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CONCLUSION DU COURS
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
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INTRODUCTION
La République, depuis son indépendance, est fondée sur des valeurs et des principes qui
la définissent.
Elle a choisi d’établir son fonctionnement sur des bases démocratiques. Dès lors, ses principes et
ses symboles sont quasiment identiques : liberté, égalité, solidarité, tolérance …
Pour rendre l’existence de ses valeurs et principes plus concrète dans la vie des
citoyens, la République a choisi des symboles.
La RDC est une République. Cela signifie qu’il y a plusieurs personnes qui décident du
fonctionnement de ce pays. Ces personnes forment le gouvernement. Le gouvernement décide, par
exemple, des lois.
Les différentes mutations politiques qu’a connues la République Démocratique du
Congo ont poussé le législateur à insérer un enseignement qui forme à l’identité congolaise. Après
les états généraux de l’enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du
Congo, le nouveau programme du cours transformé en maquette d’enseignement prévoit dans les
curricula en Informatique, le Cours des Valeurs, Principes et Symboles de la République et Ethique.
Cet enseignement issu de la dernière réforme dans le sous-secteur de l’ESU a pour finalité
primordiale d’éveiller les apprenants qui font leurs premiers pas à l’Université aux valeurs et
principes qui fondent la nation congolaise.
En effet, il y a des siècles, Cicéron avait énoncé ce qui deviendra un adage célèbre, à
savoir : Ô tempora ô mores, ce qui veut dire littéralement - Ô temps ô mœurs -, c’est-à-dire à
chaque temps correspond une référence culturelle ou encore, chaque époque produit des mœurs qui
lui sont propres. Et à l’heure actuelle, le concept de citoyenneté bien qu’il ait ses origines dans les
traditions anciennes, est cependant le produit d’une construction historique qui correspond avec le
système politique démocratique. Et puisque le Congo a renoué avec la démocratie, il s’avère
indispensable que les citoyens de la République, plus précisément les jeunes universitaires
s’éveillent aux principes et valeurs qui sous-tendent la démocratie en tant qu’idéal et mode de
gouvernance politique.
Par ailleurs, la crise des modèles, des repères et des valeurs qui caractérise la société
congolaise, ainsi que les défis majeurs auxquels fait face la nation congolaise, ont obligé à repenser
les modes de socialisation politique. De ce point de vue, la formation au patriotisme et au
nationalisme congolais permet de refonder la nation congolaise. La citoyenneté est dans ce sens un
point de vue à partir duquel interroger et impulser nos pratiques et nos actions en faveur de la
République. Le droit des nations est un mélange de sentiments et de raisons. Ainsi, la citoyenneté
offre un moyen pour renforcer la synthèse qui rend la cohésion possible et souhaitable.
Notons que la citoyenneté exige un regard multiple et global, et une certaine capacité à se réclamer
d’un ensemble des connaissances historiques, juridiques, sociologiques, culturelles,
anthropologiques, éthiques et, bien entendu, psychologiques.
Au regard du contenu intrinsèque de cet enseignement tels que dégagé dans la structure
du descriptif de ce cours, un regard panoramique sera jeté sur la saisie des concepts fondamentaux
et connexes relatifs à ce cours ainsi que sur l’aperçu historique des textes fondamentaux qui créent
l’existence politique de notre nation. A cela s’ajoute l’étude des notions liées aux obligations, droits
et devoirs du citoyen. C’est à ce titre que des notices bibliographiques ont été proposées à titre
indicatif afin d’enrichir le bagage intellectuel des apprenants à travers des lectures personnelles qui
devront prolonger et compléter la matière transmise à l’auditoire. Enfin, concluons cette partie
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introductive en disant que le présent enseignement vise à créer des sentiments et attitudes
d’attachement solide à la communauté nationale et à sa Constitution afin de mieux intérioriser les
valeurs républicaines et de défendre l’identité congolaise en fin, de sauvegarder le statut d’un
expert en gestion celui-ci est doté de certaines capacités à observer rationnellement sa
société, à contempler le monde en le jugeant moralement et en le valorisant positivement.
A. LES OBJECTIFS DU COURS
Il y a un objectif général(a) et plusieurs objectifs spécifiques(b).
a. Objectif général
Ce cours vise à amener et rendre les étudiants concernés capables d’acquérir des
valeurs, des principes et des symboles de la République doit permettre de comprendre l’origine et
les fondements de la citoyenneté et de la nationalité congolaise. Il poursuit également un
objectif de pouvoir dicté les règles de conduite en matière d’intégrité, d’impartialité, de
loyauté, de compétence et de respect.
b. Objectifs spécifiques
A l'issue de cet enseignement, l'étudiant l'ayant suivi avec assiduité sera capable de :
Promouvoir la culture de la paix, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la
résolution pacifique des conflits ;
Opérer un éveil de conscience nationale, c'est-à-dire éveiller ce sentiment d'appartenir à une
communauté nationale ou à une société politique ;
Développer un esprit patriotique ;
Promouvoir les valeurs de la Républiques ;
Promouvoir les droits et devoirs du citoyen ;
Définir avec clarté le vocabulaire spécifique d'éducation, du civisme, de la citoyenneté, de la
patrie, de l'État, des élections, de la démocratie ;
Définir les notions d’éthique ;
Comprendre la notion de bonne gouvernance et son applicabilité dans la vie socio
professionnelle, etc.
c. Compétences :
La participation et la réaction des étudiants permettront d’avoir :
Capacité des étudiants à critiquer et émettre des avis sur la gestion de la chose publique ;
Capacité de participer à la formation de l’opinion publique sur les valeurs de la République ;
Capacité de préserver les biens publics et le patrimoine immatériel et matériel national.
Capacité de décrypter l’actualité politique avec maîtrise.
d. Méthodes d’enseignement :
L’enseignant utilisera la méthode interactive, qui permettra aux étudiants d’intervenir,
par des questions, aux exposés de l’enseignant.
e. Ressources :
Un support électronique sera mis à la disposition des étudiants, ainsi que leurs
recherches personnelles.
f. Procédures d’évaluation :
Pour évaluer les étudiants, nous allons procéder par les Travaux Dirigés, le Travail
Pratique par groupes d’étudiants ; et au bout de 30 heures d’enseignement, nous ferons passer deux
interrogations écrites. Enfin, à la tenue du cours, un examen écrit sera présenté par les étudiants.
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le vocabulaire spécifique ;
"Justice, Paix, Travail" telle est la devise de la République Démocratique du Congo qui entend
promouvoir ces trois valeurs au sein de la république. Cette trilogie incarne l’aspiration du peuple
congolais à vouloir vivre ensemble dans une dynamique de paix, de justice et d’efforts collectifs
cristallisés autour des valeurs d’unité et de travail. Cette devise (Justice, Paix, Travail) découle de la
Constitution du 18 février 2006 en son article premier.
C'est dans un environnement apaisé avec la mise en place d'une Justice distributive, que
les Congolais bâtiront un Congo fort et prospère au cœur de l’Afrique.
En parlant des valeurs de la République dans le cadre de cet enseignement, nous
voulons plus particulièrement étudier des repères lumineux du cadre subjectif national et des
critères d’après lesquels la nation congolaise ou la société globale juge l’importance des personnes,
des modèles sociaux, des orientations nationales, des objectifs collectifs à poursuivre et des facteurs
fondamentaux de l’existence commune.
C’est donc des structures immatérielles et matérielles élevées au rang des idéaux de la République
et sur lesquels se fonde la fierté de la patrie et de la nation congolaise.
La justice, paix et travail sont les valeurs fondamentales, que l'on retrouve dans la
devise de la République. À celles-ci s’ajoutent :
la démocratie ;
la laïcité ;
la solidarité ;
l’esprit de justice ;
le respect ;
Un signifiant : le symbole proprement dit qui tient la place de quelque chose d’autres ;
Un signifié : ce quelque chose dont le signifiant tient lieu ;
Une signification : un rapport entre le signifiant et le signifié ;
Un code : qui définit précisément les liens entre signifiant et signifié.
Chaque pays possède des symboles qui permettent de le différencier des autres. Un
symbole peut être un objet, un son, un mot, un être vivant.
La RDC possède plusieurs symboles.
La République s'est bâtie autour de valeurs partagées par des hommes et des femmes
désireux de vivre ensemble.
Les principales valeurs congolaises sont contenues dans la devise : « Paix, Justice,
Travail ».
La devise est aussi un des symboles de la RDC.
Dans le cadre de cet enseignement, il convient de noter que les signes et symboles de la
République jouent un rôle important dans la formation des aspirations nationales. En effet, c’est
lorsque des images et représentations nationales se fixent et, lorsqu’elles prennent des valeurs
symboliques d’amélioration des conditions d’existence, qu’elles deviennent des besoins et
aspirations qui engendrent le désir de poursuivre l’expérience commune de la nation congolaise.
De ce qui précède, il convient de marteler que les symboles de la République font référence
aux éléments emblématiques de la République ayant obtenus une légitimation collective de la
nation congolaise. Les symboles de la République sont à la fois des tenants lieux et des lieutenants
de la République.
Quels sont les symboles de la République Démocratique du Congo ?
Le drapeau tricolore
Chaque pays possède un drapeau afin de le reconnaitre. Celui de la RDC est tricolore,
cela signifie qu’il a 3 couleurs : bleu, rouge et jaune.
La couleur bleu ciel symbolise la paix et l’espoir, la bande rouge représente le sang des
martyrs, et la couleur jaune est le signe de la richesse du pays. En fin, l’étoile jaune renvoie à un
pays uni promis à un avenir radieux.
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4. La République
Le concept de République – res publica- renvoie, du point de vue théorique, à une tradition
de pensée politique qui prend sa source dans la Rome antique et se trouve tout particulièrement
associé au nom de Cicéron. Ressuscité à la Renaissance, elle s’exprime fortement dans la pensée
constitutionnelle de Machiavel et joua un rôle significatif dans la manière dont les républiques de
l’Italie du Nord en vinrent à se concevoir elles-mêmes : à savoir comme les premières organisations
politiques européennes modernes. La démocratie, pour Montesquieu, est, avec l’aristocratie, l’un
des deux cas d’espèce possibles de la république.
Et pour sa part, Ordoino note que l’éducation c’est l’action exercée dans un contexte
social donné, par des représentants autorisés de cette société en vue de l’adaptation optimale des
individus à cette société et/ou aux changements sociaux découlant de sa propre évolution :
adaptation intéressant aussi bien les connaissances et les principes que la praxis, le monde de
valeurs que celui de l’action quotidienne qui devrait permettre à l’individu d’assurer effectivement
sa place, son statut, son rôle et ses fonctions dans la société.
De ce qui précède, il importe de retenir que l’éducation a pour objet de faire de l’individu un
instrument de bonheur pour lui-même et pour ses semblables. Tandis que la citoyenneté est le fait
pour une personne, pour une famille ou pour un groupe, d’être reconnu comme membre d’une cité
ou Etat nourrissant un projet commun et qu’ils souhaitent y prendre une part active. La citoyenneté
c’est aussi le droit d’appartenance des individus à une entité politique reconnue : l’Etat-nation.
C’est une forme d’organisation juridiquement établie sur la base d’un pouvoir légitime et d’une
nation reconnue. La citoyenneté comporte des droits civils et politiques et des devoirs définissant le
rôle du citoyen dans la cité et face aux institutions.
Il importe de noter que le concept « citoyenneté » fut longuement réservé au sens strict de
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nationalité que lui donnent les juristes. Mais actuellement, il est utilisé pour désigner la condition
civique, politique et sociale du citoyen.
La citoyenneté rappelle les trois dimensions fondamentales du citoyen qui sont :
Son statut juridique : le citoyen détient la nationalité de l’Etat dont il se réclame. Cette
nationalité lui confère des droits et des responsabilités ;
Sa participation politique : au nom de laquelle le citoyen prend part à la vie des institutions
politiques et au fonctionnement du bien commun ;
Son identité est l’élément intégrateur qui justifie la place du citoyen dans le corps social
qu’est l’Etat.
Et puisque la citoyenneté se déploie dans le cadre d’un espace public déterminé qui est
l’Etat-nation, Charles Taylor distingue deux formes de citoyenneté, à savoir :
a) La citoyenneté libérale qui se fonde essentiellement sur les droits individuels et sur le
traitement égal des individus ;
b) La citoyenneté communautaire qui est la participation collective comme fondement de la
liberté.
Face à ce qui précède, nous pouvons retenir que l’éducation à la citoyenneté est une
formation de l’homme et du citoyen. Elle a trois finalités principales :
L’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté ;
L’éducation au sens des responsabilités individuelles et collectives
L’éducation au jugement.
2. Le concept « civisme » ou le sens civique
Le concept « civisme » dérive respectivement du latin « civis » qui veut dire citoyen
et « civitas » qui se rapporte aux droits de la cité, c’est – à- dire, ce que la cité ou la communauté
attend de chaque membre. En effet, si la cité est en droit d’attendre quelque chose de ses membres,
ceux –ci sont en droit d’exiger d’elle quelque chose. C’est le droit du citoyen et donc les devoirs de
la cité envers ses membres. De ce qui précède, le civisme se présente comme l’étude méthodique
des droits et devoirs du citoyen envers soi-même, sa société et l’humanité. Autrement –dit, le
civisme indique au citoyen ce qu’il est en droit d’attendre de la cité et ce que celle –ci est en droit
d’attendre de lui. En définitif, le civisme se définit par le respect des droits et obligations de la
citoyenneté. Un recul dans le temps nous relève que dans l’antiquité grecque, la notion d’Etat
s’appliquait à la cité. C’est le cas de l’Etat cité d’Athènes et de Spartes. Ainsi, ce qui s’appliquait à
la cité concernait l’Etat. Les droits de la cité sous l’angle actuel ne sont rien d’autre que le droit de
l’Etat ou encore de la société. Un citoyen est donc celui qui a le droit de cité.
C. Les concepts « nation, nationalité et nationalisme »
a. La nation
Le mot nation tire son origine du latin nasci, c’est-à-dire la notion de naissance. Mais la
nation n’est pas quelque chose de biologique comme la race. Pour Jacques Maritain, une nation est
une communauté d’hommes qui prennent conscience d’eux-mêmes tels que l’histoire les a faits, qui
sont attachés au trésor de leur passé et qui s’aiment tels qu’ils se savent ou s’imaginent être, avec
une sorte d’inévitable introversion. La nation a un sol, ou une terre, ce qui ne veut pas dire, comme
pour l’Etat, une aire territoriale de pouvoir et d’administration, mais un berceau de vie, de travail,
de travail, de souffrance et de rêve. La nation a un langage, bien que les groupes linguistiques ne
correspondent pas toujours aux groupes nationaux. La nation a des droits et a une vocation
historique.
Pour sa part, Renan pense que la nation est « l’aboutissement d’un long passé d’efforts,
de sacrifices et de dévouements. Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune
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dans le présent, avoir faits de grandes choses ensembles, vouloir en faire encore, voilà les
conditions essentielles pour être un peuple. » Mais plus qu’une communauté de race, de langue ou
d’histoire, la nation est un plébiscite de tous les jours, c’est-à-dire une chaleur de cœur provoquée
par un désir de vivre un idéal en commun et lequel désir est partagé par tous. A titre informatif,
notons qu’il existe deux grandes conceptions de la nation. (…).
C’est la nation qui confère aussi l’identité nationale.
b. La nationalité
C’est le lien d’allégeance ou le lien juridique qui unit une personne à un Etat. A ce titre, la
nationalité demeure, du point de vue juridique, le meilleur indicateur de la citoyenneté. En effet,
pour déterminer la citoyenneté d’un individu, l’on s’interroge sur sa nationalité. Entre
« nationalité » et « citoyenneté », la relation de cause à effet est évidente. Dans un pays, la
nationalité est octroyée suivant les conditions précises fixées par la loi. En RDC, la loi n°4/094 du
12 novembre 2004 portant nationalité congolaise distingue deux modes d’acquisition de la
nationalité congolaise : l’origine et l’acquisition. La nationalité congolaise est une et exclusive,
c’est-à-dire qu’elle ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. La loi fixe les
conditions de reconnaissance, d’acquisition, de perte, de déchéance et de recouvrement de la
nationalité congolaise.
En état de cause, il est congolais, celui qui détient la nationalité congolaise. Néanmoins, il
existe plusieurs catégories de congolais, à savoir :
Est congolais toute personne dont un des descendants est ou a été membre d’une des tribus
établies sur le territoire de la RDC dans ses limites du 1er août 1885, telles que modifiées par les
conventions subséquentes. Ce sont donc des Congolais par appartenance ou congolais de
droit ou de souche.
Le Congo Démocratique applique le « jus sanguinis » : est également Congolais l’enfant
légitime ou naturel d’un père congolais ou d’une mère congolaise. Il s’agit là des Congolais par
filiation. En revanche, d’autres pays comme le Congo Brazza ne donnent leur nationalité
d’origine qu’à un enfant né d’un père congolais et d’une mère congolaise : c’est le jus sangunis
renforcé.
La loi congolaise (Congo-kinshasa) accorde aussi la nationalité congolaise à l’enfant nouveau-
né trouvé au Congo, c’est-à-dire issu de parents inconnus et trouvé sur le territoire de la RDC
ou à bord d’un aéronef ou d’un navire congolais.
Ce nouveau-né sera présumé congolais. C’est donc un Congolais par présomption de la loi. Mais il
perdra sa nationalité congolaise avec effet rétroactif si pendant sa minorité, sa filiation est établie à
l’égard d’un étranger.
Il faut cependant noter qu’un enfant né en RDC des parents apatrides est présumé Congolais.
Certes, la RDC n’applique pas le « jus soli » comme aux USA et ailleurs : un enfant n’aura pas la
nationalité congolaise du seul fait de sa naissance en territoire congolais.
Enfin, rappelons que généralement une nationalité étrangère est octroyée à un individu par la
naturalisation ou par l’option. Au Congo-Kinshasa, il existe quatre modes d’acquisition de la
nationalité pour un étranger : la petite naturalisation, la grande naturalisation, l’option et l’adoption.
c. Le nationalisme
Comme simple sentiment, le nationalisme signifie tout simplement l’attachement passionné
à la nation à laquelle on appartient. En d’autres termes, c’est le sentiment d’un groupe d’hommes
ayant une expérience historique et une aspiration à vivre ensemble dans un groupe indépendant.
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Le nationalisme s’exprime certes sous des formes variées, mais le fond idéologique est
commun et s’organise autour de quatre thèmes principaux : la souveraineté, l’unité, le passé
historique et la prétention à l’universalisme.
D. Les concepts « patrie et patriotisme »
a. La patrie
La patrie est considérée comme la terre des ancêtres qu’il faut aimer et défendre à n’importe
quel prix. On peut même mourir par amour pour elle. D’où, l’expression latine « pro patria mori » -
pour la patrie nous mourrons. Cette noble idée, remontant à l’antiquité gréco-romaine, implique que
la patrie a un contenu sacré. Certaines personnalités ont payé de leur sang pour la sauvegarde des
intérêts de la patrie. C’est la cas de Jeanne d’Arc en France, Ndona Bétrtice au Royaume Kongo,
M’siri à Bunkeya au Katanga, Simon Kimbangu, Patrice Emery Lumumba, Laurent désiré Kabila
au Congo-Kinshasa, etc.
Comme on le voit, la patrie se distingue de l’Etat et de la nation par le plus haut degré
d’appartenance à la terre des ancêtres dont il faut protéger par tous les moyens (y compris en
acceptant le sacrifice suprême…) contre quiconque veut le détruire.
b. Le patriotisme
C’est le sentiment naturel d’attachement profond à la terre des ancêtres. En effet, les
compatriotes doivent honorer leur patrie, la magnifier, l’aimer et la servir partout et toujours. Il
existe des attitudes ou des actes patriotiques à adopter ou à poser au quotidien :
L’attitude à adopter lorsqu’on entonne l’hymne national ;
L’attitude à adopter à l’occasion de la montée et de la descente du drapeau, emblème national ;
L’attitude à adopter au passage d’un corbillard ou d’un cortège funèbre ;
L’attitude à adopter au cours de la minute de silence observée en mémoire d’un ou de plusieurs
compatriotes défunts, etc.
L’attitude de compassion envers les compatriotes frappés par un sinistre, par des calamités
naturelles, par la guerre, etc.
Cependant, le sentiment patriotique ne doit pas être poussé jusqu’au chauvinisme. Il faut
éviter également le cosmopolitisme ou l’internationalisme. Comme le nationalisme, le vrai
patriotisme requiert le « juste milieu » conciliant la prédilection pour sa propre patrie avec l’amour
et le respect de toutes les autres nations du monde.
La démocratie athénienne
Nous notons avec Paula Becker que la question de principe, remonte au moins à Platon,
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Protagoras et, dans son aspect théâtral, tragique et comique, à Euripide et Aristophane (Paula
Becker et Dr. Jean-Aimé A. Raveloson, 2008). Et pour l’aspect plus proprement historique de la
démocratie, Claude Mossé avait noté que :
« La réalité de l’égalité est alors telle, dans toute la Grèce, que le langage est amené à
inventer des mots nouveaux pour en exprimer les nuances : « isonomia (égalité de droits politiques),
isègoria (égal droit de parole dans les assemblées politiques), isogonia (égalité par la naissance) et
isokratia (égalité de pouvoir) ». Jamais cependant, il faut s’empresser de le préciser, les Grecs n’ont
sérieusement songé à faire de ces notions des valeurs universelles, au contraire : l’égalité politique
est, par définition, le privilège des citoyens, qui ne sont partout qu’une minorité de la population.
C’est donc bien parce que ces idéaux égalitaires ont été les idées du groupe social dominant qu’ils
se sont imposés comme les idées dominantes de l’époque.
Il faut aussi préciser que la démocratie n’était pas appréciée dans la pensée première ou
antique des grecs. Pour Platon, si la « politeia » (la République) est le gouvernement de l’intellect,
la démocratie est au contraire celui de l’epitumia, des désirs particuliers et anarchiques de la
multitude. Aristote ne donne pas d’autre nom au gouvernement populaire que « politeia », qui a
pour fin l’intérêt commun, par opposition à la « démocratie » qui a pour fin les intérêts particuliers,
comme s’il voulait désigner le régime par excellence, la chose publique. Ainsi la bonne version de
la démocratie serait le régime constitutionnel en lui-même, la « République », où tous délibèrent en
vue du bien commun ; avec une supériorité de la délibération générale sur toute autre forme.
La démocratie, pour Montesquieu, est, avec l’aristocratie, l’un des deux cas d’espèce
possibles de la République. Elle est comprise comme gouvernement du peuple, qui désigne ses
magistrats par le sort, tandis que l’aristocratie est le gouvernement d’une partie du peuple, qui
désigne les siens par choix ; leur appartenance au genre commun de la République est fondée sur la
communauté de leur principe, la vertu. Ce qui caractérise en effet le bon gouvernement est sa
capacité à se maintenir, chose qui dépend du respect des lois. Pour Rousseau, le peuple est toujours
souverain de droit. Tout régime où il l’est de fait, c'est-à-dire où la loi est l’expression de la volonté
générale, est républicain.
Pour mieux synthétiser les éléments qui donnent un caractère démocratique à l’Etat et à la
politique ou encore les caractéristiques de fond et de procédure d’un gouvernement démocratique,
nous retenons avec Leslie Lipson ce qui suit :
Le peuple doit détenir le pouvoir ultime grâce au suffrage universel des adultes, chaque
citoyen n’ayant qu’une voix ;
Deux grands partis politiques au moins doivent offrir un choix de candidats et de
programmes dans des élections honnêtes tenues à intervalles raisonnables ;
La collectivité doit garantir les libertés civiques de tous ses membres, notamment la liberté
de parole, de publication et d’association, ainsi qu’une protection contre les arrestations
arbitraires et la garantie d’un jugement équitable en cas d’emprisonnement ;
La politique de l’Etat doit être guidée par l’intérêt public ; elle doit favoriser le bien-être
social et économique de tous ;
L’Etat doit assurer l’équilibre entre une direction efficace et une critique responsable. Ceux
qui sont au pouvoir doivent donc continuellement affronter l’opposition au sein du corps
législatif et tous les citoyens doivent avoir accès à un système judiciaire indépendant ;
Il doit être possible de modifier tout élément du système gouvernemental par les méthodes
pacifiques, en suivant des procédures convenues. (Lipson, 1972).
Par ailleurs, les analyses de Bernard Marin stipulent que la démocratie contemporaine,
généralement représentative, repose sur les quatre principes qui constituent son ossature :
Même s’ils sont loin d’être toujours appliqués intégralement en pratique, ces quatre
principes constituent les piliers du régime démocratique et permettent de le différencier des autres
types de régime. Les études sociologiques démontrent cependant qu’un régime pouvant très bien
avoir une forme constitutionnelle « démocratique », se réclamer de la volonté du peuple et
fonctionner dans les faits comme une dictature totalitaire.
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En rapport avec les modes d’acquisition du pouvoir, il importe de noter que le pouvoir
politique peut être acquis soit par l'élection, par la cooptation, par la nomination, par acclamation,
par le coup d'État, par la rébellion, par l'insurrection, par le soulèvement populaire, ou par hérédité.
De ces différents modes, seule l’élection constitue la voie royale d’accession au pouvoir.
Notons que le concept « élection » tire ses origines du latin electio, c’est-à-dire le choix et le
verbe eligère signifie élire. L'élection, sous cette considération étymologique, est donc un choix
réalisé au moyen d'un suffrage (vote, approbation) auquel toutes les personnes disposant du droit de
vote, le corps électoral, sont appelées à participer. L'objectif de l'élection est la désignation d'une
ou plusieurs personnes pour exercer un mandat électoral (politique, économique, associatif,
syndical, social.) durant lequel elle(s) représente(nt) leurs électeurs. Par son vote, le corps électoral
leur transfère la légitimité nécessaire pour exercer le pouvoir attribué à la fonction objet de
l'élection. L’élection peut aussi permettre de régler une crise. Lorsqu’un débat extrêmement
important divise les citoyens, le recours au suffrage universel peut permettre de trouver une solution
relativement approuvée par tous. C’est le Référendum. Ou encore, l’élection peut revêtir un aspect
stratégique : on peut recourir à l’élection afin de conserver le pouvoir.
Le scrutin
C’est la manière de réaliser un vote à l'aide de boules, de bulletins ou de formulaires placés
dans une urne ou dans une boîte virtuelle (vote électronique). Plus généralement, le scrutin est
l'ensemble des opérations qui constituent une élection ainsi que la méthode par laquelle les
représentants d'un peuple ou d'un ensemble de personnes (membres d'une association, d'un
syndicat) sont désignés. On distingue généralement les scrutins suivants : Les scrutins majoritaires,
les scrutins proportionnels, et les scrutins mixtes. Tout ceci est fonction du système électoral qui
détermine le quotient électoral.
conseiller, prendre le temps du recul pour rendre disponibles son intelligence et son affectivité. Pour
ne pas décider sous le coup de l'émotivité, de la peur, il faut savoir prendre de la distance et, même,
oser demander le temps de la réflexion. Avoir conscience que la décision crée une part d'inconnu. Il
existe en effet toujours un risque dans la décision. Choisir une réponse pour laquelle on est
convaincu.
Au final, prendre une décision de vote, c'est poser un acte de liberté. En effet, la décision de
vote est un acte de liberté face à des contraintes souvent multiples. L’électeur qui décide le fait avec
tout son être, c'est-à-dire son histoire, son tempérament, son éducation ainsi qu’en recourant à la
zone du stockage d’information politique. Il ne doit pas occulter la réalité de la vie à travers les
dimensions concrètes de son choix.
Par ailleurs, il est sociologiquement attesté que le processus de prise de décision de vote
intervient à partir des intra-décisionnels ainsi que des facteurs d’orientation du comportement
électoral. Dans cette perspective, il appert de noter que dans la décision de vote, il y a des données
de la dérivation ethnique, des données du rapport avec le pouvoir, des données en rapport avec la
compétence politique qui peut être acquise par la politisation, c’est-à-dire l’intérêt et l’attention
accordée au fonctionnement du champ politique, ou encore l’intensité avec laquelle les agents
sociaux suivent la compétition politique et le travail des acteurs politiques, des données historiques
provenant du centre de stockage d’information, des données socio-culturelles provenant des cadres
sociaux, des données économiques qui sont fonction du rapport avec le capital et les données
psychologiques provenant de la satisfaction qu’éprouve un électeur pour un candidat. Certes, le vote
doit être républicain.
Il s’en suit que dans la compréhension épistémologique de la décision de vote, des questions
de valeurs, de satisfaction personnelle, de relation avec le pouvoir, et de mécontentement doivent
être prises en considération dans une approche sociologique intégrant la critique sociale et non pas
seulement demeurer dans une approche beaucoup plus science politique. En considérant chaque
électeur comme un système, nous voudrions considérer l’ensemble des données constitutives des
inputs que reçoit l’électeur et qui le poussent à sortir sa décision de vote comme un output. Pour que
les élections réalisées soient « une véritable gâchette de la démocratie » en République
Démocratique du Congo, il faut que l’on prône une négation de l’Etat-éthnie, et de la « démocratie
pour un homme » pour positiver les valeurs républicaines. Cette exigence républicaine nécessite que
le peuple soit conscient d’être redevenu le principal acteur de l’historicité de son pays, conscient du
fait qu’il peut tout aussi bien être le bénéficiaire que la victime de ses choix opérés, conscient
également du fait que son geste peut désormais influer et influencer le cours de l’histoire de son
pays. C’est l’observance de cette donne qui peut provoquer le développement du Congo dans la
fierté de la quête de l’originalité, dans la reconquête de son patrimoine multiple et dans ce qu’il aura
fait du déverrouillage autoritaire dont les décisions de vote républicaines constituent les jalons.
Dans le stricto sensu de la science politique, Voter, c’est choisir des représentants ou se
prononcer sur une matière ayant constitué l’objet d’une élection. En effet, les principes
fondamentaux de la démocratie permettent à tous les hommes de devenir citoyens, c’est-à-dire
d’exercer une part du pouvoir politique. Quand on attribue au peuple le titre du possesseur de la
souveraineté, on veut fondamentalement dire que le peuple est désormais souverain, ce qui signifie
que l’ensemble des citoyens exerce la responsabilité politique qu’assumait une minorité de gens.
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Le droit de vote c’est le droit pour un citoyen de participer à l’élection de ses représentants
politiques sur un plan national ou local et de se prononcer sur un texte législatif ou constitutionnel
(référendum). Le droit de vote est un attribut essentiel de la démocratie.
Ce droit de vote a longtemps été censitaire, dans les premières démocraties représentatives
à proprement parler, avant de devenir universel, très souvent pour les seuls hommes. Les femmes
ont été intégrées aux corps électoraux tardivement, et il faudra attendre la fin de la Première Guerre
mondiale pour voir le droit de vote des femmes devenir la règle dans une majorité de démocraties
représentatives. La modernisation de ces démocraties a aussi permis un abaissement progressif de la
majorité électoral, ainsi que l'intégration des résidents étrangers aux corps électoraux dans certains
pays, tout particulièrement pour des scrutins locaux. La désignation de représentants du peuple
revêt une telle importance qu'elle justifie également que seuls des citoyens responsables puissent y
participer, ce qui peut impliquer le retrait du droit de vote aux personnes condamnées par la justice.
De nos jours, dans les pays démocratiques, le suffrage est universel, égal et secret. Il est
universel car tous les citoyens peuvent voter, sous certaines conditions prévues par la loi. Il est égal
car chaque citoyen dispose d’une seule voix. Enfin, il est secret car chaque citoyen doit passer dans
l’isoloir pour glisser son bulletin de vote dans une enveloppe. Cela revient à dire que dans l’histoire
électorale des nations, avant l’avènement du suffrage universel, le droit de vote n’était accordé qu’à
une minorité de la population. Le sexe, la richesse, la couleur de la peau ou encore la religion
étaient des motifs d’exclusion du droit de vote. En République démocratique du Congo, dans
l’optique d’une organisation matérielle efficiente des élections, le législateur est arrivé à décider de
subordonner l’exercice du droit de vote à la possession d’une carte d’électeur délivrée par la CENI.
Outre la détention d’une carte d’électeur, d’autres conditions doivent être remplies pour participer
aux élections telles que ne pas avoir des empêchements judiciaires, ne pas se retrouver à l’étranger
le jour du scrutin. Il en est de même pour tout congolais qui n’aurait pas atteint l’âge de dix-huit ans
révolu au moment du vote.
18
a. Le parti politique
Selon joseph Lapalombara et Myron Weiner, un parti politique est une organisation durable,
agencée du niveau national au niveau local, visant à conquérir et à exercer le pouvoir, en cherchant
à cette fin, le soutien populaire. L’on peut relever quatre traits de cette définition ou caractères :
« Une organisation durable », c’est-à-dire un groupe d’individus professant les mêmes vues ; en
outre, l’espérance de vie politique de ladite organisation est supérieure à la vie physique des
dirigeants en place.
Elle (organisation locale) entretient des rapports réguliers et variés à l’échelon national.
La volonté délibérée des dirigeants tant nationaux que locaux de l’organisation de prendre ou
de conquérir et d’exercer le pouvoir politique seuls ou avec d’autres et non pas simplement
d’influencer le pouvoir en place comme cela se passerait dans un groupe de pression.
Le souci, enfin, de rechercher le soutien populaire à travers les élections ou à travers d’autres
mécanismes.
Typologie des partis politiques
D’après Maurice Duverger, il existe, dans le contexte euro-américain, d’une part les partis de
cadres et, d’autre part, les partis de masses, auxquels on peut ajouter les partis indirects. Certes,
dans le contexte africain au lendemain des indépendances, on a observé les partis révolutionnaires-
centralisateurs et d’autre part les partis pragmatiques pluralistes
Les fonctions des partis politiques
Il y en a essentiellement trois, elles sont électorales et parlementaires par excellence. Il s’agit
de la formation de l’opinion, de la sélection des candidats et de l’encadrement des élus. Cependant,
il existe aussi des partis dits omni-fonctionnels, c’est-à-dire qui font tout eux-mêmes, même ce qui
est dévolu à l’Etat. D’où, la notion de « parti-Etat » comme le MPR sous la 2è République (Zaïre).
Les systèmes des partis politiques
L’on distingue principalement deux systèmes de partis : le système pluraliste ou
multipartisme et le système à parti unique. Entre les deux systèmes, c’est le multipartisme à parti
dominant.
b. Le groupe de pression
Contrairement à un parti politique proprement dit, un groupe de pression ne vise pas la
conquête du pouvoir, ni la participation à son exercice. Il cherche plutôt à faire pression
simultanément sur les détenteurs du pouvoir, sur les partis politiques et sur l’opinion publique et
aussi sur les dirigeants des institutions.
Exemple de groupe de pression : Les syndicats, la presse, le patronat, les groupes
corporatifs, les confessions religieuses, les associations diverses, la communauté universitaire, etc.
Il faut noter qu’on distingue les groupes de masses des groupes de cadre. Les uns et les
autres procèdent généralement par deux modes d’action, à savoir : la propagande (mobilisation
idéologique des masses) et la violence (le recours à la force ou à l’action directe).
Il s’agit d’un ensemble des droits et garanties reconnus et aménagés par les autorités
publiques et qui font partie du droit positif. Quels que soient les artifices du raisonnement et les
subtilités du discours, la liberté restera toujours la possibilité de faire ou de dire, aussi longtemps
que possible, ce qu’on a envie de faire ou de dire dans les limites de la loi. Toutefois, dans un Etat
de droit, la liberté a nécessairement des limites, mais il est difficile d’en fixer la mesure exacte.
La liberté comme élément prépondérant de la sauvegarde des droits de l’homme s’attache à
la personne humaine. La liberté est un attribut de la démocratie. La société civile et les
Organisations de défense des droits de l’homme ont l’obligation de surveiller toutes les activités
gouvernementales afin de prévenir toutes les dérives autoritaires et totalitaires. Notons ici que la
Constitution de la RDC à son titre 2 intitulé « des droits humains, libertés fondamentales et des
devoirs du citoyen et de l’Etat », garantie la liberté des citoyens et prône la protection des droits
humains. Cependant, la liberté ne peut nullement signifier un libertinage ni un laisser-aller qui
menacerait le vivre-ensemble harmonieux.
Section 2. VALEURS REPUBLICAINES ET VERTUS CITOYENNES
2.1. Des valeurs républicaines
Depuis la fin de la 2ème République, la société congolaise entend promouvoir un faisceau des
valeurs dans lequel toute la communauté est appelée à s’identifier.
Il s’agit notamment des valeurs républicaines suivantes :
1. La démocratie pluraliste garantissant l’égalité des chances pour les acteurs et la possibilité
d’alternance politique pour les mandats publics ;
2. Le pluralisme politique et syndical ;
3. Le respect du dialogue et de la concertation ;
4. La tolérance et la réconciliation ;
5. Le respect de la loi qui doit être égal à tous (pas d’individu au-dessus de la loi) ;
6. La justice, l’égalité, la liberté, la responsabilité ;
7. La solidarité nationale, la fraternité, l’amour de la patrie ;
8. L’amour du travail bien fait ;
9. Le souci du bien commun ;
10. La fierté nationale et la défense de l’image du pays à l’extérieur ;
11. La bonne gouvernance ;
12. L’honnêteté ou l’intégrité morale, la collaboration et la coopération ;
13. Les valeurs de la modernité s’expriment en terme d’efficacité, de rentabilité, de compétitivité,
d’organisation rationnelle ;
14. Les valeurs de la connaissance : le savoir conduit au savoir-faire pour culminer dans le savoir-
être et impliquant rigueur intellectuelle, sens critique et créativité ;
15. Le développement d’une société pluraliste, intégrée et ouverte dans un Etat de droit ;
16. Le développement d’une société pluraliste, intégrée et ouverte dans un Etat de droit ;
17. Le respect de l’Etat reconnu comme l’émanation de la volonté du peuple ;
18. Le respect du sacré, le respect de la vie à sauvegarde à tout prix en tant que source d’initiative ;
19. Le respect des droits de la personne humaine, etc.
2.1. Mécanisme de protection des valeurs républicaines
Les valeurs républicaines trouvent leur protection et promotion à travers les mécanismes
suivants :
- La famille qui doit veiller à la transmission des valeurs républicaines qu’elle doit par ailleurs
protéger ;
- L’école, qui à la suite de la famille, est appelée à inculquer aux apprenants les bonnes
20
habitudes, le savoir-vivre en société et les valeurs fondamentales devant régir l’individu dans la
société ;
- L’Etat de droit, dont la mise sur pieds garantit la promotion et la protection des valeurs
républicaines ;
- Les élections libres, démocratiques et transparentes qui permettent de placer à la tête des
institutions des hommes dont le rôle est de garantir la promotion et la protection des valeurs
républicaines ;
- L’application des sanctions tant positives que négatives à tous les échelons, sans exclusion.
2.2. Quelques traits de l’identité citoyenne en RDC
A la suite de ce qui précède, l’identité citoyenne en RDC peut se résumer en termes
suivants :
- De l’unité nationale, de la sauvegarde de l’intégrité du territoire national, c’est-à-dire donc de la
conscience nationale et du nationalisme ;
- De la grandeur, de la dignité, du sens de l’honneur, c’est-à-dire en fait de l’orgueil national ou
un sursaut d’orgueil positif pro republica;
- De la démocratie en tant qu’aspiration profonde du peuple congolais ;
- Du patriotisme (c’est-à-dire l’esprit de sacrifice) ;
- De l’indépendance économique comme antidote de la dépendance et du parasitisme, c’est-à-
dire lutte contre l’impérialisme euro-américain et la pauvreté ;
- De sens du travail comme générateur de développement, etc.
2.3. Les vertus socio-civiques
La politesse est la meilleure école de civisme. Elle devrait être une vertu démocratique dont
aucun citoyen ne puisse se dispenser. Elle est la marque de la discipline sociale. Plus une société est
raffinée, plus elle est « civilisée », plus son code de savoir-vivre est complet, rigide et observé. Les
peuples les plus démocratiques sont souvent les plus naturellement courtois : respect des droits des
autres, sentiment aigu de leurs propres devoirs, etc.
Plus que toutes les lois, la politesse envers les forces de l’ordre et envers les autorités, envers
les étrangers, sur les stades (l’esprit sportif, le fair-play, etc.), dans les lieux publics en général. Bref,
la politesse est une vertu civique. La politesse appelle l’acceptation mutuelle, et l’élégance.
Le Congo Démocratique devrait mettre un point d’honneur à maintenir, vis-à-vis des étrangers, ses
traditions de courtoisie et d’hospitalité.
2.4. La participation politique ou l’engagement dans la vie nationale
Etre « indépendant » et « souverain », ce n’est pas seulement l’indépendance politique
ou être gouverné par des Congolais. C’est surtout comprendre qu’un pays libre est celui qui fait
face, sur tous les plans, à tous ses besoins, du moins aux besoins fondamentaux de la majeure partie
de la population : produire et vendre rationnellement ce qui ressort du domaine agricole au cours
mondial, sans productivisme ni subordination vis-à-vis d’un acheteur qui accorde un cours
préférentiel, fabriquer sur place les objets de première nécessité, utiliser les matières premières au
lieu de les exporter (sauf évidemment si leur production dépasse les besoins du pays). Ce qui exige
un minimum de sens de recherche et de créativité.
Etre patriote c’est penser à tout cela : c’est aimer sa patrie, être fier d’elle, de ses
hommes, c’est-à-dire de ses habitants, de ses traditions, de son passé, et tout mettre en œuvre pour
qu’elle se développe et se modernise par ses propres moyens. Chaque Congolais est
personnellement responsable de la nation congolaise et de son avenir ; ce n’est pas une affaire des
gouvernants seuls. Cela est d’autant plus impérieux que le Congo, nation jeune et pauvre, a grand
besoin du travail de tous ses fils et de toutes ses filles pour devenir une grande nation, avec un cadre
21
juridique éminemment impersonnel (et non taillé sur mesure, mieux des institutions politiques
réfléchies et efficaces). Ainsi, revêtu des valeurs citoyennes, le peuple sera suffisamment fort pour
s’engager résolument et fermement sur la voie de la participation politique à travers des élections
citoyennes, c’est-à-dire des choix des dirigeants sur des critères de compétence, d’intégrité, de la
capacité à défendre les intérêts nationaux ou le bien-être collectif et non sur base des critères de
l’ethnicité ou de la tribalité.
22
Etre un bon citoyen, c’est aussi connaître l’histoire politique et institutionnelle de son
pays. Cela permet de consolider l’idée la nation par un plébiscite de tous les jours.
Le présent chapitre se propose donc de passer en revue l’histoire très mouvement de la
République à partir de ses textes fondateurs surtout. C’est à ce titre que nous parlons de l’histoire
constitutionnelle sans faire ici un cours de droit constitutionnel. Rappelons que quand on parle de la
Constitution, on fait allusion à la principale règle de droit ou la loi fondamentale d’un Etat, à
laquelle tous les citoyens doivent obéir, y compris le Président de la république. C’est pourquoi
quand le Président de la République est élu, il prête serment de lui obéir. C’est donc un ensemble
des règles relatives à la désignation des gouvernants, à l’organisation et au fonctionnement des
pouvoirs publics et de l’Etat, bref à tout ce qui fait l’existence d’un Etat. Elle est la loi des lois d’un
pays. Elle édicte les normes fondamentales qui font d’un Etat un Etat de droit.
Les entités politiques traditionnelles les plus connues ou les plus structurées sont
principalement le Royaume Kongo, les Empires Lunda et Luba, le Royaume kuba, les Royaumes
Mongo, Zande et Mangbetu, les Royaumes interlacustes comme celui de Bashi. Mais c’était sans
compter avec les querelles de palais, les inversions extérieures et surtout la traite des esclaves et
l’occupation coloniale.
C’est le 26 février 1885 que fut signé l’Acte général de Berlin, véritable charte de la
colonisation. Cet acte clôture la conférence de Berlin ouverte le 15 novembre 1884 et consacre ainsi
le principe du libéralisme économique dans le bassin du Congo et le partage de l’Afrique par les
puissances européennes. Il comportait aussi la reconnaissance de l’Etat Indépendant du Congo avec
Léopold II, roi des Belges comme souverain. Le Congo devint ainsi propriété personnelle de
Léopold II jusqu’en 1908. Ainsi, le Congo s’appellera successivement :
Etat Indépendant du Congo, EIC, de 1885 à 1908 ;
Congo-Belge de 1908 à « 1960 ;
République du Congo de 1960 à 1964 ;
République Démocratique du Congo de 1964 à 1971 ;
République du Zaïre de 1971 à 1997 ;
République Démocratique du Congo depuis 1997.
Le 5 Août 1888, un décret royal jette les bases de l’organisation de la Force Publique,
embryon de notre armée successivement appelée :
Force Publique : de 1888 à 1960 ;
Armée nationale Congolaise, « A.N.C » : de 1960 à 1971 ;
Forces Armées Zaïroises, « F.A.Z. » : de 1971 à 1997 ;
23
Sur le plan économique, les débuts ont été difficiles parce que le Roi ne rencontrait que
méfiance et indifférence autour de lui. Les premières expéditions ont été couvertes par la fortune
personnelle du monarque parce que les banques boudaient les entreprises d’outre-mer qu’elles
considéraient comme très risquées. C’est ainsi que face à l’interdiction par l’Acte général de Berlin
de percevoir des droits de douane dans le bassin conventionnel du Congo, le roi se résolut le 21
septembre 1891, à la constitution du domaine de la Couronne, domaine privé dans lequel l’Etat se
réservait en exclusivité l’exploitation des ressources animales et végétales : à savoir l’ivoire et le
caoutchouc. Ce qui sera à l’origine de nombreux abus de la part des agents de l’Etat, abus connus
sous le nom de « red rubber » (le caoutchouc rouge à caoutchouc rouge à cause des peines endurées
par les autochtones avant de l’obtenir). Cette situation provoque aussi de nombreuses protestations
des maisons de commerce qui se trouvaient ainsi lésées par l’Etat.
Au nombre des révoltes retenues par le crible de l’histoire du Congo, on peut retenir
principalement :
La révolte des Batetela (ou des Baoni) déclenchée le 4 juillet 1895 à la suite de
l’exécution inopportune du Chef Ngongo Lutete le 15 septembre 1893. Il s’est agi, en fait, d’une
mutinerie des soldats noirs de la garnison de Luluabourg sous la conduite des gradés Batetela ; elle
connut plusieurs épisodes jusqu’en 1899.
La révolte des Azandes (Province Orientale) : 1892-1912 ;
La révolte des Bayaka (Bandundu) : 1895-1902, 1906 ;
La révolte des Budja (Equateur) : 1895-1905 ;
La révolte des Bashi (Kivu) : 1900-1912 ;
La révolte des Baboa (Province Orientale) : 1903-1904, 1910 ;
La révolte des Bankutshu ou révolte d’Epekelepekele (Kasaï Orientale) : 1904-1905 ; 1908-
1912 ; 1920-1921 ;
La révolte de Kasongo Nyembo (Katanga) : 1907-1917 ;
La révolte des Ngwii (Ngoli) (Bandundu) : 1921 ;
24
Le 15 novembre 1908 à Boma, le drapeau bleu étoilé d’or était remplacé au mât de
pavillon Congo-Belge, c’est-à-dire une colonie de la Belgique. C’est la reprise effective de
l’administration du Congo par la Belgique. En 1909, le roi Léopold II meurt.
Si 1908 constitue l’année de l’annexion à la Belgique, il n’en demeure pas moins vrai que
c’est le 18 octobre de la même année que fut votée la Charte coloniale qui établit la base de
l’organisation politique et administrative du pays, ainsi que la nature de ses relations avec la
Belgique.
On ne dira jamais assez, c’est la recherche du profit qui était à l’origine de l’entreprise
coloniale. D’où, la violence et la répression face aux mouvements de résistance de la part des
autochtones dont mention ci-avant. En tout état de cause, la politique coloniale peut se résumer en
la domination (au plan militaire, politique et culturel) et sa finalité, à savoir : l’exploitation (au plan
économique). D’où la « Trinité coloniale » ou la « Sainte Alliance », le capital, l’Etat et la religion
(en d’autres termes, les entreprises, l’administration et les missions).
Dans le cadre des préjugés raciaux, il a fallu que le colonisé se reconnaisse inférieur à son
dominateur et que la civilisation de ce dernier fût magnifiée. La ségrégation raciale se manifesta
particulièrement dans les domaines suivants : la résidence, l’enseignement, l’emploi, la propriété, la
justice et pratiquement dans la vie sociale en général. Ce qui expliquera plus tard l’essor du
nationalisme congolais que l’on peut ventiler en 5 étapes : les premiers mouvements de résistance,
les mouvements religieux syncrétiques, les émeutes dans les centres urbains, les groupements pré-
politiques et les partis politiques.
1. 1955 :
2. 1956 :
4. 1958 (avril) :
6. 1960
La Loi Fondamentale du 19 mai 1960 qui devait servir de constitution provisoire pour le
jeune Etat, avait été élaborée par les Chambres belges, c’est-à-dire par le Parlement belge. Elle avait
comme caractéristiques principales :
Le 1er aout 1964 : promulgation de la Constitution dite de Luluabourg (la toute première
authentiquement congolaise), avec comme caractéristiques principales :
Dès son avènement au pouvoir, le Président Mobutu abolit, parce qu'elles avaient été source
de désordre, les institutions politiques de la 1ère République. Les nouvelles institutions furent mises
en place en 1967 avec la promulgation d'une constitution dite révolutionnaire dont les principales
caractéristiques sont les suivantes :
Le Congo devient officiellement un Etat unitaire (contrairement à un fédéralisme
mitigé de la 1ère République) ;
L'instauration du monocéphalisme ;
L'instauration du monocaméralisme ;
L'instauration du monosyndicalisme à deux branches : l'ANAZA pour le Patronat et
l'UNTZA pour les travailleurs (les masses loborieuses) ;
Un nouvel emblème national (un nouveau drapeau) ;
Un nouvel hymne national (la zaïroise), etc.
Bref, l'on a assisté à l'émergence, depuis le milieu des années 1970, d'une véritable
monocratie au Congo. Le Président de la République dirigeait seul le pays sans être limité ou
contrôlé par d'autres forces : avec tout ce que cela comporte comme abus : suppression ou réduction
de l'opposition à l'impuissance, destruction ou réduction des libertés, interdiction de la critique,
assujettissement complet des citoyens, etc.
Cependant, la date du 24 avril 1990 marqua l'introduction du pluralisme politique et
syndical, l'abolition de l'institutionnalisation du M.P.R (Mouvement Populaire de la révolution) et
l'installation d'une période de transition qui devait aller jusqu'au 30 avril 1991. D'où, la modification
de la Constitution pour son adaptation.
Cet avant dernier texte constitutionnel a été établi sur la base du projet de Constitution de la
Transition souscrit par l'Accord de Pretoria du 06 mars 2003. il institue un Etat décentralisé avec 11
provinces dotés de la personnalité juridique. L'articulation des institutions politiques qu'elle
organise laisse entrevoir que cette Constitution a instauré en R.D.C un régime présidentiel, avec
cependant cette entorse que le Président de la République n'est pas seul maître à bord au sein de
l'Exécutif.
Néanmoins, la forme de l'exécutif de cette Transition vient quelque peu altérer le caractère
présidentiel de ce régime. En effet, de manière classique, l'Exécutif est dans un régime présidentiel
formé d'un seul homme, le Président de la République, qui s'entoure d'auxiliaires librement choisis
par lui et également par lui, révocables, n'ayant pas d'autorité propre, qu'il peut ou non consulter et
dont il n'est pas tenu de suivre les avis, car il prend seul les décisions. Mais en RDC, l'exécutif était
composé, aux termes de l'article 89 de la Constitution de la Transition , du Président de la
République (Joseph Kabila Kabange) de quatre Vice-Présidents ( Jean-Pierre Bemba Gombo du
MLC était chargé de la Commission économique et financière, Azarias Ruberwa Manya du RDC
était chargé de la Commission politique, défense et sécurité, Abdoulaye Yerodia Ndombasi de la
Composante Gouvernement était chargé de la Commission Reconstruction et développement,
Arthur Zaidi Ngoma de l'Opposition non armée était chargé de la Commission Sociale et
Culturelle). Un système sui generis.
28
b. Le Sénat exerçait une mission de médiation de conflits politiques entre les institutions.
Il était chargé d'élaborer l'avant-projet de constitution à soumettre au référendum et
travaillait en collaboration avec l'Assemblée Nationale. C'était le même mode de
désignation pour les membres de l'Assemblée nationale qui est observé pour les
membres du Sénat. Le Sénat est constitué de manière à assurer la représentation de
toutes les provinces.
Ainsi, en novembre 2006, le Président Joseph Kabila est élu au second tour, c'est-à-
dire au suffrage universel direct.
Quel est l’essentiel de cette Constitution qui organise la 3ème République que dirige
le Président Joseph Kabila ?
5. Les droits humains, les libertés fondamentales et les devoirs du citoyen et de l’Etat ;
6. Les droits économiques et culturels ;
7. Les droits collectifs ;
8. L’organisation et l’exercice du pouvoir ;
9. Le gouvernement ;
10. Les dispositions communes au Président de la république et au gouvernement ;
11. Le pouvoir législatif ;
12. Les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ;
13. Le pouvoir judiciaire ;
14. Les finances publiques ;
15. La banque centrale ;
16. La cour des comptes ;
17. La caisse nationale de péréquation ;
18. La police nationale et les forces armées ;
19. Les institutions provinciales ;
20. La répartition des compétences entre le pouvoir central et les provinces ;
21. Le conseil économique et social ;
22. Les institutions d’appui à la démocratie ;
23. La révision constitutionnelle ;
24. Les dispositions transitoires.
La nouvelle Constitution :
Sa devise est « Justice, paix, travail » ; son Hymne national est le « Débout congolais » ;
En matière d’éducation (art. 43), le constituant de 2006 dispose que toute personne a le droit
à l’éducation scolaire et que l’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les
établissements publics. Certes, il faut noter que ce beau principe pose encore problème de sa
mise en œuvre ;
30
Pour renforcer la cohésion nationale, l’article 66 oblige tout congolais à respecter et à traiter
ses concitoyens sans discrimination et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de
sauvegarder les respects et la tolérance réciproque, gage d’une démocratie pluraliste vraie ;
La Constitution de la 3ème République dote la République des quatre institutions qui sont :
Le Président de la République qui est élu au suffrage universel direct pour un
mandat de 5 ans renouvelable une fois. Le scrutin pour l’élection présidentielle est à
la majorité absolue, d’où la possibilité de procéder à un second tour. A ces jours des
grandes transactions politiques ont abouti à la modification de l’article qui
consacrait le second pour l’élection présidentielle. Le président de la République
nomme le premier ministre qui doit sortir de la majorité parlementaire.
Le Parlement. La Constitution de 2006 consacre un parlement bicaméral ; les
articles 138, 146 et 148 consacrent l’équilibre du pouvoir entre le pouvoir exécutif
et le pouvoir législatif. En effet, l’art 138 énumère les moyens de contrôle du
pouvoir exécutif (Gouvernement, entreprises publiques…) par le pouvoir législatif.
L’art 146 révèle la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée Nationale
qui peut le contraindre à démissionner. C’est aussi le cas de l’art 147. L’art 148
dispose qu’en cas de crise persistance entre le Gouvernement et l’Assemblée
Nationale, le Président de la République peut, après consultation du premier
Ministre et des Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat, dissoudre
l’Assemblée Nationale.
Le Gouvernement, dirigé par le premier Ministre nommé par le Président de la
République au sein de la majorité parlementaire. Avant d’entrer en fonction, il
présente son programme à l’Assemblée Nationale qui doit l’approuver à la majorité
absolue des membres de l’Assemblée nationale. Faute de quoi, il ne sera pas investi
(Art. 90).
Par ailleurs, le Premier Ministre, comme les ministres qui composent son
gouvernement, sont responsables devant l’Assemblée Nationale. Il y a un certain partage de
pouvoir entre le Président et le Premier Ministre. Ceci ressort de l’art 91 qui dit que le
gouvernement définit, en concertation avec le Président de la République la politique
gouvernementale. Ceci fait penser à un régime semi-présidentiel. Certes, les
Constitutionnalistes et les politologues proposent le régime parlementaire.
. Les Cours et Tribunaux. C’est le pouvoir judiciaire qui est dévolu à la Cour
Constitutionnelle, à la Cour de cassation, au Conseil d’Etat, à la Haute Cour
Militaire, aux Cours et tribunaux civils et militaires ainsi qu’aux Parquets rattachés à
ces juridictions.
31
Il importe ici de préciser au préalable que les droits humains ou droits de l’homme ou droits
de la personne sont essentiellement des droits naturels, inaliénables, indépendants de l’action du
législateur, donc antérieurs et supérieurs à l’Etat. Leur caractère moral fait qu’ils soient reconnus
universellement. Ex. le droit à la vie et à l’intégrité physique, le droit au mariage, la liberté de
pensée, d’expression, de croyance, etc.
Les droits humanitaires, comme leur nom l’indique, constituent l’ensemble des droits à
l’assistance en cas de sinistre : guerre, séisme, éruption volcanique, épidémie, noyade, incendie,
intempérie, accident, famine généralisée, etc. Mais dans le cadre de cet enseignement, notre
attention sera focalisée essentiellement sur les droits civiques.
Ce projet a été présenté par référendum au corps électoral qui l’a adopté le 18 décembre
2005 puis promulgué par le Président de la République le 18 février 2006. Et cette nouvelle
constitution garantit des droits et libertés individuels et collectifs :
Toute personne accusée d’infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité
soit établie par un jugement définitif ;
Le droit de la défense est organisé et garanti. Toute personne a le droit de se défendre elle-
même ou de se faire assister d’un défenseur de son choix et ce, à tous les niveaux de la
procédure pénale y compris l’enquête policière et l’instruction pré-juridictionnelle ;
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;
Toute personne a droit à la liberté d’expression ;
Toute personne a droit à l’information ;
La liberté des réunions pacifiques et sans arme est garantie sous réserve du respect de la loi,
de l’ordre public et de bonnes mœurs ;
La liberté de presse, d’information et d’émission par radio et la télévision est garantie sous
réserve de la loi ;
La liberté de manifestation est garantie. Cependant, les manifestations sur les voies
publiques ou en plein air imposent aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité
administrative compétente ;
Le domicile est inviolable ;
Toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y
fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir ;
Aucun Congolais ne peut être expulsé du territoire la République, in être contraint à l’exil, ni
être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle ;
Toute personne a droit au respect de sa vie privée ;
Tout étranger qui se trouve légalement sur le territoire national jouit de la protection
accordée aux personnes et à leurs biens dans les conditions déterminées par les traités et les
lois ;
Le droit d’asile est reconnu (…).
C. Droits collectifs
Bref, tout congolais a droit à une justice distributive ; lui est reconnu également le
droit à la participation ou le droit à la démocratie. A ce sujet, la démocratie n’est rien d’autre
que « le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple » (Abraham LINCOLN).
Cependant, la participation des citoyens, c'est-à-dire des gouvernés aux affaires publiques
exige certaines conditions. Une décentralisation suffisante, la réduction des distances
sociales doublée de l’assouplissement des relations d’autorité qui paralysent la
communication entre gouvernants et gouvernés, enfin la critique constructive, car sans
critique, le pouvoir est aveugle (autant de modalités).
Pour assurer le respect des droits de l’homme, l’O.N.U a mis sur pieds les organes ci-
après :
Le Conseil économique et social, qui est chargé de veiller au respect des droits ;
La Commission des droits de l’homme ;
Le Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme ;
La Sous-commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des
minorités.
Notons par ailleurs qu’en RDC les agents de l’ONU s’installent de plus en plus et il
s’y développe des activités se rapportant au domaine des droits de l’homme. Il s’agit
notamment :
Du PNUD qui a mis en place un programme sur la bonne gouvernance et qui appuie les ONG
quant à l’éducation, à la démocratie et à la résolution pacifique des conflits ;
De l’UNICEF, qui s’occupe du renforcement des capacités dans le domaine du suivi des
recommandations de Beijing (en Chine) sur la valorisation de la femme et dans celui de
l’application des conventions relatives aux droits de l’enfant et dans le domaine de la mise en
œuvre d’un programme de démobilisation des enfants-soldats ;
De l’UNESCO, de l’ONU-SIDA, etc.
Dans le même ordre d’idées, on peut citer également les rapports spéciaux
géographiques, ou par pays, les rapporteurs spéciaux sur les thématiques tels que les
tortures, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, etc.
b. Mécanismes continentaux
En Afrique :
La Commission inter-américaine des droits de l’homme ;
La Commission inter-américaine des droits de l’homme ;
La Cour inter-américaine des droits de l’homme, etc.
En Europe :
- La convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales du 04 novembre 1950 ;
- La Cour Européenne des droits de l’homme, etc.
En Afrique :
- La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples qui a son siège à
Banjul, en Gambie ;
- La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, etc.
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c. Mécanismes nationaux
De ce qui précède, il apparait clairement que l’homme est un être sacré à qui la
nature reconnait les droits fondamentaux liés à la personne. Ainsi donc, l’homme a droit à
tout ce qui est nécessaire à sa personne et à son épanouissement physique, intellectuel et
moral. C’est pourquoi, en vue de garantir la jouissance de ces droits et surtout leur
protection et leur promotion, les instruments juridiques, tant internationaux, continentaux
que nationaux ont été adoptés. Pour concrétiser l’application de ces différents instruments,
il est mis en œuvre différents mécanismes de promotion et de protection des droits de
l’homme tant au niveau international qu’au niveau continental et national.
Il faut noter que les droits civiques entrainent aussi des obligations civiques. Il
ressort en effet de la Constitution quelques devoirs qu’un citoyen congolais se doit de
remplir loyalement au bénéfice de la collectivité nationale :
Nul n’est censé ignorer la loi ;
Tout congolais est tenu de connaitre et de respecter la Constitution et de se
conformer aux lois de la République ;
La Constitution impose à tout Congolais de défendre son pays et son intégrité
territoriale face à une agression extérieure, de faire échec aux tentatives des
coups d’Etat ;
Le devoir de s’acquitter de ses contributions fiscales (impôts et taxes) et de
remplir ses obligations sociales ;
Le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune
et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de
promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance
réciproques (c’est le nationalisme) ;
Le genre, dans sa définition la plus concise, veut dire le sexe socialement construit,
qu’il soit féminin ou masculin. Aujourd’hui, il implique le rejet du déterminisme biologique
à partir des deux sexes, les deux genres - l’un dominant, l’autre dominé - qui fondent le
pouvoir masculin; Ce terme apparu dans le prolongement des recherches féministes et des
mouvements pour l'égalité entre les hommes et les femmes, le genre recouvre un domaine
académique en interaction permanente avec les mouvements militants et politiques qui en
alimentent le contenu et le font varier. L'approche relationnelle des sexes, qui se fonde sur
le fait que les caractéristiques et valeurs associées à chaque sexe sont construites dans une
logique d'opposition, le genre opérant comme un principe organisateur ou diviseur de la
société. La division sexuelle des tâches par exemple dans les familles est encore visible.
37
L’approche de genre, dans le langage onusien, trouve son origine dans les années
1990, dans le prolongement de réflexions sur l’exigence d’égalité de facto entre les femmes
et les hommes. Il était en effet apparu clairement, dans différents rapports, que des politiques
visant exclusivement des femmes ne pouvaient obtenir de résultats satisfaisants, de même
que des actions politiques ne tenant pas compte des rôles respectifs des hommes et des
femmes dans la société ne pouvaient pas réduire les inégalités, voire risquaient de les
aggraver. La Conférence mondiale sur les femmes de Pékin, en 1995, a ainsi consacré le
concept de genre entendu comme l’approche intégrée de l’égalité par le système général des
droits de l’homme des Nations Unies.
En 1997, le Conseil économique et social des Nations Unies, afin de clarifier les
concepts et de créer un langage commun, proposait la définition suivante de l’intégration
d’une perspective de genre (traduction du gender mainstreaming) : « L’intégration d’une
perspective de genre est un processus d’évaluation des implications pour les hommes et les
femmes de chaque action planifiée, incluant la législation, les politiques et programmes,
dans tous les domaines et à tous les niveaux. C'est une stratégie pour intégrer les soucis et
les expériences des femmes comme des hommes dans la conception, l'exécution, la
surveillance et l'évaluation des politiques et des programmes dans toutes les sphères
politiques, économiques et sociales de sorte que les femmes et les hommes en bénéficient
sur un pied d’égalité et que l'inégalité ne soit pas perpétuée. L’objectif ultime est de
parvenir à l’égalité des genres ».
Le genre est un concept opératoire, acquis aux niveaux national et international, pour
faire progresser l’égalité entre les hommes et les femmes. « L'approche Genre repose sur
l'analyse et la remise en cause des processus qui différencient et hiérarchisent les
individus en fonction de leur sexe. En tant que concept, l'approche Genre analyse les
rapports de pouvoirs entre les femmes et les hommes fondés sur l'assignation des rôles
socialement construits en fonction du sexe ; Cette répartition des rôles, des responsabilités,
des activités et des ressources entre femmes et hommes est source d’inégalités et limite la
liberté des femmes à jouir des droits humains. Ainsi, dans certains pays, les femmes restent-
elles des « mineures juridiques ». Quand bien même les cadres juridiques qui instaurent
l’égalité des femmes et des hommes sont en place, les femmes ne bénéficient pas forcément
des mêmes droits réels et continuent à subir des discriminations liées aux coutumes et aux
traditions. Elles subissent des inégalités dans l’accès et le contrôle des ressources, par
exemple dans l’accès à la terre, ou sur le contrôle du budget familial, dans leur liberté de
parole et de mouvement, ainsi que dans leur liberté à faire des choix à toutes les étapes de
leur vie.
En tant qu'objectif, l'approche Genre promeut l'égalité des droits, ainsi qu’un
partage équitable des ressources et responsabilités entre les femmes et les hommes ;
L'approche Genre promeut des droits formels et réels égaux pour les femmes et les hommes,
l’amélioration de l’accès aux espaces d’expression et de pouvoir, au capital humain
incorporé (santé, éducation) et aux facteurs de production. L’approche genre comprend
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aussi la prévention et la répression des violences fondées sur le sexe, un partage équitable
des ressources et des responsabilités, ainsi qu’un développement humain plus complet et
durable pour tous et toutes.
Entendue dans cette acception, la perspective de genre n'a pas pour objet d'abolir
la différence des sexes, comme cela est parfois dit, mais, en tenant compte de ce qu'il y
a de sexué dans l’attribution des rôles sociaux, de discuter les règles juridiques fondées
exclusivement sur le sexe biologique. A cet égard, la perspective de genre est un outil au
service du principe d'égalité qui fonde les droits de l'homme, l'objectif poursuivi étant bien
celui d'assurer l'égalité réelle et de ne pas se limiter à une approche formelle de cette égalité.
De son adoption par les mouvements féministes au début des années 1970 pour
renverser les fausses évidences « naturelles » de la répartition des rôles entre hommes et
femmes, le genre a gagné les militants de la cause homosexuelle qui en ont fait un outil
politique d'émancipation et de renversement des structures de domination. Plus tard, une
critique radicale de la différence des genres est venue bousculer l'ancienne perspective
féministe, la répartition de l'humanité en deux pôles, féminin et masculin étant mise en cause
et le sexe biologique cessant d'être une donnée pour être considéré comme une production
même de la construction sociale du genre. Ce sont précisément ces appropriations et ces
utilisations concomitantes d’un concept servant des causes diverses qui sont à l’origine des
principales critiques formulées à son encontre.
Sans remettre non plus en question la nécessité de garantir aux femmes l’exercice
effectif de leurs droits, la perspective de genre peut soutenir pour certains d’autres objectifs,
dans le domaine de la santé notamment, qui cristallisent des oppositions. L’idée d’un « droit
procréatif » qui inclurait le droit à l’avortement, le droit à disposer des techniques d’aide
médicale à la procréation techniquement faisables pour réaliser, en couple ou
individuellement, le projet parental de son choix, entrerait en conflit avec la défense d’un
droit à la vie dès la conception.
Le défi le plus important à relever pour parvenir à l'égalité des sexes sera de
repenser les valeurs et les responsabilités familiales. Depuis quelques années, les gains
réalisés par les femmes au chapitre de l'éducation ont permis des progrès substantiels. Les
changements survenus sur le marché du travail ont aussi contribué à instaurer un milieu de
travail plus favorable. Toutefois, c'est l'attitude que nous adopterons à l'égard des
responsabilités parentales et familiales qui détermineront si on peut encore progresser sur la
voie de l'égalité des sexes. Chacun a sa propre définition de la famille, mais vous
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conviendrez avec moi que c'est une institution en évolution. De nos jours, dans la plupart des
ménages, les deux parents travaillent.
La société continue de tenir pour acquis que les femmes sont les principales
dispensatrices de soins dans la famille, même si nombre d'entre elles font aussi partie de la
population active rémunérée. En réalité, bien des femmes ont, en fait, deux emplois : un à
l'extérieur et un au foyer. Une étude faite à l'Université du Québec à Montréal en 1995 et
intitulée Famille et travail : double statut...double enjeu pour les mères en emploi, révèle que
les femmes travaillent en moyenne 70 heures par semaine dans des emplois rémunérés et
non rémunérés. Elles estiment ne pas avoir suffisamment de temps pour leurs enfants, pour
elles-mêmes et même pour dormir. Ne nous y trompons pas : dans ces conditions, il sera
impossible pour les femmes d'avoir autant de succès que les hommes sur le marché du
travail, de bénéficier des mêmes possibilités de carrière et d'obtenir les mêmes avantages
économiques. La vraie égalité commence à la maison.
En second lieu, il faut transformer le milieu de travail pour qu'il soit plus ouvert
aux femmes. Malgré les progrès que je viens de décrire, nombre de femmes considèrent
qu'elles font toujours face à un environnement hostile qui n'est pas sensible à leurs besoins.
Il y a les problèmes de conditionner la réussite par ce que l’on appelle les « cotes
sexuellement transmissibles », il y a la conditionnalité à la promotion dans le travail.
Sans prétendre épuiser tous les cas, nous allons passer en revue quelques formes de
violences enregistrés :
Il y a d’abord l’insécurité ressentie par la femme surtout chez les mineurs et les adolescentes ;
Il y a des violences conjugales enregistrées dans des couples avec des victimes déclarées et les
non-déclarées.
La violence psychologique, ciment de la violence conjugale : des femmes qui se suicident
suite des violences subies par leur conjoint. La violence psychologique est la racine du mal, la
racine de la mort. Cette violence des mots créant une situation de domination, qui conduisent
de manière irréversible, à la destruction morale d'un être, et à la violence des coups. Au début,
ce sont seulement les mots. Les mots qui blessent, qui humilient, qui harcèlent, qui menacent,
qui dénigrent. Ces mots qui finissent par annihiler la personnalité de l'Autre, le détruisent.
Il y a des cas de viols dans les zones de conflits armés. Ces viols sont le plus souvent des
formes de persécutions. Viol comme arme de guerre en RDC.
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Il y a aussi la violence faite à la femme par la femme, dans les lieux du travail, dans les
communautés féminines, etc.
Il y a le harcèlement sexuel au travail
Ex : une souris qui trouve un pain, étant affamée ne peut en aucun cas se demander si
elle peut en manger ou pas. Mais un humain a la difficulté d’évaluer la moralité de sa décision par
des questions profondes quant à ce qu’il doit faire ou ne pas faire.
Ainsi l’éthique est une science de mœurs et de bien agir dans la société. C’est la science
normative des mœurs et des règles qui permettent de bien penser pour bien agir. Dans cette
perspective, le terme éthique évoque la logique comprise ici en tant que la science de bien penser
pour arriver à la vérité, au bien, à ce qui est permis ou au normal etc.
En ce sens, l’éthique est universelle. Chaque peuple a son éthique propre. D’où une
pluralité des éthiques, soit autant des sociétés autant d’éthiques.
On parle souvent de l’éthique comme étant universelle. Chaque peuple a son éthique. Ici
l’éthique désigne un système des règles pour distinguer le bien du mal. Autrement dit, il s’agit d’un
code des règles (normes, lois) permettant certains actes et interdisant d’autres.
Si l’on veut logiquement distinguer les deux concepts, on dira que l’éthique est une
science qui étudie les jugements de valeurs parfois différents de sa propre conduite et qui qualifient
les actes de bons ou mauvais ; tandis que la morale renvoie au comportement concret des humains.
On peut le remarquer, la morale pose des problèmes qui concernent toute une société tandis que
l’éthique est la science de la morale, l’art de diriger sa conduite, une branche que définit le
comportement moralement acceptable en fonction de valeurs et de la culture. Bref, l’éthique est
l’ensemble acceptable des principes qui sont à la base de la conduite de chacun et la morale est
l’ensemble de règles des conduites socialement considérées comme bonnes.
Par rapport à l’éthique, nous pouvons noter qu’il n’est pas étonnant que les gens, bien
qu’ils sachent ce qu’ils devraient faire du point de vue moral mais fassent plutôt ce qui est dans leur
intérêt personnel.
‘’La morale et l’éthique relèvent d’un premier niveau de discours qui exprime le souci
de la normativité. L’une manifeste le souci du devoir et de la prescription et l’autre exprime le souci
de la recherche du fondement et des finalités de l’obligation, avec comme objectif principal
l’élaboration d’un art de vivre.’’ Traditionnellement, l’éthique est un discours portant sur les
valeurs. Aussi, nous avons, élaboré ce document autour des principales valeurs que se doit de
prôner une institution, une entreprise.
Les hommes contrairement aux animaux, inventent eux-mêmes leur façon de vivre en
découvrant les voies et moyens pour protéger la vie et la rendre plus heureuse. Mais, cela personne
ne le fait seule, c’est en groupe que les hommes élaborent un style de vie, un ensemble des mœurs,
une morale, et une culture pour la socialisation de chaque nouveau membre.
Chaque peuple invente ainsi, un ensemble des règles qui ont pour but d’aider chacun à
bien vivre en prenant chacun sa responsabilité dans la communauté ; aussi, ces règles constituent un
système de contrôle social pouvant aider les individus à observer une morale tendant à faire d’eux
bons et honnêtes.
D’où l’éthique est une question d’agir et d’être, de pouvoir et d’avoir, la création de cet
« équilibre est fonction d’un certain nombre des valeurs estimées indispensables et protégées »,
c’est notamment :
Il s’agit de créer, par un comportement nouveau, des conditions d’une économie qui
soit au service de tous. C’est ici le rôle d’un leadership, un meneur d’homme qui doit se caractériser
par un comportement digne, par ses relations avec les autres et son esprit d’approche.
Dans une mentalité ainsi renouvelée peut-être serait-il possible de regrouper les
forces, pour un travail plus efficace, comme le dit PAUL VI « nul n’est fondé à réserver à son usage
exclusif ce qui passe son besoin, les autres manquent du nécessaire ».
Cependant, dans une situation de crise où les gens sont abandonnés à eux-mêmes
sans aucune structure d’encadrement, c’est la morale de situation qui règle et dirige les
comportements et les attitudes des individus selon l’adage qui dit : « ventre affamé n’a point
d’oreille ». Exemple : les enseignants qui n’ont pratiquement aucune autorité morale sur leurs
étudiants ou des parents qui perdent toute autorité devant leurs enfants. Comment interdire ou du
moins contrôler les sorties de sa fille dont on est devenu incapable d’assurer la solidarité ou de
répondre à ses besoins primaires.
Conséquences :
Le laisse faire ;
La notion de comprendre, la résignation (tufanyejee) ;
La médiocrité ;
Les gens sont démobilisés du sens du bien, du vrai, du beau, du juste.
Que faire ? comme remède, il faut travailler à l’assainissement global du milieu par
l’examen de conscience qui ne doit pas se limiter aux simples considérations individuelles, mais
aussi au niveau des structures et organisations qui doivent se penser, se discuter les choses pour plus
d’efficacité.
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La conscientisation, car il est vrai que nous sommes en partie victime du mal qui dépasse, nous
sommes pourtant aussi nous-mêmes, chacun à son niveau, les auteurs de ce mal. Ainsi la
conscientisation doit nécessairement agir sur notre comportement personnel ;
L’esclavage de passions au cœur du problème de notre société, plusieurs restent esclaves de
passions, de leurs désirs de posséder toujours au détriment des autres, de jouir et de dominer
sans considérer le sort des autres ;
La vérité, l’honnêteté et la franchise. Dans la vie d’un individu, dans ses sentiments, la
première exigence de toute intervention efficace et de tout changement effectif est que l’on
aborde la réalité en toute vérité.
L’autocritique, l’une des clés de tout progrès tant moral que technique et social. Une
autocritique qui accompagne toute œuvre caractérisée par l’humilité, la reconnaissance de ses
limites, d’un œil ouvert pour ce qui peut être nuisible pour les autres.
Sans passer outre l’amour qui doit caractériser tout le monde car ça ne sert à rien
qu’une communauté arrive à organiser et multiplier des activités de tout genre si celles-ci ne sont
pas animées par l’amour.
Notons aussi que l’esprit d’écoute n’est pas une valeur de moindre importance dans
toute organisation.
Ainsi se crée l’ordre social au moyen de toutes ces valeurs dans le fait que chacun, à
sa place et à sa manière, collabore au bien-être de tous. La façon dont chacun exerce son autorité
amènera une égale dignité dans une communauté qui accueille ceux qui, dans la société, sont
méprisés, marginalisés, opprimés déconsidérés, rejetés, abandonnées, démunis, sans valeurs.
Ainsi, l’éthique de l’informatique par exemple est une branche de l’éthique appliquée
qui traite de la façon dont les usagers et les professionnels de l’informatique font un usage de
l’information et prennent des décisions au regard des critères éthiques. L’éthique de l’informatique
s’intéresse tant à la gouvernance (décision du management) qu’au comportement individuel des
utilisateurs et des professionnels de l’informatique.
L’informatique est un outil multiforme, qui relie les populations et qui permet de gérer de
gigantesques bases des données, c’est un moyen de formation et d’information, les enjeux
économiques sont importants ;
La pratique du métier d’informaticien doit suivre une certaine déontologie ; transparence des
informations, des travaux moralement et juridiquement acceptables, par exemple, la
propagation de rumeur, la protection de la vie privée, et la confidentialité des données.
1. La loyauté
Les membres font preuve de loyauté, c’est-à-dire ils sont entièrement fidèles à leurs
engagements envers la communauté. La loyauté implique une adhésion à la mission de
l’organisation et donc aux grandes orientations et aux objectifs poursuivis par cette dernière aux fins
de la réalisation de cette mission. Si l’on fait preuve de loyauté l’on ne peut transmettre à des tiers
des documents dans le but de discréditer l’entreprise ou de lui causer du tort. La loyauté entraîna la
défense des intérêts de l’organisation.
2. La solidarité
La solidarité s’exprime par une vive conscience d’une communauté d’intérêts qui
entraîne l’obligation morale d’assister les membres de la communauté. En œuvrant dans une
institution d’intérêt public par exemple, l’on se doit de faire preuve de solidarité.
3. L’engagement
L’engagement est une attitude d’une personne qui, prenant conscience de son
appartenance à la communauté, renonce à une position de simple spectateur et devient acteur,
partenaire pour l’avenir même de l’entreprise.
4. L’entraide
L’entraide consiste à accorder son aide à l’un ou l’autre des membres de la communauté
aux fins d’une meilleure atteinte des objectifs communautaires.
5. L’interdisciplinarité
Toute entreprise, toute organisation regroupe des spécialistes de diverses disciplines et
l’interdisciplinarité s’avère de plus en plus un moyen incontournable au développement et à la
transmission des connaissances. Dès lors, dans l’exercice de leurs fonctions les membres tirent
profit de ce fait.
6. La collaboration
L’exercice de la vie communautaire favorise la collaboration ou le travail en commun.
L’entraide et l’interdisciplinarité n’en seront que mieux servies.
1. L’égalité
L’égalité signifie que dans leurs rapports les individus traitent d’égal à égal ; ils sont de
même rang et ils ont les mêmes droits…
2. La dignité
La dignité se manifeste par un traitement fait avec respect. Le respect s’exprime d’abord
par la considération que l’on témoigne à une personne en raison de la valeur qu’on lui reconnaît. Le
respect s’exprime aussi par la politesse et par la courtoisie dans ses relations interpersonnelles. La
pratique de la courtoisie et de la politesse à l’égard des individus contribue à maintenir et à
développer un climat de travail dynamique et stimulant, ouvert au changement et à la recherche du
mieux-être humain. Le traitement des personnes avec respect a comme corollaire le rejet de toute
forme de menace, de contrainte, de harcèlement et de discrimination. Ainsi, il n’y a pas de
discrimination de quelque manière que ce soit à l’endroit des personnes pouvant être embauchées,
évaluées, promues, congédiées ou dont le contrat ne serait pas renouvelé, notamment à cause de leur
lien de parenté avec un membre de l’institution ou de leur relations interpersonnelles.
Le traitement des personnes avec respect nous oblige à la discrétion, cette qualité qui
consiste à savoir garder les secrets d’autrui. Sous réserve des dispositions relatives à l’accès à
l’information et à la protection des renseignements personnels, la discrétion commande de respecter
le secret des renseignements personnels qui nous sont communiqués dans l’exercice de nos
fonctions ou autrement soit, par exemple, en siégeant sur des conseils ou des comités ou lors
d’entretiens avec des tiers.
3. La fraternité
La fraternité est le lien qui existe entre les individus considérés comme membres de la
famille humaine. Les membres de la communauté partagent le sentiment profond de ce lien.
4. La liberté
La liberté d’opinion et la liberté d’expression permettent d’exprimer son point de vue,
sa position intellectuelle et ses idées. Chaque personne est libre d’exprimer ses opinions
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personnelles à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise sans préjudice à aucun des droits attachés à
son statut et dans le respect des autres.
5. La justice
Les membres font preuve de justice ; ils donnent une juste appréciation, reconnaissance
et respect des droits et des mérites de chacun. Dans l’appréciation de ce qui est dû à chacun, les
membres règlent leur conduite sur la notion naturelle de juste ou d’injuste et sur la conformité de
leurs actes au droit naturel.
6. L’équité
L’équité implique un traitement juste égal pour notre personne, sans distinction,
exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle,
l’état civil, l’âge, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la
condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap.
7. L’impartialité
L’impartialité consiste à éviter toute préférence ou parti pris indu que ne peut justifier la
justice ou l’équité. Ainsi, les membres traitent les personnes avec objectivité, sans préjugé ni parti
pris, notamment idéologique.
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CONCLUSION DU COURS
A l’issue de cet enseignement, il importe de noter que ce cours ne peut se conclure. Car
sa conclusion réside dans la capacité pour les citoyens congolais chacun à lui conférer une
importance à partir des efforts inédits à déployer pour construire le « vivre-ensemble » harmonieux
dans un Etat de droit.
Notons que tout porte à croire que la culture politique véhiculée dans la société globale
congolaise est encore la culture politique paroissiale. Cette culture, qui se caractérise par la
référence continuelle à l’ethnicité au niveau relationnel, professionnel, évaluatif et électif, n’est pas
compatible avec les principes du rêve démocratique.
Débout Congolais
Unis par le sort
Unis dans l’effort pour l’indépendance
Dressons nos fronts
Longtemps courbés
Et pour de bon prenons le plus bel élan
Dans la paix
O peuple ardent
Par le labeur
Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant dans la paix
Citoyens, entonnez
L’hymne sacré de votre solidarité
Fièrement, Saluez
L’emblème d’or de votre souveraineté, Congo
Don béni, Congo
Des aïeux, Congo
O pays, Congo
Bien aimé, Congo
Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur
Trente juin, O doux soleil
Trente juin, du trente juin
Jour sacré, sois le témoin
Jour sacré de l’immortel, serment de liberté
Que nous léguons à notre postérité
Pour toujours.
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BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE