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De Jaegher Natygane
Méthodologie de la philosophie
et exercices – FILO 1119
Bloc 1 – Camille Brasseur
III. L’OBJET DE LA PHILOSOPHIE : Quelle Est Cette Expérience Des Sens ? ......... 10
V. CONCLUSION ................................................................................................................. 14
2
I. INTRODUCTION
Nous sommes au milieu du 20ème siècle lorsque Maurice Merleau-Ponty écrit que :
« Le paradoxe de la philosophie, c’est qu’elle interroge notre expérience muette, pour la faire
parler ». Philosophe français, il publiera tout au long de sa vie, une quinzaine d’ouvrages. De
cet ensemble, nous avons étudié cinq des œuvres les plus célèbres. Après lecture de celles-ci,
les différentes étapes suivies par Merleau-Ponty pour tirer cette conclusion, nous sont
rapidement devenues plus évidentes.
Avant de nous avancer sur la suite, revenons brièvement sur deux termes employés par
Merleau-Ponty dans sa citation. En effet, son choix de mots est réfléchi. Afin d’être à même
de percevoir sa pensée de la manière la plus précise possible, nous avons choisi de concentrer
d’abord notre attention sur l’emploi du mot interroger ainsi que de l’expression expérience
muette. Si le premier semble d’abord renvoyer à l’acte de questionner, de sonder, nous
préciserons dans la suite de notre travail, comment Merleau-Ponty attache à ce verbe, tout une
méthode philosophique. Quant à l’expérience muette, elle est à prendre au premier degré. En
effet, Merleau-Ponty lui donne de correspondre à l’expérience silencieuse qui précède la
parole1. Il l’évoquera sous un autre nom, celui de perception et lui dédiera même un de ses
ouvrages les plus importants, Phénoménologie de la perception. A son propos, il écrira
notamment :
« Dans la perception, nous ne pensons pas l'objet et nous ne nous pensons pas
le pensant, nous sommes à l'objet et nous nous confondons avec ce corps qui
en sait plus que nous sur le monde, sur les motifs et les moyens qu'on a d'en
faire la synthèse. »2
La réflexion qui entoure le sens donné par Merleau-Ponty à ces termes, nous a
poussées à considérer la rédaction d’une problématique. En effet, notre vision de la
philosophie entre en conflit, sur certains points, avec celle que lui accorde Merleau-Ponty.
C’est pourquoi dans ce travail, nous chercherons à apporter une réponse pertinente à la
problématique suivante, fondée sur sa citation : La philosophie peut-elle se définir comme
l’instrument de questionnement sur l’expérience des sens ?
KLEE P., La théorie de l’art moderne, Paris, Folio Essais, 1998, p. 83.
4
II. LA PHILOSOPHIE : SON ESSENCE, SON RÔLE, SA MÉTHODE
L’essence de la philosophie
Le Grand Robert définit la philosophie comme l’« ensemble des questions que l'être
humain peut se poser sur lui-même et examen des réponses qu'il peut y apporter ; vision
systématique et générale (mais non scientifique) du monde. »4 Merleau-Ponty, à son tour, la
définit comme étant « la foi perceptive s'interrogeant sur elle-même. On peut dire d'elle,
comme de toute foi, qu'elle est foi parce qu'elle est possibilité de doute, et cet infatigable
parcours des choses, qui est notre vie, est aussi une interrogation continuée. Ce n'est pas
seulement la philosophie, c'est d'abord le regard qui interroge les choses. »5 Il ajoute que la
philosophie « précisément comme « Être parlant en nous », expression de l'expérience muette
par soi, est création. »6
REY A., et REY-DEBOVE J., Le Petit Robert de la Langue Française, Paris, Le Robert, coll. « Nouveau petit
Robert », 2021, p. 1244.
5
MERLEAU-PONTY M., Le visible et l’invisible, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1979, p. 247.
6
Ibid.
5
s’exprimer. Nous rejoignons Merleau-Ponty sur le fait que « s'il y a une philosophie, c'est
seulement en tant qu'idéale et comme telle inaccessible, car la réalité concrète de la
philosophie consiste en une multiplicité de parcours singuliers de la même question […]. »7
En effet, le même chemin n’est pas emprunté deux fois bien que la destination reste la même.
La philosophie survit au mal du Temps car elle se renouvelle sans perdre son essence. Elle
offre à l’Homme de « rapprendre à voir le monde, et en ce sens une histoire racontée peut
signifier le monde avec autant de profondeur qu'un traité de philosophie. »8
La méthode philosophique
D’autre part, Socrate, philosophe grec de l’Antiquité, lui, use de la dialectique comme
de l'art de faire naître ou plutôt, de faire accoucher l’esprit (la maïeutique)11. Cet art consiste à
mettre en dialogue deux discours à première vue contradictoires et cela, au travers d’une série
progressive de questions, pour tenter d’atteindre une forme de vérité supérieure. Au travers de
la dialectique, l’Homme qui s’interroge sera amené à retrouver la véritable connaissance qui
réside en lui. En effet, Socrate prétend que celui qui s’avoue ignorant (l’ironie) se découvrira
finalement savant12.
7
RICHIR M., et CHAR R., « Le sens de la phénoménologie dans ‘ Le visible et l’invisible’ », in Esprit, n° 66,
Paris, Éditions Esprit, 1982, p. 126.
8
MERLEAU-PONTY M., Phénoménologie de la perception, op. cit., p. 27.
9
Ibid., p. 657.
10
MERLEAU-PONTY M., Le visible et l’invisible, op. cit., p. 136.
11
MATTEI J.-F., « Logos. L'art dialectique », in Platon, n° 2, Paris, Presses Universitaires de France, 2010, p.
32.
12
6
Comme avancé dans notre problématique, nous considérons la philosophie comme un
instrument de questionnement. Nous entendons dès lors que sa méthodologie consiste en
l’acte de poser la question, de mettre en doute. On lui reconnaît de protéger l’Homme du
danger qu’apporte la certitude tant qu’elle représente la finalité de la quête de vérité absolue.
A l’instar de Merleau-Ponty, nous lui accordons, de par sa méthode qui use de la parole, de
donner « expression à une expérience muette, ignorante de son propre sens, mais seulement
pour la faire paraître dans sa pureté, elle ne rompt notre contact avec les choses, ne nous tire
de l'état de confusion où nous sommes avec toutes choses que pour nous éveiller à la vérité de
leur présence, rendre sensibles leur relief et l'attache qui nous lie à elles. »13
Nous rejoignons ainsi Merleau-Ponty sur le fait « que toute réflexion philosophique
procède d’une « interrogation », qui par définition ne constitue pas une adhésion pleine, un
ralliement muet à la vie qui le parcoure en tant qu’il est un homme. »15 Il écrira aussi que le
philosophe « feint d’ignorer le monde et la vision du monde qui sont opérants et se font
continuellement en lui. »16 Cela nous renvoie à l’état de questionnement perpétuel auquel la
philosophie nous soumet.
Ibid., p. 33.
13
MERLEAU-PONTY M., Le visible et l’invisible, op. cit., p. 354.
14
RICHIR M., et CHAR R., « Le sens de la phénoménologie dans ‘ Le visible et l’invisible’ », op. cit., pp. 144-
145.
15
RECCHIA F., Les expériences de la Raison et de la liberté, Liège, Bulletin d’analyse phénoménologique, coll.
« Actes », 2020, p. 107.
16
Ibid.
7
Le rôle de la philosophie
Nous considérons que le rôle de la philosophie a bien souvent été de considérer ce qui
est informulé avec sérieux, de retourner cet objet dans tous les sens, de l’examiner à la loupe,
d’essayer de le différencier de tout ce qu’il n’est pas, de le rapprocher de tout ce qui lui
ressemble et de créer des mots et un langage pour l’exposer à la lumière et le sortir de
l’obscurité de l’univers où il vit caché. En effet, si on y regarde de plus près, l’histoire de la
philosophie n’est qu’une suite de découvertes et d’inventions du langage de cette sorte.
Prenons les philosophes de l’Antiquité comme les Présocratiques et ensuite Socrate, Platon,
Aristote qui ont élaboré des théories de la connaissance basées sur l’intellect et des concepts
devenant de plus en plus englobant et de plus en plus abstraits comme la « phusis » (la
Nature), le « cosmos » (le monde, la Beauté) et enfin l’Être dans la « Méta-physique » (La
Théologie d’Aristote).
Quelques siècles plus tard, René Descartes s’est considéré lui-même comme le point
de départ dans son expérience réfléchissante après avoir fait table rase des données préalables
à la philosophie médiévale. Il a privilégié la raison et les mathématiques pour rendre compte
de l’Homme et de sa place dans l’univers créé par la toute-puissance de Dieu 17. Karl Marx,
lui, a bousculé les repères traditionnels pour introduire dans la philosophie de l’histoire, le
travail, les rapports des forces économiques, la lutte des classes contre le despotisme du
Capitalisme, la destinée de l’Humanité vers un « grand soir » sans Dieu18. Et enfin, Martin
Heidegger a découvert un nouveau rapport de l’Être au langage comme fondement de la
philosophie : la dimension culturelle.
La philosophie semble avoir doté ses adeptes d’un don de vue sur ce qui n’est pas
visible, d’avoir affuté les sens des philosophes de sorte à ce qu’ils ne puissent trouver repos
avant d’avoir regardé et examiné le monde sous toutes ses coutures. Dans ses écrits, le monde
est complexe, le monde a ses défauts, mais le monde est si beau, si riche de secrets qu’il ne
pourra jamais y avoir assez d’hommes pour espérer un jour, tous les révéler. En effet, le
philosophe est « l’homme qui s’éveille et qui parle […] La tâche de la philosophie est d’aider
à réussir sa vie d’homme, à dépasser le symbolisme tacite de la vie par le symbolisme
17
DESCARTES R., Discours de la méthode, Clermont-Ferrand, Paleo Eds, coll. « Classiques Histoire Des
Sciences », 2005, p. 78.
18
MARX K., Le Capital, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 2008, p. 853.
8
conscient, [càd] à trouver les mots justes pour exprimer ce que les autres ressentent
confusément. »19
Ce procédé ne pourrait exister et perdurer sans passer par l’invention de nouveaux
langages. Si l’art de composer avec les mots n’était pas enseigné, le processus de
transformation de « métamorphose de la vie perceptive en connaissance, […] [par] la
parole »20, serait impossible à exécuter. Comme l’a écrit Merleau-Ponty, le « langage réalise,
en brisant le silence, ce que le silence voulait et n’obtenait pas. »21
19
OWANDJALOLA WELO O., Idée de philosophie chez Maurice Merleau-Ponty : introduction générale à la
philosophie phénoménologique de Merleau-Ponty : analyse des concepts [thèse de doctorat en lettres et sciences
humaines], Suisse, Université de Genève, 2004, p. 334.
20
ROUX J-M., « L’inassignable différence du vrai et du faux. Le problème du langage dans les cours de
Merleau-ponty sur la littérature », in Lebenswelt. Aesthetics and Philosophy of Experience, n° 9, Milan,
Università degli Studi di Milano, 2016, p. 87.
21
MERLEAU-PONTY M., Le visible et l’invisible, op. cit., p. 227.
9
Dans sa citation, Merleau-Ponty affirme que l’expérience est muette. Il nous indique
également choisir l’expérience comme objet de connaissance. Mais quel sens donne-t-il au
terme expérience ?
Mais revenons brièvement sur ce silence qui précède la réflexion. Rappelons qu’il
« n’y a parole que parce qu’il y a silence qui appelle la parole et lui permet d’être. »24 En effet,
la parole « s’élève au-delà du silence, du monde du silence, pour en délivrer le sens, pour
porter à l’expression cette « expérience pure et muette » dont parle Husserl dans la seconde
des Méditations cartésiennes. »25 Reprenons ses mots car ils sonnent si justes lorsqu’il écrit
sur ce « fond silencieux irréductible, [cette] présence sourdement présente que la parole ne
peut épuiser et qui donne à la parole sa tâche infinie de dire l’être. »26 Pour expliquer notre
22
En effet, son corps « constitue […] un instrument perceptif qui [l’] introduit […] dans
un univers de sensibilité. Il n’est autre qu’une façon pour le sujet d’atteindre le monde. »28
Encore faut-il préciser que par atteindre, il est entendu entrer en symbiose, presque en
communion avec le monde que l’Homme habite et qui l’habite.
Bien que nous nous accordons sur le fait que cet expérience est principalement muette,
nous considérons cependant nécessaire d’y ajouter une précision, notamment par le fait de la
reformuler en une expérience des sens. Heureusement, le terme perception réunit ces deux
formulations car elle embrasse « nos expériences sensorielles en un monde unique. »29
Enfin, nous finirons ce chapitre sur le concept de foi perceptive tel qu’il a été introduit
par Merleau-Ponty. Nous devons lui reconnaître que ce qu’il décrit se rapproche très
fortement de ce que nous avons évoqué plus haut, à savoir la quête d’une vérité absolue qui
passe par l’expérience du monde et l’étude de son sens invisible à l’œil nu. En effet, nos
visions se rejoignent sur le fait que la foi est telle « parce qu'elle est possibilité de doute, et cet
infatigable parcours des choses, qui est notre vie, est aussi une interrogation continuée. »33
27
BOUTROUX A., Le geste selon Merleau-Ponty [thèse de master en Arts et Langages], Paris, EHESS, 2013, p.
4.
28
Ibid.
29
MERLEAU-PONTY M., Phénoménologie de la perception, op. cit., p. 283.
30
MURAWSKA M., « La corporéité qui peint. La peinture chez Merleau-Ponty et Michel Henry », in
Corporeity and Affectivity, n° 10, Leiden, Brill, 2014, p. 184.
31
MERLEAU-PONTY M., Phénoménologie de la perception, op. cit., p. 871.
32
Ibid., p. 339.
33
RICHIR M., et CHAR R., « Le sens de la phénoménologie dans ‘Le visible et l’invisible’ », op. cit., p. 132.
11
Débutons ce troisième et dernier chapitre avec la citation suivante, qui illustre avec
brio le rapport de similitude entre la philosophie et l’art. En effet, il existe une « profonde
connivence entre l'art et la philosophie, dès lors que celle-ci a compris la vanité de ses efforts
pour accéder au point de vue unique et privilégié de la vérité. »34 L’art, au même titre que la
philosophie, tend à travers sa méthode d’expression, qu’il s’agisse d’un coup de pinceau ou de
quelques écrits sur papier, à représenter le monde tel qu’il le perçoit. A chacun son choix de
couleurs comme de mots, mais à tous deux, la volonté d’atteindre la vérité absolue, celle de
réussir à soulever le voile sur ce qui demeure caché.
Il trébuchera, et même bien souvent mais ne pensera pas un instant que son périple, s’il
est ardu, aura perdu de son sens. Par la parole, il tentera de retranscrire ce que sa perception
lui aura transmis comme message, sans pourtant prétendre qu’il en possède la vérité. Le
philosophe se doit, à l’instar du moine, de se montrer pieux et d’ainsi, conserver une forme
d’humilité s’il veut garder son titre. En effet, « philosophie et art […] [ont] tâche commune
qui consiste à « restituer une puissance de signifier, une naissance du sens ou un sens sauvage,
une expression de l’expérience par l’expérience. »36 Par ailleurs, Merleau-Ponty a choisi de
nommer ce procédé de traduction, métamorphose, car il y désigne « une opération expressive
qui n’est pas représentation mais mimésis, transposition relevante. »37
Ibid., p. 144.
35
OWANDJALOLA WELO O., Idée de philosophie chez Maurice Merleau-Ponty : introduction générale à la
philosophie phénoménologique de Merleau-Ponty : analyse des concepts, op. cit., p. 334.
36
LECONTE P., « Deux lectures de Merleau-Ponty », op. cit., p. 26.
37
Ibid.
38
Le philosophe, tout comme l’artiste qu’il soit peintre ou poète, se laisse transporter par
ses sens. Ils sont au monde et dans leur expression pour décrire celui-ci, ils l’habitent. Ils sont
interprètes actifs autant qu’ils le seront passifs. Ils seront touchés et en retour, ils toucheront.
Ils verront comme aussi, ils seront regardés. A ce propos d’ailleurs, de nombreux peintres ont
avoué avoir ressenti qu’ils avaient, à leur tour, été observés. Cézanne, peintre français, aurait
dit que :
« Dans une forêt, j’ai senti à plusieurs reprises que ce n’était pas moi qui
regardais la forêt. J’ai senti, certains jours, que c’étaient les arbres qui me
regardaient, qui me parlaient […] Je crois que le peintre doit être transpercé par
l’univers et non vouloir le transpercer […] J’attends d’être intérieurement
submergé, enseveli. Je peins peut-être pour surgir. »43
V. CONCLUSION
39
LECONTE P., « Deux lectures de Merleau-Ponty », op. cit., p. 24.
40
MERLEAU-PONTY M., L’Œil et l’Esprit, Paris, Gallimard, coll. « Folio Plus Philosophie », 2006, p. 29.
41
KLEE P., La théorie de l’art moderne, op. cit., p. 45.
42
MERLEAU-PONTY M., L’Œil et l’Esprit, op. cit., p. 32.
43
Ibid., p. 43.
13
Ce travail trouve sa fin avec cette dernière page. Il fût riche en apprentissages et nous
apprit à ne prendre aucun connaissance comme acquise. Les différentes lectures nécessaires à
la rédaction de cette dissertation nous ont instruites sur les différents arts de philosopher. A
nous de trouver celui qui nous convient et pour lequel, nous trouverons toujours le temps
d’exercer.
De ce long travail d’étude, nous avons pu tirer quelques leçons dont celle d’accorder à
la philosophie qu’elle « ne donne pas l’illusion qu’on trouvera des solutions définitives, qu’on
sera guéri de l’ignorance, mais elle nous montre et nous encourage à suivre le chemin. »44 Et
si ce chemin se voyait un jour trouver sa fin, alors celle-ci signifierait « la fin de l’humanité
toute entière. »45 En effet, « tant que les hommes vivront sur la terre, ils ne cesseront pas de
sentir le besoin de philosopher […] [car] la philosophie crée en nous une insatisfaction qui
nous pousse toujours à la recherche. »46 La philosophie n’est « pas une illusion, elle est
l’algèbre de l’histoire. »47 Au travers de l’expérience des sens, notre corps est « notre moyen
d’avoir un monde. »48 Et « […] au même titre que la religion qui construit des églises et avec
elles de nouveaux champs d’action, [le langage détient] cette faculté qui consiste à produire
de nouveaux horizons; il participe au monde culturel. »49
En réponse à notre problématique, nous pouvons dès lors nous accorder sur le fait que
la philosophie est bien l’instrument du questionnement sur ce qui n’a pas de langage ou de
parole approprié et ce, dans le but ultime de pouvoir dévoiler son être à la connaissance. Nous
pourrions même comparer l’expérience des sens à la palette de couleurs du peintre, car toutes
deux sont infinies de possibilités et n’existent pas sans l’autre. Comme l’écrivain allemand,
Thomas Mann l’écrit dans son livre La Montagne Magique, nous, en tant qu’Homme, « avons
l’obligation morale de sentir […] [car] l’homme est divin dans la mesure où il est sensible. Il
est la sensibilité de Dieu. Dieu l’a créé pour sentir à travers lui. »50
En guise d’ouverture, nous choisissons de poser sur la table la problématique
suivante :
44
OWANDJALOLA WELO OKITAWATO A., Idée de philosophie chez Maurice Merleau-Ponty : introduction
générale à la philosophie phénoménologique de Merleau-Ponty : analyse des concepts, op. cit., p. 332.
45
Ibid.
46
Ibid., p. 333.
47
Ibid.
48
MERLEAU-PONTY M., Phénoménologie de la perception, op. cit., p. 830.
49
BOUTROUX A., Le geste selon Merleau-Ponty, op. cit., p. 6.
50
MANN T., La montagne magique, Paris, France Loisirs, 1982, p. 467.
14
La philosophie, si tant qu’elle reste fidèle à son essence, ouvre-t-elle au chemin de la vérité
absolue ?
15
VI. BIBLIOGRAPHIE
Monographie
I. Romans
17