de l’Education en faveur des enfants des rues et la prise en charge de ces derniers
contribueront a l’amélioration de cette situation humiliante et indésirable;
Une reforme permanente et sensibilisation des instituions sociales telles: La famille, l’école,
l’église au sujet des enfants nous permet d’aboutir aux résultats voulus.
Apres que nous avons énuméré nos hypothèses comme des éléments de réponse, nous allons a
bon port vers la méthodologie de notre travail de recherche.
SECTION 3- PRESENTATION DE LA VILLE DU CAP-HAITIEN
3.2- Bibliographie
Le Cap-Haitien est la deuxième ville D’Haïti par sa situation, sa population, son
commerce et son importance touristique. Cette ville est une des plus anciennes du pays. Elle
existait déjà du temps des indiens et les Espagnols l’appelèrent Guàrico. Plus tard les Français la
dénommèrent le Cap-Français.
Le Cap-Français, c'est alors son nom, s'affirma rapidement comme la ville la plus
prospère et la plus importante de la colonie, en dépit des nombreux incendies et séismes qui la
frappèrent. Cette ville et sa région servirent de cadre à des évènements majeurs de la guerre
d'indépendance : La cérémonie de Bois-Caïman, arrivée de Santhonax, débarquement de
l'expédition Leclerc, bataille décisive de Vertières. Ajoutons que Toussaint Louverture était
esclave sur l'habitation Bréda et que le futur roi Henry Christophe travailla à la fondation d'une
auberge au Cap. Quelques années après il se fit couronner dans cette ville et la rebaptisa Cap-
Henry mais lui préféra son palais de Sans-soucis. Cap-Haïtien fut la première ville coloniale
française dotée d’un tracé moderne. Ses rues à implantation orthogonale offraient un passage aux
vents alizés. De nombreuses fontaines agrémentaient la cité, qui ne présenta jamais l’aspect
d’une place forte. Après chaque incendie ou séisme, elle fût toujours relevée selon le même
tracée. Le quai destiné aux marchands ne fut installé qu’après l’indépendance.
3.3- LOCALISATION- LIMITATION-ADMINITRATION-URBANISATION
17
Fred E. DENIS
SECTION 4- LA DELINQUANCE JUVENILE EN HAITI
Depuis le début du XXe siècle, la délinquance juvénile en Haïti s’est aggravée. Bon
nombre d’enfants en bas âge se sont retrouvés un peu partout dans les rues.
Abandonnés de leur foyer natal, ces enfants mènent une vie pénible dans les aires
métropolitaines le plus souvent. Leurs principales activités sont en autres la mendicité pour
survivre. Au levé du soleil, ils se trouvent le plus souvent dans les aires du Champ de mars, au
carrefour d’Aviation pour ne citer que ceux-là. Ces zone s restent et demeurent leur principal
centre de nuit. Dans les rues de la capitale, ils marchent en groupe en vue de mener leurs
activités. Manipulés le souvent par certains groupes plus de gang ou d’autres secteur afin
commettre des actes répréhensibles, ces enfants ont beaucoup contribué dans les actes de
kidnapping sévissant en Haïti.
Pour le mineur de plus de 13 ans, cette loi instaure un régime de liberté surveillée : Celui
qui a encouru la peine des travaux forcés à perpétuité, sera astreint à huit ans de traitement dans
un Centre d'Education corrective de l'État. S'il a encouru la peine des travaux forcés à temps, de
la détention ou de la réclusion, il sera soumis à un traitement de trois ans au plus dans un Centre
professionnel spécialisé de l'État (Article 1er modifiant l'article 51 du Code pénal).Le Code pénal
haïtien date de 1825 et compte 182 années d'existence (nous sommes en 2007). Il a été annoté
sans avoir subi de modifications sensibles. Il semblerait que les législateurs haïtiens ne se soient
jamais souciés de l'épreuve de la réalité, de la mouvance sociale et de la dialectique des forces,
pour répéter l'autre, et se soient encrassés dans la routine de ce Code pénal plus que centenaire.Et
l'homme de loi (magistrat, juriste) est forcé, dans certaines circonstances, de se référer au modèle
étranger, au droit français plus précisément, pour trancher des problèmes qui affectent la société
haïtienne.Or, comment faire face efficacement à la minorité délinquante en Haïti ?
En sommes, la délinquance juvénile est un phénomène social qui risque d’exposer le pays à un
temps donné, si tous les citoyens n’assument pas leurs responsabilités.
SECTION 5- L’EMERGENCE HISTORIQU DE LA DELINQUANCE
19
FOURNIER, Louise et MERCIER, Céline, Sans domicile fixe/au delà desstéréotypes, Méridiens, Québec, 1996
volontaires de la sécurité nationale (VSN / Macoutes) qui empêchaient ces enfants vagabonds
non encore dits de la rue, ou du moins non encore définis en tant que tels, de se regrouper
librement dans la rue.20
Ensuite, de 1986 à 1990, il y avait un renversement politique en Haïti caractérisé par la
fin d'une longue dictature ; puis survenait un exode politique interne et externe siégeant à Port-
au-Prince d'une vague d'immigrants se sentant libérés sous le poids de cette longue période de
dictature. C'était la période d'une seconde montée de nos bidonvilles dans la capitale, et aussi
c'était le moment où le pouvoir politique était beaucoup plus militaire que civil. Pour être plus
clair, c'était une période où les institutions publiques d'Etat étaient faibles et elles n'avaient aucun
contrôle des situations qui se déroulaient à l'époque ; encore moins des groupes d'enfants qui
deviennent de plus en plus visibles dans les rues avec des étiquettes identitaires de « SAN
MANMAN » ou de « SE LAVI » , et avec des pratiques statutaires comme la mendicité, le
lavage des voitures, des vaisselles et le lavage des pieds des commerçants à la Croix des
Bossales. Egalement, de 1990 à 1994,21 l'ancien prêtre Jean Bertrand ARISTIDE devient
président d'Haiti ; passant quelques mois au pouvoir, un coup d'Etat militaire venait terrifier d'un
côté les aspirations du nouveau président et, de l'autre côté, l'espoir de la population. Le chaos
s'installait à nouveau. A cette période, nous étions en face d'une dictature militaire avec tous les
dangers que cela implique ; par exemple, la formation d'une nouvelle force de répression
(FRAPH : Front pour l'Avancement et le Progrès d'Haiti), 22 des vols, des crimes et des
assassinats. Un embargo économique a été imposé à Haiti, durant cette même période, suivi
d'une invasion militaire américaine (les MARINES) dans le but de pacifier le territoire, d'y
instaurer la démocratie et qui, du même coup, servira à faciliter le retour de l'ancien président
exilé. Vu l'atrocité de cette situation, les enfants de la rue continuent à lutter pour la vie ; malgré
tout, ils recherchent les traces de la vie dans les poubelles des MARINES américaines. A cet
effet, il n'y avait pas d'autres manières plus descriptives de les identifier à l'époque que de les
appeler « KOKORAT ».
20
21
FRANCOIS, Cholette- Pérusse, La psychologie de l'adolescent de 10 à 25 ans, ed. Du Jour, Ottawa, 1966
22
FREIRE, Paulo, Pedagogy of the oppressed, the continuum publishing company, New York, 1998
Outre ces années précédentes, la période allant de 2000 à 2004 était caractérisée par de
graves bouleversements sociopolitiques en Haïti. Plusieurs catégories sociales et politiques de
cette époque se regroupaient pour protester contre la mauvaise gestion du pouvoir par le régime
en place, alors que les partisans de ce régime résistèrent avec tous les moyens dont ils
disposaient pour protéger les intérêts du gouvernement et les leurs. Vols, corruption, crimes
politiques, incendies, pillages, kidnapping sont les principaux actes manifestant la résistance des
partisans de ce régime connus à l'époque sous le nom de « RAT PA KAKA » ; puis le diminutif
semble être attribué aux enfants de la rue comme étant des « TI RAT ».
Enfin, de 2004 à nos jours, une seconde invasion militaire transnationale arrive en Haïti.
Rien n'a vraiment changé. Après examen, un gouvernement de transition a été établi, les
bouleversements restent inchangés ; il n'y a plus de trêve. Suite à l'élection présidentielle en
2006, un nouveau régime est au pouvoir, s'efforçant de travailler à l'éradication de quelques
problèmes qui bouleversent la société. Par contre, le coût de la vie s'élève et la hausse des prix a
contraint la population à manifester en revendiquant ses droits à la nourriture et en protestant
contre le chef du gouvernement... Cependant, les enfants de la rue vivent quotidiennement
l'aigreur du coût de la vie ; leur situation reste et demeure une vie de grappillage, ce qui a
actualisé leur existence comme étant aujourd'hui des « GRAPYAY ».
A l'état actuel, au niveau national, le nombre des enfants délinquants varie entre 1500 et
2000. On les retrouve dans presque tous les recoins du territoire, spécialement dans les grandes
villes telles Cap-Haitien en est une, et on les retrouve dans ces localites suivantes : Shadda, Nan
Bannann, EPPLS etc.. Dans les rues, ces enfants vivent, grandissent et travaillent ; ils s'adonnent
à toutes sortes de pratiques, rémunérées ou pas, qui leur permettent de satisfaire les besoins les
plus fondamentaux tels que : manger, boire, se vêtir, se loger et se soigner dans une lutte
incessante qui doit garantir la survie. A Cap-Haitien, la visibilité de ces groupes d'enfants est
manifeste. Sur les trottoirs, dans les marchés, sur les places publiques, devant les églises, ils s'y
affichent jour et nuit sans le moindre signe de fatigue. Ils sont des candidats potentiels à
l'espérance, au mépris, au rejet, à la violence ; ce qui fait qu'il porte le nom de Selavi, Kokorat
et Grapiyay .
Au niveau international, le phénomène des enfants de rue est bel et bien visible. De
Mexico à Madrid, de Brasilia à Hanoi, de Kinshasa au Sud de l'Italie, on retrouve des enfants qui
vivent de la rue ; sous alimentés, exploités, malades, maltraités, abandonnés, ces enfants habitent
et survivent dans les rues où ils sont contraints à travailler, à mendier, à se prostituer dans une
quête incessante pour trouver de quoi subsister. Dépendamment de la culture, ils portent des
noms différents qui aident à les identifier plus facilement ; par exemple, suivant les pays, on les
appelle : Sin casa, Streetkids, Sem casa, Niños de calle, Strasskinder, Homeless, etc. Ces enfants
représentent approximativement entre 50 et 120 millions de la population mondiale.
1990- · Coup d'état militaire: dictature KOKORAT Mendicité, lavage des voiture,
1994 militaire. vols, etc.
· Formation de la FRAPH
· Embargo économique
· Invasion militaire: les
MARINES américaines
· Retour du président exile
www.the canadiennencyclopedie.com/
ameenah90.blospt.com
MC Graw-HILL, Chemin faisant vers une meilleure qualite de vie, Canada, Bibliotheque
nationale du Quebec, 1984,25 p. 332 pages.
Legrand Bijoux, « Coup d'œil sur la Famille Haïtienne, Port-au-Prince et des Antilles », SA
1990, p.66
« la délinquance juvénile englobe tout». Dans bien des cas, quand la famille fait défaut à
l'enfant, la rue y supplante et se présente généralement comme l'espace d'accueil le plus
accessible aux yeux de l'enfant. De cet espace public 58(*) qui, grâce au transport, est un espace de
transport et, grâce aux marchands, un espace de commerce, l'enfant se trouve exposé à une série
d'interactions déterminantes pour son futur. Cet espace public, dans lequel on fait la
collectivisation des déchets urbains, où les actes délictuels et criminels sont très fréquents et,
aussi, dans lequel les nuisances sonores, olfactives et thermiques sont abondantes, est devenu
grâce aux enfants, un espace de lutte pour la vie. La rue a rendu floues et limite la notion de
territoire et celle de la propriété privée. En étant le dénominateur commun d'une population
entière, la rue appartient à tous, et, en même temps, elle n'appartient à personne.
Le milieu immédiat pour tout enfant est la famille où la culture lui est présentée et
inculquée comme mode de vie et exemple à suivre. Cet environnement est donc important pour
nous dans notre recherche des causes de la minorité délinquante. Dans notre société, la famille
est en proie à une grave crise culturelle. Les familles y sont constituées par union libre, souvent
par des jeunes gens, non encore majeures ou mûres, de préférence. Elles sont aussi
monoparentales.
Les familles légalement constituées sont, pour certaines, concernées par ce genre de
difficultés. Un problème fort important est le surpeuplement et la promiscuité du fait de l'extrême
pauvreté. La famille se désagrège parce que l'autorité parentale disparaît ou s'amenuise à cause
de l'absence au foyer des parents. Le rôle de la femme en vient à être révisé, car elle aussi doit
participer à la construction de l'économie familiale ; pauvreté et nouvel ordre mondial obligent.
Dr. Legrand Bijoux a montré qu'en Haïti, que si le père existe dans la famille, les relations des
enfants avec lui sont lointaines, superficielles, coloriées par la peur, la méfiance, la rébellion, et
même la mère encourage cette rébellion en une alliance subtile avec l'enfant. Ces relations ont,
en général, des impacts psychologiques néfastes, surtout en ce qui a trait à la délinquance
juvénile. Les études de Tieche Maurice ont révélé que 70% à 80% des délinquants proviennent
de familles dissociées. La torture, le manque de communication dont font preuve les parents
envers leurs enfants ont un impact très négatif sur les jeunes qui sont de bons imitateurs.
www.ambafrance-cn.org/ ; Htt://Rhei.revues.org
Legrand Bijoux, « Coup d'oeil sur la Famille Haïtienne, Port-au-Prince et des Antilles », SA
1990, p.66
Tieche Maurice : « Guide Pratique d'Êducation Familiale », Paris et SDI Domrie les Lys, p. 962,
p.372
L'alcoolisme chez les adultes est un autre facteur qui explique le penchant de nos jeunes
enfants vers les substances psychotropes. Aussi Nancy Plet déclare-t-elle que l'enfant qui se
drogue imite ses parents. L'aisance et l'abondance excessives facilitent la pratique des vices chez
nos jeunes. Les enfants issus de milieux aisés, trop tôt indépendants et disposant d'argent, en
viennent à pratiquer des délits graves. Dès lors, la famille devient un lieu de contradiction
affective. Au lieu d'être un instrument de socialisation, d'apprentissage de comportements et de
normes admis par la société, du dressage sous l'autorité des parents, elle devient contrainte,
obligation, lieu de conflits dont l'enfant cherche à s'éloigner.
Chez l'adolescent la contradiction est ressentie avec plus de violence. Le père autoritaire,
ou le père démissionnaire, est rejeté avec fureur ou mépris. Le couple désuni, ou trop uni et
fermé sur lui-même n'est pas toléré. Tout éclate et les adolescents cherchent une compensation,
une vengeance ou une évasion dans le repli sur des groupes de jeunes opposés aux adultes, dans
la délinquance ou dans la drogue. Le malaise et l'espoir engendrés par cette situation apparaissent
plus concrètement dans l'expérience des nouveautés
Si donc la délinquance peut commencer dès l’âge de 14 ans environ, c’est que cela correspond
au moment où l’enfant sort de la dépendance directe et presque exclusive à ses parents dans la
définition de lui-même, dans la construction de son identité.
CHAPITRE 6. LES CONSEQUANCE DE LA DELINQUANCE
6.1 Vols avec agression : Les jeunes agresseurs ont comme cibles les personnes qui ont peu ou
pas de moyens pour se défendre : jeunes filles esseulées, vieillards, enfants… Ce sont les portes
monnaies, les sacs qui sont arrachés. Parfois les agresseurs s’emparent des atours de leurs
victimes (montres, bracelets, chaînes…)
6.2.Violence gratuite : « On déconne pour se défouler ». Ce n’est point un besoin matériel ou la
pauvreté qui pousse le délinquant à suer de violence gratuite (on tabasse une jeune fille, on casse
des vitres de voitures…) mais peut être envie sans doute négative, d’exprimer sa personnalité.
6.3. Violence verbale : le délinquant est souvent vulgaire, grossier, impoli. Il a tendance à ne
pas respecter les adultes, à les défier. Il n’est jamais triste quand il se voit traiter d’un voyou. Il
trouve un malin plaisir à transgresser toutes les règles d’une bonne moralité, d’une bonne
éducation. En ce sens même, l’accoutrement des délinquants (gros pantalons, casquettes à
l’envers, cheveux tressés…) cherche la marginalisation.
6.4. La drogue et l’alcool : La consommation de tabac et de drogue rime avec la délinquance
juvénile, de même que la consommation de l’alcool. C’est pour le délinquant une façon (sans
doute mauvaise) de s’affirmer, de se donner du plaisir « chaud ». Souvent les délinquants font
précéder leurs méfaits de la consommation d’une bonne dose d’alcool ou de drogue.
6.5. Le viol : Une mauvaise éducation sexuelle peut pousser le délinquant à violer des jeunes
filles.
6.6. La prostitution juvénile féminine comme masculine est une forme de délinquance.
www.coursdemorale.wifi-bar.com
CINQIÈME PARTIE : LES PRINCIPALES DISPOSITIONS DU PROJET SUR LA
PREVENTION DE LA DELINQUANCE
Dans ce chapitre, nous allons énoncer la prise en charge de l’Etat pour éviter le problème de la
délinquance juvénile.
Parmi les multiples dispositions du projet de loi, celles qui attirent le plus l’attention ont
trait aux attributions du maire, à la définition de nouvelles peines et infractions ainsi qu’à la
justice des mineurs.
- De nouvelles infractions sont créées et des peines alourdies (en réponse aux épisodes récents
de violence urbaine notamment). Les infractions nouvelles concernent les violences avec armes
en bande organisée ou avec guet-apens sur des forces de l’ordre ou des agents de transport, la
détention et le transport sans motif de substances incendiaires ou explosives. Les peines sont
notablement alourdies pour la rébellion, la provocation directe à la rébellion ou même
l’occupation illégale de halls d’immeuble.
Des dispositions de tous ordres sont encore énoncées portant aussi bien sur les violences
conjugales que sur les infractions et crimes sexuels, la toxicomanie, la protection des mineurs
face aux messages violents ou pornographiques, les placements d’office en établissement
psychiatrique, les gens du voyage ou les chiens dangereux.
Pour certains, les évolutions de la délinquance juvénile ne paraissent pas justifier un nouveau
dispositif règlementaire. Les chiffres du Ministère Ensemble des services de l’Etat
(administration centrale et services déconcentrés) placés sous la responsabilité d’un
ministre. de la justice (les chiffres clés de la justice 2006 pp 4 et 5), concernant l’année 2005
n’annoncent qu’une proportion de 9, 8% d’infractions susceptibles de poursuites pénales
imputables à des mineurs (142 851 sur un total de 1 462 429), même si des faits récents ont mis
cette délinquance particulière en lumière. Les chiffres du Ministère de l’intérieur pour la même
année (Statistiques de la délinquance 2005) donnent une proportion supérieure, ce qui
s’explique par le fait qu’une personne mise en cause lors d’une procédure policière n’est pas
toujours finalement sanctionnable sur le plan judiciaire.
Les nouvelles compétences données aux maires sont-elles compatibles avec leur statut d’élu ?
Si les dispositifs améliorant leur information font consensus, les mesures visant à leur donner des
pouvoirs de sanction (accompagnement familial, mise sous tutelle des prestations familiales,...)
ne sont-elles pas contradictoires avec leur position traditionnelle de médiateur ? La rupture de la
confidentialité ne risque-t-elle pas d’être un obstacle à la confiance dont ont besoin les
travailleurs sociaux par exemple ? Le rôle du maire dans la décision de placement d’office en
hôpital psychiatrique est également contesté : les raisons d’ordre public pouvant dans ce cadre
l’emporter sur les raisons médicales.
Sur un plan plus général, certains (organisations de travailleurs sociaux, certains syndicats
enseignants ou de magistrats) regrettent des choix qui, mettant l’accent sur l’exemplarité des
sanctions, ne donnent peut-être pas toute la place qui devrait leur revenir à des mesures
spécifiques d’accompagnement social, éducatif ou d’aide à la réinsertion.
Réf. :www.vie publique.fr
Ref:www.ohchr.org/french/principes_rigad.htm
Principes directeurs des Nations Unies pour la prévention de la délinquance juvénile
(Principes directeurs de Riyad) (1)
1.2 Pour que la prévention de la délinquance juvénile porte ses fruits, il faut que la société tout
entière assure le développement harmonieux des adolescents en respectant leur personnalité et
en favorisant l'épanouissement des jeunes dès la plus tendre enfance.
1.3 Aux fins de l'interprétation des présents Principes directeurs, il conviendrait d'adopter une
orientation axée sur l'enfant. Les jeunes devraient avoir un rôle actif de partenaires dans la
société et ne pas être considérés comme de simples objets de mesures de socialisation ou de
contrôle.
1.4. Pour la mise en oeuvre des présents Principes directeurs, tout programme de prévention
devrait, conformément aux systèmes juridiques nationaux, être axé sur le bien-être des jeunes
dès la petite enfance.
1.5.1 Dispositions, en particulier en matière d'éducation, permettant de faire face aux divers
besoins des jeunes et de constituer un cadre de soutien assurant le développement personnel de
tous les jeunes et particulièrement de ceux qui sont à l'évidence "en danger" ou en état de
"risque social" et ont besoin d'une attention et d'une protection spéciales;
1.5.3 Intervention officielle ayant pour principal objet l'intérêt général du mineur et s'inspirant
de la justice et de l'équité;
1.5.4 Protection du bien-être, du développement, des droits et des intérêts de tous les jeunes;
1.5.5 Conscience que le comportement ou la conduite d'un jeune qui n'est pas conforme aux
normes et valeurs sociales générales relève souvent du processus de maturation et de croissance
et tend à disparaître spontanément chez la plupart des individus avec le passage à l'âge adulte;
1.5.6 Conscience que, d'après l'opinion prédominante des experts, qualifier un jeune de
"déviant", de "délinquant" ou de "prédélinquant" contribue souvent au développement chez ce
dernier d'un comportement systématiquement répréhensible.
- Les présents Principes directeurs seront interprétés et appliqués dans le cadre général de la
Déclaration universelle des droits de l'homme, du Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
de la Déclaration des droits de l'enfant et de la Convention relative aux droits de l'enfant, et
dans le cadre de l'Ensemble de règles minima des Nations Unies concernant l'administration de
la justice pour mineurs (Règles de Beijing), ainsi que d'autres instruments et normes intéressant
les droits, intérêts et bien-être de tous les enfants et de tous les jeunes.
- Les présents Principes directeurs seront appliqués dans le contexte de la situation économique,
sociale et culturelle propre à chaque Etat Membre.
-Il faut instituer à chaque échelon de l'administration publique des plans de prévention complets
prévoyant notamment:
-La participation des jeunes aux politiques et processus de prévention de la délinquance mettant
notamment en jeu les ressources communautaires, l'assistance entre jeunes et des programmes
d'indemnisation et d'assistance en faveur des victimes;
4 -- PROCESSUS DE SOCIALISATION
-Il faut mettre l'accent sur des politiques de prévention propres à faciliter une socialisation et
une intégration réussies de tous les enfants et de tous les jeunes -- spécialement par le biais de
la famille, de la communauté, de groupes de "pairs", de l'école, de la formation professionnelle
et du monde du travail et par le recours à des organisations bénévoles. Il faut apporter l'attention
voulue à l'épanouissement personnel des jeunes et des enfants qui devraient être intégralement
reconnus comme des partenaires égaux dans les processus de socialisation et d'intégration.
5- La famille
-Chaque société doit accorder une grande importance aux besoins et au bien-être de la famille et
de tous ses membres.
-Comme la famille est l'unité centrale responsable de la socialisation primaire de l'enfant, des
efforts devront être faits par les pouvoirs publics et les organismes sociaux pour maintenir
l'intégrité de la famille, y compris de la famille élargie. La société a la responsabilité d'aider la
famille à fournir soins et protection aux enfants et à leur assurer le bien-être physique et mental.
Il faudrait prévoir des garderies en suffisance.
-L'Etat doit prendre les mesures voulues pour que les enfants soient élevés dans un
environnement familial stable et serein. Il doit en particulier fournir l'assistance sociale
nécessaire aux parents qui en ont besoin pour maîtriser les situations d'instabilité ou de conflit.
-Lorsque, d'une part, un environnement familial stable et serein fait défaut et que, d'autre part,
les efforts de la collectivité pour fournir aux parents l'aide nécessaire ont échoué et qu'on ne
peut pas compter à cet égard sur la famille élargie, le recours à des foyers de substitution
(parents nourriciers ou adoptifs) doit être envisagé. Ceux-ci doivent recréer le plus
complètement possible une ambiance familiale stable et sereine et procurer à l'enfant une
impression de "continuité" qui lui évite de se sentir "ballotté" entre un foyer et un autre.
-Une attention particulière doit être apportée aux enfants de familles affectées par l'évolution
rapide et irrégulière de la situation économique, sociale et culturelle, en particulier aux enfants
de familles de minorités autochtones et de familles migrantes et réfugiées. Comme cette
évolution peut porter atteinte à la capacité sociale de la famille d'assurer l'éducation
traditionnelle des enfants, souvent par suite de conflits de rôles et de cultures, il faut alors
chercher des modalités novatrices et socialement constructives de socialisation des enfants.
-Il faut, en entreprenant les activités et les programmes nécessaires, mettre les familles en
mesure de se familiariser avec les rôles et devoirs des parents touchant le développement et les
soins des enfants, promouvoir l'instauration de relations positives entre parents et enfants,
sensibiliser les parents aux préoccupations des enfants et des jeunes et encourager la
participation des jeunes aux activités familiales et communautaires.
-Il est important d'insister sur la fonction de socialisation de la famille et de la famille élargie et
il est non moins important de reconnaître le rôle et la responsabilité futurs des jeunes dans la
société, ainsi que leur participation en tant que partenaires égaux.
- Pour garantir le droit de l'enfant à une socialisation satisfaisante, l'Etat et les autres instances
doivent non seulement recourir aux organismes sociaux et juridiques existants, mais aussi créer
ou prévoir des mesures d'un type nouveau lorsque les institutions et coutumes traditionnelles
sont devenues inopérantes.
6-L'éducation
-A soutenir les activités qui favorisent chez les jeunes un sentiment d'identification et
d'appartenance à l'école et à la communauté;
-A favoriser chez les jeunes la compréhension et le respect des divers points de vue et opinions,
ainsi que des différences culturelles et autres;
-A apporter aux jeunes un soutien moral et à éviter de leur infliger des mauvais traitements
d'ordre psychologique;
-Il faut que les systèmes éducatifs cherchent à collaborer avec les parents, les organisations
communautaires et les institutions qui s'intéressent aux activités des jeunes.
-Il faut faire connaître la loi aux jeunes et à leurs familles ainsi que leurs droits et
responsabilités au regard de la loi et le système universel de valeurs, notamment les instruments
des Nations Unies.
-Il faut que les systèmes éducatifs se préoccupent particulièrement des jeunes en situation de
"risque social". Il faut élaborer et pleinement utiliser à cet effet des programmes, approches et
outils pédagogiques de prévention spécialement adaptés.
-Il faut s'attacher, par des politiques et stratégies globales, à prévenir l'abus chez les jeunes de
l'alcool, des drogues et d'autres substances. Les enseignants et les autres éducateurs devraient
être équipés pour prévenir et traiter ces problèmes. Des informations sur la consommation et
l'abus des drogues, y compris l'alcool, doivent être fournies à la population scolaire et
universitaire.
- Il faudrait s'efforcer, par diverses actions éducatives, de sensibiliser les enseignants et autres
adultes, ainsi que l'ensemble des étudiants, aux problèmes, aux besoins et aux représentations
collectives des jeunes, en particulier ceux qui appartiennent à des groupes déshérités,
défavorisés et à faibles revenus, ou à des groupes, ethniques ou autres, minoritaires.
-Il faudrait que les systèmes scolaires visent le plus haut niveau professionnel et éducatif
possible s'agissant des programmes, des méthodes et des approches didactiques et
pédagogiques, et aussi du recrutement et de la formation d'enseignants qualifiés, et qu'une
surveillance et une évaluation permanentes des résultats soient assurées par des organisations et
instances professionnelles compétentes.
-L'école devrait, en collaboration avec les groupes communautaires, prévoir, élaborer et mener
des activités hors programmes propres à intéresser les jeunes.
-Il faudrait aider spécialement les enfants et les jeunes qui ont des difficultés à observer les
règles d'assiduité scolaire, ainsi que ceux qui abandonnent leurs études en cours de route.
- L'école devrait promouvoir des politiques et des règles justes et équitables, et les élèves
devraient être représentés dans les organes de décision chargés de la politique scolaire,
notamment de la politique en matière de discipline et de prise de décisions.
7. LA COMMUNAUTE
-Il faudrait mettre en place, ou renforcer, s'il en existe déjà, des services et des programmes à
assise communautaire qui répondent aux besoins et préoccupations des jeunes et leur offrent,
ainsi qu'à leur famille, des indications et des conseils appropriés.
-Il faudrait que la communauté mette en place, ou renforce, s'il en existe déjà, des moyens très
variés d'assistance communautaire aux jeunes tels que des centres de développement
communautaire, équipements récréatifs et services conçus en fonction des problèmes spéciaux
des enfants en situation de "risque social". Il faudrait veiller, ce faisant, à respecter les droits de
l'individu.
-Des locaux spéciaux devraient être aménagés pour héberger correctement les jeunes qui ne
peuvent plus vivre au foyer familial, ou qui n'ont pas de foyer.
-Il faudrait mettre en place un ensemble de services et de mesures d'assistance pour faciliter aux
jeunes le passage à l'âge adulte. Il faudrait notamment instituer, à l'intention des jeunes
toxicomanes, des programmes spéciaux mettant l'accent sur la prise en charge, le conseil et les
interventions à visée thérapeutique.
-Les organisations bénévoles s'occupant de la jeunesse devraient recevoir des aides financières
et autres de l'Etat et d'autres institutions.
-Il faudrait créer, ou renforcer, s'il en existe déjà, des organisations locales de jeunes et leur
accorder un statut de participant à part entière dans la gestion des affaires communautaires. Ces
organisations devraient encourager les jeunes à lancer des actions collectives bénévoles, en
particulier des projets en faveur de jeunes ayant besoin d'une assistance.
-Il faudrait que les organismes publics se chargent plus particulièrement des enfants sans foyer
ou vivant dans la rue, et leur assurent les services nécessaires; les jeunes devraient pouvoir
obtenir sans difficulté des informations sur les équipements, moyens d'hébergement, possibilités
d'emploi et autres sources d'assistance au niveau local.
-Il faudrait créer et rendre aisément accessibles aux jeunes un large éventail d'équipements et
services récréatifs présentant un intérêt particulier.
8. LES MEDIAS
-Il faudrait encourager les médias à assurer aux jeunes l'accès à des informations et à des
documents provenant de sources nationales et internationales diverses.
-Il faudrait encourager les médias à mettre en relief le rôle positif des jeunes dans la société.
-Les médias devraient être encouragés à diffuser des renseignements sur les services et les
possibilités qui s'offrent aux jeunes dans la société.
-Il faudrait inciter les médias en général, et la télévision et le cinéma en particulier, à faire le
moins de place possible à la pornographie, à la drogue et à la violence, à présenter la violence et
l'exploitation sous un jour défavorable, à éviter de représenter des scènes humiliantes et
dégradantes, notamment en ce qui concerne les enfants, les femmes et les relations
interpersonnelles, et à promouvoir les principes d'égalité et les modèles égalitaires.
-Les médias devraient être conscients de l'importance de leur rôle et de leurs responsabilités sur
le plan social, ainsi que de l'influence qu'ils exercent par leurs messages relatifs à l'abus des
drogues et de l'alcool chez les jeunes. Ils devraient mettre cette influence au service de la
prévention de cet abus en diffusant des messages cohérents et impartiaux. Il faudrait encourager
l'organisation, à tous les niveaux, de campagnes efficaces de sensibilisation au problème de la
drogue.
9. POLITIQUE SOCIALE
-Les pouvoirs publics devraient accorder une importance primordiale aux plans et programmes
destinés aux jeunes et allouer des crédits suffisants pour le financement des services,
équipements et personnels nécessaires en matière de soins médicaux, de santé mentale, de
nutrition, de logement, et dans d'autres domaines, y compris la prévention de l'abus des drogues
et de l'alcool et le traitement des toxicomanes, en veillant à ce que ces fonds profitent
effectivement aux jeunes.
-Le placement des jeunes en institutions devrait n'intervenir qu'en dernier ressort et ne durer que
le temps absolument indispensable, l'intérêt de l'enfant étant la considération essentielle. Il
faudrait définir strictement les critères de recours aux interventions officielles de ce type, qui
devraient être limitées normalement aux situations suivantes: a) l'enfant ou l'adolescent a
enduré des souffrances infligées par ses parents ou tuteurs; b) l'enfant ou l'adolescent a subi des
violences sexuelles, physiques ou affectives de la part des parents ou tuteurs; c) l'enfant ou
l'adolescent a été négligé, abandonné ou exploité par ses parents ou tuteurs; d) l'enfant est
menacé physiquement ou moralement par le comportement de ses parents ou tuteurs; et e)
l'enfant ou l'adolescent est exposé à un grave danger physique ou psychologique du fait de son
propre comportement et ni lui, ni ses parents ou tuteurs, ni les services communautaires hors
institution ne peuvent parer ce danger par des moyens autres que le placement en institution.
-Les organismes publics devraient offrir aux jeunes la possibilité de poursuivre des études à
plein temps (financées par l'Etat lorsque les parents ou tuteurs sont incapables d'en assumer la
charge) et d'apprendre un métier.
-Il faudrait mettre en place des programmes de prévention de la délinquance fondés sur les
résultats de recherches scientifiques sérieuses, puis en surveiller et en évaluer périodiquement
l'application ou les modifier, le cas échéant.
-Il faudrait diffuser auprès des spécialistes et du public des informations scientifiques sur le
type de comportement et de circonstance qui peuvent entraîner la victimisation physique ou
morale et l'exploitation des jeunes ou qui sont symptomatiques d'une telle situation.
-Dans l'ensemble, la participation aux plans et programmes devrait être volontaire, et il faudrait
que les jeunes eux-mêmes prennent part à la conception, à l'élaboration et à l'exécution de ces
plans et programmes.
-Les gouvernements devraient adopter et appliquer des lois et procédures visant à promouvoir
et à protéger les droits et le bien-être de tous les jeunes.
-Aucun enfant ou jeune ne doit subir de correction ou de punition dures, ou dégradantes, que ce
soit à la maison, à l'école ou ailleurs.
-Il faut promouvoir l'adoption et l'application de textes visant à restreindre et contrôler l'accès
des enfants et des jeunes aux armes de toutes sortes.
-On devrait envisager la création d'un poste de médiateur pour les jeunes ou d'un organe
indépendant chargé de fonctions similaires, qui veillerait à ce que le statut, les droits et les
intérêts des jeunes soient préservés et à ce que les intéressés soient correctement dirigés vers les
services appropriés. Le médiateur ou l'autre organe désigné superviserait aussi l'application des
Principes directeurs de Riyad, des Règles de Beijing et des Règles pour la protection des
mineurs privés de liberté. Le médiateur publierait à intervalles réguliers un rapport sur les
progrès accomplis et sur les difficultés rencontrées dans le processus d'application des
instruments. Il faudrait aussi créer des services chargés de défendre la cause de l'enfance.
-Il faudrait donner au personnel (hommes et femmes) des organes chargés de faire respecter la
loi et autres organes compétents la formation nécessaire pour qu'ils sachent répondre aux
besoins particuliers des jeunes et connaissent et utilisent autant que faire se peut les possibilités
et les programmes de prise en charge qui permettent de soustraire les jeunes au système
judiciaire.
-Il faudrait adopter et appliquer strictement une législation visant à protéger les enfants et les
jeunes contre l'abus et le trafic des drogues.
-Il faudrait intensifier l'échange, aux niveaux national, régional et international, des
renseignements, de l'expérience et de l'expertise acquis à la faveur de projets, de programmes,
d'actions et d'initiatives en matière de criminalité juvénile, de prévention de la délinquance et de
justice pour mineurs.
-Il faudrait encourager la réalisation de travaux de recherche scientifique concertée sur des
modalités efficaces de prévention de la criminalité et de la délinquance juvéniles et en diffuser
largement et en évaluer les résultats.
-Les organes, instituts, institutions et bureaux compétents des Nations Unies devraient
maintenir entre eux une collaboration et une coordination étroites sur diverses questions
concernant les enfants, la justice pour mineurs et la prévention de la délinquance.
-Le Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies devrait, sur la base des présents Principes
directeurs et en collaboration avec les institutions intéressées, jouer un rôle actif dans la
recherche, la coopération scientifique et la formulation de grandes options comme dans
l'examen et la surveillance continue de leur application et, ce faisant, constituer une source de
renseignements fiables sur des modalités efficaces de prévention de la délinquance. (1)
SECTION 2. DIFFERENTES LOIS HAÏTIENNES
Le Code Pénal de 1826 ainsi que le Code Pénal de 1835 répriment le vagabondage, la
mendicité, les voies de fait qui étaient des infractions le plus souvent reprochées aux Mineurs.
La Loi du 28 novembre 1846 a créé dans chaque chef lieu de département, une maison centrale
dont la mission est la rééducation de la jeunesse délinquante. La Loi de 1893, reprenant l'idée de
celle du 28 novembre 1846, transforme la maison centrale en institution d'éducation et de
correction pour l'enfance délinquante et abandonnée. Elle fixe la majorité pénale à seize (16) ans.
Renforçant la législation haïtienne, le 17 juin 1936, un décret-loi porte création d'une maison de
rééducation des Mineurs qui a pour vocation entre autres, d'offrir une formation professionnelle
aux Mineurs en conflit avec la Loi et aux Enfants livrés à eux-mêmes. Le 16 juillet 1952, une loi
portant sur la justice juvénile est publiée. Elle institue une section spéciale créée pour juger les
Enfants n'ayant pas encore atteint la majorité pénale.
En effet, dans chaque Tribunal, une section spéciale appelée « section de la jeunesse
délinquante » est instituée pour connaitre des crimes et des délits commis par des Mineurs de
moins de seize (16) ans. Cette loi consacre aussi l'amendement de l'Enfant délinquant avec un
accent sur son utilité pour la société. Le 7 septembre 1961, une nouvelle Loi est votée. Elle est
constituée de quarante-cinq (45) articles. Elle est considérée comme étant l'une des Lois les plus
complètes en matière de répression des infractions commises par les Mineurs en Haïti car, tout
en réprimant la délinquance juvénile, elle protège le Mineur en conflit avec la Loi. Elle trace
aussi la procédure en matière de justice pour Mineurs en énonçant clairement, les responsabilités
du Commissaire du Gouvernement, du Juge d'Instruction, jusqu'à la disjonction du dossier, s'il
compte aussi des Mineurs et des personnes âgées.
Cette Loi modifie certains articles du Code Pénal et classe les Mineurs, en fonction de
leur âge et de la gravité de l'infraction commise. A titre d'exemple, le Mineur âgé de plus de
treize (13) ans et de moins de seize (16) ans peut être, dans certains cas, admonesté, remis à ses
parents, à son tuteur ou à une personne digne de confiance. Il peut aussi être acheminé à un
institut médico-pédagogique privé ou public, ou encore, placé au Centre d'Accueil Duval
Duvalier pour être rééduqué et suivre une formation professionnelle, pendant un temps ne
dépassant pas le moment où il atteindra sa majorité. Cette Loi institue aussi le régime de la
liberté surveillée en faveur des Mineurs.
De plus, la loi du 7 septembre 1961 prévoit, en son article 2, que les Mineurs coupables
de délit, de crime ou de contravention, seront jugés par les Tribunaux pour Enfants, les Cours
d'Assises des Mineurs et le tribunal de simple police en audience spéciale. En effet, dans chaque
juridiction de jugement, il sera, selon cette Loi, placé un Tribunal pour Enfant. Selon cette loi, les
peines pouvant être prononcées par les autorités judiciaires sont des mesures de protection,
d'assistance, de surveillance et d'éducation appropriée, personnalisée, selon le cas.
_________________________________
Le RNDDH plaide pour une prise en charge effective des Mineurs en conflit avec la Loi
Rap/A13/No5
Cependant, si une condamnation pénale doit être prononcée, elle sera aussi accompagnée d'une
mesure de traitement. De plus, si le tribunal décide d'écarter l'excuse de minorité, il devra
justifier cette décision.
Le Décret du 20 novembre 1961, composé de dix-huit (18) articles, complémentaire à la
Loi du 7 septembre 1961, instaure le Tribunal pour Enfant de Port-au-Prince. Selon ce décret,
il s'agit de traiter les Mineurs, par catégorisation d'âge. Il prévoit des dispositions pour les
Enfants âgés de onze (11) ans, pour ceux âgés de treize (13) ans et pour ceux âgés de dix-sept
(17) ans. Le décret du 20 novembre 1961 reprend les sentences pouvant être prononcées par les
Juges pour Enfants. Ces sentences oscillent entre la mesure de protection, la mesure de
surveillance, la mesure d'assistance, la mesure d'éducation, le placement familial et le placement
définitif du Mineur au Centre d'Accueil Duval Duvalier.
Par ailleurs, l'article 10 du Décret du 20 novembre 1961 résume en partie la procédure en
matière de délinquance juvénile. Il stipule que Les dispositions du Code d'Instruction
Criminelle relative à la procédure devant les Tribunaux criminels, corrections et les justices
de paix, sont communes au Tribunal pour Enfants, à la Cour d'Assises des Mineurs et aux
Tribunaux de Paix, siégeant en audience spéciale, réserves faites des modifications
apportées par la Loi du 11 septembre 1961. De plus, dans les cas de délit, le Ministère public
saisira le Juge pour Enfants par simple requête ; Dans les cas de crime, le dossier suivra donc son
cours normal et il sera procédé aux actes urgents de poursuite et d'information. En ce sens, le
Ministère public, par réquisitoire d'informer, demandera au Juge d'Instruction de mener
l'instruction du dossier. Après l'instruction, le dossier sera renvoyé au Parquet pour le réquisitoire
définitif ou le supplément d'informations. Finalement, l'ordonnance sera rédigée et acheminée au
Parquet pour le jugement du Mineur. Cette instruction doit être célère mais complète. Elle doit
aussi camper le profil du Mineur, les circonstances de la commission de l'infraction et tous les
éléments importants découverts au moment de l'enquête judiciaire qui puissent justifier le
prononcé d'une condamnation contre le Mineur. Le profil du Mineur sera dressé sur la base de
son dossier juridique complété par une enquête de personnalité, un examen médical et un
examen psychologique.
_________________________________
Le RNDDH plaide pour une prise en charge effective des Mineurs en conflit avec la Loi
Rap/A13/No5
2.2 REGLEMENTS INTERNES DES ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES
Les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires ont été adoptés par l'Etat haïtien
en mai 1999. C'est en fait, le document national de référence en matière de détention. Ils
prévoient la garde des prisonniers en général dont les Mineurs. Divisés en six (6) titres, les
Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires passent en
revue:
La situation pénale et administrative du détenu
La prise en charge de la population carcérale
La réinsertion sociale
Le maintien des liens familiaux et sociaux
La discipline
La sécurité
Selon les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires, personne ne peut être
incarcérée sans la présentation d’un titre d’écrou émanant d’une autorité judiciaire compétente.
Les détenus dont les Mineurs seront gardés dans un établissement du ressort de l’autorité
judiciaire ayant donné l’ordre. Les personnes condamnées seront incarcérées selon leur
dangerosité, la durée de leur peine etc. ; De plus, la nourriture des prisonniers sera prise en
compte et surveillée par les responsables pénitentiaires. Chaque détenu a droit à un repas
équilibré au moins deux (2) fois par jour, préparé dans de bonnes conditions hygiéniques de telle
sorte qu’il n’affecte pas la santé des détenus. Ceux-ci devront aussi bénéficier de six (6) heures
par jour en dehors de leur cellule. Chaque établissement détiendra une bibliothèque, un
dispensaire etc. Les détenus auront accès de manière permanente, à des équipements sanitaires
leur permettant de satisfaire leurs besoins physiologiques; ces équipements seront installés de
manière à préserver l’intimité de l’utilisant. Les détenus seront visités par un médecin qui est
chargé de faire des inspections régulières au sein de la prison. Il vérifiera la qualité et la propreté
des vêtements, de la literie etc. Les détenus seront habilités à entretenir des liens avec l'extérieur.
Ils sont autorisés à maintenir une correspondance dont le suivi sera assuré par les responsables de
prisons. La correspondance est prévue au chapitre 1er du titre IV et des articles 84 à 91.
Le RNDDH plaide pour une prise en charge effective des Mineurs en conflit avec la Loi
Rap/A13/No5
Les détenus ont droit aux visites de leurs parents et de leurs amis, sur la base des règles et de
l'horaire établis par la DAP. Le chapitre II des Règlements Internes des Etablissements
Pénitentiaires intitulé Les droits de visite, traite de la visite des personnes privées de liberté
dans les articles 92 à 98. Les détenus sont aussi autorisés à utiliser le téléphone. En effet, les
Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires prévoient les appels téléphoniques au
niveau des articles 99 à 101 de son chapitre III, dénommé Le téléphone. Les Règlements
Internes des Etablissements Pénitentiaires prévoient, par ailleurs, la formation, l'éducation, la
formation professionnelle, les activités culturelles en faveur des détenus. Dans ce document
composé de cent cinquante deux (152) articles, seul un article prononce clairement le mot
Mineur, en faisant injonction aux autorités pénitentiaires de séparer les adultes des Mineurs. Il
s'agit de l'article 106 qui dispose que : "Le Chef d'établissement organise la répartition des
détenus entre les différents quartiers et différentes cellules de son établissement pour
séparer impérativement les hommes des femmes, les adultes des Mineurs, les violents des
non violents, en conformité avec une circulaire de la Direction de l'Administration
Pénitentiaire sur le Classement des Détenus et dans la mesure du possible, les condamnés
des prévenus".
2.3 DIFFERENTS INSTRUMENTS INTERNATIONAUX
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Après avoir dégagé l’impact de la délinquance juvénile en Haïti, plus particulierement au Cap-
Haitien, nous avons cru nécessaire d'indiquer des pistes de solutions. Nous avons fait une étude
de la délinquance juvénile et de la justice des mineurs dans quelques pays. Par les dimensions
que le phénomène de la délinquance juvénile a pris durant ces dix dernières années, nous avons
montré comment elle est devenue un fléau et un défi pour les autorités haïtiennes. Nous avons
montré que la délinquance juvénile chez nous, essentiellement urbaine et associative, est
politiquement organisée dans bien des cas. Souvent commanditée et conseillée, elle est
également liée à un certain activisme politique. Elle est, de ce fait, devenue une arme puissante
au service des idéologies politiques. Examinant la problématique de l'enfance délinquante en
Haïti, nous nous sommes questionné sur l'efficacité des mesures légales et institutionnelles
jusqu'ici utilisées.
Par ailleurs nous avons aussi considéré les multiples torts et dommages sociaux, économiques et
moraux causés par la minorité délinquante en Haïti. Il nous a paru impérieux d'ouvrir des pistes
de solution, d'élaborer un plan de lutte contre ce fléau. Nos propositions se sont constituées en un
ensemble de mesures légales, institutionnelles, sociales et économiques. Nous avons proposé la
modification de certaines dispositions légales, désuètes, inadaptées et l'application entière de
celles jugées valables ; nous avons aussi envisagé l'engagement de réformes à opérer au niveau
de certains organes et services relatifs à la protection des enfants. Nous avons aussi insisté sur
certaines structures à mettre en place et sur le rôle déterminant que l'État, l'école, les médias, la
famille, et toutes autres institutions privées doivent jouer leurs rôles dans la lutte contre la
délinquance juvénile. La question de la délinquance juvénile en Haïti est cruciale. Le phénomène
est complexe et les mesures envisagées sont diverses. Cependant, quels que soient les moyens
mis en œuvre, il serait illusoire de croire que nous pourrions d'un coup relever les défis de la
délinquance juvénile en Haïti. Nous sommes confiant que nos suggestions seront prises en
considération par tous les secteurs concernés et prendront acte des mesures qui s'imposent.
L'enfant de la rue, catégorie de personnes vivant dans des conditions difficiles, agit dans le
quotidien, évolue dans le quotidien, se manifeste dans le quotidien par l'intermédiaire de ses
relations socioéconomiques et c'est ce quotidien qu'il est appelé à reproduire au cours de son
histoire. Dans notre société, l'enfant de la rue est meurtri par les intempéries, les privations, les
maladies, la précarité, la violence et l'indifférence ; il est exposé à tout risque et à tout danger
avec lesquels il doit jongler pour devenir ce qu'il est censé être aujourd'hui. Se livrant dans des
combats intenses de survie, la délinquance a Cap-Haitien spécialement nan bannann, shadda
finit par porter les marques de ses conditions dans son physique, dans son psychique et il va agir
en conséquence tout le long de la vie des enfants délinquants. Etant intéressé à cette catégorie
d'enfants, nous avons mené cette étude dans le but de mieux comprendre la vie de l'enfant de la
rue. A travers les différentes parties méthodologique, empirique et théorique de cette recherche,
nous avons fait de notre préoccupation académique une réussite scientifique.
Lesquels objectifs sont liés à la pertinence et à la validation de notre hypothèse de recherche qui
est formulée ainsi : « La délinquance juvénile dans la vie socio-économique de la commune du
Cap-Haitien de la période 2009a 2013. » Une fois atteints, ces objectifs nous ont permis de
vérifier cette hypothèse et d'annoncer sa confirmation. Ainsi en parcourant toutes les lignes de
notre analyse, nous sommes arrivés à comprendre que la personnalité de l'enfant qui vit de la rue
à Port-au-Prince se forme dans ses conditions matérielles d'existence pendant qu'il soit conduit à
les reproduire quotidiennement pour rester en vie.
D'abord, les conditions matérielles d'existence de l'enfant de la rue restent l'élément fondamental
dans lequel sont noués tous les rapports sociaux de l'enfant de la rue afin qu'il devienne ce qu'il
est réellement aujourd'hui et ce qu'il sera demain. Etant l'élément déterminant, ces conditions
d'existence sont cruciales au développement de l'enfant de la rue. Elles touchent et modifient
chaque partie de son être, sa pensée, ses représentations, ses émotions, ses muscles, son identité
et ses goûts.
Ensuite, la personnalité de l'enfant de la rue, comme nous l'avons remarqué, est définie selon le
cours de ses conditions de vie qui le contraignent et qui le dictent à faire tout ce qui est
disponible à sa perception. Son intelligence, sa vigueur, sa force, toutes les autres formes
d'expression psychologiques et physiques sont canalisées et déterminées à ce que l'enfant de la
rue réalise et satisfait ses besoins à juste mesure, ce que nous pouvons qualifier de l'élan de
survie, qui ne va pas plus loin que ça...
D'où, ces données recueillies et analysées nous ont fourni des informations qui sont concordantes
à nos objectifs et qui vérifient notre hypothèse de recherche. Donc, la question qui nous a
fortement intéressée avant et pendant la recherche, à savoir comment la condition de vie des
enfants délinquants s’améliore-t-elle ? Est méthodologiquement et théoriquement répondue et
les résultats foncièrement qualitatifs que nous avons obtenus, serviront de pistes à d'autres
chercheurs, institutions publiques ou privées, ONG et à des particuliers, soit d'entreprendre
d'autres recherches du même type, soit de comprendre davantage le phénomène de la
délinquance et d'y travailler à son éradication.
A cela, nous recommandons ou, pour dire plus sagement, nous proposons :
régions du pays.
e) De faire des enquêtes annuelles permettant de repérer l'enfant de la rue d'où qu'il
f) De redéfinir les services que les Centres offrent à ces enfants, veuillez à ce qu'ils
soient adaptés et à ce qu'ils répondent aux modes de pensée, aux soucis et à la culture
de l'enfant.101(*)
phénomène.
b) De faire un partenariat avec les institutions publiques à cet effet dans le but
d'affermir les prises de décision, d'augmenter les fonds disponibles et dans le but de
mieux orienter les interventions, non pas dans le sens d'améliorer ou de renforcer les
(1) Que chaque école offre cinq (5) bourses d'études primaires tous les trois ans à
l'enfant de la rue.
(2) Que l'église fasse son travail par des actions sociales correspondantes102(*) : les
101 _ Cf. Stéphanie Tessier, Langage et culture des enfants de la rue, Kartala, Paris, 1995
seulement de sauver des âmes, mais aussi de sauver des corps et des vies.
III- A l'Etat :
société est possible en Haiti basant sur l'égalité des droits et des biens sociaux et
plein dans la société et de définir un plan axé sur la justice et l'égalité pour tous en
IV- A la population :
rue.
b) Donner tous ses supports, dans la mesure du possible, le peu qu'ils puissent être,
Pendant que nous, en agissant ainsi, nous travaillions à la transformation de la société haïtienne
en établissant de nouvelles conceptions du social, du politique, de l'économique, du juridique, du
culturel et de l'idéologique en mettant un terme aux rapports sociaux de domination sociale et
économique afin que toute la population bénéficie avec justice et équité de tous les biens, tous
les droits, de tous les services et de tous les produits de la société.
* 103 _ Cf. Jn Anil Louis Juste, De la crise de l'Education a l'éducation de la crise, Imprimeur II,
Port -au-Prince, 2003
BIBLIOGRAPIE
PG.5
1www.toupie.org.dictionnaire
2
www.larousse fr/ encyclopédie/divers/délinquance juvénile
5
François Latortue, pp. 96-97
6
Larousse Pratique, p. 579
PD.6
7
François Latortue, p. 52
8
Lakehal, p.67
Larousse Pratique, p. 149a
PG.8
* 2 Cf. M. Mollat Les pauvres au Moyen Age, Paris, Hachette, 1978, p. 14
MARC Antoine Brice Sces sociale 8e A.F. nouvelle edition Oct.99p.69
PG.11
3- BASTIEN, Rémy, le Paysan haïtien et sa famille, Karthala, Paris, 1985, (1951)
PG.13
11
www.vie publique.fr
PG.24
Les pauvres au myen Age, Paris, Hachette, 1978, p.14
Microsoft Encata 2009.1989-2008 Microsoft Corporation.
www.the.canadiaencyclopedia.com
ANNEXE- I
I- Kondisyon ekonomik
13. Eske ou konn fè bagay ak tifi/ tigason? Kibò? Chak kilè? Lè nap fè bagay, eske nou pa pran
prekosyon? Eske nou fè sa pou kòb?
14. Eske pwoblèm ki konn gen nan peyi a konn nwi aktivite ou?
17. Kisa ou renmen fè pou w pran plezi? Chak kilè ? Ou menm sèl ou byen tout gwoup la ?
28. Eske ou te ale lekòl yon jou ? ou kontinye ale ? ki kote ? nan ki klas ou rive ? kijan ou te fè
ale lekòl la ?
33. Eske gen bagay ou dwe fè ? eske gen bagay ou pa dwe fè nan gwoup la ?
35. Eske konn gen pwoblèm nan gwoup la ? ki pwoblem konsa?
I- Afektivite
10. Kisa ki konn fè kèw kontan ? sa rive w souvan? Raman/ pafwa? Sa pa janm rivew?
II- Entelijans
3. Eske ou konn konbyen jou ki gen nan semen nan? konbyen mwa ki gen nan ane a? Eske ou
konn lè? Ou konn Li? Ou konn ekri? Ou konn koulè? Ou konn lè?
d) pati sou teknik pratik
4. Kisa nou itilize pou nou fè lajan, pou nou travay ? kijan nou fè materyèl nap sèvi yo ?
5. Kijan yon moun kapab fè poul aprann deplake ? ki tip de moun ou chwazi pou w mande ? ki
tip de machin nou siye ?
6. ki sa ou panse de lekòl ?
7. sant yo konn vin dèyè nou pou n ale ladan l lan, kisa nou panse l ye ?
10. Lè ou gen kont ak yon moun nan gwoup la, kijan ou rezoud sa ?
13. Lè ou gen ti pwoblèm tankou : ou grangou, ou bezwen kote pou w dòmi, ou bezwen lajan
Kisa ou fè ?
I- Okipasyonèl
3. Eske ou gen fanmi oubyen yon moun ki pwòch ki ap ou byen ki tap viv nan lari?
4. Si ou bay lari a vag, ki lòt bagay ou kapab fè pou jwenn kòb, pou jwenn manje ?
3. Eske se menm zòn sa yo nan kapital la ki te toujou konn gen timoun nan lari ladan yo?
(Rezève pou antretyen ak ekspè yo)
II- Kiltirèl
1. Ki travay ki te toujou konn gen nan lari a ? yo vin plis oubyen yo vin mwens ? (Rezève pou
antretyen ak ekspè yo)
III- pwokreyasyonèl
3. Eske gen nèg nan lari ki fè pitit, epitou pitit yo ap viv nan lari a? ( rezève pou obsèvasyon)
ANNEXE- II
a) Kouman yo ap viv ?
c) Eske timoun sa yo konsève fason ya p viv lan jouk yo gran? Kijan?
1) De kisa l te okipe l?
1) Ou panse nomb yo ( kantite yo) ogmante ou byen li diminye? Si li diminye , kisa ki fè sa?
2) Daprè ou menm, eske gen yon amelyorasyon sou kesyon timoun nan lari yo ? si wi, ki tip
amelyorasyon? Si non, sa ki fè sa?
ANNEXE- III
Grille d'observations
I- Les sujets
a) Qui sont-ils?
1- Âge
3- Couleur
4- Niveau d'études
5- taille et poids
b) Combien sont-ils ?
- Delmas
- Champ de Mars
3- Le nombre total
a) Espace d'hébergement
1- Caractéristiques du sol
3- Egouts
4- Immondices
b) Espace de travail
2- Types de travail
3- Organisation du travail
2- Types de recréation
d) Espace de consommation
1- Caractéristiques physiques
3- Types de consommation
ANNEXE- IV
1- Aleken : Type de nourriture préparé dans la rue ou au bord de la rue pour une clientèle assez
variée le matin et aux environs de midi. C'est un restaurant populaire en plein air dans lequel les
repas sont offerts à prix réduit aux clients. Généralement, on désigne ces genres de repas de :
2- Bon sou mwen : Cette expression est généralement utilisée quand l'enfant de la rue est en
train de jouer l'intelligent au détriment d'un autre. A ce moment, il dit : « m sot bon sou msye »,
3- Bwase lè a : Manière permettant à l'enfant de la rue de décrire le travail qu'il fait du matin au
soir. Car, généralement, nous constatons au cours de cette enquête que l'enfant de la rue n'aime
pas du tout préciser ; à chaque fois que nous lui demandons ce qu'il fait comme travail,
4- Banm on grenn : une façon spécifique à l'enfant de la rue au Champ de Mars de demander
cinq gourdes ; ce que nous appelons en Haïti de : « Adoken »
4- Dedwèt : c'est un exercice permettant à l'enfant de la rue de retirer de la poche des gens qui
passent dans la rue toutes sortes de chose ; à savoir leur téléphone, leur portefeuille, leur camera,
etc. c'est ce qu'on désigne généralement de « Pick-pocket »
5- Fè dach ou : cette expression est synonyme de « Sodomisation » pour l'enfant de la rue.
6- Fè touwego, fè rigòl : C'est une pratique qui consiste à descendre dans les égouts et à
chercher des pièces de monnaies, des bijoux, etc. Généralement, l'enfant de la rue s'adonne
à cette pratique si dans la soirée d'avant il y avait de la pluie.
7- Lagè dòmi : c'est un jeu que l'enfant de la rue réalise généralement le soir entre deux (2),
(4), (10) enfants, etc. les règles sont établies comme ce qui suit : celui qui trouve l'endroit dans
lequel son adversaire est en train de dormir, il peut lui faire tout ce qu'il veut ; le brûler, le tuer,
8- Klase yon moun : cette expression traduit l'idée q'un enfant de la rue a reçue une somme
d'argents ou un plat qu'il devrait séparer avec les autres enfants ; par contre, il garde tout le
bénéfice pour soi. A ce moment, on dit : « M sye klase lot nèg yo ».
10- Pran level : cette une expression qui traduit le fait q'un enfant de la rue soit devenu plus
hardi et plus brave dans le rang des enfants de la rue.
11- Tatonnen : l'enfant de la rue utilise ce mot qui traduit la réalité dans laquelle un enfant est en
train de fouiller la poche d'un autre pendant que ce dernier est en plein sommeil.
12- Vivan & sou menm : ces deux mots traduisent la même réalité dans le sens qu'ils
définiraient le degré d'intelligence de l'enfant de la rue.
Les enfants dans la rue sont ceux qui y travaillent et entretiennent encore des relations plus ou
moins régulières avec leur famille. Leur vie reste centrée sur le foyer familial. Un grand nombre
* 58 _ Cf. Stéphane Tessier, Alphonse Tay et ses collaborateurs, langage et cultures des enfants
de la rue, Kartala, Paris,, 1995, pp. 40-47
d'entre eux vont à l'école, la plupart rentrent chez eux après leur journée de travail. Ils
maintiennent un sentiment d'appartenance vis-à-vis de la communauté où ils habitent.
Les enfants de la rue, en revanche, sont ceux qui considèrent la rue comme leur foyer et y
trouvent abri et nourriture. Ce sont leurs compagnons de survie qui leur donnent un certain sens
de la famille, car les rapports avec leur propre famille sont plutôt lointains, sinon inexistants. Ils
se réfèrent, pour s'identifier, au groupe auquel ils appartiennent plutôt qu'à une famille. Ils
arrivent qu'ils aient des parents quelque part, en un lieu plus ou moins éloigné, ce qu'ils finissent
par révéler après insistance.
Selon Paulo Freire, le phénomène des enfants de rue est le résultat normal d'une économie non
structurée et désorganisée. Pour présenter les caractéristiques de ces enfants, l'auteur précise
que :
1) ce sont des adultes prématurés cherchant un moyen de survivre à cause du système social qui
les rejette ;
2) ils satisfont leurs besoins réels et primaires dans la rue où ils dorment, mangent et travaillent ;
5) leurs activités se situent dans le cadre de l'économie formelle, informelle et/ ou marginale.
Donc, cela traduit l'importance de la théorie de l'activité de Vygotski et de Leontiev par rapport à
la façon dont l'enfant de la rue est présenté par Paulo Freire. La rencontre de leur développement
biologique ou physique avec les activités sociales que cette catégorie d'enfants réalise
quotidiennement définit l'idée que l'apprentissage, la pensée, la conscience de l'enfant sont
moulés dans les conditions sociales et dans ses rapports avec son environnement (individus,
objets, événements et autres artefacts). Alors, il serait toujours difficile de comprendre qu'un
enfant de 5, 6, 9, 11, 12 ans qui devrait être à l'école, apprendre à chanter, se divertir sur la cour
de recréation, regarder les dessins animés, raconter des histoires et des contes de fées, s'adonner
aux exercices de dessins, s'est retrouvé tout au contraire en situation de produire sa vie. En ayant
10 ans, il réalise des activités sociales économiques, rémunérées ou non, qu'une personne de 20
ou de 25 ans devrait réaliser ; son discours, ses conversations n'ont presque rien d'enfantin à
l'entendre parler. Chez nous, en Haïti, il parle généralement de la loterie (Bòlet), de longs
voyages aux fêtes patronales (Fèt Chanpèt), d'argent, etc.... Ce qui fait, en d'autres mots, que les
activités qu'il mène quotidiennement le définissent mieux, au lieu de centrer l'étude de son
développement par rapport à son âge, aux stades et aux activités qui y correspondent. (Cf. Piaget,
Freud, Erikson, Wallon. et al.)