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MENTION BIOCHIMIE FONDAMENTALE ET APPLIQUEE
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MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
PARCOURS : BIOCHIMIE, BIODIVERSITE ET SANTE
RESULTATS ..............................................................................25
I. Rendements d’extraction hydro-alcoolique ................................................................25
II. Caractéristiques des extraits hydro-alcooliques .....................................................25
III. Résultats des criblages phytochimiques ..................................................................26
• Les alcaloïdes ............................................................................................................26
• Les flavonoïdes, les leucoanthocyanes et les anthocyanes ......................................27
• Les stérols et les triterpènes .....................................................................................29
• Les saponosides .........................................................................................................29
• Les hétérosides cyanogénétiques .............................................................................30
• Les coumarines .........................................................................................................30
• Les anthraquinones ..................................................................................................31
• Tanins et composés poly-phénoliques .....................................................................32
• Résultats récapitulatifs du criblage phytochimique ...............................................32
IV. Résultats du test antimicrobien des extraits de deux organes de M. charantia ....34
V. Activité antioxydante des extraits ...............................................................................34
VI. Nombre des microorganismes contenus dans les deux échantillons de sol
rhizosphérique de Momordica charantia.........................................................................36
VII. Résultats de l’analyse physico-chimiques de deux échantillons du sol E1 et E2
37
DISCUSSION .............................................................................39
CONCLUSION ET PERSPECTIVES .....................................44
REMERCIEMENTS
Louange à notre seigneur le tout puissant, le clément, le très miséricordieux, qui m’a
donnée la force, la santé et le courage de réaliser ce précieux travail.
Au terme de cette aventure, il m’est agréable d’exprimer mes remerciements à tous ceux
qui ont contribué de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire.
Enfin, je ne sais comment remercier toute ma famille surtout mes deux oncles : ALI
Hassani Ali et MOHAMED Hassani Ali, qui m’ont guidés et suivies durant mes années
d’études, moralement et financièrement, je vous dois ma réussite, mon éducation et ma
fierté.
GLOSSAIRE
Abiotique : ensemble des facteurs physico-chimiques et pédoclimatiques d’un
écosystème influençant une biocénose donnée.
Antioxydant : substance qui a une faible concentration par rapport à celle du substrat
oxydable qui, de manière significative retarde ou empêche l’oxydation de ce substrat.
Biotique : ensemble des facteurs biologiques liés à l’activité des êtres vivants et agissant
sur la distribution des espèces animales et végétales au sein d’un biotope donné.
Endophytes : organismes qui accomplissent tout ou une partie de leur vie à l’intérieure
d’une plante de manière symbiotique.
Humus : ensemble des matières organiques se trouvant dans la couche superficielle d’un
sol.
Plante monoïque : plante qui porte des fleurs mâles et des fleurs femelles séparées les
unes des autres mais sur un même pied.
Sidérophores : métabolites secondaires qui jouent un rôle dans l’homéostasie du fer chez
les microorganismes.
i
LISTE DES ABREVIATIONS
AG : Acide gallique
DMSO : Diméthylsulfoxide
pH : Potentiel Hydrogène
R2 : Coefficient de détermination
ii
LISTE DES FIGURES
Figure1 : Interaction dans la rhizosphère
Figure 3 : Activité de piégeage des radicaux libres du DPPH des extraits de feuilles et de
fruits de M. charantia
iii
LISTE DES PHOTOS
Photo1: Momordica charantia
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Caractéristiques des germes pathogènes
Tableau n°3 : Rendement des extraits de feuilles et de fruits des deux sites (Ankorabe et
Ampahitrosy)
Tableau n°7 : Résultats du test des flavonoïdes, des leucoanthocyanes et des anthocyanes.
Tableau n°14 : Résumé des résultats des tests des grandes familles chimiques dans les
extraits des deux organes de M. charantia
Tableau n°16 : Valeurs des CI50 des extraits bruts et témoin déterminées par test de DPPH
v
INTRODUCTION
INTRODUCTION
A Madagascar, la majorité des plantes, notamment les endémiques, possèdent des
nombreuses vertus thérapeutiques. Il existe au moins une vingtaine de publications dans
ce domaine en ne citant que celle de Heckel (1910) sur « Les plantes utiles de
Madagascar » qui a décrit plus de 700 espèces et leurs divers usages, celle de Terrac
(1947) qui a recensé 830 espèces de plantes médicinales et du côté Malagasy, Rakoto-
Ratsimamanga et al. (1969) qui ont beaucoup travaillé sur les plantes médicinales de
Madagascar avec leurs différentes propriétés curatives. Ces plantes sont pour la plupart
utilisées traditionnellement pour soigner les maladies comme la malaria, la diarrhée, le
toux, la grippe, et plus récemment le diabète ou même le cancer (Rasoanaivo et al., 2004).
En effet, les plantes médicinales sont considérées comme parmi les principales
sources de molécules bioactives dans le monde médical et pharmaceutique (Marin et
Chrestin, 2007). Il devient donc logique de continuer ou même d’intensifier les recherches
dans ce domaine étant donné que depuis quelques années le phénomène de résistance
limite l’action des certains antibiotiques de synthèse (García-Ruiz et al., 2008 ; Kempf et
Zeitouni, 2009). C’est la raison pour laquelle, actuellement, une attention particulière est
portée sur les médicaments et les produits d’origines naturelles auxquels 80% de la
population mondiale et plus de 90% dans les pays en voie de développement ont recours
pour les soins de santé primaire (Jiofack et al., 2010 ; Biswas et al., 2013).
Or, il est bien connu que les plantes puisent les principaux éléments indispensables
à leur croissance dans le sol (Sourdat, 1998) et que ces éléments contribuent
essentiellement à l’organisation interne (croissance, productivité…) et externe (défense
contre les agents phytopathogènes, adaptation aux conditions environnantes tels que le
type de sol, la disponibilité en eau…), etc. (Tripathi et Dubey, 2004). C’est d’ailleurs,
dans le contexte de cette organisation externe que la production des métabolites
secondaires entre en jeu. Ce mécanisme se manifeste lorsque la plante se retrouve dans
une (des) condition(s) particulière(s) qui l’incite à produire des substances qui n’entrent
pas directement en jeu dans son développement mais qui lui sont nécessaires pour assurer
sa survie dans son environnement, ce sont les métabolites secondaires (Mansour, 2009).
Le sol joue donc un rôle non négligeable dans ce mécanisme étant donné qu’il
constitue une interface vivante entre la plante et les autres organismes (macro et
microorganismes) qui vivent en dessous de la surface (Bardgett et Griffiths, 1997). Par
ailleurs, la qualité du sol (fertilité) a été décrite comme étant directement liée à la
1
dynamique (diversité, densité et fonctionnement) de ces organismes (Morel, 1989a), à la
disponibilité des éléments chimiques indispensables pour les plantes en considérant les
multitudes d’interactions biogéochimiques qui s’y déroulent et enfin à sa structure
physique (Lavelle et Spain, 2001).
Cette étude s’est focalisée principalement sur une plante, la margose (Momordica
charantia), très prisée par la population rurale à Madagascar à cause de ses vertus. Les
enquêtes non formelles réalisées par l’équipe sur le terrain ont montré que cette plante
(feuilles, fruits ou racines) est utilisée, en fonction des régions, comme médicament
contre la constipation, la malaria, la fatigue musculaire, le diabète. C’est dans ce contexte
que le présent thème de mémoire, intitulé : « Activités biologiques des extraits de fruits
et de feuilles de Momordica charantia L. (Cucurbitaceae) ou Margose de Madagascar :
importance de la qualité des sols » a été choisi. L’hypothèse sur laquelle repose cette
étude stipulait que les vertus thérapeutiques attribués à M. charantia pourraient être
nombreuses mais que leur expression serait étroitement liée à la qualité du sol sur lequel
la plante se développe.
Pour cela l’objectif principal de ce travail a été d’évaluer les propriétés
médicinales des organes (feuilles et fruits) de Momordica charantia issus de deux
localités dont l’une sur le haut plateau (Ampahitrosy) et l’autre sur la côte Est de la
grande ile (Ankorabe) avec une attention particulière sur la qualité des sols de
culture.
Les objectifs spécifiques ont été de :
▪ Décrire les propriétés chimiques et microbiologiques des sols rhizosphériques de
M. charantia.
▪ D’extraire et de décrire la diversité des composés chimiques contenus dans les
extraits de feuilles et de fruits de M. charantia
▪ D’évaluer les propriétés antimicrobiennes et antioxydantes de ces extraits de
feuilles et de fruits
En se basant sur ces approches, les résultats attendus pour cette étude nous
permettront d’identifier les propriétés médicinales de M. charantia en se basant sur les
types de sols propices à son développement.
Pour se faire, ce manuscrit sera composé de quatre parties dont les données
bibliographiques relatives au thème de l’étude, les matériels et les méthodes adoptés, les
résultats obtenus avec les interprétations, la partie discussion et enfin la conclusion et les
perspectives.
2
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralité sur la Margose
I.1. Description
I.2. Distribution
M. charantia est une espèce largement répandue dans toutes les zones tropicales
(Duquesne, 2006), notamment en Afrique de l’ouest, en Asie et en Océanie (Chakravarty,
1959). Des variétés originaires d’Asie sont cultivées en Amérique tropical, et également
dans le sud des Etats unis pour la cuisine asiatique. A Madagascar, le genre Momordica
est représenté par deux espèces M. charantia L et M. trifoliolata.
I.3. Variétés
• M. charantia L. var. muricata: est caractérisé par des petits fruits ronds.
3
Ces variétés se différencient surtout par les caractéristiques physiques des fruits
dont, la taille, la forme et leurs amertumes.
L’espèce végétale étudiée durant ce travail est celle au grand fruit (M. charantia
L.var. charantia).
Règne : Plantea
Sous règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliospida
Ordre : Violales
Famille : Cucurbitaceae
Genre : Momordica
Espèce : Momordica charantia
M. charantia est utilisée dans plusieurs pays à cause de ses diverses propriétés
médicinales. Les fruits et les feuilles sont les plus utilisés par rapport aux graines et aux
racines. Les fruits immatures sont utilisés en médecines traditionnelles et en
alimentations.
A Madagascar, la plante est présente dans toute l’île, notamment près des champs
de culture. Les fruits sont vendus sur les marchés et très prisés surtout par les asiatiques
pour la confection des mets traditionnelles tandis que pour les Malagasy, on les utilise
comme infusion (tambavy).
II.1. Généralités
Les métabolites secondaires des végétaux peuvent être définis comme des
molécules qui ne sont pas directement impliquées dans leur croissance, par opposition
aux métabolismes primaires qui, eux, sont indispensables dans les synthèses des
biomolécules telles que les protéines, les lipides, et les glucides, nécessaires pour les
constructions cellulaires et les réactions biochimiques (Mansour, 2009 ; Raven et al.,
2000). Ces molécules secondaires sont plutôt utilisées par les plantes pour diverses
fonctions adaptatives, notamment en réponse aux stress biotiques et abiotiques qu’ils
peuvent subir (Thomas, 2011). Elles possèdent des principes actifs qui s’expriment chez
les plantes médicinales qui les produisent lorsque les conditions du milieu environnant le
requièrent (Mansour, 2009).
5
Il existe trois principales classes d’alcaloïdes (Badiaga, 2011) :
6
(Rohmer, 2008). Les stéroïdes varient selon les groupes fonctionnels attachés à ce noyau
de quatre plaques et par l'état d'oxydation des anneaux.
Les stérols sont des formes particulières de stéroïdes, avec un groupe hydroxyle
en position 3 et un squelette dérivé de cholestane (Rohmer, 2008 ; 2010).
III. La rhizosphère
III.1. Définition
La rhizosphère est défini comme le volume de sol entourant les racines qui est
directement soumis à l’activité racinaire (Figure 1) (Darrah, 1993 ; Hinsinger, 1998). Elle
entre en interaction avec les principales composantes du sol à savoir la racine, le sol, les
organismes telluriques ou les flores du sol (micro ou macro) (Guckert, 2009).
Dans cet ensemble, les microorganismes du sol jouent deux rôles essentiels. D’une
part, ils sont responsables des principales transformations biogéochimiques qui se
déroulent dans les sols, et d’autre part, ils agissent directement ou indirectement sur la
nutrition des plantes. Or, la rhizosphère du fait de ses compositions chimiques et
biologiques représente un environnement unique favorisant la croissance et l'activité de
ces microorganismes, couramment appelés microorganismes rhizosphériques qui
influencent des diverses manières (favorable ou non) le développement des plantes (Klein
et al., 1988 ; Merbach et al., 1999 ; Benizri et al., 2002 ; 2007).
7
III.2. Interactions Sols-Plantes-microorganismes
8
dans le sol, les éléments qui lui sont nécessaires et entament les processus de
transformations plus ou moins complexes (Herms et Mattson, 1992). Des études ont déjà
rapporté que la teneur en métabolites secondaires dans les tissus d’une plante varie en
fonction de la disponibilité des ressources nutritives contenues dans le sol (Coley et al.,
1985). Tels sont les cas des proanthocyanidines dont la production augmente lorsque la
teneur en phosphore disponible diminue (Kouki and Manetas, 2002) et des composés
phénoliques qui sont synthétisés en masse lorsque le plante se développe sur sol pauvre
en Fer (Dixon and Paiva, 1995). L'équilibre des éléments nutritifs dans le sol influence
cette production de composés secondaires au niveau de de la régulation des mécanismes
métaboliques. Une hypothèse émise par Bryant et al. (1983) stipulait que la fertilisation
du sol avec des nutriments majeurs comme le phosphore ou l’azote conduira à une
diminution des concentrations des métabolites secondaires à base de carbone au profit
des métabolites secondaires (Ncube et al., 2012).
9
MATERIELS ET METHODES
MATERIELS ET METHODES
I. Présentation du site d’étude
Les échantillons (feuilles, fruits, sols) utilisés dans le cadre de cette étude ont été récoltés
dans deux sites différents dont Ankorabe et Ampahitrosy.
Les échantillons de feuilles et de fruits ont été récoltés au mois de mars 2017 durant
la période de fructification, dans les deux sites : Ampahitrosy (04- mars 2017) et
Ankorabe (22 mars 2017).
10
Les feuilles ont été séchées à l’étuve à 60°C pendant deux semaines, puis réduites
en poudre à l’aide d’un mixeur de marque Moulinex Super blender. La poudre de feuilles
obtenue a été pesée à l’aide d’une balance de précision, Précisa XT 220A, puis conservée
à la température ambiante dans un bocal hermétique jusqu’à l’extraction.
Les fruits ont été découpés en petits morceaux puis congelés avant d’être
lyophilisés. Le matériel obtenu a été broyé et conservé au réfrigérateur afin de faciliter
les travaux ultérieurs
Tous les germes pathogènes utilisés lors de cette étude sont issus de la collection
du Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement (CNRE). Ce sont des bactéries et
des levures pathogènes de l’homme. Leurs caractéristiques sont données ci-après
(Tableau 1).
11
Tableau n°1 : Caractéristiques des germes pathogènes
III. Méthodes
III.1.1. Lyophilisation
12
mélangé avec 500ml d’éthanol 80°. Le mélange a été par la suite chauffé au bain-marie,
à une température de 70°C pendant une heure.
Après, le mélange a été refroidi puis filtré sur Buchner avec un papier filtre et
rincé avec de l’éthanol 80°. Ce processus a été répété plusieurs fois jusqu’à épuisement
des extraits (en générale trois fois).
Ainsi, chaque extrait obtenu a été évaporé, pour obtenir un extrait sec. Le
dispositif de ce procédé est représenté dans la photo N°7.
R = (ME×100)/Q
Avec :
R : rendement (en %),
ME : Poids des extraits (en g) obtenus après macération
Q : Poids de l’échantillon du départ (en g)
Le criblage des différentes familles chimiques a été réalisé sur des extraits hydro-
alcooliques, préparés à partir de la poudre de feuilles et de fruits de M. charantia, récoltés
sur les deux sites, afin de comparer la composition des familles chimiques de la plante
selon leur site de collecte. Pour se faire, treize grandes familles chimiques ont été testés
13
dont les alcaloïdes, les saponosides, les flavonoïdes, les leucoanthocyanes, les
anthocyanes, les hétérosides cyanogénétiques, les coumarines, les tanins, les polyphénols,
les stéroïdes, les terpénoïdes et les anthraquinones. La méthode utilisée est celle décrite
par Fong et al. (1974 ; 1977), à l’exception du test de polysaccharides qui a été réalisé
selon la méthode décrite par Benjamin (2016).
Au final, 4 extraits dont un (1) extrait de feuilles et un (1) extrait de fruits de margose par
site ont été obtenus et codés comme suit :
- FeK : extraits de feuilles de la margose récolté à Ankorabe,
- FrK : extraits de fruits de la margose récolté à Ankorabe,
- FeM : extraits de feuilles de la margose récolté à Ampahitrosy
- FrM : extraits de fruits de la margose récolté à Ampahitrosy
III.1.3.1. Test des alcaloïdes Les alcaloïdes sont des composés qui peuvent être
détectés par leur précipitation ou leur floculation en présence de métaux lourds tels que :
le bismuth, le mercure, le tungstène
On note qu’un test préliminaire positif est suivi d’un test de confirmation.
Test de confirmation
14
III.1.3.2. Test des saponosides
15
• Test au FeCl3 : le dernier tube (tube n°4) reçoit 4 à 5 gouttes de chlorure ferrique
(FeCl3) en solution méthanolique, une réaction négative à la gélatine salée accompagnée
d’une coloration verte ou bleu noir avec FeCl 3, sont dues à la présence d’autre types des
composés phénoliques.
Deux tests ont été mis en évidence pour détecter la présence de plusieurs
classes de flavonoïdes : le test de Cyanidine (Test de wilstater) et celui de Bate-Smith.
16
- Tube n°5 : 0,5 ml de HCl concentré a été versé, le tout a été laissé à une
température ambiante pendant 30min. L’apparition d’une coloration rouge-
violacé indique la présence d’anthocyane.
17
III.1.3.9. Test des stéroïdes et tritérpènes
▪ Tube n° 1 : témoin
Test de Liebermann-Burchard
▪ Tube n°2: 3 gouttes d’anhydride acétique ont été ajoutés dans le deuxième tube.
Après une agitation légère, une goutte de H2SO4 concentré a été additionnée dans
le mélange. Au bout d’une heure, si la coloration de la solution vire en bleu-vert,
des stérols sont présents, tandis que l’apparition d’une coloration rouge-violé ou
rose indique la présence de triterpènes. Les deux phénomènes peuvent être
observés simultanément.
▪ Tube n°3 : Le tube contenant le filtrat à tester a été tout de suite incliné en donnant
un angle de 45°.puis 1 à 2 ml d’acide sulfurique (H2SO4) a été versé sur sa paroi
en évitant d’agiter. Après 1h, un changement de coloration a été observé ainsi que
l’apparition d’un anneau rouge à la surface qui indique la présence de stérols
insaturés.
18
microbiologiques ont été effectuées dans des conditions stériles (autour de la flamme d’un
bec bunsen) et sous hotte à flux laminaire.
III.2.1.3. Ensemencement
19
Afin d’évaluer l’efficacité des extraits testés sur les souches pathogènes, quatre
antibiotiques de référence ont été utilisés dont l’acide nalidique (30µg), la nystatine
(100UI), l’acide fusidique (10µg) et le netilmicine (30µg). Les boites contenants les
cultures ont été ensuite incubées dans l’étuve à 37°C pendant 24h.
Tableau n°2 : Normes utilisées par la méthode des disques (Leipzig, 1996)
X˂7mm Insensible -
7mm˂X˂8mm Assez sensible +
8mm˂X˂9mm Sensible ++
X>9mm Très sensible +++
20
Diphényle picryl hydrazyle Diphényle picryl hydrazine
(DPPH, radical libre) (DPPH-H, non radical)
Pour se faire, une chromatographie sur couche mince (CCM) a été réalisée avec
les extraits bruts de margose et l’acide gallique (témoin), 10 µl de chaque extrait de M.
charantia ont été déposés sur une plaque CCM, introduite dans une cuve à
chromatographie et laissés éluer dans du BAW (butanol, acide acétique glacial et eau ;
145 v/v/v) pendant une heure.
Après 1h, les plaques ont été séchées puis révélées par pulvérisation avec la
solution de DPPH 0,004%. L’intensité des couleurs (jaune) ainsi que la taille de la bande
d’élution en comparaison avec celle de l’acide gallique témoignent l’existence d’activité
antioxydante.
21
Test quantitatif de l’activité antioxydante
Le test a été réalisé dans une microplaque à 96 puits à fond plat en utilisant
différentes concentrations des extraits à savoir 125 µg/ml, 250 µg/ml, 500 µg/ml, 1000
µg/ml, 2000 µg/ml et en utilisant le méthanol comme solvant de dilution. Ainsi, 25µl de
chaque extrait ont été ensuite mélangés avec 175µl de solution « DPPH-méthanol »
(0,004%). Un témoin négatif a été préparé avec 25 µl de solution de méthanol et 175μl
de solution méthanoïque de DPPH à 0,004%. L’acide gallique a été utilisé comme témoin
positif en adoptant les mêmes approches qu’avec les extraits.
Où
Abs: désigne l’absorbance à la longueur d’onde de 517 nm.
Témoin : solution de DPPH
Les résultats ont été exprimés par la moyenne de 3 mesures ± écart type et la valeur de le
CI50 a été mesurée pour chaque extrait.
Le CI50 est calculée à partir des équations y = ax + b issue des courbes de tendance des
pourcentages d’inhibition en fonction des concentrations (Annexe 3)
22
Photo 9 : Spectrophotomètre à 517nm
Les échantillons de sol rhizosphérique des margoses, collectés dans les deux sites
d’étude, ont été respectivement analysés dans le laboratoire de pédologie du FOFIFA
(Foibem-pirenena momba ny Fikarohana ampiharina amin'ny Fampandrosoana ny
Ambanivohitra ou Centre National de Recherches Appliquées au Développement Rural).
L’analyse a été focalisée sur la détermination des 4 éléments nutritifs essentiels pour les
plantes à savoir l’azote total déterminer par la méthode de Kjeldahl, le phosphore
disponible par la Méthode de Bray II, le carbone organique par la méthode de Walkley
and Black, le potassium par la méthode d’Ammonium Acétate pour l’évaluation de la
capacité d’échange cationique (CEC) et enfin le pHeau de chaque type du sol.
Pour chaque échantillon de sol, deux types de microorganismes ont été dénombrés
: les Actinomycètes et les Pseudomonas fluorescens. En effet, ces deux groupes de
microorganismes sont principalement impliqués dans les mécanismes de production de
métabolites secondaires dont les rôles dans la protection des plantes contre les agents
phytopathogènes sont bien connus (Lemaceau et al., 2009 ; Mukesh, 2014).
Pour se faire, 5g de chaque échantillon de sol ont été dilués dans 45ml d’eau
distillée stérilisée de manière à obtenir une série de dilution de 10-1 à 10- 4 selon la
technique appelée classiquement « dilution en cascade ». Ainsi, 100 µl de chaque dilution
ont été prélevés et étalés dans des boites de Pétri stériles contenant préalablement un
milieu de culture solide (Annexe1) qui est spécifique de chaque groupe microbien : le
milieu AS1 pour la population d’actinomycètes et le milieu King B pour celle de
23
Pseudomonas fluorescens. Afin d’inhibé la croissance des certaines germes indésirables
dans le milieu AS1 pour les actinomycètes, trois antibiotiques ont été ajoutées dont le
cycloheximide (0,025g/5ml), le triméthroprime (0,01g/5ml) et l’acide nalidixique
(0,025g/5ml). La composition et la méthode de préparation de ces milieux de culture sont
détaillées dans l’annexe 3. Pour chaque groupe microbien et chaque dilution, 3 répétitions
ont été réalisées.
∑ 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐞𝐬
𝐍=
𝐕 × (𝐧𝟏 + 𝟎, 𝟏 𝐧𝟐) × 𝐝𝟏
24
RESULTATS ET
INTERPRETATIONS
RESULTATS
I. Rendements d’extraction hydro-alcoolique
Tableau n°3 : Rendement des extraits de feuilles et de fruits des deux sites (Ankorabe
et Ampahitrosy)
Pour chaque spécimen collecté dans les deux sites, des différences de couleurs et
d’odeurs ont été observées au niveau des extraits (Tableau 4) : une couleur vert foncé
pour les fruits récoltés à Ampahitrosy et une couleur vert-clair pour les fruits récoltés à
Ankorabe. De plus, lors des manipulations, il a été constaté que l’odeur de ces extraits
varie également en fonction de la partie de plante (tableau n°4) (appréciation personnelle
de l’auteur mais mérite toutefois une étude plus approfondie). En effet, les feuilles
possèdent une forte odeur par rapport aux fruits. Ce phénomène pourrait être lié aux
25
facteurs environnementaux (sol, climat, eau…) ou à la nature des composés chimiques
qu’ils contiennent.
Tableau n°4 : Caractéristiques (nature) des extraits hydro-alcooliques des deux organes
• Les alcaloïdes
Le tableau n°5 présente les résultats comparatifs du test préliminaire des
alcaloïdes pour les extraits de feuilles et de fruits de M. charantia pour les deux sites. Les
résultats ont montré que les alcaloïdes vrais sont présents en de très faibles quantités dans
les fruits des plantes collectés dans les deux sites d’étude. A la suite des études plus
approfondies, il a été remarqué que les extraits de fruits de M. charantia contiennent des
alcaloïdes de type primaires, tertiaires, ammonium quaternaire et N oxydes, que soit pour
le spécimen d’Ankorabe ou Ampahitrosy (tableau N°5).
Mayer _ Absence
FeM et FeK Wagner Pas de changement _ d’alcaloïdes
Dragendoff _
FrM et FrK Mayer + Présence
d’alcaloïdes mais en
Wagner Faible précipitation + très faible quantité
Dragendoff +
26
Tableau n°6 : Résultats du test pour la confirmation des alcaloïdes
D’après le test, les flavonoïdes de type flavones et flavonols sont présents dans les
extraits de fruits pour les deux sites et principalement pour les fruits d’Ampahitrosy. Par
contre, pour les feuilles, seuls les extraits de feuilles de M. charantia d’Ampahitrosy
(FeM) contiennent des flavonoïdes de type flavonols et des leucoanthocyanes en faible
quantité, tandis que ceux d’Ankorabe (FeK) en sont totalement dépourvus.
27
Tableau n°7 : Résultats du test des flavonoïdes, des leucoanthocyanes et des
anthocyanes.
28
• Les stérols et les triterpènes
Le tableau n°8 montre le résultat des tests stérols réalisés sur les extraits de feuilles
et de fruits de M. charantia collectés dans les deux sites d’études. Il a été constaté que les
deux organes (feuilles et fruits) de la plante collectés dans les deux sites contiennent une
forte quantité en stéroïdes de type stérols insaturés.
• Les saponosides
Le tableau N° 9 présente les résultats du test des saponosides pour les extraits de
feuilles et de fruits de M. charantia collectés dans deux sites d’études.
Les résultats ont montré que les deux organes de la plante M. charantia ne
contiennent pas des saponosides.
29
Tableau n°9 : Résultats du test des saponosides
• Les coumarines
Le tableau n°11 présente les résultats comparatifs du test de coumarines, dans les
extraits des deux organes collectés dans les deux sites.
30
des feuilles d’Ampahitrosy tandis que les plantes d’Ankorabe ont été totalement
dépourvues.
• Les anthraquinones
Le tableau n°12 présente les résultats du test d’anthraquinones, pour les extraits
des deux organes collectés dans les deux sites.
Les anthraquinones ont été absentes dans les extraits des deux organes (feuilles et
fruits) de M. charantia pour les deux sites.
31
• Tanins et composés poly-phénoliques
Après les tests, il a été observé que les feuilles collectées dans les deux sites
contiennent en grande quantités des composés polyphénols de type catéchique (tableau
n°13). Par contre, les fruits ne contiennent ni des tanins ni des composés polyphénols.
32
sur les feuilles. La présence de coumarine à une quantité moyenne dans les fruits et à une
quantité faible dans les feuilles de M. charantia collectées en Ampahitrosy a été notée.
Pour les deux sites, les flavonoïdes de type flavone et flavonol ont été présents dans les
fruits. Par contre, seules les feuilles de M. charantia collectées à Ampahitrosy contiennent
des composés tels que les flavonoïdes de type flavonol et leucoanthocyane. Le fait que
les extraits diffèrent au niveau de leurs compositions chimiques pourrait être dû au fait
qu’ils ont été synthétisés dans des parties spécifiques de la plante et aussi en fonction du
stade de développement (par exemple durant le développement de la plantule, de la fleur,
du fruit, de la graine, ou de la racine).
Tableau n°14 : Résumé des résultats des tests des grandes familles chimiques
dans les extraits des deux organes de M. charantia
33
IV. Résultats du test antimicrobien des extraits de deux organes de M.
charantia
Après 24h d’incubation, les quatre souches utilisées lors du test antimicrobien
dont trois bactéries (Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Bacillus cereus) et une
souche de levure (Candida albicans) n’ont présenté aucune sensibilité (diamètre d’halo
d’inhibition inférieure à 7mm) vis-à-vis de tous les extraits d’organes de M. charantia par
rapport aux antibiotiques de référence.
o Pour l’acide nalidixique, le diamètre du halo d’inhibition de la croissance
d’E. coli a été de 18mm.
o Pour l’acide fusidique, le halo a été de 25 mm sur Staphylococcus aureus.
o Pour Netimycine le halo a été de 27mm sur Bacillus cereus.
o Et pour la nystatine le halo a été de 25 mm sur Candida albicans (Tableau
n°15).
Après révélation au CCM, tous nos extraits ont été caractérisés par l’existence
d’une tâche jaune-clair dont la taille (trace de migration) varie d’un extrait à un autre. Ce
qui signifie qu’ils contiennent une molécule ayant une activité antioxydante. Cependant,
ce test ne permet pas d’évaluer exactement l’intensité de cette activité. C’est pourquoi le
deuxième test (test quantitatif) a été effectué.
La figure N° 3 montre les pourcentages d’inhibition des radicaux libres pour les
extraits de feuilles et de fruits de Momordica charantia.
34
Il a été observé que par rapport à l’activité de l’acide gallique dont l’inhibition du
DPPH se manifeste à la concentration 23,5µg/ml, celle des extraits de feuilles et de fruits
de M. charantia a été relativement faible. Néanmoins, les pourcentages d’inhibition les
plus élevés ont été enregistrés respectivement avec la concentration 2000µg/ml pour les
extraits de fruits d’Ampahitrosy et la concentration 2000µg/ml pour les extraits de feuilles
d’Ankorabe. Cela suggère une différence de composition et d’activité des extraits testés
et également l’importance de la concentration utilisée.
90 90
80 FeK
80
70 70 FeM
% d'inhibition
60 60
% d'inhibition
50 50
FrK
40 40
30 FrM
30
20 20
10 10
0 0
500 1000 2000 125 250 500 1000 2000
[Fr](µg/ml) [Fe µg/ml
Figure 3: Activité de piégeage des radicaux libres du DPPH des extraits de feuilles et
fruits de M. charantia
35
Tableau n°16 : Valeurs des CI50 des extraits bruits et témoin déterminées
par la méthode de DPPH
VI. Nombre des microorganismes contenus dans les deux échantillons de sol
rhizosphérique de Momordica charantia
✓ Nombre de Pseudomonas fluorescens
36
VII. Résultats de l’analyse physico-chimiques de deux échantillons du sol E1
et E2
En se référant aux normes établis par Riquier (1966) sur la fertilité du sol, les
résultats des analyses effectuées au cours de cette étude ont montré que le sol d’Ankorabe
(E1) est riche en éléments nutritifs par rapport au sol d’Ampahitrosy (E2) : avec 25,8ppm
du phosphore contre respectivement 14,2ppm. Les valeurs du pH, du potassium
échangeable et du carbone et l’azote sont presque les mêmes pour les deux sols (tableau
n°18). Bref, les deux sols sont relativement riches en éléments nutritifs pour les plantes,
or, le sol d’Ankorabe ne reçoit aucun intrant contrairement à celui d’Ampahitrosy qui
d’après les paysans reçoit deux fois par an un apport de NPK du 45kg/ha et fumier de
Zébu à raison de 250kg/ha. Néanmoins, leur disponibilité pour la plante mérite d’autres
études plus approfondies.
37
Azote N (%): Phosphore P (ppm): Carbone organique C(%):
N(%) < 0,05 très pauvre P (ppm) <2,5 très pauvre C(%) < 0,3 très pauvre
0,05 < N(%) <01 pauvre 2,5 < N(%) <5pauvre 0,3 < C(%) < 0,6 pauvre
0,1 < N(%) <0,15 moyen 5 < N(%) <10moyen 5 < C(%) < 10moyen
0,15 <N(%) <0,25 riche 10 < N(%) <25riche 1,7 < C(%) < 3,0 riche
> 0,25 très riche > 25 très riche C(%) > 3,0 très riche
38
DISCUSSION
DISCUSSION
L’objectif principal de cette étude était d’évaluer les propriétés médicinales des
organes (feuilles et fruits) de Momordica charantia issus de deux localités dont l’une sur
le haut plateau (Ampahitrosy) et l’autre sur la côte Est de la grande ile (Ankorabe) avec
une attention particulière sur la qualité des sols de cultures. Pour se faire, les métabolites
secondaires ont été extraits à partir des échantillons de feuilles et de fruits de la margose
collectés dans les deux sites d’études. Pour tous les extraits, la présence de quelques
grandes familles chimiques de molécules bioactives, leurs propriétés antimicrobiennes et
antioxydantes ont été testées en utilisant des souches pathogènes humaines et in vitro.
Une attention particulière a été portée sur la qualité physico-chimique et microbiologique
des sols de ceux deux sites.
Les résultats ont montré que les extraits d’organes de la margose de Madagascar
contiennent une quantité non négligeable d’alcaloïdes, notamment les alcaloïdes de type
primaire, tertiaire, ammonium quaternaire, N oxyde. Or, il est bien connu que les
alcaloïdes possèdent des activités pharmacologiques très variés (Bruneton, 2009).
Certains alcaloïdes ont des effets sur l’activité cérébrale (caféine), effet analgésique
(cocaïne), anti-malaria (quinine) et sont reconnus généralement comme responsables du
gout amer des organes qui les contiennent (Hopkins, 2003). Les alcaloïdes ont joué un
rôle important dans la découverte des médicaments chimiques tels que la morphine, la
quinine et l’atropine (Johson et al., 2016).
39
de soigner la diarrhée comme il a été stipulé par les paysans tend plutôt à résoudre les
problèmes de constipation.
Les extraits testés dans cette étude ont été caractérisés par la présence très marquée
des stérols de type insaturé et des stéroïdes. Ces derniers sont principalement présents
dans les extraits de feuilles issus du site Ankorabe tandis que les stérols ont été observés
dans les extraits de feuilles et de fruits d’Ampahitrosy. Les stéroïdes sont connus par leurs
potentialités dans les domaines les plus divers notamment : cytotoxique, antiviraux,
insecticides, anti-inflammatoires, analgésiques (Brueton, 2009). D’autres études réalisées
sur la margose en Inde stipulaient que les stéroides de cette plante lui confèrent les
propriétés anti-diabètiques (Baby and Jiny, 2013 ; Tan et al., 2015).
En ce qui concerne les coumarines, ces molécules sont présentes dans la plante
récoltée à Ampahitrosy, en quantité moyenne dans les fruits et à l’état de trace dans les
feuilles. Par contre elles sont totalement absentes chez les échantillons de fruits et de
feuilles de la margose récoltés à Ankorabe. La coumarine est connue pour ses propriétés
bactériostatiques. Elle est utilisée dans la composition de nombreux parfums et pour
aromatiser des alcools (ex : Zubrowka, une vodka polonaise). Elle est aussi utilisée pour
faciliter les fonctions d’élimination urinaire et digestive et même en chimiothérapie
depuis quelques années (Agarwal, 2000 ; Bourgaud et al., 2006 ; Jain and Joshi, 2012).
Les hétérosides cyanogénétiques sont présents dans les deux fruits à des teneurs
modérées. La plupart de ces composés ont un gout amer et nombreux sont toxiques
(Chaouali, 2013). Les hétérosides cyanogénétiques ont des activités cardiotoniques et
40
purgatives. Il serait donc intéressant d’approfondir les recherches dans ce sens pour
déterminer les doses à risque ou les seuils à respecter pour la consommation.
41
graines mures et non mures de Momordica charantia. Ils ont trouvé des valeurs
d’inhibition correspondantes à 8,32%, 15%, 21,14% et 45,95% pour des concentrations
comprises entre 500 à 2000µg/ml. Ces valeurs sont relativement très faibles si elles sont
comparées à celles des extraits d’Ankorabe mais assez proches des valeurs obtenues avec
les extraits d’Ampahitrosy. Kubola et Siriamornpun (2008) ont également rapporté que
l'activité de piégeage des radicaux DPPH de l'extrait aqueux de Momordica charantia
était plus élevée avec un pourcentage d’inhibition de l’ordre 81,4 et 55,5% pour les fruits
verts et les fruits mûrs à une concentration de 1,6 mg/ml. Néanmoins, cette concentration
est relativement inferieure par rapport à ceux des extraits de cette étude. De ce fait,
l’activité antioxydante de M. charantia est due à la présence des composés actifs qui sont
connus pour leur activité antioxydante comme les polysaccharides (Harborne, 1998 ; Wu
et al., 2014; Zhao et al., 2013), les flavonoïdes, les polyphénols et les alcaloïdes (Chen et
al., 2008).
42
développement et la protection des plantes mais aussi dans l’expression des activités
biologiques (Lemaceau et al., 2009 ; Mukesh, 2014). Cependant, des expériences qui ont
eu pour objectifs d’évaluer l’influence de la qualité du sol sur les métabolites secondaires
de M. charantia ont été effectuées dans des milieux boréaux (une savane près des
montagnes de l’Atakora au Togo) et d’autres zones (milieu rurale), en comparant avec
une expérience en serre sur la croissance de M. charantia (Beloin, 1998). Ces deux
approches ont permis d’évaluer les métabolites secondaires de M. charantia en fonction
de plusieurs facteurs environnementaux dont la lumière, la variation climatologique et les
biotopes de sites de récolte.
43
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Du fait de son utilisation par la population Malagasy pour traiter diverses
maladies, Momordica charantia ou margose, est devenue une plante médicinale ayant des
intérêts en pharamacologie. Cependant, malgré les études effectuées sur cette espèce dans
le monde entier, l’importance de la qualité du sol dans l’expression de ces vertus
thérapeutiques est peu ou n’a jamais été abordée, surtout à Madagascar. Ce travail a donc
eu comme objectif principal l’évaluation des propriétés médicinales des organes (feuilles
et fruits) de Momordica charantia issus de deux localités dont l’une sur le haut plateau
(Ampahitrosy) et l’autre sur la côte Est de la grande ile (Ankorabe) avec une attention
particulière sur la qualité des sols de culture. Dans le présent travail, les propriétés
phytochimiques, l’activité antioxydante et l’activité antimicrobienne des extraits bruts ont
été étudiées.
44
L’analyse physico-chimique réalisé dans le laboratoire pédologie de FOFIFA, ont
montré que les deux sols sont fertiles, ils sont caractérisés par un pH faiblement acides,
proche de la neutralité (6,01 et 6 ,32), l’analyse chimique révèle que les deux sols sont
généralement riche en éléments nutritifs en particulier en azote, en phosphore, en carbone
et en élément échangeable le potassium, favorisant donc la croissance de Momordica
charantia. Et également l’analyse microbiologique a montré que les deux sols présentent
des Pseudomonas fluorescens de l’ordre de 7,12.104 - 9,09.104UFC/g de sol
respectivement.
Les résultats des dénombrements des microorganismes effectués pour les deux
groupes microbiens Pseudomonas fluorescens et les Actinomycètes, ont permis de
constater que les deux sols sous la margose sont caractérisés par une rareté de la
population d’Actinomycètes mais sont caractérisés par la présence de Pseudomonas
fluorescens. Les causes de ces constats méritent d’être approfondies car la plante et le sol
sont les deux facteurs principaux qui peuvent influencer la dynamique des communautés
microbiennes dans le sol.
✓ approfondir les études sur l’activité biologique notamment les tests d’activité
antimicrobienne
✓ faire des fractionnements pour les extraits de la plante afin de séparer les
molécules en fonction de leurs polarités.
✓ élargir les recherches sur les caractéristiques des composés actifs dans les
différents extraits en vue d’identifier les différentes molécules responsables des
différentes activités biologiques de cette plante et leur toxicité.
✓ explorer les pistes sur le type de solvant et les méthodes d’extraction afin de mettre
en évidence les paramètres qui sont réellement impliqués dans l’expression des
activités biologiques des extraits de Momordica charantia
✓ faire une analyse plus détaillée aussi bien des sols que de la plante afin de mieux
cerner les besoins nutritionnels et la qualité (texture) préférentielle de Momordica
charantia
✓ élargir les champs de recherches sur d’autres sites et d’autres types de sol afin de
mettre en évidence l’implication de la qualité du sol sur l’expression des
propriétés biologiques de cette plante.
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54
ANNEXES
ANNEXE
Extrait de levure 1g
Arginine 0,2g
Alanine 0,2g
Aspargine monohydrate 0,5g
Amidon soluble 5g
NaCl 10g
Eau distillée 1000g/ml
Agar 20g
pH=7,0
Pour 500ml du milieu AS1 5ml de chaque antibiotique ont été ajouté
Trimethoprim 0,02g/10ml
Nalidixic acide sodium salt 0,05g/10ml
Cycloheximide 0,05g/10ml
• Composition du milieu King B : isolement des pseudomonas
Polypeptone 10g
Glycérol 5 Phosphate
Bipotassique 0,75g
Eau distillée 500g /ml
Agar 7,5g
pH=7,2
• Milieu utilisé pour le test antibiogramme : Muëller Hinton
VI
• Milieu pour la purification des souches à tester : Gélose nutritive
Peptone 5g/l
Agar 15g/l
pH 7,4
Peptone 15g/l
Extrait de levure 5g/l
NaCl l5g/l
pH=7,4
• Mesure du pH
Le pH est mesuré à l’aide d’un pH-mètre, la technique est basée sur la différence
de potentiel créée entre une électrode de verre et une électrode de référence plongée dans
une solution. 10g de deux échantillons du sol sont ajoutés à 25ml d’eau distillée. Laisser
en contact pendant 30mn en agitant de temps en temps à l’aide d’une baguette de verre.
Après étalonnage du pH-mètre, introduire avec précaution l’électrode dans la suspension
et lire le pH.
VII
- Préparation des étalons : phosphore des étalons
- Distillation de l’azote
Dans l’appareil à distillation, introduire 10 ml de la prise d’essai et 10 ml de la
solution de soude. Recueillir le distillat dans un Erlenmeyer de 125 ml contenant 20 ml
de la solution d’acide borique. Effectuer le dosage avec la solution d’acide sulfurique. Un
témoin est préparé dans les mêmes conditions.
VIII
• Mesure de la teneur en carbone organique (C.O)
Les carbones organiques sont oxydés par un excès d’une solution de bichromate
de potassium, en milieu acide. 0.5 g de chaque type de sol sont transférés dans un
erlenmeyer de 250 ml. Ajouter 10 ml de bichromate de potassium 1N et faire tournoyer
l’erlenmeyer pour faire disperser le sol dans la solution. Ajouter rapidement 20 ml de
H2SO4 concentré, puis agiter vigoureusement pendant 1 mn. Ensuite laisser reposer
pendant 30 mn. Après agitation 200 ml d’eau distillée, 4 gouttes d’ortho-phénantroline
et titrer la solution avec FeSO4 0.5N, sont ajoutés. La fin de la réaction s’observe par le
80
40
% d'inhibition
y = 0,0233x + 3,5048 60
30 y = 0,0249x + 30,554
R² = 0,9572
20 40 R² = 0,83
Linéaire…
10 20 Linéaire…
0
0
0 1000 2000 3000
[FeM](µg/ml 0 1000 2000 3000
[FeK](µg/ml
IX
extraits des fruits extraits de fruits
90 d'Ampahitrosy 70 d'Ankorabe
80 60
70
(%) Inhibition 50
60
% Inhibition
Linéair
50 40 e (FrK)
40 30
30 Linéaire y = 0,0283x + 7,195
(FrM) 20 R² = 0,9902
20 y = 0,0342x + 10,75
10 R² = 0,9925 10
0 0
0 1000 2000 3000 0 1000 2000 3000
[FrM] (µg/ml) [FrK](µg/ml)
X
Last Name : FAZNAT
First name : Djoumoi
Title: Biological activities of the fruits and leaf extracts of Momordica charantia L.
(Cucurbitaceae) or Margose: importance of soil quality
ABSTRACT
Momordica charantia is a medicinal plant belonging to the family of Cucurbitacea.
This species known as "Margose" is widely distributed in tropical areas. However, little
is known about its potentiality especially in Madagascar. The main objective of this work
was to evaluate the medicinal properties of M. charantia organs (leaves and fruits) with
a special emphasis to the importance of soil quality (origin, chemical and microbiological
properties). The samples were collected in two distinct sites: Ampahitrosy localted in the
central part of Madagascar and Ankorabe located in the eastern part. The specific
objectives were i) to describe the chemical and microbiological properties of the
rhizospheric soil of M. charantia, ii) to extract and evaluate the antimicrobial properties
of the secondary metabolites from the leaves and fruits extracts of M. charantia and iii)
to evaluate the antioxidant activity of these extracts.
The results showed that leaves and fruits of M. charantia contained a large varieties
of chemical families such as alkaloids, flavonoids, leucoanthocyans, steroids,
polyphenols, cyanogenic glycosides, polysaccharides and coumarins. Bioassays have
shown that M. charantia has antioxidant activity but do not have any antimicrobial
activity. The inhibitory concentration IC50 recorded were about 780,96 µg/ml for the leaf
extracts of Ankorabe, 1147,66 µg/ml for the fruit extracts of Ampahitrosy and
1512,54µg/ml for the fruit extracts of Ankorabe. However, those antioxidant activities
are relatively low when compared to the gallic acid’s (a reference compound) antioxidant
activity for which the IC50 value was about 23,5 µg/ml. It has also observed that the
rhizosphere soil of M.charantia from the two study sites were relatively fertile and are
considered as favorable for the development of this plant species. However, their direct
involvement in the expression of the biological properties of the plant has not been
highlighted here and requires further in-depth studies and new approaches.
RESUME