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PREPARATION AU CONCOURS D’ENTREE A L’ACADEMIE DES FORCES

ARMEES DE ZAMBAKRO

EPREUVE DE RESUME DE TEXTE

Lettre à mon fils


Hier soir, un adolescent avançait en titubant dans les rues de Mexico. Dans le même
instant, son frère s'écroulait dans une impasse pleine de nuit, à Paris. À New York,
Londres, Amsterdam, ce sont les mêmes scènes que l'on peut voir, à chaque heure du
jour.
Les doses d'un héroïnomane lui coûtent environ 1 000 francs par jour. À Rio de Janeiro,
les trafiquants de cocaïne ont pris le contrôle des favelas, appliquant leur loi à coups de
rafales d'armes automatiques et tenant la police en respect.
Dans la capitale malienne, Bamako, des gamins à peine sortis des langes, mains
tremblotantes comme celles des vieillards, reniflent des solvants, volent, brisent tout ce
qui est à leur portée. Excédée, la population exerce « sa» justice, directe et barbare : un
litre d’essence, une allumette qui craque, et le corps de la victime se tord dans les
flammes.
À Chicago, le ghetto du centre-ville, déserté par les forces de l'ordre, est devenu le
terrain protégé de la drogue. Les bandes rivales, armes au poing, s'y affrontent pour le
contrôle des marchés [...].
Les profits tirés du trafic mondial de stupéfiants s'élèvent, selon l'ONU, à 400 milliards
de dollars par an. Ce qui représente près du double des revenus de l'industrie
pharmaceutique ou environ dix fois le montant de l'aide publique au développement. 85
milliards sont « blanchis » chaque année sur les marchés financiers : 2 à 5 % du produit
intérieur brut mondial. La fortune accumulée par les trafiquants depuis dix ou quinze ans
pourrait s'élever à plusieurs milliers de milliards de dollars. Et une fois encore
l'environnement paie le prix fort : en Colombie, pour chaque hectare de coca, 4 hectares
de forêts sont détruits. Pour 1 hectare cultivé de marijuana, 1,5 hectare de forêts est
détruit. La culture de la coca au Pérou, en Bolivie et en Colombie est responsable de 90
% de la déforestation totale enregistrée par ces trois pays.
Garde ceci bien ancré dans ta tête :
" La drogue n'est un bienfait que pour les assassins qui s'enrichissent. Ceux-là mêmes
qui n'en consomment jamais, pour conserver l'esprit clair et pouvoir mieux t'inoculer leur
poison. Leurs enfants, quant à eux, dorment bien au chaud, à l'abri dans des cocons
éloignés des cités- ghettos et de la désespérance.
La drogue est un faux refuge, une béquille de papier. Elle transforme la vie de ses
victimes en un cauchemar sans fin. Elle enlève à l'homme ce qui lui appartient de plus
sacré : sa dignité. Elle l'entraîne à tuer, à dévaster tout sur son passage, à briser les siens,
pour la seule satisfaction d'une sensation éphémère qu'il faut sans cesse, encore, toujours
renouveler. À chaque prise, ton cœur, ta tête, ta mémoire, ta chair s'appauvrissent, tandis
qu'inversement le pourvoyeur s'enrichit. La drogue est un enchantement mortel que des
malfrats qui n'ont jamais connu l'espoir, ni la beauté, ni la noblesse du cœur, ni la
générosité et encore moins l'amour, distillent à des malheureux bambins en mal de
mirages.
La drogue tue. Chaque année plus de 200 000 personnes dans le monde en sont victimes.
Gilbert Sinoué, Â mon fils à l'aube du troisième millénaire, © Éditions Gallimard, 2000.
Texte = 522 MOTS
Résumé : Vous résumerez ce texte au ¼ de sa longueur (soit 158, 5 mots)

Discussion :
Commentez et au besoin discutez l’opinion suivante concernant la drogue
La drogue est un faux refuge, une béquille de papier. Elle transforme la vie de ses victimes
en un cauchemar sans fin. Elle enlève à l'homme ce qui lui appartient de plus sacré: sa
dignité

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