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place des finances territoriales dans l’architecture institutionnelle de la

décentralisation
Introduction
Si les décisions publiques au Maroc sont de plus en plus décentralisées – les réformes en ce
sens s’étant multipliées depuis l’indépendance du pays en 1956 –, le gouvernement marocain
a historiquement donné la priorité à une décentralisation basée sur les communes (Banque
mondiale, 2009). En effet, les constitutions successives de 1963, 1970, 1976 et 1996 ont
renforcé le statut des communes sur le plan institutionnel et économique, en élargissant les
limites de leurs pouvoirs et leur périmètre d’intervention. À cet égard, le processus de
décentralisation marocain s’est traduit par l’accroissement des compétences des collectivités
territoriales et le renforcement de leur autonomie fiscale. De plus, la charte communale de
2002 élargit, d’une part, les attributions des conseils communaux et, d’autre part, établit un
statut des élus. Ainsi, le cas des communes marocaines présente un intérêt tout particulier.
la décentralisation est envisagée comme un moyen d’améliorer l’adéquation entre la
prestation de services publics et les préférences locales
Les communes du Maroc se chargent de la gestion de l’assiette, du recouvrement et du
contrôle des différentes taxes locales et redevances, à l’exception de la taxe professionnelle,
de la taxe d’habitation et de la taxe des services communaux.
problématique:« Dans quelle mesure la décentralisation pourrait contribuer à une bonne gouvernance
des Collectivités territoriales et par conséquent à l’atteinte des objectifs de celle-ci ?

Section 1 : Les différents niveaux de la décentralisation


1959-1976 : Instauration des principales bases de la décentralisation.
Après son indépendance, le Maroc a procédé à la mise en place de la stratégie de la
décentralisation en 1959 qui accorde plus de compétences aux collectivités locales qui s’est
renforcée par l’évolution du droit des collectivités locales, la constitution de 1962 a consolidé
ce processus en définissant les préfectures, les provinces et les collectivités urbaines et rurales
comme étant des collectivités territoriales de droit public dotées de la personnalité morale. Le
dahir de 1971 a fait l’apparition de la notion de la région, et suite à ce texte le royaume a été
divisé en sept régions dont le rôle était la réalisation du développement économique.
La charte communale de 1976 est considérée comme une grande avancée du processus de la
décentralisation au Maroc, elle a porté sur l’organisation des ressources des collectivités
locales et leur diversification ainsi que l’élargissement des compétences des conseil
communaux.

1992-2010 : La Région, une nouvelle Collectivité Locale et adoption d'une nouvelle charte
communale.
La région a revêtu le statut officiel de collectivité locale chose qui a été consacrée par la
constitution de 1992, suivi par l’adoption de la première loi sur les régions en 1996 , qui
précise l’organisation et les compétences des régions ainsi que l’encadrement du découpage
en 16 régions, aussi la constitution de 1996 a prévu l’organisation des élections des conseils
régionaux mais le repositionnement de la région comme base de développement économique
n’est affirmé qu’avec la révision du code juridique des collectivités locales et la réduction de
la tutelle de l’État en 2002 ainsi que l’allocation d’une ligne budgétaire spécifique aux régions
via la loi de finance en2006.
En 2007 le Maroc a adopté un système avancée d’autonomie au Sahara Marocain et pour que
ce système soit confirmé et accepté dans un cadre plus large le Maroc a procédé à mettre en
place un système de régionalisation avancée sur tout le territoire national, des autres causes
qui s’ajoutent à celle-là sont la démocratisation des institutions, l’établissement de l’État de
droit et le renforcement des libertés au Maroc.

9 juillet 2011 : vers une nouvelle étape de développement de la décentralisation et de la


régionalisation au Maroc
Devant les évolutions importantes qu'a connues le Maroc en matière de décentralisation, la
volonté de sa Majesté le Roi Mohammed VI vient pour donner un nouvel élan à ce processus
à travers la promulgation de la nouvelle constitution en date du 29 Juillet 2011 qui trace de
nouvelles perspectives de la régionalisation avancée.
C'était l'aboutissement des réformes et expériences accumulées par notre pays depuis plus
d'un demi-siècle. Il était donc nécessaire de passer à une nouvelle phase de décentralisation et
démocratie locale, fondée sur l'appui de l'autonomie des collectivités territoriales
administrativement et financièrement,

2015 : Vers une régionalisation avancée.


Afin d’atteindre un développement régional intégré et durable et en vue de contribuer à la
modernisation des structures de l’Etat et d’accroitre son efficience et son efficacité pour les
services rendus aux citoyennes et citoyens, les nouvelles lois organiques relatives aux
collectivités territoriales sont venues pour dessiner une nouvelle architecture territoriale du
Maroc basée sur la régionalisation avancée et sur des fondements constitutionnels.

Section 2 : Les pouvoirs délégués aux collectivités territoriales :


Les compétences de la région : La Région est chargée dans le cadre de son cercle territorial,
de promouvoir, d'organiser, de coordonner et de suivre le développement intégré et durable,
en particulier, ce qui concerne l’amélioration de son attractivité territoriale et le renforcement
de sa compétitivité économique. Elle est chargée également de l’adoption des mesures
d’encouragement de l’entreprise et de son environnement, en vue de l’accélération de
l’implantation des activités génératrices de richesse et d’emploi, l’optimisation de l’utilisation
et la valorisation des ressources naturelles, l’amélioration des capacités de gestion des
ressources humaines et leur formation, et de manière générale, la contribution au
développement durable.

Les compétences de la commune :


● La commune est chargée, à l'intérieur de son ressort territorial, des missions de prestation
des services de proximité aux citoyennes et citoyens, dans le cadre des compétences qui lui
sont imparties en vertu de la loi organique 113-14, à travers leur organisation, leur
coordination et leur suivi.

● Les compétences des provinces et préfectures : La préfecture ou la province est chargée, à


l’intérieur de son ressort territorial, des missions de promotion du développement social,
notamment en milieu rural de même que dans les espaces urbains.
Ces missions concernant également le renforcement de l'efficacité, de la mutualisation et de la
coopération entre les communes sises sur le territoire de la préfecture ou de la province.

Chapitre 2 : le financement des collectivités territoriales :


L’exercice de telles fonctions d’une manière efficace et responsable est tributaire, entre
autres, de la disponibilité d’un financement adéquat quant à son volume et aux conditions de
sa mobilisation. Il s’agit, en premier lieu, des ressources propres (fiscales et non fiscales) que
les collectivités territoriales peuvent mobiliser par elles-mêmes en vertu des prérogatives que
la loi leur confère. Néanmoins, il est rare que de telles ressources suffisent à combler les
besoins de financement des compétences décentralisées ; d’où la nécessité de les compléter
par des transferts budgétaires (les transferts des ressources fiscales collectées par l’Etat)
provenant du gouvernement central. Éventuellement, des mécanismes pertinents devraient
être mis en place, aussi, pour permettre aux collectivités territoriales de financer leurs
investissements en infrastructures et équipements collectifs au moyen de l’endettement et/ou
d’aides ciblées.

Il s’agit des sources de financement au profit des collectivités locales telles que les taxes et
impôts, les transferts des ressources fiscales collectées par l’Etat, les emprunts et les
subventions.

 les ressources propres :


Donner la possibilité aux collectivités territoriales de prélever des impôts et taxes ou imposer
des charges financières (redevances) en contrepartie des services qu’elles rendent est justifié à
plus d’un titre ;

En effet : Le fait de permettre à ces collectivités de mobiliser d’une manière relativement


autonome des recettes qui leur sont propres, est de nature à promouvoir le sens de
responsabilité budgétaire (allocation judicieuse des ressources aux dépenses qui répondent
aux besoins des citoyens) ; les ressources propres renforcent l’autonomie financière locale,
notamment dans le cas des collectivités territoriales qui disposent d’une large base
économique.

 les transferts budgétaires


Les ressources propres ne sont jamais suffisantes pour couvrir d’une manière adéquate le coût
des compétences dévolues aux collectivités territoriales ; c’est pourquoi les transferts
financiers (budgétaires) sont nécessaires pour combler autant que possible les besoins de
financement de ces collectivités.

 Ressource d’emprunt
Les collectivités territoriales ont besoin d’investir en équipements collectifs et infrastructures
de base pour la fourniture de services à leurs populations et promouvoir le développement
économique de leurs territoires ; en effet, des services de bonne qualité sont essentiels pour
attirer les opérateurs économiques dont les activités peuvent être génératrices de revenu pour
les collectivités territoriales. Le défi pour ces dernières est donc la disponibilité des sources de
financement à des conditions abordables ainsi que la capacité de les utiliser à bon escient.
Cependant, il ressort des expériences internationales, notamment dans les pays en
développement, que les surplus de ressources propres ne constituent pas une source adéquate
de financement des investissements : leur volume est souvent modeste et leur caractère
aléatoire. C’est ce qui explique que, pour les collectivités territoriales des pays en
développement, le recours aux subventions d’équipement est la source la plus prépondérante de
financement des dépenses en capital.

Conclusion :

En conclut, que les ressources financières internes d’un pays devraient jouer un rôle
primordial dans le financement de la mise en œuvre de sa politique de décentralisation si l’on
veut, qu’au moins les opérations se déroulent selon la programmation établie et donc le
respect dans des délais prévus. Signalons que, dans les PVD ou la mise en œuvre d’activité
telles que celles relatives à une politique de décentralisation s’est toujours heurtée à une
insuffisance de ressources financières dont la disponibilité conditionne la réalisation correcte
de tous les autres aspects de cette politique.

La contractualisation des collectivités territoriales

Introduction :

La contractualisation territoriale est devenue aujourd’hui un sujet qui cristallise les enjeux de
la relation Etat-collectivités territoriales.
En outre, la contractualisation des collectivités territoriales est considérée comme un levier
préfigurant une nouvelle forme de régulation de la dépense locale des collectivités
territoriales, une pierre angulaire pour enlever les enjeux de non coordination et de la
carence de coopération entre ces dites entités de services de l’Etat. Sous un angle de vue
étroit d’un acteur stratégiquement visionnaire pour réussir la performance des programmes
des politiques publiques au niveau local.
La contractualisation État/Région constitue un nouveau mode de gouvernance et un
mécanisme pour la mise en œuvre des principes de convergence et de coordination.
problématique : Quel est l’objectif de la contractualisation ? Est il efficace ou bien c’est une
arme à double tranchant ?
Chapitre 1 : : La contractualisation des Collectivités territoriales :

Section 1 : état des lieux de la contractualisation et ses principales ambitions

Supposant que le recours au contrat est une étape inédite pour l’amélioration de la
gouvernance, par ce constat , la contractualisation se veut un acte qui permet aux parties
concernées de profiter d’une certaine marge de manœuvre et de responsabilité dans leurs
actions, car elles seront impliquées dans la prise de décisions et associer dans la
détermination des objectifs stratégiques et globaux.

Par ailleurs, les contrats programmes signés avec les CT permettent à ces derniers de
réaliser en parallèle leurs objectifs de performance et s’accommoder avec leurs orientations
stratégiques.

De surcroit, le processus de réalisation des objectifs implique le suivi de plusieurs indicateurs


de performance et d’impact : modes de financement, déboursement, engagement,
émission, emprunt, … en fonction de la durée du contrat.

le recours au contrat constitue une innovation relative, il faut bien observer que la pratique
contractuelle publique a connu au cours des trois dernières décennies des transformations
profondes, dont la contractualisation des actions de l’Etat ne représente sans aucun doute
qu’une facette distincte . En effet, le développement de ces nouvelles pratiques est soutenu
par une modernisation globale des modes d’action de la puissance publique qui a été elle-
même portée par le mouvement profond de libéralisation et d’ouverture inhérent à la
mondialisation.
Instrument qui peut freiner parfois la performance de la décentralisation , via les enjeux
mettant en péril la répartition des pouvoirs et des ressources publiques. Mais ça n’empêche
guère qu’elle révèle des avantages partant des principes de la bonne gouvernance jusqu’à la
renforcement de la coopération, coordination et solidarité entre plusieurs acteurs aux
différents niveaux institutionnels des collectivités territoriales, comme il est évoqué dans la
constitution de 2011. Autrement dit, la contractualisation des rapports Etat-Collectivités
locales engage des enjeux qui touchent à la répartition des pouvoirs et des ressources
publiques, certes elle révèle au plus profond la structure de contraintes et d’opportunités
induite par la configuration institutionnelle.

La contractualisation permet à l’État d’accompagner de manière structurée les collectivités


dans leur projet de territoire et de donner corps à l’approche différenciée et simplifiée de la
décentralisation.

Les vocations opérationnelles recherchées de l’approche contractuelle :

 Planification et vision claires (stratégiques et pluriannuelles) ;


 Fixation des délais d’atteinte des objectifs permettant de minimiser les longues attentes
pour la réalisation des projets ;
 Délimitation des responsabilités et engagement des parties contractantes ;
 Adoption d’une logique de résultats et de transparence, à travers la mise en place d’une
approche objectifs-résultats-responsabilisation- reddition des comptes ;
 Amélioration de l’efficience opérationnelle grâce au système de Reporting ;

Section 2 : la contractualisation entre l’Etat et les régions ( région de Meknès- Tafilalet)

L’observation de quelques expériences nationales significatives en la matière, permettent de


dégager les orientations qui ont contribué à déterminer les formes et les objectifs de cette
pratique et de formuler à partir de ce regard croisé, des hypothèses de nature à alimenter la
réflexion sur les préalables à l’élaboration d’une politique contractuelle en matière
d’aménagement du territoire.
Chapitre 2 : la contractualisation : effets paradoxaux
Section 1 : LA CONTRACTUALISATION, FACTEUR D’Efficience DE LA DÉCENTRALISATION
La contractualisation est rapidement apparue comme une conséquence nécessaire de la
décentralisation, celle-ci établissant un présupposé d’égalité entre collectivités publiques
difficilement conciliable avec les rapports autoritaires tissés antérieurement par l’Etat (A).

A- La contractualisation, ou la concrétisation de l’égalitarisme de la décentralisation


En effet : la relation Etat-collectivités territoriales est aujourd’hui largement tributaire de
l’évolution du rôle de l’Etat et, de manière plus large, de la mutation de l’intervention des
personnes publiques. Ainsi, la question de la décentralisation administrative est désormais
dépassée par ce contexte de globalisation au sein duquel les personnes publiques évoluent
et auquel elles doivent s’adapter. La contractualisation territoriale amène ainsi à s’interroger
sur son articulation avec le principe d’égalité : il n’est plus possible de parler d’égalité par la
décentralisation dès lors qu’il est fait appel au processus contractuel .
C’est, finalement, à ce dernier qu’il revient d’établir l’égalité dans la décentralisation.
B- La contractualisation, ou la “correction de la répartition des compétences”
Le principe du recours à la technique contractuelle par la loi afin de déterminer les modalités
du transfert de compétences de l’Etat vers les collectivités territoriales n’a plus jamais été
remis en cause. Dès lors, il est possible d’affirmer que la technique contractuelle apparaît
comme le symbole d’un nouveau modèle de décentralisation qui vise à dépasser le cadre
rigide de la relation Etat-collectivités territoriales fondée sur une vision centralisatrice
verticale.

Section 2 : La contractualisation limite à l’autonomie financière des collectivités


territoriales

Tout d’abord, le domaine des finances publiques et des finances locales est sans doute l’un
des domaines les plus enclins à développer la contractualisation entre l’Etat et les
collectivités territoriales dans la mesure où la logique de contrôle induite par la
contractualisation est développée au niveau national par la loi organique relative aux lois de
finances (LOLF) qui appelle à une gestion publique performante, donc à des mécanismes ad
hoc d’évaluation et de contrôle. La contractualisation entre l’Etat et les collectivités
territoriales correspond tout à fait à cette logique de contrôle permettant d’aboutir à une «
performance publique » . Il n’en demeure pas moins que la logique englobante de «
performance publique » de la LOLF ne semble pas permettre de distinguer en son sein la «
performance publique » de l’Etat de celle des collectivités territoriales.

Section 3 : la contractualisation freine la libre disposition des compétences légalement


transférées

Telle que la contractualisation est aujourd’hui conçue, que ce soit pour organiser l’action
commune de l’Etat et des collectivités territoriales ou encore d’organiser un transfert de
compétences de l’Etat vis-à-vis des collectivités territoriales, elle aboutit à phagocyter les
compétences des collectivités territoriales au profit de l’Etat .

D’ailleurs la contractualisation conduit à imposer aux collectivités la réalisation de projets


nationaux tout en les faisant participer au financement de ces activités qui relèvent
normalement de la compétence de l’Etat. Si la contractualisation à une utilité certaine du
point de vue de l’Etat elle aboutit néanmoins à une régression du principe de libre
administration des collectivités territoriales. D’une part, il n’est pas possible de parler d’une
réelle liberté dans l’exercice des compétences dans la mesure où les choix des collectivités
sont en partie imposés. D’autre part, la contractualisation a pour conséquence de faire
financer par les collectivités territoriales des projets qui ne relèvent pas de leur compétence.

En outre, la contractualisation peut résulter un brouillage et de dilution des responsabilités


puisqu’elle ne permet pas une identification claire des titulaires des compétences. Dans
certains cas, la contractualisation peut ainsi aboutir à une réappropriation par l’Etat de
compétences des collectivités territoriales.
La péréquation financière
Introduction :

La péréquation financière est un transfert de ressources budgétaires entre les différentes


collectivités territoriales afin de compenser les différences dans la capacité de prélèvement
fiscal ou dans le coût des services publiques et a pour but de réduire ou de supprimer les
disparités et de permettre aux administrations infranationales de fournir aux usagers des
gammes de services publiques pour une charge fiscale similaire, la péréquation financière va
de paire avec la décentralisation budgétaire dans la mesure où elle corrige les potentiels
déséquilibre résultant de l’autonomie des CT.

La méthode de péréquation vise principalement le bénéfice budgétaire net c’est-à-dire le


bénéfice net que le secteur public fournit à des ménages, il est calculé par la différence entre
l’utilité que les ménages tirent de la consommation des services publiques et les impôts
qu’ils versent.

La politique budgétaire distingue 3 missions de la péréquation financière portant


principalement sur l’équité, l’efficience et la stabilité des finances publiques.

La première mission est d’assurer l’équité horizontale entre les résidents des différents CT
de façon à ce que toutes les personnes ou entreprises d’un pays puissent obtenir des
services comparables.

L’efficience : La péréquation financière vise à corriger les inefficiences et réduire la mobilité


de la main d’œuvre et l’incitation des administrations infranationales à développer leurs
capacité économique et budgétaire.

La stabilité : La péréquation financière contribue à assurer la stabilisation macroéconomique


et à garantir les régions contre les chocs asymétriques, toutefois la péréquation financière
peut aussi exacerber les fluctuations cyclique et mettre en danger la stabilité budgétaire.

La problématique choisie dans ce contexte est la suivante : Dans quel sens la péréquation
financière ente les CT répond au principe d’équité ?

Chapitre I: Les principales caractéristiques de la péréquation


financière :
Section 1 : La taxonomie de la péréquation financière :
Dans les dispositifs de péréquation horizontale qui s’oppose à celle en verticale, les transferts se
font entre les administrations infranationales, les collectivités territoriales riches attribuent aux
collectivités défavorisées une partie des ressources. Ce type de péréquation n’est donc pas basé sur
les dotations de l’état mais plutôt sur la fiscalité local, l’idée ici est que les CT aient un potentiel fiscal
fort et qu’il y’ait une contribution des CT riches qui aliment le fonds de la péréquation national qui
vont servir aux CT pauvres, ces fonds remontent à l’état qui assure leurs distributions.
Quant au dispositif de péréquation verticale ou de compensation des déficits, les
versements sont effectués de l’administration centrale vers les administrations pour ré partir
équitablement les dotations entres les territoires. La dotation globale de fonctionnement
(DGF) en est infranationale, elle est assurée par les dotations de l’état aux collectivités.
L’équité verticale est donc associés à la redistribution des richesses et encourage un système
fiscal dans lequel les personnes à haut niveau, ou ceux qui ont accès à plus de ressources,
paient plus d’impôts que les personnes à faible revenus, dans ce modèle l’état central
distribue des dotations à toutes les CT de manière à ce que les recettes des bénéficiaires
atteignent un certain niveau.

La seconde distinction est celle des recettes et des coûts, l’objet de la péréquation des
recettes visent à réduire les différences de capacité de collecte de recette par tête d’une
collectivité territoriale, tandis que la péréquation des coûts a pour objet de réduire les
différences dans le coût par tête de la fourniture d’une gamme normalisée de services
publics.

CHAPITRE 2 : LES EXIGENCES D'UNE PEREQUATION ADAPTEE AUX


ENJEUX DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

La décentralisation ne peut réaliser une réelle avancée pour les populations que si elle est
synonyme, pour tous, quel que soit leur lieu de vie, de garantie d'amélioration, et d'égalité
d'accès aux services publics locaux. Ceci suppose, en effet, que les disparités financières ne
soient pas trop prononcées d'une collectivité à une autre, sauf à voir se produire une
véritable fracture entre territoires riches et pauvres. Ainsi, la réforme des mécanismes de la
péréquation doit se concentrer sur l'amélioration du système de péréquation verticale
existant (A), et sur le renforcement de la péréquation horizontale (B).

SECTION 1 : Amélioration du système de péréquation verticale


Dans ce modèle, l'Etat central distribue des dotations à toutes les collectivités territoriales
de manière à ce que les recettes des bénéficiaires atteignent un certain niveau.

En effet, la péréquation verticale, appelée aussi, péréquation active, consiste en une


redistribution de fonds de l'Etat. Un tel mécanisme est conçu en vue d'assurer la solidarité
d'une part, de corriger les inégalités d'autre part.

De plus, la péréquation verticale est une condition nécessaire de la décentralisation fiscale


et d'une autonomie locale solide , du fait qu'elle peut contribuer efficacement à la poursuite
des objectifs-de stabilité économique.et à la réussite des politiques de développement
durable et équilibré du territoire.

L’inégalité de la richesse fiscale entre les CT en général et les régions en particulier,


(répartition du produit de la TVA entre les CT et la répartition de l'IR et l'IS entre les régions)
nécessiteront l'amélioration de la péréquation verticale.
Le renforcement de la péréquation verticale pourrait passer par une révision des critères de
répartition des dotations étatiques (A), et par la décentralisation de la gestion de la
péréquation(B).

1 : la révision des critères de répartition des dotations étatiques

L'Etat transfère aux CT une part du produit de la TVA. Cependant, cette ressource «
providentielle »présente des limites. En effet, les critères de répartition du produit de la TVA
n'apportent pas une solution radicale à la situation d'inégalité de richesses qui reste fortes
entre les collectivités territoriales.

Dans la perspective d'un système de répartition plus juste et plus solidaire, il nous parait très
urgent de revoir les critères de répartition de la TVA entre les CT. En mettant en place un
système qui pourrait s'adosser aussi bien sur les recettes que sur les dépenses ; et qui
pourrait rétribuer l'ensemble des CT en fonction de leur contribution à la création de la
richesse.

2 : la décentralisation de la gestion de la péréquation

La répartition du produit de la TVA pourrait être confiées aux collectivités elles-mêmes, par
exemple aux régions, qui auraient la charge de distribuer les sommes reçues, aux
provinces /préfectures et aux communes, situées sur leur territoire.

Une telle décentralisation de gestion de la péréquation permettrait ainsi, l'accroissement de


l'efficacité du système de transfert. En effet, les disparités de ressources étant accentuées
par l'émiettement de la carte communale, elles seraient réduites mécaniquement par
l'élargissement du maillage territorial. Par ailleurs, cette mesure conduirait à une grande
responsabilisation des acteurs locaux.

Section 2 : Renforcement de la péréquation horizontale


Cette forme de péréquation, pratiquée d’abord par l’Allemagne entre ses communes, et
ensuite par la Suède, consiste à prélever des ressources aux collectivités aisées et les
distribuer aux moins favorisées, sans qu’il soit nécessaire de faire appel à des fonds de
l’Etat central.

Ainsi, la péréquation horizontale par sa forme, est surtout possible entre les régions plus que
les autres catégories de collectivités territoriales, dans la mesure où elle présente la
particularité d’avoir une dimension essentiellement fiscale et non financière. Ce mode de
péréquation, concerne le partage des ressources fiscales entre les CT.

Donc ce modelé consiste à prélever des ressources, généralement fiscales sur les
collectivités (riches) pour alimenter des collectivités(pauvre).

En fait, ce modèle a généré des conflits entre les différentes régions, c’est pourquoi les
collectivités aisées et les plus influentes y sont opposées.
Pour le cas de notre pays, cette forme de péréquation pourrait être mise en place à
travers les mécanismes suivants :

 La mutualisation des services publics locaux  La coopération structurelle entre


les régions

1 : la mutualisation des services publics locaux

Cette technique consiste à partager en commun et d’une manière solidaire certaines


dépenses qui résultent des services publics régionaux. Ce mécanisme est considéré
comme une solution adéquate pour l’amélioration de la qualité des services publics et un
outil précieux d’optimisation des dépenses locales.

Au Maroc, ce type de solidarité peut avoir lieu entre les CT, et ce à travers les conventions de
coopération ou de partenariat.

2 : la coopération structurelle entre les régions

La mise en place de ce type de péréquation doit s’appuyer sur les institutions de


coopération entre les régions en vue de pérenniser la solidarité entre les territoires.
Pour le cas marocain, les régions peuvent instituer des comités interrégionaux de
coopération ou des groupements de collectivités locales peuvent être l’occasion pour la
recherche d’une solidarité efficace entre les régions.

Techniquement, « la solidarité par la coopération régionale laisse apparaitre des outils


très complexes touchant au fonds les finances de toutes les collectivités locales ». Ainsi,
deux types de solidarités doivent être combinés dans ce sens. La première solidarité
concerne les recettes ; et la seconde touchera les dépenses.

D’une manière générale, l’amélioration et le renforcement des mécanismes de la


péréquation pourrait répondre à la problématique de l’inégale spatialisation de la
richesse fiscale entre les collectivités territoriales d’une part, de renforcer l’autonomie
financière des collectivités territoriales, et de dynamiser l’aménagement du territoire
d’autre part.

Conclusion :
La péréquation financière est devenue un enjeu fort des finances publiques locales, et sa
définition ne correspond pas à sa mise en œuvre d'aujourd’hui. Du fait de son extrême
complexité et du flou qui entoure sa définition constitutionnelle, l’esprit de la péréquation
financière semble s’être dévoyé au risque de faire de cet outil l’instrument de la
recentralisation de l’Etat.
Il convient d'ajouter que le système de péréquation va encore être modifié car nous nous
acheminons très probablement vers un système qui sera fondé sur « l’effort fiscal » c'est-à-
dire la capacité des collectivités locales de gérer effectivement le pouvoir d'imposition
également au-delà de la base d'imposition effective qui peut exister localement.
INTERCOMMUNALITE

Introduction

La coopération entre collectivités territoriales, dans sa perception générale, est une


approche complémentaire de l’action communale, pouvant faire face à des problématiques
qu’une commune seule ne saurait assumer.

La nouvelle constitution, adoptée en juillet 2011, préconise dans son article 136 que
l’organisation territoriale du Royaume repose sur les principes de libre administration, de
coopération et de solidarité. Elle ajoute dans son article 143 que, lorsque le concours de
plusieurs collectivités territoriales est nécessaire à la réalisation d’un projet, les collectivités
concernées conviennent des modalités de leur coopération.

Le terme «intercommunalité» est couramment employé pour exprimer cette volonté de


partage et de mutualisation des efforts et des moyens. Il reste néanmoins réducteur dans la
mesure où il n’inclut qu’une coopération entre communes. L’esprit de la Loi va plus loin et
les textes officiels préfèrent utiliser le terme « coopération », marquant ainsi la volonté de
construire l’avenir avec ceux qui le portent et transformer ainsi l’espace public en un lieu de
vie nourri par des ambitions.

CHAPITRE I : La coopération et le partenariat, un esprit, un mode de faire La


coopération entre collectivités territoriales et les liens de partenariat que plusieurs collectivités
peuvent établir entre elles et avec d’autres acteurs se fondent sur la libre volonté des
collectivités territoriales d’élaborer et de réaliser des projets ou services d’intérêt général au
sein de périmètres de solidarité. Et aussi pour

• surmonter ensemble les problèmes communs de développement ;

• entreprendre et mener à bien une politique solidaire d’aménagement et de développement


du territoire qu’elles partagent.

L’engagement de travailler ensemble peut prendre plusieurs formes que les lois de
décentralisation ont prévues et organisées :

• la forme institutionnelle, avec la création d’un établissement public administratif tel que le
groupement de communes et/ou de collectivités ;
• la forme conventionnelle qui établit les règles d’association ou de partenariat convenues
entre plusieurs parties: partenariat entre institutions publiques, entre collectivités territoriales
et le secteur associatif, partenariat public/privé.

Section 1 : Les instruments d’ordre institutionnel

La coopération, l’association et le partenariat sont des attributions confiées aux collectivités


territoriales. les principales formes de coopération sont :

• les conventions de coopération d’association et de partenariat ;

• le groupement de communes ;

• le groupement de collectivités locales.

1.1 /Les conventions d’association et de partenariat

Les conventions d’association et de partenariat permettent aux collectivités territoriales


d’établir des relations de partenariat, entre elles, avec l’Etat ou avec d’autres partenaires
économiques et sociaux de droit public ou privé. Dans ce cas, les collectivités locales et leur
groupement peuvent conclure avec les administrations publiques, les établissements publics,
les organismes non gouvernementaux d’utilité publique ou des opérateurs privés des
conventions d’association ou de partenariat pour la réalisation d’un projet d’intérêt commun,
ne justifiant pas la création d’une personne morale de droit public ou privé.

1.2/ Les groupements de communes et de collectivités locales Les communes urbaines et


rurales peuvent constituer entre elles ou avec d’autres collectivités locales des groupements de
communes ou de collectivités locales, pour la réalisation d’une œuvre commune ou la gestion
d’un service public. Le groupement de communes ou de collectivités locales a une
existence propre distincte de celle des communes qui le constituent. Il est doté de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. C’est un établissement public administratif :

• il a donc ses propres moyens d’action ;

• il est administré par des autorités qui lui sont propres ;

• il a son propre personnel et qui assure la gestion de ses services ;

• ses décisions sont des décisions administratives soumises à la législation et à la


règlementation relative à la tutelle des communes ;
• il relève du contrôle de légalité exercé par la juridiction administrative.

Section 2 : Organisation financière et patrimoine

◆ Concernant le groupement de communes ou de collectivités locales

En sa qualité d’établissement public, le groupement dispose d’un patrimoine et d’un budget


qui lui sont propres. Le patrimoine est constitué des biens acquis par le groupement ainsi que
des biens mis à sa disposition par les communes membres. Les règles financières et
comptables de collectivités locales s’appliquent au budget et à la comptabilité du groupement;
il a donc un budget, établi selon une programmation pluriannuelle, qui retrace, pour chaque
année budgétaire, l’ensemble des ressources et des charges du groupement et présenté à
l’approbation de l’autorité de tutelle.

◆ Concernant les différentes formes de partenariat

Les partenariats initiés entre une ou plusieurs collectivités locales et des organismes publics
ou privés, pour la réalisation d’une action ou la gestion d’un service commun, sont négociés
sur la base d’un contrat, la convention de partenariat, qui précise notamment les modalités de
financement du projet et la quote-part que s’engage à apporter chaque partenaire.

CHAPITRE II : Les modalités de mise en œuvre

SECTION 1 : Principes à respecter et modes de gouvernance 

1.1/Principes à respecter  :

La coopération est régie par des principes qu’il appartient aux communes d’appliquer et
de respecter dans leurs relations de coopération, de partenariat ou d’association :

• Le principe de spécialité : contrairement à la commune qui possède une vocation générale,


le groupement, comme tout établissement public, est régi par le principe de spécialité. Le
groupement ne peut intervenir, ni opérationnellement, ni financièrement dans le champ des
compétences que les communes ont conservées. Il ne peut donc intervenir que dans le champ
de compétences qui lui sont transférées ou déléguées par les communes qui le constituent.

• Le principe de spécialité territoriale : le groupement ne peut intervenir qu’à l’intérieur de


son périmètre, c’est-à-dire celui des communes-membres.
• Le principe d’exclusivité signifie que le groupement de communes est le seul à pouvoir
agir dans les domaines se rattachant aux compétences qui lui ont été transférées par les
communes qui le constituent.

• Le principe d’intérêt commun : les communes urbaines et rurales et leurs groupements ne


peuvent conclure des conventions de coopération, d’association ou de partenariat pour la
réalisation d’un projet ou la gestion d’une activité que s’il y a un intérêt commun manifeste
pour les parties contractantes.

2.2/ Les modes de gouvernance :

Comme tout établissement public, le groupement de communes ou de collectivités doit


avoir une organisation administrative, un bureau, un siège. Il est administré par un conseil de
groupement dont le nombre est fixé, sur proposition des collectivités associées, par l’arrêté du
ministre de l’Intérieur .

Le conseil règle, par ses délibérations, les affaires du groupement. Il approuve le budget, les
comptes administratifs et peut émettre des avis sur la modification des compétences du
groupement de son périmètre. Concernant son administration, le bureau du groupement devra
organiser ses services, indemniser les délégués, assurer la rémunération du personnel.

Le partenariat public, quant à lui, ne demande pas de mettre en place une instance
délibérative, un siège spécifique. Il nécessite néanmoins la mise en place d’un système de
gestion et d’une structure de coordination, au sein de laquelle doit être représenté chaque
organisme associé au partenariat.

Section 2 : Les modalités de gestion et ressources humaines 

2.1 /Les modalités de gestion

Le groupement de communes ou de collectivités locales possède un budget, établi selon


une programmation triennale et retraçant l’ensemble des ressources et des charges,
conformément à la nomenclature budgétaire établie par arrêté conjoint du ministre de
l’intérieur et du ministre des Finances. Il est établi par le président du conseil du groupement
des collectivités locales. Il est soumis, après approbation du conseil, à l’approbation de
l’autorité de tutelle.

2.2/ Les ressources humaines


La qualité des ressources humaines reste une préoccupation essentielle pour faire
correctement fonctionner la coopération des collectivités territoriales. Cela pose parfois des
problèmes au groupement, qui n’a pas toujours les ressources suffisantes pour s’octroyer les
compétences d’un personnel qualifié. Il est important de signaler, que, là aussi, les lois
permettent plusieurs formules, destinées à soulager les budgets de fonctionnement. Le
groupement de collectivités peut : • employer un personnel en position de détachement,
affecté par une ou plusieurs communes membres et par d’autres administrations ; • recruter
lui-même des agents et des employés ; • obtenir de l’Etat la mise à disposition de
fonctionnaires et agents, dans le cadre de conventions. Ces conditions de détachement ou de
mise à disposition sont fixées par voie réglementaire .

LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVE AUX COLLECTIVITES TERRITORIALES

Au cours de la dernière décennie, le Maroc a réalisé de grandes avancées en matière de


développement économique et social. En effet, il n’a cessé d’augmenter ces dépenses
d’investissement et faire appel aux acteurs privés à travers les différents modes de gestion
(SDL, gestion délégué, PPP), et pour tirer profit de l’expérience de la gestion privé, et pour
bénéficier des capacités d’innovation en la matière.
Aujourd’hui, le Maroc a mis en place une armada de moyens (lois, décret, commission
national, organisation, et fonction de pilotage) relatif aux contrats PPP, un parmi plusieurs
modes de gouvernance à l’échelle nationale mais aussi à l’échelle locale.
Partie 1 : PPP entre définition et limites
Section 1 : Comprendre le concept et la définition des contrats de PPP
1. Définition du contrat de Partenariat Public-Privé
Selon la loi n ° 46-18 modifiant et complétant la loi n° 86-12, le contrat PPP est définit
comme « un contrat, de durée déterminée, par lequel une personne publique confie à un
partenaire privé la responsabilité de réaliser une mission globale de conception, de
financement de tout ou partie, de construction ou de réhabilitation, de maintenance et/ou
d'exploitation d'un ouvrage ou infrastructure ou de prestation de services nécessaires à la
fourniture d'un service public ».
Le contrat de PPP se différencie de la concession (gestion déléguée) sur au moins deux points
fondamentaux :
 Rémunération : dans un contrat de gestion déléguée, le privé se rémunère à travers les
paiements des usagers, alors que dans un contrat de PPP la rémunération du partenaire privé
est effectuée en totalité ou en majorité par la personne publique. Des formules hybrides sont
possibles, telles les concessions bénéficiant de subventions publiques.
 Partage des risques : dans le cadre de la gestion déléguée, le délégataire gère le service
délégué à ses risques et périls et en bon père de famille. Il assume l’ensemble des risques
afférents au projet, y compris ceux sur lesquels il n’a que peu de maitrise, et en répercute le
coût sur les usagers
1.2. Les objectifs du recours aux contrats de PPP
Conformément à la pratique internationale, les principaux objectifs du recours aux contrats de
PPP sont les suivants :
 Augmenter les ressources disponibles pour le financement des infrastructures en mobilisant
l’investissement privé ;
 Accélérer la réalisation du programme public de mise en place d’infrastructures nécessaires
au développement économique et social du pays ;
 Améliorer le rapport qualité prix (« Value for Money ») des projets d’infrastructure en
introduisant des incitations aux meilleures pratiques, au respect des délais d’achèvement, à
une exploitation efficace et en partageant le risque projet avec le secteur privé ;
 Encourager l’innovation dans la conception et la gestion des infrastructures ;
 Améliorer la transparence de la dépense publique

Section 2 : Les risques et obstacles face à la mise en œuvre des PPP :


Le recours aux partenariats public-privés n’est pas la porte de sortie de tous les problèmes,
évidement que le recours aux ppp est le moyen le plus correcte pour élargir le domaine
d’infrastructure sans creuser davantage le déficit budgétaire. En revanche les PPP font face à
divers obstacles lors de leur mise en oeuvre vu la multiplicité des acteurs et la complexité des
projets en question, sans oublier les entraves qui peuvent vouer à l’échec la mise en place de
ces projets ; par conséquent on est face à des investisseurs découragés.
Il est donc indispensable de discuter les risques potentiels des partenariats public-privés :
 Les appels d’offres et les coûts permanents des PPP : sont susceptibles d’être plus couteux
que les procédés traditionnels de passation de marchés publics3, les coûts plus importants
doivent être justifiés par le gouvernement.
 Le coût lié à la dette : le coût sera certainement supporté par le client ou par le
gouvernement à travers les subventions ou autres moyens, c’est la participation du secteur
privé qui permettra d’obtenir les financements plus facilement.
 La nature du projet : celle-ci joue un rôle fondamental dans l’octroi de financement, à titre
d’exemple, si le financement porte sur le domaine d’électricité, le projet entrainera
uniquement des revenus en monnaie local, et si le projet est sur les aéroports et les ports les
revenus tirés de ce projet seront en devises internationales.
 Contraintes sociales : par exemple quand il est question de transfert de mains d’oeuvre qui
travaille dans le secteur public au secteur privé,
 Les risques supportés par les entreprises privées sont limités : ils restent prudents avant
d’accepter les risques qui peuvent échapper à leur contrôle, on peut tirer exemple des
opérations liées aux changes. Le gouvernement, quant à lui, devra assumer sa part de
responsabilité en matière d’augmentation des tarifs.
 La qualité de service public : le gouvernement sera le seul responsable devant le citoyen de
la qualité du service public rendu.
les obstacles de mise en oeuvre des PPP dans les pays en développement.
1. Les barrières légales : capacité institutionnelle faible, politiques et réglementations de
qualité médiocre, système judiciaire faible, des stratégies en PPP mal définies.
2. Les barrières sociales : le mécontentement de la société contre le secteur privé, les obstacles
culturels, le manque de confiance et la méfiance envers les PPP, le ressentiment du public dû
aux augmentations tarifaires.

3-Les barrières technologiques : manque de professionnels pour la gestion des projets de


PPP,, manque d’expériences chez le secteur public et les investisseurs privés, évaluation et
gestion incohérentes des risques.
4. Les barrières politiques : politisation des concessions, longs retards dus aux débats
politiques, manque d'engagement politique.
5. Les barrières économiques : incapacité des institutions locales à fournir des financements à
long terme, les investisseurs étrangers perçoivent les pays en développement comme étant des
économies à risque élevé.
6. Les barrières environnementales : corruption, manque de transparence et de responsabilité,
manque de coordination entre les organes nationaux et régionaux.
Partie II : PPP, étude comparée benchmark (Italie, Usa, Espagne, Royaume Uni et Maroc).
Les partenariats public-privé ont été expérimentés aussi bien dans les pays développés que
dans les pays émergents selon des modalités et des montages diversifiés, inhérente au
paradigme de la bonne gouvernance en tant que processus interactif d’échange entre acteurs.

Les PPP au Maroc : Innovation introduite


Comme cité auparavant, le régime des contrats de PPP au Maroc s’est inspiré du cas français
sauf que la seule différence réside dans le fait que le secteur public marocain ne dispose pas
des moyens et de l’expertise pour évaluer les risques ainsi qu’une rapidité dans l’exécution
des projets.
L’expérience marocaine avec les PPP montre que le Maroc a traversé un long chemin dans
l’implantation de ce mode de gestion dans l’ensemble des secteurs vitaux. Un grand nombre
de projet ont été réalisés par le recours au PPP dans le secteur du transport urbain (tramway
Rabat-salé) et maritime (port de Tanger Med), l’énergie (centre à charbon de Jorf Lasfer), le
tourisme (stations balnéaires à Saidia, Mazagan et Taghazout), … etc.

Jusqu’à l’heure actuelle, aucun projet n’a été réalisé par les contrats de PPP réglementé par la
loi n° 86-1214 au niveau local. Les collectivités territoriales exécutent la grande part de leurs
projets par des contrats de marchés publics lorsqu’il s’agit de construction et d’aménagement
sinon par des contrats de délégation pour assurer la gestion d’un service public essentiel (eau,
électricité, déchets ménagers, …etc).
Les sociétés de développement local/régional sont faites pour dynamiser le recours aux PPP.
Pour les CT, les SDL/SDR ne remplissent pas les conditions nécessaires pour être engagées
dans des PPP. Les actions sont détenues totalement par des participations publiques sans
aucune initiative privée. Cette défaillance explique l’incapacité pour les CT de mener des
projets par voie de PPP.
D’autres raisons peuvent expliquer le retard dans l’adoption des PPP comme mode de gestion
des services de CT à savoir l’incompatibilité du cadre réglementaire de la comptabilité (la
comptabilité publique pour les CT et la comptabilité générale pour le privé).
Le manque d’expertise est une condition déterminante de ce retard vu l’absence des capacités
techniques capables de mener des études de risques et d’impact dans les CT au Maroc, sans
citer les moyens technologiques qui sont inadéquats avec les innovations introduites dans le
privé,

Conclusion :
Pour conclure, les PPP représentent un refuge pour l’Etat afin de mieux répondre aux besoins
collectifs en matière des services publics. Pour ce, le Maroc a déployé d’énormes efforts au
niveau national et continue de les utiliser pour des projets valorisants.
Au niveau local, il y a toujours des doutes par rapport à l’adoption de ce mode de partenariat
force de l’absence des moyens et ressources humaines et financières permettront de s’adapter
avec tel changement.
Cependant, il semble qu’il y aurait un long trajet à traverser par les CT afin d’arriver à un
stage leur permettant de substituer les autres modes de gestion des services publics par une
approche innovante dans le cadre des PPP.

Gestion délégué des services publiques


Définition : un service public constitue une activité exercée directement par l’autorité publique (État,
collectivité territoriale ou locale) ou par une autorité sous son contrôle (on parle alors de service
public délégué), dans le but de satisfaire un besoin d’intérêt général, en garantissant la mission
d’intérêt général du service public en termes d’accessibilité, de qualité, d’abordabilité et en
préservant les intérêts des consommateurs.

Ainsi, les pouvoirs publics ont privilégié, comme voie d’amélioration des services publics rendus aux
citoyens, l’implication du secteur privé, national et international, à travers des contrats de gestion
déléguée.

En ce sens, plusieurs textes ont d’ores et déjà été publiés, notamment la loi n°54-05 sur la gestion
déléguée des services publics et la loi n°86-12 sur les partenariats public privé.

Gestion directe :

Loi no 54-05 relative à la gestion déléguée des services publics

Article1 : « La présente loi s'applique aux contrats de gestion déléguée de services et d'ouvrages
publics passés par les collectivités locales ou leurs groupements et par les établissements publics. »

La Loi s’applique:

➢Aux contrats de services ET d’ouvrages publics;

➢Passés par une collectivité locale ou son groupement;


➢Passés par les établissements publics (art 1).

Définition : article 2  « La gestion déléguée est un contrat par lequel une personne morale de droit
public, dénommée "délégant" délègue, pour une durée limitée, la gestion d'un service public dont
elle a la responsabilité à une personne morale de droit public ou privé, dénommée "délégataire"
en lui reconnaissant le droit de percevoir une rémunération sur les usagers et/ou de réaliser des
bénéfices sur ladite gestion.

La gestion déléguée peut également porter sur la réalisation et/ou la gestion d'un ouvrage public
concourant à l'exercice du service public délégué. »

Composant de contrat :

Le contrat de gestion déléguée doit préciser la périodicité et les modes de contrôle que le délégant
exerce sur l'exécution et le suivi de la délégation ainsi que les documents techniques, comptables et
financiers qui sont communiqués régulièrement par le délégataire au délégant

Article 12 : Le contrat de gestion déléguée est composé, par ordre de primauté, de la convention, du
cahier des charges et des annexes.

La convention définit les principales obligations contractuelles du délégant et du délégataire.

Le cahier des charges est constitué des clauses administratives et techniques définissant les
conditions d'exploitation et les devoirs et obligations en matière d'exploitation du service délégué ou
de réalisation des travaux et ouvrages.

Les annexes sont constituées de toutes les pièces jointes à la convention et au cahier des charges et
mentionnées comme telles à la convention ou au cahier des charges.

Les documents annexes comportent en particulier un inventaire des biens meubles et immeubles
mis à la disposition du délégataire ainsi que la liste des noms du personnel et de sa situation
administrative au sein du service public dont la gestion est déléguée.

Contenu de la convention :

•Préciser la périodicité et les modes de contrôle;

•Préciser les documents techniques, comptables et financiers pour le délégant;

•Mentionner l’ensemble des documents et informations pour le contrôle;

•Prévoir la tenue de réunions pour suivi et évaluation;


Article 17 :

Contrôle de la gestion délégant

Outre le contrôle exercé par l'Etat ou par d'autres autorités en vertu de la réglementation en vigueur,

Le délégant dispose à l'égard du délégataire d'un pouvoir général de contrôle économique, financier,
technique social et de gestion inhérent aux engagements découlant du contrat.

Le délégant dispose, d'une manière permanente, de tous pouvoirs de contrôle pour s'assurer sur
pièce et sur place de la bonne marche du service délégué et de la bonne exécution du contrat.

Il peut demander communication ou prendre connaissance de tout document détenu par le


délégataire ayant trait à l'exécution des opérations relatives à la gestion déléguée.

Le délégant peut faire procéder, à tout moment à des audits ou contrôles externes ou se faire
assister par des experts ou agents de son choix qu'il fait connaître au délégataire

Les aspects financiers :

Article 29 :

« Le contrat de gestion déléguée peut autoriser le délégataire à collecter, pour le compte du
délégant ou de l'Etat des taxes, redevances, fonds ou participations.

Le contrat précise, le cas échéant, les modes de calcul ainsi que les modalités de paiement de droits
d'entrée et des redevances versées par le délégataire ainsi que les contributions ou les participations
au financement du service public qui pourraient être versées par le délégant au délégataire.

Le contrat de gestion déléguée fixe les principes et les modalités de tarification ou de rémunération
du service délégué ainsi que les conditions et les règles d'ajustement et de modification ou de
révision des tarifs ou de la rémunération.

MOBILISATION DES FINANCES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES (CAS de la


COMMUNE).

Section1 : structure des ressources des collectivités territoriales (cas de la commune).


I. les taxes perçues par les communes :
Elles sont habilitées au terme de l’article 2 de la loi relative à la fiscalité locale, à percevoir 11
taxes sur un total de 17 taxes. Trois d’entre elles se caractérisent par une forte rentabilité. Il
s’agit en fait de la taxe d’habitation et de la taxe sur les services communaux qui sont toutes
gérées par la direction des impôts, les autres taxes sont administrées par les services
communaux.
1/la taxe professionnelle : Elle est d’une application assez large puisqu’elle frappe toute
activité professionnelle lucrative indépendante exercée au Maroc.
La taxe frappe l’outil de travail et donc les actifs immobilisés de l’entreprise. Elle s’apparente
à une imposition du capital puisqu’il n’est tenu compte ni du chiffre d’affaire ni du résultat
de l’activité de l’entreprise.
2/La taxe d’habitation :
Elles se caractérisent par un champ d’application restreint aggravé par de nombreuses
exonérations dont la justification et incertaine et qui impactera le rendement.
Parmi les améliorations apportées par la substitution de la taxe d’habitation à la taxe
urbaine, celles qui concernent la réduction de la pression fiscale sur les ménages.
3/Taxe sur les services communaux :
La TSC est établie annuellement, sur les immeubles bâtis et les constructions de toute nature
situées dans le champ d’application de la TH ainsi que les immeubles, matériel et outillage,
agencement et aménagements soumis à la TP.
Cette taxe a pour base la même assiette que celle prise en considération pour
l’établissement de la taxe d’habitation en ce qui concerne les immeubles non professionnels
ou de la taxe professionnelle s’agissant des établissements industriels.
II. Taxes administrés en propre par les services communaux :
1/la taxe sur les terrains urbains non bâtis (TTUNB): conçue pour lutter contre la rétention
et la spéculation foncières, la TTUNB appréhende les terrains non bâtis situés à l’intérieur
des périmètres des communes urbains et les centres délimités disposant d’un document
d’urbanisme, à l’exclusion des terrains nus affectés à une exploitation professionnelle ou
agricole de quelque nature qu’elle soit dans la limite de 5 fois à la superficie des terrains
exploités.
2/taxe sur les opérations de construction : la taxe due par le bénéficiaire de l’autorisation,
s’applique aux opérations de constructions et d’agrandissement ainsi qu’aux opération de
restauration qui nécessitent un permis de construire.
3/taxe sur les opérations de lotissement : la taxe est due par le bénéficiaire de l’autorisation
de lotir. Toutefois les opérations de lotissement réalisé par certaines entités sont exonérées.
III. autre taxes communales :
1/ taxe sur les débits de boissons : y sont assujetti tout débitant de boissons à consommer
sur place et notamment les exploitants des cafés, bars et salons de thé. La taxe a pour
assiette les recettes, hors taxe sur la valeur ajoutée, réalisées sur les ventes des boissons.
2/la taxe de séjour : cette taxe est très rentable dans les grands centres touristiques qui
abritent l’essentiel de la capacité litière du royaume est perçue dans les établissements
touristiques.
3/ la taxe sur les eaux minérales et de table : est due, par les entreprises exploitant les
sources d’eaux minérales ou de table, devant être livrées à la consommation sous forme de
bouteilles. Elle est assise sur chaque litre ou fraction de litre des eaux livrées.
4/ la taxe sur le transport public de voyageur : elle appréhende l’activité des taxis et des
cars de transport public de voyageur à raison de leur exploitation territoriale. Elle est due en
principe par les propriétaires ou à défaut par les exploitants.
5/ la taxe sur l’extraction des produits : applicable sur les quantités de produit des carrières
situés dans la commune, la taxe est payé par l’exploitant autorisé, quel que soit le régime de
propriété de la carrière. Elle a pour assiette la quantité des produits de carrières.
SECTION 2 : analyse de la situation financière des collectivités territoriales cas de la
commune :
Les recettes des communes ont été de 21,1 MMDH et représentent 67,8% des recettes
globales des collectivités territoriales à fin septembre 2021. La répartition des recettes par
type de collectivité territoriale à fin septembre 2021, permet de relever que les ressources
transférées sont inversement proportionnelles aux ressources propres. Ainsi, les ressources
transférées constituent 45% des recettes des communes contre 90,2% pour les régions et
90,7% pour les préfectures et provinces.
Les recettes des communes sont divisées en deux postes :
⮚ Les recettes de fonctionnement liées à la fiscalité locale, aux taxes et aux transferts, d’une
part ;
⮚ Et les recettes d’équipement constituées par les produits d’aliénation du domaine privé,
les excédents antérieurs, les fonds de concours et les emprunts, d’autre part.
● RECETTES
Les recettes ordinaires des collectivités territoriales se sont établies à 31,1 MMDH en
augmentation de 16,4% par rapport à fin septembre 2020. Ceci s’explique par la hausse de
6,5% des recettes transférées, de 38,9% des recettes gérées par l’Etat et de 30,7% des
recettes gérées par les collectivités territoriales.
✔ Les différents problèmes de la fiscalité locale marocaine

La fiscalité locale au Maroc présente différentes anomalies dans son fonctionnement et son
mode de d’administration à travers plusieurs échelons.
D’abord au niveau de la taxe d’habitation (ex taxe urbaine), il faut noter que les collectivités
locales sont appelées à mettre à jour certaines bases d’imposition en actualisant les tarifs
par rapport aux données économiques. C’est le cas des valeurs locatives qui remontent
souvent à plusieurs décennies et qui contribuent à la faiblesse des recettes de la taxe
foncière.
Ensuite au niveau du recouvrement des taxes et impôts des communes, il faut noter qu’il
se fait par trois entités gouvernementales différentes. D’un côté par la commune à travers le
receveur communal qui ne dispose ni de moyens humains ni de matériels pour
l’identification, le recensement et le recouvrement de la matière imposable des taxes et
redevances spécifiquement locales.
D’un autre coté par les services déconcentrés relevant du ministère des finances qui
conservent la gestion et le recouvrement des impôts rétrocédés entièrement aux communes
à savoir la taxe urbaine et la taxe professionnelle.
Enfin, des services relevant d’autres administrations prennent en charge la gestion de
certaines taxes locales6. La gestion partagée de la fiscalité locale par ces différentes entités
peut engendrer des difficultés de communication et d’échange d’informations ainsi que du
manque d’intérêt de ceux qui gèrent ou recouvrent pour le compte des tiers.
Aussi, le partage d’une base d’imposition entre plusieurs échelons de gouvernements ainsi
que l’absence de spécialisation des impôts par niveau de collectivité peut favoriser un
relâchement du lien entre le contribuable et l’élu puisque le responsable d’une hausse ou
d’une baisse de la fiscalité n’est pas immédiatement identifiable par le contribuable.
De plus, les communes sont parfois incapables d’assurer le recouvrement des recettes
fiscales en cas de sous déclaration car elles doivent faire appel à la Direction Générale des
Impôts ou à la Trésorerie Générale du Royaume. Enfin, la création d’impôt relève de
l’autorité de l’organe législatif, c’est-à-dire l’Etat Central. Les communes jouent
essentiellement le rôle de percepteurs et ne peuvent que fixer dans le cadre des lois et
règlements, le mode d’assiette, les tarifs et les règles de perception de diverses taxes,
redevances et droits qu’elles perçoivent. De plus, la fiscalité locale nage entre deux eaux et
cela ne fait qu’aggraver la complexité du système. En effet, elle obéit à la fois à des
politiques locales telles que le choix des tarifs d’imposition, à et des politiques nationales
comme l’exonération pour des fins économiques. Cela prive les budgets des communes de
recettes importantes non compensées. La fiscalité décentralisée ne constitue donc en réalité
que le prolongement local de la fiscalité de l’Etat.
✔ Quelques éléments pour une meilleure fiscalité locale :
De ce constat, un grand travail doit être effectué par le gouvernement central en créant une
fiscalité qui soit simplifiée (réduction du nombre d’impôts et synthétisation des
prélèvements) et propre aux communes (création et recouvrement d’impôt au niveau local)
afin de donner à la décentralisation fiscale sa signification locale.
● l’amélioration des directives établies à l’intention des contribuables et l’application
des sanctions appropriées en cas de fraude fiscale,
● les communes devraient recenser leur patrimoine et actualiser les redevances des
concessions via l’adaptation des prix à la valeur du marché.
● l’adoption de techniques modernes d’évaluation et d’information géographiques
informatisés.
● Eviter la double imposition et assurer une harmonisation entre la fiscalité locale et
centrale étant donné que les contribuables sont parfois assujettis à une multiplicité
de taxes7.
Les contraintes de la mobilisation des finances dans les collectivités
● Mobilisation insuffisante des ressources potentielles :
Le manque du potentiel fiscal au niveau de l’assiette : Le premier manque à gagner en
matière de ressources fiscale d’une CT est que cette dernière demande plus au
contribuable et moins à l’impôt lui-même. En effet, l’analyse de l’état des lieux a fait
ressortir que ni l’Administration fiscale de l’État (en ce qui concerne les taxes locales gérées
par la DGI : TP, TH et TSC) ni les services fiscaux de la CT ne disposent de la visibilité
suffisante sur la grandeur de la matière imposable.
− Le manque du potentiel fiscal au niveau de mise en recouvrement : La rentabilité fiscale
est également tributaire de l’efficacité du processus mise en recouvrement, constitué de
deux mécanismes fiscaux : le premier concerne la liquidation arithmétique de l’impôt et le
second correspond à la prise en charge de l’impôt pour recouvrement auprès du comptable
assignataire.
- erreurs dans l’adressage des redevables ;
- non conformités de certains certificats de références ;
- réémission des créances non recouvrables.
− Limitation d’autres ressources de financement non fiscal : Avec le non exploration d’autres
formes de financements alternatifs,
Les sociétés de développement local

le système de pilotage de la gouvernance locale a eu l’initiative de créer ce que l’on appelle


les sociétés de développement local.

La SDL dénommée auparavant société d’économie mixte est une forme de partenariat public-
privé novateur au croisement du droit public des collectivités locales et du droit des sociétés
commerciales. Elle est censée assurer la gestion d’un service public communal par le biais
d’une société créée à cet effet par les collectivités territoriales. Il s’agit d’un outil dont les
titulaires d’une mission de service public local dispose pour alléger les dépenses publiques à
travers le recours au secteur privé par la voie contractuelle.

Les deux premières SDL (Casa Aménagement et Casa Transport) ont été créées en 2008 et
2009 , régies par la loi organique sur les communes dites loi n°113-114 du 7 juillet 2015

les SDL sont conçues sous formes de sociétés anonymes (SA) pour exercer des activités à
caractère économique

CHAPITRE 1 : LA RAISON D’ÊTRE DES SDL


Section 1 : Débriefing sur les SDL: rôle et objet

la SDL est un instrument de raffermissement de la politique des services de proximité dont les
collectivités locales et leurs groupements peuvent participer à la création avec un capital qui
ne peut être inférieur à 34% en association avec une ou plusieurs personnes morales de droit
public ou privé

La SDL permet au service public d’être géré de manière plus professionnelle dans la mesure
où elle sera régie par les dispositions relatives aux sociétés anonymes

cette formule de gestion des services publics locaux à caractère industriel et commercial est
susceptible de concilier entre les différentes méthodes de gestion. Elle combine la souplesse
de gestion des sociétés anonymes avec la prise en compte de l’intérêt général

il s’agit d’un moyen permettant au Maroc de remédier à son inefficience en ce qui concerne le
bon fonctionnement des services des collectivités locales

Elles offrent ainsi une solution pérenne et équilibrée pour une gestion plus efficace en
s’inscrivant dans une logique de performance économique afin d’éviter certaines rigidités ou
lourdeurs administratives

Section 2 : Les défis soulevés par les SDL

En ce sens, il s’agit de : • Assurer un développement harmonieux, équilibré et durable du


territoire • Garantir la qualité des services d’accueil et d’animation en tout point du territoire •
Assurer une solidarité entre les habitants et entre les communes (optimisation du présent et
préservation du futur)

On voudrait bien que la démocratie s’installe durablement, et que l’économique rejoigne le


social, et afin de mettre en exergue ces exigences, on pourra donc miser sur un développement
territorialisé, proche des populations et de leurs besoins. Un développement qui fait de la
proximité, la préoccupation première des décideurs et des développeurs, pour penser de
nouvelles formes de gouvernance et de la participation de la société civile,

Les défis sont nombreux et les attentes le sont davantage, c’est pourquoi il faut un bilan après
la mise en œuvre des SDL notamment un audit annuel externe de vérification des
performances, la production des rapports techniques, financiers, de qualité de service, de
baromètre de satisfaction des usagers5 . En temps, les SDL doivent intégrer en leur sein des
savoirs faire spécifiques tant dans les métiers opérationnels que dans les métiers fonctionnels
et développer avec leurs partenaires des stratégies cohérentes.

les SDL jouent un rôle de catalyseur de ces acteurs privés en tenant compte de l’importance
qu’ils accordent à la qualité des projets soutenus.

CHAPITRE 2 : L’IMPACT DES SDL SUR LE DEVELOPPEMENT DES COMMUNES


Section 1 : L’apport des sociétés de développement local sur le développement des communes

les principaux apports des SDL sur le développement peuvent s’apprendre sur les points
suivants : • Une gestion plus professionnelle des services publics grâce à leur constitution
sous forme des S.A. • L’optimisation des acquises en matière de développement local
puisqu’elles permettent de combiner la maîtrise des actions essentielles inscrites dans la
stratégie de développement territorial et le contrôle direct des décisions au bénéfice de
l’intérêt général Un moyen de fiabilité face aux contraintes financières et appuyer la
réalisation des services publiques. • Une optique de
professionnalisation des services tout en restant dans une position d’impulsion de projets.
• L’évitement de certaines rigidités ou lourdeurs administratives des collectivités territoriales,
grâce à la souplesse du droit privé en matière de comptabilité commerciale de gestion
dynamique des compétences et des carrières, de rapidité des circuits de décision,

Section 2 : Les contraintes rencontrées par les sociétés de développement local au Maroc

. L’absence d’un cadre juridique réglementaire : 15 L’un des défis affectés à la création des
SDL est l’absence d’un cadre juridique approprié à cette structure, résultant souvent de
l’ignorance des textes de loi et le manque d’assistance des experts habilité à l’élaboration du
corpus juridico-financier nécessaire .

2. La rareté de la création Malgré l’adoption de ce nouveau modèle de gestion des services


public les élus locaux se maintiennent et hésitent à adopter cet outil de gestion, ce qui peut
expliquer le nombre limité des SDL crées au Maroc

3.La centralisation des SDL dans des périmètres géographiques limités L’utilisation de ce
mode de gestion sur tout le territoire national se voit encore affectée par sa centralisation dans
un périmètre géographique assez limité, Il est encore rare pour les communes de moyenne et
petite taille

4. Retard des projets Il est susceptible que l’aboutissement des projets s’étend au-delà des
dates impartis, c’est le cas du projet de réhabilitation des abattoirs et du marché des grands
fruits et légumes chose qui peut être liée à des causes exogènes, notamment financières ou
foncières

Le financement externe des collectivités territoriales :

Peut-on admettre que les modes de financement extérieur des collectivités sont dénués de
contraintes ?
I)-Les modalités de financement extérieur des collectivités territoriales :
A – Dons et subventions

Les collectivités territoriales disposent de ressources propres très limitées, chose qui a
nécessité les concours de l’Etat, son apport d’aide en transférant de fonds.

Quand il s’agit des ressources transférées 30% du produit de la TVA, 5% de l’IS et de l’IR
sont transférées aux communes, provinces et préfectures. Les régions ne sont pas comprises.
Ces transferts peuvent prendre la forme de subventions

Les subventions ou fonds de concours, sont destinées à financer la réalisation ou le


fonctionnement d’un équipement.

Le versement de dons collectivités territoriales est une autre option qui se présente devant les
donateurs pour le financement des besoins de la collectivité. Ceci doit s’effectuer à titre
gratuit, sans contrepartie directe ou indirecte au profit de son auteur. Cette donation peut
prendre la forme d’un bien ou d’une somme d’argent.

B- les emprunts bancaires : pilier du financement extérieur des collectivités territoriales

Au Maroc ce moyen de financement est très peu utilisé cela pour plusieurs raisons.
Premièrement, les collectivités locales ont tendance à trop compter sur les subventions
accordées par l'État pour rechercher une réelle autonomie et exploiter les autres sources de
financement. Deuxièmement, ces emprunts doivent être exclusivement
utilisés pour des projets à forte durabilité. Or, les investissements des collectivités territoriales
ne représentent qu’une petite partie de l’investissement public total, soit 19,5% 2018.

pour pouvoir s’endetter les collectivités territoriales marocaines doivent avoir l’acceptation du
Ministre de l’intérieur et celle du Ministre chargé des Finances

Les emprunts à l’échelle internationale sont assurés par les institutions financières
internationales telles que la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement mais
aussi par tout organisme public étranger de coopération

Le principal acteur national en termes d’emprunt pour les collectivités locales au niveau
national est le fond d’équipement communal (FEC) qui a le statut de banque et accompagne
les collectivités locales plus précisément les communes dans leur besoin de financement par
l’emprunt ou sous forme d’avance afin d’assurer leur développement.

II)-les obstacles liés au financement extérieur des collectivités territoriales


A – le régime péréquationnel : entre équilibre et efficacité

La péréquation adoptée jusqu’à l’heure actuelle, rééquilibre les inégalités territoriales à partir
de la capacité fiscale des CT (Nombre d’habitants, effort fiscal et potentiel fiscal)

la pratique a démontré que l’objectivité des critères de la péréquation est penchée par trois
facteurs:
d’abord, la péréquation fiscale en soumettant le volume de la dotation à l’effort fiscal ou au
potentiel fiscale de la CT est susceptible de contribuer à élargir davantage le déphasage entre
CT quant à l’accès aux ressources, en pénalisant les CT dépourvues de ressources propres et
en favorisant ceux ayant déjà accès à des ressources propres

Ensuite, par la contestation des modalités de calcul par les CT (négociation politique) , l’État
peut se permettre des régulations interterritoriales pour accorder des dotations sous forme
d’autorisation spéciales, en sus de la dotation formelle, sans pour autant soumettre la décision
de subvention à des critères prédéfinis.

Enfin, la péréquation par les transferts de l’État via la DGCL qui intervient par son pouvoir de
dépenser en retenant le critère du nombre d’habitants, et non pas des critères socio-
économiques de revenus (niveau de pauvreté par commune

Cela explique l’inefficacité de cette péréquation qui est souvent ébranlé par la politique de
rigueur de l’échelon central qui tend à se défausser sur les échelons territorial de la
pérennisation de la gestion financière des politiques locales

B- la dette des collectivités : entre craintes du surendettement et liberté de l’emprunt

Les collectivités locales avaient la possibilité de contracter des emprunts uniquement auprès
du Fonds d’Équipement Communal (FEC)1 , l’emprunt doit être approuvé par le Ministre de
l’Intérieur et est réservé au financement de projets d’investissement

Le FEC a occupé depuis toujours une position de monopole pour le financement des
collectivités territoriales. Cette situation devient anormale devant le caractère élevé des taux
d’intérêts appliqué par le FEC

Ces taux d’intérêt de la FEC ne tiennent pas compte ni de la catégorie de la collectivité


territoriale, ni de sa taille, encore moins du secteur concerné par l’investissement

Dernièrement, il y a eu un changement au niveau des règles régissant les opérations


d’emprunts contractés par les collectivités territoriales

Ces emprunts sont alors réglementés afin d’éviter les risques de surendettement et de donner
plus de liberté aux collectivités territoriales en terme d’emprunt. Ces règles sur l’emprunt et
les responsabilités budgétaires des collectivités locales sont souvent mal mises en œuvre.
Certaines sont extrêmement restrictives et empêchent les collectivités locales d’emprunter
tandis que d’autres sont trop laxistes et autorisent des comportements à risques

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