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INSTITUT SUPERIEUR DE PEDAGOGIE CATHOLIQUE


I.S.P.C.
KINSHASA RIGHINI

PSYCHOLOGIE
GENERALE

Cours du Professeur Cyrille MPUKI.

Kinshasa, 2019.
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PLAN DU COURS
INTRODUCTION
- Les objectifs du cours
- Bibliographie

La psychologie, ses origines, son objet, ses méthodes et ses applications


1. La définition étymologique de la psychologie
2. La problématique de cette définition
3. Les courants à l’origine de la psychologie comme science
- La psychologie philosophique (Aristote, Thomas d’Aquin, René
Descartes et David Hume)
- La psychologie scientifique (Gustave T. Fechner, Wilhelm Wundt,
John WATSON)
4. La définition de la psychologie générale
5. Le comportement : objet de la psychologie.
6. Les méthodes en psychologie
7. La psychologie et ses rapports avec d’autres sciences
8. La classification des domaines de la psychologie
PREMIERE PARTIE 
La vie active
Introduction
I.1. Les réflexes
- Notion
- Les lois du réflexe
I. 2. Les instincts
- Notion
- Ses caractéristiques
- Ses lois
I. 3. Les tendances
- Notion
- Les sortes de tendances
- Les formes de tendances chez l’homme
I. 4. Les habitudes
- Définition (Cf. Quelques notions importantes dans la connaissance de soi : cours sur la personnalité)
- Formation
- Importance de l’habitude
- Inconvénients de l’habitude
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I. 5. Activité volontaire
- Notion et son importance
- Les différentes phases de l’acte volontaire
- Les facteurs conditionnant l’acte volontaire
- Les qualités et les défauts de la volonté (cf. aspect conatif de la personnalité)
- Différences entre l’activité instinctive et l’activité volontaire

DEUXIEME PARTIE
La vie affective
Introduction
II.1. Les affects élémentaires : Plaisir et douleur
2. Les émotions
3. Les sentiments
4. Les passions (cf. Texte de Jacques Cosnier)
TROISIEME PARTIE
La vie représentative et cognitive
Introduction
III. 1. La perception (Définition – Conditions et Facteurs)
Différence entre perception et sensation
2. La mémoire (Définition – Sortes – Importance)
3. L’intelligence (Définition – Facteurs de développement – Evaluation)
4. L’apprentissage (Définition – Types – Réflexes conditionnés)

QUATRIEME PARTIE
La personnalité
- Notion
- Types de personnalités et caractéristiques
- Tempéraments

Introduction
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De nos jours, nul ne pourrait remettre en question, et surtout,


en ce monde en constante mutation dans tous les domaines son activité,
l’indiscutable importance de la psychologie en général. On a jamais assez
éprouvé qu’aujourd’hui, dans notre vie harassante d’hommes esclaves des
ordinateurs, constamment soumis aux milles pressions que nous impose une
société de plus en plus de masse, une société soumise aux vertigineuses
découvertes scientifiques, la nécessité d’approfondir la connaissance de notre
« Moi » profond, de comprendre et de cerner les aspects de notre caractère,
les aspects et les caractères des personnes vers lesquelles l’Eglise nous envoie
comme missionnaires pour les évangéliser.

Le monde dit-on, bouge  ! Et c’est vrai ! Le monde que nous


sommes appelés à aimer et dans lequel nous œuvrons comme consacrés
missionnaires est un monde qui change radicalement et à une vitesse
vertigineuse. Car, des mutations existent, qui bousculent et transforment les
mentalités, les habitudes, etc. Ces mutations engendrent non seulement
plusieurs difficultés, mais aussi, elles engendrent un nouvel esprit humain qu’il
convient de déceler pour mieux se situer comme missionnaires afin d’être à la
hauteur de notre responsabilité face aux personnes qui nous sont confiés.
L’importance et le concours des connaissances psychologiques en ce domaine
précis de l’évangélisation, s’avèrent alors indispensables.

LES OBJECTIFS POURSUIVIS


A la fin de ce cours, tout participant, toute
participante devra être capable:
- De se faire une idée claire et nette sur la psychologie
comme discipline scientifique en cernant son objet, ses
méthodes et ses applications
- De définir correctement la psychologie comme science
- De comprendre ce que sont les comportements humain et
animal
- De comprendre le comportement comme acte, action et
état d’esprit
- De saisir les notions de base de la psychologie, d’en
pénétrer les relations avec les autres sciences humaines et
certaines matières globales.
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- De vivre en se comportant en conséquence, c’est-à-dire :


poser des actes responsables. Car, la psychologie a aussi la
prétention d’être une science de la vie.
BIBLIOGRAPHIE
ASKEVIS Françoise – LEHERPEUX, Précis de psychologie, Paris, Nathan, 1998
BENEDETTO, P., Introduction à la psychologie, Paris, Hachette HU Psycho, 2004.
CARREL, Alexis., L'homme cet inconnu, Plon, Paris, 1935.
COSNIER, Jacques., Psychologie des émotions et des sentiments, Inédit, Lyon-
France, 2006.
DELAY, J. et PICHOT P., Abrégé de psychologie, Paris, Masson, 4ème éd.1975.
DELAY, J., et LEIF, Psychologie et Education, tomes 1 et 2, Paris, Fernand
Nathan, 1965 et 1968.
Jean-Paul II, Pape, Discours aux participants de la Plénière de la Congrégation
pour l'Éducation catholique [Cité du Vatican, 4 février 2002]

LEVY – Leboyer Claude., La personnalité un facteur essentiel de réussite dans le


monde du travail, Ed. D’organisation, Paris, 2005.

LIEURY, A., Manuel de psychologie générale, Paris, Bordas, 2000.

LIEURY, A., Psychologie générale, Paris, Dunod, 1992.

MARGONY, J., La psychologie, Solar, Berlin, 1976

MASLOW Abraham, Devenir le meilleur de soi-même : besoins fondamentaux,


motivation et personnalité, Nouveaux Horizons, Ars & Paris, 2011.

NGUB’USIM, M.N., Cours de psychologie générale, inédit, FPSE, Unikin, 2002

PERVIN Lawrence A. et Olivier P. JONH, La personnalité : de la théorie à la


recherche, De Boeck Université, Bruxelles, 2005.

PIERON, H., Vocabulaire de psychologie, Paris, PUF, 1973

SILLAMY, N., Dictionnaire de psychologie, Paris, Larousse, 2003


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TSALA TSALA, J-P., La psychologie telle quelle : perspective africaine, UCAC,


Yaoundé, 2002.
VANHOVE, I et KANGA, J., Cours de psychologie générale, Inédit, Université
Lovanium, 1970

WATSON, J., Le behaviorisme, Paris, CEPL, 1972

La psychologie, ses origines, son objet, ses méthodes et ses applications

INTRODUCTION
Il est fort intéressant de commencer ce cours par
deux constats :
- la psychologie bien qu’elle soit enseignée, étudiée et
quelquefois pratiquée, son champ d’action se contente encore des espaces
résiduels que lui concède la vie sociale, surtout chez nous en Afrique noire. Très
souvent, l’opinion publique, l’homme de la rue et mêmes certains esprits
avisés, avertis pourtant, se méfient de la psychologie et des psychologues. ( Il
suffit par exemple, que l’on propose à une religieuse de se faire accompagner par le psychologue…
pour voir comment elle se révolte, …). Les psychologues sont souvent pris pour des
« intrus », des spécialistes en matière des détections des comportements des
autres, mêmes les plus intimes qui soient.
- Un autre constat révèle que l’on vit de plus en plus dans un
monde envahi par les « psy.» Même l’Eglise catholique n’échappe pas. Elle sent
de plus en plus le besoin d’un recours imminent aux connaissances
psychologiques. Voilà pourquoi d’ailleurs on insère de plus en plus dans le
cursus de formation des prêtres, des religieux, religieuses, le cours de
psychologie.
Une question s’impose alors.
Faut-il continuer à penser de cette façon ou, nous faut-il adopter une autre
façon d’approcher cette discipline et ceux qui la pratiquent ?
Dans un monde qui bouge constamment, et cela dans tous les domaines de son
activité : social, économique, politique et religieux, l’Eglise se trouve dans le
besoin constant de ne jamais négliger la psychologie qu’elle a tenu autrefois
trop éloignée de son cheminement.
Cf. Document de la congrégation pour l’éducation catholique
intitulé : « Orientations pour l’utilisation de la psychologie dans l’admission et la formation des
candidats au sacerdoce. » Document présenté à la cité du Vatican au matin du 30 octobre 2008 .

Mais qu’est-ce que la psychologie ?

1. Définition étymologique de la psychologie


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Le mot ‘ psychologie’ est forgé dès le 16ème siècle à partir


de deux racines grecques psychè (âme, vent, respiration humaine, souffle ) et logos (discours,
connaissance, science) Etymologiquement, la psychologie se dit de l’étude de l’âme
qui renvoie par ce fait, à l’immatérialité, à l’activité invisible de l’esprit, voire
aux divinités et à la religion.
PLATON opposera psychè et soma dans une perspective métaphysique et
éthique. L’âme immortelle est prisonnière du corps puisque les passions
(d’origine corporelle) constituent des obstacles à la recherche du bien.
Son disciple ARISTOTE (384-322 av. J.Ch) aborde déjà des questions plus
‘psychologiques’ telles que la sensation, l’imagination (phantasia), la mémoire,
les rêves, les passions. Il ne conçoit plus une âme séparée du corps, pas plus
qu’il ne conçoit la vision en dehors de l’œil, l’audition en dehors de l’oreille, le
goût en dehors de la langue, etc. Il lie les phénomènes mentaux aux affections
corporelles. Ces thèses font alors d’Aristote, à juste titre l’ancêtre de la
psychologie expérimentale.
2. La problématique de la définition étymologique de la psychologie
Cette définition a toujours posé un grave problème quant à
l’acceptation de cette discipline comme science, autant que d’autres, telles : la
chimie, la physique, la biologie, etc. C’est une définition qui rend son étude
impossible. Et cela pour 3 raisons suivantes :
- L’âme comme son objet est une réalité immatérielle, métaphysique, non
empirique. C’est-à-dire: non saisissable en soi. On ne peut voir, ni toucher
l’âme, on ne peut l’expérimenter.
- Le terme âme est équivoque, c’est-à-dire présentant double sens : s’agit-il
de l’âme au sens chrétien, au sens des croyants ? Ou s’agit-il de l’âme au sens
philosophique, signifiant l’intelligence et la pensée ?
- Même si l’objet principal de la psychologie pouvait être l’âme, celle-ci ne
constitue qu’une partie de l’ensemble de la personnalité à étudier.
3. Les courants, à l’origine de la psychologie comme science
La psychologie philosophique
Il faut l’avouer, la psychologie philosophique a fortement marqué
le début de la psychologie. Les démarches des philosophes ci-dessous nous en
donne le cœur net :
1. PLATON opposera psychè et soma dans une perspective métaphysique
et éthique. L’âme immortelle est prisonnière du corps puisque les passions
(d’origine corporelle) constituent des obstacles à la recherche du bien.
2. ARISTOTE (384 – 322 av. J.C) et la psychologie vitaliste
C’est le disciple de Platon. Dans son ouvrage « De l’âme », Aristote distingue la
réalité en deux mondes : animé et inanimé. Le premier est l’objet de la
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psychologie, laquelle s’étend à la vie en général. De ce fait la psychologie


d’Aristote était à la fois, la biologie, la physiologie que la philosophie.
Toutefois, Aristote a eu le mérite de faire la différence entre ce qu’il appelait la
psychologie métaphysique ou philosophique et la psychologie positive
(empirique ou expérimentale) Par ailleurs, il aborde déjà des questions plus
‘psychologiques’ telles que la sensation, l’imagination (phantasia), la mémoire,
les rêves, les passions.
Ainsi donc, à l’opposé de son maître Platon, Aristote ne conçoit plus une âme
séparée du corps, pas plus qu’il ne conçoit la vision en dehors de l’œil,
l’audition en dehors de l’oreille, le goût en dehors de la langue, etc. Il lie
merveilleusement les phénomènes mentaux aux affections corporelles. Ces
thèses font alors d’Aristote, à juste titre l’ancêtre de la psychologie
expérimentale. Cependant la confusion entre la psychologie et la biologie
persistait. Voilà pourquoi sa psychologie a été dite « Psychologie vitaliste. »
3. Saint Thomas d’Aquin (1227 – 1272) et la psychologie des facultés
Fortement influencé par l’antiquité grecque, cet auteur définit à son
tour la psychologie comme l’étude de l’âme et la conçoit simplement comme
un tout. Pour Saint Thomas d’Aquin : « l’âme est le principe immédiat qui est à
l’origine de toutes les opérations en nous, c’est le principe qui nous fait sentir,
nous fait développer physiquement et nous fait mouvoir dans l’espace ». L’âme
possède selon lui certaines facultés comme l’intelligence, la volonté et les
sensations. C’est la raison pour laquelle sa psychologie sera dite celle des
facultés.
4. René DESCARTES (1569 – 1650) et le conscient

Bien que le concept âme soit encore important pour lui, il est loin de
le considérer comme une «forme » du corps. Pour Descartes, l’âme est unie au
corps sous forme d’association, en introduisant dans sa psychologie le concept
de « conscient ». Il distingue le monde matériel composé autant du monde
animé qu’inanimé (dont les objets sont ceux de la physique) et le monde
immatériel comprenant la pensée, le désir et la volonté dont les objets sont
ceux de la conscience et faisant objet de la psychologie.
La psychologie scientifique

1. David Hume (1711 – 1776) et la psychologie empirique


Emballé par le courant positiviste du 18ème et 19ème siècle d’abord et
du succès incontestable des sciences physiques, tel la physique avec Newton,
David Hume tient mordicus à une psychologie des activités mentales dont la
référence serait l’attraction newtonienne. «Les idées complexes proviennent de la
combinaison des idées simples qui s’attirent les unes les autres. Ces constellations
psychologiques il faut les constater et les analyser. Vouloir à tout prix les expliquer c’est se
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laisser aller dans des hypothèses sans réalité objective, à des fictions métaphysiques. » Pour
lui, l’âme est une hypothèse superflue en psychologie.
2. Gustav Théodor Fechner (1801 – 1887)
La publication de son œuvre : « Element der psychophysik » donne
Lieu à l’envol de la psychologie scientifique en abordant déjà le problème de la
mesure en psychologie. Il renforce le lien entre la stimulation et la sensation.
3. Wilhem WUNDT (1832 – 1920)
Physiologiste allemand, il est généralement
considéré comme le vrai fondateur de la psychologie scientifique. Il est dans la
suite, le premier chercheur à se déclarer psychologue, à présenter son matériel
et ses installations comme faisant partie d’un laboratoire de psychologie.
De ses mérites on retient :
- Que c’est lui qui a fondé en 1879, le premier laboratoire de psychologie à
l’université de Leipzig (Allemagne).
- Il écarta de la psychologie les manifestations supérieures ( réflexion,
raisonnement, dynamisme spirituel, etc.)
- Il introduisit la méthode expérimentale, celle du laboratoire en
psychologie, qui jusque-là ne se contentait qu’à la méthode
introspective.
- Il s’attela à mesurer le temps de réaction par des tests complexes.
- Il tenta enfin de cataloguer les composantes de la conscience et d’établir
leurs lois de combinaison.
- Il décrivit avec beaucoup des soins le système nerveux, sa nature, sa
structure et son fonctionnement.
- Il mit définitivement une croix sur les vérités révélées car, selon lui, rien
n’entre dans la conscience sans passer par les sens.
- Il se fit entourer de plusieurs disciples venant d’autres pays européens et
qui, dans la suite fondèrent tant d’autres laboratoires de psychologie
scientifique.

4. John Broadus WATSON (1878 – 1958)


Le courant behavioriste est né de la philosophie
ème
positiviste et scientiste du 19 siècle et de la psychologie américaine du début
du 20ème siècle. Bien que dès 1908, le français Henri Piéron soutint que le
comportement observable devait être le seul objet de la psychologie, que Max
Meyer affirmât dès 1991 qu’on ne pouvait bien observer le comportement que
chez autrui, on reconnait habituellement à Watson, l’américain, depuis son
article : ’ Psychology as the behaviorists view It’ (1933) la paternité de cette
doctrine.
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Les prédécesseurs de Watson se sont limités à des


techniques d’enseignements sans valeur explicative et paradigmatique. Quand
Fechner étudie les seuils différentiels, Wundt le temps de réaction, Ebbinghaus
la mémoire des syllabes dépourvus de sens, Dumas les réactions corporelles
dans l’émotion, Alfred Binet le niveau intellectuel des enfants, on était déjà en
fait dans l’étude du comportement. Si l’article de Watson est capital, c’est parce
qu’il marque une rupture brutale avec les conceptions antérieures et parce que
son auteur pendant plusieurs années, va défendre ses positions avec une
conviction ardente, servie par un tempérament de polémiste.
LE BEHAVIORISME OU COMPORTEMENTALISME
C’est d’abord une vive réaction
contre l’introspection. De l’anglais « Behavior » veut dire comportement, le
behaviorisme est une doctrine psychologique selon laquelle l’objet de la
psychologie devrait se limiter aux seules données observables du
comportement. Ce courant accorde une importance primordiale au
comportement observé et à l’environnement. Pour éviter d’être accusés de
charlatanisme, les psychologues behavistes estimaient que le psychisme ne
devrait faire l’objet d’aucune investigation propre : seuls devaient être
considérés les stimuli provenant de l’environnement extérieur et les réponses
obtenues par un sujet.
Ce système psychologique se borne donc à n’étudier
que les stimuli et les réponses en rejetant toute référence à l’esprit, à l’âme, au
cogito, au « je » et à la conscience. Références auxquelles les
introspectionnistes étaient encore attachés. Watson ne nie pas l’existence des
états de conscience. Mais il pense que ces états ne peuvent être étudiés, parce
qu’ils ne sont pas observables. Il veut étudier avec des méthodes objectives
visant des faits observables tels que les stimuli et les réactions ou réponses. Les
premiers sont des variables de situations et les seconds des variables de
comportement. Chemin faisant Watson propose de faire de la psychologie une
discipline scientifique qui utilise les seules procédures objectives
(expérimentation) en vue d’obtenir des résultats exploitables statistiquement.
Ainsi, le behaviorisme deviendra une attitude et une méthode d’observation de
la modification du comportement d’un organisme en fonction des changements
du milieu.
Le comportement est essentiellement adaptation au milieu,
donc réponse à une stimulation. L’observateur doit se contenter d’analyser des
comportements objectifs dans des situations elles-mêmes objectives.
Watson pense alors que la psychologie n’est scientifique que si elle limite son
objet à l’étude des réactions objectivement observables qu’un organisme
exécute en riposte aux stimuli, eux aussi « objectivement observables » venant
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du milieu. Par conséquent, l’intériorité et les mécanismes mentaux (mémoire,


images, pensées) ne sont pas pertinents parce que non observables, non
vérifiables directement. Ce qui signifie en clair que pour le behaviorisme, le
comportement n’est ni à comprendre, ni à interpréter, il est à observer et à
reproduire.

Le behaviorisme a ainsi donné naissance à la théorie psychologique du

S ---------------- R  (schéma simpliste du comportement selon le béhaviorisme de Watson )

S ----- 0 ------- R ( schéma enrichi par l’apport du néo behaviorisme de TOLMAN, insistant
sur l’importance des mécanismes internes déterminants dans tout comportement )
Le courant béhavioriste postule qu’il n’y a qu’un lien de causalité comme on
peut l’observer en physique ou en physiologie. Une théorie qui sera à l’origine
de nombreuses recherches portant entre autres, sur l’apprentissage et le
conditionnement chez les animaux et les hommes, du jeune enfant à l’âge
adulte comme nous le verrons au point 4 de la 3ème partie du cours.
S= Stimulus ou situation ( Facteur capable de provoquer une réaction )
0= Organisme ( Organisme )
R= Réponse (Réaction).

4. La définition de la psychologie générale


« La psychologie générale est une branche de la psychologie visant à
élaborer et à mettre en évidence des connaissances, des faits, des lois et des
tentatives d’explication d’ordre général universellement valables, susceptibles
de s’appliquer à tout individu, abstraction faite des anomalies et des
exceptions. » (J.-P. Tsala Tsala, p.206).
Elle s’intéresse d’une part aux mécanismes cognitifs (la perception, la
mémoire, l’apprentissage, l’intelligence et le langage) et aux processus affectifs
(la motivation, les émotions, les sentiments, la personnalité… d’autre part, qui
d’ailleurs constituent l’ossature de notre cours.
N.B : Certains de ces mécanismes sont communs aux hommes et aux animaux,
tels : la perception des couleurs, la distinction entre mémoire à court terme et
mémoire à long terme…)

5. Le comportement : objet de la psychologie ( Psychologie, science du


comportement)
Comme nous l’avons appris ci-dessus, pendant très longtemps, la
psychologie a été considérée comme simplement liée à l’introspection et donc,
loin d’être une science au vrai sens du mot, encore que, sa définition
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étymologique lui donnait un objet non empirique : l’âme. Ajouter à cela, le


poids écrasant de la philosophie et de la théologie qui n’a jamais permis à la
psychologie d’acquérir son indépendance, son autonomie.
Le courant positiviste des 18 ème et 19ème siècles a bien fait de
contraindre les défenseurs de la psychologie à trouver pour leur discipline, un
objet empirique. De tous les tâtonnements, naîtront plusieurs écoles,
défendant chacune sa position tendancieuse. Enfin, tout est presque
synthétisé par le béhaviorisme qui donne à la psychologie un objet empirique,
à savoir : le comportement et l’observation comme méthode essentielle.
Le comportement qu’est-ce ?
Selon le béhaviorisme, le courant le plus indiqué en psychologie
qui en donne le contenu, le comportement se dit de la somme d’adaptations,
de préadaptations ou d’ajustements, innées et/ ou spécifiques, que l’individu,
durant le cours de sa vie personnelle, montre en riposte aux conditions
changeantes de son milieu ; bref, c’est la manifestation observable de
l’organisme humain ou animal.
N.B : Qu’il soit adapté ou non, bon ou mauvais, tout comportement a pour
objectif ultime la recherche de l’équilibre avec le milieu dans lequel l’organisme
se trouve (L’homéostasie). C’est la raison pour laquelle la psychologie en tant
que science, doit être une étude des faits en eux-mêmes, sans jugement de
valeur, sans préjugé.
Classification des comportements
On distingue généralement les comportements explicites des
comportements implicites
Les comportements explicites sont des réponses directement observables,
apparentes, ouvertes. Ex. Mouvement des lèvres, paroles prononcées, la
marche, etc.
Les comportements implicites sont ceux qui s’effectuent intérieurement. Ex. La
sécrétion des glandes, les mouvements des muscles de la périphérie interne
(les viscères : estomac, intestin).
Les comportements innés sont hérités, c’est-à-dire spécifiques et indépendants
de l’expérience du sujet et sont présents à la naissance : les instincts, les
réflexes)
Les comportements acquis sont ceux qui sont appris, dépendant dans leur
existence des contacts répétés (expériences) de l’organisme avec le milieu,
l’environnement. Ex. La langue, l’écriture, les habitudes, etc.
Les comportements moléculaires (simples et complexes)
Les simples se rapportent aux réactions élémentaires, ex uriner, éternuer,
tousser.
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Les complexes concernent les différents types intégrés et significatifs des


réactions relativement complexes. Ex. Parler, prêcher, enseigner, etc.

6.Les méthodes en psychologie

‘Pour décrire, analyser, expliquer et comprendre les


comportements, le psychologue ne se contente pas des rumeurs et des
bavardages. Il a besoin des mesures sûres et de rapports rigoureux précis. Car le
caractère scientifique de la psychologie moderne repose sur des méthodes
spécifiques. Ces démarches qui obéissent à la rigueur de l’observation, des
hypothèses et des conclusions permettent d’éviter ou de contrôler des
affirmations et les assertions hâtives dues aux présupposés divers. Il convient
d’ajouter cependant que les méthodes en psychologie obéissent aux finalités et
aux objets que vise la recherche. Or, toute recherche se donne pour but de
mettre en évidence un phénomène en identifiant les variables ou encore de
vérifier les hypothèses qu’elle a préalablement formulées.’ (J.P. Tsala Tsala,
p.103.)
1. Les méthodes d’observation
L’OBSERVATION
Elle peut être définie comme étant la sélection, la
provocation, l’enregistrement et le codage de l’ensemble des comportements
qui s’appliquent aux organismes et qui conviennent aux objectifs empiriques.
Bref, l’observation se dit de l’application de l’organe de sens sur un objet
d’étude.
Les Méthodes d’observation sont multiples et peuvent être
utilisées pour la description, la découverte des hypothèses ou des théories, ou
pour la vérification de ces dernières. Par conséquent, observer n’est pas
regarder (comme dans un langage habituel). Bien qu’elle soit notre méthode
fondamentale pour en savoir davantage sur notre environnement,
l’observation est aussi une pratique privilégiée d’enquête scientifique.
L’observation n’est réellement une technique scientifique que
si :
- Elle vise un objectif de la recherche clairement énoncé
- Elle l’objet d’un plan systématique
- Elle est reliée à une théorie (Théorie- hypothèse)
- Elle est soumise à des contrôles de validité (capacité que possède un instrument
de mesure de prédire effectivement ce qu’il se propose de prédire ; on dit d’un instrument
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qu’il est valide, lorsqu’il est censé mesurer ce qu’il doit mesurer. Ex. Pour mesurer la
longueur ou la largeur, on utilise un mètre. Ce dernier est alors l’instrument valide pour cette
fin. Pour mesurer la température, on utilise le thermomètre, etc. )
et de fidélité (Constance des résultats à un test ou tendance d’un test à donner les
mêmes résultats dans les mêmes conditions.)
Les sortes d’observations
On distingue généralement en psychologie
expérimentale ou scientifique, deux sortes d’observations qui sont :
- L’observation directe
- L’observation indirecte ou armée.
L’observation directe, spontanée ou brusque
Est celle que fait un observateur qui regarde de ses
propres yeux le phénomène, l’individu ou le groupe qu’il étudie. Elle est une
méthode courante en éthologie (science qui étudie les comportements des
animaux dans leur milieu naturel) ; elle est aussi courante en psychologie de
l’enfant, en recherche clinique et en anthropologie culturelle. On observe les
phénomènes sans les avoir provoqués. Elle est aussi dite, observation
participante (L’observateur s’intègre dans un milieu et observe)

L’observation indirecte, armée ou méthode expérimentale


Est celle qui consiste à se servir d’un
instrument de collecte des données (questionnaires, entretiens, tests, etc.) ou
d’un matériel d’enregistrement (caméra, microscope, magnétophone,
enregistreur, etc.) Ses caractéristiques sont :
- La mesure
- La répétition
- Le contrôle
- Les variables.
N.B : Il existe par ailleurs, d’autres types, tels :
a. L’observation consistant à utiliser des procédés dans le but de provoquer
l’apparition des phénomènes que l’on veut observer. C’est ce que font les
psychologues cliniciens lorsque par des entretiens ou des tests projectifs, ils
créent les conditions pour que les individus verbalisent ou expriment certaines
catégories de comportements.
b. L’introspection ou méthode introspective: se dit de l’observation et
description détaillées de ses propres perceptions, pensées et sentiments. C’est
en fait le regard tourné vers l’intérieur, l’attitude d’observation portée sur ce qui
se passe au-dedans de soi.
Ses avantages
- C’est l’unique méthode permettant de reconnaître directement la réalité
psychique sous un de ses aspects les plus intéressants : la conscience.
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- C’est la véritable voie par laquelle le psychologue arrive à mieux


interpréter les conduites des autres.
Ses défauts et limites
- C’est une méthode subjective, car son objet ne peut être observé
directement que par le sujet lui-même. Par conséquent, elle ne permet
pas une observation scientifique où, il est nécessaire que le sujet
observant et l’objet observé soient distincts.
- Les résultats de l’introspection sont difficilement quantifiables.
L’introspection est donc une méthode qualitative et non quantitative,
elle est plus philosophique que psychologique.
N.B : Sans doute, l’introspection nous apporte bien des révélations, mais il est préférable de
ne pas se fier uniquement à de telles données, car nous ne pouvons pas nous regarder nous-
mêmes objectivement et en toute impartialité. Auguste COMTE affirmait, que s’introspecter,
c’est tout simplement prétendre qu’il est possible de se mettre à la fenêtre pour se voir soi-
même passer dans la rue !
L’introspection, soutenue par certains psychologues de métier, prend volontiers le nom de
psychanalyse et, quoique présentant certains inconvénients et même certains dangers, peut
rendre de réels services grâce au fait que, ne se contentant pas de l’étude des phénomènes
conscients qui se passent en nous, elle prétend explorer et comprendre le subconscient,
c’est-à-dire cette partie mystérieuse de notre psychisme que nous ne connaissons pas
directement parce qu’elle échappe à notre observation, mais indirectement parce qu’elle se
révèle par nos rêves, nos associations d’idées, souvent aussi par nos lapsus, nos actes
manqués et autres manifestations irréfléchies de notre psychisme profond.
c. L’extrospection
Elle se dit de l’observation extérieure des faits psychiques
d’autres personnes ou sujets que l’observateur lui-même.
Ses avantages
- Elle garantie une plus grande objectivité : les phénomènes externes
peuvent être observés par plusieurs personnes
- Elle permet une plus grande précision dans l’observation en utilisant des
instruments et en fournissant des données plus facilement mesurables,
quantifiables
- Son champ est plus vaste que celui de l’introspection
Ses défauts et limites
- Elle peut souffrir d’équation personnelle, c’est-à-dire : des préjugés
- Elle est incapable d’atteindre directement la conscience
- Les phénomènes observés peuvent être ambigües
- L’individu est sacrifié au profit du groupe.
2. La méthode clinique
Empruntée à la méthode médicale, elle consiste à
pratiquer l’observation d’un sujet bien identifié et personnalisé sans recours à
des procédés extérieurs, mais s’appuyant sur son individualité, ses différentes
16

manières propres d’être, d’agir dans le temps et dans l’espace d’une façon
aussi exhaustive que possible. On parle aussi de la méthode psychanalytique.
3. La méthode de tests ou l’approche par les tests
Elle fait recours aux tests ou épreuves en vue d’observer ou de
mesurer le comportement. Elle est aussi méthode psychométrique. Exemples :
TAT (Test d’Aperception Thématique), test d’intelligence, d’aptitudes, de
rendement, de Rorschach, de frustration, collectif, test psychologique ( permettant
de mesurer au moyen des méthodes scientifiques les divers aspects du fonctionnement intellectuel et
émotionnel, notamment les traits de personnalité, les attitudes et l’intelligence) .
4. La méthode d’enquête ou sociologique
Elle se fait sur plusieurs personnes ou groupes des personnes, à
l’aide de l’instrument dit : le questionnaire.
7. La psychologie et ses rapports avec d’autres sciences
Devenue science comme les autres, avec son objet principal (le
comportement observable) et ses méthodes, la psychologie partage et
rencontre sur ce terrain, tant d’autres sciences comme elle, se souciant à des
degrés divers du comportement humain. Dans une complémentarité de plus en
plus certaine, ces sciences lui empruntent ses méthodes et vice versa.
Rapport de la psychologie avec les sciences sociologiques
Il faut inclure ici, l’anthropologie, l’ethnologie, l’ethnographie, l’écologie
humaine, la politique)
Ce sont des sciences s’intéressant aux comportements des groupes ou des
peuples dans le sens des cultures et des structures sociales. La sociologie
comme étude des sociétés modernes et l’anthropologie comme étude des
sociétés primitives. La psychologie a des rapports avec elles dans sa branche
dite psychologie sociale qui étudie la façon dont les comportements sociaux
sont produits par les individus.
Rapport de la psychologie avec les sciences pédagogiques
Partant de l’adage bien connu qui stipule : « Nemo paedagogus nisi
psychologus » ( Nul n’est pédagogue, sans être psychologue ), on s’est rendu compte que ce
sont les lois psychologiques sur l’enfant qui ont fait le succès de la pédagogie.
Notamment les lois sur l’apprentissage.
N.B : Dans le domaine de l’éducation, on parle souvent de la psychologie de
l’éducation qui étudie les stratégies d’insertion des élèves dans le système
scolaire. Elle considère l’école comme une institution. Elle étudie sous l’angle
psychologique, les objectifs assignés à l’éducation, les conduites et les
processus provoqués ou utilisés par l’action pédagogique. Il s’agit en effet, d’un
domaine en plein essor où se côtoient des recherches sur la mémoire, la
lecture, la motivation. Ces recherches sont en mesure d’aider et de guider les
enseignants et les formateurs. On parle aussi de la psychopédagogie pour
désigner la branche de la psychologie qui utilise les principes psychologiques
17

pour améliorer les processus d’apprentissage dans l’enseignement. Elle inclut


l’étude du matériel didactique, des installations, des programmes, des
méthodes d’enseignement. Elle vise les enseignants. Par contre, la psychologie
scolaire est spécialisée dans l’administration des tests, la consultation
psychologique et dans l’orientation scolaire. Elle s’intéresse au diagnostic et au
traitement des difficultés d’apprentissage et des perturbations affectives chez
l’enfant. Le psychologue scolaire est en contact avec les enfants.

Rapport de la psychologie avec les sciences religieuses


Cf. Document de la congrégation pour l’éducation catholique intitulé : « Orientations pour
l’utilisation de la psychologie dans l’admission et la formation des candidats au sacerdoce . »
Document présenté à la cité du Vatican au matin du 30 octobre 2008 .
Jean-Paul II, Pape, Discours aux participants de la Plénière de la Congrégation pour
l'Éducation catholique [Cité du Vatican, 4 février 2002]
La psychologie est en rapport avec les sciences religieuses dans la mesure où
elle situe la démarche du psychologue à l’égard des religions. Car, les attitudes
de foi adoptées, les désirs religieux, des motivations, les morales religieuses,
des comportements originaux et fonctionnels dans celles-ci ne se comprennent
mieux qu’avec le concours de la psychologie.

Rapport de la psychologie avec les sciences historiques


En comprenant l’histoire comme science de l’évolution scientifique de
l’homme : auteur et acteur des faits passés, l’histoire a des relations intimes
avec la psychologie sur plusieurs plans. Ce sont deux sciences interdépendantes
dans leurs pratiques. La démarche psychologique dans la relation d’aide (en
psychologie clinique) par exemple, ne s’est jamais écartée des données
historiques du client ou aidé. On interroge son enfance, sa jeunesse, en vue
d’un meilleur diagnostic. En psychologie historique, on recherche par exemple
les raisons de certains comportements d’un groupe humain ou d’un individu.

Rapport de la psychologie avec les sciences commerciales


(Economie, Economie politique, commerce)
Ces sciences s’occupent du comportement de la production et de la vente
dans un système social bien déterminé. D’où l’importance accordé aux
comportements des vendeurs comme ceux des acheteurs. (Etude des
motivations, satisfactions, aspirations, publicités, etc.) On parlera de la
psychologie commerciale, psychologie économique, etc.

Rapport de la psychologie avec les sciences biologiques (biologie,


anatomie, physiologie, psychiatrie, sciences biomédicales)
18

Le rapport est qu’à la base des phénomènes psychiques, se trouvent des


phénomènes biologiques : toute modification biologique de l’organisme
surtout de son système nerveux central se répercute directement ou
indirectement sur le comportement de l’individu. La psychiatrie qui étudie et
traite des anomalies biophysiologiques affectant les conduites des individus.

Rapport de la psychologie avec l’Esthétique


Par les beaux arts (dessin, peinture, sculpture,…) l’homme se révèle. Ne dit-
on pas : «  l’œuvre trahi souvent son auteur », à travers l’œuvre, l’artiste
exprime ses sentiments, son inconscient ; C’est toute la relation entre la
personnalité et la création artistique.

Rapport de la psychologie avec la linguistique


La linguistique contribue à démontrer le génie créateur de l’homme et
témoigne de la grandeur de l’intelligence humaine sur les autres animaux : la
pensée conceptuelle. La psychologie éclaire les études linguistiques en leur
apportant de l’information sur la genèse du langage chez l’enfant et sur
certains troubles du langage.
8. La classification des domaines de la psychologie
8.1. Selon l’objet
- psychologie animale
- psychologie humaine ( générale, sociale, de l’enfant, pathologique, génétique, différentielle )
8.2. Selon la méthode ( psycho béhavioriste ou du comportement ; introspective ; expérimentale,
Psychophysiologie, des profondeurs, clinique )
8.3 Selon la visée ( psycho théorique ; appliquée : industrielle, scolaire, militaire, commerciale,
Religieuse, politique, médicale. )
19

Panorama des grands domaines de la psychologie

NORMALE

Psychologie expérimentale
Psychologie générale
Psychologie appliquée
Psychologie différentielle
Psychologie cognitive
Psychologie comparée
20

Psychologie du développement
Psychologie de l’éducation Psychologie de l’enfant
Psychologie du travail Psychologie du sport
Psychologie industrielle Psychologie génétique
Psychologie sociale Psychologie
Ethnopsychologie Ethologie (psy. animal)
Psychologie

SOCIAL BIOLOGIE

Neuroscience
Antipsychiatrie Neuropsychologie
Ethnopsychiatrie Psychopharmacologie
Psychologie sociale clinique Psychiatrie

Psychopathologique
Psychologie clinique
Psychanalyse

PATHOLOGIE

1. L’axe vertical « normal pathologique » ;


2. L’axe horizontale « social biologique ».
Les différents domaines de la psychologie peuvent ainsi se situer par rapport
aux différents pôles cardinaux.
Du normal au pathologique
Le pôle « normal » concerne l’étude des mécanismes généraux qui sont
communs à tous les humains (hommes et femmes, enfants et personnes âgées)
et aux animaux tels que les vertébrés.
Le pôle « pathologique » concerne les maladies mentales et les troubles du
comportement.
Du social au biologique
21

Le pôle « social » bien qu’ayant une base biologique, les conduites


humaines prennent sens dans leur environnement social et cultuel. L’individu
dont la psychologie étudie le comportement vit souvent dans un milieu dont il
semble ne pouvoir se passer. Il a besoin du groupe pour se développer et
s’épanouir. Les sociétés traditionnelles l’ont si bien compris que certaines de
leurs punitions (bannissement, isolement) consistent essentiellement en
privation sociale porteuse de souffrance psychologique profonde. Voilà
pourquoi d’ailleurs toute la psychologie s’ouvre sur une dimension sociale.
Cette dernière affecte les mécanismes d’adaptation et les aptitudes tels que la
mémoire, la perception, la personnalité, le langage, l’intelligence, l’identité, etc.
Le pôle « biologique »
La théorie des localisations cérébrales et le développement de
la neurochimie ont fini par donner au système nerveux toute sa place dans la
compréhension du comportement. Les neurosciences désignent l’ensemble de
toutes les sciences qui s’intéressent au système nerveux à tous les niveaux :
moléculaire, biochimique, fonctionnel (langage, résolution des problèmes,
acquisition des connaissances). Elles s’intéressent aux rapports entre le cerveau
et certains comportements et aptitudes.

PREMIERE PARTIE

LA V I E A C T I V E
Introduction
A la racine de notre vie psychique, nous trouvons les tendances.
Ces dernières dénotent un manque, une absence (on tend vers quelque chose
que l’on ne possède pas). De ce fait, les tendances nous poussent à agir. C’est
la vie active ou plus précisément l’activité automatique.
LES TENDANCES
Définition
22

Pour une meilleure compréhension de la tendance, il est


souhaitable de procéder par étapes.
- Dans le domaine matériel : Le ressort pressé « tend » toujours à
reprendre sa forme primitive. En effet, il a une puissance active dirigée
dans un sens propre et déterminé.
- Chez les êtres vivants : Il ya une tendance spontanée à vivre et à se
procurer ce qui est nécessaire à la vie. C’est ce qu’on appelle le « vouloir
vivre », tendance essentiellement positive pour la croissance.
- Chez les hommes : L’apparition de la conscience et de la raison modifient
la tendance. D’abord prenant conscience de ses tendances, l’homme
s’oriente plus sûrement vers leur satisfaction et c’est de là que naît le
désir. De plus, l’homme reconnait d’autres hommes qui ont aussi leurs
tendances et qui sont utiles pour lui-même. C’est de là que naissent les
tendances dites sociales. La satisfaction ou la non-satisfaction de la
tendance engendre plaisir ou douleur. Cela donne aux tendances une
tonalité affective. Le vouloir-vivre devient un « vouloir jouir ». Enfin,
l’homme grâce à sa raison, organise son activité en vue d’une fin selon
un jugement de valeur.
Ainsi comprise, la tendance qui tire son origine du latin tendere, se diriger vers,
faire effort vers, se dit de cette énergie qui pousse l’organisme à effectuer une
action déterminée. Autrement dit, la tendance est une force vitale orientant
l’activité de l’homme vers certaines fins dont l’obtention procure
généralement du plaisir.
En effet, la tendance est une poussée interne, une impulsion ou un élan de
l’être vivant vers un objet extérieur à lui-même. A la base de chaque tendance,
il y a toujours un besoin à satisfaire et un objet susceptible de conduire à la
satisfaction.

N.B : Parmi les termes connexes à celui de tendances, nous retenons le terme
de « pulsion » utilisé par Sigmund Freud en psychanalyse. La pulsion est
l’impulsion résultant d’une tendance instinctive. Par rapport à la notion de
tendance, cette notion est plus restreinte (elle ne vise que les tendances
instinctives) et plus concrètes (elle désigne l’application de la tendance
instinctive à un objet). A la base de toute la vie psychologique, Freud place la
pulsion sexuelle ou libido ( instinct sexuel et propension au désir sexuel, plus
large que le génital autrement dit : la libido se dit de l’énergie motrice des instincts de
vie. Elle a une importance fondamentale dans les conduites humaines qu’elle conditionne en
grande partie. N’étant pas attachée exclusivement au fonctionnement des organes génitaux,
elle peut s’orienter vers les objets ou des personnes (libido objectale) se tourner vers le
23

corps propre (libido narcissique) ou encore alimenter les activités intellectuelles (libido
sublimée).
Les différentes sortes de tendances
On distingue généralement les tendances selon l’origine, la
connaissance et la finalité du besoin.
1. Selon l’origine, on distingue :
- les tendances innées qui sont celles où, la force pousse l’homme vers
l’objet extérieur et, à sa base, il y a l’instinct. Ex. La force qui pousse
l’homme qui a soif à chercher l’eau pour boire, la faim qui pousse à la
recherche de la nourriture ;
- Les tendances acquises sont celles qui, par habitude, l’homme se sent
poussé vers un objet primitivement neutre. Ex. La force qui pousse un
alcoolique à boire de la bière. Il est devenu alcoolique à force de boire.
2. Selon la connaissance, on distingue :
- La tendance consciente : l’individu a un penchant pour tel ou tel objet, et
il en est conscient, il le sait. Ex. La force qui pousse le maraudeur à ne
point résister devant les fruits.
- La tendance inconsciente : l’individu a un penchant pour tel ou tel objet
mais il ne le sait pas.
3. Selon la finalité, on distingue :
- La tendance bonne, laquelle nous pousse vers les bonnes actions. Ex.
Secourir un malade, un accidenté.
- La tendance mauvaise, laquelle nous pousse vers le mal ; ex. agresser,
violer une femme, etc.

Classification des tendances


On classe généralement les tendances sous trois groupes
1. Les tendances personnelles ou égoïstes :
Ce sont celles qui ont pour but la conservation
de l’individu et la défense de ses intérêts vitaux. L’instinct de
conservation comprend certains mécanismes élémentaires : respiration,
équilibre, locomotion, réaction de fatigue, sommeil,… mais aussi,
l’instinct alimentaire qui pousse l’enfant à se nourrir et lui fait accomplir
des actes appropriés : s’emparer des objets, les porter à la bouche, les
sucer, les avaler, les rejeter, etc. Il y a aussi l’instinct de défense qui se
traduit par des réflexes de protection et de défense ( Esquiver une pierre qui
24

vient vers soi, la fuite devant un fauve, etc .) et par des mouvements de
répulsion vis-à-vis de certaines substances alimentaires de qualité
douteuse, (rendre ou vomir tout de suite un poison, un aliment de mauvais goût )
Enfin, il y a la curiosité qui porte à appréhender tout objet dont la
connaissance peut être utile pour la détermination de notre conduite.
2. Les tendances altruistes :
Sont celles qui portent vers les autres, telles : les relations sexuelles, la
vie familiale.
3. Les tendances sociales : L’instinct social nous porte :
- à nous grouper (instinct grégaire)
- à conformer notre conduite à celle du groupe
- à imiter ceux qui nous entourent (instinct d’imitation)
- à éprouver de la sympathie.
4. Les tendances dans la vie
Les tendances sont l’un des plus puissants principes de l’activité de notre
vie psychique, à cause surtout du plaisir attaché à leur satisfaction. Les
tendances ne deviennent des forces en bien ou en mal que lorsqu’elles
poursuivent une fin bonne ou mauvaise. On peut empêcher un développement
nuisible de certaines tendances de différentes façons :
- Le refoulement des tendances : c’est le fait de les réprimer, de les
contenir, de les chasser hors de la conscience, de tout faire pour ne pas
les satisfaire.
- La sublimation des tendances : on utilise les tendances en les canalisant
vers le bien. Ex. Un agressif peut trouver son équilibre en pratiquant le
sport.
- La socialisation des besoins et des instincts : la satisfaction désordonnée
des instincts sexuels n’est pas admise, c’est ainsi que la socialisation de
l’instinct sexuel a créé le mariage.
Il y a également dans la vie, des circonstances où la société donne libre
cours à la manifestation de certaines tendances pourtant mauvaises,
telles l’agressivité applaudie lors d’un combat de boxe.

LES HABITUDES
Définition :
L’habitude se dit de la manière d’agir acquise, souvent difficile à
modifier, qui présente un caractère répétitif. Elle donne à l’homme une
certaine facilité à poser des actes, conduire un véhicule, lire, etc. L’habitude
peut donc être bonne ou mauvaise : boucler sa ceinture en voiture est une
bonne habitude, conduire très vite est une mauvaise habitude.
25

Soulignons toutefois que, cette notion est liée à celle de la mémoire,


pour la simple raison qu’elles ont un même contenu, mais elles se présentent
sous des formes différentes :
La mémoire prend une forme mentale, tandis que l’habitude, une forme
motrice. Ainsi, l’habitude se comprend aussi comme une disposition
permanente acquise par un sujet, à accomplir sans trouble et sans difficulté
un acte auquel il n’est pas primitivement adapté.
Pour une meilleure compréhension, analysons les termes essentiels de cette
définition :
- Une disposition, c’est-à-dire un état, un savoir, une possibilité de…
- Permanente, c’est-à-dire un état d’une certaine durée…
- Acquise, c’est-à-dire un état créé à la suite d’un apprentissage
- Accomplir sans trouble ou difficulté, c’est-à-dire d’une façon aisée, sans
peur de se tromper.
- Acte non primitivement adapté : acte acquis, appris, fruit de l’expérience
(différent de l’acte inné)
La formation des habitudes
La formation d’une habitude se fait souvent à notre insu. On distingue
deux phases dans la formation des habitudes :
- Phase de formation : elle se compose d’une série de transformations, de
répétitions d’un acte chaque fois plus parfaitement posé. Les progrès
généralement rapides au début, ralentissent au fur et à mesure que
l’apprentissage avance et finissent par devenir pratiquement nuls ; Et, de
là, le passage à la deuxième phase dite :
- Phase d’état où l’acte se déroule finalement sans l’intervention de la
conscience.

N.B. Pour acquérir des habitudes, certaines conditions s’imposent :


- Le nombre des actes : répétitions
- Leur durée : temps plus ou moins long
- Leur intensité : c’est-à-dire s’y mettre à fond, avec sérieux
- L’intervalle qui sépare les répétitions : ne pas laisser passer un temps très long
entre une répétition et une autre.
L’importance de l’habitude
C’est le grand moyen d’adaptation : les organes s’adaptent et l’acte
devient facile. L’habitude est par ailleurs une condition de continuité et un
instrument de progrès.
C’est aussi la condition de toute éducation ( donner à l’enfant de bonnes habitudes ;
un enseignant habitué à bien se comporter devant ses apprenants exerce naturellement sur
26

ces derniers une influence positive. Ne dit-on pas que l’enseignement éveille, mais l’exemple
stimule ; un bon exemple vaut mieux qu’une longue explication.)
L’habitude diminue et peut-être arrive à supprimer peu à peu la difficulté.
L’habitude crée un véritable besoin : « L’habitude est une seconde nature. »

Les inconvénients de l’habitude


D’après certains auteurs, l’habitude en dispensant de l’effort,
affaiblirait la volonté ; en supprimant l’attention, elle aboutirait à la routine ;
elle rendrait l’homme moins libre.
Considérations pédagogiques sur les habitudes
Compte tenu de l’importance de certains automatismes indispensables à
l’acquisition des connaissances, à la conduite humaine, à la vie en général, et
pour notre cas, étudiants en sciences pédagogiques et religieuses, aux
responsabilités qui nous attendent demain comme éducateurs, nous devons
faire acquérir aux enfants qui nous seront confiés de bonnes habitudes et
étouffer les mauvaises habitudes dans leurs racines.
Quelques bonnes habitudes à développer chez l’enfant sont :
- Habitudes physiques : d’ordre, de propreté, de tenue, de tempérance, de
décence
- Habitudes intellectuelles : d’observation, de réflexion, d’attention…
- Habitudes morales : d’obéissance, de travail, d’endurance…
- Habitudes sociales : de politesse, de bienveillance, d’esprit d’entraide, de
charité, de patience…
- Habitudes religieuses : de piété, de prière, de pratiques religieuses…

LES INSTINCTS
Notion :
Pourquoi les petits canards couvés par une poule se jettent-ils
hardiment dans la première flaque d’eau qu’ils rencontrent ?
Pourquoi un chien élevé seul, en pleine captivité, sait-il aussitôt féconder une
chienne en chaleur que l’on introduit dans sa cellule ?
Pourquoi la poule des œufs en plâtre qu’on a substitués aux œufs réels ?
Les réponses exactes à ces interrogations nous poussent à
connaître le sens du mot instinct. En effet, l’instinct se dit de cette disposition
innée, qui détermine un animal à agir dans un sens donné et d’une manière
propre, suivant sa nature et sa structure physiologique. Ainsi, le chien, la
27

poule, le canard… ont leurs propres instincts, différents, parce que la


constitution de leur organisme est tout autant différente.
L’instinct ou la conduite instinctive est une activité dont les
conditions internes sont des propriétés primitives (innées) de l’organisme. Il est
pour ainsi dire lié à l’organisme et à l’espèce.
Les caractéristiques de l’instinct
- Innée : sans apprentissage préalable. (L’instinct n’est pas acquis ; il ne
comporte pas d’apprentissage même s’il n’ n’apparaît pas à la naissance)
- Uniforme et spécifique : le même pour chaque animal d’une espèce,
propre à chaque espèce. Ex. tous les moineaux construisent leur nid de la
même façon, chaque oiseau a sa façon de construire son nid.
- Invariable : Les moineaux d’aujourd’hui construisent leur nid de la même
façon que ceux de l’Antiquité
- Aveugle et irréfléchi (ignorance du but) : l’animal n’aperçoit pas le but à
atteindre et continue son activité même si elle est devenue inutile. L’acte
est exécuté sans que le sujet ait conscience de la coordination acte-fin et
de la conscience de cette fin. (Cas de la poule continuant à couver les en plâtre).
- Utile : l’instinct est en général au service des besoins vitaux.
Facteurs agissant sur l’instinct
Comme tout autre comportement, l’instinct prend sa source de deux
séries des facteurs :
1. Les facteurs internes : Leur rôle est capital car ils mettent l’animal dans
un état de réceptivité vis-à-vis des facteurs externes et décident de
l’existence et du sens de la réaction. C’est en effet, sous l’influence d’un
état organique momentané que les objets appropriés prennent la valeur
de stimulants d’attitudes et provoquent des réactions. Dans quelques
cas, il est possible de préciser la nature des conditions organiques :
a. Dans les instincts alimentaires : c’est l’appauvrissement de
l’organisme en telle ou telle substance qui sensibilise l’animal.
L’appauvrissement est la cause d’un état d’agitation d’une activité
exploratoire qi mène finalement au but.
b. Dans les instincts sexuels : l’activité dépend des changements
morphologiques. La maturité est souvent une véritable
métamorphose.
2. Les facteurs externes : Ils sont des stimuli nécessaires des actes
spécifiques. C’est les propres des instincts supérieurs que l’excitant soit
un objet complexe et très spécial du milieu. Pour une meilleure
compréhension, on poserait par exemple cette question : Quel est
l’aspect d’un individu du sexe opposé par lequel celui-ci est remarqué ? A
quoi la proie est-elle reconnue ? La réponse relève souvent de
28

l’expérimentation. Pour les animaux, on sait que les femelles ont une
odeur qui excite le mâle ou que la femelle étale un comportement de
séduction vis-à-vis du mâle.
Il faut cependant noter que l’acte instinctif est souvent complexe où les
rôles des facteurs internes et externes se conjuguent et se combinent,
chacun modifiant la situation de l’objet et de l’organisme lui-même.

Le comportement instinctif chez l’homme


Chez un enfant, le comportement peut encore être dicté par les instincts,
mais au fur et à mesure que l’enfant grandit, l’intelligence, la volonté,
l’expérience de la vie, l’éducation à la vie… prennent le dessus sur les instincts
et dirigent, motivent la conduite humaine.
N.B. On ne devrait donc pas trouver d’instinct à l’état pur chez l’homme.

LES REFLEXES
Définition
On appelle réflexe, un mouvement, une réaction
simple et automatique d’un organe ou d’une partie du corps en réponse à une
excitation. Autrement dit, c’est le phénomène nerveux consistant en une
réponse déterminée, immédiate et involontaire de l’organisme à une excitation
particulière.
En effet, ce sont des phénomènes à la fois nerveux et biologiques.
Un souffle sur l’œil entraîne le clignement de la paupière
(réflexe palpébral). Un choc sur la rotule provoque l’extension de la jambe
(réflexe rotulien). Ces réflexes sont naturels, chaque homme les possède à la
naissance. Ce sont des réflexes innés ou absolus, pour les distinguer des
réflexes conditionnels ou acquis, que nous étudierons au chapitre sur
l’apprentissage.

Les lois du réflexe


Loi de coordination ou de finalité : L’activité réflexe tend
vers un but utile à l’organisme (C’est souvent pour se protéger)
Loi de localisation : une excitation légère en un point
déterminé de l’organisme provoque une réaction légère dans la partie excitée.
Loi d’irradiation : si l’excitation est trop forte, l’influx
nerveux s’écoule dans de multiples directions et provoque des réactions très
variées.
Loi de facilitation : plus un mouvement réflexe est
fréquent, plus il devient rapide et adéquat.
29

Loi de sommation : quand différentes excitations tendent à


provoquer une même réaction, il y a sommation (addition) de leurs effets.
Loi de fatigabilité : une excitation répétée et prolongée finit
par ne plus provoquer de réaction ; à moins d’une augmentation d’intensité.
Loi d’inhibition : lorsque deux excitations agissent
simultanément, il arrive dans certains cas, que l’une inhibe, annule l’effet de
l’autre.
Remarque
S’il est naturel que l’organisme réagisse à un excitant naturel, il
existe aussi des excitants conditionnels qui provoquent ce qu’on appelle le
« réflexe conditionnel de Pavlov » ou réflexe secondaire ou réflexe acquis.
(Un chien salive lorsqu’on introduit dans sa gueule un morceau de viande (réflexe inné),
mais si l’on associe à la nourriture régulièrement et pendant un assez long temps, une son
de cloche, on remarque que celui-ci suffit pour produire la même réaction salivaire : cette
réponse est dite « conditionnelle ». Elle correspond à un apprentissage par association, par
liaison entre un réflexe absolu et un nouveau stimulus. Nous l’étudierons au chapitre
sur l’apprentissage.

L’ACTIVITE VOLONTAIRE
Définition
Au sens large : un acte volontaire est un acte prévu, c’est-à-dire, un
acte précédé de sa représentation mentale (idée, image, symbole) et déterminé
par elle. Cette anticipation mentale, nous l’appelons volonté, intention. L’acte
posé ici est prémédité, délibéré, précédé d’une décision. L’acte volontaire qui
est toujours précédé d’une idée et déterminée par elle, suppose une réflexion et
un engagement ; bref, une aptitude à réaliser ses intentions.

Les phases de l’acte volontaire


- La conception ou l’idée de l’acte
- La délibération : ici la volonté inhibe la tendance première, puis elle rend
la personne attentive aux raisons propres à se déterminer. C’est la raison
pour laquelle on parle du double aspect de la volonté : aspect négatif :
inhibition : aspect positif : décision après délibération.
- La décision
- L’exécution.
Les facteurs conditionnant l’acte volontaire
30

Il est nécessaire de savoir que le jeu de l’acte volontaire dépend de


multiples conditions organiques, psychologiques et sociales.
a. L’énergie organique : l’acte volontaire est plus facile quand le corps est
disposé et l’effort musculaire aisé.
b. Les tendances et les désirs : les mobiles : Bien que la volonté ait souvent
pour rôle de refréner les impulsions de certaines tendances et d’écarter
certains désirs, on ne peut vouloir qu’en s’appuyant sur une tendance ou
sur un désir.
c. Les motifs (ils doivent avoir une certaine intensité).
d. Les automatismes ou habitudes (importants dans la phase d’exécution).
L’importance de la volonté
Elle dirige les autres facultés et exerce un contrôle permanent sur la
sensibilité.
Elle aide l’intelligence à acquérir des connaissances en attaquant
énergiquement les obstacles (nous étudions même ce qui à première vue ne
nous intéresse pas).
Les qualités de la volonté
a. Droite et éclairée : elle doit suivre certaines normes, avoir des principes
directeurs conforme à la saine raison. Autrement dit, elle doit s’orienter
vers le bien au sens moral ; un bien intègre. (Cf. Principe moral qui stipule :
« Bonum ex integro, malum ex quocumque defectu » Le bien est intègre et suppose
la bonté de tous les éléments qui le composent ; le mal advient aussitôt qu’un
élément de l’ensemble est vicié.)
b. Ferme : éclairée par la raison, elle doit suivre invariablement le chemin
du devoir.
c. Douce et calme : la résolution est prise sans précipitation, et l’exécution
est prudente, sage.
d. Persévérante.

Différences entre l’activité volontaire et l’activité instinctive

Activité instinctive Activité volontaire


31

a) L’activité instinctive est aveugle, a) L’activité volontaire est accomplie


représentative et non créatrice. après réflexion et choix entre
diverses alternatives possibles.
b) Elle est parfaite dès sa première b) Elle est perfectible et change
manifestation. constamment.

c) Elle est héréditaire et spécifique. c) Elle vient avec le temps

d) Elle est spéciale, parfaite dans le d) Elle s’exerce dans des domaines
domaine qui lui est propre et non différents.
dans les autres.
e) Elle se manifeste à tout instant.
e) Elle est intermittente, c’est-à-dire, ne
se manifeste qu’à certaines époques.

Conclusions pédagogiques
Sans la volonté, l’homme serait esclave de ses instincts. Il serait victime
des forces pulsionnelles et il ne serait pas très différent de l’animal. C’est grâce
à la volonté que l’homme est libre, qu’il est maître de lui-même et qu’il pose
des actes conscients et intelligents.
L’éducation de la volonté se fera donc de manière progressive ; en
faisant appel à la raison, à ses sentiments au fur et à mesure que l’on grandit  ;
enfin, à partir de l’adolescence, en s’adressant exclusivement à sa raison et à sa
conscience. Il est souhaitable de veiller à la santé de l’enfant, lui apprendre à
remporte les petites victoires sur lui-même, lui donner une formation
intellectuelle et morale solide, et l’aider à se forger un idéal de vie. Car, l’être
humain dans ses comportements, sa manière d’être et d’agir est résultante de
beaucoup de forces dont l’hérédité et le milieu.
La question qui doit tout de suite nous venir à l’esprit, lorsque nous
nous trouons devant un comportement qu’on nous demande de comprendre
est de savoir son pourquoi. En effet, l’œuvre éducative consiste à explorer
toutes les forces naturelles : inhiber les mauvaises tendances et développer les
bonnes. L’éducateur peut exploiter toutes cette énergie vitale et l’orienter vers
le bien. Un homme bien éduqué sera finalement celui chez qui les
comportements primitifs seront réduits au minimum, celui chez qui les actes
sont posés après réflexion, celui chez qui toutes les forces primitives sont
assujetties (assujettir = soumettre, dominer) par la volonté.
DEUXIEME PARTIE
32

LA V I E A F F E C T I V E.
INTRODUCTION
Etudier l’affectivité, c’est étudier l’un des fondements de notre
vie psychique. Car, elle détermine notre humeur, nos sentiments, toutes nos
réponses aux stimulations du monde extérieur. En effet, dans la vie de chaque
jour, l’être humain cherche à se maintenir en équilibre en recherchant
l’agréable (les émotions agréables : aise, joie, plaisir) et en fuyant le plus
possible, le désagréable (les émotions désagréables : malaise, douleur,
chagrin).
La recherche de cet état est dite  : « L’homéostasie ». (Terme
introduit en physiologie par Cannon (1923) pour désigner les mécanismes régulateurs, nerveux et
humoraux, permettant de maintenir l’équilibre des grandes constances organiques (pression
sanguine, glycémie, température interne, etc.… ). Cf. Jacques Cosnier, p. 153.
Ainsi donc, notre vie active est déterminée dans une certaine
mesure par notre vie affective. La joie, le bonheur, le plaisir… sont des stimuli,
des catalyseurs de notre activité tandis que la douleur, la tristesse, le dégoût …
nous handicapent.

DEFINITION

L’affectivité Se dit de l’ensemble des états affectifs : sentiments,


émotions et passions d’une personne. Il est synonyme d’émotion. Voilà
pourquoi l’on dit que, tout état affectif est un état émotionnel.

Les affects sont les faces subjectives des états émotionnels.


Certains caractérisent les émotions basales ou primaires ou modales, telles : la
peur, la surprise, la colère, la joie, la tristesse, le dégoût, ( Cf. Francoise Askevis-
Leherpeux, in : Précis de psychologie, p 103 PHOTOS ILLUSTREES) et leurs dérivées, certains
autres, sont durables et caractérisent les sentiments. (Par exemple, la
sympathie que l’on porte à un ami, les affects de haine, de jalousie, d’amour…)

Bref, le terme d’affectivité désigne à la fois le


caractère d’un affect (émotion, sentiment, état d’esprit), la faculté d’exprimer
de la sensibilité en réponse à un stimulus (externe ou interne), et de manière
générale, l’ensemble des réactions psychiques de l’individu portant une valeur
agréable ou désagréable.

LES AFFECTS ELEMENTAIRES : PLAISIR ET DOULEUR


33

Il convient de signaler qu’il est nécessaire pour une meilleure


compréhension de ces deux affects, de distinguer le plaisir et la douleur
physiques du plaisir et douleur moraux.
Les plaisirs et douleurs physiques sont relatifs à la stimulation
sensorielle ou organique et occasionnent des sensations physiques ou
physiologiques agréables ou désagréables. Ex. Manger de la viande que l’on
raffole procure du plaisir physique et occasionne des sensations agréables.
Les plaisirs et douleurs moraux agissent moins par leurs qualités
sensibles que par leur signification, qui ne peut se dégager pour le sujet que
par le travail d’interprétation. Ils sont du ressort de la perception.
N.B : Malgré cette distinction, il est souvent difficile de séparer les deux types
de plaisir et de douleur. L’un entrainant souvent l’autre.
Ex. Un malade qui souffre d’un cancer éprouve, en plus des sensations
douloureuses provenant de la partie de l’organisme qui est atteint, de
l’angoisse et de l’anxiété.
Les lois du plaisir et de la douleur
Le plaisir et la douleur sont relatifs :
- Aux individus : un excitant provoquant du plaisir à Eric, peut provoquer
de la douleur à Yves.
- Aux dispositions du moment : un verre d’eau glacée ne produit pas le
même effet quand il fait très chaud que quand il fait très froid.
- A l’intensité des besoins et des inclinations : une nourriture procure plus
de satisfaction quand on est vraiment affamé.
- A la succession… boire un verre de coca après avoir broyé dans la bouche
un comprimé de nivaquine ne procure pas le même effet que d’habitude.
- Ils s’émoussent en se prolongeant : Figurez-vous que l’on vous sert votre
plat préféré, trente jours de suite ; vous arriverez à ne plus aimer ce plat,
car, le plaisir s’émousse.
- Ils réagissent sur les tendances auxquelles ils correspondent : une
indigestion peut guérir un gourmand.
Quelques notes particulières sur la nature subjective de la douleur
La douleur est une sensation pénible d’intensité variable : elle peut être
légère ou atroce. C’est un signal d’alarme que le corps émet en présence d’un danger et qui
permet à l’individu de réagir à temps opportun. Sans douleur, par exemple, on ne saurait pas
qu’on souffre d’appendicite aiguë. La vulnérabilité à la douleur est donc un phénomène
essentiel à la survie. Il y a très peu des personnes physiquement insensibles de naissance.
Dans ces cas très rares, le sujet meurt prématurément, n’ayant aucun moyen de prendre
conscience de la gravité de ses blessures.

Comment réagissons-nous à la douleur ?


34

La douleur est une réalité à laquelle personne n’échappe. Et pourtant, comme


c’est une réalité tout à fait personnelle et que les réactions de chacun sont dans une certaine
mesure conditionnées par sa culture, on ne peut guère évaluer la souffrance d’autrui. Les
experts en ce domaine n’ont pas encore établi si l’individu qui endure stoïquement son mal
éprouve une douleur moins intense que celui qui y réagit violemment. Une chose est sûre,
les enfants sont plus sensibles à la douleur que les adultes, leur seuil de tolérance étant plus
bas. En vieillissant, la vulnérabilité diminue. La douleur est une expérience si personnelle
qu’elle est incommunicable. (In, Merveilles et secrets de l’esprit humain, ‘psychologie de la
vie quotidienne ‘, pp. 90-91.
Conclusions pédagogiques
L’éducation doit veiller à ce que l’enfant soit en état d’équilibre. Le
malaise, la douleur et le chagrin freinent l’action éducative et sont souvent
signes d’une situation de frustration, de menace dans laquelle se trouve
l’enfant. Il faut donc veiller à ce qu’il se trouve dans un milieu sain et en bonne
santé.
Dans sa fuite du désagréable, il ne doit cependant pas oublier
qu’une douleur momentanée peut avoir comme conséquence un bonheur
durable (ex. On souffre de prendre un médicament répugnant, mais pourtant salutaire ) et que le
plaisir peut dans certains cas conduire à la ruine.

LES EMOTIONS
Une question de termes
Le champ affectif de la vie quotidienne est
vaste et difficile à définir, d’autant plus qu’on pourrait se poser cette question :
Quelles en sont les unités constitutives ? Les émotions ? Les affects ? Les
sentiments ? Les passions ? Sans parler des émois, humeurs et autres
« thymies ».
En effet, depuis Platon qui considérait les émotions comme
perturbatrices de la raison, en passant par Emmanuel Kant pour qui elles
étaient maladies de l’âme, Darwin pour qui elles s’intégraient dans de précieux
comportements adaptatifs et évolutifs des espèces, Jean-Paul Sartre pour qui
elles étaient « un mode d’existence de la conscience », et pour beaucoup
d’autres encore, le champ des émotions se présente cacophonique en
philosophie comme dans les représentations populaires. Tantôt on recherche
les émotions, tantôt on les fuit. Ne plus en avoir est même le but de certaines
philosophies du Nirvana, tandis que les « libérer » et les faire « librement
circuler » est l’objectif de certaines thérapies « humanistes », les unes comme
les autres étant censées rétablir, maintenir ou développer le bonheur de vivre.
Par ailleurs, il est de bon ton dans le milieu éducatif, d’apprendre à les
« gérer ».
35

Qu’est-ce qu’une émotion ?


Bien qu’on sache assez bien reconnaitre les
émotions (amour, colère ou peur), on arrive difficilement à définir ce qu’elles
sont, comme signalé ci-dessus. Mais, la plupart des chercheurs conviennent
qu’elle diffère de la cognition (faculté de connaître), de la perception (faculté
de se représenter l’information) et de la mémoire, tout en reconnaissant
qu’elles interagissent avec elles.
Pour définir et cerner ce qu’est une émotion, on
doit d’abord prendre en considération ce qui la déclenche, puis comment le
corps et l’esprit y réagissent, c’est-à-dire comment elle s’exprime, et, enfin ces
réactions mentales et physiques agissent à leur tour sur la perception même de
l’émotion. Ainsi, le mystère de l’émotion est-il triple, englobant à la fois sa
détermination, son expression et sa perception.
A en croire Jacques COSNIER, (2006), p.150  : « On
pourrait donc dire que l’émotion est :
- au sens large, synonyme d’affectivité : tout état affectif est dans ce sens
un état émotionnel.
- au sens restreint, partagé aujourd’hui par l’ensemble des spécialistes, le
terme émotion est réservé uniquement pour désigner les émotions dites
« basales » ou « primaires » ou « modales », telles la peur, la surprise, la
colère, la joie, la tristesse, le dégoût et quelques autres, au nombre
d’une demi-douzaine à une dizaine, et à leurs dérivées, émotions
« mixtes », résultantes des mélanges des émotions basales. Leurs
caractéristiques sont d’être des processus dynamiques qui ont un début
et une fin et une durée relativement brève. »
Bref, l’émotion est un état affectif intense et violent qui se produit en nous dans
des circonstances graves pour nous. C’est généralement un état passager, peu
durable, elle se présente comme un choc qui trouble la vie normale d’un
individu.
Ces phénomènes phasiques sont causés par des événements précis et
généralement inattendus. Il est classique de dire que les émotions sont
contagieuses, en particulier la joie, la tristesse et la colère qui sont de bons
inducteurs d’empathie d’affects. Autrement dit, l’émotion recouvre
généralement deux faces :
1. Comme réponse extérieure, elle se remarque dans l’expression faciale :
sourire, cri, froncement des sourcils, transpiration, bégaiement, etc.
2. Comme expérience consciente, elle est vécue dans l’intensité de ce
qu’on ressent et la tendance vers l’action.
36

Les effets de l’émotion


L’émotion est un complexe psycho-physiologique. Elle
atteint l’homme dans toutes ses fonctions :
- Dans ses fonctions physiologiques : les émotions se traduisent par un
état d’excitation des fonctions physiologiques, soit par un état de
dépression de ces mêmes fonctions : circulation du sang, rythme
cardiaque, respiration, digestion, sécrétion (salive, larmes, sueur, urine).
- Dans son comportement extérieur : réaction de la musculature :
tremblement, frisson… mouvements d’expression : muscles de la face,
joie, tristesse,… membres : gestes, signe de désolation par exemple.
- Dans ses fonctions mentales : troubles de la personnalité.
Une des nos préoccupations à ce sujet, nous, futures éducateurs, serait de
répondre à la question de savoir :
Quel est le rôle de l’éducation dans les émotions ?
L’expression des émotions varie d’une société à l’autre et est
sujette à ce que les psychologues appellent des « règles de manifestation ». A
mesure que l’enfant grandit, il adopte à son insu les règles qui régissent dans sa
société l’expression des émotions.
Au Japon par exemple, le sourire sert à masquer une variété
d’émotions. Chez les peuples latins, les contacts physiques s’interprètent
comme un signe d’amitié, mais chez les Anglo-Saxons, de tels contacts sont
souvent déplacés.
Les femmes acceptent-elles mieux leurs émotions ?
Hommes et femmes connaissent des émotions aussi intenses
les unes que les autres, mais ils les expriment différemment. En règle générale,
les femmes laissent voir davantage ce qu’elles ressentent, tandis que les
hommes s’efforcent de cacher leurs sentiments parce qu’on leur a appris à
penser qu’il n’est pas viril de les exprimer. Ils sont cependant prompts à
manifester leur colère devant des étrangers, surtout si ce des hommes qui la
provoquent.
Comme les femmes ont été longtemps dans une situation
d’infériorité devant leur mari tout en jouant un rôle dominant dans la famille,
elles ont appris à déchiffrer les émotions des autres, tant pour se protéger que
pour faire régner la paix. En outre, les premières fonctions dont elles se sont
acquittées sur le marché du travail continuaient de les obliger à montrer
beaucoup d’empathie pour réussir. En ce sens, on peut dire que les femmes
connaissent mieux le monde des émotions que les hommes.
37

LES SENTIMENTS
Définition
Certains états affectifs tels que la crainte, la tristesse, la
sympathie, la rancune… sont relativement peu violents, mais plus durables et
surtout beaucoup plus stables que les émotions : ce sont des sentiments. Il n’y
a donc pas une différence réelle de nature entre émotions et sentiments, mais
uniquement une différence de durée et d’intensité.
Les différences entre l’émotion et le sentiment se révèlent :
a. Du point de vue de la durée : l’émotion est un état transitoire, tandis que le
sentiment est un état de longue durée. (Une mère qui perd son enfant reste
dans un état permanent de tristesse).
b. Du point de vue intensité : l’intensité de l’émotion n’est pas proportionnelle
à la profondeur du sentiment. Il y a des sentiments profonds : l’estime, le
respect, l’amitié qui ne se font pas accompagner des troubles circulatoires,
respiratoires et autres.
c. Du point de vue stabilité : L’émotion se présente souvent comme un état
trouble, tandis que le sentiment comme un état tonique, comme un régulateur
de l’action.
N.B : Il n’est pas toujours facile de faire cette différence
entre émotion et sentiment. La joie, la tristesse, la colère, la peur, le chagrin, et
es autres états décrits ci-dessus, appartiennent tantôt au premier, tantôt au
second. Au premier ils le sont sous forme aigüe, brusque et passagère ; au
second sous leur forme chronique quand ils s’installent dans la conscience.
Sortes de sentiments
a. Les sentiments personnels (ou individuels) qui ont pour base l’instinct de
conservation : la crainte, le courage, l’amour-propre…
b. Les sentiments altruistes : ils sont liés à l’instinct de sociabilité : la
sympathie, la pitié, la générosité,…
c. Les sentiments supérieurs (impersonnels ou supra-individuels) : Ils se
rapportent aux tendances intellectuelles, morales, esthétiques et
religieuses de l’homme ; il s’agit des inclinations supérieures :
- Amour du vrai (sentiment intellectuel)
- Amour du bien (sentiment moral)
- Amour du beau (sentiment esthétique)
- Amour divin (sentiment religieux).
38

LES PASSIONS
On ne peut dégager le vrai sens des passions qu’en les
comparant aux émotions et aux sentiments auxquels les passions empruntent
respectivement le caractère trouble et la durée.

Définition
On appelle passion, une tendance qui s’est hypertrophiée au
point d’absorber à son profit exclusif toutes nos énergies intellectuelles et
affectives. Ex. L’avarice, l’amour du jeu ou de la boisson, etc.
Toute passion engendre un déséquilibre psychologique général. La volonté
s’atrophie et cède le pas à l’impulsion aveugle. L’affectivité s’émousse pour
tout ce qui est étranger à la passion. En effet, par son caractère envahissant et
les troubles psychiques ou même organiques auxquels elle peut donner lieu, la
passion se rapproche de l’émotion. Mais, si l’émotion-choc est un trouble
momentané paralysant l’action (peur, colère, peine), les passions sont par
contre de formations durables qui peuvent à l’occasion provoquer des
désordres, mais qui, d’autre part, n’inhibent pas l’activité m ais au contraire, la
stimulent souvent.
L’intelligence réduit la sphère de ses intérêts et concentre
toute son activité sur l’objet de la passion : c’est l’idée fixe ou l’obsession. Le
jugement est faussé et devient incapable de découvrir la vérité. Les passions
peuvent naître brusquement : « Coup de foudre » (amour) ; ou lentement, par
« cristallisation ».
Les causes des passions sont :
- Les tendances instinctives : ex. un désir de possession peut donner
naissance à l’avidité ou l’avarice.
- L’exercice et l’habitude
- Le milieu : milieu physique, milieu des idées, milieu social. Dans un milieu
où la crise sévit, les gens deviennent généralement cupides, avares,
malhonnêtes ; le fanatisme qui naît des milieux sportif et politique.
- L’imagination qui peut être à la fois cause et effet de la passion.
Les effets des passions
a. Sur l’intelligence et le raisonnement : parti-pris, préjugés, préventions,
fanatisme. Le raisonnement passionnel se ramène à un raisonnement de
justification ; où la conclusion est arrêtée à l’avance et doit se justifier
par des raisons réelles ou vraisemblables.
b. Sur la volonté ; dégradation, paralyse les faits volontaires, parti-pris du
vouloir : le passionné s’intéresse davantage aux manières et moyens de
ses actions passionnelles plutôt qu’à la nature même de ses actions ou à
leurs buts.
39

Considérations pédagogiques sur la vie affective


L’influence de la vie affective sur la vie active n’est plus à
démontrer. Un climat de joie, d’amour, de véracité, a toujours constitué un
cadre de travail pédagogique et d’épanouissement souhaité.
S’il faut éduquer l’être humain de manière à faire de lui un Homme qui aime le
vrai, le bien, le beau… il faut veiller à ce que les milieux éducatifs puissent eux-
mêmes être caractérisés par un climat de joie. Les méthodes attrayantes, la joie
de vivre, les récompenses ne doivent cependant pas illusionner l’enfant en lui
faisant croire que la vie est toujours en rose. La souffrance tant physique que
morale, peut avoir son côté positif :
- Endurer une souffrance pour un grand bien à venir.
- On n’oublie jamais les bonnes leçons apprises dans la douleur.
- Souffrir pour une cause noble.
40

TROISIEME PARTIE

LA VIE REPRESENTATIVE
ET
C O G N I T I V E.
INTRODUCTION
Vivre, c’est s’adapter incessamment à son milieu ou
environnement. Chez l’homme comme chez l’animal, cette adaptation est
conditionnée par la « vie cognitive » ou «  représentative » : ensemble de
facultés ou de pouvoirs qui leur permettent de connaître le milieu, de le
percevoir, de se le représenter.
Cette connaissance est purement sensible chez
l’animal (= facultés organiques, basées sur l’activité des sens). Chez l’homme,
elle est double, dans ce sens qu’en plus de la connaissance sensible, l’homme
s’élève, par la raison à la connaissance du monde suprasensible, immatériel,
spirituel… Du monde sensible, l’homme se forge une notion abstraite et
générale. Il conçoit des idées de rapport, de relation, de qualité…
Si nous avons distingué ces deux aspects de la
connaissance, c’est parce qu’il s’agit ici d’une analyse psychologique. En
pratique, dans notre connaissance, l’élément intellectuel abstrait et l’élément
sensible se compénètrent, se soutiennent et fusionnent au point de paraître
absolument inséparables.

LA CONNAISSANCE SENSIBLE

La perception
Introduction
Le comportement des individus dépend largement
de la façon dont ils perçoivent le monde qui les entoure. C’est pourquoi la
plupart des psychologues s’accordent à dire que l’étude de la perception est le
premier pas dans la compréhension de tout comportement.
41

Etudier la perception, c’est étudier comment un individu voit, entend, sent et


se sent. La perception a en effet occupé une part importante dans
l’investigation scientifique de tout temps, en physique, en physiologie, en
neurologie et en psychologie.

Cette étude nous emmène donc à saisir le monde


- A partir de notre sensation (Etude du monde du point de vue physique ;
monde réel, monde objectif avec ses réalités physiques.
- A partir de notre perception (Etude du monde du point de vue
psychologique, monde perçu, monde subjectif, réalité subjective,
individuelle, personnelle, phénoménale)
Bref, l’étude de la perception est donc, l’étude des conditions qui régissent la
transformation des stimuli physiques et physiologiques en données
psychologiques.
Définitions des concepts de base : sensation et perception
Dans le langage vulgaire sensation et perception sont souvent prises comme
des synonymes. Dans le langage scientifique cependant, une nuance s’impose
entre les deux concepts.
La sensation peut se définir comme étant l’excitation d’un de nos organes de
sens, par un stimulus ; autrement dit, c’est le phénomène psychique déterminé
par la modification d’un organe sensoriel sous l’action d’un stimulus simple.
La sensibilité elle, est le fait ou le pouvoir d’un organe de sens de produire une
sensation au contact avec un stimulus.
La perception est la discrimination de la sensation ; c’est le processus de
discrimination et d’interprétation des stimuli grâce à la signification que nous
attachons à ces stimuli ; c’est la prise de conscience d’un objet, d’un fait
extérieur qui a provoqué en nous des excitations sensorielles plus ou moins
nombreuses et complexes.
N.B : Entant qu’un processus de construction imaginaire, la perception n’est
pas directement observable. On ne peut l’appréhender et l’étudier que grâce
aux réponses faites aux stimuli dans diverses conditions par les sujets.
Quelles sont les conditions pour qu’il y ait perception ?
En effet, toute perception suppose :
- La présence d’un excitant (stimulus) capable d’agir sur l’un de nos
organes sensoriels. C’est la condition physique.
- Une impression organique (sensorielle) et sa transmission au cerveau.
C’est la condition physiologique.
42

- L’interprétation de ce que l’on a perçu, c’est-à-dire l’appréhension par la


conscience de l’objet qui a provoqué l’impression sensorielle. C’est la
condition psychologique.
Notons toutefois que, notre jugement intervient toujours
dans la perception. Car, ce ne sont pas nos sens qui perçoivent mais notre
intelligence au moyen de nos sens. La perception est pour ainsi dire, une sorte
d’intelligence. Elle comprend donc le jugement.

Quelles sont alors les facteurs de la perception:


- L’excitant : sa nature, son degré d’énergie.
- L’organe impressionné : qualité de son fonctionnement
- Le sens : son activité
- La personnalité psychique du sujet
- Le contexte dans lequel se produit la perception.
Les sensibilités
Au sujet de la division et de l’importance des sens, on pourrait
résumer tout en cet adage qui dit : « Rien n’est dans l’intelligence qui ne passe
par les sens. »
On distingue généralement 5 sens :
La vue, (sensibilité visuelle), sa base physiologique ou organe, c’est l’œil.
L’ouïe, (sensibilité auditive), sa base physiologique ou organe, c’est l’oreille
Le tact, (sensibilité tactile ou cutanée), sa base physiologique ou organe, c’est
la peau
Le goût, (sensibilité gustative), sa base physiologique ou organe, c’est la langue
L’odorat, (sensibilité olfactive), sa base physiologique ou organe, c’est le nez.
N.B : Le toucher et le goût sont dits des sens de proximité ; tandis que la vue,
l’ouïe et l’odorat sont dits des sens à distance.

LA MEMOIRE
Définition
La mémoire peut être définie comme la capacité
d’enregistrement (acquisition, codage), de stockage (rétention) et d’évocation
des informations ou des images. Autrement dit, c’est la faculté de fixer, de
conserver, de se rappeler et de reconnaître les états de conscience antérieurs.
Les sortes de mémoire
On distingue les mémoires du point de vue :
- De la durée
- De la trilogie de la vie psychique
Du point de vue de la durée, on a :
43

La mémoire à court terme caractérisé par une capacité limitée de stockage et


un oubli rapide.
La mémoire à long terme dont la capacité de stockage est immense et l’oubli
est progressif (lent) et s’étale sur plusieurs années.
Du point de la trilogie psychique
Ainsi comprise, en référence aux trois composantes de la vie psychique qui
sont : la vie affective, la vie cognitive et la vie sensori-motrice . En effet, partant
de ces 3 composantes, on a tout autant, 3 types de mémoire : la mémoire
affective, la mémoire cognitive ou sociale et la mémoire sensori-motrice.
La mémoire affective ou artistique est celle qui se rencontre chez les malades
mentaux sous forme de délire ou de rêve, elle est sans logique alimentée par
l’inconscient ou évoque le passé sous la fabulation et des aspects non réels.
(On associe la mémoire affective à la mémoire artistique suivant l’adage qui dit : « l’œuvre
trahit souvent son auteur ». Car, celui-ci y exprime ses sentiments inconscients, son
subconscient).
La mémoire cognitive ou sociale est celle qui se rapporte à la conduite d’un
récit dans une logique ou dans un ordre précis.
Ex. La tradition orale africaine qui fait de certains individus des grands conteurs
d’histoire des ancêtres (griots, sages des villages).
La mémoire sensori-motrice est celle relative aux sensations, aux mouvements
acquis ou appris. Ex. Nous nous souvenons toujours de la marche (la façon de
poser les pieds, de courir, etc) qui est une acquisition. De même, nous nous
souvenons toujours de certaines expériences sensorielles. Ex. On se souvient
toujours que le contact avec le feu nous brûle. ( Soki mwana alingi kosimba moto,
tika yé asimba, mbala sima akosimba té, il aura appris et la mémoire sensori-motrice lui
rappellera la première expérience. L’adulte lui, ne s’amuse plus avec le feu, parce qu’à partir
de l’expérience sensori-motrice, il a appris que c’est dangereux. Il en est de même du fil sans
isolant et conduisant l’électricité, on ne le touche pas, par peur d’être électrocuté ).

Les étapes ou phases de la mémoire


Toute forme de mémoire suppose trois étapes essentielles
qui sont :
1. La phase d’acquisition dite aussi d’apprentissage ou de mémorisation.
Cette phase est toujours considérée comme la plus importante. Car, ce
que l’on apprend mal, on le retient mal. Il est donc recommandé de bien
apprendre dès le début.
En effet, lorsqu’on s’intéresse à la question de savoir comment les
individus apprennent à être habiles à quelque chose, p.ex. : conduire un
véhicule, taper rapidement à la machine, retenir le texte d’une pièce de
théâtre et le reproduire sans hésitation, on peut par là savoir les
44

différents mécanismes variables qui entrent en jeu lors de l’acquisition.


Ces variables sont généralement les suivantes :
Le temps : le sujet met beaucoup de temps au début, plus il fait des
essais moins il met du temps pour réaliser une séquence de travail.
Les erreurs ou hésitations : elles sont aussi fréquentes au début. Le sujet
se trompe souvent dès le commencement. Avec les répétitions, les
essais, le nombre d’erreurs diminuent.

La tension psychologique : le débutant est tendu, nerveux et angoissé.


C’est la peur de commettre des erreurs qui le rend ainsi. Cela se
remarque à la posture adoptée : on arrive à transpirer, battements
accélérés du cœur, etc.
L’attention : le sujet passe d’une très grande concentration au début vers
une attention diluée avec les répétitions.

2. La phase de rétention ou de fixation


Dans cette phase, on étudie la façon dont se fait l’enregistrement des
images et des souvenirs dans le cerveau.
Généralement, ce que l’on a appris se fixe dans le cerveau, on l’enregistre, en
vue d’une utilisation future.
D’après certains scientifiques, tels : Paul BROCA, il y a dans le cerveau une
région où se localise par exemple le langage. Les moindres lésions handicapent
le langage.
3. La phase d’évocation ou de rappel
L’évocation ou le rappel est le moment où il est nécessaire à l’individu de
reconnaître ou d’évoquer les images, les mots, les objets, les récits qu’il a déjà
«  enregistrés » ou avec lesquels il a une certaine expérience. L’évocation est le
plus souvent un mécanisme spontané. Nous nous rappelons en effet sans effort
particulier le nom des personnes et des objets qui nous sont très familiers.
Dans certains cas, l’évocation est volontaire ou exige un effort. Ex. Se rappeler
le contenu de la matière apprise tout au long de l’année.
La psychologie enseigne par ailleurs que la qualité et la persistance d’un
souvenir dépendent de 3 facteurs essentiels qui sont : La répétition,
l’association et l’intérêt. En d’autres termes, on se souvient mieux des idées qui
ont été souvent répétées, de celles qui se trouvent étroitement associées à
d’autres idées déjà fortement fixées dans la pensée et enfin de celles qui sont
en relation étroite avec un intérêt.
Parmi certains phénomènes liés à l’évocation, on mentionne
souvent :
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- L’oubli qui a plusieurs formes : la désintégration, la désassimilation, le


refoulement ; et dont les causes sont : le temps, l’intérêt et la volonté.
L’évocation dite spontanée est celle qui survient dès que le sujet entre en
contact avec l’événement ou le lieu qui a engendré le souvenir. Ex. La vue d’un
cimetière peut vous faire vite penser à la mort d’un être cher…
L’évocation volontaire : le rappel volontaire consiste à s’aider du contenu
actuel de la conscience (un souvenir actuel) pour arriver de proche en proche à
évoquer un souvenir donné.

Les pathologies de la mémoire : les problèmes des amnésies


L’amnésie est l’affaiblissement, ou la perte de la fonction mnésique ou de
la mémoire. On distingue plusieurs sortes d’amnésies :
1. Les amnésies sensori-motrices
a) Les agnosies ou amnésies sensorielles : c’est la perte de la mémoire de la
sensation. En effet, il s’agit d’une dissolution entre l’intuition sensible et
le contenu mnésique. Le sujet atteint de ce trouble sent mais ne
reconnaît pas ce qu’il sent.
b) Les apraxies ou amnésies motrices : c’est la perte de la mémoire des
gestes. Par ex. le salut militaire et le signe de croix deviennent des gestes
impossibles à être exécutés par de tels sujets.
2. Les amnésies sociales (cognitives) (aphasie)
Les amnésies sociales localisées
a) Les amnésies de mémorisation : celui qui en souffre devient incapable de
fixer les nouveaux souvenirs. Par ex. dans le cas d’alcoolisme chronique.
b) Amnésie de rémémorisation ou amnésie rétrograde : le sujet est
incapable de souvenir des faits du passé. On parle d’amnésie lacunaire
quand il y a des trous (oubli dans le récit du passé) et de l’amnésie
sélective quand le trou (oubli) se rapporte à certains faits du passé et pas
à d’autres.
c) Les amnésies sociales progressives. Par ex. amnésie d’aphasie de
Wernicke (perte du langage intérieur, disparition des mots dans un
certain ordre : d’abord les noms propres, puis les noms communs). La
prosopagnosie est la perte de la capacité de reconnaître les visages
d’origines d’accident de lésion du cerveau dans l’hémisphère droit.
L’amnésie sénile due à la vieillesse.
3. Les déformations de la mémoire
- La fabulation cas de (psychose)
- L’amnésie : confusion entre le passé qui est pris pour le présent : toute la
vie du passé est retenue avec nostalgie comme si c’était le présent –
hallucination du passé.
46

- La paramnésie : fausse reconnaissance : le présent est pris pour le passé :


hallucination du présent.
La mémoire chez l’enfant
La mémoire immédiate grandit jusqu’à ce que l’individu atteigne 22, 25
ans. La mémoire de l’enfant est surtout sensorielle. Par rapport à l’adulte, il
a besoin de plus de temps pour retenir, mais l’oubli est moins rapide.
Lentement, la mémoire de l’enfant devient en corrélation avec
l’intelligence.

Importance de la mémoire
Sans elle, il nous serait impossible d’apprendre quelque chose, de
réfléchir, de penser ; nous ne connaîtrions pas le passé, nous n’aurions
aucune habitude, aucune expérience, nous vivrions entièrement dans le
monde présent.
Considérations pédagogiques sur la mémoire
En parlant de la phase d’acquisition de la mémoire, nous avons
souligné un aspect très important : « Ce que l’on apprend mal, on le retient
mal aussi. » C’est un bon principe pédagogique qui devrait toujours guider
notre action éducative. Ne confier à notre mémoire et à celle de nos enfants
que ce qui est bien compris et bien expliqué. On pourrait là-dessus, rendre
les leçons intéressantes pour susciter l’attention, l’intérêt qui, généralement
facilitent la mémoire.
C’est aussi par des répétitions fréquentes et les applications que
nous retenons. L’enfant qui apprend une leçon reçoit généralement le
conseil de la répéter souvent, de la « rabâcher » comme on dit quelquefois,
au risque d’être dégouté de toute étude ultérieure. La répétition sans
intérêt est effroyablement ennuyeuse. L’intérêt renforce le pouvoir de
fixation du souvenir.
Les bons actes, les bons exemples posés plus souvent devant les
enfants valent plus que de longues explications. Plus, les sens sont touchés,
plus la mémorisation est facile. La bonne présentation des textes, les
exercices de mémoire, l’étude avec intelligence aident énormément à
l’efficacité de l’action éducative.

L’INTELLIGENCE
INTRODUCTION
Dans l’espèce animale en général, seul
l’Homme qui, grâce à son cerveau volumineux et complexe, possède la plus
prodigieuse intelligence. On a toujours éprouvé d’énormes difficultés à définir
l’intelligence.
47

En psychologie génétique, le terme intelligence générale désigne


le niveau mental atteint par l’individu. En statistique, et notamment en analyse
factorielle, SPEARMAN conçoit l’intelligence comme un facteur général qui
donne la qualité et la signification à tous nos actes. La conception
multifactorielle voit dans l’intelligence un ensemble des facteurs dans leur
nature et dans leur fonction. En psychologie comparée ou différentielle, le
terme intelligence désigne la capacité qu’ont les animaux supérieurs de
résoudre des problèmes, de trouver une issue convenable devant des
situations nouvelles.
Devant cette difficulté de définir et de comprendre le
phénomène intelligence, les psychologues se sont souvent résolus à ne
l’appréhender que devant des situations concrètes, c’est-à-dire de ne saisir
cette réalité invisible que par des effets ou par ses manifestations. Ils ont ainsi
mis au point des tests, dits tests d’intelligence, comme celui du psychologue
français Alfred BINET.
Définition
Quoi qu’il en soit, la notion d’intelligence est certainement liée à
la capacité d’un individu à résoudre de nouveaux problèmes et à faire face à des
nouvelles situations d’une manière acceptable ou optimale.
Etre intelligent c’est en fait :
- Comprendre une situation, c’est-à-dire, saisir les rapports qui unissent un
ensemble de données ;
- Inventer ou découvrir les moyens aptes à réaliser une fin ;
- Passer à la critique des solutions et choisir la meilleure ;
- Diriger par ajustements successifs, son activité dans le sens de la fin
poursuivie.
Quels sont les facteurs aidant au développement de l’intelligence ?
a) L’hérédité
Chaque enfant en venant au monde, possède des potentialités
(gènes) que lui ont transmis ses parents. Certaines de ces potentialités
déterminent le développement de l’intelligence de l’enfant, dans ce sens
que s’il possède un bagage héréditaire très pauvre, le développement de
son intelligence risque d’être handicapé.
C’est ainsi, par exemple, que certains débiles mentaux sont des enfants
qui ont hérité de la part de leurs parents un bagage héréditaire tellement
pauvre que leur intelligence n’a pas pu se développer convenablement.
b) Le milieu
Les potentialités que l’enfant possède ont besoin d’être
stimulées, exercées, développées. Un enfant peut posséder un bagage
héréditaire suffisant, mais si on ne le met pas dans un milieu qui l’exerce
48

(sens), le sollicite, l’exerce…, son intelligence risque de ne pas se


développer. La famille, l’école, l’Eglise, l’entourage sont des milieux qui
favorisent le développement de l’intelligence de l’enfant. Ex. Les enfants-
loups, pour avoir passé leur enfance dans le milieu animal, ont été
handicapés dans leur développement en général et dans le
développement de leur intelligence en particulier.

c) La maturation
C’est le processus intense par lequel un individu atteint
son développement complet. La maturation permet l’exercice, l’observation,
l’apprentissage… et de ce fait influence le développement de l’intelligence.
d) L’apprentissage
L’individu apprend à s’adapter à certaines situations ; il
apprend de même à réfléchir, à se concentrer, à mémoriser… autant
d’opérations intellectuelles qui favorisent l’intelligence. (Cf. Chapitre sur
l’apprentissage).

EVALUATION ( OU MESURE ) DE L’INTELLIEGENCE


Des chercheurs tels qu’Alfred Binet, Simon, Lewis
Terman, Miss Merril… se sont intéressés à l’évaluation de l’intelligence. Les
tests d’intelligence globale ou de développement mesurent l’ensemble des
fonctions mentales : ils situent un individu par rapport à la norme de son âge
(valent surtout pour les enfants). Ex. l’échelle de Binet-Simon, l’échelle de
Weschler. On évalue donc l’intelligence, à partir de tests d’intelligence.
Un test est une épreuve psychotechnique définie,
impliquant une tâche à remplir, identique pour tous les sujets examinés, avec
une technique précise pour l’appréciation du succès ou de l’échec, ou pour la
notation numérique de la réussite.
Grâce aux travaux de tous ces chercheurs, nous savons que l’unité de mesure
de l’intelligence est le Quotient Intellectuel, que l’on trouve à partir de la
formule :

Age Mental X100


Q.I. = ------------------------
Age Chronologique

La multiplication par 100 n’est que pour éviter les nombres décimaux.
49

L’âge mental est le niveau de développement intellectuel d’un enfant, mesuré


à l’aide de certaines catégories d’épreuves psychométriques. Autrement dit,
l’âge mental est celui que l’enfant obtient au test, en réussissant les épreuves
qui caractérisent un âge donné : ces épreuves ont été majoritairement réussies
par les enfants de cet âge dans la population sur laquelle le test a été étalonné.
Un enfant normal réussit habituellement les épreuves qui correspondent à son
âge ; on dit que son âge mental équivaut à son âge réel ou âge chronologique.
S’il s’agit d’un enfant doué, il est capable de résoudre les tests d’âge supérieur.
Au contraire, s’il est débile, ses performances restent très inférieures à celles
qu’on attend d’un enfant de son âge.
Si l’enfant obtient au test, un âge mental égal à son âge réel, son Q.I. est de
100, ce qui signifie qu’il n’y a ni avance ni retard de développement par rapport
à la population de référence sur laquelle le test a été étalonné.
Entre 90 et 110, le Q.I. est donc considéré comme « normal ».
En dessous de 90, il y a retard de développement et,
Au-dessus de 110, avance de développement.
Quotient Niveau
Intellectuel Intellectuel
69 et moins Déficient
70 - 79 Inférieur
80 -89 Normal faible
90 - 109 Moyen
110 - 119 Normal élevé
120 - 129 Supérieur
130 et plus Très supérieur

N.B : L’idiot (Q.I. en dessous de 25) ne parle pas, ne comprend pas les autres. Il est
incapable de se défendre contre un danger. L’imbécile (Q.I se situant entre 25 et 50) parle,
mais son langage n’est pas cohérent. Il ne peut pas lire, tout comme il n’arrive pas lui-même
à communiquer par écrit. Le débile mental (Q.I se situant entre 50 et 70) peut écrire, mais il
présente un retard scolaire qui le rend inapte à suivre la scolarité normale. Il peut atteindre
un certain niveau, mais lentement.
Les conséquences
- L’idiot n’est ni éducable, ni dressable.
- L’imbécile est dressable (on peut lui inculquer de bonnes habitudes)
- Le débile peut avoir une certaine formation, mais dans des centres spécialisés
- Certains enfants intelligents lents peuvent étudier jusqu’à un certain niveau, mais à
un rythme lent ( en doublant et en triplant …)
50

L’APPRENTISSAGE
INTRODUCTION
Si la plupart des animaux et organismes inférieurs
ont dès le début de leur vie, les mécanismes des réponses qui leur permettent
de s’adapter adéquatement, sans entrainement ni expérience préalable, il n’en
pourtant pas le cas chez l’Homme. Ce dernier a une enfance plus prolongée et
s’appuie sur ce qu’il a appris et sur ses habitudes pour le reste de sa vie adulte.
Cela étant, dans l’ensemble, beaucoup de composantes de son comportement
sont des conduites acquises et non héréditaires.
Ainsi donc, parler de l’apprentissage, c’est parler
des conduises acquises. Et, une conduite acquise, se dit du comportement dont
le déroulement dépend en grande partie d’un contact antérieur avec une
situation donnée. Parmi les conduites acquises on peut citer : les réflexes
conditionnels, la mémoire, l’habitude, l’intelligence ( qui a cependant des origines
héréditaires), etc. Nous parlerons ici des réflexes conditionnels, pour avoir déjà
étudié les autres formes.
L’apprentissage en général
Définition et importance de l’apprentissage
L’apprentissage qui implique un conditionnement d’ordre supérieur peut être
défini comme un changement relativement permanent du comportement
résultant d’une expérience ou d’une somme d’expériences passées. De ce fait,
l’apprentissage suppose : l’habitude, la maturation et la mémoire. Beaucoup de
nos actes sinon tous, relèvent ainsi de l’apprentissage tels que : la marche, le
langage, l’écriture, la compréhension des autres, l’usage de certains
instruments, etc.
Théoriciens et théories de l’apprentissage
1. Ivan Petrovich Pavlov ( 1849 – 1936 )
Prix Nobel de médecine et de physiologie, ce russe découvrit les réflexes
conditionnels alors qu’il étudiait la digestion. Le réflexe conditionnel est un mode
d’apprentissage fondé sur le conditionnement. Et le conditionnement est une forme
d’apprentissage qui repose sur l’association d’un stimulus et d’une réponse. C’est ce
qu’on appelle conditionnement répondant ou conditionnement classique ou
apprentissage par association de stimulus. Avez-vous déjà remarqué que l’eau vous
vient à la bouche lorsque vous avez faim et que vous voyez un gros morceau de
viande ?
Nous salivons quand nous prenons une bouchée, c’est évident, mais pourquoi
salivons-nous à la vue, voire à la simple pensée, de la nourriture ?
En effet, deux stimuli étant associés, le sujet réagit au second
comme si c’était le premier. Pavlov au moment de nourrir ses chiens (stimulus
premier) faisait sonner une cloche (stimulus second ou conditionné). Au début les
chiens ne salivaient que pour la nourriture mais, avec le temps, ils salivaient aussi
pour la cloche et en fin de compte pour la cloche seule. Ils avaient été conditionnés.
51

Pavlov a donc proposé de faire du conditionnement, la base des comportements


acquis et donc de l’acquisition des connaissances. C'est en effet, la grande
contribution scientifique de Pavlov.
La démarche expérimentale de Pavlov était la suivante :
1. Son de cloche ( Stimulus Neutre : SN )
2. Approche de viande en poudre ( Stimulus Inconditionnel SI : stimulus qui provoque un
réflexe ou une réponse émotionnelle sans qu’il y ait eu apprentissage.)
3. Salivation ( réflexe ou RI : Réponse Inconditionnelle ).

Avant le conditionnement provoque


SN ( cloche ) ---------------------------- aucune réponse particulière
provoque
SI ( viande ) --------------------------- RI ( salivation )

Pendant le conditionnement plus provoquent


SN (cloche) -------------- SI (viande ) ------------------- RI (salivation)

Après le conditionnement devient provoque


SN --------------- SC ( cloche ) ----------------- RC ( salivation ).

2. John Broadus WATSON ( 1878 – 1958 )


Selon ce psychologue américain, l’apprentissage est le fruit du
conditionnement. « Donnez-moi une dizaine d’enfants en bonne santé et les moyens pour
les éduquer, écrivait Watson, et je vous garantis que j’en ferai les spécialistes de mon
choix. » Pour Watson, la psychologie devait se limiter à l’étude des comportements objectifs
et observables. Il est le Père du behaviorisme ; ses théories sur l’apprentissage ont dominé la
psychologie américaine dans la 1ère moitié du XXè siècle.

3. Burrhus F. SKINNER ( 1904 – 1990 )


Pour Skinner, le comportement s’apprend à partir de l’expérience seule.
Sous le terme de conditionnement opérant, l décrit chacune de nos tentatives de satisfaire
nos besoins au moyen de la manipulation et de la domination de l’environnement.
4. Herman EBBINGHAUS ( 1850 – 1909)
Son effort a consisté sur la rétention des listes de plus en plus longue des
mots ( 7 – 14 – 28 mots ) et plus tard des listes des syllabes dépourvus de sens, combinant
des consonnes et des voyelles… Bref, il s’est intéressé à l’apprentissage verbal.

5. Edward L. THORNDIKE
Ses expériences sont du type de l’apprentissage non verbal,
contrairement à celle d’Ebbinghaus. Il utilise les animaux (chat, souris… ) pour voir
comment des animaux apprennent à résoudre un problème. Les expériences de
Thorndike sont basées sur une sorte d’apprentissage dit : «  apprentissage par essai
et erreur », dans laquelle l’atteinte de la solution est conditionnée par une série
52

d’actes inappropriés. Avec les répétitions le nombre d’erreurs diminue laissant la


place à des réponses satisfaisantes.
Thorndike est arrivé à formuler deux lois de l’apprentissage
qui sont :
1. La loi de l’effet : « De plusieurs réponses qu’un organisme donne à une situation,
seules celles qui accordent satisfaction (effets positifs à la situation) sont
retenues) »
2. La loi de l’exercice : « De réponse à une situation peut, toute chose égale, être
fortement associée à cette situation en rapport avec le temps, l’intensité et la
force de cette association. »

Apprentissage et motivation
Tout apprentissage exige un effort, si minime
soit-il ; d’où, l’importance de l’intérêt pour faciliter le processus
d’apprentissage. Il faut que le sujet ait un intérêt à modifier sa conduite, ainsi
qu’à apprendre. Sur le plan scolaire, les punitions, les récompenses,
l’émulation, les résultats scolaires constituent des moyens efficaces pour
faciliter l’apprentissage. En effet, quand il y a intérêt, l’effort devient facile, les
difficultés s’amenuisent et l’individu apprend facilement.
Considérations pédagogiques
La vie cognitive est faite d’un ensemble de
facultés qui élèvent l’homme au niveau de l’être supérieur. A l’école primaire,
par les méthodes actives intuitives et divers apprentissages, l’on développera la
perception, la mémoire, l’attention, les bonnes habitudes… de l’enfant tout en
le dotant de connaissances utiles, de techniques élémentaires et de méthodes
de travail ; bagage dont il aura besoin pour la vie et pour sa formation
ultérieure.

LA PERSONNALITE
« Celui qui connaît les autres est intelligent, celui qui se connaît est sage. »
(Lao Tsé, Philosophe chinois, VI ème Siècle Av. J.-Ch.)

POURQUOI ETUDIER LA PERSONNALITE ?


Etudier la personnalité c’est répondre à des questions suivantes :
1° Pourquoi les gens sont-ils ce qu’ils sont ?
2° Pourquoi suis-je ce que je suis ?
Nous sommes tous fascinés par l’être humain ; nous nous demandons
souvent en quoi et pourquoi les individus sont si différents les uns des autres et
pourquoi ils agissent comme ils le font. Pourquoi certains ont-ils des difficultés
d’ordre affectif que d’autres n’ont pas ? Pourquoi certains réussissent –ils dans
des domaines où d’autres échouent, malgré des capacités apparemment
53

similaires ? Ce cours sur la psychologie de la personnalité offre des réponses


possibles à ces questions.
La psychologie de la personnalité est ce domaine de la psychologie qui
étudie l’individu dans sa totalité et dans toute sa complexité. Les questions que
posent l’étude sur la personnalité ne sont pas très différentes de celles que
pose tout individu qui s’intéresse au comportement humain. Cependant, elles
sont souvent formulées différemment, d’une manière qui se prête à une étude
systématique.
En résumé, l’étude scientifique de la personnalité cherche à comprendre
ce que nous sommes et pourquoi nous sommes ainsi. En essayant de répondre
ainsi nous ne pouvons pas ignorer la complexité du comportement humain. Les
individus se ressemblent à bien des égards pourtant ils sont différents à bien
d’autres.
D’où l’importance de l’étude de la personnalité car, celle-ci représente les
caractéristiques de la personne auxquelles renvoie sa manière habituelle de
sentir, de penser et de se comporter. Il est donc impérieux pour tout religieux
en formation de cerner sa personnalité en vue d’une formation bien assumée

DEFINITIONS
Etymologie

Personnalité vient de persona, terme latin dérivé de l’étrusque ou le grec


ancien, désignant le masque de théâtre antique grec, qui était l’interface entre l’acteur, son
rôle et le public.

La personnalité se dit de l’ensemble des dispositions innées


Hérédité, constitution et acquises milieu, éducation et réactions à ces influences qui concourent
à déterminer les comportements d’un individu dans une grande variété des
situations. Autrement dit, la personnalité c’est ce qu’on apporte en naissant,
le caractère c’est ce qu’on se forge avec la vie.
Bref, la personnalité c’est l’organisation dynamique des aspects
cognitifs, (Lat. cognitus, connu : processus par lesquels un être humain acquiert des informations
sur son environnement) ;
affectifs, (Qui concerne les sentiments, les émotions)
conatifs (relatives à la volonté, au tempérament),
morphologiques (relatif à la morphologie : à la forme, à la structure externe) et
physiologiques (relatif à la physiologie : fonctions et propriétés des organes et des tissus des
êtres vivants ; opposé à psychique. Etat physiologique du malade ) de l’individu.
Chaque homme est, à la fois, semblables aux autres membres de
son groupe et différent d’eux par le caractère unique de ses expériences
54

vécues. Sa singularité, fraction la plus originale de son moi, constitue l’essentiel


de sa personnalité. Bibliographie Cf. Dictionnaire Norbert Sillamy p. 199
Se connaître et savoir son type de personnalité implique que l’on
soit sain mentalement, (Ne pas être fou) c’est-à-dire :
- Etre en harmonie avec soi-même
- Etre en harmone avec les autres (Vie des relations)
- Etre à mesure de faire face aux difficultés
En harmonie avec soi-même implique :
- Regarder son passé positivement
- Envisager le futur avec confiance
- Manifester un constant désir de se surpasser
- Se respecter (Estime de soi)
- Reconnaître ses aptitudes & limites
En harmonie avec les autres
- Etre capable de partager ce qu’on a et d’apprécier les autres
- Etablir des relations durables
- Profond respect des autres
- Se sentir intégrer dans le groupe
- Posséder un sentiment bien défini de responsabilité envers son
prochain
Etre à mesure de faire face aux difficultés
- S’adapter aux changements qui peuvent subvenir
- Faire face aux problèmes avec calme, discernement
- Ouverture à des nouvelles idées et expériences
- Réaliste en se fixant des objectifs (Cette session par ex. doit t’aider te
fixer des objectifs. Prendre des décisions pour affronter des
difficultés)
- Réaliser ses taches avec effort et en retirer une grande satisfaction.

La connaissance de la personnalité est souvent un enjeu


important en ce qu’elle permet de prévoir avec une marge d’erreur limitée le
comportement de la personne dans des situations ordinaires, par exemple
professionnelles. Elle est aussi l’objectif de la connaissance de soi.
55

ET SAIT
EN HARMONIE
FAIRE FACEAVEC
AUX DIFFICULTES
ELLE-MEME
EN HARMONIE AVEC LES AUTRES

La personnalité est un ensemble de modalités stables d'interaction entre le


corps-esprit d'un individu et son environnement physique, social et intellectuel.
On considère qu'une personnalité saine est capable de s'adapter à toutes les
situations ainsi que de pouvoir se ramener rapidement dans un état d'équilibre
entre les différents pôles des caractéristiques de la personnalité.

LES THEORICIENS ET THEORIES DE LA PERSONNALITE

Le caractère de chaque homme est unique, sans


doute, parmi des millions d’individus. Mais, toutefois, les caractères de ces
individus se ressemblent plus ou moins. Plusieurs théoriciens et psychologues,
nous le prouvent bien.
1. Hippocrate, médecin grec du 5ème siècle av. J.-C.
Selon lui, il y a 4 sortes de tempéraments : Colérique
(emporté), sanguin (communicatif), mélancolique (replié sur soi) et flegmatique
(lent). Chacun est déterminé par la prédominance d’une des quatre humeurs
de l’organisme : la bile, le sang, l’atrabile et le flegme.
56

2. Sigmund Freud
Bref aperçu biographique
Psychiatre autrichien, 1856-1939 est né en Autriche. Son père, de 20 ans
plus âgé que sa mère, avait eu deux fils d’un précédent mariage, mais Freud était l’aîné des
enfants du second mariage. Sa naissance fut suivie par l’arrivée et le décès précoce d’un
autre enfant et, ensuite, par la venue de six autres enfants. Considéré comme le préféré de
sa mère, Freud a lui-même avoué que « l’homme qui a été indiscutablement le favori de sa
mère conserve toute sa vie un sentiment de conquérant, cette confiance en la réussite qui
produit souvent le véritable succès » (Freud, 1900)
Enfant, il rêvait de devenir général ou ministre, mais étant juif, il aurait
eu à combattre l’antisémitisme qui prévalait dans l’armée et la politique. Il se tourna donc
vers la médecine. Durant ses études (1873-1881), il fut influencé par les idées du
physiologiste Ernest Brucke qui se représentait l’être humain comme un système
physiologique dynamique obéissant aux principes physiques de la conservation de l’énergie.
Ces idées constituent le fondement de la conception dynamique du fonctionnement
psychique énoncé par Freud (Sullowy, 1979).
Après son doctorat en médecine, il consacre ses recherches sur e
domaine de la neurologie. Notons que comparant dans ses premiers travaux, le cerveau
adulte à celui d’un fœtus, il arriva à conclure que les structures du début demeurent et ne
sont jamais détruites. Cette conception trouvera plus tard un équivalent dans ses théories
concernant le développement de la personnalité. Pour des raisons financières, il se tourne
ensuite vers la pratique médicale. Sur le plan personnel, il connaît des dépressions
récurrentes et de crises d’angoisse ; il va même recourir à la cocaïne pour apaiser l’agitation
et chasser la dépression. C’est à cette époque qu’il se marie et de cette union naitront trois
garçons et trois filles.
En 1886, Freud passe un an à Paris auprès du psychiatre français Jean
Charcot, qui connaissait un certain succès dans le traitement de patients névrosés en
utilisant l’hypnose. En 1897, l’année suivant le décès de son père, Freud commence son
autoanalyse. Il continue d’être tourmenté par des dépressions périodiques et, même si les
travaux intellectuels l’aident à se détourner de sa souffrance, il continue à chercher des
réponses du côté de l’INCONSCIENT. Le médecin autrichien Joseph Breuer lui fait connaître
la catharsis (technique permettant de se libérer de ses émotions grâce à la parole). Sa
méthode de l’association libre (En psychanalyse cette méthode permet au patient de
s’exprimer librement, sans contrainte ni falsification aucune en rendant compte à l’analyste
de tout ce qui lui vient à l’esprit) aboutit à l’interprétation des rêves, œuvre où il élabore sa
théorie du psychisme : Et, en 1902, on assiste à la création de la société de psychanalyse. Il
est le père fondateur de la psychanalyse ou psychologie des profondeurs, dont l’objet est
l’inconscient. Il meurt le 23 septembre 1939 à l’âge de 83 ans.

Freud conçoit la personnalité comme un compromis


entre 3 systèmes ou instances en conflit. Le ça, inné ou primitif, est source de
pulsions instinctives qui viennent se buter au moi, représentant de la réalité
externe, sociale et culturelle. Entre les deux, un arbitre, porteur de la loi, de
l’interdit moral, propose un compromis, toujours instable, c’est le surmoi.
Le ça est le terreau du désir sexuel et de l’agressivité.
C’est le pôle pulsionnel, instinct, énergie qui nous meut et oriente nos actions. Il
57

est régi par le principe du plaisir. Selon Freud, l’enfant éprouve du désir à
l’égard du parent du sexe opposé au sien et des sentiments de haine mêlés de
crainte à l’égard de celui de son sexe. Le garçon se doit d’assumer ces émotions
conflictuelles s’il veut résoudre son complexe d’Œdipe (nommé ainsi, d’après
le héros grec légendaire qui tua son père et épousa sa mère). Chez les filles, ces
conflits donnent naissance au complexe d’Electre (tiré de la légende selon
laquelle le roi des Grecs, Agamemnon, assassiné par sa femme Clytemnestre,
fut vengé par sa fille Electre).
Le Moi : En rapport avec les perceptions, il règle le
déroulement des processus psychiques dans le temps et les soumet à la réalité.
Le Moi est régit par le principe de réalité.
Le Surmoi : est l’instance par laquelle s’exprime la morale.
Le surmoi est régit par la morale, les lois, les interdits sociaux, culturels, bref
par la société.
« Le freudisme est donc la doctrine de Sigmund FREUD et
ses successeurs. Doctrine selon laquelle tous les phénomènes humains
individuels et collectifs, sont les symptômes d’une lutte sans merci entre la
réalité qui arrache chacun à ses premiers amours et les pulsions sexuelles et
agressives qui veulent ressusciter l’enfance du désir.
Les hommes sont marqués par cette préhistoire où désir refoulé dans
l’INCONSCIENT qu’ils réactivent à travers leurs rêves et leurs productions
culturelles pour se consoler de la dureté de la vie.
Le freudisme invite le croyant à la lucidité et à la vigilance  :
il met en garde contre la naissance de l’idole chaque fois que l’homme divinise
son désir et se prosterne devant lui. Mais, il ne peut rien dire de la foi, de ce
Dieu qui a pris les risques de la parole humaine pour rappeler à l’homme sa
dignité et l’inviter à convertir son désir pour enfanter l’avenir. » (Notes tirées,
de C. Pedotti et Mgr M. Dubost, THEO, l’encyclopédie catholique pour tous, Ed.,
Droguet-Ardant/Fayard, Paris, 1992, p. 535.
3. Alfred Adler, psychiatre autrichien, 1830 - 1937
Ce n’est pas tant l’instinct sexuel qui détermine l’individu
que « le combat pour la suprématie ». Celui qui ne surmonte pas le sentiment
d’infériorité de l’enfance le nourrit toute sa vie. L’adulte vraiment mûr trouve
une compensation dans la poursuite du bien commun plutôt que du pouvoir
personnel.
4. Carl Gustav Jung, psychiatre suisse, 1875 – 1937
La personnalité ne se fixe pas durant l’enfance mais se
module durant toute la vie. L’inconscient n’est pas dominé par le désir sexuel ;
il abrite plutôt des ensembles de souvenirs et des pensées que l’adulte essaie
de synthétiser pour s’individualiser. Parmi ces souvenirs, on compte des
58

archétypes, communs à tous. « L’inconscient collectif renferme tout l’héritage


spirituel acquis par l’humanité au cours de son évolution ; il est présent dans la
structure cérébrale de chacun. »
Avec sa psychologie analytique, JUNG a développé et divisé
les personnalités en deux grands groupes : les introvertis et les extravertis. (Cf.,
Types).

5. Karen Horney, psychanalyste américaine (1885 – 1952)


Les relations interpersonnelles ont plus d’influence sur la
personnalité que les pulsions. Les problèmes de personnalité résultent d’une
capacité à assumer l’anxiété qui naît, chez l’enfant, «  du sentiment d’être isolé
et sans défense dans un monde virtuellement hostile. »

6. Gordon Allport, psychologue américain, 1897 – 1967


Pour Allport, la personnalité se compose d’un ensemble
unique de traits de caractère. C’est cette unicité qui fait l’individualité des
êtres. Il suggère que l’on établisse une nette différence entre les traits de
personnalité et d’autres éléments importants qui servent à étudier la
personnalité.
Le trait de personnalité se dit de la disposition à agir d’une
certaine manière, illustrée par le comportement de l’individu dans un éventail
des situations. Les traits de personnalité nous permettent de prévoir le
comportement. L’importance attribuée au trait de personnalité indique que le
comportement s’explique par des raisons qui relèvent de l’individu plutôt que
de la situation ; Ex la personne aimable agira avec gentillesse même en
l’absence des pressions ou des gratifications extérieures, ce qui donne à penser
que le comportement s’explique par un processus ou un mécanisme interne.
Cette conception du trait de personnalité selon Allport concorde avec celle du
théoricien suivant :
7. EYSENCK Hans Jürgen (1916 – 1997) qui ajoute 3 facteurs pour l’étude
de la personnalité, à savoir :
- L’analyse factorielle et l’évaluation des traits de personnalité
- Les dimensions fondamentales de la personnalité,
- La psychopathologie et le changement des comportements.
Eysenck, psychologue britannique d’origine allemande, célèbre pour des
recherches à partir desquelles il a élaboré un système de classe et d’analyse de
différents types de personnalité et pour ses expériences permettant d’évaluer
l’intelligence. Il est l’auteur de 80 ouvrages parmi lesquels :
- Les dimensions de la personnalité (1947)
- Us et abus de la psychologie (1953)
59

- Calculez vous-même votre quotient intellectuel (1962)


- L’inégalité de l’homme (1973)
- Déclin et chute de l’empire freudien (1985)
Eysenck est répute pour ses travaux pour ses travaux sur la structure de la
personnalité et pour son « questionnaire de personnalité ». Cependant, il a eu
quelques thèses controversées qui créent des polémiques, qui divisent et
séparent les gens. Il accorde une grande importance aux déterminants de la
personnalité et recherche des facteurs physiques qui déterminent les
différentes catégories de types de personnalités. Ses méthodes controversées
se fondent sur la physiologie et la génétique.
Poussant les déterminismes biologiques à l’extrême, il a affirmé qu’il existe un
lien entre les origines raciales des individus et leur quotient intellectuel ; thèse
à connotation raciste qui a soulevé de vives protestations.
Toutefois Eysenck a joué un rôle fondamental dans le développement de la
thérapie comportementale : traitement destiné à des patients sujets à des
troubles mentaux tels que la névrose. Cette méthode de thérapie est fondée
sur l’idée selon laquelle de nombreux problèmes psychologiques résultent dans
le processus d’apprentissage.
Il préconise par le biais du conditionnement de réapprendre aux patients les
réactions et comportements appropriés.
Ce type de thérapie dite thérapie « d’aversion » peut être utilisée pour aider les
patients à améliorer leur capacité de communication ou pour atténuer les
comportements déviant tels que des actes de violence.
8. Erik H. Erikson, psychanalyste américain 1902 – 1987
La personnalité se transforme à mesure qu’on affronte les
conflits propres aux diverses périodes de la vie. Ainsi, l’adolescent par exemple,
se demande qui il est et c’est cette crise d’identité qui l’amène à se définir.
9. B.F. Skinner, psychologue américain 1904 – 1990La personnalité est le
résultat des forces extérieures. Il suffit d’agir sur l’environnement pour la
modifier.
10. Abraham H. MASLOW, psychologue américain, né le 1er avril 1908 à
New York – mort d’une crise cardiaque en 1970 (Californie)

Bref aperçu biographique


Ses parents étaient des juifs russes immigrés. Son père avait
appris le métier de tonnelier et avait quitté la Russie pour les États-Unis lorsqu’il était jeune.
Après s’être installé, il écrivit à une cousine restée au pays, lui demandant de venir le
rejoindre aux Etats-Unis et de l’épouser. Ce qu’elle fit. Maslow était le premier de leurs sept
enfants. C’était un jeune homme incroyablement timide, névrosé, dépressif, terriblement
malheureux, solitaire et qui ne s’aimait pas. Il écrit : « Avec mon enfance, c’est un miracle si je ne
suis pas psychotique. J’étais le petit juif dans un environnement de non-juifs. C’était un peu comme le premier
noir à fréquenter une école peuplé exclusivement de blancs. J’étais isolé et malheureux. J’ai grandi dans les
60

bibliothèques et parmi les livres, sans amis. Ma mère et mon père n’avaient pas été à l’école. Mon père voulait
que je devienne avocat… Je fis une tentative de deux semaines à la faculté de droit. Et un soir je vins trouver
mon pauvre père… et lui déclarai que je ne voulais pas être avocat. « Eh bien, mon fils, me dit-il que veux-tu
faire ? » Je lui répondis que je voulais étudier, tout étudier. Il n’avait pas fait d’études et ne pouvait pas
comprendre ma rage d’apprendre, mais c’était un homme de bien. Maslow, in Hall, 1968, p.37.
L’amour de Maslow pour les études, combiné à une intelligence incisive rare, fit de lui un
étudiant brillant. (Des années plus tard, on évalua son QI à 195, ce qui le situait à la
deuxième place des QI mesurés à cette époque.) Explorant la ville de New York il tomba
amoureux de la musique classique et du théâtre Il se rendait deux fois par semaine à des
concerts au Carnegie Hall et vendit même des cacahuètes pour s’offrir des billets d’entrée.
Maslow tomba aussi amoureux de sa cousine Bertha. A 19 ans, il eut enfin le courage de
l’embrasser. Il fut surpris et ravi qu’elle ne le rejette pas. Le consentement et l’amour de
Bertha regonflèrent la piètre estime que Maslow avait de lui-même. Ils se marièrent un an
plus tard. En 1928, Maslow s’installa à l’université de Wisconsin où il obtint son diplôme de
psychologie. Puis il reçut une solide formation en recherche expérimentale, dispensée par
certains des psychologues expérimentaux les plus réputés du pays. Harry Harlow, le célèbre
chercheur sur les primates devint son principal professeur. Harlow fut le premier de toute
une série d’universitaires distingués qui furent séduits par ce jeune homme timide et
brillant, lui transmirent leur enseignement, l’inspirèrent, le nourrirent et l’aidèrent à trouver
du travail. Le premier poste qu’obtint Maslow après son doctorat, fut celui de chercheur
associé auprès du célèbre béhavioriste Edward THORNDIKE. Maslow fut impressionné par la
puissance du béhaviorisme, figuré par la croyance optimiste de John B. WATSON que la
psychologie scientifique pouvait être utilisée pour former n’importe qui à n’importe quoi.
Mais Maslow finit par trouver la stricte approche béhavioriste de la vie trop limitée.
Il a sans doute été le principal théoricien de l’école
humaniste. C’est lui qui a décrit le courant humaniste comme la troisième force de la
psychologie américaine. Il a critiqué la conception pessimiste, négative et limitée proposée
par la psychanalyse et le behaviorisme. Selon lui, l’être humain est foncièrement bon ou
neutre, plutôt que mauvais, et chacun tend à s’épanouir ou à réaliser ses potentialités.
L’individu est conditionné par un « appétit de santé, un
désir de croissance, un besoin de réaliser toutes ses potentialités ». Il atteint le
plein épanouissement quand il réalise ses virtualités, ce qui peut l’amener
jusqu’à l’extase mystique.
En plus de sa vision générale des choses, Maslow s’est
distingué pour deux raisons.
D’abord, il a proposé une conception de la motivation humaine qui différencie
les besoins biologiques, tels que la faim, le sommeil et la soif, des besoins
psychologiques, tels que l’estime de soi, l’affection et l’appartenance. Personne
ne peu survivre entant qu’organisme biologique sans nourriture et sans eau ;
de même personne ne peut se développer pleinement en tant qu’organisme
psychologique s’il lui impossible également e satisfaire ses autres besoins. On
peut donc classer ces besoins selon une hiérarchie s’échelonnant des besoins
physiologiques fondamentaux jusqu’aux principaux besoins psychologiques.
Cette hiérarchie est communément appelée la PYRAMIDE DES BESOINS.
61

( Inclure ici, si possible, le dessin de la pyramide des besoins d'Abraham Maslow)

Ensuite, la contribution notable de Maslow vient de ce


qu’il s’est livré à une étude approfondie de personne en bonne santé, qui
réalisent leur potentiel et s’épanouissent. Maslow conclut de ses recherches
que les individus qui s’actualisent présentent des caractéristiques suivantes : ils
s’acceptent et acceptent les autres pour ce qu’ils sont ; ils peuvent se
préoccuper d’eux-mêmes, mais ils aussi aptes à reconnaître les besoins et les
désirs d’autrui ; ils sont capables de réagir en fonction de la singularité des
individus et des situations au lieu d’adopter un comportement mécanique ou
stéréotypé ; ils peuvent former des relations intimes avec au moins quelques
personnes ; ils peuvent être spontanés et créatifs.

LES TYPES DE PESONNALITE


Partant de ces théories, on peut soutenir que les
humains sont classés en différentes catégories. La distinction établie par l’un de
ces psychologues, à savoir : Carl Gustave JUNG est peut-être la catégorie la
mieux connue. En effet, elle regroupe les humains en deux types ou 2 grands
groupes de personnalité qui sont :
- LES INTROVERTIS
- LES EXTRAVERTIS.
Ce sont deux manières d’être et de se sentir qui s’opposent sans jamais
s’influencer, deux visions différentes d’un même monde, plutôt.
Qu’est-ce qu’un introverti ?
C’est un être replié sur lui-même, qui éprouve certaines difficultés à s’adapter
au réel. (Préfixe latin - IN qui signifie dedans, à l’intérieur)
Les réactions de l’introverti commencent toujours par le retrait, le repli
stratégique. Pour l’introverti, c’est le moi intérieur qui est l’essentiel, il n’aime
guère les effets extérieurs, les réalisations à grand tapage.
Il a des points forts tels :
- Le discernement
- La profondeur de pensée
- La réflexion
Il a des points faibles tels :
- Le manque de contact
- Une trop grande abstraction
- Une fuite devant le concret qui, tous, peuvent paralyser son action.
62

Qu’est-ce qu’un extraverti


C’est une personne pour qui le monde extérieur
est essentiel. Elle sait d’ailleurs s’y adapter sans difficulté. (Préfixe latin –EX).
Elle trouve son épanouissement dans la société et recherche avant tout les
réalisations concrètes. Sa pensée est action et elle n’a que faire des
spéculations. Elle parait donc mieux adaptée à la vie que l’introverti.
En réalité, sa personnalité est plus fluctuante et regorge d’autres points faibles
tels :
- Pensée moins mûrie
- Sens critique moins personnel
- Inconscient moins riche.
En règle générale, les personnes extraverties sont plus ouvertes aux contacts
physiques que les introvertis. Celles qui ont été gravement privées d’affection
dans leur enfance, peuvent repousser avec horreur toute espèce de contact
physique ou en rechercher sans cesse. On pourrait penser à l’enfance qui laisse
presque toujours des empreintes durables sur la personnalité de tout individu,
à cause des premières influences que l’on subies dans la vie.
N.B : Il ne saurait y avoir de jugement de valeur entre introverti et
extraverti. Ils sont différents, c’est tout. Toutefois, il est toujours bon de savoir
de quel type on est, dans quel sens penche la balance de nos tendances. Car,
cette connaissance ou ce savoir aide énormément à un certain équilibre, lequel
provient justement de l’harmonie avec soi, avec les autres, tout en faisant face
aux difficultés, aux problèmes que l’on rencontre dans la vie en société. Peut-
être croyez-vous avoir déjà une certaine idée sur ces notions ? Peut-être que
cette idée n’est pas toujours exacte ? D’où l’importance de ce cours sur la
connaissance de soi.
Les 4 tempéraments selon Hippocrate
- Le sanguin a souvent le sens des affaires, de l'argent (Sang) il est
communicatif.
- Le colérique a souvent le sens du pouvoir (Bile): Il est souvent emporté
n.f., Lat; bilis liquide filant, visqueux, de goût amer, qui est secrété d'une façon continue par le foie et
s'accumule dans la vésicule biliaire, d'où il est déversé dans le duodénum au moment de la digestion. Echauffer
la bile de quelqu'un veut dire le mettre en colère; se faire la bile, c'est s'inquiéter.
- Le flegmatique, c'est l'impertubable, le passif, le serien , le calme, lent:
(Phlegme) du grec phlegmonê " chaleur ardente" d'où 'Abcès, inflammation grave du tissu conjonctif ou,
plus rarement des muqueuses, qui exige un traitement rapide (antibiothérapie)
- Le mélancolique,( replié sur soi) c'est la personne marquée par des
drames divers, la vie et même Dieu lui semble injustes. ( Atrabile ) Du latin bilis atra, bile
noire. Méd. anc. Bile noire qui passait pour causer la mélacolie.
63

Morose Susceptible

Anxieux Agité

Sévère violent

Sérieux irritable

Pessimiste versatile

Réservé impulsif

Solitaire optimiste
MELANCOLIQUE COLERIQUE
Doux (Triste) (Irritable) actif

Atrabile Bile

FLEGMATIQUE SANGUIN
INTROVERTIS
(Passif) (Exubérant)

Phlegme Sang

Passif Sociable

Prudent Aimable

Réfléchi Loquace

Pacifique Communicatif

Equilibré Tolérant

Fiable Joyeux

Serein Insouciant

Calme Entrainant
64

La figure ci-dessus est celle des rapports entre les deux dimensions de la personnalité
dégagées au moyen de l’analyse factorielle et les quatre tempéraments fondamentaux
définis par Hippocrate et Galien. Eysenck l’a reproduite.

QUELQUES DONNES EMPIRIQUES RELATIVES A LA DIMENSION EXTRAVERSION


INTROVERSION CHEZ LES ETUDIANTS

Généralement l’extraversion est sans doute le plus étudié de tous les traits, ce qui vient du
fait que les comportements qui en relèvent sont relativement faciles à observer. Par
exemple, quand on dresse un bilan des résultats, on obtient un tableau impressionnant. Les
introvertis sont plus sensibles à la douleur que les extravertis ; ils se lassent plus facilement ;
ils ont tendance à être plus prudents et moins rapides que les extravertis ; l’excitation
perturbe leur rendement, alors qu’elle améliore celle des extravertis. On a aussi constaté des
différences suivantes :
1. Les introvertis obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les extravertis,
notamment lorsqu’il s’agit d’études poussées. De plus, les étudiants qui quittent
l’université pour des raisons qui tiennent aux résultats sont les plus souvent des
extravertis, alors que ceux qui abandonnent pour des raisons psychiatriques sont
plutôt des introvertis.
2. Les extravertis préfèrent les métiers qui les mettent en contact avec autrui, tandis
que les introvertis préfèrent souvent les métiers qui sont solitaires. Les extravertis
cherchent à se distraire de la routine du travail, alors que les introvertis ont moins
besoin de changement.
3. Les extravertis aiment bien les blagues à contenu explicitement sexuel ou agressif,
tandis que les introvertis préfèrent un humour plus subtil ou plus intellectuel, les jeux
des mots par exemple.
4. Les extravertis ont davantage d’activités sexuelles que les introvertis, tant sur le plan
de la fréquence que du nombre des partenaires.
5. Les extravertis sont plus influençables que les introvertis.
6. Les extravertis connaissent au jour le jour plus d’émotions agréables, par exemple la
joie, l’excitation et l’amusement. Ils se divertissent davantage quand ils regardent la
même comédie que les introvertis. Par rapport aux introvertis, les extravertis
manifestent plus ouvertement leur assurance, affirment jouir de plus de bonheur et
de bien être et ont le sentiment que leur vie a plus de sens. Ils considèrent les
événements stressants comme des défis, s’octroient plus de pauses pendant l’étude.
Ils réussissent mieux à interpréter les expressions de visage et le langage corporel,
font plus souvent la fête, comptent un plus grand nombre des partenaires amoureux,
consomment davantage d’alcool.
Explication des concepts

- Irritable : se dit de celui qui s’énerve facilement


- Versatile : se dit de celui qui change facilement d’opinion, inconstant
65

- Susceptible : Capable de recevoir certaines qualités, de subir


certaines modifications, de produire un effet
- Impulsif, primaire : Acte soudain, qui échappe au contrôle du sujet
- Flegmatique : Se dit de celui qui souvent, contrôle ses émotions,
impassible, imperturbable, lent.
- Equilibré: se dit de celui ou celle qui est stable, dont les qualités, les
caractères sont dans un état harmonieux.
- Anxieux : qui s’accompagne d’anxiété (état d’angoisse), impatient ;
contraire de calme, confiance.
- Serein : se dit de celui qui est à la fois calme et pur, dont le calme
provient de la paix morale, paisible, tranquille
- Morose : Qui est d’une humeur maussade (qui manifeste de la mauvaise
humeur, désagréable) ; pensée à laquelle l’esprit s’attarde alors qu’il devait
la repousser.
- Passif: indifférent, insensible.
- Fiable: en qui on peut faire confiance, en qui on peut se confier
- Solitaire: qui vit seul et s'y complait; qu'on accomplit seul.
- Solidaire: contraire de solitaire; que l 'on fait en groupe.
- Loquace: Se dit du bavard, de celui ou elle qui parle beaucoup.
- Exubérant : surabondant, qui manifeste ses sentiments par
d’excessives démonstrations.
- Optimiste: qui voit et considère souvent les choses, les situations
positivement
- Pessimiste: qui, souvent voit et considère les choses et les situations
négativement.

Quel type de personnalité avez-vous ?

D'après le même théoricien, Carl Gustav Jung, pionnier


de l'étude sur la personnalité, contemporain de Freud, nous recevons et
traitons l'information suivant 4 fonctions :

      [1] la pensée,
      [2] la sensation,
      [3] l'intuition,
      [4] le sentiment.
66

Dans chacun de nous, l'une de ces fonctions prédomine


et décide de notre façon d'appréhender la vie, d'aborder le travail et les autres.
Savoir quel est votre mode de fonctionnement prédominant vous permettra
d'augmenter votre confiance en vous, de mieux connaître vos points forts et de
les exploiter. Connaître celui des personnes qui vous entourent vous permet de
constituer des équipes efficaces, de placer la bonne personne au bon endroit et
d'améliorer votre communication.

  1. Le penseur
      - Aime s'attaquer à un problème par la logique, le raisonnement.
      - Est un bon analyste.
      - Un travailleur méthodique.
      - Reste sceptique tant que vous ne lui apportez pas de solides preuves et
des arguments logiques.
      - Adore les faits précis et les chiffres, et tout ce qui se mesure.
      - Aime l'ordre et l'organisation.
      - Déteste l'information et la pensée inorganisées.
Dans ses relations interpersonnelles ou mieux, en
situation de communication, le penseur est un bon régulateur, attentif aux
détails, attiré par la logique et le rationnel. Il est un élément sécurisant.

2. L'intuitif
      - Aime jongler avec des idées et des théories.
      - A une bonne vue d'ensemble, mais prête peu d'attention aux détails.
      - Est créatif et imaginatif.
      - "Sent" souvent les choses instinctivement.
      - Tout ce qui est innovation est son domaine de prédilection.
      - Ne comptez pas sur lui pour le suivi, l'action et les détails.
Dans ses relations interpersonnelles ou mieux, en
situation de communication, assurez-vous d'être sur la même longueur d'ondes
(sinon, il ne vous entendra pas). Communiquez par images plutôt que par
chiffres et faits logiques. Et prenez tout votre temps.
3. Le sensoriel
      - Aime les tâches accomplies.
      - Se sent à l'aise dans la routine.
      - A un bon sens pratique.
67

      - Est un travailleur acharné et organisé.


      - Plein d'énergie, il est très enthousiaste et entier.
      - Moins intéressé par le pourquoi que par le
       comment d'une chose, il est souvent impatient au stade de la planification.
 Dans ses relations interpersonnelles ou mieux, en situation de communication,
comme il est toujours prêt à agir, vous pouvez aller droit au but. Il transformera
les idées en actions.

4. L'émotionnel
      - Attache beaucoup d'importance aux valeurs humaines.
      - Est chaleureux et sympathique.
      - Est très sensible aux humeurs, sentiments et réactions des autres.
      - Apporte souvent des alternatives et jugements intéressants par opposition
aux positions purement rationnelles, logiques, commerciales.
  Dans ses relations interpersonnelles ou mieux, en
situation de communication, touchez-le par la sensibilité, l'émotionnel. Vous
arriverez à lui faire déplacer des montagnes pour une cause qui lui parait juste.
En spécialiste des relations humaines, il établit facilement des contacts avec
tout le monde.
Cette approche peut vous aider à gagner du temps, à
trouver le ton juste adapté à votre interlocuteur, à développer une fonction
qui dort peut-être encore en vous, et à enrichir votre personnalité.

QUELQUES NOTIONS IMPORTANTES DANS L’ETUDE DE LA


PERSONNALITE

Pour décrire les être humains, on fait appel à des termes


dont on ignore souvent le sens précis, mais auquel la psychologie a donné des
définitions strictes afin de réduire les risques de confusion et d’ambigüité dans
les études des cas. Les mots clés sont en effet les suivants d’après le travail du
psychologue Raymond Corsini.
- Caractère : Ensemble des manières habituelles de réagir ; En ce sens
le terme est synonyme de personnalité. Mais il a plusieurs acceptions.
On dit par exemple d’un visage qu’il est sans caractère quand il ne présente pas
de traits originaux ; toutefois, une personne a du caractère si elle montre de la
fermeté dans son comportement. On désigne aussi par ce mot, l’ensemble des
caractéristiques d’un type national ; on parle ainsi du caractère congolais,
brésilien…
68

- Habitude se dit de la manière d’agir acquise, souvent difficile à


modifier, qui présente un caractère répétitif. L’habitude peut être bonne ou
mauvaise : boucler sa ceinture en voiture est une bonne habitude ; conduire
trop vite est une mauvaise habitude.
- Attitude : réaction acquise et plus ou moins conventionnelle
envers les objets extérieurs, choses ou personnes. Par exemple on dira d’un
homme qui estime que tous les congolais sont mauvais, qu’il a une attitude
négative à leur égard.
- Disposition : inclination à réagir d’une façon caractéristique dans
une situation donnée ; en ce sens le terme est presque synonyme de
tempérament. D’une personne aimable, accueillante, toujours prête à aider
ceux qui s’adressent à elle, on dit qu’elle a de bonnes dispositions. Cf. N°2 dans
l’enéagramme.
- Humeur : disposition affective ou état d’âme plus ou moins
durable qui colore la manière d’être d’une personne et sa façon de s’exprimer.
La personne qui remporte un championnat est normalement d’humeur
joyeuse ; celle qui est prise dans un embouteillage sur la route est d’humeur
massacrante.
- Etat : disposition particulière et passagère des facultés mentales
produisant des modifications du système nerveux autonome (respiration
haletante, battements accélérés du cœur, etc. Avoir peur d’échouer à un
examen parce qu’on est mal préparé, c’est être dans un état d’anxiété. Avoir
une peur panique de tous les examens c’est souffrir d’un comportement
anxieux.
- Valeur : ensemble des normes qui guident la conduite d’un sujet ;
à ce titre les valeurs sont personnelles et dépendent du jugement et de
l’appréciation de chacun. Si l’argent est la valeur suprême d’une personne, elle
lui sacrifiera au besoin l’honnêteté qui est pour elle la valeur qui prime, elle lui
sacrifiera au besoin l’argent.
- Trait de comportement : réaction qui se manifeste en certaines
occasions chez la même personne, la caractérise et permet de prévoir son
comportement. Quand un individu donne sans aux organismes de bienfaisance,
secours ses amis dans le besoin et consacre ses loisirs à des œuvres caritatives,
sociales, on peut conclure que la générosité est chez lui un trait de
comportement.
- Tempérament : ensemble des particularités physiologiques et
morphologiques qui caractérisent un sujet et déterminent son comportement.
Très jeune le bébé manifeste son tempérament ; il peut être calme ou agité,
passif ou colérique. La même diversité se note chez les adultes : il ya l’inquiet
qui se souci avec tout et le bon vivant qui prend la vie comme elle vient.
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- Type ou biotype : ensemble de caractéristiques psychiques et


physiques s’appliquant à plusieurs individus. Exemple, ceux qui communiquent
souvent avec les autres sont de type extraverti.

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