Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1. Introduction
Afin de réaliser son expertise naturaliste de manière professionnelle et
répondre correctement à la problématique posée, il est nécessaire d'adopter
une méthodologie d'élaboration de l'expertise. Cette méthodologie permet
d'éviter de mal dimensionner son expertise, les erreurs dans le choix du
protocole ou dans la planification qui peuvent avoir de lourdes conséquences
sur la mission (retard, coût financier, nécessité de recommencer avec un autre
protocole, etc.).
Quelques définitions
Technique
Une technique désigne l’ensemble des savoir-faire, procédés et outils
spécifiques, mobilisés de manière logique pour collecter des données
associées à un paramètre à observer ou à un facteur écologique à prendre en
compte. Une technique est définie par rapport à une cible. Dans le cadre d’un
protocole, elle doit être reproductible dans le temps et dans l’espace.
Méthode
Une méthode peut être définie comme un processus logique visant à répondre
à un objectif général (ex : estimation d’une taille de population) par la collecte
organisée de données. Une méthode mobilise donc une ou plusieurs
techniques pour l’acquisition de données sur le terrain, et peut elle-même
s’inscrire dans le cadre d’un protocole standardisé.
Protocole
Il s’agit d’un plan d’étude détaillé expliquant comment les données doivent être
collectées pour répondre à une question scientifique. Il comporte :
- Un plan d’échantillonnage qui définit les règles de sélection des unités
étudiées
- Une ou plusieurs techniques et/ou méthodes à appliquer
- Des règles complémentaires d’application (par exemple une durée, une
fréquence, des conditions météorologiques, etc.). Un protocole est dit
standardisé lorsqu’il est défini précisément dans un document de référence et
applicable par différents opérateurs sur des territoires variés.
Inventaire
Un inventaire naturaliste vise à établir une liste des espèces (ou habitats)
présents dans un territoire donné à une période définie. Dans le cas d’un
inventaire de distribution, il s’agit de définir les lieux de présence d’un taxon ;
pour un inventaire de site, il s’agit de lister les espèces observables dans le
périmètre. Ces données peuvent être complétées par des informations
quantitatives (effectifs, poids, etc.) ou qualitatives (comportement, etc.). Les
modalités de collecte peuvent être encadrées par un protocole (inventaire
protocolé) ou non (recensement, contact).
Suivi
Un suivi repose sur des mesures répétées dans le temps dans le but de
détecter des tendances d’évolution, généralement pour évaluer les effets
d’actions de gestion sur une population, sur la dynamique d’une communauté
ou sur des processus écologiques. Un suivi temporel sans hypothèse
particulière relève de la notion de surveillance, qui permet de détecter des
changements sans nécessairement en démontrer les causes.
2. Etapes préparatoires
2.1. La problématique
Lorsqu'on prévoit de réaliser une expertise naturaliste, la première étape est de
définir sa problématique. Quelle est la question que je me pose et à laquelle je
veux répondre avec mon expertise de terrain ? Bien définir sa problématique
est essentiel afin d'éviter les incompréhensions durant l'élaboration et la
réalisation de l'expertise, notamment si celle-ci nécessite l'intervention de
différentes personnes et acteurs.
Exemple :
Toutes ces problématiques, malgré leurs ressemblances pour certaines, sont toutes
différentes, les objectifs et la méthodologie ne sont donc pas les mêmes.
2.2 Les objectifs identifiés
A partir de la problématique posée, il est possible de définir les objectifs de
l'expertise naturaliste à mener. Ils permettent de préciser la problématique et
de détailler les points à étudier. Définir les objectifs d'une expertise permet de
rappeler la problématique, de la formuler différemment, mais aussi de la
détailler afin d'être sûr de la traiter dans sa globalité. Les objectifs permettent
de répondre à la question générale "Comment répondre à ma
problématique ?".
Exemple :
Des questions simples découlent de cet objectif : par quels moyens ? à quelle(s)
échelle(s) ? Est-ce que je souhaite seulement une information de présence /
absence ?
Concernant les exemples cités plus haut, le territoire étudié est le département
de l'Hérault et c'est à cette échelle que l'étude devra répondre à la
problématique, pour autant, cela ne signifie pas que le protocole nécessitera de
prospecter l'ensemble du département. L'échelle spatiale étudiée dans la
problématique et le territoire qui sera réellement prospecté sont deux choses
différentes. On parlera de notamment de "zone d'étude de terrain" pour la partie
3. Elaboration technique
Généralement, l'"élaboration technique" est réalisée avant le bilan sur "les
moyens nécessaires à la mise en œuvre" de l'étude. Néanmoins, dans le cas où
les ressources financières et humaines sont très limitées, il est possible de
commencer par le chapitre 4. "Moyens nécessaires à la mise en œuvre" afin de
partir de ces informations pour dimensionner l'étude et la partie "protocole". On
part alors des moyens limités connus en amont pour élaborer la partie
technique par la suite.
3.1. Données attendues
L'étape préparatoire de l'expertise étant réalisée, il est maintenant possible de
travailler sur la partie "technique" de l'étude. Avant de définir le protocole
adapté, il est nécessaire de se poser les questions suivantes :
Quantitatives
Semi-quantitatives
Qualitatives
Définition :
Exemple :
Dans le cas d'une étude de la répartition du Pic noir dans l'Hérault, après avoir
réalisé la bibliographie, il apparait évident qu'il n'est pas nécessaire d'étudier les
zones non boisées. L'échelle spatiale est bien le département de l'Hérault, mais
l'étude terrain et la zone d'étude se concentreront sur un territoire plus restreint.
Dans des cas particuliers comme celui d'une étude d'impacts pour un projet
d'urbanisation, il est toujours nécessaire d'avoir une zone d'étude plus grande
que les emprises du projet. En effet, les impacts du projet ne seront pas
uniquement sur les emprises d'implantation du projet mais aussi en périphérie
avec les dérangements occasionnés en phase travaux et en phase d'activité. Les
connectivités écologiques peuvent également être affectées par le projet et c'est
seulement par une analyse spatiale plus large que celles-ci peuvent être
3.4. Récolte et gestion des données
L'étape suivante est de définir par quels moyens seront récoltées les données
dans le cadre du protocole établi (fiche de terrain, tablette, GPS, etc.). Ces
données devront ensuite, en fonction de leur nature, être intégrées dans un
tableur, une base de données ou encore un projet SIG. La numérisation des
données, leur regroupement et leur préparation pour la phase de traitement
doivent être définis ici.
3.5. Traitement des données
Le traitement des données dépend de la nature du sujet de l'étude mais, en
amont de l'expertise en elle-même, il est important de définir comment les
données seront traitées (au moins en partie), et par qui. Si vous (ou votre
organisme) n'avez pas les compétences pour traiter les données
statistiquement parce que le sujet est trop complexe, qui va le faire ? Quel
acteur peut être mobilisé pour aider au traitement ? Toutes ces questions
doivent être traitées en amont de l'expertise, durant cette phase d'élaboration.
Exemple :
Dans le cadre d'un partenariat avec un organisme de recherche par exemple, les
délais pour échanger, officialiser une collaboration et traiter les données peuvent
parfois être long et il convient de les anticiper.
Dans le cadre d'une expertise naturaliste pour une étude d'impacts par exemple,
le temps alloué et les coûts seront définis par négociation avec le client / porteur
de projet.
5. Opérationnalité
5.1. Calendrier prévisionnel / Diagramme de Gantt
Afin de rendre son projet d'expertise pleinement opérationnel, il est nécessaire
de définir un calendrier prévisionnel. Celui-ci doit intégrer l'ensemble des
étapes de l'étude, et tenir compte des éventuels retards (problèmes
météorologiques dans l'application du protocole, etc.). Ce calendrier peut être
matérialisé par un "diagramme de Gantt". Le diagramme de Gantt est un outil
de gestion de projet permettant de visualiser dans le temps les diverses
tâches composant un projet. Il s'agit d'une représentation qui permet de
représenter graphiquement l'avancement du projet.
Exemple :
Questionnaire :