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Impact de la Delinquence juvenile dans la vie socio-economique de la commune du Cap-Haitien

(2009-2012)

1- APPROCHE CONCEPTUELLE

1.1- Delinquance
1.2- Delinquance juvenile
1.3-Exode rurale
1.4-Bidonvilisation
1.5-Pauvreté
1.6-Chomage

2- Introduction

Chapitre I
3- Justification
4- Objectif
3.1- Objectif Principal
3.2- Objectifs Spécifiques
5- Problématique

Chapitre II

6. Approche Théorique
6.1- Les Théories Socio géniques
6.2- Les Teories de l’Etiquetage
6.3- les Tenants des Théories du Contrôle
6.4- des Chercheurs Québécois
6.5- La Conception Kantésienne
6.6- Des Chercheurs Canadiens
6.7- Le Théoricien Rousseau
Chapitre III
8. Méthodologie
7. Hypothèse
7.1- Hypothèse Heuristique
7.2- Hypothèse de travail
Deuxième Partie
Chapitre IV
Impact de la Délinquance juvénile dans la vie socio-économique de la commune du Cap-Haitien
(2009-2012)
Chapitre V
Historicité
Avant 2009
De 2009 a 2013
Les causes
Les conséquences
Troisième Partie
Chapitre VI
Perspective de l’Etat haïtien
Chapitre VII

Chapitre VIII
Conclusion
Recommandation
Perspective
PREMIERE PARTIE : APPROCHE CONCEPTUELLE

CHAPITRE 1- DEFINITION DES DIFFERENTS CONCEPTS DE NOTRE ETUDE

1.1- La délinquance
La délinquance est l'ensemble des délits, infractions et crimes commis en un lieu ou
durant une période donnée, quand on se place d'un point de vue statistique, social ou pénal. La
délinquance désigne aussi une conduite individuelle caractérisée par des infractions ou crimes
répétés1

1.2- La Délinquance juvénile


« La délinquance juvénile est un phénomène complexe, lie au développement de la société
urbaine et industrielle, et a l’évolution des mœurs dans le monde ». 2

1.3-Exode Rural 
« Départ en masse d'une population rurale ou c'est la migration définitive des habitants
des campagnes vers la ville »3.De l'avis de l'écrivain François Latortue, le phénomène de l'exode
rural exprime la tendance à l'équilibre des revenus et des productivités dans tous les secteurs de
la production. Il apparaît comme un corollaire du développement de l'industrie. C'est aussi un des
plus grands problèmes de l'agriculture.
L'exode rural est caractérisé par le déplacement de la population proprement agricole
(agriculteurs, éleveurs) vers la ville, s'explique par les difficultés inhérentes à l'exploitation
agricole, où le problème du système de métayage, en particulier rend la vie des paysans vraiment

1
www.toupie.org.dictionnaire
2

www.larousse fr/ encyclopédie/divers/délinquance juvénile

3
Larousse Pratique, p. 579

3
difficile et les conditions particulièrement défavorables du travail salarié agricole par rapport au
travail salarié industriel : rémunération moins élevée, travail plus irrégulier, assujettissement plus
étroit à l'entreprise, etc.4 En Haïti, ce phénomène courant depuis des décennies : un fort
pourcentage abandonne progressivement la campagne au profit des villes. L’exode rural affecte
surtout les jeunes. Il se fait parfois en deux grandes étapes. D'abord, les gens transitent dans les
grandes villes comme, Cap Haïtien par exemple. De nombreux éléments accentuent le
phénomène de l'exode rural vers la ville primatiale. Ce sont, pour la plupart, des facteurs socio-
économiques qui ont contraint les gens à abandonner la campagne.

Avec une structure difficile déjà entretenue dans les villes, les gens venant de la
campagne ont du mal à s'intégrer, notamment en ce qui a trait à un logement décent. C'est ainsi,
qu'ils se mettent, eux-mêmes, à chercher un endroit favorable, gratuit ou moins cher, afin de
s'abriter. Malheureusement, ces lieux sont souvent inappropriés, vues leurs conditions
hygiéniques et autres qui ne répondent pas. On appelle ces lieux assez couramment bidonville.

1.4- Bidonvilisation
est un terme utilisé, pour la première fois, en 1950, par Yves Lacoste, pour nommer un
quartier de Casablanca (Maroc) où les maisons étaient construites avec les gros bidons découpés
pour servir de baraquement à la population. Depuis, le terme désigne un habitat insoluble où la
population vit dans la promiscuité5. Nous pouvons dire aussi que, selon le dictionnaire Larousse
pratique, c'est une agglomération d'abris de fortune en matériaux de récupération, dont les
habitants vivent dans des conditions précaires, à la périphérie des grandes villes 6. D'autre étude
approfondie avance à dire que c'est une forme d'habitat précaire, dépourvu d'un équipement
élémentaire (eau, électricité), et dont la construction est réalisée initialement avec des matériaux
de récupération. Les bidonvilles, qui forment des quartiers urbains et périurbains considérables,
sont assez généralisés dans les métropoles des pays en développement (favelas au Brésil,
barriadas au Pérou, gourbiville en Afrique du Nord, médina en Afrique noire). Cet habitat traduit
les conditions de la croissance urbaine dans une société inégalitaire.

4
François Latortue, p. 52
5
Lakehal, p.67
6
Larousse Pratique, p. 149a
L'exode rural amène dans les villes une population pauvre, dont les pouvoirs publics sont dans
l'impossibilité d'assurer l'accueil et le logement. Ces néocitadins occupent illégalement des
terrains souvent inconstructibles (en raison de la pente ou de problèmes d'eau, ou parce qu'ils
sont grevés de servitudes) selon les normes habituelles. La construction se fait selon l'opportunité
d'une place libre pour minimiser les coûts, et souvent en un temps très court (maison d'une nuit
en Turquie) pour éviter une éventuelle procédure d'expulsion. Ce scénario a été fréquent pendant
le dernier quart du XXe siècle et a été l'une des formes de l'explosion urbaine. Les bidonvilles qui
n'ont pas été rasés brutalement et dans des délais courts par les autorités ont connu un processus
d'« urbanisation » par un équipement minimal en eau potable et en électricité ; les habitants se
sont organisés pour assurer des services (enlèvements des ordures). Des matériaux en dur ont peu
à peu remplacés ceux de récupération ; les plus anciens des bidonvilles ont accédé à la
reconnaissance administrative et transformés en quartier avec une représentation de type
municipal, des écoles, des services sociaux, en Haïti, nous avons l'exemple de Cité Soleil. Les
bidonvilles peuvent être envisagés dans un cycle de l'urbanisation particulier aux sociétés en
développement, mais ils ont aussi été observés localement, dans des périodes de crise, dans les
pays industrialisés.
Les habitants de ces quartiers souffrent des problèmes multiples et sont dans une lutte
perpétuelle afin de subvenir aux besoins quotidiens dits de bases. Nous évoquons, entre autres, le
problème de nourriture qui a des répercussions assez grave sur l'état sanitaire de la population, en
particulier avec des cas de maladies comme la malnutrition chez les enfants.
En résumé, un bidonville est un quartier qui se caractérise par un développement physique
spontané, non contrôlé par les institutions publiques. Les conditions d'hygiène et de sécurité sont
précaires et ces quartiers, dans la majorité des cas, privés d'infrastructures et de services sociaux.
La bidonvilisation et la pauvreté restent des phénomènes complexes. Les chercheurs constatent
assez souvent que les deux augmentent de manière simultanée. La crise de bidonvilisation qui
prévaut en Haïti, notamment dans les guetos du Cap- Haïtien, tels; à Shada, nan Bannann,
EPPLS, Sans Raison etc., a entraîné des manifestations de certaines situations socio-
économiques vraiment néfastes à la survie de la population défavorisée. Cette dernière vit dans
l'instabilité économique, dans la pauvreté, dans l'insatisfaction des besoins de bases ou primaires.
1.5- Pauvreté
De beaucoup de points de vue, la pauvreté est si manifeste que l'on n'a pas besoin de
concepts bien pensés, ni de théories élaborées pour pouvoir la comprendre et la reconnaître en sa
réalité brutale. Pourtant, tout n'est pas si simple que l'on puisse renoncer à des réflexions
conceptuelles et théoriques.1 Celles-ci sont inévitables si l'on doit saisir ce qu'est la pauvreté,
l'analyser plus précisément pour ensuite la combattre efficacement. Comme le montre son
histoire, la pauvreté était et est encore un problème extraordinairement complexe et
multidimensionnel, présentant non seulement des aspects économiques, mais aussi des aspects
politiques, socioculturels, écologiques et bien d'autres7
La pauvreté en soi, c’est la carence de quelques choses jugées nécessaire, où entre autre
le manque de ressource matérielle nécessaire, que celle-ci soit mesurée en terme de quantité ou
de qualité. Les points de vue sont nombreux, concernant les approches sur la pauvreté. La
mesure du niveau de vie des ménages ou des individus ou du seuil de pauvreté s'opère à travers
un certain nombre de critères et d'indices qui varient d'une Ecole à l'autre. C'est très souvent à
partir de ces critères que se construisent les stratégies de lutte contre la pauvreté.

1.6-Chômage
Période d’inactivité forcée qui caractérise la situation de personne capable, disponible et
désireuse de travailler, mais qui ne parvienne pas à trouver un emploi.8

7
M. Mollat Les pauvres au Moyen Age, Paris, Hachette, 1978, p. 14

8
MARC Antoine Brice Sces sociale 8e A.F. nouvelle edition Oct.99p.69
2. INTRODUCTION

Le terme délinquant est issu du Latin linquere ou relinquere signifiant laisser,


abandonner, lâcher, rompre, se séparer. Dans son sens premier, delinquere signifie faire défaut,
manquer, faire faute. «La délinquance est toujours juvénile.» Cavanna. Les dictionnaires de
criminologie définissent aujourd’hui; La délinquance comme «l’ensemble des crimes et des
délits considérés sur le plan social». Elle est issue de phénomènes. Certains penseurs font de ce
fléau le résultat de diverses grandes maladies sociales: pédophilie, prostitution, recrudescence de
la violence, dépravation des bonnes mœurs, augmentation de la pauvreté et écart entre riches et
pauvres malgré l'abondance des richesses. On y étudie la classification des enfants qui prend
pour critère l'origine des mineurs et leur environnement immédiat, considérés comme principaux
facteurs criminogènes et donne un bref aperçu sur l'évolution du phénomène délinquance en
France, aux Etats-Unis et autres, puis en Haïti. Malgré le fait que la France soit un pays riche elle
connaît, elle aussi, la croissance de l'inégalité sociale. D'aucuns prétendent qu'il s'agit là d'un
phénomène social tout à fait nouveau.
Jusqu'au début du XXe siècle, la lutte contre la délinquance juvénile a surtout porté sur la
répression. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, une nouvelle conception de la justice
des mineurs voit le jour, instituée en France par l'ordonnance du 2 février 1945 sur l'enfance
délinquante. Deux principes sont posés : la primauté de l'éducatif sur le répressif ; le principe
d'une responsabilité pénale atténuée et échelonnée en fonction de l'âge du mineur, encadré par la
mise en place de juridiction spécialisées. Un certain nombre de pays, dont les États-Unis, ont
adopté un système visant à rechercher les jeunes inadaptés pour les soumettre à un traitement de
prévention. Il s'agit de surveiller certains adolescents qui n'ont encore commis aucune infraction,
mais que l'on considère déjà comme des prédélinquants. Le procédé, également envisagé en
France afin de dépister les futurs délinquants dès l'école maternelle, présente toutefois le grave
inconvénient d'être arbitraire. Les résultats obtenus n'ont d'ailleurs guerre été positifs jusqu'à
présent.
L'État français identifie avec peine les vrais jeunes délinquants opérant sur son territoire.
Le problème y soulève de grandes controverses. Certains accusent les immigrés, d'autres agitent
la très sensible question du racisme. Cependant, on découvrait malheureusement une certaine
corrélation entre l'immigration et la délinquance juvénile.
En Haïti, le problème de la délinquance juvénile est majeur. Il se manifeste avec une
préférence marquée dans la population adolescente et avec chronicité chez les jeunes
délinquants. Le terme d’adolescent se réfère à la période entre douze et dix-huit ans. La
délinquance juvénile en Haïti a commencé à être l’objet de nombreux commentaires que vers les
années 1980. Avant, on en parlait que très rarement. Aux dires de certains historiens, la migration
des jeunes fuyant la misère des campagnes serait à la base de cette délinquance. Une délinquance
qui évolue en symbiose avec l’extrême pauvreté de notre pays. Haïti avait, dès le milieu du
20ème siècle, compris la nécessité d’organiser l’avenir de la jeunesse et, lorsque celle-ci avait eu
le malheur de tomber dans la délinquance, de lui aménager une atmosphère judiciaire particulière
et de la soustraire à la promiscuité des prisons. Parmi toutes les thèses précitées, cela nous
poussent a cette interrogation suivante:
“Par quelles moyens peut on faire pour passer ces enfants de l’état de délinquant a l’état d’être
raisonnable, utiles a l’humanité leur patrie et a eux mêmes? “
Et quelques questions problématisées qui suivent:
 Quelles sont les causes de la délinquance juvénile à Cap-Haitien?
 Quelles sont les mesures à prendre pour réduire le taux de délinquance au Cap-Haitien?
 Quelles sont les mesures à prendre pour l’éradiquer totalement?
De ce fait, après avoir introduire ce fléau dans sa source avec son évolution dans différent pays,
nous allons énumérer les différents grands axes de notre travail pour analyser la situation des
enfants délinquants :
DEUXIÈME PARTIE : CADRE PHYSIQUE DE LA RECHERCHE

CHAPITRE II : CADRE PHYSIQUE DE LA DELINQUANCE JUVENILE

2.1 - JUSTIFICATION DE NOTRE TRAVAIL DE RECHERCHE


Ce travail définit l'une de nos principales préoccupations en matière de recherche durant
nos quatre années études au cycle de licence à la faculté d’Agronomie et du Développement à
Université Polyvalente d’Haïti. A bien remarquer, ce travail va se dérouler autour d'un thème,
d'un problème et d'un sujet de recherche qui sont liés entre eux, ce qui nous permet d'étudier une
réalité socio-économique de la délinquance juvénile qui est assez complexe portant sur la
formation des enfants de la rue.
Ce travail de recherche abordera l'étude de cette dite réalité dans une perspective critique
et de dépassement des autres recherches qui ont été déjà réalisées, afin de mieux apporter sa
contribution. Ce faisant, la pertinence de ce travail prend de l'importance et du sens dans le souci
que nous avons pour appréhender.Tout compte fait, ce travail se veut une approche socio-
historique de la formation de la délinquance des enfants de la rue, qui ne sera en aucun cas une
étude superficielle, ce qui veut dire que cette étude appréhendera son objet en se posant sur les
facteurs matériels qui déterminent le devenir9des enfants de la rue. Donc, une telle activité
scientifique se justifie suivant ces trois niveaux :
-Sur le plan personnel, notre travail est le résultat d'une réflexion de longue date sur la situation,
le profil socio-économique de l'individu haïtien qui vit dans la misère, par la misère et pour la
misère. Personnellement, à ce niveau, comprendre les conditions dans lesquelles l'individu
haïtien se construit ou se déconstruit a été toujours notre ambition scientifique la plus poussée
depuis notre entrée à l'Université Polyvalente d' Haïti. Nous voilà maintenant dans une situation
de production de connaissance, nous allons sans un brin de doute concrétiser l'un de nos projets
scientifiques les plus chers. Car, étudier la vie des enfants de la rue dans la formation de leur

BASTIEN, Rémy, le Paysan haïtien et sa famille, Karthala, Paris, 1985, (1951)


9
personnalité nous conduira dans un univers de misère et de pauvreté dans une société structurée
par la domination socio-économique. En un mot, étant Haïtien, l'image de la misère, de la
pauvreté et de la domination se reflète aussi en nous. Donc, ce travail, une fois réalisé, définira le
niveau de notre conscience critique de la réalité sociale haïtienne.
-Sur le plan académique, ce travail doit répondre aux différents critères pédagogiques avant
tout essor scientifique. Après avoir vu, critiqué, approuvé, soutenu et mentionné, ce travail de
recherche nous permettra d'obtenir le grade de licencié en Développement, à destination du
deuxième cycle d'études universitaires.
-Sur le plan scientifique, nous avons une tâche qui doit favoriser notre entrée, aussi humble et
honnête soit-elle, dans la catégorie des hommes de science par l'élaboration de ce travail de
recherche. Aussi, cette étude nous accordera aisément le privilège d'acquérir un rigoureux
discours théorique visant à favoriser le mouvement scientifique en Haïti et à travers le monde.
Puis, dans cette même logique, le corpus théorique et méthodologique de ce travail constituera
une voie de recherche prometteuse pour tout groupe d'intellectuels engagés en tant que
scientifiques dans la pratique de la production de connaissance sociale.
Pour certains, les évolutions de la délinquance juvénile ne paraissent pas justifier un
nouveau dispositif règlementaire. Les chiffres du Ministère Ensemble des services de l’Etat
(administration centrale et services déconcentrés) placés sous la responsabilité d’un
ministre. de la justice (les chiffres clés de la justice 2006 pp 4 et 5), concernant l’année 2005
n’annoncent qu’une proportion de 9, 8% d’infractions susceptibles de poursuites pénales
imputables à des mineurs (142 851 sur un total de 1 462 429), même si des faits récents ont mis
cette délinquance particulière en lumière. Les chiffres du Ministère de l’intérieur pour la même
année (Statistiques de la délinquance 2005) donnent une proportion supérieure, ce qui
s’explique par le fait qu’une personne mise en cause lors d’une procédure policière n’est pas
toujours finalement sanctionnable sur le plan judiciaire.
Les nouvelles compétences données aux maires sont-elles compatibles avec leur statut
d’élu ? Si les dispositifs améliorant leur information font consensus, les mesures visant à leur
donner des pouvoirs de sanction (accompagnement familial, mise sous tutelle des prestations
familiales,...) ne sont-elles pas contradictoires avec leur position traditionnelle de médiateur ? La
rupture de la confidentialité ne risque-t-elle pas d’être un obstacle à la confiance dont ont besoin
les travailleurs sociaux par exemple ? Le rôle du maire dans la décision de placement d’office en
hôpital psychiatrique est également contesté : les raisons d’ordre public pouvant dans ce cadre
l’emporter sur les raisons médicales.
Sur un plan plus général, certains (organisations de travailleurs sociaux, certains syndicats
enseignants ou de magistrats) regrettent des choix qui, mettant l’accent sur l’exemplarité des
sanctions, ne donnent peut-être pas toute la place qui devrait leur revenir à des mesures
spécifiques d’accompagnement social, éducatif ou d’aide à la réinsertion.10
La situation d’Haïti en matière de délinquance est catastrophique. Préoccupé par cette
situation, nous avons choisi de faire d’elle, l’objet de notre travail de recherché. Il est évident que
tout enfant qui n’est pas encadre par ses parents ou quelqu’un d’autre se voit toujours exposes a
toutes sortes de problèmes sociaux, politiques, économiques et morales particulièrement “la
Délinquance “. Apres constat a travers les rues, et investigations dans plusieurs institutions de la
ville du Cap-Haitien, on doit procéder a une étude a la fois historique et rétrospective, nous
permet de voir que: de 2009 a 2012, ce fléau social n’a fait que s’aggraver. Les conditions dans
lesquelles vivent les parents, sont déterminants dans ce problème de délinquance. Focaliser
l’entier du sujet à l’adolescence est justifiable par le simple fait que la participation et la
fréquence de la quasi-totalité des crimes atteignent leurs sommets au cours de cette période. Il
s’agit d’un phénomène à traiter dans l’urgence, car les adolescents délinquants infligent
actuellement un tort irréversible à leurs victimes. De plus, ils seront les adultes criminels et
demain les futurs parents. Il y a trop de jeunes fragiles, sans préparation qui sont devenus malgré
eux, parents. Précoces ou pas, ils ont la responsabilité d’éduquer leurs enfants. Quelle éducation
peuvent-ils inculquer à ces derniers? En 1838 paraissait un petit ouvrage dont le titre est « les
enfants vicieux et criminels » : ces enfants, on pourrait les appeler des enfants des rues, des
vagabonds, livrés à eux-mêmes, appartenant à de nouvelles classes urbaines.
Ainsi, un sujet de si grande importance doit soulever la conscience de tout un chacun, surtout le
devoir de l’Etat haïtien est fort de réfléchir et a poser des jalons concrets pour améliorer la
situation des enfants vivant en délinquance. Les causes et ses effets qui sont à l'origine de cette
déviance, de ce comportement antisocial. Après l'étude de différents facteurs pouvant provoquer
cette déviance, nous pouvons en offrir les différents éléments de solutions capables de diminuer
le taux de la délinquance juvénile.

10
www.vie publique.fr
Alors, en regardant la situation des enfants, l’ensemble des problèmes rencontrés par eux, le
manque d’encadrement des enfants ainsi que l’extrême pauvreté qui s’abaisse soit sur la famille
haïtienne soit sur les enfants, nous avons pu constater tous ces problèmes qui ont pour
conséquence directe: la délinquance des enfants haïtiens. Ainsi nous avons choisi d’étudier
l’impact de la délinquance Juvénile dans la vie socio-économique de la commune du Cap-
Haitien. Afin de soulever nos objectifs.
2.2 OBJECTIFS

2.2.1- L'objectif fondamental de notre travail est le suivant:


 Etudier le niveau et les méfaits de la délinquance parmi les enfants entre 2009 à 2012, en
vue d’apporter une solution adéquate. Les fins justifient les moyens doit-on. C’est à partir
de l’éradication de la délinquance qu’on sentira les effets positifs de cette étude sur la
société.
2.2.2- Objectifs Spécifiques de notre travail
Nos objectifs spécifiques sont de:
 Porter les instances concernées a prendre en charge les enfants des rues.
 Sécuriser-les sur le plan socio-économique particulièrement les permettre d’aller a
l’école et d’apprendre un métier.

A partir de nos objectifs vises, nous allons chercher en quelque sorte comment évoluer le
virus de la délinquance a partir des constats faits afin d’apporter des solutions concrets.
La Délinquance Juvénile en Haïti est l'un des plus grands fléaux de notre société, ce phénomène
est très complexe. Cette déviance est liée au développement de la société urbaine et à l'évolution
des mœurs dans le monde moderne.
Aujourd'hui la minorité délinquante fait peur. En Haïti, il n'y a pas de statistiques fiables
concernant ce phénomène, mais, plusieurs enquêtes révèlent que le nombre de garçons sont
beaucoup plus importants que les filles pour ces types de cas. Aujourd'hui, le phénomène de la
délinquance juvénile prend de plus en plus de l'importance en Haïti. Ce dernier est l’un des pays
de la région caraïbe ou la situation des enfants est des plus critiques. Selon le fonds des Nations
Unies pour l’Enfance (UNICEF), on constate dans un recensement qu’on a organise en mars
dernier, que la direction du Bien-être sociale a dénombré environ trois (3.000) mille enfants
vivant dans les rues, trois cent mille (300.000) enfants places en domesticité, près de huit cent
(8.000) adoptes chaque année et des milliers vivant en situation de rue a travers le pays, sans
souligner ceux qui font des travaux forces a l’âge scolaire. Il est du devoir de l'Etat d'avoir une
attention spéciale pour l'adolescence et l'enfance. Cette jeunesse d'aujourd'hui est appelée demain
à recueillir les reines du pouvoir. On ne peut pas laisser cette jeunesse livrée à elle-même. Par ce
temps-ci nous vivons une pareille situation, le phénomène de la délinquance juvénile prend des
proportions inquiétantes. Elle connait un rythme croissant.
Généralement, vu l'importance de ce phénomène, tout citoyen responsable ne s'aurait
resté indifférent, en se contentant de regarder cette jeunesse ne fait que s'enfoncer de jour en jour
dans l'abime. Des valeurs qui pourraient être utiles aux pays périssent. Le problème de la
délinquance juvénile est très sérieux. On parle constamment des droits de l'enfant, de la journée
mondiale des droits de l'enfant, mais, malgré tout, le mal persiste, le problème reste entier. Si on
laisse la situation telle qu'elle est, demain qui va prendre la relève ! La délinquance juvénile
représente un obstacle à l'épanouissement intellectuel, moral et social des jeunes. Les sociétés se
trouvent dans l'obligation de respecter les droits de la personne humaine. On constate que la
délinquance juvénile n'a jusqu'à ce jour trouvé de réponse visant à faire face à ce phénomène.
Particulièrement, Vu la constation faite a travers les rues du Cap-Haitien, et les dits des différent
notables interviews, cela nous pousse a réfléchir sur l’impact de la délinquance juvénile dans la
vie socio-économique de cette ville allant de la période 2009 a 2012.
2.3- LA PROBLEMATIQUE

La Délinquance Juvénile en Haïti est l'un des plus grands fléaux de notre société, ce
phénomène est très complexe. Cette déviance est liée au développement de la société urbaine et à
l'évolution des moeurs dans le monde moderne. Aujourd'hui la minorité délinquante fait peur. En
Haïti, il n'y a pas de statistiques fiables concernant ce phénomène, mais, plusieurs enquêtes
révèlent que le nombre de garçons sont beaucoup plus importants que les filles pour ces types de
cas. Aujourd'hui, le phénomène de la délinquance juvénile prend de plus en plus de l'importance
en Haïti. Ce dernier est l’un des pays de la region caraibe ou la situation des enfants est des plus
critiques. Selon le fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), on constate dans un
ressencement qu’on a organise en mars dernier, que la direction du Bien-Etre sociale a denombre
environ trois (3.000) mille enfants vivant dans les rues, trois cent mille (300.000) enfants places
en domesticite, pres de huit cent (8.000) adoptes chaque annee et des milliers vivant en situation
de rue a travers le pays, sans souligner ceux qui font des travaux forces a l’age scolaire. Il est du
devoir de l'Etat d'avoir une attention spéciale pour l'adolescence et l'enfance. Cette jeunesse
d'aujourd'hui est appelée demain à recueillir les reines du pouvoir. On ne peut pas laisser cette
jeunesse livrée à elle-même. Par ce temps-ci nous vivons une pareille situation, le phénomène de
la délinquance juvénile prend des proportions inquiétantes. Elle connait un rythme croissant.

Généralement, vu l'importance de ce phénomène, tout citoyen responsable ne s'aurait


resté indifférent, en se contentant de regarder cette jeunesse ne fait que s'enfoncer de jour en jour
dans l'abime. Des valeurs qui pourraient être utiles aux pays périssent. Le problème de la
délinquance juvénile est très sérieux. On parle constamment des droits de l'enfant, de la journée
mondiale des droits de l'enfant, mais, malgré tout, le mal persiste, le problème reste entier. Si on
laisse la situation telle qu'elle est, demain qui va prendre la relève ! La délinquance juvénile
représente un obstacle à l'épanouissement intellectuel, moral et social des jeunes. Les sociétés se
trouvent dans l'obligation de respecter les droits de la personne humaine. On constate que la
délinquance juvénile n'a jusqu'à ce jour trouvé de réponse visant à faire face à ce phénomène.

Particulièrement, Vu la constations faite a travers les rues du Cap-Haitien, et les dits des
différents notables interviewes, cela nous pousse à réfléchir sur l’impact de la délinquance
juvénile dans la vie socio-economique de cette ville allant de la periode 2009 a 2012.
Ensuite, sur le plan socioéconomique, nous considérons le phénomène des enfants de la rue
comme le produit des rapports sociaux inégalitaires de la société ; d'ailleurs il est l'un des
problèmes concrets engendrés par cette formation sociale et économique dans laquelle nous
vivons. Donc, il faut bien que nous comprenions les rapports sociaux de production au sein de
notre société pour mieux aborder ce phénomène. Car, l'enfant de la rue porte d'emblée en lui-
même les méfaits du système social et économique dans lequel il vit, et qui le contraint
constamment dans des conditions de vie matériellement déterminées. Si nous prenons le temps
de bien observer, nous remarquerons que dans chaque enfant de la rue, il y a le produit de
l'ensemble des problèmes fondamentaux de la société. Donc, puisqu'il en est ainsi, en quoi
l'enfant de la rue, dans ses interactions, participe-t-il au renforcement de ces problèmes ?
Enfin, sur le plan psychosocial, le problème du développement sociohistorique et
psychologique de l'enfant de la rue le met directement face au schéma classique des théories de
la socialisation11 qui, à notre avis, ne correspond pas au contexte et aux modes de vie réelle,
concrète et matérielle de cette catégorie d'enfants. Sans doute, cela veut bien dire que ces enfants
entrent en interaction avec d'autres agents, d'autres situations socialisatrices et ils créent leurs
propres réseaux d'affiliation sociale qui, d'une façon ou d'une autre, les accompagnent dans la
production des logiques identitaires. Plus précisément, dans les processus psychosociaux qui
déterminent et orientent leur perception de soi, leur perception du monde extérieur et leur
perception à l'égard d'autrui.
Donc, ces enjeux définissent en quelque sorte tout le sens du problème que nous
étudierons pendant tout le déroulement de cette recherche, eu égard au phénomène des enfants de
la rue dans la formation de leur personnalité. Sur ce, une présentation de l'émergence de ce
problème sera d'une grande importance dans le cadre de cette recherche ; alors, nous la
présenterons dans les pages ci- après indiquées.

11
FISCHER, Nicolas Gustave, les Domaines de la psychologie sociale : le champ

Du social, Dunod, Paris,


TROISIÈME PARTIE : APPROCHE THEORIQUE

CHAPITRE 3 : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

3.1- Les Théories « Sociogéniques » mettent l'accent sur l'importance des comportements
acquis. D'après les théories de la « sous-culture », les jeunes de la classe ouvrière développent
une sous-culture nouvelle avec ses normes et ses attentes propres, et pour laquelle la vertu
consiste à défier la moralité de la classe moyenne.

3.2- Selon les Théories de l'Etiquetage, la carrière d'un délinquant est une réponse au traitement
institutionnel des agents officiels.

3.3- Les Tenants des Théories du Contrôle mettent l'accent sur l'importance de la socialisation
pour aider les individus à développer les émotions appropriées, les croyances et les intérêts qui
les attachent à la société. Des Travaux récents insistent sur le fusionnement de ces théories de
façon à obtenir une compréhension plus globale des causes de la délinquance.

3.4- Des Chercheurs Québécois mènent une importante recherche longitudinale sur des garçons
violents. Un nombre grandissant d'études faites au Canada insistent sur les relations entre la
marginalité sociale et économique et l'activité des sous-cultures criminelles. En ciblant les
groupes délinquants et les jeunes sans-abri, ce travail révèle que les jeunes qui contreviennent
gravement à la loi, grandissent dans des milieux défavorisés, où ils font l'expérience de la
négligence, du rejet et des mauvais traitements physiques et émotionnels. Ils sont peu instruits,
ont peu de compétences professionnelles et très peu de chance de trouver de l'emploi. En raison
de leur pauvreté, ou parce que leurs parents les rejettent, ils se retrouvent à la rue. Ces jeunes
voient leurs perspectives légitimes se fermer, ce qui les laisse à l'écart de la société
conventionnelle et les plonge dans une vie de drogue, d'alcool et de graves comportements
criminels.12

12
Les pauvres au myen Age, Paris, Hachette, 1978, p.14
3.5- La conception Kantesienne de l’éducation des enfants ondée sur la discipline et le dressage
qui transforme la nature sauvage de l’enfant en un être humain reste dominante.

3.6-Des chercheurs canadiens empruntent aussi aux développements théoriques des


Britanniques pour expliquer l'intérêt que portent les médias à la criminalité des jeunes, ainsi que
le comment et le pourquoi de la législation criminelle qui concerne les jeunes. Ils apportent des
contributions théoriques et empiriques importantes à ce champ de la recherche, entre autres la
« théorie de contrôle du pouvoir », qui étudie les formes de socialisation propres à chacun des
deux sexes dans les différentes classes sociales et les effets que cela entraine sur la participation à
des actes de délinquance.13

3.7 M.Cusson dans Croissance et décroissance du crime. Parallèlement, le nombre de garçons


n’ayant pas le bagage suffisant pour affronter les difficultés de la vie sociétale augmente. Ils se
retrouvent alors dans des positions marginales, disponibles à tout vent pour transgresser les
normes sociales et les lois. De plus, l’évolution de la famille occidentale est directement liée à
cette marginalisation. Les foyers à composition monoparentale ont connu un accroissement
foudroyant durant les trente dernières années. Parmi ces derniers, plusieurs sont conduits par une
femme vivant seule dans des conditions fragiles. Ces situations sont inappropriées à l’éducation
des jeunes à évolution difficile. Ces mutations sociales qui ont déstabilisé le groupe familial, les
valeurs éducatives, influent ainsi sur le développement des adolescents. On est passé en moins
d’un demi-siècle d’une éducation rigide basée sur la parole sacrée du père, à une attitude de
compréhension et de «copinage» qui a escamoté l’idée de l’obligation pour laisser place à celle
du plaisir. Ce rôle social dont les parents se déresponsabilisent peu à peu, les enseignants
scolaires sont souvent incapables de le rattraper. Tous ces facteurs sont déterminants quant à
l’intégration des jeunes au sein de la société.

3.8-Durkheim constate qu’avec le temps, le phénomène délictuel s’est banalisé et est devenu

13
www.the.canadiaencyclopedia.com
«une conséquence du fonctionnement régulier des sociétés de cette nature». Toutefois «l’état
dangereux» qu’il présente rendra son étude indispensable.
 Durkheim dans Les règles de la méthode sociologique : Le développement de nos sociétés a
entraîné de profondes mutations des ensembles urbains, des systèmes de communication, des
conditions de travail, et ont ainsi transformé les hygiènes de vie. On assiste à une rapide
expansion du phénomène d’urbanisation qui crée des problèmes d’agglutination et de chômage.
On constate d’étroites relations entre la criminalité et l’urbanisation: les taux de criminalité,
comme les taux de victimisation, augmentent avec la taille des villes et les taux sont
particulièrement élevés dans le centre des grandes métropoles. Les milieux en périphérie des
villes sont également en effet en proie à un taux de criminalité plus élevé. De nombreux
exemples peuvent être cités ici .Des conflits générationnels et culturels vont peu à peu apparaître:
le comportement des individus sera conditionné par son environnement. Un «esprit matérialiste»
occupera progressivement la première place dans l’échelle des rapports humains, les répartitions
inégales des biens et pouvoirs entre les différentes couches sociales seront de plus en plus
marqués.
3.9- Mucchielli définit «la société comme un milieu d’existence qui implique une confiance
fantastique dans son être propre bien qu’une lutte pour la vie se joue au niveau des relations entre
individus pour assurer leurs positions sociales
La société nous environne comme un système d’obligations collectives dont nous pouvons
profiter mais que nous devons assumer aussi» 14.
Autrement dit, exister socialement conduit d’une part à avoir des repères sociaux et se situer dans
une certaine classe par rapport aux autres, et d’autre part avoir une implication au sein même de
la société. L’adolescent n’existe donc pas toujours en tant qu’individu autonome. Il se valorise à
travers son groupe dans lequel il prend son identité. Vouloir appartenir à la société requiert que
l’acteur soit armé par la vie, d’un point de vue sociale, psychologique, familiale et biologique.
.La justice pour mineurs a elle aussi évoluée. Les mineurs sont punis par la loi et se retrouvent
dorénavant privés de liberté. Il existe des systèmes spécifiques à l’incarcération des mineurs
(maison de correction, maison de rééducation...) mais nombre d’entre eux restent incarcérés avec
des adultes dans des prisons. «Où sont les dangers ? Les dangers sont dans la délinquance. Les
14
Microsoft Encata 2009.1989-2008 Microsoft Corporation.
dangers sont dans les abus de pouvoir. Et ils sont dans la spirale qui les lie entre eux. Il faut s’en
prendre à tout ce qui peut renforcer la délinquance. S’en prendre aussi à tout ce qui, dans la
manière de la punir, risque de la renforcer»
Nous voudrions terminer en soulignant qu’il est a la fois un devoir moral et une exigence
sécuritaire fondamentale pour la communauté nationale d’aider les pouvoirs publics dans la sous-
région a assurer l’immense tache de la prise en charge de la question du respect des droits
enfants. Il faudrait que la communauté national s’emploie aujourd’hui a désamorcer cette bombe
a retardement constituée par la présence dans les rues de ces enfants qui, en grandissant ne
connaissent que le vol, la drogue, la prostitution et la violence .Pour éviter qu’elle ne se retrouve
plus tard face a la nécessité de mobiliser dix ou cent fois plus d’énergie ,de ressources humaines
et matérielles pour mettre fin aux violences, aux crimes ethniques et guerres civiles dont ces
derniers seront ces principaux acteurs.
 L’homme est ne bon la société le déprave, le corrompte ( Rousseau), la délinquance est toujours
juvenile.comme l’acne. Les jeunes grattent leurs acnes a tout va. Il est légitime de se demander si
la prison est réellement la solution pour traiter la délinquance. Ces jeunes désintégrés
socialement ne vont-ils pas plonger toujours plus bas?

3.10- Rousseau fut en effet le premier théoricien á célébrer les bienfaits d’une éducation a la
spontanéité naturelle de l’enfant. Echappant durant les premières années de sa vie a la corruption
sociale que manqueront pas de lui transmettre les adultes, l’enfance, et avec elle sa dimension
naturelle doit être protégé le plus longuement possible ; ce qui implique de considérer l’enfant
comme un être a part entière et de respecter les spécificités de son développement physique et
mental.
Notre intervention de la délinquance juvénile se fait suite a Rousseau qui parlait
beaucoup sur la sensibilisation et la motivation de l’éducation des enfants à la base et cela servira
une sorte de prévention de tomber dans la délinquance, l’enfance, et avec sa dimension naturelle
doit être protège le plus longuement possible; ce qui implique de considérer l’enfant comme un
être a part entière et de respecter les spécificités de son développement physique social et
mental. Sans une volonté d'accepter des réformes étendues et des solutions requérant des
réajustements majeurs de notre mode de vie, on ne pourra pas réduire la délinquance de façon
significative.
QUATRIÈME PARTIE : LA DELINQUANCE JUVENILE A CAP-HAITIEN

CHAPITRE 4 : LA QUESTION DE LA DELINQUANCE JUVENILE À HAITI


NOTAMMENT A CAP-HAITIEN

SECTION.1 -METHODOLOGIE
Pour rendre notre travail de recherche possible, nous avions du consentir des dépenses
scientifiques, techniques et financières considérables, Nous avons recourir a l’exploitation
rationnelle de certaines bibliothèques et aux ressources humaines. Les premiers concernes de
notre travail de recherché ce sont les enfants des rues, puis qu’ils sont l’objet de notre étude.
Cette dernière porte sur la délinquance du secteur juvénile qui est un phénomène social, attitude
contraire aux valeurs. Nous nous limitons a la ville du Cap-Haitien vers les guetos tels; Shadda
et EPPLS en interrogeant plus de vingt cinq enfants. Questionnaire en Annexe. En outre, ce sont
les institutions éducationnelles parce qu’elles sont responsables de l’éducation sociale, telles:
MENFP, IBESR. A partir des informations recueillies, on peut dire la délinquance juvénile est
réputée au Cap-Haitien, cause d’irresponsabilité et manqué de formation des jeunes parents
envers leurs enfants; brutalité des parents; promiscuité; abus sexuel des enfants en domesticité.
Les zones les plus réputés dans l’immigration de cette commune, Pilate, Plaisance, Trou-du-
Nord. Et ensuite une enquête se traduisant par des visites dans des centres pénitentiaires
infantiles, des interviews accordes a des défenseurs des droits des enfants nous a permis de
crédibiliser nos résultants.
SECTION.2- HYPOTHESE

2.1- Hypothèse Heuristique


S’inspirant d’une philosophe humaniste et pragmatique l’éducation haïtienne se veut nationale et
affirme l’identité de l’homme haïtien. Elle constitue un facteur d’intégration et de cohésion et
vise de ce fait, à réconcilier le jeune haïtien avec son environnement culturel social et
économique.15
L’école haïtienne nouvelle devrait avoir pour mission de développer également le sens des
responsabilités et l’esprit communautaire. Elle constitue un instrument de développement et
intégrer dans son contenu des données de la réalité haïtienne comme elle apporte a
l’environnement le changement et les Progress nécessaires.
L’éducation haïtienne doit viser avant tout à favoriser la formation de l’homme. Citoyen-
producteur capable de modifier les conditions physiques, naturelles, de créer les richesses
matérielles et de contribuer à l’épanouissement des valeurs culturelles, morales et spirituelles.16
- L’école haïtienne est un processus global et continu de formation humaine et individuelle
qui permet d’intégrer tous les aspects d’une formation complète et harmonieuse.
L’éducation physique et sportive. La formation morale, civique et religieuse
- Le développement du patriotisme et de la conscience nationale
- Initiation a la science et a la technologie. La préparation au travail et a la vie active
- L’entrainement aux activités productives et aux processus du développement

2.2- Hypotheses de Travail


Notre etude montre que:
La majorité des enfants délinquants émane de parents démunis, irresponsables ou pauvres;
La faiblesse de l’Etat haïtien strurel, institutionnel, favorise la délinquance juvénile;

15
DANIEL Verba Le métier d’éducation de jeunes enfants, Les édition Syros-alternatives, 1990,p.46 pages 212

16
DANIEL Verba Le métier d’éducation de jeunes enfants Ibid., p.49
CITATION: Friendrich Frobel (1782- 1852) “Le petit enfant ne tête pas seulement sa mère, mais le monde autour de lui avec tous ses sens”.
La priorité de l’Education en faveur des enfants des rues et la prise en charge de ces derniers
contribueront a l’amélioration de cette situation humiliante et indésirable;
Une reforme permanente et sensibilisation des instituions sociales telles: La famille, l’école,
l’église au sujet des enfants nous permet d’aboutir aux résultats voulus.
Apres que nous avons énuméré nos hypothèses comme des éléments de réponse, nous allons a
bon port vers la méthodologie de notre travail de recherche.
SECTION 3- PRESENTATION DE LA VILLE DU CAP-HAITIEN

3.1-Aspects démographiques (Population, densité et habitat)


En 1842 un tremblement de terre endommagea sérieusement la ville et ses merveilles. Au
18 e siècle, Cap-Haïtien était connu pour sa vie mondaine et culturelle ; Toutes les modes en
vogue à Paris étaient reprisent là-bas. D’ailleurs Cap-Haïtien était baptisée « le Paris des
caraïbes »La commune est peuplée de 249 541 habitants (recensement par estimation de 2009),
dont 155 505 habitants pour la ville elle-même. La commune est constituée de 3 sections
communales: Bande du Nord, Haut-du-Cap, Petit Anse. Le type d’habitat reflète généralement
la situation économique des ménages .Le plus pauvres doivent le plus souvent se contenter de
maisons de boue avec toiture en tôle, les moyens ont des maisons en maçonnerie avec toi en tôle,
tandis que les plus aises habitent des maisons en maçonnerie avec toit en béton.

3.2- Bibliographie
Le Cap-Haitien est la deuxième ville D’Haïti par sa situation, sa population, son
commerce et son importance touristique. Cette ville est une des plus anciennes du pays. Elle
existait déjà du temps des indiens et les Espagnols l’appelèrent Guàrico. Plus tard les Français la
dénommèrent le Cap-Français.
Le Cap-Français, c'est alors son nom, s'affirma rapidement comme la ville la plus
prospère et la plus importante de la colonie, en dépit des nombreux incendies et séismes qui la
frappèrent. Cette ville et sa région servirent de cadre à des évènements majeurs de la guerre
d'indépendance : La cérémonie de Bois-Caïman, arrivée de Santhonax, débarquement de
l'expédition Leclerc, bataille décisive de Vertières. Ajoutons que Toussaint Louverture était
esclave sur l'habitation Bréda et que le futur roi Henry Christophe travailla à la fondation d'une
auberge au Cap. Quelques années après il se fit couronner dans cette ville et la rebaptisa Cap-
Henry mais lui préféra son palais de Sans-soucis. Cap-Haïtien fut la première ville coloniale
française dotée d’un tracé moderne. Ses rues à implantation orthogonale offraient un passage aux
vents alizés. De nombreuses fontaines agrémentaient la cité, qui ne présenta jamais l’aspect
d’une place forte. Après chaque incendie ou séisme, elle fût toujours relevée selon le même
tracée. Le quai destiné aux marchands ne fut installé qu’après l’indépendance.
3.3- LOCALISATION- LIMITATION-ADMINITRATION-URBANISATION

Situé au nord de la République d’Haïti, la commune du Cap-Haïtien est enclavée entre


l’Océan Atlantique à l’est et le Morne du Cap qui la domine. Le Cap-Haïtien est la deuxième
ville du pays. Elle a été fondée en 1670, bien avant Port-au-Prince, les Cayes, Jérémie ou Jacmel.
Elle mesurait alors près de 600 mètres de long et 300 mètres de large et avait en tout, 56 rues ou
îlots ou carrés. Au temps des flibustiers, la ville du Cap s’étalait au niveau des marais de la plage
de Petite Anse. Comme les bateaux y accostaient difficilement et que la ville était toujours sujette
aux inondations occasionnées par les marées, la ville a été transplantée dans les hauteurs des
mornes du Haut du Cap. Le commerce maritime a continué à se développer au Bas du Cap, dans
la Baie.
Le Cap-Haïtien était réputé pour la beauté de ses maisons et la propreté de ses rues. La
ville a été détruite par le tremblement de terre du 7 mai 1842 qui a occasionné la mort de plus de
la moitié de la population (environ 5 000 morts).
Aujourd’hui le Cap-Haïtien se compose de trois sections communales qui, sous la pression
démographique, se développent comme des annexes de la ville et tendent à se fusionner :
• Le Haut du Cap (au sud) : Le centre de cette section se trouve au sud de la Ville du Cap, à près
de 8 km, et comprend les grandes habitations suivantes : Breda, Haut du Cap, Morne Cabane
et Sainte Philomène. Comme la ville du Cap, une partie de ses habitations longent
l’embouchure de la rivière du Haut du Cap et une autre partie s’élève dans les mornes
surplombant la commune.
• La Petite Anse (au sud-est) : Elle est localisée entre la rivière du Haut du Cap à l’ouest et la
mer au nord-est. Elle comprend les grandes habitations suivantes : Fort St Michel, Shada,
Baudin et Petite Anse
• La Bande du Nord (à l’ouest) : Elle comprend de grandes habitations, toutes situées dans les
hauteurs des mornes du Cap : Fort Bourgeois, Labadie, Vigie, Castel, Martin et Goderas.
La ville du Cap, elle, a son pied dans la mer où se déversent les eaux des principaux
égouts. La ville grimpe progressivement dans les mornes qui la bornent à l’Ouest. Le versant Est
du morne du Cap est sillonné de ravines qui déversent leurs eaux sur la ville : la ravine Belle
Hôtesse près de la rue 24, la ravine« Zetriye » de la rue Bel air à la rue 0 et la ravine de Sainte
Philomène.
La ville du Cap s’est développée sous la pression de l’exode rural, à des moments qu’il
est important d’indiquer :
• Les années 1930 et 1940 : l’avancement sur la mer pour construire la rue A et plus tard le
boulevard du Bord de Mer ;
• Sous la Présidence d’Estimé, l’entrée du Cap qui passait par la route du Bel Air a été redessinée
: on a repoussé la mer pour construire la route qui conduit à la Barrière Bouteille ;
• En 1971, début des travaux du nouveau port ;
• Dans les années 1978-79, les quartiers SHADA, CONASA ont été colonisés après la
construction du Pont Neuf. A cette même époque, on a retracé la Fossette en fonction de la
nouvelle rue conduisant au pont ;
• Dans les années 82-83, construction de la zone dénommée « Cité Champin » ;
• Dans les années 86-87, construction de la « Cité du peuple » ;
• Après 1986, la route qui mène à l’aéroport (retracée dans les années 70) est colonisée :
surgissent les quartiers de Bas Aviation, Fort St Michel, Fougerolles et Conassa.
Les grands travaux d’infrastructure réalisés dans ces différentes zones au cours de
l’aménagement des routes n’avaient pas tenu compte de la colonisation qui suivrait. Il était
prévu, par exemple, que les drains se déverseraient dans des zones inhabitées. Ces espaces
colonisés ne disposaient d’aucune infrastructure urbaine.
La partie basse de la ville (Petite Anse) se trouve au fond d’une baie marécageuse. La population
implante de nouvelles habitations dans les marécages repoussant progressivement les limites de
la baie.
L’infrastructure urbaine de la ville du Cap-Haïtien supporte le poids de toutes les
populations de ses trois sections communales dans la mesure où celles ci ne font plus qu’une
avec la ville. La ville du Cap-Haïtien semble vouloir s’étendre aux limites de la commune, à
l’exception de la Bande du Nord. Les statistiques selon lesquelles la population de la commune
du Cap ne serait que de 800 000 habitants semblent ne pas tenir compte de l’expansion de la ville
: les Cités sont archicombles et les mornes, déjà rongés par toutes sortes de constructions,
semblent être les derniers espaces à conquérir. Même les zones d’inondations (Shada, Aviation,
Conassa, Madeline) sont très densément peuplées. Aujourd’hui, la ville du Cap-Haïtien paraît
congestionnée et surpeuplée.
La ville du Cap porte en elle les germes de sa destruction : constructions anarchiques qui
se multiplient tant dans les mornes que dans les zones marécageuses du bord de mer et des rives
de l’embouchure de la rivière du Haut du Cap.
3.4. Géologie, relief et Sols
La ville du Cap-Haïtien est située en piémont dans une étroite plaine d’alluvion qui
s’étend entre la mer et le Morne du Cap. Ce morne est parcouru de plusieurs failles visibles et est
constitué d’une couche de calcaire karstique et constituée d’amas de blocs rocheux reposant sur
des roches volcaniques. Le calcaire est très fissuré et absorbe de grandes quantités d’eau à
l’occasion de pluies intenses et facilite, de ce fait, l’infiltration d’eau qui arrive jusqu’aux
couches inférieures de roches volcaniques imperméables. L’eau s’écoule latéralement pour
former toute une chaîne de sources en amont de la ville. Cependant, la structure de ce morne est
aussi un facteur d’instabilité. Suivant la topographie, on peut distinguer :
• la partie basse de la ville : Petite Anse et les plaines du Haut du Cap
• la partie haute constituée de l’ancienne ville et des parties habitées du Morne du Cap, du Haut
du Cap à la limite de la Bande du Nord. La partie basse de la ville est de construction, plutôt
de reconstruction, récente.
Quoique le Cap soit classé comme la zone à risque sismique le plus élevé du pays, il n’existe pas
de mémoire collective à ce sujet. Ceci est fort compréhensible vu que le dernier tremblement de
terre important date de près de deux siècles. La population est bien plus préoccupée par les
désastres les plus imminents : ceux liés aux eaux de pluie et à la surpopulation.
Selon les participants aux rencontres, ces différents problèmes sont liés et font partie d’un cercle
vicieux : les problèmes de déboisement et d’érosion, dus à la misère chronique, entraînent
l’exode des habitants du monde rural qui viennent s’entasser dans les quartiers de la ville du Cap,
à la recherche de meilleures conditions de vie. Or, aujourd’hui, ces derniers croupissent dans des
milieux insalubres qui violent toutes les règles d’hygiène.
3.5- Situation Économique
Cap-Haïtien possède un aéroport, ainsi qu'un international. La station balnéaire de
Labadie se trouve à environ 5 km au nord-ouest du Cap-Haïtien. Autre fois les activités
économiques dans la commune du Cap-Haitien étaient abordées sur les secteurs de production
tels : l’agriculture d’une part et les activités génératrices de revenus dans les secteurs de
commerces locales, de la pèche et de l’artisanat. Mais suite a la dégradation de notre
environnement par des catastrophes naturelles et la décapitalisation du couvert boise de la dite
commune suite au déboisement anarchique que subissent les terres, entraine l’appauvrissement.
Le marche local de nos jours ne sont pas remplies de nos produits locaux, mais des produits
importés qui viennent de l’extérieur du pays.la majorité des gens n’ont pas le pouvoir d’achat à
cause de l’inexistence des grandes entreprises pour la création d’emploie, ce qui entraine une
diminution considérable de l’économie de la commune du Cap-Haitien.
 La pêche
La présence de la mer constitue un facteur favorable au développement des activités de la
pêche, elle favorise aussi la rentrée des touristes dans le pays mais les contraintes
identifiées s’articulent autour de l’absence, d’encadrement des pécheurs le manque de
professionnalisme des acteurs le manque de matériels et équipements, le manque de
débouchés.
3.6- LES SERVICES SOCIAUX
3.6.1- EDUCATION
La commune du Cap-Haitien compte plusieurs établissements scolaires privés et publics
mais il y a une carence d’école nationale et lycée qui entraine une manque de formation de
cadres d’intellectuelles pour ceux qui n’ont pas la possibilité de payer une école privée. Il
n’existe presque pas d’université aussi pour la formation professionnelle ce qui entraine toujours
une migration vers la capital ou à l’extérieur du pays en vue de poursuive leurs études
supérieure. Nous pouvons en déduire que le taux d’analphabètes est vraiment supérieur aux
personnes capable de prendre la formation continuelle du pays.
3.6.2 SANITAIRE
La population du Cap-Haitien est desservie par un hôpital et quelques centres de sante qui
disposent des ressources humaines et matériels limités. Il n’existe pratiquement qu’une seule
pharmacie d’état à l’hôpital et qui contient une faible capacité de médicament pour répondre aux
besoins des personnes qui ont de faibles revenues.
3.6.3- RESSOURCES EN EAU
L’hydrographie de la commune du Cap-Haitien est essentiellement caractérisée par la
présence des sources et des points d’eau. La couverture en eau potable constitue l’un des
problèmes à résoudre dans la commune. La majeure partie de la population n’ont pas d’accès à
l’eau potable, elle continue à s’approvisionner par des puits à tézin semi modernes dans certaine
localité. Les puits sont utilisés pour les usages domestiques. Ces puits ne garantissent toujours
pas la disponibilité d’une eau véritablement potable. A quoi s’ajoute la mer qui est utilisée pour
la pêche des fruits de mer.
3.6.4- AGRICULTURE
L’agriculture représente une activité de grande importance dans les milieux ruraux. Elle
permet aux paysans d’avoir une certaine stabilité d’alimentaires et financière. L’environnement
rural est pour ainsi dire le seul champ d’activité sur lequel pouvant compter pour lancer le pays
vers la voie du développement pour ne pas dire qu’elles sont les secteurs clé de notre économie.
Pourtant, depuis des dizaines d’années, l’agriculture a perdue son importance et les paysans
lassés de leurs conditions de vie méprisable abandonnent la terre. D’autre part, du fait surtout de
la dégradation de l’environnement, de l’érosion accentué d’un grand nombre de nos montagnes
et plaines déboisées à l’excès. A Cap-Haitien, pour ne pas dire Haïti, on n’a pas fait l’étude de
terrains pour savoir la où l’on peut faire de l’agriculture, bâtir des maisons et autres, les trois
quarts de terre sont utilisés pour bâtir des maisons et autres activités.
3.6.5 INFRASTRUTURE
La majorité des réseaux routiers, qu’il s’agisse des routes pouvant être empruntées par
des véhicules ou de celles utilisables par des piétons, sont dans un mauvais état .La circulation
est rendue plus difficile pendant et après les périodes pluvieuses par des rues chargées de l’eau et
des fatras de toutes sortes car la majorité de la population de la commune du Cap-Haitien attend
toujours ce moment pour profiter de jeter les fatras dans les canaux qui causeront des problèmes
par l’empêchement du passage de l’eau et par la pollution de l’air, autant que les routes sont en
terre battue et ne sont pas drainées.17

17
Fred E. DENIS
SECTION 4- LA DELINQUANCE JUVENILE EN HAITI

Depuis le début du XXe siècle, la délinquance juvénile en Haïti s’est aggravée. Bon
nombre d’enfants en bas âge se sont retrouvés un peu partout dans les rues.
Abandonnés de leur foyer natal, ces enfants mènent une vie pénible dans les aires
métropolitaines le plus souvent. Leurs principales activités sont en autres la mendicité pour
survivre. Au levé du soleil, ils se trouvent le plus souvent dans les aires du Champ de mars, au
carrefour d’Aviation pour ne citer que ceux-là. Ces zone s restent et demeurent leur principal
centre de nuit. Dans les rues de la capitale, ils marchent en groupe en vue de mener leurs
activités. Manipulés le souvent par certains groupes plus de gang ou d’autres secteur afin
commettre des actes répréhensibles, ces enfants ont beaucoup contribué dans les actes de
kidnapping sévissant en Haïti.

En effet, pour y remédier, le Gouvernement de la République avait la nécessité


d'organiser l'avenir de la jeunesse et lorsque celle-ci avait eu le malheur de s'engager dans la voie
du crime, de lui aménager une atmosphère judiciaire particulière et de la soustraire à la
promiscuité des prisons.Aussi a-t-il harmonisé les dispositions du Code pénal avec les exigences
du droit moderne de la délinquance juvénile, par une meilleure protection accordée au mineur
dévoyé et en danger physique et moral.La minorité pénale est une cause d'exemption de peine,
selon la loi du 7 septembre 1961. L'exemption est obligatoire lorsque le mineur délinquant a
moins de 13 ans, quelle que soit la gravité de l'infraction. Elle est facultative si le mineur est âgé
de plus de 13 ans au moment de la commission de l'infraction. L'ensemble des mesures
d'assistance, de surveillance et d'éducation, se substitue alors au régime légal de la peine de droit
commun.Cependant, l'exemption n'est pas obligatoire et les juges peuvent prononcer une
condamnation pénale, "lorsque les circonstances et la personnalité du délinquant leur paraîtront
l'exiger." Dans cette hypothèse, il ne s'agit pas d'une exemption mais d'une atténuation (art. 51 du
Code pénal).Aujourd'hui, de nombreux pénalistes soulignent que la question de la responsabilité
pénale des mineurs et de la répression de la délinquance est de plus en plus complexes. Il résulte
d'un impératif Kantien que celui qui a commis une infraction doit être condamné conformément
à la loi. Concrètement, le législateur haïtien prévoit les peines les plus fortes pour sanctionner les
actes qui causent le trouble social le plus grave, non pour la sanction elle-même, mais pour servir
d'exemple et avoir une retombée préventive.Le mineur délinquant face à la loiSelon la loi du 7
Septembre 1961, les mineurs reconnus coupables d'infraction pénale doivent faire l'objet de
mesures de protection, d'assistance, de surveillance et d'éducation.

Pour le mineur de plus de 13 ans, cette loi instaure un régime de liberté surveillée : Celui
qui a encouru la peine des travaux forcés à perpétuité, sera astreint à huit ans de traitement dans
un Centre d'Education corrective de l'État. S'il a encouru la peine des travaux forcés à temps, de
la détention ou de la réclusion, il sera soumis à un traitement de trois ans au plus dans un Centre
professionnel spécialisé de l'État (Article 1er modifiant l'article 51 du Code pénal).Le Code pénal
haïtien date de 1825 et compte 182 années d'existence (nous sommes en 2007). Il a été annoté
sans avoir subi de modifications sensibles. Il semblerait que les législateurs haïtiens ne se soient
jamais souciés de l'épreuve de la réalité, de la mouvance sociale et de la dialectique des forces,
pour répéter l'autre, et se soient encrassés dans la routine de ce Code pénal plus que centenaire.Et
l'homme de loi (magistrat, juriste) est forcé, dans certaines circonstances, de se référer au modèle
étranger, au droit français plus précisément, pour trancher des problèmes qui affectent la société
haïtienne.Or, comment faire face efficacement à la minorité délinquante en Haïti ?

En sommes, la délinquance juvénile est un phénomène social qui risque d’exposer le pays à un
temps donné, si tous les citoyens n’assument pas leurs responsabilités.
SECTION 5- L’EMERGENCE HISTORIQU DE LA DELINQUANCE

Partout dans le monde, nous retrouvons le problème de la délinquance. Cependant, à


notre avis, c'est un phénomène qui diffère d'un espace socioéconomique à un autre, suivant la
structure, la construction, le niveau de vie, les modes de production de cette société, et suivant
les dynamiques dans lesquelles se développe cette société. Ballout_ 200 La définition de la
délinquance renvoie au rapport entre crime et loi, acte et auteur, crime et société. Il existe sans
doute multiples formes de délinquances tout autant variables que les institutions, les cultures et
les régimes. Elle épouse les mutations des systèmes de pensées des pouvoirs politiques,
publiques et moraux d’une société donnée. Il est important de pouvoir identifier les
caractéristiques d’un réel délinquant des autres formes de déviances qui existent. Le délinquant
est un sociopathe par essence, c’est-à-dire qu’il n’est pas atteint par une maladie mentale. C’est
un sujet justement adapté à la réalité, mais pas à la société qu’il côtoie. La notion de sociopathe
s’est différenciée progressivement de celle de psychopathe qui l’engendrait dans ses débuts. En
effet, la fin du XIXème siècle marque un tournant décisif dans le statut social du délinquant
criminel. Parallèlement la maladie devient isolable de la personne conceptuellement
(Foucault_963), et le criminel commence à exister de manière indépendante. Il devint un objet
d’étude au niveau des Sciences Humaines. La sociologie, la psychologie et la psychanalyse se
sont intéressées au champ criminologique en vue d’une réhabilitation sociale et psychologique
du délinquant.
En Haïti, le problème de la délinquance juvénile est majeur. Il se manifeste avec une
préférence marquée dans la population adolescente et avec chronicité chez les jeunes
délinquants. Le terme d’adolescent se réfère à la période entre douze et dix-huit ans. Focaliser
l’entier du sujet à l’adolescence est justifiable par le simple fait que la participation et la
fréquence de la quasi-totalité des crimes atteignent leurs sommets au cours de cette période (les
exceptions étant le meurtre, le viol et la fraude). Il s’agit d’un phénomène à traiter dans l’urgence
car les adolescents délinquants infligent actuellement un tort irréversible à leurs victimes. De
plus, ils seront les adultes criminels de demain et les futurs parents. Quels sont les multiples
facteurs sociaux et personnels qui se combinent pour l’affirmer? Assistons-nous à davantage de
délinquants aujourd’hui?
Sous quelles formes les délits ont-ils lieux? Il faut tout d’abord définir certains termes avant de
décrire le phénomène de la délinquance, son évolution dans le temps et la nature de la conduite
délinquante au cours de l’adolescence. Cette petite étude sert d’outil de travail essentiel à la
conception d’un centre de détention et de réintégration pour mineurs, en Haïti.
Mises à part les assises socioéconomiques sur lesquelles se pose le phénomène des
enfants de la rue, en Haïti, les dynamiques sociohistoriques donnent une ampleur plus
considérable à ceci. Ce qui fait que dans notre société, non seulement ce phénomène est distinct
d'ailleurs, mais il est aussi distinctif quant au registre social et historique qui le caractérise et qui
le fait émerger en son essence. Ceci veut bien dire que ce phénomène d'enfants de la rue, conçu
comme problème aujourd'hui, fait surface à un moment donné de notre histoire, dans un contexte
social, politique, économique et culturel ; et avec une dénomination qui est liée à des pratiques
sociales spécifiques. Aussi avons-nous remarqué que ce phénomène, dans son dynamisme, peut
se changer, se renforcer, se transformer suivant le contexte événementiel du moment. Donc,
essayons-nous maintenant de retracer les lignes historiques de l'émergence de ce phénomène
suivant deux points de vue.
Dans des séries d'entrevues18 avec les psychologues Jean Robert CHERY et Danielle St
PAUL, ils nous ont donné une explication de cette émergence en cinq périodes.
D'abord, de 1971 à 1986, sous le régime dictatorial des DUVALIER, il y avait un exode rural
économique manifestement accéléré à Port-au-Prince depuis Papa Doc jusqu'à l'arrivée des
premières manufactures de sous-traitances en Haïti sous le régime de Baby Doc ; une
désorganisation de la famille paysanne dans les provinces devient une concentration de cette
même catégorie de familles dans la capitale que l'on appelait à l'époque la « population
secondaire » et qui constituait la première montée de nos bidonvilles à Port-au-Prince. A ce
moment, les enfants de ces bidonvilles sans surveillance parentale ont commencé à se constituer
des bandes en fonction de leur âge, de leur proximité et de leurs besoins ; aussi, ils ont
commencé à créer petit à petit leurs espaces de regroupement clandestin, soit devant les églises,
devant les salles de cinéma, sur les places publiques, dans les marchés, etc., parce qu'à cette
époque, il y avait une instance de contrôle du bien-être social ( CHALAN) et le groupe des 19
18
FISCHER, Nicolas Gustave, les concepts fondamentaux de la psychologie sociale, Dunod, Paris, 2005

19
FOURNIER, Louise et MERCIER, Céline, Sans domicile fixe/au delà desstéréotypes, Méridiens, Québec, 1996
volontaires de la sécurité nationale (VSN / Macoutes) qui empêchaient ces enfants vagabonds
non encore dits de la rue, ou du moins non encore définis en tant que tels, de se regrouper
librement dans la rue.20
Ensuite, de 1986 à 1990, il y avait un renversement politique en Haïti caractérisé par la
fin d'une longue dictature ; puis survenait un exode politique interne et externe siégeant à Port-
au-Prince d'une vague d'immigrants se sentant libérés sous le poids de cette longue période de
dictature. C'était la période d'une seconde montée de nos bidonvilles dans la capitale, et aussi
c'était le moment où le pouvoir politique était beaucoup plus militaire que civil. Pour être plus
clair, c'était une période où les institutions publiques d'Etat étaient faibles et elles n'avaient aucun
contrôle des situations qui se déroulaient à l'époque ; encore moins des groupes d'enfants qui
deviennent de plus en plus visibles dans les rues avec des étiquettes identitaires de « SAN
MANMAN » ou de « SE LAVI » , et avec des pratiques statutaires comme la mendicité, le
lavage des voitures, des vaisselles et le lavage des pieds des commerçants à la Croix des
Bossales. Egalement, de 1990 à 1994,21 l'ancien prêtre Jean Bertrand ARISTIDE devient
président d'Haiti ; passant quelques mois au pouvoir, un coup d'Etat militaire venait terrifier d'un
côté les aspirations du nouveau président et, de l'autre côté, l'espoir de la population. Le chaos
s'installait à nouveau. A cette période, nous étions en face d'une dictature militaire avec tous les
dangers que cela implique ; par exemple, la formation d'une nouvelle force de répression
(FRAPH : Front pour l'Avancement et le Progrès d'Haiti), 22 des vols, des crimes et des
assassinats. Un embargo économique a été imposé à Haiti, durant cette même période, suivi
d'une invasion militaire américaine (les MARINES) dans le but de pacifier le territoire, d'y
instaurer la démocratie et qui, du même coup, servira à faciliter le retour de l'ancien président
exilé. Vu l'atrocité de cette situation, les enfants de la rue continuent à lutter pour la vie ; malgré
tout, ils recherchent les traces de la vie dans les poubelles des MARINES américaines. A cet
effet, il n'y avait pas d'autres manières plus descriptives de les identifier à l'époque que de les
appeler « KOKORAT ».

20

21
FRANCOIS, Cholette- Pérusse, La psychologie de l'adolescent de 10 à 25 ans, ed. Du Jour, Ottawa, 1966

22
FREIRE, Paulo, Pedagogy of the oppressed, the continuum publishing company, New York, 1998
Outre ces années précédentes, la période allant de 2000 à 2004 était caractérisée par de
graves bouleversements sociopolitiques en Haïti. Plusieurs catégories sociales et politiques de
cette époque se regroupaient pour protester contre la mauvaise gestion du pouvoir par le régime
en place, alors que les partisans de ce régime résistèrent avec tous les moyens dont ils
disposaient pour protéger les intérêts du gouvernement et les leurs. Vols, corruption, crimes
politiques, incendies, pillages, kidnapping sont les principaux actes manifestant la résistance des
partisans de ce régime connus à l'époque sous le nom de « RAT PA KAKA » ; puis le diminutif
semble être attribué aux enfants de la rue comme étant des « TI RAT ».
Enfin, de 2004 à nos jours, une seconde invasion militaire transnationale arrive en Haïti.
Rien n'a vraiment changé. Après examen, un gouvernement de transition a été établi, les
bouleversements restent inchangés ; il n'y a plus de trêve. Suite à l'élection présidentielle en
2006, un nouveau régime est au pouvoir, s'efforçant de travailler à l'éradication de quelques
problèmes qui bouleversent la société. Par contre, le coût de la vie s'élève et la hausse des prix a
contraint la population à manifester en revendiquant ses droits à la nourriture et en protestant
contre le chef du gouvernement... Cependant, les enfants de la rue vivent quotidiennement
l'aigreur du coût de la vie ; leur situation reste et demeure une vie de grappillage, ce qui a
actualisé leur existence comme étant aujourd'hui des « GRAPYAY ».
A l'état actuel, au niveau national, le nombre des enfants délinquants varie entre 1500 et
2000. On les retrouve dans presque tous les recoins du territoire, spécialement dans les grandes
villes telles Cap-Haitien en est une, et on les retrouve dans ces localites suivantes : Shadda, Nan
Bannann, EPPLS etc.. Dans les rues, ces enfants vivent, grandissent et travaillent ; ils s'adonnent
à toutes sortes de pratiques, rémunérées ou pas, qui leur permettent de satisfaire les besoins les
plus fondamentaux tels que : manger, boire, se vêtir, se loger et se soigner dans une lutte
incessante qui doit garantir la survie. A Cap-Haitien, la visibilité de ces groupes d'enfants est
manifeste. Sur les trottoirs, dans les marchés, sur les places publiques, devant les églises, ils s'y
affichent jour et nuit sans le moindre signe de fatigue. Ils sont des candidats potentiels à
l'espérance, au mépris, au rejet, à la violence ; ce qui fait qu'il porte le nom de Selavi, Kokorat
et Grapiyay .
Au niveau international, le phénomène des enfants de rue est bel et bien visible. De
Mexico à Madrid, de Brasilia à Hanoi, de Kinshasa au Sud de l'Italie, on retrouve des enfants qui
vivent de la rue ; sous alimentés, exploités, malades, maltraités, abandonnés, ces enfants habitent
et survivent dans les rues où ils sont contraints à travailler, à mendier, à se prostituer dans une
quête incessante pour trouver de quoi subsister. Dépendamment de la culture, ils portent des
noms différents qui aident à les identifier plus facilement ; par exemple, suivant les pays, on les
appelle : Sin casa, Streetkids, Sem casa, Niños de calle, Strasskinder, Homeless, etc. Ces enfants
représentent approximativement entre 50 et 120 millions de la population mondiale.

Tableau 5.1- Présentation de l'émergence historique du phénomène de la délinquance


Contexte Identité Pratiques

1971- · Dictature des Duvalier ENFANTS Mendicité


1986 · Exode rural économique VAGABONDS
· Arrivée des premières
manufacture de sous-traitance
· Désorganisation de la famille
paysanne
· Première montée des
bidonvilles.

1986- · Fin de la dictature · SAN MANMAN Mendicité, lavage des voitures,


1990 · Renversement de la situation · SE LAVI vaisselles et des pieds des
politique en Haïti commerçants à la Croix des
· Exode politique: vague bossales, Etc.
d'immigrant dans la capitale
· Seconde montée des bidonvilles

1990- · Coup d'état militaire: dictature KOKORAT Mendicité, lavage des voiture,
1994 militaire. vols, etc.
· Formation de la FRAPH
· Embargo économique
· Invasion militaire: les
MARINES américaines
· Retour du président exile

2000- · Bouleversement politique en · RAT PA KAKA Mendicité, lavage des voitures,


2004 Haïti · TI-RAT vols, Conflits armés, éclaireurs,
· Protestation contre le rançonneurs, etc.
gourvernement en place
· Resistance des partisans du
gourvernement
· Principaux actes des partisans
du gouvernement: vols, crimes
politiques, Kidnapping, etc.

2004 à · Invasion militaire transnationale GRAPYAY Mendicité, lavage des voitures,


nos · Gouvernement de transition vols, Conflits armés, éclaireurs,
jours · Election présidentielle rançonneurs, etc.
· Protestation contre la hausse des
prix: le phénomène (KLOROKS,
ASID, TINÈ)
CHAPITRE 5- LES CAUSES DE LA DELINQUANCE

La délinquance à longtemps a été interprétée comme un phénomène héréditaire, lié à des


déficiences intellectuelles ou des troubles mentaux. Mais ce trait est loin d’être déterminant. En
effet, la délinquance juvénile résulte d’un ensemble de facteurs dont l’impact est plus ou moins
important selon les individus. Ces facteurs peuvent être regroupes en trois grands groupes : les
facteurs lies a la psychologie même de l’adolescent et a la fragilité qui caractérise ce stade du
développement humain ; les facteurs familiaux ; les facteurs sociaux et économique.
5.1Causes familiales
La famille, structure fondée sur un contrat matrimonial de l’homme, la femme et les
enfants ne de leur union. Contribue a la satisfaction des besoins des enfants, permet de se
développer harmonieusement. Durant la croissance, l’enfant qui vit avec sa famille
s’individualise progressivement. Par l’intermédiaire de ses parents, il a acquis des manières, des
habitudes et des façons de vivre
5.1.1 La famille monoparentale
La famille monoparentale est caractérisée par la présence d’un seul parent. Cette
situation peut être volontaire ou involontaire ; le décès d’un des conjoint, un divorce, une
séparation ou encore un parent célibataire qui décide de garder son enfant seul, le plus souvent la
mère. On a souligne aussi que les parents isolés connaissent plus souvent le chômage. Ce constat
montre en tout cas la situation souvent difficile des parents et des enfants dans les familles
monoparentales. se rencontrent à travers tout le territoire Haïtien. Il s'agit d'un phénomène à
évolution croissante.
5.1.2 Enfants de famille pauvre
Dans les familles pauvres haïtiennes, la situation se présente ainsi évoluant dans de si
malheureux et instables situations, les mineurs se voient dans l'impossibilité de se faire une
éducation. Ainsi bon nombre d'entre-deux sont analphabètes. Tout ceci contribue à faire d'une
famille pauvre un endroit criminogène pour le mineur qui, à cause de sa pauvreté, ne connaît que
la disette, la frustration et des besoins jamais satisfaits. Il est très dur d'élever un enfant seul dans
la pauvreté, sans assistance de la part de l'État.

www.the canadiennencyclopedie.com/
ameenah90.blospt.com
MC Graw-HILL, Chemin faisant vers une meilleure qualite de vie, Canada, Bibliotheque
nationale du Quebec, 1984,25 p. 332 pages.

5.1.3 Enfants de famille rigide


Il arrive souvent que les parents enferment leurs enfants dans des modèles trop
contraignant, avec un idéal de famille rigide, où tout le monde se sent bien certaine fois. Une
certaine rigidité envers les enfants frustrés, ça empêche l'épanouissement de l'enfant. De plus,
certains parents élèvent leurs enfants trop durs. Trop de rigidité pousse les enfants à chercher des
solutions dans la rue. Trop de sévérité les contraignent également à abandonner le toit familial
jusqu'à tomber dans l'illégalité. Étant incapable de subvenir à leurs besoins, ils vont jusqu'à
pratiquer tout un ensemble d'actions contraires aux mœurs de la société. De là étant, ils tombent
dans l'impudicité, le vol, la débauche, les actes sexuels. Ainsi, ils deviennent des jeunes
délinquants à troubler l'ordre social, provoquer le chaos social en cherchant à obtenir leur
satisfaction. Fait encore marquant les enfants issus de ces familles, sont continuellement torturés
par leurs parents qui déchargent sur eux le poids de leur misère prétextant les corriger. Voilà une
situation de plus qui peut inciter des jeunes et malheureux innocents à devenir des délinquants.
5.1.4 Enfants de bidonville
Les bidonvilles sont des lieux où se trouvent les constructions anarchiques, un lieu qui
n'ont aucune structure adéquate. La nourriture des gens qui y vivent est entre pain sec et
cigarette, une situation socio-économique lamentable pour les enfants de bidonvilles. Il est grand
temps que les pouvoirs publics se penchent sur le phénomène de la ghettoïsation. Il est reconnu
que les ghettos sont des foyers latents de troubles et de soulèvement populaire. La majorité des
enfants qui vivent dans les bidonvilles quittent l'école a bas niveau. Ils préfèrent travailler pour
aider aux besoins matériels de leurs familles. Travailler est devenu leur jeu favori, pour ces
enfants là, un jeu de survie, dans un lieu où la misère est palpable. De lourdes responsabilités
tombent ainsi sur les enfants de bidonville :
Cette situation lui donne le sentiment de se perdre dans l'espace. Il se sent déstabilisé, il n'a pas
de maison qui le protège des dangers extérieurs.
Par exemple après les catastrophes naturelles telles : cyclone, tremblement de terre, inondation et
autres a fait beaucoup de gens sans abri. En ce lieu, les enfants tombent souvent malade à cause
de l'humidité et de la salubrité de l'environnement, ils n'ont pas d'autres endroits, ils sont obligés
d'y rester. De ce fait, les responsables locaux étaient dans l'obligation de recasser les familles
sinistrées dans les logements destinés initialement aux habitants des bidonvilles.
Une grande partie des enfants de bidonville brulent les étapes de la croissance psychologique. Ils
passent de l'étape de la petite enfance à celle de l'adulte sans transition.

Legrand Bijoux, « Coup d'œil sur la Famille Haïtienne, Port-au-Prince et des Antilles », SA
1990, p.66

5-2 LES CAUSES SOCIALES

5.2.1 Faiblesse des responsables educationnelles


Généralement, on a tendance à penser que nos jeunes délinquants sont soit des incultes,
soit des illettrés ou analphabètes. La réalité nous a aussi montré que plusieurs d'entre eux ont,
eux aussi, fréquenté l'école à un degré ou un autre. Comme nous l'avons vu précédemment, nos
jeunes délinquants ont donné de nouvelles formes à leur criminalité: vol de voitures, délits
économiques, crimes politiques, prostitution, trafic et usage illicite de stupéfiants ou de
substances psychotropes, viols, « kidnapping », etc.
L'éducation n'est pas encore un acquis chez nous. Chez les plus jeunes, le taux de
l'alphabétisme est plus élevé. Il constitue de ce fait un facteur criminogène très important.
Présentement l'enseignement de qualité et de niveau international est un luxe chez nous. Parce
que moulé dans l'informel, il échappe donc au contrôle de l'Administration Centrale
Cette éducation a une double face: d'un côté, fonctionnent en nombre très réduit (mais alors
rarissime) d'écoles très coûteuses, en général congréganistes et de l'autre une multitude
d'établissements privés qui ne sont écoles que de nom. Ces derniers pullulent à travers le pays
sous le regard passif des dirigeants.
Notre enseignement devient dès lors sélectif. Donc, inégal. On y compte que très peu
d'écoles nationales et de lycées surtout avec la programme PSUGO, qui n’est pas vraiment
planifie au profit des enfants. Seule une faible portion d'enfants accède à l'école et de ce petit
nombre, il faut en compter la très sélecte petite minorité des mieux instruits venant des écoles
coûteuses.
La reforme éducative doit faciliter l’ouverture de l’école de la vie quotidienne sur
l’environnement socio-économique, sur les préoccupations familiales et communautaires, sur la
réalité culturelle et linguistique du pays et sur les aspirations populaires au développement et a
une vie nouvelle. Le nouveau schéma du système éducative haïtien, expérimente, revalue, a
travers l’école fondamentale les grands axes de l’avenir pédagogique de la et ce conformément à
la ligne
Force www.ladissertation.com
HERVE Séjour, le systeme éducatif en Haïti serait il à l’ origine de notre sous développement,
cap haïtien, mars 1999, p68.212page
de la constitution. C est ce sens qu’est présente ici, sous forme opérationnelle, le nouveau
curriculum de l’école fondamentale.

La famille est fondamentalement composée de père, de mère et d'enfants vivant sur un


même toit. Elle est un espace social concret dans lequel les enfants font l'apprentissage de la vie
sociale, et elle est aussi considérée comme le lieu par excellence de reproduction des normes
collectives. Selon certains auteurs, la famille peut bien être perçue dans ses dimensions
nucléaires et élargies, dans ces formes dissociées (dysfonctionnelles, non structurées,
monoparentales) et dans sa recomposition. Toutes ces formes incluent les problèmes
économiques majeurs comme la pauvreté, la misère, la faim, le chômage et affectent les familles,
particulièrement la famille haïtienne et qui ont de fortes incidences sur le développement
intellectuel et socio-affectif de l'enfant en le maintenant dans des situations difficiles. Parmi les
enfants en situations difficiles, on distingue :

1) les enfants domestiques

2) les enfants maltraités

3) les enfants abandonnés

4) les enfants de rue


5) les enfants prostitués

6) les enfants armés

7) les enfants en conflits avec la loi, etc.

« la délinquance juvénile  englobe tout». Dans bien des cas, quand la famille fait défaut à
l'enfant, la rue y supplante et se présente généralement comme l'espace d'accueil le plus
accessible aux yeux de l'enfant. De cet espace public 58(*) qui, grâce au transport, est un espace de
transport et, grâce aux marchands, un espace de commerce, l'enfant se trouve exposé à une série
d'interactions déterminantes pour son futur. Cet espace public, dans lequel on fait la
collectivisation des déchets urbains, où les actes délictuels et criminels sont très fréquents et,
aussi, dans lequel les nuisances sonores, olfactives et thermiques sont abondantes, est devenu
grâce aux enfants, un espace de lutte pour la vie. La rue a rendu floues et limite la notion de
territoire et celle de la propriété privée. En étant le dénominateur commun d'une population
entière, la rue appartient à tous, et, en même temps, elle n'appartient à personne.

5.3 LES CAUSES POLITIQUES ET ECONOMIQUES

5.3.1 La situation politique du pays


Le pays a été plongé au cours de ces dix dernières années dans une grave instabilité politique qui
n'en finit pas. La lutte pour le pouvoir a placé aux derniers plans les intérêts supérieurs de l'État.
Les conflits se succèdent les uns après les autres. Certains politiciens, avides de pouvoir,
embrigadent de jeunes enfants et adolescents dont ils exploitent la pauvreté. Ils les utilisent
comme machine à tuer, mettant à leur disposition un lourd armement. Des groupes de jeunes
criminels dits « baz » sont ainsi constitués à travers le territoire national. Plusieurs infractions
leur sont reprochées : assassinat politique, meurtre, voies de fait, trouble à l'ordre public, vol de
voitures, viol, enlèvement et séquestration de personnes, détention illégale d'armes à feu,
association de malfaiteurs, etc.
Le lendemain du 29 février 2004, ces jeunes délinquants lourdement armés, ont redoublé
d'activités. Tandis que par le passé la minorité délinquante était individuelle et rarement
collective, avec pour seuls reproches des délits rarement graves, s'il en était, aujourd'hui elle
évolue à l'inverse et est surtout utilisée comme instrument placé au service d'un activisme
politique généralisé et systématique.

5.3.2 La situation économique du pays


Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques avec 80 % des Haïtiens vivant, en effet,
sous le seuil de la pauvreté. Haïti serait devenu, après Puerto Rico, la plaque tournante de la
drogue. Le maintien d'un embargo injustifié sur l'aide humanitaire envers Haïti, l'un des pays les
plus pauvres du monde, par les États-Unis a fait geler plusieurs milliards d'euros d'aide tandis
que la population souffre encore et voit diminuer son espérance de vie radicalement. La
dégradation de l'environnement en milieu rural a considérablement accentué l'exode rural.
L'IBESR, en référence à ces travaux, soutient que les familles, fuyant la misère des campagnes,
abandonnent leur milieu d'origine, arrivent à Cap-Haitien et ses bands lieux pour s'y installer.
Cet institution a dénombré que la majorité de délinquants vient de Plaisance, de Trou du Nord.
Criminologie », 1996, 4e éd., 128p. / Htt://Rhei.r
La réalité économique, de plus en plus précaire, affecte surtout les couches paysannes qui
émigrent et viennent grossir les zones marginales urbaines. Elles y placent leurs enfants en
domesticité. C'est de là que proviennent, fort souvent, certains enfants ou mineurs délinquants
qui habitent surtout les ghettos des villes.
D'après les statistiques de l'IHSI, ce sont les familles des classes moyennes qui recrutent la plus
grande quantité d'enfants domestiques à leur service. Cap-Haitien contient plus de 1/3 enfants
placés en domesticité. 60 à 80% sont des filles. Ils se sont fait appeler : « restavèk ». Selon le
rapport d'enquête de l'IBESR, la population d'enfants domestiques d'Haïti est estimée à environ
300.000 jeunes.
Conséquence des enfants mal éduqués
Les parents jouent un rôle important dans l’éducation et l’instruction des enfants.
Napoléon Bonaparte constate sans doute ‘instruction des enfants au sein du foyer doit vingt
ans avant leur naissance. Instruisez vos enfants selon la voie qu’ils doivent suive quand ils
seront adultes ils deviendront meilleurs formateurs au sein de leur foyer.
La dépravation de la société constitue la dimension des parents, les parents malformés sont
incapables de prodiguer les formations de base appréciables a leurs enfants. Ce qui explique la
délinquance juvénile, maints jeunes ne respectent pas ce qui se soit. Tant veillent les jeunes tant
veillent l’Eglise, la nation, les dirigeants religieux doivent instruire les jeunes afin qu’ils puissant
avoir l’amour, le respect envers leurs semblables. Pour répéter Jean Jacques Rousseau,
“homme est né bon mais la société qui le corrompre”.
HERVE Sejour,le systeme educatif en haiti serait il a lorigine de notre sous dev, cap haitien, mars
1999,p60.212page
LOUIS Second,le livre de proverbe,La saint bible 256 p.

SECTION 1- FAIBLESSE DES FAMILLES HAÏTIENNES

Le milieu immédiat pour tout enfant est la famille où la culture lui est présentée et
inculquée comme mode de vie et exemple à suivre. Cet environnement est donc important pour
nous dans notre recherche des causes de la minorité délinquante. Dans notre société, la famille
est en proie à une grave crise culturelle. Les familles y sont constituées par union libre, souvent
par des jeunes gens, non encore majeures ou mûres, de préférence. Elles sont aussi
monoparentales.
Les familles légalement constituées sont, pour certaines, concernées par ce genre de
difficultés. Un problème fort important est le surpeuplement et la promiscuité du fait de l'extrême
pauvreté. La famille se désagrège parce que l'autorité parentale disparaît ou s'amenuise à cause
de l'absence au foyer des parents. Le rôle de la femme en vient à être révisé, car elle aussi doit
participer à la construction de l'économie familiale ; pauvreté et nouvel ordre mondial obligent.
Dr. Legrand Bijoux a montré qu'en Haïti, que si le père existe dans la famille, les relations des
enfants avec lui sont lointaines, superficielles, coloriées par la peur, la méfiance, la rébellion, et
même la mère encourage cette rébellion en une alliance subtile avec l'enfant. Ces relations ont,
en général, des impacts psychologiques néfastes, surtout en ce qui a trait à la délinquance
juvénile. Les études de Tieche Maurice ont révélé que 70% à 80% des délinquants proviennent
de familles dissociées. La torture, le manque de communication dont font preuve les parents
envers leurs enfants ont un impact très négatif sur les jeunes qui sont de bons imitateurs.
www.ambafrance-cn.org/ ; Htt://Rhei.revues.org
Legrand Bijoux, « Coup d'oeil sur la Famille Haïtienne, Port-au-Prince et des Antilles », SA
1990, p.66
Tieche Maurice : « Guide Pratique d'Êducation Familiale », Paris et SDI Domrie les Lys, p. 962,
p.372

L'alcoolisme chez les adultes est un autre facteur qui explique le penchant de nos jeunes
enfants vers les substances psychotropes. Aussi Nancy Plet déclare-t-elle que l'enfant qui se
drogue imite ses parents. L'aisance et l'abondance excessives facilitent la pratique des vices chez
nos jeunes. Les enfants issus de milieux aisés, trop tôt indépendants et disposant d'argent, en
viennent à pratiquer des délits graves. Dès lors, la famille devient un lieu de contradiction
affective. Au lieu d'être un instrument de socialisation, d'apprentissage de comportements et de
normes admis par la société, du dressage sous l'autorité des parents, elle devient contrainte,
obligation, lieu de conflits dont l'enfant cherche à s'éloigner.
Chez l'adolescent la contradiction est ressentie avec plus de violence. Le père autoritaire,
ou le père démissionnaire, est rejeté avec fureur ou mépris. Le couple désuni, ou trop uni et
fermé sur lui-même n'est pas toléré. Tout éclate et les adolescents cherchent une compensation,
une vengeance ou une évasion dans le repli sur des groupes de jeunes opposés aux adultes, dans
la délinquance ou dans la drogue. Le malaise et l'espoir engendrés par cette situation apparaissent
plus concrètement dans l'expérience des nouveautés

1.2 Période de l’adolescence


Phase de croissance et de développement assurant la transition entre l'enfance et l'âge
adulte, l'adolescence est assimilée aux changements physiques de la puberté  pour permettre à
l'enfant de passer dans le monde des adultes. La période de l'adolescence  constitue par ailleurs
une période de fragilité biologique et psychologique au cours de laquelle commettre un délit
peut, par exemple, prendre la signification d'un symbole d'opposition mais aussi représenter un
moyen d'attirer l'attention sur soi ou bien encore, d'obliger des parents désunis à se rencontrer et
à se concerter.
Les adolescents de 14 à 17 ans semblent spécialement exposés. Les bouleversements
considérables vécus sur le plan personnel et relationnel au cours de cette période n'y sont pas
étrangers : les adolescents découvrent leur espace de liberté  d'adulte, ils en testent les limites. La
grande majorité des futurs délinquants ne commencent à commettre des actes illicites qu’à partir
de l’adolescence.
Van Pelt Nancy : « L'Enfant Epanoui », op. cit. 151.
Paul Henri Chombart de Lawe : « Psychologie Sociale du Changement »,
Chronique Sociale, 7 rue Plat Lyon 690002, p. 20 / ameenah90.blogspot.com

 Si donc la délinquance peut commencer dès l’âge de 14 ans environ, c’est que cela correspond
au moment où l’enfant sort de la dépendance directe et presque exclusive à ses parents dans la
définition de lui-même, dans la construction de son identité.
CHAPITRE 6. LES CONSEQUANCE DE LA DELINQUANCE

6.1 Vols avec agression : Les jeunes agresseurs ont comme cibles les personnes qui ont peu ou
pas de moyens pour se défendre : jeunes filles esseulées, vieillards, enfants… Ce sont les portes
monnaies, les sacs qui sont arrachés. Parfois les agresseurs s’emparent des atours de leurs
victimes (montres, bracelets, chaînes…)
6.2.Violence gratuite : « On déconne pour se défouler ». Ce n’est point un besoin matériel ou la
pauvreté qui pousse le délinquant à suer de violence gratuite (on tabasse une jeune fille, on casse
des vitres de voitures…) mais peut être envie sans doute négative, d’exprimer sa personnalité.
6.3. Violence verbale : le délinquant est souvent vulgaire, grossier, impoli.  Il a tendance à ne
pas respecter les adultes, à les défier. Il n’est jamais triste quand il se voit traiter d’un voyou. Il
trouve un malin plaisir à transgresser toutes les règles d’une bonne moralité, d’une bonne
éducation. En ce sens même, l’accoutrement des délinquants (gros pantalons, casquettes à
l’envers, cheveux tressés…) cherche la marginalisation.
6.4. La drogue et l’alcool : La consommation de tabac et de drogue rime avec la délinquance
juvénile, de même que la consommation de l’alcool. C’est pour le délinquant une façon (sans
doute mauvaise) de s’affirmer, de se donner du plaisir « chaud ». Souvent les délinquants font 
précéder leurs méfaits de la consommation d’une bonne dose d’alcool ou de drogue.
6.5. Le viol : Une mauvaise éducation sexuelle peut pousser le délinquant à violer des jeunes
filles.
6.6. La prostitution juvénile  féminine comme masculine est une forme de délinquance.

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CINQIÈME PARTIE : LES PRINCIPALES DISPOSITIONS DU PROJET SUR LA
PREVENTION DE LA DELINQUANCE

Dans ce chapitre, nous allons énoncer la prise en charge de l’Etat pour éviter le problème de la
délinquance juvénile.
Parmi les multiples dispositions du projet de loi, celles qui attirent le plus l’attention ont
trait aux attributions du maire, à la définition de nouvelles peines et infractions ainsi qu’à la
justice des mineurs.

- Le maire devient le « pivot » de la politique de prévention dont il coordonne l’application au


niveau local. Il préside le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance créé
dans les communes de plus de 10 000 habitants ou comprenant un « quartier sensible ». Il
partage le secret professionnel avec les travailleurs sociaux qui peuvent lui communiquer des
informations confidentielles, il doit présider un « Conseil pour les droits et devoirs des
familles », il pourra proposer un accompagnement parental aux familles d’enfants posant
problème, effectuer un rappel à l’ordre verbal pour trouble de l’ordre public même pour un
mineur. Il aura le pouvoir de saisir le juge en vue de la mise sous tutelle des prestations
familiales. Il pourra mettre en place un traitement automatisé de données personnelles
concernant des enfants en âge scolaire.

- De nouvelles infractions sont créées et des peines alourdies (en réponse aux épisodes récents
de violence urbaine notamment). Les infractions nouvelles concernent les violences avec armes
en bande organisée ou avec guet-apens sur des forces de l’ordre ou des agents de transport, la
détention et le transport sans motif de substances incendiaires ou explosives. Les peines sont
notablement alourdies pour la rébellion, la provocation directe à la rébellion ou même
l’occupation illégale de halls d’immeuble.

- La justice des mineurs est réformée, avec de nouveaux aménagements à l’ordonnance de


1945 sur les mineurs, dans le sens d’une accélération des procédures et dans certains cas d’une
diversification des sanctions. Une procédure de « présentation immédiate » est créée,
permettant de présenter au tribunal un mineur de plus de 16 ans dès la première audience
disponible après la garde à vue, ce qui remplace le « jugement rapproché » pour lequel un délai
de 10 jours était impératif. La « composition pénale », permettant de décider sans audience
d’une mesure (stage, réparation consultation psychiatrique, etc.) avec l’accord du mineur, devient
possible dès l’âge de 13 ans. De nouvelles mesures de placement sont instaurées : placement en
« Centre éducatif fermé » avec contrôle judiciaire, placement en internat pour une année scolaire,
placement pour un mois dans un établissement permettant un travail éducatif, social et
psychologique en rapport avec les faits incriminés, etc. Le contrôle judiciaire, jusqu’alors
réservé aux seuls récidivistes, pourra s’appliquer à des mineurs non connus de la justice, sa
rupture entraînera la mise en détention préventive dès l’âge de 13 ans. En cas d’atteinte aux
personnes ou en cas de récidive, l’excuse de minorité qui permet de diviser la peine par 2 pour
un mineur pourra être refusée sans autre motivation par le juge.

Des dispositions de tous ordres sont encore énoncées portant aussi bien sur les violences
conjugales que sur les infractions et crimes sexuels, la toxicomanie, la protection des mineurs
face aux messages violents ou pornographiques, les placements d’office en établissement
psychiatrique, les gens du voyage ou les chiens dangereux.

5.1 Les réactions et interrogations

Pour certains, les évolutions de la délinquance juvénile ne paraissent pas justifier un nouveau
dispositif règlementaire. Les chiffres du Ministère Ensemble des services de l’Etat
(administration centrale et services déconcentrés) placés sous la responsabilité d’un
ministre. de la justice (les chiffres clés de la justice 2006 pp 4 et 5), concernant l’année 2005
n’annoncent qu’une proportion de 9, 8% d’infractions susceptibles de poursuites pénales
imputables à des mineurs (142 851 sur un total de 1 462 429), même si des faits récents ont mis
cette délinquance particulière en lumière. Les chiffres du Ministère de l’intérieur pour la même
année (Statistiques de la délinquance 2005) donnent une proportion supérieure, ce qui
s’explique par le fait qu’une personne mise en cause lors d’une procédure policière n’est pas
toujours finalement sanctionnable sur le plan judiciaire.

Les nouvelles compétences données aux maires sont-elles compatibles avec leur statut d’élu ?
Si les dispositifs améliorant leur information font consensus, les mesures visant à leur donner des
pouvoirs de sanction (accompagnement familial, mise sous tutelle des prestations familiales,...)
ne sont-elles pas contradictoires avec leur position traditionnelle de médiateur ? La rupture de la
confidentialité ne risque-t-elle pas d’être un obstacle à la confiance dont ont besoin les
travailleurs sociaux par exemple ? Le rôle du maire dans la décision de placement d’office en
hôpital psychiatrique est également contesté : les raisons d’ordre public pouvant dans ce cadre
l’emporter sur les raisons médicales.

Sur un plan plus général, certains (organisations de travailleurs sociaux, certains syndicats
enseignants ou de magistrats) regrettent des choix qui, mettant l’accent sur l’exemplarité des
sanctions, ne donnent peut-être pas toute la place qui devrait leur revenir à des mesures
spécifiques d’accompagnement social, éducatif ou d’aide à la réinsertion.

Réf. :www.vie publique.fr

Ref:www.ohchr.org/french/principes_rigad.htm
Principes directeurs des Nations Unies pour la prévention de la délinquance juvénile
(Principes directeurs de Riyad) (1)

SECTION 1. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX PREVENTIONNELS

1.1 La prévention de la délinquance juvénile est un élément essentiel de la prévention du crime.


En s'adonnant à des activités licites et utiles à la société et en se plaçant à l'égard de celle- ci et
de la vie dans une perspective humaniste, les jeunes peuvent acquérir une mentalité non
criminogène.

1.2 Pour que la prévention de la délinquance juvénile porte ses fruits, il faut que la société tout
entière assure le développement harmonieux des adolescents en respectant leur personnalité et
en favorisant l'épanouissement des jeunes dès la plus tendre enfance.

1.3 Aux fins de l'interprétation des présents Principes directeurs, il conviendrait d'adopter une
orientation axée sur l'enfant. Les jeunes devraient avoir un rôle actif de partenaires dans la
société et ne pas être considérés comme de simples objets de mesures de socialisation ou de
contrôle.

1.4. Pour la mise en oeuvre des présents Principes directeurs, tout programme de prévention
devrait, conformément aux systèmes juridiques nationaux, être axé sur le bien-être des jeunes
dès la petite enfance.

1.5. Il faudrait reconnaître la nécessité et l'importance d'adopter des politiques de prévention de


la délinquance nouvelles ainsi que d'étudier systématiquement et d'élaborer des mesures qui
évitent de criminaliser et de pénaliser un comportement qui ne cause pas de dommages graves à
l'évolution de l'enfant et ne porte pas préjudice à autrui. Ces politiques et mesures devraient
comporter les éléments suivants:

1.5.1 Dispositions, en particulier en matière d'éducation, permettant de faire face aux divers
besoins des jeunes et de constituer un cadre de soutien assurant le développement personnel de
tous les jeunes et particulièrement de ceux qui sont à l'évidence "en danger" ou en état de
"risque social" et ont besoin d'une attention et d'une protection spéciales;

1.5.2 Adoption de conceptions et de méthodes spécialement adaptées à la prévention de la


délinquance et concrétisées par des textes législatifs, des processus, des institutions, des
installations et un réseau de services visant à réduire la motivation, le besoin et les occasions de
commettre des infractions et à éliminer les conditions donnant lieu à un tel comportement;

1.5.3 Intervention officielle ayant pour principal objet l'intérêt général du mineur et s'inspirant
de la justice et de l'équité;

1.5.4 Protection du bien-être, du développement, des droits et des intérêts de tous les jeunes;

1.5.5 Conscience que le comportement ou la conduite d'un jeune qui n'est pas conforme aux
normes et valeurs sociales générales relève souvent du processus de maturation et de croissance
et tend à disparaître spontanément chez la plupart des individus avec le passage à l'âge adulte;

1.5.6 Conscience que, d'après l'opinion prédominante des experts, qualifier un jeune de
"déviant", de "délinquant" ou de "prédélinquant" contribue souvent au développement chez ce
dernier d'un comportement systématiquement répréhensible.

1.6 Il conviendrait de mettre en place des services et programmes communautaires de


prévention de la délinquance juvénile, surtout dans les cas où aucun service de type classique
n'a encore été établi, et de n'avoir recours qu'en dernier ressort aux services classiques de
contrôle social.

2-- PORTEE DES PRINCIPES DIRECTEURS

- Les présents Principes directeurs seront interprétés et appliqués dans le cadre général de la
Déclaration universelle des droits de l'homme, du Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
de la Déclaration des droits de l'enfant et de la Convention relative aux droits de l'enfant, et
dans le cadre de l'Ensemble de règles minima des Nations Unies concernant l'administration de
la justice pour mineurs (Règles de Beijing), ainsi que d'autres instruments et normes intéressant
les droits, intérêts et bien-être de tous les enfants et de tous les jeunes.

- Les présents Principes directeurs seront appliqués dans le contexte de la situation économique,
sociale et culturelle propre à chaque Etat Membre.

3-- PREVENTION GENERALE

-Il faut instituer à chaque échelon de l'administration publique des plans de prévention complets
prévoyant notamment:

-Des analyses approfondies du problème et un inventaire des programmes, services,


équipements et ressources existants;

- L'attribution de responsabilités clairement définies aux organismes et institutions engagés


dans les actions de prévention ainsi qu'à leur personnel;

-L'existence de mécanismes de coordination des actions de prévention entre organismes


gouvernementaux et non gouvernementaux;

-La définition de politiques, de programmes et de stratégies fondés sur des analyses


pronostiques, à suivre de façon soutenue et à évaluer soigneusement pendant leur application;

-L'adoption de méthodes permettant de réduire efficacement les possibilités de commettre des


actes délictueux;

-La participation de la collectivité grâce à une vaste gamme de services et de programmes;

-Une étroite coopération interdisciplinaire entre pouvoir central, pouvoirs intermédiaires


(province, Etat, département) et pouvoirs locaux, faisant appel au secteur privé, à des notabilités
de la communauté visée et à des organismes responsables des questions de travail, des soins aux
enfants, de l'éducation sanitaire, de la protection sociale et de l'application des lois ainsi qu'à
des instances judiciaires, pour le déploiement d'actions concertées de prévention de la
délinquance juvénile;

-La participation des jeunes aux politiques et processus de prévention de la délinquance mettant
notamment en jeu les ressources communautaires, l'assistance entre jeunes et des programmes
d'indemnisation et d'assistance en faveur des victimes;

-Le recrutement de personnel spécialisé à tous les niveaux.

4 -- PROCESSUS DE SOCIALISATION

-Il faut mettre l'accent sur des politiques de prévention propres à faciliter une socialisation et
une intégration réussies de tous les enfants et de tous les jeunes -- spécialement par le biais de
la famille, de la communauté, de groupes de "pairs", de l'école, de la formation professionnelle
et du monde du travail et par le recours à des organisations bénévoles. Il faut apporter l'attention
voulue à l'épanouissement personnel des jeunes et des enfants qui devraient être intégralement
reconnus comme des partenaires égaux dans les processus de socialisation et d'intégration.

5- La famille
-Chaque société doit accorder une grande importance aux besoins et au bien-être de la famille et
de tous ses membres.

-Comme la famille est l'unité centrale responsable de la socialisation primaire de l'enfant, des
efforts devront être faits par les pouvoirs publics et les organismes sociaux pour maintenir
l'intégrité de la famille, y compris de la famille élargie. La société a la responsabilité d'aider la
famille à fournir soins et protection aux enfants et à leur assurer le bien-être physique et mental.
Il faudrait prévoir des garderies en suffisance.

-L'Etat doit prendre les mesures voulues pour que les enfants soient élevés dans un
environnement familial stable et serein. Il doit en particulier fournir l'assistance sociale
nécessaire aux parents qui en ont besoin pour maîtriser les situations d'instabilité ou de conflit.

-Lorsque, d'une part, un environnement familial stable et serein fait défaut et que, d'autre part,
les efforts de la collectivité pour fournir aux parents l'aide nécessaire ont échoué et qu'on ne
peut pas compter à cet égard sur la famille élargie, le recours à des foyers de substitution
(parents nourriciers ou adoptifs) doit être envisagé. Ceux-ci doivent recréer le plus
complètement possible une ambiance familiale stable et sereine et procurer à l'enfant une
impression de "continuité" qui lui évite de se sentir "ballotté" entre un foyer et un autre.

-Une attention particulière doit être apportée aux enfants de familles affectées par l'évolution
rapide et irrégulière de la situation économique, sociale et culturelle, en particulier aux enfants
de familles de minorités autochtones et de familles migrantes et réfugiées. Comme cette
évolution peut porter atteinte à la capacité sociale de la famille d'assurer l'éducation
traditionnelle des enfants, souvent par suite de conflits de rôles et de cultures, il faut alors
chercher des modalités novatrices et socialement constructives de socialisation des enfants.

-Il faut, en entreprenant les activités et les programmes nécessaires, mettre les familles en
mesure de se familiariser avec les rôles et devoirs des parents touchant le développement et les
soins des enfants, promouvoir l'instauration de relations positives entre parents et enfants,
sensibiliser les parents aux préoccupations des enfants et des jeunes et encourager la
participation des jeunes aux activités familiales et communautaires.

-L'Etat doit s'employer à promouvoir la cohésion et l'harmonie familiale et à décourager la


séparation des enfants de leurs parents, sauf lorsqu'il y va du bien-être et de l'avenir de l'enfant.

-Il est important d'insister sur la fonction de socialisation de la famille et de la famille élargie et
il est non moins important de reconnaître le rôle et la responsabilité futurs des jeunes dans la
société, ainsi que leur participation en tant que partenaires égaux.

- Pour garantir le droit de l'enfant à une socialisation satisfaisante, l'Etat et les autres instances
doivent non seulement recourir aux organismes sociaux et juridiques existants, mais aussi créer
ou prévoir des mesures d'un type nouveau lorsque les institutions et coutumes traditionnelles
sont devenues inopérantes.

6-L'éducation

-L'Etat a le devoir d'assurer à tous les jeunes l'accès à l'éducation publique.

-Outre leur mission d'enseignement et de formation professionnelle, les systèmes éducatifs


doivent s'attacher particulièrement:

-A enseigner à l'enfant les valeurs fondamentales et le respect de l'identité et des traditions


culturelles qui sont les siennes, des valeurs du pays dans lequel il vit, des civilisations
différentes de la sienne et des droits de l'homme et des libertés fondamentales;

- A promouvoir le plein épanouissement de la personnalité, des talents et des aptitudes mentales


et physiques des jeunes;

-A amener les jeunes à participer de manière active et constructive au processus éducatif, au


lieu de se borner à le subir;

-A soutenir les activités qui favorisent chez les jeunes un sentiment d'identification et
d'appartenance à l'école et à la communauté;
-A favoriser chez les jeunes la compréhension et le respect des divers points de vue et opinions,
ainsi que des différences culturelles et autres;

-A fournir aux jeunes des renseignements et des conseils en matière de formation


professionnelle, de possibilités d'emploi et de perspectives de carrière;

-A apporter aux jeunes un soutien moral et à éviter de leur infliger des mauvais traitements
d'ordre psychologique;

-A éviter les mesures disciplinaires dures, spécialement les châtiments corporels.

-Il faut que les systèmes éducatifs cherchent à collaborer avec les parents, les organisations
communautaires et les institutions qui s'intéressent aux activités des jeunes.

-Il faut faire connaître la loi aux jeunes et à leurs familles ainsi que leurs droits et
responsabilités au regard de la loi et le système universel de valeurs, notamment les instruments
des Nations Unies.

-Il faut que les systèmes éducatifs se préoccupent particulièrement des jeunes en situation de
"risque social". Il faut élaborer et pleinement utiliser à cet effet des programmes, approches et
outils pédagogiques de prévention spécialement adaptés.

-Il faut s'attacher, par des politiques et stratégies globales, à prévenir l'abus chez les jeunes de
l'alcool, des drogues et d'autres substances. Les enseignants et les autres éducateurs devraient
être équipés pour prévenir et traiter ces problèmes. Des informations sur la consommation et
l'abus des drogues, y compris l'alcool, doivent être fournies à la population scolaire et
universitaire.

- L'école devrait servir de centre d'information et d'orientation pour la fourniture de soins


médicaux, de conseils et d'autres services aux jeunes, spécialement à ceux qui ont des besoins
particuliers et qui sont maltraités, négligés, brimés et exploités.

- Il faudrait s'efforcer, par diverses actions éducatives, de sensibiliser les enseignants et autres
adultes, ainsi que l'ensemble des étudiants, aux problèmes, aux besoins et aux représentations
collectives des jeunes, en particulier ceux qui appartiennent à des groupes déshérités,
défavorisés et à faibles revenus, ou à des groupes, ethniques ou autres, minoritaires.

-Il faudrait que les systèmes scolaires visent le plus haut niveau professionnel et éducatif
possible s'agissant des programmes, des méthodes et des approches didactiques et
pédagogiques, et aussi du recrutement et de la formation d'enseignants qualifiés, et qu'une
surveillance et une évaluation permanentes des résultats soient assurées par des organisations et
instances professionnelles compétentes.

-L'école devrait, en collaboration avec les groupes communautaires, prévoir, élaborer et mener
des activités hors programmes propres à intéresser les jeunes.

-Il faudrait aider spécialement les enfants et les jeunes qui ont des difficultés à observer les
règles d'assiduité scolaire, ainsi que ceux qui abandonnent leurs études en cours de route.

- L'école devrait promouvoir des politiques et des règles justes et équitables, et les élèves
devraient être représentés dans les organes de décision chargés de la politique scolaire,
notamment de la politique en matière de discipline et de prise de décisions.

7. LA COMMUNAUTE

-Il faudrait mettre en place, ou renforcer, s'il en existe déjà, des services et des programmes à
assise communautaire qui répondent aux besoins et préoccupations des jeunes et leur offrent,
ainsi qu'à leur famille, des indications et des conseils appropriés.

-Il faudrait que la communauté mette en place, ou renforce, s'il en existe déjà, des moyens très
variés d'assistance communautaire aux jeunes tels que des centres de développement
communautaire, équipements récréatifs et services conçus en fonction des problèmes spéciaux
des enfants en situation de "risque social". Il faudrait veiller, ce faisant, à respecter les droits de
l'individu.

-Des locaux spéciaux devraient être aménagés pour héberger correctement les jeunes qui ne
peuvent plus vivre au foyer familial, ou qui n'ont pas de foyer.

-Il faudrait mettre en place un ensemble de services et de mesures d'assistance pour faciliter aux
jeunes le passage à l'âge adulte. Il faudrait notamment instituer, à l'intention des jeunes
toxicomanes, des programmes spéciaux mettant l'accent sur la prise en charge, le conseil et les
interventions à visée thérapeutique.

-Les organisations bénévoles s'occupant de la jeunesse devraient recevoir des aides financières
et autres de l'Etat et d'autres institutions.

-Il faudrait créer, ou renforcer, s'il en existe déjà, des organisations locales de jeunes et leur
accorder un statut de participant à part entière dans la gestion des affaires communautaires. Ces
organisations devraient encourager les jeunes à lancer des actions collectives bénévoles, en
particulier des projets en faveur de jeunes ayant besoin d'une assistance.

-Il faudrait que les organismes publics se chargent plus particulièrement des enfants sans foyer
ou vivant dans la rue, et leur assurent les services nécessaires; les jeunes devraient pouvoir
obtenir sans difficulté des informations sur les équipements, moyens d'hébergement, possibilités
d'emploi et autres sources d'assistance au niveau local.

-Il faudrait créer et rendre aisément accessibles aux jeunes un large éventail d'équipements et
services récréatifs présentant un intérêt particulier.

8. LES MEDIAS

-Il faudrait encourager les médias à assurer aux jeunes l'accès à des informations et à des
documents provenant de sources nationales et internationales diverses.

-Il faudrait encourager les médias à mettre en relief le rôle positif des jeunes dans la société.

-Les médias devraient être encouragés à diffuser des renseignements sur les services et les
possibilités qui s'offrent aux jeunes dans la société.

-Il faudrait inciter les médias en général, et la télévision et le cinéma en particulier, à faire le
moins de place possible à la pornographie, à la drogue et à la violence, à présenter la violence et
l'exploitation sous un jour défavorable, à éviter de représenter des scènes humiliantes et
dégradantes, notamment en ce qui concerne les enfants, les femmes et les relations
interpersonnelles, et à promouvoir les principes d'égalité et les modèles égalitaires.

-Les médias devraient être conscients de l'importance de leur rôle et de leurs responsabilités sur
le plan social, ainsi que de l'influence qu'ils exercent par leurs messages relatifs à l'abus des
drogues et de l'alcool chez les jeunes. Ils devraient mettre cette influence au service de la
prévention de cet abus en diffusant des messages cohérents et impartiaux. Il faudrait encourager
l'organisation, à tous les niveaux, de campagnes efficaces de sensibilisation au problème de la
drogue.

9. POLITIQUE SOCIALE

-Les pouvoirs publics devraient accorder une importance primordiale aux plans et programmes
destinés aux jeunes et allouer des crédits suffisants pour le financement des services,
équipements et personnels nécessaires en matière de soins médicaux, de santé mentale, de
nutrition, de logement, et dans d'autres domaines, y compris la prévention de l'abus des drogues
et de l'alcool et le traitement des toxicomanes, en veillant à ce que ces fonds profitent
effectivement aux jeunes.

-Le placement des jeunes en institutions devrait n'intervenir qu'en dernier ressort et ne durer que
le temps absolument indispensable, l'intérêt de l'enfant étant la considération essentielle. Il
faudrait définir strictement les critères de recours aux interventions officielles de ce type, qui
devraient être limitées normalement aux situations suivantes: a) l'enfant ou l'adolescent a
enduré des souffrances infligées par ses parents ou tuteurs; b) l'enfant ou l'adolescent a subi des
violences sexuelles, physiques ou affectives de la part des parents ou tuteurs; c) l'enfant ou
l'adolescent a été négligé, abandonné ou exploité par ses parents ou tuteurs; d) l'enfant est
menacé physiquement ou moralement par le comportement de ses parents ou tuteurs; et e)
l'enfant ou l'adolescent est exposé à un grave danger physique ou psychologique du fait de son
propre comportement et ni lui, ni ses parents ou tuteurs, ni les services communautaires hors
institution ne peuvent parer ce danger par des moyens autres que le placement en institution.

-Les organismes publics devraient offrir aux jeunes la possibilité de poursuivre des études à
plein temps (financées par l'Etat lorsque les parents ou tuteurs sont incapables d'en assumer la
charge) et d'apprendre un métier.

-Il faudrait mettre en place des programmes de prévention de la délinquance fondés sur les
résultats de recherches scientifiques sérieuses, puis en surveiller et en évaluer périodiquement
l'application ou les modifier, le cas échéant.

-Il faudrait diffuser auprès des spécialistes et du public des informations scientifiques sur le
type de comportement et de circonstance qui peuvent entraîner la victimisation physique ou
morale et l'exploitation des jeunes ou qui sont symptomatiques d'une telle situation.

-Dans l'ensemble, la participation aux plans et programmes devrait être volontaire, et il faudrait
que les jeunes eux-mêmes prennent part à la conception, à l'élaboration et à l'exécution de ces
plans et programmes.

-Les gouvernements devraient commencer ou continuer à envisager, élaborer et appliquer des


mesures et des stratégies à l'intérieur ou à l'extérieur du système de justice pénale pour éviter la
violence dans la famille dont sont victimes les enfants et pour assurer à ces derniers un
traitement équitable.

10- LEGISLATION ET ADMINISTRATION DE LA JUSTICE POUR MINEURS

-Les gouvernements devraient adopter et appliquer des lois et procédures visant à promouvoir
et à protéger les droits et le bien-être de tous les jeunes.

-Ils devraient en particulier adopter et appliquer une législation interdisant de maltraiter et


d'exploiter les enfants et les jeunes ainsi que de les utiliser pour des activités criminelles.

-Aucun enfant ou jeune ne doit subir de correction ou de punition dures, ou dégradantes, que ce
soit à la maison, à l'école ou ailleurs.

-Il faut promouvoir l'adoption et l'application de textes visant à restreindre et contrôler l'accès
des enfants et des jeunes aux armes de toutes sortes.

-Pour prévenir toute stigmatisation, victimisation et criminalisation ultérieures des jeunes, il


faudrait adopter des textes disposant que les actes non considérés comme délictuels ou
pénalisés s'ils sont commis par un adulte ne devraient pas être sanctionnés s'ils sont commis par
un jeune.

-On devrait envisager la création d'un poste de médiateur pour les jeunes ou d'un organe
indépendant chargé de fonctions similaires, qui veillerait à ce que le statut, les droits et les
intérêts des jeunes soient préservés et à ce que les intéressés soient correctement dirigés vers les
services appropriés. Le médiateur ou l'autre organe désigné superviserait aussi l'application des
Principes directeurs de Riyad, des Règles de Beijing et des Règles pour la protection des
mineurs privés de liberté. Le médiateur publierait à intervalles réguliers un rapport sur les
progrès accomplis et sur les difficultés rencontrées dans le processus d'application des
instruments. Il faudrait aussi créer des services chargés de défendre la cause de l'enfance.

-Il faudrait donner au personnel (hommes et femmes) des organes chargés de faire respecter la
loi et autres organes compétents la formation nécessaire pour qu'ils sachent répondre aux
besoins particuliers des jeunes et connaissent et utilisent autant que faire se peut les possibilités
et les programmes de prise en charge qui permettent de soustraire les jeunes au système
judiciaire.

-Il faudrait adopter et appliquer strictement une législation visant à protéger les enfants et les
jeunes contre l'abus et le trafic des drogues.

11. -- RECHERCHE, ELABORATION DE POLITIQUES ET COORDINATION

-Il faudrait s'employer à promouvoir, notamment par la création de mécanismes appropriés,


l'interaction et la coordination pluridisciplinaires et intrasectorielles requises entre les
organismes et services économiques, sociaux, éducatifs et sanitaires, le système judiciaire, les
organismes pour la jeunesse, les organismes communautaires et les organismes de
développement et autres institutions intéressées.

-Il faudrait intensifier l'échange, aux niveaux national, régional et international, des
renseignements, de l'expérience et de l'expertise acquis à la faveur de projets, de programmes,
d'actions et d'initiatives en matière de criminalité juvénile, de prévention de la délinquance et de
justice pour mineurs.

-Il faudrait développer et renforcer encore la coopération régionale et internationale en matière


de criminalité juvénile, de prévention de la délinquance et de justice pour mineurs, en y
associant des praticiens, des experts et des décideurs.

-Il faudrait que la coopération technique et scientifique en matière de prévention de la


délinquance, qu'il s'agisse de ses aspects pratiques ou de ses grandes orientations, en particulier
pour ce qui est de la conduite d'actions de formation et de projets pilotes ou de démonstration,
ou qu'elle porte sur des thèmes précis, concernant la prévention de la criminalité juvénile et de
la délinquance des jeunes, bénéficie d'un ferme appui de la part de tous les gouvernements, du
système des Nations Unies et des autres organisations intéressées.

-Il faudrait encourager la réalisation de travaux de recherche scientifique concertée sur des
modalités efficaces de prévention de la criminalité et de la délinquance juvéniles et en diffuser
largement et en évaluer les résultats.

-Les organes, instituts, institutions et bureaux compétents des Nations Unies devraient
maintenir entre eux une collaboration et une coordination étroites sur diverses questions
concernant les enfants, la justice pour mineurs et la prévention de la délinquance.

-Le Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies devrait, sur la base des présents Principes
directeurs et en collaboration avec les institutions intéressées, jouer un rôle actif dans la
recherche, la coopération scientifique et la formulation de grandes options comme dans
l'examen et la surveillance continue de leur application et, ce faisant, constituer une source de
renseignements fiables sur des modalités efficaces de prévention de la délinquance. (1)
SECTION 2. DIFFERENTES LOIS HAÏTIENNES

Une rétrospective dans la législation haïtienne en matière de régulation de la délinquance


juvénile porte à croire que ceci a toujours été une préoccupation pour l'État haïtien.

2.1- CODE PENAL HAÏTIEN, LOIS ET DECRETS RELATIFS A LA DELINQUANCE


JUVENILE

Le Code Pénal de 1826 ainsi que le Code Pénal de 1835 répriment le vagabondage, la
mendicité, les voies de fait qui étaient des infractions le plus souvent reprochées aux Mineurs.
La Loi du 28 novembre 1846 a créé dans chaque chef lieu de département, une maison centrale
dont la mission est la rééducation de la jeunesse délinquante. La Loi de 1893, reprenant l'idée de
celle du 28 novembre 1846, transforme la maison centrale en institution d'éducation et de
correction pour l'enfance délinquante et abandonnée. Elle fixe la majorité pénale à seize (16) ans.
Renforçant la législation haïtienne, le 17 juin 1936, un décret-loi porte création d'une maison de
rééducation des Mineurs qui a pour vocation entre autres, d'offrir une formation professionnelle
aux Mineurs en conflit avec la Loi et aux Enfants livrés à eux-mêmes. Le 16 juillet 1952, une loi
portant sur la justice juvénile est publiée. Elle institue une section spéciale créée pour juger les
Enfants n'ayant pas encore atteint la majorité pénale.
En effet, dans chaque Tribunal, une section spéciale appelée « section de la jeunesse
délinquante » est instituée pour connaitre des crimes et des délits commis par des Mineurs de
moins de seize (16) ans. Cette loi consacre aussi l'amendement de l'Enfant délinquant avec un
accent sur son utilité pour la société. Le 7 septembre 1961, une nouvelle Loi est votée. Elle est
constituée de quarante-cinq (45) articles. Elle est considérée comme étant l'une des Lois les plus
complètes en matière de répression des infractions commises par les Mineurs en Haïti car, tout
en réprimant la délinquance juvénile, elle protège le Mineur en conflit avec la Loi. Elle trace
aussi la procédure en matière de justice pour Mineurs en énonçant clairement, les responsabilités
du Commissaire du Gouvernement, du Juge d'Instruction, jusqu'à la disjonction du dossier, s'il
compte aussi des Mineurs et des personnes âgées.
Cette Loi modifie certains articles du Code Pénal et classe les Mineurs, en fonction de
leur âge et de la gravité de l'infraction commise. A titre d'exemple, le Mineur âgé de plus de
treize (13) ans et de moins de seize (16) ans peut être, dans certains cas, admonesté, remis à ses
parents, à son tuteur ou à une personne digne de confiance. Il peut aussi être acheminé à un
institut médico-pédagogique privé ou public, ou encore, placé au Centre d'Accueil Duval
Duvalier pour être rééduqué et suivre une formation professionnelle, pendant un temps ne
dépassant pas le moment où il atteindra sa majorité. Cette Loi institue aussi le régime de la
liberté surveillée en faveur des Mineurs.
De plus, la loi du 7 septembre 1961 prévoit, en son article 2, que les Mineurs coupables
de délit, de crime ou de contravention, seront jugés par les Tribunaux pour Enfants, les Cours
d'Assises des Mineurs et le tribunal de simple police en audience spéciale. En effet, dans chaque
juridiction de jugement, il sera, selon cette Loi, placé un Tribunal pour Enfant. Selon cette loi, les
peines pouvant être prononcées par les autorités judiciaires sont des mesures de protection,
d'assistance, de surveillance et d'éducation appropriée, personnalisée, selon le cas.

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Cependant, si une condamnation pénale doit être prononcée, elle sera aussi accompagnée d'une
mesure de traitement. De plus, si le tribunal décide d'écarter l'excuse de minorité, il devra
justifier cette décision.
Le Décret du 20 novembre 1961, composé de dix-huit (18) articles, complémentaire à la
Loi du 7 septembre 1961, instaure le Tribunal pour Enfant de Port-au-Prince. Selon ce décret,
il s'agit de traiter les Mineurs, par catégorisation d'âge. Il prévoit des dispositions pour les
Enfants âgés de onze (11) ans, pour ceux âgés de treize (13) ans et pour ceux âgés de dix-sept
(17) ans. Le décret du 20 novembre 1961 reprend les sentences pouvant être prononcées par les
Juges pour Enfants. Ces sentences oscillent entre la mesure de protection, la mesure de
surveillance, la mesure d'assistance, la mesure d'éducation, le placement familial et le placement
définitif du Mineur au Centre d'Accueil Duval Duvalier.
Par ailleurs, l'article 10 du Décret du 20 novembre 1961 résume en partie la procédure en
matière de délinquance juvénile. Il stipule que Les dispositions du Code d'Instruction
Criminelle relative à la procédure devant les Tribunaux criminels, corrections et les justices
de paix, sont communes au Tribunal pour Enfants, à la Cour d'Assises des Mineurs et aux
Tribunaux de Paix, siégeant en audience spéciale, réserves faites des modifications
apportées par la Loi du 11 septembre 1961. De plus, dans les cas de délit, le Ministère public
saisira le Juge pour Enfants par simple requête ; Dans les cas de crime, le dossier suivra donc son
cours normal et il sera procédé aux actes urgents de poursuite et d'information. En ce sens, le
Ministère public, par réquisitoire d'informer, demandera au Juge d'Instruction de mener
l'instruction du dossier. Après l'instruction, le dossier sera renvoyé au Parquet pour le réquisitoire
définitif ou le supplément d'informations. Finalement, l'ordonnance sera rédigée et acheminée au
Parquet pour le jugement du Mineur. Cette instruction doit être célère mais complète. Elle doit
aussi camper le profil du Mineur, les circonstances de la commission de l'infraction et tous les
éléments importants découverts au moment de l'enquête judiciaire qui puissent justifier le
prononcé d'une condamnation contre le Mineur. Le profil du Mineur sera dressé sur la base de
son dossier juridique complété par une enquête de personnalité, un examen médical et un
examen psychologique.

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2.2 REGLEMENTS INTERNES DES ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES

Les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires ont été adoptés par l'Etat haïtien
en mai 1999. C'est en fait, le document national de référence en matière de détention. Ils
prévoient la garde des prisonniers en général dont les Mineurs. Divisés en six (6) titres, les
Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires passent en
revue:
􀁸 La situation pénale et administrative du détenu
􀁸 La prise en charge de la population carcérale
􀁸 La réinsertion sociale
􀁸 Le maintien des liens familiaux et sociaux
􀁸 La discipline
􀁸 La sécurité
Selon les Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires, personne ne peut être
incarcérée sans la présentation d’un titre d’écrou émanant d’une autorité judiciaire compétente.
Les détenus dont les Mineurs seront gardés dans un établissement du ressort de l’autorité
judiciaire ayant donné l’ordre. Les personnes condamnées seront incarcérées selon leur
dangerosité, la durée de leur peine etc. ; De plus, la nourriture des prisonniers sera prise en
compte et surveillée par les responsables pénitentiaires. Chaque détenu a droit à un repas
équilibré au moins deux (2) fois par jour, préparé dans de bonnes conditions hygiéniques de telle
sorte qu’il n’affecte pas la santé des détenus. Ceux-ci devront aussi bénéficier de six (6) heures
par jour en dehors de leur cellule. Chaque établissement détiendra une bibliothèque, un
dispensaire etc. Les détenus auront accès de manière permanente, à des équipements sanitaires
leur permettant de satisfaire leurs besoins physiologiques; ces équipements seront installés de
manière à préserver l’intimité de l’utilisant. Les détenus seront visités par un médecin qui est
chargé de faire des inspections régulières au sein de la prison. Il vérifiera la qualité et la propreté
des vêtements, de la literie etc. Les détenus seront habilités à entretenir des liens avec l'extérieur.
Ils sont autorisés à maintenir une correspondance dont le suivi sera assuré par les responsables de
prisons. La correspondance est prévue au chapitre 1er du titre IV et des articles 84 à 91.

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Les détenus ont droit aux visites de leurs parents et de leurs amis, sur la base des règles et de
l'horaire établis par la DAP. Le chapitre II des Règlements Internes des Etablissements
Pénitentiaires intitulé Les droits de visite, traite de la visite des personnes privées de liberté
dans les articles 92 à 98. Les détenus sont aussi autorisés à utiliser le téléphone. En effet, les
Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires prévoient les appels téléphoniques au
niveau des articles 99 à 101 de son chapitre III, dénommé Le téléphone. Les Règlements
Internes des Etablissements Pénitentiaires prévoient, par ailleurs, la formation, l'éducation, la
formation professionnelle, les activités culturelles en faveur des détenus. Dans ce document
composé de cent cinquante deux (152) articles, seul un article prononce clairement le mot
Mineur, en faisant injonction aux autorités pénitentiaires de séparer les adultes des Mineurs. Il
s'agit de l'article 106 qui dispose que : "Le Chef d'établissement organise la répartition des
détenus entre les différents quartiers et différentes cellules de son établissement pour
séparer impérativement les hommes des femmes, les adultes des Mineurs, les violents des
non violents, en conformité avec une circulaire de la Direction de l'Administration
Pénitentiaire sur le Classement des Détenus et dans la mesure du possible, les condamnés
des prévenus".
2.3 DIFFERENTS INSTRUMENTS INTERNATIONAUX

2.3.1REGLES DES NATIONS UNIES POUR LA PROTECTION DES MINEURS PRIVES


DE LIBERTE
Les Règles des Nations-Unies pour la protection des Mineurs privés de liberté ont
été adoptées le 14 décembre 1990 par l'Assemblée Générale des Nations-Unies. Elles
sont inscrites dans la Résolution 45/111. Elles sont constituées de quatre vingt sept (87)
règles réparties en quatre (4) parties : Les Perspectives Fondamentales, la Portée et
l'application des Règles, les Mineurs en état d'arrestation ou en attente de jugement et
l'Administration des établissements pour Mineurs.
Selon ces Règles, la Justice pour Mineurs doit protéger les droits des Mineurs et
promouvoir leur bien-être physique et moral. De plus, l'incarcération des Mineurs doit ellemême
être considérée comme étant l'exception à la règle, une mesure de dernier recours.
Les règles obligent les Etats, dont l'Etat haïtien à incorporer les dispositions prévues dans
la législation nationale, à modifier les législations contraires à ces règles, à mettre en place
des mécanismes de recours efficaces, lorsque des violations à ces règles sont constatées et à
prévoir des indemnités lorsque de mauvais traitements sont infligés à des Mineurs
incarcérés.
Les Règles des Nations-Unies pour la protection des Mineurs privés de liberté
traitent :
􀁸 de l'environnement physique et du logement des Mineurs en Conflit avec la Loi
􀁸 du droit à l'Education, à la formation professionnelle
􀁸 du droit aux Loisirs
􀁸 de la liberté de religion
􀁸 du droit aux soins de santé
􀁸 du droit d'être en permanence, en contact avec l'extérieur
2.3.2 Convention Internationale relative aux Droits de l'Enfant
La Convention Internationale relative aux Droits de l'Enfant, adoptée par
l'Assemblée Générale des Nations-Unies le 20 novembre 1989, ratifiée par Haïti le 30
décembre 1994 prévoit des dispositions relatives aux Mineurs en Conflit avec la Loi. Dans
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son article 37, la Convention exige que les Enfants ne soient pas soumis à des peines et à
des traitements cruels, inhumains et dégradants. On ne peut prononcer contre un Mineur,
une condamnation à vie sans possibilité de libération. La convention protège les Mineurs
contre les arrestations et la détention illégales. Elle prévoit aussi que l'arrestation, la
détention ou l'emprisonnement des Mineurs doivent être des mesures du dernier ressort, et
d'une durée aussi brève que possible. Selon cet article, les Mineurs privés de liberté
doivent être traités avec humanité, dans le respect de la dignité humaine et d'une manière
tenant compte de leurs besoins spécifiques.
3. Instrument régional de protection des Mineurs
a. Convention Américaine relative aux Droits de l'Homme
Sur le plan régional, la Convention Américaine relative aux Droits de l'Homme traite
de la détention juvénile. Elle a été adoptée le 22 novembre 1969 par l'Assemblée Générale
de l'Organisation des Etats Américains (OEA) et ratifiée par Haïti le 20 août 1979. La
Convention Américaine dispose, en son article 5, alinéa 5 que lorsque le prévenu est
dans sa minorité, il est impératif de le séparer des adultes. De plus, il doit être traduit par
devant les instances de répression spécialisées, avec toute la célérité possible et, il doit
recevoir un traitement approprié à son statut de Mineur.
III. Diagnostic de la Détention en Haïti des Mineurs en
conflit avec la Loi
A. Conditions générales de détention des Mineurs en conflit avec la Loi
1. Infrastructures du CERMICOL
Le Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit avec la Loi a été inauguré le 30
octobre 2005 par les autorités pénitentiaires et judiciaires haïtiennes. Il est consacré à
l'incarcération des Mineurs en Conflit avec la Loi.
Le centre dispose de six (6) cellules. Les cinq (5) premières sont munies chacune de huit (8)
lits superposés et la sixième, de dix (10) lits superposés, soit un total de cinquante (50) lits
superposés pour cent (100) détenus. Les détenus en surplus reçoivent, à leur admission, des
matelas qu'ils entreposent sur le sol pour dormir. Cinq (5) des six (6) cellules comptent une
télévision chacune.
L'espace de détention dispose de deux (2) installations sanitaires plus ou moins propres
constituées chacune de douche et de WC, qui semblent partiellement fonctionnelles.
Deux (2) couloirs de passage sont séparés par un grillage de très fines mailles et servent de
parloir.
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Une salle sert d'infirmerie. Elle compte une (1) civière, un (1) lit, trois (3) armoire-classeurs,
une (1) balance, cinq (5) chaises, un (1) bureau, une (1) armoire destinée à recevoir les
médicaments et trois (3) paravents.
La cuisine du CERMICOL est dotée d'une cuisinière de six (6) foyers à gaz. Elle compte
aussi une (1) table de travail, un (1) évier et de grandes chaudières pour la préparation de
la nourriture. Un espace de stockage d'aliments est aménagé au sein du CERMICOL.
Une bibliothèque est pourvue de bancs et de livres. Deux (2) salles de classe comportant
deux (2) tableaux chacune sont aussi disponibles. La cour de récréation dispose
d'installations sportives, notamment pour le basketball et le football.
L'eau potable est fournie par deux (2) mini-filtres installés avec deux (2) robinets
malheureusement non accessibles à tous les détenus. Toutefois, le remplissage des gallons
personnels est réalisé par le détenu le plus ancien, en charge de la cellule, dénommé Major.
Entre l'entrée et les bureaux administratifs, on retrouve une cellule d'attente pour les
arrivants qui sert aussi de cellule de punition. Cette pièce, entièrement nue, est visible du
bureau du chef de poste étant.
Le CERMICOL possède un véhicule et une génératrice en panne depuis 2012.
2. Tentative d'évasion au CERMICOL
Le 6 octobre 2013, vers 8 heures du matin, une tentative d'évasion est enregistrée au
CERMICOL au moment où les Mineurs des cellules 1 et 2, devaient aller prendre leur
bain. L'un des agents de la DAP qui étaient chargés de cette activité, a été pris en otage par
les Mineurs, battu et ligoté avec des couvertures.
Selon les autorités pénitentiaires du CERMICOL, cette tentative n'est pas la première.
Cependant, elles considèrent que les agents font trop confiance aux Mineurs, puisque leurs
relations sont très amicales. De plus, les agents ne sont pas en nombre suffisant.
Pour punir les Mineurs impliqués dans cette tentative d'évasion, les autorités
pénitentiaires ont transféré à la Prison Civile de Port-au-Prince, dix-sept (17) d'entre eux.
Ces derniers sont incarcérés avec des adultes. A date, leur retour au CERMICOL semble
non envisagé.
3. Infrastructures de la prison civile de Pétion-ville
La Prison Civile de Pétion-Ville est une bâtisse de cent cinquante huit mètres carrés et
quarante-cinq centièmes (158 m245), localisée au dos du Commissariat de la commune de
Pétion-ville. Elle est affectée, depuis 2004, à l'incarcération des femmes et des filles, dans
le département de l'Ouest. Sa construction remonte au début des années quatre-vingt (80).
Sa capacité totale d’accueil est estimée à environ cent (100) détenues, sans tenir compte des
normes internationales en matière d’espace carcéral.
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La prison compte vingt et une (21) cellules où sont gardées les femmes et les filles en conflit
avec la Loi. Elle dispose aussi d'un bâtiment administratif où se retrouvent les bureaux des
responsables de la prison, la réception, le greffe et une cellule d'isolement. Au haut des
bureaux administratifs, une salle de travail a été construite pour les détenues. De plus sont
situés sur la première cour de la prison, l'infirmerie pour les prisonnières, un dortoir, un
dépôt servant à stocker les produits alimentaires.
Une seule des vingt et une (21) cellules est consacrée à l'incarcération des Mineures. Mais,
elle ne reçoit, au moment de l'étude, que quatre (4) filles, les autres étant éparpillées dans
les autres cellules avec les adultes. Une autre cellule est consacrée à l'incarcération des
détenues enceintes, de celles qui viennent d'accoucher ou des détenues malades.
Généralement, on n'y retrouve pas de Mineure.
Quelques cellules de la prison disposent de postes de télévision de provenance diverse.
Certaines ont été fournies par des autorités alors que d'autres ont été apportées par des
membres de la famille de certaines détenues. Les lits sont en quantité insuffisante. Pour
pallier ce problème, chaque détenue détient un matelas qu'elle utilise pour se coucher.
Les installations sanitaires permettant aux détenues de prendre leur bain sont placées sur
la cour de la prison. L'eau provient d'une citerne remplie quotidiennement par un camion
citerne. C'est aussi à cet endroit que les détenues lavent leur linge. Une autre arrivée
fournit de l'eau rendue potable après avoir été filtrée par une installation. Pour le stockage
d'eau, chaque détenue dispose d'un petit gallon.
Deux (2) salles en préfabriqué, construites sur le toit du bâtiment où sont localisées les
cellules, sont destinées à la formation des détenues. Toutefois, elles ne sont pas encore
fonctionnelles. On constate cependant dans ces salles, sept (7) bancs, un (1) tableau, une (1)
télévision doublée d'un (1) lecteur de DVD et de cassettes vidéo.
A la prison civile de Pétion-ville, une pièce sert d'espace de visites.
La cuisine dispose d'une cuisinière de six (6) foyers à gaz et d'une petite table de travail.
L'infirmerie est un bâtiment en préfabriqué dans lequel se trouvent deux (2) bureaux, cinq
(5) chaises, deux (2) armoires, un (1) classeur et un (1) lit.
La prison n'a pas de véhicule. De plus, la génératrice est en panne depuis plus d’un (1) an.
4. Infrastructures des autres prisons civiles du pays
Les prisons civiles du pays sont en général, d'anciennes casernes réaménagées pour être
converties en prisons, notamment au lendemain de la dissolution des Forces Armées
d'Haïti (FAD'H). Elles n'offrent ni l'espace ni la configuration nécessaires à l'incarcération
d'individus dans un objectif de rééducation pour une bonne réinsertion sociale. Ce sont
malheureusement ces prisons qui reçoivent les Mineurs en Conflit avec la Loi. Hormis les
garçons de Port-au-Prince qui disposent d'un espace spécifiquement créé pour eux, tous
les Mineurs et toutes les Mineures du pays sont incarcérés dans des prisons d'adultes.
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La seule considération dont jouissent les Mineurs en Conflit avec la Loi incarcérés dans les
prisons des villes de province est leur séparation en fonction de leur sexe. En ce sens, les
garçons se retrouvent dans les cellules des hommes et les filles dans les cellules des
femmes. Dans des cas très rares, une cellule peut être affectée spécifiquement à la garde
des Mineurs. Cependant, en raison des problèmes relatifs à l'exiguïté de l'espace carcéral
haïtien qui n'a pas les capacités pour accueillir toutes les personnes privées de liberté, cette
mesure de séparation est toujours provisoire et change dès que la population carcérale de la
prison augmente.
Si certains efforts sont consentis au niveau du CERMICOL et de la Prison Civile de
Pétion-ville, situés dans la capitale, les prisons des villes de province ne sont ni aérées ni
bien éclairées. Des fois, certaines sont même humides. De plus, les lieux d'aisance des
prisons civiles situées dans les villes de province sont en général des latrines mal
entretenues, nauséeuses et puantes, souvent situées non loin des cellules. Les détenus, y
compris les Mineurs sont invités à prendre leur bain sur la cour qui en d'autres
circonstances, tient aussi de lieu de récréation.
Les conditions d'hygiène y font défaut. L'eau est insuffisante tant pour le nettoyage, le
lavage des vêtements. L'eau potable est rare.
B. Personnel affecté à la surveillance des Mineurs
1. Personnel au CERMICOL
Le personnel de surveillance des Mineurs incarcérés au CERMICOL est ainsi présenté :
􀁸 Un (1) inspecteur, son adjoint et vingt-deux (22) agents de la DAP qui travaillent par
roulement.
􀁸 Deux (2) assistantes sociales chargées de rencontrer les Mineurs admis au
CERMICOL. Elles dressent, avec eux, une ébauche de leur dossier au niveau social :
lien familial, niveau scolaire, etc. Elles participent aussi à toutes les activités de
rééducation, aux activités scolaires et aux activités extrascolaires.
􀁸 Une assistante légale, appelée à suivre les dossiers juridiques des détenus auprès
des Magistrats pour les porter à accélérer la procédure relative aux dossiers des
Mineurs.
􀁸 Une intendante, responsable des commandes de nourriture et de la salubrité de
l'environnement.
A côté du personnel affecté notamment à la surveillance des Mineurs au CERMICOL, on
retrouve quinze (15) enseignants. De plus, six (6) cuisinières sont chargées de préparer les
repas des Mineurs.
_________________________________

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Après avoir dégagé l’impact de la délinquance juvénile en Haïti, plus particulierement au Cap-
Haitien, nous avons cru nécessaire d'indiquer des pistes de solutions. Nous avons fait une étude
de la délinquance juvénile et de la justice des mineurs dans quelques pays. Par les dimensions
que le phénomène de la délinquance juvénile a pris durant ces dix dernières années, nous avons
montré comment elle est devenue un fléau et un défi pour les autorités haïtiennes. Nous avons
montré que la délinquance juvénile chez nous, essentiellement urbaine et associative, est
politiquement organisée dans bien des cas. Souvent commanditée et conseillée, elle est
également liée à un certain activisme politique. Elle est, de ce fait, devenue une arme puissante
au service des idéologies politiques. Examinant la problématique de l'enfance délinquante en
Haïti, nous nous sommes questionné sur l'efficacité des mesures légales et institutionnelles
jusqu'ici utilisées.
Par ailleurs nous avons aussi considéré les multiples torts et dommages sociaux, économiques et
moraux causés par la minorité délinquante en Haïti. Il nous a paru impérieux d'ouvrir des pistes
de solution, d'élaborer un plan de lutte contre ce fléau. Nos propositions se sont constituées en un
ensemble de mesures légales, institutionnelles, sociales et économiques. Nous avons proposé la
modification de certaines dispositions légales, désuètes, inadaptées et l'application entière de
celles jugées valables ; nous avons aussi envisagé l'engagement de réformes à opérer au niveau
de certains organes et services relatifs à la protection des enfants. Nous avons aussi insisté sur
certaines structures à mettre en place et sur le rôle déterminant que l'État, l'école, les médias, la
famille, et toutes autres institutions privées doivent jouer leurs rôles dans la lutte contre la
délinquance juvénile. La question de la délinquance juvénile en Haïti est cruciale. Le phénomène
est complexe et les mesures envisagées sont diverses. Cependant, quels que soient les moyens
mis en œuvre, il serait illusoire de croire que nous pourrions d'un coup relever les défis de la
délinquance juvénile en Haïti. Nous sommes confiant que nos suggestions seront prises en
considération par tous les secteurs concernés et prendront acte des mesures qui s'imposent.
L'enfant de la rue, catégorie de personnes vivant dans des conditions difficiles, agit dans le
quotidien, évolue dans le quotidien, se manifeste dans le quotidien par l'intermédiaire de ses
relations socioéconomiques et c'est ce quotidien qu'il est appelé à reproduire au cours de son
histoire. Dans notre société, l'enfant de la rue est meurtri par les intempéries, les privations, les
maladies, la précarité, la violence et l'indifférence ; il est exposé à tout risque et à tout danger
avec lesquels il doit jongler pour devenir ce qu'il est censé être aujourd'hui. Se livrant dans des
combats intenses de survie, la délinquance a Cap-Haitien spécialement nan bannann, shadda
finit par porter les marques de ses conditions dans son physique, dans son psychique et il va agir
en conséquence tout le long de la vie des enfants délinquants. Etant intéressé à cette catégorie
d'enfants, nous avons mené cette étude dans le but de mieux comprendre la vie de l'enfant de la
rue. A travers les différentes parties méthodologique, empirique et théorique de cette recherche,
nous avons fait de notre préoccupation académique une réussite scientifique.

Lesquels objectifs sont liés à la pertinence et à la validation de notre hypothèse de recherche qui
est formulée ainsi : « La délinquance juvénile dans la vie socio-économique de la commune du
Cap-Haitien de la période 2009a 2013. » Une fois atteints, ces objectifs nous ont permis de
vérifier cette hypothèse et d'annoncer sa confirmation. Ainsi en parcourant toutes les lignes de
notre analyse, nous sommes arrivés à comprendre que la personnalité de l'enfant qui vit de la rue
à Port-au-Prince se forme dans ses conditions matérielles d'existence pendant qu'il soit conduit à
les reproduire quotidiennement pour rester en vie.

D'abord, les conditions matérielles d'existence de l'enfant de la rue restent l'élément fondamental
dans lequel sont noués tous les rapports sociaux de l'enfant de la rue afin qu'il devienne ce qu'il
est réellement aujourd'hui et ce qu'il sera demain. Etant l'élément déterminant, ces conditions
d'existence sont cruciales au développement de l'enfant de la rue. Elles touchent et modifient
chaque partie de son être, sa pensée, ses représentations, ses émotions, ses muscles, son identité
et ses goûts.

Ensuite, la personnalité de l'enfant de la rue, comme nous l'avons remarqué, est définie selon le
cours de ses conditions de vie qui le contraignent et qui le dictent à faire tout ce qui est
disponible à sa perception. Son intelligence, sa vigueur, sa force, toutes les autres formes
d'expression psychologiques et physiques sont canalisées et déterminées à ce que l'enfant de la
rue réalise et satisfait ses besoins à juste mesure, ce que nous pouvons qualifier de l'élan de
survie, qui ne va pas plus loin que ça...

Enfin, comprendre la situation de la délinquance juvénile, c'est comprendre le mécanisme lui


permettant d'être en vie, de survivre et de conserver cette vie jusqu'à la renouveler
quotidiennement. Ce renouvellement permet plusieurs choses. D'abord, il permet à l'enfant
délinquant de rester en vie au jour le jour, ensuite il permet qu’il reproduise ses conditions
matérielles d'existence ; et, enfin, il permet à ce dernier de créer sa place dans le système de
production socio économique qui l'a produit vingt (20) ans déjà et pour lequel il est appelé et
contraint de participer à sa reproduction s'il ne prend pas conscience de ses conditions de vie,
afin de participer à la transformation de cette société qui l'a produit et continuera d'en produire
des centaines et des milliers.

D'où, ces données recueillies et analysées nous ont fourni des informations qui sont concordantes
à nos objectifs et qui vérifient notre hypothèse de recherche. Donc, la question qui nous a
fortement intéressée avant et pendant la recherche, à savoir comment la condition de vie des
enfants délinquants s’améliore-t-elle ? Est méthodologiquement et théoriquement répondue et
les résultats foncièrement qualitatifs que nous avons obtenus, serviront de pistes à d'autres
chercheurs, institutions publiques ou privées, ONG et à des particuliers, soit d'entreprendre
d'autres recherches du même type, soit de comprendre davantage le phénomène de la
délinquance et d'y travailler à son éradication.

A cela, nous recommandons ou, pour dire plus sagement, nous proposons :

I- Aux institutions publiques :

a) De faire de la question de la délinquance juvénile une priorité sociale, politique et juridique.

b) D'accorder de nouvelles priorités à l'enfance au Cap-Haïtien, dans nos provinces et pourquoi


pas dans le pays en général, redéfinissant les services sociaux, économiques et politiques de nos

familles qui permettront à leurs enfants de jouir de leur droit à l'éducation, à

la citoyenneté, à la santé, à la nourriture et au logement sur tout le territoire d'Haïti.

c) De repenser la vision de l'Institut du Bien-être Social et de la Recherche et de créer

d'autres instances de contrôle spécifique à l'enfant et à la famille dans toutes les

régions du pays.

d) De faire, avec consistance, de la sensibilisation à tous les niveaux jusqu'à ce que la

population en prenne totalement conscience.

e) De faire des enquêtes annuelles permettant de repérer l'enfant de la rue d'où qu'il

provienne, où qu'il soit, d'identifier ses besoins et ses aspirations et de collecter

d'autres données importantes sur sa famille.

f) De redéfinir les services que les Centres offrent à ces enfants, veuillez à ce qu'ils
soient adaptés et à ce qu'ils répondent aux modes de pensée, aux soucis et à la culture

de l'enfant.101(*)

II- Aux institutions privées, ONG...

a) De faire des actions sociales significatives au bénéfice de l'enfant de la rue : Dons,

parrainage, adoption et d'autres formes de support pouvant aider à réduire l'essor du

phénomène.

b) De faire un partenariat avec les institutions publiques à cet effet dans le but

d'affermir les prises de décision, d'augmenter les fonds disponibles et dans le but de

mieux orienter les interventions, non pas dans le sens d'améliorer ou de renforcer les

services, mais au contraire d'éradiquer et de transformer

c) A cela, nous ajoutons :

(1) Que chaque école offre cinq (5) bourses d'études primaires tous les trois ans à

l'enfant de la rue.

(2) Que l'église fasse son travail par des actions sociales correspondantes102(*) : les

101 _ Cf. Stéphanie Tessier, Langage et culture des enfants de la rue, Kartala, Paris, 1995

* 102 _ Cf. Colette Humbert, la Conscientisation, ed. L'Harmattan, L'INODEP

églises catholiques, baptistes, méthodistes, adventistes, pentecôtistes, mormons,


indépendantes de chaque localité se regroupent autour de la question

l'enfant de la rue et font des interventions respectives. Car, il ne s'agit pas

seulement de sauver des âmes, mais aussi de sauver des corps et des vies.

III- A l'Etat :

a) De réguler ses politiques de développement social et économique à l'égard de la

classe défavorisée en Haïti et de comprendre la nécessité d'une autre forme de

société est possible en Haiti basant sur l'égalité des droits et des biens sociaux et

économiques en partant de la libération du prolétariat haïtien

b) De s'intéresser aux problèmes sociaux, politiques et économiques qui battent leur

plein dans la société et de définir un plan axé sur la justice et l'égalité pour tous en

se débarrassant des contraintes sociales et économiques de type capital servile103(*)

exercées par la classe dominante en Haiti.

IV- A la population :

a) De réduire ses comportements discriminatoires et abusifs vis-à-vis de l'enfant de la

rue.

b) Donner tous ses supports, dans la mesure du possible, le peu qu'ils puissent être,

pouvant contribuer à l'éradication de ce problème de société.

Pendant que nous, en agissant ainsi, nous travaillions à la transformation de la société haïtienne
en établissant de nouvelles conceptions du social, du politique, de l'économique, du juridique, du
culturel et de l'idéologique en mettant un terme aux rapports sociaux de domination sociale et
économique afin que toute la population bénéficie avec justice et équité de tous les biens, tous
les droits, de tous les services et de tous les produits de la société.

* 103 _ Cf. Jn Anil Louis Juste, De la crise de l'Education a l'éducation de la crise, Imprimeur II,
Port -au-Prince, 2003

BIBLIOGRAPIE
PG.5
1www.toupie.org.dictionnaire

2
www.larousse fr/ encyclopédie/divers/délinquance juvénile
5
François Latortue, pp. 96-97
6
Larousse Pratique, p. 579
PD.6
7
François Latortue, p. 52
8
Lakehal, p.67
Larousse Pratique, p. 149a
PG.8
* 2 Cf. M. Mollat Les pauvres au Moyen Age, Paris, Hachette, 1978, p. 14
MARC Antoine Brice Sces sociale 8e A.F. nouvelle edition Oct.99p.69

PG.11
3- BASTIEN, Rémy, le Paysan haïtien et sa famille, Karthala, Paris, 1985, (1951)
PG.13
11
www.vie publique.fr
PG.24
Les pauvres au myen Age, Paris, Hachette, 1978, p.14
Microsoft Encata 2009.1989-2008 Microsoft Corporation.
www.the.canadiaencyclopedia.com

ANNEXE- I 

Griy pou antretyen ak timoun yo

Premye pati : Kondisyon lavi

I- Kondisyon ekonomik

1. Kisa ou fè pou viv ?

2. Konbyen kòb sa ka rapòte w chak jou konsa ?

3. Kijan ou fè pou jwenn manje?


4. Chak kilè ou manje nan yon jou ?

5. Kote ou jwenn rad pou w mete ?

6. Eske ou konn dwe moun ?

7. Eske moun konn dwe w?

8. Kisa ou konn fè ak lajan w?

II- Kondisyon anviwonmantal

9. Ki kote ou domi ? Eske ou toujou dòmi menm kote a ?

10. Ki kote ou travay, pou jwenn lajan ?

11. Ki kote ou fè aktivite ki ede w distrè kò w ? ki kote ou jwe ?

12. Ki kote ou manje ?

13. Eske ou konn fè bagay ak tifi/ tigason? Kibò? Chak kilè? Lè nap fè bagay, eske nou pa pran
prekosyon? Eske nou fè sa pou kòb?

III- Kondisyon politik

14. Eske pwoblèm ki konn gen nan peyi a konn nwi aktivite ou?

15. Kisa ou konn fè le gen pwoblem nan lari a?

16. Eske gen moun politik ki konn kontakte ou?

IV- Kondisyon sikososyal

17. Kisa ou renmen fè pou w pran plezi? Chak kilè ? Ou menm sèl ou byen tout gwoup la ?

18. Eske sa bay lajan ?


19. Eske ou konn jwe ?

20. Eske ou gen kontak fanmi ou ? manman w ak papa w ?

21. Eske ou gen frè ak sè? Kisa yo ap fè?

22. Eske ou ale legliz ?

23. Eske ou ale lekòl ?

24. Eske gen moun ki konn ede ou ?

25. yo arete w deja? ou te ale nan prizon?

26. Eske ou konn gade televizyon? Koute radyo?

27. Eske ou konn sa yon odinatè ye?

28. Eske ou te ale lekòl yon jou ? ou kontinye ale ? ki kote ? nan ki klas ou rive ? kijan ou te fè
ale lekòl la ?

29. Eske ou gen gwoup zanmi ?

30. Ou avek yo toutan?

31. Eske gwoup sa gen yon moun kap dirije l?

32. Kisa ou fè nan gwoup la?

33. Eske gen bagay ou dwe fè ? eske gen bagay ou pa dwe fè nan gwoup la ?

34. Eske nan gwoup la fanm ak gason fè menm bagay ?

35. Eske konn gen pwoblèm nan gwoup la ? ki pwoblem konsa?

36. Eske ou konn gen pwoblèm ak lòt moun deyò?


37. Eske w konn gen pwoblèm ak lòt moun nan gwoup ou a?

38. Eske gen kèk zòn ou pa ka ale?

39. Eske gwoup ou a konn gen pwoblèm ak lot gwoup?

40. Eske pwoblèm sa yo konn toujou rezoud?

41. Kilè ou te fè premye goumen w? Sa ki te fè sa ?

42. Kisa ou te itilize nan goumen sa ?

43. Kilè ou te fè dènye goumen w ? sa ki te fè sa ?

44. Kisa ou te itilize nan goumen sa ?

45. Si ou pral fè yon goumen tale konsa, kisa ou tap itilize ?

Dezyem pati : Pèsonalite

I- Afektivite

a) Pati sou Idantite

1. Ki moun ou konnen ou ye? Kijan ou panse lòt moun yo wè w ?

2. Kisa ou panse de fason moun yo wè w la?

3. Eske ou fyè? Ou byen ou wont de moun ou ye a ?

4. kisa ou pi renmen nan wou ?

5. ki bagay ou ta renmen chanje nan wou ?

b) Pati sou Motivasyon

6. Kisa ki fè w vini nan lari an


7. Kisa ki fè ou anvi travay ? kisa ki fè ou anvi viv ?

8. Eske se bezwen ou yo ? ou byen yon chanjman lavi ?

9. Eske ou gen moun sou kont ou pou okipe ?

c) Pati sou Emosyon

10. Kisa ki konn fè kèw kontan ? sa rive w souvan? Raman/ pafwa? Sa pa janm rivew?

11. Kisa ki konn fè w fache?

12. Kisa ki konn fè ou pè?

13. Kisa ki konn fè ou kriye ?

14. Kisa ki konn fè w mal?

II- Entelijans

a) pati sou Memwa

1. Eske ou konn nan ki ane ou fèt ?

2. Eske ou sonje kisa ou te fè yè ? kisa ou te manje ?

3. Eske ou konn non manman w ak non papa

c) Pati sou enfomasyon ak kalkil

1. Eske ou konn konte ?

2. Eske ou konn lajan ?

3. Eske ou konn konbyen jou ki gen nan semen nan? konbyen mwa ki gen nan ane a? Eske ou
konn lè? Ou konn Li? Ou konn ekri? Ou konn koulè? Ou konn lè?
d) pati sou teknik pratik

4. Kisa nou itilize pou nou fè lajan, pou nou travay ? kijan nou fè materyèl nap sèvi yo ?

5. Kijan yon moun kapab fè poul aprann deplake ? ki tip de moun ou chwazi pou w mande ? ki
tip de machin nou siye ?

e) pati sou pèsepsyon, refleksyon ak jijman

6. ki sa ou panse de lekòl ?

7. sant yo konn vin dèyè nou pou n ale ladan l lan, kisa nou panse l ye ?

8. Kisa ou panse de lari a ?

f) pati sou jan yo rezoud pwoblem

10. Lè ou gen kont ak yon moun nan gwoup la, kijan ou rezoud sa ?

11. Lè ou gen pwoblèm ak lòt moun deyò, kijan ou ranje sa ?

12. Lè gwoup zanmi w yo gen pwoblèm ak lòt gwoup, kijan sa fini ?

13. Lè ou gen ti pwoblèm tankou : ou grangou, ou bezwen kote pou w dòmi, ou bezwen lajan
Kisa ou fè ?

III- sikomotè( ko moun nan) : reseve pou obsevasyon

10. kijan kò timoun nan ye ? nan ki eta li ye ?

11. ki laj li ?

12. Ki wotè li?

13. Ki pwa li ?


14. Ki eta dan li?

15. Ki eta Zong li?

16. Ki eta cheve Li?

17. ki maladi ou konn genyen?

Twazyèm pati: Repwodiksyon sosyal

I- Okipasyonèl

a) Pati sou pozisyon sosyal timoun nan

1. Kijan ou fè vin nan lari a?

2. Ou gen konbyen tan nan lari a?

3. Eske ou gen fanmi oubyen yon moun ki pwòch ki ap ou byen ki tap viv nan lari?

4. Si ou bay lari a vag, ki lòt bagay ou kapab fè pou jwenn kòb, pou jwenn manje ?

b) Pati sou Espas timoun nan ap viv lan

1. Ki zòn nan lari a ki gen plis avantaj?

2. Ki zòn nan lari a ou ta renmen viv pou jis ou granmoun ?

3. Eske se menm zòn sa yo nan kapital la ki te toujou konn gen timoun nan lari ladan yo?
(Rezève pou antretyen ak ekspè yo)

c) Pati sou aspirasyon

1. Lè ou gran ki sa ou ta renmen vini ye? Ki bò ou ta renmen ap viv ?

2. Lè ou gran ou ta renmen pitit ou viv nan lari a? poukisa ?


3. Ki pi gwo rèv ou nan vi w?

II- Kiltirèl

1. Ki travay ki te toujou konn gen nan lari a ? yo vin plis oubyen yo vin mwens ? (Rezève pou
antretyen ak ekspè yo)

2. Ki travay wap toujou kontinye fè nan lari a, menm lè ou vin gran ?

3. Nan lari a ou fè lajan pa vre, sa w fè avek lajan sa yo ? ki sa ou achte konsa ?

4. Kisa ou konn fè pou jounen an ?

III- pwokreyasyonèl

1. Konbyen pitit manmanw ak papaw genyen ?

2. Kisa manman w ap fè? kisa papa w ap fè? kisa frè w yo ak sè w yo ap fè?

3. Eske gen nèg nan lari ki fè pitit, epitou pitit yo ap viv nan lari a? ( rezève pou obsèvasyon)

4. Konbyen pitit ou ta renmen genyen?

ANNEXE- II

Griy pou antretyen ak ekspè yo

I- Istorik fenomèn timoun nan lari yo.

a) kilè fenomèn sa koumanse an Ayiti? Eksplike m dewoulman l?

b) Kijan li ye jounen jodi a?

II- Kondisyon lavi timoun sa yo.

a) Kouman yo ap viv ?
c) Eske timoun sa yo konsève fason ya p viv lan jouk yo gran? Kijan?

d) Eske timoun sa yo chanje fason sa ya p viv lan? Kijan?

III- Istorik ONG yo

A- Kilè premye ONG a te antre an Ayiti?

1) De kisa l te okipe l?

2) si li la toujou, eske li ap fè menm bagay la?

3) si li pa la, kisa ki pase l?

B- Kilè ONG yo koumanse travay sou kesyon timoun nan lari?

1) Ou panse nomb yo ( kantite yo) ogmante ou byen li diminye? Si li diminye , kisa ki fè sa?

2) Daprè ou menm, eske gen yon amelyorasyon sou kesyon timoun nan lari yo ? si wi, ki tip
amelyorasyon? Si non, sa ki fè sa?

3) Ki meyè fason ou panse ki ka rezoud pwoblèm sa ?

ANNEXE- III

Grille d'observations

I- Les sujets

a) Qui sont-ils?

1- Âge

2- Profils et caractéristiques physiques

3- Couleur
4- Niveau d'études

5- taille et poids

b) Combien sont-ils ?

1- Le nombre par zones (sites d'hébergement)

- Delmas

- Champ de Mars

2- Le nombre par sexe

3- Le nombre total

II- Les milieux

a) Espace d'hébergement

1- Caractéristiques du sol

2- Présence d'eau usagée

3- Egouts

4- Immondices

5- Obscurité, Salubrité, Aération, etc.

6- Nombre d'enfants par sites d'hébergements

b) Espace de travail

1- Présentation des milieux de travail

2- Types de travail
3- Organisation du travail

4- Lien entre travail et revenu

c) Espace récréatif (idem)

1- Présentation des milieux récréatifs

2- Types de recréation

3- Organisation des jeux

4- Lien entre jeu et revenu

d) Espace de consommation

1- Caractéristiques physiques

2- Lien entre travail et consommation

3- Types de consommation

III- Les Activités

a) Que font les enfants ?

b) Comment ils le font ?

c) Avec quoi ils le font ?

d) Avec qui ils le font ?

IV- Les comportements et les relations

a) comportements et attitudes des autres à l'égard des enfants

b) comportements et attitudes des enfants à l'égard des autres


c) comportements et attitudes des enfants entre eux.

ANNEXE- IV

Glossaire: Mots et expressions de l'enfant de la rue...

1- Aleken : Type de nourriture préparé dans la rue ou au bord de la rue pour une clientèle assez
variée le matin et aux environs de midi. C'est un restaurant populaire en plein air dans lequel les
repas sont offerts à prix réduit aux clients. Généralement, on désigne ces genres de repas de :

«  Akoupi m chaje w », de « Anba dra », de « Bann a Pye », etc.

2- Bon sou mwen : Cette expression est généralement utilisée quand l'enfant de la rue est en
train de jouer l'intelligent au détriment d'un autre. A ce moment, il dit : «  m sot bon sou msye »,

« msye al dèyè bon sou mwen ».

3- Bwase lè a : Manière permettant à l'enfant de la rue de décrire le travail qu'il fait du matin au
soir. Car, généralement, nous constatons au cours de cette enquête que l'enfant de la rue n'aime
pas du tout préciser ; à chaque fois que nous lui demandons ce qu'il fait comme travail,

comme activités ; il répond : « se nan lè a map bwase »

4- Banm on grenn : une façon spécifique à l'enfant de la rue au Champ de Mars de demander
cinq gourdes ; ce que nous appelons en Haïti de : « Adoken »

4- Dedwèt : c'est un exercice permettant à l'enfant de la rue de retirer de la poche des gens qui
passent dans la rue toutes sortes de chose ; à savoir leur téléphone, leur portefeuille, leur camera,
etc. c'est ce qu'on désigne généralement de « Pick-pocket »

5- Fè dach ou : cette expression est synonyme de « Sodomisation » pour l'enfant de la rue.

6- Fè touwego, fè rigòl : C'est une pratique qui consiste à descendre dans les égouts et à
chercher des pièces de monnaies, des bijoux, etc. Généralement, l'enfant de la rue s'adonne
à cette pratique si dans la soirée d'avant il y avait de la pluie.

7- Lagè dòmi : c'est un jeu que l'enfant de la rue réalise généralement le soir entre deux (2),
(4), (10) enfants, etc. les règles sont établies comme ce qui suit : celui qui trouve l'endroit dans
lequel son adversaire est en train de dormir, il peut lui faire tout ce qu'il veut ; le brûler, le tuer,

l'étrangler, etc. c'est une vraie chasse à l'homme.

8- Klase yon moun : cette expression traduit l'idée q'un enfant de la rue a reçue une somme
d'argents ou un plat qu'il devrait séparer avec les autres enfants ; par contre, il garde tout le

bénéfice pour soi. A ce moment, on dit : «  M sye klase lot nèg yo ».

10- Pran level : cette une expression qui traduit le fait q'un enfant de la rue soit devenu plus
hardi et plus brave dans le rang des enfants de la rue.

11- Tatonnen : l'enfant de la rue utilise ce mot qui traduit la réalité dans laquelle un enfant est en
train de fouiller la poche d'un autre pendant que ce dernier est en plein sommeil.

12- Vivan & sou menm : ces deux mots traduisent la même réalité dans le sens qu'ils
définiraient le degré d'intelligence de l'enfant de la rue.

1.2.- L'enfant de rue, c'est qui ou c'est quoi ?


Généralement appréhendé comme phénomène dans les études scientifiques, l'enfant de la rue
peut aussi s'étudier comme individu. Il est par définition tout enfant qui est livré à lui-même, qui
mène la majeure partie de son existence dans la rue pour y trouver des moyens de subsistance.
On distingue dans cette catégorie deux grands groupes d'enfants, selon l'UNICEF : les enfants
dans la rue et les enfants de la rue.

Les enfants dans la rue sont ceux qui y travaillent et entretiennent encore des relations plus ou
moins régulières avec leur famille. Leur vie reste centrée sur le foyer familial. Un grand nombre

* 58 _ Cf. Stéphane Tessier, Alphonse Tay et ses collaborateurs, langage et cultures des enfants
de la rue, Kartala, Paris,, 1995, pp. 40-47

d'entre eux vont à l'école, la plupart rentrent chez eux après leur journée de travail. Ils
maintiennent un sentiment d'appartenance vis-à-vis de la communauté où ils habitent.

Les enfants de la rue, en revanche, sont ceux qui considèrent la rue comme leur foyer et y
trouvent abri et nourriture. Ce sont leurs compagnons de survie qui leur donnent un certain sens
de la famille, car les rapports avec leur propre famille sont plutôt lointains, sinon inexistants. Ils
se réfèrent, pour s'identifier, au groupe auquel ils appartiennent plutôt qu'à une famille. Ils
arrivent qu'ils aient des parents quelque part, en un lieu plus ou moins éloigné, ce qu'ils finissent
par révéler après insistance.

Selon Paulo Freire, le phénomène des enfants de rue est le résultat normal d'une économie non
structurée et désorganisée. Pour présenter les caractéristiques de ces enfants, l'auteur précise
que :

1) ce sont des adultes prématurés cherchant un moyen de survivre à cause du système social qui
les rejette ;

2) ils satisfont leurs besoins réels et primaires dans la rue où ils dorment, mangent et travaillent ;

3) ils développent des talents leur permettant de survivre ;


4) ils s'adonnent à des activités génératrices de revenus en réponses à des situations imposées
socialement ;

5) leurs activités se situent dans le cadre de l'économie formelle, informelle et/ ou marginale.

Donc, cela traduit l'importance de la théorie de l'activité de Vygotski et de Leontiev par rapport à
la façon dont l'enfant de la rue est présenté par Paulo Freire. La rencontre de leur développement
biologique ou physique avec les activités sociales que cette catégorie d'enfants réalise
quotidiennement définit l'idée que l'apprentissage, la pensée, la conscience de l'enfant sont
moulés dans les conditions sociales et dans ses rapports avec son environnement (individus,
objets, événements et autres artefacts). Alors, il serait toujours difficile de comprendre qu'un
enfant de 5, 6, 9, 11, 12 ans qui devrait être à l'école, apprendre à chanter, se divertir sur la cour
de recréation, regarder les dessins animés, raconter des histoires et des contes de fées, s'adonner
aux exercices de dessins, s'est retrouvé tout au contraire en situation de produire sa vie. En ayant
10 ans, il réalise des activités sociales économiques, rémunérées ou non, qu'une personne de 20
ou de 25 ans devrait réaliser ; son discours, ses conversations n'ont presque rien d'enfantin à
l'entendre parler. Chez nous, en Haïti, il parle généralement de la loterie (Bòlet), de longs
voyages aux fêtes patronales (Fèt Chanpèt), d'argent, etc.... Ce qui fait, en d'autres mots, que les
activités qu'il mène quotidiennement le définissent mieux, au lieu de centrer l'étude de son
développement par rapport à son âge, aux stades et aux activités qui y correspondent. (Cf. Piaget,
Freud, Erikson, Wallon. et al.)

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