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PARCOURS BIOTECHNOLOGIES
Présenté par :
MAEVATIANA Hermance
Maître ès Sciences
Soutenu publiquement le 08 Janvier 2021 devant la commission d’examen composée de :
Je remercie avant tout l’Eternel qui par sa grâce m’a donné la force et la persévérance
de mener à terme ce travail.
Je tiens à adresser mes remerciements les plus vives aux personnes suivantes :
Monsieur le Docteur Yves JEAN MICHEL Mong, les Directeur du CNRE, Monsieur
le Docteur RANDRIAMBANONA Herizo, Chef du Département Ecosystèmes Terrestres du
CNRE et Monsieur le Professeur RASOLOMAMPIANINA Rado, Chef du Laboratoire de
Microbiologie de l’Environnement du CNRE de m’avoir accueilli chaleureusement au sein de
cette institution.
INTRODUCTION……………………………………………………………………………..1
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CONCLUSION ET PERSPECTIVES…………………………..………………………...….38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………..………39
GLOSSAIRE
Hôte : individu qui héberge un parasite ou un symbiote dont il a investi les tissus. Dans les
cas des champignons parasites l’hôte est toujours spolié. Dans le cas de symbioses fongiques
ou bactériennes, il y a association avec l’hôte.
Mésophile : organisme dont la croissance est optimale sous une température comprise entre
20 à 45 °C.
Mycotrophe : qui porte sur leur racine des champignons dit mycorhizes, une plante
mycotrophe est dépendante des associations mycorhiziennes.
Pyoverdine : Pigment hydrosoluble jaune vert qui fluoresce sous rayonnement ultraviolet
(UV) à 230 nm.
Sidérophores : sont chélateurs de fer synthétisés et sécrétés notamment par les micro-
organismes pour leur permettre de puiser le fer essentiel à leur développement. Ce sont des
molécules de faibles poids moléculaires ayant une très forte affinité pour l'ion Fe3+. Les
sidérophores sont des peptides capables de former des complexes [sidérophores Fe3+] qui
permettront d'internaliser le fer nécessaire au fonctionnement de la cellule.
i
LISTE DES ABREVIATIONS
p-npp: para-nitrophenylphosphate
SD : Sol Déminéralisé
ii
LISTE DES FIGURES
iii
LISTE DES TABLEAUX
1
Introduction
Les espèces pionnières vont coloniser et restaurer les propriétés du sol pour permettre
l’installation des autres espèces végétales (Pidwirny, 2006 ; L’huillier et al., 2010). La
communauté pionnière n’est pas durable mais vouée à une évolution rapide (Lagrange, 2010).
Selon la théorie de la succession végétale, la plupart des espèces végétales pionnières peuvent
agir comme plante facilitatrice vis-à-vis des plantules des autres espèces ligneuses qui vont
leur succéder (Baohanta et al., 2012). Ces plantes facilitatrices ou plantes « nurse » sont les
centres d’intérêt de plusieurs étude dans le cadre de programmes de restauration écologiques
(Baohanta, 2011; Danet, 2017; Houles, 2017 ; Bordez et al., 2018). Du point de vue
application, elles se révèlent comme étant un outil très intéressant et innovant pour la
restauration des milieux dégradés (Gómez-Aparicio, 2009). Elles doivent également être
capables d’améliorer la qualité microbiologique du sol par des mécanismes de sélection et de
stimulation des microorganismes du sol (Darvet, 2006 ; Padille et Pugnaire, 2006).
Connaître les caractéristiques du sol rhizosphérique d’une plante alors s’avère être un
moyen efficace pour l’évaluation du potentiel d’une plante dans une restauration écologique.
D’où l’intérêt de notre sujet : « description des paramètres microbiologiques des sols sous
cinq espèces végétales de l'écosystème minier de Mandena Fort Dauphin ». Pour cette étude,
les espèces pionnières de la zone Phillipia floribunda (Eriaceae), Vernoniopsis caudata
(Astraceae) et Morella spathulata (Araliaceae), ainsi que deux espèces non pionnières
Vaccinium emirnense (Ericaceae) et Polyscia ornifolia (Myriaceae) ont été choisies. Pour
mener à bien cette étude, l’objectif principal fixé a été de décrire les paramètres
microbiologiques qui caractérisent les sols rhizosphériques des espèces caractéristiques de
l’écosystème minier de Mandena en vue de leur valorisation dans les programmes de
restauration écologiques. Pour se faire, les objectifs spécifiques ont été de i) faire l’analyse
des activités des enzymes des sols, ii) évaluer la densité et la diversité des microorganismes
bénéfiques dans le sol.
Les travaux effectués sont présentés dans ce document en trois parties à savoir une
synthèse bibliographique, suivie des matériels et méthodes utilisés puis des résultats et
interprétations. La première partie est précédée par une introduction générale tandis que la
dernière partie est suivie par la discussion, la conclusion et les perspectives.
2
Synthèse
bibliographique
Synthèse bibliographique
II. La rhizosphère
Le concept de rhizosphère a été développé par le microbiologiste Hiltner en 1904
(Hinsinger ,2010). Les racines et la zone du sol les entourant, sous l’influence du métabolisme
de la plante sont désignées sous le nom de rhizosphère .La plante y libère divers éléments
carbonés, dont les photosynthétats, regroupés sous le terme de rhizodépôts. Les rhizodépôts
sont composés d’exsudats racinaires (ou photosynthétats : sucres, acides aminés, acides
organiques, hormones, vitamines), de sécrétions de mucilage (sucres polymérisés, enzymes)
et de cellules sénescentes (cellules de la coiffe racinaire, cellules corticales et épidermiques)
(Lepinay, 2015). La rhizosphère se décompose en trois zones représentées schématiquement
dans la Figure 1: l’endorhizosphère (formé par les tissus racinaires), rhizoplan (surface des
racines), ectorhizosphère (sol rhizosphérique) (Gobat et al., 2004). C’est surtout un lieu
d’échange entre le sol et la racine. La rhizosphère est constituée d’un cortège de
microorganismes qui favorisent l’assimilation des éléments nutritifs par la plante et est le
siège de nombreuses relations symbiotiques entre ces deux organismes (Hinsinger, 2010). La
densité de population de la microflore associée aux racines est d’ailleurs significativement
plus élevée dans la rhizosphère (Vanloon, 2017). Elle est donc un milieu dynamique et
structuré qui abrite une multitude de microorganisme interagissant avec la plante (Lepinay,
2015).
3
Synthèse bibliographique
4
Synthèse bibliographique
fin ce qui fait qu’ils se développent bien sur les matières organiques partiellement dégradées
(Lefebre, 2008).
5
Synthèse bibliographique
6
Synthèse bibliographique
Pour ce type de mycorhize, des spores sont observées dans les racines et/ou dans le
sol. Ce sont des structures coenocytiques (unicellulaires), de forme généralement sphérique
(30 à 800 µm de diamètre), et possèdent une paroi épaisse formée d’une ou de plusieurs
couches de différentes textures, reliées au réseau filamenteux par un hyphe suspenseur (Fortin
et al., 2008). Ces spores servent d’organes de réserve, de résistance et de propagation.
7
Synthèse bibliographique
8
Synthèse bibliographique
9
Synthèse bibliographique
10
Synthèse bibliographique
même (Robert, 2010). Les démarches de la restauration écologique consistent à implanter une
première couverture végétale résistante à base d’espèces natives colonisatrices des terrains
dénudés. Une des approches pour la restauration utilise des espèces facilitatrices qui vont
permettre la succession végétale. (Padille et Pugnaire 2006 ; Baohanta, 2011), en la
considérant comme initiant ou accélérant l’assemblage d’une série d’espèce (Cristofoli et
Mahy, 2010). Sur les zones dénudées comme les sites d’exploitation minière, l’idéal serait
d’utiliser des espèces pionnières qui sont particulièrement résistantes et peu exigeantes. Sur
sites moins endommagés, il s’agira d’espèces secondaires, permettant de redynamiser la
succession de groupements végétaux plus ou moins figés (L’huillier et al., 2010).
Les espèces pionnières sont des espèces de plantes capables de coloniser un milieu
instable, très pauvre en matière organique et aux conditions climatiques difficiles (Pidwirny,
2006). Elles colonisent en premier les surfaces nues ou les zones dégradées et restaurent les
propriétés du sol par la stimulation des microorganismes rhizosphériques ou par
l’amélioration de la qualité physico chimique du sol permettant ainsi l’installation des autres
espèces végétales (Pidwirny, 2006). Ces espèces, par enrichissement et protection du sol,
faciliteront l’implantation naturelle et progressive de nouvelles espèces plus exigeantes
provenant des zones environnantes, permettant à la couverture végétale d’évoluer vers des
groupements végétaux de plus en plus diversifiés (L’huillier et al., 2010).Selon la théorie de
la succession végétale, la plupart des espèces végétales pionnières peuvent agir comme plante
nurse vis-à-vis des plantules des autres espèces ligneuses qui vont leur succéder (Baohanta et
al., 2012).
11
Synthèse bibliographique
12
Matériels et
Méthodes
Matériels et méthodes
I. MATERIEL D’ETUDE
I.1. Matériel biologique
Le sorgho
Le sorgho, présenté dans la Figure 5, est une plante hautement mycotrophe (Planchette
et Morel, 1996). De part ce statut, cette plante a été choisi comme plante test pour l’évaluation
du potentiel infectieux mycorhizogène des sols.
Règne : Plantae
Division : Magnoliophyta
Classe : Equisetopsida
Ordre : Poales
Famille : Poaceae
Genre : Sorghum
Espèce : bicolor
Nom vernaculaire : Apemba Figure 5 : Le sorgho (MAEVATIANA Hermance)
13
Matériels et méthodes
Sol déminéralisé SD
14
Matériels et méthodes
TS TE E1 E2 E3
Tampon phosphate (ml) 15 15 15 15 15
FDA (µl) 200 200 200 200
Sol (g) _ 1 1 1 1
Les tubes vissés contenant les mélanges sols et réactifs ont été incubées pendant une
heure à 30°C et sous agitation. A la fin de l’incubation 1 ml de la solution a été prélevé puis
mis dans un tube eppendorf contenant 1 ml d’acétone 100% pour stopper la réaction. Le
mélange a ensuite été centrifugé à 1000 tours pendant 5 min avant l’observation de la densité
optique à une longueur d’onde de 490 nm au spectrophotomètre.
15
Matériels et méthodes
Le TS ne contient pas de sol tandis que dans le TE le p-NPP est remplacé par de l’eau
distillée stérilisée.
TS TE E1 E2 E3
Tampon phosphate (µl) 400 400 400 400 400
p-NPP (µl) _ _ 100 100 100
Les préparations ont été mélangées par agitation au vortex puis incubées à 37°C sous
agitation. Après une heure d’incubation, 100 μl de la solution de CaCl2 0,5 M sont ajoutés
dans chaque tube pour complexer la réaction d’hydrolyse. Ensuite 400μl de NaOH 0,5 M y a
été rajouté pour arrêter la réaction.
La densité optique a été lue au spectrophotomètre à une longueur d’onde de 400 nm.
La quantité du produit de dégradation du phosphate est exprimée en µg de p-
Nitrophénol produit par gramme de sol sec par heure.
La densité des spores est exprimée en nombre de spores par 100 gramme de sol.
16
Matériels et méthodes
17
Matériels et méthodes
Avant la préparation des dilutions, les sols ont été séchés à l’air ambiant pendant 24
h. Pour chaque échantillon, cinq grammes de sol ont été mélangés avec 45 ml d’eau distillée
stérilisée. Le mélange a été homogénéisé à l’aide d’un agitateur magnétique afin d’obtenir une
solution mère à 10-1. Ensuite, cent microlitres de la solution mère ont été prélevées puis
mélangées avec 900μl d’eau distillée stérilisée suivi d’une agitation au vortex, pour avoir une
dilution 10-2 et ainsi de suite.
18
Matériels et méthodes
composition du milieu TCP est donnée en annexe 5. La capacité des bactéries à solubiliser le
phosphate est témoignée par l’apparition des halos translucides autour des colonies après 48 h
d’incubation à 30°C.
ΣC
𝑁=
V(n1 + 0.1n2)d
19
Matériels et méthodes
20
Résultats et
interprétations
Résultats et interprétations
150 (a)
Quantité de fluorescéine
produit / g de sol /h
100
(b) (b)
(b) (b)
50 (b)
(c)
0
TFC PHI VER MOR VAC POLY SD
Types de sol
Les histogrammes marqués par la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test de
Newman-Keuls au seuil de probabilité 0.05
22
Résultats et interprétations
800 (a)
(b) (b)
(b)
Quantité de p-NPP
en µg/g de sol/h
600
400 (c)
(c)
200
(d)
0
TFC PHI VER MOR VAC POLY SD
Types de sol
Les histogrammes marqués par la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test de
Newman-Keuls au seuil de probabilité 0.05
Le sol sous l’espèce non pionnière Vaccinium emirnense a une activité phosphatasique
significativement élevée par rapport aux autres sols avec 672,5 µg de para-nitrophénol/h/g de
sol. Les sols sous espèces pionnières sont classés dans un même groupe avec une activité
phosphatasique significativement élevée comparée à celle du TFC. Ces valeurs sont
respectivement de l’ordre de 585,73 µg de para-nitrophénol/h/g de sol pour Phillipia
floribunda, 583,13 µg de para-nitrophénol/h/g de sol pour Morella spathulata et 533,56 µg de
para-nitrophénol/h/g de sol pour Vernoniopsis caudata. Il a été relevé que le sol sous Polyscia
ornifolia et le TFC ont une activité significativement proche avec respectivement 173,98 µg
de para-nitrophénol/h/g de sol et 220 µg para-nitrophénol/h/g de sol. Le sol déminéralisé a
une activité significativement faible avec 11,74 µg de para-nitrophénol/h/g de sol. Ce qui met
en avant les sols sous Vaccinium emirnense, Phillipia floribunda, Morella spathulata et
Vernoniopsis caudata qui ont de meilleures activités que le sol de référence.
23
Résultats et interprétations
4000,00 (a)
(b)
Densité des spores/100g de sol
3000,00
Les histogrammes marqués par la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test de
Newman-Keuls au seuil de probabilité 0.05
Il a été noté que le sol sous Polyscia ornifolia conserve la plus grande densité de
spores. Avec 3609 spores/100g de sol, il dépasse le topsoil de la forêt de conservation (2962
spores /100 g de sol) qui est le sol de référence. Les trois espèces pionnières : Phillipia
floribunda, Vernoniopsis caudata, Morella spathulata et le sol rhizosphérique de Vaccinium
emirnense forment un même groupe avec respectivement 1403 spores/100 g sol, 1440
spores/g de sol, 1249 spores/100 g de sol et 997 spores/100 g de sol. Le sol déminéralisé
possède une densité de spore significativement faible. Ce qui suggère que le sol sous Polyscia
ornifolia a un potentiel remarquable à favoriser la production de spores de champignons
MVA en dépassant même le topsoil de la forêt de conservation qui est le témoin positif.
Le Tableau 4 résume le nombre de spores par sol pour chaque espèce identifiée.
24
Résultats et interprétations
Funneliformis
Funneliformis
Scutellospora
Gigaspora sp
Rhizophagus
Acaulospora
intraradices
Glomus hoi
coronatum
mosseae
scutata
sp
TFC 59(c) 232(a) 1633(b) 26(c) 30(a) 461(b) 28(b)
TFC : topsoil de la forêt de conservation PHI : Phillipia floribunda VER : Vernoniopsis caudata MOR : Morella
spathulata VAC : Vaccinium emirnense POLY : Polyscia ornifolia SD : sol déminéralisé
(Les sols suivis d’une même lettre constituent un groupe statistiquement homogène, au seuil de probabilité 0,05,
selon le test de Newman-Keuls)
D’un point de vue général, les spores de Glomus hoi sont les plus abondants dans tous
les sols. Selon les résultats des analyses statistiques, d’un côté, c’est le sol sous espèce non
pionnière Polyscia ornifolia qui en renferme un nombre significativement élevé avec 2856
spores de Glomus hoi /100 g de sol. D’un autre côté, le topsoil de la forêt de conservation et
les sols sous espèces pionnières Phillipia floribunda et Vernoniopsis caudata forment un
même groupe statistique avec respectivement 1633, 1284 et 1395 spores de Glomus hoi /100 g
de sol. Le sol sous Vaccinium emirnense contient un nombre de Glomus hoi significativement
inférieur aux autres sols avec 722 spores de Glomus hoi /100 g de sol. Le sol déminéralisé qui
est le témoin négatif contient 17 spores de Glomus hoi /100 g de sol. Pour l’espèce
Acaulospora sp, c’est le sol sous espèce pionnière Phillipia floribunda (246 spores
d’Acaulospora sp/ 100 g de sol) qui en contient un nombre significativement élevé par rapport
aux autres sols. De même pour Funneliformis mosseae, parmi les cinq sols à caractériser, c’est
le sol sous l’espèce pionnière Phillipia floribunda (130 spores de Funneliformis mosseae/100
g de sol) qui en contient un nombre significativement élevé, bien que celui-ci soit inférieur à
celui du topsoil de la forêt de conservation (232 spores de Funneliformis mosseae/100 g de
sol). En ce qui concerne les autres espèces identifiés (Scutellopora, Rhizophagus intraradices
25
Résultats et interprétations
et Gigaspora sp), ils sont les moins nombreux dans la majorité des sols sauf pour le sol sous
Polyscia ornifolia qui contient un nombre significativement élevé de Rhizophagus
intraradices avec 763 spores /100 g de sol. Ces résultats montrent ainsi que les sols sont
surtout favorables à la sporulation de Glomus hoi. Le sol sous Polyscia ornifolia se démarque
par le fait qu’elle pourrait servir de source de propagules aussi bien pour l’espèce Glomus hoi
que pour Rhizophagus intraradices.
600,000 (a)
(a)
500,000
NPP/100 g de sol
(a) (a)
400,000 (a) (a)
300,000
200,000
100,000 (b)
0,000
TFC PHI VER MOR VAC POLY SD
Types de sols
Les histogrammes marqués par la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test de
Newman-Keuls au seuil de probabilité 0.05
L’analyse des variances a rassemblé tous les sols dans un même groupe sauf le sol
déminéralisé qui a un NPP significativement faible. Les sols sont caractérisés par un NPP
significativement élevé avec 503,238 NPP/100 g de sol pour Polyscia ornifolia, 460,593
NPP/100 g de sol pour Vernoniopsis caudata, 373,402 NPP/100 g de sol pour Vaccinium
emirnense et Phillipia floribunda, 332,660 NPP/100 g de sol pour Morella spathulata et le
topsoil de la forêt de conservation. Aucune différence significative n’a donc été relevé entre
les sols sous espèces pionnières et non pionnières. Ceci suggère que les sols conservent tous
un nombre de propagules apte à générer une bonne mycorhization. La Figure 10 montre les
racines de sorgho mycorhizées observées sous microscope.
26
Résultats et interprétations
(a) (a)
8000,00 (a)
UFC de BSP /g de sol
6000,00 (b)
(b) (b)
4000,00
2000,00
(c)
0,00
TFC PHI VER MOR VAC POLY SD
-2000,00
Types de sol
TFC: topsoil de la forêt de conservation PHI: Phillipia floribunda VER: Vernoniopsis caudata MOR: Morella
spathulata VAC : Vaccinium emirnense POLY : Polyscia ornifolia SD : sol déminéralisé
Les histogrammes marqués par la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test de
Newman-Keuls au seuil de probabilité 0.05
Les BSP ont été identifiées par la présence d’un halo autour des colonies. Ceci a été
observé dans tous les sols sauf le sol déminéralisé. Les sols rhizosphériques des espèces
pionnières Vernoniopsis caudata, Phillipia floribunda, Morella spathulata forment un même
groupe statistique. Ils ont montré un nombre de colonies entourées d’un halo
significativement élevé par rapport aux autres sols avec respectivement 7446 UFC /g de sol,
7109 UFC /g de sol et 6800 UFC /g de sol. Ils sont suivis des sols sous espèces non pionnières
Vaccinium emirnense (4873 UFC /g de sol), Polyscia ornifolia (4133 UFC /g de sol) et du
topsoil de la forêt de conservation (4377 UFC /g de sol). Ces résultats avancent que les sols
27
Résultats et interprétations
sous espèces pionnières sont plus intéressants en ce qui concerne les BSP, ils en conservent
plus que le sol forestier de référence.
600,00 (a)
500,00 (a)
(b)
400,00 (b)
(b)
300,00
200,00
100,00 (c)
(c)
0,00
-100,00 TFC PHI VER MOR VAC POLY SD
Types de sol
TFC: topsoil de la forêt de conservation PHI: Phillipia floribunda VER: Vernoniopsis caudata MOR: Morella
spathulata VAC : Vaccinium emirnense POLY : Polyscia ornifolia SD : sol déminéralisé
Les histogrammes marqués par la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test de
Newman-Keuls au seuil de probabilité 0.05.
Quatre groupes statistiques (a, b, b et c) se sont formés. Le premier groupe est formé par le sol
rhizosphérique de Phillipia floribunda qui contient un nombre de Pseudomonas fluorescens
significativement élevé par rapport aux autres sols avec 510 UFC /g de sol. Il est suivi du sol
sous Vaccinium emirnense 390 UFC /g de sol et du topsoil de la forêt de conservation (353
UFC /g de sol). Le troisième groupe comprend le sol sous Polyscia ornifolia (296 UFC /g de
sol) et le sol sous l’espèce pionnière Morella spathulata (256,667 UFC /g de sol) avec un
nombre d’UFC significativement inférieur à celui des sols cités précédemment. Le sol sous
espèce pionnière Vernoniopsis caudata et le sol déminéralisé n’en contiennent aucun.
28
Résultats et interprétations
(a) (a)
UFC d'actynomicètes/g de
10000,00
8000,00 (b)
(b) (b)
(b)
6000,00
sol 4000,00
2000,00 (c)
0,00
-2000,00 TFC PHI VER MOR VAC POLY SD
Types de sol
TFC: topsoil de la forêt de conservation PHI: Phillipia floribunda VER: Vernoniopsis caudata MOR: Morella
spathulata VAC : Vaccinium emirnense POLY : Polyscia ornifolia SD : sol déminéralisé
Les histogrammes marqués par la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test de
Newman-Keuls au seuil de probabilité 0.05
L’analyse des variances a classifié le sol sous l’espèce pionnière Morella spathulata
avec 9618 UFC /g de sol et le topsoil de la forêt de conservation avec 9676 UFC/g de sol qui
ont un nombre d’UFC d’actinomycètes significativement élevé par rapport aux autres sols.
Ensuite viennent les sols sous les espèces pionnières Vernoniopsis caudata (5413 UFC/g de
sol) et Phillipia floribunda (4410 UFC/g de sol) et les espèces non pionnières Vaccinium
emirnense (5059 UFC/g de sol) et Polyscia ornifolia (5380 UFC/g de sol) qui n’ont montré
aucune différence significative. Le sol déminéralisé n’a pas montré la présence
d’actinomycètes. Ce qui avance la forte réserve potentielle en actinomycète du sol sous
Morella spathulata dépassant celle du topsoil de la forêt de conservation.
A B C
Colonie de Pseudomonas
Halo
29
Résultats et interprétations
IV. Corrélation entre tous les paramètres étudiés et les différents types de sol
La Figure 14 résume l’Analyse en Composante Principale des 7 variables : Bactéries
Solubilisatrices de Phosphate, Nombre le Plus Probable, diversité des spores, Actinomycètes,
Pseudomonas, activités microbienne globale, phosphatase acide, qui décrivent les propriétés
microbiologiques des sols.
F2 (25,25 %)
F2 (25,79 %)
0
NPP
0 SD
-1
-0,25
POLY
BSP
-0,5
-2
PAC
-0,75
TFC
-1 -3
-1 -0,75 -0,5 -0,25 0 0,25 0,5 0,75 1 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2
F1 (48,75 %) F1 (48,70 %)
BSP : Bactéries Solubilisatrices de Phosphate ; NPP: Nombre le Plus Probable SPORES : Diversité des Spores ;
ACTINO : Actinomycètes ; PSEUDO : Pseudomonas ; FDA : Activités microbienne globale, PAC : Phosphatase
acide.
TFC: topsoil de la forêt de conservation PHI: Phillipia floribunda VER: Vernoniopsis caudata MOR: Morella
spathulata VAC : Vaccinium emirnense POLY : Polyscia ornifolia SD : sol déminéralisé
L’ACP a mis en évidence une dispersion de 73,95 % des variables sur les axes
factoriels F1 x F2. Les axes F1 et F2 présentant respectivement 49,70 % et 25,25 % de
l’inertie totale des points ont été retenu pour l’interprétation des résultats.
Les variables ACTINO, PSEUDO, BSP et NPP sont expliquées par l’axe F1. Les
variables PAC et FDA (activités enzymatiques) et densité de spores sont expliquées par l’axe
F2. Les sols sous espèces pionnières VER, MOR et PHI forment un même groupe avec des
caractéristiques similaires essentiellement expliqués par la variable BSP, puisque ces sols en
sont très riches. Les résultats montrent également que le sol sous VAC présente des
caractéristiques similaires à celles des espèces pionnières. Ce dernier montre des
caractéristiques intéressant pour un programme de restauration écologique. Le sol sous
l’espèce non pionnière POLY par contre forme un groupe à part principalement caractérisé
par une densité de spores importante comparée aux autres sols de. Le cercle de corrélation
montre une corrélation fortement positive entre l’activité des phosphatases acide du sol et le
30
Résultats et interprétations
nombre de BSP, ainsi que le NPP. Ce qui montre l’interaction entre les BSP et les MVA dans
la transformation du phosphate indisponible du sol en phosphate assimilable pour la plante.
Une corrélation fortement positive est aussi observable entre le NPP et la densité de spores, ce
qui suggère que pour les sols étudiés, les spores sont des formes de multiplications des MVA,
ces sols pourraient donc être utilisés dans des techniques de restauration mettant en avant
l’utilisation du PIM d’un sol.
31
Discussion
Discussion
L’objectif principal de cette étude était de décrire les paramètres microbiologiques qui
caractérisent les sols rhizosphériques des espèces caractéristiques de l’écosystème minier de
Mandena en vue de leur valorisation dans des programmes de restaurations écologiques. Pour
se faire, l’analyse de l’activité des enzymes ainsi que l’évaluation de la densité des
microorganismes bénéfiques ont été effectuées. Pour rappel, trois espèces pionnières :
Phillipia floribunda (Ericaceae), Vernoniopsis caudata (Astraceae), Morella spathulata
(Myriaceae) et deux espèces non pionnières : Vaccinium emirnense (Ericaceae) et Polyscia
ornifolia (Araliaceae) ont été étudiées au cours de ce travail.
En premier lieu, l’analyse de l’activité des enzymes des sols a été effectuée. Pour cela,
la méthode utilisée a été celle qui consiste à suivre l’hydrolyse de la Fluorescéine di-acétate.
Les résultats ont montré que le topsoil de la forêt de conservation présente l’activité la plus
élevée. Les sols rhizosphériques sous les espèces pionnières (Polyscia ornifolia et
Vernoniopsis caudata) ont également montré des activités microbiennes globales élevées. Ces
résultats corroborent ceux d’Andriatahiana (2015) et Baohanta, (2011) qui ont trouvé une
forte activité microbienne globale dans des sols rhizosphériques de plante pionnières.
Vaccinium emirnense qui est une Ericacée présente pourtant une activité similaire à celle des
espèces pionnières. Les Ericacées possèdent des symbiotes mychoriziennes éricoïdes avec un
pic d'activité enzymatique à pH très bas (Morissette, 2011). La différence entre le sol de ces
deux Ericacées pourrait être alors être due à la quantité de litière qu’ils produisent car
Phillipia floribunda est une espèce buissonnante (Rakotoson, 2002) tandis que Vaccinium
emirnense est un arbuste (Danet, 2005). En effet, l’activité microbienne globale est influencée
par le caractère physico-chimique, le taux de matière organique du sol (Schnur et Rosswal,
1982 ; Frankenberg et Dick, 1983) et l’espèce qui colonise le sol (Cabugao et al., 2017). Etant
donné que l’analyse de l’activité microbienne globale du sol permet d’évaluer la qualité
biologique d’un sol (Burns, 1982 ; Garcia et al, 2000 ; Petit Jean, 2019), le sol rhizosphérique
de Phillipia floribunda est donc de qualité biologique faible.
Pour la phosphatase acide, les analyses ont montré que le sol rhizosphérique de
Vaccinium emirnense a l’activité la plus notable. Ces résultats peuvent être expliqués par le
fait que les Ericacées se développent généralement sur des sols acides (Edgar, 1920) et que
naturellement, les phosphatases acides prédominent et montrent une minéralisation optimale
du phosphore dans les sols acides (Olander et al., 2000; George et al., 2002 ;Doda et al.,
33
Discussion
2003). En effet, Vaccinium emirnenense croit sur un sol à pH entre 3,5 et 4 (Krzewińska,
2004). Pour les deux autres espèces pionnières, Vernoniopsis caudata, et Morella spathulata,
les résultats ont montré des valeurs significativement supérieures à celle de l’espèce
secondaire Polyscia ornifolia. Ces résultats rejoignent toujours ceux d’Andriatahiana (2015)
et Rabemanantsoa (2015) qui ont suggéré une activité importante de la phosphatase acide
dans les sols sous espèces pionnières Clydemia hirta et Conyza sumatrensis. La présence de
ces enzymes est d’une grande importance dans les programmes de revégétation (Garcia et al.,
2000) étant donné que la production de phosphatase par les microorganismes augmente la
disponibilité de l’ion ortho phosphate dans le sol (Marschner, 2011) favorisant ainsi la
croissance de plante. Le sol de Mandena étant pauvre en phosphate (QMM, 2001) les espèces
pionnières à forte activité phosphatasique (Phillipia floribunda, Vernoniopsis caudata,
Morella spathulata) et l’espèce non pionnière Vaccinium emirnense seront adaptées pour la
revégétalisation du milieu.
Des analyses plus approfondies ont permis d’identifier les espèces Acaulospora sp,
Funneliformis Mosseae, Funneliformis coronatum, Scutellopora scutata, Rhizophagus
intraradices, Gigaspora sp et Glomus hoi dans les sols. La nature des communautés de MVA
34
Discussion
est liée au type de peuplement végétal et du type de sol (Jeffries et Barea ,2001). Les genres
Gigaspora et Acaulospora tolèrent l’acidité et sont naturellement présents dans les sols acides
tandis que le genre Glomus est favorisé dans les sols proches de la neutralité (Mosse, 1973).
Or, les résultats ont montré que les spores de Glomus hoi sont significativement élevées dans
la majorité des sols surtout dans le sol rhizosphérique de Polyscia ornifolia. Ceci pourrait être
due au fait que les Glomus hoi s’adaptent facilement aux fluctuations environnementales et
sont prépondérants dans des sols sableux (Ouallal et al., 2018 ; Stuthz, 2000). Aussi, le genre
Glomus est dominant dans les zones dégradées d’exploitation minière (CNRT ,2012).
Les sols sont caractérisés par un nombre de propagules apte à générer une
mycorhization très élevée. Aucune différence significative n’a été observée entre les sols sous
espèces pionnières Phillipia floribunda, Vernoniopsis caudata, Morella spathulata et sous
Vaccinium emirnense. Les études de Henkel et al. (1989) ont montré une sensibilité des MVA
par rapport à l’environnement du sol, ils sont plus effectifs dans un sol pauvre en matière
organique, ce qui est le cas pour les sols dégradés de la zone d’exploitation de l’industrie
minier QMM (Rakotoson, 2002). Selon l’ITAB 2002, la référence du nombre le probable des
propagules contenu par kg de sol qui est jugé acceptable autour de 1500 par kg de sol, alors
que les sols présentent jusqu’à 3 fois cette valeur et même 5 fois pour Polyscia ornifolia. Le
PIM d’un sol est d’une grande importance dans le cadre d’un projet de restauration des sols
perturbés (Dechamplin ,2002) notamment pour la valorisation des plantes dans les
phénomènes de facilitation écologiques (Sanon 2005 ; Baohanta 2011 ; Duponnois, 2013).
Les cinq espèces seraient donc des candidates potentiellement utilisables à cet effet. Leurs
sols pourraient restaurer le potentiel mycorhizien de la zone dégradée. Mais il faut aussi noter
que certaines espèces pionnières très mycotrophes s’installent en début de succession végétale
sur des sols dégradés et favorisent par la suite le développement d’autres espèces végétales
via un effet plante nurse (Azcon-Aguilar et al., 2003). Parmi les espèces étudiées,
Vernoniopsis caudata et Morella spathulata ont déjà été évaluées comme des espèces
pionnières hautement mycotrophes (Ramanankierana, 2012). Ces espèces pourraient donc
potentiellement jouer le rôle de plantes nurses et être valoriser dans un projet de restauration
écologique.
Les analyses ont révélé que les sols sous espèces pionnières (Phillipia floribunda,
Vernoniopsis caudata, Morella spathulata) possèdent un plus grand nombre de Bactéries
Solubilisatrices de Phosphate (BSP) par rapport aux sols sous espèces non pionnières. Ces
35
Discussion
résultats sont consolidés par ceux de Cabugao en 2017 qui montrent une différence de la
biomasse de BSP selon le type de plante et de la racine. De plus, une corrélation entre les BSP
et les phosphatases acides a également été montrée car ces mêmes sols présentent les activités
phosphatasiques acides les plus élevées. La présence de ces bactéries dans le sol contribue
ainsi à la solubilisation du phosphate, qui est très peu disponible dans les sols acides
(Ratsimbason ,2019) et en même temps à la croissance de la plante (Khan, 2009). Ces espèces
pourraient alors facilement s’adapter au déficit de phosphore et améliorer la qualité du sol de
Mandena qui est également acide (Sarasin ,2003).
Tous les sols, sauf le sol déminéralisé, contiennent des actinomycètes à différentes
quantités. Le topsoil de la forêt de conservation et le sol sous l’espèce pionnière Morella
spathulata conservent le plus grand nombre de ces microorganismes. Aucune différence
significative n’a été observée entre les espèces pionnières (Phillipia floribunda et
Vernoniopsis caudata) et les espèces non pionnières (Vaccinium emirnense et Polyscia
ornifolia). Ces résultats sont consolidés par ceux de Golinska et Dahm (2011) qui ont aussi
relevé l’abondance des actinomycètes dans les sols rhizosphériques surtout sous les espèces
pionnières. En ce qui concerne la différence entre les sols, cela pourrait être due à la variation
des exsudats racinaires libérés dans le sol (Dommerguez, 2016). Rappelons que les
actinomycètes sont importants de par leurs activités en tant qu’agents de biocontrôle contre
les pathogènes, leurs effets sur la croissance de la plante (Clément et Lozet, 2011 ; Sharma et
al., 2014 ; Ravolomanitrarivo, 2015) et leur rôle dans la fertilisation (Ounadjela, 2016). Ce
qui procurerait à l’espèce Morella spathulata une meilleure résistance et adaptation au milieu
dégradé.
Les sols étudiés sont caractérisés par un nombre de Pseudomonas très faible. En effet,
les Pseudomonas sont plus favorisées par des milieux proches de la neutralité (Boullard et
Moreau, 1962), alors qu’ici, le sol de Mandena a un pH acide (Sarasin, 2017) ce qui
expliquerait la rareté des Pseudomonas dans ces sols. Bien de faible densité, les sols sous
Phillipia floribunda et Vaccinium emirnense présentent le nombre le plus élevé suivi des sols
sous Morella spathulata et Polyscia ornifolia, Vernoniopsis caudata n’en contient aucun. La
plante oriente et sélectionne les microorganismes qui vont constituer la rhizosphère par
l’intermédiaire des exsudats racinaires (Thomas, 2014). Ce qui pourrait expliquer ces
résultats. Tout de même les plantes avec un sol rhizosphérique colonisé par les Pseudomonas
sont avantagées car les Pseudomonas améliorent la santé de la plante, favorise sa croissance et
sont des agents de lutte contre les phytopathogènes (Rainey, 1999 ; Mezaache, 2012).
36
Discussion
Les espèces pionnières colonisent en premier les surfaces nues ou les zones dégradées
et restaurent les propriétés du sol par la stimulation des microorganismes rhizosphériques ou
par l’amélioration de la qualité physico-chimique du sol (Pidwirny, 2006). Les
microorganismes interagissent entre eux et avec la plante modifiant les paramètres physico-
chimiques du sol et en même temps l’adaptation des plantes (Rainey, 1999), ce qui facilite
l’intégration d’autres espèces dans le cadre d’une restauration écologique. De par les résultats
obtenus, les sols des trois espèces pionnières Phillipia floribunda, Morella spathulata et
Vernoniopsis caudata sont suggérées pour cet effet. Comme cette étude n’a pas pris en
compte le paramètre durée de conservation des sols qui influe sur les activités microbiennes
du sol, les résultats donc peuvent donc légèrement s’écarter des conditions réelles sur terrain.
L’analyse des composantes principales a montré que les sols sous espèces pionnières
Phillipia floribunda, Vernoniopsis caudata, Morella spathulata forment un même groupe de
caractéristiques similaires, ceci est évident car les espèces pionnières d’une même zone ont
des caractéristiques communes qui est la capacité de se développer dans une zone dégradée.
Cependant, le sol sous l’espèce Vaccinium emirnense présente des caractéristiques similaires
à ceux des espèces pionnières et forment un même groupe avec ces dernières. A notre
connaissance, aucune étude n’a encore été menée sur cette plante dans la zone de Mandena
mais elle est considérée comme pionnière à Arivonimamo (Baohanta, 2011) ce qui pourrait
expliquer ces similitudes. Les résultats ont aussi mis en avant la forte corrélation entre le
nombre d’UFC de BSP, et l’activité des phosphatases acides, ainsi que le NPP. Toro et al. en
1997 et Kothamasi en 2006 ont démontré cette même interaction qui favorise la croissance
de la plante car les BSP mettent à disposition des champignons mycorhiziens les phosphates
solubles, Ce phénomène se produit surtout avec les Gloméromycètes dans un sol pauvre en
phosphate (Arturson, 2006).
37
Conclusion et
perspectives
Conclusion et perspectives
En conclusion, les travaux réalisés sur la caractérisation des cinq espèces végétales
caractéristiques des zones décapées de l’écosystème minier de Mandena Fort Dauphin ont
permis d’établir des données essentielles sur les caractéristiques des sols rhizosphériques de
ces espèces et en même temps de déterminer leurs valorisations possibles.
Il a été relevé d’un côté que les sols des espèces pionnières étudiées (Phillipia
floribunda, Vernoniopsis caudata et Morella spathulata) présentent des caractéristiques
microbiologiques intéressantes. Cependant, Vernoniopsis caudata et Morella spathulata se
démarquent avec des propriétés encore meilleures de par leur richesse en microorganismes
bénéfiques, l’activité des enzymes des sols et leur richesse en propagules aptes à générer une
mycorhization et elles pourraient donc être valorisées dans un programme de restauration
écologique. Il a aussi été observé que le sol rhizosphérique de l’espèce non pionnière
Vaccinium emirnense a des caractéristiques microbiologiques très intéressants, similaires aux
espèces pionnières qui seraient autant valorisables que les espèces pionnières dans un projet
de restauration écologique. D’autre part, Polyscia ornifolia serait une source intéressante de
propagule pour des inoculations futures. A part cela, cette caractérisation a permis aussi de
déterminer des utilisations possibles des plantes pionnières hautement mycotrophes
Vernoniopsis caudata et Morella spathulata pour la restauration du potentiel mycorhizogène
des sols ou en tant que plante nurse dans les projets de restauration.
Ces résultats ne sont que des résultats préliminaires qui nous ouvrent vers de nouvelles
perspectives de travail à savoir :
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Annexes
Annexes
Phillipia floribunda
Classe : Equisotepsida
Sous-classe : Magnoliidae
Superordre : Asteranae
Ordre : Ericales
Famille : Ericaceae
Genre : Philippia
Espèce : floribunda
Morella spathulata
Classe : Equisotepsida
Sous-Classe : Magnoliidae
Super-Ordre: Rosanae
Famille : Myriaceae
Genre : Morella
Espèce : spathulata
Vernoniopsis caudata
Classe : Equisotepsid
Sous-classe : Magnoliidae
Superordre: Asteranae
Ordre : Asteranae
Famille: Astraceae
Genre: Vernoniopsis
Espèce: caudata
Vaccinium emirnense
Super-Classe : Angiospermes
Classe : Dicotyledones
Ordre : Ericales
Famille : Ericaceae
Genre : Vaccinium
Espèce : emirnense
Polyscia ornifolia
Classe : Equisotepsida
Sous-classe : Magnoliidae
Superordre : Astaranae
Ordre : Apiales
Famille : Araliaceae
Genre : Polyscia
Espèce : ornifolia
Solution A : 19,21g d’acide citrique est dissout dans 1000ml d’eau déminéralisée.
A(X) B(Y) pH
44,6 5,4 2,6
42,2 7,8 2,8
39,8 10,2 3
37,7 12,3 3,2
35,9 14,1 3,4
33,9 16,1 3,6
32,3 17,7 3,8
30,7 19,3 4
29,4 20,6 4,2
27,8 22,2 4,4
26,7 23,3 4,6
25,2 24,8 4,8
24,3 25,7 5
23,3 26,7 5,2
22,2 27,8 5,4
21 29 5,6
19,7 30,3 5,8
17,9 32,1 6
16,9 33,1 6,2
15,4 34,6 6,4
13,6 36,4 6,6
9,1 40,9 6,8
6,5 43,6 7
Annexes
Pour 50ml de tampon Mc Ilvain à pH=7 par exemple, on additionne 6,5ml de la solution A
avec 43,6ml de la solution B. Cette solution à pH=7 est communément appelée solution stock.
8,7g de K2HPO4 et 1,3g de KH2PO4 sont dissouts dans 800ml d’eau distillée. Le pH
de la solution est ensuite mesuré et ajusté à 7,6 à l’aide de la soude et le tout est enfin
complété à 1 litre. La solution est soit utilisée directement, sinon elle est conservée à 4°C.
Annexes
REACTIFS Quantité
NH4Cl 5g
NaCl 1g
MgSO4 1g
Ca3(PO4)2 4g
Glucose 10g
Agar 20g
ED 1l
REACTIFS Quantité
Polypeptone 20g
Glycérol 10g
Phosphate bipotassique 1,5g
Sulfate de magnésium 1,5g
Agar 15g
ED 1l
REACTIFS Quantité
Glucose 20g
Casitone 5g
NaCl 5g
Beef extract 3g
Agar 20g
E.D 1l
Nom : MAEVATIANA
Prénom : Hermance
E-mail : maevahermance@yahoo.com
Titre : Description des paramètres microbiologiques des sols sous cinq espèces végétales de
l'écosystème minier de Mandena Fort Dauphin (Morella spathulata, Vernoniopsis caudata,
Phillipia floribunda, Polyscia Ornifolia, Vaccinium emirnense)
Résumé
E-mail: maevahermance@yahoo.com
Abstract