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Région, régionalisation et développement régional :

Cas du Maroc

MASTER : MANAGEMENT STRATEGIQUE DE RESSOURCES


HUMAINES ET GOUVERNANCE REGIONAL

Réalisé par :

Acher Hakyma

Alami Badr Eddine

Agouzour Zineb

Bakkali Nouhaila

Mellouk Mohmmed

Encadré par :

Mme Eddelani Oumhani

Année universitaire: 2019/2020

1
Sommaire

Introduction

Chapitre 1 : Initiation au développement et régionalisation

Section 1 : Développement régional

Section 2 : Le phénomène de la régionalisation

Chapitre 2 : Le développement des régions marocaines

Section 1 : Le modèle de développement le plus utile

Section 2 : Les acteurs et les ressources à valoriser pour un


développement régional

Conclusion

2
Introduction :

La décentralisation et la déconcentration de l’activité économique constituent l’une des


approches privilégiées du développement, en raison de leurs effets induits sur une
distribution spatiale équitable des fruits de croissances. A ce titre, le développement
régional continue de susciter l’intérêt des décideurs d’autant plus que l’on a adopté le
concept du développement durable dont la vertu est d’engendrer la croissance, d’en
assurer une répartition équitable et de préserver les ressources naturelles.

Le Maroc est parmi les pays en voie de développement à avoir opté très tôt, en faveur
de la décentralisation. Son engagement dans son expérience de régionalisation répond à
un certain nombre de défis.

- Le défi de la mondialisation et l’ouverture à l’extérieur qui impose la mise à


niveau du tissu économique national et la mobilisation des ressources.
- La nécessité pour notre pays d’intégrer des dynamiques de changement.
- L’aggravation des déséquilibres entre les régions.

A la lumière de ces trois défis, le paradigme du développement régional consiste à créer


un équilibre territorial en fonction des potentialités et des richesses régionales et des
solidarités locales.

3
Chapitre 1 : Initiation au développement et régionalisation

Section 1 : Le développement régional

Le développement économique régional constitue la pièce angulaire du développement


durable de la nation et un moyen équitable pour la répartition des richesses nationales et
l’agencement de la croissance économique globale entre les différentes franges
socioéconomiques et régionales du pays.

Plus fréquemment, on parlera de « Développement régional », dont il importe de définir


les termes :

1-La croissance et le développement :

Les économistes ont été amenés à distinguer le développement et la croissance, selon


François Perroux : La croissance est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net
en termes réel. Par contre le développement est la combinaison des changement mentaux
et sociaux qui rendent la nation apte à faire accroître cumulativement et durablement
son produit réel global.

Même si le développement implique la croissance, il ne peut se réduire à celle-ci. La


croissance représente certes la dimension prédominante du concept. Mais ne suffit pas
pour rendre compte des autres dimensions que le développement incorpore. La
croissance est d’ordre quantitatif et se traduit par l’augmentation des grandeurs
économiques, considérée comme l’une des multiples composantes du phénomène
complexe qu’est le développement.

Même si la croissance demeure à tout effort de développement dans la mesure ou toute


amélioration du niveau de vie ou de bien-être social passe par l’augmentation des
quantités produites et l’accroissement correspondant des revenus, il s’avère important
de préciser que le développement est bien plus que la croissance. Le développement, au-
delà du concept de croissance qui est d’ordre quantitatif et mesurable, postule aussi des

4
idées de qualité qui échappent à toute mesure et débordent le champ de l’analyse
économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements dans la
structure (la qualification de la main-d’œuvre s’accroît, l’organisation de la production
se complexifier) et finalement une mutation de la société toute entière. Il passe comme
le souligne Frédéric Teulon, par l’urbanisation, l’alphabétisation et la formation et
produit au confluent de cette combinaison un système plus efficace (par accumulation
de richesses) ou les besoins humains se révèlent mieux satisfaits. 1

2-Région :
Une grande étendue de pays possédant des caractères particuliers qui en font une unité
distincte (population, langue, caractères géopolitiques, etc..). Les régions résultent d’un
découpage administratif d’un pays donné selon des critères variés. Pour les géographes,
la région est devenue, au sens le plus général, tout territoire inférieur à l'échelle nationale
et supérieur à l'échelle locale.

3-Le développement régional :


Le développement régional est une pratique relativement récente, née dans les pays
occidentaux à la faveur de la relance économique qui a succédé à la grande crise des
années 1930. L'idée centrale était la correction, par des interventions gouvernementales
appropriées, des effets spatiaux d'une croissance économique qui, si elle était
encourageante au point de vue tant de l'économie nationale que des conditions de vie de
tous les citoyens, se diffusait inégalement dans les diverses entités socio-spatiales.

En effet, le développement économique régional forme l’ensemble des


transformations économiques, sociologiques et politiques qui affectent une région et qui
accompagnent le processus de croissance qui lui sied afin de satisfaire les besoins qu'ils
lui sont fondamentaux. Dans ce contexte, le développement économique régional
permet de satisfaire les besoins des régions les plus démunies, en tenant compte de leurs

1
Jean Ronald Legouté : Définir le développement : Historique et dimensions d’un concept plurivoque, Cahier de
Recherche. Vol 1, Montréal, groupe de recherche sur l’intégration continentale, Université de Québec

5
particularités, sans compromettre celles des autres régions dans une stratégie intégrée
pour la prospérité de la nation toute entière.

Cette approche implique une coopération et une solidarité entre les régions notamment
par l’instauration d’un système productif complémentaire entre les régions et la
circulation des flux d’investissement et des compétences humaines et techniques des
régions excédentaires vers les plus dépourvues. Dans ce sens, la redynamisation de
systèmes de péréquation volontariste, qui prennent en compte l'ensemble des ressources
et des charges des collectivités, s’impose afin de garantir le transfert de moyens et de
nouvelles compétences aux régions.

Par ailleurs, ce système permettrait de canaliser les effets de la décentralisation afin


qu’elle n’entérine pas les inégalités existantes et conduise à un aménagement du
territoire équilibré et harmonieux. A ce sujet, les politiques d'aménagement du territoire
se sont basées sur le concept de la croissance transposée d'une région centrale à la
périphérie. L'activité motrice générée par ce transfert est censée exercer des effets
d'entraînement sur les autres régions, provoquer un développement durable de ces
dernières et créer par la suite un nouveau tissu économique avec des relations intra et
interrégionales importantes.2

A cet effet, l’investissement régional doit être suffisamment important et complexe


pour provoquer les investissements induits qui sont indispensables pour le
développement de la région. Dans ce sens, l'amélioration des infrastructures (voies de
communications, télécommunications, adduction d’eau,) ne pourrait que servir l'objectif
du développement de ces régions en aménageant une base attractive des investissements
interrégionaux. En outre, ces investissements sont indispensables afin de garantir les
besoins locaux en termes d’amélioration de qualité de vie, de création des économies
externes pour les entreprises et de maintenir l’équilibre démographique.

2
http://www.fondationinvest.ma/Boiteaoutis/Documentation/Regions_et_Developpement.pdf

6
Section 2 : Le phénomène de la régionalisation

1-Définition de la régionalisation
-En matière d'organisation territoriale, la régionalisation est une forme
de décentralisation au profit des régions auxquelles un Etat accorde
une autonomie administrative et transfère certaines de ses prérogatives. Ce fut le cas en
France avec les lois de Gaston Defferre, en 1982.
-Dans les années 1970-1980, la géographie sociale définit prioritairement la région
comme un "espace vécu" : elle n'est plus seulement un espace fonctionnel ou une donnée
naturelle ; elle devient un construit social.
-Le dictionnaire Larousse définit la régionalisation comme « un mode d'organisation
territoriale de l'État unitaire consistant à donner une autonomie administrative aux
régions. »
-La régionalisation est aussi la décentralisation, le transfert de certaines prérogatives du
pouvoir central aux différentes régions.
-D’après l’encyclopédie Wikipedia « La régionalisation désigne une forme de
décentralisation d'un État qui transfère des pouvoirs à ses régions »

2-termes similaires
- la décentralisation 3:est une politique de transfert des attributions de l’Etat vers
des collectivités territoriales ou des institutions publiques pour qu'elles disposent
d'un pouvoir juridique et d'une autonomie financière. Le transfert de ces attributions,
qui restent néanmoins sous la surveillance de l'Etat, permet à ce dernier de décharger
ses administrations centrales et de confier les responsabilités au niveau le plus adapté
-le développement économique régional : forme l’ensemble des transformations
économiques, sociologiques et politiques qui affectent une région et qui accompagnent

3
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Decentralisation.htm

7
le processus de croissance qui lui sied afin de satisfaire les besoins qu'ils lui sont
fondamentaux.
-la région 4: une grande étendue de pays possédant des caractères particuliers qui en
font une unité distincte (population, langue, caractères géopolitiques, etc..).
Les régions résultent d’un découpage administratif d’un pays donné selon des critères
variés. Pour les géographes, la région est devenue, au sens le plus général, tout territoire
inférieur à l'échelle nationale et supérieur à l'échelle locale.

3-Typologie
La régionalisation administrative On entend par régionalisation administrative la mise
en place par l’Etat d’autorités subordonnées au gouvernement, ou d’organismes qui
constituent, quoique dotés d’une certaine autonomie juridique, des instruments de son
action placés sous son contrôle, et dont les fonctions, ou certaines d’entre elles, visent à
promouvoir le développement économique régional, et s’appuient à cette fin sur la
mobilisation des collectivités locales et des organisations économiques 5

La régionalisation par les collectivités locales existantes : La régionalisation s’opère


par les collectivités locales existantes quand les fonctions dont elle appelle le
développement sont prises en charge par ces collectivités, qui ont été instituées avec
d’autres finalités, soit par une extension de leurs attributions et de leur champ d’action,
soit par leur coopération dans un cadre plus large. Ce type de régionalisation se distingue
de la régionalisation administrative par le fait que la régionalisation s’opère par des
institutions décentralisées agissant dans le cadre de leurs pouvoirs propres.

La régionalisation politique Ce type de régionalisation est souvent présenté comme un


modèle, en raison de l’autonomie régionale qu’il comporte, et il est souvent idéalisé. Il
ne se rencontre que dans certains Etats de l’Union européenne, mais sous des formes
très différentes ; il est absent des Etats de l’Europe centrale et orientale, où il n’existe
aucun projet qui puisse y être rattaché.

4
http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=r%E9gion
5
http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/GRALE/PEregional1.pdf

8
La régionalisation par les autorités fédérées On a déjà rencontré à plusieurs reprises
le problème des relations entre le fédéralisme et la régionalisation. Il convient de le
reprendre ici avec la présentation du dernier type de régionalisation, celui qui se définit
par la régionalisation, plus ou moins marquée, des autorités fédérées.

La régionalisation au monde
1-La régionalisation en France

La France métropolitaine est divisée en de multiples collectivités territoriales, de


trois niveaux, la commune, le département et la région. Ces collectivités territoriales
sont en même temps des circonscriptions administratives dans lesquelles l'État intervient
au travers de ses services déconcentrés.

Parallèlement aux débats internes sur la région en géographie, la "région" au sens


politico-administratif a pris progressivement une signification précise et concrète. En
1982, elle est devenue une collectivité territoriale à part entière, au même titre que le
département ou la commune. Au même moment, dans la science géographique, le terme
de "territoire" a progressivement remplacé celui de "région", peut-être pour éviter toute
confusion.

Après un demi-siècle d'existence, les régions françaises continuent d'être une


échelle méconnue des Français.

Pourtant, d'un point de vue médiatique, les régions sont désormais mieux traitées
que les autres collectivités, notamment les départements.

En France, il existe 22 régions dont l'existence est plus récente. Elles sont dirigées par
un conseil régional.

Dans ce pays, la régionalisation a d’abord été administrative. L’institution des préfets


de région, dans la cadre des circonscriptions d’action régionale a suivi en 1964, la
création de la DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action
Régionale) (1963). On instituait ainsi un nouvel échelon déconcentré mieux adapté que

9
le département à la mise en œuvre de la politique d’aménagement du territoire et du
plan. Les collectivités locales et les intérêts économiques et sociaux étaient représentés
dans une commission consultative placée auprès du préfet de région.

2-Le modèle allemand de la régionalisation : le fédéralisme6

Le fondement du fédéralisme est que l'exercice des pouvoirs étatiques et


l'accomplissement des missions de l'État relèvent des Länder. Les institutions fédérales
n'ont que les pouvoirs que la constitution leur assigne.

Chaque Land a sa propre constitution avec ses individualités, un parlement, un


gouvernement et une Cour constitutionnelle.

Le pouvoir législatif 7: appartient aux Länder lorsque la compétence législative de l'État


fédéral n'est pas expressément réglée par la Loi fondamentale. En principe, toute norme
fédérale valable prime néanmoins sur une norme contraire d'un Land. Si ce principe
reste valable, la réforme constitutionnelle du 27 octobre 1994, entrée en vigueur le 15
novembre 1994, a renforcé le fédéralisme en limitant strictement l'exercice de la
compétence législative fédérale concurrente aux cas où elle est indispensable. Avant
cette réforme, il suffisait que la législation fédérale apparaisse nécessaire. Ainsi, l'État
fédéral ne peut exercer cette compétence concurrente que si une législation différente
selon les Länder n'est pas acceptable et que ceux-ci sont incapables de coordonner leur
législation. La réforme a également soumis totalement l'exigence de législation fédérale
au recours au Tribunal constitutionnel. Comme le Tribunal l'a déjà jugé deux fois, il ne
suffit plus que les institutions fédérales affirment la nécessité d'intervenir. Par exemple,
il ne voit plus l'exigence d'une uniformité du droit de fermeture des magasins de sorte
qu'une réforme de la loi fédérale en ce domaine où elle reste en vigueur par droit
transitoire est soumise à la législation des Länder.

6
http://www.memoireonline.com/09/09/2665/m_La-consecration-du-principe-dautonomie-
regionalnbsp-analyse-comparativeUSAFrance.html
7
http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_de_l%27Allemagne#F.C3.A9d.C3.A9ralisme

10
Les Länder n'ont presque plus de compétence en matière de droit civil, pénal,
commercial et de la procédure judiciaire, tant la législation fédérale est importante dans
ce domaine.

Le pouvoir exécutif : L'administration et l'exécution même des lois fédérales sont


attribuées aux autorités des Länder (ce qui comprend les pouvoirs subordonnés comme
les communes). Une administration fédérale n'existe que dans des domaines limités.

3-le modèle Italien

La Constitution italienne de 1948 reconnaît deux catégories de régions : quinze régions


à statut ordinaire (Piémont, Lombardie, Vénétie, Ligurie, Emilie-Romagne, Toscane,
Marches, Ombrie, Latium, Abruzzes, Campanie, Molise, Calabre, Basilicate, Pouilles)
et cinq régions à statut spécial disposant de pouvoirs législatifs et administratifs forts
larges. Ces régions autonomes ont clairement été créées dans le but de prévenir tout
séparatisme, deux d'entre elles étant des îles (la Sicile et la Sardaigne), les trois autres
étant des régions frontalières abritant des populations non italophones (le Val d'Aoste,
le Trentin-Haut-Adige et le Frioul-Vénétie julienne).

Bien que prévues dès la Constitution de 1948, les régions à statut ordinaire n'ont
effectivement été mises en place qu'au début des années 1970, en même temps que les
régions françaises. Elles constituent le pivot de l'organisation territoriale italienne.

Au cours de la dernière décennie, l'un des thèmes majeurs du débat politique italien a
été la modification du système des collectivités locales dans un sens plus « fédéral ». Ce
courant de pensée, qui transcende les majorités successives, se trouve personnalisé dans
le gouvernement de M. Silvio Berlusconi par M. Umberto Bossi, Ministre chargé des
réformes institutionnelles et de la dévolution. Les réformes intervenues de manière
échelonnées dans le temps ont été tant législatives que constitutionnelles, la dernière en
date ayant même été approuvée par référendum

CAS du Maroc :

11
Lors du Protectorat :
La première région civile marocaine voit le jour lors du Protectorat. Région
entourant Casablanca, la Chaouia est instaurée par décret du 31 juillet 1913, dans le
cadre de la création de la fonction de contrôleur civil (en charge du contrôle de
l’administration et de la justice chérifienne). Après plusieurs redécoupages successifs,
l’arrêté résidentiel du 19 septembre 1940 définit trois régions civiles (Rabat, Casablanca
et Oujda) et quatre régions militaires (Fès, Meknès, Marrakech et Agadir).
Après l’Indépendance

Après l’Indépendance, il était nécessaire de constituer des entités territoriales de


proximité pour mieux gérer le pays. Le dahir du 2 décembre 1959, relatif à la division
administrative, scinde le Royaume en 16 provinces et deux préfectures (Rabat et
Casablanca), ainsi qu’en communes rurales et urbaines. Première étape de la
décentralisation, la charte communale de 1960 définit les modalités de fonctionnement
des communes rurales et urbaines.

La régionalisation économique (1971-1996)

La prise en compte des déséquilibres spatiaux et la nécessité de restructurer


l’espace sur des bases régionales devait amener le législateur marocain, dès le début des
années 1970, à créer un cadre de référence, d’étude et d’action économique en mesure
12
d’infléchir les tendances au développement inégal, et corriger les excès de la
centralisation administrative et la concentration économiques devait marginaliser les
provinces et les préfectures jugées comme des aires géographiques inadaptées aux
exigences du développement économique et à la planification spatiale
Pour remédier à cette inadaptation, sept régions économiques ont été créées par
le dahir du 16 juin 1971 (Sud, Tensift, Centre, Centre-Nord, Centre-Sud, Centre-Ouest,
Oriental). Or, elles ont été jugées improductives pour plusieurs raisons : absence
d’organes élus délibérants, rôle auxiliaire des assemblées régionales consultatives et
manque de moyens humains et matériels adéquats, …

1997, la région reconnue comme collectivité territoriale

1997, un nouveau découpage créant 16 régions est adopté. La région n’est plus
un simple cadre spatial neutre destiné au déploiement de plans économiques, mais,
depuis la révision constitutionnelle de 1992, puis celle de 1996, reconnue comme
collectivité territoriale. Elle est certes dotée de pouvoirs, d’attributions et de
compétences, mais ces derniers demeurent limités en raison de la tutelle pesante et
complexe de l’administration centrale via les Walis. Les spécificités de chaque région
sont reconnues, et les soucis de cohésion et d’homogénéité font leur entrée dans l’arsenal
de critères du découpage.

13
2015, un découpage pour une régionalisation avancée

On est aujourd’hui vers une régionalisation avancée qui vise l’amélioration et le


développement économique et social, en impliquant les compétences propres de la
région. Le nouveau découpage créé 12 régions au lieu des 16 délimitées lors du
découpage de 1997. La Commission consultative pour la régionalisation (CCR), qui a
posé les jalons du nouveau découpage, déclarait s’être « appuyée sur le maillage
administratif provincial actuel » pour élaborer son découpage, « afin de construire sur
l’existant et de profiter de la longue tradition de décentralisation administrative du
royaume ».

L’autre critère principal sur lequel s’est fondé le découpage est « la notion de
proximité qui renvoie à une distance relationnelle, la région devant être un lieu
d’identification et un cadre d’implication des acteurs locaux où les citoyens partagent
un minimum de repères communs et perçoivent, globalement, un tel espace régional
comme pertinent », toujours selon la CCR.

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Chapitre 2 : Le développement des régions marocaines

Section 1 : Le modèle de développement le plus utile

1- Le développement :

Le terme de développement, utilisé dans les sciences humaines, désigne l’amélioration


des conditions et de la qualité de vie d’une population, et renvoie à l’organisation sociale
servant de cadre à la production du bien-être. Définir le développement implique de le
distinguer de la croissance : Cette dernière mesure la richesse produite sur
un « territoire » en une année et son évolution d’une année à l’autre. Alors que le
développement est multidimensionnel.

15
2- Le modèle de développement le plus efficace 8:

Le modèle actuel de développement du Maroc :

Le modèle actuel de développement du Maroc. Un modèle qui a atteint ses limites, ne


produisant pas assez de richesses pour absorber la masse de chômeurs dans les rangs
des jeunes et incapable de résorber les déficits sociaux (la santé, la disparité sociale et
n’assure pas une égalité des changes) et les disparités régionales du pays.

Le lancement de la dynamique de la régionalisation avancée 9par la nomination de la


commission consultative de la régionalisation en 2010 chargée d’élaborer une
conception générale d’un modèle marocain de régionalisation avancée, un processus
qui a abouti à doter la région du statut de collectivité locale autonome.

La constitutionnalisation de la régionalisation dans la constitution de 2011 et


dernièrement le passage du découpage en 16 régions à 12 régions en 2015 et
l’adoption de la loi relative à la région en 2015.

A travers un processus de la décentralisation et de la déconcentration au Maroc.


L’objectif de la régionalisation est de renforcer le processus démocratique à travers
l’instauration d’une démocratie locale et l’assurance de la gestion de proximité

La déconcentration constitue un pilier du processus de la régionalisation avancée au


Maroc en dotant les conseils régionaux et infrarégionaux de réelles marges d’initiative
et de pouvoir de décision chose qui dépend largement d’une coordination efficace.

La décentralisation qui est un instrument efficace qui permet de transférer des


compétences et des ressources du centre vers les niveaux régionaux et infrarégionaux

8
http://www.tequel.ma/2019/12/12quel-mod%C3%A8le-de-d%C3%A9veloppement-pour-le-maroc
9
Revue organisation et territoire n2, 2016

16
chose qui permet plus de transparence et de responsabilisation dans la gestion de la
chose publique et renforce la gestion axée sur le résultat

Le nouveau modèle de développement du Maroc :

C’est « le modèle de développement dynamique qui soit capable de s’adapter aux


nombreuses mutations que connaît le Maroc »

Selon le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), c’est


par cette voie que le Maroc pourra atteindre une croissance qu’est Elevée, Inclusive et
durable. Afin aussi de mettre fin aux paradoxes de la politique économique et sociale
du Maroc et fournissent des pistes ou des idées de relance

Qui repese sur :

 La mise du citoyen au cœur de développement : devrait être centré sur le


citoyen lui-même, tout en lui garantissant des perspectives d’emploi et un
climat entrepreneurial propice. Alors que l’entrepreneuriat comme “axe central
de notre modèle de développement”
 Un changement de paradigmes : “il faut construire un modèle de
développement dynamique qui assure une croissance forte, inclusive, durable,
qui garantit l’égalité des chances et pour mettre fin aux disparités social.
Favorise l’épanouissement de l’individu et renforce ses capacités au sein d’une
société prospère, solidaire et centrée sur les citoyens.

Section 2 : Les acteurs et les ressources à valoriser pour un


développement régional

1-Les acteurs du développement régional

La réussite d’un développement local nécessite la collaboration de tous les opérateurs


et les intervenants au niveau local et la mobilisation de toutes énergies. Ainsi, deux
groupes d’acteurs peuvent être distingués :

17
-Les acteurs publics :

-Les collectivités locales : ce sont des personnes morales de droit public distinctes de
l’État et bénéficiant à ce titre d’une autonomie juridique et patrimoniale. Comme les
communes, les provinces, les préfectures et régions. Elles sont considérées par tous les
analystes comme le levier puissant de développement local.

-L’Etat : Il s’agit des organes centraux des pouvoirs publics notamment du


gouvernement.
-Les services extérieurs des départements ministériels : ce sont des organes
déconcentrés du gouvernement appelées à concerter avec les collectivités locales et
servir de relais du gouvernement au niveau local.

-Les acteurs privés : Ils concernent les entreprises, le secteur bancaire, les organismes
professionnels, les associations culturelles etc.… A ce niveau, les PME (petites et
moyennes Entreprises) représentent la pierre angulaire en égard de leur poids dans le
tissu productif à leur atout et aux potentialités qu’elles offrent pour le développement
local.

-Autres acteurs : Qui sont notamment :

-Les ONG internationales


-Les organisations multilatérales
-La coopération décentralisée

En fait, le développement local exige la participation efficace et dynamique de tous les


citoyens et la mobilisation d’un ensemble d’outils.
2-Des ressources à valoriser

Il est nécessaire de noter que la conception de la ressource en économie des


territoires, s’est complètement renouvelée à partir des années 1990, sous l’impulsion de
l’économie territoriale. Mais avant d’aborder la définition actuelle, il convient de
présenter la conception traditionnelle telle qu’elle a été énoncée par les différentes
disciplines qui se sont intéressées à cette notion.

18
La ressource est « une réalité entrante dans un processus de production et incorporée
dans le résultat de celui-ci », soit un moyen qui sert à satisfaire les besoins et à créer de
la richesse.

En sciences économiques et sociales, les ressources sont celles qui ont un prix sur
le marché et leur importance est étroitement corrélée à leur valeur. Selon les différents
courants de pensée, on retient le travail, le capital et les matières premières comme les
ressources principales du territoire. De nos jours, les ressources cognitives sont
additionnées aux précédentes au regard de la nouvelle économie (économie de la
connaissance). Peu à peu, la conception de la ressource s’élargit, le caractère marchand
n’est plus le seul critère à être retenu pour la définir, de nouveaux objets sont désormais
qualifiés de ressources, comme le paysage, le climat, la forêt, l’eau.

Tous les objets du territoire acquièrent de nouvelles valeurs, les perceptions


changent et tout devient une ressource potentielle, et un élément de différenciation. La
conception de la ressource passe ainsi d’un stock de matières disponibles sur le territoire
à celle d’une construction par les acteurs qui qualifient et requalifient l’ensemble des
objets du territoire.

Cette qualification est étroitement associée aux valeurs que les acteurs souhaitent
leurs attribuer, elles-mêmes dépendant des évolutions sociales, culturelles et
environnemental de la société. La ressource n’est plus un simple intrant (stock de
matière) mobilisé dans les processus productifs, mais bien un résultat d’une
mobilisation, d’une concertation et d’une coordination des acteurs autour d’un objet, pas
nécessairement matériel, qui peut être une histoire, un mythe, une identité ou une valeur
commune.

En effet, la ressource suit un cycle de vie en deux étapes : la genèse ou


l’identification et la valorisation qui peut prendre plusieurs formes.

19
Une ressource se déploie, se transforme et quelquefois régresse pour redevenir un
potentiel latent qui n’attend qu’à être réactivé par de nouvelles valeurs ou de nouveaux
usages que la société décide de lui assigner10.

Comme récapitulatif, les ressources tiennent une place fondamentale dans le


processus de construction de territoire. Leur révélation, valorisation et spécification par
les coordinations des acteurs conditionne l’émergence des territoires.

3-Les défis du développement11 :

-Mettre fin à l'extrême pauvreté, y compris la faim

-Assurer une éducation efficace à tous les enfants et jeunes adultes pour la vie et leur
propre subsistance

-Garantir la santé et le bien-être à tous les âges

- Limiter le changement climatique induit par l’homme et garantir une énergie durable

-Sécuriser la biodiversité, et garantir une bonne gestion de l'eau, les océans, les forêts et
les ressources naturelles.

10
Développement durable et territoires, Varia (2004-2010) | 2009. Auteur : Hadjou Lamra; Publication : 2009;
Pages : 11-12-13
11
Programme d’Actions pour le Développement Durable, 2014. Rapport établi par le leadership council du
réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN)

20
Conclusion

La politique régionale au Maroc n’est pas naissante, le Maroc à fait le choix de faire de
la région un moteur de développement socio-économique, un réducteur des disparités
régionales et un stabilisateur social depuis 1971 date de la division administrative du
pays en 7 régions. Un choix qui est confirmé par la décision du lancement du grand
chantier de la régionalisation qui a été précédé par différentes réformes et stratégies qui
constituent une base solide de la mise en place du processus de régionalisation.

La réussite de ce processus dépend des ressources financières mais aussi des ressources
humaines. En fait l’objectif de la régionalisation est la réalisation du développement
humain et du bien-être de la société. Elle place l’homme au centre de ses préoccupations,
et c’est cette dimension qui a poussé le Maroc à compter sur le facteur humain dans
l’opérationnalisation de ce processus en le considérant comme un facteur d’innovation
et de proposition.

21
Bibliographie
 Développement durable et territoires, Varia (2004-2010) | 2009. Auteur :
Hadjou Lamra; Publication : 2009, Pages : 11-12-13
 Jean Ronald Legouté : Définir le développement : Historique et dimensions
d’un concept plurivoque, Cahier de recherche. Vol 1, Montréal, groupe de
recherche sur l’intégration continentale, Université de Québec
 Revue organisation et territoire n2, 2016
 Programme d’Actions pour le Développement Durable, 2014. Rapport établi
par le leadership council du réseau des solutions pour le développement durable
des Nations Unies (SDSN)

Webographie
 http://www.fondationinvest.ma/Boiteaoutis/Documentation/Regions_et_Develo
ppement.pdf
 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Decentralisation.htm
 http://www.le-dictionnaire.com/definition.php?mot=r%E9gion
 http://www.univ-paris1.fr/fileadmin/GRALE/PEregional1.pdf
 http://www.memoireonline.com/09/09/2665/m_La-consecration-du-principe-
dautonomie-
 regionalnbsp-analyse-comparativeUSAFrance.html
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_de_l%27Allemagne#F.C3.A9d.C3.A9rali
sme
 http://www.tequel.ma/2019/12/12quel-mod%C3%A8le-de-
d%C3%A9veloppement-pour-le-maroc

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