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décentralisation
Introduction
Si les décisions publiques au Maroc sont de plus en plus décentralisées – les réformes en ce
sens s’étant multipliées depuis l’indépendance du pays en 1956 –, le gouvernement marocain
a historiquement donné la priorité à une décentralisation basée sur les communes (Banque
mondiale, 2009). En effet, les constitutions successives de 1963, 1970, 1976 et 1996 ont
renforcé le statut des communes sur le plan institutionnel et économique, en élargissant les
limites de leurs pouvoirs et leur périmètre d’intervention. À cet égard, le processus de
décentralisation marocain s’est traduit par l’accroissement des compétences des collectivités
territoriales et le renforcement de leur autonomie fiscale. De plus, la charte communale de
2002 élargit, d’une part, les attributions des conseils communaux et, d’autre part, établit un
statut des élus. Ainsi, le cas des communes marocaines présente un intérêt tout particulier.
la décentralisation est envisagée comme un moyen d’améliorer l’adéquation entre la
prestation de services publics et les préférences locales
Les communes du Maroc se chargent de la gestion de l’assiette, du recouvrement et du
contrôle des différentes taxes locales et redevances, à l’exception de la taxe professionnelle,
de la taxe d’habitation et de la taxe des services communaux.
problématique:« Dans quelle mesure la décentralisation pourrait contribuer à une bonne gouvernance
des Collectivités territoriales et par conséquent à l’atteinte des objectifs de celle-ci ?
1992-2010 : La Région, une nouvelle Collectivité Locale et adoption d'une nouvelle charte
communale.
La région a revêtu le statut officiel de collectivité locale chose qui a été consacrée par la
constitution de 1992, suivi par l’adoption de la première loi sur les régions en 1996 , qui
précise l’organisation et les compétences des régions ainsi que l’encadrement du découpage
en 16 régions, aussi la constitution de 1996 a prévu l’organisation des élections des conseils
régionaux mais le repositionnement de la région comme base de développement économique
n’est affirmé qu’avec la révision du code juridique des collectivités locales et la réduction de
la tutelle de l’État en 2002 ainsi que l’allocation d’une ligne budgétaire spécifique aux régions
via la loi de finance en2006.
En 2007 le Maroc a adopté un système avancée d’autonomie au Sahara Marocain et pour que
ce système soit confirmé et accepté dans un cadre plus large le Maroc a procédé à mettre en
place un système de régionalisation avancée sur tout le territoire national, des autres causes
qui s’ajoutent à celle-là sont la démocratisation des institutions, l’établissement de l’État de
droit et le renforcement des libertés au Maroc.
Il s’agit des sources de financement au profit des collectivités locales telles que les taxes et
impôts, les transferts des ressources fiscales collectées par l’Etat, les emprunts et les
subventions.
Ressource d’emprunt
Les collectivités territoriales ont besoin d’investir en équipements collectifs et infrastructures
de base pour la fourniture de services à leurs populations et promouvoir le développement
économique de leurs territoires ; en effet, des services de bonne qualité sont essentiels pour
attirer les opérateurs économiques dont les activités peuvent être génératrices de revenu pour
les collectivités territoriales. Le défi pour ces dernières est donc la disponibilité des sources de
financement à des conditions abordables ainsi que la capacité de les utiliser à bon escient.
Cependant, il ressort des expériences internationales, notamment dans les pays en
développement, que les surplus de ressources propres ne constituent pas une source adéquate
de financement des investissements : leur volume est souvent modeste et leur caractère
aléatoire. C’est ce qui explique que, pour les collectivités territoriales des pays en
développement, le recours aux subventions d’équipement est la source la plus prépondérante de
financement des dépenses en capital.
Conclusion :
En conclut, que les ressources financières internes d’un pays devraient jouer un rôle
primordial dans le financement de la mise en œuvre de sa politique de décentralisation si l’on
veut, qu’au moins les opérations se déroulent selon la programmation établie et donc le
respect dans des délais prévus. Signalons que, dans les PVD ou la mise en œuvre d’activité
telles que celles relatives à une politique de décentralisation s’est toujours heurtée à une
insuffisance de ressources financières dont la disponibilité conditionne la réalisation correcte
de tous les autres aspects de cette politique.
Introduction :
La contractualisation territoriale est devenue aujourd’hui un sujet qui cristallise les enjeux de
la relation Etat-collectivités territoriales.
En outre, la contractualisation des collectivités territoriales est considérée comme un levier
préfigurant une nouvelle forme de régulation de la dépense locale des collectivités
territoriales, une pierre angulaire pour enlever les enjeux de non coordination et de la
carence de coopération entre ces dites entités de services de l’Etat. Sous un angle de vue
étroit d’un acteur stratégiquement visionnaire pour réussir la performance des programmes
des politiques publiques au niveau local.
La contractualisation État/Région constitue un nouveau mode de gouvernance et un
mécanisme pour la mise en œuvre des principes de convergence et de coordination.
problématique : Quel est l’objectif de la contractualisation ? Est il efficace ou bien c’est une
arme à double tranchant ?
Chapitre 1 : : La contractualisation des Collectivités territoriales :
Supposant que le recours au contrat est une étape inédite pour l’amélioration de la
gouvernance, par ce constat , la contractualisation se veut un acte qui permet aux parties
concernées de profiter d’une certaine marge de manœuvre et de responsabilité dans leurs
actions, car elles seront impliquées dans la prise de décisions et associer dans la
détermination des objectifs stratégiques et globaux.
Par ailleurs, les contrats programmes signés avec les CT permettent à ces derniers de
réaliser en parallèle leurs objectifs de performance et s’accommoder avec leurs orientations
stratégiques.
le recours au contrat constitue une innovation relative, il faut bien observer que la pratique
contractuelle publique a connu au cours des trois dernières décennies des transformations
profondes, dont la contractualisation des actions de l’Etat ne représente sans aucun doute
qu’une facette distincte . En effet, le développement de ces nouvelles pratiques est soutenu
par une modernisation globale des modes d’action de la puissance publique qui a été elle-
même portée par le mouvement profond de libéralisation et d’ouverture inhérent à la
mondialisation.
Instrument qui peut freiner parfois la performance de la décentralisation , via les enjeux
mettant en péril la répartition des pouvoirs et des ressources publiques. Mais ça n’empêche
guère qu’elle révèle des avantages partant des principes de la bonne gouvernance jusqu’à la
renforcement de la coopération, coordination et solidarité entre plusieurs acteurs aux
différents niveaux institutionnels des collectivités territoriales, comme il est évoqué dans la
constitution de 2011. Autrement dit, la contractualisation des rapports Etat-Collectivités
locales engage des enjeux qui touchent à la répartition des pouvoirs et des ressources
publiques, certes elle révèle au plus profond la structure de contraintes et d’opportunités
induite par la configuration institutionnelle.
Section 2 : la contractualisation entre l’Etat et les régions ( région de Meknès- Tafilalet)
Tout d’abord, le domaine des finances publiques et des finances locales est sans doute l’un
des domaines les plus enclins à développer la contractualisation entre l’Etat et les
collectivités territoriales dans la mesure où la logique de contrôle induite par la
contractualisation est développée au niveau national par la loi organique relative aux lois de
finances (LOLF) qui appelle à une gestion publique performante, donc à des mécanismes ad
hoc d’évaluation et de contrôle. La contractualisation entre l’Etat et les collectivités
territoriales correspond tout à fait à cette logique de contrôle permettant d’aboutir à une «
performance publique » . Il n’en demeure pas moins que la logique englobante de «
performance publique » de la LOLF ne semble pas permettre de distinguer en son sein la «
performance publique » de l’Etat de celle des collectivités territoriales.
Telle que la contractualisation est aujourd’hui conçue, que ce soit pour organiser l’action
commune de l’Etat et des collectivités territoriales ou encore d’organiser un transfert de
compétences de l’Etat vis-à-vis des collectivités territoriales, elle aboutit à phagocyter les
compétences des collectivités territoriales au profit de l’Etat .
La première mission est d’assurer l’équité horizontale entre les résidents des différents CT
de façon à ce que toutes les personnes ou entreprises d’un pays puissent obtenir des
services comparables.
La problématique choisie dans ce contexte est la suivante : Dans quel sens la péréquation
financière ente les CT répond au principe d’équité ?
La seconde distinction est celle des recettes et des coûts, l’objet de la péréquation des
recettes visent à réduire les différences de capacité de collecte de recette par tête d’une
collectivité territoriale, tandis que la péréquation des coûts a pour objet de réduire les
différences dans le coût par tête de la fourniture d’une gamme normalisée de services
publics.
La décentralisation ne peut réaliser une réelle avancée pour les populations que si elle est
synonyme, pour tous, quel que soit leur lieu de vie, de garantie d'amélioration, et d'égalité
d'accès aux services publics locaux. Ceci suppose, en effet, que les disparités financières ne
soient pas trop prononcées d'une collectivité à une autre, sauf à voir se produire une
véritable fracture entre territoires riches et pauvres. Ainsi, la réforme des mécanismes de la
péréquation doit se concentrer sur l'amélioration du système de péréquation verticale
existant (A), et sur le renforcement de la péréquation horizontale (B).
L'Etat transfère aux CT une part du produit de la TVA. Cependant, cette ressource «
providentielle »présente des limites. En effet, les critères de répartition du produit de la TVA
n'apportent pas une solution radicale à la situation d'inégalité de richesses qui reste fortes
entre les collectivités territoriales.
Dans la perspective d'un système de répartition plus juste et plus solidaire, il nous parait très
urgent de revoir les critères de répartition de la TVA entre les CT. En mettant en place un
système qui pourrait s'adosser aussi bien sur les recettes que sur les dépenses ; et qui
pourrait rétribuer l'ensemble des CT en fonction de leur contribution à la création de la
richesse.
La répartition du produit de la TVA pourrait être confiées aux collectivités elles-mêmes, par
exemple aux régions, qui auraient la charge de distribuer les sommes reçues, aux
provinces /préfectures et aux communes, situées sur leur territoire.
Ainsi, la péréquation horizontale par sa forme, est surtout possible entre les régions plus que
les autres catégories de collectivités territoriales, dans la mesure où elle présente la
particularité d’avoir une dimension essentiellement fiscale et non financière. Ce mode de
péréquation, concerne le partage des ressources fiscales entre les CT.
Donc ce modelé consiste à prélever des ressources, généralement fiscales sur les
collectivités (riches) pour alimenter des collectivités(pauvre).
En fait, ce modèle a généré des conflits entre les différentes régions, c’est pourquoi les
collectivités aisées et les plus influentes y sont opposées.
Pour le cas de notre pays, cette forme de péréquation pourrait être mise en place à
travers les mécanismes suivants :
Au Maroc, ce type de solidarité peut avoir lieu entre les CT, et ce à travers les conventions de
coopération ou de partenariat.
Conclusion :
La péréquation financière est devenue un enjeu fort des finances publiques locales, et sa
définition ne correspond pas à sa mise en œuvre d'aujourd’hui. Du fait de son extrême
complexité et du flou qui entoure sa définition constitutionnelle, l’esprit de la péréquation
financière semble s’être dévoyé au risque de faire de cet outil l’instrument de la
recentralisation de l’Etat.
Il convient d'ajouter que le système de péréquation va encore être modifié car nous nous
acheminons très probablement vers un système qui sera fondé sur « l’effort fiscal » c'est-à-
dire la capacité des collectivités locales de gérer effectivement le pouvoir d'imposition
également au-delà de la base d'imposition effective qui peut exister localement.
INTERCOMMUNALITE
Introduction
La nouvelle constitution, adoptée en juillet 2011, préconise dans son article 136 que
l’organisation territoriale du Royaume repose sur les principes de libre administration, de
coopération et de solidarité. Elle ajoute dans son article 143 que, lorsque le concours de
plusieurs collectivités territoriales est nécessaire à la réalisation d’un projet, les collectivités
concernées conviennent des modalités de leur coopération.
L’engagement de travailler ensemble peut prendre plusieurs formes que les lois de
décentralisation ont prévues et organisées :
• la forme institutionnelle, avec la création d’un établissement public administratif tel que le
groupement de communes et/ou de collectivités ;
• la forme conventionnelle qui établit les règles d’association ou de partenariat convenues
entre plusieurs parties: partenariat entre institutions publiques, entre collectivités territoriales
et le secteur associatif, partenariat public/privé.
• le groupement de communes ;
Les partenariats initiés entre une ou plusieurs collectivités locales et des organismes publics
ou privés, pour la réalisation d’une action ou la gestion d’un service commun, sont négociés
sur la base d’un contrat, la convention de partenariat, qui précise notamment les modalités de
financement du projet et la quote-part que s’engage à apporter chaque partenaire.
1.1/Principes à respecter :
La coopération est régie par des principes qu’il appartient aux communes d’appliquer et
de respecter dans leurs relations de coopération, de partenariat ou d’association :
Le conseil règle, par ses délibérations, les affaires du groupement. Il approuve le budget, les
comptes administratifs et peut émettre des avis sur la modification des compétences du
groupement de son périmètre. Concernant son administration, le bureau du groupement devra
organiser ses services, indemniser les délégués, assurer la rémunération du personnel.
Le partenariat public, quant à lui, ne demande pas de mettre en place une instance
délibérative, un siège spécifique. Il nécessite néanmoins la mise en place d’un système de
gestion et d’une structure de coordination, au sein de laquelle doit être représenté chaque
organisme associé au partenariat.
Jusqu’à l’heure actuelle, aucun projet n’a été réalisé par les contrats de PPP réglementé par la
loi n° 86-1214 au niveau local. Les collectivités territoriales exécutent la grande part de leurs
projets par des contrats de marchés publics lorsqu’il s’agit de construction et d’aménagement
sinon par des contrats de délégation pour assurer la gestion d’un service public essentiel (eau,
électricité, déchets ménagers, …etc).
Les sociétés de développement local/régional sont faites pour dynamiser le recours aux PPP.
Pour les CT, les SDL/SDR ne remplissent pas les conditions nécessaires pour être engagées
dans des PPP. Les actions sont détenues totalement par des participations publiques sans
aucune initiative privée. Cette défaillance explique l’incapacité pour les CT de mener des
projets par voie de PPP.
D’autres raisons peuvent expliquer le retard dans l’adoption des PPP comme mode de gestion
des services de CT à savoir l’incompatibilité du cadre réglementaire de la comptabilité (la
comptabilité publique pour les CT et la comptabilité générale pour le privé).
Le manque d’expertise est une condition déterminante de ce retard vu l’absence des capacités
techniques capables de mener des études de risques et d’impact dans les CT au Maroc, sans
citer les moyens technologiques qui sont inadéquats avec les innovations introduites dans le
privé,
Conclusion :
Pour conclure, les PPP représentent un refuge pour l’Etat afin de mieux répondre aux besoins
collectifs en matière des services publics. Pour ce, le Maroc a déployé d’énormes efforts au
niveau national et continue de les utiliser pour des projets valorisants.
Au niveau local, il y a toujours des doutes par rapport à l’adoption de ce mode de partenariat
force de l’absence des moyens et ressources humaines et financières permettront de s’adapter
avec tel changement.
Cependant, il semble qu’il y aurait un long trajet à traverser par les CT afin d’arriver à un
stage leur permettant de substituer les autres modes de gestion des services publics par une
approche innovante dans le cadre des PPP.
Ainsi, les pouvoirs publics ont privilégié, comme voie d’amélioration des services publics rendus aux
citoyens, l’implication du secteur privé, national et international, à travers des contrats de gestion
déléguée.
En ce sens, plusieurs textes ont d’ores et déjà été publiés, notamment la loi n°54-05 sur la gestion
déléguée des services publics et la loi n°86-12 sur les partenariats public privé.
Gestion directe :
Article1 : « La présente loi s'applique aux contrats de gestion déléguée de services et d'ouvrages
publics passés par les collectivités locales ou leurs groupements et par les établissements publics. »
La Loi s’applique:
Définition : article 2 « La gestion déléguée est un contrat par lequel une personne morale de droit
public, dénommée "délégant" délègue, pour une durée limitée, la gestion d'un service public dont
elle a la responsabilité à une personne morale de droit public ou privé, dénommée "délégataire"
en lui reconnaissant le droit de percevoir une rémunération sur les usagers et/ou de réaliser des
bénéfices sur ladite gestion.
La gestion déléguée peut également porter sur la réalisation et/ou la gestion d'un ouvrage public
concourant à l'exercice du service public délégué. »
Composant de contrat :
Le contrat de gestion déléguée doit préciser la périodicité et les modes de contrôle que le délégant
exerce sur l'exécution et le suivi de la délégation ainsi que les documents techniques, comptables et
financiers qui sont communiqués régulièrement par le délégataire au délégant
Article 12 : Le contrat de gestion déléguée est composé, par ordre de primauté, de la convention, du
cahier des charges et des annexes.
Le cahier des charges est constitué des clauses administratives et techniques définissant les
conditions d'exploitation et les devoirs et obligations en matière d'exploitation du service délégué ou
de réalisation des travaux et ouvrages.
Les annexes sont constituées de toutes les pièces jointes à la convention et au cahier des charges et
mentionnées comme telles à la convention ou au cahier des charges.
Les documents annexes comportent en particulier un inventaire des biens meubles et immeubles
mis à la disposition du délégataire ainsi que la liste des noms du personnel et de sa situation
administrative au sein du service public dont la gestion est déléguée.
Contenu de la convention :
Outre le contrôle exercé par l'Etat ou par d'autres autorités en vertu de la réglementation en vigueur,
Le délégant dispose à l'égard du délégataire d'un pouvoir général de contrôle économique, financier,
technique social et de gestion inhérent aux engagements découlant du contrat.
Le délégant dispose, d'une manière permanente, de tous pouvoirs de contrôle pour s'assurer sur
pièce et sur place de la bonne marche du service délégué et de la bonne exécution du contrat.
Le délégant peut faire procéder, à tout moment à des audits ou contrôles externes ou se faire
assister par des experts ou agents de son choix qu'il fait connaître au délégataire
Article 29 :
« Le contrat de gestion déléguée peut autoriser le délégataire à collecter, pour le compte du
délégant ou de l'Etat des taxes, redevances, fonds ou participations.
Le contrat précise, le cas échéant, les modes de calcul ainsi que les modalités de paiement de droits
d'entrée et des redevances versées par le délégataire ainsi que les contributions ou les participations
au financement du service public qui pourraient être versées par le délégant au délégataire.
Le contrat de gestion déléguée fixe les principes et les modalités de tarification ou de rémunération
du service délégué ainsi que les conditions et les règles d'ajustement et de modification ou de
révision des tarifs ou de la rémunération.
La fiscalité locale au Maroc présente différentes anomalies dans son fonctionnement et son
mode de d’administration à travers plusieurs échelons.
D’abord au niveau de la taxe d’habitation (ex taxe urbaine), il faut noter que les collectivités
locales sont appelées à mettre à jour certaines bases d’imposition en actualisant les tarifs
par rapport aux données économiques. C’est le cas des valeurs locatives qui remontent
souvent à plusieurs décennies et qui contribuent à la faiblesse des recettes de la taxe
foncière.
Ensuite au niveau du recouvrement des taxes et impôts des communes, il faut noter qu’il
se fait par trois entités gouvernementales différentes. D’un côté par la commune à travers le
receveur communal qui ne dispose ni de moyens humains ni de matériels pour
l’identification, le recensement et le recouvrement de la matière imposable des taxes et
redevances spécifiquement locales.
D’un autre coté par les services déconcentrés relevant du ministère des finances qui
conservent la gestion et le recouvrement des impôts rétrocédés entièrement aux communes
à savoir la taxe urbaine et la taxe professionnelle.
Enfin, des services relevant d’autres administrations prennent en charge la gestion de
certaines taxes locales6. La gestion partagée de la fiscalité locale par ces différentes entités
peut engendrer des difficultés de communication et d’échange d’informations ainsi que du
manque d’intérêt de ceux qui gèrent ou recouvrent pour le compte des tiers.
Aussi, le partage d’une base d’imposition entre plusieurs échelons de gouvernements ainsi
que l’absence de spécialisation des impôts par niveau de collectivité peut favoriser un
relâchement du lien entre le contribuable et l’élu puisque le responsable d’une hausse ou
d’une baisse de la fiscalité n’est pas immédiatement identifiable par le contribuable.
De plus, les communes sont parfois incapables d’assurer le recouvrement des recettes
fiscales en cas de sous déclaration car elles doivent faire appel à la Direction Générale des
Impôts ou à la Trésorerie Générale du Royaume. Enfin, la création d’impôt relève de
l’autorité de l’organe législatif, c’est-à-dire l’Etat Central. Les communes jouent
essentiellement le rôle de percepteurs et ne peuvent que fixer dans le cadre des lois et
règlements, le mode d’assiette, les tarifs et les règles de perception de diverses taxes,
redevances et droits qu’elles perçoivent. De plus, la fiscalité locale nage entre deux eaux et
cela ne fait qu’aggraver la complexité du système. En effet, elle obéit à la fois à des
politiques locales telles que le choix des tarifs d’imposition, à et des politiques nationales
comme l’exonération pour des fins économiques. Cela prive les budgets des communes de
recettes importantes non compensées. La fiscalité décentralisée ne constitue donc en réalité
que le prolongement local de la fiscalité de l’Etat.
✔ Quelques éléments pour une meilleure fiscalité locale :
De ce constat, un grand travail doit être effectué par le gouvernement central en créant une
fiscalité qui soit simplifiée (réduction du nombre d’impôts et synthétisation des
prélèvements) et propre aux communes (création et recouvrement d’impôt au niveau local)
afin de donner à la décentralisation fiscale sa signification locale.
● l’amélioration des directives établies à l’intention des contribuables et l’application
des sanctions appropriées en cas de fraude fiscale,
● les communes devraient recenser leur patrimoine et actualiser les redevances des
concessions via l’adaptation des prix à la valeur du marché.
● l’adoption de techniques modernes d’évaluation et d’information géographiques
informatisés.
● Eviter la double imposition et assurer une harmonisation entre la fiscalité locale et
centrale étant donné que les contribuables sont parfois assujettis à une multiplicité
de taxes7.
Les contraintes de la mobilisation des finances dans les collectivités
● Mobilisation insuffisante des ressources potentielles :
Le manque du potentiel fiscal au niveau de l’assiette : Le premier manque à gagner en
matière de ressources fiscale d’une CT est que cette dernière demande plus au
contribuable et moins à l’impôt lui-même. En effet, l’analyse de l’état des lieux a fait
ressortir que ni l’Administration fiscale de l’État (en ce qui concerne les taxes locales gérées
par la DGI : TP, TH et TSC) ni les services fiscaux de la CT ne disposent de la visibilité
suffisante sur la grandeur de la matière imposable.
− Le manque du potentiel fiscal au niveau de mise en recouvrement : La rentabilité fiscale
est également tributaire de l’efficacité du processus mise en recouvrement, constitué de
deux mécanismes fiscaux : le premier concerne la liquidation arithmétique de l’impôt et le
second correspond à la prise en charge de l’impôt pour recouvrement auprès du comptable
assignataire.
- erreurs dans l’adressage des redevables ;
- non conformités de certains certificats de références ;
- réémission des créances non recouvrables.
− Limitation d’autres ressources de financement non fiscal : Avec le non exploration d’autres
formes de financements alternatifs,
Les sociétés de développement local
La SDL dénommée auparavant société d’économie mixte est une forme de partenariat public-
privé novateur au croisement du droit public des collectivités locales et du droit des sociétés
commerciales. Elle est censée assurer la gestion d’un service public communal par le biais
d’une société créée à cet effet par les collectivités territoriales. Il s’agit d’un outil dont les
titulaires d’une mission de service public local dispose pour alléger les dépenses publiques à
travers le recours au secteur privé par la voie contractuelle.
Les deux premières SDL (Casa Aménagement et Casa Transport) ont été créées en 2008 et
2009 , régies par la loi organique sur les communes dites loi n°113-114 du 7 juillet 2015
les SDL sont conçues sous formes de sociétés anonymes (SA) pour exercer des activités à
caractère économique
la SDL est un instrument de raffermissement de la politique des services de proximité dont les
collectivités locales et leurs groupements peuvent participer à la création avec un capital qui
ne peut être inférieur à 34% en association avec une ou plusieurs personnes morales de droit
public ou privé
La SDL permet au service public d’être géré de manière plus professionnelle dans la mesure
où elle sera régie par les dispositions relatives aux sociétés anonymes
cette formule de gestion des services publics locaux à caractère industriel et commercial est
susceptible de concilier entre les différentes méthodes de gestion. Elle combine la souplesse
de gestion des sociétés anonymes avec la prise en compte de l’intérêt général
il s’agit d’un moyen permettant au Maroc de remédier à son inefficience en ce qui concerne le
bon fonctionnement des services des collectivités locales
Elles offrent ainsi une solution pérenne et équilibrée pour une gestion plus efficace en
s’inscrivant dans une logique de performance économique afin d’éviter certaines rigidités ou
lourdeurs administratives
Les défis sont nombreux et les attentes le sont davantage, c’est pourquoi il faut un bilan après
la mise en œuvre des SDL notamment un audit annuel externe de vérification des
performances, la production des rapports techniques, financiers, de qualité de service, de
baromètre de satisfaction des usagers5 . En temps, les SDL doivent intégrer en leur sein des
savoirs faire spécifiques tant dans les métiers opérationnels que dans les métiers fonctionnels
et développer avec leurs partenaires des stratégies cohérentes.
les SDL jouent un rôle de catalyseur de ces acteurs privés en tenant compte de l’importance
qu’ils accordent à la qualité des projets soutenus.
les principaux apports des SDL sur le développement peuvent s’apprendre sur les points
suivants : • Une gestion plus professionnelle des services publics grâce à leur constitution
sous forme des S.A. • L’optimisation des acquises en matière de développement local
puisqu’elles permettent de combiner la maîtrise des actions essentielles inscrites dans la
stratégie de développement territorial et le contrôle direct des décisions au bénéfice de
l’intérêt général Un moyen de fiabilité face aux contraintes financières et appuyer la
réalisation des services publiques. • Une optique de
professionnalisation des services tout en restant dans une position d’impulsion de projets.
• L’évitement de certaines rigidités ou lourdeurs administratives des collectivités territoriales,
grâce à la souplesse du droit privé en matière de comptabilité commerciale de gestion
dynamique des compétences et des carrières, de rapidité des circuits de décision,
Section 2 : Les contraintes rencontrées par les sociétés de développement local au Maroc
. L’absence d’un cadre juridique réglementaire : 15 L’un des défis affectés à la création des
SDL est l’absence d’un cadre juridique approprié à cette structure, résultant souvent de
l’ignorance des textes de loi et le manque d’assistance des experts habilité à l’élaboration du
corpus juridico-financier nécessaire .
3.La centralisation des SDL dans des périmètres géographiques limités L’utilisation de ce
mode de gestion sur tout le territoire national se voit encore affectée par sa centralisation dans
un périmètre géographique assez limité, Il est encore rare pour les communes de moyenne et
petite taille
4. Retard des projets Il est susceptible que l’aboutissement des projets s’étend au-delà des
dates impartis, c’est le cas du projet de réhabilitation des abattoirs et du marché des grands
fruits et légumes chose qui peut être liée à des causes exogènes, notamment financières ou
foncières
Peut-on admettre que les modes de financement extérieur des collectivités sont dénués de
contraintes ?
I)-Les modalités de financement extérieur des collectivités territoriales :
A – Dons et subventions
Les collectivités territoriales disposent de ressources propres très limitées, chose qui a
nécessité les concours de l’Etat, son apport d’aide en transférant de fonds.
Quand il s’agit des ressources transférées 30% du produit de la TVA, 5% de l’IS et de l’IR
sont transférées aux communes, provinces et préfectures. Les régions ne sont pas comprises.
Ces transferts peuvent prendre la forme de subventions
Le versement de dons collectivités territoriales est une autre option qui se présente devant les
donateurs pour le financement des besoins de la collectivité. Ceci doit s’effectuer à titre
gratuit, sans contrepartie directe ou indirecte au profit de son auteur. Cette donation peut
prendre la forme d’un bien ou d’une somme d’argent.
Au Maroc ce moyen de financement est très peu utilisé cela pour plusieurs raisons.
Premièrement, les collectivités locales ont tendance à trop compter sur les subventions
accordées par l'État pour rechercher une réelle autonomie et exploiter les autres sources de
financement. Deuxièmement, ces emprunts doivent être exclusivement
utilisés pour des projets à forte durabilité. Or, les investissements des collectivités territoriales
ne représentent qu’une petite partie de l’investissement public total, soit 19,5% 2018.
pour pouvoir s’endetter les collectivités territoriales marocaines doivent avoir l’acceptation du
Ministre de l’intérieur et celle du Ministre chargé des Finances
Les emprunts à l’échelle internationale sont assurés par les institutions financières
internationales telles que la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement mais
aussi par tout organisme public étranger de coopération
Le principal acteur national en termes d’emprunt pour les collectivités locales au niveau
national est le fond d’équipement communal (FEC) qui a le statut de banque et accompagne
les collectivités locales plus précisément les communes dans leur besoin de financement par
l’emprunt ou sous forme d’avance afin d’assurer leur développement.
La péréquation adoptée jusqu’à l’heure actuelle, rééquilibre les inégalités territoriales à partir
de la capacité fiscale des CT (Nombre d’habitants, effort fiscal et potentiel fiscal)
la pratique a démontré que l’objectivité des critères de la péréquation est penchée par trois
facteurs:
d’abord, la péréquation fiscale en soumettant le volume de la dotation à l’effort fiscal ou au
potentiel fiscale de la CT est susceptible de contribuer à élargir davantage le déphasage entre
CT quant à l’accès aux ressources, en pénalisant les CT dépourvues de ressources propres et
en favorisant ceux ayant déjà accès à des ressources propres
Ensuite, par la contestation des modalités de calcul par les CT (négociation politique) , l’État
peut se permettre des régulations interterritoriales pour accorder des dotations sous forme
d’autorisation spéciales, en sus de la dotation formelle, sans pour autant soumettre la décision
de subvention à des critères prédéfinis.
Enfin, la péréquation par les transferts de l’État via la DGCL qui intervient par son pouvoir de
dépenser en retenant le critère du nombre d’habitants, et non pas des critères socio-
économiques de revenus (niveau de pauvreté par commune
Cela explique l’inefficacité de cette péréquation qui est souvent ébranlé par la politique de
rigueur de l’échelon central qui tend à se défausser sur les échelons territorial de la
pérennisation de la gestion financière des politiques locales
Les collectivités locales avaient la possibilité de contracter des emprunts uniquement auprès
du Fonds d’Équipement Communal (FEC)1 , l’emprunt doit être approuvé par le Ministre de
l’Intérieur et est réservé au financement de projets d’investissement
Le FEC a occupé depuis toujours une position de monopole pour le financement des
collectivités territoriales. Cette situation devient anormale devant le caractère élevé des taux
d’intérêts appliqué par le FEC
Ces emprunts sont alors réglementés afin d’éviter les risques de surendettement et de donner
plus de liberté aux collectivités territoriales en terme d’emprunt. Ces règles sur l’emprunt et
les responsabilités budgétaires des collectivités locales sont souvent mal mises en œuvre.
Certaines sont extrêmement restrictives et empêchent les collectivités locales d’emprunter
tandis que d’autres sont trop laxistes et autorisent des comportements à risques