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I.

INTRODUCTION
1. Problématique
Le développement est un processus continue de l’innovation technologique, de la
modernisation, de la diversification basés sur l’amélioration des infrastructures, des
équipements, de la qualité de sa main d’œuvre, des soubassements réglementaires, le tout
assis sur une programmation conçue, exécutée, soutenue tant par le Secteur Privé que le
Pouvoir Public.
Très tôt, l’économiste s’est interrogé sur les origines de ces évolutions contrastées1. En ce qui
concerne le développement économique aux niveaux régional et local, les contributions ne se
sont toutefois multipliées que depuis le début des années 50 (AYDALOT, 1985).
Cela peut impliquer une variété d’initiatives, telles que l’investissement dans les
infrastructures, le soutien aux entreprises locales et la promotion du développement de
nouvelles industries. L’objectif du développement est de créer une région plus dynamique et
plus prospère, ce qui peut profiter à la fois aux personnes qui y vivent et à l’économie en
général.
Le monde a connu dans les années 80 des taux importants de la pauvreté qui a touchée de
nombreux pays en voie de développement en dépit de l’évolution de la croissance
économique dans ces pays. Cette croissance, ne s’est donc pas traduite sur le niveau de vie
des populations qui a paradoxalement baissé d’une manière significative sur le plan de
l’éducation, de la sante publique et dans bien d’autres domaines. Ce paradoxe a été à l’origine
de la remise en cause de la notion même du développement dans les milieux académiques,
notamment chez les spécialistes du programme des nations unies pour le développement dans
le monde, et dont les nouvelles réflexions et orientations ont mis l’accent sur l’importance de
l’être humain et de son cadre de vie dans la redéfinition du développement (Omar G. et
Abdallah G., 2019).

Des politiques de lutte contre les inégalités se poursuivent à travers la mise en œuvre de
plusieurs documents : le document de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté,
le programme de pacification, de stabilisation et de reconstruction, le plan national
d’aménagement du territoire et des programmes spéciaux pour des régions connaissant des
déficits, tant en termes d’infrastructure de base qu’en terme de développement humain
(Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme, 2012). Il était donc
tout à fait opportun de faire le point en termes de catalyseurs de développement, après des
nombreuses années d’efforts soutenus.

Dans cette optique, nous nous proposons d’analyser les catalyseurs du développement en
RDC.

De manière plus concrète, notre question de recherche se décline de la manière suivante :

 Quels sont les catalyseurs du développement en RDC ?

2. Hypothèses de la recherche
Au regard des questions posées et suite aux résultats des travaux empiriques consultés sur
l’impact de l’ouverture commerciale, nous partons de l’hypothèse suivante :

 A la lumière de la littérature empirique les catalyseurs de développement sont la


finance, les investissements, l’industrie, l’agriculture, et la bonne gouvernance.

3. Objectifs de la recherche
L’objectif principal de cette étude est de mettre en évidence les catalyseurs de développement
en RDC durant la période sous étude.
Les objectifs spécifiques de cette étude comprennent :
 Présenter les caractéristiques et les spécificités de l’économie congolaise à travers les
catalyseurs ;
 Proposer des pistes de solutions

4. Méthodologie de la recherche
La valeur d’un travail scientifique repose sur la rigueur de la méthode et des techniques
utilisées. Pour cette étude, la collecte et le traitement des données ont été rendue possible
grâce aux méthodes et techniques ci-après.

 Méthode statistique : nous a aidés à synthétiser les données à notre disposition, de


manière à les présenter sous forme des tableaux, des graphiques, ou des valeurs
centrales telles que la moyenne et les proportions. Cela a rendu facile l'interprétation
ainsi que la compréhension des résultats de notre recherche.
 Technique documentaire : Les moyens utilisés dans la collecte de nos informations
sont la technique documentaire. Elle nous a été très utile dans la constitution de la
partie théorique de notre étude. Tout travail scientifique exige au moins un minimum
de connaissance sur la thèse à traiter. Cette technique nous a aidés à consulter les
ouvrages, articles scientifiques et d’autres documents liés à notre recherche.

5. Délimitation de la recherche
Dans le souci de rendre les résultats de notre recherche objectifs et rationnels, et de garder
une spécificité dans la notion du développement durable, nous avons délimité notre étude
dans le temps et dans l’espace. Dans l’espace, Notre travail se focalise uniquement sur le
contexte de la RDC. Cette étude est menée sur une période de six ans allant de 2009 à 2022.
Cet intervalle est justifié par la disponibilité des données et le besoin d’une analyse plus
approfondie du développement durable dans un pays

6. Subdivision de l’étude
Hormis l’introduction et la conclusion générale, notre travail sera divisé en trois chapitres de
la manière suivante :
 Approche théorique
 Catalyseurs de développement
7. APPROCHE THEORIQUE
Dans le domaine de la science économique, le sujet qui a fait l’objet de plus de débat et qui a
donné naissance à de nombreux courants de pensée c’est bien la question du développement.
Dans le présent point, nous définissons le concept du développement en premier lieu, et en
deuxième lieu, nous présentons ses paradigmes.

II.1. Développement
Suivant Zakraoui M. (2022), le concept de développement a été associé, juste après son
apparition, à plusieurs qualificatifs : industriel, économique, social, rural, local, humain,
durable. Cette multitude de qualitatifs dénote son caractère protéiforme et multidimensionnel.
Ce constat est corroboré par les nombreuses tentatives de définitions proposées, définitions
souvent conditionnées par les préoccupations et les sensibilités du chercheur.

Max Weber (1988) avait considéré le développement, au début du 20ème siècle, après plus
d’un siècle de révolution industrielle dans le monde occidental, comme synonyme de
modernisation et de progrès. Pour lui le développement est lié à l’industrialisation des modes
de production, c'est-à-dire applicable seulement à l’occident, développant d’emblée une
conception limitative. Par conséquent, le sous-développement est l’ensemble des blocages qui
empêchent le processus d’industrialisation et d’amélioration de niveau de vie de se réaliser.

En 1961, François Perroux avait défini le développement comme la combinaison


des changements mentaux et sociaux d’une population, qui la rendent apte à faire croître
cumulativement et durablement son produit réel et global. Cette définition met l’accent sur la
relation entre la croissance et le développement. Une forte croissance économique, bien que
nécessaire, n’implique pas automatiquement le développement (partage très inégalitaire des
fruits de la croissance, seulement une élite s’en accapare). Aussi, le développement est une
question de long terme, une forte croissance dans une période courte ne peut être assimilée à
un développement.

Si la croissance économique est une augmentation de la production des biens et des services
pendant une période plus ou moins longue, le développement est un phénomène plus
complexe. En effet, il est qualitatif, alors que la croissance est plutôt quantitative, et
multidimensionnel et s’observe sur une très longue période. Il est plus profond et transforme
les structures sociales et les mentalités. La croissance économique est nécessaire mais non
suffisante pour tout développement. L’accroissement du PIB, agrégat de mesure de celle-ci,
contribue à l’élévation du niveau de vie. Néanmoins, pour qu’il y ait développement, une
croissance forte doit s’accompagner de politiques publiques prenant en compte les conditions
initiales du pays en termes d’inégalités de revenu (Zakraoui M., 2022).

II.2. Différentes conceptions sur le développement


Cette dualité du niveau de développement entre le nord et le sud a poussé les économistes à
s'interroger sur la conception du développement économique et social et à relancer le débat
sur la problématique du développement, sur ses moyens, son sens et son objet.

Trois thèses se sont alors confrontées (Saadaoui K. et Maazouz M., 2009) :

1. La thèse classique résumant le développement au sens économique pur, c'est à dire le


développement des aspects matériels de la nation perçu comme une croissance
continu du produit national brut, celui-ci reflétant la richesse de la nation, mesuré en
termes de taux de croissance annuel, augmentation du revenu par tête, de progrès en
industrialisation et en technologie, de modernisation de plus en plus poussée de la vie
sociale.
2. La deuxième thèse se voulant plus sociale, plus humanitaire et valorisant la
conception précédente se pose la question de l'objet du développement : celui-ci est
alors perçu comme une croissance permanente et durable des richesses de la nation
dans l'objectif d'améliorer les conditions de vie des populations et la promotion de la
vie humaine. Elle a donné naissance au concept de « développement humain ». C'est
sur cette philosophie que repose le programme des nations unies pour le
développement (PNUD) dans la méthodologie de mesure du degré de développement
d'un pays donné et sa classification parmi les nations du globe. C'est sur cette base
que depuis 1990 le PNUD a commencé à publier son rapport mondial sur le
développement humain avec pour objectif une mesure plus pertinente que celle
fournie par les indicateurs économiques traditionnels de progrès en matière de
développement.
3. La troisième thèse plus récente est celle de l'économiste « AMARTYA SEN », prix
Nobel d'économie 1998. Dans son ouvrage « Un nouveau modèle économique -
Développement, justice, liberté » (titre originel « development as freedom »), l'auteur
révolutionne la pensée et la pratique de la science économique : tout en valorisant les
thèses précédentes de développement économique et de développement humain, leur
ajoute une autre dimension, celle de la liberté, liberté de penser, de choisir, de
participer et d'exercer le droit de contrôle sur la vie publique de la nation. La liberté
des individus est considérée comme indispensable pour surmonter les contradictions
et es handicaps engendrés par le modèle de développement économique et social
actuel. L'auteur admet toutefois que cette liberté d'action est nécessairement
déterminée, contrainte par les possibilités sociales et économiques offertes à ces
individus. Le développement est alors défini comme processus d'expansion de libertés
réelles au sens large du terme dont jouissent les individus. La liberté apparaît ainsi à la
fois comme l'objet principal du développement et comme son principal moyen.
Le sens du développement au sens de cette troisième thèse s'exprime de la manière
suivante :
– Un développement économique au sens de la croissance des ressources nationales, de
l'augmentation du revenu des individus, d'un effort d'industrialisation et d'accès aux
nouvelles technologies, d'organisation sociale et de préservation de notre
environnement ;
– Un développement humain : les dispositions économiques et sociales fournies par le
développement économique doivent être utilisées de manière à permettre une
meilleure qualité de la vie en permettant l'accès à l'éducation, à la santé, le recul de la
pauvreté ;
– Expression des libertés réelles des individus dans le cadre des structures sociales
auxquelles ils appartiennent. Dans ce sens et parmi toutes les libertés dont les
individus sont privés dans les pays en voie de développement, la liberté de prendre en
charge son destin.

II.3. Sous-développement
Le sous-développement est alternativement défini comme un retard chronologique vis-à-vis
du développement, un écart normatif par rapport aux potentialités de développement ou un
produit historique du développement (Hugon P. 1989).

Selon Kuznets S. (1960), le sous-développement, notion comparative, peut se définir par


rapport à une norme (écart vis-à-vis du niveau de vie des pays développés), par rapport au
possible (sous-utilisation d'un potentiel de ressources), ou par rapport au nécessaire
(insuffisante satisfaction des besoins).
III.4. Pauvreté
La pauvreté constitue une préoccupation majeure à l’échelle planétaire. Cette importance
émane, entre autres, de son impact sur le bien-être des populations.

La pauvreté est une notion difficilement définissable. Mais, elle est comprise comme un état
d’une personne qui manque de moyens matériels, d’argent, de ressources (Barrat C.F., 1999).

Pour la Banque Mondiale (1990) et le PNUD (2001) la pauvreté résulte d’un manque d’accès
aux actifs, d’une croissance économique insuffisante ou inappropriée, et d’une mauvaise
gouvernance. Les deux organisations s’accordent sur les causes de la pauvreté mais ont
cependant des divergences quant à la définition de celle-ci et de sa quantification. Dans ce
sens, Le PNUD définit spécifiquement trois notions 1:

 La pauvreté extrême ou pauvreté absolue : une personne vit en condition d’extrême


pauvreté si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins
alimentaires essentiels définis sur la base de besoins caloriques minimaux (1800
calories par jour et par personne) (OMS) ;
 La pauvreté générale ou pauvreté relative : une personne vit en condition de
pauvreté générale si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses
besoins essentiels non alimentaires : habillement, énergie, logement, ainsi que des
biens alimentaires ;
 La pauvreté humaine : est considérée comme l’absence des capacités humaines de
base : analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle,
maladie pouvant être évitée.

Eu égard à son ampleur, la question de la lutte contre la pauvreté a été placée, par la
communauté internationale comme premier objectif aussi bien pour les Objectifs du
Millénaire pour le Développement en 2000 que pour les Objectifs de Développement Durable
en 2015. Deux approches marquantes pourraient dessiner l’esquisse du phénomène de la
pauvreté :

 L’approche monétaire : Appelée aussi approche utilitariste, elle a été


essentiellement développée par la Banque Mondiale et tente de mesurer le bien être en
termes d’utilité. Elle part du postulat que le niveau de satisfaction réalisé par un
individu suite à la consommation de biens et services, détermine son bien-être. En

1
http://www.bsi-economics.org/images/articles/a164.pdf
outre, puisque l’utilité n’est pas directement quantifiable, la mesure du bien-être est
effectuée par les ressources (Mekkaoui A. et Zouiten M., 2019).
Dans cette optique, la pauvreté est une situation caractérisée par un revenu bas ou un
faible pouvoir d’achat et reflète une insatisfaction des besoins de base (nutrition,
soins, logement, etc) et un accès très limité aux différents moyens matériels et
immatériels (terre, ressources financières, revenu, infrastructure physique sociale,
protection sociale)6. Selon cette approche, la distinction des pauvres et non-pauvres,
passe par la fixation d’un seuil de pauvreté composite contenant une composante
alimentaire et une autre non-alimentaire (Banque mondiale, 1990).
 L’approche non-monétaire : Cette approche est intimement liée au concept de
développement humain apparut dans les années 90 sur la base des travaux de Sen.
Selon cette approche, adoptée par le PNUD, la pauvreté est la négation des
opportunités et des perspectives fondamentales sur lesquelles repose tout
développement humain, telles que la chance de vivre une vie longue, saine,
constructive, et de jouir d'un niveau de vie décent, ainsi que la liberté, la dignité, le
respect de soi-même et d'autrui (PNUD, 1997).

Pour Sen A. (1981), l’analyse de la pauvreté doit s’axer autour des « capabilités » c’est-à-dire
autour des capacités et ressources qui indiquent qu’un individu est libre de mener tel ou tel
type de vie. Ainsi, la pauvreté est vue comme un manque des « capabilités ». Pour échapper à
la pauvreté, Sen A. pense que les dotations initiales en ressources (denrées alimentaires par
exemple) ne suffisent pas. Il faut considérer également les droits d’accès, qui, combinés aux
ressources traduisent les capabilités.
8. CATALYSATEURS DE DEVELOPPEMENT
Dans ce chapitre qui est le dernier de notre étude, nous proposons de présenter les résultats en
vue mettre en évidence les implications. Pour ce faire, nous mettons en évidence trois
catalyseurs possible du développement économique en fonction des théories économiques
généralement admises : La finance, les IDE, les secteurs industriel et agricole ainsi que la
bonne gouvernance (ou qualité indtitutionnelle).

III.1. La finance
Le lien entre la finance et le développement économique a été reconnu dans la littérature
économique depuis plusieurs décennies :

Dans les années 1990 et au début des années 2000, un important corpus d’études empiriques,
dont beaucoup étaient commanditées par la Banque mondiale, a abouti à des résultats
affirmant que plus un système financier est important, plus il est bénéfique à la croissance
économique (Andrianova et Demetriades, 2017).

Levine (2003) résume ce recueil de recherche en ce que les pays dotés de systèmes financiers
mieux développés ont tendance à connaître une croissance plus rapide, en particulier ceux
dotés (1) de grandes banques privées qui octroient des crédits aux entreprises privées et (2) de
marchés boursiers liquides. La taille du système bancaire et la liquidité des marchés boursiers
sont positivement liées à la croissance. Le biais de simultanéité ne semble pas être la cause de
ce résultat. Dans ces études et dans bien d’autres, on retrouve l’idée qu’un système financier
efficient promeut le développement économique.
Figure 1: Crédit fourni au secteur privé (%PIB)
8.00 7.39 7.45 7.22
7.00 6.29
5.80 6.00
6.00 5.30 5.72 5.47
5.25
4.81
5.00
4.02
4.00 3.72

3.00
2.00
1.00
0.00
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Source : Etabli sur la base des statistiques de WDI

Ce graphique retrace l'évolution des crédits aussi bien à court, moyen et long terme accordés
au secteur privé durant la période allant de 2009 à 2021. De manière globale, Nous
remarquons une évolution croissante qui oscille à mesure des périodes jusqu’à la fin de la
période retenue. Cette amélioration serait due à une impulsion efficace à la sphère réelle
économique, en particulier à l’investissement productif national et la mise en œuvre des
mesures pour la promotion de la bancarisation. Toutefois un ralentissement se fait remarquer
en fin de période.

III.2. Les investissements directs étrangers


Selon L’OCDE (1996), l’investissement direct étranger (IDE) est défini comme suit :

Un investissement réalisé par une entité résidente d’une économie dans le but d’acquérir un
intérêt durable dans une entreprises résidente d’une autre économie. La notion d’intérêt
durable sous-entend l’existence d’une relation à long terme entre l’investisseur direct et
l’entreprise et le fait que l’investisseur peut exercer une influence marquée sur la gestion de
l’entreprise bénéficiant de l’investissement direct. Il n’est pas nécessaire que l’investisseur
étranger ait un contrôle absolu, le critère appliqué est une participation égale à 10% des droits
de vote.

Ceux-ci améliorent l’efficacité globale d’une économie via la disponibilité des connaissances
technologiques et organisationnelles transférables au reste de l’économie. Les entreprises
étrangères peuvent stimuler l’investissement domestique si les conditions nécessaires d’effet
d’entraînement sont créées.
Figure 2: IDE (%PIB)
14.00 12.72
12.00
9.87
10.00
8.00
6.18
6.00 5.19
4.18
4.00 3.07 2.51 2.76 2.96 2.61 3.08 3.03
2.00
0.00 -1.30
-2.00 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
-4.00

Source : Etabli sur la base des statistiques de WDI

Pour la période étudiée, nous pouvons analyser l’évolution des IDE en deux sous périodes.
Une période à tendance à tendance en hausse et à rythme élevé entre 2009 et 2013, et une
autre, décroissante à partir de 2014. L’évolution du graphique démontre en conclusion que le
territoire congolais en cette fin de période n’a pas été attractif.

III.3. Le secteur Industriel


L’industrialisation peut modifier la structure économique aux activités économiques
modernes et peut être considérée comme source d’externalités positives pour les autres
secteurs. Nombreuses théories expliquent la relation entre l’industrialisation et le
développement. Nous allons analyser en première section, l’industrialisation comme facteur
de la croissance endogène et deuxième section, les stratégies d’industrialisation.

Dans un modelé présenté en 1966, Kaldor est considéré comme l’initiateur de présenter
l’industrialisation comme facteur déterminant du développement économique. Cela signifie
que le développement économique dépend de la croissance du secteur secondaire c’est à dire
le secteur industriel (Kaldor N., 1966).

Dans la même ligne de recherche, Chenery H.B. et al. (1986) ont étudié la relation entre
l’industrialisation et la croissance économique. Ils s’interrogent si l'industrialisation est
nécessaire pour continuer la croissance ? les modèles de transformation suggèrent que la
réponse est généralement oui. Ils concluent que pour des raisons à la fois empiriques et
théoriques, une période au cours de laquelle la part de la fabrication augmente
considérablement est une caractéristique pratiquement universelle de la structure
transformation.

Ainsi, Murphy K.M. et al. (1989) supposent qu’une croissance rapide est effectuée par un
développementindustriel. “Pratiquement tous les pays qui ont connu une croissance rapide de
la productivité et le niveau de vie au cours des 200 dernières années l'ont fait en
s'industrialisant. Les pays qui se sont industrialisés avec succès se sont tournés vers la
production de produits manufacturés prenant avantage des économies d'échelle sont ceux qui
se sont enrichis, qu'il s'agisse de la Grande-Bretagne du 18e siècle ou du 20 e siècle Corée et
Japon.

Chenery H.B. et al. (1986) ont remarqué que le long du processus d’industrialisation quelques
transformations structurelles doivent avoir lieu comme les changements dans la demande
finale, les changements dans la demande intermédiaire et les changements dans le commerce
international.

Figure 3: Valeur ajoutée du secteur industriel


50.00 45.34
42.98 41.70 43.26
45.00 40.94 40.25 41.29 41.16 42.19 39.65 41.21
38.69
40.00
35.00 33.02
30.00
25.00
20.00
15.00
10.00
5.00
0.00
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Source : Etabli sur la base des statistiques de WDI

La figure 3 nous montre que la valeur ajoutée d’industrialisation est relativement stagnante
sur l’ensemble de la période, particulièrement entre 2011 et 2018, en effet, ceci peut
s’expliquer par le manque d’une politique claire dans ce domaine. Toutefois, la tendance est
en hause sur la deuxième partie de la période soit entre 2010 et 2021 ce qui laisse présager de
l’effort fournit par la RDC pour le développement sectoriel de l’industrie.
III.4. Le secteur Agricole
En Afrique, le secteur agricole constitue le principal secteur de survie pour la majorité de la
population. Avec plus de 70% de la population qui vit dans le milieu rural ; ce secteur
contribue pour plus de 35% du PIB de la majorité des pays en Afrique et emploie plus de
60% d’actifs (Guèye 2006)

Les liens entre agriculture et croissance économique ont fait l’objet de plusieurs recherches.
Des études empiriques de la Banque Mondiale publiés dans son rapport sur le développement
dans le monde 2008 révèlent, qu’en Chine, Inde et Viêt Nam, une croissance agricole rapide a
précédé le développement de l’industrie.

Pour des auteurs tels que Mellor (1966), Kuznets (1964), Krueger (1998), rares sont les pays
où la croissance de l’activité économique n’a pas été précédée ou accompagnée par une
croissance de l’économie agricole et rural. Donc pour ces derniers La lutte contre la pauvreté
passe nécessairement par la relance du Secteur agricole, auquel on reconnaît une capacité de
création d’emplois qu’on ne retrouve pas dans les autres secteurs d’activités.

La Note de Politique Agricole de la République Démocratique du Congo précise d’ailleurs


qu’il est démontré qu’une augmentation de 10 % de la production agricole peut se traduire
par une diminution de 7 % du nombre des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté. En
Chine, l’agriculture représentait 39 % du PIB contre 10% en 1962 et 82 % des emplois contre
31% en 2013 (Institut des hautes études pour la science et la technologie 2016).

Plus l’activité agricole se développe, moins il y aura de la main d’œuvre dans ce secteur et
plus elle se développe encore, plus la main d’œuvre est transférée dans le secteur industriel.

Figure 4: Valeur ajoutée du secteur agricole


25.00 23.67
21.43 20.92 20.88
20.44 19.70 18.89 19.43
19.32 18.56 19.04
20.00 18.37 18.60

15.00

10.00

5.00

0.00
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Source : Etabli sur la base des statistiques de WDI


L’évolution de la courbe ci-haut renseigne une tendance décroissante de la contribution de
l’agriculture dans le développement économique. Ceci pourrait s’expliquer par l’absence de
financement soutenue aussi bien par le gouvernement que par les privés de ce secteur et la
carence des projets viables.

III.5. Qualité institutionnelle ou bonne gouvernance


D’après North, les facteurs de production tels que l’accumulation du capital
physique, du capital humain, des connaissances et de la technologie ne sont pas les causes de
« la croissance » mais plutôt « la croissance ».
La théorie néoclassique de la croissance (le modèle de Solow) et la théorie de la
croissance endogène expliquent les différences de performances entre les économies par des
différences dans l’accumulation des facteurs de production (capital physique, humain,
connaissances).
Cependant, la nouvelle économie institutionnelle a montré les limites de ces théories
en affirmant-par des études empiriques que ces facteurs ne donnent qu’une explication
minime de l’écart de croissance entre les pays. Ces facteurs derniers sont considérés comme
des causes immédiates de la croissance, car ils sont eux même influencés par les institutions.
Acemoglu D. (2004) pense ainsi que si les différences de revenu entre les pays étaient liées à
ces facteurs, alors comment peut-on expliquer le fait que certains pays ne parviennent pas à
investir suffisamment pour atteindre une bonne croissance et améliorer ainsi les niveaux de
vie des citoyens ?
Pour tenter de répondre à cette question, les néo-institutionnalistes ont fait de
nombreuses études de cas dans les pays en développement dans le but de prouver que les
institutions sont les déterminants profonds de la croissance économique.
Après la deuxième guerre mondiale, l’analyse institutionnelle était vue comme
marginale et quelque peu hérétique par les théoriciens du développement. L’opinion
dominante à cette époque était que le développement provient en fonction de l’accumulation
de capitaux et d’investissement, du fait de la technologie, l’aide et les investissements
étrangers catalyserait rapidement la croissance économique. A partir des débuts des années
1970, une nouvelle approche, plus sensible à une théorie économique traditionnelle, fut
élaborée par North D. et Thomas P. (1973) dont ils basaient leur critique sur l’argument que «
les facteurs énumérés (innovations, économies d’échelle, accroissement de capitaux, etc.) ne
sont pas des causes de croissance, mais ils sont la croissance. La croissance ne se produira
qu’à condition que l’organisation économique existante soit efficace ».
Tenant compte de ces différents facteurs, North D. (1993) a fait la distinction entre
une économie moderne et une économie traditionnelle en s’appuyant sur la nature et la
qualité des institutions. Depuis, les institutions sont devenues le centre des préoccupations
des économistes et des décideurs, qui s’accordent à reconnaître le rôle que peuvent jouer les
institutions dans le processus de la croissance et du développement économique.

Tableau 1: Variables institutionnelles (bonne gouvernance)


Variable Obs Moyenne Ecart-type Min Max
Contrôle de la corruption 13 -1.426923 0.0954275 -1.57 -1.29
Efficacité du gouvernement 13 -1.622308 0.0795984 -1.72 -1.47
Stabilité politique et absence de violence 13 -2.045385 0.240784 -2.3 -1.59
Qualité de la réglementation 13 -1.436154 0.0887448 -1.55 -1.26
L’état de droit 13 -1.663846 0.0974285 -1.8 -1.46
Les capacités revendicatives et d'expression 13 -1.385385 0.0998846 -1.51 -1.2
Source : Etabli sur la base des statistiques de WGI sur STATA 15

Les séries sont analysées à partir de 13 observations, nous introduisons les scores de la
qualité institutionnelle entre 2009 et 2021. La description statistique des données est fournie
par le tableau 1.

Les scores s’expriment sur une échelle allant de -2,5 à 2,5. Plus le score tend vers 2,5, plus la
qualité des institutions s’améliore, débouchant sur plus de démocratie et sur plus d’efficacité
gouvernementale et vice versa. Durant la période analysée, les scores sont négatifs (entre -2.5
et 0) indiquant que la RDC est institutionnellement moins démocratique.

RECOMMANDATIONS
 La formulation d’une stratégie nationale de gestion dynamique des ressources
humaines et par une politique économique orientée davantage vers le développement
durable.
 Développer le système éducatif et de formation orienté vers la qualification des jeunes
et le développement des compétences.
 Lutter contre l’analphabétisme, généraliser la scolarisation, réinsérer des enfants
analphabètes avec des programmes spécifiques axés davantage sur l’apprentissage des
métiers, et faisant appel à la solidarité nationale pour enrayer l’analphabétisme.
 Prêter une attention particulière à la politique économique et sociale appropriée à long
terme en entreprenant une démarche stratégique qui prenne en compte le
développement humain et assure un meilleur financement de ce dernier ;
 Instaurer le principe de L’Etat droit, par la voie de la justice et ses différentes
instances légales, faire respecter les lois, la protection des droits de propriété et la
concrétisation de la démocratie et lutter contre la corruption. Cette démarche va servir
dans l’appréciation de la qualité des institutions et de la facilité à faire des affaires
dans la communauté. Ces notations accordées par les organismes mondiaux vont
permettre d’attirer plus d’investissements directs étrangers (I.D.E), et par conséquent
promouvoir les économies domestiques.

CONCLUSION
Avant de présenter les principaux résultants de cette recherche, nous rappelons tout d’abord
les principaux éléments de problématique ainsi que l’hypothèse centrale sur laquelle elle
repose, tels qu’ils ont été exposés en introduction générale.
Dans son volet empirique, la problématique de recherche de cette étude a reposé sur
l’interrogation suivante :
 Quels sont les catalyseurs du développement en RDC ?

Après les éléments de la problématique, nous rappelons que l’hypothèse centrale de ce travail
est la suivante : A la lumière de la littérature empirique les catalyseurs de développement
sont la finance, les investissements, l’industrie, l’agriculture, et la bonne gouvernance.

Après ce rappel sur les éléments de problématique et l’hypothèse de recherche, nous pouvons
dire que le travail mené dans le cadre de cette étude nous a donné l’occasion de découvrir une
fois de plus que dans le domaine des sciences économiques, la question du développement
reste toujours posée. Elle suscite les débats les plus profonds, les plus complexes, et surtout
les plus délicats. La problématique de ce thème reste entièrement posée aussi bien du point de
vue du sens (qu’est-ce que le développement ?), de l’objet (Pourquoi le développement ?).
Nous avons eu tout le plaisir de poursuivre à travers cette étude, l’évolution extraordinaire de
la pensée sur ce thème ; de la perspective du développement qui consiste à mettre l’accent sur
les progrès matériels uniquement et comme finalité, à l’approche du développement qui met
l’accent sur le bien être humain comme finalité de tout processus de développement
économique et social, d’où la genèse du concept de « développement humain ». L’évolution
de la pensée sur le développement au sens du développement humain, sous l’influence de la
pensée et des travaux d’une nouvelles génération d’économistes, à leur tête Amartya Sen, on
assiste à une nouvelle formulation des impératifs du développement qui consiste à admettre
que les droits et libertés individuels, la dignité humaine sont des biens au même titre que la
nourriture, la santé, l’éducation et le niveau de vie.

A la fin de ce travail de recherche que nous espérons être utile sur le plan académique (débat
sur les questions du développement, et empirique (contribution à un essai d’application sur le
cas de la RDC), nous pouvons dire que notre investigation a confirmés nos hypothèses de
départ. Aussi, nous avons eu à formuler des recommandations dans lesquelles nous avons
soulevé les différents points concernant les mesures adéquates que les autorités politiques
peuvent mettre en place pour parvenir à améliorer la situation économique de la RDC.

TABLE DES MATIERES


I. INTRODUCTION.......................................................................................................................1
1. Problématique..........................................................................................................................1
2. Hypothèses de la recherche.....................................................................................................2
3. Objectifs de la recherche.........................................................................................................2
4. Méthodologie de la recherche.................................................................................................2
5. Délimitation de la recherche...................................................................................................3
6. Subdivision de l’étude..............................................................................................................3
7. APPROCHE THEORIQUE.......................................................................................................4
II.1. Développement......................................................................................................................4
II.2. Différentes conceptions sur le développement.......................................................................5
II.3. Sous-développement..............................................................................................................6
III.4. Pauvreté................................................................................................................................6
8. CATALYSATEURS DE DEVELOPPEMENT.........................................................................9
III.1. La finance...............................................................................................................................9
III.2. Les investissements directs étrangers.................................................................................10
III.3. Le secteur Industriel............................................................................................................11
III.4. Le secteur Agricole...............................................................................................................12
III.5. Qualité institutionnelle ou bonne gouvernance..................................................................13
RECOMMANDATIONS..............................................................................................................15
CONCLUSION..................................................................................................................................16

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