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SECRETARIAT GENERAL
JUILLET 2022
i
TABLE DES MATIERES
iii
7.3.2. Indicateurs d’évaluation .................................................................................................. 79
ANNEXES......................................................................................................................................... 81
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................... 88
iv
LISTE DES ACRONYMES
7. RO Recherche Opérationnelle
v
LISTE DES FIGURES
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
1. INTRODUCTION
Lors de l’adoption de la politique de la Santé pour tous par la stratégie des soins de santé
primaires, les responsables politiques et les experts professionnels des services de santé avaient
et ont l’intention de permettre à ce que les individus et les communautés dont ils ont la charge
atteignent un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et
économiquement productive.
Les informations de qualité font souvent défaut dans plusieurs programmes de santé et les
décisions prises dans le cadre de résolution des problèmes de santé y relatifs sont de ce fait
inefficaces, ce qui se traduit par une perte d’argent et de temps. Les questions importantes
auxquelles les décideurs de santé sont appelés de répondre sont :
- Quels sont les besoins de santé des populations (non seulement du point de vue des
professionnels de santé mais aussi du point de vue de la population) ? Peut-on parvenir aux
mêmes priorités entre les populations et les professionnels de santé?
- A quel degré est-ce que les interventions en santé actuelles couvrent les besoins prioritaires
en santé des populations ? Est-ce que les interventions sont –elles acceptables aux
populations en considérant leur culture, les coûts et en particulier pour les plus pauvres ?
- Etant donné les ressources dont nous disposons, sommes-nous en mesure de couvrir
beaucoup plus des besoins de santé de populations ?
1
Les réponses à ces questions ne peuvent pas être données sans au préalable avoir collecté les
informations à travers la recherche. C’est pourquoi, depuis la fin des années 70, la recherche en
système de santé s’est développée.
La recherche opérationnelle et appliquée permet ainsi :
L’actuel module se veut de donner aux équipes cadres des Zones de Santé des compétences
pour être à même d’identifier un sujet de recherche, de mener la recherche, d’utiliser les
résultats de cette recherche.
La recherche opérationnelle (RO) est ainsi un outil de résolution de problèmes, utilisé pour
améliorer la couverture ou le passage à l’échelle, l’accessibilité, la disponibilité et la qualité des
services de services de santé. La RO se concentre, à la fois, sur les politiques et sur les
opérations quotidiennes des programmes. Elle inclut les projets pilotes pour illustrer de
nouvelles méthodes, des études pour identifier, évaluer et résoudre les problèmes de
prestation de services et les essais pour tester l’impact et la rentabilité des différentes solutions
ou interventions. En permettant aux responsables de programmes de tester de nouvelles
stratégies et des méthodes à titre expérimental, la RO encourage l’expérimentation à faible coût
en matière de prestation de services.
Aussi, il donne aux gestionnaires les compétences diverses liées aux huit compétences des
Equipes Cadres des Zones de santé, à savoir :
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2. OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
A la fin de ce module, le participant doit être capable de conduire une recherche sur le système
de santé en vue de pouvoir déterminer la solution au problème pour lequel une recherche a été
indispensable.
A la fin de ce module le participant qui a suivi cette formation, devra être capable de :
3. CIBLES
La formation vise le renforcement des compétences des membres des Équipes Cadres des Zones
de Santé. En effet, compte tenu des problèmes susceptibles d’être résolus par la Recherche
Opérationnelle et que la plupart des membres des équipes cadres n’ont jamais reçu dans leur
formation de base les compétences en cette matière, il est tout à fait indiqué de prévoir ce
module dans la formation en management des Soins de Santé Primaires.
4. SITUATION PROBLEME
L’Equipe Cadre de la Zone de Santé de GUDINJI vient de présenter son rapport trimestriel lors
des travaux du CPP tenu et dirigé personnellement par le Ministre Provincial en charge de la
santé en présence du Chef de Division de la Santé. Il se dégage de ce rapport qu’au cours de
l’année 2020, une Campagne de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à
longue durée d’action a été organisée.
Par ailleurs, les formations ont été organisées à l’intention des infirmiers titulaires de tous les
Centres de Santé et toutes les molécules sont disponibles dans les aires de santé pour la prise
en charge des cas de paludisme.
3
Malgré cet arsenal, la Zone de santé a notifié au dernier trimestre plus de cas que la même
période de l’année 2019.
Donc, à partir de juillet 2020, une situation inattendue s'observe. 1230 cas de paludisme sont
enregistrés au cours de ce mois, 1250 en septembre et 1600 en novembre.
Ces rapports sont très alarmants et ont attiré l'attention des membres de l'équipe cadre de la
Zone de Santé. Concernant la mortalité liée à cette maladie, elle a évolué allant de 5 à 7 %
pendant cette période. Le Ministre Provincial, conscient de ce problème vous demande de lui
proposer des solutions car ce phénomène touche 80 % des aires de santé. Il vous dit de
n’exclure aucun cas de figure et si vous optez pour une recherche, ajoute-t-il, j’ai reçu des
promesses fermes du Fonds Mondial pour financer pareille recherche.
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CHAPITRE 1 .GENERALITES DE LA RECHERCHE SUR LES SYSTEMES DE SANTE
1.1. INTRODUCTION
L’étude de la recherche dans le domaine de la santé passe par la maîtrise des concepts généraux
et des notions fondamentales relatives à la recherche. Il s’agit ici de présenter les termes usuels
utilisés en recherche en général et en recherche opérationnelle de manière particulière.
Dans le contexte de la recherche sur les systèmes de santé, il convient de garder à l’esprit
qu’elle est entreprise principalement pour fournir les informations nécessaires à la prise des
décisions par les décideurs du système de santé en vue d’améliorer le fonctionnement des
services de santé.
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Dans le domaine de la Santé, on distingue les types de recherche suivants:
d) La recherche action : Recherche dont les résultats doivent donner lieu à des actions
précises ou interventions devant occasionner des changements dans la société. Il s’agit
aussi d’un ensemble d’actions devant concourir à induire un changement dans la
communauté. Une fois le changement est opéré, une analyse des actions ayant concouru
à ces changements est effectuée en vue d’en tirer des enseignements théoriques
pertinents.
e) La recherche sur les systèmes de santé : elle est essentiellement orientée par
l’amélioration de santé des individus et des communautés, à travers l’amélioration de
l’efficience et de l’efficacité du système de santé considéré comme partie intégrale de
l’ensemble du processus du développement socio-économique.
La Recherche Opérationnelle se différencie des autres types de recherche du fait que ceux qui
utilisent et bénéficient des informations participent au projet dès le début. La participation
active des responsables de programmes et des dirigeants, en partant de l’identification d’un
problème jusqu’à sa résolution, garantit l’utilité de la recherche.
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L’une des caractéristiques de la RO est qu’elle transforme la recherche en action : des études
sont conçues pour répondre à des problèmes précis de prestation de services et des mesures
sont prises en fonction des résultats de recherche.
La Recherche Opérationnelle (RO) étudie les stratégies, les interventions, les outils et les
connaissances susceptibles d’améliorer l’offre de soins de santé. En RO, les chercheurs utilisent
les données disponibles pour déterminer comment améliorer les politiques et les pratiques.
Se nourrissant des écarts, des différences et des distances génératrices de sens, la recherche-
action propose donc des interprétations provisoires, susceptibles d’être remaniées par leur
investissement dans le tissu des pratiques.
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La recherche-action souligne par ailleurs l’importance d’établir une collaboration entre le
chercheur et les acteurs, cette collaboration devant conduire à des interprétations partagées de
la réalité et des manières de la faire évoluer
En d’autres termes, nous nous apprêtons à faire un travail à la fois de et sur le terrain, soit que
l’action fasse le lit de la recherche, soit que la recherche fasse le lit de l’action
En effet, depuis plus de cinquante ans une approche spécifique en sciences sociales que l'on
nomme recherche-action a émergé et a été développée dans le monde, notamment à partir des
Etats-Unis d'Amérique. En 1986 lors d'un colloque à l'Institut National de Recherche
Pédagogique (INRP, Paris), les chercheurs sont partis de la définition suivante : "Il s'agit de
recherches dans lesquelles il y a une action délibérée de transformation de la réalité ;
recherches ayant un double objectif : transformer la réalité et produire des connaissances
concernant ces transformations" (Hugon et Seibel, 1988, p.13). Une conception classique de la
recherche-action consiste à penser que cette méthodologie nouvelle n'est qu'un prolongement
de la recherche traditionnelle en Sciences sociales.
En général, une recherche-action n'est pas suscitée par un chercheur. Ce dernier l'accueille
plutôt.
Un groupe se trouve aux prises avec une série de difficultés résultant de la vie quotidienne
(habitudes alimentaires des nourrissons, absentéisme ou conflit dans les entreprises,
ségrégation et racisme dans une communauté, échec scolaire, analphabétisme, pollution,
délinquance juvénile, urbanisation marginale, ou tout simplement insatisfaction par rapport au
genre de vie habituel, etc.). Les membres de ce groupe, le plus souvent ceux qui sont plus
conscientisés, tentent de pallier le manque par des réalisations effectives. Mais celles-ci
n'arrivent pas à satisfaire suffisamment la communauté.
C'est alors qu'on fait appel à une aide extérieure (des chercheurs professionnels en recherche-
action) souvent parce qu'au moins un membre du groupe a déjà eu des relations avec les
chercheurs.
Le premier point consiste à revenir sur ce que les membres du groupe appellent "le problème"
ou la "situation". Il s'agit de le contextualiser en se posant les questions habituelles : quoi, qui,
avec qui, où, quand, comment, pour quoi ? Dans son célèbre Manuel des sciences sociales,
Madeleine Grawitz souligne, sous cet angle, l'importance de la recherche qu'elle appelle
"active" et qu'elle relie à l'intervention psychosociologique (1993, p.732-773).
La dimension de l'espace/temps est essentielle. Toute recherche-action est singulière et se
définit par une situation précise qui concerne un lieu, des gens, un temps, des pratiques et des
valeurs sociales, et l'espérance d'un changement possible. Derrière toute recherche-action nous
trouvons une sociologie de l'espérance (Henri Desroche) qui s'oppose à toute pensée cynique
ou fataliste.
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On procède à l'analyse de la demande en étant à l'écoute de ce qui se dit sans chercher
d'emblée à interpréter et encore moins à juger.
Mais le chercheur n'oublie pas de s'entretenir avec les catégories minoritaires ou marginalisées,
sources d'informations souvent éclairantes sur les difficultés en cours. "Où sont passés les
exclus ?", ceux qui ne parlent jamais, doit être le refrain de son intervention. La sociologie
d'intervention a largement travaillé la question de l'analyse de la demande (Hess, 1981, 35-55 ;
Touraine, 1978, 2ème partie). La notion même d'intervention fait l'objet de discussions (Dubost,
1987, 151-182), mais tous les auteurs, en particulier les psychosociologues, insistent sur le
caractère démocratique de l'approche et la nécessité de passer par un contrat explicite et
déontologiquement irréprochable.
Il faut développer collectivement une recherche-action. Pas de recherche-action sans
participation collective. Il faut entendre ici le mot "participation" dans son sens le plus fort
épistémologiquement : on ne peut rien connaître de ce qui nous intéresse (le monde affectif)
sans que nous soyons partie prenante, "actants" dans la recherche, sans que nous soyons
vraiment concernés personnellement par l'expérience dans l'intégralité de notre vie
émotionnelle, sensorielle, imaginative, rationnelle. C'est la reconnaissance d'autrui comme sujet
de désir, de stratégie, d'intentionnalité, de possibilité solidaire.
Une recherche doit remplir les caractéristiques suivantes pour être considérée en tant que
telle :
- Un clair énoncé de problème ;
- Des objectifs clairs et un plan précis (ce n’est pas sans une claire motivation que l’on
cherchera à parvenir à une solution comme par enchantement) ;
- Elle se construit à partir des données existantes, utilisant à la fois des découvertes
positives et des négatives ;
- Nouvelles données doivent impérativement être systématiquement collectées et
analysées en vue de répondre aux objectifs initiaux de la recherche.
Dans le contexte de la recherche sur les systèmes de santé, il convient de garder à l’esprit
qu’elle est entreprise principalement pour fournir les informations nécessaires à la prise des
décisions par les décideurs du système de santé en vue d’améliorer le fonctionnement des
services de santé.
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Pour que cela soit effectif, il faut que :
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RESUME
11
EXERCICE
Questions
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CHAPITRE 2. IDENTIFICATION D’UN PROBLEME DE RECHERCHE OPERATIONNELLE
2.1. INTRODUCTION
Avant de mener une recherche, la phase la plus importante est celle de l’identification du
problème qui fera l’objet de la recherche. C’est précisément ce qui est développé dans cette
séquence. Cette phase est délicate car elle permet de cibler le problème pertinent qui nécessite
la recherche contrairement à d’autres problèmes qui ne sont ni prioritaires, ni pertinents.
A la fin de ce chapitre, le participant doit être capable d’identifier le problème pouvant être
résolu grâce à la recherche opérationnelle.
Lorsqu’il est appelé à identifier un problème pour une recherche opérationnelle, le participant
doit être capable de :
1. Analyser la situation.
2. Lister les problèmes de santé et de management qui handicapent le développement des
soins de santé primaires dans une Zone de Santé.
3. Sélectionner les problèmes susceptibles de trouver une solution par la recherche
opérationnelle.
4. Analyser les problèmes.
5. Formuler les problèmes.
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Le déroulement des programmes de santé soulève de nombreux problèmes facilement
décelables. Cependant, il est parfois délicat d’en identifier un pour en faire l’objet de recherche.
L’une des conditions essentielles pour effectuer des études opérationnelles est d’identifier puis
d’explorer un problème donné.
Si, pour le chercheur lui–même, le thème reste imprécis, il est évident que cela se répercutera
sur le contenu de la proposition de recherche ; dans le cas contraire, il peut aboutir à une bonne
formulation des objectifs et des hypothèses de recherche, des variables principales à étudier
ainsi que des principes méthodologiques pour mesurer l’incidence de ces variables.
La mise en œuvre de tout projet de recherche suppose l’existence d’un problème particulier
décelé à travers l’observation d’une difficulté donnée, d’une situation jugée insatisfaisante ou
encore d’une discordance entre les résultats attendus et les faits observés. A la base de toute
recherche se trouve nécessairement un problème, ce qui ne veut pas dire que toute difficulté
nécessite un projet de recherche. Un projet de recherche existe si les trois conditions suivantes
sont réunies :
1. Existence d’une discordance entre les résultats attendus et les faits observés.
2. Interrogation sur les causes de cette discordance.
3. Possibilité d’au moins deux réponses cohérentes à cette interrogation.
Ce dernier point est particulièrement important. En effet, s’il n’y a qu’une réponse possible et
cohérente à cette interrogation, il n’y a pas lieu de mener une recherche spécifique.
Soit l’exemple suivant :
EXPOSE DU PROBLEME :
Les résultats d’une enquête dans le district A avaient montré l’existence de 1000 femmes
utilisant d’une manière continue la pilule ; mais les statistiques de service pour le mois
précédent montrent qu’aucune de ces femmes n’est en train d’utiliser cette méthode.
DISCORDANCE :
Les 1000 femmes auraient dû être en train d’utiliser la pilule mais tel n’est pas le cas.
INTERROGATION. :
Quel (s) facteur (s) se trouve (nt) à l’origine de la rupture par ces 1000 femmes de l’utilisation de
la pilule ?
REPONSE :
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L’exemple qui précède montre qu’il n’est pas nécessaire de mener une recherche spécifique sur
la rupture de l’utilisation de la pilule puisque, si les faits sont exacts, la réponse à l’interrogation
est d’ores et déjà connue.
Par contre, il apparaît nécessaire de mener une étude sur les défaillances du système logistique
et d’approvisionnement et sur son incapacité d’assurer la fourniture des moyens contraceptifs
au district A pendant la période de moisson. Soit l’exemple suivant.
EXPOSE DU PROBLEME :
Une enquête récente en matière de planification familiale a mis en évidence l’existence
d’importantes disparités entre les villes en ce qui concerne les taux d’utilisation de la
contraception. Ces taux varient de 6 à 80 pour cent d’un village à l’autre alors que tous
bénéficient du même niveau de prestation de services de planification familiale et de santé.
DISCORDANCE :
Tous les villages devraient avoir le même taux d’utilisation de la contraception, alors qu’il existe
en fait des variations importantes d’un village à l’autre.
INTERROGATION :
Quels sont les facteurs qui expliquent les disparités régionales en matière de taux d’utilisation
de la contraception ?
REPONSES POSSIBLES :
1. La réalité socio-économique d’un village à l’autre. Dans certains villages, c’est l’agriculture
qui prédomine ; dans d’autres, c’est la pêche. Certains villages sont Hindous, d’autres en
majorité Musulmans ou Bouddhistes. Certains ont facilement accès à la ville, alors que
pour d’autres, l’accès est très difficile ou pratiquement impossible ; certains sont pourvus
d’écoles, de dispensaires, d’électricité, d’eau courante, alors que d’autres ne bénéficient
pas de ces avantages. Ces différences socio-économiques ont une influence sur le taux
d’utilisation de la contraception.
2. Le soutien à la planification familiale diffère d’un village à l’autre. Dans certains villages,
les personnalités locales soutiennent fortement le programme national de planification
familiale, ce qui n’est pas le cas dans d’autres. Dans certains villages, il existe des
associations féminines qui soutiennent la planification familiale, dans d’autres non. Ces
différences dans le soutien au programme de planification familiale influencent le niveau
d’utilisation de la contraception.
3. L’efficacité du personnel de santé et de planification familiale varie selon les villages.
Certains sont très motivés et actifs dans leurs secteurs, alors que d’autres le sont moins.
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Ces différences concernant l’efficacité du personnel de terrain influencent le niveau
d’utilisation de la contraception.
Alors que les données du problème décrit ci-dessus sont assez claires, les raisons en paraissent
complexes. Trois causes ont fourni et on peut certainement en ajouter d’autres.
Dans ce cas-là, le chercheur doit consacrer ses efforts à l’identification du problème avec
comme objectif d’en dégager les aspects les plus importants.
A titre de rappel, la recherche a été définie par Peter Medawar comme l’art de trouver une
solution. Or la quête d’une solution suppose l’existence d’un problème. Il est donc capital de
définir clairement le problème à étudier. A défaut d’un problème clairement défini, il est
irrationnel de rechercher une solution, donc d’entreprendre une recherche.
Un problème de recherche peut être identifié à partir des sources variées : l’expérience
personnelle, la littérature scientifique, la théorie et la pratique. Ces différentes sources peuvent
offrir chacune une infinité de problèmes potentiels de recherche. Toutefois, il faudra se rappeler
que tout problème n’est pas susceptible de se prêter à la recherche. Les conditions suivantes
devraient être remplies à cet effet :
a) Existence d’une différence, d’un écart entre la situation vécue, actuelle, et la situation
souhaitée, planifiée ou idéale ;
b) L’absence d’une notion claire sur les raisons de l’écart observé ;
c) La possibilité d’avoir plus d’une réponse à la question que l’on se pose.
Etant donné que les conditions ci-dessus énoncées peuvent être remplies par une infinité de
problèmes et que les ressources humaines, matérielles, financières et temporelles sont fort
limitées, nous devons opérer un choix parmi les problèmes pouvant faire l’objet de recherche.
A cet effet, nous pouvons nous appuyer sur les critères ci-après :
a) la recherche doit être pertinente ;
b) il faut éviter de réinventer la roue ;
c) la recherche doit être faisable ;
d) la recherche doit être acceptable par ceux qui ont le pouvoir de décision et du point de
vue éthique ;
e) les résultats de la recherche doivent être applicables en vue de la solution des problèmes
de santé ;
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f) il doit exister un besoin véritable des données recherchées ;
g) L’analyse du problème commence en général par la perception d’une différence entre ce
qui devrait se passer et ce qui se passe réellement.
On pourrait obtenir des informations en identifiant des problèmes à partir d’observations,
d’évaluations, de rapports, d’entretiens avec les gens, etc. Dès ce stade déjà, il est important
que le problème soit perçu de la même façon et consciemment identifié par tous ceux qui sont
impliqués dans l'exercice de l’activité en cause, prestataires comme bénéficiaires.
Une bonne analyse du problème en facilite l’investigation. En effet, elle permet la mise en
commun des connaissances des membres de l’équipe de recherche, la clarification du problème
et de ses causes possibles ainsi que la prise de décision sur le centre d’intérêt et la délimitation
de la recherche. L’analyse du problème passe par les étapes suivantes :
Première étape :
La clarification des idées et des points de vue concernant la nature de l’écart.
Deuxième étape :
L’identification du problème principal parmi une multitude de problèmes. A ce stade, il est utile
de décrire la nature du problème et de l’écart déploré, sa distribution, son importance ainsi que
ses conséquences.
Troisième étape :
L’analyse proprement dite du problème. Elle comporte quatre sous-étapes :
l’identification du problème principal ;
la discussion des causes possibles ;
l’identification des autres facteurs favorisants ;
le regroupement des facteurs apparentés.
L’analyse du problème est mieux visualisée sous la forme d’un diagramme illustrant les relations
entre les différents facteurs et le problème (modèle conceptuel). Un tel diagramme facilite
grandement l’identification des variables et la préparation des instruments de collecte des
données.
Ainsi donc, une bonne analyse du problème facilite l’investigation. Elle permet la mise en
commun des connaissances des membres de l’équipe de recherche, la clarification du problème
et de ses causes possibles ainsi que la prise de décision sur le centre d’intérêt et la délimitation
de la recherche. L’analyse en tant que processus de réflexion permet de réunir et de structurer
les données nécessaires à la recherche.
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La démarche de l’analyse est une démarche méthodologique qui permet de :
- analyser la situation problématique existante ;
- identifier et hiérarchiser les problèmes ;
- visualiser les relations de cause-effet dans un diagramme appelé arbre à problème.
Il s’agit en fait d’établir les relations cause-effets entre les états négatifs d’une situation
existante. L’analyse des problèmes vise à identifier les goulots d’étranglement réels, importants
et prioritaires pour les groupes concernés.
Une technique possible est de faire participer les collaborateurs à cette phase. Chaque
participant inscrit lors des débats un état négatif ressenti comme problème sur une carte. Une
carte, un problème. Puis les cartes sont affichées les unes à côté des autres.
En bas de chaque problème sont affichées les cartes décrivant ses causes probables et au-
dessus celles reprenant les effets.
Le problème central reste affiché au centre. A la fin, ceci constitue un véritable arbre (Arbre à
problème) dont les causes constituent les racines et les effets, les branches, le problème central
constituant lui-même le tronc.
Cet arbre à plusieurs problèmes offre l’avantage d’obtenir une vue claire des problèmes et de
leurs relations mutuelles.
ARBRE A PROBLEME
Problème principal
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L’analyse du problème comporte donc quatre sous étapes :
Cette analyse peut encore être visualisée sous forme d’un diagramme illustrant les relations
entre les différents facteurs et le problème (modèle conceptuel). Ce diagramme facilite
grandement l’identification des variables et préparation des instruments de collecte des
données.
Les problèmes susceptibles d’être résolu par la recherche peuvent être nombreux. Ils
proviennent des rapports, des rumeurs ou d’autres sources. Quelques fois, lors des réunions
avec les leaders de la communauté ou avec les personnels de santé, des problèmes peuvent
être évoqués. Cependant, les ressources peuvent être limitées pour y faire face. C’est ainsi que
l’on peut faire recours aux critères ci-après pour choisir les problèmes les plus prioritaires.
1) La pertinence du problème ;
2) La duplication de l’étude ;
3) La faisabilité de l’étude ;
4) L’acceptabilité politique ;
5) L’applicabilité des solutions ;
6) Le coût efficacité de l’étude ;
7) Le temps pour sa réalisation ;
8) Les considérations éthiques.
1. Pertinence
1) Pas pertinent ;
2) Pertinent ;
3) Très pertinent.
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2. Duplication
1) Etudes semblables disponibles ;
2) Etudes semblables disponibles mais ne couvrant pas tous les aspects ;
3) Etudes semblables non disponibles.
3. Faisabilité
1) Non réalisable tenant compte des ressources disponibles ;
2) Faisable en tenant compte des ressources disponibles ;
3) Très faisable.
4. Acceptabilité politique
1) Non acceptable ;
2) Acceptable.
5. Applicabilité des solutions
1) Pas de chance d’appliquer les résultats ;
2) Quelque chance d’appliquer les résultats ;
3) Chances intactes pour appliquer les résultats.
6. Coût efficacité
1) Coût très élevé de la recherche ;
2) Coût acceptable ;
3) Coût très faible.
7. Temps
1) Très long pour mener l’étude ;
2) Acceptable ;
3) Très acceptable.
8. Considérations éthiques
1) Non acceptable sur le plan éthique ;
2) Acceptable sur le plan éthique.
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C’est sur cette base que les planificateurs et les administrateurs opèrent la sélection et
déterminent l’ordre dans lequel les problèmes opérationnels doivent être traités.
MATRICE DE PRIORISATION
Tableau 1 Matrice de Priorisation
CRITERES DE SELECTION
1 2 3 4 5 6 7 8 TOTAL
Problèmes Pertin Duplicati Faisabili Acceptabil Applicati Coût Temp Ethi
ence on té ité on des s s que
Politique solutions
1
Le problème ayant la cotation totale la plus élevée est prioritaire et peut donc faire l’objet de
l’étude.
Toute la démarche menée jusqu’à ce point permet de déceler l’écart entre la situation réelle
vécue et la situation telle que l’on aurait souhaitée étant entendu que la réalité est l’objet d’un
jugement négatif. Un problème peut être inhérent à :
21
En d’autres termes, la formation acceptable d’un problème contient : « la Cible, l’Ampleur, le
temps, et le lieu ». Le problème doit être quantifié et c’est à ce niveau que les normes, les
standards interviennent.
RESUME
22
EXERCICE
Lors de la réunion du Conseil d’Administration de votre Zone de Santé, des différents problèmes
ont été recensés.
Il s’agit de :
- Ruptures fréquentes des stocks en médicaments dans 60% des Centres de Santé ;
- Faible utilisation des services de l’ordre de 15 % ;
- Forte incidence des maladies diarrhéiques ;
- Faible utilisation des méthodes contraceptives.
En vous servant des critères présentés dans ce chapitre, et de la matrice de sélection, veuillez
sélectionner le problème prioritaire que votre Zone de Santé peut retenir pour mener la
recherche opérationnelle.
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CHAPITRE 3. REDACTION D’UN PROTOCOLE DE RECHERCHE OPERATIONNELLE
3.1. INTRODUCTION
Une fois le sujet identifié, il convient d’élaborer le document qui décrit tout le cheminement de
la recherche. Il s’agit de la phase conceptuelle lors de laquelle le chercheur rassemble les idées.
L’ensemble du processus comprenant les différentes étapes, les méthodes et les différentes
modalités de collecte, de traitement, d’analyse et de présentation des données nécessaires
s’appelle « rédaction du protocole de recherche ». Le document dans lequel sont décrits ces
différents éléments s’appelle « protocole de recherche ».
A la fin de ce chapitre, le cadre de la Zone de Santé doit être capable de rédiger un protocole de
recherche opérationnelle.
Lorsqu’il sera appelé à rédiger un protocole de recherche, le participant doit être capable de :
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Le meilleur moyen d’arriver au but est de passer en revue toute la documentation appropriée,
d’examiner les statistiques de services disponibles, de discuter avec des personnes qui
connaissent le sujet et de rechercher dans les théories économiques, sociales sanitaires, les
causes probables de la situation.
L’examen des différentes sources de données relatives au sujet et une investigation de type
épidémiologique qui permettent au chercheur de préciser les points suivants.
B. INCIDENCE ET PREVALENCE
Une investigation de type épidémiologique devrait toujours être faite ; ce qui peut fournir une
idée sur l’ampleur du problème, sa répartition, et sa fréquence. Un tel diagnostic aide le
chercheur à définir les différents paramètres.
Le problème touche-t-il certains groupes spécifiques de la population tels que les mères,
les enfants, les adolescents, les jeunes couples ou les femmes de 36 ans ?
L’analyse des données disponibles devrait dégager un certain nombre de causes possibles?
Quelles sont les idées les plus courantes concernant la situation ? Existe- t- il une opinion
largement partagée sur les causes du problème ou au contraire des avis opposés ?
Des tentatives ont pu déjà être faites pour surmonter les difficultés. Quels types de solutions
ont été déjà essayés dans le passé et avec quel degré de succès ? Quelles sont les approches les
plus adaptées et celles qui ne l’étaient pas ?
25
v. QUESTIONS NON RESOLUES
Quels sont, à partir des informations disponibles sur le problème, les aspects qui restent
inconnus et les questions qui méritent des investigations supplémentaires?
L’examen des connaissances déjà acquises sur le même type de problème constitue une
démarche fondamentale dans le processus de recherche. Une analyse sérieuse des informations
disponibles permet de saisir l’importance du problème du point de vue social, économique,
politique et sanitaire. Cela permet aussi de dégager les concepts théoriques et les variables
essentielles que d’autres chercheurs ont déjà considérés comme importants. Il en est de même
pour les hypothèses de recherche à tester. Enfin, cela évitera au chercheur de s’engager dans
des types d’étude déjà réalisés maintes fois dans le passé et qui ont fourni des résultats assez
comparables.
En bref, l’énoncé constitue une fondation solide pour les parties du protocole.
L’objectif poursuivi dans l’énoncé est de rassembler toutes les informations connues concernant
le problème et ses causes qu’il est toujours possible de supposer mais sur lesquels il arrive
souvent de commettre des erreurs.
Une hypothèse de recherche suppose l’existence d’une relation entre deux ou plusieurs
variables qu’il s’agit de vérifier empiriquement. Les objectifs à long terme annoncent les
répercussions possibles des conclusions de l’étude, alors que les objectifs immédiats (formulés
en termes concrets) définissent les tâches à réaliser ainsi que les facteurs à mesurer ; quant aux
hypothèses de recherche, elles suggèrent la relation entre deux ou plusieurs variables.
26
Ces hypothèses servent fondamentalement à orienter le processus de recherche et à décrire les
variables dépendantes qui seront utilisées ainsi que le type d’analyse adopté pour mesurer les
relations entre elles.
Une hypothèse donnée peut suggérer que l’effet de la variable A est une cause de celui de la
variable B. Parfois cette relation est assortie de certaines conditions X, Y et Z par exemple. Il
reste que l’attention est attirée sur certaines variables précises. Il est important, à ce propos, de
distinguer les variables dépendantes (ou variables à expliquer) des variables indépendantes (ou
variables explicatives). Une variable dépendante est celle qui est déterminée ou influencée par
une variable indépendante. La relation fondamentale entre les deux types de variables peut être
présentée comme l’indique la figure 3.1. Ceci constitue une relation directe entre les deux types
de variables. En d’autres termes, la variable dépendante varie en fonction de la variation de la
variable indépendante.
B. EXEMPLES D’HYPOTHESES
Les taux de pratique contraceptive devraient être plus élevés dans les villages présentant de
nombreux aspects de modernisation que dans les villages qui en ont moins. Les villages où le
personnel de planification familiale est crédible devraient avoir des taux de pratique
contraceptive plus élevés que dans les villages où le personnel ne l’est pas.
Le personnel de santé et de planification familiale qui a suivi une formation de cinq semaines
sur le terrain devrait être plus efficace que le personnel qui a suivi une formation théorique de
même durée.
Une meilleure activité du personnel de terrain devrait favoriser une acceptation plus importante
des méthodes de contraception par les ménages.
Un programme d’information et d’éducation ayant recours à la radio, à la télévision et aux
journaux devrait permettre d’élever le niveau de connaissance en matière de planification
familiale et provoquer des attitudes plus favorables à l’égard de l’utilisation des méthodes
contraceptives.
La fréquence d’utilisation des méthodes contraceptives devrait être plus importante parmi la
population qui possède un bon niveau de connaissance des méthodes contraceptives et une
attitude favorable à leur utilisation que parmi la population où le niveau de connaissance des
méthodes est plus faible et où l’attitude concernant leur utilisation est moins favorable.
C. COMMENTAIRES
Chacun des hypothèses citées ci-dessus suggère une relation entre deux ou plusieurs variables.
Dans la première hypothèse, les aspects de modernisation dans les villages (variables
indépendantes) sont en relation avec la pratique contraceptive (variable dépendante). Dans la
deuxième hypothèse, c’est la crédibilité dont jouit le personnel de terrain (variable
indépendante) qui est en relation avec la pratique contraceptive (variable dépendante).
27
La troisième et la quatrième hypothèse vont ensemble, ainsi que la cinquième et la sixième.
Dans la quatrième hypothèse, l’efficacité du personnel devient une variable indépendante, et le
taux d’acceptation la variable indépendante,
Figure 2 Relation directe entre les variables indépendantes et les variables dépendantes
Entraînant ou
Variables indépendantes déterminant ou Variables
influençant dépendantes
Variables
indépendantes
Programme EIC
28
Figure 4 Effets d'un programme de formation de terrain sur les taux d'acceptation des méthodes
contraceptives
Taux d’acceptation de
la contraception
Les objectifs de recherche résument ce que celle-ci doit permettre d’accomplir. On distingue
l’objectif général, ou but, de l’objectif spécifique. L’objectif général est aussi appelé objectif à
long terme. La formulation des objectifs à long terme sert, d’une part, à placer le sujet dans le
contexte économique, social et sanitaire général et de préciser d’autre part, les répercussions
probables de l’étude. Ce qui justifie d’autant plus la nécessité du projet de recherche. Il faut
dégager à cet égard le caractère lointain de ces objectifs et les formuler en conséquence.
29
« L’objectif à long terme de cette étude est de faire participer davantage les notables locaux
dans les activités de santé et de planification familiale ».
B. OBJECTIFS IMMEDIATS
A la différence des objectifs à long terme qui indiquent ce que l’on souhaite atteindre, les
objectifs immédiats constituent ce qui sera effectivement réalisé en relation étroite avec le
problème à étudier. Le chercheur présente dans ce cas les variables qui seront mesurées ainsi
que les activités qui seront menées.
Dans la plupart des cas et particulièrement dans les évaluations, les objectifs immédiats doivent
être exprimés en termes concrets : c’est-à-dire qu’ils annoncent ce qui sera effectivement
réalisé en spécifiant par qui, en quel lieu, à quelle date, de quelle manière et pour quelles
raisons, etc.
Si l’étude implique un programme spécifique dans le domaine de la formation, de l’information,
et l’éducation ou de la communication, il doit être annoncé et décrit d’une manière précise en
particulier par qui il sera réalisé, pourquoi, de quelle manière, pour qui, ainsi que le lieu et la
période. En résumé, il est recommandé d’être aussi précis que possible.
Etude différentielle des taux de prévalence entre le milieu rural et le milieu urbain en
Indonésie
“ Dans la première phase de l’étude préliminaire que le BKKBN d’Indonésie mènera en 1983 à
Djakarta et dans deux Kecamatan ruraux, on déterminera l’incidence des facteurs culturels et
ceux liés au programme sur les taux de prévalence parmi les femmes âgées de 15 à 45 ans. ”.
“ Dans la deuxième phase de cette étude prévue pour l’année 1984, le BKKBN évaluera une
nouvelle approche en matière de prestation des services de santé et de planification familiale
d’après : (a) l’utilisation du taux de prévalence parmi les femmes âgées de 15 à 44 ans et (b)
l’utilisation plus importante des services de soins de santé de base parmi la population la plus
déshéritée.
30
Evaluation des différentes méthodes de formation.
Enquête sur les connaissances les attitudes et les pratiques relatives à la planification
familiale chez les notables de Sri Lanka.
“ Le Ministère du Plan mènera en 1983 une enquête dans 1000 villages tirés au hasard afin de
déterminer les connaissances, les attitudes et les pratiques des notables locaux en matières de
planification familiale.
Il est à remarquer que dans les exemples cités ci-dessus, les objectifs immédiats sont exprimés
en termes d’intentions concrètes de mener une enquête, d’évaluer un programme, etc. Le
projet de recherche est aussi placé dans un contexte général. Les responsables de l’étude, ainsi
que la période et le lieu sont précisés. Enfin, et c’est l’essentiel, les variables les plus
importantes à étudier y sont spécifiées à savoir ; les facteurs économiques, sociaux, culturels et
inhérents au programme, la pratique contraceptive, l’utilisation des soins de santé de base, les
performances du personnel de terrain, la formation. Etc. Toutes ces variables devront être
soigneusement définies plus tard, mais en attendant, elles contribuent à cerner l’objet de la
proposition de recherche.
TYPES D’ETUDES
Le choix d’études doit être orienté par le type de problème de recherche, les connaissances
disponibles sur la question et les ressources pour l’étude.
2. Classification
Etudes exploratoires ;
Etudes descriptives ;
Etudes analytiques.
31
b. Etudes avec intervention :
Etudes expérimentales ;
Etudes quasi-expérimentales ;
Etudes non expérimentales.
Elles constituent une catégorie d’études dans lesquelles le chercheur se limite à observer les
phénomènes se produisant dans un système sans pour autant manipuler celui-ci.
d. Etudes exploratoires
Il s’agit d’études de petite envergure et de courte durée conduites en vue d’obtenir des
données préliminaires sur un problème ou phénomène donné. Les études exploratoires
permettent de :
Obtenir des informations préliminaires sur un phénomène ;
Préparer le terrain pour des études mieux structurées ;
Elucider les concepts ;
Déterminer les priorités de recherche ;
Formuler de nouvelles hypothèses sur un phénomène donné.
Les études descriptives consistent à collecter systématiquement et analyser les données en vue
de répondre aux questions suivantes : Quelle est la nature du problème ? Quelle est
l’importance du problème ? Qui est concerné ? Comment se comportent ceux qui sont affectés
par le problème ? Que pensent-ils et que savent-ils du problème ?
Lorsqu’elles sont réalisées à petite échelle, ces études sont appelées « études descriptives de
cas ». Une étude descriptive de cas peut porter sur un patient, sur une formation sanitaire ou
sur un village.
Les études peuvent être réalisées à grande échelle, sous forme d’enquêtes transversales. Ces
dernières ont pour objectif la quantification d’une ou plusieurs variables dans une population
d’étude à un moment précis.
32
Elles peuvent porter, entre autre, sur :
- des caractéristiques physiques des personnes, ou de l’environnement.
Exemples : enquêtes de prévalence (schistosomiase, onchocercose, lèpre, etc.), évaluation
de la couverture vaccinale, assainissement, etc.
- des caractéristiques socio-économiques des personnes. Exemples : âge, niveau
d’instruction, état matrimonial, nombre d’enfants, revenu.
- Le comportement, les connaissances, les attitudes, les croyances et les opinions (enquêtes
CAP).
Les études transversales sont généralement menées sur un échantillon de la population. Les
études menées sur toute la population sont appelées études (enquêtes) exhaustives ou
recensements. Parfois, une enquête transversale peut être répétée en vue de mesurer le
changement au cours du temps.
Les études comparatives cherchent à identifier les causes ou les facteurs de risque pour certains
problèmes de santé. Elles consistent en la comparaison des deux ou plusieurs groupes de
personnes dont les uns ont ou vont développer un problème de santé tandis que les autres
n’ont pas ou ne développent le problème de santé considéré. Parmi les études analytiques, on
distingue, les études analytiques transversales, les études cas témoins (études rétrospectives) et
les études de cohorte (études perspectives).
33
Figure 5 Etude analytique transversale
Population échantillon
Cible représentatif
M M TOTAL
Tableau 2 Facteur d'exposition
Facteur E EM EM E1
EXPOSITION
E EM EM E2
TOTAL ml m²
Comparer : E : Exposition au facteur
EM à EM E : Pas d’exposition au facteur
El e2 M : Présence du problème (maladie)
34
M : Absence du problème (bonne santé)
EM : Exposé au facteur et n’ayant pas le problème
EM : Non exposé au facteur et ayant le problème
EM : Non exposé au facteur et n’ayant pas le problème
e1 : Total d’individus exposés
e2 : Total d’individus non exposés
ml : Total de malades
m² : Total de non-malades.
Exemple : Une étude transversale sur la relation entre la malnutrition protéino-énergétique et
le niveau socio-économique des parents.
Dans une étude cas-témoins, le chercheur compare un groupe d’individus ayant un problème de
santé (cas) à un autre groupe d’individus n’ayant pas le problème considéré. Il recherche dans le
passé la contribution d’un ou plusieurs facteurs à l’apparition du problème actuel.
C’est une étude dans laquelle le chercheur observe deux groupes de personnes en bonne santé,
dont l’un est constitué de personnes exposées à un facteur de risque (groupe d’études) et
l’autre est constitué de personnes non exposées au facteur de risque (groupe de contrôle). Le
chercheur suit les deux groupes au cours du temps et note l’apparition du problème de santé de
santé étudié (la maladie). Il vérifie si, dans le groupe de personnes exposées, survient une plus
grande proposition de maladies par rapport au groupe de contrôle.
35
Figure 6 Etude analytique prospective
PRESENT FUTUR
Maladies
Malades
Population
d’étude
Malades Non
36
M M TOTAL
Tableau 3 Facteur d'exposition
Facteur E EM EM E1
EXPOSITION
E EM EM E2
TOTAL ml m²
Comparer : EM à EM
El e2
EM
E1
--------------------- Rapport de risque (RR)
EM ou risque relatif
-------------
E2
Exemple :
Pour vérifier l’hypothèse de l’existence d’une relation entre un facteur de risque (alimentation
trop riche en lipides par exemple) et la survenue de troubles coronariens, un chercheur peut
observer deux groupes de personnes dont l’un a une alimentation peu riche en lipides et l’autre
une alimentation riche en lipides. Il notera, au cours du temps, la survenue de troubles
coronariens et comparera leur incidence dans les deux groupes.
a) Etudes expérimentales
Les études de type expérimental sont les seules qui peuvent vraiment prouver l’existence d’une
relation de cause à effet. Dans le modèle expérimental typique, les individus sont répartis au
hasard entre deux groupes : un groupe expérimental et un groupe témoin (groupe de
comparaison ou groupe de contrôle).
37
Le groupe expérimental subit l’intervention tandis que le groupe témoin ne la subit pas. La
comparaison des deux groupes après l’intervention permet de mesurer l’effet de celle-ci.
L’étude expérimentale classique se caractérise par :
La présence d’un groupe témoin ;
La répartition aléatoire des individus dans le groupe expérimental et dans le groupe
témoin (randomisation) ;
La manipulation de la variable indépendante par le chercheur.
b) Etudes quasi-expérimentales
Lorsque l’une des caractéristiques d’une étude expérimentale, à savoir la présence d’un groupe
témoin ou la randomisation manque, et que, néanmoins, le chercheur manipule la variable
indépendante, l’on parle d’une étude quasi-expérimentale. Il existe plusieurs variantes d’études
quasi-expérimentales.
Pré-test et post-test
Groupe d’étude : observation intervention observation
Avant Après
Groupe de contrôle : observation Observation
Post-test seulement
Groupe d’étude : intervention Observation
Groupe de contrôle Observation
38
Après le programme éducatif, la campagne de vaccination est organisée de la même manière
dans les deux villages. Après la campagne de vaccination, le chercheur organise une enquête de
couverture vaccinale dans les deux villages et compare les taux atteints.
2. Le service de consultations externes de l’hôpital X est réputé pour sa lenteur. Souvent, le
patient doit attendre 4 à 5 heures avant de voir le médecin. La Direction de l’hôpital étudie
le système afin d’en déterminer les goulots d’étranglement responsable de longues fils
d’attente. Les recommandations de cette étude sont mises en pratique. Trois mois après,
une autre étude est menée afin de déterminer si le problème des files d’attente a été résolu
entièrement ou s’il subsiste des goulots d’étranglement.
3.3.5. Echantillonnage
1. Domaine de Recherche
Les individus constituent les unités statistiques de base le plus souvent dans la recherche
opérationnelle en matière de planification familiale. Pour étudier l’impact de l’introduction d’un
nouveau contraceptif par exemple, on peut l’introduire dans un groupe donné, et ne pas fournir
à un autre. Plus tard par interview, on peut obtenir des informations sur la pratique
contraceptive des femmes de chacun des groupes. Si les deux groupes ont été formés par
hasard, on peut vérifier l’hypothèse selon laquelle l’introduction de la nouvelle méthode tend à
augmenter le niveau de la pratique contraceptive
Dans ce type d’étude, la disponibles et l’utilisation du nouveau concept sont considérés comme
des caractéristiques individuelles liées aux femmes interrogées. Chaque femme est considérée
comme un sujet expérimental. Du moment qu’on interroge les femmes, on peut le appeler “
enquêtées ”. D’une manière plus générale, on peut aussi les considérer comme les “ cas ” étant
donné que les études ne sont pas toujours des expériences et des enquêtes.
Les unités statistiques peuvent être constituées par des ensembles ou des groupes d’individus.
Ainsi la relation entre l’introduction d’un nouveau contraceptif et le niveau de la pratique
contraceptive peut être étudiée à l’échelle communautaire. Si les cas à étudier sont constitués
par des villages entiers (non des individus), le nouveau contraceptif peut être considéré comme
“ disponible” s’il est offert dans une clinique se situant à distance donnée du village
(pourcentage des femmes mariées en âge de reproduction utilisant une méthode).
39
Les unités peuvent aussi être constituées par des structures telles que la clinique. Par exemples,
une étude des cliniques pourrait être menée pour déterminer comment l’offre d’une nouvelle
méthode contraceptive influence le choix de méthode pour les nouvelles contraceptives.
En général, l’unité statistique de base est déterminé par la nature du projet et par ses objectifs :
ce sont les ménages ciblés pour le projet ayant comme objectif l’amélioration de leurs
connaissances et de leurs attitudes des, ce sont les agents de terrain pour les projets ayant
comme objectif la formation et le perfectionnement du personnel, et ce sont les cliniques pour
les projets ayant pour objectif la comparaison des performances de ses cliniques. Certaines
études peuvent comporter différents type d’unité statistique de base.
Ainsi, une étude visant à vérifier les effets d’un nouveau programme de formation du personnel
de terrain peut s’intéresser aussi bien aux agents de terrain qu’aux ménages desservis. Dans ces
cas, la collecte, le traitement et l’analyse des données devront être effectuées à deux niveaux, à
savoir, celui du personnel et celui des ménages.
2. A.B.METHODES DE SONDAGE
Après le choix de l’unité statistique de base, l’étape suivante consiste à déterminer comment les
unités vont être tirées. Il est utile de distinguer à cet effet, la population et l’échantillon qui sera
effectivement observé. La population totale est constituée des éléments qui sont tous des cas
potentiels. Pour certaines études, les effectifs de la population sont si réduits qu’il est
souhaitable et parfois obligatoire d’étudier l’ensemble de la population.
Par exemple, si l’on veut étudier le système central de gestion d’un programme national dont
on a que 20 à 30 hauts responsables, 100 pour-cent de l’échantillon devront être tirés
(l’ensemble des hauts responsables). De même, si le programme ne comporte que cinq équipe
mobiles. L’échantillon à 100 pour cent est parfois préférable même si la population à étudier est
quelque peu nombreuse. Il en est ainsi par exemple, si l’on veut étudier l’impact d’un
programme donné sur la répartition par âge des acceptantes.
S
On peut, dans ce cas, étudier l’ensemble des fiches des acceptantes de la clinique surtout si le
système de traitement est informatisé. De même, on peut s’intéresser à l’ensemble de la
clientèle si l’on veut étudier les performances des cliniques.
Cependant, les études concernent souvent des effectifs tellement élevés de population, de
régions ou de centre de prestation de services qu’il est nécessaire de recourir à des échantillons
inférieurs à 100 pour cent pour les représenter. Ainsi pour effectuer une enquête sur la clientèle
des cliniques du programme en 1982, la population qui nous intéresse est représentée par
l’ensemble de personnes inscrites comme contraceptives dans différents cliniques pendant
l’année 1982.
Si les effectifs sont nombreux, 800.000 personnes par exemples, les interroger serait hors de
prix, interminable et inutile. La pratique courante consiste à interroger un échantillon
relativement réduit des contraceptives et de considérer les données observées comme
représentatives de l’ensemble de la population ?
40
Si l’échantillon est vraiment représentatif et comprend plusieurs centaines de cas et davantage,
les résultats seront très semblables aux résultats qu’aurait donné la population entière.
Il existe deux types fondamentaux de sondages (1) le sondage probabiliste et (2) le sondage non
probabiliste.
i. Le sondage probabiliste
On préfère souvent le sondage probabiliste qui a plus de chance que le sondage non
probabiliste de fournir un échantillon réellement représentatif de la population totale (c’est - à -
dire à chaque couple, à chaque agent, à chaque clinique, etc.) une probabilité donnée de figurer
dans l’échantillon (si chaque élément possède une probabilité égale d’être tirée, l’échantillon
est appelé auto-pondéré, et les données peuvent être analysée telles quelles et considérées
comme représentatives). Il existe plusieurs types de sondage probabilistes dont les plus
courants sont :
41
c. 3e. Stratification
On peut recourir à la stratification aussi bien avec le sondage aléatoire simple qu’avec le
sondage systématique si l’on veut s’assurer de la représentativité de l’échantillon au niveau de
certains sous-ensembles de la population étudiée. Par exemple, si on désire aboutir à une
structure par âge de l’échantillon identique à celle de la population étudiée, on peut effectuer
une répartition par groupe d’âge de cette population - stratification selon l’âge - et tirer un
échantillon dans chaque strate ou groupe d’âge. Si la fraction de montage utilisée est la même
pour toutes les strates, la structure par âge de l’échantillon sera identique à celle de la
population étudiée.
Il est souvent utile, toutefois, de faire appel à des fractions différentes de sondage pour chaque
strate. Par exemple, pour une étude sur les personnes qui adoptent la planification familiale, il
est souhaitable d’aboutir à un échantillon comprenant des effectifs identiques de couple
utilisant la pilule, le condom, et la stérilisation, même si les effectifs réels sont différents. Pour
cela, on effectue une stratification selon les méthodes utilisées, et on tire un échantillon dans
chaque strate à l’aide de fractions différentes de sondage.
42
f. 6e. Le sondage avec probabilité proportionnelle à la taille (PPT)
Ce procédé est une variante du sondage à plusieurs degrés. La méthode consiste à tirer chacune
des grappes avec une probabilité proportionnelle à sa taille et de tirer un nombre égal
d’éléments dans chaque grappe d’échantillon. La technique de sondage PPT est utile lorsque les
grappes sont de tailles différentes ; cela permet de réduire aussi la variance de l’échantillon que
le coût de la collecte des données.
Le sondage non probabiliste (ou raisonné) consiste à obtenir un échantillon sans probabilité fixé
d’avance. Un sondage non probabiliste peut être accidentel (on prend les cas que l’on trouve)
ou délibéré (on choisit certains types de cas). Les procédés non probabilistes ne sont pas
valables pour obtenir des échantillons réellement représentatifs. De tels procédés aboutissent
presque toujours à une surestimation ou une sous-estimation de certains éléments de la
population étudiée. Ainsi, faute de probabilité de tirage, il n’est pas possible de corriger les
distorsions possibles de l’échantillon.
En dépit de ces inconvénients, le sondage non probabiliste consiste, dans certains cas, l’unique
possibilité de collecte des données et notamment quand il s’avère difficile, voire très coûteux,
de recourir à un sondage probabiliste. Soit le cas, par exemple d’un ministère qui a intégré la
planification familiale dans les activités courantes de ses agents de terrain et qui désire en faire
une évaluation. Si le budget de recherche ne permet pas d’effectuer les déplacements
nécessaires pour couvrir l’ensemble du pays, on peut choisir d’étudier uniquement les
performances des agents dans les régions les plus proches, même si leur expérience est
relativement différente de celles des agents dans les régions plus éloignées.
Il est parfois impossible ou trop coûteux d’observer à l’aide d’un sondage probabiliste l’effectif
nécessaire de cas à analyser. Par exemple, si l’objectif de l’étude est d’analyser l’influence d’un
programme de radio sur les perceptions et les attitudes des auditeurs en matière de
planification familiale. Il faudrait, en effet, établir une liste complète des auditeurs dans les
régions de diffusion (ou un échantillon représentant les sous-ensembles de la région), afin de
tirer ensuite un échantillon représentatif des auditeurs. Si les fonds disponibles ne permettent
pas de réaliser un sondage aussi coûteux, on peut faire du porte à porte et interroger au fur et à
mesure les auditeurs ainsi rencontrés jusqu'à l’obtention de l’effectif désiré. Les résultats d’un
tel échantillon devront être analysés avec prudence vu la relation probable entre la composition
de l’échantillon et la facilité d’accès aux logements.
Ainsi, les auditeurs des zones rurales peuvent être sous représentés car ils sont relativement
plus difficiles d’accès que les habitants en milieu urbain ou appartenant à des milieux sociaux
plus élevés.
43
Si le sondage non probabiliste s’impose, il faut minimiser les distorsions possibles de
l’échantillon. Si l’on connaît certaines caractéristiques de la population à étudier, il faudra
s’efforcer d’inclure dans l’échantillon toutes les catégories de personnes selon leur proportion
dans la population.
Si on sait par exemple, que le tiers de la population vit en milieu urbain et deux tiers en milieu
rural, on formera l’échantillon dans les mêmes proportions. Si on connaît la structure par âge de
la population et qu’on pense qu’elle est en relation avec le phénomène à étudier, on peut fixer
d’avance les effectifs de l’échantillon dans chaque tranche d’âge. Ce procédé est appelé le
sondage par quotas car on fixe d’avance le quota de chaque sous-ensemble dans l’échantillon
final.
Si l’étude vise surtout à obtenir un éventail le plus large possible de données qualitatives chez
un groupe de personnes (par exemple, l’analyse approfondie de l’application d’une stratégie
donnée, la connaissance de tout éventail des problèmes à résoudre, ou la recherche de toutes
les solutions possibles aux problèmes existants), le sondage non probabiliste peut s’avérer la
meilleure méthode à utiliser.
Cela permet au chercheur de choisir délibérément la gamme voulue de personnes qui
répondent clairement et facilement à ses questions aussi complexes soient-elles. Ainsi, les
ethnologues obtiennent les données relatives à la collectivité par le canal des personnes-clés
choisies parmi les éléments informés de la population et appartenant aux divers sous-
ensembles de la collectivité.
Par ailleurs, la taille de l’échantillon doit être suffisante (1) pour permettre une analyse correcte
des tableaux croisés ; (2) pour fournir le degré de précision voulu dans le calcul des proportions ;
et (3) pour rendre possible le calcul des tests de signification statistique des différences
observées des propositions. Si les ressources disponibles pour l’étude ne permettent pas la
réalisation d’un échantillon de taille suffisante, le chercheur devrait soit trouver des ressources
supplémentaires, soit modifier son plan d’analyse des données.
La taille de l’échantillon d’une étude est le nombre d’unités minimales auprès desquelles les
données doivent être collectées pour que les résultats soient généralisables à la population
dont l’échantillon a été tiré. La formule à utiliser pour déterminer la taille de l’échantillon
dépend du type d’étude choisie. Plusieurs formules sont disponibles pour déterminer la taille
minimale de l’échantillon.
44
Dans le cadre de cette formation, on se limitera aux trois formules ci-après en rapport avec le
type d’étude correspondant.
- Z = est la valeur du coefficient de confiance ayant trait à la précision que l’on recherche,
c’est-à-dire par opposition, le degré d’erreur (α). Pour α =0,05 la valeur de Z=1,96 pour
un test bilatéral. Pour α =0,01 la valeur de Z=2,58.
La taille de l’échantillon sera calculée en utilisant la formule ci-dessous pour laquelle on illustre
les valeurs possibles des symboles contenus dans l’échantillon:
n
Z α 2p1 p Z β I ne I ne RR I 2ne I 2ne RR 2
2
Où p
I ne 1 RR
I ne 1 RR 2
2
- Ine = Incidence attendue dans le groupe de non exposé suivant les résultats d’une étude
antérieure : (0.058, l’incidence attendue d’interruption du traitement dans le groupe non
exposé selon une étude antérieure (Cummings, 1998);
- 1.96 = coefficient Z pour un seuil de confiance de 95% (une marge d’erreur acceptable
de 0.05);
- 0.84 = coefficient Z pour une puissance 1- de 80% (une erreur de 20%) ;
45
- RR = le risque relatif minimum fixé pour que l’étude présente un intérêt sur le plan de
santé publique (Pour une étude portant sur la TBC, 2,5);
- P = incidence moyenne dans les deux groupes : pour la TBC, incidence d’inobservance
Suivant les suppositions données dans cette illustration, le nombre obtenu (n = 181) est majoré
de 20% pour des pertes prévisibles (impossibilité d’obtenir deux échantillons, cultures
contaminées ou qui ne pousseront pas, résultats douteux de l’épreuve de sensibilité). Pour
chaque groupe, environ 220 patients seront inclus dans l’étude, soit un nombre total de à 440
patients arrondi à 500 patients à recruter.
- p0 = la proportion de témoins exposés selon une étude antérieure : pour une étude sur la
TBC, 0.23, (Al-Moamary, 1999);
- 1.96 = coefficient Z pour un seuil de confiance de 95% (une marge d’erreur acceptable
de 0.05);
- 0.84 = coefficient Z pour une puissance 1- de 80% (une erreur de 20%) ;
- OR = le rapport des cotes minimum fixé pour que l’étude présente un intérêt sur le plan
de santé publique ; Dans le cadre d’une étude sur la TBC, 2,
- P = la proportion des sujets exposés dans les deux groupes cas et témoins.
46
Par rapport à ces suppositions, les calculs donnent : n=114 cas et c= 228 témoins, soit 1 cas pour
2 témoins.
D’une manière générale, il faut augmenter la taille de l’échantillon en tenant compte du taux de
refus éventuels ou non de réponses qui pourraient résulter lors de la phase de collecte des
données de sorte que le nombre minimum des sujets soit atteint.
Tableau 1. Pratique Contraceptive selon le niveau d'instruction
Niveau d’instruction
Pratique Enseignement Enseignement Enseignement Sans instruction
contraceptive supérieur (5%) secondaire primaire (40%) (40%)
(15%)
Pratiquant la
contraception
(50%)
Ayant pratiqué la
contraception
(20%)
N’ayant jamais
pratiqué la
contraception
Si l’on compte produire pour l’analyse des tableaux de variables croisées, la taille de
l’échantillon devra être fixée compte tenu de deux critères. Tout d’abord, les fréquences de
chaque variable indépendante dans un tableau croisé devront être supérieures ou égales à 50,
car les pourcentages calculés sur des effectifs inférieurs à 50 ne sont pas fiables. La taille
minimum requise de l’échantillon pour observer au moins 50 cas dans chaque catégorie de la
variable est calculée en divisant 50 par la proportion (PS.) mesurant la fréquence relative la plus
faible de la variable.
M = 50/PS
Ensuite, le nombre d’observations prévues dans chacune des cases du tableau devra atteindre
au moins un effectif égal à cinq. En conséquence, la taille de l’échantillon est calculée en
divisant cinq par le produit des fréquences relatives les plus faibles des deux variables du
tableau. On peut illustrer ces deux points par la figure ci-dessus qui mesure la pratique
contraceptive selon le niveau d’instruction.
47
Pour le calcul de la taille minimum de l’échantillon, afin d’avoir au moins 5 observations dans
chaque case, on divise 5 par le produit des fréquences relatives les plus faibles de chaque
variable (soit ici 0,05 pour la catégorie “ enseignement supérieur ” et 0,20 pour la catégorie “
ayant pratiqué la contraception ”.
5
n= = 500 observations nécessaires
(0.05).(20)
Comme la taille nécessaire de l’échantillon doit être fixée en tenant compte des deux critères
(50 pour chaque catégorie de la variable et 5 pour chaque case), c’est la taille supérieure qui
sera choisie, soit n = 1.000 plutôt que n = 500.
Quelles sont les estimations les plus raisonnables des proportions-clés à mesurer par l’étude ?
Si vous voulez étudier la proportion d’utilisation de la contraception, vous devez estimer la
proportion que vous allez obtenir. S’il n’est pas possible de deviner, le moyen le plus sûr est de
l’estimer à 0,5 (50 pour-cent), ce qui maximise la variance et fournit un échantillon de taille
suffisante.
Quel est le degré de précision voulu ? Quels sont les écarts acceptables entre les proportions
observées et les proportions réelles? Si le taux de prévalence dans l’échantillon est estimé
0,50, avec quelle marge de confiance de 0,05 ou 0,01) ? Si on désire un degré de précision élevé
(par exemple 0,01) l’échantillon devra être d’une plus taille beaucoup plus grande qu’avec un
degré de précision relativement plus faible (0,05 par exemple)
Quel est le degré de confiance désiré ? Dans quelle mesure peut-on être certain des résultats
obtenus ? On désire, en général, un degré de confiance de 95 pour-cent.
Quel est l’effectif de la population que l’échantillon est censé représenter ? S’il est supérieur à
10.000, la limite exacte de l’échantillon a peu d’importance. Par contre s’il est inférieur à
10.000, la taille de l’échantillon devrait être plus petite.
Si l’on cherche à mesurer des différences entre deux sous-ensembles par comparaison de leur
proportion, quelle est la différence minimum qui sera considérée comme statistiquement
significative ?
A titre d’exemple, si l’on estime la proportion de la population ayant une caractéristique donnée
à 0,50, la valeur de z égale à 1,96, et le degré de précision 0,05, la taille de l’échantillon sera :
(1,96)²(0,5)(0,5)
n= = 384
(0,05)
Si l’on veut mesurer la signification statistique de la différence (d’) d’une proportion dans deux
sous-échantillons en supposant un nombre égal d’observations (n2 = n2 =n) dans chaque sous
échantillon,
La formule qui donne n’est pas identique à la précédente :
2 z ² pq
n=
(d )²
49
Si l’on veut par exemple, comparer la proportion p d’utilisation de la contraception estimée à
0,40 dans un groupe expérimental à celle d’un groupe témoin, et qu’on décide qu’une
différence observée de 0,10 ou plus est significative avec un niveau de 0,05, la taille de
l’échantillon sera calculée comme suit :
On a donc besoin d’un échantillon expérimental de taille égale à 184 et d’un échantillon témoin
de taille égale à 194. On remarque, ici aussi, que la formule sera encore simplifiée si on fixe p à
2
0,50 et z à 2,0 soit n’ =
( d ' )²
2
Ce qui donne, pour le même exemple : n = 200
(0.10)²
Si on ne peut pas assurer l’hypothèse d’une même taille des deux groupes échantillons ou si
l’effectif des populations dont sont tirés les deux échantillons est largement inférieur à 10.000,
l’estimation de la taille de l’échantillon est plus compliquée. Dans de tels cas, et chaque fois qu’il
existe des difficultés particulières, il vaut mieux consulter un statisticien.
50
3.3.6. COLLECTE DES DONNEES
La collecte des données peut se faire de plusieurs manières. La méthode choisie dépend des
objectifs, de la méthodologie de l’étude et des disponibilités en matière de personnel, de temps
et d’argent. Le choix de la meilleure méthode dépend, entre autres, du type de données à
recueillir, à savoir, les données quantitatives avec un certain degré de précision ou les données
qualitatives qui fournissaient des informations de type descriptif. La plupart des recherches
opérationnelles à mesurer quantitativement le fonctionnement du programme, mais certaines
cherchent aussi (ou devraient le faire) à obtenir des informations de type qualitatif soit sur les
processus (comment, par exemple un projet est concrètement mis en application sur le terrain,
ou la manière dont les couples décident d’adopter une méthode contraceptive de préférence
aux autres méthodes disponibles), soit sur les perceptions (par exemple, le mode d’emploi des
méthodes chez la clientèle potentielle ainsi que de leurs effets possibles, ou les problèmes que
la clientèle associe avec le programme en cours).
Souvent, les objectifs de l’étude exigent la collecte aussi bien des données quantitatives que
qualitatives, et il faudrait recourir alors à plus d’une méthode de collecte des données.
1. DONNEES QUANTITATIVES
La méthode la plus couramment utilisée pour la collecte des données quantitatives est
l’interview structurée. D’autres moyens peuvent toutefois être employés, telles que l’interview
indirecte, les statistiques ou certains sources secondaires telles que les données des
recensements d’état civil, de certains documents et de rapports divers. Si les unités
d’observation sont constituées par des ensembles géographiques ou par certaines structures
(comme les villages, les districts, les cliniques ou les hôpitaux) plutôt que par des individus, les
données quantitatives peuvent être constituées par statistiques ou d’autres sources
secondaires. A défaut de tels moyens, ces données pourraient être obtenues par l’interview de
certains membres bien renseignés appartenant à ces unités.
2. INTERVIEWS STRUCTUREES
2.
51
La formulation exacte des questions est indiquée à l’avance et l’enquêteur n’aura qu’à lire les
questions à chaque personne interrogée. La préparation d’un questionnaire-type destiné à être
utilisé par des enquêteurs doit obéir à certains principes :
A. Utilisation d’un langage simple, facilement compréhensible par les enquêtés.
B. Utilisation des questions pré-codées chaque fois que possible afin de faciliter le transfert
des données sur ordinateur et leur mise en tableau. Cela demande un plus grand effort
pour la préparation de la fiche d’interview mais permet par contre une économie de temps
et de travail pour le traitement et l’analyse des données.
C. Eviter les questions délicates et embarrassantes. S’il s’avère nécessaire d’en poser une de
ce genre, il faut la formuler avec autant de tact que possible et éviter de la placer au début
du questionnaire avant que la personne ne soit complètement à l’aise.
D. Ne pas demander plusieurs informations dans une même question. Ne pas demander, par
exemple, “ Est-ce que vous désirez avoir, vous et votre mari, un autre enfant ? ”. La réponse
“ oui ” ou “ non ” à cette question ne sera pas facilement interprétable si la femme
interrogée et son mari ne sont pas d’accord sur le fait d’avoir un autre enfant. La réponse “
oui ” peut vouloir dire “ je désire avoir un autre enfant ” ou “ mon mari désire avoir un
autre enfant ” ou encore, mon mari et moi désirons avoir un autre enfant. ” . Il voudrait
mieux dans ce cas, poser deux questions séparées : “ Désirez-vous un autre enfant ? ” et “
votre mari désire-t-il avoir un autre enfant ? ”.
E. Faire attention aux questions ambiguës. Si l’expression planification familiale, par exemple,
a été déjà définie, on peut facilement comprendre le sens de la question “ Quelle est la (ou
les) méthode (s) de planification familiale que vous utilisez ? ”. Mais si ce sont des femmes
que l’on interroge, elles peuvent ne pas citer les méthodes masculines comme la
vasectomie ou les condoms. Dans ce cas, la question devrait être “ Quelle est la (les)
méthode (s) de planification familiale que vous utilisez, vous ou votre mari ? ”
F. Ne pas surcharger la fiche de l’interview par des questions sans beaucoup d’importance
pour l’étude. La fiche doit être la plus courte possible afin d’éviter que la personne
enquêtée ne s’ennuie et afin de simplifier le traitement et l’analyse des données.
G. Vérifier qu’il y a bien toutes les questions relatives aux variables à étudier. S’assurer aussi
que les données nécessaires pour le test de l’hypothèse peuvent être obtenues par les
supports de collecte. Il est toujours utile de préparer une liste des variables clés de l’étude
en indiquant où les données relatives à chacune d’entre elles pourront être obtenues.
H. Commencer par les questions les plus faciles et ne passer aux plus difficiles ou plus
délicates qu’une fois l’atmosphère de tension, ou même de suspicion, qui caractérise en
général le début de toute interview, soit dépassé. Les premières minutes de l’interview
doivent être consacrées à la prise de contact et la mise en confiance de la personne à
interroger, ce qui peut être facilité par des premières questions simples.
I. Chaque question doit être posée de la même façon à chaque personne interrogée. Si les
mêmes interviews doivent être effectuées dans plusieurs langues, une version écrite dans
chacune des langues principales devra être préparée et les enquêteurs devront s’y
52
conformer mot -à-mot. Les traductions libres ne doivent pas être permises sauf quand les
effectifs à interroger sont peu élevés et ne justifient pas les coûts de la traduction. On peut
vérifier la qualité de chacune des versions en procédant à la traduction en sens inverse par
des personnes qui ignorent la version originale. On peut ainsi vérifier si les questions ont
gardé tout leur sens.
J. Effectuer un pré-test du questionnaire dans des conditions réelles de terrain.
L’opération du pré-test obéit à certaines règles:
1. Pour le pré-test, il n’est pas nécessaire d’interroger un grand nombre de personnes ; 30 à 50
personnes sont, en général, suffisantes si elles sont choisies de manière telle qu’on y
retrouve la diversité attendue de l’échantillon à étudier. C’est ainsi qu’il faudra interroger des
jeunes et des plus âgés, des urbains et des ruraux, des moins instruits et des plus instruits,
des utilisateurs de la contraception et des non utilisateurs
2. Envisager la possibilité d’un pré-test. Si le pré-test donne lieu à un nombre important de
modifications dans le questionnaire mieux vaut effectuer un autre pré-test pour juger des
résultats
3. Le pré-test doit être terminé avant la formation des enquêteurs. On utilise pour cette
opération les superviseurs de terrain qui seront ainsi plus au courant des objectifs de l’étude
et plus à même d’aider à la formation des enquêteurs.
4. L’objectif principal du pré-test est de vérifier le degré de compréhension des questions par
les personnes interrogées ainsi que de leur capacité de bien répondre.
K. Ainsi, le pré-test ne doit pas constituer un simple interrogatoire mais doit être suivi par une
discussion sur certains aspects mal compris et certaines difficultés décelées au cours de
l’interview.
L. Assurer une formation complète à tous les enquêteurs. L’objectif de la formation est de
familiariser les enquêteurs avec le contenu et l’intérêt des différentes questions grâce à des
expériences pratiques et encadrées sur le terrain.
M. Si une personne à interroger n’est pas disponible lors de la première visite effectuée par
l’enquêteur, un rendez-vous pour une autre visite doit être pris. Deux rendez-vous au moins
sont nécessaires avant d’abandonner définitivement l’interrogatoire de la personne
échantillon.
N. Si l’échantillon est limité, il peut s’avérer nécessaire de remplacer les cas non retrouvés.
Dans ce cas, l’enquêteur doit procéder au remplacement selon des instructions précises
que ce soit un tirage aléatoire ou par le choix remplaçants ayant les mêmes caractéristiques
que les personnes non retrouvées de l’échantillon. Toutefois, si l’échantillon est assez grand
et q qu’on peut tolérer une certaine déperdition, il vaut mieux s’abstenir d’effectuer les
remplacements.
O. Tout doit être tenté pour que l’interview s’effectue seul à seul avec la personne interrogée.
La présence d’autres personnes peut avoir une influence sur la qualité des réponses.
53
Une femme dont le mari ne sait pas qu’elle des contraceptifs oraux, par exemple, risque de
fournir une réponse toute autre selon que le mari soit présent ou non à l’interview.
P. Vérifier toutes les fiches d’interview remplies aussitôt que possible pour détecter les
erreurs, les omissions et les contradictions possibles. Une autre visite pourrait s’avérer
nécessaire si certaines erreurs ne sont pas corrigées à temps.
L’enquêteur devrait vérifier sur place le questionnaire, dès la fin de l’interview. La vérification
du questionnaire et sa correction doit être refaite ensuite par le superviseur. Cette opération
est appelée vérification de terrain.
3. STATISTIQUES DE SERVICES
Les organismes nationaux chargés de la planification familiale produisent de nombreuses
statistiques de services. Certains ont mis en place un système d’Observation et de Surveillance
(SOS).
La qualité de ces statistiques de services varie aussi bien d’un pays à l’autre qu’au niveau du
pays même. Il faut donc les utiliser avec prudence. Ces statistiques peuvent souvent aider le
chercheur à fixer les paramètres de son étude. Elles constituent aussi certains cas, une source
de comparaison à l’échelle nationale de certains résultats obtenus par une recherche
ponctuelle. Il est possible aussi dans le cadre de certains projets de recherche opérationnelle, de
mettre en circuit des fiches spéciales pour la collecte de certaines données qui ne sont pas
disponibles par ailleurs.
4. INTERVIEWS INDIRECTES
L’enquête par interview directe est toujours préférable au procédé de l’interview indirecte, si
les moyens en termes de budget, de personnel et de temps sont disponibles. Vu le niveau
d’instruction généralement bas, il est difficile, voire impossible, dans les pays en développement
d’effectuer des enquêtes au moyen de questionnaires remplis par les enquêteurs eux-mêmes.
De plus, même lorsqu’il s’agit de personnes instruites, d’autres difficultés telles que
l’incompréhension de certaines questions ou de certaines instructions, subsistent en l’absence
des explications d’un enquêteur.
Certaines parties du questionnaire risquent de ne pas être remplies et certains types
d’instructions sont difficiles à incorporer ou peuvent créer des confusions (exemple : “ si la
réponse à la question 12 est “ oui ” passer à la question 13, sinon passer à la question 18).
On peut recourir aux questionnaires remplis par les enquêtés eux-mêmes si ceux-ci, sachant lire
et écrire, sont réunis ensemble dans une salle de classe ou un bureau par exemple, où ils
peuvent écrire facilement. Ce type d’interviews peut être particulièrement indiqué dans
l’évaluation des programmes d’éducation en matière de population ou des stages de formation.
Parfois les questionnaires sont envoyés par la poste aux personnes interrogées qui doivent les
renvoyer une fois remplis. Ce moyen a l’avantage de ne pas coûter cher mais il a tous les
inconvénients cités ci-dessus avec en plus des risques élevés de non réponses.
54
Généralement, les réponses reçues par poste n’excèdent pas la moitié des questionnaires
envoyés, même auprès des lettres de rappel ce qui nuit à la représentativité de l’échantillon et à
la donnée quantitative et risquent d’être d’utilisation limitée.
6. DONNEES QUALITATIVES
Les études descriptives utilisant des données de type qualificatif font appel à des techniques de
collecte différant sensiblement de celles utilisées dans les études quantitatives. La majorité des
études de recherche opérationnelle devrait avoir recours à une combinaison des méthodes
qualitatives et quantitatives de collecte des données afin d’obtenir l’image la plus précise et
réaliste de la situation d’un programme.
Les méthodes quantitatives discutées plus haut sont importantes pour effectuer des prévisions,
des projections et pour aboutir à des généralisations. Les méthodes qualitatives telles que les
interviews non structurées, les interviews de groupes, l’observation directe, et l’analyse de
contenu de documents sont importantes pour obtenir des données sur les processus du
programme, à savoir comment et pourquoi un programme fonctionne d’une certaine manière,
ainsi que sur les résultats inattendus.
9. OBSERVATION DIRECTE
L’observation directe est une technique qui permet d’obtenir aussi bien des données
quantitatives que qualitatives et qui exige des périodes d’observations assez longues et du
personnel et des analyses relativement compétentes, ce qui entraîne des coûts assez élevés par
unité d’observation.
Ainsi, cette méthode n’est utilisée que pour des études exploratoires à petite échelle. Elle se
prête particulièrement bien à l’étude des réactions d’une communauté, par exemple, lors de
l’introduction d’un nouveau programme .C’est la méthode typique des ethnologues dont la
spécialité est l’étude des communautés. Cette technique est particulièrement adaptée, par
ailleurs, à l’étude du fonctionnement de certaines cliniques, de certaines activités d’agents de
terrains ou bien de procédés administratifs en vigueur.
56
Le chercheur peut aussi mettre au point les tests d’évaluation nécessaires pour le personnel
ainsi formé. On peut aussi analyser le contenu des matériaux. D’éducation, information et
communications utilisées pour évaluer le degré d’adaptation des messages aux besoins du
programme. Le contenu des divers rapports de recherche peut être aussi analysé afin de situer
l’état actuel des connaissances sur un aspect donné et orienter ainsi les recherches futures. Les
articles de presse ou des déclarations publiques faites par des personnalités politiques peuvent
être examinés afin d’évaluer les attitudes en ce qui concerne la planification familiale.
57
“ ne sais pas ”, “ ne convient pas ”, “ réponse inconnue ”, etc..) le code sera à un seul chiffre. Si
le nombre total de réponses possibles est compris entre 10 et 99, le code sera composé de deux
chiffres. Le code peut être composé de trois ou quatre chiffres ou même plus selon les besoins.
Une fois codées, les données doivent être ponctuellement vérifiées. Une partie du codage doit
être refaite par un codeur afin de déceler les erreurs éventuelles en comparant les deux séries.
En cas d’erreurs, le superviseur du codage se chargera d’effectuer les corrections nécessaires.
Ces erreurs proviennent en général de mauvaises instructions pour le codage ou d’une
formation insuffisante de codeurs. Lorsque toutes les données ont été codées, elles doivent être
intégralement vérifiées du point de vue du codage (même si les informations brutes ont déjà
été vérifiées sur le terrain).
Le premier type d’erreurs à déceler concerne les aspects suivants ;
1. Codes erronés - les codes qui ne correspondent pas aux codes indiqués dans les instructions
codage.
2. Omissions - par exemple, un enquêteur qui n’a pas respecté les instructions relatives aux
SAUTS dans le questionnaire.
3. Incohérences - par exemple, l’âge au moment de l’enquête inférieur à l’âge au moment du
mariage de la femme.
4. Invraisemblables - par exemple, une femme âgée de 25 ans et ayant 10 enfants vivants.
Une fois les erreurs trouvées, elles doivent être confrontées aux données d’origine et corrigées
en conséquence. La liste des erreurs est plus facilement obtenue si la vérification est effectuée
au moyen d’un ordinateur ; une telle opération est appelée vérification par ordinateur par
proposition à l’opération de vérification sur le terrain. En général, les données destinées à être
traitées par voie informatique sont conservées sur bandes magnétiques, disques durs ou
disquettes.
Le plan d’analyse des données constitue un des aspects les plus importants du protocole de
recherche. L’analyse des données doit fournir des réponses à toutes les questions soulevées par
l’étude. L’analyse fractionne les données. Celles-ci sont ordonnées, regroupées et classées. En
général, le chercheur essaye de dégager, à partir des données, les caractéristiques suivantes :
58
Le mode est constitué par la caractéristique la plus fréquemment observée. Quant à la médiane,
elle est constituée par la valeur qui divise la distribution en deux parties égales. Ces indicateurs
constituent différents moyens d’approche, légèrement différents, pour mesurer les
caractéristiques de tendance centrale d’une étude de la population étudiée.
59
e. Analyse Bi-variée ;
f. Analyse multi variée ;
g. coût-efficacité, etc.
Le protocole de recherche doit comporter des indications sur les méthodes d’analyse à utiliser
pour atteindre les objectifs de l’étude. Le choix de la méthode dépend de Plusieurs critères dont
les plus importants sont premièrement, la pertinence de la méthode choisie pour répondre aux
questions soulevées par l’étude, le degré de compétence requis pour la compréhension de la
méthode et l’interprétation des résultats.
On fournit dans ce qui suit, les principales caractéristiques de ces différentes méthodes
d’analyse. Cette présentation ne peut constituer en aucun cas un cours d’analyse des données si
les méthodes statistiques ne sont pas d’ores et déjà connues. Tous les indicateurs et les tests
statistiques mentionnés ci-dessous sont largement utilisés par les chercheurs en sciences
sociales. Les manuels de statistique élémentaire en fournissent des présentations plus
détaillées.
1. DETERMINATION DES ACTIVITES :
Voir module “ Planification ”
2. ELABORATION DU BUDGET :
Voir module “ PLANIFICATION ”
3. LA REDACTION D’UN PROTOCOLE DE RECHERCHE
La rédaction d’un protocole de recherche comporte des étapes évoquées ci-haut. A ces étapes
maîtresses, l’on peut ajouter selon la nature du problème un modèle conceptuel et un cadre
logique.
Une fois rédigée, le protocole devra être présenté dans le format ci-dessous :
Une page de garde comportant :
Le titre du projet ;
Le nom des personnes qui dirigeront la recherche (chercheurs principaux) ;
Le nom et l’adresse de la Z.S. et les Institutions de collaboration.
60
RESUME
I. Le choix du procédé de recherche dépend dans une large mesure des objectifs de
l’étude. L’examen de ces derniers doit aboutir aux interrogations suivantes :
II. Décider d’abord de l’opportunité de tirage d’un échantillon et dans l’affirmative, opter
pour un sondage probabiliste ou un sondage non probabiliste. Cette décision doit être
prise compte tenu des objectifs de l’étude, du degré de représentativité des données
et des moyens disponibles relatifs aux coûts, du temps et du personnel.
Calculer la taille de l’échantillon. On peut utiliser les formuler présenter ci-dessus, en
recourant aux services d’un statisticien si possible. Ce dernier besoin d’une estimation des
proportions, du degré de précision désiré, du niveau de confiance utilisé, et de l’effectif
approximatif de la population dont sera tiré l’échantillon.
- Une taille d’échantillon relativement plus grande fournira des résultats plus précis mais
coûtera plus cher qu’un échantillon de taille plus réduite.
- Les données quantitatives fournies par un sondage probabiliste seront plus
représentatives que celles fournies par un sondage non-probabiliste, on peut recourir à
ce dernier pour la collecte de données qualitatives à partir d’échantillons de tailles
réduites.
61
Dans le cas où certains sous-groupes de l’échantillon devront être particulièrement analysés,
la taille de l’échantillon devra être augmentée en conséquence.
Par exemple, si l’on veut étudier les caractéristiques des utilisateurs de contraception, la taille
de l’échantillon peut être de 400 ; mais si la même analyse doit être menée selon la méthode
utilisée, on doit augmenter la taille de l’échantillon afin de garantir une représentativité
suffisante au niveau des sous-groupes échantillons. Même si l’on estime que la signification
statistique n’a pas beaucoup d’importance, le plus petit des sous-groupes à étudier doit
comporter au moins 50 observations si l’on veut obtenir des pourcentages quelques peu
crédibles.
III. Examen des objectifs, des hypothèses de recherche, ainsi que de la liste des variables
dépendantes et indépendantes de l’étude. De quel type d’information a-t-on besoin ?
Quelles sont les techniques appropriées et possibles pour la collecte des données
nécessaires ? Certaines de ces données sont-elles déjà disponibles par ailleurs ?
Si l’on pense réaliser la collecte des données par une enquête, les différents points figurant
sous le titre “ Interview structurée ” doivent être examinés. Tenir compte des différentes
phases nécessaires telles que la traduction, le pré-test, la formation des enquêteurs et donner
des précisions quant aux visites de rappel et aux méthodes de remplacement.
1. Décrire les instruments de collecte potentiels (exemple : Fiche d’interview, manuel
d’explication, manuel d’enquête) avec des exemples de questions à poser et
particulièrement celles qui concernent les variables clés dont dépendent les
hypothèses de recherche.
Indiquer les méthodes adoptées pour mesurer toutes les variables à étudier (fournir au moins
une description). Il serait utile aussi d’énumérer toutes les variables et de fournir pour
chacune d’elles les questions qui leur sont relatives. Par exemple :
VARIABLE 1 : Pratique de la planification familiale.
Q1 : Avez-vous déjà utilisé une méthode de planification familiale ?
Q2. : Utilisez-vous actuellement l’une des méthodes de planification familiale ?
VARIABLE 2 : Instruction
Q1. : Jusqu’à quelle classe avez-vous étudié à l’école ?
- Décrire les techniques de collecte des données qui seront adoptées et joindre l’ensemble
à la proposition de recherche.
- Décider si les données seront traitées manuellement ou par voie informatique. Prendre
en considération
62
S’il décide de recourir à un ordinateur, de vérifier si certains programmes informatiques
(logiciels) et une assistance en matière de programmation existent. Décider du type de
données à coder. Certaines informations peuvent être laissées parfois telles quelles. Certaines
questions ouvertes même dans les enquêtes structurées, peuvent servir à illustrer l’analyse.
Dans ce cas, préciser les aspects qui seront traités dans cette optique.
- Indiquer dans la proposition de recherche quelles seront les mesures prises pour la
vérification et la correction des données codées.
- Indiquer les méthodes choisies pour la vérification ponctuelle ou intégrale du codage.
63
EXERCICE
I. Voici un exemple des objectifs formulés par les étudiants dans une étude sur les facteurs
pouvant expliquer la faible couverture vaccinale dans la ville de Kinshasa.
- L’objectif général de l’étude est de rechercher les facteurs pouvant expliquer la faible
couverture vaccinale dans la ville de Kinshasa afin d’en proposer des stratégies pour
l’améliorer.
- Les objectifs spécifiques sont les suivants :
1. Identifier les CAP des mères en rapport avec la vaccination ;
2. Identifier le centre de décision de vacciner ou de ne pas vacciner l’enfant ;
3. Identifier les canaux de transmission existants et surtout le suivi par les mères ;
4. Identifier les facteurs liés à la motivation ou à la démotivation des mères en rapport
avec la vaccination ;
5. Identifier l’existence des services de vaccination ;
6. Décrire le fonctionnement en vue d’élaborer des stratégies adaptées pour
l’amélioration de la couverture vaccinale ;
7. Formuler des recommandations en vue d’élaborer des stratégies adaptées pour
l’amélioration de la couverture vaccinale.
Veuillez en ressortir les points forts et les points faibles.
64
CHAPITRE 4. CONDUITE D’UNE RECHERCHE OPERATIONNELLE
4.1. INTRODUCTION
La recherche opérationnelle est menée sur le terrain. C’est ainsi que l’initiateur qui est à la fois
acteur devra suivre. Le protocole élaboré, il sied de rassembler les ressources financières,
humaines et matérielles nécessaires pour faciliter le déroulement des activités prévues. Il est
possible que l’on dispose, sur le plan interne, d’une partie des ressources, mais il n’est pas
évident que l’on en dispose en totalité. La ressource la plus contraignante étant la ressource
financière, sa mobilisation est souvent délicate et soumise à des impératifs que l’on ne maîtrise
pas toujours.
Le protocole finalisé devient le document de plaidoyer. Ce plaidoyer peut se faire auprès des
instances gouvernementales ou alors auprès des partenaires techniques et financiers. Pour
réussir cette gymnastique, il est conseillé de connaître le terrain de prédilection du bailleur de
fonds, son cycle de programmation et ses diverses particulières.
65
Avec un budget bien ficelé, le protocole devient un projet bancable dont les ressources
mobilisées sont utilisées, non seulement, pour la collecte des données mais aussi pour les
interventions ultérieures de mise en œuvre des recommandations issues de la recherche.
La formation des enquêteurs est une étape cruciale dans la planification d’une recherche. On
recrutera les enquêteurs qui ont un niveau d’éducation assez élevée pour comprendre
rapidement la méthodologie de l’étude et les techniques de collecte des données. Chaque
candidat enquêteur devra subir un test de compréhension générale. On recrutera comme
superviseur, des personnes qui ont déjà participé à des enquêtes et, qui ont le sens et le goût de
la direction d’une équipe.
Le but de la formation est de présenter le projet de recherche, ses objectifs, les moyens mis en
œuvre et les principes de conduite, de recueil des données et de codification. La formation doit
avoir un volet théorique et pratique consistant en exercice de simulation et d’exercice sur le
terrain en utilisant le guide de l’enquêteur.
66
4.3.4. Contrôle de la qualité des données
Il existe différentes manières de contrôler la qualité des données d’une enquête.
1. Le chercheur a recours parfois à deux ou plusieurs questions relatives à une même donnée,
la première, au début de l’interview, par exemple, et la seconde à la fin. L’analyse des deux
questions donnera une idée sur le degré de crédibilité des réponses. C’est là une méthode
de vérifier la fiabilité des données.
2. Pour certaines questions difficiles ou délicates, l’enquêteur reçoit certaines instructions
pour s’assurer que la réponse obtenue est correcte. Ainsi, il pose la même question sous
une forme légèrement différente ou bien, il relit la réponse à la personne interrogée et lui
demande si c’est bien exact. Si une femme, par exemple, déclare qu’elle a eu deux fils et
trois filles, l’enquêteur lui demandera “ vous avez au total cinq enfants dont deux de sexe
masculin et trois de sexe féminin, est-ce exact. Avez-vous d’autres enfants que vous avez
oublié de mentionner? ”
3. Des superviseurs de terrain doivent être employés pour aider les enquêteurs dans les
situations délicates et vérifier qu’ils ont fait du bon travail. Parfois même les enquêteurs
remplissent eux-mêmes les questionnaires dans les cages ! Le quota utilisé dans certaines
études est d’un superviseur pour cinq enquêteurs.
4. Dans la plupart des enquêteurs de l’interview, on recommence la même enquête auprès
d’un certain pourcentage des mêmes personnes qui varie en général de 5 pour cent à 10
pour cent selon la taille de l’échantillon. Les données du premier passage sont ensuite
confrontées à celles du deuxième passage pour vérifier le degré de crédibilité des réponses,
ce qui constitue une autre manière de tester la fiabilité des données. Si on trouve des
contradictions avec des questions aussi importantes que l’âge, l’état matrimonial ou la
parité c’est qu’il y a un problème avec le questionnaire, les enquêteurs, les méthodes de
tabulations ou avec tout autre aspect de l’enquête.
5. Une fois terminées, les opérations de collecte et de mise en tableaux des données, certains
contrôles statistiques sont possibles pour détecter les erreurs et tester la crédibilité des,
réponses. L’analyse des fréquences de la variable parité peut montrer que certaines
femmes déclarent avoir 18 ou 19 enfants vivants. Comme c’est très improbable, le
chercheur peut, soit éliminer ces questionnaires, soit ne pas tenir compte des réponses à la
question sur la parité, soit enfin refaire l’interview auprès de ces femmes ayant déclaré
avoir 18 ou 19 enfants vivants.
Les modes de traitement des données et leur analyse statistique doivent être spécifiés dans un
plan de traitement et d’analyse. Ce plan devra prévoir si le traitement sera manuel ou par
ordinateur.
67
Le traitement des données comporte les opérations ci-dessous :
Le triage ;
Le contrôle de qualité ;
Le codage approprié pour les réponses aux questions soit fermées soit ouvertes. Il faut
élaborer un guide de codification ;
Le choix d’un logiciel et du personnel pour la saisie des données.
Le plan d’analyse devra inclure le contrôle de qualité des données à analyser, les tests
statistiques à appliquer en fonction du type d’étude et pour atteindre les objectifs fixés. Il est
nécessaire de se rappeler ici les notions de la statistique descriptive et inférentielle.
68
RESUME
CONTROLE DE LA QUALITE DES DONNEES
I. Décrire les méthodes à utiliser pour le contrôle de la qualité des données. Tenir compte des
aspects suivants :
a) Tester la crédibilité des réponses en posant plusieurs fois la même question dans le
questionnaire.
b) Recourir à des superviseurs pour encadrer les enquêteurs sur le terrain.
c) Tester la crédibilité des réponses en effectuant une seconde interview auprès d’un
pourcentage des personnes interrogées.
d) Effectuer un second recordage des certains questionnaires pour vérifier qu’il n’existe pas des
codes inattendus ou des données aberrantes.
II. La conduite de la recherche est l’étape au cours de laquelle les données sont collectées sur le
terrain.
On procède par l’organisation de la collecte (outils, temps, lieux...) déjà planifiée et organisée
dans le protocole, en procédant à la mise en œuvre.
La distribution des rôles doit être effectuée et chacun doit maîtriser son rôle, le moment et le
lieu de l’intervention.
S’en suit alors la formation des enquêteurs aux sites préalablement identifiés et assurée soit par
le support utilisé qui est le manuel ou le livret de l’enquêteur.
La durée de la formation, la méthodologie et les différents aspects organisationnels doivent être
bien pensés et écrits dans un document pédagogique.
69
EXERCICE
Jeu de rôle sur la formation des enquêteurs dans l’enquête sur la forte incidence du paludisme
dans l’AS de Mabengi.
En sous-groupe, en vous servant du protocole de recherche élaboré au chapitre 3, il vous est
demandé de préparer la formation des enquêteurs que vous aurez à animer.
70
CHAPITRE 5. VALIDATION DES SOLUTIONS
5.1. OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
5.1.1. Objectif spécifique
A la fin de ce chapitre, le participant doit être capable de valider les solutions au problème issu
de la recherche opérationnelle.
5.1.2. Objectifs opérationnels
Lorsqu’il sera appelé à valider les solutions issues de la recherche opérationnelle, le participant
doit être capable de :
1) APPLIQUER les techniques pour l’élaboration des solutions.
2) ANALYSER les différentes solutions.
3) IDENTIFIER la solution optimale.
4) TESTER la solution sur le terrain.
5) INTEGRER la solution dans le système global.
Un des points cruciaux de la R.O. reste la formulation de solutions aux problèmes. On doit
d’abord envisager toutes les solutions possibles au problème et ensuite construire un modèle
approprié pour dégager la solution la plus adéquate ou solution optimale.
Le chercheur peut avoir recours à plusieurs techniques pour trouver des solutions au problème.
Il y a plusieurs situations possibles multiples, celles-ci peuvent être soit mutuellement exclusives
(alternatives) soit dépendante les unes des autres. A ce stade de la R.O., il arrive que les
solutions soient évidentes et qu’il faille simplement les exprimer sous forme de modèles
ordonnés.
Mais souvent, elles n’apparaissent pas de manière aussi claire, et on doit recourir à des
techniques spéciales pour découvrir les solutions. Parmi ces techniques, on peut citer :
o La dynamique de groupe : focus group ou groupe nominal. On demande à tous les acteurs
impliqués dans la résolution des problèmes de se réunir pour trouver les solutions. Ce peut
être soit une discussion en profondeur dirigée par les chercheurs (focus group), soit une
génération spontanée et libre des idées à la suite de quoi, une liste de solutions apparaît
comme un éclair dans un ciel serein. Dans ce cas alors, il convient de les soumettre à l’avis des
experts ou des personnes concernées par le problème.
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o Le jeu d’essais et erreurs consiste à modifier certaines variables et à constater l’effet. On
choisit alors la ligne de conduite qui paraît la plus plausible. Le jeu d’essais et erreurs se fait
dans des conditions réelles de terrain et se base souvent sur des expériences antérieures.
o La simulation est une technique comparable au jeu d’essais, mais qui a lieu dans des
conditions fictives, qu’on suppose analogues à des situations de terrain.
72
5.2.3. Test des solutions sur le terrain
Le but d’un test sur le terrain doit être de valider la solution atteinte dans la phase d’élaboration
de la solution. Lorsque la phase d’élaboration de la solution a permis d’atteindre deux, ou plus
de deux solutions au problème opérationnel dont l’efficacité est comparable, le test sur le
terrain permet de choisir entre ces solutions. Un test sur le terrain est “ l’expérience critique ”
de la validité du modèle de système, du modèle analytique et des hypothèses formulées quant
au comportement, dans des conditions spécifiées, des personnes impliquées dans les systèmes
(par exemple, les fournisseurs, les bénéficiaires, les responsables, les gestionnaires et les
membres de la communauté)
Ainsi, la troisième phase de l’approche de la R.O. à savoir la validation de la solution, n’est pas
une étape obligatoire. Dans cette phase, le chercheur met à l’épreuve la (les) solution (s)
appropriée (s) au problème opérationnel. Il devra, à cet effet, concevoir son test sur le modèle
de l’un des plans d’études qui existent.
1. B. PLANS NON-EXPERIMENTAUX
Ils ont en commun la caractéristique que le chercheur ne dispose que d’un groupe, celui sur
lequel il expérimente son intervention (la solution). Il n’y a pas de groupe de comparaison qui,
n’ayant pas subi l’intervention testée, serait tout de même observé comme témoin. Les plans
non expérimentaux sont les plus simples, les plus faciles à réaliser sur le terrain mais aussi les
moins rigoureux (les moins convaincants) pour la démonstration, d’une relation entre la
solution appliquée et les changements observés dans le sous-système étudié.
1. C. PLANS QUASI-EXPERIMENTAUX
Dans l’approche quasi-expérimentale, le chercheur dispose soit d’un véritable groupe-témoin
auquel est comparé le groupe exposé à l’intervention (la solution), soit d’un groupe unique,
exposé à l’intervention, soit observé plus d’une fois avant et après l’intervention de manière à
démontrer la relation de cause à effet entre l’intervention et les modifications observées dans le
système. La faiblesse des quasi-expérimentaux réside dans le fait que le chercheur ne constitue
pas d’une manière aléatoire (au hasard) le groupe soumis à l’intervention (groupe expérimental)
et le groupe de comparaison (groupe témoin).
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Cette faiblesse oblige le chercheur à nuancer ses conclusions sur la relation de cause à effet qui
pourrait exister entre l’intervention (la solution) et les modifications observées dans le sous-
système étudié. Les plans quasi-expérimentaux occupent une position intermédiaire tant sur le
plan de la rigueur scientifique que sur celui de la réalisation pratique. Ils sont néanmoins les plus
utilisés pour la validation de la (des) solution (s) identifiée (s).
1. E. EXPERIMENTAUX
Les plus efficaces en termes d’attribution causale; exigent que les unités expérimentales (cas)
soient réparties au hasard. Entre deux groupes : un groupe expérimental et un groupe témoin
(groupe de contrôle). Le groupe expérimental subit l’intervention tandis que le groupe témoin
ne la subit pas. La comparaison entre les deux groupes après l’intervention permet de mesurer
l’effet de celle-ci.
MODELES TYPIQUES:
Pré-test/post-test
Groupe Contrôle 0 0
Groupe Expérimental 0 X 0
Seulement post-test
Groupe Contrôle 0
Groupe Expérimental X 0
1. D. NON-EXPERIMENTAUX
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1. E. QUASI-EXPERIMANTAUX
Ressemblent aux vrais tests expérimentaux, mais les cas ne sont pas distribués au hasard.
Modèles typiques :
Lorsque le test de la solution proposée se révèle concluant, le processus n’en est pas terminé
pour autant. En effet, le chercheur devra se rappeler alors sa démarche initiale qui consistait à
subdiviser un système global complexe en sous-système, un problème complexe en sous
problème complexe plus restreints, plus facile à étudier. Il s’agit maintenant de faire la
démarche inverse, c’est-à-dire d’examiner les effets, les conséquences de la solution sur le
système global. Voici, à titre d’illustration ce qu’écrit BLUMFELD à ce propos :
“ Dans l’exemple du financement communautaire des services de santé, il se peut que l’on
constate que certains tarifs, même s’ils permettent d’assurer des soins de santé plus efficaces
dans les cas des maladies visées, n’en ont pas moins l’effet inattendu de pousser davantage de
personnes à se soigner elles-mêmes dans le cas d’autres maladies. Face à une telle situation, les
décideurs devraient donc évaluer l’effet de ces deux résultats avant de décider de mettre en
œuvres le plan de financement proposé ”.
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CHAPITRE 6. REDACTION DU RAPPORT
6.1. OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
A l’issu de ce chapitre, le participant doit être capable de rédiger un rapport scientifique sur la
recherche effectuée.
La rédaction scientifique est guidée par des principes qui relèvent de la rigueur scientifique.
Parmi les principes, on peut évoquer le style, le système de référence et le respect des règles
grammaticales. En se référant à ces principes, on peut prodiguer des conseils ci-dessous :
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6.2.2. Eléments d’un rapport scientifique
Les éléments constituant un rapport scientifique sont énumérés ci-dessous :
Page de garde (titre, auteur, organisme de tutelle, bailleur des fonds éventuellement) ;
Préface (remerciements, origine du financement) ;
Sommaire ;
Introduction (généralités et énoncé du problème, développé dans le protocole de
recherche) ;
Revue de la littérature (parfois elle est comprise dans l’énoncé du problème) ;
Hypothèse de la recherche ;
Objectifs de l’étude ;
Méthodologie (Définition opérationnelle des termes, échantillonnage, type d’étude,
technique de collecte des données, liste des variables et indicateurs, procédé d’analyse
des données, limites de l’étude et difficultés rencontrée) ;
Présentation des résultats ;
Discussion (analyse et interprétation des résultats) ;
Conclusion et recommandation ;
Bibliographie ;
Annexes.
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RESUME
Le rapport doit revêtir le caractère scientifique. Dans sa configuration il doit avoir les éléments
suivants :
Une Introduction (énoncé du problème, questions de recherche, Hypothèse de la
recherche, Objectifs de l’étude)
La méthodologie (Définition opérationnelle des termes, échantillonnage, type d’étude,
technique de collecte des données, liste des variables et indicateurs, procédé d’analyse
des données, limites de l’étude et difficultés rencontrée) ;
Les résultats de l’étude;
La Discussion (analyse et interprétation des résultats) ;
La Conclusion et recommandation ;
La Bibliographie ;
Et enfin les Annexes.
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CHAPITRE 7. EVALUATION DU PROJET DE RECHERCHE OPERATIONNELLE
7.1. INTRODUCTION
Le projet de recherche/protocole doit contenir des éléments clés. Ceux-ci doivent être passés au
peigne fin avant le début de la recherche.
7.3.1. Evaluation
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Tableau 2. Instruments d'évaluation
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ANNEXES
I. TITRE DU PROJET
Etude portant sur la formation et l’utilisation du personnel de Santé de KIBARA.
II. INSTITUTION PROPOSANT LA RECHERCHE
La Faculté de Médecine de l’Université de Kibara est la principale institution soumettant cette
proposition de projet de recherche.
Néanmoins, celle-ci sera exécutée avec la collaboration étroite des autres écoles de formation
de personnel sanitaire du pays et du Ministère de la Santé Publique.
La population d’un pays ne reçoit pas toujours les meilleurs soins possibles, soit que les
travailleurs sanitaires ne sont pas formés d’une manière adéquates, soit que la formation reçue
n’est pas utilisée au maximum sur le terrain en vue de répondre aux besoins réelle de la
population desservie.
La Faculté de Médecine de l’Université de KIBARA au KIBARA est intéressée par la formation
adéquate, la répartition, l’utilisation et l’efficacité sur le terrain du personnel sanitaire formé à
L’université ainsi que dans les autres institutions de formation du personnel sanitaire du pays.
L’un des objectifs institutionnels de la Faculté de Médecine est la collaboration étroite avec le
Ministère de la santé pour l’évaluation périodique de la situation sanitaire de KIBARA et de
l’efficacité sur le terrain des personnels sanitaire, de manière à proposer des modifications
susceptibles d’améliorer leur formation et leur déploiement.
Le KIBARA est un petit pays de 5 millions d’habitants situé dans une région du Monde en voie de
développement. La politique sanitaire du KIBARA vise à offrir toutes sortes de soins sanitaires
(préventifs, curatifs et éducatifs) à l’ensemble de la population sur base d’une couverture totale.
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Pour atteindre ces objectifs, les efforts viseront à :
- Former le personnel sanitaire à un niveau adéquat et en nombre suffisant pour couvrir
toutes l’activité de service au centre et à la périphérique ;
- Etablir progressivement le nombre souhaitable de services de santé base pour servir la
population essentiellement rurale et assurer l’organisation progressive d’activités de soins
de santé primaires dans les villages.
Il existe une Faculté de Médecine qui forme uniquement des Médecins. Elle est rattachée à la
seule université du pays. Il existe outre quatre centres de formations polyvalents qui forment
des infirmiers et des sages-femmes, diplômés d’Etat, des assistants médicaux ainsi que d’autres
personnels de santé d’échelon moyen et subalterne. Les relations de travail entre la Faculté de
Médecine et le Ministère de la Santé sont bonnes, celui-ci consulte volontiers celle-là.
Une revue de la littérature montre que si ces études ont été effectuées en Amérique du Nord
sur l’utilisation du personnel infirmier, aucune étude de ce type n’a jamais été effectuée dans la
région où KIBARA est situé.
V. BUTS ET OBJECTIFS
5.1. BUTS
Les buts de cette étude sont les suivants :
Evaluer dans quelle mesure le personnel sanitaire des trois catégories utilise la formation
reçue ;
Identifier les mesures pour améliorer la formation, l’affectation et la supervision de ces
trois types de personnel de santé, afin qu’ils puissent mieux répondre aux besoins de la
population.
5.2. OBJECTIFS
Les objectifs de cette étude sont les suivants :
Evaluer les besoins de la population en matière de santé ;
Ecrire les compétences des étudiants après la formation pour les trois catégories de
personnel de santé ;
Identifier les tâches accomplies par les trois catégories de personnel de santé ;
Recueillir les descriptions de poste où ce personnel est affecté ;
Vérifier le genre et la fréquence des visites de supervision que reçoit ce personnel sur une
période de 12 mois ;
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Comparer la formation reçue et les tâches que le personnel est appelé à accomplir dans
son travail régulier ;
Offrir des suggestions en vue de :
- Soit d’améliorer la formation de ce personnel pour les tâches qu’il accomplit et/ou ;
- Soit d’améliorer la situation du personnel.
VI. METHODOLOGIE
Une évaluation de besoins sanitaires de la population sera faite sur base des rapports et
d’autres données disponibles.
Les descriptions des compétences des étudiants à la fin de leurs études pour les trois catégories
de personnel de santé continueront d’être rassemblées ou préparées dans les établissements
de formations.
Un questionnaire approprié sera élaboré et après test préalable envoyé :
A tous les médecins du pays (au total 120 médecins) ;
Et aux infirmiers, sages- femmes et assistants médicaux dans le pays, sélectionnés selon un
échantillon aléatoire de 25 % des districts administratifs.
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VII. PHASES DU PROJET (PLAN DU TRAVAIL)
Tableau 3. Les différentes phases du projet
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IX. PLAN ADMINISTRATIF ET CONTROLE DU PROJET
Le Directeur du projet de recherche sera responsable de la gestion des fonds de recherche, qui
seront versés au compte du Service de recherche de l’Université. Il sera également chargé de
superviser les travaux de l’équipe et il embauchera et supervisera le consultant extérieur.
L’Université et l‘Organisme donateur superviseront l’exécution du projet pour assurer que les
délais fixés sont respectés. De plus, on s’assurera que les objectifs sont atteints et que les
rapports d’activités et les rapports l’administratifs et de comptabilité sont fournis comme
prévus.
X. PLAN DE LA DIFFUSION ET L’UTILISATION DES RESULTATS
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Tableau 4. Prévision budgétaires
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SOUS-TOTAL 5500 1750 7250
VOYAGES
Location des véhicules 4000 2000 6000
Carburants, lubrifiants 4000 2000 2000
Petites réparations 1000 1000 2000
Billets d’avion et de train 4000 3000 7000
Indemnités journalières
SOUS-TOTAL 13000 8000 21000
ANALYSE DES DONNEES ET RAPPORTS
Analyse des données 500 1500 2000
Préparation du rapport - 3000 3000
SOUS-TOTAL 500 4500 5000
TOTAL B 22000 25250 47250
TOTAL A ET B 34 37250 61250
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BIBLIOGRAPHIE
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