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HISTORIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE

Origine et formation de la langue française

Trois langues ont contribué à la formation du français : le celtique (gaulois) , le latin


et le germanique ( ou tudesque ).

Dans l’élaboration du français, où le latin occupe la place le plus importante, plusieurs


états de langue se sont succédé, qu’on peut ramener à cinq principaux :

1. La langue gallo-romaine 1er – 4e siècle

Au moment où les armées de Jules César firent irruption en Gaule (en 58 av. J-c), les
français parlaient une langue appelée celtique.

Les conquérants romains, puis les fonctionnaires et colons y firent prévaloir peu à peu
la langue latine, qui devint la langue officielle du pays, c’est-à-dire celle dans laquelle il fut
administré. (les écoles, les bureaux et le tribunaux employaient le latin).

Ainsi, de gré ou de force, les français furent amenés à s’initier à la langue nouvelle.
Sans s’en rendre compte, ils créèrent un idiome nouveau, le gallo-romain.

2. La langue rustique 5e – 8e siècle

Aux 4e et 5e siècles, diverses nations germaniques commencent à envahir le territoire


de la France. Apporté par les Francs au Nord, un nouvel élément linguistique (le tudesque ou
francique) vient recouvrir le mélange instable de celtique et de latin. Le gallo-romain. Il en
résulte un état de langue dans lequel le latin domine toujours, mais déformé davantage par
l’apport germanique. C’est pourquoi on qualifie de rustique cet état de langue.

3. La langue romane

Réhabilité par Charlemagne, à la fin du 8e siècle, le latin redevient et demeurera


longtemps la langue officielle de la culture.

En même temps, le mélange populaire gallo-romain-francique, devenu la langue


romane, donne naissance, en 842, au premier texte officiel connu dans cette langue, qui
deviendra le français par les serments de Strasbourg (il s’agit d’un engagement d’aide

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mutuelle pris par Charles le chauve et Louis le germanique, deux petits-fils de Charlemagne,
contre leur frère Lothaire).

4. Le francien

La transformation du latin populaire s’est opérée de façon différente dans les diverses
régions de la Gaule.

On distingue les parlers du Nord ou la langue d’oïl et les parlers du midi ou la langue
d’oc. La langue d’oïl comprend plusieurs dialectes ou variétés, et notamment le francien ou
dialecte de l’Île-de-France, qui deviendra peu à peu le français actuel.

NB : c’est durant cette période que paraissent les premiers œuvres littéraires
marquantes en français : la chanson de Roland et autres chansons de geste, le roman de
Renart, les poésies de Marie de France…

5. La langue française
1. Le moyen français

Le français, qui comportait déjà des mots empruntés à de nombreuses langues,


s’enrichit encore, au cours des 15e et 16e siècles, de termes pris aux langues espagnoles et
Italiennes alors en pleine efflorescence.

Par l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), le François 1er proclame le français


« la langue officielle de l’État »

Bientôt se fait sentir le besoin d’une épuration du vocabulaire et d’une codification de


la grammaire. Ainsi, Malherbe et Guez de Balzac, aidés par les Salons des Précieuses et
l’Académie française sont les principaux artisans de cette entreprise.

2. Le français moderne

Cependant, la langue française est essentiellement une langue vivante. C’est dire
qu’elle ne cessera désormais d’évoluer dans son vocabulaire et sa syntaxe et en arrivera
progressivement à constituer le français moderne, que nous utilisons aujourd’hui.

NB : Cette langue moderne elle-même est en perpétuelle transformation.

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LA GRAMMAIRE

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LA GRAMMAIRE

a. Définition

La grammaire : Est l’étude systématique des éléments constitutifs d’une langue.

b. La division de la grammaire

1 La phonétique : Étudie les sons et les modifications qu’ils subissent.


2 La morphologie : Étudie la nature et les formes des divers mots de la langue.
3 La syntaxe : Elle règle les rapports des mots entre eux et des propositions entre elles.
4 La stylistique : Elle règle l’ensemble des ressources du langage, utilisées à des fins
logiques, psychologiques et esthétiques.

NOTIONS PRÉLIMINAIRES

Définition des concepts clés

1. Les homonymes

On appelle les homonymes des mots qui se prononcent de la même façon, mais qui
n’ont pas la même signification. (Grec homos = semblable et onuma = nom).

Ex :

- Cent (nombre), sans (préposition), sang (liquide) ….


- Aire (gaz), aire (surface), ère (époque)…
2. Les homographes

On appelle les homographes des mots qui s’écrivent de la même façon c’est-à-dire
même orthographe. (Grec homos = semblable et grapho = j’écris)

Ex :

- Le voile (de la mariée) et la voile (du navire)


- La bière (boisson) et la bière (le cercueil)

3. Les synonymes

On appelle les synonymes des mots qui ont à peu près la même signification. (Grec
Sun = avec et onuma = nom)

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Ex :

- Impitoyable = implacable = inexorable = inflexible


4. Les paronymes

On appelle les paronymes des mots qui se ressemblent, mais qu’il ne faut pas
confondre. (Grec para = à côté de, voisin de et onuma = nom)

Ex :

- Une amnistie (pardon général), un armistice (suspension d’armes)


- Une allocution (un discours) et une allocation (une somme allouée)
- Un percepteur (de poste) et un précepteur (maître particulier)
- Une conjecture (prévision) et une conjoncture (une circonstance)
5. Les antonymes

On appelle les antonymes des mots qui ont une signification opposée.

Ex :

- Grandeur et petitesse
- Calme et agité
- Entrer et sortir
- Rapidement et lentement

NOTION SUR LA SYNTAXE

DISTINCTION ENTRE LA PHRASE ET LA PROPOSITION

1. Une phrase

Une phrase est un mot ou un groupe de mots porteur d’un sens suffisant pour la
communication.

Ex : je pars au marché.

Remarque :

- Quand elle est centrée sur un nom, la phrase est dite nominale.
Ex : Plus de poisson.
- Quand elle est centrée sur un verbe, la phrase est dite verbale.

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Ex : Tiens.
NB : Du point de vue matériel, une phrase commence par la lettre majuscule et se
termine par un point. Mais du point de vue formel, la phrase va de simple à
l’arrangement le plus complexe, de nombreux mots.
a. Une phrase est dite simple lorsqu’elle contient une seule proposition.
b. Une phrase est dite complexe lorsqu’elle contient plusieurs propositions.

2. Une proposition

Une proposition est une phrase simple, composée d’un sujet, d’un verbe et d’un
complément ou attribut.

Ex : Il va à l’école.

Selon leur espèce, on distingue trois sortes de propositions :

1. La proposition indépendante
Une proposition est dite indépendante lorsqu’elle ne dépend pas d’aucune
autre proposition et dont aucune autre proposition ne dépend
grammaticalement.
Ex : cet élève est studieux.
Cependant, on distingue deux sortes de proposition indépendante
- Les propositions indépendantes juxtaposées lorsqu’elles sont séparées par une
virgule ou un point-virgule.
Ex : L’enfant aime la danse, il regarde la représentation.
- Les propositions indépendantes coordonnées lorsqu’elles sont séparées par une
conjonction de coordination.
Ex : Le crocodile se jette dans l’eau et disparaît dans la vase.
2. La proposition principale
Une proposition est dite principale lorsqu’elle régit une ou plusieurs
propositions qui lui sont rattachées par un mot introducteur (pronom relatif,
conjonction de subordination).
Ex : L’élève qui s’applique s’instruit rapidement.
3. La proposition subordonnée
Une proposition est dite subordonnée lorsqu’ elle dépend d’une autre
proposition et lui est rattachée par un mot-outil de subordination.

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Ex : … qui s’applique …
Cependant on distingue :
- La proposition subordonnée relative lorsqu’elle est introduite par un pronom relatif.
(Qui, que, dont …)
Ex : Il surveille l’enfant qui joue dans l’eau.
- La proposition subordonnée complétive.

Ex : Le papa de Joseph pense qu’il va pleuvoir ce soir.

- La proposition subordonnée circonstancielle.

Ex :

- Les piétons traversent la chaussée quand il n’y a pas de voitures.


- Les piétons traversent la chaussée parce qu'Il n’y a pas de voitures.
- Les piétons traversent si vite la chaussée qu ' ils n’ont pas vu les voitures.
- Les piétons traversent la chaussée pour que leurs amis fassent le trajet avec eux.
- Les piétons traverseront la chaussée s’il n’aura pas de voitures.

NB : La proposition incidente ou incise est une variété de proposition indépendante ou


principale, placée au milieu ou à la fin d’une phrase avec laquelle, elle n’entretient aucun lien
grammatical.

Ex : Je vous paierai, lui dit-il, avant septembre.

LA NATURE ET LA FONCTION DES MOTS DANS UNE PHRASE

En français, on distingue neuf catégories de mots qui ont des emplois et des rôles
différents, ce sont les parties du discours.

LA NATURE
1. Le nom
Il désigne une personne, un animal, un objet, une idée….
Ex : une tante, KABONGO, un lion, un livre, la bonté…
2. Le pronom
Il remplace le nom.

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Ex : Maman achète des mangues.
= Elle les achète.
3. L’article ou le déterminant
Il indique le genre et le nombre du nom qu’il précède.
Ex : un journal, la coutume
4. L’adjectif
Il qualifie un nom.
Ex : La belle dame.
5. Le verbe
Il décrit les actions ou les états d’un sujet. Il varie selon le temps, le mode, la personne
et le nombre.
Ex : Les enfants jouent.
6. L’adverbe
C’est un mot invariable qui modifie le sens d’un verbe, d’un adjectif ou d’un autre
adverbe.
Ex : Il joue rapidement.
7. La préposition
C’est un mot invariable qui relie un nom ou un verbe à un autre nom ou à un autre
verbe.
Ex : La ville de Kinshasa.
8. Les conjonctions
- La conjonction de coordination relie des mots ou les phrases de même nature (mais,
ou, et, dans, or, ni, car).
Ex : Il aime le feu et l’eau.
- La conjonction de subordination relie une proposition principale et une subordonnée
(qui, que, dont …)
Ex : Je me repose parce que je suis fatigué.
9. Les interjections

A. LES FONCTIONS
La fonction du mot peut changer suivant les phrases.
1. Le sujet

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Ex : L’école est fermée.
2. Le complément d’objet direct ou indirect.
Ex : André aime l’école.

André parle à Jean.

3. Les compléments circonstanciels de lieu, de temps, de cause et de but.


Ex : André part à l’école.
Elles se sont disputés la semaine dernière.
Elles étudient pour réussir.
Elles se sont disputés par bêtise.

ACCORD DES ADJECTIFS DE COULEUR

Ex : J’ai acheté une chemise verte et ma sœur a acheté une robe bleu clair.

REGLE :

- Quand l’adjectif de couleur est formé d’un seul mot, il s’accorde en genre et en
nombre avec le nom qu’il qualifie.
Ex : Un pantalon vert. Une jupe verte.
- En revanche, il est invariable :
1. Quand deux adjectifs sont réunis pour désigner une couleur.
Ex : Une robe bleu clair. Des robes bleu clair.
2. Quand la couleur est un nom.
Ex : Une robe paille. Des robes paille.

EXERCICE D’APPLICATION

Écrivez correctement les adjectifs de couleur entre parenthèses.

1. Des mangues ( vert )


2. Des fleurs (jaune pâle)
3. Des mouchoirs (blanc)
4. Une nappe (bleu )
5. Un boubou ( gris )
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6. Une voiture ( rouge foncé)

PLURIEL DES NOMS COMPOSÉS

Ex : A l’aide de ses lance-pierres JOHN tua les oiseaux-mouches et les mange-mil.

Lance-pierres, oiseaux-mouches, mange-mil sont des noms composés.

1. Définition : le nom composé : est un ensemble de mots dont la réunion équivaut à un


seul mot.
2. Règle générale
Dans les noms composés, seuls le nom et l’adjectif peuvent prendre la marque du
pluriel si le sens le permet.
- Un oiseau-mouche = Des oiseaux-mouches (nom + nom)
- Un sourd-muet = Des sourds-muets (adjectif + adjectif)
- Une basse-cour = Des basses-cours (adjectif + nom)
- Un porte-bagage = Des porte-bagages (verbe + nom)
NB : Les noms composés qui s’écrivent en un mot forment leur pluriel comme les
noms simple en ajoutant s.

Ex : Un passeport = Des passeports

PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL

Ex : Ils avançaient comme en transe chantant ses propres louanges.

On aime des enfants obéissants.

- Chantant : participe présent, suivi d’un C.O.D.


- Obéissants : adjectif verbale, est épithète et s’accorde en genre et en nombre avec
enfants.

Participe présent peut être regardé tantôt comme une forme verbale tantôt comme un
adjectif verbal.

Comme une forme verbale :

1. Le participe présent peut s’accompagner d’un complément et il est invariable.

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Comme adjectif verbal :

2. Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.

NB : Un certain nombre d’adjectifs verbaux se distinguent par l’orthographe des participes
présents correspondant.

LE DEGRÉ DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS

Il y a trois degrés des adjectifs qualificatifs

- Le positif
- Le comparatif
- Le superlatif
1. Le degré comparatif

L’adjectif qualificatif et l’adverbe peuvent exprimer une comparaison avec la qualité


d’un autre être ou d’une autre chose.

Le degré comparatif a trois nuances :

- Le comparatif de supériorité : Avec l’adverbe « plus »


Ex : Je suis plus grand que mon ami
Dorénavant, il faudra venir un peu plus tôt.
- Le comparatif d’égalité : Avec l’adverbe « aussi »
Ex : Je suis aussi grand que mon ami.
- Le comparatif d’infériorité : Avec l’adverbe « moins »
Ex : Je suis moins grand que mon ami.

Le degré comparatif a souvent un complément introduit par la conjonction « que ». Ce


complément se présente sous l’aspect d’un nom, d’un adjectif, d’un pronom, d’un adverbe ou
d’une proposition.

NB :

- Le degré comparatif de bon : meilleur

Le degré comparatif de mauvais  : pire (pis = neutre)

- Moindre peut servir de comparatif à l’adjectif « petit »


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- Inférieur, supérieur, antérieur, postérieur, admettent un complément introduit par
la préposition « à ».
Ex : Il est supérieur à tous.
2. LE DEGRÉ SUPERLATIF

L’adjectif ou l’adverbe peuvent exprimer une qualité au plus haut point.

On distingue deux sortes de degré superlatif.

- Le superlatif relatif.
1. Superlatif relatif de supériorité :
Ex : Je suis le plus fort.
C’est moi qui gagne le plus souvent.
2. Superlatif relatif d’infériorité :
Ex : Je suis le moins fort.
- Le superlatif absolu.
1. Le superlatif absolu de supériorité :
Ex : Je suis très fort.
Il vient très rarement nous voir.
2. Le superlatif absolu d’infériorité :
Ex : Je suis très peu fort.

NB : « très peu » est souvent remplacé par : fort peu, bien peu.

Le superlatif peut avoir un complément.

Ex : Mon frère est le plus grand des élèves de la classe.

Le superlatif relatif s’accorde en genre avec son complément.

Ex : La baleine est le plus grand des mammifères.

LE PRONOM PERSONNEL « EN »

EN, comme pronom personnel, s’emploie pour remplacer un complément précédé de


la préposition de, ou pour remplacer un C.O.D. précédé d’un article partitif ou indéfini.

Les fonctions de pronom personnel en sont :

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- Complément d’objet direct :
Ex : Je bois de l’eau = J'en bois.
- Complément déterminatif :
Ex : Je connais l’auteur de ce livre = J'en connais l’auteur.
- Complément circonstanciel d’origine :
Ex : Je reviens du travail = J'en reviens.
- Complément d’une expression de quantité :
Ex : J’ai beaucoup de livre = J’en ai beaucoup.

Remarque : Généralement, on n’emploie pas le pronom personnel en pour remplacer un nom


de personne précédé de la préposition de.

Ex : Je me souviens de cet homme = Je me souviens de lui.

NB : Le pronom personnel en se place toujours après les autres pronoms personnels
compléments.

Ex : T'en Souviens-tu ?

LE PRONOM PERSONNEL « Y »

Le pronom personnel « y » est employé pour remplacer un complément précédé de la


préposition à, ou un complément circonstanciel de lieu.

Il signifie : à cela , à cet endroit.

Ex : Avez-vous réfléchi à ma proposition ? = J'y ai réfléchi.

Ils sont entrés en classe = Ils y sont entrés.

NB :

- Pronom personnel y est employé pour remplacer des noms de choses.


- Il se place après les autres pronoms personnels compléments, mais avant le pronom
personnel en.

Ex : Avez-vous acheté des oranges au marché ?

- Y en avez-vous acheté.

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Conduis tes frères à l’école.

- Conduis-les-y.

LA FONCTION DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS

A. Les adjectifs qualificatifs ont deux fonctions :


1. L’attribut : lorsque l’adjectif qualificatif est lié au nom qu’il qualifie ( ou au
complément) par un verbe copule.
Ex : ce garçon est intelligent.
2. L’épithète : lorsqu’un adjectif qualificatif est placé à côté d’un nom et
exprimant, sans l’intermédiaire d’un verbe, une qualité de l’être ou de l’objet
nommé.
Ex : Le bon garçon qui chante bien.

NB : L’épithète est dite détachée lorsqu’elle est séparée du nom qu’il qualifie par une
virgule.

Ex : Le paysan, furieux, leva la main.

Le soleil descend, calme et majestueux, à l’intérieur.

L’inondation s’étendait toujours, abondante.

B. L’apposition : est un nom, un pronom, un infinitif, une proposition que l’on place à
côté du nom pour le définir ou le qualifier.
Ex :
- Je désire une seule chose, réussir.
- Je désire une seule chose, que vous soyez heureux.
- Les chefs, eux-mêmes étaient découragés.
- L’hirondelle, messagère du printemps.

EXERCICE D’APPLICATION

Faites l’analyse schématique de ces phrases.

1. J’ai trouvé cette personne vieillie.


2. L’homme absurde est celui qui ne change jamais.
3. L’essentiel est que nous fassions toujours notre devoir.
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4. La baleine est un mammifère ; elle n’est pas un poisson.

FORMULATION DE LA RÉPONSE À UNE QUESTION INTERRO-NEGATIVE OU


AFFIRMATIVE (OUI, SI, NON)

NB : La question porte toujours sur la base de la proposition

Ex : Il part demain ?

a. Lorsqu’il n’y a pas la négation dans la question.

QUESTION :
- Il part demain ? La question est marquée uniquement par l’intonation.
- Est-ce qu’il part demain ? En plus de l’intonation, il y a la locution
interrogation « est-ce que »
- Part-il demain ? Est une forme d’interrogation qu’on trouve dans les textes.
Elle est moins employée dans la langue parlée.

RÉPONSE :

1. AFFIRMATIVE
Oui, maman
Oui, il part demain
Oui.
2. NÉGATIVE
Non, maman
Non, il ne part pas demain
Non.

Remarque : cette dernière façon de répondre peut s’employer entre égaux, entre amis ; elle
est familière. A un inconnu, mais surtout à une personne plus âgée ou à des supérieurs, on
dira : oui (non) Monsieur, maman, etc.

b. Lorsqu’il y a une négation dans la phrase.

QUESTION :
- Il ne part pas demain ?

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- Est-ce qu’il ne part pas demain ?
- Ne part-il pas demain ?

RÉPONSE :

✓ AFFIRMATIVE
- Si, maman
- Si, il part demain
- Si.

✓ NÉGATIVE

- Non, maman.
- Non, il ne part pas demain.
- Non.

NB : Est-ce qu’il ne part pas demain ?

SI = il part demain.

NON = il ne part pas demain.

Dans la réponse à une question négative, si supprime la négation et non garde la négation.

EXERCICE D’APPLICATION

Tu réponds aux questions oralement. (On te signale entre parenthèses la situation exacte).

1. (La porte est fermée) Maman, est-ce que la porte n’est pas fermée ?
2. (La foudre est tombée à Aru) Est-ce que la foudre n’est pas tombée à Aru ?
3. (Tu as compris la leçon) Est-ce que tu n’as pas compris la leçon ?
4. (Alesi a été absente hier). Alesi, Est-ce que tu n’étais pas absente hier ?

TRANSFORMATION D’UNE PHRASE ACTIVE EN UNE PHRASE PASSIVE

Comment transformer une phrase active en une phrase passive ?

Ex :

- Vieille femme habite cette hutte en pisé.

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Cette hutte en pisé est habitée par une vieille femme.

- Moi seul je connais sa cachette secrète.

Sa cachette est connue par moi seul.

Quelles transformations devons-nous apporter ?

1. Le C.O.D de la phrase active devient le sujet de la phrase passive. (nouvelle phrase)


2. Le sujet de la phrase active devient le complément d’agent qui est introduite par une
préposition de ou par.
3. Le verbe est mis à la forme passive.

NB : Quand le sujet de verbe actif est-on, il n’y a pas de complément d’agent dans la phrase
passive.

Ex : On m’a remercié.

- J’ai été remercié.

EXERCICE D’APPLICATION

Mettez les phrases suivantes à la voix passive.

3. De grands arbres bordent les larges avenues de la cité.


4. Une haute palissade de bois entoure le village.
5. On avait tout remis aux servantes pour recevoir les invités.
6. Papa et maman m’accompagnent toujours dans mes promenades.
7. On lui a réservé une bonne place.
8. Ma sœur a fait sa demande d’admission dans le délai fixé.
9. Le secrétaire a posté ta lettre.

FORMATION DES ADVERBES DE MANIÈRE

Voici quelques adverbes de manière : ainsi, mieux, vite, aussi, debout, bien, mal, en
vain, …

Cependant, la plupart des adverbes de manière se forment en ajoutant le suffixe -ment.

RÈGLES :

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1. On ajoute -ment à la terminaison féminine de l’adjectif.
Ex : sec = sèchement ; heureux = heureusement ;
2. Quant aux adjectifs terminés par -ant et ent, on supprime le t final, on change le n
en m et on ajoute la terminaison – ment.
Ex : Prudent = prudemment ; vaillant = vaillamment
3. Enfin, certains de ces adverbes prennent -ément.
Ex : Immense = Immensément ; confus = confusément

EXERCICE D’APPLICATION

Formez les adverbes de manière correspondant aux adjectifs suivant :

1. Beau =
2. Précédent =
3. Pur =
4. Savant =
5. Brillant =
6. Généreux =
7. Doux –
8. Étonnant =
9. Récent =
10. Naïf =

EMPLOI DE « TOUT »

REGLES :

1. TOUT est adjectif quand il est placé devant un nom. Il s’accorde comme un adjectif
qualificatif en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
- Au singulier, il signifie chaque, entier
- Au pluriel, il signifie les uns et les autres sans exception
2. TOUT est pronom, quand il remplace un nom ou un pronom, singulier ou pluriel,
déjà employé précédemment. Il prend alors le genre et le nombre de mot dont il tient
la place.

Ex : Ils (les animaux) ne mouraient pas tous.

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3. TOUT est adverbe, quand il est placé devant un adjectif ou un autre adverbe.
Il signifie alors « entièrement, tout à fait » et est invariable.

NB : Cependant pour raison d’euphonie, on fera un accord « non grammatical » devant un
adjectif féminin, commençant par une voyelle ou un H aspiré.

Ex :

- Elles sont restées tout seuls à la maison.


- Elles sont restées toutes seules à la maison.
- Elles sont restées tout inquiètes à la maison.
- Elles sont restées tout hésitantes à la maison.
- Elles sont restées toutes honteuses de leur échec.

Remarque :

- Tout suivi de autre est adjectif et variable, il se rapporte au nom qui suit autre. Il
signifie alors n’importe quel …
Ex : Toute autre raison eut été refusée.
- Il est adverbe et invariable s’il modifie autre. Il signifie alors « tout à fait ».
Ex : Depuis son retour, Pauline est devenue tout autre.

EMPLOI DE « MEME »

MÊME est adjectif ou adverbe ?

REGLES :

1. MÊME est adjectif et variable :


a. Lorsqu' il est placé devant un nom. Il marque alors l’identité ou la
ressemblance.
Ex : les mêmes fautes ; les mêmes livres.
b. Lorsqu’il est placé après le nom ou le pronom. Il indique que l’on désigne
exactement la personne ou la chose dont il s’agit.

Ex : ce sont ces personnes mêmes que j’attendais.

NB : Même placé après un pronom, s’y joint par un trait d’union.

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Ex : Vas-y toi-même. Ils viendront eux-mêmes.

2. MÊME est adverbe et invariable. Il signifie « également » et marque une gradation


exprimée ou sous-entendue.
Ex : Évitez les fautes même légères.
Les hommes, les femmes, les enfants même étaient présents.

EXERCICE D’APPLICATION

Écrivez correctement les mots entre ().

1. Restons (uni) (même) dans le malheur.


2. Ils ont (préféré) de travailler eux (même).

EMPLOI DE « QUELQUE »

Quelque adjectif ou adverbe ?

RÈGLES :

1. QUELQUE est adjectif et variable.


a. Quand il est placé devant un nom.

Ex : Ils récoltèrent quelques succès.

b. Quand il est placé devant un adjectif précédé d’un nom.

Ex : voici quelques belles vues de la région.

NB : Quelque, employé au singulier devant un nom, signifie « un certain ».

Ex : J’ai quelque ami dans ce village.

2. QUELQUE est adverbe et invariable.


a. Quand il modifie un adjectif, un participe ou un adverbe. On peut alors le
remplacer par si ou par aussi.
Ex : Quelque secrets que soient ces documents, je les remettrai à qui de droit.
b. Devant un adjectif numéral, avec le sens « environ ».
Ex : Quelque deux cents mètres nous séparaient encore de la rive.

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3. La locution subordonnée quel … que, en deux mots, s’emploie devant le verbe être,
devoir, pouvoir. Elle exige le mode subjonctif.

Quel est un adjectif Indéfini et s’accorde en genre avec le sujet du verbe. Que est une
conjonction et reste invariable.

Ex : J’accepte le contrat quelles que soient les conditions.

LA LITTERATURE
PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 21
INTRODUCTION A LA LITTÉRATURE
a. Définition étymologique

Le mot « littérature » provient d’un mot latin « litteratura ». Dérivé de « littera »


qui signifie « lettre », au sens de signe graphique servant à transcrire une langue.

Plus clairement, « la littérature » dérive du latin « litterae- arum » qui signifie « les
Belles-Lettres, la littérature ».

b. Définition de la littérature

La littérature : est un ensemble d’œuvre écrites ou orales auxquelles on reconnaît une


valeur esthétique ; c’est un art exprimant un idéal de beauté.

La littérature vise à éduquer, à communiquer des pensées, à influencer et même à


séduire. La littérature constitue un héritage patrimonial et peut concourir à la préservation du
patrimoine d’un pays lorsqu’elle en souligne les valeurs, la culture et la civilisation.

c. Les principales formes de la littérature

On distingue traditionnellement trois grandes domaines littéraires :

1. Le roman : (et les genres apparentés : nouvelle, épopée, autobiographie…)


qui relève du fait de raconter des choses.
2. Le théâtre : qui relève du fait de montrer des choses
3. La poésie :

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 22


Ces grands domaines se subdivisent en sous domaines et en genres littéraires.

Un genre littéraire : est un système de classement des productions littéraires selon leur
contenu ou selon leur registre.

Les cinq genres littéraires sont :

1. Genre narratif : ce genre contient des œuvres qui ont pour but de raconter les
évènements, des aventures, des choses vécues ou inventées.
Ex : légende, mythe, roman, nouvelle, récit de voyage, fête, …
2. Genre théâtral :
3. Genre poétique : les œuvres qui appartiennent en ce genre ont pour but de chanter, de
suggérer par le rythme, par la musique, les vers, les sentiments, les expériences, les
souvenirs et les mondes intérieurs des écrivains.
Ex : la poésie lyrique, poésie religieuse, poésie épique, poésie didactique
4. Genre argumentatif
5. Genre épistolaire.

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La première partie : LA LITTÉRATURE FRANÇAISE

I. Origine de la littérature française

Les premiers écrits marquant le début de la littérature française date du Moyen-Âge


(476-1453), l’époque où les récits sont en langues vulgaires (francien).

Le Moyen-Age de la langue française a son début au milieu du 11e siècle et se


prolonge jusqu’au 15e siècle. Les écrits qui s’y rattachent appartiennent plus au moins
exclusivement aux genres poétiques.

Cette littérature distingue trois groupes d’œuvres selon les groupes sociaux en place à
savoir :

1. La littérature chevaleresque
a. Chanson de geste ou épopée (du latin gesta : exploits ou gloire.

Il s’agit de vastes poèmes où on exalte les hauts faits (exploits) des héros nationaux
comme la chanson de Roland, la chanson de Guillaume d’Orange.

b. Le roman
2. La littérature courtoise (fin du 12e siècle)

C’est une littérature qui se développe à la cour des Seigneurs. Cette vie propose
comme idéale la noblesse du chevalier caractérisée par un art de vivre et une élégance
morale : politesse, générosité, fidélité, contrôle de soi, la gloire…

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 24


On appellera le Roman courtois, tout écrit fictif (= imaginaire) en vers destinées à être
lus devant la cours ; écrits où les aventures et l’amour se déploient librement.

3. La littérature populaire ou bourgeoise (poésie satirique)

C’est une littérature particulièrement satirique dirigée contre l’aristocratie dont les
œuvres les plus importants sont les romans de Renart et les fabliaux.

Du 13e au 14e siècle, on assiste à une poésie lyrique fait des genres dramatiques
(théâtre qu’on peut jouer).

Au 15e et 16e siècle apparaît la vraie littérature avec la renaissance qui n’est
qu’un retour à la littérature Gréco-romaine. Elle était plus marquée par la Pléiade
(groupe des poètes et hommes célèbres afin de réformer la langue française).

Leurs objectifs étaient de :

- Défendre la langue française contre les détracteurs par l’enrichissement en


vocabulaire ;
- L’emprunt de langue de l’antiquité et par la création des mots composés ;
- Créer un style poétique savant et métaphorique.

Auteur :

- Pierre de RONSARD, sonnet pour Hélène


- Joachim DU BELLAY, L’olive, les regrets
- François RABELAIS, Gargantua, pantagruel
- CALVIN, institutions de la religion chrétienne Traité de scandales
- AGRIPPA d’Aubigné, les tragiques
- Michel de MONTAIGNE les Essais
- Clément MAROT. L’adolescence clémentine, les œuvres

Les vrais courants littéraires prennent leur naissance au 17e siècle, période où la France
domine l’Europe par l’éclat de lettre et des arts ainsi que des armes. C’est le siècle de Louis
14 et du classicisme (une littérature disciplinée et ordonnée)

Auteurs :

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 25


- René DESCARTES, discours de la méthode
- Pierre CORNEILLE, canni
- Blaise PASCAL, Pensées
- Nicolas BOILEAU les satires l’épître
- Jean RACINE, Phèdre, Bérénice

Le 18e siècle connu sous le nom de « siècle des Lumières » voit le prolongement du
classicisme en mettant l’accent sur le rationalisme et la sensibilité. Ce qui confèrent à la
France le cosmopolitisme (rayonnement de la civilisation sur les autres civilisations).

Auteurs :

- MONTESQUIEU, Lettres Persanes , l’Esprit de lois


- VOLTAIRE, Candide, Traité sur la tolérance
- Jean Jacques ROUSSEAU, contrat social
- Jean de LABRUYÈRE, les caractères
- CHATEAUBRIAND, René, les Martyrs , Atale
- François de la Salignac de Mothe FENELON, De l’éducation de filles , Les
aventures de Télémaque

II. Les grands mouvements littéraires de la littérature française


Les principaux mouvements littéraires de la littérature française sont :
- L’humanisme (1530-1570)
- La Pléiade (1549-1570)
- Le baroque (1570-1650)
- Le classicisme (1650-1700)
- Les Lumières (1720-1770)
- Le romantisme (1820-1850)
- Le réalisme (1830-1890)
- Le naturalisme (1830-1890)
- Le symbolisme (1857-1900)
- Le parnasse (1866-1876)
- Le dada (1916-1923)

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- Le surréalisme (1920-1940)
- L’absurde (1939-1960)
- Le Nouveau Roman (1950-1970)
1. L’humanisme (16e siècle)

La mythologie, les sentiments, la fuite du temps… ce sont les sujets les plus
abordés par ce mouvement qui place l’homme au centre de tout.

Ce mouvement met de l’avant l’homme (l’éducation, philosophe antique, la


suprématie de l’homme sur la nature…) plutôt que les valeurs religieuses, Dieu, les
lois.

Auteurs :

- François RABELAIS, Gargantua  ; pantagruel


- MAROT, L’adolescence clémentine
- Michel de MONTAIGNE Les essais
- Agrippa d’AUBIGNE Les tragiques
2. Le baroque (17e siècle)

Le nom « baroque » provient de la langue portugaise qui signifie « perle


irrégulière ». En effet, durant cette période le monde est plein de changement. Les écrivains
accordent alors une importance à l’illusion, la métamorphose, le désordre (voire le chaos), la
complexité, l’instabilité, le bizarre, l’eau, les miroirs, …

La poésie baroque comporte beaucoup de figures de style.

Auteurs :

- CORNEILLE, Horace, cinna, l’illusion comique, le Cid


- Marc- Antoine Girard de SAINT-AMANT, les œuvres
3. Les Lumières (18e siècle)

Ce mouvement met l’accent sur la raison dans le but d’amener l’homme vers le savoir
et la connaissance, au détriment de préjugés, des dogmes religieux, l’intolérance. Ainsi, les
auteurs prônent le progrès, l’acquisition de connaissances, l’esprit rationnel, (observation,
expérience et examen), la science, la tolérance et la liberté.

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C’est une époque « éclairée » qui mise sur le progrès social et scientifique pour élever
l’humanité et la croyance en un monde rationnel, ordonné et compréhensible, exigeant de
l’homme l’établissement d’une connaissance également rationnelle.

Auteurs :

- MONTESQUIEU, Lettres Persanes, l’Esprit des lois


- VOLTAIRE, Candide, Traité sur la tolérance
- DIDEROT, la religieuse, Jacques le fataliste
- J.J. ROUSSEAU, le contrat social
- BEAUMARCHAIS, Le mariage de Figaro
- CHODERLOS DE LACLOS, Liaisons dangereuses
- MARIVAUX, Le jeu de l’Amour et du Hasard
4. Le romantisme (début 19e siècle)

C’est une époque où l’on explore la palette des sentiments, des plus joyeux aux plus
pathétiques. Il met l’accent sur « le moi » (l’individualité), la sensibilité, l’infini, le mal de
vivre, la mélancolie, les sentiments intimes, les sentiments amoureux, les passions,
(Chateaubriand)

Auteurs :

- Alphonse de LAMARTINE, Méditations poétiques


- Alfred de MUSSET, la confession d’un enfant du siècle, on ne badine pas avec
l’amour
- Victor HUGO, Hernani, Ruy Blas, préface de Cromwell , Notre-Dame de Paris
- Alfred de VIGNY, poèmes antiques et modernes, cinq Mars
- J.J. ROUSSEAU, Précurseur du romantisme
- CHATEAUBRIAND, René
5. Le réalisme (fin 19e siècle)

C’est une époque où les auteurs s'’engagent aux côtés des plus miséreux. Leur
mouvement s’attache à dépeindre la réalité telle qu’elle est, sans les artifices des périodes
précédentes. L’artiste, en représentant tout le réel, expose les scènes de la vie quotidienne, les
ridicules et les travers de la société bourgeoise.

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 28


Ainsi, (Misère sociale, luttes de classe et les poids des traditions … sont les
principaux thèmes).

Auteurs :

- Émile ZOLA, L’Assommoir , le ventre de Paris , le Bonheur des Dames


- Honoré de BALZAC, le père Goriot , la comédie humaine , la recherche de l’absolu .
- STENDHAL ( Henri BEYLE) De l’amour, vie de Mozart
- Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, Mémoire d’un fou , la légende de saint
Julien
- MOUPASSANT, Bel Ami
6. Le symbolisme (19e siècle)

C’est une époque où les auteurs dévoilent le monde caché des sens à travers les
symboles.

Auteurs :

- Paul VERLAINE, Poèmes Saturniens , la Bonne chanson , fêtes galantes


- Arthur RIMBAUD, Une saison en Enfer , les Illuminations
- Stéphane MALLARMÉ, Divagations , l’Après midi d’un faune, un coup de dès
- Charles BAUDELAIRE, les fleurs du mal , l’Art romantique , mon cœur mis à nu
7. Le surréalisme (20e siècle)

C’est une époque où les auteurs font appel au rêve, à l’inconscient, à l’imaginaire et
utilisent l’art comme instrument de révolte contre la société.

Auteurs :

- Paul ELUARD, l’Amour la poésie.


- André BRETON, manifeste de surréalisme
- Robert DESNOS, Destinée arbitraire
- Louis ARAGON, le paysan de Paris

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Deuxième partie : LA LITTÉRATURE NÉGRO-AFRICAINE D’EXPRESSION
FRANÇAISE
1. Aire géographique et culturel

Le peuple concerné par la littérature négro-africaine se retrouve en Amérique noire,


en Afrique au sud de désert de Sahara à laquelle se rattache la diaspora noire.

L’Afrique du Nord ou le Maghreb est exclu de cette littérature parce qu’il pratique la
culture arabe et berbère.

La diaspora noire englobe toutes les communautés noires d’Afrique ou d’origine


africaine dans le reste du monde.

Ainsi, eu égard à cette limitation, nous allons étudier l’histoire du peuple négro-
africain à travers l’ensemble de ses productions littéraires propres suscitant les intérêts sans
frontière. Cet avènement littéraire des noirs a favorisé l’éclosion et le contact de deux mondes
à savoir l’Afrique et l’Europe par le phénomène de la colonisation.

2. Origine de la littérature négro-africaine


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Le commerce triangulaire (Europe-Afrique-Amérique) arrache à l’Afrique entre 1.5 et
3 millions de noirs au 16 ème siècle et entre 6 et 7 millions au 17 ème siècle. Le plus souvent,
ils étaient procurés aux Européens par les chefs de tribus locaux. La traversée de l’Atlantique
se fait dans d’horribles conditions.

Les premiers africains, déportés en Amérique, arrivent en Amérique du Nord en 1616


où ils étaient soumis aux durs travaux des plantations. A partir de 1641, l’esclavage est
légalisé en raison du besoin d’une main d’œuvre abondante dans les plantations.

Le mouvement en faveur de l’affranchissement des esclaves se développe dans le


Nord au cours du 18 ème siècle. Les noirs participent à la guerre de l’indépendance contre les
Anglais (1775-1783). Des milliers d’entre eux obtiennent leur liberté y compris dans le sud.

En 1777, le Vermont abolit l’esclavage suivi par d’autres États. Ainsi, les écoles, les
églises, les associations se développent : la naissance en 1786 de la « free African sociaty » ;
organisation en 1816 de l’ « African Méthodist Épiscopal church ».

L’église devient une pépinière de leaders et offre une possibilité de la vie sociale y
compris dans le sud.

3. Les premières manifestations des Noirs Américains

C’est aux U.S.A (au 19 ème siècle) que se manifeste en premier lieu le réveil de la
conscience négre pendant que les Noirs s’y retrouvent ramassés sur leur misère, déracinés par
la traite et l’esclavage. Ils vont s’exprimer dans les récits et les chants, expression par
excellence de leur souffrance et leur amertume.

Ces manifestations sont les suivantes :

a. Le récit des nègres marrons

Le mot « marron » désigne des animaux qui étaient domestiqués d’abord puis sont
redevenus sauvages.

Ainsi, a-t-on appelé les esclaves noirs qui fuyaient les plantations pour se cacher dans
la forêt dense ou des montagnes. Ils protestaient contre une christianisation forcée, contre
l’assimilation et les valeurs du blanc.

Dans leur refus, ils s’organisaient librement suivant les structures politiques et sociales
de l’Afrique traditionnelle.

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 31


NB : Les Anthropologues ont nommé ce genre d’organisation « République de nègres
marrons ».

b. Les negro-spirituals

Ce sont des cantiques religieux des Noirs Américains exécutés lors de culte pathétique
pour exprimer leur douleur, leur souffrance et leur tristesse. Ces chants exprimaient la
souffrance de peuple noir et leur espérance en une vie meilleure.

c. Les Blues

Ce sont des chansons profanes de révolte populaire exécutées dans les plantations et à
circonstances. Elles exprimaient l’amertume du peuple noir.

4. Quelques appellations de la littérature négro-africaine

L’année 1903 avait été aux Etats Unis le point de départ de la prise de conscience des
Noirs.

William Edward Burghard DU BOIS publie « Âmes noires », œuvre dénonçant la


situation scandaleuse faite aux Noirs et qui marque la naissance de la negro- renaissance aux
Etats Unis.

Dans « âmes noires », DU BOIS écrit : « je suis nègre et je me glorifie de ce nom ; je


suis fier du sang noir qui circule dans mes veines ».

Dès lors la littérature africaine sera étiquetée par l’appellation « la littérature négro-
africaine » grâce au mouvement de la nègro- renaissance.

NB : A partir de 1921 avec la publication de « Batouala » de René MARAN, la


littérature négro-africaine devient « la littérature africaine ».

La littérature négro-africaine se subdivise en quatre en fonction de la langue de sa


production :

- La littérature négro-africaine d’expression française ;


- La littérature négro-africaine d’expression Anglaise ;
- La littérature négro-africaine d’expression lusophone ;
- La littérature maghrébine.

1. EVEILS DES NOIRS


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1.1. L’éveil des Noirs Américains

Les Noirs Américains qui avaient fait des études poussées et qui vivaient au contact du
monde blanc vont prendre conscience de tas de choses. Ils vont ainsi se livrer au combat pour
libérer l’homme noir.

a. Précurseurs
- Paul Lawrence DUMBAR. Il a créé une troupe musicale qui a sillonné le
monde occidental pour exécuter les Blues et les negro-spirituals.
- BOOKER WASHINGTON. Il a fondé des écoles et la première université
pour les Noirs.
- William Eduard Burghard DU BOIS. Il a créé « l’association pour la
défense des personnes de couleur » pour dénoncer l’attitude équivoque des
noirs intellectuels qui réunirent l’Afrique pays des sauvages.
b. Les mouvements
1. Nègro-mouvement (ou New Negro-mouvement)

Ce mouvement avait pour objectif :

- Affirmer la dignité de l’homme noir ;


- La liberté de l’expression de l’homme noir.
2. La nègro-renaissance ou la renaissance noire

Elle est née vers 1920. C’est un mouvement d’une prise de conscience des intellectuels
Noirs qui prône un retour aux sources de leur être, de leur histoire et de leur culture.

Elle avait pour but :


- Dénoncer les injustices et les préjugés qui faisaient des Noirs un homme
méprisé ;
- Réclamer la réhabilitation des valeurs culturelles nègres et leur indépendance
vis-à-vis du monde blanc.

Ce groupe dénommé groupe de la nègro-renaissance se composait de :

- LANGSTON HUGUES
- COUNTEE CULLEN
- STERLING BROWN
- JAMES JOHNSON

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- JEAN TOOMER
- CLAUDE MACKAY

3. Le Niagara

Fondé en 1905 par WEB DU BOIS. Ce mouvement recouvrait beaucoup


d’intellectuels Noirs venus de tous les États.

Il avait pour but :

- La concertation sur la lutte à mener ;


- Défense de droit civique et politique des noirs américains.

C. Les Revues

1.The Messenger : cette revue se voulait porte-parole et porte-étendard du peuple noir.

2. The Liberator : cette revue avait un ton violent et radical. Elle véhiculait la lutte des
élites (leaders) noirs américains.

3. Fire : cette revue a ton violent et radical.

Il avait pour objectif de balayer tous les préjugés sur l’homme Noirs héritier de
l’esclavage.

4. Opportunity, The crisis : ces deux revues étaient des organes de combat et
porte-paroles de l’association de WEB DU BOIS.
1.2. L’éveil des Antilles
Déportés d’Afrique, les noirs ont été dispersés dans les Antilles. Pour bagage, les
esclaves avaient apporté ce qui leur était le plus précieux :
- Les vieilles croyances d’Afrique ;
- Les vieux rêves millénaires ;
- Les habitudes ancestrales ;
- Etc
 Classes sociales des Antilles

A la longue, il y aura aux Antilles trois classes distinctes :

- Les colons blancs

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Ils dirigent et exploitent sans limite une foule d’esclaves. Méprisant l’instruction et se
sentant supérieur par sa couleur. Le colon n’est soucié que de la liberté commerciale.

- Les bourgeois métis

Dans leur situation ambiguë, ils ne savent pas au juste ce qu’ils sont. D’où ils auront
une attitude arrogante envers les noirs et une vaste flatterie envers leur maître blanc dont ils
assimilent tout. Ils sont les seuls à s’intéresser à l’enseignement et constituent la masse
intellectuelle.

- Les Nègres esclaves

Au bas de l’échelle, ils sont aussi misérables et vides. Ils ont le poids de toutes les
peines. Illettrées et surtout analphabètes. Ils ne connaissent pas l’école. Pour eux l’esclavage
et la misère sont héréditaires. Ils ne se soucient que de la liberté.

1.2.1. ÉCOLE HAÏTIENNE

L’école haïtienne a connu deux périodes :

a. De 1804-1915

Cette période se caractérise en Haïti par l’assimilation des valeurs blanches, c’est -à-
dire une tendance à chercher à faire des noirs des français de couleur.

Sur le plan littéraire, elle se caractérise par l’imitation des écoles littéraires
françaises. Cette imitation servile sera appelée par RENE DEPESTRE le « marronnage du
français ».

Sur le plan religieux, cette imitation conduira à la création du VAUDOUS, religion


faite d’un mélange de rire africain et chrétien.

b. De 1915

Prenant conscience de cette aliénation, les intellectuels haïtiens se retournent vers leur
tradition et leur folklore auprès des paysans. Ils y découvrent alors leur véritable identité
culturelle. Ainsi est né le mouvement politico-culturel appelé « l’indigénisme » avec le
directeur Jean Price MARS, mouvement qui illustre l’expression du renouveau haïtien.

Les principaux revues porte-paroles de ce mouvement de ressource sont :

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- Indigènes
- Griots
- La Ruche
- Haïti littéraire
- Luciole
- Etc
1. Épanouissement de la littérature haïtienne

Comme toute autre littérature, l’école littéraire haïtienne comprenait la poésie, le


roman et le théâtre.

a. La poésie

Les écrivains :

- Jacques ROUMAIN, Bois d’Ebène, 1945


- Jean François BRUERE, Black Soul, 1947 et découverte, 1966
- René DEPESTRE, Étincelles, 1946 ; Gerbes de sang, 1946 ; Minerai noir
1956
- Carl BROWN
- Léon CAILLEAU

La nouvelle génération :

- Anthony PHELPS Les points cardinaux, 1966 ; présence 1961 et la Félière


,1968
- Dieudonné GARÇON
- Gérard CHENET
- Jean METELLUS
b. Roman

La littérature haïtienne a connu sa popularité avec le roman « Gouverneur de la


rosée » de Jacques ROUMAIN, tirant ses thèmes dans les sources ancestrales traditionnelles.
Cet ouvrage de grande valeur passe pour le porte-parole de son peuple.

Autres écrivains :

- Stephen ALEXIS (père) le Nègre masque

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- Jacques Stephen ALEXIS (fils) campère Général-soleil 1955 et les arbres
musiciens 1957.
- Frédéric MARCELLIN
- Franck ÉTIENNE
- Gérard CHENET
- Anthony PHELPS

C. Le théâtre

Le théâtre haïtien a connu deux périodes :

a. Avant 1950

Le théâtre était essentiellement composé en français, limité aux thèmes inspirés


du français et antillais. Il est destiné sur le plan de la langue à un public analphabète à
différents niveaux.

b. Après 1950

Il sera gagné par le mouvement du retour aux sources. Les écrivains utiliseront
désormais le créole, la langue du peuple pour atteindre toute masse.

Auteurs :

- Jean François LA BRYERE


- Gérard CHENET, El Hadj Oumar
- Anthony PHELPS, le conditionnel
- Franck FOUCHE , Général Barron la croix.
-
1.2.2. ÉCOLE MARTINIQUAISE

Comparativement aux autres villes, la Martinique a été plus marquée par le


métissage tant racial que culturel. Ce qui a conduit les martiniquais à se sentir les plus
proches parents des Français et à entretenir des proches relations avec la France. Cela
donna lieu, sur le plan littéraire à un mimétisme qui fit de la littérature l’apanage de la
seule classe des bourgeois métis, une littérature de pure imitation.

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En 1932, les étudiants martiniquais en France créent la revue « Légitime
Défense » dans le but de défendre la personnalité et l’authenticité martiniquaise.

En outre, Aimé CÉSAIRE, Georges DESPOTES et Gilbert GRATIANT


fondent la revue « Tropiques ».

A la Martinique, on rencontrait aussi les genres littéraires ci-après :

a. Poésie
Les écrivains :
- Aimé CÉSAIRE, cahier d’un retour au pays natal
- Gilbert GRATIANT, poème en faux vers et credo des Anges mêlés
- René MARAN, Le livre de brousse
- Edouard GLISSANT, La terre promise
b. Roman
Les écrivains :
- René MARAN, un homme pareil aux autres
- AJOUMA , cahier de brousse
- Edouard GLISSANT, la lézarde
- Franc FANON, peau noire, masque blanc

C. Théâtre

Les écrivains :

- Aimé CÉSAIRE, la tragédie du roi Christophe, une saison au congo et une


tempête
- Edouard GLISSANT, Monsieur Toussaint

LA NÉGRITUDE
1. Définition de la négritude

Le mot « négritude » a été l’invention de Aimé CÉSAIRE vers les années 1930.
Année où il est apparu comme un néologisme dans son œuvre « cahier d’un retour au pays
natal » parut en 1939.

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 38


La Négritude : est l’ensemble des caractéristiques et valeurs culturelles des peuples
noirs, revendiquées comme leur étant propres, ainsi que l’appartenance à ces peuples

2. La naissance de la Négritude

Des colloques, des réunions seront organisées et des revues vont faire leur apparition
pour faire prendre conscience aux intellectuels dans leur combat de la lutte pour la liberté et
la dignité de l’homme noir.

Parmi ces dernières, on note :

1. La revue du monde noir (1931)

Première revue publiée par les intellectuels Noirs en France. Elle était mensuelle et
bilingue. Elle était le porte-parole des intellectuels Noirs qui se réunissaient régulièrement
dans les salons littéraires les vendredis chez NERDAL et les mardis chez René MARAN.

Elle avait pour but :

- de regrouper tous les intellectuels Noirs ;


- de leur faire connaître leur civilisation ;
- Faire connaître celle-ci au monde.

Les tenants :

- J.P.MARS
- René MARAN
- Félin EBOUE
- L.S.SENGHOR
- Léon G. DAMAS

Cette revue quoi que révolutionnaire par ses objectifs restait modérée dans le temps :
ce qui s’expliquait par la main mise des autorités françaises et par le truchement du ministère
des colonies dû aux subventions allouées. Mais après tout, le temps cédant à la polémique. Ce
qui précipita sa dissolution.

2. La légitime Défense (1932)

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 39


Fondée par les étudiants Martiniquais à Paris, la légitime défense prêche la libération
du style et de l’imagination. Par son ton violent et provocant, sa publication fut interdite par
les autorités françaises. Le titre révolutionnaire a été emprunté à André BRETON qui, en
1926, avait publié un manifeste intitulé « légitime Défense », lequel manifeste prônait
l’indépendance et la liberté de l’écrivain.

Les écrivains :

- E. LEROC
- J. MONERON
- R. MENIL
- A. CÉSAIRE
- Etc.
3. L’Etudiant Noir (1934)

Deux ans après la disparition de « légitime Défense », une revue va naître. Comme
son nom l’indique, cette revue voulait élargir ses limites en instaurant chez tous les étudiants
et intellectuels Noirs une conception qui mettait fin au régionalisme.

Le groupe « étudiant noir » était plus large et plus ouvert que celui de « légitime
Défense ».

Autour de ces trois piliers :

- Le guyanais Léon Damas (1912-1978)


- Le martiniquais Aimé CÉSAIRE (1913-2008)
- Le Sénégalais L.S. SENGHOR (1906-2001)

Le groupe va s’élargir à d’autres étudiants tels que les Antillais :

- André MAUGEE
- Les frères ACHILLE
- L.SAINVEINE

Les Sénégalais :

- DIRAGO DIOP
- Alioune DIOP
- Ousmane SOCE

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 40


« L’étudiant noir », prônait un vrai retour aux sources de la culture africaine, la
redécouverte de la personnalité et de l’authenticité africaine, la remise en valeur des traditions
africaines, de la civilisation traditionnelle bafouée par la colonisation. C’est cette recherche de
son authenticité pure, de sa propre civilisation Nègre que retrace la négritude.

3. Les pionniers de la négritude

Aimé CÉSAIRE, L.S.SENGHOR et L.G.DAMAS demeurent les pionniers, les


symboles et les apôtres de la Négritude, mais leur action a été bloquée pendant la deuxième
guerre mondiale, car le trio s’est déchiré :

1. L.S.SENGHOR, est à l’armée française


2. L.GONTRAN .DAMAS, vu les ennuis politiques, se réfugie dans le silence
3. A. CÉSAIRE, rejoint la Martinique

La flamme ne sera pas du tout éteinte :


- A la Martinique, A. CÉSAIRE fondé la revue « Tropiques »
- En France autour de Alioune DIOP, Africains et Antillais créent « Présence
Africaine ».
4. Les thèmes de la Négritude

La Négritude conçue au départ comme l’essence noire a revêtis divers aspects selon
l’optique de chacun des écrivains. D’après les différentes œuvres, elle se regroupe de la
manière suivante :

1. La Négritude de combat (ou la Négritude militante)

Apparaissant chez les écrivains les plus révolutionnaires d’avant l’indépendance, la


Négritude de combat était un défit à l’homme blanc colonisateur et oppresseur. Elle était ainsi
un étendard qui regroupait les noirs pour le même combat : celui de la liberté et la dignité de
l’homme noir.

Les écrivains :

- Aimé CÉSAIRE
- Léon DAMAS
- Franz FANON
2. La Négritude mystifiante (ou la Négritude de rêve)

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La Négritude mystifiante est une réaction de crainte psychologique devant l’avenir,
une idéalisation de l’Afrique, de sa civilisation, de son histoire.

Ces tendances les plus marquantes sont :

✓ Tendances contemplative

Celle-ci exalte l’Afrique, célèbre le bon vieux temps où l’homme noir vivait en
parfaite communion avec la nature.

Ses auteurs :

- CAMARA LAYE
- René MARAN

✓ Tendance Agressive

Elle rappelle avec amertume le choc et la souffrance de l’homme noir dû à l’esclavage


et à la colonisation. En fait, c’est une sorte de douleur romantique qui met en relief la
souffrance de l’homme noir dans le passé, faisant naître une agressivité anticolonialiste, une
révolte. Mais cette agressivité ne débouche pas sur un engagement révolutionnaire.

Ses auteurs :

- Mongo BETI ( EZA BOTO ou A. BIYIDI ), ville cruelle


- Ferdinand OYONO, Le vieux nègre et la médaille

✓ Tendance triomphante

Elle exalte le passé glorieux de l’Afrique, les grands empires africains, la dignité des
cultures africaines en les idéalisant comme source de civilisation, en proclamant l’Afrique
comme berceau de l’humanité.

Son auteur :

- Cheik ANTA DIOP


3. La Négritude de symbiose

Est née du fait de la spécificité du nègre et elle supporte l’originalité et l’authenticité


des cultures africaines. Du coup, l’homme noir est appelé à porter la part de sa civilisation, de
ses valeurs dans l’univers ; la Négritude prenait part au rendez-vous des autres civilisations.

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 42


Auteur :

- L.S.SENGHOR

LES GRANDS ÉCRIVAINS AFRICAINS ET LEURS ŒUVRES

1. RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


1. THADEE BADIBANGA , l’éléphant qui marche sur les œufs
2. Antoine Roger BOLAMBA LOKELE , 1913, poèmes, premiers essais. , Esanzo
chants pour mon pays  ; comme l’échelle de l’araignée.
3. BUABUA WA KAYEMBE MUBADIATE, 1950, Poèmes, Gazouillis,
vociférations, pour une poignée d’allusions  ; Romans, combat pour l’Azanie,  ; Mais
les pièges étaient de la fête , DIEU sauve l’Afrique  ; théâtre, l’ironie de la vie , les
Flammes de Soweto  ; le délégué général.

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 43


4. DJUNGU SIMBA KAMATENDA , 1953, poèmes, turbulences  ; récit, Du pèze
sous les acacias  ; romans, on a échoué , Au taux du jour.
5. ELEBE LISEMBE, 1937, poèmes, Mélodie Africaine  ; uhuru  ; Orphée rebelle  ;
chant de la Terre chant de l’Eau ; Joconde d’ébène  ; récits, souvenirs d’enfance,  ;
station du monde  ; théâtre, kimbangu ou le Messie Noir  ; le sang des Noirs pour un
sou.
6. EMONGO LOMOMBA, 1960, roman, l’instant d’un soupir
7. FALK-NZUJI MADIYA , 1944, poèmes, murmures , les temps des amants  ;
Lianes  ; Nouvelles, Frisson de la mémoire  ; le masque
8. FWELEY DIANGITUKA, 1953, Poèmes, couronne d’épines  ; roman, le paradis
violé  ; théâtre Quelle solution pour l’Afrique  ?
9. KADIMA NZUJI MUKALA, 1947, Poèmes, les Ressacs , Préludes à la terre ,
redire les mots anciens
10. KAMANDA KAMA 1952, Poèmes les Résignations ,. Chants de brumes , Éclipse ,
contes, la nuit des griots
11. LOMAMI TSHIBAMBA, 1914, récit , Ngando le crocodile  ; récit épique Ngobila
des Mswata et Mistantele  ; nouvelle, la récompense de la cruauté
12. PHILIPPE MASEGABIO NZANZU MABELEMADIKO, 1944, Poèmes, somme
première , la cendre demeure
13. MATALA MUKADI TSHIAKATUMBA, 1942, Poèmes Réveil dans un nid de
flammes , D’éclairs et de foudre
14. MIKANZA MOBYEM, 1944-1994, Théâtre, pas de feu pour les antilopes , procès
à Makala , Notre sang
15. MUDIMBE VUMBI YOKA, 1941, poèmes Déchirures , Entretailles, Fulgurance
d’une lézarde , les Fuseaux parfois , Romans , Entre les eaux , Shaba deux , le Bel
immonde , l’Ecart , essais , Réflexions sur la vie quotidienne , l’Autre face du
royaume , l'odeur du père , récits, carnets d’Amérique
16. MUSANGI NTEMO 1946, Poèmes, ma terre perdue , les réminiscences du soir ,
j’attends pleurer sous les roseaux  ; nouvelles, sabu , un enfant de chez nous , village
en sursis
17. MWEYA TOL’ANDE 1948, Poème, remous des Feuilles , nouvelles Ahata , récit
damnée de la terre
18. NDAYWELL NZIEM, 1944, poème , les Rosées

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19. NGAL MBWIL A MPANG 1933, Récit, Giambattista viko ou le viol du discours
africain , Romans l’Errance , une saison de symphonie, nouvelle un prétendant
valeureux
20. PIUS NGANDU NKASHAMA 1946, Poème crépuscule équinoxial , romans le fils
de la tribu , la Malédiction , le pacte de sang, la Mort faite homme , les Étoiles
écrasées , Bonjour Monsieur le Ministre , le Doyen mari , théâtre la délivrance
d’Ilunga.
21. CHARLES MALAMBA NGHENZI LONTA MWENE, 1932, nouvelle Aimer à en
mourir , théâtre la fille de forgeron , la Tentation de sœur Hélène  ; dialogue
l’Itinéraire d’Irla
22. SUMAILI GABY N’GAYE LUSSA 1946, poèmes Aux flancs de l’équateur ,
Testament , systole et diastole
23. TSHITUNGU KONGOLO , 1957, Poèmes , mon pays absent  ; nouvelle , l’Albinos
, Interdit aux pauvres , roman, Fleurs dans la boue
24. TITO YISUKU GAFUDZI, 1941, Poème, cœur enflammé , tam-tams crépitant ,
cendres et lumière ,. La Rosée du ciel
25. YOKA LYE MUDABA, 1947, Poèmes dramatique kimpwanza , la foire des
pharaons , nouvelle le fossoyeur , Destins broyés , lettres d’un kinois à l’oncle du
village  ; théâtre, Tshira ou la danse des ombres et des masques , cent saisons
sèches
26. MINTSA JUSTINE 1949, un seul tournant makôsu
27. NYONDA VINCENT DE PAUL 1918-1995, théâtre la Mort de Guykafi , Deux
albinos à M’passa , le soulard , le Roi Mouanga

2. CONGO BRAZZAVILLE
1. CAYA MAKHELE, 1952, récit une vie d’éléphant , roman l’homme au landau , le
cercle des vertiges, théâtre, le coup de vieux ( avec Sony Labou Tandis)
2. DONGALA BOUNDZEKI EMMANUEL , 1914, romans un Fusil dans la main un
poème dans la poche , le feu des origines , nouvelles Jazz vin de palme
3. LETEMBET-AMBILY ANTOINE, 1929, Théâtre, l’Europe inculpée , la femme
infidèle , les Aryens , l’épopée de la rénovation
4. LHONT PATRICE 1929-1979 théâtre matricule 22 , Conte Guirlandes fanées
5. LISSOUBA BINEKA DANIELLE 1957, recueil de chroniques les libres propos de
BINEKA , nouvelles Eve et tarzan
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6. HENRI LOPES 1937, romans Tribalisques, la nouvelle romance , sans tam-tam ,
le pleur – rire , le chercheur d’Afrique , sur l’autre rive
7. MAKOUTA MBOUKOU Jean-Pierre 1929 recueil de poèmes l’Ame bleue ,
nouvelle les initiés romans les Exilés de la forêt vierge, théâtre un ministre nègre à
Paris
8. MAKITA PHILIPPE 1954 poèmes scandales retournées , théâtre les Talons de la
souffrance
9. JEAN MALONGA 1907-1985 Récit merveilleuse la légende de M’foumou Ma
Mazono roman cœur d’Aryenne
10. MENGA GUY 1935 Récit les Aventures de moni-mambou , Romans la palabre
stérile, les indiscrétions du vagabond. Théâtre la marmite de koka-mbala
11. N’DEBEKA MAXIMES 1944 Poèmes soleils neufs , l’oseille , les citrons , la
danse de N’kumba ensorcelée , 980000 nous sommes , paroles insonores , les signes
du silence, recueil de nouvelles vécus au miroir théâtre le Président, les lendemains
qui chantent, Equatorium
12. N’GOY NGALLA DOMINIQUE poèmes rustiques les Mandouanes , lettre à un
étudiant africain , lettre à ma grand-mère
13. NTARI-BEMBA Sylvain , 1934-1995 romans rêves portatifs , le Soleil est parti à
M’pemba , le dernier des cargonautes , Léopold, théâtre l’Enfer c’est l’orfée , une
eau dormante , l’homme qui tua le crocodile, Tarentelle noire et diable blanc
14. SONY TABOU TANSI MARCEL, 1947-1995 romans la vie et demie , l’État
honteux, l’Ante-peuple ,. Les yeux de volcan théâtre conscience de tracteur, la
parenthèse de sang , je soussigne cardiaque , Antoine m’a vendu son destin, Moi
veuve de l’Empire , une chouette petite vie bien osée
15. TATI LOUTARD Jean-Baptiste 1938, recueil de poèmes les racines congolaises ,
les normes du temps , les feux de la planète , le Dialogue des plateaux , serpent
Austral, roman le récit de la mort nouvelle chroniques congolaise
16. TCHIKAYA U TAM’SI GÉNÉRAL-FELIX , 1931-1988, recueils de poèmes A
triché cœurs , le mauvais sang , feu de Brousse , Epitomé , le ventre , Arc musical,
les cancrelats les méduses ou les Orties de la mer , ces fruits si doux de l’arbre à pain
, les phalènes , théâtre l zulu , le Destin glorieux , le Bal de Ndinga , légendes
africaines , nouvelles la main sèche
17. OBENGA THÉOPHILE stèle pour l’avenir

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3. CENTRAFRIQUE
1. BAMBOTE MAKOMBO pierre, 1932, poèmes la poésie est dans l’histoire,
chants funèbres pour un héros d’Afrique , roman princesse Mandapu , les nouvelles
de Bangui , coup d’État nègre récits technique pour rien , civilisation des autres
2. GOYEMIDE ÉTIENNE 1942 poèmes les nostalgiques , nouvelles la fille du ciné-
bar , la vengeance , roman le silence de la forêt , le Dernier survivant de la
caravane , théâtre la petite leçon , le monsieur de Paris , le vertige, mangeurs de
poulets crèves
3. SIANGO BENOIT BASILE 1934 Théâtre la Dure Épreuve , Gendre noir , Libre
pensant ou secret du confessionnel

4. CAMEROUN

1. Francis BEBEY, 1929, le fils d’Agatha , la poupée Ashanti , la lune dans un sceau
tout rouge , Embarras et compagnie , trois petits cireurs , le Rois Albert d’Effidi
2. BEYALA CALIXTE, 1960, romans c’est le soleil qui m’a brûlée , Assez l’Afrique
3. DAKERO PAUL 1948, poèmes les Barbelés du matin , chants d’accusation ,
Soweto , soleils fusils , la femme ou j’ai mal , poèmes de demain
4. ENO BELINGA SAMUEL MARTIN 1935, poèmes masques nègres, Ballades et
chansons camerounaises , la prophétie de Joal , d’Equinoxes , Ballades et chansons
africaines
5. IKELLE MATIBA JEAN 1936-1984 Roman cette Afrique là
6. KARONE YODI, 1954, Roman le bal des caïmans, nègre de paillettes beau gosse ,
A la recherche du cannibales
7. KAYO PATRICE 1954, Poèmes Hymnes et sagesses , paroles , intimes , En
attendant l’aurore , nouvelles tout le long des saisons, les souterrailles
8. MONGO BETI 1932 , Roman ville cruelle, le pauvre Christ de Bomba , le Rois
miraculeux, remember Ruben , perpetue ou l’habitude du malheur , pamphlet , main
basse sur Cameroun , histoire du fou
9. OYONO FERDINAND, 1929, roman une vie de boy, le vieux Nègre et la médaille
, chemin d’Europe
10. GUILLAUME OYONO MBIA 1939, chroniques de Mvoutessi , théâtre trois
prétendants un mari , jusqu’à nouvel avis , notre fille ne se mariera pas

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11. PHILOMBE RENE 1930, Poèmes choc antichoc, espaces essentiels nouvelle
lettres de la cambuse romans sola ma chérie , un sorcier blanc a zangali théâtre
ll’Amour en pagaille ,. Africapolis ,
12. ALIOU Mohammadou modibbo , sur le chemin de sa iira .
13. EPANYO YONDO kamerum  ! kamerum  !
14. NGUEDAM CHRISTOPHE , murmure et soupir ,. Chemin du monde , parole de
semence
15. NYUNAI JEAN PAUL , Le salut à la nation camerounaise , la nuit de ma vie ,
piment sang , les caravelles de juillet
16. WEREWERE LIKING on ne raisonne pas le venin

5. BURKINA FASO
1. PACERE TITINGA Frédéric, 1943, poésie, ça tire sous le Sahel , quand
s’envolent les grues couronnées , refrains sous le Sahel , la poésie des Griots
, poèmes pour l’Angola .
2. BALIMA SAMBA ARMAND , voiles marines
3. GUEGANE Jacques , le pays disparu , nativité , les guerres de sable
4. SSANON BOWORUSEGE Jules , ténèbres de lumière , regard intérieur
5. ZONGO DANIEL, Charivaris
6. GUINÉE CONAKRY
1. ALIOUM FANTOURE, 1938, Romans, le cercle des Tropiques , le récit du
cirque de la vallée des Morts , l’homme du Troupeau du Sahel , le voile
ténébreux
2. CAMARA LAYE, 1928-1980, Romans, l’enfant noir , le regard du roi ,
Dramouss
3. MONENEMBO TIERNO, 1947, romans, les crapauds-brousse , les
écailles du ciel
4. NIANE DJIBRIL TAMSIR, 1932, romans, épopée soundiata ou épopée
madingue théâtre Chaka
5. SASSINE Williams , 1944, romans, saint Monsieur Bally , wirryamu , le
jeune homme de sable , l’Alphabète
7. COTE D’IVOIRE
1. AHAMADOU KOUROUMA, 1927, romans, le soleil des indépendances ,
Monne outrages et défis
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2. BERNARD DADIE, 1916, poèmes, Afrique debout, contes , légendes
africaines , le pagne noir , romans et nouvelles, climbié , les jambes du fils
de Dieu , chroniques, un nègre à Paris , patron de New York , théâtre ,
Béatrice du Congo , les voix dans le vent , papassidi maître escroc , l’irréel ,
sous le pouvoir des Balakoros , traites , courses , théâtre de la chaire au
trône , le respect des morts , les canaris sont vides
3. OUSSOU ESSUI Denis , 1934, poèmes, le temps des hymnes , romans , vers
de nouveaux horizons , souche calcinée, les saisons sèches
4. KONE MAURICE , Les guirlandes des verbes , au bout du petit matin ,
l’argile du rêve
8. MALI
1. DIABATE MASSA MAKAN , 1938- 1988, roman , conte l’aigle et
l’épervier , caricatures de la vie quotidienne , le lieutenant de Kouta , le
coiffeur de Kouta , le boucher de Kouta , récit comme une piqûre de guêpe ,
théâtre une hyène à jour
2. SEYDOU BADIAN KOUYATÉ , 1928, Romans, sous l'orage , le sang
des Marques , noces sacrées , théâtre la mort de Chaka
3. SISSOKO FILLY DABO , 1897-1964 Poème de l’Afrique noire , les jeunes
du destin , autobiographie la savane rouge
4. YAMBO OUOLOGUEM , 1940 , Roman, le devoir de violence
9. NIGER
1. BOUBOU HAMA , 1906-1982, romans, un si long lettre , un chant écarlate
2. BIRAGO DIOP , 1906-1989, les contes d'Amadou Koumba contes lavanes ,
conte d’Awa , poèmes leurres et lueurs
3. CHEIK HAMIDOU KANE 1928 Roman l’aventure ambiguë
4. DAVID DIOP , 1927-1960 Poème coup de pilon
10. SÉNÉGAL
1. SEMBENEE OUSMANE , 1923, Romans docker noir , ô pays, mon beau
peuple , le mandat , les bouts de bois de Dieu , voltaïque , xala , l’harmattan

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FIGURES DE STYLES

a. Définition

Une figure de style : c’est une manière de s’exprimer qui s’écarte de l’usage
ordinaire.

b. Catégorie des figures de style


1. Les Figures d’insistance : Elles permettent de mettre en valeur un mot ou un groupe
de mots en soulignant ou en insistant sur son importance.

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- La répétition : Elle consiste à reprendre le même mot ou groupe de mots
Ex : le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame.
Le voilà dans le sable, jusqu’au ventre : le sable atteint la poitrine, le sable
monte, le sable atteint les épaules, le sable atteint le cou.
- L’anaphore : Il s’agit de la répétition employée au début de phrase, de vers où
du paragraphe.
Ex : si je parle des dieux, c’est qu’ils bantent les airs
Si je parle des dieux, c’est qu’ils sont perpétuels.

J’ai rêvé tellement fort de toi


Tellement marché
Tellement parlé
Tellement aimé ton ombre
Qu’il ne me reste plus rien de toi.
- Le parallélisme : il consiste à reprendre le même construction syntaxique ou
rythmique dans deux parties d’un énoncé afin de souligner leur
correspondance.
Ex : Il faut venger un père, et perdre une maîtresse
L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras.
- Le Chiasme : figure de style qui dispose les mots de façon croisée (schéma de
type AB/AB).
Ex : Apaisé d’un rayon et d’un souffle agité.
- L’accumulation : c’est la succession de plusieurs mots dans une phrase,
séparée par une virgule.
Ex : Homme, femme, enfants, tous étaient descendus.
- L’énumération : c’est la succession de plusieurs mots dans une phrase placés
après deux points. (On l’appelle aussi la juxtaposition)
Ex : j’ai planté beaucoup de choses dans mon champ : du maïs , de haricot,
du manioc et des bananes.
- La redondance : un redoutablement expressif de l’idée ou la répétition d’une
idée sous forme différente.
Ex : je le dis bien haut, je l’affirme et je le proclame.
- L'allitération : la répétition d’un son consonantique dans la phrase ou le vers.

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Ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes.
- L’assonance : la répétition d’un son vocalique dans la phrase ou le vers
Ex : je suis venu, j’ai vu et j’ai vaincu.
- L’hyperbate (ou inversion) : c’est une figure de style qui consiste à inverser
l’ordre des mots dans une phrase. Elle est plus fréquemment employée en
poésie.
Ex : Près d’un ruisseau buvait une colombe.
- La gradation : on fait succéder des termes, des idées ou des sentiments
d’intensité croissante ou décroissante.
Ex : va, cours, vole et nous venge.
Je me meurs, je suis mort ; je suis enterré.
- Le pléonasme : Elle consiste à dire deux fois la même chose littéralement ou
bien approximativement.
Ex : je t’ai vu, dis-je vu, de mes propres yeux vus, ce qui s’appelle vu.
- La segmentation : c’est une figure de style qui consiste à répéter un mot sous
une autre forme.
Ex : je les ai vus, eux, se diriger à l’école.
- Le syllepse : cette figure de style consiste à faire un accord, non selon la
grammaire, mais selon le sens.
Ex : Alors, mes filles, un est fâchées.
- L’apostrophe : c’est une interpellation brusque au milieu d’un discours.
Ex : Si je dis oui, elle ( ma femme) dit non. Jamais de repos avec elle. C’est
une furie. Mais malheureuse, dit moi donc, que t’ai-je fait ?
2. Les figures d’amplification ou atténuation : ces figures permettent d’amplifier ou au
contraire d’atténuer la force d’une idée ou d’une notion.
NB : l’amplification exprime l’exagération, la grandeur . L’atténuation minimise où
masque la réalité.
- L’hyperbole : Elle désigne l’ensemble des procédés de l’exagération.
Ex : Un géant pour désigner un homme de grande taille. Mourir de rire pour
dire que quelque chose est vraiment très drôle.
Ex : Nous manquions une goutte d’eau dans la maison ce matin.

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- La litote : une figure d’atténuation qui consiste à dire moins pour suggérer
davantage. On atténue une idée pour une tournure moins directe, souvent par
un verbe à la forme négative.
Ex : Mon ami, je ne vais pas très bien. Disait un philosophe mourant à un
disciple qui l’interrogeait sur sa santé.
- L’euphémisme : une figure de pensée qui consiste à employer une expression
adoucie pour évoquer une idée désagréable, triste ou brutale.
Ex : « elle nous a quittés » au lieu de « elle est morte »
- L’allusion : une figure de style qui, au lieu de parler explicitement, désigne
des réalités de façon voilée, indirecte.
Ex : son excellence doit partager son lit avec la fille de Martial pour chasser
l’image du revenant. Mais son excellence doit absolument éviter de faire la
chose-là avec la fille de Martial.
- La prétérition : une figure de style par laquelle on déclare ne pas vouloir
parler d’une chose dont on parle néanmoins.
Ex : Il est inutile de préciser que cet homme est bête.
- La réticence : une figure de style qui consiste à interrompre brusquement le
cours d’une phrase pour passer à une autre idée, tout en laissant entendre ce
qu’on n’a pas dit.
Ex : Je devrais sur l’autel où ta main sacrifie le … mais du prix qu’on m'offre
il faut me contenter.
- La prosopopée : une figure de style qui consiste à s’adresser à une personne
morte ou absente ou à la faire parler comme si elle était présente ou vivante.
Ex : si ton père était encore vivant, il allait te dire « mon fils évite l’aventure »
3. Les figures fondées sur l’analogie : ces figures créent des images mentales en
rapprochant deux univers différents.
- La comparaison : une figure de style qui consiste à établir une ressemblance
ou une dissemblable entre deux ou plusieurs objets.
Ex : Un cœur pur est semblable à une eau limpide.
Elles sautent de l’herbe comme de lourdes goutte d’huile frite
- La métaphore : une figure de style où un mot est utilisé pour signifier un autre
à cause de la ressemblance.
Ex : Cet enfant est pur comme un ange.

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- L’allégorie : la personnification des concepts abstraits comme la jalousie,
l’amour, la joie, la haine…
Ex : L’amour est aveugle.
- La catachrèse : c’est une figure de style qui consiste à faire recours à des
concepts qui n’ont pas de dénomination dans la langue.
Ex : La bouche de feu, la tête du lit chevet du lit) le dos de la maison.
- La personnification : une figure de style qui consiste à prêter des
comportements ou de sentiments humains à un objet, à un être inanimé ou à un
animal.
Ex : Les nuages se poursuivaient avec colère dans le ciel orageux.
4. Les figures de substitution
- La métonymie : cette figure de style désigne une chose par un terme proche
de la chose désignée parce qu’il entretien avec elle une relation logique
facilement identifiable.
Ex :
- Il a bu un verre glacé de Primus.
- Cet homme vide facilement cinq Plats.
- Aller au ministère. (Aller au bâtiment qui abrite le service de ministère)
- Il vit de son travail. (Il vit de fruit de son travail)
- Cet homme boit la mort. (Cet homme boit le poison)
- A la fin, j’ai quitté la soutane pour la craie. (La sacerdoce pour
l’enseignement)
- J’ai lu zamenga. (J’ai lu une œuvre de Zamenga)
- Il a acheté un Picasso. (Une œuvre de Picasso)
- La synecdoque : variété de métonymie qui consiste à donner à un mot un sens
plus large ou plus restreint qu’il ne comporte habituellement.
Ex : Il y a environ deux têtes dans ce théâtre. (Deux cents individus)
L’homme est mortel. (Singulier pour le pluriel)
- La périphrase : cette figure de style remplace un mot par une expression
équivalente et exprime des qualités de la réalité désignée sans le nommer.
Ex : Le président de la République séjourne à Goma.
- L’antiphrase : ( l’ironie) C’est une figure de style qui dit le contraire de ce
que l’on veut faire attendre.

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 54


Ex : A quelqu’un qui a échoué. Bravo ! Tu as réussi.
5. Les figures d’opposition : La figure d’opposition rapproche, dans un même énoncé,
deux termes opposés. Elle met ainsi ce qu’il y a d’opposé ou de contradictoire entre
deux notions, entre deux situations ou entre deux personnages.
- L’antithèse :
Ex : L’argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître.
- L’oxymore : Cette figure permet de relier étroitement dans la même
expression deux termes évoquant des réalités contradictoires.
Ex : Ils sont des cadavres vivants.
Je le comparerais à un Soleil noir, si l’on pouvait concevoir un astre noir
versant la lumière et le bonheur.
6. Le déroulement de l’énoncé est brisé
- L’ellipse : Consiste à omettre un ou plusieurs mots indispensables à
l’intelligence de la phrase. On omet des termes, qui cependant peuvent se
deviner. L’énoncé est interrompu.
Ex : Tel père, tel fils.
Loin des yeux, près du cœur.
- L’anacoluthe : C’est une figure de construction qui consiste en une rupture de
la cohésion syntaxique. (Un écart par rapport à la syntaxe courante). Cette
rupture dans la construction provoque généralement un effet surpris.
Ex : Vous voulez que Dieu vous comble des bienfaits. Et ne l'aimer jamais.

LE CRI DES ANIMAUX

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 55


Comment appelle-t-on le cri de :

1. La chouette = le houement, le chuintement


2. Du cochon = le couinement, le grognement
3. Du faisan = le criaillement
4. Du chat = le miaulement
5. Du lièvre = le vagissement
6. Du pic = le jacassement, le jasement, le couinement
7. Du chacal = le jappement
8. De l’éléphant = le barrissement, le barètement
9. Du jars = le jargonnent
10. Du perroquet = le jasement, la parole
11. Du tigre = le feulement
12. Du hibou = le houement, le hululement
13. Du pigeon = le roucoulement
14. Du rossignol = le chant
15. Du corbeau = le croassement
16. De la corneille = le croassement
17. Du coq = le chant
18. De la poule = le caquètement
19. Du serpent = le sifflement
20. De la grenouille = le croassement
21. Du chien = l’aboiement, le hurlement, le jappement
22. Du loup = le hurlement
23. De la pintade = le criaillement
24. De la vache = le beuglement, le meuglement
25. Du lion, du tigre, de la hyène, de la panthère = le mugissement, le rugissement
26. Du cheval = le hennissement
27. Du canard = le coin-coin, le nasillement
28. De la mouette = le rire
29. Du mouton, de la chèvre = le bêlement
30. Du renard = le jappement, le glapissement
31. Du rat, de la souris = le chicotement
32. Du lièvre, du lapin = le couinement

PROF. OLIVIER OPILEMANI MADHIRA 56


33. Du lapin = le glapissement
34. De l’ours = le grognement
35. De l’abeille, de la guêpe, du bourdon, de la mouche = le bourdonnement
36. Du crocodile = la lamentation
37. De l’hirondelle = le gazouillement
38. De la cigale = le chant
39. De l’âne = le vraiment
40. De l’oie = le criaillement, le canardement
41. Du dindon = le glouglou, le glougloutement
42. De la perdrix = le gloussement
43. Du rhinocéros = le barètement
44. Du sanglier = le grognement
45. Du buffle = le soufflement

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