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2.4.

Les interactions entre le monde vivant


Objectif :

Maitriser les notions associées aux facteurs biotiques


Comprendre les interactions existantes entre les êtres vivants et leurs
conséquences

1. Introduction
Les individus (de différentes espèces ou non) qui vivent dans la même communauté ne sont
pas isolés les uns des autres. Ainsi, ils entrent en relation et cela peut leur apporter certains
avantages, mais aussi certains inconvénients. Plusieurs types de relations peuvent s'établir
entre les individus d'une même espèce (relations intraspécifiques) ou entre des individus
d'espèces différentes (relations interspécifiques).

Notions nécessaires à la compréhension du cours


Relation intraspécifique (interaction homotypique) : désigne les relations qui s'établissent
entre individus de la même espèce pour former une population.

Relation interspécifique (interaction hétérotypique) : désigne les relations qui s'établissent


entre espèces différentes.

Niche écologique : en écologie, une niche écologique est une place occupée par une espèce
dans un écosystème. Le terme concerne aussi bien l'habitat de cette espèce que le rôle
qu'elle joue sur le plan trophique, sur le régime alimentaire. Elle distingue également
l'ensemble des facteurs constituant le milieu qui permettent à une espèce de vivre dans un
biotope, s'y nourrir, survivre, se reproduire et ainsi assurer le maintien de l'espèce dans le
biotope.

La description d'une telle niche se fait sur la base de deux types de paramètres :

 des paramètres physico-chimiques caractérisant les milieux où évolue l'organisme


 des paramètres biologiques, incluant les relations avec les espèces avoisinantes et
la modification de l'habitat par l'organisme et la communauté d'espèces dans
laquelle il s'inscrit

On distingue deux sortes de niches :

 Niche fondamentale : elle réunit tous les composants et toutes les conditions
environnementales nécessaires à l'existence d'un organisme
 Niche réalisée ou réelle : elle correspond à la niche réellement occupée par une
espèce sur un territoire donné, elle est équivalente à la niche fondamentale ou plus
petite, car elle est contrainte par d'autres organismes (compétition).
2. Relations intraspécifiques
2.1. Effet de groupe
On parle d’effet de groupe lorsque des modifications ont lieu chez des animaux de la même
espèce, quand ils sont regroupés en deux ou plus de deux individus. L’effet de groupe est
connu chez de nombreuses espèces d’insectes ou de vertébrés, qui ne peuvent se
reproduire normalement et survivre que lorsqu’elles sont représentées par des populations
assez nombreuses.
Exemple :

On estime qu’un troupeau d’éléphants d’Afrique doit renfermer au moins 25


individus pour pouvoir survivre : la lutte contre les ennemis et la recherche de la
nourriture sont facilitées par la vie en commun.

2.2. Effet de masse


A l’inverse de l’effet de groupe, l’effet de masse se produit, quand le milieu, souvent
surpeuplé, provoque une compétition sévère aux conséquences néfastes pour les individus.
Les effets néfastes de ces compétitions ont des conséquences sur le métabolisme et la
physiologie des individus qui se traduisent par des perturbations, comme la baisse du taux
de fécondité, la diminution de la natalité, l’augmentation de la mortalité. Chez certains
organismes, le surpeuplement entraine des phénomènes appelés phénomènes
d’autoélimination.
Exemple :

Sur l'île Mandarte, en Colombie britannique, la taille de la couvée du Bruant


chanteur (Melospiza melodia) diminue au fur et à mesure que la densité de
population augmente.
Exemple :

Dans une étude publiée en 2012, la relation entre le nombre d'individus d'une
meute de Loup et le succès de prédation a été étudiée. D'après celle-ci, cette
relation n'est pas linéaire et met en évidence l'effet de groupe et un effet de
masse partiel (car celui-ci n'a pas forcément de conséquence sur la fécondité
ou la survie).

Mc Nulty et al (2012) : Nonlinear effects of group size on the success of wolves


hunting elk. Behavioral Ecology 23(1) : p. 75-82

2.3. Compétition intraspécifique


Ce type de compétition peut intervenir pour de très faibles densités de population, et se
manifeste de façons très diverses :

 Apparaît dans les comportements territoriaux, c’est-à-dire lorsque l’animal défend


une certaine surface contre les incursions des autres individus.
 Le maintien d’une hiérarchie sociale avec des individus dominants et des individus
dominés.
 La compétition alimentaire entre individus de la même espèce est intense quand la
densité de la population devient élevée. Sa conséquence la plus fréquente est la
baisse du taux de croissance des populations.

Chez les végétaux, la compétition intraspécifique, liée aux fortes densités se fait surtout
pour l’eau et la lumière. Elle a pour conséquence une diminution du nombre de graines
formées et/ou une mortalité importante qui réduit fortement les effectifs.

2.4. Relations comportementales


Outre les interactions intraspécifiques citées ci-dessus, il existe une multitude
d'interactions comportementales entre individus d'une même espèce. On peut
par exemple citer les parades nuptiales et l'accouplement, les comportements
liés à l'apprentissage, aux échanges sociaux d'un groupe, etc.

3. Relations interspécifiques
3.1. Le neutralisme
On parle de neutralisme lorsque deux espèces sont indépendantes : elles cohabitent sans
avoir aucune influence l’une sur l’autre.

3.2. Le mutualisme
Le mutualisme est une interaction interspécifique apportant aux deux espèces concernées
un avantage dans leur coopération. Celui-ci pouvant être la protection contre les ennemis, la
dispersion, la pollinisation, l’apport de nutriments, etc. Cette interaction est facultative mais
les deux espèces y tirent un avantage certain pour leur survie.
Exemple :

En échange d'un abri (épines renflées et creuses) et de nourriture (nectar et


éléments nutritifs détachables de la plante), la fourmi Pseudomyrmex ferruginea
défend l'Acacia cornigera des attaques d'herbivores.
3.3. Le commensalisme
Interaction entre une espèce, dite commensale, qui tire profit de l’association
et une espèce hôte qui n’en tire ni avantage ni nuisance. Les deux espèces
exercent l’une sur l’autre des coactions de tolérance réciproque.
Exemple :

Certaines chiroptères sont commensales de l'Homme car elles fréquentent nos


habitations pour se reproduire.

3.4. La symbiose
La symbiose est une forme de mutualisme obligatoire et indispensable entre deux espèces.
Dans cette association, chaque espèce ne peut survivre, croitre et se développer qu’en
présence de l’autre.
Exemple :

La symbiose mycorhizienne est l'association mutualiste durable entre un


champignon et une racine. Afin d'améliorer leur nutrition minérale (eau et
éléments minéraux), plus de 80% des plantes terrestres forment des symbioses
avec des champignons mycorhiziens. En échange de l'eau et des éléments
minéraux apportés par les mycorhizes du champignon, la plante apporte au
champignon les produits issus de la photosynthèse (sucres).

3.6. Le parasitisme
Le parasite est un organisme qui ne mène pas une vie libre : il est au moins, à un stade de
son développement, lié à la surface (ectoparasite) ou à l’intérieur (endoparasite) de son
hôte. Le parasite doit s'adapter pour rencontrer l'hôte et survivre au détriment de ce dernier.
Exemple :

L'escargot Succinea putris peut être infecté par le parasite Leucochloridium


paradoxum. Ce dernier se loge dans les antennes de l’escargot qui vont prendre
l’aspect et les mouvements d’un ver, devenant une proie d’autant plus repérable
pour les oiseaux que le comportement de l’escargot est aussi modifié.
L'escargot va alors avoir tendance à quitter la végétation et se placer en
hauteur, à découvert. Le cycle de vie du parasite se poursuit dans l’oiseau qui a
mangé l’escargot et dont les fientes permettent la dissémination des œufs du
3.7. L'amensalisme
C’est une interaction dans laquelle une espèce est éliminée par une autre espèce qui secrète
une substance toxique.
Exemple :

L’allélopathie est un phénomène biologique par lequel un organisme produit


une ou plusieurs substances biochimiques qui influencent la germination, la
croissance, la survie et la reproduction d'autres organismes. C'est un
mécanisme fréquemment utilisé chez les plantes afin d'inhiber la germination
ou la pousse d'autres espèces, il est actuellement étudié afin d'utiliser ces
propriétés dans l'agriculture.

3.8. La compétition
La compétition interspécifique peut être définie comme étant la recherche active, par les
membres de deux ou plusieurs espèces, d’une même ressource du milieu (nourriture, abri,
lieu de ponte, etc.). Dans la compétition interspécifique, chaque espèce agit
défavorablement sur l’autre. La compétition est d’autant plus grande entre deux espèces
qu’elles sont plus voisines. Cependant, deux espèces ayant exactement les mêmes besoins
ne peuvent cohabiter, l’une d’elle étant forcément éliminée au bout d’un certain temps.
Exemple :

Exemple de compétition entre deux espèces de mollusques, influant sur


l'occupation de leurs niches écologiques.
3.9. La prédation
Le prédateur est tout organisme libre qui se nourrit aux dépend d’un autre. Il tue sa proie
pour la manger. Les prédateurs peuvent être polyphages (s’attaquant à un grand nombre
d’espèces), oligophages (se nourrissant de quelques espèces), ou monophages (une seule
espèce). L'ensemble des relations alimentaires dans un écosystème donné forme le "réseau
trophique".
4. Conclusion
Résumé :

Il existe un grand nombre d'interactions entre espèces et individus, permettant


de favoriser ou de limiter leur développement. Maîtriser les différentes formes
d'interactions permet de mieux appréhender le fonctionnement du vivant,
notamment à l'échelle des communautés. Identifier les interactions existantes
est obligatoire afin de mettre en place des mesures de conservation adaptées à
l'espèce qu'on veut protéger.
Questionnaire :

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