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INTRODUCTION
I. Question de départ

La configuration politique de l’espace congolais et kasaïen en particulier se ment autour


d’une convention politique, l’Accord de la Saint Sylvestre. Sa mise en application ne pas rencontrer
l’avis de toute la classe politique congolaise et par la marche des effets d’entrainement suscite des
manifestations qui sont relayées par les laïcs catholiques. Et cela nous amène chercher à
apaiser une inquiétude, celle de savoir :

Comment les laïcs catholiques utilisent-ils son argumentation pour se faire légitimer sur l’espace
public ?

1. MOTIVATION

La recherche que nous présentons porte sur de la construction sur l’espace public à
travers la marche des laïcs catholiques du 31 décembre 2017.

Au lendemain des élections de 2011, des évènements presque inédits ont fait leur
apparition en République Démocratique du Congo et ont affecté aussi la partie Est-kasaïenne.
Parmi ces évènements, les nombreuses manifestations dont le milieu politique était
jusqu’alors coutume, celles qui avaient eu lieu à la fin de l’année 2017. Enfin d’accélérer la
mise en place de l’intégralité de l’Accord de la Saint Sylvestre. Dans lequel prolongé le
mandat du président Joseph Kabila qui avait pris fin le 31 décembre 2016. La mesure de
décrispation politique, le dédoublement des partis politiques, le retour des exilés politiques, la
libération de prisonniers politiques et enfin l’ouverture de médias fermés.

Ces manifestations semblaient particulièrement retenir l’attention des spécialistes et


du « grand public ». Elles avaient fait à la « une » de la presse nationale et internationale en
raison de la gravité des incidents auxquels elles avaient donné lieu et des répercussions
qu’elles eurent dans les milieux politiques eux-mêmes.

Il reste que ces manifestations étaient révélatrices des profonds changements qui
avaient affecté alors le milieu politique. C’est qui nous a permis de saisir, à travers cette
forme de comportement collectif et public, les changements survenus, depuis la troisième
République, dans ce champ politique ( P. Champagne, 1990).
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Par-dessus tout haut, nous ne pouvons pas aussi rester indifférents face à la
disparition du Président opposant éternel de parti politique Union Nationale pour la
Démocratie et le Progrès Social, Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, qui a tant
souffert pour l’instauration de la démocratie. Qui, d’ailleurs étant clairvoyant avait prédit un
dialogue juste après les élections chaotiques de 2011. Plu tard dans le souci de consolider la
paix, le Président de la République Joseph Kabila, va à son tour initier le premier dialogue
sous l’alouette du facilitateur Eden Kodjo, le représentant de l’O.U.A. Ce dernier, sera
contesté par la classe politique congolaise et même par la communauté  internationale.

Un deuxième dialogue sera par la suite convoqué grâce aux missions de bons
offices de l’épiscopat catholique. Et bénéficiera le soutien de la classe politique congolaise et
celui de la communauté internationale par son inclusivité. Dont les parties prenantes avaient
expressément recommandé au Gouvernement de la République « d’explorer des voies et
moyens de rationalisation du système électoral pour réduire le cout excessif des élections ».
En effet, l’expérience électorale de 2006 et 2011 a démontré que le système de la
représentation proportionnelle des listes ouvertes à une seule voix préférentielle en vigueur
présente des faiblesses. Comme l’inflation des partis politiques et des candidatures qui
entraine l’émiettement de suffrages et la sous représentativité au sein des assemblées
délibérantes et surtout un cout financier considérable des élections ( journal officiel de la
RDC, cabinet du Président de la République, Kinshasa, 29 décembre 2017) .

Un fait important c’est la mort de cet opposant qui a provoqué tant d’événements
et contribué à l’alourdissement de la crise politique. Ce grand homme qui n’a pas céder à
toute manipulation politicienne, continue à souffrir même dans l’au-delà. Puisqu’il continue a
réclamé son enterrement dans la terre de ses ancêtres qui est le Congo. Et sa femme reste
bloquée au coin de la maison, patiente qu’elle est pour la cérémonie rituelle.

L’observation ethnographique de cette manifestation qui s’annonce comme


exceptionnelle par son ampleur, s’inscrive dans le cadre que nous menons alors ces
recherches. C’est dans cette perspective que nous voulons étudier les stratégies d’une
recherche d’une définition commune de situation, et les stratégies de « présentation de soi »,
solennellement très regroupé, devant la population Mbujimayiénne, symbole par excellence
de « la ville » et de « l’Etat ». Parce que les représentations que les dominés se font d’eux-
mêmes doivent toujours quelque chose aux représentations que les dominants se font des
dominés.
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De fait, il fut assez facile d’apercevoir dans le déroulement de cette manifestation
l’existence d’une véritable lutte pour l’impression d’une représentation publique légitime de
ce groupe social, partagé entre une minorité de catholique.

Pourtant, ce mouvement de protestation soulevait de façon évidente bien d’autres


questions qui concernaient plus la transformation du milieu politique que la modification de
l’espace politique et de son fonctionnement. Le problème majeur, quoique implicite, que
posait cette manifestation était en effet de savoir si le président Joseph Kabila ne va pas se
représenter aux échéances électorales prochaines à travers une déclaration publique. Bref,
cette manifestation singulière posait des questions de portée très générale sur le
fonctionnement même de l’espace public (P. Champagne, 1990).

2. PROBLEMATIQUE

Apres avoir énumérer ces différents énoncés qui font inciter la manifestation sur
l’espace public et le passage du mandant à la transition. Ce qui donne immédiatement un
caractère original à notre sujet de recherche qui, bien qu’ayant une dimension locale selon le
cadre géographique.

D’ où l’énoncé de notre sujet de recherche : « de la construction sur l’espace public à


travers la marche de laïc catholiques du 31 décembre 2017 à Mbujimayi ».

Notre problématique réside dans le fait que l’on n’a pas connaissance sur l’espace public
lequel le laïc compte construire et mêmes les canaux utilisés et la réaction des autorités.

D’où la mobilisation de cette question : quelles sont les raisons avancées pour développer
cette argumentation ? Et puisque le communicationnel est téléonomique (Ekambo Duasenge,
2004) quelles sont les raisons ? Pour ratisser large, nous pouvons élargir cette réflexion en
formulant d’autres sous questions :

- Quels sont les objectifs poursuivis à travers cette argumentation ?


- Que faire pour que cette argumentation trouve la place sur l’espace politique ?

Cette dernière sous question semble retenir notre attention et pourtant, elle s’avère principale
pour notre étude.
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3. HYPOTHESE
Selon Madeleine Grawitz, l’hypothèse est une proposition de réponses aux
questions posées dans la problématique (M.Grawitz, 1984). Par rapport à notre
problématique, nous émettons les hypothèses suivantes :

Dans le contexte de la crise politique, toute organisation sociale développe des


positions qui contrarient à la réalisation de l’objet de quête l’occurrence de la démocratie. Il
est vrai que les laïcs catholiques cherchent à ce que, par cette démocratie qu’ils n’aillent pas
d’étouffement des aspirations du peuple congolais. S’il faut parler de l’alternance politique et
le changement, dans le respect de la constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre. Qu’il est
temps de ne pas avancer dans la violence laquelle a crave la situation politique. Plutôt il faut
écouter les autres et surtout ce qui montrera la bonne foi de respecter les textes légaux et les
engagements prises pour sortir le pays de l’impasse.

Les laïcs doivent veiller à la neutralité et à une construction pacifique sur l’espace
public dans le respect de la constitution. De là, leurs raisons trouverons de place sur l’espace
public pendant cette période de la crise institutionnelle avec le processus électoral.

4. OBJECTIF DE L’ETUDE
Notre préoccupation se base sur l’organisation de la construction sur l’espace
public à travers la marche des laïcs catholiques 31 décembre 2017 à Mbujimayi. Il s’agira
pour nous de tenter de mettre en lumière les faits, les gestes, les actions des acteurs politiques
qui ont imprimés les stratégies de communication publique lors de la manifestation proclamée
par les laïcs catholiques.

Elle sera aussi question, de relever la façon dont la journée du 31 décembre 2017
s’est passée telle qui a été dite de construire par ses laïcs. Si nous nous intéressons plus
particulièrement à la marche du 31 décembre 2018. C’est en raison de l’importance de cette
journée qui sanctionnait la fin de la transition d’une année convenue dans l’Accord de la Saint
Sylvestre. Nous voulons tenter d’illustrer en quoi les laïcs participent à la construction des
phénomènes sociaux.

Nous voulons ici, comprendre cette argumentation développée par les laïcs
catholiques sur la sphère publique, des raisons qui sont à la base de cette argumentation pour
enfin les amener à construire sur l’espace public. Ainsi, un corpus des interrogés, nous
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servirons de base à cette analyse qui porte sur la construction sur l’espace public à travers la
marche de Laïc catholiques du 31 décembre 2018.

5. OBJET D’ETUDE

Partant du constat selon lequel la circulation au Congo en général, Mbujimayi en


particulier sur l’espace public consiste par la détention de la classe dirigeante au détriment de
la population. Ce travail veut apporter aux laïcs en particulier, en général à la population
Mbujimayiénne, un moyen pour eux de réfléchir sur leur façon d’organiser ou de construire
sur l’espace public, de leur donner un autre regard que le leur propre pour défendre la patrie.

Par ailleurs, il s’agit de faire comprendre aussi aux autorités politico-


administratives qui privent aux laïcs de s’exprimer librement. Comment est fondé cet
argument qu’on les présente. A cause de l’importance que la population en générale, les laïcs
en particulier, ont pris conscience de leurs vies pour pouvoir être au même pied d’égalité avec
d’autres populations du globe, il devient urgent d’en analyser la construction sur l’espace
public à travers la marche de laïc catholiques du 31 décembre 2018 à Mbujimayi.

C’est la raison pour laquelle, en tant que futur chercheur et professionnel dans le
domaine de la communication, nous voulons surement interrogés sans complaisance et sans
fantasme, ni exagération. Cette interface en conflictualité.

Certes, la question n’est pas de considérer comme énoncé tout ce qui est émis, ni
de chercher une vérité absolue cachée, mais d’ouvrir des perspectives, de permettre des
échanges compréhensifs en tentant de bâtir la compréhension sur les revendications actuelles.

6. DELIMITATION DU SUJET D’ETUDE

Notre étude est limitée dans l’espace et dans le temps, cela dans le but de produire
un travail rigoureux afin d’éviter de nous détourner de nos objectifs.

Dans le temps, nous avons choisi la période de 2017 à 2018 dans la mesure où,
c’est pendant cette période que le pays a ouvert une autre page politique après celle du
mandant à celle de la transition conclue par l’accord de la Saint Sylvestre sous l’égide des
prêtres catholiques. Et pour des raisons du temps qui est impératif, nous allons nous intéresser
qu’à la date du 31 décembre 2018.
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Quant aux limites dans l’espace, notre étude va porter sur la marche proclamée à
Mbujimayi où elle devrait être tenue.

7. QUESTION DE RECHERCHE
Au regard de l’importance que revêt la communication sur l’espace public, notre
question devient : 
- « que prévoit-il de faire les laïcs catholiques en cas de la non applicabilité dudit accord
sur l’espace public ?
- quelle est l’argumentation que les laïcs catholiques veulent faire valoir sur l’espace
public ? »

8. METHODOLOGIE
a) Méthode de recherche

Selon Pinto et Grawitz, la méthode est un ensemble d’opérations intellectuelles par


lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre, les
vérifie (1)

En ce qui concerne notre travail, nous recourons aux méthodes suivantes :


- La méthode analytique : elle nous permet d’analyser la manière dont le laïc avait été
motivé de construire sur l’espace public, ainsi que les raisons avancées pour cette
argumentation. Selon Berelson, cette méthode peut être définie comme «Technique de
recherche pour la description objective, systématique et quantitative du contenu
manifeste des communications.
- La méthode interprétative selon l’herméneutique de Paul Ricœur. L’herméneutique
tire son origine du grec herméneuein qui se traduit par expliquer. En théologie
chrétienne, l’herméneutique est une science de la critique et de l’interprétation des
textes bibliques. Mais en philosophie, elle est une théorie d’interprétation des signes
comme éléments symbolique d’une culture.
De son coté, Paul Ricœur définie l’herméneutique comme étant  «une science ou tout
simplement une technique d’interprétation de texte». Il est important de préciser
qu’un texte peut bien être, autant un écrit ou qu’une action si ce n’est le cours même
de l’histoire.
Retenons en effet que l’herméneutique postule certains principes notamment :

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- Le sens de la réalité totale est caché.
- Les faits sociaux sont le fait de l’interrelation entre les membres d’une structure.
- La paradoxalité des faits sociaux évoluent par le fait de contradiction.
De ce fait il sera question de part cette méthode de ressortir des faits significatifs et
explicatifs susceptibles de fournir des preuves et servir d’argument eu égard des
préoccupations qui sont nôtre.
- La méthode évaluative : elle nous permet d’évaluer dans le troisième chapitre, la
construction à travers la marche des Laïcs catholiques du 31 décembre 2018.
b) Techniques

Une technique est un procédé opératoire rigoureux, bien défini, susceptible d’être
appliquée à nouveau dans les mêmes conditions adaptées au genre des problèmes ou des
phénomènes en cause (J. Lungala Matanga, 2005).

En ce qui concerne notre travail, nous recourons aux techniques des recherches
suivantes :
- La technique d’observation directe : elle nous permet de descendre sur terrain pour
collecter les informations auprès de nos interrogés.
- La technique d’observation indirecte : elle nous permet de consulter les ouvrages
spécialisés à notre objet d’étude.
9. DIFFICULTES RENCONTREES

Tout travail scientifique comme celui-ci ne saurait s’achever sans difficulté, dans
sa réalisation.

Nous avons été certes heurtés par un problème d’argent pour nos déplacements au
lieu d’enquête, des matériaux d’analyse à travers la population, pour la consultation des
ouvrages dans des bibliothèques, et par la navigation à Internet. L’apport de nos tuteurs a été
d’une grande importance inévitable pour surmonter ces épreuves.

10. DIVISION DU TRAVAIL

Notre travail comprend trois chapitres : le premier chapitre porte sur les esquisses
conceptuelles et théoriques. Le deuxième chapitre présente les Laïcs catholiques et les
CALCC. Le troisième chapitre sur sera axé sur la construction sur l’espace public à travers la
marche des Laïcs catholiques du 31 décembre 2018 à Mbujimayi.
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PREMIER CHAPITRE.

CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES ET THEORIQUES

Dans ce chapitre, il sera question de définir les concepts utiles à notre travail et de
présenter la théorie qui le sous-tend. Il sera donc sectionné en deuxième. La première section
s’appesantira sur les esquisses définitionnelles et conceptuelles et l’enjeu de construction de
l’espace public. La seconde s’attèlera sur les assises théoriques c’est-à-dire la théorie.

Section I. Considérations conceptuelles


Nous analysons, dans ce travail, la construction. Et parce que toute construction est un
instrument de communication, nous allons, de prime abord, ébaucher succinctement ce
concept-clé.

La communication. Ce n’est pas une construction ordinaire ou scientifique que


nous analysons, plutôt une construction politique. C’est pourquoi nous définissons aussi le
concept de communication politique. Mais construction ou construction politique ne peut être
proféré que dans un espace public que nous pouvons appeler ici, espace public : d’où la
nécessité de donner aussi quelques esquisses notionnelles sur le terme espace public.

1.1. Communication

De manière générale, la communication est comprise comme le processus par


lequel l’information est transmise d’un émetteur à un récepteur. La communication peut
mettre en situation des traits psychologues, sociologiques ou économiques. Tantôt, elle
mobilise la parole, tantôt l’écriture, tantôt le geste. La communication peut aussi incarner les
nouvelles technologies (Alealah. P, 1998).

Nous pouvons également préciser que la communication fait partie des pratiques si
quotidiennes et si «  naturelles » sur lesquelles l’on s’interroge rarement à son propos. C’est à
cela que fait allusion l’opus seul écrit par Kenneth Wamen et ses compagnons qui relevé
que « le besoin c’est communiquer avec son compagnon est fondamental que la nécessité
physique de se nourrir et de s’abriter » (H. Kokolo, 2007). Cette pensée, pour Anodine qu’elle
puisse apparaitre, est une démonstration de l’importance que les humains attachent au
processus de la communication.
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De nos jours, la définition du concept communication demeure extrêmement
variable, la communication peut être personnelle, inégalitaire, ou médiatisée. Parfois elle
désigne un canal de communication parfois son contenu, ou même la forme de
communication (H. Kokolo, 2007). Elle donc coextensive à toutes formes de vie, comme le
précise Grégory Bateson et ses disciples. Il affirme que « communiquer c’est aussi cohabiter »
bien attendu, dans un contexte de monde moderne. Dominique Wolton précise en outre que si
vivre c’est communiquer, l’on devrait paradoxalement y distinguer les frontières sémiotiques,
pragmatiques et médiatiques (Alealah. P, 1998).

La complexité de la notion de la communication a, en outre, été reconnue par


plusieurs autres chercheurs et philosophes. Claude Bertrand, Régis Debray, Paul Watzlawick
et tant d’autres. Tous affirment que l’extrême étendue des significations du terme
communication fait qu’elle puisse s’apparenter à d’autres disciplines aussi. C’est même à
juste titre que Régis Debray affirme que « le terme de communication de nos jours a connu
d’immense fortune » (H. Kokolo, 2007). Eric Maigret ajoute que la communication s’analyse
suivant trois composantes liées. D’abord comme interaction en fonction du contexte si on
tient compte de l’école Palo Alto. Ici l’on voit la communication qui se déroule comme une
information cadrée et codée et comme un partage existentiel de sens. Autrement dit, une
communication qui se déroule en partenaires à l’intérieur d’un système et qui se définit en
termes physiques ou socioculturels.

A notre avis, nous pensons que la communication peut être perçue comme une
transmission de message, notamment lorsqu’un partenaire émetteur qui amène le récepteur à
partager le contenu d’un message. La communication peut être encore envisagée comme
partage existentiel où l’on communique à travers l’attitude du corps, le ton de la voix, la
manifestation de la présence affectueuse mais pas toujours à travers un message calculable en
terme d’information.

Sans vouloir faire de la communication notre concept clé, nous abordons la


construction politique. Qui nous semble au centre de notre étude parce que la construction que
nous traitons est la liberté d’expression politique.
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1.1.1. Communication politique

Du point de vue de son étymologie, la communication politique a désigné,


premièrement, l’étude de la communication du gouvernement vers le l’électorat ; puis,
l’échange des discours politiques entre les hommes au pouvoir et ceux de l’opposition tous
particulièrement lors des campagnes électorales. Ensuite, le domaine s’est élargi à l’étude du
rôle des médias dans la formation de l’opinion publique ; puis à l’influence des sondages dans
la vie politique, notamment pour étudier le décalage entre les préoccupations de l’opinion
publique et les comportements des hommes politiques.

« Aujourd’hui, la communication politique englobe l’étude du rôle de la


communication dans la vie politique au sens large en intégrant aussi bien les médias que les
sondages, le marketing politique et la publicité avec un intérêt particulier pour les périodes
électorales » (J.C.Ekambo, 2007).

Anne Marie Gingras considère la communication comme l’étude de l’espace public


ou s’exercent les dynamiques du pouvoir sous toutes ses formes ; le pouvoir est ainsi
appréhendé de manière institutionnelle et formelle, matérielle et symbolique. De la sorte,
l’étude de l’espace public doit s’articler au tour de trois axes : les organisations médiatiques et
culturelles (leur fonctionnement et leur économie politique), les messages politiques
provenant de gouvernant et des acteurs de la société civile (la rhétorique et l’argumentation, la
publicité), et enfin, les phénomènes de communication politique (la réception, la persuasion la
propagande, l’opinion publique, la double pensée) (J-Y. Molima Auto Miso Matumba, 2009).
La communication politique nous apparait comme le contraire d’une dégradation de la
politique, comme la condition du fonctionnement de l’espace public élargi. En permettant
l’interaction entre l’information, la politique et la communication, elle apparait comme un
concept fondamental d’analyse du fonctionnement de la démocratie des masses. Elle ne
conduit pas à supprimer la politique ou à la subordonner à la communication, mais au
contraire, à la rendre possible dans la démocratie des masses.

En effet, la communication politique dont il est question ici, est cette branche qui, non
seulement s’article au tour des théories et des techniques, mais elle développe aussi une
pratique de type politique. La communication politique a, selon Bernard Lamizet (, deux
grandes raisons d’exister. D’une part, elle constitue une médiation de représentation
symbolique du pouvoir, et entend exercer une influence symbolique par les formes et les
expressions qu’elle diffuse dans l’espace public ; d’autre part, la communication politique
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donne la visibilité d’un système des formes et des représentations symbolique aux acteurs qui
exercent leur pouvoir et mettent en pratique les choix et les orientations de la médiation
politique (B. Lamizet, 2009).

Certains chercheurs en communication politique estiment que ce vocable a une


certaine dose normative voire dogmatique. Il peut être envisagé l’éventualité d’études qui ne
se recommandent pas de l’un ou l’autre de ces courants ou simplement qui, de manière
complémentaire, participent de deux. C’est bien ce que reconnait Anne Marie Gingras : « on
voit ainsi se dessiner une distinction qui transcende la vision entre libéraux et critique ». Cela
est d’autant plus vrai que la communication politique constitue un domaine interdisciplinaire.
Son champ s’élargit tout le jour à telle enseigne que le monde et les sociétés contemporaines
évoluent tout en englobant des phénomènes nouveaux, notamment avec le développement de
la technologie de la communication (A.M. Gingras, 2003).

1.1.2. Evolution de la communication politique

L’émergence de la communication politique est intimement liée à l’évolution du


pouvoir et de son exercice. Ainsi, jusqu’au Moyen-âge, la violence physique, la contrainte et
la crainte sont les armes utilisées par le pouvoir en place pour se faire respecter ou pour
contraindre toute forme de l’opposition. A partir du 17ème, le pouvoir s’organise et les
rapports avec l’Etat sont moins soumis à la contrainte. Il faut attendre la Révolution
Française (1789) d’abord l’instauration de la Monarchie constitutionnelle (1791) et, surtout la
première république (1792) annonciatrice d’une nouvelle forme du pouvoir pour que le rôle
du citoyen dans la politique se développe. La constitution de l’An un fût adoptée, en 1793, par
référendum sur base d’un électorat de 7 millions de personnes. Ce référendum, et plus
précisément toute l’information faite autour par les députés de la convention nationale, pose
les premiers vrais jalons de la communication politique.

Elle a pris son réel essor avec l’Affaire Dreyfus, à la charnière des 19 et 20 siècles
ou chaque camp-Dreyfusard et antidreyfusard a développé ses messages et leur diffusion afin
de sensibiliser l’opinion publique autour d’une affaire militaire qui est rapidement devenu
politique. Au 20ème siècle, Franklin D. Roosevelt fut le premier à mettre en place une forme de
marchandising politique et à utiliser la technique du sondage pour orienter, en 1936, sa
campagne de réélection à la présidence américaine en fonction de l’opinion du public. Les
américains ont mis en place un véritable processus de communication autour du scrutin
présidentiel avec l’apparition des Spin Doctors dont le rôle était de dire du bien et de faire dire
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du bien de leur candidat, la captation des premiers débats radiodiffusé dans les années 50 et
télévisés durant la décennie suivante. Le premier débat diffusé à la télévision fût celui entre
Richard Nixon et John Kennedy, en septembre 1960. JFK et son entourage furent les premiers
à adopter une communication plus fine, plus ciblée et plus policée envers les électeurs.
Kennedy fut aussi le premier à introduire l’empathie et le sourire dans le processus de
séduction de l’électorat.

Les années 80 virent l’éclosion des garons de la communication politique, rappelez-


nous du fameux « la force tranquille » de Jacques Séguéla pour François Mitterrand et de
l’affiche qui accompagnée ce slogan, savamment étudiée pour toucher différentes catégories
d’électeurs potentiels. A l’aube du 21ème siècle, la communication politique s’est largement
inspiré des techniques du marketing pour devenir un rouage essentiel du jeu politique

a. De l’importance de la communication politique


Dans le processus démocratique, la communication politique revêt une réelle
importance, elle participe à l’information du public, à son adhésion à des idées ou au sujet
d’autres et à son libre-choix dans l’isoloir. Elle repose sur différent vecteur comme les
traditionnelles séculaires rencontrent sur le terrain (le serrage de mains sur les crochés),
l’affichage électoral, le tractage électoral, les réunions et les meetings politiques, les débats
télévisés ou non, les apparitions dans la presse, l’analyse politique, les sondages et, depuis
quelques années, l’Internet et ses multiples possibilités.
A partir des années 60, avec la popularisation de la télévision aux Etats Unis, les
communicateurs politiques (ou Spin Doctors) ont commencé à organiser la communication
politique, à la concevoir comme une stratégie essentielle de toute action politique. Ils ont
introduit les notions d’apparence et d’image et développé les grandes messes politiques qu’ils
s’agissent des meetings partisans ou débats télévisés. Ces rendez-vous capitaux ont été
scénarisés, scénographiés et contrôlés à l’extrême pour ne rien laisser au hasard, ou si peu.
Cette tendance est arrivée plus tard en Europe mais elle y est tout autant présente. La
communication politique repose sur une obsession inéluctable, faire élire son candidat. C’est
la vocation si le candidat n’est pas élu la communication politique n’a pas de voisin, pour lui,
d’exister. Pour parvenir à cette élection, il s’agit de travailler sur l’image de ce candidat, de le
faire entière dans la vie des citoyens. L’une des missions fondamentales de la communication
politique et le fameux storyselling, cette stratégie qui consiste à raconter une histoire.
L’histoire du candidat qui devra parler aux électeurs, leur évoquer des souvenirs ou leur faire
perdre conscience qu’il existe de nombreux champs communs entre eux et le candidat.
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L’image est essentielle en politique mais elle ne peut satisfaire à elle seule à l’exigence du jeu
politique. Il faut en effet, un discours derrière l’image et c’est encore le rôle du
communicateur politique de fabriquer ces discours et de s’assurer de bonne diffusion.
b. La communication politique à l’heure du Web 2.0
Il ya l’image, il y a les mots, il y a aussi la façon de dire les mots mais surtout la
diffusion de ces images et de ces mots. A ce titre, l’éclosion du net à la fin des années 90 et
l’apparition des médias sociaux aux 21 siècles ont profondément remué les jeux politiques.
Tous les partis politiques ce sont ouverts aux nouvelles technologies pour véhiculer leurs
idées et tenter de fidéliser l’électorat. Individuellement, les politiciens se sont même
d’avantage affranchis de leur partis en créant des sites Internet, des bloques personnelles ou
en étant présent sur les réseaux sociaux. De leur côté, les citoyens se sont aussi emparés des
NTIC pour se faire entendre, pour se rassembler, pour revendiquer ou pour exprimer leur
mécontentement. Les médias sociaux (blogs, réseaux, partage d’image, etc.) ont transformé la
nature des échanges qui étaient descendants ou ascendants et limité dans l’interactivité, le
citoyen pourrait juste s’exprimer par le biais des sondages ou dans l’isoloir. Désormais, la
communication est horizontale et interactive, elle repose sur l’échange entre le politicien et
son électorat (du moins celui qui fait partie de son ou ses réseaux). Mais les médias sociaux
sont aussi des outils de visibilité et de notoriété exceptionnelle pour le politicien. Ils
permettent également de créer une réelle émulation autour de sa personne qui, si elle est bien
orchestrée, sera vectrice de voix. Le Web 2.0 et citoyen, c’est une évidence ! Le Printemps
Arabe, les indignations, Occupy Wall Streets et bien d’autres démarches citoyennes font
partis des médias sociaux.

Cependant, encore trop des responsables politiques ne saisissent pas l’importance et


leurs enjeux. Peut-être est-ce lié à l’âge des élus ? En France, l’âge moyens des élus de
l’Assemblée Nationale et de 55 ans de la grande majorité des députés (70,36%) se situe dans
la tranche d’âge 50-69 ans alors que seulement 2 députés (soit 0,32% des élus) font partie de
la génération Y. les chiffres ne sont pas fondamentalement différents en Belgique, en
Allemagne ou aux Etats Unis, etc. Les médias sociaux sont des amplificateurs de contenus et
d’idée ils doivent servir la communication politique ! Ils sont aussi un excellent indicateur de
popularité.

c. les limites de la communication politique ou la propagande


Il y a une différence capitale entre la communication politique et propagande ! Là
où la communication politique repose sur une fibre d’adhésion de la cible au message ou sur
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le choix du public. Quant aux différents messages qui émanent de plusieurs sources distinctes
(les partis politiques). La propagande repose sur un message unique auquel les publics n’en
d’autre choix que d’adhésion. Deuxièmement, la propagande est un ensemble d’actions de
communication qui consistent à en doctriner une population afin de la faire penser ou agir
selon des préceptes imposés. La première trace de la propagande remonte à la publication, en
1962, par le Vatican de l’ouvrage congrégassio de propaganda Side, un guide de propagation
de la foi et des bonnes pratiques du Catholicisme. Il s’agit donc de faire une réelle distinction
entre la propagande et la communication. Cette dernière cesse là où la propagande débute
comme s’est fût le cas dans des nombreux régimes politiques durant le 20ème siècle, de l’URSS
à la Chine en passant par le 3ème Reich ou même les Etats Unis pendant la guerre froide.
Depuis les années quatre –vingt, les partis politiques ont effacé le mot propagande
de leur stratégie. Car il était intimement lié au totalitarisme mais il n’est pas erroné de penser
qu’une bonne frange de propagande continue à filtrer à travers la communication politique.
Dans une étude empirique qu’ils ont menées aux Etats Unis dans la seconde moitié des années
80, Noam Chomsky et Edward, S. Herman ont forgé un modèle de propagande dissimilée
dans la communication politique. Ce modèle consiste à influencer les facteurs des diffusions
de l’information (lire à ce propos la fabrication du consentement, de Noam Chomsky et
Edward, S.Herman). À partir du moment où la communication politique se transforme en
propagande pure, elle atteint ses limites et cesse d’être de la communication car, au contraire
de la propagande, la communication admet la rétroaction. Il faut reconnaitre que, parfois, ces
limites sont tenues (O. Moch, 2012).
1.1.8. La communication politique en pratique
La communication politique « moderne » a fini par désigner dans la plus part des
démocraties représentatives contemporaine et parfois même au de là, l’ensemble des actions
conduites par des professionnels de la communication agissant pour le compte des
professionnels de la politique et à destination des gouvernés. Pour qu’émergent et se
généralisent ces pratiques il a fallu que, au sein des institutions publiques. Le « devoir » de
communiquer s’impose jusqu’à devenir, au cours des dernières décennies une évidence de
tous les instants le long et sinueux développement de la « communication publique » au sein
de l’appareil de l’Etat qui s’étend aujourd’hui aux collectivités locales et aux institutions
européennes mérite d’être retracée. L’analyse de l’univers de la communication et des
relations établies avec le personnel politique permet de saisir l’importance prise par cette
activité au sein du processus de division du travail politique. La communication politique
ayant été inventée aux Etats- Unis et ayant gagné désormais la quasi-totalité des régimes
67
politique sur les cinq continents, les épineuses questions de l’étendue « professionnalisation »
et de son corollaire, l’ « américanisation », gagnent à être posées (P. Riutort, 2007).
1.1.9. Légitimer le pouvoir politique
Les titulaires ont été rapidement conduits à tenter d’instaurer l’évidence et la
nécessité de leur autorité sur leur peuple. Outre les diverse représentation et mises en scène,
ils doivent s’efforcer de démontrer le « besoin » que les gouvernés éprouveraient à leur égard.
Si l’affirmation de produits spécifiquement politiques (idéologies, propagande, etc.) n’est
envisageable que dans des sociétés hautement différenciées au sein desquelles l’intérêt pour la
politique est censé être partagé par l’ensemble des citoyens. Les sociétés antiques avaient déjà
imaginé des manifestations publiques afin d’évaluer l’autorité des magistrats, réalisant des
prouesses devant une foule spectatrice et parfois actrices (P. Riutort, 2007).
1.1.10. S’appuyer sur l’opinion
L’opinion publique, qui prend une signification nouvelle dans les démocraties
représentatives contemporaine, avec la généralisation des instruments de l’évaluer, a toujours
suscité l’attention des dirigeants politiques. Durant plusieurs siècles, à partir du 16 ème siècle et
de la naissance de l’état moderne, l’une des principales préoccupations des gouvernants
comme des publicistes visait à la domestiquer :
La crainte de la multitude incite à circonscrire des masses sujettes aux« émotions »
plus qu’à la raison [Reynie, 1998]. Ce n’est qu’à partir de l’ère post- révolutionnaire que les
pouvoir publics sont contraint de se soumettre aux véridiques de l’opinion qui définit par être
dotée de sagesse et de vertu à la suite d’un prodigieux balancement de la théorie.
L’émergence d’un espace public « critique » [Habermas, 1992] en constitue un préalable. Il se
matérialise, en Europe, à partir du 17 ème siècle, sous forme de rassemblement des personnes
privées constituant, par leur présence même, un « public » (sur le mode du salon ou du café
littéraire). L’instauration d’une libre circulation de la parole entre égaux appuyée sur la raison
soumet à l’examen les œuvres de l’esprit et, bien vite, les décisions publiques. Cet espace
public et donc indissociablement « critique(en consacrant le libre examen) et « bourgeois » (il
rassemble moins les élites que les couches émergentes désireuse d’influer sur les affaires
publiques et ne saurait tolérer les genres du peuple dème du «  jugement » (P. Riutort, 2007).
L’émergence des principes de légitimation aujourd’hui banals tels que la
« popularité » n’en a pas moins constitué un bouleversement complet des critiques de
perception et d’évaluation des gouvernants. Le moment de crise, comme la fin de l’ancien
régime, est particulièrement instructif : ainsi que l’a montré Baker [1993], l’ « opinion
publique », comprise dans son acception contemporaine (l’évaluation collective de l’action
67
des gouvernants). Revêt un sens totalement nouveau, à partir des années 1760, au lieu de
signifier comme autrefois errements, humeurs et volitions, elle renvoie désormais à la
nationalité, l’universalité et l’objectivité. Cette mue résulte du niveau élevé de contestation
politique atteignant jusqu’à la personne du roi qui ne saurait, dans ce contexte, se prévaloir
des principes de l’absolutisme. Dans les querelles politiques, invocation du « public » fait
l’objet d’un véritable engouement. Sans imaginer l’ampleur de conséquences de ses actes, le
rôle du Ministre Nicker, cherchant à redorer le blason de Louis XVI en orchestrant une
« campagne de communication » avant l’heure afin d’attester la popularité du monarque,
semble avoir été décisif.
Le principe de légitimation monarchique s’érode en parallèle : l’appel à l’opinion
conduit inéluctablement à « favoriser le transfert d’autorité suprême de la personne publique
du monarque à la personne souveraine du public » [Backer, 1993]. Ce n’est qu’en faisant
admettre son rôle arbitral que le « tribunal de l’opinion » a pu s’édifier. Ce glissement qui se
présentait comme une simple technique de gouverne est censé rélegitimer un pouvoir
politique contesté à participer à l’inversion du principe de légitimité politique (du roi vers la
nation tout entière) (P. Riutort, 2007).
1.1.11. De l’université des notions de liberté et droit à l’information.
Liberté d’information ! Liberté d’opinion et liberté d’expression ! Liberté de
presse ! Liberté de communication ! Droit à l’information. Les différents variables utilisés
dans les différentes conventions désignent les mêmes réalités et poursuivent le même
objectif. Le conseil constitutionnel français a ainsi levé sont équivoque sur les expressions en
leur donnant une définition assez large, appliquant l’une ou l’autre, non seulement à la presse
et à la communication audiovisuelle, mais également au choix par chacun des termes
exprimant sa pensée, idées et opinions ! Dès lors, la différenciation sémiologique qui pourrait
exister et existe entre concepts est dans les développements qui suivront.
Quant à la valeur impérative, ou la consécration juridique ou non du principe du
« droit » à la communication ; nous allons nous enfoncer dans le débat théorique. Sur le
concept, qui a fait dire relève de l’exposé de théorique. Sur le concept, qui a fait dire au
professeur Emmanuel Derieux (1996), de façon un peu réductrice, qu’il relève de l’exposé de
théories ou de formulations d’expions ou de droit français, « ou que » sa seule consécration
légale, c’est pourtant du droit français, semble aujourd’hui concevoir le domaine très parti
entière de l’information sportive. Nous retenons simplement comme Trudel (1994), qu’il est
« droit fondamental lié à la démocratie et faisant figure d’objectif à atteindre. Et dont la mise
en œuvre peut nécessiter la mise au point de lois d’accès aux documents des organismes
67
publics. Il apparaît, en conséquence, à l’instar de la démocratie, comme une conquête
permanente.
Cette conception idéaliste semble trancher le débat. Car même s’il n’ya pas
reconnaissance formelle et directe d’un droit à l’information, et peut être déduit aisément de
textes principaux, en particulier de l’article 19 de la DUDH repris par l’article 19 du parti
civil, l’article 11 de la convention européenne de sauvegarder des droits de l’homme et
l’article 9 de la charte Africaine 17 son droit de recherche, recevoir et de répondre les
informations et comme le dira un spécialiste qu’il n y’ avait pas de reconnaissance directe et
formelle d’un droit à l’information, mais que ce droit puisse se déduire des textes devraient
pas susciter des réelles inquiétudes quant à la garantie de la liberté de la presse. En plus, il ya
dans l’idée de libre circulation de l’information, la reconnaissance d’un certain droit de
recevoir l’information.
En somme, la liberté de communiquer à tout un chacun et à la liberté de réception
pour tous, sont indissolublement liées.
Elle constitue un ensemble fondamental naturel des droits à l’information. C’est ce
« droit au pouvoir » qui amené la cour Européenne des droits de l’homme, dans son
sundaytimes du 22 avril 1979, à pour des questions qui concernent l’intérêt public. Ce Qu’a
été confirmé pour autre arrêt du 23 février 1997 dans lequel, il a été rappelé « qu’il incombe à
la presse de communiquer des infos et des idées sur des questions publiques. Qu’à sa fonction
qui consiste à diffuser, s’ajoute le droit pour le public d’en recevoir.
Ainsi la notion « d’intérêt public » justifie ainsi, le droit du public non seulement à
l’information mais exprimer leur opinion.
Ainsi, ont été reconnues d’intérêts public par la cour, donne implique un droit de
savoir outre des infos liées aux : politiques judicaire ou économique, des infos relatives à la
non-existence d’un service de mot obligatoire du 26 avril 1979). D’ailleurs, on note déjà de
spécialisations dans la notion du droit du public à partager l’information.

1.1.12. Communication politique et espace public

C’est que Anne Marie Gingras considère la communication politique comme


l’espace public ou s’exerçant les dynamiques du pouvoir sous toutes ses formes : le pouvoir
est ainsi appréhendé de manière institutionnelle et informelle, matérielle et symbolique.
Puisqu’il en est ainsi, l’étude de l’espace public doit s’articuler autour de trois axes : les
organisations médiatiques et culturelles (c’est qui veut dire leur fonctionnement et leur
67
économie politique), les messages politiques provenant des gouvernants et des acteurs de la
société civile (la rhétorique et l’argumentation, la publicité), et enfin les phénomènes de
communication politique (la réception, la persuasion, la propagande, l’opinion publique) la
« double pensée » (Elite Ipondo, ).

Les thèses Gingras à ce sujet correspondant la conception de Dominique Walton sur


le phénomène de communication politique. Celle-ci constituerait une exploitation de l’espace
public par trois acteurs : les politiques, les journalistes ainsi que l’opinion publique. Il déclare
volontiers sa définition de la communication politique comme étant restrictive : « l’espace ou
s’échange les discours contradictoires qui ont la légitimité de s’exprimer publiquement sur la
politique, et qui sont les hommes politiques, les journalistes, l’opinion publique à travers les
sondages » (Nymmo.D. et Sanders.K, 1999).

L’auteur étend sa réflexion à la communication politique entendue comme un


processus dynamique ouvert et non comme une technique, un lieu d’affrontement des
discours politiques opposés, relayé soit par les journalistes, soit par les hommes politiques,
soit l’opinion publique par l’intermédiaire des sondages. L’intérêt de la communication
politique est à la fois de montrer qu’il s’agit d’un lieu d’affrontement des discours, à l’issue
incertaine, mais aussi de montrer que cet effrontément se fait à partir de trois discours qui ont
légitimité à s’exprimer par la démocratie : l’information, la politique et l’opinion publique.

Le concept de l’espace public est un facteur important pour définir la


communication politique e et précisément le discours politique. Il y a donc un rapport on peu
plus, criant entre l’espace public, la démocratie et le discours politique. Ainsi, la
communication politique serait le champ d’expression régulé de l’agir communicationnel
fondamental et pérenne, pris aux pièges de l’agir stratégique et de l’agir dramaturgique
(G.Elite Ipondo,).

C’est ainsi que, s’agissant de la politique, Jacques Gerstlé souligne qu’elle se


définit pas par un ensemble des secteurs ou des problèmes définitivement isolables dans la
société, puisque n’importe quelque question dans la société peut devenir politique. Par contre,
elle est tributaire des enjeux économiques, sociaux, culturels, religieux, ethniques et
linguistiques (B.Lamizet, 2003).

L’activité politique est impliquée dans la communication et sa contribution est


omniprésente. Toute activité politique est donc communication. Et Jean Marie Cotteret
67
conçoit la communication politique comme étant un échange entre gouvernants et gouvernés
par des canaux de transmission structurés ou informé (Gingras.A-M, 2003).

1.1.13. Communication comme agir politique

Mais pour la conquête  comme pour l’exercice du pouvoir, la communication


demeure incontournable outil. La consubstantialité du pouvoir à la communication est une
donnée permanente à tous les types société et marque toutes les époques. Mêmes les
systèmes totalitaires ont besoin de convaincre à travers la communication dans le régime
démocratique, la communication politique prend considérablement une plus grande
importance sur avec le développement de moyens de communication des masses. La
communication politique a existé de tout le temps pour répondre à la nécessité de toute forme
de pouvoir (Wolton.D, 1996). Il arrivait que l’on se serve de la communication politique sans
le savoir.

L’intérêt de la communication est à la fois démontée qu’il s’agit d’un lieu


d’affrontement de discours à l’issue incertaine, mais aussi démontrée que cet affrontement se
fait à partir de trois discours qui ont légitimité à s’exprimer par la démocratie : l’information,
la politique et l’opinion publique.

Nous optons pour la définition de Dominique Wolton parce qu’elle insiste sur
l’idée d’interaction contradictoire tenue par des acteurs qui ont ni le même statut, ni la même
légitimité. Mais qui, de par leurs positions respectives dans l’espace public, constitue en
réalité la condition de fonctionnement de la démocratie des masses. Cette dernière présente
des avantages suivants :

Elle élargit la perspective traditionnelle, les discours de trois acteurs font système
dans la réalité au sens où ils se répondent, mais aussi parce qu’ils représentent les trois
légitimités de la démocratie, la politique, l’information et l’opinion publique. C’est leur
interaction qui est constitutive de la communication politique. C’est aussi en sens qu’elle est
différente de ce que l’on appelle le débat politique, fort important en démocratie, mais réuni
les discours des acteurs politiques au sens strict.

Le deuxième avantage c’est cette définition de souligner l’originalité de la


communication politique : gérer les trois dimensions contradictoires et complémentaires de la
démocratie des masses, la politique, l’information et l’opinion publique.
67
Elle a l’avantage de montrer que le public n’est absent de cette interaction. La
communication politique n’est seulement l’échange de discours de la classe politique et
médiatique ; mais l’on y trouve également une présence réelle de l’opinion politique par
l’intermédiaire des sondages.

1.2. L’espace public

Cette notion est suivant ignorée des dictionnaires. Pourtant, il se trouve au cœur du
fonctionnement démocratique (http://www.Wolton. Cmms.fr/glossaire/-espace-public consulter le
15/01/2018 à 18h 05). La compréhension de cette notion exige une attention particulière du
point de vue des différents auteurs. Pendant que les uns lui confèrent une propriété physique
en invitant sur l’usage par les individus d’une argumentation rationnelle à propos des
questions liées à l’organisation et la gestion de l’Etat, d’autres, par contre, en révèlent les
dimensions publicistes, et une propriété symbolique.
Bernard Miège donne quelques caractéristiques de l’espace public. Ce dernier est
un espace pour les moins conflictuels, ou s’exerce la domination de la classe bourgeoise sur
les autres classes ; un espace ou on refuse le recours à une théorie manipulatoire des médias
de masse à une conception pessimiste et unilatérale de la consommation marchande (Miege.B,
1989). Pour mieux cerner cette notion dans ces différents aspects, nous évoquons trois
auteurs, en l’occurrence, Jürgen Habermas, Annah Arendt et Dominique Wolton.

1.2.1. L’approche habermassienne de l’espace public

En quête d’un fondement philosophique de la démocratie qui lui a assurée un


succès contenu, Habermas par de l’idée selon la quelle il faut réhabiliter le modèle critique du
XVIII ème siècle et la démocratie bourgeoise qui avait de l’usage public de la raison, la
condition de possibilité de l’opinion, elle-même condition de réalisation de la démocratie
(E.Maigret, 2004).

Jürgen Habermas a repris le concept public à Emmanuel Kant qui en est probablement
l’auteur, et en a popularisé l’usage dans l’analyse politique depuis les années 70 (Http:// www.
Wolton. Cmm.fr/ glossaire /- espace-public. Htm. Consulté le 22/01/2018 à 18h18).

Habermas définit l’espace public comme un espace de communication d’où


l’opinion publique émergerait à partir de discussion protagoniste faisant appel à des
67
arguments rationnels ; il conçoit donc un modèle rationaliste et communicationnel de
l’espace public (P.Breton et Proux.S, 2002).

Sur le plan politique, Habermas considère l’espace comme une sphère de discussion
sous traite à la prise de l’Etat et critique à son égard ; puis sociologiquement il le perçoit
comme différent de la communication (proche de l’Etat) et du peuple (exclu du débat critique)
(Reiffel.R, 2001). Il s’agit ici de l’espace public Bourgois. Mais la conception praxéologique,
au contraire, conçoit l’espace public comme la construction d’un monde commun par l’action
réciproque qui rend périssable l’espace public (Gestel.J., 2004).

L’analyse de cet auteur porte en effet sur le processus au cours duquel le public
constitué par des individus. Faisant usage de leur raison s’approprie la sphère contrôlée par
l’autorité et la transforme en une sphère ou la critique s’exerce contre le pouvoir de l’Etat
(Gestel.J, 2004). Il observe qu’en guise de rappel historique, ce type de l’espace public n’est
pas sans point commun avec la vie publique se déroulant sur l’agora dans la Grèce antique.
Habermas remarque que, chez les Grecs, la cité (polis) est la chose commune à tous les
citoyens libres et qu’elle est strictement séparée de la sphère privée (oikos), qui est propre à
chaque individu.

1.2.2. L’espace public selon Annah Arendt

Annah Arendt s’oppose largement à la première acception de l’espace public et


définit comme une scène d’apparition et également comme un processus de publication qui
fait qu’un événement, une action, un problème, un acteur apparait indépendamment de toute
argumentation rationnelle, sur la scène publique. Cette forme d’espace public fait appel à un
jugement des arguments plus proches de l’esthétique de la rationalité (Breton.P. et Proux.P,
2002).

Annah Arendt, quant à elle, en réponse à la conception rationalité de l’espace


public selon Habermas estime que « l’entreprise politique » ne fournit pas seulement un fil
conducteur pour comprendre les péripéties de la politique moderne. Mais un principe normatif
permettant de juger l’ellipse de la politique en tant qu’expression suprême de l’action libre et
de condamner toutes tentatives pour dissoudre la politique dans une activité d’ingénieur. En
ce sens, la politique marque l’effort suprême de l’homme pour s’immortaliser. Lui-même et
au sein de l’espace public.

1.2.3. L’espace public selon Dominique wolton


67
Dominique Wolton, pour sa part, définit l’espace public comme un espace
symbolique où s’opposent et se répondent les discours, la plupart contradictoires, tenus par les
différents acteurs politiques, sociaux, religieux, culturels, intellectuels composant une société.
Il  part du constat selon lequel la généralisation de la communication a influé sur l’espace
public.

Wolton s’efforce de caractériser et de comprendre le rôle de l’espace public dans


une démocratie de masse, c’est-a-dire un espace beaucoup plus large qu’autre fois avec un
nombre beaucoup plus grand d’acteurs intervenants publics, une omniprésence de
l’information, des sondages, du marketing et de la communication. Selon Wolton, l’espace
public suppose l’existence d’individus plus au moins autonomes, capables de se faire
l’opinion, non aliénés aux discours dominants, croyant aux idées et à l’argumentation. Cette
idée de construction des opinions par l’intermédiaire des informations et des valeurs, puis de
leurs discussions, suppose aussi que les individus soient relativement autonomes à l’égard des
partis politiques pour se faire leur propre opinion.

 Enjeu de construction de l’espace public

La contrainte « thématique » du contrat de communication médiatique, impose que


le propos du débat traite de ce qui se passe dans l’espace public, pour lequel nous avons
proposés comme possible structuration, cinq domaines.

Nous traversons ces différents domaines, il est un enjeu particulier sur lequel se
fonde l’activité d’information, celui qui consiste à déterminer comment se joue dans l’espace
public le rapport entre trois de ces mondes « le monde de la vie politique, le monde de la vie
privé et le monde de la vie civile » rendus possible (Charaudeau.P et Glionn, 1997).

 Le monde du politique

Ce monde comprend tout ce qui concerne l’organisation de la vie de la « cité » (au


sens gréco-latin), particulièrement à travers ses institutions et ses représentants (mandatés,
élus, nommés) qui en ont la charge. Ce monde s’oppose en cela au monde de la «vie civile»
qui pour tant y participe.

 Le monde du civil

Ce monde se définit par opposition au monde de la vie politique, tout en y


participant pour une part.
67
En effet, on peut considérer la « vie civile» à travers les individus qui sans avoir eu
charge de l’organisation de la vie communautaire, sans être responsables, participent de celle-
ci, en subissent ou transgressent, voire contribuent a sa bonne organisation par l’élection des
responsables. Les individus sont alors appelés les citoyens.

Mais on peut également considérer ce monde à travers les différents types


d’activités du quotidien auxquels se livre l’individu social qui vont de l’activité
professionnelle (encore que celle-ci soit ambivalente puisque certaines professions coïncident
avec des échanges institutionnelles). A l’activité domestique (qui fait l’objet «d’une
publicisation» par le fait de l’intrusion dans cet univers du monde marchant qui gouverne au
moins cette activité au nom du progrès social). En passant par celle d’utilisateur du bien
commun qui a la particularité d’être créée par la collectivité tout en étant mise à sa propre
disposition (services, transports, restaurants, commerces, organisation urbaine, etc.). Ces
types d’individus, sans cesse d’être des citoyens (d’où des confusions possibles, parfois
entretenues par les médias) peuvent être appelés d’un terme auquel on donnera un sens
générique : usagers (Charaudeau.P et Ghiglionn.R, 1997).

 Le monde du privé

Ce monde s’oppose à celui de la «vie publique », mais encore faut-il préciser de


quelle façon. Car une interprétation de l’un de ces mondes dans l’autre entraine certaines
confusions qui sont d’ailleurs savamment exploitées par les médias.

Dire le « monde du privé » c’est signifier que ce qui se trouve dans ce monde
appartient en propre à l’individu, n’a pas à être rendu visible au-delà du petit cercle de
relation (familiales ou un caractère secret au regard de ceux qui se trouvent en dehors de ce
cercle. Il n’a pas à être publicisé, et si c’était le cas, il perdrait son caractère privé. Autant dire
que le monde privé correspond moins à tel ou tel secteur de la vie sociale qu’a un
comportement, et au regard que l’on porte sur ce comportement. C’est pourquoi on trouve du
privé dans différents types d’activités sociales dont une partie peut-être livrée au regard du
public. Il s’agit des activités que nous avons nommées domestiques, qui impliquent les
personnes comme usagers (des transports, par exemple).

Mais il est en plus une dimension de l’individu qui est considérée comme privée
par définition, c’est celle de la vie dite intime ou sentimentale (P. Champagne, 1999).

1.3. Communication politique et discours


67
Si dans les pays occidentaux, notamment aux Etats-Unis, la communication politique
a une certaine envergure avec un passé historique important, il n'en est pas ainsi en Afrique et
plus particulièrement en République Démocratique du Congo. D'autant plus que la
communication politique dans sa forme moderne a connu une naissance et un développement
beaucoup plus particulier. Cela peut s'expliquer par le simple fait que la République
Démocratique du Congo a évolué pendant longtemps dans un régime autocratique et
dictatorial où le peuple n'a pas eu la chance de se choisir ses dirigeants dans une élection libre
et démocratique. Pendant ce temps, il s'est plus développé une emprise sur la conscience
populaire, embrigadée dans une sorte de communication individualiste des partis politiques.

En effet, les hommes politiques usent de toutes les astuces possibles pour se faire
remarquer, surtout par leur capacité de convaincre le public avec des mots et des paroles
convaincants, bref... avec un discours politique soigneusement concocter qui accompagne
l'essentiel de leurs actions. A cet effet, le discours politique reflète alors l'état du champ
politique au moment où il est produit ainsi que la position occupée, dans ce champ, par celui
qui parle51(*). Il s'agit en effet pour l'homme politique de donner un sens à ses dires, d'autant
plus qu'il détient la paternité de ce qu'il avance dans cet environnement. Ainsi, le disions dans
notre premier chapitre, la compréhension d'un fait social n'est que le résultat d'une
construction de sens par l'acteur.

Par ailleurs, pendant une campagne électorale, ce discours est revêtu d'une dimension
qui lui accorde tout son caractère démocratique. En effet, le discours politique selon Uli
Windish52(*) est un discours essentiellement conflictuel. En démocratie on peut cependant
constater que le discours politique se déploie dans une articulation entre consensus et conflit.
Et Paul Ricœur de souligner que la démocratie n'est pas un régime politique sans conflit mais
un régime dans lequel les conflits sont ouverts et négociables (Ricœur P., 1993). D'où, le
discours politique est pris comme une arme servant à communiquer avec le public. Il vise à
persuader, dominer, combattre, lutter, vaincre, convaincre, résister ou se révolter, bref à
donner un sens à sa vision des choses, d'autant plus que l'Acteur politique a toujours en face
de lui une présence concurrente d'un adversaire potentiel dans le champ politique. C'est ainsi
qu'il est souvent avancé l'idée selon laquelle, le discours politique est un contre-discours54(*).

On sous-entend alors que l'élaboration d'un discours politique répond pour la plupart
de cas à une parole, un geste, une action, un message de la partie adverse ou de son
concurrent. Il s'agit souvent d'une réponse de manière chirurgicale au concurrent dans le
67
champ politique. Cela est plus fréquent, soit pour récupérer une situation où l'on estime être
mal barré par la partie adverse, soit pour rejeter les accusations portées contre soi, la réfuter
ou carrément pour la nier. Nous pouvons à notre niveau parler alors de discours polémique.
Ce dernier possède trois objectifs essentiels à savoir :

· Placer ses idées dans l'opinion publique en vue de les faire admettre.

· Lutter contre les idées et les pensées des concurrents par des arguments solides.

· Faire triompher ses idées par des paroles probantes.

De ce qui précède, le discours politique est toujours destiné à un public cible. Ce


dernier de par son écoute valide ainsi la communication dans une sorte de mise en scène entre
l'orateur qui est un politique et la population dans un espace public. C'est ce que Lamizet
qualifie de rhétorique politique. Pour lui, la rhétorique est la politique de l'immédiat. C'est
dans l'immédiateté de la rencontre entre un orateur et ses auditeurs que la rhétorique
politique est mise en œuvre. Cette rhétorique est donc celle de la parole. Lamizet a alors pensé
que la rhétorique fait de la parole une matière et une modalité de l'exercice du pouvoir. Ainsi,
le simple fait de prendre parole en public constitue déjà, pour l'orateur, une appropriation de
l'espace qui lui confère, en général, une certaine autorité ainsi qu'une visibilité particulière. A
cet effet, en situation de communication politique, on peut alors se demander si la maîtrise de
la parole ne confère pas une position de pouvoir, et si l'orateur ne dispose pas d'un certain
pouvoir par le seul fait de sa parole (Lamizet B., 2003).

C'est qu'en réalité, comme toujours en situation de communication, il revient à


l'interlocuteur de donner un sens à l'échange communicationnel, c'est l'interlocuteur qui
reconnaît en l'occurrence de par son écoute ou de par sa seule présence, l'autorité de l'orateur.

Somme toute, le discours politique est pour la plupart de cas la transformation de ce que
pense, ce que dit et ce que fait la partie adverse. On peut y déceler, des contre-vérités, des
non-dits et même des pièges. D'où chaque partie, de par son discours, vise la victoire de ses
arguments, dès ses idées eu égard à son idéologie. Et Windish de conclure que le discours
polémique attaque généralement l'identité et la crédibilité de l'adversaire et cherche à ternir
son image. C'est l'essence même de la communication de laïcs catholiques avec le pouvoir en
place au cours de cette période la transition en RDC ce que nous démontrerons plus tard.
67
1.3.1. Les différentes techniques du discours conflictuel

L'élaboration d'un discours politique, mentionnons-nous, vise pour la plupart de cas


à rétorquer à une parole, à un geste, à une action, à un message de la partie adverse ou de son
concurrent. S'opposant ainsi à un discours antérieur de son concurrent, le discours politique ne
peut être qu'un rectificatif, un justificatif, une donnée explicative ou de contestation. Windish
souligne qu'il peut s'agir du masquage ou démasquage, de concession, de l'ironie et de la
simulation, enfin, de la stratégie de la guerre invisible.

A. Masquage ou démasquage :

Selon Windish, un discours conflictuel dissimule toujours quelque chose, un venin


pour détruire l'adversaire ou un élixir pour séduire. Tous ces éléments visent, à cacher, à
masquer les faiblesses du locuteur, et tentent de fournir une bonne image de ce dernier. Quand
en ce qui concerne le démasquage, le discours conflictuel chercher à porter à la connaissance
du grand public les limites du discours de son adversaire politique. On démasque pour tenter
de rétablir la vérité lorsqu'on l'estime tronquée.

B. La concession :

C'est une stratégie qui laisse une ouverture et acquiesce certains arguments de
l'adversaire sans pourtant tout assumer. Et enfin, miser sur ces arguments dans une
manipulation pour préparer sa revanche et cela dans une sorte de montage progressif des
éléments à charge qu'on donnerait un sens positif pour soi.

C. L'ironie et la simulation

L'ironie sert à humilier la personne et/ou la personnalité de l'adversaire. On s'active à


le peindre comme stupide et ridicule, tout en se présentant soi-même ouvertement ou non
comme intelligent et capable de relever le défi de l'intellectualisme. Par ailleurs, la simulation
prend ici plusieurs aspects. Elle consiste autant à user du contexte ou de la situation
extralinguistique dans laquelle se déroule le conflit pour tourner en dérisoire l'adversaire.

D. La stratégie de la guerre invisible


67
C'est le cas ici des discours qui se développent sans qu'aucune marque discursive ne
le laisse entrevoir. Ici, la cible n'apparaît jamais explicitement. Parfois, ce genre de discours
adopte la forme d'un discours didactique, informatif. C'est un discours simulacre.

1.3.2. Argumentation dans le discours politique

L'élaboration d'un discours politique tient également compte de l'argumentation de


l'orateur. Des éléments susceptibles de porter l'idéologie de l'homme politique. A ce
sujet, P.Breton et S.Proulx (1993) distinguent quatre formes d'argumentation dans le discours
politique. Il s'agit de :

- L'argumentation coopérative.

- L'argumentation orientée.

- L'argumentation manipulée.

- L'argumentation détournée.

A. L'argumentation coopérative

Elle vise à se faire comprendre. Elle est caractérisée par l'honnêteté, la fidélité et la
rigueur. C'est une forme d'argumentation libre de toute contrainte qui pourrait peser soit sur le
message (déformation) soit sur le sujet récepteur (en lui laissant la liberté d'adhérer). Ce
modèle d'argumentation est l'idéal de la discussion démocratique où l'homme politique
propose directement à un citoyen bien informé et capable de recevoir un message sans
distorsion. Toutefois, signalons avec Breton et Proulx que l'argumentation coopérative reste
une « ligne d'horizon idéale » à laquelle chacun doit se référer et viser.

B. L'argumentation orientée.

Cette dernière est caractérisée par des techniques d'amplification de certains aspects
et en minimise d'autres. Il s'agit de mettre en valeur les qualités d'un message ou d'un
candidat. C'est un travail de recadrage pour obtenir la rétention de l'information comme le
souligne Watzlawick.

C. L'argumentation manipulée
67
Celle-ci se présente comme étant une technique retrouvée généralement dans la
persuasion individuelle et dans la manipulation collective. A cet effet, le message est
intentionnellement déformé en vue de parvenir à un objectif. Ce message est diffusé avec une
intense contrainte psychologique ou physique. Le but étant d'enchaîner la volonté du
récepteur et de le faire adhérer par force ou par suggestion.

D. L'argumentation détournée.

Cette dernière argumentation est plutôt menteuse et trompeuse. L'information est


travestie. L'objectif y est de tromper le récepteur, lui faire adopter des comportements qui lui
sont défavorables.

1.3.3. Opérationnalisation des concepts de l’hypothèse

Partant de notre hypothèse qui stipule que le sens de la communication des laïcs a
été supprimé sur l’espace publique par ceux qui sont comme des responsables. Les raisons ou
les motivations qui sont même à la base de cette privation. Ce qui nous permet de faire recourt
aux éléments du prestige de l’individu opprimé à la communication politique de la structure,
ses marques, déterminé la portée stratégique de la structure politique. Ainsi, nous soustrayons
des concepts qui nous permettrons de faire notre opérationnalisation, à savoir : l’espace
public, les laïcs, la communication.

Parler de champ (espace public) pour designer l’univers au sein duquel se déploie
l’activité publique, pour Christian Le Bart(32), c’est « suggérer que les stratégies poursuivies
par les acteurs politiques, les types de biens symboliques qu’ils produisent, qu’ils distribuent
ou qu’ils convoitent, les comportements qu’ils adoptent, sont spécifiques à cet espace public
et n’y prennent sens que relationnellement ». De ce fait, opérationnaliser le concept espace
public revient à intégrer des dimensions, des composantes et des indicateurs. Ainsi, le
concept espace selon la théorie de Bourdieu peut être appréhendé à partir des dimensions
politiques, économiques et culturelles, lesquelles dimensions ont pour composantes internes et
externes. Cela comporte alors comme indicateurs la présence des entrepreneurs de causes, des
structures, d’institutions et des règles, tant à l’interne qu’à l’externe.

Ce qui précède se résume dans ce schéma d’opérationnalisation.

Schéma N°1 Opérationnalisation du concept espace public.


CONCEPT
67
INDICATEURS
DIMENSIONS COMPOSANTES

- Espace - Politique - Interne - Présence


public - Economique d’entrepreneurs de
causes
- Présence de
structure -
Présence d’institution
- Externe
- Culturelle
- Présence
des règles
- Présence
des ressources

Tel que nous l’avons spécifié précédemment, tout espace soit-il politique,
économique ou culturelle a comme un des indicateurs la présence d’entrepreneurs de causes.
Cependant, les entrepreneurs de causes considérés ici par Richard Riutort comme modalité de
pilotage de l’organisation deviennent en soi un concept auquel il faut associer des dimensions,
des composantes des indicateurs. Ainsi, l’entrepreneur de causes peut se mouvoir dans une
visibilité ou invisibilité de façon hégémonique ou subalterne avec multiples capacités
d’influence, de manipulation, de négociation et même de disponibilité de subordination. A cet
effet, nous pouvons généraliser que les entrepreneurs de causes se sont des agents qui opèrent
dans une instance de façon visible ou invisible dans la possibilité finalisant ses actions. Une
affirmation qui peut se résumer dans le schéma suivant.

Schéma N°2 Opérationnalisation du concept entrepreneurs de causes

CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES


INDICATEURS
- Acteur - Visible - Entrepreneurs de - Capacité
- Invisible causes Hégémonies d’influence
- Entrepreneurs de - Disponibilité de
67
causes subalternes subordination
- Capacité de
négociation
- Capacité de
manipulation

Par ailleurs, comme nous l’avons suggéré, le comportement qu’adoptent les


entrepreneurs de cause au sein d’un espace public ne sont que spécifique à cet espace et n’y
prennent sens que relationnellement. C’est-à-dire qu’il y a échange entre les entrepreneurs de
la communication. Ce qui nous pousse à opérationnaliser aussi les concepts communication
qui existe au sein de cet espace public. Ainsi, eu égard a notre cherche, la communication se
déploie ici dans un espace politique où ses dimensions peuvent bien être verbale ou non
verbale et cette communication peut se déployer à l’interne et à l’externe. De ce fait, la
communication dans l’espace politique a comme indicateurs non seulement les déclarations
politiques, les meetings, les conférences de presses, les manifestations mais aussi les gestes, la
présentation physique, les affiches et les imprimés. Nous pouvons alors établir cette définition
opératoire à savoir dans un espace politique, la communication est soit verbale ou gestuelle et
se déploie tant à l’interne qu’à l’externe de la structure avec les déclarations politiques, les
meetings, les conférences de presses ou le gestuel occupe une place prépondérante.

Ceci nous instigue d’établir le schéma ci-dessous

Schéma N°3 Opérationnalisation du concept communication

CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES


INDICATEURS
-Communication -Communication -Interne -Les déclarations
verbale -Externe -Les réunions
67
-Communication non -Les meetings
verbale -Les conférences
-Les gestes
-La présentation
-Les affiches
-Les imprimés

Section 4 : Cadre théorique

Tout problème de recherche doit d’abord s’intégrer dans une perspective théorique
générale. Et la perspective générale est garante de l’intégration de la communauté
scientifique.

A partir de cette perspective théorique générale, le chercheur doit en suite concevoir


un cadre théorique spécifique à l’objet d’études. Le cadre théorique est quelque peut
différente d’une théorie. Car il se construit uniquement en fonction d’un problème ou d’une
question précise de recherche. Alors qu’une théorie est destinée à généraliser l’explication de
certaines créations à plusieurs faits et événements.

Le cadre théorique est construit dans le but avoué d’expliquer un problème précis. Le
cadre théorique sert aussi à intégrer où rendre crédible une recherche particulière, dans
l’ensemble de la communauté scientifique.

Cet argument épistémologique signifie, que le cadre théorique peut être constitué
d’une ou plusieurs théories en vue d’insérer une étude dans la communauté scientifique.
Outre, la nécessité d’intégrer la recherche à la communauté scientifique, le cadre théorique
sert principalement à présenter un cadre d’analyse et à généraliser des relations d’hypothèses
déjà prouvées dans d’autres contextes pour tenter de les appliquer au problème (Grawitz.M,
1984).

En ce qui concerne notre travail, nous retenons la théorie de l’espace public.

1.4.1. Théorie de l’espace public

La notion de l’espace public repose sur un cadre théorique solide établi par
Habermas [1962]. Si la notion d’espace public avant par le philosophe et sociologue,
67
allemand présente certaines faiblesses. Au départ, en réduisant l’espace public contemporain
aux moments « symétriques de privatisation de l’espace public » et de « publicisation de la
sphère privée » qui traduiraient son affaiblissement inéluctable, elle a délimité un
questionnement dont ont découlé les débats ultérieurs. Dans sa célébration rétrospective d’un
espace public entièrement orienté la raison, Habermas a certes négligé les différentes censures
qui, concourant à l’homogénéisation des participants, contribueraient au rapprochement des
points de vue : le timide ressors d’un espace populaire n’a ainsi guère droit de citer et laisse
pour pont viatique au « peuple » de se trouver des « représentations » [Farge, 1992] ; de
même, les règles de civilité de l’espace public ne tolèrent guère de présence féminine. L’un
des intérêts majeurs, parmi tan d’autres de cette analyse est néanmoins d’insister, comme
caltons en [1992] la parité, sur les tensions consubstantielles de l’espace public, tiraillé entre
l’affirmation d’un principe d’ouverture soumettant toute proposition à l’examen critique et sa
réduction en pratique, aux lettrés, soit à une minorité infime de la population. La question
contemporaine des contours de l’espace public, alors que la participation du plus grand
nombre est devenue un leitmotiv « démocratique » mérite pour le moins examen. Si les
principes constitutifs de l’espace public bourgeois, paraissent difficilement un arbre dans des
sociétés marquées par suffrage universel et les médias généralistes, la perméabilité de l’espace
public et les médias généralistes que critiques, quelles que soient les époques mérite d’être
soulignée le maintien de l’emploi de l’expression « espace public » au singulier dans les
sociétés contemporaine sombre, en outre, intenable : l’évolution d’espaces publics
fragmentés, « mosaïques » [François et nerveux, 1992°, se signifie tant par la multiplication
de des cadres que par diversité de ses participants (P.Riutort, 2007).

1.4.2. Agir dans l’espace public


Edifier une cause qui mérite l’attention du « public » nécessite de se conformer à un
ensemble de règles précises afin d’en construire la légitimité. Dans un espace public
largement envahi par les médias, il s’agit souvent de s’attacher l’attention parfois le soutien
des généralistes, pour vendre la cause visible et atteindre le « public » (P.Riutort, 2007).

1.4.3. Grandir la cause


67
Comme l’a montré Boltanski (1984), le succès d’une cause reprise sur la mise en
œuvre des registres argumentatifs codifiés. Pour qu’une montée en généralité » afin d’établir
une distanciation entre sa propre personne et sujet de l’énonciation (une répression des
manifestations publiques apparaissent comme symbole de relâchement des règles
démocratiques). Le grandissement de la cause repose ainsi souvent sur le désintéressement
dont peut s’enorgueillir son auteur. [clavier 1994] a trouvé ; à partir des actions de voltaire au
sein d’affaires judiciaires (Calas, Serven, le chevalier de la Bare), l’innovation majeur qu’a
représentée la transformation de l’arène judiciaire en arène publique : contrevenant à l’esprit
du système judiciaire de l’ancien régime fondé sur la différence de statut des justiciables selon
leur rang, voltaire a proposé de lui substituer le principe du « genre humain » auquel tout
individu, par de la ses caractéristiques, pourrait légitimement s’identifier. Universaliser la
cause en transcendant les intérêts particuliers (de la mesure de décrispation politique à la lutte
contre le troisième mandat du président Joseph Kabila jusqu’à la revendication de la non
poursuite dans l’espace public de Moise Katumbi, comme la démomètre d’un Zola l’affaire
Dreyfus l’a consacrée, au point d’être mobilisée depuis sans relâche, au besoin par les
intellectuels de prosodie que sont les intellectuels de médias à la recherche de la dénonciation
d’une « injustice » ou d’un scandale »)

Selon Bernard Lamizet, la définition de l’espace public repose sur cinq notions. La
première notion est la confrontation des identités politiques. Tandis que la communication
intersubjectivité, entre deux sujets singuliers, repose, comme on le sait depuis Lacan et le
concept de stade du miroir, sur l’identification symbolique du sujet à l’autre la
communication se fonde, dans l’espace public de l’indistinction sur la confrontation entre les
acteurs et entre la construction dont ils sont porteurs. L’espace public est un espace de
confrontation est d’opposition.

La seconde notion repose sur une géographie indistincte. Au sein des limites de cet
espace, il n’ y a ni frontières ni distinctions entre les constructions qui se confrontent les unes
aux autres la logique de l’espace public s’oppose fondamentalement à celle du ghetto ou des
logiques de discrimination et de distinction dans la mise en œuvre de pratiques de
communication fondamentalement destinées, de façon aléatoire, à toutes les constructions à
n’importe qui de façon indistincte.

La troisième notion de l’espace public se fonde sur une articulation particulière du


réel de la loi et de la contrainte, du symbolique du discours, de l’énonciation et de la
67
représentation, ainsi que de les logiques constitutives de la communication, à la fois dans le
champ de l’échange intersubjectif et dans celui de la communication médiate.

Avec la quatrième notion, on remarque la communication dans l’espace public est


le fait d’une logique de médiation. Alors que la communication intersubjective consiste en
un échange entre deux sujets singuliers, la communication qui se déploie dans l’espace public
est médiate ; cela signifie qu’elle repose sur une médiation, c’est-à-dire sur la mise en œuvre
d’une dialectique entre la dimension singulière de la société et sa dimension collective.

La cinquième notion, enfin montre que l’espace public, espace de la médiation et de


la communication, est ce que l’on peut appeler un «  champ d’évidences » ce qui définit
l’espace public est la manifestation constate des identités et des acteurs qui s’y confrontent les
uns aux autres. Dans ces conditions, la communication instituée et mise en œuvre dans
l’espace public et une constante confrontation entre l’évidence et la censure. Ce qui se voit et
s’entend dans la mise œuvre de l’énonciation et de la communication, se distingue de ce qu’il
est interdit d’exprimer, de diffuser et de représenter par la censure, la forme de limitation du
champ représentable de la communication, mais, dans le même le temps, modalité
fondamentale d’exercice et de manifestation du pouvoir sous la forme de contraintes pesant
sur l’énonciation ( Lamizet.B., 2012).

1.4.4. S’allier le public (et la presse)


Défendre me cause dans les sociétés contemporaines, où les médias exercent, de
fait, un rôle de filtrage (en rendant visibles du « public ». pour y parvenir, il faut au préalable
tenter d’intéresser les professionnels des médias, en délaissant parfois le strict registre de la
maison (à l’espace public Haberrnassien) au profit de monstration d’une souffrance à
distance [Boltanski,1993] oscillant entre les topiques de l’indignation (désignant un
persécuteur présumé), du sentiment (exaltant le bienfaiteur) et du sublime (contemplant
esthétiquement la situation) (P.Riutort, 2007).
Le recours ou registre de la scandalisassions ne saunait cependant s’imposé en porte
situation. Ce dernier appel les stratégies de présentation de soi des porteurs de cause
symboliquement pour sortie de leurs spécificités (syndicalistes, grévistes) éprouvent les pires
difficultés à tenir un point de vue « analytique » et « distance » sur leur action disposent
rarement de porte parole politiquement et socialement légitimes (à l’opposé de la figure
mythologique de l’abbé pierre prennent la défense des sans-logis) (P.Riutort, 2007).
67
Le succès des entrepreneurs de causes devient extrêmement aléatoire lorsque leurs
discours se heurtent à une autorité légitime bénéficiant d’une présomption de compétences.
Les mouvements sociaux qui s’inscrivent dans la durée (du mouvement de décembre 2017
portant sur la mobilisation contre l’application intégrale de l’accord de la saint sylvesth,
se trouvent, en réalité, dans la singulière et désormais banale situation d’être évalués deux
fois : les opinions mobilisées » composées des cortèges de manifestants, connaissent le
premier verdict de la rue portant sur leur ampleur de la mobilisation (à partir de laquelle se
déroule le petit jeu autour de la production du « nombre » tant selon la police, tant selon les
organisateurs ») ,avant de subir ensuite le jugement de la méta-opinion incarnée par le
sondage visant à saisir le niveau de « popularité » du mouvements auprès de l’ensemble des
« citoyens »
Le soutien de la presse que produit un traitement bienveillant des mobilisations
participe pleinement de la dynamique et de l’issue de l’action collective : si l’intérêt
journalistique accordé aux manifestations, repose sur sa valeur supposée de l’événement.
En outre, l’une de forces du chercheur Habermas, sa capacité  à accepter la critique
et n’hésite pas à abandonner la « perspective chagrine » qu’il a adoptée. Il réfute sa thèse de
l’aboutissement du public et de la supériorité de l’espace public bourgeois, au profit de la
théorie des acteurs communicationnels (P. Riutort, 2007).
Habermas construit sa thèse, par une discussion de la théorie sociale du Weber :
Les quatre idéaux types de weber sont les suivant : classés par ordre croissant de
rationalité ; ils caractérisent l’action dans la communication :
 L’habitude : on ne sait pas pourquoi on se conforme à une routine, mais on s’en
donne les moyens ;
 L’affect : en plus de moyens ; on attribut une fin  à l’action ;
 Les valeurs : l’action est guidée par le sens, mais sans tenir compte des
conséquences des actes.
 L’action rationnelle en finalité : on s’attache aux conséquences, en sus des
moyens, fins et valeurs.

Il s’agit de l’action objective, cognitive qui s’impose de dire le vrai. L’action qui
vise la justesse morale de l’action ; l’action expressive qui suppose la sincérité. Ici, il s’agit
d’une recherche d’une définition commune de situation (B. Lamizet, 2012).

1.4.5. Les ruptures de l’espace public


67
Elaboré par Habermas en 1962, le concept d’espace public, forgé pour désigner
l’espace dans lequel circulent et s’échangent les pratiques de commination et d’information
font aujourd’hui l’objet de ruptures et de recompositions en raison à la fois des mutations des
pratiques et des modes de commination, de recompositions ces identités et des appartenances
sociales, ainsi que des espaces d’habitations et de circulation des acteurs de la
communication. Ces ruptures s’inscrivent dans une logique plus large de rupture et de
morcèlement des identités politiques, que l’on peut définir en quatre points.

D’abord il s’agit de la rupture de l’articulation entre l’espace public et l’identité


d’appartenance l’agora constitue dans l’Antiquité grecque une forme de manifestation de
l’identité politique athénienne et de la place publique, une forme spatiale de représentation
des identités et des appartenances depuis les débuts de l’urbanisation européenne. En
revanche, l’espace public ne constitue plus, aujourd’hui une figuration en raison spatiale du
lien social, à la fois en raison de la singularisation des médias. Car ceux-ci deviennent des
biens de consommation ne mettant plus en œuvre des logiques politiques, mais des logiques
des loisirs, et en raison de la mutation des espaces d’habitation des plus en plus divisés et
morcelés, en particulier à la suite du développement du banlieues et des espaces périphériques
réduits, à des fonctions d’habitation (Lamizet, 2012).

Par ailleurs, l’espace public ne constitue plus, aujourd’hui d’un espace de


manifestation et d’expression des identités politiques, car il est en proie à des divisions
multiples et à des formes de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes de
ghettoïsation. Ces morcellements imposent aux populations des inégalités sociales et des
différences élevées de développement culturel et de potentialités économiques qui rendent
impossible la mise en œuvre de la logique unificatrice et intégratrice de l’espace public. C’est
ainsi que l’on peut engager l’élaboration d’une géographie politique critique du débat public
et de l’expression des identités (Lamizet, 2012).

Ainsi, l’espace public connait de nos jours des ruptures culturelles et même
linguistiques liées à la multiplication des immigrations et à l’accroissement des déplacements
de population pour des raisons économiques. Cet accroissement des mutations des espaces
d’habitation entraine pour les populations, une forme d’affaiblissement des possibilités
d’accès aux espaces publics. Cela tient à la fois à la difficulté de l’accès des populations
migrantes aux activités professionnelles, qui préconise de plus en plus les identités sociales
qui elles se voient reconnaitre, et à la complexité croissante de leur accès aux sources
67
d’informations et aux modes de communication sociale. Cette situation les empêche de
donner pleinement du sens à leur appartenance (Lamizet, 2012).

C’est ce qui explique, enfin, qu’un espace public tend à perdre aujourd’hui son rôle
de médiation spatiale des identités politiques en raison de l’affaiblissement des consciences
sociales d’appartenance et des expressions d’identité. Ce sont ces populations mêmes qui
tendent à perdre leur sentiment d’appartenance politique et leur conscience du lieu social qui
tend à ne plus jouer le rôle majeur qui était le sien. Celui d’une médiation spatiale de l’identité
politique et de l’appartenance sociale. Nous assistons, dans ces conditions, à une forme de
clivage centre le lieu social et la pratique de l’appartenance (Lamizet, 2012).

1.4.6. Nouvelles formes de médiation et représentation

Aujourd’hui l’espace public est désigné par des réseaux qui structurent les pratiques
de langage l’expression et de communication. La spatialité à toujours constitue le réel de la
communication, à la fois rendant nécessaire par la distance et l’éloignement la mise en œuvre
de médiations de l’échange et de la communication et en manifestant des formes d’obstacle de
la circulation et de résistance à leurs pratiques. Cependant, elle devient aujourd’hui en effet,
par l’institution de la logique du réseau, ce qui fonde les nouvelles logiques de la
communication, de l’échange et de la circulation de l’information en instituant des nouvelles
formes d’appartenance sociale. En s’inscrivant dans un réseau, on exprime une forme
d’adhésion à une logique sociale particulière, d’autant plus que les réseaux finissent par
s’inscrire dans une forme de concurrence qui situe l’espace public dans une logique de
marché. Or, dans le même temps, le réseau est une modalité contemporaine du lieu social
articulée à la technologie et aux impératifs de la communication et de l’expression.

Les formes de médiation et de représentation qui définissent les nouveaux espaces


publics sont caractérisés, en particulier, par quatre types de nouvellement et de
transformation.

Souvenant à l’analyse de Peter Dehlgren, qui a entrepris de revisiter le concept


d’espace public bourgeois, et son degré de rationalité, nous estimons, pour notre part, que
l’espace public est post-bourgeois. Il est à comprendre comme un haut lieu d’échanges des
préoccupations, d’angoisse, d’espoir entre les gouvernés et une instance appropriée pour
canaliser les interactions vers les gouvernants.
67
Dehlgren considère que « pour être capable de guider la réflexion et la recherche,
toute conception de l’espace public contemporain –l’espace post bourgeois selon moins-devra
partir d’un examen des configurations institutionnelles propres aux médias et à l’ensemble de
l’ordre social. Il s’agit de voir si ces configurations favorisant (ou non) la participation
démocratique des citoyens (P. Charaudeau et R. Ghiglionn, 1997).

Patrick Champagne, croit que l’espace public est envahi par la « quotidienneté ».
Une quotidienneté bien armée dans une réalité sociale si possible dérangée, bancale, au tissu
troué, mais qui est à la portée de tous et dans laquelle tout un chacun peut reconnaitre ces
liens sociaux dans lesquels il est, puis : liens de proximité, liens professionnels, liens de
voisinage, etc. (Charaudeau et Ghiglionn, 1997).

Conclusion partielle

Au terme de premier chapitre consacré au cadre théorique et définition des concepts


de base du sujet de ce travail. Deux grandes sections ont constitué l’essentiel de ce chapitre.

La première section à porter sur la définition des concepts de base du sujet de ce


travail. Nous avons circonscris la portée et l’acception des concepts fondamentaux du travail,
définit tour à tour en partant de : la communication, la communication politique, l’espace
public et du discours.

La deuxième section à porter sur cade théorique du sujet de ce travail dans le but
voué d’expliquer un seul problème précis d’intégrer ou de rendre crédible notre recherche
dans l’ensemble de la communauté scientifique. Pour ce faire, nous avons, ainsi, construit ce
cadre théorique grâce à l’approche de l’espace public pour analyser la construction des laïcs
catholiques à travers la marche du 31 décembre 2017 en mbujimayi.

Tels sont les points qui ont composé ce premier chapitre.

DEUXIEME CHAPITRE

LES LAÏCS ENGAGES DANS LA CROISSANCE DU DIOCESE DE


MBUJIMAYI, ACCOMPAGNEMENT ET ENGAGEMENT POLITIQUES DES
LAÏCS
67
La célébration du cinquantenaire de l’Eglise Catholique reste un événement
historique de grande importance car elle imprime dans la mémoire des célébrants et dans
celles des générations futures, une panoplie de circonstances ayant jonché le passé d’un
peuple, d’une institution, d’une corporation ou tout simplement d’une association.
Certes, on peut arriver à oublier facilement les souvenirs de quelques faits survenus
au cours d’une année. Que dire alors de ceux d’une cinquantaine d’années ? Dans son livre
sur le cinquantenaire, Monsieur l’Abbé Alphonse Nkongolo Mulani s’exprime en ces termes :
« nous n’oublions jamais qu’un «  présent » sans « Passé » sans « futur » ; et donc une église
diocésaine cinquantenaire sans avenir, sans espérance » (A.Nkongolo, 2016).
Dès lors, l’événement non seulement nous plonge dans le passé, mais aussi nous
ouvre largement les nouveaux horizons pour un meilleur futur. Voilà pourquoi avec fierté, le
diocèse de Mbujimayi célèbre son jubilé d’or et à cette occasion. Plusieurs articles sont gravés
dans ce livre du cinquantenaire du Diocèse de Mbujimayi qui du reste, n’est pas un récit
lyrique ou allégorique, mais plutôt un Recueil d’informations et réflexions sur le parcours de
l’Eglise de Mbujimayi pendant plus ou moins cinq décennies. Parmi le dit chapitre, nous
trouvons également celui en présence, qui parle de l’accompagnement et l’engagement
politiques des laïcs, depuis 1966 jusqu’à nos jours. Ce thème ou mieux ce chapitre sera
structuré en quatre parties essentielles à savoir (A.Nkongolo, 2016) :
- Quelques éléments d’informations sur l’organisation des laïcs et leur mission dans l’Eglise;
- L’accompagnement et l’engagement des laïcs dans le domaine politique dans le Diocèse de
Mbujimayi ;
- Le message des laïcs à leurs pasteurs ;
- Les publications en rapport avec la date du 31 décembre 2017 des laïcs catholiques.

Section 1. Quelques éléments d’information sur l’organisation des laïcs et leur mission
dans l’Eglise

1.1. Qui est laïc ?


67
Selon la hiérarchie de l’Eglise catholique, nous avons le Pape, les Evêques, les Prêtres,
les Religieux (religieuse) (Cinquantenaire de Diocésain de Mbujimayi, 2016).
Alors, nous pouvons dire qu’un laïc catholique est tout chrétien qui n’est ni prêtre ni
religieux (religieuse) qui a reçu son baptême et qui sert Dieu au sein de l’Eglise. C’est aussi
quelqu’un qui est indépendant des organisations religieuses ; qui relève de la laïcité (Le petit
Larousse, 1995). L’ensemble de tous ces fidèles laïcs constituent donc le laïcat
(Cinquantenaire de Diocésain de Mbujimayi, 2016).

1.2. L’organisation des laïcs et leur mission dans l’église

L’organisation des laïcs et leur mission sont depuis longtemps définies par S.E.
joseph Albert Malula, alors Archevêque de Kinshasa. Dans son livre publié le 08 Août 1966,
l’Archevêque parle du décret sur l’apostolat des laïcs. Quelque part il donne les précisions ci-
après : « sont dignes d’un respect et d’une estime particuliers dans l’Eglise, les laïcs,
célibataires ou mariés, qui, de manière définitive, ou pour un temps, mettent leur personne,
leur compétence professionnelle au service des institutions et activités et de leurs activités.
C’est une grande joie de voir augmenter de jour en jour le nombre des laïcs qui se consacrent
aux associations et œuvres d’apostolat, soit à l’intérieur de leur pays, soit dans le secteur
international, soit surtout dans les communautés catholiques des missions et des Eglises
naissantes  »(J.A.Malula,1966).

Quant à la mission des laïcs dans l’Eglise, l’Archevêque ajoute : « Les laïcs


coopèrent à l’œuvre d’évangélisation de l’Eglise et participent à titre de témoins et en même
temps d’instrument vivants, à sa mission « salvatrice » surtout si, appelés par Dieu ils sont
pris par les Evêques pour cette œuvre. Dans les terres déjà chrétiennes, les laïcs coopèrent à
l’œuvre de l’évangélisation en développant en eux-mêmes et chez les autres la connaissance
et l’amour des missions. En faisant naître les vocations dans leur propre famille, dans les
associations catholiques et les écoles. En offrant des subsides de toute sorte, afin que le don
de la foi, qu’ils ont reçu gratuitement, puisse être aussi donné à d’autres » (J.A.Malula,
1966).

Ces écrits précises davantage le rôle combien important joué par les laïcs catholiques
dans leur Eglise. Ils sont donc appelés à collaborer avec leurs pasteurs à l’œuvre du salut et
selon leur rang, contribuer d’une manière ou d’une autre avec leurs avoirs pour la réussite de
67
cette œuvre, à susciter les vocations dans leurs milieu de vie, de service et à être sel de la terre
et lumière du monde afin de témoigner du Christ devant les nations (J.A.Malula,1966).

Il convient de signaler que le laïcat de notre pays est chapeauté par une structure de
coordination des activités de tous les laïcs. C’est le conseil de l’Apostolat des laïcs
Catholiques du Congo (CALCC). Les statuts de celui-ci le définissent comme une plate-forme
qui favorise la concertation et la synergie entre tous les mouvements et associations
ecclésiaux des laïcs dans leurs différences et leurs diversités. Il n’est donc pas une 
« Association » à côté des autre Associations et Mouvements, mais un conseil impliquant et
chapeautant tous les autres Mouvements et Associations. Selon les mêmes statuts, les
structures du CALCC sont ainsi définies : le conseil national, les conseils provinciaux, les
conseils diocésains, les conseils paroissiaux. Ces structures vont fonctionnent avec un bureau
à chacun de ces niveaux et des secrétariats techniques ; mais pour la Diocèse de Mbujimayi, le
CALCC fonctionne avec un bureau diocésain et les comités des doyennés. Ses différents
comités paroissiaux ne sont pas encore installés et ce, parce que S.E. Monseigneur l’Evêque
du lieu avait préféré qu’ils se limitent d’abord au niveau des doyennés (Cinquantenaire de
Diocèse de Mbujimayi, 2016).

Le conseil Diocésain tient ses réunions ordinaires mensuellement au deuxième samedi du


mois. Parfois, il se réunit de manière extraordinaire en cas de nécessité. Il fonctionne sur base
d’un Plan Annuel d’activités. En outre, il a déjà installé les Conseils des Doyennés dans les
Doyennés de Bipemba, Tshibuabua, Bonzola, Tshitenge, Lupatapata. Mais ces Conseils sont à
refaire ou à redynamiser. Il vit des cotisations de ses membres et de l’assistance de quelques
sympathisants. Son bureau est situé au Centre Pastoral Diocésain (Président du Conseil
Diocésain de CALCC Louis Mulumba Nsanza).

Avant de clôture ce point, nous tenons à vous signaler que le CALCC a pour Idole le
Bienheureux Isidore Bakanja dont l’Eglise catholique célèbre sa journée chaque le 12 Août de
l’année. Son siège social est situé au n° A/6 sur l’Avenue Popokabaka, dans le quartier
Matonge, commune de Kalamu à kinshasa (Président du Conseil Diocésain de CALCC Louis
Mulumba Nsanza).

Section 2. L’accompagnement et l’engagement des laïcs dans le domaine politique

2.1. La prise de conscience


67
L’engagement dans tel ou tel domaine de la vie sous-entend un combat, une
détermination pour atteindre un but, un objectif. Ceux qui s’engagent commencent toujours
par une prise de conscience de la situation qu’ils traversent, qu’ils connaissent pur enfin agir
ou réagir. Sur le plan politique, ce but dépend d’une personne à l’autre, d’un parti à l’autre :
soit pour les honneurs, soit pour les intérêts personnels ou encore pour le bonheur de tout un
peuple. C’est dans cette optique que nous pouvons parler du feu Joseph Albert Malula. Pour
mémoire et selon les écrits de Monsieur l’Abbé François Luyeye « Malula était ordonné
prêtre le 9 juin 1946, la même année que les abbés Joseph Nkongolo wa Ngoyi, André
Kambanji wa Ngandu et Etienne Tshishimbi, une année après son ordination sacerdotale. Il
fonda en mai 1947 en sa qualité d’Aumônier, la ligue des Employés Chrétiens, ayant pour but
de regrouper les jeunes couples afin de leur prodiguer des cours bibliques sur le sens du
mariage chrétien. En 1951, le jeune prêtre poursuivait son œuvre de formation d’un laïcat
majeur et responsable. Grand défenseur des valeurs morales, Malula fonda avec Monsieur
Joseph Iléo un Bulletin dénommé conférences sociales et politiques C’était le 14 avril 1952.
Cette Revue avait comme but, la formation intellectuelle et morale des Membres. Mais un
accent particulier était mis sur l’amour de la vérité, le respect de la moralité, le sens de ses
devoirs et de ses responsabilités, une meilleure connaissance des lois divines et des principes
chrétiens. Le bulletin fut baptisé conscience Africaine en 1953 lors de la sortie de son tout
premier numéro. Car, l’Abbé Joseph Albert se voulait un « Eveilleur » de conscience, rôle
qu’il avait bien sûr, joué auprès des Evolués de Léopoldville et des différenets villes du pays »
(A.F.Luyeye, 1996).

C’est cet éveil de conscience qui avait poussé les laïcs intellectuels de l’époque, à
réclamer rostros et inguibus, l’indépendance du Congo. Voilà qui nous pousse à parler de
l’accompagnement des fidèles laïcs dans leur engagement pour la politique.

2.3. Les laïcs du Diocèse de Mbujimayi et leur engagement politique

L’engagement politique des fidèles catholiques de Mbujimayi tire ses origines depuis
la fondation même de cette Ville. Son Excellence Monseigneur Joseph Nkongolo wa Ngoyi,
d’heureuse mémoire, avait joué aussi ce grand rôle d’accompagnement des fidèles catholiques
dans la lutte pour la cause du peuple. L’histoire nous rappelle que les migrations des peuples
Luba de Luluabourg, l’actuelle Ville de Kananga et d’autres contrées. Vers Bakuanga
aujourd’hui Mbujimayi, avaient pour causes les troubles politiques et luttes tribales de
l’époque, tisonnés par des colonisateurs, mécontents de la souveraineté acquise par le peuple
67
congolais. L’implication de Monseigneur Joseph Nkongolo, alors Evêque de Lwebo, avait
permis une réelle prise de conscience des populations autochtones du Sud-Kasaï qui ont fini
par accepter ce mouvement d’émigration pour se trouver sur la terre de leurs ancêtres et cela a
largement contribué à la fondation de la Ville de Mbujimayi, Chef-lieu de la Province du
Kasaï Oriental. D’abord Evêque de Lwebo depuis le 1er juillet 1959, Monseigneur Nkongolo
fut intronisé Evêque de Mbujimayi le 1er juillet. Si le Diocèse célèbre aujourd’hui ses
cinquante ans d’existence, il s’avère ipso facto qu’il célèbre également les 50 ans depuis
l’intronisation de son premier Pasteur. Joseph Nkongolo a dirigé ce Diocèse pendant plus ou
moins 26 ans, avant de devenir Evêque Emérite le 1 er Novembre 1992 5 (Cinquantenaire de
Diocèse de Mbujimayi, 2016).

Pendant ces deux décennies et demie, Joseph Nkongolo wa Ngoyi a bien joué ce
même rôle de sensibilisation et d’accompagnement des fidèles sur la scène politique et cela de
manière indirecte, pour la cause du peuple. Quelques illustrations méritent d’être évoquées
notamment son refus catégorique d’introduire l’animation politique aux petits et grands
Séminaires. Comme l’exigeait le régime dictatorial du Marechal Mobutu, la décoration des
Eglises catholiques avec les photos et images du Guide éclairé, la désobéissance à la loi du
Pouvoir central, interdisant la célébration en 1975, des messes de Noel avaient été dites le
matin dans certaines paroisses du Diocèse, pour ceux qui n’étaient pas au service. Le soir du
même jour, il a présidé une célébration eucharistique à la cathédrale de Saint Jean Bonzola, à
l’intention de tous les fidèles catholiques qui étaient alors obligés d’être à leurs services
respectifs dans les avant-midi. Ces quelques actions de résistance qui prouvent à juste titre le
rôle combien important joué par Son Excellence Monseigneur Joseph Nkongolo, dans
l’accompagnement politique des laïcs (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).

D’autres cas avec le changement des systèmes politiques, l’Eglise catholique a


autorisé la création et le fonctionnement d’une commission internationale dénommée Justice
et Paix, appelée en ciluba « Balwidi ba Bwakana », dirigé aujourd’hui par Monsieur l’Abbé
Pierre Kabamba. Plusieurs fidèles laïcs s’y sont engagés pour la défense des droits des
veuves, orphelins, en conflit avec les membres de la famille, après la mort du mari et/ ou non,
un voisin ou un vieillard, étaient en procès contre un homme riche, qui se serait accaparé soit
de leur parcelle, soit de certains avantages sociaux (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi,
2016).
67
Comme Directeur du Centre Pastoral de Diocèse de Mbujimayi le Feu Abbé Achille
Nzengu Mulomba a joué un grand rôle dans la sensibilisation des fidèles catholiques pour leur
expliquer de la mégestion de la République Démocratique du Congo. Lorsqu’il était vivant
(Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).

L’autre structure d’animation pastorale introduite au Diocèse fut le service Monde


Meilleur. Créée après la deuxième guerre par le Révérend Père Lombardi de la Congrégation
des (Jésuite), cette organisation mondiale avait comme objectifs, réparer le Monde déchiré par
les guerres, promouvoir les valeurs sociales pour faire de la Terre un Monde meilleur et
habitable par tous, aider les communautés chrétiennes à s’imprégner de leur vocation et de
leur mission dans le monde, etc. (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).

Plusieurs sessions de formation étaient organisées par ce service, les thèmes tels que :
l’Eglise-Monde, la Non-violence Evangélique, l’Engagement politique, la Lutte contre
l’injustice, l’Enracinement de la Foi catholique, l’animation des CEVB, des paroisses ainsi
que la prise en charge de l’Eglise (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).

L’autre grande structure d’encadrement des laïcs catholiques, c’est le CALCC


(Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo) dont nous avons parlé plus haut.
Constituant d’ailleurs ce deuxième chapitre que nous traitons. Cette structure a commencé à
fonctionner dans le Diocèse de Mbujimayi vers les années 1998-1999, du temps de Son
Excellence Monseigneur Tharcisse Tshibangu Tshishiku, sous la direction de Monsieur Jean
René Kabasele Jibikila, alors Coordinateur Diocésain, des E.C.C., aidé par Monsieur Gaspard
Mukendi à la vice-présidence (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).

Du temps de Son Excellence Monseigneur Bernard Emmanuel Kasanda, cette entité


avait comme Présidente Madame Régine Mbuyi Kalonji, et comme vice-président Monsieur
Louis Mulumba Nsanza. Par décision épiscopale n°10/MJM/2013, Monseigneur l’Evêque a
nommé l’actuel Comité Diocésain du CLCC avec Monsieur Louis Mulumba Nsanza à la
présidence et Monsieur Gaspard Mukendi à la vice-présidence (Cinquantenaire de Diocèse de
Mbujimayi, 2016).

Dans le cadre de cet accompagnement politique, une autre Commission avait été
créée par Son Excellence Monseigneur Tharcisse Tshibangu. Il s’agit de la CODEP ou
Commission Diocésaine d’Accompagnement Politique en Société. Elle avait pour Président
67
Monsieur Corneille Tshibangu Banza Mwakula et aujourd’hui c’est Monsieur Placide
Lufulwabu Bwatu qui en est chargé (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).

Les deux commissions à savoir Justice et Paix et CODEP travaillent en synergie avec
le CLCC ainsi que la Radio Fraternité pour l’accompagnement de la sensibilisation des fidèles
catholiques dans leur mission de sel de la Terre et Lumière du Monde. Cette mise en forme
permet d’avoir un laïcat fidèle et responsable, engagé dans la politique, afin de lutter contre
les antivaleurs, contre la mégestion du pays, la dictature, le non-respect de la constitution, et
toutes sortes d’antivaleurs.

2.4. Les œuvres réalisées par les laïcs catholiques

Depuis sa nomination au mois de Mai 2011, le Conseil Diocésain


CALCC a déjà réalisé plusieurs activités. Citons entre autres :

- Organisation de plusieurs séminaires d’animation des Chrétiens et Acteurs


Politiques Catholiques sur les élections dans le pays ;
- Animation des mamans et des membres de différentes Associations et
Commissions pastorales ;
- Participation à l’Assemblée Plénière de CALCC à Kananga pour la province
ecclésiastique du Kasaï ;
- Organisation de journées de réflexion sur la situation sociopolitique du pays ;
- Organisation du Colloque sur l’autoprise en charge de l’Eglise ;
- Organisation autour de la date du 12 Août de la journée d’Isidore Bakanja, comme
journée des laïcs catholiques du Congo.

Section 3. Message des laïcs a leurs pasteurs

Pour la matérialisation de ces commissions, les laïcs ont trouvé cette oportunité
pour lancer aux fidèles catholiques ce message repris en trois points :

a. Aux prêtres catholiques, le peuple de Dieu exprime le sentiment de fierté pour son
Eglise et pour ses Pasteurs dont la formation tant spirituelle qu’intellectuelle n’est
pas à comparer à celle des « Pasteurs, Révérends » qui font trop de bruit et des
tapages dans les Assemblées qui naissent au jour le jour.
b. Concernant les fidèles eux-mêmes, ils ont besoins d’un encadrement très efficace
et d’une formation intellectuelle et spirituelle pour relever le défi à eux lancé par
67
les églises dites de Réveil. D’où l’importance des cours bibliques, des centres
d’encadrement des adultes et des écoles de formation des jeunes à rendre
opérationnels.
c. Les laïcs demandent encore aux prêtres de veiller sur une pastorale spécialisée
pour les intellectuels catholiques à travers les associations socioprofessionnelles
comme celles des Médecins, Juristes, Ingénieurs, Professeurs d’Université,
Journalistes, Enseignants, Officiers policiers et militaires,… qui sont tous
Membres de l’ADICAD (Association Diocésaine des Intellectuelles et Cadres
Dirigeants). Cela vaut autant pour tous les Jeunes dans leurs diversités (KA,
Scouts, Jeunes de lumière, MIEC, Légion Junior, AJEUMAC, Chorales des
Jeunes. Car ils constituent la force de l’Eglise et garantissent son avenir.
Tel est leur message que les fidèles adressent à leurs Pasteurs.

3.1. L’engagement politique de l’Eglise Catholique

« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt22 :21). On
justifie souvent le fait que l’Eglise catholique ne doit pas s’engager dans des actions qui
touchent à la politique, en partant de ce passage biblique. La mission de l’Eglise catholique, à
en croire Gaudium et Spes, est d’ordre religieux (http:// www.cenco.cd/consulté 15/02/2018 à
17:23).

Cela ne signifie nullement pas que la dimension religieuse et la dimension éthique


soient écartées de l’espace public. Comme tous les citoyens, les catholiques participent au
débat politique pour défendre leurs convictions chrétiennes. L’objectif étant de participer à la
construction d’un monde plus juste, qui respecte la liberté et la dignité humaine.
En République démocratique du Congo, l’Eglise Catholique est souvent sollicitée
pour des arbitrages ou pour réconcilier et permettre aux hommes politiques de se retrouver
pour discuter des questions relatives à la vie nationale. Face à cette éventualité, le jugement
des uns et des autres se retrouvent pour reconnaitre la neutralité de l’Eglise, parce qu’elle
permet aux uns et autres d’atteindre leurs objectifs respectifs.
Cependant, lorsque, l’Eglise catholique prend position pour dénoncer le mal et
défendre le bien commun, elle est considérée comme donneuse de leçon et donc mal vue dans
sa mission prophétique. En effet, l’Eglise a reçu mission de témoigner du Christ et vde
l’évangélisation. Si elle reste silencieuse, s’abstient et se désintéresse du politique c’est-à-dire
67
de ce qui fonde le voire ensemble. Elle ne serait plus témoin et instrument de Dieu au milieu
de ce monde (http:// www.cenco.cd/consulté 15/02/2018 à 17:23).

L’action pastorale de l’Eglise catholique la conduit ineluctablement sur le terrain


politique, pour autant qu’elle a la mission d’éclairer et d’interpeler les consciences. En effet,
l’Eglise doit interpeler les citoyens, le mettre en garde entre les dangers et les dérives et les
appeler à des choix qui respectent l’être humain.
Le christianisme ne peut se désintéresser de l’humanité. L’engagement du chrétien dans
l’histoire, dans la politique est absolument nécessaire. L’Eglise catholique à le devoir d’aider
les fidèles à analyser les grandes questions sociales et morales à la lumière de l’évangile
(http:// www.cenco.cd/consulté 20/01/2018 à 17:23).

Section 4. Les publications en rapport avec la date du 31 décembre 2017 des laïcs
catholiques

4.1. Message des laïcs catholiques pour la marche du 31 décembre 2017

Les laïcs Catholiques Congo ont appelé à une marche pacifique pour libérer l’avenir
du Congo, le dimanche 31 décembre 2017. Cet appel a été lancé dans une conférence de
presse tenue dans la salle de conférence de la paroisse Saint Joseph de Matongé le jeudi 21
décembre 2017.

Pour rappel, le 2 décembre 2017, les laïcs catholiques avaient pris la communauté
nationale qu’internationale à témoin. Invitant les gouvernants à respecter les mesures de
décrispation de la scène politique. Et surtout la confirmation de la volonté du chef de l’Etat de
ne pas briguer un troisième mandat. Comme l’exige la constitution pour assurer l’opinion.
« Cet appel est resté lettre morte. La volonté politique d’agir dans le sens de la paix et du
service à la communauté est totalement absente. La mauvaise foi de nos dirigeants est plus
qu’évidente dans la question de l’alternance politique ».

C’est pourquoi et « aussi fidèles aux valeurs chrétiennes et aux idéaux pour lesquels
les pères de l’indépendance ont fait le sacrifice de leur vie. Nous croyons que le tems est
venu, sans haine ni rancœur, de donner à ces mêmes idéaux leurs formes concrètes par
l’exigence de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016. L’unique feuille de
route, solidement fondée sur la constitution de la République ».
67
Violation de l’Accord de la Saint-Sylvestre et réexploit de la marche du 16 février
1992.

Avec les évêques de la conférence épiscopale nationale du Congo, le comité laïc de


coordination, estime que, l’Accord de la Saint Sylvestre est, « violé chaque jour davantage ».
Il a, entre autres, illustré ce qu’il qualifie comme « l’imposition d’une loi électorale scélérate
non fondée sur le consensus national. La non-application des mesures de décrispation
politique, la répression et interdiction des manifestations pacifiques à travers le pays. Les
libertés fondamentales qui continuent à être fondées au pied par un pouvoir prédateur. Et
enfin, pace que les richesses nationales, le sol et sous-sol, demeurent confisqués par une
poignée d’individus qui ont privatisé l’ensemble des services de l’Etat ». Et face à cette
situation sans précédente, les laïcs catholiques appellent à l’unité, « comme le 16 février 1992,
et unissons nos efforts ainsi que nos fores. Pour dire Non à cet esclavagisme imposé par
l’oligarchie au pouvoir » (http:// www.cenco.cd/consulté 07/02/2018 à 16:23). .

« Le forge, notre pays va mal ! » Les laïcs catholiques donnent d’emblée les
mauvaises conditions dans lesquelles visent les populations congolaises et rappellent que la
République Démocratique du Congo n’est pas une propriété privée de quelques
privilégiés. « Les conditions de vie de nos populations sont plus que précaires alors qu’une
minorité de citoyens continue de s’enrichir de manière insolente ».

Ensuite sont énumérées les attentes aux et libertés des citoyens, à l’approche des
élections, plusieurs leaders de l’opposition croupissent en prison ou sont contraints à l’exil.

Comme en 1992, année où la marche des chrétiens avait été réprimée dans le sang
par l’armée de Mobutu, les laïcs chrétiens se disent encore aujourd’hui décidés de répondre à
l’appel des Evêques pour soutenir le processus mis en place par l’Accord de la Saint Sylvestre
le 31 décembre 2016.

Mais fixent un ultimatum au Président Kabila pour prendre un engagement. « Le


comité laïc de coordination exige, une déclaration publique du Président de la République
qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession. La mise en application effective de toutes
les mesures de décrispation de l »Accord de la Saint Sylvestre ». Libation sans condition de
tous les détenus politiques, fin de l’exil des opposants menacés d’arrestation, fin du
dédoublement des partis politiques et libérations des espaces médiatiques, etc. ce sont là
67
quelques mesures de décrispation citées dans la déclaration (http://www.cenco.cd/Consulté le
05/03/2018 à 22h15’).

4.2. Message des laïcs catholiques pour la marche du dimanche 25 février 2018

Le comité laïc de coordination appelle pour une troisième fois le peuple congolais à
une marche pacifique qui sera tenu le 25 février 2018. Lors des marches pacifiques du 31
décembre 2017 et du 21 janvier 2018 le comité laïc de coordination avait mobilisé plus de
3.000.000 de congolais et congolaises qui ont marché pacifiquement pour réclamer
l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre. Comme seule réponse, le pouvoir a
choisi une répression sanglante. Affichant ainsi la persistance de son arrogance, de son mépris
et de son insouciance. Bref le refus catégorique de prendre en considération les revendications
de toute une nation. Trop c’est trop !

Notre peuple ne croit plus en la politique des dirigeants actuels d’assurer une
alternance pacifique du pouvoir. En effet, les nombreuses fenêtres d’opportunité offertes à nos
dirigeants actuels ont été volontairement et systématiquement rejetées. Réaffirmant ainsi, leur
volonté de se maintenir au pouvoir sans respect de toute procédure démocratique
(http://www.cenco.cd/consulté le 07/03/2018 à 23h05’).

Aussi a-t-il décidé de se mettre résolument debout pour barrer la route à la présente
dictature. Premier obstacle à l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées.
Nous voulons des élections ! Oui nous les voulons, libres, démocratiques, transparentes et
inclusives mais pas des élections truquées et manipulées d’avance. Qui ne garantissent pas la
paix, ni avant ni après les élections.

Pour la 3émè fois, le comité laïc de coordination invite le peuple congolais à


poursuivre la marche jusqu’à la victoire finale. Nous irons jusqu’au bout de ce régime
irrespectueux de la constitution, et de l’Accord de la Saint Sylvestre.

Notre peuple interpelle d’abord :

 Tous ceux qui aujourd’hui sont devenus des ennemis de la démocratie ;


 Tous ceux qui cherchent dans nos revendications, d’hypocrites arguments et prétextes
pour justifier leur volonté et leur barbarie ;
67
 Tous ceux qui se rendent complice des crimes en s’opposant à l’organisation d’une
enquête indépendante pour justifier, traduire en justice et condamner les tueurs et leurs
commanditaires ;
 Tous ceux qui veulent étouffer les aspirations du peuple congolais à l’alternance et au
changement, dans le respect de la constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre ;
 A tous ceux-là qui ne veulent pas comprendre, nous leurs disons : « Nous n’irons
jamais dans la violence. Nous n’accepterons jamais que des congolais portent la main sur
d’autres congolais ! Leur violence et leurs balles ne triompheront pas de notre amour du
Congo et des congolais » (http://www.cenco.cd/consulté 23/03/2018 à 16:23).

Notre peuple interpelle aussi le conseil de sécurité des Nations-Unies, l’Union


Africaine et l’Union Européenne afin qu’ils aillent au-delà des condamnations de
principe. Car ils sont des témoins non seulement du blocage du processus électoral par le
président Kabila. Mais aussi des atrocités et de la barbarie qui émaillent ce processus. Et
pourtant, à travers ces manifestations pacifiques, le peuple congolais ne demande que
l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre. Un Accord largement soutenu par
l’ensemble de la communauté en interne qu’en externe du Congo. Il est encore temps
d’éviter que la RD Congo ne sombre dans la violence susceptible d’entrainer toute la
sous-région dans le chaos.

Ce 25 février 2018, où que nous soyons au Congo où à l’étranger, quel que


soient nos appartenances religieuses, associations politiques ou professionnelles.

Levons-nous et marchons pour dire non à la dictature ; dressons nos fronts et


marchons pour dire non à toutes les atrocités dont notre peuple est victime.

Debout congolais et marchons soyons prêts à affronter le pire pour arracher le


meilleur, à savoir le respect de notre dignité d’homme et de femme.

4.3. Le bras de fer engagé

C’est un bras de fer qui semble engagé, depuis la sanglante répression de la


marche pacifique des chrétiens du 31 décembre. Entre le régime du président joseph
Kabila, hors mandat depuis décembre 2016, et la puissante Eglise catholique, soutenue
par le Vatican. «  Le Pape, combien de décisions ? », avait répondu Staline, en 1935, au
Français Pierre Laval, alors sénateur, qui lui demandait de respecter la liberté de religion
en URSS. Le régime de Kinshasa serait bien inspiré de ne pas faire preuve de la même
67
courte vue : l Pape est toujours là, l’URSS a disparu, notamment en raison des coups de
boutoir de Jean Paul 2.

Le 5 janvier 2018, le gouvernement Tshibala a dénoncé les « propos injurieux »


du cardinal Laurent Monsengwo, 78 ans, Archevêque de Kinshasa, «  à l’endroit des
dirigeants ainsi que des forces de l’ordre ». Le Cardinal venait de qualifier de « barbarie »
la sanglante dispersion de la marche des chrétiens, qui réclamaient pacifiquement
l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre 2016 balisant le chemin vers des élections
consensuelles, accord que le régime bafoue.

Alors que le gouvernement s’obstine à assurer qu’il n’y a pas eu de morts  « en
lien avec les manifestations du 31 décembre », leur répression a fait « au moins 5 morts »,
« dont un fidèle », de nombreux blessés, une centaine d’arrestations, 134 paroisses
encerclées par des militaires ou policiers, dont dix visées par des tirs de gaz
lacrymogènes, deux messes empêchées et cinq interrompues par les corps armés, selon la
nonciature apostolique (http://www.afrique.Labre.be/consulté 04/04/2018 à 23 :30).

4.4. Le soutien du Vatican

Car le Vatican soutien le droit des fidèles congolais à manifester pour le respect de la
constitution et pour des élections régulières, au nom de la Doctrine sociale de l’Eglise, issue
du Concile Vatican 2 (1962-1965). L’Eglise congolaise occupe une place particulière aux
yeux du Vatican pour plusieurs raisons. D’abord, elle est la plus grande d’Afrique, avec
quelque 40 millions de fidèles, et Mgr Monsengwo, un érudit d’intelligence brillante,
représente le continent dans le collège de 9 Cardinaux nommés par le Pape François pour
proposer une reforme de la curie.

Ainsi, en 1977, sous la direction du Cardinal Malula, a-t-elle créé l’institution des
Bakambi, ministres laïcs chrétiens responsables de paroisse, dont ils assurent l’administration
et l’organisation des activités pastorales, conformément à la recommandation de Vatican 2 de
«  faire surgir des Eglises où se vit la communion ».

En 1988, le Vatican reconnait la messe de rite zairois, avec tam-tam, danse, culte,
des ancêtres, mise en valeur de la tradition, orale, eau bénite et encens, qui mêle « fidélité à la
foi et la nature intime de la liturgie catholique elle-même, fidélité au génie religieux et au
patrimoine culturel africain et zaïrois ». Cette « inculturation » es vue alors comme un chemin
67
de libération et, aujourd’hui, comme un rempart partiel contre la poussée des sectes
protestantes (http://www.afrique.Labre.be/consulté le 10/04/2018 à 23h30’).

4.5. La rupture Eglise-Etat

Héritière d’une Eglise coloniale puissante, celle du Congo a, dès l’indépendance, été
engagée dans les questions de société et a travaillé à la formation accélérée d’élites après la
rupture avec Bruxelles, tandis que des prêtres conseillaient certains dirigeants politiques.

En 1965, le Cardinal Joseph Malula avait donné l’appui de l’Eglise au président


Mobutu, qui venait de pendre le pouvoir, pour avoir « rétabli la paix dans un pays déchiré ».
Mais, œuvrant dans la santé, l’éducation et le développement, l’Eglise s’aperçoit vite de
l’importance de la démocratisation. Dès, 1966, Mgr Malula faisait l’éloge du partage des
richesses avant de se prononcer, en 1969, pour une justice redistributive envers les
travailleurs. Ce qui provoqua la colère du dictateur.

En 1971, Mgr Malula s’oppose à l’introduction de cellules de la jeunesse du parti


MPR dans les séminaires et écoles catholiques ; Mobutu nationalise alors les établissements
d’enseignement confessionnels, abolit les fêtes religieuses et les prénoms chrétiens et lance
une campagne contre l’Eglise. En 1972, le Cardinal Malula s’exil à Louvain, ce qui
n’empêche pas l’Eglise de demeure ferme dans ses exigences de démocratisation dans les
décennies suivantes (http://www.afrique.Lalibre.be/consulté 28/04/2018 à 01:15).

4.6. La Conférence nationale souveraine

En mars 1990, un Mémorandum des évêques, qui condamné «  la concentration du


pouvoir à outrance » et la corruption des dirigeants, est considéré comme essentiel dans
l’ouverture du multipartisme et l’ouverture de la conférence nationale, qui doit en jeter les
bases. Quand le régime mobutiste ferme ce forum, parce qu’il est trop critique, des comités de
laïcs chrétiens tels le groupe Amos, organisent la « Marche des chrétiens » pour sa
réouverture ; l’indignation internationale devant la répression sanglante des marcheurs
pacifiques (13,35 ou une centaine de morts, selon les sources) oblige Mobutu à rouvrir la
conférence nationale. Elle sera désormais « souveraine » et désignera Mgr Laurent
Monsengwo à sa tête, puis à la présidence du parlement qui en sortira.

4.7. La seule institution encore debout


67
Car durant ces années-là, et encore sans le règne de Kabila père (1997-2001), l’Eglise
est, de fait, la seule institution encore debout et le pays lui doit largement de ne pas avoir
sombré dans le chaos. C’est elle qui soigne, c’est elle qui fait barrage à un déspoir destructeur,
c’est elle qui organise des achats groupés qui sauvent les congolais de la faim. C’est elle qui
entretient jusqu’à la possibilité de commerce en jouant le rôle de banque alors que celle-ci ne
fonctionnent plus : l’insécurité entravant les déplacements, un commerçant de Matadi pouvait
déposer de l’argent auprès de l’Eglise dans sa ville et se rendre à Kinshasa, où il retirait une
somme équivalente auprès d’un religieux dument prévenu
(http://www.afrique.Labre.be/consulté le 28/04/2018 à 01h15’).

Sans les Kabila père et fils, l’Eglise continue à dénoncer «  la misère du peuple à son
comble » (Cardinal Etsou, 2001) ou les familles politiques « qui partagent le gâteau du
pouvoir » (conférence épiscopale, 2004) ; invite à « un vote massif » aux premières élections
démocratiques (Etsou, juillet 2006) ; fustige de « graves irrégularités qui remettent en
question la crédibilité des résultats publics ». Lors des élections de fin 2011 (les évêques,
janvier 2012) ; s’oppose au projet de la majorité présidentielle de supprimer le suffrage direct
pour une série d’élections (les évêques, 2014) où à la modification de l’article 220 de la
constitution qui verrouille le suffrage universel, le nombre de mandats présidentiels et
l’indépendance du pouvoir judiciaire (les évêques, 2014).

Bref, la promotion de la justice sociale et la défense des droits civils et politiques


citoyens, qui  « fait intégralement partie de la Doctrine sociale de l’Eglise », vient de rappeler
le nonce apostolique, est loin d’être une nouveauté au Congo.

4.8. Après l’annonce qualificative du cardinal !

Vite, un point de presse comme droit de réponse est convoqué par un porte parole du
gouvernement, les yeux grandement ouverts et neufs tendus sur les tempes, qui tempête,
gesticule, secoue constamment la tête, face à un discours cardinalise prononcé sur un ton
plotât lent. Puis, de toute urgence une réunion de crise de la Majorité Présidentielle. Des
émissaires du chef de l’Etat chez Monsengwo ! Des notions politiques plus hystériques les
uns que les autres, s’empressent, eux, d’écumer les plateaux de télévision, promettant à
l’écran catholique, le pire du prélat catholique (http://www.afrique.Labre.be/consulté le
01/05/2018 à 05h2’).
67
En fait, « que les médiocres dégagent» démontre au mieux le pouvoir des mots,
quand ceux-ci s’appuient sur le temps. Communient avec le temps, tout en démontrant leur
capacité à traverser l’histoire. (Ces mots ont en effet une valeur historique, rien à faire, etc.).
Le statut de l’émetteur du récepteur y serait-il pour quelque chose. Le locuteur est en effet le
chef d’une Eglise dont l’histoire se mélange avec celle de ce pays.

C’est aussi par elle et en son sein que la remise en question est posée par Malula, en
fertilisant par une nouvelle conscience et des valeurs africaines. Et en y faisant résonner
l’écho des gémissements déchirants des populations opprimées. Incommodant sérieusement le
régime Mobutu ! Celui qui prononce « que les médiocres dégagent » en est le successeur.

Reste à savoir si ceux-ci représente vraiment la majorité  ! Dans tous les cas, ce
discours a produit ses effets. Le pouvoir des mots ! Kinshasa a dépensé un peu plus de 100
millions de dollars américains dans l’organisation de la francophonie sans impact sur
l’opinion. Juste un bout de phrase dans la langue de Verlaine justement semble marquer les
esprits comme on l’a rarement vu dans un débat public (www.afrique.Lalibre.be/consulté
10/05/2018 à 05:50).

Conclusion Partielle

Au terme de ce deuxième chapitre consacré par l’engagement des laïcs dans la


croissance du diocèse de mbujimayi. Quatre grandes sections ont constitué l’essentiel de ce
chapitre.

La première section a porté sur quelques éléments d’information sur l’organisation


des laïcs et leur mission dans l’église dans le but d’abord de connaitre l’origine et la mission
des laïcs, son mode de fonctionnement.

La deuxième section s’est basée sur l’accompagnement et l’engagement des laïcs


dans le domaine politique dans notre Diocèse dont l’éveille de conscience et l’engagement
politique ont été traité respectivement pour rendre cette section claire.

La troisième et l’avant dernière était consacrée au message des laïcs a leurs pasteurs
avec comme fondement, ce message d’abord porté à l’endroit des fidèles laïcs.
67
TROISIEME CHAPITRE

DE LA CONSTRUCTION SUR L’ESPACE PUBLIC A TRAVERS LA


MARCHE DES LAÏCS CATHOLIQUES DU 31DECEMBRE 2017 A
MBUJIMAYI

3.1. Présentation des données d’enquêtes

Une fois les données recueillies, nous les avons dépouillées en les catégorisant selon
les caractéristiques mentionnées ci-haut. Dans la section présente, nous présenterons les
résultats montrant, question par question la construction sur l’espace public a travers la
marche des laïcs catholiques du 31décembre 2017 à Mbujimayi. Cette présentation se passera
sous forme de tableaux, avec usage de la technique de calcul de pourcentage. En premier lieu
nous présenterons les statistiques relatives aux renseignements identitaires des interrogés
avant de relever leurs réponses au questionnaire.

Q.1. répartition des interrogés selon l’âge et le sexe

Sexe Masculin Féminin Total Age


Age Eff % Eff % Eff %
18 à 23 ans 30 40 15 60 45 45
23 à 28 ans 24 32 6 24 30 30
28 à 33 ans 6 8 1 4 7 7
33 à 38 ans 6 8 - - 6 6
Au-delà 38 ans 9 12 3 12 12 12
Total 75 100 25 100 100 100

De ce tableau on peut relever plusieurs observations : premièrement, la supériorité de


l’effectif masculin sur la proportion féminine ; il y a, en effet, 75 sujets masculins dans notre
échantillon, 25 pour le sexe féminin. Plus de la moitié (80%) de sexe masculin et (84%) pour
le sexe féminin de cet échantillon est âgé de 18 à 33 ans, avec une majorité de jeunes de 18 à
28 ans (77 %).

Q.2. Répartition des interrogés selon le sexe et l’Etat civil

Sexe Etat-civil Eff %


Masculin Marié 25 25
Célibataire 50 50
Féminin Marié 22 22
67
Célibataire 3 3
Total 100 100

Ce tableau montre que sur les 75 sujets de sexe masculin, 50 sont célibataires (50%)
de l’effectif masculin ou 50 % de l’échantillon tandis que sur les 25 sujets féminins 22 sont
célibataires et 3 mariés. Bref, pour tout l’échantillon, 72 interrogés sont célibataires (72%)
contre 28% de mariés de deux sexes.

Q.3. Répartition des interrogés selon le niveau d’études

Niveau d’études Eff %


Primaire 8 8
Secondaire 35 35
Universitaire 55 55
Autres 2 2
Total 100 100

Sur le tableau ci-dessus nous constatons que soit 55% sont pour les études faites
universitaires, soit 35% pour les études secondaires, 8% pour le niveau primaire et 2% pour
autres études.

Q.4. Répartition des interrogés selon la résidence

Résidence / Commune Eff %


Kanshi 24 24
Muya 25 25
Dibindi 13 13
Diulu 27 27
Bipemba 11 11
Total 100 100

Il ressort de ce tableau que la commune de la Diulu est celle qui a plus d’interrogés
avec 27%, suivi de la commune de la Muya avec 25%.

Q.5. Répartition des interrogés selon la connaissance de motif d’organisation de la


marche des laïcs catholiques

Connaissance du motif de la marche Eff %


Oui 84 84
Non 16 16
Total 100 100
67
Comme l’indique ce tableau, soit 84% d’interrogés connaissent le motif
d’organisation de la marche des laïcs catholiques et soit 16% ne connaissent pas le dit motif,
en raison tout simplement de la conviction.

Q.6. Répartition des interrogés selon la raison avancée de la marche

Raison avancée de la marche Eff %


Suppression des groupes armés dans l’est de la RDC - -
Respect de droits humains 8 9.54
Application intégrale de l’Accord la Saint Sylvestre 57 67.85
Déclaration publique du président Joseph Kabila de ne pas briguer un 3è mandat 27 20.23
Autres 2 2.38
Total 100 100

L’application intégrale de l’Accord la Saint Sylvestre figure en tête soit 67.85%, suivi
de la déclaration publique du président de la République et chef de l’Etat Joseph Kabila de ne
pas briguer pour la troisième fois le mandat présidentiel.

Q.7. Répartition des interrogés selon l’importance de la marche

L’importance de la marche Eff %


Oui 82 97.62
Non 2 2.38
Total 100 100

Il ressort de ce tableau que la majorité d’interrogés connaissent l’importance de la


marche comme un moyen pour parvenir à l’alternance au sommet de l’Etat soit 97.62%.
Contrairement soit 2.38% qui ne connaissent pas cette importance de barrer la route à la
dictature qui est un blocage pour la tenue des élections.

Q.8. Répartition des interrogés selon l’exemple de la raison

L’exemple de la raison Eff %


Eveiller de la conscience de la population 20 23.80
Déstabiliser le pouvoir en place 7 8.34
Encourager l’opposition 42 50
Combattre la crise économique 8 9.52
Autres 7 8.34
Total 84 100
67
Si l’on croit ce tableau, plus de la moitié des sujets de notre échantillon 42 sur 84
donnent l’exemple de la raison de la marche qui est celle d’éveiller la conscience de la
population étant donné que ce pays leur appartient et qu’il faut militer pour le bien-être de
tous soit 50%. Soit 23.80% veulent que le pays continue à sombrer dans le chao.

Q.9. Répartition des interrogés selon la connaissance de l’Accord de la Saint Sylvestre

Connaissance de l’Accord Eff %


Substitut de la constitution 22 26.20
Constitution de la transition 25 29.76
Prolonger le mandat du président de la République 14 16.66
La résolution 2348 du conseil des Nations Unies 9 10.72
Autres réponses 14 16.66
Total 84 100

Si l’on croit à ce tableau, 25 sujets voient que l’Accord de la Saint Sylvestre est une
constitution de la transition du fait qu’il a été signé par différents partenaires politiques pour
régler la crise politique congolaise suite à la non organisation des élections dans le délais
constitutionnel soit 29.76%. Le substitut de la constitution considérée par nos interrogés
comme ce qui remplace la constitution soit 26.20%.

Q.10. Répartition des interrogés selon l’argument utilisé est dans la logique de l’Accord

L’argument selon logique de l’Accord Eff %


Oui 84 100
Non - -
Total 100 100

Ce tableau nous fait voir que l’argument utilisé par les laïcs catholiques est dans la
logique de l’Accord de la Saint Sylvestre puisqu’il empêche tout celui qui veut accéder au
pouvoir par la voie non démocratique et son maintien aussi soit 100%.

Q.11. Répartition des interrogés selon la réaction des autorités politico-administratives

Réaction des autorités politico-administratives Eff %


Positive 15 17.85
Négative 69 82.15
Total 84 100
67
Il ressort de ce tableau que la majorité d’interrogés opte pour la réaction négatives
des autorités politico-administratives qui avaient émises les édits contre toute marche sur
l’espace public soit 82.15% contre la réaction positive pour éviter le dérapage et sécuriser les
biens publics soit 17.85%.

Q.12. Répartition des interrogés selon l’exemple de la réaction

Par exemple Eff %


Positive Autoriser la marche - -
Autoriser l’accès dans des Paroisses catholiques - -
Respect de l’Accord et de la constitution 10 11.90
Ouverture des médias fermés 2 2.40
Rapatrier le corps d’Etienne Tshisekedi 1 1.20
Autres réponses - -
Négative Réprimer la marche 22 26.19
Refus d’accès dans des Paroisses catholiques 16 19.01
Non respect de l’Accord et la constitution 20 23.80
Fermeture des médias 8 9.55
Non rapatriement de corps d’Etienne Tshisekedi 5 5.95
Autres réponses - -
Total 84 100

De l’examen de ce tableau, il ressort de ce constat suivant : premièrement, l’effet de


surprendre la population dès le matin par les éléments de la Police et la Fardc pour réprimer
les manifestants (exprimé par 22 personnes sur 88, soit 26.19%). Sur ce point, les hommes se
montrent les critiques : 50 hommes sur 60 (soit 83.33%) ont démontré cette pratique contre 10
femmes sur 24 (soit 41.66%) sur le total de 6 expressions de la réaction négative.

Q.13. Répartition des interrogés selon autres mécanismes

L’autre mécanisme Eff %


Oui 72 85.71
Non 12 14.29
Total 84 100

Nous pouvons constater sur ce tableau que la grande partie des interrogés soit
85.71.% est au courant de ce que les laïcs prévoient de faire en cas de la non prise en compte
de leurs revendications et soit 41.29% n’est pas au courant de celui-ci.

Q.14. Répartition des interrogés selon l’exemple de mécanisme


67
L’exemple de mécanisme Eff %

Ce
Faire la marche pacifique 42 50
Faire des jeunes et prières 5 5.95
Mobiliser un grand nombre de la population 1 1,20
Fermeture des installations sanitaires et éducationnelles 9 10,71
Pousser les fonctionnaires et agents de l’Etat à grever 8 9,52
Ne pas considérer le pouvoir en place légitime 15 17,85
Construire un mir entre la communauté internationale et le pouvoir en place 4 4,77
Autres réponses - -
Total 84 100

tableau ci-haut indique que le recourt à la marche pacifique apparait en tête parce qu’il s’agit
d’un moyen légal pour revendiquer son droit lorsqu’il est rejeter par les dirigeants soit 50%,
puis vient par la suite la déclaration de ne pas considérer le pouvoir en place légitime du fait
qu’il est hors mandat constitutionnel soit 17,85%. Au bas ce tableau nous retrouvons la
mobilisation d’un grand nombre de la population soit 1,20%.

3.2. Analyse et interprétation des données de l’enquête

Q.1. Répartition des interrogés selon l’âge et le sexe

La supériorité démographique des hommes sur les femmes de notre échantillon est
liée au fait que les premiers se trouvent être souvent intéresser par la situation politique que
traverse le pays actuellement. Mais aussi l’argumentation développée par les laïcs catholiques
dans leur marche du 31 décembre 2017, soit la seule façon de sortir le pays de la crise
politique soit ce souci traditionnel réservé aux hommes.

La supériorité des interrogés jeunes (18 à 33 ans) est due au fait qu’on trouve plus de
personnes de cette catégorie souhaite voir cette démarche réussir (notamment de la marche).
La plupart des adolescents et jeunes adultes (surtout de sexe masculin) de Mbujimayi sont au
courant de la marche proclamée par les laïcs catholiques, ne seraient-ce que sa prétention de
l’alternance politique à la fin de deux mandats présidentiels au lieu de faire la transition.

Q.2. Répartition des interrogés selon le sexe et l’état civil

La supériorité numérique des célibataires de sexe masculin dans notre échantillon


peut s’expliquer par fait seulement d’être au courant de la marche et aussi de la construction
67
sur l’espace public par les laïcs catholiques quel qu’il soit parmi ceux de notre échantillon
d’enquête. Alors que les mariés disent pour leur par surtout les candidatures féminines qu’il
faut se taire pour ne pas être la cible des dirigeants et qu’il n’y aura pas l’effet significatif
dans cette démarche. Car chez les Mbujimayiens les un « e »s et les autres vivent qu’à la
quotidienne. Depuis la crise qui a secoué la MIBA.

Q.3. Répartition des interrogés selon le niveau d’études

Nous avons constaté que l’effectif des scolarités de notre échantillon augmentait au
fur et à mesure que le niveau d’études augmentait aussi. Cela s’explique par le fait que dans la
ville de Mbujimayi ou habitent nos interrogés. Il y a la prolifération des institutions
universitaires, les jeunes sont les plus nombreux. En suite, dans cet espace urbain, les vivants
de niveau secondaire ne sont pas les nombreux. En ce qui concerne le plus bas niveau (post-
primaire), l’effectif est réduit dans notre échantillon par le fait qu’il s’agit généralement de
personnes âgés, qui maitrise qu’à même l’histoire politique de la province du Kasaï-Oriental/
Mbujimayi en particulier et, en général celle de la République démocratique du Congo.

Q.4. Répartition des interrogés selon la résidence/ commune

Ce tableau montré que la commune de Diulu étant une commune médiatique à la


supériorité sue les reste de communes. Du fait qu’elle est une zone qui présente au public tous
les événements qui se sont déroulés dans la journée d’ici et d’ailleurs.

A la deuxième place, l’on retrouve la commune de la Muya. Celle-ci est une zone
commerciale selon les différentes activités commerciales que nous retrouvons dans cette
commune. Elle est aussi un espace dans lequel l’on retrouve la plus grande instance judicaire
de la ville.

Q.5. Répartition des interrogés selon la connaissance du motif d’organisation de la marche

L’ensemble des enquêtes, malgré le problème de la conviction qui ronge notre contrée
connaissent le motif pour lequel les laïcs catholiques ont organisé la marche. Car c’est une
façon de revendiquer ses droits pacifiquement. En plus, le contenu de cette marche c’est le
vouloir vivre sans contrainte inscrit dans la constitution et repris dans l’Accord de la Saint
Sylvestre. Cet Accord apprécié par la classe politique interne et externe de la République
démocratique du Congo par son caractère inclusif. Les différents points contenus dans cet
Accord les placent au sommet parmi les deux Accords signés par les hommes politiques
67
congolais, notamment celui de la cité de l’OUA sous l’égide de monsieur Eden Kodjo, envoyé
spécial de l’Organisation des Unités Africaines.

Le total numérique de ceux qui sont au courant du motif dépasse celui de l’échantillon
car nous nous sommes entretenus avec d’autres en coulisse.

Q.6. Répartition des interrogés selon la raison avancée de la marche

Les raisons avancées pour l’organisation de la marche font qu’elle soit peut être
respecté par la classe politique. Du fait que l’application intégrale de l’Accord de la Saint
Sylvestre qui apparait comme un moyen pour régler pacifiquement la crise politique
congolaise. Bien qu’il y a la divergence au tour de cette application. Le bloc mouvance
déclare avoir appliqué intégralement et l’autre bloc parle de la violation de cet Accord. Quant
aux laïcs catholiques utilisent l’argument selon lequel l’Accord est appliqué partiellement
selon les avis de nos interrogés.

La deuxième place est occupée par la déclaration publique du Président de la


République Joseph Kabila en rapport avec son avenir politique. C’est-à-dire sa volonté ou non
de se maintenir au pouvoir. Cette déclaration est aussi une contribution à l’apaisement de la
situation politique congolaise interne avait déclaré le Ministre Angolais des Affaires
étrangères. Il s’agit là d’une réalité que l’opinion cherche à ce que le Président de la
République construise son monde propre sans contrainte. Une réalité qui va couper cours aux
rumeurs qui circulent autour de ce qui sera son avenir politique.

Q.7. Répartition des interrogés selon la réaction des autorités politico-administratives

On relève sur ce tableau que les interrogés sont d’avis que cette réaction apparaisse est
négative. Du fait que les autorités politico-administratives ne veulent pas prendre en compte
toutes les revendications formulées autour de l’application intégrale de l’Accord. Elles disent
avoir appliqué intégralement cet Accord. Parce qu’il y a un gouvernement de cohésion
nationale et le Premier Ministre est issu de l’opposition, qui était d’ailleurs deux personnalités
après le feu Président Etienne Tshisekedi au sein du Rassemblement des forces acquises au
changement. Dans la lettre qu’on leur a adressée, il ne figure pas des indications itinéraires
que les laïcs cathodiques devraient prendre pour leur marche. Malgré le régime d’information
que nous avons.

Q.8. Répartition des interrogés selon l’exemple de la rection


67
De l’examen de ce tableau, il ressort de ce constat suivant  : l’argument réprimé la
marche est trop critiqué parce que présent à chaque fois où il y a une manifestation pacifique
pour dénoncer le mal par un autre groupe appart celui au pouvoir. La curiosité, pour les
autorités politico-administratives pour ce qui est de ne pas respecter leur engagement prise
avant leur fonction et le non respect de la constitution explique leur intérêt de blocage de
passage. La stratégie de réprimer les manifestants, sous une grande concentration, le
positionnement des troupes sur la route et le recourt à l’exposition des armes lourds comme
un élément qui donne la peur dans les esprits de manifestants.

Parfois cette pratique se justifie au moment où on empêche les fraudeurs de trouble de


ne pas se mets du désordre sur la place publique. Qui, souvent emportent ce qui se trouve le
long de la route empruntée par les manifestants.

Q.9. Répartition des interrogés selon la connaissance de l’Accord

Ce tableau est très parlant, vu l’importance que l’Accord présente comme base
juridique et politique pour la période de la transition qui doit aboutir à l’organisation des
élections libres, démocratiques et transparentes. L’Accord du 31 décembre 2016 se veut la
source et la référence provisoire de légitimité des autorités actuelles. Même-ci son
interprétation reste très sélective et varie selon que l’on est du pouvoir, de l’opposition de la
communauté internationale. Ces interprétations plurielles et contradictoires des prescrits de
cet Accord sont autant de sources de l’exacerbation de la crise politique.

Q.10. Répartition des interrogés selon l’argument utilisé selon la logique de l’Accord

Ce tableau montre que laïcs catholiques utilisaient cet argument pour faire valoir leur
idée sur l’espace public. Etant touché par la crise qui secoue le pays, les laïcs veulent que la
démocratie retrouve son chemin tout en privilégiant l’intérêt supérieur de la nation. Que
chacun émet ses opinions sans contrainte. Soucier de la terrible tragédie que traverse la RD
Congo depuis maintenant 20 ans qualifiée par bon nombre d’observateurs comme le drame le
plus terrifiant depuis la seconde Guerre Mondiale.

Les laïcs catholiques ont supplanté toutes forces résistantes de notre pays contre la
dictature et les forces de la mort. Ils redonnent l’espoir au peuple qui n’en peut plus de subir
toutes sortes d’humiliation.ils ont redressé et marché avec lui pour qu’il prenne son destin en
main et s’assume entant que peuple libre et souverain.
67
Q.11. Répartition des interrogés selon ce qui sera fait

Que les 72 interrogés de la vile de Mbujimayi estiment que les laïcs catholiques
comptent mettre sur pied d’autre mécanisme pour pousser le pouvoir en place à une meilleure
application intégrale de l’Accord. Celui-ci présente un soulagement après plusieurs semaines
de négociations, d’embuches, de promesses, de retournements, de blocages, de suspensions,
d’atermoiements et de tractions pinailleuses. L’opposition se sont mis d’accord pour la
gestion de la République démocratique du Congo jusqu’aux prochaines élections.

Q.12. Répartition des interrogés selon l’exemple de mécanisme

Que la marche pacifique soit la première action à entreprendre pour faire la pression
aux dirigeants congolais pour libérer l’avenir du Congo. Cette voie est la seule pour sortir le
Congo de l’impense politique. Malgré qu’elle est victime de la répression. Cet Accord est un
fruit des aspirations de peuple congolais pour faciliter l’alternance et le changement du
pouvoir dans le respect de la constitution. Elle est aussi un canal pour parvenir à la victoire de
tous. Puisque le recourt à la violence c’est faire appel à l’instabilité des institutions politiques.
Deuxièmement n’est pas considérer le pouvoir en place légitime. Cette conception se vérifier
du fait que les élections n’ont pas été organisé dans le délais prévu par la loi fondamentale et
le refus de décrisper l’espace politique selon l’esprit de l’Accord.

3.3. Enjeux et défis

De ce qui est dit ci-haut, il ressort que le besoin de construire, vital pour l’être social
qui est l’homme, doit tenir compte des difficultés rencontrées lors des négociations politiques
qui avaient aboutis à un accord prédéterminé largement sa mise en œuvre effective. Les
décisions prises ont été de bonne foi pour les acteurs politiques congolais d’aboutir à un
accord qui a apaise leurs esprits en particulier et celui de congolais en général.

La construction des laïcs catholiques que nous avons étudiée ne fait pas exception :
elle ne peut se soustraire du progrès enregistré dans la mise en application de l’Accord de la
Saint Sylvestre au motif que les attentes de congolais n’ont pas trouvée de satisfaction selon
l’esprit de cet Accord. A l’heure actuelle où les regards mondiaux sont tournés vers la
République démocratique du congo pour voir comment le processus électoral evolue. Il serait
vrai de regarder les dispositifs de l’Accord de qui n’ont pas été appliqués. Au lieu de
continuer à réclamer l’application intégrale de dudit Accord qui risquerait de frein le
67
processus électoral en cours. Parfois écarter des possibilités qui garantisseraient un processus
démocratique.

Le pouvoir public, qui a la charge d’assurer le bon fonctionnement des institutions


doit respecter les engagements pris de l’Accord de la Saint Sylvetsre. Eviter l’appropriation
de l’espace public tout en se considérant comme le seul autorisé à construire. Il doit
également favoriser la pluralité des opinions pour éviter la politique de deux poids deux
mesures. Il faut qu’il mette de la volonté dans ce qu’il fait pour défendre la patrie. Ce qui va
d’ailleurs améliorer leur système de gouvernance. Car les avantages offertes par la
constitution et l’Accord de la Saint Sylvestre font à ce que le peuple puisse le juger.

Grossomodo, chaque peuple a son histoire propre. Cette histoire est l’ensemble de
faits (événements qui ont eu lieu à des dates précises et elle doit être respectée, valorisée et
pérennisée. Dans cette logique, l’Accord de la Saint Sylvestre, nous révèle les résultats de
certains efforts d’une certaine inspiration, d’une certaine mission de bons offices de prélats
catholiques et de quelques acteurs politiques congolais conscients ont sus résoudre la crise
politique suite à la tenue des élections dans le délai constitutionnel.

Une manière de saluer, d’honorer leur œuvre est que les acteurs politiques montrent
leurs sens nationaliste et patriotique pour respecter les conventions sociales et les textes
légaux qui structurent et organisent la société. C’est là, la manifestation de la volonté
souhaitée de la population congolaise en général, en particulier celle de Mbujimayi.

En revanche, les laïcs catholiques se contenteront non seulement de l’Accord actuel


par son caractère inclusif. Mais aussi en se servant ceux légués par leur prédécesseur comme
la constitution par exemple, et les différents Accords conclus avaient été appliqués selon les
intérêts propres dirigeants ou de peuple. En fin de voir comment le présent se construit pour
trouver des solutions adéquates pour éviter de tomber dans la même situation politique.
D’ailleurs, on le voit sous d’autres cieux. Puisqu’il s’agit de l’humanité en tant que sujet de
droit et icône de Dieu, fait à son image et à son ressemblance.

Conclusion partielle

Au terme de ce troisième chapitre, nous avons procédés à la présentation des données


de notre enquête. Comme la première section qui nous a facilité de les présenter à l’aide de
différents tableaux. La seconde section quant a elle, nous a permis de les interpréter selon les
67
différentes réponses données par nos enquêtés. Puis la troisième, elle s’est donnée comme
droit de nous ressortir les enjeux et défis pour réparer l’avenir politique du Congo.

CONCLUSIN GENERALE

L’ argumentation de la communication politique des laïcs catholiques mettant en


exergue les éléments sociopolitiques internes et externes qui ont imprimés à la crise politique
que traverse la République démocratique du Congo pendant cette période de la transition.
Suite la non tenue des élections dans le délai prévu par la constitution. Un arrangement a été
trouvé par les acteurs politiques sous l’égide de bons offices des prélats catholiques. Cet
arrangement qui est autre que l’Accord de la Saint Sylvestre a été respecté par certains pour se
maintenir en position hégémonique au pouvoir pour les autres acteurs politique, ainsi que les
acteurs de la société civile expriment leurs vœux en disant que cet Accord a été appliqué
partiellement par le camp mouvance. Voilà ce qui a motivé les laïcs catholiques d’adopter
une stratégie laquelle ils demandent l’application inclusive de cet Accord. Face à cette
argumentation proférée par ce groupe et leurs objectifs de voir au sommet de l’Etat
l’alternance politique ont milité dans cette étude intitulée « De la construction sur l‘espace
public à travers la marche des laïcs catholiques du 31 décembre 2017 à Mbujimayi. »

En effet, le champ politique congolais après les deux mandats constitutionnel du


Président Joseph Kabila possédant certaines caractéristiques particulières s'est avéré pendant
sa réélection en 2011 d’une forte présence des contestations sur le champ politique au manque
d’un consensus. Pour régler cette situation politique deux Accords seront signés, mais pour
des raisons de propres nous allons nous intéresser à celui conclu au centre diocésain sous la
conduite de l’Eglise catholique. Cet Accord avait des nombreuses fenêtres d’opportunités
d'autant plus que regroupant des acteurs politiques congolais et la société civile qui ont
67
accepté de composer ensemble dans un gouvernement d'union nationale. Avec l'arrivée de cet
Accord ce champ politique il n’y aura pas de la consensualité. Du fait qu’il sera appliqué
partiellement. C’est ainsi qu’il est devenu un champ politique de revendication des droits et
devoirs, de dévoilement de la vérité et de la confirmation de l’épreuve de la démocratie. Ainsi
dans cet environnement, nous nous sommes posés la question de savoir :

Comment les laïcs catholiques utilisent-ils son argumentation pour se faire légitimer sur
l’espace public ?

Ce qui nous a permis de poser d'autres questions subsidiaires à savoir :

- Quels sont les objectifs poursuivis à travers cette argumentation ?


- Que faire pour que cette argumentation trouve la place sur l’espace politique ?

Ainsi notre hypothèse stipulait que dans le contexte de la crise politique, toute
organisation sociale développe des positions qui contrarient à la réalisation de l’objet de
quête l’occurrence de la démocratie. Il est vrai que les laïcs catholiques cherchent à ce que,
par cette démocratie qu’ils n’aillent pas d’étouffement des aspirations du peuple congolais par
ceux qui gouvernent. S’il faut parler de l’alternance politique et le changement du régime,
dans le respect de la constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre. Qu’il est temps de ne
pas avancer dans la violence laquelle a crave la situation politique. Plutôt il faut écouter les
autres et surtout ce qui montrera la bonne foi de respecter les textes légaux et les engagements
prises pour sortir le pays de l’impasse.

Les laïcs doivent veiller à la neutralité et à une construction pacifique sur l’espace
public dans le respect de la constitution. De là, leurs raisons trouverons de place sur l’espace
public pendant cette période de la crise institutionnelle avec le processus électoral.

Pour arriver à vérifier notre hypothèse nous nous sommes servis de la méthode
interprétative selon l'herméneutique de Paul Ricœur, ainsi que de la théorie de l’espace public
d’Habermas.

Nous avons tenu à souligner que pour Paul Ricœur l'herméneutique est une science
ou tout simplement une technique d'interprétation des textes. Et qui de préciser qu'un texte
peut bien être, autant un écrit qu'une action, si ce n'est le cours même de l'histoire. Tandis
qu'en ce qui concerne la théorie de l’espace public nous avons spécifié que cette approche
stipule que le sens n'est pas un donné, le sens est une émergence par rapport au contexte.
67
Puisque nous parlons de texte nous avons alors précisé que le sens d'un texte n'est pas un
axiome, il n'est pas donné mais se construit selon le locuteur.

Par ailleurs, pour soutenir théoriquement cette étude nous avons recouru à cette
théorie d’Habermas. Pour tenter de cerner tous les contours y afférent d’autant plus que nous
sommes dans un espace public ou édifier une cause suscite l’attention du plus et nécessite de
se conformer à un ensemble de règles précises afin d’en construire la légitimité. C’est un
espace public de présentation particulière du réel de la loi et de la contrainte, du symbolique
du discours, de l’énonciation et de la représentation, ainsi que de les logiques constitutives de
la communication, à la fois dans le champ de l’échange intersubjectif et dans celui de la
communication médiate.

Partant de tous ce qui précède nous avons ainsi structuré notre travail en commençant
premièrement par circonscrire les concepts clefs de cette étude avant de poser la théorie qui
nous a permis de vérifier notre hypothèse. Ensuite nous avons navigué dans l’environnement
politique des laïcs catholiques pour tenter de déceler des éléments argumentatifs qui sont
utilisés par ces derniers pour se faire valoir sur cet espace public, l’objet de notre étude. Pour
enfin pénétrer dans les entrailles des laïcs catholiques pour tenter de comprendre les
particularités de la communication politique lors de la marche proclamée le 31 décembre
2017. L’enquête a été menée auprès de notre population ciblée.

Partant des éléments qui ont émergé dans cette étude, il s’est avéré que la grande
partie de notre échantillon a été d’avis que la construction des laïcs catholiques a été étouffée
par les pouvoirs publics. La stratégie des laïcs catholiques sur terrain a milité pour la mise en
œuvre intégrale de l’Accord. Malgré, les critiques formulées autour de cette argumentation,
notamment par le pouvoir qui déclare avoir appliqué ledit Accord et que les regards sont
tournés vers les élections.

Toutefois, les efforts consentis par les laïcs catholiques dans la communication
politique pendant cette période de la transition n’ont pas totalement été un soulagement de
congolais. Cependant, il faut préciser qu’il y a eu des avancées significatives. Même s’il reste
tant de choses à faire. S’il faut le reconnaitre comme les déclarent certains analystes
nationaux et internationaux.
67

BIBLIOGRAPHIES

I. OUVRAGES
1) Champgne P., (1990), Faire l’opinion, le nouveau jeu politique, éd Menuit,
75006 Paris, p. 305
2) Pinto et Grawitz M., (1984), Méthodes en Sciences Sociales, Paris, 6è éd, p.
408
3) Attalah P., (1989), Théories de la communication, histoires, contexte, pouvoir,
Presse de l’Université de Québec
4) Watzlawick P., (1967), Une logique de la communication, Paris, Seuil
5) Wolton D., (1998), Communication c’est cohabiter, essai, France, éd Sciences
Humaines
6) Miege B., (989), La société conquise par la communication, Grenoble, p.56
7) Maigret E., (2004), Sociologie de la communication et des médias, Paris,
Armand Colin
8) Breton P. et Proux S., (2002), L’explosion de la communication. A l’Aube de
XXe siècle, Paris, La Découverte, p. 204
9) Reifel R., (1992), Sociologie des médias, Paris, Ellipse, p. 31
10) Wolton D., (2001), La communication politique : construction d’un modèle, in
Hermes IV, Paris CNRS, p. 27-42
11) Lamizet B., (2002-2003), Communication Politique, Institut d’Etudes
Politiques de Lyon
67
12) Gingras A-M., (2003), La communication politique. Etat des savoir, enjeux et
perspectives, Sainte-Foy, PUQ, p.65
13) Lamizet B., (2012), Nouveaux espaces, New Public Sphère, Paris, Armand
Colin, p. 15-31
14) Champagne P. et Ghiglionn R., (1997), La parole confisquée, un genre
télévisuel le talk-show, éd Dumod, Paris, p. 76
15) Reynié D., (1998), Le triomphe de l’opinion publique, Odile Jacob, Paris
16) Habermas J., ((1962), L’espace public, Payot, Paris
17) Derieux E., (1994), Droit de la communication ; 2è éd, Paris ; LGDJ, 632 p ;
Coll 4 Manuel.3.
18) Derieux E. et Lacabarats Alain., (1997), Liberté de presse et droit de la
personne, Paris : Dallas, 163 p
19) Derieux E. et Trudel P., (1996), L’intérêt public, principe de droit de la
communication française et québécoise : actes du colloque franco-québécois
du 19, 20 et 21 Septembre 1994 ; Paris Victoires éd
20) Pinto Roger., (1984), La liberté d’information et d’opinion en droit
international, Paris, Economia, CROP. Coll. « études juridiques comparatives
et internationales ».
21) Baker K-M., (1993), Au tribunal de l’opinion, Payot
22) Ricœur P., 51991), Lectures 1 Autour du politique, Paris, p. 62
23) Riutort P., (2007), Sociologie de la communication politique, éd La
Découverte, Paris
24) Wolton D., (1996), Les contradictions de la communication politique, in
CABIN Philippe, La communication. Etat de savoir, Auxerre, éd des Sciences
Humaines, p. 334
25) Tournier M., (2003), Espace in Bonnafous S et cle, Argumentation et
discours politique, Rennes PUF, p. 262
26) Gerstlé J., (1992), La communication politique, Paris, PUF, p. 9
27) Cinquantenaire de diocèse de Mbujimayi, (2016)
28) Colleret J-C., (1973), Gouvernants et gouvernés, la communication politique,
Paris, PUF, p. 5
29) Dikanga Kazadi J-M., (2004), La communication dans l’espace public
médiatique. Cas di processus de démocratisation en République du Congo
67
1990-1997, in 40 ans d’indépendance. Mythes et réalités ? Questions
politiques, Tome IV, Lubumbashi, PUL, p. 347-363
30) Ekambo Duasenge J-C., (2007), Nouvelle anthropologie de la communication,
éd, IFASIC, Kinshasa, p. 27
31) Ekambo Duasenge J-C., (2004), Paradigmes de communication, éd, IFASIC,
Kinshasa, p.43
II. THESES
1) Kokolo H., (2007), L’Expotopie des intellectuels kinois, Thèse de doctorat,
IFASIC, Kinshasa, p.29

III. MEMOIRES ET TFC


1) Molima Auto Misa Matumba J-Y., (2009), Communication politique et logique
d’actualisation dans le champ électoral. Approche constructiviste de la campagne
de l’Union pour la Nation en République démocratique du Congo, IFASIC, L2/
Communication et Journalisme
2) Lungila Matanga J., (2007), La construction imaginaire de la réalité du Congo à
travers les médias congolais, UNIKIN, L2/ Communication des Organisations
IV. NOTES DE COURS
1) Muepu Phinées, (2004-2005), Notes de cours de Commentaires des documents,
Tomes I, G3 Communication, UNIKIN, p. 16
V. ANNEXES
1) Loi n° 97-010 du 20 aout 1997 portant libéralisation de l’espace audiovisuel et
dispositions pénales spéciales relatives aux délits en matière de presse et
communication audiovisuelle en République démocratique du Congo
VI. WEBOGRAPHIE
1) Http://www.Wolton. Cmms.fr/glossaire/-espace-public consulter le 15/01/2018 à
18h 05
2) Http:// www. Wolton. Cmm.fr/ glossaire /- espace-public. Htm . Consulté le
22/01/2018 à 18h18
3) Http:// www.cenco.cd/consulté 15/02/2018 à 17:23
4) http://www.afrique.Lalibre.be/consulté 28/04/2018 à 01:15
VII. PERSONNES INTERVIEWIEES
1) Entretien avec le Président du Conseil des laïcs catholiques du Congo (CALCC),
Louis Dor Mulumba Nsanza à Mbujimayi, le 08 mars 2018
67
2) Entretien avec monsieur l’assistant abbé Musangishayi Martin, secrétaire du
département des SIC à l’UOM, le 07 juillet 2018

TABLE DES MATIERES


I. Introduction………………………………………………………………………1
1. Question de départ……………………………………………………………2
2. Motivation …………………………………………………………………....3
3. Problématique……………………………………………………………........3
4. Hypothèse………………………………………………………………….. ...3
5. Objectif de l’étude………………………………………………………….....4
6. Délimitation du sujet…………………………………………………………..4
7. Question de recherche………………………………………………………....5
8. Métrologie ……………………………………………………………………5
9. Méthodes de recherche ……………………………………………………….5
10. Techniques ……………………………………………………………………6
11. Difficultés rencontrées ………………………………………………………..6
12. Division du travail ……………………………………………………………7
PREMIER CHAPITRE. CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES ET
THEORIQUES ……………………………………………………………….8
1. Considérations conceptuelles ……………………………………………..8
1.1. Communication…………………………………………………….9
1.1.1. Communication politique ……. …………………………………………10
1.1.2. Evolution de la communication politique …………………………….....11
67
1.1.3. De l’importance de la communication politique ………………………...12
a. La communication politique à l’heure du web 2 ……………………………..13
b. Les limites de la communication politique ou la propagande ………………..14
c. La communication en pratique ……………………………………………….14
d. Légitimer le pouvoir ………………………………………………………….15
e. S’appuyer sur l’opinion ……………………………………………………....15
f. De l’universalité des notions de liberté et droit à l’information ……………..16
1.1.4. Communication politique et espace public ……………………………...18
1.1.5. Communication comme agir politique ………………………………….19
2. Espace public ..…………………………………………………………...21
 Approche habermassienne de l’espace public …………………………..21
 Espace public selon Annah Arendt ……………………………………...22
 Espace public selon Dominique Wolton ………………………………...23
 Enjeux de construction de l’espace public ………………………………………..23
 Le monde du politique …………………………………………………23
 Le monde du civil ………………………………………………………24
 Le monde prive …………………………………………………………24
3. Communication politique et discours ……………………………………25
1.3.1. Les différentes techniques du discours …………………………………..25
A. Masquage ou démasquage : ……………………………………….....27
B. La concession ………………………………………………………...27
C. L’ironie et l’assimilation …………………………………………….27
D. La stratégie de la guerre invisible …………………………………….28
1.3.2. Argumentation dans le discours politique ………………………………28
A. L’argumentation coopérative ………………………………………..28
B. L’argumentation orientée …………………………………………….28
C. L’argumentation manipulée ………………………………………….29
D. L’argumentation détournée ………………………………………….29
1.3.3. Opérationnalisation des concepts clés …………………………………...29
4. Cadre théorie …………………………………………………………….32
1.4.1. Théorie de l’espace public ……………………………………………….33
1.4.2. Agir dans l’espace public ……………………………………………….34
1.4.3. Grandir la cause …………………………………………………………34
1.4.4. S’allier le public (et la presse)…………………………………………...35
67
1.4.5. Les ruptures de l’espace public …………………………………………38
1.4.6. Nouvelles formes de médiation et de représentation ……………………39
DEUXIEME CHAPITRE. LE LAÎC ENGAGE DANS LA CROISSANCE
DU DIOCESE DE MBUJIMAJIMA, ACCOMPAGNEMENT ET
ENGAGEMENT POLITIQUE DE LAÎC………………………………….40
1. Quelques éléments d’information sur l’organisation de laïc et leur
mission dans l’Eglise ………………………………………...41
1.1. Qui est laïc ?
……………………………………………..41
1.2. L’organisation
de laïc et mission dans l’Eglise …………41
2.L’accompagnement et l’engagement des laïcs dans le domaine politique.42
2.1.La prise de conscience …………………………………………………..42
2.2.Les laïcs du diocèse de Mbujimayi et leur engagement politique ……….43
3. Message des
laïcs à leurs Pasteurs ………………………………………………………………….45
3.1.L’engagement politique de l’Eglise catholique ………………………………………………..46
4. Les publications
des laïcs catholiques pour la date du 31 décembre 2017 …….47
4.1.Message des laïcs catholiques pour la marche du 31 décembre 2017 ……………48
4.2. Message des
laïcs catholiques pour la marche du dimanche 25 février 2018..50
4.3.Le bras de fer engagé ………………………………………………………………………………………52
4.4.Le soutien du Vatican ………………………………………………………………………………………52
4.5.La rupture Eglise-Etat ………………………………………………………………………………………53
4.6.La conférence nationale souveraine ……………………………………………………………….53
4.7.La seule institution encore debout ………………………………………………………………….54
4.8.Après l’annonce qualificative du cardinal ! ………………………………………………………55
CONCLUSION PARTIELLE ………………………………………………………………………………….55
TROISIEME CHAPITRE. DE LA CONSTRUCTION SUR L’ESPACE PUBLIC A TRAVERS
LA MARCHE CATHOLIQUE DU 31 DECEMBRE 2017 A MBUJIMAYI …………………..56
1. présentation des données ……………………………………………………………………………..56
2. Analyse et interprétation des données de l’enquête ………………………………….62
3. Enjeux et défis …………………………………………………………………………………………………66
67
Conclusion partielle …………………………………………………………………………………………67
CONCLUSION GENERALE …………………………………………………………………………………68
BIBLIOGRAPHIES …………………………………………………………………………………………….71

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