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______________
Option : BIOTECHNOLOGIE-MICROBIOLOGIE
APPROCHE A LA PHYTOPATHOLOGIE
ET MICROPROPAGATION DE
Vanilla planifolia (Orchidaceae)
Explant: morceau de la plante (pouvant aller de l'ensemble de la partie aérienne à des cellules
isolees en passant par des morceaux de feuille ou de racine, des graines et des bourgeons)
utilisé comme matériel de base servant à la reproduction végétative sur milieu synthétique.
Inflorescence : disposition ou arrangement de l’ensemble des fleurs sur la tige d’une plante.
Languette : excroissance de la tige se prolongeant dans la fleur et qui forme une valve
empêchant tout contact entre les étamines et le pistil.
Mucus : sécrétion visqueuse contenant des protéines et des glucides sous forme de mucines
(grandes protéines fortement glycosylées), produite par les cellules des muqueuses et jouant
un rôle de protection.
Nécrose : état pathologique, dû à une infection bactérienne ou fongique, qui provoque une
mort anormale et non programmée d’une cellule ou d’un tissu.
Plante vivace : plante dont la période de végétation s’étend sur plusieurs années.
Safran : épice jaune d’or extraite de la fleur d’une plante herbacée à bulbe appelée Crocus
sativus.
Totipotence : propriété des cellules végétales à régénérer une plante entière à partir de
quelques cellules-mères.
LISTE DES ABREVIATIONS
BA : 6 -benzyladénine
McF : Mc Farland
NA : Nutrient Agar
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II. SYNTHESE
BIBLIOGRAPHIQUE
II.1 Point sur la vanille
II.1.1 Origine
Le terme vanille vient de l’espagnol « vainilla » diminutif de «vaina» qui signifie une
gaine, une enveloppe ou encore le fourreau d’une épée. Les mexicains l’ont appelé du nom
Aztèque « Tlilxochill » ou « gousse noire » [ANDRIAMAHERY, 2011].
La vanille est originaire de l’Amérique méridionale. Elle croît spontanément au Mexique dans
la baie de Campeche [A.DELTEIL, 1884].
Règne : VEGETAL
Embranchement : SPERMAPHYTES
Classe : MONOCOTYLEDONES
Ordres : ORCHIDALES
Famille : ORCHIDACEAE
Genre : Vanilla
Espèce : planifolia
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II.1.3 Description botanique de Vanilla planifolia
II.1.3.1. Racines
Le vanillier possède 03(trois) sortes de racines :
- Racines souterraines
Ces racines, de 10 à 15 cm de long, avec ses nombreuses ramifications et ses poils
absorbants qui assurent l’absorption des éléments nutritifs du sol, supportent la plante.
- Racines aériennes
Les racines aériennes possèdent aussi des poils absorbants qui captent l’humidité
atmosphérique et l’eau de pluie.
- Racines adventives ou crampons
Les racines adventives fixent la plante au tuteur et puisent éventuellement la nourriture
en provenance du tuteur.
II.1.3.2. Liane
La liane du vanillier est composée d’une tige grimpante vivace, souple, non lignifiée et
peu ramifiée. Sa forme est cylindrique, généralement de couleur verte et peut atteindre 40 m
de longueur. Elle est constituée par des nœuds et des entrenœuds.
II.1.3.3. Feuilles
Les feuilles sont entières, alternes, presque sessiles, charnues et oblongues. Sa
longueur est de 10 à 22 cm et de 4 à 7 cm de large. Elles sont de couleur verte et sont
parcourues par une dizaine de nervures parallèles. Elles se placent sur les nœuds et sont
alternativement opposées.
Feuille
Liane
3
II.1.3.4. Fleurs
Les fleurs sont grandes, aromatiques, de couleur jaune verdâtre avec des pétales de 5 à
7 cm de long. Les organes mâles et femelles de la fleur sont séparés l’un de l’autre par une
large membrane appelée languette ou rostellum qui s’oppose à leur rapprochement. C’est
donc une plante naturellement stérile.
II.1.3.5. Fruit
Le fruit du vanillier est une gousse de couleur vert clair au moment de la récolte.
C’est une capsule cylindrique mesurant de 10 à 25 cm de longueur et de 8 à 15mm de
diamètre. Les gousses se regroupent en grappes.
Gousse
4
Fécondation
Fécondation naturelle
Ce n’est qu’au XIXème siècle, après des années de tentatives infructueuses, que l’on
découvre que la fécondation de cette orchidée dépend d’une espèce d’abeille [EMMANUEL,
2014].
Cette abeille appartient au genre Mélipone et comporte un grand nombre de variétés, de
couleur variable: vert pâle, jaune rayé, châtain, brun, noir et même bleu.
Cette abeille est capable de s’introduire dans la corolle de l’orchidée afin de déposer du
pollen sur le pistil [www.alliance-essenienne-de-sauvegarde-des-animaux.org].
Fécondation artificielle
Edmond Albius, en 1841, a découvert la fécondation manuelle de chaque fleur, à
l’aide d’une épine de citronnier, pour mettre en contact le pollen et le pistil des plus belles
fleurs. C’était la seule façon de féconder la fleur dans les pays où l’abeille mexicaine est
absente [EMMANUEL, 2014].
Durant la seule journée où l’orchidée fleurit, cette opération est effectuée à l’heure
d’ouverture des corolles c'est-à-dire le matin entre 6 et 11h. La fleur est tenue délicatement
d'une main, un doigt servant de point d'appui sous la partie centrale de la fleur. Le capuchon
qui protège les organes sexuels mâles est déchiré avec un instrument pointu. Avec ce même
instrument, la languette qui sépare les organes femelles de la partie mâle est redressée et avec
les doigts, on approche l'étamine porteuse du pollen vers le stigmate ainsi dégagé en exerçant
une petite pression pour assurer un bon contact [PAUL, 2010].
II.1.4 Ecologie
5
Le vanillier est naturellement une plante de sous-bois et nécessite un ombrage suffisant pour
empêcher le rayonnement direct du soleil sur les feuilles et les tiges car ce rayonnement
entraîne la mort de la plante [ERIC, 2005].
Le sol riche en humus, poreux, friable et léger est le mieux pour le vanillier ; ce type de sol
permet ainsi aux racines de s’étendre en tous sens et incite l’excès d’eau à s’écouler
facilement [ELODIE, 2007].
Phase de croissance
Cette phase commence trente à quarante jours après la mise en place de la bouture. La
croissance est très rapide, elle varie de 0,60 à 1,20 m par mois.
Phase de floraison
Elle débute, avec des boutures de 1,20 à 1,50 m, 18 mois environ après leur plantation.
Mais pour avoir une floraison généralisée, il faut attendre trois ans. La durée de floraison par
pied varie de un à deux mois environ.
Phase de fructification
Lorsque la fécondation se termine, l’ovaire grandit et atteint sa taille définitive au bout
de 6 à 8 semaines.
Phase de maturation
Les gousses, une fois formées, mettent sept à neuf mois pour arriver à maturité
commerciale.
Le cycle cultural complet d’une liane varie de six à dix ans, l’installation dure trois ans et trois
à sept ans pour la production [RAZAFINDRATAFIKA, 2006].
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II.1.6 Principales maladies de la vanille
Figure 4 : Maladie du vanillier causée par Phytophtora [source M. Grisoni & al ,2009]
7
Fusariose
Le champignon Fusarium, entraîne une pourriture de la liane ; il se développe à partir
de nécroses humides de couleur jaune puis brune. Les tiges qui sont atteintes dépérissent et se
dessèchent rapidement.
La maladie débute le plus souvent dans la partie souterraine du système radiculaire. Elle se
traduit par une pourriture molle qui progresse de part et d’autre de la zone d’attaque puis
gagne la partie aérienne et prend l’aspect d’une nécrose sèche. Cette nécrose qui remonte
détruit la racine jusqu’à son point d’insertion sur la tige [FRANZ, 1992].
Les maladies sont dues à des bactéries, notamment celles des genres Pseudomonas et
Erwinia.
Les symptômes sont un noircissement des feuilles, qui prennent un aspect gluant.
Les maladies se manifestent par une tache molle, remplie de liquide vert foncé, devenant brun
puis noir. L'infection peut entraîner la mort de la plante [orchidees.jimdo.com].
Onze virus appartenant à cinq espèces différentes peuvent infecter les vanilliers :
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II.1.7 Ravageurs
Les cochenilles (Conchaspis angraeci)
Ce sont des insectes piqueurs suceurs de sève. Ils se cachent souvent à la base des
feuilles.
Les Trips
Ce sont des insectes qui sucent les parties tendres des feuilles, des bourgeons et des
fleurs.
Les pucerons
Ce sont des insectes suceurs qui provoquent par leurs piqures la déformation des
jeunes pousses. Ils pompent la sève des plantes et s’attaquent aux parties tendres et en
croissance.
Les acariens
Ils produisent une fine toile sur les feuilles. Ils sont présents à la face inférieure des
feuilles et induisent un aspect terne et décoloré du feuillage.
II.2.1 Historique
Les premières expériences concernant la culture in vitro remontent, avec le botaniste
allemand Gottido Haberlandt, en 1902. Ce botaniste avait compris que les milieux de culture
devraient contenir les éléments nutritifs essentiels au développement de l’explant.
MURASHIGE et SKOOG, en 1962, mettent au point pour des cultures de tissu de tabac, le
milieu de culture M.S. (Murashige et Skoog) utilisé largement en culture in vitro. Le milieu
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contient des éléments minéraux, des vitamines, du sucre, de l’auxine et de la cytokinine
[didel-old.script.univ-paris-diderot.fr].
Phase d’initiation
Cette phase consiste à la mise en culture, en condition d’asepsie, soit un méristème
prélevé sur un pied mère sélectionné, soit un explant choisi avec soin sur un pied mère.
Phase de multiplication
Elle consiste à découper les microplants en microboutures. Sur un milieu de
multiplication, chaque microbouture donnera naissance à plusieurs microplants identiques à
celui de l’origine.
C’est une phase dans laquelle on cherche le maximum d’unités de propagation dans un
minimum de temps suivant le végétal obtenu. Ces fragments sont remis en culture puis à
nouveau divisés, ceci est nécessaire jusqu’à l’obtention du nombre désiré de plants.
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Phase de rhizogenèse
Cette phase consiste à utiliser des milieux riches en auxine pour favoriser la
production de racines et l’enracinement de la plante naissante.
Phase d’acclimatation
C’est l’étape consistant à sortir la plantule du milieu synthétique dans l’atmosphère
confinée du laboratoire et de la réadapter, par une mise en terre, dans les conditions
extérieures. C’est donc le passage vers les conditions de culture naturelle. C’est parfois une
étape délicate car durant son séjour in vitro la plante est à l’abri des stress
[www.rhododendron.fr].
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La perte de la diversité génétique
L’apparition de mutations spontanées provoquant la perte de
l’homogénéité de l’espèce [GERAT, 2010].
Deux principaux types d’hormone végétale (phytohormones) sont généralement utilisés lors
des cultures in vitro : les auxines et les cytokinines.
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III. METHODOLOGIE
III.1 Isolement et identification des microorganismes issus des échantillons malades
Le but de cette étape est d’isoler et de purifier tous les microorganismes présents à
l’intérieur des feuilles de vanillier malades.
Les échantillons sont traités et mis dans un milieu de culture spécifique pour les bactéries et
les champignons. Les microorganismes obtenus sont ensuite purifiés et identifiés.
a- Matériel végétal
Les échantillons utilisés proviennent de la région de SAVA. Les symptômes étudiés lors de
cette étude sont représentées dans les figures suivantes :
Feuille marron
Figure 6 : Feuilles prélevées sur terrain (avec description des symptômes de la maladie
étudiée)
13
b- Matériels et équipements
Les matériels comprennent les matériels de laboratoire (annexe I), les milieux de
culture et les solvants.
Milieux de culture : Pour les bactéries, nous avons choisi le milieu Nutrient Agar (NA) et
pour les champignons le PDA (Potato Dextrose Agar) (Annexe II).
Solvants utilisés pour désinfecter les feuilles : mélange d’alcool 70%, hypochlorite de
sodium, eau distillée stérile.
Sous hotte à flux laminaire, à l’aide des ciseaux stériles, les feuilles sont découpées en
petits carrés stériles qui sont ensuite déposés sur de la gélose nutritive NA additionné
d’antifongique (cycloheximide) pour les bactéries et du PDA additionné d’antibiotique
(chloramphénicol) pour les champignons.
L’incubation des cultures ainsi préparées s’effectue à 25°C pendant 7 jours pour les
champignons et à 37°C pendant 3 jours pour les bactéries. Les cultures sont observées
quotidiennement.
III.1.2.3 Isolement
14
Lorsqu’un mycélium émerge d’une culture, ce dernier est prélevé et repiqué directement sur
un autre milieu PDA sans antibiotique et les souches bactériennes qui émergent sont
transférées sur NA sans antifongique.
III.1.2.4 Purification
III.1.2.5 Identification
L’observation macroscopique
Les caractéristiques macroscopiques des cultures de 24 heures sont examinées à l’œil
nu. Les critères analysés sont la taille, la couleur, le contour, l’aspect, la consistance, le relief
et la transparence des colonies.
L’observation microscopique
Coloration de Gram
La coloration de Gram est une technique de coloration de base en bactériologie qui
permet de distinguer les bactéries en deux groupes, bactéries Gram positif (+) et bactéries
Gram négatif (-), selon l’affinité de leur paroi avec les colorants spécifiques utilisés.
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Une goutte d’eau distillée stérile est versée sur une lame mince pour étaler une partie aliquote
d’une colonie bactérienne prélevée d’une culture pure. Le frottis obtenu, après fixation par
séchage sur une plaque chauffante, est recouvert de violet de gentiane pendant une minute,
puis d’une solution de Lugol pendant 30 secondes avant d’être rincé abondamment à l’eau du
robinet. Le frottis est ensuite décoloré à l’alcool absolu puis rincé à l’eau de robinet. La
préparation est ensuite couverte de Fuschine pendant une minute. Après rinçage à l’eau de
robinet, la lame est séchée sur une plaque chauffante et observée au microscope. La forme et
la couleur des cellules bactériennes sont notées :
- Les bactéries Gram(+) gardent la coloration du violet de gentiane, même après la
décoloration à l’alcool,
- Les bactéries Gram (-) sont décolorées par l’alcool et sont recolorées en rose par la
Fuschine.
III.1.3 Conservation
La conservation des souches pures est indispensable car elle peut être utile pour
d’autres études ou pour améliorer la recherche faite auparavant.
Il existe de nombreuses méthodes de conservation mais nous avons choisi la conservation au
réfrigérateur +4°C sur gélose pente et à -20°C au congélateur dans des cryotubes contenant de
la glycérine.
III.2.1 But
16
III.2.2 Principe
Il consiste à inoculer un germe, isole à partir des feuilles malades et susceptibles d’être
le responsable de l’infection, sur une feuille saine.
Les feuilles saines sont abondamment lavées à l’alcool puis rincées 3 fois avec de
l’eau distillée stérile puis essuyées avec du papier buvard. Chaque feuille est ensuite placée
dans une boîte de Pétri stérile.
Pour chaque souche bactérienne, un volume de 3 ml d’inoculum de 108 UFC/ml équivaut à
0,5 McF a été inoculé sur la feuille préalablement blessée par une aiguille stérile.
Pour chaque souche de champignon, le mycélium est coupé en morceaux (de 2 mm à partir
du front de croissance d’une culture jeune) qui sont par la suite inoculés à la périphérie d’une
feuille blessée.
Des billes de verre sont placées dans les boîtes de Pétri contenant les feuilles infectées. Les
boîtes sont ensuite incubées sous lumière blanche continue, à température ambiante à 25°C.
Les feuilles saines « témoin » sont traitées de la même façon mais sans inoculation de germe.
III.3 Microbouturage
III.3.1 But
Le microbouturage a pour but d’augmenter la rapidité et la fiabilité du processus de
croissance des plantes.
III.3.2 Principe
Toutes les cellules d'une plante possèdent le même patrimoine génétique. Ainsi, avec
la totipotence cellulaire, la régénération de la plante entière peut être obtenue à partir d’un
explant qui est un fragment de plante mère.
a. Matériel végétal
Les explants utilisés proviennent de l’IMRA. Ce sont des parties de plantes saines
obtenues par culture in vitro de Vanilla planifolia.
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b. Milieux de culture (annexe II)
Les milieux de culture utilisés sont composés de :
- macroéléments : constitués par des ions potassium, magnésium, ammonium,
phosphate et de calcium.
- microéléments ou oligoéléments comme l’iode, cobalt, bore, fer, cuivre.
- vitamines comme la glycine, l’acide nicotinique, la thyamine, la pyridoxine.
- autres compléments organiques comme hydrolysat de caséine, MES, du sucre, des
peptones et de l’agar peuvent être additionnés aux milieux de culture.
Le travail se déroule sous hotte à flux laminaire. Les explants utilisés sont des plantes
saines et la désinfection n’est pas nécessaire.
Les plantes sont coupées nœuds par nœuds avec des ciseaux stériles et les explants obtenus
sont ensuite transférés dans différents milieux de culture.
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Tableau 1 : Milieux de culture avec les hormones de croissance
Après 4 mois, le nombre de pousses obtenues est compté et la longueur des racines ainsi que
la longueur des pousses sont mesurées.
19
IV. RESULTATS
IV.1 Isolement et identification des microorganismes issus des échantillons malades
Echantillon 1
Echantillon 2
Echantillon 3
20
Echantillon 4
Echantillon 5
Figure 7 : Photos des souches pures de bactérie issues des 5 échantillons (source: auteur)
Quinze champignons ont été obtenues à partir des 5 échantillons, après purification (figure
8).
Echantillon 1
V1C1 V1C2
21
Echantillon 2
V2C1 V2C2
Echantillon 3
V3C1 V3C2
V3C3 V3C4
V3C5
22
Echantillon 4
V4C1 V4C2
V4C3 V4C4
Echantillon 5
V5C1 V5C2
Figure 8 : Photos des souches pures de champignon issues des 5 échantillons (source :
auteur)
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IV.1.1 Caractéristiques macroscopiques des bactéries
Les caractéristiques macroscopiques observées sur les vingt (20) souches bactériennes sont
représentées sur le tableau 2.
Pour chaque échantillon, la taille des colonies varie selon les souches sauf pour V1 dont les
quatre souches sont toutes de taille moyenne. Pour les cinq échantillons, les colonies
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sont translucides ou opaques sauf pour V5B1 qui possède des colonies transparentes ; de
consistance grasse ou crémeuse ; de couleur jaunâtre ou blanchâtre ; d’un aspect lisse ou
rugueux avec un relief variant du plat à bombé, et ont un contour régulier.
Le tableau 3 montre les caractéristiques microscopiques observées sur les vingt (20)
souches de bactérie.
25
L’examen microscopique à l’état frais a permis de déduire que parmi les souches bactériennes
isolées : 17 souches sont formées par des cellules mobiles et 3 par des cellules immobiles. Le
mode de groupement des cellules est soit isolé (7souches) soit 2 par 2 (10souches), soit en
amas (2 souches), soit en chaînette (1 souche).
La coloration Gram a montré que 11 souches de bactérie sont constituées par des bacilles, 5
par des coccobacilles et 4 par des cocci ; 14 souches sont des bactéries Gram (-) et 6 souches
des Gram (+).
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Les quinze souches de champignon ont montré des colonies à caractères macroscopiques
différents. Les colonies possèdent une texture cotonneuse ou velouteuse sauf pour V3C2 qui
est duveteuse ; leur consistance est molle, élastique ou dure ; leur relief plat, surélevé, plissé
ou à stries radiales ; leur couleur est blanche, rose, verdâtre ou noire ; leur diamètre est
compris entre 30 et 90 mm durant les jours d’incubation.
Les résultats de l’inoculation respective des 15 souches de champignon ont montré que
seule l’inoculation des souches V3C2 (figure 9) et V3C5 (figure 10) reproduit les symptômes
de la maladie des feuilles.
27
6ème jour : des taches jaunes se
(b) développent à la surface du limbe
28
15ème jour : brunissement de la feuille
(e)
Les feuilles témoins sont restées intactes pendant les jours de suivi.
Avec la souche V3C2, l’apparition des symptômes commencent au 6ème jour après
l’inoculation (figure 9b). Le brunissement complet de la feuille n’apparait qu’au 15ème jour
(figure 9e).
29
IV.2.1.2 Inoculation de la souche V3C5
1er jour
(a)
30
(c) 12ème jour : brunissement de la partie supérieure du
limbe et jaunissement du reste.
Avec la souche V3C5, une tache jaune commence à apparaitre au 10ème jour après
l’inoculation (fig10b) mais le brunissement total de la feuille infectée ne surgit qu’au 14ème
jour (figure10d).
par les souches de bactérie. Toutes les feuilles sont restées vertes et aucun changement n’a été
observé.
31
IV.3 Microbouturage
Pousses
Racines
La longueur des racines, selon les concentrations des hormones utilisées, après 4 mois de
culture, est représentée dans le tableau 5 et dans la figure 12.
32
Longueur des racines
Longueur des
racines (cm)
6
5
4
3
2
1
0
Milieu de culture
de Vanilla planifolia
Ces résultats, après 4 mois de culture, montrent que les racines dans le milieu témoin ont été
plus longues par rapport aux racines des milieux additionnés d’hormone de croissance. La
présence d’hormone sur les milieux n’a aucun effet sur la formation de racines. Cependant,
les résultats dans les milieux à hormones ont montré que la formation des racines nécessite de
l’IBA en forte concentration (2 mg/l) :
- aucune apparition de racines n’a été observée sur les milieux à faible concentration
d’IBA (milieux 2 et 3)
- de courtes racines ont été observées dans les milieux à concentration d’IBA plus
élevée (milieux 4 et 5)
33
Longueur des pousses
Longeur des
pousses (cm)
5
4
3
2
1
0
Milieux de culture
de Vanilla planifolia
Nombre de pousses
6
5
nombre de
pousses
4
3
2
1
0
milieu de culture de
Vanilla planifolia
34
Ainsi, concernant les pousses :
Dans le milieu témoin, les pousses sont plus longues par rapport aux pousses des milieux
additionnés d’hormone de croissance (figure 13, tableau 6), même si leur nombre y est
moindre (figure14, tableau 7).
La longueur des pousses, sauf dans le milieu 4, est inversement proportionnelle aux taux des
hormones dans le milieu (figure 13). La combinaison hormonale BA et IBA dans les milieux
(2, 3,4 et 5) a donné un nombre de pousses plus élevé par rapport au nombre de pousses dans
le milieu témoin sans hormone (figure 14).
D’après les figures 13 et 14, le milieu additionné d’hormone IBA à 1mg/l et BA à 1mg /l
(milieu 2) est le plus efficace pour la formation et l’élongation des pousses.
35
V. DISCUSSION
V.1 Isolement et identification des microorganismes issus des échantillons malades
Selon KNUDSEN en 2013, les bactéries phytopathogènes sont généralement de forme bacille
à Gram négatif et appartiennent à la famille des enterobacteriaceae. Une pourriture molle
bactérienne est causée par l’espèce Erwinia carotovora qui en fait partie.
Même si certaines des souches de bactéries isolées des feuilles de vanillier malades sont de
forme bacille et à Gram négatif, leur inoculation sur des feuilles saines n’a pas donné les
symptômes de la maladie attendus.
Les champignons observés macroscopiquement sont de couleur blanc, rose, vert et noir ; le
diamètre de mycélium pendant les 5 jours d’incubation varie de 30 à 90 mm.
D’après FUNG-KWOK et GRISON en 2012, les champignons sont généralement les
responsables des maladies du vanillier en particulier la fusariose, due à Fusarium oxysporum
fsp vanillae, qui est une maladie très grave et selon HASSENA en 2009, les champignons de
cette espèce sont considérés comme étant les champignons telluriques les plus agressifs.
RAVELOMANANTSOA en 2008, lors de ses études concernant l’isolement des
champignons des explants malades du bananier a montré que les champignons de l’espèce
Fusarium oxysporum sont les plus abondants.
D’après TABUC en 2013, la caractérisation macroscopique de cette espèce montre que la
vitesse de croissance est modérée sur les milieux de culture utilisés. Les colonies sont de
couleur blanche, pêche, rose-saumon à violet et le revers pourpre. Néanmoins, cette espèce
n’est pas à écarter parmi les 15 souches de champignons que nous avons isolées des feuilles
malades de vanillier, mais des identifications microscopiques sont nécessaires.
36
V.2 Postulat de Koch
En 1881, Koch a présenté des règles permettant d’établir les relations de cause à effet
qui existent entre la présence d’un pathogène et l’établissement d’une maladie chez l’homme
ou l’animal.
Le postulat de Koch a été vérifié, par KHEY, en inoculant à des fragments de feuille de
Chamaerrops humilis, maintenu en survie un champignon pathogène. L’inoculation s’est faite
avec des disques mycéliens prélevés à partir du front de croissance d’une culture jeune du
champignon.
Lors de notre travail, la technique adoptée pour vérifier le postulat de Koch est celle de
KHEY en 2013 :
Parmi les 15 souches de champignon que nous avons isolées des feuilles de vanillier malades,
seules deux souches (V3C2 et V3C5) ont provoqué, durant les jours de suivi, les mêmes
symptômes lorsqu’elles ont été inoculées à des feuilles saines. Cependant, les symptômes ont
apparu à des temps différents d’incubation pour les deux souches. Ces deux souches de
champignon sont-elles les agents microbiens responsables de cette maladie ?
D’après KHEY, les symptômes n’apparaissent que 15 jours d’inoculation alors que d’après
KACHKOUCH en 2011 et al, le postulat de Koch sur des feuilles d’Erythnia caffra a montré
que les lésions sur les feuilles apparaissent 4 jours après l’inoculation dans les disques
mycéliens. Notre travail montre que les symptômes ont été visibles dès le 6ème jour et le 10ème
jour respectivement pour les champignons V3C2 et V3C5. Ainsi, le délai d’apparition des
symptômes que nous avons observé se situe entre ceux de KACHKOUCH et de KHEY.
Des symptômes ne sont pas apparus dans les cas d’inoculation des bactéries car les feuilles
saines traitées sont restées vertes. Aucun changement n’a été observé sur les feuilles infectées,
pendant les jours de suivi. Les bactéries isolées ne sont-elles pas responsables de la
symptomatologie ou celle-ci ne se manifeste-t-elle pas in vitro ? VIJAYAN en 2012
mentionnât que le développement des microorganismes in vitro et in planta pourrait se
manifester autrement.
Par ailleurs, les bactéries obtenues après isolement peuvent être considérées comme des
bactéries pathogènes latentes. En effet, d’après RAVELOMANANTSOA en 2004, confirmé
par RAJAONARIVELO en 2006, les endophytes pathogènes latentes sont des
microorganismes qui n’expriment pas leur virulence dans l’immédiat et ne causent pas de
37
symptômes apparents. La période de latence, pour les endophytes pathogènes, est une période
au cours de laquelle, la plante se comporte ″convenablement″ tout en les hébergeant.
V.3 Microbouturage
Après 4 mois de culture, seules les racines dans le milieu témoin se sont développées
et sur les milieux 2 et 3, ayant une faible concentration en hormones, les racines sont absentes
mais les pousses se multiplient.
D’après les résultats obtenus, les racines dans le milieu témoin sont plus longues par rapport
aux milieux additionnés d’hormones de croissance et les racines ne sont formées qu’en
présence de forte concentration en IBA. Le milieu témoin et le milieu additionné en forte
concentration IBA (2mg/l) sont donc favorables à la formation des racines.
Les pousses sont plus longues dans le milieu témoin mais elles sont moins nombreuses que
dans les différents milieux ajoutés d’hormones.
Les résultats montrent que les combinaisons hormonales de concentration BA1+IBA1,
BA1+IBA2 et BA2+IBA2 sont meilleures pour la multiplication des pousses.
D’après les résultats obtenus, le milieu témoin est déjà un bon milieu pour la croissance
normale d’une plante. Ce milieu est caractérisé, d’après SAID et al en 2009, par une très forte
teneur en azote et une concentration élevée en potassium et ces deux composants sont
nécessaires au développement des plantes. L’azote qui est un élément minéral favorisant le
développement végétatif tandis que le potassium favorise la division cellulaire.
Selon SKOOG cité par SAID et al en 2013, lorsque le rapport auxine /cytokinine est élevé,
l’explant évoluera vers la callogenèse, tandis que selon Auge (1989), la concentration élevée
en BA additionnée aux auxines favorise la prolifération des bourgeons.
D’après RAZAFIARISON en 2010, l’hormone BA n’a d’influence que sur le développement
des bourgeons et la croissance des pousses ce qui confirme les propriétés physiologiques des
cytokinines observées lors du présent travail.
Les résultats obtenus, après 4 mois de culture, ne sont pas loin de ceux obtenus par des études
précédentes. Nos résultats montrent que l’utilisation des hormones de croissance de 1mg /l est
déjà suffisante pour le développement des pousses tandis que le développement harmonieux
de la plantule, c’est-à-dire les racines et les pousses bien formées, est obtenu dans le milieu
additionné de BA1+IBA2. Toutefois, la combinaison hormonale entre l’auxine (IBA) et la
38
cytokinine (BA) n’a pas donné de meilleurs résultats par rapport au milieu témoin utilisé alors
que l’emploi des hormones devrait accélérer la croissance des microboutures.
39
VI. CONCLUSION
ET PERSECTIVES
La vanille, le fruit du vanillier ou Vanilla planifolia (Orchidaceae), est une épice très
appréciée et très consommée dans le monde entier. Elle est surtout utilisée comme arôme et
parfum dans les industries agroalimentaires mais est aussi utilisée en cosmétique et en
parfumerie.
Pour la micropropagation des explants de vanillier, le milieu additionné des hormones BA1 et
IBA2 est favorable à leur multiplication mais la bouture obtenue dans le milieu témoin serait
plus convenable pour l’acclimatation puisque le développement des pousses et celui des
racines y sont les meilleurs et plus proportionnels.
40
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ANNEXES
ANNEXE I : LISTE DES MATERIELS ET EQUIPEMENTS
NA (Nutrient Agar)
Peptone Water 5g/l
pH=7,2
Sucre 20g/l
Agar 15g/l
pH= 5,6
Cycloheximide à 40mg/l
Stock 1(microelements):50 ml
Stock 2(microelements):10 ml
Stock 3 (oligoélements): 10 ml
Stock 4 (vitamine): 1 ml
Sucre 20g
Peptone 1g
Caséine hydrolysat 1g
MES 1g
pH= 5,6
NH4NO3 4,125 g.
KNO3 4,75g.
Macroéléments CaCl2 H2O 1,1 g.
MgSO4 7 H2O 0,925 g.
KH2PO4 0,425 g.
H3BO3 155 mg.
MnSO4 4 H2O 422,5 mg.
ZnSO4 7 H2O 215 mg.
Microéléments Kl 20,75 mg.
Na2MoO4 2H2O 6,25 mg.
CuSO4 5 H2O 0,625 mg.
CoCl2 6 H2O 0,625 mg.
FeSO4 7 H2O 776 mg.
Oligoéléments
Na2 EDTA 932 mg.
ANNEXE III : RESULTATS APRES ISOLEMENT DES
MICROORGANISMES ISSUS DES ECHANTILLONS
MALADES
ANNEXE IV : DIFFERENCE ENTRE LES PAROI DES
BACTERIES A GRAM POSITIF ET NEGATIF
Source : http://www.unige.ch/
ANNEXE V :
Tableau représentant la longueur des racines (cm), la longueur des pousses (cm) et le
nombre de pousses, après 4 mois de culture de Vanilla planifolia
témoin
1 2 3 4 5
longueur des racines
7 5 4,5 5 5,5
longueur des pousses
5 2,5 3 6 6
nombre de pousses
4 2 2 6 5
BA1+IBA1 1 2 3 4 5
longueur des racines
0 0 0 0 0
longueur des pousses
3 4 4,5 3 3
nombre de pousses
5 6 4 9 4
BA2+IBA1 1 2 3 4 5
longueur des racines
0 0 0 0 0
longueur des pousses
3,5 2 4 3 2
nombre de pousses
2 3 4 6 6
BA1+IBA2 1 2 3 4 5
longueur des racines
3 1,5 1 1 1,5
longueur des pousses
1,5 2 1,5 1 2
nombre de pousses
4 4 8 8 4
BA2+IBA2 1 2 3 4 5
longueur des racines 1 1 0,5 0,5 0,5
longueur des pousses 2 2 2,5 1,5 4
nombres de pousses 3 7 6 9 2
Name : RALAMBOMANANA
Abstract
After microbiological studies, 20 bacterium strains and 15 fungal strains were isolated from
samples of diseased leaves harvested from the vanilla of SAVA region. The disease is
manifested by symptoms ranging from yellowing to browning of leaves.
The method of Koch's postulate on leaf has verified the microorganisms responsible for this
disease. Among the isolates, two different strains of fungus V3C2 and V3C5 caused the
symptoms of the disease while all inoculated bacterial strains do not cause any symptoms.
Résumé
La vanille, le fruit du Vanilla planifolia (Orchidaceae), est une épice à valeur économique
importante dans le monde entier. Elle est utilisée comme arôme et parfum.
Mots clés : vanille, Vanilla planifolia, bactéries, champignons, postulat de Koch sur feuille,
microbouturage.