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Fiscalité internationale

applicable aux
structures
internationales
PROGRAMME DES COURS

Sumario
1 Les Fondamentaux de la fiscalité internationale 01

Fiscalité applicables aux transactions


2 2&3
transfrontalières

Fiscalité internationale applicable aux revenus


3 4
passifs

Fiscalité internationale applicable aux structures


4 5à8
internationales

Fiscalité internationale applicable aux opérations de


5 9 à 12
restructuration transfrontalières

6 Les risques fiscaux à l’international 13 à 15


Risques fiscaux liés
aux prix de transfert
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT

En vertu des dispositions de l’article 213 du CGI, les


transferts indirects de bénéfices peuvent être opérés soit
par voie de majoration ou de diminution des prix d'achat ou
de vente, soit par tout autre moyen.

Ainsi, les bénéfices transférés sont rapportés au résultat


fiscal ou au chiffre d'affaires déclarés. Par conséquent, ils
sont soumis à l’IS (ou à l’IR) et à la TVA (si le chiffre d’affaires
est assujetti à la TVA).

L’administration fiscale peut également être tentée de


considérer les sommes réintégrées dans l’assiette de l’impôt
sur les sociétés, comme des revenus distribués, sur le
fondement des distributions occultes et exiger le paiement
de la retenue à la source y afférente.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT

Dans certains cas, l’administration fiscale n’a pas besoin de


recourir à la comparaison avec d’autres entreprises pour
déterminer le montant des sommes à réintégrer dans les
bénéfices imposables de la société marocaine, si elle peut trouver,
dans la comptabilité de cette dernière, des éléments lui
permettant d’opérer les redressements.

C’est le cas notamment lorsque des rémunérations ont été


accordées, sans contrepartie, des prêts ont été octroyés, sans
intérêts etc.

Dans le cas contraire, l’administration évaluera les bases


d’imposition à partir :

• soit d’une comparaison avec les données des


entreprises similaires ;
• soit par voie d’appréciation directe sur la base
d’informations dont elle dispose.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT

L’approche préconisée par l’article 213 énonce les moyens


pouvant entraîner des transferts indirects de bénéfices.
Ainsi, l’analyse ne porte pas sur le résultat global d’un
exercice. Le contrôle porte sur chaque opération prise
individuellement. Le régime de base fait donc appel au
principe de comparabilité, opération par opération, prise
individuellement. La méthode de comparaison préconisée
est compatible avec la convention OCDE.

La majoration et la diminution des prix d'achat ou de vente


sont expressément citées comme des moyens pouvant
conduire au transfert de bénéfices. Ledit transfert est donc
lié à une manipulation de prix constatée.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT

Les transferts indirects de bénéfices peuvent résulter


notamment :

• de la majoration des prix d'achat de biens et services


importés ;
• diminution des prix de vente des biens et services
exportés ;
• de la pratique de taux d'intérêts réduits ou majorés ;
• de la pratique des prix excessifs pour les redevances
et autres rémunérations ;
• de la prise en charge des frais de gestion excessifs ou
fictifs ;
• d'abandon de créance, ou renonciation à recettes ;
• d'opérations diverses de compensation etc.»
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT

Achat à prix majoré ou vente à prix minoré

Un transfert de bénéfices peut être réalisé par des achats


d’une entreprise marocaine auprès d’une entreprise
étrangère à des prix majorés ou des ventes de cette même
entreprise à la société étrangère à des prix minorés.
Pour apprécier l’existence d’un transfert de bénéfices,
l’administration fiscale doit faire application du principe du
prix de pleine concurrence selon la méthode de
comparaison des transactions.

Pour ce faire, Il faut que les termes de la comparaison soient


très proches et qu’il s’agisse d’entreprises opérant dans le
même secteur, fonctionnant dans des conditions identiques.
Souvent, la spécificité des produits importés rend délicats
les termes de la comparaison.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT

Exemple de chef de redressement invoqué par


l’administration fiscale marocaine :

Pour opérer un redressement de prix de transfert, au titre


d’un achat à prix majoré, l’administration fiscale a comparé
le prix d’achat de la matière première importée auprès
d’une société du groupe, au titre des exercices n et n+1 au
prix d’achat de la matière première importée auprès d’une
autre société du groupe (située dans un pays différent de la
première), au titre de l’exercice n+2.

Ayant remarqué que le prix de la matière première


enregistré au titre de n+2 est largement inférieur au prix
enregistré au titre des années n et n+1, l’inspecteur a
considéré qu’il y avait transfert indirect de bénéfices, au
titre des exercices n et n+1 et a retenu comme prix de
marché, pour les années n et n+1, le prix enregistré au titre
de n+2.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT
Commentaires :

L’inspecteur ne s’est pas conformé aux dispositions de l’article 213 du CGI


car cet article prévoyait clairement que lorsqu'une société marocaine a
directement ou indirectement des liens de dépendance avec des entreprises
situées hors du Maroc, les bénéfices indirectement transférés à ces
dernières, soit par voie de majoration ou de diminution des prix d'achat ou
de vente, soit par tout autre moyen, sont rapportés au résultat fiscal
déclaré. En vue de cette rectification, les prix d'achat ou de vente de la
société concernée sont comparés avec ceux des entreprises similaires.

En effet, l’inspecteur aurait dû comparer les prix pratiqués par la société au


titre des années n et n+1 à ceux pratiqués par des entreprises similaires,
pour la même période. L’inspecteur n’a nullement procédé à des
comparaisons avec des entreprises similaires mais s’est contenté d’une
analyse de l’évolution du prix d’achat de la matière première importée sur
trois exercices.

Une baisse importante du prix d’achat d’une année à l’autre (qui se justifiait
par ailleurs par une différence dans les caractéristiques de la matière
importée et de son origine) ne saurait constituer un argument valable, en
faveur du transfert indirect de bénéfices à l’étranger.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT
Cas pratique de redressement lié à une vente à prix minoré

Le chef de redressement invoqué par l’administration fiscale marocaine :


Pour opérer un redressement de prix de transfert, au titre d’une vente à prix
minoré, l’inspecteur a comparé les prix à l’exportation aux prix pratiqués
localement et à réintégré au chiffre d’affaires à l’exportation, la différence de
prix constatée.

Commentaires :

Nous considérons que l’inspecteur aurait dû comparer les prix à l’exportation


aux prix pratiqués par des entreprises similaires, vendant les mêmes
produits, à l’exportation, sur le même pays. Les prix pratiqués à l’exportation
sont fixés, en fonction de la conjoncture internationale. Le marché
international et le marché local n’ont pas les mêmes caractéristiques et de ce
fait, ne sont pas comparables.

L’OCDE insiste sur le fait que le prix de pleine concurrence peut varier selon les
marchés, même pour des transactions portant sur un même bien. Il faut que
les marchés sur lesquels opèrent les entreprises associées et les entreprises
indépendantes soient comparables et que leurs différences n’aient pas d’effet
sensible sur les prix ou que des correctifs valables puissent être apportés.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT
Autre cas de redressement lié à une « minoration d’excédent brut
d’exploitation »

Le chef de redressement invoqué :

Pour opérer un redressement lié à un transfert indirect de bénéfices,


l’inspecteur a comparé l’excédent brut d’exploitation de la société
marocaine à l’excédent brut d’exploitation d’une filiale située à l’étranger. Il
a considéré que l’insuffisance constatée était constitutive d’un transfert
indirect de bénéfice.

Commentaires :

L’inspecteur ne s’est pas conformé aux dispositions de l’article 213


puisque celui-ci précise expressément qu’en vue de cette rectification, les
prix d'achat ou de vente de la société concernée sont comparés avec ceux
des entreprises similaires.

La rectification ne peut se faire que par voie de comparaison des prix


d’achat et de vente avec ceux des entreprises similaires. Un résultat jugé
insuffisant par l’inspecteur ne peut, en aucun cas, constituer une preuve
de transfert indirect de bénéfices.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT
Rémunération anormale des prestations de services

Des transferts de bénéfices peuvent être opérés également par la


facturation anormale des prestations de services (sans parler des
prestations fictives).
D’une manière générale, le fait de fournir des prestations de services à un
tiers sans les lui facturer et sans contrepartie constitue, de la part d’une
société commerciale, un acte étranger à une gestion commerciale. Par
suite, les sommes qui auraient dû être facturées et ne l’ont pas été doivent
être réintégrées dans les bénéfices imposables de la société.

Cas pratique de redressement lié à des prestations de services

La filiale marocaine d’un groupe multinational payait, au même titre que


les filiales situées dans les autres pays, une rémunération à un centre crée
par le groupe, en vue de rendre un certain nombre de services, pour
l’ensemble des filiales du groupe. Les coûts de ce centre étaient répartis
sur l’ensemble des membres du groupe, selon des clés de répartition
déterminées. Une partie des coûts était répartie, au prorata du chiffre
d’affaires de chaque filiale.

L’inspecteur a rejeté la déductibilité des charges enregistrées par la filiale


marocaine en estimant que la méthode d’allocation des charges pratiquée
ferait payer à la société marocaine des frais qui ne la concernent pas.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT
Rémunération anormale des prestations de services

Nos commentaires :

Nous considérons que les factures du centre ne constituent pas une quote-
part des frais mais une rémunération contractuelle des services obtenus,
sur la base de la méthode de rémunération fixée dans le contrat. Cette
rémunération se base sur les frais réels encourus. Elle est assise sur le cost
plus et est conforme aux principes OCDE.

La société marocaine ne paie pas de participation forfaitaire à des frais qui


ne la concernent pas. Bien au contraire, elle rémunère des prestations de
service, répondant à des besoins vitaux, qui sont par ailleurs facturées sur
la base des frais effectivement engagés par le centre prestataire. La
centralisation des services auprès d’un seul prestataire permet d’obtenir
des économies d’échelle. Le recours à des prestataires indépendants pour
obtenir les mêmes services serait beaucoup plus onéreux, voire
impossible. L’utilisation d’une société membre du groupe permet de
bénéficier d’un prix de transfert avantageux, ne laissant qu’une faible
marge pour la société prestataire de services, en échange d’une garantie
de couverture de ses frais.
RISQUES FISCAUX LIÉS AUX PRIX DE TRANSFERT
Versement de redevances excessives

Les redevances servent à rémunérer divers services spécifiques rendus, au


titre de la concession d’une licence d’exploitation, d’un brevet ou d’une
formule de fabrication, ou encore au titre de l’assistance dans les domaines
technique, scientifique, commercial ou administratif.
Les sommes payées à ce titre peuvent constituer des transferts de bénéfices
si elles ne sont pas légitimes ou si leur montant est anormal, par référence
aux principes de l’OCDE.
Cas pratique de redressement lié aux redevances excessives :
En matière de redevances, le chef de redressement qui revient le plus
souvent est lié au caractère excessif de la redevance. Par ailleurs, une
entreprise se fait redresser sur la base de données de sociétés que
l’administration présente comme comparables mais dont elle ne divulgue pas
l’identité, sous prétexte qu’elle est tenue par le secret professionnel.

Commentaires :
Les comparables sont des rouages importants à l’appui d’une politique de prix
de transfert. Ils doivent être collectés auprès de sociétés n’appartenant pas à
un groupe et ayant des fonctions identiques. Pour pouvoir s’assurer de la
pertinence des comparables utilisés par l’administration fiscale, cette
dernière devrait en principe révéler la source et l’identité des sociétés visées.
En tout état de cause, nous considérons que l’administration doit le faire
devant les commissions et le cas échéant, devant le tribunal.

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