Vous êtes sur la page 1sur 50

Page |1

INTRODUCTION GENERALE

1. Etat de la question

Une grande migration de population, encore peu étudiée, transforme notre pays.
Par grand nombre partent vers les villes ceux qui formaient le peuple de la terre. « Les
lumières de la ville » fascinent des millions de travailleurs, qui, de l'obscurité de leurs
bourgades, croient voir en elles l'éclat d'une vie meilleure. Ils partent, comme des millions
d'autres dans le monde entier, et cette migration silencieuse s'inscrit dans un formidable
mouvement d'ensemble (Pitié J., 1953).
Elle est sans aucun doute spécialement importante dans un pays comme la RDC où le
rôle de la paysannerie reste de premier plan. Plus de 71,2 % des actifs occupés sont en effet
employés dans le secteur agricole (INS, 2014).

L’exode rural constitue un objet de recherche qui a alimenté de très nombreux travaux
et une réflexion théorique riche et plurielle.

Gubry P. et al. (1991) ont établi une enquête sur la pression démographique et l’exode
rural dans le nord et l’ouest du Cameroun. Les auteurs mettent évidence les causes de l’exode
rural dans le nord et l’ouest du Cameroun. La différence de niveau de vie entre la campagne et
la ville est le facteur qui apparaît le plus souvent dans les diverses déclarations sur ce sujet. Le
niveau de vie est beaucoup plus faible en milieu rural qu’en milieu urbain. Le travail agricole
lui-même est une des causes de l’exode rural, tant par sa dureté (pénibilité, revenus aléatoires,
absence d’horaires de travail et de congés), que par sa monotonie, de sorte qu’on a pu parler
d’une « vie d’enfer ». Il en est de même du sous-emploi rural, surtout saisonnier, source de
désœuvrement et d’ennui, avec l’absence de distractions, qui augmente la fascination de la
ville.

Maisonneuve, D. (1985) a mené une étude sur la structure familiale et exode rural : le
cas de Saint-Damase, 1852-1861. Il semble à l’issue de l’étude que le comportement
migratoire des familles rurales s'explique davantage par leur situation socio-économique que
par leur comportement en matière de fécondité. Il conclue que le niveau élevé de la fécondité
ne constituait pas nécessairement un facteur d'appauvrissement pour les familles agricoles, et
que ce sont des facteurs extra-démographiques qui déterminent concrètement quelles sont les
familles vouées à l'exode rural. Dans le contexte de la petite production agricole, l'utilisation
Page |2

de la main-d’œuvre familiale représente une condition nécessaire, mais de toute évidence non
suffisante à la viabilité économique des exploitations.

Robert B. (1968), dans son travail sur les conséquences de l’exode rural sur la
composition par sexe des populations des campagnes Les migrations internes de population
exercent des effets durables et cumulatifs sur les structures démographiques régionales et, en
particulier, leur influence sur la répartition géographique des sexes est de nature à favoriser la
rupture de l'équilibre des sextes et, par conséquent, à entretenir la poursuite de l'érosion
migratoire. Très précisément, il est apparu qu'un facteur non négligeable de l'amenuisement
des réserves démographiques des régions de départ résidait dans le détachement des effectifs
féminins et que le déroulement du processus de déféminisation du milieu rural déclenchait
celui de la démasculinisation, la somme des deux phénomènes se traduisant par
l'affaiblissement démographique des régions de refoulement et, par conséquent, contribuant à
la détérioration de leur potentiel de développement.

Issaka H., (2018) a élaboré un travail intitulé exode rural, urbanisation et sécurité
privée à Niamey. L’auteur conclue que la migration vers Niamey, phénomène ancien, a
contribué à la fabrique urbaine en faisant évoluer rapidement ses effectifs, comme souhaité
par le colonisateur qui voulait en faire une ville importante dans l’armature urbaine nationale.
Si cette croissance a été rapide, elle a souvent été aussi mal encadrée, surtout avec la fin de
l’État providence. La ville n’arrive plus à satisfaire une grande partie de la population et
surtout les plus jeunes qui arrivent en masse des villages à la recherche d’une vie meilleure.
L’absence d’emploi et de perspectives conduit certains à adopter des comportements
inciviques voire criminels. Ainsi, Niamey qui, jusque dans les années 1980 était une ville sûre
a tendance à l’être moins depuis la libéralisation des différents secteurs de la vie économique,
sociale et politique du pays.

o 2. Problématique

Selon la FAO (2018), en 2015, le nombre de personnes ayant migré à travers des
frontières internationales a atteint 244 millions. En comparaison, et malgré une perception
publique différente, la plus grande partie des migrants 763 millions selon les dernières
estimations se sont déplacés à l’intérieur de leur propre pays, vers les villes ou d’autres
régions rurales. La circularité et la saisonnalité, facilitées par l’amélioration des réseaux de
communication et de transport, sont également des caractéristiques typiques des migrations
Page |3

contemporaines. En Afrique subsaharienne, la plus grande partie de la migration (70%) a lieu


en Afrique et cette caractéristique devrait persister à l’avenir.

Ces mouvements migratoires ont été motivés par un ensemble de facteurs complexes
et interdépendants. Les individus migrent pour améliorer leurs moyens d’existence et sont à la
recherche d’un meilleur avenir.

Ils se déplacent pour échapper à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire, au manque


d’opportunités d’emploi, ainsi qu’à la marginalisation et à toutes formes de discriminations à
caractère ethnique, sexiste ou autres.

Un nombre croissant de personnes déplacées de force quittent leur foyer pour fuir les
conflits, la violence, les persécutions et les violations des droits de l’Homme. Le changement
climatique peut accentuer ces processus, car la combinaison des événements climatiques et
des facteurs socio-économiques entraîne de plus en plus de personnes à quitter l’agriculture et
les zones rurales. Mais les populations rurales se déplacent également pour d’autres raisons
liées à l’accès à l’éducation, ainsi qu’à d’autres services, et souvent aussi en fonction de choix
familiaux. Les jeunes sont particulièrement enclins à migrer, à la recherche de meilleures
opportunités et de la satisfaction de leurs objectifs et aspirations personnelles. Les jeunes
africains font face à un sous-emploi et à un taux de chômage élevés et beaucoup quittent les
zones rurales en raison du manque d’attrait d’une agriculture à faible productivité. Avec
environ 380 millions de personnes entrant sur le marché du travail d’ici 2030 (dont environ
220 millions en milieu rural), le défi pour l’Afrique subsaharienne dans les prochaines
décennies est de générer assez d’emplois pour absorber sa force de travail en plein essor. Par
conséquent, tout programme d’action visant à relever les défis associés à la migration doit
prendre en compte la place spécifique de l‘agricole et du rural. L’agriculture et le
développement rural doivent être des parties intégrantes toute réponse aux grands
mouvements migratoires afin de mieux valoriser le potentiel de la migration pour le
développement (FAO, 2018).

L'exode rural reste le flux migratoire le plus important en Afrique (Teye J.et
Awumbila M., 2019)

Minimiser les problèmes qu'entraîne et qu'entraînera ce déplacement est


malheureusement dangereux. D'une façon générale nos structures administratives, forcément
rigides, s'adaptent lentement, et avec un appréciable retard, à l'évolution sociale.
Page |4

Le phénomène d’exode rural ne se manifeste pas de la même manière dans tous les
pays.

La problématique de l’étude des causes et conséquences de l’exode rural en RDC, est


le socle de la présente recherche. Eu égard à ce qui précède, il y a lieu de se poser les
questions suivantes :

 Quelles sont les principales causes de l’exode rural et les conséquences qui en
découlent ?
 Comment faire face aux causes et conséquences de l’exode rural dans la ville de
Kinshasa en général et dans la commune de Kisenso en particulier ?

Ces interrogations constituent le cœur même de la présente étude qui essaye d'apporter
des réponses à celle-ci.

3. Hypothèses de recherche

Partant des questions soulevées dans la problématique, les hypothèses suivantes


peuvent être émises :
 Le chômage et la culture de la pauvreté, les conditions scolaires déficientes et la
différence de revenu entre ville et campagne sont des causes principales de l’exode
rural.
Les principales conséquences de l’exode rural sont la diminution de la production
agricole et revenus, la délinquance urbaine, le parasitisme familial et le chômage
urbain.
 La création des opportunités à l’intérieur même des campagnes et l’amélioration des
conditions de vie
4. Choix et intérêt du sujet

En tant qu’étudiant en économie rurale, le choix de notre sujet n’est pas hasardeux,
Nous avons choisis le présent sujet parce qu’il a une importance capitale dans l’actuel
environnement socio-économique. Au vue d’une population rurale sans cesse décroissante,
nous estimons qu’il est important que des analyses soient menées pour en connaître les causes
du phénomène.
Il est aujourd’hui admit que le développement des pays en voie de développement
sera rural, sans quoi il n’aboutira pas, au vu du nombre de personnes qui vivent en milieu
Page |5

rural et en dépendent, ainsi que de l’importance du secteur agricole pour favoriser l’essor
national, ce constat nous semble évident. Mais dès lors que la main d’œuvre, considérée à
côté de la terre, comme un des facteurs de production principal, baisse aux files des années
baisse ce constat fait ci-haut semble vouait à l’échec, ainsi l’analyse l’exode rural à Kinshasa,
permettrait d’identifier les causes et de prévenir ainsi les conséquences qui pourrait en
découlait au travers la proposition des certains remèdes.

5. Méthodologie et techniques

Dans une recherche scientifique, tout chercheur fait recours, à certaines méthodes et
techniques. Ces éléments précités sont importants pour l'élaboration d'un travail scientifique
avec ordre.

5.1. Méthodes

 La méthode analytique ; nous a permis d'analyser d'une manière succincte les


rapports chiffrés de Kinshasa en vue d’étudier les causes et conséquences de l’exode
rural.
 La méthode comparative, elle nous a été d'une grande importance car elle nous a
permis de comparer les données chiffrées, présentés année par année, afin d'en
apprécier l’ampleur.
 La méthode statistique elle nous aidera de quantifier et de faciliter la compréhension
des résultats de la recherche en les présentant sous forme de tableaux.

5.2. Techniques

 La technique documentaire, nous a aidés à rassembler les ouvrages scientifiques


nécessaires liés à cette étude dans des différentes bibliothèques de la place, notes de
cours, TFC, mémoires et différentes publications en rapport avec notre sujet.
 La technique d'interview libre, nous a permis d'interroger les interviewés de notre
échantillon pour nous éclairer sur les notions relatives à notre étude pour approfondir
notre approche pratique.

6. Délimitation du sujet

Pour être précis et concis dans la présente rédaction, dans cette étude nous nous
intéressons aux ménages de la commune de Kisenso au courant de l’année 2021.
Page |6

7. Objectifs et canevas

7.1. Objectifs

7.1.1. Objectif global

L'objectif global de ce travail est d’analyser la thématique de l’exode rurale dans la


commune de Kisenso en particulier et à Kinshasa en général. Il se décline en deux objectifs
spécifiques :
 Identifier les causes l’exode rural et les conséquences qui en découlent ;
 Proposer des solutions pour faire face à l’exode rural et prévenir les effets négatifs.

7.2. Canevas

Pour répondre à ses objectifs, cette étude s’organise en trois chapitres encadrés
par une introduction et une conclusion :

 Le premier aborde la revue de la littérature;


 Le deuxième porte sur l’analyse factuelle ;
 Le troisième porte sur la présentation, discussions, implications et limitations des
résultats et discussion.
Page |7

CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE

Il est question dans ce chapitre, de fixer les vues sur un ensemble de considérations
théoriques sur l’Exode rural et nous présentons également les travaux empiriques abordant le
même thème que le nôtre.

SECTION 1. ANALYSE THEORIQUE

Par le souci de clarté et pour la meilleure compréhension de notre travail, il est


nécessaire de fixer des idées sur les termes clés en rapport avec notre sujet et qui constituent
la charpente.

1.1. Exode rural

1.1.1. Définition

Plusieurs définitions sont données à ce concept « exode rural »que nous ne saurions
présenter, raison pour laquelle nous nous limitons à celles-ci :
L’exode rural a été défini comme une migration intense de population de la campagne
vers la ville, qui affecte sensiblement le potentiel démographique du milieu rural considéré
(Gubry et al., 1991).
Selon Thomsin L. (2000), la notion d'exode rural peut être conçue de manière
restreinte ou large. Dans une définition large, l'exode rural fait référence à un dépeuplement
des campagnes. Dans une définition restreinte', l'exode rural correspond à un dépeuplement
des campagnes au profit des villes

L’exode rural est un terme qui désigne le phénomène global de transfert en ville de
populations rurales à une époque d'industrialisation rapide, de sorte que ce transfert est en
même temps un passage d'une civilisation paysanne traditionnelle à une civilisation
industrielle, technicienne et urbanisée. Le terme « exode », qui selon le Littré désigne
l'émigration de tout un peuple, rend bien compte du caractère massif qu'a connu ce
mouvement depuis un siècle, entraînant la population villageoise, notables et artisans
compris.1

En effet, le terme d’exode rural souvent employé dans le passé est plus une
expression destinée à émouvoir qu’une réalité, exode au sens strict, signifie un départ en
1
https://www.universalis.fr/encyclopedie/sociologie-des-ruraux/ consulté le 20 juin 2021.
Page |8

masse. Sous cette appellation, on désigne le plus souvent la migration des ruraux vers les
villes, des lors que celle-ci est relativement importante et continue (Jules 0., 2006).

L'expression « exode rural » désigne le phénomène qui conduit des populations,


essentiellement des jeunes en âge de fonder une famille, à quitter la campagne pour s'installer
dans les villes2.

1.1.2. Les problèmes de l’exode rural

L’exode rural, tout en présentant des aspects positifs, liés surtout aux économies
d’échelle, à la mobilisation d’une importante main-d’œuvre et au renforcement du sentiment
national, grâce aux contacts en ville, soulève schématiquement trois types de problèmes
(Gubry et al., 1991) :

 Les problèmes des investissements de tous ordres nécessaires pour l’accueil de la


population dans les villes et surtout dans les grandes métropoles (logement, emploi,
santé, éducation, infrastructures diverses...) et les problèmes sociaux et politiques nés
d’une inadéquation entre les équipements disponibles et les besoins de la population.
 Les problèmes liés à la désaffection des campagnes par leurs forces vives et
notamment ceux du développement rural et de l’indépendance alimentaire du pays.
 Enfin, une série de problèmes moins facilement repérables, mais non moins
fondamentaux, qui relèvent de la macro-économie et de la politique globale de
développement : tendance accrue à l’inflation, accroissement de la dépendance externe
du pays tant pour les produits alimentaires que pour les autres biens de consommation
dont l’énergie (de manière directe ou indirecte), augmentation constante de la ponction
de la richesse nationale par la ville et les citadins aux dépens du milieu rural par suite
du caractère cumulatif de l’urbanisation, accroissement des déséquilibres
intersectoriels...

1.2. Aperçu Théorique

Les chercheurs en sciences sociales tentent depuis plus d’un siècle de clarifier cette
question qui concerne aussi bien la géographie que la psychologie, l’économie, la sociologie,
l’anthropologie ou encore la démographie. Nous procédons dans les lignes qui suivent à une
synthèse de ces réflexions théoriques.

2
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Exode_rural.html consulté le 20 juin 2021
Page |9

1.2.1. Les théories des migrations

1.2.1.1. Les approches classiques de l’étude des migrations

Ce premier courant est le plus ancien, il se fonde sur l’hypothèse centrale de rationalité
et d’homoeconomicus à laquelle sont apportées progressivement des complexifications.
L’unité de référence reste l’individu, éventuellement la famille, sans que le contexte social
soit très présent dans l’analyse.

1.2.1.1.1. Le courant économique néoclassique

On s’accorde souvent à considérer les « lois » du géographe Ravenstein E.G. (1889)


comme la première tentative explicite de théoriser les causes des migrations sur la base de
l’observation des migrations internes au Royaume-Uni et des migrations internationales entre
dix-neuf pays du monde. Dans ce contexte, Il mentionne de nombreux facteurs comme «
produisant ou ayant produit des migrations » : de « mauvaises » lois ou des lois oppressives,
des impôts élevés, un environnement social défavorable, des événements forçant à migrer («
compulsion »), un climat peu attractif, etc. Le facteur selon lui le plus important tient
cependant aux motivations économiques des acteurs (Ravenstein, 1889). Selon l’approche
néoclassique issue de ces prémisses, la migration est une action rationnelle qui amène à
maximiser l’« utilité ». Les acteurs comparent la satisfaction qu’ils retirent de leur localisation
actuelle avec celle qu’ils pourraient retirer d’un déplacement et une insatisfaction résidentielle
engendre un mouvement (Rossi, 1955).

Pour G. Leslie et A. Richardson (1961), la migration apparaît ainsi comme une


stratégie parmi d’autres (changement d’emploi, choix familiaux, etc.) permettant à l’individu
de réagir à une insatisfaction. Les acteurs sont considérés comme accordant principalement
une « utilité » aux biens et services qu’ils peuvent acquérir et les facteurs explicatifs d’une
migration sont dès lors approximés par les différentiels de salaires. L’agrégation des décisions
individuelles explique ensuite les mouvements migratoires. Une propriété centrale du modèle
néoclassique est qu’il considère la migration comme un facteur d’équilibrage des différences
géographiques puisque les migrants vont se diriger des zones à bas salaires vers les zones à
hauts salaires et vont dès lors modifier l’offre et la demande de travail.

Les économistes Harris J. et Todaro M. (1970) ont formalisé et approfondi ces idées
de choix rationnel dans l’étude de l’exode rural. Selon leur modèle, ce n’est pas uniquement la
P a g e | 10

différence de salaire entre deux espaces qui amène les personnes à migrer, mais le salaire
espéré par le migrant potentiel, compte tenu de son profil et des coûts liés au déplacement. Ils
introduisent dès lors dans le modèle une dimension probabiliste (les chances de trouver un
emploi dépendent, entre autres, du taux de chômage) et des caractéristiques individuelles (les
acteurs se distinguent par leur propension à accepter un certain risque, par l’utilité et le coût
qu’ils associent à la migration et par des niveaux d’information inégaux). Il en découle
l’importante notion de sélectivité de la migration : des conditions structurelles identiques
peuvent avoir un impact différent selon les individus ou les groupes (Massey et al., 1993 ;
Chiswick, 2007).

1.2.1.1.2. Du choix rationnel à la rationalité limitée

La théorie du choix rationnel (TCR) a été développée dans le cadre de l’économie puis
reprise par des sociologues, dont un pionnier fut George Homans (1961). En tant que théorie
de l’action, cette conception sous-tend une large part des théories migratoires et en particulier
la vision néo-classique : les individus sont vus comme des acteurs qui choisissent au mieux de
leurs intérêts entre des alternatives, même si des contraintes et des structures restreignent les
choix possibles (Haug, 2008). La recherche a néanmoins ultérieurement complexifié l’image
d’une personne migrante rationnelle qui chercherait uniquement à maximiser son utilité.
Julian Wolpert (1965) décrit ainsi un acteur qui chercherait à « satisfaire » un besoin et non
pas à le « maximiser ». La recherche d’une destination migratoire prendrait ainsi fin une fois
une destination acceptable trouvée, sans nécessairement que l’ensemble des destinations
possibles soient examinées.

1.2.1.1.3. Le cycle de vie

Bien qu’elle se base sur les mêmes postulats que l’approche néo-classique, la prise en
compte des cycles de vie introduit une dimension supplémentaire dans l’analyse en postulant
que, suivant l’étape de son existence dans laquelle l’acteur se trouve, il aura plus ou moins de
propension à migrer (Rossi, 1955 ; et Richardson, 1961). Ainsi, des personnes en début de
carrière professionnelle et sans charge familiale seront plus mobiles. De même, une famille
aura une plus forte propension à migrer avant la scolarisation des enfants, etc.
P a g e | 11

1.2.1.1.4. Le capital humain

On définit généralement le capital humain comme constitué des compétences, des


expériences et des savoirs qui permettent à l’individu d’acquérir un certain revenu par son
travail. Cette idée, appliquée aux migrations dès les années 1960 (Sjaastad, 1962), a deux
implications centrales. D’une part, le niveau et les caractéristiques du capital humain ont une
influence sur la propension à migrer (ainsi une personne hautement qualifiée peut souvent
plus facilement tirer parti de la migration et certaines formations en informatique par exemple
sont plus facilement transférables à l’étranger que d’autres en droit national par exemple).
D’autre part, la migration peut, en elle-même, constituer une stratégie d’accroissement du
capital humain (ainsi un séjour à l’étranger peut permettre d’acquérir un diplôme ou une
expérience valorisables lors du retour au pays). Le capital humain a, par ailleurs, une
influence sur l’attitude face à la migration : Everett Lee remarque, déjà en 1966, que plus une
personne est formée, plus elle a de propension à prendre des risques, et donc à migrer.
On peut cependant relever que la valorisation du capital humain s’avère parfois
difficile et que le migrant disposant d’un capital élevé peut être confronté à une dévaluation
professionnelle (Odland, 1988).

1.2.1.1.5. L’information incomplète

Une faiblesse aujourd’hui reconnue des approches décrites jusqu’ici réside dans la
non-prise en compte du haut degré d’incertitude auquel doit faire face le migrant (Allen et
Eaton, 2005). Il ignore en effet souvent la valeur et la transférabilité de ses compétences et
plus généralement la qualité de vie qui l’attend ailleurs. Ce problème, déjà signalé dans la
littérature économique des années 1960 (Sjaastad, 1962), a été particulièrement approfondi
par les géographes comportementalistes (Wolpert, 1965). Ces derniers ont cherché à
déterminer les causes spatiales de la « connaissance imparfaite de l’information », au premier
rang desquelles a été placé le « frein de la distance ». L’histoire migratoire individuelle prend
de l’importance dans ce contexte puisque le fait pour un migrant de choisir un endroit où il se
serait déjà rendu l’aide à bénéficier d’une information de qualité. Des recherches récentes
identifient d’ailleurs l’expérience migratoire comme une composante du capital humain au
même titre que la formation professionnelle sous le label de compétences circulatoires, de «
savoir circuler » (Tarrius, 1989 ; Ma Mung et al., 1998 ; Berthomière et Hily, 2006).
P a g e | 12

1.2.1.2. La Nouvelle économie des Migrations (NEM)

Les années 1990 ont été marquées par un renouveau de la littérature théorique sur les
migrations qui a conduit à un élargissement significatif du cadre conceptuel issu de l’école
néo-classique. On a en effet assisté, sous le label général de Nouvelle économie des
Migrations à un changement de l’acteur de référence (de l’individu au ménage), de l’objectif
associé à la migration (de la maximisation du profit à la minimisation du risque) et des
critères d’évaluation des conséquences de la migration par les migrants potentiels (Piguet E.,
2013).

1.2.1.2.1. Le ménage comme unité de prise de décision

Alors que les écoles précédentes envisageaient la prise de décision à une échelle
individuelle, la NEM propose de replacer l’acteur dans le contexte décisionnel plus large du
foyer, ou même de la communauté de référence. Les coûts et bénéfices, ainsi que les
probabilités de succès ou d’échec, doivent dès lors être calculés pour l’ensemble du ménage.
La prise en compte de la structure familiale devient très importante : la taille de la famille,
l’âge, le sexe et l’étape dans le cycle de vie des membres mais aussi les modèles de parenté
(famille nucléaire ou élargie, etc.) influencent la disposition, les motifs et les attentes face à la
migration (Harbinson, 1981). La probabilité de migration peut ainsi différer en fonction du
rang dans la fratrie, l’aîné pouvant par exemple être appelé à rester au pays pour se marier et
assumer le rôle de chef de famille tandis que son cadet entreprendra une migration.

1.2.1.2.2. La migration comme stratégie de gestion des risques

Le courant néo-classique a traditionnellement considéré l’attitude individuelle face au


risque (« aversion au risque » versus « propension au risque ») comme un déterminant de la
décision de migrer et le risque d’échec comme influençant l’utilité attendue de la migration
(notion d’« espérance mathématique » associée à l’utilité). La NEM ne conteste pas cette
relation entre risque et migration mais y ajoute, en quelque sorte, une relation inverse en
considérant la migration comme une stratégie de gestion de risque en elle-même. Stark O.
(1984) souligne ainsi que dans la perspective d’une rationalité familiale, envoyer un membre
du ménage en migration peut s’apparenter à une diversification spatiale du risque plus qu’à
une maximisation des rendements économiques espérés (Stark, 1984).
P a g e | 13

1.2.1.2.3. La privation relative

Oded Stark reprend de Robert Merton le concept de « privation relative » et en fait


dépendre la satisfaction des individus et leur appréciation des éventuels bénéfices de la
migration (Merton, 1957 ; Stark, 1984). La prise en considération de la privation relative
permet de conceptualiser la migration dans une perspective de changement social : alors que
dans la théorie néo-classique, une certaine quantité de revenu avait une utilité fixe pour un
même individu au fil du temps, cette utilité décroît pour la NEM si la situation relative de
l’individu au sein de la société se dégrade. Une personne dont la situation ne change pas dans
l’absolu (par exemple un fonctionnaire de l’État) peut ainsi être nouvellement incitée à migrer
si autour de lui d’autres individus ou groupes sociaux connaissent une amélioration de leur
situation économique.

1.2.1.3. Les approches sociologiques et géographiques

Les théorisations présentées jusqu’ici s’avèrent largement centrées sur les individus.
Plusieurs développements relativement récents cherchent à mieux prendre en compte les
interrelations entre le migrant et son environnement social, que ce soit en termes de réseaux
ou de représentations collectives.

1.2.1.3.1. La théorie des réseaux et le capital social

L’individu confronté à la décision de migrer est désormais considéré comme relié à


une structure sociale constituée par la famille proche et élargie, par les personnes originaires
de la même région, du même groupe culturel ou plus largement par des amis et connaissances.
Ces réseaux sont à la fois des sources d’informations et des fournisseurs d’aides et d’appui
pour le voyage et l’installation dans un pays de destination. On considère en général que
l’existence de réseaux facilite la migration (De Jong, 2000). Ainsi, dans le cas du Ghana,
Shani Salifu (2007) souligne l’importance du réseau social et des réciprocités qu’il implique
déjà dans le pays d’origine.
Certains réseaux peuvent cependant aussi avoir un effet de frein en diffusant des
informations dissipant des illusions sur les perspectives migratoires ou en impliquant des
contraintes supplémentaires pour le migrant (Faist, 1997).
P a g e | 14

1.2.1.3.2. L’imaginaire géographique

Le tournant culturel en sciences sociales permet de suggérer des conceptualisations


beaucoup plus larges des motifs de migration et du choix des destinations, en particulier
autour de la notion d’imaginaire géographique (Piguet E., 2013).
On peut en effet considérer qu’entrent en jeu dans la décision de migrer, en plus des
différents facteurs énumérés jusqu’ici, de grands schémas stéréotypiques d’interprétation du
monde, propres soit à certaines périodes historiques et à certaines « cultures » dans la lignée
de l’Orientalisme d’Edward Saïd (Gregory, 1995), soit à certains individus en raison de leur
expérience singulière du monde dans un contexte de circulation grandissante d’images, de
médias et d’idéologies. L’intérêt des géographes pour la manière dont les individus perçoivent
l’espace n’est pas nouveau et remonte au courant des « cartes mentales » qui s’est développé
dans les années 1960 pour rendre compte du décalage cognitif entre perceptions et réalité de
l’espace (Gould et White, 1984). Les démarches contemporaines dépassent cependant cette
distinction et prennent en considération le caractère performatif de l’imaginaire géographique,
ses enjeux identitaires et les rapports de pouvoir qui le sous-tendent. Selon ce courant, s’ils
veulent comprendre les motivations migratoires des individus dans toute leur complexité, les
chercheurs se doivent de prendre en compte ces aspects tout particulièrement s’ils veulent
saisir la manière dont les migrants potentiels procèdent à une hiérarchisation des destinations
possibles (Piguet E., 2013).

1.2.2. Migration et Développement

Le débat portant spécifiquement sur la migration et le développement a suivi une


évolution assez différente de la théorie migratoire générale. En raison de leur attachement aux
processus migratoires ou aux sociétés réceptrices, les théories migratoires générales
n’apportent pas d’informations spécifiques sur la nature des impacts de la migration sur le
développement des sociétés émettrices, et encore moins sur le caractère hétérogène de ces
impacts (De Haas H., 2010).

Au cours des cinquante dernières années, l’impact de la migration sur le


développement des communautés et des pays d’origine des migrants a fait l’objet d’un débat
permanent et parfois animé, opposant les points de vue des « optimistes » et des « pessimistes
» de la migration (Taylor, 1999).
P a g e | 15

1.2.2.1. Perspectives optimistes : théories néo-classique et développementaliste

La théorie migratoire néo-classique conçoit la migration comme une forme


d’allocation optimale des facteurs de production au bénéfice des pays émetteurs et récepteurs.
Dans cette perspective de « croissance équilibrée », le déplacement du travail des zones
rurales et agricoles vers les zones urbaines et industrielles (au sein ou à l’extérieur du pays)
est perçu comme une condition préalable de la croissance économique et, par conséquent,
comme un élément constitutif du processus de développement dans son ensemble (Todaro,
1969). Le libre mouvement de la main-d’œuvre au sein d’un marché entièrement libéralisé
finira par aboutir à sa raréfaction, qui se traduira par une plus grande productivité marginale
du travail et l’augmentation des salaires dans les pays émetteurs. Parallèlement, les flux de
capitaux devraient suivre le mouvement inverse : des pays pauvres en main-d’œuvre aux pays
émetteurs pauvres en capitaux. A long terme, ce processus d’égalisation des prix des facteurs
prévoit que le phénomène de la migration prend fin une fois que convergent au même niveau
les salaires des pays d’origine et ceux des pays de destination (Massey et al., 1998).

Selon les positions dominantes des années 1950 et 1960 en matière de théorie du
développement, les migrants de retour étaient d’importants acteurs du changement et de
l’innovation. Il était escompté des migrants qu’ils rapportent non seulement de l’argent mais
aussi de nouvelles idées, connaissances et attitudes entrepreneuriales. Ainsi, les migrants
étaient censés jouer un rôle positif en matière de développement et contribuer à l’accélération
de la diffusion des techniques modernes dans les pays en développement. Les transferts de
fonds étaient aux aussi considérés comme des outils importants pour stimuler la croissance
économique (De Haas H., 2010).

1.2.2.2. Perspectives pessimistes : causalité cumulative et « syndrome du migrant »

À partir de la fin des années 1960, les perspectives optimistes sont de plus en plus
remises en question sous l’influence conjuguée (i) d’une évolution paradigmatique de la
théorie sociale et du développement vers une vision historique-structuraliste (Frank, 1966,
Frank, 1969) et (ii) d’études empiriques et d’expériences politiques qui corroborent assez peu
les visions optimistes (Penninx, 1982, De Mas, 1978). En fait, ces nouvelles perspectives
renversent totalement les arguments des approches néo-classiques et développementalistes : la
migration est dorénavant perçue comme un facteur d’accroissement des disparités spatiales
P a g e | 16

(interrégionales et internationales) entre les niveaux de développement, et non plus comme un


facteur de réduction de ces disparités.

Le paradigme historique-structuraliste considère la migration comme un moyen de «


fuir la misère » causée par l’expansion du capitalisme mondial, ce dernier étant donc
intrinsèquement incapable de changer les conditions structurelles qui entraînent la migration.
Par conséquent, la migration est perçue comme un phénomène aggravant les problèmes de
sous-développement. Comme le soutient Papademetriou (1985), la migration pourrait
contribuer, dans les pays émetteurs, à l’amenuisement non contrôlé de leurs ressources en
travailleurs qualifiés, déjà maigres, et des membres les plus dynamiques, les plus productifs et
les mieux portants de leur population.

Cette vision se développe parallèlement aux préoccupations relatives à la « fuite des


cerveaux ». Bien que les gouvernements de nombreux pays émetteurs se soient montrés
comparativement favorables à l’émigration de leurs ressortissants les moins instruits, ils
adoptent une attitude généralement plus négative vis-à-vis de l’émigration des travailleurs
qualifiés. Cette émigration est perçue comme un phénomène destituant les pays pauvres de
leurs rares ressources en main-d’œuvre professionnelle et qualifiée, dans lesquelles les États
ont investi de nombreuses années d’enseignement (Baldwin, 1970). S’inverse également la
vision de la contribution de la migration et des transferts de fonds au développement, la
perspective dominante considérant alors que les transferts de fonds ont plutôt pour effet de
stimuler la consommation et l’inflation dans les autres régions et que les migrants investissent
rarement leurs fonds dans des entreprises productives.
SECTION 2. ETUDES EMPIRIQUES

Il est question dans cette section d’exploiter les travaux empiriques existant, tout en
mettant en lumière les résultats de ces études
De ce fait, nous avons lu entre autre les travaux des auteurs tels que :
Gubry P. et al. (1991) : Enquête sur la pression démographique et l’exode rural
dans le nord et l’ouest du Cameroun.
Dans cette étude, les auteurs mettent évidence les causes de l’exode rural dans le nord
et l’ouest du Cameroun.

Parmi les causes de l’exode rural, ils distinguent des facteurs de répulsion du milieu
rural et des facteurs d’attraction du milieu urbain dans la mesure où un facteur donné
P a g e | 17

constitue à la fois des forces répulsives et des forces attractives selon le milieu dans lequel on
se place.
La différence de niveau de vie entre la campagne et la ville est le facteur qui apparaît
le plus souvent dans les diverses déclarations sur ce sujet. Le niveau de vie est beaucoup plus
faible en milieu rural qu’en milieu urbain : revenus de la population plus faibles,
investissements publics proportionnellement moins élevés, services sanitaires et sociaux plus
rares et moins performants... La migration vers la ville est donc souvent une quête de
meilleures conditions d’existence par la jeunesse, une tentative pour fuir la pauvreté. Ce sont
également ces raisons qui font généralement demeurer en ville ceux qui y ont migré à
l’origine pour d’autres motifs.

Le travail agricole lui-même est une des causes de l’exode rural, tant par sa dureté
(pénibilité, revenus aléatoires, absence d’horaires de travail et de congés), que par sa
monotonie, de sorte qu’on a pu parler d’une “vie d’enfer”. Il en est de même du sous-emploi
rural, surtout saisonnier, source de désœuvrement et d’ennui, avec l’absence de distractions,
qui augmente la “fascination de la ville”. L’attirance de la ville ne pourrait exister sans un
développement des communications et l’irruption du mode de production marchand en milieu
rural. La scolarisation est un des facteurs essentiels de l’exode rural avec de multiples
facettes.

Un certain nombre de facteurs d’exode sont internes à la vie sociale des villages,
même si ces facteurs ont eux-mêmes des causes extérieures. Il en est ainsi de la désagrégation
de la cellule familiale, de l’affaiblissement de l’autorité traditionnelle et des conflits de
générations. On observe des difficultés croissantes d’accès à la terre pour les jeunes, par suite
des règles d’héritage, ainsi que de la raréfaction des terres fertiles et donc de l’augmentation
de leur prix. Les jalousies, les haines, la sorcellerie et les superstitions en milieu rural
constituent au total un “univers oppressant” dont les jeunes cherchent à s’éloigner. Enfin le
mariage provoque souvent le déplacement vers la ville, pour les hommes qui cherchent à
rassembler le pécule correspondant à la dot, ou pour les femmes qui rejoignent leur mari déjà
installé.
P a g e | 18

Angondo J. et al. (2019) : Causes et effets de l’exode rural sur le développement


socioéconomique dans le territoire D’Opala. Cas de Secteur des Tooli (RDC).

Cette étude a porté sur l’analyse de déplacement durable de populations quittant le


Secteur des Tooli (Zone rurale) pour aller s’implanter dans la Ville de Kisangani et/ou à
l’hinterland de la Ville. Selon les auteurs, la paupérisation des campagnes crée de plus en plus
de marginaux et renforce les motifs de désertion non seulement de la part des paysans mais
aussi d’autres types de travailleurs. L’exode provoque la paupérisation au niveau individuel,
comme à l’échelle du pays. Chaque paysan en fuite est un manque à gagner pour l’Etat
(Secteur).
Les objectifs poursuivis dans cette étude étaient d’identifier les causes de l’exode
rural, déterminer les personnes qui pratiquent l’exode rural et dégager les conséquences qui en
découlent.

Les résultats des auteurs démontrent que l’exode rural résulte de la mise en place de
facteurs de rejet et des facteurs d’attraction. La ville offre de nombreux emplois rémunérés, et
des salariés plus élevés. La ville répond mieux aux aspirations sociales et culturelles,
notamment aux yeux des jeunes générations : environnement social plus ouvert, plus libre,
moins contraignant que le cadre rural traditionnel, accès plus facile à l’éducation et, partant, à
l’ascension sociale. Avec ce phénomène, le Secteur des Tooli est dépourvu de la population
active, présentant une production assez faible. L’exode rural alimente de façon significative :
- Une phase d’industrialisation avec la disponibilité d’une main d’œuvre importante
embauchée dans les ateliers et les usines ;
- Le mouvement d’urbanisation avec le développement des faubourgs des villes.

La plupart de ces isolés volontaires ont été déçus de leur arrivée dans la ville de
Kisangani, Voilà pourquoi, ne trouvant pas d’emplois imaginés au départ, ils se sont encore
une fois retiré de la ville de Kisangani(exode urbain) pour habiter à l’hinterland de la ville de
Kisangani précisément à Kubagu, Ngenengene, Lokele Lokele,Alibuku,Maweda, Lula,…

La majorité des citoyens est de petits paysans pauvres et en situation précaire. Ils
révoltent à plusieurs reprises.
P a g e | 19

Ngalamulume G. (2016) : Le développement rural : réalités, enjeux et pistes


d’action.
Dans son étude portant sur le développement rural : réalités, enjeux et pistes d’action,
l’auteur a eu à identifier des contraintes principales au développement rural de la RDC, mais
aussi les éléments à la base de l’exode rural.

Selon l’auteur les contraintes principales au développement rural de la RDC sont la


faiblesse des circuits de commercialisation résultant de la dégradation avancée de presque
toutes les voies de communication (routes, chemins de fer, voies navigables) et de la rareté
des moyens de transport, contraignant ainsi le monde rural à l’enclavement. Par ailleurs,
l’absence significative d’infrastructures sociales et culturelles (écoles et hôpitaux de qualité,
eau potable, électrification rurale, habitat rural, divertissement, etc.) est à la base de l’exode
rural et de la fuite de la main-d’œuvre. Les campagnes sont ainsi dépeuplées, devenant de plus
en plus inactives, peu dynamiques et contraintes à la léthargie. Au niveau des contraintes
spécifiques.
Watterman A. (2017) : L'exode rural et l'agriculture paysanne. Enquête
exploratoire pour le canton de Jipijapa, Equateur.

Ce travail s’est basé essentiellement sur des entretiens auprès de jeunes et de moins
jeunes pour essayer de mieux comprendre la décision de partir de sa campagne natale pour se
rendre en ville.

Les entretiens avec les répondants démontrent que ces derniers tiennent à leur
environnement, à leur Nature et à leur tranquillité. Mais l'absence de communication pèse aux
jeunes. Leur manière de travailler la terre est également une de leur fierté mais elle manque
cruellement de soutien. Ils ne peuvent en vivre que difficilement et doivent donc aller
chercher une autre source de revenus. Mais, face aux manque d'opportunités à Jipijapa, que ce
soit pour travailler ou pour étudier, ceux-ci sont poussés à partir à la ville, cette ville vue
comme polluée et bruyante. Mais cette analyse ne peut être vraie pour tout le monde. En effet,
certains ne désirent plus travailler la terre et souhaite un meilleur futur que leurs parents. Mais
tous veulent aller de l'avant. Personne n'a cependant renié son héritage de paysan et ils
semblent fiers de leur campagne. Ce qui réunit tout le monde également, c'est l'importance des
études. Mais y accéder n'est pas toujours facile avec les distances, les transports inexistants,
les routes en mauvais état ou l'argent disponible.
P a g e | 20

Des sacrifices sont alors parfois décidés, personnellement ou pas, pour le bien des
frères et sœurs. La migration n'est également pas toujours un abandon de son milieu natal et
de sa famille. Des envois d'argent et des visites régulières sont organisés, à la hauteur des
possibilités, ou de l'envie de chacun. Mais cet exode des habitants de leur milieu rural visible
par tous, ne les réjouit pas. Ils en comprennent les raisons et peu blâme ceux qui sont partis.
Mais ils sont inquiets pour le futur de leur communauté, de la fuite de la main d’œuvre et de
l'avenir de tous ces jeunes qui partent à Guayaquil. Les conséquences les touchent de plein
fouet : fermetures des écoles et diminution du budget par communauté. Un cercle vicieux se
forme alors où la migration engendre la migration.
Maisonneuve, D. (1985) : Structure familiale et exode rural : le cas de Saint-
Damase, 1852-1861.

Le bilan de cette étude tend à remettre sérieusement en question le modèle expliquant


l'exode rural par la production d'une surpopulation au niveau familial. S'il existe effectivement
une surpopulation manifeste dans l'ensemble de la société rurale québécoise de la seconde
moitié du 19e siècle, il n'est pas évident pour autant que chaque famille produit des
condamnés à l'exode rural en fonction de sa fécondité, comme le suggère une simplification
du cycle de vie familial basée sur la comptabilité démographique générale. Ce que nous
observons, au contraire, c'est que certaines familles, peu importe leur dimension, réussissent à
consolider leur implantation dans la société agricole, alors que d'autres, peu importe
également leur dimension ou leur situation dans le cycle de vie, sont massivement sujettes à
l'exode rural. Il semble que le comportement migratoire des familles rurales s'explique
davantage par leur situation socio-économique que par leur comportement en matière de
fécondité. On peut en conclure que le niveau élevé de la fécondité ne constituait pas
nécessairement un facteur d'appauvrissement pour les familles agricoles, et que ce sont des
facteurs extra-démographiques qui déterminent concrètement quelles sont les familles vouées
à l'exode rural. Dans le contexte de la petite production agricole, l'utilisation de la main-
d’œuvre familiale représente une condition nécessaire - mais de toute évidence non suffisante
- à la viabilité économique des exploitations. Le caractère apparemment contradictoire d'un
niveau élevé de fécondité dans un contexte d'exode massif s'explique en grande partie par
l'intérêt économique des unités familiales de production agricole se trouvant dans une
situation de concurrence pour l'accès à la terre, et non par le maintien de valeurs culturelles
traditionnelles, inadaptées aux conditions socio-économiques.
P a g e | 21

Wand’arhasima L. et Muhaya V. (2021) : Mouvements des paysans et leur impact


sur la bidonvilisation de la ville de Bukavu.

Cette étude dégage des éléments pouvant expliquer la prolifération des bidonvilles
dans la ville de Bukavu.

Les auteurs démontrent que, pendant que l'exode rural vide les milieux ruraux suite
aux conflits armés récurrents, les villes gagnent en ampleur, en densité démographique et en
étalement urbain. Non planifiée, ni contrôlée, l'expansion urbaine génère plusieurs fléaux :
prolifération des taudis, chômage, irrégularité dans la fourniture des services de base (eau
potable et électricité, système éducationnel, sanitaire, d’assainissement et de gestion des
déchets), pollutions diverses (de l’eau/air/sol et sonore), dégradation ou absence des
équipements et infrastructures de communication. L’exode des paysans (politico-sécuritaire
avant d’être socio-économique) vers la ville de Bukavu est l’une des principales causes de sa
bidonvilisation (en pleine centre-ville et non à la périphérie). Sans encadrement, ni moyens
conséquents, les habitants y sont groupés, par dépendance professionnelle ou d’origine,
conciliant ainsi la liberté individuelle et les contraintes sociales.

Voulant comprendre les facteurs sous-tendant cette bidonvilisation et partant de


l’analyse documentaire, l’enquête ménage avec une grille d’entretien sur ses causes et
conséquences et les perspectives de solution durable, L’étude a fait observer une urbanisation
anarchique de Bukavu, gardant ses habitants, en entités-pièges, victimes de leur propre
turpitudes (Nasse damonienne). Elle propose l’expérimentation, l’entraînement, l’inventivité
des logements sociaux pour avoir des entités-pilotes, épanouissant durablement ses habitants
(Sas damonien) ; dans le respect des contraintes soit spatiales/physiques des bidonvilles, soit
sociales de ces habitants, soit les deux à la fois.

Conclusion partielle
Dans ce chapitre premier, nous avons examinés les notions théoriques en rapport
avec le thème du travail en mettant l’accent sur les concepts clés du sujet enfin de se faire une
image généralisée sur le sujet examiné dans le cadre de ce travail. Le chapitre a concerné deux
sections. La première étant l’analyse théorique, il a s’agit d’expliquer en des termes clairs des
notions de base en rapport avec notre thème. La seconde concerne l’étude empirique. Celle-ci
a eu trait à la présentation des différentes études empiriques ayant portés sur des sujets
proches au nôtre, c’est ainsi que 6 études ont été mis en évidence.
P a g e | 22

Nous avons également mis en évidence des travaux ayant porté sur le même
thème que le nôtre. La fin de ce chapitre nous permet de passer à l’analyse factuelle.

CHAPITRE 2. ANALYSE FACTUELLE


Dans ce chapitre nous allons nous pencher essentiellement sur la présentation du cadre
de notre étude qui est la commune de Kisenso et les approches méthodologiques utilisées.

SECTION 1. BREVE PRESENTATION DE LA COMMUNE DE KISENSO

1.2. Historique et situation géographique

Dans ce sous point, nous allons aborder ce point à travers la brève historique ainsi que
sa situation géographique de la maison communale de Kisenso.
P a g e | 23

1.2.1. Aperçu historique

Avant 1960, la commune de Kisenso n'était qu'une vaste étendue verte où la faune et
la flore vivaient côte à côte. Ce fut une vaste savane où les citadins en particulier les
cheminots, effectuaient des cultures vivrières. Cette savane était aussi un endroit propice à la
chasse et à la cueillette. Jusque-là, Kisenso était inhabitée, exception faite du côté de Livulu
où quelques personnes avaient élu leur domicile le long de la rivière Matete.

La commune de Kisenso est issue d'un village de Umbu, où la plupart de résidants de


l'époque fabriquaient des bacs destinés aux brasseries et limonaderies sises actuellement à
Ndjili Brasserie. Au fil du temps et avec l'extension, cette aire a été reconnue comme zone
annexe du territoire suburbain de Kimwenza, rattachée à la troisième zone urbaine du
Ministère de l'Intérieur sous l'appellation de Kisenso.

A la suite de l'explosion démographique qu'elle a connue, la zone annexe Kisenso fut


élevée au rang de commune urbaine de la ville de Kinshasa, par l'ordonnance présidentielle
n°68024 du 20 décembre 1968. Ensuite, ses limites territoriales furent fixées par l'arrêté
ministériel n°69-0042 du 13 Janvier 1969.

1.2.2. Situation géographique

Ancienne zone annexe de la ville de Kinshasa, au même titre que les communes de
Makala, Mont-Ngafula et Kimbanseke, la commune de Kisenso est géographiquement limitée
: au Nord, par la commune de Matete ; à l'Est, par la vallée de la rivière N'djili et la commune
de Kimbanseke ; à l'Ouest, par la commune de Lemba et au Sud, par la commune de Mont
Ngafula. La commune compte dix-sept quartiers. La carte II.1 montre les limites de la
commune.

1.3. Aspects biophysiques

1.3.1. Morphotype

Kisenso est une commune collinaire à forte pente variant entre 4 et 18% en moyenne.
C'est un plateau d'environ 1 Km de long qui s'étend au sommet de la colline et divise le site en
quatre versants : Matete, Riflaert, Salongo et Cimetière (maison communale de Kisenso).

 1er Versant
P a g e | 24

Le versant de Riflaert, à l'Est est accessible par taxi-bus et train. Il est dynamique :
activités socio-économiques, espace maraîcher, marché de Kisenso-gare, parking routier, gare
ferroviaire, etc. Il abrite les quartiers Kabila, Bikanga, Kisenso-gare, érodés par les ravins qui
ensablent le rail et la rivière N'djili et les quartiers Nsola et Dingi-dingi, inondables et
marécageux.

 2ème Versant

Le versant du cimetière de l'Unikin se situe au Sud-Ouest. Ses érosions ont détruit la


piste, le cimetière, menace l'église et l'école CBCO. Ses quartiers : Libération, Mbuku,
Kumbu, sont assez enclavés et mal cadastrés.
 3ème Versant

Le versant de Matete, au Nord, a des érosions qui ont causé beaucoup de dégâts à
Matete, en lui desservant d'importantes quantités de sable qui ensablent régulièrement le
tronçon du chemin de fer. Il abrite les quartiers Kitomesa, de la Paix, Révolution, etc.

 4ème Versant

Le versant de Lemba, à l'Ouest, a des ravins qui ensablent aussi la rivière Matete,
provoquent des éboulements, glissements et détruisent la végétation. Il abrite les quartiers
Mujinga et Ngomba.

1.3.2. Climatope

Selon CRABBE (1980), Kinshasa se trouve dans une zone de climat tropical humide à
2 saisons distinctes, dont l'une est pluvieuse et va de septembre à mai. Le climat est de type
AW4, selon les critères de classification de Koppen. Les précipitations, principal facteur
climatique limitant les formations végétales aux basses latitudes, font de Kinshasa une région
dont les précipitations moyennes annuelles sont de l'ordre de 1500 mm.

Ces précipitations sont très disproportionnées dans leur répartition annuelle, avec une
saison pluvieuse concentrant 93 à 97% et une saison sèche, ne recevant que moins de 10% du
volume total annuel de pluies. La saison sèche qui va de mai à septembre ou octobre est
généralement absolue, fortement nuageuse et faiblement ensoleillée. Les températures
moyennes mensuelles, de juin à septembre sont inférieures à 22°C.
P a g e | 25

1.3.3. Hydrotope et pédotope

La rivière Ndjili longe le flanc Est de la commune de Kisenso. Elle prend sa source
dans la province du Kongo-central, elle draine un débit très important et son affluent la rivière
Matete, coule dans une vallée fortement encaissée. Les rivières Mandona et Muelanzo
traversent cette commune de même que la rivière Matete et Kivula qui se jettent dans la
rivière N'djili.

La commune de Kisenso présente un type de sable fin jaunâtre ou rougeâtre, avec une
fraction lumineuse et argileuse généralement faible. Ce type de sol incohérent et perméable
offre une faible résistance à l'arrachement sous l'action des eaux de ruissellement.

1.3.4. Phytocénose et zoocénose

Composée d'arbres fruitiers plantés, la commune de Kisenso a une végétation couvrée


essentiellement de phanérophytes, notamment de bambous de Chine et de Vétivers qui ont été
plantés pour la lutte antiérosive. La végétation est aussi composée de plantes ornementales
servant de haies de clôtures parcellaires.
La zoocénose est dominée par les animaux de basse-cour, dont le groupe le plus
représenté est la volaille.

SECTION 2. APPROCHES METHODOLOGIQUES


Dans cette sous-section, nous présentons de manière plus explicite les approches
méthodologiques que nous avons déployées pour la collecter, structurer et analyser nos
données.

2.1. Population d’étude

La population sous étude ici est les ménages de la commune de Kisenso dans la
ville province de Kinshasa. Nous trouvant dans l’impossibilité d’étudier tous les cas existants,
nous avons pris un échantillon de cette population. Ne disposant pas également d’un budget
consistant et compte tenu du temps qui nous est imparti, nous avons axé notre enquête au
quartier REGIDESO de la commune de Kisenso.
P a g e | 26

2.2. Echantillonnage

Dans le cadre de notre présent travail, nous avons retenu 200 sujets tirés à partir de la
technique d’échantillonnage non probabiliste à participation volontaire. Les impératifs du
temps, les exigences matérielles et financières nous ont contraints à restreindre notre
échantillon.

2.3. Techniques de récollette des données

Nous avons collectés les données grâce à deux méthodes dont : la technique
documentaire (source secondaire) et les enquêtes par sondage (source primaire).

2.3.1. Technique documentaire

Cette recherche nous a permis de passer en revue la littérature théorique et empirique


existante sur l’exode rural. Nous avons ainsi pu glaner des informations à partir des réflexions
faites dans certains ouvrages et, quelques travaux de fin de cycle et mémoires ayant traité du
même thème que nous. Nous avons aussi orienté notre recherche sur internet : cela nous a
permis d’avoir beaucoup plus d’informations et de clarifications par rapport à notre sujet.

2.3.2. Collecte de données primaires

Etant donné la nature du problème que nous nous sommes posés et considérant les
variables à manipuler, l’instrument d’investigation qui nous a paru le plus approprié pour
cette enquête est le questionnaire parce qu’il est plus rapide et plus pratique.
Dans la réalisation du questionnaire nous avons utilisé des questions fermées limitant
ainsi les réponses et les questions ouvertes.

2.4. Traitement des données

2.4. Traitement des données

2.4.1. Méthode d’analyse

Ce point sera consacré à l’analyse des données recueillis dans notre enquête, nous
avons effectué différentes d’analyses grâce à l’application STATA. Il s’agit de :
P a g e | 27

2.4.1.1. Analyse univariée

Dans cette analyse, nous effectuons une analyse de chaque variable une à une de
manière individuelle, pour avoir une description bien détaillé de notre base de données.

2.4.1.2. Analyse multivariée

Il s’agit d’effectuer une analyse multilatéral entre une variable retenue comme
dépendante et plusieurs autres variables prises en tant qu’indépendante pouvant expliquer la
variable dépendante.

Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons dressé une brève présentation du cadre de notre étude
qui est la commune de Kisenso de ville de Kinshasa. Les méthodes de traitement et
techniques de récoltes des données ont été également mises en évidence dans ce chapitre,
mais aussi la source des données primaires (empiriques) et secondaires.
P a g e | 28

CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATAS, DISCUSSIONS,


IMPLICATIONS ET LIMITATIONS

Dans ce chapitre qui est le dernier de notre étude, nous proposons de présenter les
résultats, de discuter des résultats des données présentées, de mettre en évidence les
implications et limites observés.

1. PRESENTATIONS DES RESULTATS


Cette section de notre est consacrée à la présentation des résultats de notre étude.
1.1. Analyse Univariée

Tableau 1. Provenance de l’intérieur


Fréquence Pourcentage

Non 21 10,5

oui 179 89,5

Total 200 100,0

Source : Nos calculs sur Stata

- 179 soit 89,5% des répondants proviennent de l’intérieur, 21 soit 10,5% sont des natifs
de Kinshasa.

Tableau 2. Genre
Fréquence Pourcentage
Femme 90 45
Homme 110 55
Total 200 100,0
Source : Nos calculs sur Stata

- 110 soit 55% des répondants sont des hommes, 90 soit 45% sont des femmes.

Tableau 3. Etat-civil
Fréquence Pourcentage
Célibataire 172 86,0
Marié 28 14,0
Total 200 100,0
Source : Nos calculs sur Stata

- La majorité de nos enquêtés sont célibataires soit 86% ; 28 soit 14% enquêtés sont
mariés
P a g e | 29

Tableau 4. Niveau d’instruction


Fréquence Pourcentage
Sans instruction 7 3,5
Niv. Primaire 14 7,0
Niv. Secondaire 151 75,5
Niv. Supérieur/universitaire 28 14,0
Total 200 100,0
Source : Nos calculs sur Stata

- Le niveau secondaire est plus dominé parmi les répondants enquêtés (75,5%), suivi
niveau supérieur/universitaire (14%) et du niveau primaire (7%) ;
Tableau 5. Une famille présente à Kinshasa
Fréquence Pourcentage
Non 10 5,0
Valid Oui 190 95,0
Total 200 100,0
Source : Nos calculs sur Stata
- 10 soit 5% n’avaient pas de famille à Kinshasa à leur arrivée ; 190 soit 95% avaient de
la famille à leur arrivée.

Tableau 6. Catégorie socioprofessionnelle


Fréquence Pourcentage
Petites entreprises/ (commerce) 34 17,0
Fonctionnaire 30 15,0
Travail formel rémunéré 29 14,5
Agriculture 39 19,5
Petites entreprises/ travail technique 23 11,5
Travail informel 28 14,0
Autres 17 8,5
Total 200 100,0
Source : Nos calculs sur Stata

- 34 soit 17 des enquêtés sont dans le commerce, 30 soit 15% sont des fonctionnaires,
29 soit 14,5% effectuent un travail formel rémunéré, 39 soit 19,5% ont comme activité
l’agriculture, 23 soit 11,5% font un travail technique, 28 soit 14% sont dans un travail
informel.
P a g e | 30

Tableau 7. Une famille favorable au déplacement


Fréquence Pourcentage
Non 22 11,0
Oui 178 89,0
Total 200 100,0
Source : Nos calculs sur Stata
- 22 soit 11% n’avaient pas l’approbation de la famille concernant leur départ pour
Kinshasa ; 178 soit 89% avaient le soutien de leur famille.

Tableau 8. Mobile de se déplacer vers la ville


Modalités Fréquenc Pourcentage
e
Recherche d’emploi facile à trouver en 52 11
ville
Goût de l’aventure 18 9
Recherche une meilleure qualité de vie 75 37,5
Scolarisation 55 21
Source : établi par nous–mêmes sur base de l’enquête opérée à la commune de Kisenso à Kinshasa,
Août 2021.

- Concernant le mobile de se déplacer vers la ville, les répondants identifient la


recherche d’une qualité de vie meilleure comme la raison principale, 21,5% estiment
qu’il s’agit de la création d’une activité génératrice de revenu, 21% la scolarisation,
11% la recherche d’emploi facile à trouver en ville et 9 % estiment qu’il s’agit du goût
de l’aventure ;
P a g e | 31

Tableau 9. Causes de l’exode rural

Modalités Fréquences Pourcentage


Le chômage et la culture de la 29
13,5
pauvreté
Manque de financements 16 8
Les conditions scolaires déficientes 29 13,5
Absence de divertissements 15
7,5
modernes
Jalousie, vol et insécurité 11 5,5
Difficultés d’accès à la terre 15 7,5
Méthode de travail archaïque 20 10
13
Fascination de la ville 6,5

Mariage 8 4

Manque d’infrastructure 11 5,5


Différence de revenu entre ville et 21
10,5
campagne
Le poids de la coutume 12 6
Source : établi par nous–mêmes sur base de l’enquête opérée à la commune de Kisenso à Kinshasa,
Août 2021.

- Le chômage et la culture de la pauvreté, et Les conditions scolaires déficientes, de ma


nière égale, ont confirmé comme cause de l’exode rural avec respectivement
13,5% chacune; 10,5% (soit 21 enquêtés) attestent la différence de revenu entre ville
et campagne ; 10% (soit 20 enquêtés) confirment la méthode de travail archaïque; 8%
(soit 16 enquêtés) identifient le manque de financements ; 7,5% pensent
respectivement à l’absence de divertisements modernes et la difficulté d’accès à la
terre ; 6,5% (soit 13 enquêtés) confirment la fascination de la ville ; 6% (soit 12
enquêtés) mettent en évidence e poids de la coutume ; 5,5% parlent respectivement de
la jalousie, vol et insecurité, et du manque d’infrastructure , et enfin 4 % (soit 8
enquêtés) pensent au mariage.

Tableau 10. Conséquences de l’exode rural


P a g e | 32

Modalités Fréquence Pourcentage


Dépeuplement du milieu rural 22 11
Diminution de la production agricole et revenus 25 12,5
Délinquance urbaine 27 13,5
Fuite de cerveau (leader) 17 8,5
Problèmes d'urbanisation et d'urbanisme 14 7
Parasitisme familial 25 12,5
Chômage urbain 28 14
Prostitution 20 10
Vieillissement ou féminisation de la population 15
7,5
rurale
Déracinement 7 3,5
Source : établi par nous–mêmes sur base de l’enquête opérée à la commune de Kisenso à Kinshasa,
Août 2021.

- 14% (soit 28 enquêtés) attestent le chômage urbain ; 13,5% (soit 27 enquêtés) ont
confirmé la délinquance urbaine ; la diminution de la production agricole et revenus
ainsi que le parasitisme familial ont été identifié comme conséquences par 12,5% de la
population enquêté chacune respectivement ; 11% (soit 22 enquêtés) identifient le
dépeuplement du milieu rural; 10% (soit 20 enquêtés) confirment la prostitution; 8,5%
(soit 17 enquêtés) identifient la fuite de cerveau (leader) ; 7,5% (soit 15 enquêtés)
pensent au vieillissement ou féminisation de la population rurale ; 7% (soit 14
enquêtés) mettent en évidence les problèmes d'urbanisation et d'urbanisme , et enfin
3,5% (soit 7 enquêtés) parlent de déracinement.

Descriptions des variables quantitatives

Variable Obs Moyenne Ecart- Min Max


type
Age 200 26.545 3.04868 22 40
Taille 200 5.33 3.014388 1 10
ménage au
village
Source : Nos calculs sur Stata

L’analyse univariée des variables reprises dans le tableau ci-haut représente la


moyenne, l’écart-type, le minimum et le maximum de chaque variable ainsi que le nombre
d’observation.
 Dans l’échantillon l’âge varie de l’enquêté varie entre 22 et 40 ans, la moyenne étant
de 27 ans ;
P a g e | 33

 Le ménage le plus petit est composé d’un seul individu, le plus nombreux est constitué
de 10 personnes. La moyenne de la taille des ménages enquêtés est de 5 personnes ;
Tableau 2. Population rurale en RDC
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
59,98 59,45 58,91 58,37 57,82 57,26 56,69 56,12 55,54 54,95 54,36
7 6 8 3 3 4 2
Source : Groupe de la Banque Mondiale, 2021
Le tableau ci-haut sur de la population rurale en RDC démontre une évolution sans
cesse décroissante aux files des années. La population rurale était estimée à 59,9% en 2010,
10 ans après, elle est évaluée à 54,3% ce qui dénote d’une perte ou dépeuplement de la
population rurale au cours de ces dernières années.

Nous estimons que pour faire face à l’exode rural et prévenir ainsi les conséquences
négatives, Les conditions de vie principalement doivent s'améliorer comme la communication
ou l'infrastructure routière. Mais, plus que tout, des opportunités à l'intérieur même des
campagnes doivent être produites. Des emplois, dont le salaire est suffisant pour arrêter de
seulement survivre, doivent être créés, dans le domaine agricole ou ailleurs. Si des appuis sont
portés sur la commercialisation et que les pouvoirs publics soutiennent efficacement celle-ci,
l'agriculture peut être une solution pour l'exode rural.

1.2. Analyse Multivariée

1.2.1. Modèle Logit

Le tableau ci-dessous est la synthèse du modèle de régression Logit et des effets


marginaux du modèle obtenus sur stata qui sont repris en annexe. Ainsi ce dernier renseigne
sur : les variables indépendantes, les probabilités associées au test de ces variables, les
décisions prises suivant la comparaison aux différents seuils de significativité soit 1%, 5% et
10% ainsi que les signes des effets marginaux représentés par la colonne dF/dX.
Etant donné que les deux modèles sont similaires, ils sont définis également par les
mêmes hypothèses et critères de décisions.

1.2.2 Test de significativité globale du modèle

Les hypothèses associées au modèle Logit sont les suivantes :


 H0 : Modèle non significatif

 H1 : Modèle significatif
P a g e | 34

Les critères de décision :


 Si la probabilité associée au test de significativité Prob>Chi2 > au seuil : Acceptation
l’hypothèse nulle (H0)
 Si la probabilité associée au test de significativité Prob>Chi2 < au seuil : Rejet
l’hypothèse nulle (H0)
Pour apprécier la significativité globale de notre modèle Logit repris en annexes, nous
allons comparer la valeur de la probabilité chi2 qui est de 0,0044 au seuil de 1%, 5% et 10%.
Après analyse, on constate que la probabilité chi2 = 0,0044. Cette probabilité
inférieure au seuil de 1%, 5% et 10%, ceci nous permet de conclure que le modèle est
globalement significatif, autrement, il y a au moins une variable indépendante qui explique la
variable dépendante.

1.2.3 Test de significativité de variables

Il sera également question d’analyser la significativité individuelle des variables


explicatives.
Leurs hypothèses sont donc définies comme suit :
 H0 : Variable non significative
 H1 : Variable significative
Les probabilités associées à chaque variable explicative sont à lire dans la 4ème
colonne du tableau du modèle Logit suivant :

Tableau 4. Déterminants de l’accès au crédit (Modèle Logit)


Provenance de l’intérieur dy/dx Coefficient z P>z
sexe -0.0313158 -0.7757115 -1.35 0.177
Age 0.0047639 0.1160632 1.92 0.055*
Etat-civil -0.4324451 -3.421902 -4.60 0.000***
Niveau instruction -0.0055813 -0.1359781 -0.33 0.742
Avoir une famille à Kinshasa 0.0283127 0.547439 0.71 0.479
Catégorie socioprofessionnelle -0.0192531 -0.4690637 -2.23 0.026**
La famille favorable au déplacement 0.3805569 3.087119 4.20 0.000***
Taille ménage -0.0023029 -0.0561068 -0.46 0.644
_cons 0.1027846 0.05 0.963
Number of obs = 200
Wald chi2(8)= 28.36
Prob > chi2 = 0.0004
Pseudo R2 = 0.3063
***, **, * significativité à 1%, 5%, 10%.
Note : Source : Nos calculs sur Stata
P a g e | 35

P˃│z│ cette probabilité permet de savoir quelles sont les variables indépendantes qui
sont statistiquement et significativement associées à la variable dépendante. Nous allons
également les comparer au seuil de 1%, 5% et 10%. Ces résultats sont tirés dans le modèle
Logit repris au tableau ci-haut précisément dans la colonne 5.
En partant du tableau ci-dessus, les résultats indiqués à la colonne 4 montrent que :
 Age : La variable âge est statistiquement associé à la variable dépendante provenance
de l’intérieur au seuil de 10% et influence positivement exode rural ;
 Etat civil : La variable état civil est statistiquement associé à la variable dépendante
provenance de l’intérieur au seuil de 1% et influence négativement exode rural ;
 Catégorie socioprofessionnelle : La variable catégorie socioprofessionnelle est
statistiquement associée à la variable dépendante provenance de l’intérieur au seuil de
5% et influence négativement l’exode rural ;
 La famille favorable au déplacement : La variable La famille favorable au
déplacement est statistiquement associée à la variable dépendante au seuil de 10% et
influence positivement l’exode rural ;
- Les variables âge et la famille favorable au déplacement évoluent dans le même sens
que la variable dépendante provenance de l’intérieur. D’où nous disons qu’elles ont un
impact positif sur la variable dépendante ;
- Les variables état civil et catégorie socioprofessionnelle évoluent dans le sens
contraire que la variable dépendante provenance de l’intérieur, d’où nous disons
qu’elles ont un impact négatif sur la variable dépendante.

1.2.4. Prédiction du modèle

Les résultats sur la prédiction du modèle Logit repris aux annexes montre que pour les
enquêtés qui proviennent de l’intérieur 176 cas sur 191 ont été bien prédit (probabilité ˃ 0,5)
et pour les enquêtés ne provenant pas de l’intérieur 3 cas sur 9 ont été bien prédit (probabilité
< à 0,5). Par ailleurs, le taux de prédiction du modèle est de 91 %.

1.2.5. Test de Normalité


Skewness/Kurtosis tests for Normality
Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis Adj chi2(2) Prob>chi
) 2
tpsresidut 200 0.0020 0.2218 9.82 0.0074
Source : Nos calculs su Stata
P a g e | 36

Au vue de la probabilité de chi 2 inférieur au seuil conventionnel de 1%, nous


confirmons que cette distribution suit une loi normale.

2. DISCUSSIONS

2.1. Analyse des principales causes de l’exode rurale

Le chômage et la culture de la pauvreté, et les conditions scolaires déficientes, de ma


nière égale, ont été mise en évidence comme causes principales de l’exode rural d'exode rural
mais aussi la différence de revenu entre ville et campagne.
 Le chômage et la culture de la pauvreté ainsi que la différence de revenu entre
ville et campagne : En effet, les principales causes de migration sont souvent
monétaires, on migre le plus souvent dans l'espoir d'augmenter son revenu, de trouver
un emploi et d’améliorer sa qualité de vie. Ce résultat corrobore avec les analyses de
Gubry P. et al. (1991) qui ont mis en exergue la différence de niveau de vie entre la
campagne et la ville ce qui implique que le revenu tiré à la campagne est beaucoup
plus faible qu’en milieu urbain.
 les conditions scolaires déficientes (migration scolaire) : du fait des conditions
scolaires déficientes, des déplacements de plus ou moins longue durée sont effectués
par les élèves pour fréquenter un établissement scolaire ou académique en ville,
d'autant plus éloigné de leur domicile que leur niveau d'études est plus élevé. La durée
de ces déplacements est souvent prolongée. A ce niveau intervient également le coût
des études, qui est souvent pris en charge par un membre de la famille demeurant en
ville, qui assure également l’hébergement de de l’étudiant ou élève. L'école véhicule
en effet l'image d'un mode de vie que le milieu rural ne satisfait pas actuellement.

2.2. Analyse des principales conséquences de l’exode rurale

Les conséquences de l’exode rural se font sentir dans le milieu rural et dans le milieu
urbain. Elles sont presque toujours perçues comme « négatives » : la diminution de la
production agricole et revenus, la délinquance urbaine, le parasitisme familial et le chômage
urbain.
Le chômage urbain apparaît comme un des problèmes les plus importants, y compris
celui des diplômés. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant qu’un nombre sans cesse
croissant des diplômés se retrouvent sur le marché du travail sans emploi et que le secteur
privé et la fonction publique se trouvent dans la difficulté de résorber ce chômage. Ainsi la
P a g e | 37

délinquance urbaine naît à la suite de manque d’emplois chez les jeunes. Nous assistons
également au parasitisme familial qui met les migrants sans occupation à la charge d'un
membre de leur famille établi en ville.
Du fait du dépeuplement de la campagne et de l’abandon de l’agriculture,
généralement par la population jeune, forte et résistante, cela conduit à vieillissement de la
population et perte de la main d’œuvre entraînant une stagnation de la production agricole et
des pertes de revenus.
2.3. Analyse des facteurs influençant l’exode rural
Les résultats de modèle logit renseignent sur l’influence des variables suivantes :
- Age
- Etat civil
- Catégorie socioprofessionnelle
- La famille favorable au déplacement

Les variables ci-haut sont donc dans le cas d’espèce, les déterminants de l’exode rural.
 Age : La variable âge influence positivement exode rural. Cela pourrait s’expliquer
par le fait que le déplacement exige de la maturité. Une personne plus âgé aura moins
de mal à s’adapter à son nouvel environnement.
 Etat civil : La variable état civil influence négativement exode rural. Ce résultat
s’explique par le fait que l’individu ayant plus de responsabilité aura moins tendance à
quitter ses responsabilités pour la ville.
 Catégorie socioprofessionnelle : La variable catégorie socioprofessionnelle influence
négativement l’exode rural. Moins les offres de travail ont trait aux activités pratiquées
en milieu rural, plus l’individu est attiré à rejoindre la ville ;
 La famille favorable au déplacement : La variable famille favorable au déplacement
influence positivement l’exode rural. Appui de la famille est élément important
influençant le déplacement. Il pourrait s’expliquait par le fait que la famille
généralement contribue financièrement à ce déplacement. Plus l’individu est soutenu,
plus l’individu a des chances d’effectuer le déplacement.

3. IMPLICATIONS

La question de l’exode rural dans les campagnes congolaises devrait préoccuper les
dirigeants, appelés à redynamiser les milieux ruraux en y assurant des conditions de vie
acceptables (désenclavement, prix minimums des produits agricoles, fourniture des services
P a g e | 38

de base) afin de les rendre davantage attractifs. Pour cela, il est nécessaire d’encourager la
diversification de l’économie rurale, à travers la mise en place de conditions favorables à
l’éclosion d’une économie rurale florissante et dynamique, avec un potentiel de croissance
durable. Cette économie peut être stimulée par des investissements massifs et efficients dans
le secteur rural et des changements importants dans les techniques de production et dans le
domaine social.

4. LIMITATIONS

Notre travail concernait l’étude des causes et conséquences de l’exode rural en


République Démocratique du Congo, cas de la commune de Kisenso dans la vile province de
Kinshasa. En effet, l’analyse de notre cas, confrontée aux enseignements de la littérature,
nous a permis d’apporter des éléments de réponse à notre problématique.

Aucune œuvre humaine ne peut être réalisée sans difficulté, au cours de notre
recherche, nous avons rencontré les difficultés liées premièrement au temps, le thème de notre
recherche est un thème qui demande beaucoup de temps pour entrer en profondeur, celui-ci
n’a pas été suffisant pour nous permettre à bien mener notre recherche, et deuxièmement,
pour réaliser une recherche scientifique, il faut avoir des moyens financiers nécessaires, ainsi,
les moyens à notre disposition étaient limités.

Toutefois, nous avons également limité notre échantillon à 200 ménages.

Conclusion partielle

Au terme de troisième et dernier chapitre qui se penche autour de la présentation des


résultats et discussion.
Il sied de souligner que nous avons présenté les résultats de l’étude tenant compte des
études menées sur terrain dans la commune de Kisenso et une discussion et une implication
théorique a été menée compte tenu des résultats obtenus. Les difficultés rencontrées pour
mener à bien ce travail ce travail ont également été présentées.
P a g e | 39

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre travail consacré sur l’étude des causes et conséquences de


l’exode rural en République Démocratique du Congo, cas de la commune de Kisenso dans la
ville de Kinshasa.
Les préoccupations majeures ont concerné à savoir
 Quelles sont les principales causes de l’exode rural et les conséquences qui en
découlent ?
 Comment faire face aux causes et conséquences de l’exode rural dans la ville de
Kinshasa en général et dans la commune de Kisenso en particulier ?

Pour répondre à cette préoccupation, nous avons définis nos hypothèses.


Pour vérifier nos hypothèses, nous avons fait appel aux méthodes et techniques
notamment la méthode analytique, la méthode déductive, la technique documentaire et la
technique d’interview.

Pour y arriver, nous avons pu éclater notre travail en 3 chapitres dont le premier Le
premier a été consacré à la revue de la littérature, Le deuxième chapitre a porté sur l’analyse
factuelle et Le troisième chapitre quant à lui a eu trait sur la présentations, discussions et
implications et limitations des résultats.

En effet, l’analyse de notre cas, confrontée aux enseignements de la littérature, nous


a permis d’apporter des éléments de réponse à notre problématique.

Nous avons pu constater en effet que :

 Le chômage et la culture de la pauvreté, les conditions scolaires déficientes et la


différence de revenu entre ville et campagne sont des causes principales de l’exode
rural ;
 Les principales conséquences de l’exode rural sont la diminution de la production
agricole et revenus, la délinquance urbaine, le parasitisme familial et le chômage
urbain.
Les résultats de modèle logit renseignent sur l’influence des variables tels que l’âge,
l’état civil, la catégorie socioprofessionnelle et la famille favorable au déplacement
P a g e | 40

Nous estimons que pour faire face à l’exode rural les conditions de vie principalement
doivent s'améliorer. Mais, plus que tout, des opportunités à l'intérieur même des campagnes
doivent être produites de manière à retenir les jeunes au sein du monde rural.
P a g e | 41

BIBLIOGRAPHIE
1. Angondo J. et al. (2019), Causes et effets de l’exode rural sur le développement
socioéconomique dans le territoire D’Opala. Cas de Secteur des Tooli (RDC), in
IJRDO - Journal of Social Science and Humanities Research, Volume 4.
2. Allen J. and Eaton B., (2005), Incomplete Information and Migration: the Grass is
Greener across the Higher Fence, Journal of Regional Science, 45 (1).
3. Baldwin, G., (1970), Brain Drain or Overflow, Foreign Affairs, 48 (2).
4. Berthomière W. et Hily M.A., (2006), Décrire les migrations internationales. Les
expériences de la co-présence, Revue Européenne des Migrations Internationales, 22
(2).
5. Chiswick B., (2007), Are Immigrants Favorably Self-Selected?, in Caroline B. Brettell
and James F. Hollifield Eds., Migration Theory. Talking across Disciplines, London,
Taylor & Francis.
6. De Haas H., (2010), Migration et développement : Une perspective théorique,
International Migration Review, Volume 44 (1).
7. De Jong G., (2000), Expectations, Gender, and Norms in Migration Decision-making,
Population Studies, 54 (3).
8. De Mas P., (1978), Marges marocaines: limites de la cooperation au développement
dans une région périphérique: Le cas du Rif. NUFFIC/IMWOO/Projet Remplod: s-
Gravenhage.
9. FAO, (2018), Une Afrique rurale en mouvement : Dynamiques et facteurs des
migrations au sud du Sahara.
10. Faist T., (1997), The Crucial Meso Level, in Thomas Hammar Eds., International
Migration, Immobility and Development: Multidisciplinary Perspectives, Oxford:
Berg.
11. Frank A., (1966), The Development of Underdevelopment, Monthtly Review.
12. Frank, A., (1969), Capitalism and underdevelopment in Latin America. Monthly
Review Press: New York.
13. Gould P. et White R., (1984), Cartes Mentales, Éditions Universitaires, Fribourg.
14. Gregory D., (1995), Imaginative geographies, Progress in Human Geography, 19 (4).
15. Gubry P. et al., (1991), Enquête sur la pression démographique et l’exode rural dans le
nord et l’ouest du Cameroun, Centre de recherches économiques et démographiques,
Institut des sciences humaines, Yaoundé.
16. Harbinson Sarah (1981) Family Structure and Family Strategy in Migration Decision
Making, in Gordon F. De Jong and Robert W. Gardner Eds., Migration Decision
Making. Multidisciplinary Approaches to Microlevel Studies in Developed and
Developing Countries, New York, Pergamon Press.
17. Harris J., et Todaro M., (1970), Migration, unemployment and development: A two-
sector analysis, American Economic Review, 60 (1).
18. Haug Sonja (2008) Migration Networks and Migration Decision-Making, Journal of
Ethnic and Migration Studies.
19. Homans G., (1961), Social Behaviour: Its Elementary Forms, London, Routledge and
Kegan Paul.
20. INS, (2014), Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1.
21. Jules O., (2006), Analyse des causes et conséquences Sénégal, Mémoire, UNIDA.
22. Issaka H., (2015), Exode rural, urbanisation et sécurité privée à Niamey », Les Cahiers
d’Outre-Mer, mis en ligne le 01 avril 2018. URL : http://
P a g e | 42

journals.openedition.org/com/7451 ; DOI : 10.4000/com.7451[consulté le 02 mars


2021].
23. Leslie G. et Richardson A., (1961), Life-Cycle, Career Pattern, and the Decision to
Move, American Sociological Review, 26 (6).
24. Ma Mung, (1998), Bilan des travaux sur la circulation migratoire, Migrations Études,
84.
25. Maisonneuve, D. (1985). Structure familiale et exode rural : le cas de Saint-Damase,
1852-1861. Cahiers québécois de démographie, 14(2), 231–240.
https://doi.org/10.7202/600572ar [Consulté le 08 mars 2021].
26. Massey D., et al., (1993), Theories of international migration: A review and appraisal,
Population and Development Review, 19 (3).
27. Massey D. et al., (1998), Worlds in motion: Understanding international migration at
the end of the millennium. Clarendon Press: Oxford.
28. Merton R., (1957), Social theory and social structures, Glencoe, Free Press.
29. Ngalamulume G., (2016), Le développement rural : réalités, enjeux et pistes d’action,
CRAPEDRDC, Institut supérieur de Développement rural.
30. Centre de recherche-action en population, environnement et développement ().
31. Odland J., (1988), Migration and occupational choice among young labor force
entrants: a human capital model, Geographical analysis, 20 (4).
32. Papademetriou D., (1985), Illusions and Reality in International Migration: Migration
and Development in post World War II Greece, International Migration, XXIII (2).
33. Penninx R., (1982), A Critical Review of Theory and Practice : The Case of Turkey,
International Migration Review, 16 (4).
34. Piguet E., (2013), Les théories des migrations. Synthèse de la prise de décision
individuelle, Revue européenne des migrations internationales, vol. 29 - n°3 | 2013,
mis en ligne le 01 septembre 2016. http://journals.openedition.org/remi/6571 ;
doi.org/10.4000/remi.6571. [Consulté le 12 juin 2021].

35. Pitié J. (1956), Exode rural et progrès techniques. In: Norois, n°10
https://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1956_num_10_1_1128. [Consulté le 02
fevrier 2021].
36. Robert B., (1968), Conséquences de l’exode rural sur la composition par sexe des
populations des campagnes. Relations industrielles, 23(1), 123–144.
https://doi.org/10.7202/027867ar [Consulté le 03 mars 2021].
37. Ravenstein E.G., (1889), The laws of migration, Journal of the Royal Statistical
Society, 52 (2).
38. Rossi Peter Henry, (1955), Why families move? A study in the social psychology of
urban residential mobility, Glencoe, The Free Press.
39. Salifu S., (2007), Factors Contributing to Migration from Ghana to the United States
of America, Master of Arts, Ohio University, Center for International Studies.
40. Sjaastad L., (1962), The Costs and Returns of Human Migration, Journal of Political
Economy, 70.
41. Stark O., (1984), Discontinuity and the theory of international migration, Kyklos, 37
(2).
42. Tarrius A., (1989), Anthropologie du mouvement, Caen, Paradigme.
43. Thomsin L., (2000), Le point sur l'exode rural en wallonie de 1947 à 1997, Bulletin de
la Société géographique de Liège, 39, 2000/2, 53-64.
44. Taylor J. E., (1999), The new economics of labour migration and the role of remittances,
in the migration process, International Migration, 37 (1).
P a g e | 43

45. Todaro M., (1969), A model of labor migration and urban unemployment in less-
developed countries, American Economic Review, 59.

46. Wand’arhasima L. et Muhaya V., (2021), Mouvements des paysans et leur impact sur
la bidonvilisation de la ville de Bukavu, Développement Rural, Institut Supérieur de
Développement Rural/ ISDR-Bukavu.

47. Watterman A., (2017), L'exode rural et l'agriculture paysanne. Enquête exploratoire
pour le canton de Jipijapa, Equateur, 2016-2017, Master en sciences de la population
et du développement, Faculté des Sciences Sociales, Université de Liège
48. Wolpert J., (1965), Behavioral aspects of the decision to migrate, Papers of the
Regional Science Association, 15 (1).
P a g e | 44

ANNEXE
Analyse univariée

Provenance
Int Freq. Percent Cum.

0 21 10.50 10.50
1 179 89.50 100.00

Total 200 100.00

Sexe Freq. Percent Cum.

0 90 45.00 45.00
1 110 55.00 100.00

Total 200 100.00

Etat civil Freq. Percent Cum.

0 172 86.00 86.00


1 28 14.00 100.00

Total 200 100.00

Niveauinstr Freq. Percent Cum.

1 7 3.50 3.50
2 14 7.00 10.50
3 151 75.50 86.00
4 28 14.00 100.00

Total 200 100.00

Aviez-vous
de la
famille à
kin en
venant ? Freq. Percent Cum.

0 10 5.00 5.00
1 190 95.00 100.00

Total 200 100.00


P a g e | 45

Dans quel
domaine
evoluez-vou
s ? Freq. Percent Cum.

1 34 17.00 17.00
2 30 15.00 32.00
3 29 14.50 46.50
4 39 19.50 66.00
5 23 11.50 77.50
6 28 14.00 91.50
7 17 8.50 100.00

Total 200 100.00

Votre
famille
est-elle
favorable
à votre
déplacemen
t? Freq. Percent Cum.

0 22 11.00 11.00
1 178 89.00 100.00

Total 200 100.00

Mobile du
déplacemet Freq. Percent Cum.

1 52 26.00 26.00
2 18 9.00 35.00
3 75 37.50 72.50
4 55 27.50 100.00

Total 200 100.00

Causes de
l’exode
rural Freq. Percent Cum.

1 29 14.50 14.50
2 16 8.00 22.50
3 29 14.50 37.00
4 15 7.50 44.50
5 11 5.50 50.00
6 14 7.00 57.00
7 21 10.50 67.50
8 13 6.50 74.00
9 8 4.00 78.00
10 11 5.50 83.50
11 21 10.50 94.00
12 12 6.00 100.00

Total 200 100.00


P a g e | 46

Conséquenc
es de
l’exode
rural Freq. Percent Cum.

1 22 11.00 11.00
2 25 12.50 23.50
3 27 13.50 37.00
4 17 8.50 45.50
5 14 7.00 52.50
6 25 12.50 65.00
7 28 14.00 79.00
8 20 10.00 89.00
9 15 7.50 96.50
10 7 3.50 100.00

Total 200 100.00

Analyse Multivariée

Logistic regression Number of obs = 200


Wald chi2(8) = 28.36
Prob > chi2 = 0.0004
Log pseudolikelihood = -46.60999 Pseudo R2 = 0.3063

Robust
provenanceint Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

sexe -.7757115 .5740675 -1.35 0.177 -1.900863 .3494402


age .1160632 .0604391 1.92 0.055 -.0023951 .2345216
etatcivil -3.421902 .7441127 -4.60 0.000 -4.880337 -1.963468
niveauinstr -.1359781 .4137682 -0.33 0.742 -.9469489 .6749928
Aviezvousdelafamilleàkinenvenant .547439 .7740384 0.71 0.479 -.9696484 2.064526
dansqueldomaineevoluezvous -.4690637 .2102156 -2.23 0.026 -.8810788 -.0570487
Votrefamilleestellefavorableàvot 3.087119 .7358727 4.20 0.000 1.644835 4.529403
Taillménage -.0561068 .1215649 -0.46 0.644 -.2943695 .182156
_cons .1027846 2.213218 0.05 0.963 -4.235043 4.440613
P a g e | 47

Effets marginaux
. mfx compute

Marginal effects after logit


y = Pr(provenanceint) (predict)
= .95711513

variable dy/dx Std. Err. z P>|z| [ 95% C.I. ] X

sexe* -.0313158 .02411 -1.30 0.194 -.078561 .015929 .55


age .0047639 .00282 1.69 0.091 -.000757 .010285 26.545
etatci~l* -.4324451 .12524 -3.45 0.001 -.677918 -.186972 .14
niveau~r -.0055813 .01735 -0.32 0.748 -.039585 .028422 3
Aviezv~t* .0283127 .05016 0.56 0.572 -.070003 .126629 .95
dansqu~s -.0192531 .00851 -2.26 0.024 -.035925 -.002581 3.695
Votref~t* .3805569 .12068 3.15 0.002 .144034 .61708 .89
Taillm~e -.0023029 .00486 -0.47 0.636 -.011826 .00722 5.33

(*) dy/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to 1

Test de normalité

. predict tpsresidut,xb

. sktest tpsresidut

Skewness/Kurtosis tests for Normality


joint
Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

tpsresidut 200 0.0020 0.2218 9.82 0.0074

Prediction du modèle
P a g e | 48

. lstat

Logistic model for provenanceint

True
Classified D ~D Total

+ 176 15 191
- 3 6 9

Total 179 21 200

Classified + if predicted Pr(D) >= .5


True D defined as provenanceint != 0

Sensitivity Pr( +| D) 98.32%


Specificity Pr( -|~D) 28.57%
Positive predictive value Pr( D| +) 92.15%
Negative predictive value Pr(~D| -) 66.67%

False + rate for true ~D Pr( +|~D) 71.43%


False - rate for true D Pr( -| D) 1.68%
False + rate for classified + Pr(~D| +) 7.85%
False - rate for classified - Pr( D| -) 33.33%

Correctly classified 91.00%

Table des matières


INTRODUCTION GENERALE................................................................................................1
1. Etat de la question...................................................................................................................1
2. Problématique.........................................................................................................................2
3. Hypothèses de recherche.........................................................................................................4
4. Choix et intérêt du sujet..........................................................................................................4
5. Méthodologie et techniques....................................................................................................5
5.1. Méthodes..........................................................................................................................5
5.2. Techniques.......................................................................................................................5
6. Délimitation du sujet...............................................................................................................5
7. Objectifs et canevas................................................................................................................6
7.1. Objectifs...........................................................................................................................6
P a g e | 49

7.1.1. Objectif global...............................................................................................................6


7.2. Canevas............................................................................................................................6
CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE.......................................................................7
SECTION 1. ANALYSE THEORIQUE................................................................................7
1.1. Exode rural.......................................................................................................................7
1.1.1. Définition...................................................................................................................7
1.1.2. Les problèmes de l’exode rural.................................................................................8
1.2. Aperçu Théorique.............................................................................................................8
1.2.1. Les théories des migrations.......................................................................................9
1.2.1.1. Les approches classiques de l’étude des migrations...............................................9
1.2.1.1.1. Le courant économique néoclassique..................................................................9
1.2.1.1.2. Du choix rationnel à la rationalité limitée.........................................................10
1.2.1.1.3. Le cycle de vie...................................................................................................10
1.2.1.1.4. Le capital humain..............................................................................................11
1.2.1.1.5. L’information incomplète..................................................................................11
1.2.1.2. La Nouvelle économie des Migrations (NEM)....................................................12
1.2.1.2.1. Le ménage comme unité de prise de décision...................................................12
1.2.1.2.2. La migration comme stratégie de gestion des risques.......................................12
1.2.1.2.3. La privation relative...........................................................................................13
1.2.1.3. Les approches sociologiques et géographiques....................................................13
1.2.1.3.1. La théorie des réseaux et le capital social..........................................................13
1.2.1.3.2. L’imaginaire géographique................................................................................14
1.2.2. Migration et Développement...................................................................................14
1.2.2.1. Perspectives optimistes : théories néo-classique et développementaliste............15
1.2.2.2. Perspectives pessimistes : causalité cumulative et « syndrome du migrant »......15
SECTION 2. ETUDES EMPIRIQUES....................................................................................16
SECTION 1. BREVE PRESENTATION DE LA COMMUNE DE KISENSO......................22
1.2. Historique et situation géographique..........................................................................22
1.2.1. Aperçu historique........................................................................................................23
1.2.2. Situation géographique............................................................................................23
1.3. Aspects biophysiques.................................................................................................23
1.3.1. Morphotype.............................................................................................................23
1.3.2. Climatope.................................................................................................................24
1.3.3. Hydrotope et pédotope.............................................................................................25
1.3.4. Phytocénose et zoocénose.......................................................................................25
SECTION 2. APPROCHES METHODOLOGIQUES............................................................25
2.1. Population d’étude......................................................................................................25
P a g e | 50

2.2. Echantillonnage..........................................................................................................26
2.3. Techniques de récollette des données.........................................................................26
2.3.1. Technique documentaire..........................................................................................26
2.3.2. Collecte de données primaires.................................................................................26
2.4. Traitement des données..............................................................................................26
2.4. Traitement des données..............................................................................................26
2.4.1. Méthode d’analyse...................................................................................................26
2.4.1.1. Analyse univariée.................................................................................................27
2.4.1.2. Analyse multivariée..............................................................................................27
CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATAS, DISCUSSIONS, IMPLICATIONS
ET LIMITATIONS...................................................................................................................28
1. PRESENTATIONS DES RESULTATS...........................................................................28
1.1. Analyse Univariée......................................................................................................28
1.2. Analyse Multivariée...................................................................................................33
1.2.1. Modèle Logit...........................................................................................................33
1.2.2 Test de significativité globale du modèle.................................................................33
1.2.3 Test de significativité de variables...........................................................................34
1.2.4. Prédiction du modèle...............................................................................................35
2. DISCUSSIONS.................................................................................................................36
2.1. Analyse des principales causes de l’exode rurale.......................................................36
2.2. Analyse des principales conséquences de l’exode rurale...........................................36
3. IMPLICATIONS...............................................................................................................37
4. LIMITATIONS.................................................................................................................38
CONCLUSION GENERALE...................................................................................................39
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................41
ANNEXE..................................................................................................................................44

Vous aimerez peut-être aussi