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la sous- station de Diffa située à environ 700 km à l’Est. Elle occupe une superficie de 50
ha en terres dunaires et 5 ha sur les Aménagements Hydro-Agricoles (AHA). Elle dispose
d’un complexe bureau laboratoire ;
le point d’appui de Magaria situé à l’Est et à 340 km avec une superficie de 15 ha ;
le point d’appui de Konni à l’Ouest à environ 240 km et occupe une superficie de 11 ha
sur les Aménagements Hydro-Agricoles. Il est appuyé par une nouvelle station de machi-
nisme qui occupe une superficie de 20 ha en terres dunaires. Le centre est composé des
départements (sections) au sein desquels différents programmes :
le département génétique et amélioration des plantes avec comme programme
l’amélioration du mil, du sorgho, du niébé, de l’arachide de l’oignon, du maïs, de la to-
mate ;
le département production des semences qui s’occupe de la production des semences des
niveaux M0 et M1 ;
Le département agronomie générale qui œuvre pour la recherche des techniques culturales
appropriées aux différentes variétés et régions écologiques ;
Le département économie rurale pour les enquêtes socio-économiques et l’utilisation des
nouvelles variétés et techniques culturales en milieu paysan.
1.4.8. Pluviométrie
Les hauteurs de pluies annuelles durant les dix années passées varient entre 435mm et 721mm
Il ressort de l’analyse de la figure ci-dessous que les années 2010 ; 2013 ; 2017 ; 2018 et 2020
se font remarquées par une abondance de la quantité pluviométrique. Par contre, le déficit en
eau est beaucoup plus senti pendant les années 2008, 2009 et 2014 où la pluviométrie était en
dessous de la moyenne (561,29 mm/an)
Photo 1 : Larve de M. vitrata à différents stade (gauche) et adulte mâle (au milieu) et
femelle (droite)
1.4.1.6 Dégâts
La jeune chenille dévore les feuilles, les organes floraux et perfore les gousses. Une seule
chenille peut détruire plusieurs gousses. Ce qui peut provoquer une diminution substantielle
de la production. On peut reconnaitre les dégâts de M.vitrata grâce à la présence des
excréments des chenilles qui restent accrochés aux fils soyeux tissés sur les fleurs et les
gousses infestées. Les gousses atteintes présentent de larges trous bordés d'excréments. Les
dégâts causées par M. vitrata sont estimés en une perte de rendement de 30 à 86% (Attachi et
Ahohuendo, 1989 ; Singh et al., 1990 ; Tamo et al., 2003).
Les adultes sont de couleur verte ou brune, pronotum marqué par quatre virgules blanches en
forme de croix. Bord postérieur du pronotum arrondi. Ailes jaunes à la base avec un croissant
enfumé.
b. Jeunes
On note cinq stades larvaires chez Oedaleus senegalensis. A l’éclosion les larves sont brunes
et deviennent progressivement vertes avec l’âge. Le dessin en forme de croix sur le pronotum,
et les tâches latérales (vertes ou brunes) sur les segments abdominaux formant une bande
colorée continue sont les caractéristiques essentielles des larves.
Larves de Oedaleus senegalensis
c. Oothèques
Le bouchon spumeux est de couleur blanche et brillant avec une structure molle. L’oothèque
est longue (3.5 à 6 cm), fine et fragile.
Bouchon spumeux
Masse ovigère
e. Déplacement : OSE effectue des déplacements sur des grandes distances suivant les
mouvements du Front Inter Tropicale (FIT), générateur des pluies. Sa distribution est
répartie sur trois grandes zones écologiques :
L’aire transitoire de multiplication comprise entre les isohyètes 500 et 750 mm, co-
lonisée en juillet et août ;
Durant la saison des pluies, des éclosions des pontes des années précédentes peuvent avoir
lieu dans l’ensemble des zones colonisées par O. senegalensis indépendamment des périodes
précitées avec les conditions des pluies favorables.
f. Cycle biologique : O senegalensis présente trois générations par an et une diapause
embryonnaire en saison sèche. Son optimum pluviométrique est un cumul mensuel de
25 à 50 mm.
Importance économique : Les attaques les plus sévères sont enregistrées en début et fin
d’hivernage. Des pullulations larvaires de la première génération s’attaquent aux jeunes
plantules. En fin de saison pluvieuse, les ailés de la troisième génération migrent vers le sud
en ravageant les épis de mil en cours de maturation.
1.4.3.2 Kraussaria angulifera (Krauss, 1877) (Sous-famille Cyrtacantacridinae)
a) Identification
Adultes :
b) Jeunes :
Larves de Kraussaria angulifera
Les larves sont brunes ou vertes selon le milieu et la densité de population. Une ligne blanche
souligne la crête pronotale.
Développement larvaire en 5 stades pour les mâles et 6 stades pour les femelles.
c) Oothèques : (6 à 8 cm de long)
Forme générale trapue, dure et de couleur marron foncé. Les œufs sont protégés par une
coque très robuste. Le bouchon spumeux est sans paroi. On trouve fréquemment plusieurs oo-
thèques accolées ensemble.
d) Ecologie : Espèce présente surtout dans les zones Sud plus humides et dans la région du
fleuve. Régime alimentaire mixte (herbivore-forbivore). Elle se trouve dans les milieux
herbacés touffus, avec des ligneux arbustifs. Elle peut être localisée perchée sur les
branches, dans les haies herbeuses ou dans les hautes herbes. Elle est rare aux lumières.
Prélèvement alimentaire sur les feuilles, les fleurs, les fruits, les graines, les re-
pousses, les plantules,
Blessures des plantes consécutives aux morsures. Elles ont deux conséquences :
Rupture des branches sous le poids des ailés posés en grand nombre,
Souillure des surfaces foliaires par les déjections déposées. La photosynthèse en est
perturbée.
Chaque ailé pèse 2 grammes en moyenne. Une telle population consomme 100 tonnes de
matière végétale fraîche par jour.
1.4.4 Megalurothrips sjostedti
Le thrips floricole, M. sjostedti a bénéficié de nombreuses études relatives à son origine, sa
distribution, sa taxonomie, sa morphologie et sa bioécologie.
1.4.4.1 Origine et distribution :
L'espèce Megalurothrips sjostedti a été rapportée pour la première fois sur le continent
africain, précisément en Afrique de l'Est, au début du vingtième siècle (1905). Non seulement
sa répartition est restreinte au continent africain, mais il constitue la seule espèce du genre
retrouvée en Afrique (Palmer, 1987). L'abondance en Asie de l'Est de certaines espèces de ce
genre telles que M. typicus (Bagnall), M. usitatus (Bagnall), laisse suggérer l'Asie tropicale
comme origine du genre Megalurothrips (Palmer, 1987). Selon Salifu (1986), M. sjostedti est
répandu dans les agro-écosystèmes des pays comme l'Afrique du Sud, le Bénin, le Cameroun,
le Congo Démocratique, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée
Equatoriale, l'Ouganda et la Tanzanie. Autrefois appelé Taeniothrips sjostedti, M. sjostedti est
la seule espèce ayant le statut de ravageur des cultures (Palmer, 1987). En Asie de l'Est, cette
espèce n'est pas nuisible aux cultures, puisque ses populations sont maintenues en dessous du
seuil économique des dégâts, par des ennemis naturels. Cet argument renforce l'hypothèse
selon laquelle M. sjostedti ne soit pas d'origine africaine (Tamo et al., 1997).
1.4.4.2 Taxonomie
Megalurothrips sjostedti appartient au super-ordre des Thysanoptéroides, à l'ordre des
Thysanoptères, au sous-ordre des Terebrantia, à la famille des Thripidae, et à la sous- famille
des Thripinae (Lewis, 1997). Selon Palmer (1987), le genre Megalurothrips regroupe des
espèces facilement identifiables par leur grande taille. Au stade adulte, ils sont de couleur
noire alors que les stades larvaires sont de couleur variable: blanchâtre, orange ou rouge en
fonction du régime alimentaire. Les mâles de M. sjostedti sont caractérisés par un segment
abdominal de forme conique, alors que la femelle possède un petit ovipositeur externe.
1.4.4.3 Morphologie, Biologie et Ecologie
Les thrips floricoles sont de petits insectes de couleur noirâtre de 1 à 2 mm de long, pourvus
d'ailes étroites, allongées et frangées de longs cils. On observe une segmentation bien
distincte des antennes, des pattes et de l'abdomen. De petite taille et d'un noir pas trop foncé,
les mâles sont estimés à 5% de la population, tandis que les femelles très noires, sont plus
grandes et plus abondantes (Tamo, 1991). La photo 1 montre les adultes mâles et femelles de
M. sjostedti.
1,5 mm
1.5.2 Biopesticide
Cette méthode de lutte se base sur l’utilisation des insecticides botaniques. Les dérivés du
neem sont longtemps connus pour leur propriété insecticide en Asie et en Afrique.
L’azadirachtine, la salannine, le meliantriol, etc., agissent sur la physiologie des insectes
interférant sur la croissance, la ponte et la reproduction des pucerons, lépidoptères, punaises et
coléoptères. Le jus des feuilles de papayer (Carica papaya) : l’utilisation des extraits des
feuilles du papayer a été testée pour la protection contre les insectes ravageurs. (Gnago et al.,
2011). L’utilisation du jus de tabac a été aussi montrée efficace contre les pucerons
(Younoussa Rabo, 2021). Beauveria bassiana et Metharizium anisopliae sont utilisés contre
plusieurs ravageurs. Ils sont aussi intéressants en raison de leur facilité de production et des
mortalités assez élevées (entre 80% et 100%) qu’elles peuvent provoquer sur les acridiens au
laboratoire et en conditions de terrain (Mehinto et al., 2014a ; Mehinto et al., 2014b)
Tableau 2 : Exemple de quelques biopesticides étudiés
Biopesticide Insectes cibles Référence
Azaradichta indica neem Puceron, Thrips Maruca vitrata (Baoua et al,. 2012 ; Zakari et
Geyer et panaise al,. 2018 , Abdourahamane et
al., 2019, Traore et al., 2019)
Carica papaya Aphis craccivora, Thrips, (Gnago et al., 2011)
Maruca
vitrata
Nicotiana tabacum Thrips, Maruca vitrata, Aphis (Younoussa Rabo, 2021)
craccivora
Beauveria bassiana Thrips, Maruca vitrata (Mehinto et al., 2014b ;
Douro Kpindou et al., 2012b
Metharizium anisopliae Thrips, Maruca vitrata (Mehinto et al., 2014a ;
Mehinto et al., 2014b)
Bloc3
Neem T P Neem T P
Bloc2 12,8m
T P Neem T P Neem
Bloc1
P Neem T P Neem T
27,1m
Niébé Arachide
NB : T correspond aux parcelles traitées avec Témoin et P pesticide
Figure 3: Dispositif expérimental
2.2.2. Itinéraire technique
Le semis a été effectué le 21 Juin 2023. Trois (3) graines ont été semées par poquet avec
une densité de 54 poquets par parcelle. Après le semis des observations quotidiennes ont été
effectuées pour déterminer la levée et déterminer le taux de germination. Deux sarclages ont
été faits le 13 juillet et le 17 Aout 2023. Deux récoltes ont été effectuées le 20 Septembre et le
9 octobre 2023 pour le niébé et 16 octobre 2023 pour l’arachide.
2.2.3. Collecte des données
Elle a été effectuée grâce aux observations conduites d’Aout Septembre à Octobre 2023 sur
11 poquets matérialisés dans chacune des parcelles élémentaires. Au total 14 observations ont
été effectuées espacées de trois jours chacune. Les paramètres étudiés sont les suivants :
Dynamique des insectes
Elle a été effectuée sur cinq (5) poquets (1-2-3-4 et 5) pour les deux spéculations chacune en
observant tous les parties de la plante. Les insectes étudiés sont les suivants :
Les pucerons (Aphys cracivora), les criquets vert et brune, les Mylabres et Amsacta qui sont
les insectes en commun pour les deux spéculations. Ils se différencient par le punaise noir
(Anoplocnemis curvipes) et le punaise brune (Clavigralla tomentosicollis), et Maruca vitrata
pour le Niébé et pour l’arachide Spodoptera litura et chenille défoliatrice. Le nombre des
insectes trouvés ont été compté et noté sur chacune des fiches de collectes des blocs
correspondants aux traitements spécifiques.
Données sur les fleurs et gousses
Il correspond aux poquets de 6 à 8 pour les fleurs et de 9 à 11 pour les gousses. Il s’agit
Infestations de M. vitrata et thrips (Megalurothrips sjostedti) sur les fleurs 15
fleurs/parcelle par 3 poquets (étiquettes 6;7 et 8) ont été collectés dans des flacons en plastics
contenant d’éthanol dilué à 90%, ces échantillons sont ramenés au laboratoire. Après
dissection, le nombre de M. vitrata et thrips ont été comptés et notés sur chacune des fiches de
collectes des blocs correspondants aux traitements spécifiques.
Dégâts causés par M. vitrata et Clavigralla tomentosicollis sur les gousses
Il s’agit du dénombrement (punaise) et dépouillement de toutes les gousses présentant les
signes d’attaque de M. vitrata (perforations, excréments…). Le nombre des gousses attaquées
et de M. vitrata trouvé dans les gousses sont notés par la suite sur la fiche de collecte de
chaque bloc dans la colonne correspondante aux traitements et poquet auquel le constat a été
fait.
La production des gousses par poquet
Le nombre total de gousses produites sur les 3 poquets de chaque traitement des blocs a été
compté et noté sur les fiches de collecte des données.
Le rendement en grains (kg/ha)
Pour chacune des parcelles, toutes les gousses mâtures et séchées ont été enlevées et mises
dans des sacs en tissu à la récolte. Elles sont par la suite décortiquées, vannées et les graines
pesées.
Le rendement est obtenu en rapportant le poids de la récolte par parcelle à l’hectare.
Photo 10 : Observation sur les gousses et collecte des fleurs au champ (à gauche) et
dissection
des fleurs de niébé au laboratoire (à droite).
2.2.4. Produits phytosanitaires
Les parcelles élémentaires ont été traitées avec deux produits phytosanitaires à l’aide d’un
pulvérisateur à pression entretenue d’une capacité de 16 litres. La parcelle témoin n’a reçu
aucun traitement. Trois (3) traitements ont été effectués tout au long de la conduite de
l’expérimentation à un intervalle de 7 jours dans les soirées (Baoua et al., 2012). Le premier
traitement a été effectué le 31/08/2020 et le dernier le 15/09/2020 suite à une pluie qui est
survenu après le traitement du 14. Les produits phytosanitaires utilisés sont les suivants :
Le pesticide chimique de synthèse PACHA 25 EC
Il est composé de l’Acétamipride 10g/l et de Lambdacyhalothrine 15g/l. L’Acétamipride
appartient à la famille des néonicotinoïdes et la Lambdacyhalothrine à celle des pyrétrinoïdes.
La première molécule active a une action systémique et pénètre dans la sève de la plante puis
se diffuse dans toutes les parties et la deuxième agit sur le système nerveux de l’insecte en
provoquant la paralysie. La dose recommandée à l’hectare conformément à l’étiquette du
produit est de 1litre du produit pour 300litres d’eau.
Les extraits aqueux de grains de neem
Les matières actives dans les extraits aqueux de grains de neem sont l’azadirachtine, la
salannine et le meliantriol. Pour le traitement d’un hectare, 12,5 kg de poudre d’amande de
neem ont été mélangés à 250 litres d’eau (Baoua et al., 2012).
Pour une parcelle de 12,96m2, il a été préparé deux solutions à base du pesticide chimique de
synthèse, de l’extrait aqueux de grains de neem.
Tableau 3: Doses des biocides utilisés dans l’expérimentation.
3.1.2. Evaluation du niveau d’infestation des M.vitrata et des thrips sur les fleurs
L’analyse du tableau 6, a permis de déterminé que dans les parcelles traitées au pesticide
chimique de synthèse et aux extraits aqueux de grains de neem :
Il y a 1,56 et 1,43 fois plus des fleurs par rapport aux parcelles témoin ;
L’infestation des fleurs de niébé par les larves Maruca vitrata a été 3,04 et 1,96 fois
moins importante par rapport aux parcelles témoin ;
L’infestation des fleurs de niébé par Megalurothrips sjostedti a été 3,87 et 1,59 fois
moins importante par rapport aux parcelles témoin.
Tableau 6: Niveaux d’infestation des fleurs de niébé par traitement
Traitements N Nombre total des Nbr moyen de Nbr moyen de thrips par
fleurs larves de Maruca 15fleurs/3poquets
vitrata
15fleurs/3poquet
s
Témoin 14 15,71±3,77a 9,57±2,79b 20,21±5,57b
Neem 14 22,5±3,82a 4,86±1ab 12,64±2,63ab
Pesticide 14 24,64±6,26a 3,14±0,61a 5,21±1,57a
ANoVA F=0,957 ; P= 0,393 F= 4,294 ; F= 3,613 ; P=0,036
P=0,021
3.1.3. Evaluation de la production en gousses et du niveau d’attaque de M. vitrata et
punaise sur les gousses
L’analyse du tableau 7 montre que la production des gousses a une petite variation sur toutes
les parcelles traitées. Cependant, elle a été 1,57 fois plus importante au niveau des parcelles
traitées au pesticide chimique de synthèse que celle des parcelles témoin. Dans les parcelles
traitées à l’extrait de graines de neem, elle a été 1,34 fois moins importante par rapport au
traitement pesticide chimique.
Les dégâts causés par M. vitrata sur les gousses ont été significatifs sur les différents
traitements effectués (P≤0,04). L’évaluation du dommage sur les gousses a été 2,6 et 1,84 fois
moins importante au pesticide et extrait des graines de neem respectivement par rapport au
témoin.
Les dégâts causes par C. tomentosicollis ont été significatifs sur les différents traitements
effectués (P=0,24). Cependant, elle a été 3,21 et 1,98 fois moins importante respectivement au
pesticide et extrait des graines de neem par rapport au témoin.
Tableau 7: Niveaux des dégâts de M. vitrata et C. tomentosicollis sur le niébé par
traitement
Traitement N Nombre moyen Nombre moyen des Nombre moyen des
des gousses attaquées gousses attaquées par
gousses / poquet par M. vitrata punaise
Témoin 14 22,14 ±5,258a 7,64±2,03a 15,14±4,15b
Neem 14 25,86±3,027a 4,14±0,78ab 7,64±1,67ab
Pesticide 14 34,79±9,281a 2,93±0,66b 4,71±1,04a
ANoVA F=3,46; P=0,04 F=3,46; P=0,04 F=4,103 ; P=0,024
3.1.4. Rendements
3.1.4.1 Evaluation du rendement du niébé
Le rendement a varié au niveau de tous les traitements (tableau 8).Il a été noté un rendement
de 14,01 fois et 6,38 fois supérieur à celui des parcelles témoin respectivement pour les
parcelles traitées au PACHA 25 EC et aux extraits aqueux de grains de neem.
Tableau 8: Rendement du niébé par traitement
Traitements N Rendement en kg/ha/
parcelles
Témoin 3 107,75±15,55a
Neem 3 688,16±251,78b
Pesticide 3 1510,20±69,21c
ANoVA F= 21,77 ; P= 0,002
3.1.4.2. Evaluation du niveau d’infestation des graines du niébé
L’analyse du tableau 9 a permis de constater une variation de poids des graines sur toutes les
parcelles traitées. Cependant, elle a été 1,31 et 1,26 fois plus importante au niveau des
parcelles traitées au pesticide chimique de synthèse et à l’extrait de graines de neem
respectivement que celle des parcelles témoin.
Les dégâts causés par C. tomentosicollis ont été significatifs sur les différents traitements
effectués. Elle a été 2,42 et 1,98 fois moins importante que le témoin respectivement dans les
parcelles traitées au pesticide et extrait des graines de neem.
Les dégâts causés par M. vitrata sur les graines ont été significatifs sur les différents
traitements effectués (P≤0,007). L’évaluation du dommage sur les graines a permis de
constater que la variation n’a pas été significativement différente aux niveaux de toutes les
parcelles traitées comparativement au témoin qui n’a suivi aucun traitement. Elle a été 2,39 et
1,95 fois supérieur à celui des parcelles témoin respectivement pour les parcelles traitées au
PACHA 25 EC et aux extraits aqueux de grains de neem.
On constate que les dégâts causés par les deux ravageurs sur les graines ont été 2,66 et 1,88
fois moins important que le témoin respectivement dans les parcelles traités au pesticide
chimique et extrait de graines de neem.
Tableau 9: Niveau d’infestation des graines
Traitements N Nbr moyen de Nbr moyen des Nbr moyen Nbr moyen des
poids de 100 graines des graines graines Attaqué
graines Attaqué par Attaqué par par punaise et
punaise maruca maruca
Témoin 9 10±0,78a 60,56±5,65b 4,78±0,84b 7,11±0,65b
Neem 9 12,78±0,32b 30,44±4,52a 2,44±0,50a 3,78±0,84a
Pesticide 9 13,11±0,51b 25,22±3,56a 2±0,33a 2,67±0,44a
ANoVA F= 8,946 ; P= F= 16,766 ; P= F= 6,183 ; F= 11,982 ; P=0
0,001 0 P=0,007
3.2 Discussion
Les données collectées dans cette étude ont permis de répertorier quelques insectes ravageurs
du niébé dans la station CERRA Maradi , classés en trois ordres à savoir les Hemiptera
(punaises), les Lepidoptera (Maruca vitrata) et les Thysanoptera (thrips). Ces insectes
nuisibles étaient abondants dans les parcelles témoins non traitées par rapport aux parcelles
traitées au pesticide chimique et extrait des graines de neem. C.tomentosicollis semble être un
ravageur important du niébé en station. Son incidence sur la production ne semble pas
négligeable. Dans les parcelles témoins non traitées, les effectifs de la punaise sont 2,42 à
3,57 fois plus importantes et plus de 2/3 des gousses sont endommagées par l’insecte. Les
effectifs des larves de M. vitrata ont été 3,04 à 4,34 fois plus importants dans les parcelles
témoins par rapport à celles traitées au pesticide chimique.
Conclusion
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