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Durée : 06 heures
INTRODUCTION
Le mot violence vient du latin « vis » qui désigne une force impétueuse. Dans
son sens général c’est l’usage de la force ou la menace pour contraindre un groupe ou un
individu à agir indépendamment de sa volonté. C’est le fait de perturber, déstabiliser et
de détruire l’intégrité physique, psychique ou morale d’un individu et d’un groupe. Quelque
soit la forme de la violence, elle est destructrice et revêt une connotation péjorative.
Paradoxalement, la violence a toujours été sollicitée. Les romains diront : « qui veut la
paix prépare la guerre » et Mao Tsé Toung qui déclare : « la liberté est au bout du fusil ».
Alors quelles sont les sources de la violence et que vaut-elle dans l’existence des hommes ?
I- GENESE DE LA VIOLENCE
L’homme a conscience que la violence lui vient d’ailleurs. Elle est le produit de la
nature sans la participation de l’homme. L’homme est impuissant face aux cataclysmes, aux
calamités atrocités et maladies provenant de la nature. L’homme voit la violence ici
comme un mauvais coup de la nature qui veut punir l’homme en permanence. Albert
Einstein observe dans La conception de l’univers que « la nature ne pardonne pas :
elle agit et punit, voilà pourquoi l’homme doit lutter contre cette violence.» L’homme ne se
sent pas en sécurité dans la nature.il a peur de ce qui tombe du ciel de ce qui vient de la
foret de ce qui sort du sol et de ce qui émerge des eaux.
La violence s’accentue dans la société parce que c’est le milieu de vie des
hommes. Les rapports intersubjectifs suscitent des confrontations qui instaurent la
violence. On peut convenir avec Rousseau qu’ « il n’y a point de perversité originelle dans le
cœur de l’homme (…) l’homme nait bon, c’est la société qui le transforme. »La société
se construit sur des conflits permanents qui influencent l’histoire.
Toute éducation et instruction passe par la violence. C’est elle qui nous arrache de
l’ignorance et de la bestialité. Platon disait pou cet effet : « philosopher c’est apprendre à
b- L’approche politique
a- L’approche historique
Il est observé qu’après des révoltes des insurrections et des guerres, il y a toujours
une innovation et une amélioration des conditions de vie des peuples. La violence peut donc
être une initiative créatrice et révolutionnaire et non destructrice. Karl Marx convient avec
nous lorsqu’il dit : « la violence joue un rôle dans l’histoire, un rôle révolutionnaire ; elle est
accoucheuse de toute vielle société qui emporte une dans ses flancs » 1 . En ce moment la
violence devient légitime et utile pour le progrès des sociétés et de l’histoire. Hegel dit :
« seule la guerre peut ébranler une société et lui faire prendre conscience d’elle-même. »
Ernest Renan conclut : « la guerre est une des conditions du progrès, le coup de fouet
qui empêche une nation de s’endormir. »
La violence vide l’homme de la moindre rationalité. Pour agir avec violence, il faut
bafouer la raison et le bon sens. La raison et la conscience nous disposent au dialogue et au
compromis pour parvenir à un accord. Même sur le plan politique, les peuples peuvent
s’attacher à un dirigeant lorsqu’il les écoute et œuvre en leur profit. Thomas Moore
le reconnait dans L’Utopie (1516) : « un roi qui serait hait et méprisé de son peuple au
point de ne pouvoir tenir ses sujets en respect que par des extorsions et des confiscations,
n’est pas un roi mais un gardien de prison. ». Sur le plan moral nous devons respecter
l’intégrité d’autrui et le considérer comme valeur tel que le préconise Kant.
b- La non-violence
1
Karl Marx, Idéologie allemande
CONCLUSION
En définitive, la violence fait partir de l’expérience de la vie humaine. Qu’elle
provienne de la nature, de l’homme, ou de la société, la violence est effrayante et
destructrice. Elle a néanmoins participé à la construction d’un monde nouveau. Mais la non-
violence est le gage de l’expression du bon sens et du respect des valeurs humaines. Il faut
donc une bonne dose de moralité et de justice pour éviter la violence destructrice.
Questions d’évaluation :