INTRODUCTION
I. Question de départ
Comment les laïcs catholiques utilisent-ils son argumentation pour se faire légitimer sur l’espace
public ?
1. MOTIVATION
La recherche que nous présentons porte sur de la construction sur l’espace public à
travers la marche des laïcs catholiques du 31 décembre 2017.
Au lendemain des élections de 2011, des évènements presque inédits ont fait leur
apparition en République Démocratique du Congo et ont affecté aussi la partie Est-kasaïenne.
Parmi ces évènements, les nombreuses manifestations dont le milieu politique était
jusqu’alors coutume, celles qui avaient eu lieu à la fin de l’année 2017. Enfin d’accélérer la
mise en place de l’intégralité de l’Accord de la Saint Sylvestre. Dans lequel prolongé le
mandat du président Joseph Kabila qui avait pris fin le 31 décembre 2016. La mesure de
décrispation politique, le dédoublement des partis politiques, le retour des exilés politiques, la
libération de prisonniers politiques et enfin l’ouverture de médias fermés.
Il reste que ces manifestations étaient révélatrices des profonds changements qui
avaient affecté alors le milieu politique. C’est qui nous a permis de saisir, à travers cette
forme de comportement collectif et public, les changements survenus, depuis la troisième
République, dans ce champ politique ( P. Champagne, 1990).
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Par-dessus tout haut, nous ne pouvons pas aussi rester indifférents face à la
disparition du Président opposant éternel de parti politique Union Nationale pour la
Démocratie et le Progrès Social, Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, qui a tant
souffert pour l’instauration de la démocratie. Qui, d’ailleurs étant clairvoyant avait prédit un
dialogue juste après les élections chaotiques de 2011. Plu tard dans le souci de consolider la
paix, le Président de la République Joseph Kabila, va à son tour initier le premier dialogue
sous l’alouette du facilitateur Eden Kodjo, le représentant de l’O.U.A. Ce dernier, sera
contesté par la classe politique congolaise et même par la communauté internationale.
Un deuxième dialogue sera par la suite convoqué grâce aux missions de bons
offices de l’épiscopat catholique. Et bénéficiera le soutien de la classe politique congolaise et
celui de la communauté internationale par son inclusivité. Dont les parties prenantes avaient
expressément recommandé au Gouvernement de la République « d’explorer des voies et
moyens de rationalisation du système électoral pour réduire le cout excessif des élections ».
En effet, l’expérience électorale de 2006 et 2011 a démontré que le système de la
représentation proportionnelle des listes ouvertes à une seule voix préférentielle en vigueur
présente des faiblesses. Comme l’inflation des partis politiques et des candidatures qui
entraine l’émiettement de suffrages et la sous représentativité au sein des assemblées
délibérantes et surtout un cout financier considérable des élections ( journal officiel de la
RDC, cabinet du Président de la République, Kinshasa, 29 décembre 2017) .
Un fait important c’est la mort de cet opposant qui a provoqué tant d’événements
et contribué à l’alourdissement de la crise politique. Ce grand homme qui n’a pas céder à
toute manipulation politicienne, continue à souffrir même dans l’au-delà. Puisqu’il continue a
réclamé son enterrement dans la terre de ses ancêtres qui est le Congo. Et sa femme reste
bloquée au coin de la maison, patiente qu’elle est pour la cérémonie rituelle.
2. PROBLEMATIQUE
Apres avoir énumérer ces différents énoncés qui font inciter la manifestation sur
l’espace public et le passage du mandant à la transition. Ce qui donne immédiatement un
caractère original à notre sujet de recherche qui, bien qu’ayant une dimension locale selon le
cadre géographique.
Notre problématique réside dans le fait que l’on n’a pas connaissance sur l’espace public
lequel le laïc compte construire et mêmes les canaux utilisés et la réaction des autorités.
D’où la mobilisation de cette question : quelles sont les raisons avancées pour développer
cette argumentation ? Et puisque le communicationnel est téléonomique (Ekambo Duasenge,
2004) quelles sont les raisons ? Pour ratisser large, nous pouvons élargir cette réflexion en
formulant d’autres sous questions :
Cette dernière sous question semble retenir notre attention et pourtant, elle s’avère principale
pour notre étude.
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3. HYPOTHESE
Selon Madeleine Grawitz, l’hypothèse est une proposition de réponses aux
questions posées dans la problématique (M.Grawitz, 1984). Par rapport à notre
problématique, nous émettons les hypothèses suivantes :
Les laïcs doivent veiller à la neutralité et à une construction pacifique sur l’espace
public dans le respect de la constitution. De là, leurs raisons trouverons de place sur l’espace
public pendant cette période de la crise institutionnelle avec le processus électoral.
4. OBJECTIF DE L’ETUDE
Notre préoccupation se base sur l’organisation de la construction sur l’espace
public à travers la marche des laïcs catholiques 31 décembre 2017 à Mbujimayi. Il s’agira
pour nous de tenter de mettre en lumière les faits, les gestes, les actions des acteurs politiques
qui ont imprimés les stratégies de communication publique lors de la manifestation proclamée
par les laïcs catholiques.
Elle sera aussi question, de relever la façon dont la journée du 31 décembre 2017
s’est passée telle qui a été dite de construire par ses laïcs. Si nous nous intéressons plus
particulièrement à la marche du 31 décembre 2018. C’est en raison de l’importance de cette
journée qui sanctionnait la fin de la transition d’une année convenue dans l’Accord de la Saint
Sylvestre. Nous voulons tenter d’illustrer en quoi les laïcs participent à la construction des
phénomènes sociaux.
Nous voulons ici, comprendre cette argumentation développée par les laïcs
catholiques sur la sphère publique, des raisons qui sont à la base de cette argumentation pour
enfin les amener à construire sur l’espace public. Ainsi, un corpus des interrogés, nous
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servirons de base à cette analyse qui porte sur la construction sur l’espace public à travers la
marche de Laïc catholiques du 31 décembre 2018.
5. OBJET D’ETUDE
C’est la raison pour laquelle, en tant que futur chercheur et professionnel dans le
domaine de la communication, nous voulons surement interrogés sans complaisance et sans
fantasme, ni exagération. Cette interface en conflictualité.
Certes, la question n’est pas de considérer comme énoncé tout ce qui est émis, ni
de chercher une vérité absolue cachée, mais d’ouvrir des perspectives, de permettre des
échanges compréhensifs en tentant de bâtir la compréhension sur les revendications actuelles.
Notre étude est limitée dans l’espace et dans le temps, cela dans le but de produire
un travail rigoureux afin d’éviter de nous détourner de nos objectifs.
Dans le temps, nous avons choisi la période de 2017 à 2018 dans la mesure où,
c’est pendant cette période que le pays a ouvert une autre page politique après celle du
mandant à celle de la transition conclue par l’accord de la Saint Sylvestre sous l’égide des
prêtres catholiques. Et pour des raisons du temps qui est impératif, nous allons nous intéresser
qu’à la date du 31 décembre 2018.
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Quant aux limites dans l’espace, notre étude va porter sur la marche proclamée à
Mbujimayi où elle devrait être tenue.
7. QUESTION DE RECHERCHE
Au regard de l’importance que revêt la communication sur l’espace public, notre
question devient :
- « que prévoit-il de faire les laïcs catholiques en cas de la non applicabilité dudit accord
sur l’espace public ?
- quelle est l’argumentation que les laïcs catholiques veulent faire valoir sur l’espace
public ? »
8. METHODOLOGIE
a) Méthode de recherche
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- Le sens de la réalité totale est caché.
- Les faits sociaux sont le fait de l’interrelation entre les membres d’une structure.
- La paradoxalité des faits sociaux évoluent par le fait de contradiction.
De ce fait il sera question de part cette méthode de ressortir des faits significatifs et
explicatifs susceptibles de fournir des preuves et servir d’argument eu égard des
préoccupations qui sont nôtre.
- La méthode évaluative : elle nous permet d’évaluer dans le troisième chapitre, la
construction à travers la marche des Laïcs catholiques du 31 décembre 2018.
b) Techniques
Une technique est un procédé opératoire rigoureux, bien défini, susceptible d’être
appliquée à nouveau dans les mêmes conditions adaptées au genre des problèmes ou des
phénomènes en cause (J. Lungala Matanga, 2005).
En ce qui concerne notre travail, nous recourons aux techniques des recherches
suivantes :
- La technique d’observation directe : elle nous permet de descendre sur terrain pour
collecter les informations auprès de nos interrogés.
- La technique d’observation indirecte : elle nous permet de consulter les ouvrages
spécialisés à notre objet d’étude.
9. DIFFICULTES RENCONTREES
Tout travail scientifique comme celui-ci ne saurait s’achever sans difficulté, dans
sa réalisation.
Nous avons été certes heurtés par un problème d’argent pour nos déplacements au
lieu d’enquête, des matériaux d’analyse à travers la population, pour la consultation des
ouvrages dans des bibliothèques, et par la navigation à Internet. L’apport de nos tuteurs a été
d’une grande importance inévitable pour surmonter ces épreuves.
Notre travail comprend trois chapitres : le premier chapitre porte sur les esquisses
conceptuelles et théoriques. Le deuxième chapitre présente les Laïcs catholiques et les
CALCC. Le troisième chapitre sur sera axé sur la construction sur l’espace public à travers la
marche des Laïcs catholiques du 31 décembre 2018 à Mbujimayi.
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PREMIER CHAPITRE.
Dans ce chapitre, il sera question de définir les concepts utiles à notre travail et de
présenter la théorie qui le sous-tend. Il sera donc sectionné en deuxième. La première section
s’appesantira sur les esquisses définitionnelles et conceptuelles et l’enjeu de construction de
l’espace public. La seconde s’attèlera sur les assises théoriques c’est-à-dire la théorie.
1.1. Communication
Nous pouvons également préciser que la communication fait partie des pratiques si
quotidiennes et si « naturelles » sur lesquelles l’on s’interroge rarement à son propos. C’est à
cela que fait allusion l’opus seul écrit par Kenneth Wamen et ses compagnons qui relevé
que « le besoin c’est communiquer avec son compagnon est fondamental que la nécessité
physique de se nourrir et de s’abriter » (H. Kokolo, 2007). Cette pensée, pour Anodine qu’elle
puisse apparaitre, est une démonstration de l’importance que les humains attachent au
processus de la communication.
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De nos jours, la définition du concept communication demeure extrêmement
variable, la communication peut être personnelle, inégalitaire, ou médiatisée. Parfois elle
désigne un canal de communication parfois son contenu, ou même la forme de
communication (H. Kokolo, 2007). Elle donc coextensive à toutes formes de vie, comme le
précise Grégory Bateson et ses disciples. Il affirme que « communiquer c’est aussi cohabiter »
bien attendu, dans un contexte de monde moderne. Dominique Wolton précise en outre que si
vivre c’est communiquer, l’on devrait paradoxalement y distinguer les frontières sémiotiques,
pragmatiques et médiatiques (Alealah. P, 1998).
A notre avis, nous pensons que la communication peut être perçue comme une
transmission de message, notamment lorsqu’un partenaire émetteur qui amène le récepteur à
partager le contenu d’un message. La communication peut être encore envisagée comme
partage existentiel où l’on communique à travers l’attitude du corps, le ton de la voix, la
manifestation de la présence affectueuse mais pas toujours à travers un message calculable en
terme d’information.
En effet, la communication politique dont il est question ici, est cette branche qui, non
seulement s’article au tour des théories et des techniques, mais elle développe aussi une
pratique de type politique. La communication politique a, selon Bernard Lamizet (, deux
grandes raisons d’exister. D’une part, elle constitue une médiation de représentation
symbolique du pouvoir, et entend exercer une influence symbolique par les formes et les
expressions qu’elle diffuse dans l’espace public ; d’autre part, la communication politique
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donne la visibilité d’un système des formes et des représentations symbolique aux acteurs qui
exercent leur pouvoir et mettent en pratique les choix et les orientations de la médiation
politique (B. Lamizet, 2009).
Elle a pris son réel essor avec l’Affaire Dreyfus, à la charnière des 19 et 20 siècles
ou chaque camp-Dreyfusard et antidreyfusard a développé ses messages et leur diffusion afin
de sensibiliser l’opinion publique autour d’une affaire militaire qui est rapidement devenu
politique. Au 20ème siècle, Franklin D. Roosevelt fut le premier à mettre en place une forme de
marchandising politique et à utiliser la technique du sondage pour orienter, en 1936, sa
campagne de réélection à la présidence américaine en fonction de l’opinion du public. Les
américains ont mis en place un véritable processus de communication autour du scrutin
présidentiel avec l’apparition des Spin Doctors dont le rôle était de dire du bien et de faire dire
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du bien de leur candidat, la captation des premiers débats radiodiffusé dans les années 50 et
télévisés durant la décennie suivante. Le premier débat diffusé à la télévision fût celui entre
Richard Nixon et John Kennedy, en septembre 1960. JFK et son entourage furent les premiers
à adopter une communication plus fine, plus ciblée et plus policée envers les électeurs.
Kennedy fut aussi le premier à introduire l’empathie et le sourire dans le processus de
séduction de l’électorat.
Nous optons pour la définition de Dominique Wolton parce qu’elle insiste sur
l’idée d’interaction contradictoire tenue par des acteurs qui ont ni le même statut, ni la même
légitimité. Mais qui, de par leurs positions respectives dans l’espace public, constitue en
réalité la condition de fonctionnement de la démocratie des masses. Cette dernière présente
des avantages suivants :
Elle élargit la perspective traditionnelle, les discours de trois acteurs font système
dans la réalité au sens où ils se répondent, mais aussi parce qu’ils représentent les trois
légitimités de la démocratie, la politique, l’information et l’opinion publique. C’est leur
interaction qui est constitutive de la communication politique. C’est aussi en sens qu’elle est
différente de ce que l’on appelle le débat politique, fort important en démocratie, mais réuni
les discours des acteurs politiques au sens strict.
Cette notion est suivant ignorée des dictionnaires. Pourtant, il se trouve au cœur du
fonctionnement démocratique (http://www.Wolton. Cmms.fr/glossaire/-espace-public consulter le
15/01/2018 à 18h 05). La compréhension de cette notion exige une attention particulière du
point de vue des différents auteurs. Pendant que les uns lui confèrent une propriété physique
en invitant sur l’usage par les individus d’une argumentation rationnelle à propos des
questions liées à l’organisation et la gestion de l’Etat, d’autres, par contre, en révèlent les
dimensions publicistes, et une propriété symbolique.
Bernard Miège donne quelques caractéristiques de l’espace public. Ce dernier est
un espace pour les moins conflictuels, ou s’exerce la domination de la classe bourgeoise sur
les autres classes ; un espace ou on refuse le recours à une théorie manipulatoire des médias
de masse à une conception pessimiste et unilatérale de la consommation marchande (Miege.B,
1989). Pour mieux cerner cette notion dans ces différents aspects, nous évoquons trois
auteurs, en l’occurrence, Jürgen Habermas, Annah Arendt et Dominique Wolton.
Jürgen Habermas a repris le concept public à Emmanuel Kant qui en est probablement
l’auteur, et en a popularisé l’usage dans l’analyse politique depuis les années 70 (Http:// www.
Wolton. Cmm.fr/ glossaire /- espace-public. Htm. Consulté le 22/01/2018 à 18h18).
Sur le plan politique, Habermas considère l’espace comme une sphère de discussion
sous traite à la prise de l’Etat et critique à son égard ; puis sociologiquement il le perçoit
comme différent de la communication (proche de l’Etat) et du peuple (exclu du débat critique)
(Reiffel.R, 2001). Il s’agit ici de l’espace public Bourgois. Mais la conception praxéologique,
au contraire, conçoit l’espace public comme la construction d’un monde commun par l’action
réciproque qui rend périssable l’espace public (Gestel.J., 2004).
L’analyse de cet auteur porte en effet sur le processus au cours duquel le public
constitué par des individus. Faisant usage de leur raison s’approprie la sphère contrôlée par
l’autorité et la transforme en une sphère ou la critique s’exerce contre le pouvoir de l’Etat
(Gestel.J, 2004). Il observe qu’en guise de rappel historique, ce type de l’espace public n’est
pas sans point commun avec la vie publique se déroulant sur l’agora dans la Grèce antique.
Habermas remarque que, chez les Grecs, la cité (polis) est la chose commune à tous les
citoyens libres et qu’elle est strictement séparée de la sphère privée (oikos), qui est propre à
chaque individu.
Nous traversons ces différents domaines, il est un enjeu particulier sur lequel se
fonde l’activité d’information, celui qui consiste à déterminer comment se joue dans l’espace
public le rapport entre trois de ces mondes « le monde de la vie politique, le monde de la vie
privé et le monde de la vie civile » rendus possible (Charaudeau.P et Glionn, 1997).
Le monde du politique
Le monde du civil
Le monde du privé
Dire le « monde du privé » c’est signifier que ce qui se trouve dans ce monde
appartient en propre à l’individu, n’a pas à être rendu visible au-delà du petit cercle de
relation (familiales ou un caractère secret au regard de ceux qui se trouvent en dehors de ce
cercle. Il n’a pas à être publicisé, et si c’était le cas, il perdrait son caractère privé. Autant dire
que le monde privé correspond moins à tel ou tel secteur de la vie sociale qu’a un
comportement, et au regard que l’on porte sur ce comportement. C’est pourquoi on trouve du
privé dans différents types d’activités sociales dont une partie peut-être livrée au regard du
public. Il s’agit des activités que nous avons nommées domestiques, qui impliquent les
personnes comme usagers (des transports, par exemple).
Mais il est en plus une dimension de l’individu qui est considérée comme privée
par définition, c’est celle de la vie dite intime ou sentimentale (P. Champagne, 1999).
En effet, les hommes politiques usent de toutes les astuces possibles pour se faire
remarquer, surtout par leur capacité de convaincre le public avec des mots et des paroles
convaincants, bref... avec un discours politique soigneusement concocter qui accompagne
l'essentiel de leurs actions. A cet effet, le discours politique reflète alors l'état du champ
politique au moment où il est produit ainsi que la position occupée, dans ce champ, par celui
qui parle51(*). Il s'agit en effet pour l'homme politique de donner un sens à ses dires, d'autant
plus qu'il détient la paternité de ce qu'il avance dans cet environnement. Ainsi, le disions dans
notre premier chapitre, la compréhension d'un fait social n'est que le résultat d'une
construction de sens par l'acteur.
Par ailleurs, pendant une campagne électorale, ce discours est revêtu d'une dimension
qui lui accorde tout son caractère démocratique. En effet, le discours politique selon Uli
Windish52(*) est un discours essentiellement conflictuel. En démocratie on peut cependant
constater que le discours politique se déploie dans une articulation entre consensus et conflit.
Et Paul Ricœur de souligner que la démocratie n'est pas un régime politique sans conflit mais
un régime dans lequel les conflits sont ouverts et négociables (Ricœur P., 1993). D'où, le
discours politique est pris comme une arme servant à communiquer avec le public. Il vise à
persuader, dominer, combattre, lutter, vaincre, convaincre, résister ou se révolter, bref à
donner un sens à sa vision des choses, d'autant plus que l'Acteur politique a toujours en face
de lui une présence concurrente d'un adversaire potentiel dans le champ politique. C'est ainsi
qu'il est souvent avancé l'idée selon laquelle, le discours politique est un contre-discours54(*).
On sous-entend alors que l'élaboration d'un discours politique répond pour la plupart
de cas à une parole, un geste, une action, un message de la partie adverse ou de son
concurrent. Il s'agit souvent d'une réponse de manière chirurgicale au concurrent dans le
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champ politique. Cela est plus fréquent, soit pour récupérer une situation où l'on estime être
mal barré par la partie adverse, soit pour rejeter les accusations portées contre soi, la réfuter
ou carrément pour la nier. Nous pouvons à notre niveau parler alors de discours polémique.
Ce dernier possède trois objectifs essentiels à savoir :
· Placer ses idées dans l'opinion publique en vue de les faire admettre.
· Lutter contre les idées et les pensées des concurrents par des arguments solides.
Somme toute, le discours politique est pour la plupart de cas la transformation de ce que
pense, ce que dit et ce que fait la partie adverse. On peut y déceler, des contre-vérités, des
non-dits et même des pièges. D'où chaque partie, de par son discours, vise la victoire de ses
arguments, dès ses idées eu égard à son idéologie. Et Windish de conclure que le discours
polémique attaque généralement l'identité et la crédibilité de l'adversaire et cherche à ternir
son image. C'est l'essence même de la communication de laïcs catholiques avec le pouvoir en
place au cours de cette période la transition en RDC ce que nous démontrerons plus tard.
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1.3.1. Les différentes techniques du discours conflictuel
A. Masquage ou démasquage :
B. La concession :
C'est une stratégie qui laisse une ouverture et acquiesce certains arguments de
l'adversaire sans pourtant tout assumer. Et enfin, miser sur ces arguments dans une
manipulation pour préparer sa revanche et cela dans une sorte de montage progressif des
éléments à charge qu'on donnerait un sens positif pour soi.
C. L'ironie et la simulation
- L'argumentation coopérative.
- L'argumentation orientée.
- L'argumentation manipulée.
- L'argumentation détournée.
A. L'argumentation coopérative
Elle vise à se faire comprendre. Elle est caractérisée par l'honnêteté, la fidélité et la
rigueur. C'est une forme d'argumentation libre de toute contrainte qui pourrait peser soit sur le
message (déformation) soit sur le sujet récepteur (en lui laissant la liberté d'adhérer). Ce
modèle d'argumentation est l'idéal de la discussion démocratique où l'homme politique
propose directement à un citoyen bien informé et capable de recevoir un message sans
distorsion. Toutefois, signalons avec Breton et Proulx que l'argumentation coopérative reste
une « ligne d'horizon idéale » à laquelle chacun doit se référer et viser.
B. L'argumentation orientée.
Cette dernière est caractérisée par des techniques d'amplification de certains aspects
et en minimise d'autres. Il s'agit de mettre en valeur les qualités d'un message ou d'un
candidat. C'est un travail de recadrage pour obtenir la rétention de l'information comme le
souligne Watzlawick.
C. L'argumentation manipulée
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Celle-ci se présente comme étant une technique retrouvée généralement dans la
persuasion individuelle et dans la manipulation collective. A cet effet, le message est
intentionnellement déformé en vue de parvenir à un objectif. Ce message est diffusé avec une
intense contrainte psychologique ou physique. Le but étant d'enchaîner la volonté du
récepteur et de le faire adhérer par force ou par suggestion.
D. L'argumentation détournée.
Partant de notre hypothèse qui stipule que le sens de la communication des laïcs a
été supprimé sur l’espace publique par ceux qui sont comme des responsables. Les raisons ou
les motivations qui sont même à la base de cette privation. Ce qui nous permet de faire recourt
aux éléments du prestige de l’individu opprimé à la communication politique de la structure,
ses marques, déterminé la portée stratégique de la structure politique. Ainsi, nous soustrayons
des concepts qui nous permettrons de faire notre opérationnalisation, à savoir : l’espace
public, les laïcs, la communication.
Parler de champ (espace public) pour designer l’univers au sein duquel se déploie
l’activité publique, pour Christian Le Bart(32), c’est « suggérer que les stratégies poursuivies
par les acteurs politiques, les types de biens symboliques qu’ils produisent, qu’ils distribuent
ou qu’ils convoitent, les comportements qu’ils adoptent, sont spécifiques à cet espace public
et n’y prennent sens que relationnellement ». De ce fait, opérationnaliser le concept espace
public revient à intégrer des dimensions, des composantes et des indicateurs. Ainsi, le
concept espace selon la théorie de Bourdieu peut être appréhendé à partir des dimensions
politiques, économiques et culturelles, lesquelles dimensions ont pour composantes internes et
externes. Cela comporte alors comme indicateurs la présence des entrepreneurs de causes, des
structures, d’institutions et des règles, tant à l’interne qu’à l’externe.
Tel que nous l’avons spécifié précédemment, tout espace soit-il politique,
économique ou culturelle a comme un des indicateurs la présence d’entrepreneurs de causes.
Cependant, les entrepreneurs de causes considérés ici par Richard Riutort comme modalité de
pilotage de l’organisation deviennent en soi un concept auquel il faut associer des dimensions,
des composantes des indicateurs. Ainsi, l’entrepreneur de causes peut se mouvoir dans une
visibilité ou invisibilité de façon hégémonique ou subalterne avec multiples capacités
d’influence, de manipulation, de négociation et même de disponibilité de subordination. A cet
effet, nous pouvons généraliser que les entrepreneurs de causes se sont des agents qui opèrent
dans une instance de façon visible ou invisible dans la possibilité finalisant ses actions. Une
affirmation qui peut se résumer dans le schéma suivant.
Tout problème de recherche doit d’abord s’intégrer dans une perspective théorique
générale. Et la perspective générale est garante de l’intégration de la communauté
scientifique.
Le cadre théorique est construit dans le but avoué d’expliquer un problème précis. Le
cadre théorique sert aussi à intégrer où rendre crédible une recherche particulière, dans
l’ensemble de la communauté scientifique.
Cet argument épistémologique signifie, que le cadre théorique peut être constitué
d’une ou plusieurs théories en vue d’insérer une étude dans la communauté scientifique.
Outre, la nécessité d’intégrer la recherche à la communauté scientifique, le cadre théorique
sert principalement à présenter un cadre d’analyse et à généraliser des relations d’hypothèses
déjà prouvées dans d’autres contextes pour tenter de les appliquer au problème (Grawitz.M,
1984).
La notion de l’espace public repose sur un cadre théorique solide établi par
Habermas [1962]. Si la notion d’espace public avant par le philosophe et sociologue,
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allemand présente certaines faiblesses. Au départ, en réduisant l’espace public contemporain
aux moments « symétriques de privatisation de l’espace public » et de « publicisation de la
sphère privée » qui traduiraient son affaiblissement inéluctable, elle a délimité un
questionnement dont ont découlé les débats ultérieurs. Dans sa célébration rétrospective d’un
espace public entièrement orienté la raison, Habermas a certes négligé les différentes censures
qui, concourant à l’homogénéisation des participants, contribueraient au rapprochement des
points de vue : le timide ressors d’un espace populaire n’a ainsi guère droit de citer et laisse
pour pont viatique au « peuple » de se trouver des « représentations » [Farge, 1992] ; de
même, les règles de civilité de l’espace public ne tolèrent guère de présence féminine. L’un
des intérêts majeurs, parmi tan d’autres de cette analyse est néanmoins d’insister, comme
caltons en [1992] la parité, sur les tensions consubstantielles de l’espace public, tiraillé entre
l’affirmation d’un principe d’ouverture soumettant toute proposition à l’examen critique et sa
réduction en pratique, aux lettrés, soit à une minorité infime de la population. La question
contemporaine des contours de l’espace public, alors que la participation du plus grand
nombre est devenue un leitmotiv « démocratique » mérite pour le moins examen. Si les
principes constitutifs de l’espace public bourgeois, paraissent difficilement un arbre dans des
sociétés marquées par suffrage universel et les médias généralistes, la perméabilité de l’espace
public et les médias généralistes que critiques, quelles que soient les époques mérite d’être
soulignée le maintien de l’emploi de l’expression « espace public » au singulier dans les
sociétés contemporaine sombre, en outre, intenable : l’évolution d’espaces publics
fragmentés, « mosaïques » [François et nerveux, 1992°, se signifie tant par la multiplication
de des cadres que par diversité de ses participants (P.Riutort, 2007).
Selon Bernard Lamizet, la définition de l’espace public repose sur cinq notions. La
première notion est la confrontation des identités politiques. Tandis que la communication
intersubjectivité, entre deux sujets singuliers, repose, comme on le sait depuis Lacan et le
concept de stade du miroir, sur l’identification symbolique du sujet à l’autre la
communication se fonde, dans l’espace public de l’indistinction sur la confrontation entre les
acteurs et entre la construction dont ils sont porteurs. L’espace public est un espace de
confrontation est d’opposition.
La seconde notion repose sur une géographie indistincte. Au sein des limites de cet
espace, il n’ y a ni frontières ni distinctions entre les constructions qui se confrontent les unes
aux autres la logique de l’espace public s’oppose fondamentalement à celle du ghetto ou des
logiques de discrimination et de distinction dans la mise en œuvre de pratiques de
communication fondamentalement destinées, de façon aléatoire, à toutes les constructions à
n’importe qui de façon indistincte.
Il s’agit de l’action objective, cognitive qui s’impose de dire le vrai. L’action qui
vise la justesse morale de l’action ; l’action expressive qui suppose la sincérité. Ici, il s’agit
d’une recherche d’une définition commune de situation (B. Lamizet, 2012).
Ainsi, l’espace public connait de nos jours des ruptures culturelles et même
linguistiques liées à la multiplication des immigrations et à l’accroissement des déplacements
de population pour des raisons économiques. Cet accroissement des mutations des espaces
d’habitation entraine pour les populations, une forme d’affaiblissement des possibilités
d’accès aux espaces publics. Cela tient à la fois à la difficulté de l’accès des populations
migrantes aux activités professionnelles, qui préconise de plus en plus les identités sociales
qui elles se voient reconnaitre, et à la complexité croissante de leur accès aux sources
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d’informations et aux modes de communication sociale. Cette situation les empêche de
donner pleinement du sens à leur appartenance (Lamizet, 2012).
C’est ce qui explique, enfin, qu’un espace public tend à perdre aujourd’hui son rôle
de médiation spatiale des identités politiques en raison de l’affaiblissement des consciences
sociales d’appartenance et des expressions d’identité. Ce sont ces populations mêmes qui
tendent à perdre leur sentiment d’appartenance politique et leur conscience du lieu social qui
tend à ne plus jouer le rôle majeur qui était le sien. Celui d’une médiation spatiale de l’identité
politique et de l’appartenance sociale. Nous assistons, dans ces conditions, à une forme de
clivage centre le lieu social et la pratique de l’appartenance (Lamizet, 2012).
Aujourd’hui l’espace public est désigné par des réseaux qui structurent les pratiques
de langage l’expression et de communication. La spatialité à toujours constitue le réel de la
communication, à la fois rendant nécessaire par la distance et l’éloignement la mise en œuvre
de médiations de l’échange et de la communication et en manifestant des formes d’obstacle de
la circulation et de résistance à leurs pratiques. Cependant, elle devient aujourd’hui en effet,
par l’institution de la logique du réseau, ce qui fonde les nouvelles logiques de la
communication, de l’échange et de la circulation de l’information en instituant des nouvelles
formes d’appartenance sociale. En s’inscrivant dans un réseau, on exprime une forme
d’adhésion à une logique sociale particulière, d’autant plus que les réseaux finissent par
s’inscrire dans une forme de concurrence qui situe l’espace public dans une logique de
marché. Or, dans le même temps, le réseau est une modalité contemporaine du lieu social
articulée à la technologie et aux impératifs de la communication et de l’expression.
Patrick Champagne, croit que l’espace public est envahi par la « quotidienneté ».
Une quotidienneté bien armée dans une réalité sociale si possible dérangée, bancale, au tissu
troué, mais qui est à la portée de tous et dans laquelle tout un chacun peut reconnaitre ces
liens sociaux dans lesquels il est, puis : liens de proximité, liens professionnels, liens de
voisinage, etc. (Charaudeau et Ghiglionn, 1997).
Conclusion partielle
La deuxième section à porter sur cade théorique du sujet de ce travail dans le but
voué d’expliquer un seul problème précis d’intégrer ou de rendre crédible notre recherche
dans l’ensemble de la communauté scientifique. Pour ce faire, nous avons, ainsi, construit ce
cadre théorique grâce à l’approche de l’espace public pour analyser la construction des laïcs
catholiques à travers la marche du 31 décembre 2017 en mbujimayi.
DEUXIEME CHAPITRE
Section 1. Quelques éléments d’information sur l’organisation des laïcs et leur mission
dans l’Eglise
L’organisation des laïcs et leur mission sont depuis longtemps définies par S.E.
joseph Albert Malula, alors Archevêque de Kinshasa. Dans son livre publié le 08 Août 1966,
l’Archevêque parle du décret sur l’apostolat des laïcs. Quelque part il donne les précisions ci-
après : « sont dignes d’un respect et d’une estime particuliers dans l’Eglise, les laïcs,
célibataires ou mariés, qui, de manière définitive, ou pour un temps, mettent leur personne,
leur compétence professionnelle au service des institutions et activités et de leurs activités.
C’est une grande joie de voir augmenter de jour en jour le nombre des laïcs qui se consacrent
aux associations et œuvres d’apostolat, soit à l’intérieur de leur pays, soit dans le secteur
international, soit surtout dans les communautés catholiques des missions et des Eglises
naissantes »(J.A.Malula,1966).
Ces écrits précises davantage le rôle combien important joué par les laïcs catholiques
dans leur Eglise. Ils sont donc appelés à collaborer avec leurs pasteurs à l’œuvre du salut et
selon leur rang, contribuer d’une manière ou d’une autre avec leurs avoirs pour la réussite de
67
cette œuvre, à susciter les vocations dans leurs milieu de vie, de service et à être sel de la terre
et lumière du monde afin de témoigner du Christ devant les nations (J.A.Malula,1966).
Il convient de signaler que le laïcat de notre pays est chapeauté par une structure de
coordination des activités de tous les laïcs. C’est le conseil de l’Apostolat des laïcs
Catholiques du Congo (CALCC). Les statuts de celui-ci le définissent comme une plate-forme
qui favorise la concertation et la synergie entre tous les mouvements et associations
ecclésiaux des laïcs dans leurs différences et leurs diversités. Il n’est donc pas une
« Association » à côté des autre Associations et Mouvements, mais un conseil impliquant et
chapeautant tous les autres Mouvements et Associations. Selon les mêmes statuts, les
structures du CALCC sont ainsi définies : le conseil national, les conseils provinciaux, les
conseils diocésains, les conseils paroissiaux. Ces structures vont fonctionnent avec un bureau
à chacun de ces niveaux et des secrétariats techniques ; mais pour la Diocèse de Mbujimayi, le
CALCC fonctionne avec un bureau diocésain et les comités des doyennés. Ses différents
comités paroissiaux ne sont pas encore installés et ce, parce que S.E. Monseigneur l’Evêque
du lieu avait préféré qu’ils se limitent d’abord au niveau des doyennés (Cinquantenaire de
Diocèse de Mbujimayi, 2016).
Avant de clôture ce point, nous tenons à vous signaler que le CALCC a pour Idole le
Bienheureux Isidore Bakanja dont l’Eglise catholique célèbre sa journée chaque le 12 Août de
l’année. Son siège social est situé au n° A/6 sur l’Avenue Popokabaka, dans le quartier
Matonge, commune de Kalamu à kinshasa (Président du Conseil Diocésain de CALCC Louis
Mulumba Nsanza).
C’est cet éveil de conscience qui avait poussé les laïcs intellectuels de l’époque, à
réclamer rostros et inguibus, l’indépendance du Congo. Voilà qui nous pousse à parler de
l’accompagnement des fidèles laïcs dans leur engagement pour la politique.
L’engagement politique des fidèles catholiques de Mbujimayi tire ses origines depuis
la fondation même de cette Ville. Son Excellence Monseigneur Joseph Nkongolo wa Ngoyi,
d’heureuse mémoire, avait joué aussi ce grand rôle d’accompagnement des fidèles catholiques
dans la lutte pour la cause du peuple. L’histoire nous rappelle que les migrations des peuples
Luba de Luluabourg, l’actuelle Ville de Kananga et d’autres contrées. Vers Bakuanga
aujourd’hui Mbujimayi, avaient pour causes les troubles politiques et luttes tribales de
l’époque, tisonnés par des colonisateurs, mécontents de la souveraineté acquise par le peuple
67
congolais. L’implication de Monseigneur Joseph Nkongolo, alors Evêque de Lwebo, avait
permis une réelle prise de conscience des populations autochtones du Sud-Kasaï qui ont fini
par accepter ce mouvement d’émigration pour se trouver sur la terre de leurs ancêtres et cela a
largement contribué à la fondation de la Ville de Mbujimayi, Chef-lieu de la Province du
Kasaï Oriental. D’abord Evêque de Lwebo depuis le 1er juillet 1959, Monseigneur Nkongolo
fut intronisé Evêque de Mbujimayi le 1er juillet. Si le Diocèse célèbre aujourd’hui ses
cinquante ans d’existence, il s’avère ipso facto qu’il célèbre également les 50 ans depuis
l’intronisation de son premier Pasteur. Joseph Nkongolo a dirigé ce Diocèse pendant plus ou
moins 26 ans, avant de devenir Evêque Emérite le 1 er Novembre 1992 5 (Cinquantenaire de
Diocèse de Mbujimayi, 2016).
Pendant ces deux décennies et demie, Joseph Nkongolo wa Ngoyi a bien joué ce
même rôle de sensibilisation et d’accompagnement des fidèles sur la scène politique et cela de
manière indirecte, pour la cause du peuple. Quelques illustrations méritent d’être évoquées
notamment son refus catégorique d’introduire l’animation politique aux petits et grands
Séminaires. Comme l’exigeait le régime dictatorial du Marechal Mobutu, la décoration des
Eglises catholiques avec les photos et images du Guide éclairé, la désobéissance à la loi du
Pouvoir central, interdisant la célébration en 1975, des messes de Noel avaient été dites le
matin dans certaines paroisses du Diocèse, pour ceux qui n’étaient pas au service. Le soir du
même jour, il a présidé une célébration eucharistique à la cathédrale de Saint Jean Bonzola, à
l’intention de tous les fidèles catholiques qui étaient alors obligés d’être à leurs services
respectifs dans les avant-midi. Ces quelques actions de résistance qui prouvent à juste titre le
rôle combien important joué par Son Excellence Monseigneur Joseph Nkongolo, dans
l’accompagnement politique des laïcs (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).
Plusieurs sessions de formation étaient organisées par ce service, les thèmes tels que :
l’Eglise-Monde, la Non-violence Evangélique, l’Engagement politique, la Lutte contre
l’injustice, l’Enracinement de la Foi catholique, l’animation des CEVB, des paroisses ainsi
que la prise en charge de l’Eglise (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).
Dans le cadre de cet accompagnement politique, une autre Commission avait été
créée par Son Excellence Monseigneur Tharcisse Tshibangu. Il s’agit de la CODEP ou
Commission Diocésaine d’Accompagnement Politique en Société. Elle avait pour Président
67
Monsieur Corneille Tshibangu Banza Mwakula et aujourd’hui c’est Monsieur Placide
Lufulwabu Bwatu qui en est chargé (Cinquantenaire de Diocèse de Mbujimayi, 2016).
Les deux commissions à savoir Justice et Paix et CODEP travaillent en synergie avec
le CLCC ainsi que la Radio Fraternité pour l’accompagnement de la sensibilisation des fidèles
catholiques dans leur mission de sel de la Terre et Lumière du Monde. Cette mise en forme
permet d’avoir un laïcat fidèle et responsable, engagé dans la politique, afin de lutter contre
les antivaleurs, contre la mégestion du pays, la dictature, le non-respect de la constitution, et
toutes sortes d’antivaleurs.
Pour la matérialisation de ces commissions, les laïcs ont trouvé cette oportunité
pour lancer aux fidèles catholiques ce message repris en trois points :
a. Aux prêtres catholiques, le peuple de Dieu exprime le sentiment de fierté pour son
Eglise et pour ses Pasteurs dont la formation tant spirituelle qu’intellectuelle n’est
pas à comparer à celle des « Pasteurs, Révérends » qui font trop de bruit et des
tapages dans les Assemblées qui naissent au jour le jour.
b. Concernant les fidèles eux-mêmes, ils ont besoins d’un encadrement très efficace
et d’une formation intellectuelle et spirituelle pour relever le défi à eux lancé par
67
les églises dites de Réveil. D’où l’importance des cours bibliques, des centres
d’encadrement des adultes et des écoles de formation des jeunes à rendre
opérationnels.
c. Les laïcs demandent encore aux prêtres de veiller sur une pastorale spécialisée
pour les intellectuels catholiques à travers les associations socioprofessionnelles
comme celles des Médecins, Juristes, Ingénieurs, Professeurs d’Université,
Journalistes, Enseignants, Officiers policiers et militaires,… qui sont tous
Membres de l’ADICAD (Association Diocésaine des Intellectuelles et Cadres
Dirigeants). Cela vaut autant pour tous les Jeunes dans leurs diversités (KA,
Scouts, Jeunes de lumière, MIEC, Légion Junior, AJEUMAC, Chorales des
Jeunes. Car ils constituent la force de l’Eglise et garantissent son avenir.
Tel est leur message que les fidèles adressent à leurs Pasteurs.
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt22 :21). On
justifie souvent le fait que l’Eglise catholique ne doit pas s’engager dans des actions qui
touchent à la politique, en partant de ce passage biblique. La mission de l’Eglise catholique, à
en croire Gaudium et Spes, est d’ordre religieux (http:// www.cenco.cd/consulté 15/02/2018 à
17:23).
Section 4. Les publications en rapport avec la date du 31 décembre 2017 des laïcs
catholiques
Les laïcs Catholiques Congo ont appelé à une marche pacifique pour libérer l’avenir
du Congo, le dimanche 31 décembre 2017. Cet appel a été lancé dans une conférence de
presse tenue dans la salle de conférence de la paroisse Saint Joseph de Matongé le jeudi 21
décembre 2017.
Pour rappel, le 2 décembre 2017, les laïcs catholiques avaient pris la communauté
nationale qu’internationale à témoin. Invitant les gouvernants à respecter les mesures de
décrispation de la scène politique. Et surtout la confirmation de la volonté du chef de l’Etat de
ne pas briguer un troisième mandat. Comme l’exige la constitution pour assurer l’opinion.
« Cet appel est resté lettre morte. La volonté politique d’agir dans le sens de la paix et du
service à la communauté est totalement absente. La mauvaise foi de nos dirigeants est plus
qu’évidente dans la question de l’alternance politique ».
C’est pourquoi et « aussi fidèles aux valeurs chrétiennes et aux idéaux pour lesquels
les pères de l’indépendance ont fait le sacrifice de leur vie. Nous croyons que le tems est
venu, sans haine ni rancœur, de donner à ces mêmes idéaux leurs formes concrètes par
l’exigence de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016. L’unique feuille de
route, solidement fondée sur la constitution de la République ».
67
Violation de l’Accord de la Saint-Sylvestre et réexploit de la marche du 16 février
1992.
« Le forge, notre pays va mal ! » Les laïcs catholiques donnent d’emblée les
mauvaises conditions dans lesquelles visent les populations congolaises et rappellent que la
République Démocratique du Congo n’est pas une propriété privée de quelques
privilégiés. « Les conditions de vie de nos populations sont plus que précaires alors qu’une
minorité de citoyens continue de s’enrichir de manière insolente ».
Ensuite sont énumérées les attentes aux et libertés des citoyens, à l’approche des
élections, plusieurs leaders de l’opposition croupissent en prison ou sont contraints à l’exil.
Comme en 1992, année où la marche des chrétiens avait été réprimée dans le sang
par l’armée de Mobutu, les laïcs chrétiens se disent encore aujourd’hui décidés de répondre à
l’appel des Evêques pour soutenir le processus mis en place par l’Accord de la Saint Sylvestre
le 31 décembre 2016.
4.2. Message des laïcs catholiques pour la marche du dimanche 25 février 2018
Le comité laïc de coordination appelle pour une troisième fois le peuple congolais à
une marche pacifique qui sera tenu le 25 février 2018. Lors des marches pacifiques du 31
décembre 2017 et du 21 janvier 2018 le comité laïc de coordination avait mobilisé plus de
3.000.000 de congolais et congolaises qui ont marché pacifiquement pour réclamer
l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre. Comme seule réponse, le pouvoir a
choisi une répression sanglante. Affichant ainsi la persistance de son arrogance, de son mépris
et de son insouciance. Bref le refus catégorique de prendre en considération les revendications
de toute une nation. Trop c’est trop !
Notre peuple ne croit plus en la politique des dirigeants actuels d’assurer une
alternance pacifique du pouvoir. En effet, les nombreuses fenêtres d’opportunité offertes à nos
dirigeants actuels ont été volontairement et systématiquement rejetées. Réaffirmant ainsi, leur
volonté de se maintenir au pouvoir sans respect de toute procédure démocratique
(http://www.cenco.cd/consulté le 07/03/2018 à 23h05’).
Aussi a-t-il décidé de se mettre résolument debout pour barrer la route à la présente
dictature. Premier obstacle à l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées.
Nous voulons des élections ! Oui nous les voulons, libres, démocratiques, transparentes et
inclusives mais pas des élections truquées et manipulées d’avance. Qui ne garantissent pas la
paix, ni avant ni après les élections.
Alors que le gouvernement s’obstine à assurer qu’il n’y a pas eu de morts « en
lien avec les manifestations du 31 décembre », leur répression a fait « au moins 5 morts »,
« dont un fidèle », de nombreux blessés, une centaine d’arrestations, 134 paroisses
encerclées par des militaires ou policiers, dont dix visées par des tirs de gaz
lacrymogènes, deux messes empêchées et cinq interrompues par les corps armés, selon la
nonciature apostolique (http://www.afrique.Labre.be/consulté 04/04/2018 à 23 :30).
Car le Vatican soutien le droit des fidèles congolais à manifester pour le respect de la
constitution et pour des élections régulières, au nom de la Doctrine sociale de l’Eglise, issue
du Concile Vatican 2 (1962-1965). L’Eglise congolaise occupe une place particulière aux
yeux du Vatican pour plusieurs raisons. D’abord, elle est la plus grande d’Afrique, avec
quelque 40 millions de fidèles, et Mgr Monsengwo, un érudit d’intelligence brillante,
représente le continent dans le collège de 9 Cardinaux nommés par le Pape François pour
proposer une reforme de la curie.
Ainsi, en 1977, sous la direction du Cardinal Malula, a-t-elle créé l’institution des
Bakambi, ministres laïcs chrétiens responsables de paroisse, dont ils assurent l’administration
et l’organisation des activités pastorales, conformément à la recommandation de Vatican 2 de
« faire surgir des Eglises où se vit la communion ».
En 1988, le Vatican reconnait la messe de rite zairois, avec tam-tam, danse, culte,
des ancêtres, mise en valeur de la tradition, orale, eau bénite et encens, qui mêle « fidélité à la
foi et la nature intime de la liturgie catholique elle-même, fidélité au génie religieux et au
patrimoine culturel africain et zaïrois ». Cette « inculturation » es vue alors comme un chemin
67
de libération et, aujourd’hui, comme un rempart partiel contre la poussée des sectes
protestantes (http://www.afrique.Labre.be/consulté le 10/04/2018 à 23h30’).
Héritière d’une Eglise coloniale puissante, celle du Congo a, dès l’indépendance, été
engagée dans les questions de société et a travaillé à la formation accélérée d’élites après la
rupture avec Bruxelles, tandis que des prêtres conseillaient certains dirigeants politiques.
Sans les Kabila père et fils, l’Eglise continue à dénoncer « la misère du peuple à son
comble » (Cardinal Etsou, 2001) ou les familles politiques « qui partagent le gâteau du
pouvoir » (conférence épiscopale, 2004) ; invite à « un vote massif » aux premières élections
démocratiques (Etsou, juillet 2006) ; fustige de « graves irrégularités qui remettent en
question la crédibilité des résultats publics ». Lors des élections de fin 2011 (les évêques,
janvier 2012) ; s’oppose au projet de la majorité présidentielle de supprimer le suffrage direct
pour une série d’élections (les évêques, 2014) où à la modification de l’article 220 de la
constitution qui verrouille le suffrage universel, le nombre de mandats présidentiels et
l’indépendance du pouvoir judiciaire (les évêques, 2014).
Vite, un point de presse comme droit de réponse est convoqué par un porte parole du
gouvernement, les yeux grandement ouverts et neufs tendus sur les tempes, qui tempête,
gesticule, secoue constamment la tête, face à un discours cardinalise prononcé sur un ton
plotât lent. Puis, de toute urgence une réunion de crise de la Majorité Présidentielle. Des
émissaires du chef de l’Etat chez Monsengwo ! Des notions politiques plus hystériques les
uns que les autres, s’empressent, eux, d’écumer les plateaux de télévision, promettant à
l’écran catholique, le pire du prélat catholique (http://www.afrique.Labre.be/consulté le
01/05/2018 à 05h2’).
67
En fait, « que les médiocres dégagent» démontre au mieux le pouvoir des mots,
quand ceux-ci s’appuient sur le temps. Communient avec le temps, tout en démontrant leur
capacité à traverser l’histoire. (Ces mots ont en effet une valeur historique, rien à faire, etc.).
Le statut de l’émetteur du récepteur y serait-il pour quelque chose. Le locuteur est en effet le
chef d’une Eglise dont l’histoire se mélange avec celle de ce pays.
C’est aussi par elle et en son sein que la remise en question est posée par Malula, en
fertilisant par une nouvelle conscience et des valeurs africaines. Et en y faisant résonner
l’écho des gémissements déchirants des populations opprimées. Incommodant sérieusement le
régime Mobutu ! Celui qui prononce « que les médiocres dégagent » en est le successeur.
Reste à savoir si ceux-ci représente vraiment la majorité ! Dans tous les cas, ce
discours a produit ses effets. Le pouvoir des mots ! Kinshasa a dépensé un peu plus de 100
millions de dollars américains dans l’organisation de la francophonie sans impact sur
l’opinion. Juste un bout de phrase dans la langue de Verlaine justement semble marquer les
esprits comme on l’a rarement vu dans un débat public (www.afrique.Lalibre.be/consulté
10/05/2018 à 05:50).
Conclusion Partielle
La troisième et l’avant dernière était consacrée au message des laïcs a leurs pasteurs
avec comme fondement, ce message d’abord porté à l’endroit des fidèles laïcs.
67
TROISIEME CHAPITRE
Une fois les données recueillies, nous les avons dépouillées en les catégorisant selon
les caractéristiques mentionnées ci-haut. Dans la section présente, nous présenterons les
résultats montrant, question par question la construction sur l’espace public a travers la
marche des laïcs catholiques du 31décembre 2017 à Mbujimayi. Cette présentation se passera
sous forme de tableaux, avec usage de la technique de calcul de pourcentage. En premier lieu
nous présenterons les statistiques relatives aux renseignements identitaires des interrogés
avant de relever leurs réponses au questionnaire.
Ce tableau montre que sur les 75 sujets de sexe masculin, 50 sont célibataires (50%)
de l’effectif masculin ou 50 % de l’échantillon tandis que sur les 25 sujets féminins 22 sont
célibataires et 3 mariés. Bref, pour tout l’échantillon, 72 interrogés sont célibataires (72%)
contre 28% de mariés de deux sexes.
Sur le tableau ci-dessus nous constatons que soit 55% sont pour les études faites
universitaires, soit 35% pour les études secondaires, 8% pour le niveau primaire et 2% pour
autres études.
Il ressort de ce tableau que la commune de la Diulu est celle qui a plus d’interrogés
avec 27%, suivi de la commune de la Muya avec 25%.
L’application intégrale de l’Accord la Saint Sylvestre figure en tête soit 67.85%, suivi
de la déclaration publique du président de la République et chef de l’Etat Joseph Kabila de ne
pas briguer pour la troisième fois le mandat présidentiel.
Si l’on croit à ce tableau, 25 sujets voient que l’Accord de la Saint Sylvestre est une
constitution de la transition du fait qu’il a été signé par différents partenaires politiques pour
régler la crise politique congolaise suite à la non organisation des élections dans le délais
constitutionnel soit 29.76%. Le substitut de la constitution considérée par nos interrogés
comme ce qui remplace la constitution soit 26.20%.
Q.10. Répartition des interrogés selon l’argument utilisé est dans la logique de l’Accord
Ce tableau nous fait voir que l’argument utilisé par les laïcs catholiques est dans la
logique de l’Accord de la Saint Sylvestre puisqu’il empêche tout celui qui veut accéder au
pouvoir par la voie non démocratique et son maintien aussi soit 100%.
Nous pouvons constater sur ce tableau que la grande partie des interrogés soit
85.71.% est au courant de ce que les laïcs prévoient de faire en cas de la non prise en compte
de leurs revendications et soit 41.29% n’est pas au courant de celui-ci.
Ce
Faire la marche pacifique 42 50
Faire des jeunes et prières 5 5.95
Mobiliser un grand nombre de la population 1 1,20
Fermeture des installations sanitaires et éducationnelles 9 10,71
Pousser les fonctionnaires et agents de l’Etat à grever 8 9,52
Ne pas considérer le pouvoir en place légitime 15 17,85
Construire un mir entre la communauté internationale et le pouvoir en place 4 4,77
Autres réponses - -
Total 84 100
tableau ci-haut indique que le recourt à la marche pacifique apparait en tête parce qu’il s’agit
d’un moyen légal pour revendiquer son droit lorsqu’il est rejeter par les dirigeants soit 50%,
puis vient par la suite la déclaration de ne pas considérer le pouvoir en place légitime du fait
qu’il est hors mandat constitutionnel soit 17,85%. Au bas ce tableau nous retrouvons la
mobilisation d’un grand nombre de la population soit 1,20%.
La supériorité démographique des hommes sur les femmes de notre échantillon est
liée au fait que les premiers se trouvent être souvent intéresser par la situation politique que
traverse le pays actuellement. Mais aussi l’argumentation développée par les laïcs catholiques
dans leur marche du 31 décembre 2017, soit la seule façon de sortir le pays de la crise
politique soit ce souci traditionnel réservé aux hommes.
La supériorité des interrogés jeunes (18 à 33 ans) est due au fait qu’on trouve plus de
personnes de cette catégorie souhaite voir cette démarche réussir (notamment de la marche).
La plupart des adolescents et jeunes adultes (surtout de sexe masculin) de Mbujimayi sont au
courant de la marche proclamée par les laïcs catholiques, ne seraient-ce que sa prétention de
l’alternance politique à la fin de deux mandats présidentiels au lieu de faire la transition.
Nous avons constaté que l’effectif des scolarités de notre échantillon augmentait au
fur et à mesure que le niveau d’études augmentait aussi. Cela s’explique par le fait que dans la
ville de Mbujimayi ou habitent nos interrogés. Il y a la prolifération des institutions
universitaires, les jeunes sont les plus nombreux. En suite, dans cet espace urbain, les vivants
de niveau secondaire ne sont pas les nombreux. En ce qui concerne le plus bas niveau (post-
primaire), l’effectif est réduit dans notre échantillon par le fait qu’il s’agit généralement de
personnes âgés, qui maitrise qu’à même l’histoire politique de la province du Kasaï-Oriental/
Mbujimayi en particulier et, en général celle de la République démocratique du Congo.
A la deuxième place, l’on retrouve la commune de la Muya. Celle-ci est une zone
commerciale selon les différentes activités commerciales que nous retrouvons dans cette
commune. Elle est aussi un espace dans lequel l’on retrouve la plus grande instance judicaire
de la ville.
L’ensemble des enquêtes, malgré le problème de la conviction qui ronge notre contrée
connaissent le motif pour lequel les laïcs catholiques ont organisé la marche. Car c’est une
façon de revendiquer ses droits pacifiquement. En plus, le contenu de cette marche c’est le
vouloir vivre sans contrainte inscrit dans la constitution et repris dans l’Accord de la Saint
Sylvestre. Cet Accord apprécié par la classe politique interne et externe de la République
démocratique du Congo par son caractère inclusif. Les différents points contenus dans cet
Accord les placent au sommet parmi les deux Accords signés par les hommes politiques
67
congolais, notamment celui de la cité de l’OUA sous l’égide de monsieur Eden Kodjo, envoyé
spécial de l’Organisation des Unités Africaines.
Le total numérique de ceux qui sont au courant du motif dépasse celui de l’échantillon
car nous nous sommes entretenus avec d’autres en coulisse.
Les raisons avancées pour l’organisation de la marche font qu’elle soit peut être
respecté par la classe politique. Du fait que l’application intégrale de l’Accord de la Saint
Sylvestre qui apparait comme un moyen pour régler pacifiquement la crise politique
congolaise. Bien qu’il y a la divergence au tour de cette application. Le bloc mouvance
déclare avoir appliqué intégralement et l’autre bloc parle de la violation de cet Accord. Quant
aux laïcs catholiques utilisent l’argument selon lequel l’Accord est appliqué partiellement
selon les avis de nos interrogés.
On relève sur ce tableau que les interrogés sont d’avis que cette réaction apparaisse est
négative. Du fait que les autorités politico-administratives ne veulent pas prendre en compte
toutes les revendications formulées autour de l’application intégrale de l’Accord. Elles disent
avoir appliqué intégralement cet Accord. Parce qu’il y a un gouvernement de cohésion
nationale et le Premier Ministre est issu de l’opposition, qui était d’ailleurs deux personnalités
après le feu Président Etienne Tshisekedi au sein du Rassemblement des forces acquises au
changement. Dans la lettre qu’on leur a adressée, il ne figure pas des indications itinéraires
que les laïcs cathodiques devraient prendre pour leur marche. Malgré le régime d’information
que nous avons.
Ce tableau est très parlant, vu l’importance que l’Accord présente comme base
juridique et politique pour la période de la transition qui doit aboutir à l’organisation des
élections libres, démocratiques et transparentes. L’Accord du 31 décembre 2016 se veut la
source et la référence provisoire de légitimité des autorités actuelles. Même-ci son
interprétation reste très sélective et varie selon que l’on est du pouvoir, de l’opposition de la
communauté internationale. Ces interprétations plurielles et contradictoires des prescrits de
cet Accord sont autant de sources de l’exacerbation de la crise politique.
Q.10. Répartition des interrogés selon l’argument utilisé selon la logique de l’Accord
Ce tableau montre que laïcs catholiques utilisaient cet argument pour faire valoir leur
idée sur l’espace public. Etant touché par la crise qui secoue le pays, les laïcs veulent que la
démocratie retrouve son chemin tout en privilégiant l’intérêt supérieur de la nation. Que
chacun émet ses opinions sans contrainte. Soucier de la terrible tragédie que traverse la RD
Congo depuis maintenant 20 ans qualifiée par bon nombre d’observateurs comme le drame le
plus terrifiant depuis la seconde Guerre Mondiale.
Les laïcs catholiques ont supplanté toutes forces résistantes de notre pays contre la
dictature et les forces de la mort. Ils redonnent l’espoir au peuple qui n’en peut plus de subir
toutes sortes d’humiliation.ils ont redressé et marché avec lui pour qu’il prenne son destin en
main et s’assume entant que peuple libre et souverain.
67
Q.11. Répartition des interrogés selon ce qui sera fait
Que les 72 interrogés de la vile de Mbujimayi estiment que les laïcs catholiques
comptent mettre sur pied d’autre mécanisme pour pousser le pouvoir en place à une meilleure
application intégrale de l’Accord. Celui-ci présente un soulagement après plusieurs semaines
de négociations, d’embuches, de promesses, de retournements, de blocages, de suspensions,
d’atermoiements et de tractions pinailleuses. L’opposition se sont mis d’accord pour la
gestion de la République démocratique du Congo jusqu’aux prochaines élections.
Que la marche pacifique soit la première action à entreprendre pour faire la pression
aux dirigeants congolais pour libérer l’avenir du Congo. Cette voie est la seule pour sortir le
Congo de l’impense politique. Malgré qu’elle est victime de la répression. Cet Accord est un
fruit des aspirations de peuple congolais pour faciliter l’alternance et le changement du
pouvoir dans le respect de la constitution. Elle est aussi un canal pour parvenir à la victoire de
tous. Puisque le recourt à la violence c’est faire appel à l’instabilité des institutions politiques.
Deuxièmement n’est pas considérer le pouvoir en place légitime. Cette conception se vérifier
du fait que les élections n’ont pas été organisé dans le délais prévu par la loi fondamentale et
le refus de décrisper l’espace politique selon l’esprit de l’Accord.
De ce qui est dit ci-haut, il ressort que le besoin de construire, vital pour l’être social
qui est l’homme, doit tenir compte des difficultés rencontrées lors des négociations politiques
qui avaient aboutis à un accord prédéterminé largement sa mise en œuvre effective. Les
décisions prises ont été de bonne foi pour les acteurs politiques congolais d’aboutir à un
accord qui a apaise leurs esprits en particulier et celui de congolais en général.
La construction des laïcs catholiques que nous avons étudiée ne fait pas exception :
elle ne peut se soustraire du progrès enregistré dans la mise en application de l’Accord de la
Saint Sylvestre au motif que les attentes de congolais n’ont pas trouvée de satisfaction selon
l’esprit de cet Accord. A l’heure actuelle où les regards mondiaux sont tournés vers la
République démocratique du congo pour voir comment le processus électoral evolue. Il serait
vrai de regarder les dispositifs de l’Accord de qui n’ont pas été appliqués. Au lieu de
continuer à réclamer l’application intégrale de dudit Accord qui risquerait de frein le
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processus électoral en cours. Parfois écarter des possibilités qui garantisseraient un processus
démocratique.
Grossomodo, chaque peuple a son histoire propre. Cette histoire est l’ensemble de
faits (événements qui ont eu lieu à des dates précises et elle doit être respectée, valorisée et
pérennisée. Dans cette logique, l’Accord de la Saint Sylvestre, nous révèle les résultats de
certains efforts d’une certaine inspiration, d’une certaine mission de bons offices de prélats
catholiques et de quelques acteurs politiques congolais conscients ont sus résoudre la crise
politique suite à la tenue des élections dans le délai constitutionnel.
Une manière de saluer, d’honorer leur œuvre est que les acteurs politiques montrent
leurs sens nationaliste et patriotique pour respecter les conventions sociales et les textes
légaux qui structurent et organisent la société. C’est là, la manifestation de la volonté
souhaitée de la population congolaise en général, en particulier celle de Mbujimayi.
Conclusion partielle
CONCLUSIN GENERALE
Comment les laïcs catholiques utilisent-ils son argumentation pour se faire légitimer sur
l’espace public ?
Ainsi notre hypothèse stipulait que dans le contexte de la crise politique, toute
organisation sociale développe des positions qui contrarient à la réalisation de l’objet de
quête l’occurrence de la démocratie. Il est vrai que les laïcs catholiques cherchent à ce que,
par cette démocratie qu’ils n’aillent pas d’étouffement des aspirations du peuple congolais par
ceux qui gouvernent. S’il faut parler de l’alternance politique et le changement du régime,
dans le respect de la constitution et de l’Accord de la Saint Sylvestre. Qu’il est temps de ne
pas avancer dans la violence laquelle a crave la situation politique. Plutôt il faut écouter les
autres et surtout ce qui montrera la bonne foi de respecter les textes légaux et les engagements
prises pour sortir le pays de l’impasse.
Les laïcs doivent veiller à la neutralité et à une construction pacifique sur l’espace
public dans le respect de la constitution. De là, leurs raisons trouverons de place sur l’espace
public pendant cette période de la crise institutionnelle avec le processus électoral.
Pour arriver à vérifier notre hypothèse nous nous sommes servis de la méthode
interprétative selon l'herméneutique de Paul Ricœur, ainsi que de la théorie de l’espace public
d’Habermas.
Nous avons tenu à souligner que pour Paul Ricœur l'herméneutique est une science
ou tout simplement une technique d'interprétation des textes. Et qui de préciser qu'un texte
peut bien être, autant un écrit qu'une action, si ce n'est le cours même de l'histoire. Tandis
qu'en ce qui concerne la théorie de l’espace public nous avons spécifié que cette approche
stipule que le sens n'est pas un donné, le sens est une émergence par rapport au contexte.
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Puisque nous parlons de texte nous avons alors précisé que le sens d'un texte n'est pas un
axiome, il n'est pas donné mais se construit selon le locuteur.
Par ailleurs, pour soutenir théoriquement cette étude nous avons recouru à cette
théorie d’Habermas. Pour tenter de cerner tous les contours y afférent d’autant plus que nous
sommes dans un espace public ou édifier une cause suscite l’attention du plus et nécessite de
se conformer à un ensemble de règles précises afin d’en construire la légitimité. C’est un
espace public de présentation particulière du réel de la loi et de la contrainte, du symbolique
du discours, de l’énonciation et de la représentation, ainsi que de les logiques constitutives de
la communication, à la fois dans le champ de l’échange intersubjectif et dans celui de la
communication médiate.
Partant de tous ce qui précède nous avons ainsi structuré notre travail en commençant
premièrement par circonscrire les concepts clefs de cette étude avant de poser la théorie qui
nous a permis de vérifier notre hypothèse. Ensuite nous avons navigué dans l’environnement
politique des laïcs catholiques pour tenter de déceler des éléments argumentatifs qui sont
utilisés par ces derniers pour se faire valoir sur cet espace public, l’objet de notre étude. Pour
enfin pénétrer dans les entrailles des laïcs catholiques pour tenter de comprendre les
particularités de la communication politique lors de la marche proclamée le 31 décembre
2017. L’enquête a été menée auprès de notre population ciblée.
Partant des éléments qui ont émergé dans cette étude, il s’est avéré que la grande
partie de notre échantillon a été d’avis que la construction des laïcs catholiques a été étouffée
par les pouvoirs publics. La stratégie des laïcs catholiques sur terrain a milité pour la mise en
œuvre intégrale de l’Accord. Malgré, les critiques formulées autour de cette argumentation,
notamment par le pouvoir qui déclare avoir appliqué ledit Accord et que les regards sont
tournés vers les élections.
Toutefois, les efforts consentis par les laïcs catholiques dans la communication
politique pendant cette période de la transition n’ont pas totalement été un soulagement de
congolais. Cependant, il faut préciser qu’il y a eu des avancées significatives. Même s’il reste
tant de choses à faire. S’il faut le reconnaitre comme les déclarent certains analystes
nationaux et internationaux.
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