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STRUCTURE DU DESCRIPTIF DU COURS

1. Établissement : UNIVERSITE PROTESTANTE DE LIBUMBASHI


2. Faculté : Sciences Informatiques
3. Année d'étude : Bac1 Technologie
4. Intitulé du cours : Valeurs, Principes, Symboles de la République et Ethique : Ethique
5. Volume horaire : 30 heures
6. Titulaire du cours : Chef de Travaux BAEBA BAYOKA Achille
7. Prérequis : Les cours de civisme, d'éducation civique, d’histoire et de la morale.
8. Objectif général : Rendre les étudiants concernés capables d’acquérir des valeurs, des
principes et des symboles de la République doit permettre de comprendre l’origine et les
fondements de la citoyenneté et de la nationalité congolaise.
9. Objectifs spécifiques :
 Promouvoir la culture de la paix, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la
résolution pacifique des conflits ;
 Opérer un éveil de conscience nationale, c'est-à-dire éveiller ce sentiment d'appartenir à une
communauté nationale ou à une société politique ;
 Développer un esprit patriotique ;
 Promouvoir les valeurs de la Républiques ;
 Promouvoir les droits et devoirs du citoyen ;
 Définir avec clarté le vocabulaire spécifique d'éducation, du civisme, de la citoyenneté, de la
patrie, de l'État, des élections, de la démocratie, etc. ;
10. Compétences attendues :
 Capacité des étudiants à critiquer et émettre des avis sur la gestion de la chose publique ;
 Capacité de participer à la formation de l’opinion publique sur les valeurs de la République ;
 Capacité de préserver les biens publics et le patrimoine immatériel et matériel national.
 Capacité de décrypter l’actualité politique avec maîtrise.
11. Méthode d’enseignement : la méthode interactive appelant la très forte participation des
étudiants.
12. Ressources : Un syllabus sera mis à la disposition des étudiants, ainsi que leurs recherches
personnelles.
13. Les procédures d’évaluations : Pour évaluer les étudiants, nous allons procéder par les
Travaux Dirigés, le Travail Pratique par groupes d’étudiants ; et au bout de 30 heures
d’enseignement, nous ferons passer deux interrogations écrites. Enfin, à la tenue du cours,
un examen écrit sera présenté par les étudiants.
LE CONTENU DU COURS
INTRODUCTION GENERALE
A. BUT DU COURS
B. LES OBJECTIFS DU COURS
C. METHODES D’ENSEIGNEMENT
D. RESSOURCES
E. LES PROCEDURES D’EVALUATIONS
PREMIERE PARTIE : VALEURS, PRINCIPES ET SYMBOLES DE LA REPUBLIQUE
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET TERMINOLOGIQUE
Section 1. Élucidation de quelques notions fondamentales
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1.1. Le concept valeur


1.2. Le terme principe
1.3. Le concept symbole
1.4. L’éducation à la citoyenneté
1.5. Le concept de civisme
1.6. Les concepts de la nation, du nationalisme et de la nationalité
1.7. Les concepts de patrie et du patriotisme
1.8. Démocratie et élection comme mode d’acquisition du pouvoir
1.9. Le parti politique et le groupe de pression
1.10. Le concept de la liberté
1.11. L’éthique
Section 2. Valeurs républicaines ou vertus citoyennes
2.1.Des valeurs républicaines
2.2.Mécanisme de protection des valeurs républicaines

CHAPITRE II. L’HISTOIRE POLITIQUE ET CONSTITUTIONNELLE DE LA R.D.


CONGO

Section 1. La période précoloniale (avant 1885)


Section 2. La période coloniale (1885 – 1960)
2.1.L'EIC ou la période léopoldienne (1885-1908)
2.2.Le Congo-Belge (1908-1960)
Section 3. L'indépendance et la naissance de la première République (1960-1965)
Section 4. Le coup d'Etat de Mobutu et l'avènement de la deuxième République (1965-1997)
Section 5. La prise de pouvoir par l'AFDL de L.D.Kabila et la période transitoire
Section 6. La naissance de la troisième République

CHAPITRE III. LES DROITS ET LES DEVOIRS FONDAMENTAUX DU


CITOYEN CONGOLAIS

Section 1. Droits humains et droits humanitaires

Section 2. Les Droits du citoyen

a. Droits civils et politiques


b. Droits économiques, sociaux et culturels
c. Droits collectifs

Section 3. Mécanismes de promotion et de protection des droits de l’homme et du citoyen


a. Les mécanismes internationaux
b. Mécanismes continentaux
c. Mécanismes nationaux
Section 4. Quelques exemples d’obligations civiques
Section 5. La perspective du genre ou l’approche du genre
1. Les situations qui défient davantage la société
2. Les philosophies féministes
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3. La perspective du genre dans les travaux des institutions internationales


4. Apport de la perspective de genre
5. Les violences faites à la femme
6. La femme un partenaire de développement

DEUXIEME PARTIE : ETHIQUE

CHAPITRE IV. L’ETHIQUE ET LE FONCTIONNEMENT D’UNE SOCIETE

CONCLUSION DU COURS

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
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INTRODUCTION
La République, depuis son indépendance, est fondée sur des valeurs et des principes qui
la définissent.
Elle a choisi d’établir son fonctionnement sur des bases démocratiques. Dès lors, ses principes et
ses symboles sont quasiment identiques : liberté, égalité, solidarité, tolérance …
Pour rendre l’existence de ses valeurs et principes plus concrète dans la vie des
citoyens, la République a choisi des symboles.
La RDC est une République. Cela signifie qu’il y a plusieurs personnes qui décident du
fonctionnement de ce pays. Ces personnes forment le gouvernement. Le gouvernement décide, par
exemple, des lois.
Les différentes mutations politiques qu’a connues la République Démocratique du
Congo ont poussé le législateur à insérer un enseignement qui forme à l’identité congolaise. Après
les états généraux de l’enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du
Congo, le nouveau programme du cours transformé en maquette d’enseignement prévoit dans les
curricula en Informatique, le Cours des Valeurs, Principes et Symboles de la République et Ethique.
Cet enseignement issu de la dernière réforme dans le sous-secteur de l’ESU a pour finalité
primordiale d’éveiller les apprenants qui font leurs premiers pas à l’Université aux valeurs et
principes qui fondent la nation congolaise.
En effet, il y a des siècles, Cicéron avait énoncé ce qui deviendra un adage célèbre, à
savoir : Ô tempora ô mores, ce qui veut dire littéralement - Ô temps ô mœurs -, c’est-à-dire à
chaque temps correspond une référence culturelle ou encore, chaque époque produit des mœurs qui
lui sont propres. Et à l’heure actuelle, le concept de citoyenneté bien qu’il ait ses origines dans les
traditions anciennes, est cependant le produit d’une construction historique qui correspond avec le
système politique démocratique. Et puisque le Congo a renoué avec la démocratie, il s’avère
indispensable que les citoyens de la République, plus précisément les jeunes universitaires
s’éveillent aux principes et valeurs qui sous-tendent la démocratie en tant qu’idéal et mode de
gouvernance politique.
Par ailleurs, la crise des modèles, des repères et des valeurs qui caractérise la société
congolaise, ainsi que les défis majeurs auxquels fait face la nation congolaise, ont obligé à repenser
les modes de socialisation politique. De ce point de vue, la formation au patriotisme et au
nationalisme congolais permet de refonder la nation congolaise. La citoyenneté est dans ce sens un
point de vue à partir duquel interroger et impulser nos pratiques et nos actions en faveur de la
République. Le droit des nations est un mélange de sentiments et de raisons. Ainsi, la citoyenneté
offre un moyen pour renforcer la synthèse qui rend la cohésion possible et souhaitable.
Notons que la citoyenneté exige un regard multiple et global, et une certaine capacité à se réclamer
d’un ensemble des connaissances historiques, juridiques, sociologiques, culturelles,
anthropologiques, éthiques et, bien entendu, psychologiques.
Au regard du contenu intrinsèque de cet enseignement tels que dégagé dans la structure
du descriptif de ce cours, un regard panoramique sera jeté sur la saisie des concepts fondamentaux
et connexes relatifs à ce cours ainsi que sur l’aperçu historique des textes fondamentaux qui créent
l’existence politique de notre nation. A cela s’ajoute l’étude des notions liées aux obligations, droits
et devoirs du citoyen. C’est à ce titre que des notices bibliographiques ont été proposées à titre
indicatif afin d’enrichir le bagage intellectuel des apprenants à travers des lectures personnelles qui
devront prolonger et compléter la matière transmise à l’auditoire. Enfin, concluons cette partie
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introductive en disant que le présent enseignement vise à créer des sentiments et attitudes
d’attachement solide à la communauté nationale et à sa Constitution afin de mieux intérioriser les
valeurs républicaines et de défendre l’identité congolaise en fin, de sauvegarder le statut d’un
expert en gestion celui-ci est doté de certaines capacités à observer rationnellement sa
société, à contempler le monde en le jugeant moralement et en le valorisant positivement.
A. LES OBJECTIFS DU COURS
Il y a un objectif général(a) et plusieurs objectifs spécifiques(b).
a. Objectif général
Ce cours vise à amener et rendre les étudiants concernés capables d’acquérir des
valeurs, des principes et des symboles de la République doit permettre de comprendre l’origine et
les fondements de la citoyenneté et de la nationalité congolaise. Il poursuit également un
objectif de pouvoir dicté les règles de conduite en matière d’intégrité, d’impartialité, de
loyauté, de compétence et de respect.
b. Objectifs spécifiques
A l'issue de cet enseignement, l'étudiant l'ayant suivi avec assiduité sera capable de :
 Promouvoir la culture de la paix, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la
résolution pacifique des conflits ;
 Opérer un éveil de conscience nationale, c'est-à-dire éveiller ce sentiment d'appartenir à une
communauté nationale ou à une société politique ;
 Développer un esprit patriotique ;
 Promouvoir les valeurs de la Républiques ;
 Promouvoir les droits et devoirs du citoyen ;
 Définir avec clarté le vocabulaire spécifique d'éducation, du civisme, de la citoyenneté, de la
patrie, de l'État, des élections, de la démocratie ;
 Définir les notions d’éthique ;
 Comprendre la notion de bonne gouvernance et son applicabilité dans la vie socio
professionnelle, etc.
c. Compétences :
La participation et la réaction des étudiants permettront d’avoir :
 Capacité des étudiants à critiquer et émettre des avis sur la gestion de la chose publique ;
 Capacité de participer à la formation de l’opinion publique sur les valeurs de la République ;
 Capacité de préserver les biens publics et le patrimoine immatériel et matériel national.
 Capacité de décrypter l’actualité politique avec maîtrise.
d. Méthodes d’enseignement :
L’enseignant utilisera la méthode interactive, qui permettra aux étudiants d’intervenir,
par des questions, aux exposés de l’enseignant.
e. Ressources :
Un support électronique sera mis à la disposition des étudiants, ainsi que leurs
recherches personnelles.
f. Procédures d’évaluation :
Pour évaluer les étudiants, nous allons procéder par les Travaux Dirigés, le Travail
Pratique par groupes d’étudiants ; et au bout de 30 heures d’enseignement, nous ferons passer deux
interrogations écrites. Enfin, à la tenue du cours, un examen écrit sera présenté par les étudiants.
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CHAPITRE I. BALISAGE CONCEPTUEL ET LEUR APPLICATION


A L’ETUDE
Le présent chapitre permet de faire assoir une clarification nette des principaux concepts
liés à cet enseignement. L’objectif étant d’amener chaque apprenant à mieux s’imprégner de la
signification réelle conférée à chacune des notions de base.
Section 1. ÉLUCIDATION DE QUELQUES NOTIONS FONDAMENTALES
Ce que je dois connaître :

 le vocabulaire spécifique ;

 les valeurs de la Rép. ;

 les principes de la Rép. ;

 les symboles de la Rép. ;


A. Des concepts liés à l’intitulé du cours
1. Valeur
De façon générale, les valeurs sont des idéaux qui pénètrent profondément dans les
mentalités et qui sont partagés par les membres d’une société. Elles sont aussi des indicateurs pour
le choix et l’accomplissement des rôles sociaux. Pour Corten, les valeurs sociales sont des faits de
conscience collective. C’est une manière d’être ou d’agir qu’un groupe reconnait comme idéale et
qui rend désirable ou estimable, les êtres, les conduites, les objets auxquels elles sont attribuées.
Avec Fichter, nous pouvons retenir que les valeurs sont repérables sous deux niveaux
d’attraction, à savoir :
- Primo, elles se présentent comme des idéaux qui serviront de critères de référence,
d’appréciation et de jugement. Ces critères portent sur certaines conceptions du bon, de l’agréable,
du bien, du juste, du beau, du vrai etc;
- Secundo, elles se manifestent dans des êtres, des conduites, des objets qui exprimeront
les valeurs de manière concrète ou symbolique.
On peut distinguer les valeurs culturelles et les valeurs sociales. Les valeurs culturelles
pénètrent plus profondément dans les mentalités que les valeurs sociales ; ces dernières sont liées à
la cosmologie, aux croyances religieuses, à la conception de la vie en société et de la nature
humaine. Exemple : Le travail est une valeur dans la croissance des pays.
Il y a donc trois éléments à considérer dans l’examen des valeurs sociales :
 L’objet lui-même qui est une valeur ;
 La capacité de l’objet de satisfaire des besoins sociaux ;
 L’appréciation que l’on porte sur cet objet et sur sa capacité de donner satisfaction.
Les valeurs de la République sont indiquées dans sa devise. La devise de la RDC est : «
Justice, Paix, Travail ».
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"Justice, Paix, Travail" telle est la devise de la République Démocratique du Congo qui entend
promouvoir ces trois valeurs au sein de la république. Cette trilogie incarne l’aspiration du peuple
congolais à vouloir vivre ensemble dans une dynamique de paix, de justice et d’efforts collectifs
cristallisés autour des valeurs d’unité et de travail. Cette devise (Justice, Paix, Travail) découle de la
Constitution du 18 février 2006 en son article premier.

Eu égard à la trajectoire tumultueuse de l’histoire politique de l’après indépendance du


Congo, marquée notamment par des luttes fratricides et des tentatives de sécession, cette devise
interpelle la conscience collective sur l’effort que les congolais doivent faire pour maintenir l'unité
et la cohésion nationale mais aussi pour conforter leur émancipation.

C'est dans un environnement apaisé avec la mise en place d'une Justice distributive, que
les Congolais bâtiront un Congo fort et prospère au cœur de l’Afrique.
En parlant des valeurs de la République dans le cadre de cet enseignement, nous
voulons plus particulièrement étudier des repères lumineux du cadre subjectif national et des
critères d’après lesquels la nation congolaise ou la société globale juge l’importance des personnes,
des modèles sociaux, des orientations nationales, des objectifs collectifs à poursuivre et des facteurs
fondamentaux de l’existence commune.
C’est donc des structures immatérielles et matérielles élevées au rang des idéaux de la République
et sur lesquels se fonde la fierté de la patrie et de la nation congolaise.
La justice, paix et travail sont les valeurs fondamentales, que l'on retrouve dans la
devise de la République. À celles-ci s’ajoutent :
 la démocratie ;

 la laïcité ;

 la solidarité ;

 l’esprit de justice ;

 le respect ;

 l’absence de toute forme de discrimination.


2. Principes
Le concept de principe est polysémique. Mais ici, nous l’employons dans le sens des options
fondamentales de la République, ou encore des préceptes « sacro-saints » qui cimentent le vivre-
ensemble des membres de la communauté nationale. Ces préceptes sont républicains puisqu’ils sont
légitimés par tous et consacrés par des textes légaux qui régulent la vie nationale.

Les principes de la République Démocratique du Congo sont inscrits dans la


Constitution(2006).
3. Symboles
Toute la vie sociale baigne dans les signes et les symboles. Le recours aux symboles est
constant, car c’est par des symboles que les acteurs d’un système communiquent. C’est aussi grâce
aux symboles qu’un système peut motiver les acteurs.
Pour Guy Rocher, le symbole est « quelque chose », c’est-à-dire n’importe quoi qui tient la
place d’autre chose. En réalité, dans tout signe ou symbole, il y a quatre éléments :
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 Un signifiant : le symbole proprement dit qui tient la place de quelque chose d’autres ;
 Un signifié : ce quelque chose dont le signifiant tient lieu ;
 Une signification : un rapport entre le signifiant et le signifié ;
 Un code : qui définit précisément les liens entre signifiant et signifié.
Chaque pays possède des symboles qui permettent de le différencier des autres. Un
symbole peut être un objet, un son, un mot, un être vivant.
La RDC possède plusieurs symboles.
La République s'est bâtie autour de valeurs partagées par des hommes et des femmes
désireux de vivre ensemble.
Les principales valeurs congolaises sont contenues dans la devise : « Paix, Justice,
Travail ».
La devise est aussi un des symboles de la RDC.
Dans le cadre de cet enseignement, il convient de noter que les signes et symboles de la
République jouent un rôle important dans la formation des aspirations nationales. En effet, c’est
lorsque des images et représentations nationales se fixent et, lorsqu’elles prennent des valeurs
symboliques d’amélioration des conditions d’existence, qu’elles deviennent des besoins et
aspirations qui engendrent le désir de poursuivre l’expérience commune de la nation congolaise.

De ce qui précède, il convient de marteler que les symboles de la République font référence
aux éléments emblématiques de la République ayant obtenus une légitimation collective de la
nation congolaise. Les symboles de la République sont à la fois des tenants lieux et des lieutenants
de la République.
Quels sont les symboles de la République Démocratique du Congo ?
Le drapeau tricolore

Chaque pays possède un drapeau afin de le reconnaitre. Celui de la RDC est tricolore,
cela signifie qu’il a 3 couleurs : bleu, rouge et jaune.

Le drapeau officiel de la RDC

La constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006 traite du


drapeau national à son titre I consacré à l'État et à la souveraineté plus précisément au premier
chapitre du titre précité qui, en traitant de l'État définit et instaure ses emblèmes dont le drapeau.
Ainsi, le constituant a disposé à l'article premier alinéa 2 : « Son emblème est le drapeau bleu ciel,
orné d’une étoile jaune dans le coin supérieur gauche et traversé en biais d’une bande rouge
finement encadrée de jaune. »

La couleur bleu ciel symbolise la paix et l’espoir, la bande rouge représente le sang des
martyrs, et la couleur jaune est le signe de la richesse du pays. En fin, l’étoile jaune renvoie à un
pays uni promis à un avenir radieux.
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4. La République
Le concept de République – res publica- renvoie, du point de vue théorique, à une tradition
de pensée politique qui prend sa source dans la Rome antique et se trouve tout particulièrement
associé au nom de Cicéron. Ressuscité à la Renaissance, elle s’exprime fortement dans la pensée
constitutionnelle de Machiavel et joua un rôle significatif dans la manière dont les républiques de
l’Italie du Nord en vinrent à se concevoir elles-mêmes : à savoir comme les premières organisations
politiques européennes modernes. La démocratie, pour Montesquieu, est, avec l’aristocratie, l’un
des deux cas d’espèce possibles de la république.

Cicéron définissait la République comme « la chose du peuple » ; et par peuple, il désignait


« non pas une simple agrégation d’individus, mais un ‘un groupe nombreux d’hommes associés les
uns aux autres par leur adhésion à une même loi et par une certaine communauté d’intérêts ». Avec
Crispin Pululu, notons qu’une nation est considérée comme une République lorsqu’elle est fondée
sur des lois applicables à tous sans recours à l’arbitraire, c’est-à-dire « un empire de droit » et non
d’arbitraire. Une République est fondée sur la division du pouvoir, la vertu civile, le patriotisme,
l’égalité socio-économico-culturelle. L’idéal républicain indique l’horizon vers lequel doivent
tendre les nations modernes.
B. Des notions liées au contenu du cours
1. Éducation à la citoyenneté
Ceci représente l’ancien intitulé de cet enseignement. L’éducation à la citoyenneté est
formée de deux concepts fondamentaux, à savoir : éducation et citoyenneté. En rapport avec
l’éducation, il faut dire qu’elle vise la formation intégrale de l’homme, c’est-à-dire l’homme dans
ses différents aspects. Alors que l’instruction ne vise que la dimension intellectuelle de l’homme.
En tant qu’instrument de l’homme, l’éducation consiste à développer dans l’individu toute la
perfection dont il est capable. Et pour Emile Durkheim, l’éducation est un instrument de la société
qui est conçue comme l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore
mûres pour la vie sociale. Elle a aussi pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un
certain nombre d’états physiques, intellectuels et mentaux que réclament de lui et la société
politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné.

Et pour sa part, Ordoino note que l’éducation c’est l’action exercée dans un contexte
social donné, par des représentants autorisés de cette société en vue de l’adaptation optimale des
individus à cette société et/ou aux changements sociaux découlant de sa propre évolution :
adaptation intéressant aussi bien les connaissances et les principes que la praxis, le monde de
valeurs que celui de l’action quotidienne qui devrait permettre à l’individu d’assurer effectivement
sa place, son statut, son rôle et ses fonctions dans la société.

De ce qui précède, il importe de retenir que l’éducation a pour objet de faire de l’individu un
instrument de bonheur pour lui-même et pour ses semblables. Tandis que la citoyenneté est le fait
pour une personne, pour une famille ou pour un groupe, d’être reconnu comme membre d’une cité
ou Etat nourrissant un projet commun et qu’ils souhaitent y prendre une part active. La citoyenneté
c’est aussi le droit d’appartenance des individus à une entité politique reconnue : l’Etat-nation.
C’est une forme d’organisation juridiquement établie sur la base d’un pouvoir légitime et d’une
nation reconnue. La citoyenneté comporte des droits civils et politiques et des devoirs définissant le
rôle du citoyen dans la cité et face aux institutions.
Il importe de noter que le concept « citoyenneté » fut longuement réservé au sens strict de
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nationalité que lui donnent les juristes. Mais actuellement, il est utilisé pour désigner la condition
civique, politique et sociale du citoyen.
La citoyenneté rappelle les trois dimensions fondamentales du citoyen qui sont :
 Son statut juridique : le citoyen détient la nationalité de l’Etat dont il se réclame. Cette
nationalité lui confère des droits et des responsabilités ;
 Sa participation politique : au nom de laquelle le citoyen prend part à la vie des institutions
politiques et au fonctionnement du bien commun ;
 Son identité est l’élément intégrateur qui justifie la place du citoyen dans le corps social
qu’est l’Etat.
Et puisque la citoyenneté se déploie dans le cadre d’un espace public déterminé qui est
l’Etat-nation, Charles Taylor distingue deux formes de citoyenneté, à savoir :
a) La citoyenneté libérale qui se fonde essentiellement sur les droits individuels et sur le
traitement égal des individus ;
b) La citoyenneté communautaire qui est la participation collective comme fondement de la
liberté.
Face à ce qui précède, nous pouvons retenir que l’éducation à la citoyenneté est une
formation de l’homme et du citoyen. Elle a trois finalités principales :
 L’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté ;
 L’éducation au sens des responsabilités individuelles et collectives
 L’éducation au jugement.
2. Le concept « civisme » ou le sens civique
Le concept « civisme » dérive respectivement du latin « civis » qui veut dire citoyen
et « civitas » qui se rapporte aux droits de la cité, c’est – à- dire, ce que la cité ou la communauté
attend de chaque membre. En effet, si la cité est en droit d’attendre quelque chose de ses membres,
ceux –ci sont en droit d’exiger d’elle quelque chose. C’est le droit du citoyen et donc les devoirs de
la cité envers ses membres. De ce qui précède, le civisme se présente comme l’étude méthodique
des droits et devoirs du citoyen envers soi-même, sa société et l’humanité. Autrement –dit, le
civisme indique au citoyen ce qu’il est en droit d’attendre de la cité et ce que celle –ci est en droit
d’attendre de lui. En définitif, le civisme se définit par le respect des droits et obligations de la
citoyenneté. Un recul dans le temps nous relève que dans l’antiquité grecque, la notion d’Etat
s’appliquait à la cité. C’est le cas de l’Etat cité d’Athènes et de Spartes. Ainsi, ce qui s’appliquait à
la cité concernait l’Etat. Les droits de la cité sous l’angle actuel ne sont rien d’autre que le droit de
l’Etat ou encore de la société. Un citoyen est donc celui qui a le droit de cité.
C. Les concepts « nation, nationalité et nationalisme »
a. La nation
Le mot nation tire son origine du latin nasci, c’est-à-dire la notion de naissance. Mais la
nation n’est pas quelque chose de biologique comme la race. Pour Jacques Maritain, une nation est
une communauté d’hommes qui prennent conscience d’eux-mêmes tels que l’histoire les a faits, qui
sont attachés au trésor de leur passé et qui s’aiment tels qu’ils se savent ou s’imaginent être, avec
une sorte d’inévitable introversion. La nation a un sol, ou une terre, ce qui ne veut pas dire, comme
pour l’Etat, une aire territoriale de pouvoir et d’administration, mais un berceau de vie, de travail,
de travail, de souffrance et de rêve. La nation a un langage, bien que les groupes linguistiques ne
correspondent pas toujours aux groupes nationaux. La nation a des droits et a une vocation
historique.
Pour sa part, Renan pense que la nation est « l’aboutissement d’un long passé d’efforts,
de sacrifices et de dévouements. Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune
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dans le présent, avoir faits de grandes choses ensembles, vouloir en faire encore, voilà les
conditions essentielles pour être un peuple. » Mais plus qu’une communauté de race, de langue ou
d’histoire, la nation est un plébiscite de tous les jours, c’est-à-dire une chaleur de cœur provoquée
par un désir de vivre un idéal en commun et lequel désir est partagé par tous. A titre informatif,
notons qu’il existe deux grandes conceptions de la nation. (…).
C’est la nation qui confère aussi l’identité nationale.
b. La nationalité
C’est le lien d’allégeance ou le lien juridique qui unit une personne à un Etat. A ce titre, la
nationalité demeure, du point de vue juridique, le meilleur indicateur de la citoyenneté. En effet,
pour déterminer la citoyenneté d’un individu, l’on s’interroge sur sa nationalité. Entre
« nationalité » et « citoyenneté », la relation de cause à effet est évidente. Dans un pays, la
nationalité est octroyée suivant les conditions précises fixées par la loi. En RDC, la loi n°4/094 du
12 novembre 2004 portant nationalité congolaise distingue deux modes d’acquisition de la
nationalité congolaise : l’origine et l’acquisition. La nationalité congolaise est une et exclusive,
c’est-à-dire qu’elle ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. La loi fixe les
conditions de reconnaissance, d’acquisition, de perte, de déchéance et de recouvrement de la
nationalité congolaise.
En état de cause, il est congolais, celui qui détient la nationalité congolaise. Néanmoins, il
existe plusieurs catégories de congolais, à savoir :
 Est congolais toute personne dont un des descendants est ou a été membre d’une des tribus
établies sur le territoire de la RDC dans ses limites du 1er août 1885, telles que modifiées par les
conventions subséquentes. Ce sont donc des Congolais par appartenance ou congolais de
droit ou de souche.
 Le Congo Démocratique applique le « jus sanguinis » : est également Congolais l’enfant
légitime ou naturel d’un père congolais ou d’une mère congolaise. Il s’agit là des Congolais par
filiation. En revanche, d’autres pays comme le Congo Brazza ne donnent leur nationalité
d’origine qu’à un enfant né d’un père congolais et d’une mère congolaise : c’est le jus sangunis
renforcé.
 La loi congolaise (Congo-kinshasa) accorde aussi la nationalité congolaise à l’enfant nouveau-
né trouvé au Congo, c’est-à-dire issu de parents inconnus et trouvé sur le territoire de la RDC
ou à bord d’un aéronef ou d’un navire congolais.
Ce nouveau-né sera présumé congolais. C’est donc un Congolais par présomption de la loi. Mais il
perdra sa nationalité congolaise avec effet rétroactif si pendant sa minorité, sa filiation est établie à
l’égard d’un étranger.

Il faut cependant noter qu’un enfant né en RDC des parents apatrides est présumé Congolais.
Certes, la RDC n’applique pas le « jus soli » comme aux USA et ailleurs : un enfant n’aura pas la
nationalité congolaise du seul fait de sa naissance en territoire congolais.
Enfin, rappelons que généralement une nationalité étrangère est octroyée à un individu par la
naturalisation ou par l’option. Au Congo-Kinshasa, il existe quatre modes d’acquisition de la
nationalité pour un étranger : la petite naturalisation, la grande naturalisation, l’option et l’adoption.
c. Le nationalisme
Comme simple sentiment, le nationalisme signifie tout simplement l’attachement passionné
à la nation à laquelle on appartient. En d’autres termes, c’est le sentiment d’un groupe d’hommes
ayant une expérience historique et une aspiration à vivre ensemble dans un groupe indépendant.
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Mais comme doctrine et idéologique, il se présente comme un système d’idée-force destinée


à justifier et à expliquer l’ordre politique existant et à guider l’action politique. Dans cette optique,
la nation est considérée comme la valeur suprême, toutes les autres valeurs lui étant subordonnées,
y compris l’individu. Ainsi donc, le citoyen doit se soumettre, partout et en tout à la volonté
nationale. Ses intérêts doivent s’effacer devant les intérêts supérieurs de la nation.

Le nationalisme s’exprime certes sous des formes variées, mais le fond idéologique est
commun et s’organise autour de quatre thèmes principaux : la souveraineté, l’unité, le passé
historique et la prétention à l’universalisme.
D. Les concepts « patrie et patriotisme »
a. La patrie
La patrie est considérée comme la terre des ancêtres qu’il faut aimer et défendre à n’importe
quel prix. On peut même mourir par amour pour elle. D’où, l’expression latine « pro patria mori » -
pour la patrie nous mourrons. Cette noble idée, remontant à l’antiquité gréco-romaine, implique que
la patrie a un contenu sacré. Certaines personnalités ont payé de leur sang pour la sauvegarde des
intérêts de la patrie. C’est la cas de Jeanne d’Arc en France, Ndona Bétrtice au Royaume Kongo,
M’siri à Bunkeya au Katanga, Simon Kimbangu, Patrice Emery Lumumba, Laurent désiré Kabila
au Congo-Kinshasa, etc.
Comme on le voit, la patrie se distingue de l’Etat et de la nation par le plus haut degré
d’appartenance à la terre des ancêtres dont il faut protéger par tous les moyens (y compris en
acceptant le sacrifice suprême…) contre quiconque veut le détruire.
b. Le patriotisme
C’est le sentiment naturel d’attachement profond à la terre des ancêtres. En effet, les
compatriotes doivent honorer leur patrie, la magnifier, l’aimer et la servir partout et toujours. Il
existe des attitudes ou des actes patriotiques à adopter ou à poser au quotidien :
 L’attitude à adopter lorsqu’on entonne l’hymne national ;
 L’attitude à adopter à l’occasion de la montée et de la descente du drapeau, emblème national ;
 L’attitude à adopter au passage d’un corbillard ou d’un cortège funèbre ;
 L’attitude à adopter au cours de la minute de silence observée en mémoire d’un ou de plusieurs
compatriotes défunts, etc.
 L’attitude de compassion envers les compatriotes frappés par un sinistre, par des calamités
naturelles, par la guerre, etc.

Cependant, le sentiment patriotique ne doit pas être poussé jusqu’au chauvinisme. Il faut
éviter également le cosmopolitisme ou l’internationalisme. Comme le nationalisme, le vrai
patriotisme requiert le « juste milieu » conciliant la prédilection pour sa propre patrie avec l’amour
et le respect de toutes les autres nations du monde.

E. La démocratie et élection comme mode d’acquisition du pouvoir


a. La démocratie
Le concept démocratie apparait en Grèce au VI ème Siècle avant Jésus-Christ, plus
précisément au sein de la cité d’Athènes.

 La démocratie athénienne
Nous notons avec Paula Becker que la question de principe, remonte au moins à Platon,
13

Protagoras et, dans son aspect théâtral, tragique et comique, à Euripide et Aristophane (Paula
Becker et Dr. Jean-Aimé A. Raveloson, 2008). Et pour l’aspect plus proprement historique de la
démocratie, Claude Mossé avait noté que :
« La réalité de l’égalité est alors telle, dans toute la Grèce, que le langage est amené à
inventer des mots nouveaux pour en exprimer les nuances : « isonomia (égalité de droits politiques),
isègoria (égal droit de parole dans les assemblées politiques), isogonia (égalité par la naissance) et
isokratia (égalité de pouvoir) ». Jamais cependant, il faut s’empresser de le préciser, les Grecs n’ont
sérieusement songé à faire de ces notions des valeurs universelles, au contraire : l’égalité politique
est, par définition, le privilège des citoyens, qui ne sont partout qu’une minorité de la population.
C’est donc bien parce que ces idéaux égalitaires ont été les idées du groupe social dominant qu’ils
se sont imposés comme les idées dominantes de l’époque.

Il faut aussi préciser que la démocratie n’était pas appréciée dans la pensée première ou
antique des grecs. Pour Platon, si la « politeia » (la République) est le gouvernement de l’intellect,
la démocratie est au contraire celui de l’epitumia, des désirs particuliers et anarchiques de la
multitude. Aristote ne donne pas d’autre nom au gouvernement populaire que « politeia », qui a
pour fin l’intérêt commun, par opposition à la « démocratie » qui a pour fin les intérêts particuliers,
comme s’il voulait désigner le régime par excellence, la chose publique. Ainsi la bonne version de
la démocratie serait le régime constitutionnel en lui-même, la « République », où tous délibèrent en
vue du bien commun ; avec une supériorité de la délibération générale sur toute autre forme.

La démocratie, pour Montesquieu, est, avec l’aristocratie, l’un des deux cas d’espèce
possibles de la République. Elle est comprise comme gouvernement du peuple, qui désigne ses
magistrats par le sort, tandis que l’aristocratie est le gouvernement d’une partie du peuple, qui
désigne les siens par choix ; leur appartenance au genre commun de la République est fondée sur la
communauté de leur principe, la vertu. Ce qui caractérise en effet le bon gouvernement est sa
capacité à se maintenir, chose qui dépend du respect des lois. Pour Rousseau, le peuple est toujours
souverain de droit. Tout régime où il l’est de fait, c'est-à-dire où la loi est l’expression de la volonté
générale, est républicain.

Les démocraties modernes et leurs caractéristiques


Les démocraties modernes sont représentatives. La démocratie représentative est un type
spécifique du système politique démocratique. En tant que telle, elle peut être comprise et expliquée
selon une approche socio-historique retraçant la construction du marché électoral pluraliste qui est
au fondement du régime démocratique.
Nous comprenons les démocraties modernes comme des systèmes politiques dont la
gouvernance repose sur la volonté du peuple, exprimée à intervalles réguliers par des élections
libres, transparentes et loyales.

Les démocraties modernes sont fondées sur :


 Le respect de la personne humaine et de l'Etat de droit,
 La redevabilité des gouvernants,
 Le management du résultat,
 La transparence dans la gestion,
 La moralisation de la vie publique,
 La compétition politique pluraliste à travers le marché électoral,
14

 Et l’élection comme mode d’accession au pouvoir.


C’est donc des formes de gouvernement où le pouvoir est exercé par des représentants élus du
peuple et pour l’intérêt général. Les démocraties modernes, de par leur caractère représentatif et
pluraliste, implique la responsabilité envers l'électorat, l'obligation pour les pouvoirs publics de se
conformer à la loi et l'exercice impartial de la justice.

Pour mieux synthétiser les éléments qui donnent un caractère démocratique à l’Etat et à la
politique ou encore les caractéristiques de fond et de procédure d’un gouvernement démocratique,
nous retenons avec Leslie Lipson ce qui suit :
 Le peuple doit détenir le pouvoir ultime grâce au suffrage universel des adultes, chaque
citoyen n’ayant qu’une voix ;
 Deux grands partis politiques au moins doivent offrir un choix de candidats et de
programmes dans des élections honnêtes tenues à intervalles raisonnables ;
 La collectivité doit garantir les libertés civiques de tous ses membres, notamment la liberté
de parole, de publication et d’association, ainsi qu’une protection contre les arrestations
arbitraires et la garantie d’un jugement équitable en cas d’emprisonnement ;
 La politique de l’Etat doit être guidée par l’intérêt public ; elle doit favoriser le bien-être
social et économique de tous ;
 L’Etat doit assurer l’équilibre entre une direction efficace et une critique responsable. Ceux
qui sont au pouvoir doivent donc continuellement affronter l’opposition au sein du corps
législatif et tous les citoyens doivent avoir accès à un système judiciaire indépendant ;
 Il doit être possible de modifier tout élément du système gouvernemental par les méthodes
pacifiques, en suivant des procédures convenues. (Lipson, 1972).

Par ailleurs, les analyses de Bernard Marin stipulent que la démocratie contemporaine,
généralement représentative, repose sur les quatre principes qui constituent son ossature :

 Les gouvernants sont désignés par élections réitérées à intervalles réguliers ;

 Les gouvernants conservent une « marge d’indépendance » vis-à-vis des électeurs.


(« mandat représentatif » qui s’oppose donc au « mandat impératif », par lequel l’élu est
entièrement lié tant du point de vue de ses buts que de ses actions à la volonté de ses
mandats, sous peine d’être destitué.) ;

 Les gouvernés peuvent « exprimer librement leurs opinions politiques » ;

 Les décisions politiques sont soumises à « l’épreuve de la discussion » ; toute décision du


gouvernement doit, en théorie, être discutée devant la représentation parlementaire, ce qui
doit permettre à la fois d’éviter l’arbitraire et d’améliorer la qualité des décisions en
prenant en compte les objections et les améliorations introduites au cours du processus
délibératif. Dans la réalité, les parlements sont souvent très affaiblis par rapport aux
gouvernants, et sont fortement encadrés par les partis politiques.

Même s’ils sont loin d’être toujours appliqués intégralement en pratique, ces quatre
principes constituent les piliers du régime démocratique et permettent de le différencier des autres
types de régime. Les études sociologiques démontrent cependant qu’un régime pouvant très bien
avoir une forme constitutionnelle « démocratique », se réclamer de la volonté du peuple et
fonctionner dans les faits comme une dictature totalitaire.
15

b. Election comme mode d’acquisition du pouvoir en démocratie

En rapport avec les modes d’acquisition du pouvoir, il importe de noter que le pouvoir
politique peut être acquis soit par l'élection, par la cooptation, par la nomination, par acclamation,
par le coup d'État, par la rébellion, par l'insurrection, par le soulèvement populaire, ou par hérédité.
De ces différents modes, seule l’élection constitue la voie royale d’accession au pouvoir.

Notons que le concept « élection » tire ses origines du latin electio, c’est-à-dire le choix et le
verbe eligère signifie élire. L'élection, sous cette considération étymologique, est donc un choix
réalisé au moyen d'un suffrage (vote, approbation) auquel toutes les personnes disposant du droit de
vote, le corps électoral, sont appelées à participer. L'objectif de l'élection est la désignation d'une
ou plusieurs personnes pour exercer un mandat électoral (politique, économique, associatif,
syndical, social.) durant lequel elle(s) représente(nt) leurs électeurs. Par son vote, le corps électoral
leur transfère la légitimité nécessaire pour exercer le pouvoir attribué à la fonction objet de
l'élection. L’élection peut aussi permettre de régler une crise. Lorsqu’un débat extrêmement
important divise les citoyens, le recours au suffrage universel peut permettre de trouver une solution
relativement approuvée par tous. C’est le Référendum. Ou encore, l’élection peut revêtir un aspect
stratégique : on peut recourir à l’élection afin de conserver le pouvoir.

 La fonction de l’élection en démocratie

Selon le principe du gouvernement représentatif, la fonction première de l’élection est de


permettre aux citoyens de choisir leurs gouvernants et leurs représentants, qui rédigeront et
voteront la loi en leur nom au Parlement et qui présideront à la destinée de la collectivité globale.
Ainsi, l’élection est une délégation de souveraineté. Elle constitue, au sein d’une société organisée,
une " soupape de sécurité ". En effet, la possibilité pour les citoyens de pouvoir régulièrement
exprimer leur mécontentement, ou au contraire de donner un nouveau mandat au pouvoir sortant,
évite que les désaccords politiques majeurs ne trouvent un autre terrain d’expression (la rue) et
d’autres modalités (la violence). Dans les démocraties, le langage des urnes a donc remplacé
progressivement le langage des armes.

 Le scrutin
C’est la manière de réaliser un vote à l'aide de boules, de bulletins ou de formulaires placés
dans une urne ou dans une boîte virtuelle (vote électronique). Plus généralement, le scrutin est
l'ensemble des opérations qui constituent une élection ainsi que la méthode par laquelle les
représentants d'un peuple ou d'un ensemble de personnes (membres d'une association, d'un
syndicat) sont désignés. On distingue généralement les scrutins suivants : Les scrutins majoritaires,
les scrutins proportionnels, et les scrutins mixtes. Tout ceci est fonction du système électoral qui
détermine le quotient électoral.

 Facteurs d’orientation de la décision de vote


Dans le contexte de vote, quand on parle de la décision de vote, il s’agit de décider entre
plusieurs choix à opérer. La décision de vote implique la formulation d’une question claire, et
précise, à savoir : « Pour qui vais-je voter »? Ou encore, pourquoi dois-je voter et pourquoi ne
dois-je pas voter ? Elle implique également la détermination de l'enjeu de l’élection. Cela
revient à recourir aux valeurs auxquelles on se réfère. Elle signifie en outre s’informer, se faire
16

conseiller, prendre le temps du recul pour rendre disponibles son intelligence et son affectivité. Pour
ne pas décider sous le coup de l'émotivité, de la peur, il faut savoir prendre de la distance et, même,
oser demander le temps de la réflexion. Avoir conscience que la décision crée une part d'inconnu. Il
existe en effet toujours un risque dans la décision. Choisir une réponse pour laquelle on est
convaincu.

Au final, prendre une décision de vote, c'est poser un acte de liberté. En effet, la décision de
vote est un acte de liberté face à des contraintes souvent multiples. L’électeur qui décide le fait avec
tout son être, c'est-à-dire son histoire, son tempérament, son éducation ainsi qu’en recourant à la
zone du stockage d’information politique. Il ne doit pas occulter la réalité de la vie à travers les
dimensions concrètes de son choix.

Par ailleurs, il est sociologiquement attesté que le processus de prise de décision de vote
intervient à partir des intra-décisionnels ainsi que des facteurs d’orientation du comportement
électoral. Dans cette perspective, il appert de noter que dans la décision de vote, il y a des données
de la dérivation ethnique, des données du rapport avec le pouvoir, des données en rapport avec la
compétence politique qui peut être acquise par la politisation, c’est-à-dire l’intérêt et l’attention
accordée au fonctionnement du champ politique, ou encore l’intensité avec laquelle les agents
sociaux suivent la compétition politique et le travail des acteurs politiques, des données historiques
provenant du centre de stockage d’information, des données socio-culturelles provenant des cadres
sociaux, des données économiques qui sont fonction du rapport avec le capital et les données
psychologiques provenant de la satisfaction qu’éprouve un électeur pour un candidat. Certes, le vote
doit être républicain.

Il s’en suit que dans la compréhension épistémologique de la décision de vote, des questions
de valeurs, de satisfaction personnelle, de relation avec le pouvoir, et de mécontentement doivent
être prises en considération dans une approche sociologique intégrant la critique sociale et non pas
seulement demeurer dans une approche beaucoup plus science politique. En considérant chaque
électeur comme un système, nous voudrions considérer l’ensemble des données constitutives des
inputs que reçoit l’électeur et qui le poussent à sortir sa décision de vote comme un output. Pour que
les élections réalisées soient « une véritable gâchette de la démocratie » en République
Démocratique du Congo, il faut que l’on prône une négation de l’Etat-éthnie, et de la « démocratie
pour un homme » pour positiver les valeurs républicaines. Cette exigence républicaine nécessite que
le peuple soit conscient d’être redevenu le principal acteur de l’historicité de son pays, conscient du
fait qu’il peut tout aussi bien être le bénéficiaire que la victime de ses choix opérés, conscient
également du fait que son geste peut désormais influer et influencer le cours de l’histoire de son
pays. C’est l’observance de cette donne qui peut provoquer le développement du Congo dans la
fierté de la quête de l’originalité, dans la reconquête de son patrimoine multiple et dans ce qu’il aura
fait du déverrouillage autoritaire dont les décisions de vote républicaines constituent les jalons.

Dans le stricto sensu de la science politique, Voter, c’est choisir des représentants ou se
prononcer sur une matière ayant constitué l’objet d’une élection. En effet, les principes
fondamentaux de la démocratie permettent à tous les hommes de devenir citoyens, c’est-à-dire
d’exercer une part du pouvoir politique. Quand on attribue au peuple le titre du possesseur de la
souveraineté, on veut fondamentalement dire que le peuple est désormais souverain, ce qui signifie
que l’ensemble des citoyens exerce la responsabilité politique qu’assumait une minorité de gens.
17

La Constitution d’un pays démocratique, qu’il s’agisse d’une monarchie parlementaire ou


d’une République, garantit la souveraineté du peuple. Mais celle-ci a des limites : les citoyens ne
peuvent pas être tous d’accord et le pouvoir ne peut pas être exercé simultanément par la population
entière. Le soin de gouverner est donc confié à des représentants, dont les actions sont l’expression
de la volonté collective et non des intérêts de chaque individu. L’exercice par les citoyens, formant
le corps électoral, de leur droit de suffrage permet d’assurer la représentation du peuple ou de sa
volonté.
L’élection est à ce titre un des moyens privilégiés pour la désignation des gouvernants dans
les systèmes politiques, surtout lorsqu'ils se veulent démocratiques. Les électeurs - membres d'un
groupe, d'une assemblée, d'une institution ou les citoyens d'un pays démocratique ou oligarchique -
peuvent être appelés à se prononcer selon différentes procédures de vote. Il existe le vote à bulletin
secret, aussi appelé scrutin secret, le vote à main levée, le vote public, le vote par correspondance,
le vote par procuration et le vote électronique. De toutes ces différentes modalités de vote, la forme
jusque-là utilisée en République démocratique du Congo est le vote à bulletin secret. Certes, au
regard du taux toujours croissant d’analphabétisme observé dans certains milieux, on a observé la
pratique du vote assisté, c’est-à-dire la présence aux côtés de l’électeur d’un parent proche qui
l’aide à lire et à cocher ou à écrire le nom de son candidat. Il est clair que cette pratique brise le
secret absolu du vote.
 Exercice du droit de vote

Le droit de vote c’est le droit pour un citoyen de participer à l’élection de ses représentants
politiques sur un plan national ou local et de se prononcer sur un texte législatif ou constitutionnel
(référendum). Le droit de vote est un attribut essentiel de la démocratie.

Ce droit de vote a longtemps été censitaire, dans les premières démocraties représentatives
à proprement parler, avant de devenir universel, très souvent pour les seuls hommes. Les femmes
ont été intégrées aux corps électoraux tardivement, et il faudra attendre la fin de la Première Guerre
mondiale pour voir le droit de vote des femmes devenir la règle dans une majorité de démocraties
représentatives. La modernisation de ces démocraties a aussi permis un abaissement progressif de la
majorité électoral, ainsi que l'intégration des résidents étrangers aux corps électoraux dans certains
pays, tout particulièrement pour des scrutins locaux. La désignation de représentants du peuple
revêt une telle importance qu'elle justifie également que seuls des citoyens responsables puissent y
participer, ce qui peut impliquer le retrait du droit de vote aux personnes condamnées par la justice.

De nos jours, dans les pays démocratiques, le suffrage est universel, égal et secret. Il est
universel car tous les citoyens peuvent voter, sous certaines conditions prévues par la loi. Il est égal
car chaque citoyen dispose d’une seule voix. Enfin, il est secret car chaque citoyen doit passer dans
l’isoloir pour glisser son bulletin de vote dans une enveloppe. Cela revient à dire que dans l’histoire
électorale des nations, avant l’avènement du suffrage universel, le droit de vote n’était accordé qu’à
une minorité de la population. Le sexe, la richesse, la couleur de la peau ou encore la religion
étaient des motifs d’exclusion du droit de vote. En République démocratique du Congo, dans
l’optique d’une organisation matérielle efficiente des élections, le législateur est arrivé à décider de
subordonner l’exercice du droit de vote à la possession d’une carte d’électeur délivrée par la CENI.
Outre la détention d’une carte d’électeur, d’autres conditions doivent être remplies pour participer
aux élections telles que ne pas avoir des empêchements judiciaires, ne pas se retrouver à l’étranger
le jour du scrutin. Il en est de même pour tout congolais qui n’aurait pas atteint l’âge de dix-huit ans
révolu au moment du vote.
18

C’est l’exercice de droit de vote et de la liberté d’expression qui constitue le ciment de la


participation politique.
1.6. Le parti politique et le groupe de pression

a. Le parti politique

Selon joseph Lapalombara et Myron Weiner, un parti politique est une organisation durable,
agencée du niveau national au niveau local, visant à conquérir et à exercer le pouvoir, en cherchant
à cette fin, le soutien populaire. L’on peut relever quatre traits de cette définition ou caractères :
 « Une organisation durable », c’est-à-dire un groupe d’individus professant les mêmes vues ; en
outre, l’espérance de vie politique de ladite organisation est supérieure à la vie physique des
dirigeants en place.
 Elle (organisation locale) entretient des rapports réguliers et variés à l’échelon national.
 La volonté délibérée des dirigeants tant nationaux que locaux de l’organisation de prendre ou
de conquérir et d’exercer le pouvoir politique seuls ou avec d’autres et non pas simplement
d’influencer le pouvoir en place comme cela se passerait dans un groupe de pression.
 Le souci, enfin, de rechercher le soutien populaire à travers les élections ou à travers d’autres
mécanismes.
 Typologie des partis politiques
D’après Maurice Duverger, il existe, dans le contexte euro-américain, d’une part les partis de
cadres et, d’autre part, les partis de masses, auxquels on peut ajouter les partis indirects. Certes,
dans le contexte africain au lendemain des indépendances, on a observé les partis révolutionnaires-
centralisateurs et d’autre part les partis pragmatiques pluralistes
 Les fonctions des partis politiques
Il y en a essentiellement trois, elles sont électorales et parlementaires par excellence. Il s’agit
de la formation de l’opinion, de la sélection des candidats et de l’encadrement des élus. Cependant,
il existe aussi des partis dits omni-fonctionnels, c’est-à-dire qui font tout eux-mêmes, même ce qui
est dévolu à l’Etat. D’où, la notion de « parti-Etat » comme le MPR sous la 2è République (Zaïre).
 Les systèmes des partis politiques
L’on distingue principalement deux systèmes de partis : le système pluraliste ou
multipartisme et le système à parti unique. Entre les deux systèmes, c’est le multipartisme à parti
dominant.
b. Le groupe de pression
Contrairement à un parti politique proprement dit, un groupe de pression ne vise pas la
conquête du pouvoir, ni la participation à son exercice. Il cherche plutôt à faire pression
simultanément sur les détenteurs du pouvoir, sur les partis politiques et sur l’opinion publique et
aussi sur les dirigeants des institutions.
Exemple de groupe de pression : Les syndicats, la presse, le patronat, les groupes
corporatifs, les confessions religieuses, les associations diverses, la communauté universitaire, etc.
Il faut noter qu’on distingue les groupes de masses des groupes de cadre. Les uns et les
autres procèdent généralement par deux modes d’action, à savoir : la propagande (mobilisation
idéologique des masses) et la violence (le recours à la force ou à l’action directe).

1.7. Le concept « liberté »


19

Il s’agit d’un ensemble des droits et garanties reconnus et aménagés par les autorités
publiques et qui font partie du droit positif. Quels que soient les artifices du raisonnement et les
subtilités du discours, la liberté restera toujours la possibilité de faire ou de dire, aussi longtemps
que possible, ce qu’on a envie de faire ou de dire dans les limites de la loi. Toutefois, dans un Etat
de droit, la liberté a nécessairement des limites, mais il est difficile d’en fixer la mesure exacte.
La liberté comme élément prépondérant de la sauvegarde des droits de l’homme s’attache à
la personne humaine. La liberté est un attribut de la démocratie. La société civile et les
Organisations de défense des droits de l’homme ont l’obligation de surveiller toutes les activités
gouvernementales afin de prévenir toutes les dérives autoritaires et totalitaires. Notons ici que la
Constitution de la RDC à son titre 2 intitulé « des droits humains, libertés fondamentales et des
devoirs du citoyen et de l’Etat », garantie la liberté des citoyens et prône la protection des droits
humains. Cependant, la liberté ne peut nullement signifier un libertinage ni un laisser-aller qui
menacerait le vivre-ensemble harmonieux.
Section 2. VALEURS REPUBLICAINES ET VERTUS CITOYENNES
2.1. Des valeurs républicaines
Depuis la fin de la 2ème République, la société congolaise entend promouvoir un faisceau des
valeurs dans lequel toute la communauté est appelée à s’identifier.
Il s’agit notamment des valeurs républicaines suivantes :
1. La démocratie pluraliste garantissant l’égalité des chances pour les acteurs et la possibilité
d’alternance politique pour les mandats publics ;
2. Le pluralisme politique et syndical ;
3. Le respect du dialogue et de la concertation ;
4. La tolérance et la réconciliation ;
5. Le respect de la loi qui doit être égal à tous (pas d’individu au-dessus de la loi) ;
6. La justice, l’égalité, la liberté, la responsabilité ;
7. La solidarité nationale, la fraternité, l’amour de la patrie ;
8. L’amour du travail bien fait ;
9. Le souci du bien commun ;
10. La fierté nationale et la défense de l’image du pays à l’extérieur ;
11. La bonne gouvernance ;
12. L’honnêteté ou l’intégrité morale, la collaboration et la coopération ;
13. Les valeurs de la modernité s’expriment en terme d’efficacité, de rentabilité, de compétitivité,
d’organisation rationnelle ;
14. Les valeurs de la connaissance : le savoir conduit au savoir-faire pour culminer dans le savoir-
être et impliquant rigueur intellectuelle, sens critique et créativité ;
15. Le développement d’une société pluraliste, intégrée et ouverte dans un Etat de droit ;
16. Le développement d’une société pluraliste, intégrée et ouverte dans un Etat de droit ;
17. Le respect de l’Etat reconnu comme l’émanation de la volonté du peuple ;
18. Le respect du sacré, le respect de la vie à sauvegarde à tout prix en tant que source d’initiative ;
19. Le respect des droits de la personne humaine, etc.
2.1. Mécanisme de protection des valeurs républicaines
Les valeurs républicaines trouvent leur protection et promotion à travers les mécanismes
suivants :
- La famille qui doit veiller à la transmission des valeurs républicaines qu’elle doit par ailleurs
protéger ;
- L’école, qui à la suite de la famille, est appelée à inculquer aux apprenants les bonnes
20

habitudes, le savoir-vivre en société et les valeurs fondamentales devant régir l’individu dans la
société ;
- L’Etat de droit, dont la mise sur pieds garantit la promotion et la protection des valeurs
républicaines ;
- Les élections libres, démocratiques et transparentes qui permettent de placer à la tête des
institutions des hommes dont le rôle est de garantir la promotion et la protection des valeurs
républicaines ;
- L’application des sanctions tant positives que négatives à tous les échelons, sans exclusion.
2.2. Quelques traits de l’identité citoyenne en RDC
A la suite de ce qui précède, l’identité citoyenne en RDC peut se résumer en termes
suivants :
- De l’unité nationale, de la sauvegarde de l’intégrité du territoire national, c’est-à-dire donc de la
conscience nationale et du nationalisme ;
- De la grandeur, de la dignité, du sens de l’honneur, c’est-à-dire en fait de l’orgueil national ou
un sursaut d’orgueil positif pro republica;
- De la démocratie en tant qu’aspiration profonde du peuple congolais ;
- Du patriotisme (c’est-à-dire l’esprit de sacrifice) ;
- De l’indépendance économique comme antidote de la dépendance et du parasitisme, c’est-à-
dire lutte contre l’impérialisme euro-américain et la pauvreté ;
- De sens du travail comme générateur de développement, etc.
2.3. Les vertus socio-civiques
La politesse est la meilleure école de civisme. Elle devrait être une vertu démocratique dont
aucun citoyen ne puisse se dispenser. Elle est la marque de la discipline sociale. Plus une société est
raffinée, plus elle est « civilisée », plus son code de savoir-vivre est complet, rigide et observé. Les
peuples les plus démocratiques sont souvent les plus naturellement courtois : respect des droits des
autres, sentiment aigu de leurs propres devoirs, etc.
Plus que toutes les lois, la politesse envers les forces de l’ordre et envers les autorités, envers
les étrangers, sur les stades (l’esprit sportif, le fair-play, etc.), dans les lieux publics en général. Bref,
la politesse est une vertu civique. La politesse appelle l’acceptation mutuelle, et l’élégance.
Le Congo Démocratique devrait mettre un point d’honneur à maintenir, vis-à-vis des étrangers, ses
traditions de courtoisie et d’hospitalité.
2.4. La participation politique ou l’engagement dans la vie nationale
Etre « indépendant » et « souverain », ce n’est pas seulement l’indépendance politique
ou être gouverné par des Congolais. C’est surtout comprendre qu’un pays libre est celui qui fait
face, sur tous les plans, à tous ses besoins, du moins aux besoins fondamentaux de la majeure partie
de la population : produire et vendre rationnellement ce qui ressort du domaine agricole au cours
mondial, sans productivisme ni subordination vis-à-vis d’un acheteur qui accorde un cours
préférentiel, fabriquer sur place les objets de première nécessité, utiliser les matières premières au
lieu de les exporter (sauf évidemment si leur production dépasse les besoins du pays). Ce qui exige
un minimum de sens de recherche et de créativité.
Etre patriote c’est penser à tout cela : c’est aimer sa patrie, être fier d’elle, de ses
hommes, c’est-à-dire de ses habitants, de ses traditions, de son passé, et tout mettre en œuvre pour
qu’elle se développe et se modernise par ses propres moyens. Chaque Congolais est
personnellement responsable de la nation congolaise et de son avenir ; ce n’est pas une affaire des
gouvernants seuls. Cela est d’autant plus impérieux que le Congo, nation jeune et pauvre, a grand
besoin du travail de tous ses fils et de toutes ses filles pour devenir une grande nation, avec un cadre
21

juridique éminemment impersonnel (et non taillé sur mesure, mieux des institutions politiques
réfléchies et efficaces). Ainsi, revêtu des valeurs citoyennes, le peuple sera suffisamment fort pour
s’engager résolument et fermement sur la voie de la participation politique à travers des élections
citoyennes, c’est-à-dire des choix des dirigeants sur des critères de compétence, d’intégrité, de la
capacité à défendre les intérêts nationaux ou le bien-être collectif et non sur base des critères de
l’ethnicité ou de la tribalité.
22

CHAPITRE II. L’HISTOIRE POLITIQUE ET CONSTITUTIONNELLE DE


LA R.D. CONGO

Etre un bon citoyen, c’est aussi connaître l’histoire politique et institutionnelle de son
pays. Cela permet de consolider l’idée la nation par un plébiscite de tous les jours.
Le présent chapitre se propose donc de passer en revue l’histoire très mouvement de la
République à partir de ses textes fondateurs surtout. C’est à ce titre que nous parlons de l’histoire
constitutionnelle sans faire ici un cours de droit constitutionnel. Rappelons que quand on parle de la
Constitution, on fait allusion à la principale règle de droit ou la loi fondamentale d’un Etat, à
laquelle tous les citoyens doivent obéir, y compris le Président de la république. C’est pourquoi
quand le Président de la République est élu, il prête serment de lui obéir. C’est donc un ensemble
des règles relatives à la désignation des gouvernants, à l’organisation et au fonctionnement des
pouvoirs publics et de l’Etat, bref à tout ce qui fait l’existence d’un Etat. Elle est la loi des lois d’un
pays. Elle édicte les normes fondamentales qui font d’un Etat un Etat de droit.

Section 1. La période précoloniale (avant 1885)

Les entités politiques traditionnelles les plus connues ou les plus structurées sont
principalement le Royaume Kongo, les Empires Lunda et Luba, le Royaume kuba, les Royaumes
Mongo, Zande et Mangbetu, les Royaumes interlacustes comme celui de Bashi. Mais c’était sans
compter avec les querelles de palais, les inversions extérieures et surtout la traite des esclaves et
l’occupation coloniale.

Section 2. La période coloniale (1885 – 1960)

2.1.L'E.I.C ou la période léopoldienne (1885-1908)

C’est le 26 février 1885 que fut signé l’Acte général de Berlin, véritable charte de la
colonisation. Cet acte clôture la conférence de Berlin ouverte le 15 novembre 1884 et consacre ainsi
le principe du libéralisme économique dans le bassin du Congo et le partage de l’Afrique par les
puissances européennes. Il comportait aussi la reconnaissance de l’Etat Indépendant du Congo avec
Léopold II, roi des Belges comme souverain. Le Congo devint ainsi propriété personnelle de
Léopold II jusqu’en 1908. Ainsi, le Congo s’appellera successivement :
 Etat Indépendant du Congo, EIC, de 1885 à 1908 ;
 Congo-Belge de 1908 à « 1960 ;
 République du Congo de 1960 à 1964 ;
 République Démocratique du Congo de 1964 à 1971 ;
 République du Zaïre de 1971 à 1997 ;
 République Démocratique du Congo depuis 1997.

Le 5 Août 1888, un décret royal jette les bases de l’organisation de la Force Publique,
embryon de notre armée successivement appelée :
 Force Publique : de 1888 à 1960 ;
 Armée nationale Congolaise, « A.N.C » : de 1960 à 1971 ;
 Forces Armées Zaïroises, « F.A.Z. » : de 1971 à 1997 ;
23

 Forces Armées Congolaises, « F.A.C » : de 1997 à 2004 ;


 Forces Armées de la République démocratique du Congo, « F.A.R.D.C » :
depuis 2004.
D’abord instrument de la puissance coloniale pour l’occupation et la répression des
révoltes populaires, l’armée est devenue depuis l’’indépendance le garant de l’intégrité territoriale,
de l’ordre et de la paix dans le pays. La première capitale de l’Etat a été fixée à Vivi, mais avec
l’extension du territoire, on la déplace en 1886 à Boma. En 1926, on la transfère à Léopoldville
(actuelle Kinshasa) pour des raisons d’efficacité dues aux transports. Plus tard, au moment de
l’accession du pays à l’indépendance, on avait sérieusement envisagé de situer la capitale à
Kananga (Luluabourdà. Mais ce projet n’a pas abouti à cause du conflit Lulua-Baluba.

Sur le plan économique, les débuts ont été difficiles parce que le Roi ne rencontrait que
méfiance et indifférence autour de lui. Les premières expéditions ont été couvertes par la fortune
personnelle du monarque parce que les banques boudaient les entreprises d’outre-mer qu’elles
considéraient comme très risquées. C’est ainsi que face à l’interdiction par l’Acte général de Berlin
de percevoir des droits de douane dans le bassin conventionnel du Congo, le roi se résolut le 21
septembre 1891, à la constitution du domaine de la Couronne, domaine privé dans lequel l’Etat se
réservait en exclusivité l’exploitation des ressources animales et végétales : à savoir l’ivoire et le
caoutchouc. Ce qui sera à l’origine de nombreux abus de la part des agents de l’Etat, abus connus
sous le nom de « red rubber » (le caoutchouc rouge à caoutchouc rouge à cause des peines endurées
par les autochtones avant de l’obtenir). Cette situation provoque aussi de nombreuses protestations
des maisons de commerce qui se trouvaient ainsi lésées par l’Etat.

Bref, toutes ces exactions allaient déclencher la campagne anti-léopoldienne qui


amènera le roi souverain de l’E.I.C à céder sa propriété à la Belgique (Cfr. Le testament de la
cession signé par la roi Léopold II à la date du 2 août 1890 mais antidaté expressément au 2 août
1989 pour le besoin de la cause. En clair, on reproche à l’E.I.C son système destructif de la liberté
personnelle, des droits économiques de la population indigène et de la liberté des échanges
commerciaux. D’ailleurs, pour effacer les traces des abus et exactions de la colonisation, le roi
Léopold II a fait brûler par deux fois les archives : en 1896 et en 1906).

Au nombre des révoltes retenues par le crible de l’histoire du Congo, on peut retenir
principalement :
 La révolte des Batetela (ou des Baoni) déclenchée le 4 juillet 1895 à la suite de
l’exécution inopportune du Chef Ngongo Lutete le 15 septembre 1893. Il s’est agi, en fait, d’une
mutinerie des soldats noirs de la garnison de Luluabourg sous la conduite des gradés Batetela ; elle
connut plusieurs épisodes jusqu’en 1899.
 La révolte des Azandes (Province Orientale) : 1892-1912 ;
 La révolte des Bayaka (Bandundu) : 1895-1902, 1906 ;
 La révolte des Budja (Equateur) : 1895-1905 ;
 La révolte des Bashi (Kivu) : 1900-1912 ;
 La révolte des Baboa (Province Orientale) : 1903-1904, 1910 ;
 La révolte des Bankutshu ou révolte d’Epekelepekele (Kasaï Orientale) : 1904-1905 ; 1908-
1912 ; 1920-1921 ;
 La révolte de Kasongo Nyembo (Katanga) : 1907-1917 ;
 La révolte des Ngwii (Ngoli) (Bandundu) : 1921 ;
24

 La révolte des Bapende (Bandundu) : 1931 ;


 La révolte des Ndengese (Kasaï-Occidental) : 1931, etc.

Le 15 novembre 1908 à Boma, le drapeau bleu étoilé d’or était remplacé au mât de
pavillon Congo-Belge, c’est-à-dire une colonie de la Belgique. C’est la reprise effective de
l’administration du Congo par la Belgique. En 1909, le roi Léopold II meurt.

2.2. La Charte coloniale du 18 octobre 1908.

Si 1908 constitue l’année de l’annexion à la Belgique, il n’en demeure pas moins vrai que
c’est le 18 octobre de la même année que fut votée la Charte coloniale qui établit la base de
l’organisation politique et administrative du pays, ainsi que la nature de ses relations avec la
Belgique.

On ne dira jamais assez, c’est la recherche du profit qui était à l’origine de l’entreprise
coloniale. D’où, la violence et la répression face aux mouvements de résistance de la part des
autochtones dont mention ci-avant. En tout état de cause, la politique coloniale peut se résumer en
la domination (au plan militaire, politique et culturel) et sa finalité, à savoir : l’exploitation (au plan
économique). D’où la « Trinité coloniale » ou la « Sainte Alliance », le capital, l’Etat et la religion
(en d’autres termes, les entreprises, l’administration et les missions).

Dans le cadre des préjugés raciaux, il a fallu que le colonisé se reconnaisse inférieur à son
dominateur et que la civilisation de ce dernier fût magnifiée. La ségrégation raciale se manifesta
particulièrement dans les domaines suivants : la résidence, l’enseignement, l’emploi, la propriété, la
justice et pratiquement dans la vie sociale en général. Ce qui expliquera plus tard l’essor du
nationalisme congolais que l’on peut ventiler en 5 étapes : les premiers mouvements de résistance,
les mouvements religieux syncrétiques, les émeutes dans les centres urbains, les groupements pré-
politiques et les partis politiques.

Quelques dates et faits à retenir avant l’avènement de la 1ère République :

1. 1955 :

- Conférence de Bandoeng, en Indonésie (Conférence des pays non alignés) ;


- Arrivée du Roi Baudouin au Congo-Belge (en mai 1955) ;
- Publication du plan de 30 ans par le Professeur Van BILSEN

2. 1956 :

- Réaction de l’intelligentsia congolaise à travers la publication du manifeste de la Conscience


Africaine.

3. 1957 (plus précisément en décembre) :

- Création de tout premier parti politique


25

4. 1958 (avril) :

- Exposition Internationale de Bruxelles, en Belgique ;


- Du 5 au 15 décembre : Conférence Panafricaine d’Accra au Ghana sur invitation du
Président Nkwame Nkroumah ;
- Le 27 décembre 1958 : Discours de Patrice-Emery Lumumba à Léopoldville à la cité.

5. 1959 (dimanche 4 janvier) :

- De graves incidents à Leopoldville, plus précisément à la Grand Place YMCA-YWCA.

6. 1960

- Du 20 janvier au 20 février, Table Ronde Politique de Bruxelles dont les travaux se


terminent dans l’allégresse générale et sur un air cha-cha-cha composé en honneur de
l’indépendance par KABASELE (Grand KALLEE) et l’Afrique JAZZ ;
 Jeudi 30 juin 1960 : cérémonie officielle d’indépendance du Congo au Palais
de la Nation.

Section 3. La première République (1960-1965)

1. La Loi Fondamentale du 19 mai 1960

La Loi Fondamentale du 19 mai 1960 qui devait servir de constitution provisoire pour le
jeune Etat, avait été élaborée par les Chambres belges, c’est-à-dire par le Parlement belge. Elle avait
comme caractéristiques principales :

 Un exécutif bicéphale (ou bicéphalisme, c’est-à-dire un gouvernement à deux


têtes : un président avec des pouvoirs limités et un premier ministre nanti de
tous les pouvoirs : M. Joseph KASAVUBU et M. Patrice-Emery
LUMUMBA ;
 Le bicaméralisme dans le domaine législatif (c’est-à-dire un parlement à deux
chambres) ;
 Le pluralisme politique et syndical, etc.

2. La Constitution du 1er aout 1964 (dite de Luluabourg)

Le 1er aout 1964 : promulgation de la Constitution dite de Luluabourg (la toute première
authentiquement congolaise), avec comme caractéristiques principales :

 Le pays a une nouvelle dénomination : la « R.D.C » ;


 La subdivision du pays en 22 entités au lieu de 6 provinces ;
 le maintien du bicéphalisme, mais actualisé au profit du chef de l'Etat ;
 Le maintient du bicaméralisme ;
 Le maintien de pluralisme politique et syndical, etc.
26

Cependant, alors qu'on expérimentait la nouvelle constitution en attendant les élections


prévues pour fin décembre 1965, le Haut- Commandement Militaire prit le pouvoir par un coup
d'Etat, heureusement non sanglant. Ce fut le 24 novembre 1965 avec comme nouvel homme fort le
Général Joseph-Désiré Mobutu. La 1ère République a vécu.

Section 4. La deuxième République (1965-1997)

1. La Constitution du 24 juin 1967 (dite Constitution Révolutionnaire)

Dès son avènement au pouvoir, le Président Mobutu abolit, parce qu'elles avaient été source
de désordre, les institutions politiques de la 1ère République. Les nouvelles institutions furent mises
en place en 1967 avec la promulgation d'une constitution dite révolutionnaire dont les principales
caractéristiques sont les suivantes :
 Le Congo devient officiellement un Etat unitaire (contrairement à un fédéralisme
mitigé de la 1ère République) ;
 L'instauration du monocéphalisme ;
 L'instauration du monocaméralisme ;
 L'instauration du monosyndicalisme à deux branches : l'ANAZA pour le Patronat et
l'UNTZA pour les travailleurs (les masses loborieuses) ;
 Un nouvel emblème national (un nouveau drapeau) ;
 Un nouvel hymne national (la zaïroise), etc.

Bref, l'on a assisté à l'émergence, depuis le milieu des années 1970, d'une véritable
monocratie au Congo. Le Président de la République dirigeait seul le pays sans être limité ou
contrôlé par d'autres forces : avec tout ce que cela comporte comme abus : suppression ou réduction
de l'opposition à l'impuissance, destruction ou réduction des libertés, interdiction de la critique,
assujettissement complet des citoyens, etc.
Cependant, la date du 24 avril 1990 marqua l'introduction du pluralisme politique et
syndical, l'abolition de l'institutionnalisation du M.P.R (Mouvement Populaire de la révolution) et
l'installation d'une période de transition qui devait aller jusqu'au 30 avril 1991. D'où, la modification
de la Constitution pour son adaptation.

2. Les textes constitutionnels de la Transition mobutienne


Sous le Président Mobutu, la période de Transition, qui s'est prolongée jusqu'en 1997 a été
successivement régie par trois textes constitutionnels, à savoir la loi n°90-002 du 05 juillet 1990
portant révision de certaines dispositions de la Constitution, la loi n°93-001 du 02 avril 1993 portant
Acte Constitutionnel harmonisé relatif à la période de la Transition et l'Acte constitutionnel de la
Transition du 09 avril 1994. Le propre de ces trois textes constitutionnels est d'avoir mis en place un
régime politique hybride, à mi-chemin entre le régime parlementaire et le régime présidentiel. Plus
précisément, il s'est agi d'un régime semi-parlementaire.

Section 5. L'Avènement de l'AFDL et la poursuite de la période transitoire


Au mois de mai 1997, l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo
chasse Mobutu du pouvoir au profit de son leader, Laurent Désiré Kabila. C'est la fin de la IIème
République, après 32 ans de pouvoir sans partage.
27

a. Le Décret-loi constitutionnel n°OO3 du 27 mai 1997 relatif à l'organisation et à


l'exercice du pouvoir en RDC
Ce Décret-loi constitutionnel, révisé par celui n°074 du 25 mai 1998, fut promulgué par le
Président LD Kabila après son auto-proclamation en tant que Chef de l'Etat. Sur le plan de la
structure du Gouvernement, le dit Décret-loi instaura un présidentialisme autoritaire. En effet,
d'une part, l'exécutif était monocratique, car le Président de la République était en même temps le
chef de l'Etat représentant la Nation, et chef du Gouvernement (art. 4 et 5). Le gouvernement qu'il
dirigeait conduisait la politique de la nation telle qu'il la définissait (Art.8).

Par ailleurs, avant la mise en place de l'Assemblée constituante et Législative, parlement de


Transition, le Président de la République exerçait le pouvoir législatif par le décret-loi délibéré en
Conseil des ministres. Mais même après son institution par le Décret-loi n°074 du 25 mai 1998
portant révision des dispositions du chapitre II du Décret-loi constitutionnel n°003 du 27 mai 1997,
l'Assemblée constituante et législative, parlement de transition, est restée subordonnée au chef de
l'Exécutif qui nommait ses membres. Bref, c'est le Président de la République qui était doté de
l'autorité effective, car les autres organes n'agissaient qu'en son nom, selon ses directives.

b. La Constitution de la Transition du 04 avril 2003 (soit les Accords de Sun City)

Cet avant dernier texte constitutionnel a été établi sur la base du projet de Constitution de la
Transition souscrit par l'Accord de Pretoria du 06 mars 2003. il institue un Etat décentralisé avec 11
provinces dotés de la personnalité juridique. L'articulation des institutions politiques qu'elle
organise laisse entrevoir que cette Constitution a instauré en R.D.C un régime présidentiel, avec
cependant cette entorse que le Président de la République n'est pas seul maître à bord au sein de
l'Exécutif.

En effet, ladite Constitution institue un trait essentiel du régime présidentiel, à savoir


l'impossibilité pour le Parlement d'écarter, par un vote de défiance des membres du Gouvernement.
De fait, aux termes de l'article 95, le Gouvernement est pleinement responsable de la gestion de
l'Etat et en répond devant l'Assemblée Nationale qui ne peut cependant le renverser ni par le rejet
d'une question de confiance, ni par l'adoption d'une motion de censure. Par ailleurs, les deux
organes constitutionnels sont sur le même pied, car à défaut d'émaner du suffrage populaire, leurs
membres ont été tous désignés selon le prescrit de l'Accord global et inclusif.

Néanmoins, la forme de l'exécutif de cette Transition vient quelque peu altérer le caractère
présidentiel de ce régime. En effet, de manière classique, l'Exécutif est dans un régime présidentiel
formé d'un seul homme, le Président de la République, qui s'entoure d'auxiliaires librement choisis
par lui et également par lui, révocables, n'ayant pas d'autorité propre, qu'il peut ou non consulter et
dont il n'est pas tenu de suivre les avis, car il prend seul les décisions. Mais en RDC, l'exécutif était
composé, aux termes de l'article 89 de la Constitution de la Transition , du Président de la
République (Joseph Kabila Kabange) de quatre Vice-Présidents ( Jean-Pierre Bemba Gombo du
MLC était chargé de la Commission économique et financière, Azarias Ruberwa Manya du RDC
était chargé de la Commission politique, défense et sécurité, Abdoulaye Yerodia Ndombasi de la
Composante Gouvernement était chargé de la Commission Reconstruction et développement,
Arthur Zaidi Ngoma de l'Opposition non armée était chargé de la Commission Sociale et
Culturelle). Un système sui generis.
28

Le Président de la République traitait avec les Vice-Présidents de toutes les questions


relatives à la gestion du Gouvernement (art.81) et tenait avec eux des réunions restreintes de
concertation sur toutes les matières relatives à cette gestion (art.82), ce qui mettait en présence un
Exécutif plutôt collégial, dont les membres, plus ou moins égaux, ne peuvent agir par accord entre
eux. Par ailleurs, le Président de la République nommait les Ministres et les Vice-Ministres sur
proposition des Composantes et Entités du dialogue inter-congolais, ce qui faisait qu'il n'avait pas
les mains libres dans leur choix.
Enfin, le Parlement était bicaméral (c'est-à-dire un parlement à deux chambres, à savoir:
l'Assemblée Nationale ou la Chambre des députés ou chambre basse et la Sénat ou la Chambre
haute).
a. L'Assemblée Nationale avait des prérogatives qui lui étaient reconnues: voter les lois,
contrôler les gouvernants, les entreprises publiques, contrôler l'exécution des résolutions
du Dialogue inter-congolais (D.I en sigle), adopter le projet de Constitution à soumettre
au référendum. Les membres de l'Assemblée étaient désignés par les Composantes et
Entités du D.I. Celles-ci assuraient une représentation provinciale équilibrée en même
temps qu'une présence significative des formes au sein de l'Assemblée Nationale;

b. Le Sénat exerçait une mission de médiation de conflits politiques entre les institutions.
Il était chargé d'élaborer l'avant-projet de constitution à soumettre au référendum et
travaillait en collaboration avec l'Assemblée Nationale. C'était le même mode de
désignation pour les membres de l'Assemblée nationale qui est observé pour les
membres du Sénat. Le Sénat est constitué de manière à assurer la représentation de
toutes les provinces.

Section 6. La troisième République et sa Constitution (2006-)


Dans la section précédente, nous avons mis en valeur les efforts conjugués par la
classe politique congolaise pour mettre fin à une longue période de crise de légitimité. Ces
efforts ont produit l'Accord Global et Inclusif avec la formule magique un plus quatre pour
l'Exécutif d'une part et un Parlement bicaméral comprenant les représentants des différentes
composantes politiques qui avaient pour mission de préparer les élections pluralistes à tous
les niveaux et la constitution de la 3ème République. Le 18 février 2006, la Constitution de
la 3ème république attendue par tous est promulguée par le Président Joseph Kabila avant
les élections présidentielles qui auront lieu en novembre 2006.

Ainsi, en novembre 2006, le Président Joseph Kabila est élu au second tour, c'est-à-
dire au suffrage universel direct.
Quel est l’essentiel de cette Constitution qui organise la 3ème République que dirige
le Président Joseph Kabila ?

La nouvelle Constitution qui se présente comme une synthèse harmonieuse de


l’histoire constitutionnelle, contient 229 articles qui, pour les besoins d’une meilleure
compréhension, sont explicités en 24 points, à savoir :

1. Les dispositions générales ;


2. Le découpage territorial et les entités décentralisées ;
3. La souveraineté et le pluralisme politique ;
4. La nationalité ;
29

5. Les droits humains, les libertés fondamentales et les devoirs du citoyen et de l’Etat ;
6. Les droits économiques et culturels ;
7. Les droits collectifs ;
8. L’organisation et l’exercice du pouvoir ;
9. Le gouvernement ;
10. Les dispositions communes au Président de la république et au gouvernement ;
11. Le pouvoir législatif ;
12. Les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ;
13. Le pouvoir judiciaire ;
14. Les finances publiques ;
15. La banque centrale ;
16. La cour des comptes ;
17. La caisse nationale de péréquation ;
18. La police nationale et les forces armées ;
19. Les institutions provinciales ;
20. La répartition des compétences entre le pouvoir central et les provinces ;
21. Le conseil économique et social ;
22. Les institutions d’appui à la démocratie ;
23. La révision constitutionnelle ;
24. Les dispositions transitoires.

La nouvelle Constitution :

 consacre l’engagement de la classe politique pour mettre fin à la crise de légitimité et de


relancer la reconstruction ;
 Sur le plan administratif, la Constitution de la structure de l’Etat congolais en 25 provinces
plus la ville de Kinshasa. Ces provinces dotées de la personnalité juridique, exercent des
compétences de proximité qui peuvent consoler les tenants du fédéralisme. Elles ont le droit
de retenir 40 % des recettes qu’elles produisent. Les provinces sont gérées par un
gouvernement provincial et une Assemblée provinciale. Il faut noter que cette question de 40
% des recettes à retenir par les membres de la même famille politique pose problème dans
son application. Il en est de même pour le découpage territorial.

 Cette Constitution innove en matière de droits de l’homme en consacrant la parité homme-


femme et en intégrant dans son corps l’essentiel de la Déclaration universelle des droits de
l’homme et des textes similaires du niveau régional et africain ;
 Le Congo de la 3ème République est appelé République démocratique du Congo et se veut un
Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique et laïc.

 Sa devise est « Justice, paix, travail » ; son Hymne national est le « Débout congolais » ;
 En matière d’éducation (art. 43), le constituant de 2006 dispose que toute personne a le droit
à l’éducation scolaire et que l’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les
établissements publics. Certes, il faut noter que ce beau principe pose encore problème de sa
mise en œuvre ;
30

 Pour renforcer la cohésion nationale, l’article 66 oblige tout congolais à respecter et à traiter
ses concitoyens sans discrimination et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de
sauvegarder les respects et la tolérance réciproque, gage d’une démocratie pluraliste vraie ;
 La Constitution de la 3ème République dote la République des quatre institutions qui sont :
 Le Président de la République qui est élu au suffrage universel direct pour un
mandat de 5 ans renouvelable une fois. Le scrutin pour l’élection présidentielle est à
la majorité absolue, d’où la possibilité de procéder à un second tour. A ces jours des
grandes transactions politiques ont abouti à la modification de l’article qui
consacrait le second pour l’élection présidentielle. Le président de la République
nomme le premier ministre qui doit sortir de la majorité parlementaire.
 Le Parlement. La Constitution de 2006 consacre un parlement bicaméral ; les
articles 138, 146 et 148 consacrent l’équilibre du pouvoir entre le pouvoir exécutif
et le pouvoir législatif. En effet, l’art 138 énumère les moyens de contrôle du
pouvoir exécutif (Gouvernement, entreprises publiques…) par le pouvoir législatif.
L’art 146 révèle la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée Nationale
qui peut le contraindre à démissionner. C’est aussi le cas de l’art 147. L’art 148
dispose qu’en cas de crise persistance entre le Gouvernement et l’Assemblée
Nationale, le Président de la République peut, après consultation du premier
Ministre et des Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat, dissoudre
l’Assemblée Nationale.
 Le Gouvernement, dirigé par le premier Ministre nommé par le Président de la
République au sein de la majorité parlementaire. Avant d’entrer en fonction, il
présente son programme à l’Assemblée Nationale qui doit l’approuver à la majorité
absolue des membres de l’Assemblée nationale. Faute de quoi, il ne sera pas investi
(Art. 90).
Par ailleurs, le Premier Ministre, comme les ministres qui composent son
gouvernement, sont responsables devant l’Assemblée Nationale. Il y a un certain partage de
pouvoir entre le Président et le Premier Ministre. Ceci ressort de l’art 91 qui dit que le
gouvernement définit, en concertation avec le Président de la République la politique
gouvernementale. Ceci fait penser à un régime semi-présidentiel. Certes, les
Constitutionnalistes et les politologues proposent le régime parlementaire.

 . Les Cours et Tribunaux. C’est le pouvoir judiciaire qui est dévolu à la Cour
Constitutionnelle, à la Cour de cassation, au Conseil d’Etat, à la Haute Cour
Militaire, aux Cours et tribunaux civils et militaires ainsi qu’aux Parquets rattachés à
ces juridictions.
31

CHAPITRE III. LES DROITS ET LES DEVOIRS FONDAMENTAUX DU


CITOYEN CONGOLAIS

Section 1. Droits humains et droits humanitaires

Il importe ici de préciser au préalable que les droits humains ou droits de l’homme ou droits
de la personne sont essentiellement des droits naturels, inaliénables, indépendants de l’action du
législateur, donc antérieurs et supérieurs à l’Etat. Leur caractère moral fait qu’ils soient reconnus
universellement. Ex. le droit à la vie et à l’intégrité physique, le droit au mariage, la liberté de
pensée, d’expression, de croyance, etc.

Les droits humanitaires, comme leur nom l’indique, constituent l’ensemble des droits à
l’assistance en cas de sinistre : guerre, séisme, éruption volcanique, épidémie, noyade, incendie,
intempérie, accident, famine généralisée, etc. Mais dans le cadre de cet enseignement, notre
attention sera focalisée essentiellement sur les droits civiques.

Section 2. Les Droits du citoyen

La Constitution de la Transition, promulguée le 04 avril 2003 par le Président de la


République sur base du projet de constitution de la Transition souscrit à Pretoria par les partis le 06
avril 2003, réaffirme son attachement aux principes de la démocratie et des droits de l’homme tels
qu’ils sont définis par la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, la
Charte africaine des droits de l’homme et des Peuples adoptés dans le cadre de l’organisation des
Nations Unies et de l’Union Africaine ratifiés par la République Démocratique du Congo.

Ce projet a été présenté par référendum au corps électoral qui l’a adopté le 18 décembre
2005 puis promulgué par le Président de la République le 18 février 2006. Et cette nouvelle
constitution garantit des droits et libertés individuels et collectifs :

a. Droits civils et politiques

 Tous les hommes naissent libres et égaux ;


 Tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois ;
 Aucun Congolais ne peut faire l’objet d’une discrimination en raison de sa religion, de son
origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de son opinion ou de ses
convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une
minorité culturelle ou linguistique ;
 La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales,
provinciales et locales ;
 La personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger. (Nul
ne peut être tenu en esclavage. Nul ne peut être soumis à un traitement cruel, inhumain ou
dégradant) ;
 Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné qu’en vertu de la loi et dans les
formes qu’elle prescrit ;
 La responsabilité pénale est individuelle. Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou
condamné pour fait d’autrui ;
32

 Toute personne accusée d’infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité
soit établie par un jugement définitif ;
 Le droit de la défense est organisé et garanti. Toute personne a le droit de se défendre elle-
même ou de se faire assister d’un défenseur de son choix et ce, à tous les niveaux de la
procédure pénale y compris l’enquête policière et l’instruction pré-juridictionnelle ;
 Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;
 Toute personne a droit à la liberté d’expression ;
 Toute personne a droit à l’information ;
 La liberté des réunions pacifiques et sans arme est garantie sous réserve du respect de la loi,
de l’ordre public et de bonnes mœurs ;
 La liberté de presse, d’information et d’émission par radio et la télévision est garantie sous
réserve de la loi ;
 La liberté de manifestation est garantie. Cependant, les manifestations sur les voies
publiques ou en plein air imposent aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité
administrative compétente ;
 Le domicile est inviolable ;
 Toute personne qui se trouve sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y
fixer sa résidence, de le quitter et d’y revenir ;
 Aucun Congolais ne peut être expulsé du territoire la République, in être contraint à l’exil, ni
être forcé à habiter hors de sa résidence habituelle ;
 Toute personne a droit au respect de sa vie privée ;
 Tout étranger qui se trouve légalement sur le territoire national jouit de la protection
accordée aux personnes et à leurs biens dans les conditions déterminées par les traités et les
lois ;
 Le droit d’asile est reconnu (…).

b. Droits économiques, sociaux et culturels

 Droit à la propriété privée et à l’initiative privée


 Droit à la propriété individuelle ou collective acquise conformément à la loi ou à la
coutume ;
 Droit au travail, à un salaire décent, à la protection contre le chômage, à la pension
de retraite et à la rente viagère ;
 Liberté d’association ;
 Liberté syndicale et droit à la grève ;
 Droit de créer une famille avec une personne de son choix ( de sexe opposé) ;*
 Droit de fournir des soins médicaux à sa famille et éducation à ses enfants ;
 Droit de l’enfant mineur de connaitre le nom de son père et de sa mère ;
 Droit de l’enfant mineur à la protection par sa famille, par la société et par les
pouvoirs publics contre tout acte de violence tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du
foyer ;
 Droit de l’enfant d’être protégé contre la pédophilie, les abus sexuels et l’accusation
de sorcellerie ;
 Droit de la jeunesse d’être protégée contre toute atteinte à sa santé, à son éducation
et à son développement intégral ;
 Droit à l’éducation scolaire pour tous ;
33

 Droit à la culture, liberté de création intellectuelle et artistique, de recherche


scientifique et technologique ;
 Droit à la protection des droits d’auteurs et e la propriété intellectuelle ;
 Droit à la sécurité alimentaire ;
 Droit à un logement décent, à l’eau potable et à l’énergie électrique ;
 Droit à une protection spéciale pour les personnes du troisième âge et pour les
personnes handicapées (...)

C. Droits collectifs

 Protection des droits et intérêts légitimes des congolais en en RDC comme à


l’étranger ;
 Droit à la paix et à la sécurité ;
 Droit à un environnement sain ;
 Droit de jouir des richesses nationales ;
 Droits de jouir du patrimoine commun de l’humanité (…)

Bref, tout congolais a droit à une justice distributive ; lui est reconnu également le
droit à la participation ou le droit à la démocratie. A ce sujet, la démocratie n’est rien d’autre
que « le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple » (Abraham LINCOLN).
Cependant, la participation des citoyens, c'est-à-dire des gouvernés aux affaires publiques
exige certaines conditions. Une décentralisation suffisante, la réduction des distances
sociales doublée de l’assouplissement des relations d’autorité qui paralysent la
communication entre gouvernants et gouvernés, enfin la critique constructive, car sans
critique, le pouvoir est aveugle (autant de modalités).

Et puis, la RDC est la propriété de l’ensemble du peuple congolais, la règle de


l’alternance politique ne doit pas être considérée comme monstruosité, encore moins
comme une hécatombe, mais plutôt comme la respiration naturelle de la démocratie, c'est-
à-dire que la dictature est désormais révolue parce qu’anachronique, sous développant et
donc déshumanisant.

Par ailleurs, on distingue actuellement deux grandes conceptions ou deux types de


démocraties, à savoir la conception libérale ou occidentale d’une part, et une conception
socialiste d’autre part. La première se fonde sur les notions de suffrage universel, de
pluralité des partis politiques, de garantie des libertés dites fondamentales et de séparation
des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. En revanche, la conception socialiste de la
démocratie des fonde sur la théorie marxiste et constitue une critique) la conception libérale
qu’elle qualifie de bourgeoisie. Et pour cause ; les droits reconnus aux citoyens ne sont en
réalité que l’apanage d’une d’une minorité, la classe dirigeante. D’où la propriété collective
des moyens de production prônée par la conception socialiste que l’on qualifie de
démocratie populaire. Bref, la principale particularité de démocratie populaire est à
rechercher dans un dogmatisme destiné à façonner l’homme tel qu’elle veut le voir
participer à l’édification du socialisme.
Certes, il ne suffit pas seulement de connaitre ses droits, encore faut-il savoir le
protéger.
34

Section 3. Mécanismes de promotion et de protection des droits de l’homme et du


citoyen
a. Les mécanismes internationaux

Pour assurer le respect des droits de l’homme, l’O.N.U a mis sur pieds les organes ci-
après :
 Le Conseil économique et social, qui est chargé de veiller au respect des droits ;
 La Commission des droits de l’homme ;
 Le Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme ;
 La Sous-commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des
minorités.

Notons par ailleurs qu’en RDC les agents de l’ONU s’installent de plus en plus et il
s’y développe des activités se rapportant au domaine des droits de l’homme. Il s’agit
notamment :
 Du PNUD qui a mis en place un programme sur la bonne gouvernance et qui appuie les ONG
quant à l’éducation, à la démocratie et à la résolution pacifique des conflits ;
 De l’UNICEF, qui s’occupe du renforcement des capacités dans le domaine du suivi des
recommandations de Beijing (en Chine) sur la valorisation de la femme et dans celui de
l’application des conventions relatives aux droits de l’enfant et dans le domaine de la mise en
œuvre d’un programme de démobilisation des enfants-soldats ;
 De l’UNESCO, de l’ONU-SIDA, etc.

Dans le même ordre d’idées, on peut citer également les rapports spéciaux
géographiques, ou par pays, les rapporteurs spéciaux sur les thématiques tels que les
tortures, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, etc.

b. Mécanismes continentaux

En Afrique :
 La Commission inter-américaine des droits de l’homme ;
 La Commission inter-américaine des droits de l’homme ;
 La Cour inter-américaine des droits de l’homme, etc.

En Europe :
- La convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés
fondamentales du 04 novembre 1950 ;
- La Cour Européenne des droits de l’homme, etc.

En Afrique :
- La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples qui a son siège à
Banjul, en Gambie ;
- La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, etc.
35

c. Mécanismes nationaux

- Le Ministère des Droits humains (au niveau du Gouvernement) ;


- Les ONG de défense des droits de l’homme ;
- Les institutions judiciaires, la police judiciaire, le parquet, les cours et tribunaux, etc.

De ce qui précède, il apparait clairement que l’homme est un être sacré à qui la
nature reconnait les droits fondamentaux liés à la personne. Ainsi donc, l’homme a droit à
tout ce qui est nécessaire à sa personne et à son épanouissement physique, intellectuel et
moral. C’est pourquoi, en vue de garantir la jouissance de ces droits et surtout leur
protection et leur promotion, les instruments juridiques, tant internationaux, continentaux
que nationaux ont été adoptés. Pour concrétiser l’application de ces différents instruments,
il est mis en œuvre différents mécanismes de promotion et de protection des droits de
l’homme tant au niveau international qu’au niveau continental et national.

Section 4. Quelques exemples d’obligations civiques

Il faut noter que les droits civiques entrainent aussi des obligations civiques. Il
ressort en effet de la Constitution quelques devoirs qu’un citoyen congolais se doit de
remplir loyalement au bénéfice de la collectivité nationale :
 Nul n’est censé ignorer la loi ;
 Tout congolais est tenu de connaitre et de respecter la Constitution et de se
conformer aux lois de la République ;
 La Constitution impose à tout Congolais de défendre son pays et son intégrité
territoriale face à une agression extérieure, de faire échec aux tentatives des
coups d’Etat ;
 Le devoir de s’acquitter de ses contributions fiscales (impôts et taxes) et de
remplir ses obligations sociales ;
 Le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune
et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de
promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance
réciproques (c’est le nationalisme) ;

A cela, la Constitution ajoute ce qui suit :

 Le travail est un devoir sacré pour chaque congolais, contribuant ainsi à la


construction et à la prospérité nationale ;
 Le devoir des parents de prendre soin de leurs enfants, de veiller à leur
éducation et d’assurer leur protection contre tout acte de violence tant à
l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer ;
 Le devoir des enfants d’assister leurs parents ;
 Le devoir pour tous de protéger les enfants contre la pédophile, les abus
sexuels et l’accusation de sorcellerie, etc.

Corollairement à cela, on peut citer également la fierté nationale (l’orgueil national)


sans chauvinisme, le sens et le souci de répercussion des actes individuels sur le bien
36

commun ou collectif, l’amour du travail (notamment l’assiduité et la conscience


professionnelle) ; le patriotisme, c’est-à-dire être patriote dans le sens d’être toujours prêt à
servir la terre des ancêtres jusqu’au sacrifice suprême), l’acceptation spontanée des
responsabilités, le respect scrupuleux (sans faille) des biens publics, l’intégrité (ou la haute
moralité dans l’exercice de ses fonctions, la connaissance de son propre pays, l’esprit
d’épargne ou le sens de l’économie, les habitudes vestimentaires et alimentaires dans la
consommation (c’est-à-dire pas de mythe de l’importé, il faut consommer d’abord congolais
ou national, etc.).

Section 5. La perspective du genre ou l’approche du genre

a. Les situations qui défient davantage la société :

« La situation d’inégalité, de marginalité, d’abus et de violence de genre où vivent


beaucoup de femmes actuellement ainsi qu’une sensibilité et une conscience de genre
faibles » ou encore ceci : « la réalité de discrimination, d’exploitation au travail et de
chômage où vit la femme dans les différents pays et cultures et l’existence de situations et de
pratiques au travail qui ne sont pas en accord avec les droits humains».

b. Les philosophies féministes

Le féminisme est une philosophie ou courant philosophique qui prétend représenter


la femme parce qu’il place les femmes sur un plan de lutte. C’est une philosophie
revendicatrice. Le féminisme est un ensemble d'idées politiques, philosophiques et
sociales cherchant à définir, promouvoir et établir les droits des femmes dans la société
civile et dans la sphère privée. Il s'incarne dans des organisations dont les objectifs sont
d'abolir les inégalités sociales, politiques, juridiques, économiques et culturelles dont
les femmes sont victimes. L’objectif principal de la « première vague du féminisme » est de
réformer les institutions, de sorte que les hommes et les femmes deviennent égaux devant la
loi : droit à l'éducation, droit au travail, droit à la maîtrise de leurs biens et droit de vote des
femmes constituent les revendications principales de cette période. Citons ici des figures de
proue de ce mouvement : Simone de Beauvoir, Julia Kristeva, Sylviane Agacinski, Luce
Irigaray ou Antoinette Fouque, etc.

c. La perspective de genre dans les travaux des institutions internationales

Le genre, dans sa définition la plus concise, veut dire le sexe socialement construit,
qu’il soit féminin ou masculin. Aujourd’hui, il implique le rejet du déterminisme biologique
à partir des deux sexes, les deux genres - l’un dominant, l’autre dominé - qui fondent le
pouvoir masculin; Ce terme apparu dans le prolongement des recherches féministes et des
mouvements pour l'égalité entre les hommes et les femmes, le genre recouvre un domaine
académique en interaction permanente avec les mouvements militants et politiques qui en
alimentent le contenu et le font varier. L'approche relationnelle des sexes, qui se fonde sur
le fait que les caractéristiques et valeurs associées à chaque sexe sont construites dans une
logique d'opposition, le genre opérant comme un principe organisateur ou diviseur de la
société. La division sexuelle des tâches par exemple dans les familles est encore visible.
37

L’approche de genre, dans le langage onusien, trouve son origine dans les années
1990, dans le prolongement de réflexions sur l’exigence d’égalité de facto entre les femmes
et les hommes. Il était en effet apparu clairement, dans différents rapports, que des politiques
visant exclusivement des femmes ne pouvaient obtenir de résultats satisfaisants, de même
que des actions politiques ne tenant pas compte des rôles respectifs des hommes et des
femmes dans la société ne pouvaient pas réduire les inégalités, voire risquaient de les
aggraver. La Conférence mondiale sur les femmes de Pékin, en 1995, a ainsi consacré le
concept de genre entendu comme l’approche intégrée de l’égalité par le système général des
droits de l’homme des Nations Unies.

En 1997, le Conseil économique et social des Nations Unies, afin de clarifier les
concepts et de créer un langage commun, proposait la définition suivante de l’intégration
d’une perspective de genre (traduction du gender mainstreaming) : « L’intégration d’une
perspective de genre est un processus d’évaluation des implications pour les hommes et les
femmes de chaque action planifiée, incluant la législation, les politiques et programmes,
dans tous les domaines et à tous les niveaux. C'est une stratégie pour intégrer les soucis et
les expériences des femmes comme des hommes dans la conception, l'exécution, la
surveillance et l'évaluation des politiques et des programmes dans toutes les sphères
politiques, économiques et sociales de sorte que les femmes et les hommes en bénéficient
sur un pied d’égalité et que l'inégalité ne soit pas perpétuée. L’objectif ultime est de
parvenir à l’égalité des genres ».

d. Apport de la perspective de genre

Le genre est un concept opératoire, acquis aux niveaux national et international, pour
faire progresser l’égalité entre les hommes et les femmes. « L'approche Genre repose sur
l'analyse et la remise en cause des processus qui différencient et hiérarchisent les
individus en fonction de leur sexe. En tant que concept, l'approche Genre analyse les
rapports de pouvoirs entre les femmes et les hommes fondés sur l'assignation des rôles
socialement construits en fonction du sexe ; Cette répartition des rôles, des responsabilités,
des activités et des ressources entre femmes et hommes est source d’inégalités et limite la
liberté des femmes à jouir des droits humains. Ainsi, dans certains pays, les femmes restent-
elles des « mineures juridiques ». Quand bien même les cadres juridiques qui instaurent
l’égalité des femmes et des hommes sont en place, les femmes ne bénéficient pas forcément
des mêmes droits réels et continuent à subir des discriminations liées aux coutumes et aux
traditions. Elles subissent des inégalités dans l’accès et le contrôle des ressources, par
exemple dans l’accès à la terre, ou sur le contrôle du budget familial, dans leur liberté de
parole et de mouvement, ainsi que dans leur liberté à faire des choix à toutes les étapes de
leur vie.

En tant qu'objectif, l'approche Genre promeut l'égalité des droits, ainsi qu’un
partage équitable des ressources et responsabilités entre les femmes et les hommes ;
L'approche Genre promeut des droits formels et réels égaux pour les femmes et les hommes,
l’amélioration de l’accès aux espaces d’expression et de pouvoir, au capital humain
incorporé (santé, éducation) et aux facteurs de production. L’approche genre comprend
38

aussi la prévention et la répression des violences fondées sur le sexe, un partage équitable
des ressources et des responsabilités, ainsi qu’un développement humain plus complet et
durable pour tous et toutes.

Le genre est aujourd’hui un instrument de lecture et d’analyse opérationnel,


reconnu et consacré dans le champ des droits de l’homme, soit directement par recours
au concept même, soit indirectement par une modernisation du principe d’égalité qui ne se
résume plus à l’égalité formelle mais prend en compte le contexte politique, économique,
social, historique, culturel pour lutter contre les stéréotypes sociaux associés au sexe et à
leurs effets discriminatoires.

Entendue dans cette acception, la perspective de genre n'a pas pour objet d'abolir
la différence des sexes, comme cela est parfois dit, mais, en tenant compte de ce qu'il y
a de sexué dans l’attribution des rôles sociaux, de discuter les règles juridiques fondées
exclusivement sur le sexe biologique. A cet égard, la perspective de genre est un outil au
service du principe d'égalité qui fonde les droits de l'homme, l'objectif poursuivi étant bien
celui d'assurer l'égalité réelle et de ne pas se limiter à une approche formelle de cette égalité.

De son adoption par les mouvements féministes au début des années 1970 pour
renverser les fausses évidences « naturelles » de la répartition des rôles entre hommes et
femmes, le genre a gagné les militants de la cause homosexuelle qui en ont fait un outil
politique d'émancipation et de renversement des structures de domination. Plus tard, une
critique radicale de la différence des genres est venue bousculer l'ancienne perspective
féministe, la répartition de l'humanité en deux pôles, féminin et masculin étant mise en cause
et le sexe biologique cessant d'être une donnée pour être considéré comme une production
même de la construction sociale du genre. Ce sont précisément ces appropriations et ces
utilisations concomitantes d’un concept servant des causes diverses qui sont à l’origine des
principales critiques formulées à son encontre.

Sans remettre non plus en question la nécessité de garantir aux femmes l’exercice
effectif de leurs droits, la perspective de genre peut soutenir pour certains d’autres objectifs,
dans le domaine de la santé notamment, qui cristallisent des oppositions. L’idée d’un « droit
procréatif » qui inclurait le droit à l’avortement, le droit à disposer des techniques d’aide
médicale à la procréation techniquement faisables pour réaliser, en couple ou
individuellement, le projet parental de son choix, entrerait en conflit avec la défense d’un
droit à la vie dès la conception.

 L’impact de la coutume et les cultures

Le défi le plus important à relever pour parvenir à l'égalité des sexes sera de
repenser les valeurs et les responsabilités familiales. Depuis quelques années, les gains
réalisés par les femmes au chapitre de l'éducation ont permis des progrès substantiels. Les
changements survenus sur le marché du travail ont aussi contribué à instaurer un milieu de
travail plus favorable. Toutefois, c'est l'attitude que nous adopterons à l'égard des
responsabilités parentales et familiales qui détermineront si on peut encore progresser sur la
voie de l'égalité des sexes. Chacun a sa propre définition de la famille, mais vous
39

conviendrez avec moi que c'est une institution en évolution. De nos jours, dans la plupart des
ménages, les deux parents travaillent.

La société continue de tenir pour acquis que les femmes sont les principales
dispensatrices de soins dans la famille, même si nombre d'entre elles font aussi partie de la
population active rémunérée. En réalité, bien des femmes ont, en fait, deux emplois : un à
l'extérieur et un au foyer. Une étude faite à l'Université du Québec à Montréal en 1995 et
intitulée Famille et travail : double statut...double enjeu pour les mères en emploi, révèle que
les femmes travaillent en moyenne 70 heures par semaine dans des emplois rémunérés et
non rémunérés. Elles estiment ne pas avoir suffisamment de temps pour leurs enfants, pour
elles-mêmes et même pour dormir. Ne nous y trompons pas : dans ces conditions, il sera
impossible pour les femmes d'avoir autant de succès que les hommes sur le marché du
travail, de bénéficier des mêmes possibilités de carrière et d'obtenir les mêmes avantages
économiques. La vraie égalité commence à la maison.

En second lieu, il faut transformer le milieu de travail pour qu'il soit plus ouvert
aux femmes. Malgré les progrès que je viens de décrire, nombre de femmes considèrent
qu'elles font toujours face à un environnement hostile qui n'est pas sensible à leurs besoins.
Il y a les problèmes de conditionner la réussite par ce que l’on appelle les « cotes
sexuellement transmissibles », il y a la conditionnalité à la promotion dans le travail.

Il y a de nombreux changements aux systèmes et aux lois, la situation des femmes


s'améliore, mais il faut surtout changer les attitudes et les valeurs. Il y a la question des
responsabilités parentales. L'égalité suppose un changement d'attitude tant vis-à-vis des
hommes que des femmes, en particulier lorsqu'il s'agit d'obligations familiales. Il y a
aussi des responsabilités de la femme elle-même en rapport avec le respect qu’elle doit
donner à son corps, la question de l’habillement, de sa chosification par la publicité,
par la musique. Il faut aussi parler de la violence faite à la femme par la femme.

 Les violences faites à la femme

Sans prétendre épuiser tous les cas, nous allons passer en revue quelques formes de
violences enregistrés :

 Il y a d’abord l’insécurité ressentie par la femme surtout chez les mineurs et les adolescentes ;
 Il y a des violences conjugales enregistrées dans des couples avec des victimes déclarées et les
non-déclarées.
 La violence psychologique, ciment de la violence conjugale : des femmes qui se suicident
suite des violences subies par leur conjoint. La violence psychologique est la racine du mal, la
racine de la mort. Cette violence des mots créant une situation de domination, qui conduisent
de manière irréversible, à la destruction morale d'un être, et à la violence des coups. Au début,
ce sont seulement les mots. Les mots qui blessent, qui humilient, qui harcèlent, qui menacent,
qui dénigrent. Ces mots qui finissent par annihiler la personnalité de l'Autre, le détruisent.
 Il y a des cas de viols dans les zones de conflits armés. Ces viols sont le plus souvent des
formes de persécutions. Viol comme arme de guerre en RDC.
40

 Il y a aussi la violence faite à la femme par la femme, dans les lieux du travail, dans les
communautés féminines, etc.
 Il y a le harcèlement sexuel au travail

Ce processus d'emprise entraîne chez la victime une certaine abolition de ses


capacités de jugement, qui la conduisent à accepter l'inacceptable, à tolérer l'intolérable.

e. La femme un partenaire de développement


Nous voulons terminer par dire un mot sur la revalorisation de la femme pour un
développement intégré. Il s’agit de l'approche par le genre et sa contribution à la bonne
gouvernance, ainsi que de l'autonomisation des femmes rurales, maraichères, travailleuses. Par
ailleurs, et considérant le rôle déterminant que jouent les femmes avec leur sensibilité mythique,
nous pensons que la femme est un partenaire incontournable pour le développement. La poursuite
des Objectifs du Développement Durable (ODD) ne peut se concrétiser qu’avec l’intégration réelle
de la femme dans les différents milieux où se prennent des décisions. C’est le combat de la parité.
Ce combat doit être d’abord celui de la femme elle-même qui doit plus cultiver la confiance en elle-
même.
41

CHAPITRE IV. L’ETHIQUE ET LE FONCTIONNEMENT D’UNE SOCIETE

IV.1. NOTION D’ETHIQUE


Le terme éthique a des nuances près avec la morale. De par leur origine, bien qu’ayant
un même sens original, le premier est d’origine grec qu’est « ethikos » et le second est de l’usage et
de la tradition.

L’éthique se définit comme étant la science des mœurs de la morale c’est-à-dire la


conscience morale d’un individu.

Ex : une souris qui trouve un pain, étant affamée ne peut en aucun cas se demander si
elle peut en manger ou pas. Mais un humain a la difficulté d’évaluer la moralité de sa décision par
des questions profondes quant à ce qu’il doit faire ou ne pas faire.

Ainsi l’éthique est une science de mœurs et de bien agir dans la société. C’est la science
normative des mœurs et des règles qui permettent de bien penser pour bien agir. Dans cette
perspective, le terme éthique évoque la logique comprise ici en tant que la science de bien penser
pour arriver à la vérité, au bien, à ce qui est permis ou au normal etc.

En ce sens, l’éthique est universelle. Chaque peuple a son éthique propre. D’où une
pluralité des éthiques, soit autant des sociétés autant d’éthiques.

On parle souvent de l’éthique comme étant universelle. Chaque peuple a son éthique. Ici
l’éthique désigne un système des règles pour distinguer le bien du mal. Autrement dit, il s’agit d’un
code des règles (normes, lois) permettant certains actes et interdisant d’autres.

Si l’on veut logiquement distinguer les deux concepts, on dira que l’éthique est une
science qui étudie les jugements de valeurs parfois différents de sa propre conduite et qui qualifient
les actes de bons ou mauvais ; tandis que la morale renvoie au comportement concret des humains.
On peut le remarquer, la morale pose des problèmes qui concernent toute une société tandis que
l’éthique est la science de la morale, l’art de diriger sa conduite, une branche que définit le
comportement moralement acceptable en fonction de valeurs et de la culture. Bref, l’éthique est
l’ensemble acceptable des principes qui sont à la base de la conduite de chacun et la morale est
l’ensemble de règles des conduites socialement considérées comme bonnes.

Par rapport à l’éthique, nous pouvons noter qu’il n’est pas étonnant que les gens, bien
qu’ils sachent ce qu’ils devraient faire du point de vue moral mais fassent plutôt ce qui est dans leur
intérêt personnel.

‘’La morale et l’éthique relèvent d’un premier niveau de discours qui exprime le souci
de la normativité. L’une manifeste le souci du devoir et de la prescription et l’autre exprime le souci
de la recherche du fondement et des finalités de l’obligation, avec comme objectif principal
l’élaboration d’un art de vivre.’’ Traditionnellement, l’éthique est un discours portant sur les
valeurs. Aussi, nous avons, élaboré ce document autour des principales valeurs que se doit de
prôner une institution, une entreprise.

Enfin, l’éthique relève essentiellement de l’autodiscipline et elle présuppose l’existence


d’une motivation qui incite au contrôle libre, autonome et interne de ses comportements et de ses
actions. Elle présuppose également l’existence de la liberté humaine qui permet à l’individu de
42

choisir un comportement donné en fonction des impératifs émanant de sa conscience.

IV.2. LA FONCTION ETHIQUE

Les hommes contrairement aux animaux, inventent eux-mêmes leur façon de vivre en
découvrant les voies et moyens pour protéger la vie et la rendre plus heureuse. Mais, cela personne
ne le fait seule, c’est en groupe que les hommes élaborent un style de vie, un ensemble des mœurs,
une morale, et une culture pour la socialisation de chaque nouveau membre.

Chaque peuple invente ainsi, un ensemble des règles qui ont pour but d’aider chacun à
bien vivre en prenant chacun sa responsabilité dans la communauté ; aussi, ces règles constituent un
système de contrôle social pouvant aider les individus à observer une morale tendant à faire d’eux
bons et honnêtes.

Là où vivent les hommes, dit-on, là se rencontre le mal. La violence, la vengeance,


l’exploitation d’intérêt doivent faire l’objet d’un équilibre par l’éthique : équilibre entre besoin et
moyens de les satisfaire, équilibre entre aspirations individuelles et collectives, équilibre entre
techniques et éthique.

D’où l’éthique est une question d’agir et d’être, de pouvoir et d’avoir, la création de cet
« équilibre est fonction d’un certain nombre des valeurs estimées indispensables et protégées »,
c’est notamment :

 Le contrôle social du comportement de chacun ;


 La stabilité de l’ordre social ;
 La garantie du bon fonctionnement du code moral ;
 L’assurance et le respect des biens communs ;
 Le respect de l’idéal commun ;
 La cohésion sociale.
Ainsi les valeurs fondamentales doivent orienter la vie humaine tout en s’incarnant dans
nos comportements selon les exigences du milieu où chacun évolue. Si elles n’arrivent pas à
s’incarner dans le comportement, cela constitue la crise de mœurs et de la morale c’est-à-dire une
situation où l’ancien cadre qui garantisse l’équilibre, s’effondre sans qu’il en trouve un nouveau
pour le remplacer. Cette crise des mœurs que nous vivons aujourd’hui n’est pas isolée, elle trouve
son origine dans une crise plus généralisée. Ce qui fait que le déséquilibre moral s’enracine dans un
déséquilibre plus général. Il nous faut donc, voir clair dans ce changement global de la société dans
son contexte culturel, économique, et social pour mieux comprendre la crise morale.

IV.3. LA PLACE DE L’ETHIQUE DANS LE PROCESSUS DE FONCTIONNEMENT


D’UNE ORGANISATION

Le développement d’une nation dépend en grande partie de la politique d’un


leadership dans la conduite des actions communautaires. Un développement ne peut être libération
véritable que s’il est porté par une conscience nouvelle et par un ensemble des valeurs
effectivement vécues. Pour une gestion plus efficiente des projets techniquement les mieux
organisés, ces projets ne serviront à rien s’ils ne permettent pas aux intéressés d’accéder à une vie
plus libre et plus développée et le développement de l’âme par un moral, un esprit et un style de vie
d’un leadership.
43

Il s’agit de créer, par un comportement nouveau, des conditions d’une économie qui
soit au service de tous. C’est ici le rôle d’un leadership, un meneur d’homme qui doit se caractériser
par un comportement digne, par ses relations avec les autres et son esprit d’approche.

Autant qu’une question d’hommes, l’amélioration du niveau de vie d’une population


est aussi l’affaire du comportement et de la mentalité de chaque individu.

Dans une mentalité ainsi renouvelée peut-être serait-il possible de regrouper les
forces, pour un travail plus efficace, comme le dit PAUL VI « nul n’est fondé à réserver à son usage
exclusif ce qui passe son besoin, les autres manquent du nécessaire ».

Ainsi le chemin pour un développement libérateur passe nécessairement par


l’engagement responsable de chacun c’est-à-dire tout individu à son niveau pour faire fonctionner
une société où il fasse bon vivre par tous, il faut une nouvelle morale. Ceci découle de certains actes
à poser qui par la suite deviennent des règles ou des lois et d’autres sont prescrits par la loi positive,
qui lorsque nous les posons mal, nous devenons coupables.

Cependant, dans une situation de crise où les gens sont abandonnés à eux-mêmes
sans aucune structure d’encadrement, c’est la morale de situation qui règle et dirige les
comportements et les attitudes des individus selon l’adage qui dit : « ventre affamé n’a point
d’oreille ». Exemple : les enseignants qui n’ont pratiquement aucune autorité morale sur leurs
étudiants ou des parents qui perdent toute autorité devant leurs enfants. Comment interdire ou du
moins contrôler les sorties de sa fille dont on est devenu incapable d’assurer la solidarité ou de
répondre à ses besoins primaires.

Pensons à tous ces hommes, non seulement incapables de prendre socialement en


charge la famille mais dont le poids social est désormais sur les épaules de la femme. Pensons aux
femmes commerçantes, aux mamans maraichères qui se débrouillent à la longueur de la journée
pour trouver de quoi faire vivre leurs familles.

Une morale de situation ayant comme caractéristiques le relativisme et le


subjectivisme. Le relativisme parce que tout bien concoure à la résolution du problème de
l’individu, les notions du bien et du mal deviennent relatives. Subjectivisme parce que pour vivre ou
survivre, tout le monde est tenté de faire comme tout le monde. Tout effort moral pour l’honnêteté,
la dignité, la noblesse est découragée.

Conséquences :

 Le laisse faire ;
 La notion de comprendre, la résignation (tufanyejee) ;
 La médiocrité ;
 Les gens sont démobilisés du sens du bien, du vrai, du beau, du juste.
Que faire ? comme remède, il faut travailler à l’assainissement global du milieu par
l’examen de conscience qui ne doit pas se limiter aux simples considérations individuelles, mais
aussi au niveau des structures et organisations qui doivent se penser, se discuter les choses pour plus
d’efficacité.
44

Pour y arriver, plusieurs autres valeurs méritent notre attention :

 La conscientisation, car il est vrai que nous sommes en partie victime du mal qui dépasse, nous
sommes pourtant aussi nous-mêmes, chacun à son niveau, les auteurs de ce mal. Ainsi la
conscientisation doit nécessairement agir sur notre comportement personnel ;
 L’esclavage de passions au cœur du problème de notre société, plusieurs restent esclaves de
passions, de leurs désirs de posséder toujours au détriment des autres, de jouir et de dominer
sans considérer le sort des autres ;
 La vérité, l’honnêteté et la franchise. Dans la vie d’un individu, dans ses sentiments, la
première exigence de toute intervention efficace et de tout changement effectif est que l’on
aborde la réalité en toute vérité.
 L’autocritique, l’une des clés de tout progrès tant moral que technique et social. Une
autocritique qui accompagne toute œuvre caractérisée par l’humilité, la reconnaissance de ses
limites, d’un œil ouvert pour ce qui peut être nuisible pour les autres.
Sans passer outre l’amour qui doit caractériser tout le monde car ça ne sert à rien
qu’une communauté arrive à organiser et multiplier des activités de tout genre si celles-ci ne sont
pas animées par l’amour.

Notons aussi que l’esprit d’écoute n’est pas une valeur de moindre importance dans
toute organisation.

Ainsi se crée l’ordre social au moyen de toutes ces valeurs dans le fait que chacun, à
sa place et à sa manière, collabore au bien-être de tous. La façon dont chacun exerce son autorité
amènera une égale dignité dans une communauté qui accueille ceux qui, dans la société, sont
méprisés, marginalisés, opprimés déconsidérés, rejetés, abandonnées, démunis, sans valeurs.

Ainsi, l’éthique de l’informatique par exemple est une branche de l’éthique appliquée
qui traite de la façon dont les usagers et les professionnels de l’informatique font un usage de
l’information et prennent des décisions au regard des critères éthiques. L’éthique de l’informatique
s’intéresse tant à la gouvernance (décision du management) qu’au comportement individuel des
utilisateurs et des professionnels de l’informatique.

L’éthique informatique couvre une large palette des sujets :

 L’informatique est un outil multiforme, qui relie les populations et qui permet de gérer de
gigantesques bases des données, c’est un moyen de formation et d’information, les enjeux
économiques sont importants ;
 La pratique du métier d’informaticien doit suivre une certaine déontologie ; transparence des
informations, des travaux moralement et juridiquement acceptables, par exemple, la
propagation de rumeur, la protection de la vie privée, et la confidentialité des données.

A. LES VALEURS COMMUNAUTAIRES

La communauté universitaire que nous formons fait partie intégrante de la société


globale. De par la mission générale de l’université, les membres d’une telle communauté ont
comme objectif de participer au développement et à la promotion de cette société et, par le fait
même, de participer au développement et à la promotion sociale de ses institutions, ses entreprises
et autres organisations, ils doivent faire preuve d’un souci constant de se rapprocher toujours
davantage de la réalisation de cet objectif.
45

En tant qu’organisme communautaire, l’Université par le biais de gens qu’elle forme,


doit donc promouvoir les principales valeurs qui sont à la base de toute communautaire, soit : la
loyauté, la solidarité, l’engagement, l’entraide, l’interdisciplinarité, la collaboration.
B. LES VALEURS D’ORDRE SOCIAL

1. La loyauté

Les membres font preuve de loyauté, c’est-à-dire ils sont entièrement fidèles à leurs
engagements envers la communauté. La loyauté implique une adhésion à la mission de
l’organisation et donc aux grandes orientations et aux objectifs poursuivis par cette dernière aux fins
de la réalisation de cette mission. Si l’on fait preuve de loyauté l’on ne peut transmettre à des tiers
des documents dans le but de discréditer l’entreprise ou de lui causer du tort. La loyauté entraîna la
défense des intérêts de l’organisation.

2. La solidarité
La solidarité s’exprime par une vive conscience d’une communauté d’intérêts qui
entraîne l’obligation morale d’assister les membres de la communauté. En œuvrant dans une
institution d’intérêt public par exemple, l’on se doit de faire preuve de solidarité.

Appelés à exercer quotidiennement leur esprit de solidarité communautaire, les


membres dialoguent autant lorsqu’ils sont placés dans un contexte de positions controversées ou
opposées aux leurs que lorsque vient le moment de dénoncer des attitudes ou des comportements
nuisibles au bien individuel ou communautaire. Dans ce contexte, la souplesse autant que la rigueur
et la fermeté sont mises à contribution.

3. L’engagement
L’engagement est une attitude d’une personne qui, prenant conscience de son
appartenance à la communauté, renonce à une position de simple spectateur et devient acteur,
partenaire pour l’avenir même de l’entreprise.

4. L’entraide
L’entraide consiste à accorder son aide à l’un ou l’autre des membres de la communauté
aux fins d’une meilleure atteinte des objectifs communautaires.

5. L’interdisciplinarité
Toute entreprise, toute organisation regroupe des spécialistes de diverses disciplines et
l’interdisciplinarité s’avère de plus en plus un moyen incontournable au développement et à la
transmission des connaissances. Dès lors, dans l’exercice de leurs fonctions les membres tirent
profit de ce fait.

6. La collaboration
L’exercice de la vie communautaire favorise la collaboration ou le travail en commun.
L’entraide et l’interdisciplinarité n’en seront que mieux servies.

C. LES VALEURS INDIVIDUELLES


La mission générale de l’une institution, rappelons-le, fait étant du développement
individuel et de la promotion humaine. Aussi, une institution doit faire en sorte qu’au cours de son
expérience de travail en son sein, toute personne ne puisse apporter sa contribution originale à
l’atteinte de cette mission.
46

Ainsi, dans le respect de la dignité de la personne humaine, chaque être humain a le


droit d’être traité comme une fin en soi et doit être au centre de nos préoccupations. Les personnes,
qui constituent la ressource première de l’institution, portent en elles les valeurs individuelles et
elles sont unies dans leur démarche d’une meilleure appropriation des telles valeurs. Lors de cette
démarche, elles se fixent comme objectif de grandir ensemble.

En regard de ce qui précède, l’institution se doit donc de promouvoir les principales


valeurs individuelles, soit : l’égalité, la dignité, la fraternité, la liberté, la justice, l’équité et
l’impartialité.

1. L’égalité
L’égalité signifie que dans leurs rapports les individus traitent d’égal à égal ; ils sont de
même rang et ils ont les mêmes droits…

2. La dignité
La dignité se manifeste par un traitement fait avec respect. Le respect s’exprime d’abord
par la considération que l’on témoigne à une personne en raison de la valeur qu’on lui reconnaît. Le
respect s’exprime aussi par la politesse et par la courtoisie dans ses relations interpersonnelles. La
pratique de la courtoisie et de la politesse à l’égard des individus contribue à maintenir et à
développer un climat de travail dynamique et stimulant, ouvert au changement et à la recherche du
mieux-être humain. Le traitement des personnes avec respect a comme corollaire le rejet de toute
forme de menace, de contrainte, de harcèlement et de discrimination. Ainsi, il n’y a pas de
discrimination de quelque manière que ce soit à l’endroit des personnes pouvant être embauchées,
évaluées, promues, congédiées ou dont le contrat ne serait pas renouvelé, notamment à cause de leur
lien de parenté avec un membre de l’institution ou de leur relations interpersonnelles.

Le respect s’exprime aussi par la considération que l’on témoigne l’entreprise. Le


respect implique également une attitude de réserve, de retenu c’est-à-dire une attitude qui consiste
essentiellement à se garder de tout excès dans ses propos et ses jugements.

La réserve exige de respecter le secret de faits ou d’informations qui, s’ils étaient


dévoilés, pourraient porter atteinte à la vie privée, même si leur divulgation n’est pas expressément
interdite et même si ces faits ou ces informations sont accessibles à d’autres personnes.

Le traitement des personnes avec respect nous oblige à la discrétion, cette qualité qui
consiste à savoir garder les secrets d’autrui. Sous réserve des dispositions relatives à l’accès à
l’information et à la protection des renseignements personnels, la discrétion commande de respecter
le secret des renseignements personnels qui nous sont communiqués dans l’exercice de nos
fonctions ou autrement soit, par exemple, en siégeant sur des conseils ou des comités ou lors
d’entretiens avec des tiers.

3. La fraternité
La fraternité est le lien qui existe entre les individus considérés comme membres de la
famille humaine. Les membres de la communauté partagent le sentiment profond de ce lien.

4. La liberté
La liberté d’opinion et la liberté d’expression permettent d’exprimer son point de vue,
sa position intellectuelle et ses idées. Chaque personne est libre d’exprimer ses opinions
47

personnelles à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise sans préjudice à aucun des droits attachés à
son statut et dans le respect des autres.

5. La justice
Les membres font preuve de justice ; ils donnent une juste appréciation, reconnaissance
et respect des droits et des mérites de chacun. Dans l’appréciation de ce qui est dû à chacun, les
membres règlent leur conduite sur la notion naturelle de juste ou d’injuste et sur la conformité de
leurs actes au droit naturel.

6. L’équité
L’équité implique un traitement juste égal pour notre personne, sans distinction,
exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle,
l’état civil, l’âge, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la
condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap.

7. L’impartialité
L’impartialité consiste à éviter toute préférence ou parti pris indu que ne peut justifier la
justice ou l’équité. Ainsi, les membres traitent les personnes avec objectivité, sans préjugé ni parti
pris, notamment idéologique.
48

CONCLUSION DU COURS

A l’issue de cet enseignement, il importe de noter que ce cours ne peut se conclure. Car
sa conclusion réside dans la capacité pour les citoyens congolais chacun à lui conférer une
importance à partir des efforts inédits à déployer pour construire le « vivre-ensemble » harmonieux
dans un Etat de droit.

Ce cours a le mérite d’outiller l’apprenant dans la compréhension du fonctionnement


d’un Etat démocratique qui appelle la participation politique de ses citoyens dans le strict respect de
leurs droits et devoirs. Cet enseignement fait désormais de tout apprenant l’ayant suivi avec
assiduité, un véritable citoyen de la République épris du sens élevé du civisme, de patriotisme et de
la fierté d’être congolais.

Notons que tout porte à croire que la culture politique véhiculée dans la société globale
congolaise est encore la culture politique paroissiale. Cette culture, qui se caractérise par la
référence continuelle à l’ethnicité au niveau relationnel, professionnel, évaluatif et électif, n’est pas
compatible avec les principes du rêve démocratique.

L’acceptation de la culture politique préférentielle est à la fois un choix sociétal et un


acte de liberté susceptible de faire dire : « Je suis mongala, mais je préfère librement élire un
candidat originaire de Mitwaba puisque son projet politique me convainc » ; ou encore, « je suis
Lubakat, mais je préfère battre campagne pour Madame Y de mon parti politique avec qui je ne
partage pas la même référence ethnique ». La culture politique de la préférentialité n’est rien d’autre
que l’acceptabilité des principes de la démocratie en vue de leur intériorisation et leur mise en
œuvre, et en vue de la perpétuation de l’idéal démocratique en tant qu’un rêve commun à partager, à
réaliser et à poursuivre, et en tant qu’une responsabilité transgénérationnelle pour une société
démocratique qui s’inscrit dans la durabilité.

Les citoyens congolais se reconnaissent dans les symboles de la République et ont à


cœur de défendre ses valeurs et principes comme le montrent, par exemple, les manifestations
organisées contre les actes de terrorisme.

A l’inverse, d’autres approches demandent d’évaluer des centaines de critères ou d’avoir


complété des études graduées en philosophie morale, ce qui est impossible pour la majorité des
gestionnaires. Dans ce cours, nous assistons les futurs gestionnaires à développer une éthique
intégrale. Cette éthique intégrale inclut quatre domaines inter reliés, souvent tronqués dans
l’exercice de la gestion : le sens personnel des individus et leurs aspirations les plus profondes ; leur
réalité corporelle et leurs comportements avec autrui ; les réalités corporelle et leurs comportements
avec autrui, les outils de gestion et les pratiques employées en organisation dans l’environnement
global ; et les valeurs et les attitudes encouragées. Afin de respecter les différences de vues et de
pratiques existantes en éthique, les approches pédagogiques utilisées sont diverses, la classe
devenant une communauté d’apprentissage.
49

Certes, la conclusion c’est aussi cet hymne emblématique du pays le « DEBOUT


CONGOLAIS » :

Débout Congolais
Unis par le sort
Unis dans l’effort pour l’indépendance
Dressons nos fronts
Longtemps courbés
Et pour de bon prenons le plus bel élan
Dans la paix
O peuple ardent
Par le labeur
Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant dans la paix
Citoyens, entonnez
L’hymne sacré de votre solidarité
Fièrement, Saluez
L’emblème d’or de votre souveraineté, Congo
Don béni, Congo
Des aïeux, Congo
O pays, Congo
Bien aimé, Congo
Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur
Trente juin, O doux soleil
Trente juin, du trente juin
Jour sacré, sois le témoin
Jour sacré de l’immortel, serment de liberté
Que nous léguons à notre postérité
Pour toujours.
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BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE

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