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REPUBLIQUE DU BENIN

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE PARAKOU

FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE


(FDSP)

MEMOIRE DE MASTER II

FILIERE: Administration Locale et Développement Durable

THEME
LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS
LES COLLECTIVITES DECENTRALISEES AU BENIN :
CAS DE LA COMMUNE DE KEROU

Réalisé et soutenu par : Sous la direction du:

KILAO Bio Ayouba Dr. ALLOGNON M. Gabriel


Maître-assistant en Droit Public
Ancien Doyen de la FDSP /UP
Coordonnateur des Masters/Droit public

Année : 2019
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AVERTISSEMENT
LA FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCES POLITIQUES DE
L’UNIVERSITE DE PARAKOU N’ENTEND DONNER AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS
CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
COMME PROPRES A SONAUTEUR.

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In Memorium

Je dédie ce mémoire à ma défunte Mère GUIDO N’DOURO Sata.

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier mon Maitre de mémoire, Dr ALLOGNON


Gabriel, qui, malgré les moments difficiles, m’a toujours encouragé et suivi
avec attention et diligence durant tout le travail. Merci beaucoup, pour votre
disponibilité, vos encouragements et votre contribution.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de :
 tous les enseignants de la Faculté de Droit et de Science Politique de
l’Université de Parakou ;
 mon Père KILAO GOGA Séibou ;
 monsieur OUOROU SOUROU Alidou ;
 madame PAGOU Mariam et toute sa famille ;
 monsieur IMOROU MOUSSA Griguissou ;
 monsieur TASSIGUI Fousséni ;
 toute la famille DJIBRIL de Kérou ;

A tous ce qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la réalisation de ce


mémoire.

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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Sigles et Abréviations

ANCB : Association Nationale des Communes du Bénin


CENA : Commission Electorale Nationale Autonome
CFAD : Centre de Formation de l’Appui au Développement à la base
CGCT : Code Général des Collectivités Territoriales
CONAFIL : Commission Nationale des Finances Locales
CGI : Code Général des Impôts
CNF : Contribuables Non connus du Fisc
CSMOD : Cadre Stratégique de Mise en Œuvre de la Décentralisation
CVD : Conseil Villageois de Développement
CVGT : Commission Villageoise de Gestion des Terroirs
DGAT : Direction Générale de l’Administration Territoriale
DGI : Direction Générale des Impôts
FADeC : Fonds d’Appui au Développement des Communes
IFU : Identifiant Fiscal Unique
IR : Impôt sur le Revenu
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires
TAF : Taxe sur les Activités Financières
TPS : Taxe Professionnelle Synthétique
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain

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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Sommaire

In Memorium ......................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................ iii
Sigles et Abréviations ........................................................................................... iv
Sommaire............................................................................................................... v
INTRODUCTION ................................................................................................. 1
PARTIE I : DES RESSOURCES FORMELLEMENT MOBILISEES ................ 7
CHAPITRE I : Un Cadre Juridique....................................................................... 8
Section 1 : Une clarification notionnelle ............................................................... 8
Section 2 : L’environnement légal et règlementaire............................................ 12
Chapitre ll : LE CADRE INSTITUTIONNEL ................................................... 18
Section 1 : La Coopération Internationale .......................................................... 18
Section 2 : Le cadre de mobilisation des ressources ........................................... 25
PARTIE II:DES RESSOURCES REELLEMENT INEXISTANTES ................ 33
CHAPITRE I : Le recouvrement difficile ........................................................... 35
Section 1 : Des Services inadéquats pour le recouvrement ................................ 36
Section 2 : Une population hostile aux impôts.................................................... 41
Chapitre 2 : Une politique de recouvrement à renforcer ..................................... 44
Section 1 : La sensibilisation à l’intérêt général ................................................. 44
Section 2 : L’amélioration de l’assiette fiscale.................................................... 49
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 59
TABLE DES MATIERES ................................................................................... 62

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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

INTRODUCTION

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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Le vent de la démocratie a soufflé un peu partout en Afrique vers les


années 1990 à travers l’organisation des conférences nationales des Forces vives
de la Nation et d’élections démocratiques destinées à conférer plus de légitimité
aux élus. L’expérience singulière de la République du Bénin a été formulée par
la recommandation d'instituer des réformes de l'Administration Territoriale.
Celles-ci se sont traduites dans la pratique par la mise en place non seulement
des institutions et des structures préparatoires du processus mais aussi des
instruments juridiques devant consacrer l'assise des entités territoriales
décentralisées1. Le Bénin tout comme la plupart des pays africains s'est donc
inscrit dans la dynamique des stratégies de bonne gouvernance et a vu consacré
le principe de l’autonomie administrative et financière des collectivités
territoriales décentralisées comme un levier contre la centralisation du pouvoir à
travers la mise en œuvre du processus de décentralisation.
La Constitution du 11 décembre 1990 dispose en son article 151 que, « les
collectivités locales s'administrent librement par des organes élus et dans les
conditions définies par la Loi. » Aux termes de cette disposition, il est clair que
le principe de la décentralisation est une exigence constitutionnelle. Dès lors, la
décentralisation est devenue un sujet d’actualité où se multiplient les visites et
missions d’expériences avec d’autres pays. La Décentralisation apparaît donc
comme l’outil indispensable pour atteindre l’objectif de développement local
durable. Elle permettra de développer l’idée de la participation des populations à
la gestion des affaires publiques et de réaliser un essor économique susceptible
de répondre aux aspirations des populations à la base. Après les élections locales
de décembre 2002 et l'installation des conseils communaux et municipaux en
2003, on peut conclure que, la mise en œuvre de la décentralisation est effective
au Bénin. Avec la mise en place effective des conseils communaux et
municipaux, suivie de l’élection des Maires pour la première mandature, la
décentralisation est devenue une réalité au Bénin. En faisant l’option de la
1
CHAPUS (R.), Droit administratif général, T. 1, 15ème éd., Paris, Montchrestien, 2004, p. 403.

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décentralisation, le pays en attend deux valeurs essentielles : la démocratie à la


base et le développement local2. Tout échec au niveau de la deuxième valeur,
peut hypothéquer la première et vice versa. Pour ne pas tomber dans cette
impasse, l’Etat central s’est engagé à libérer à tous les niveaux, les initiatives et
les énergies en vue de promouvoir le développement local. Afin de crédibiliser
ce processus, les nouvelles autorités locales doivent développer les capacités
d'exercice de la démocratie à la base et du développement local. A cette fin, les
ressources locales disponibles ou mobilisables (ressources humaines,
économiques, matérielles ou financières) méritent d'être analysées pour
permettre aux élus locaux de les cerner dans leur ensemble et de mesurer les
sacrifices à consentir pour leur mobilisation au profit du développement local.

Les ressources locales sont définies comme l’ensemble des ressources


fiscales, les taxes et redevances des collectivités locales dont la mobilisation ne
dépend pas d’une décision discrétionnaire des autorités publiques centrales. Pour
emprunter la sémantique juridique nous pouvons nous permettre de dire que la
décentralisation est une institution par laquelle l'État enclenche un processus
d'administration de son territoire et qui, lui permet de déléguer une partie de ses
pouvoirs à des assemblées locales élues en les dotant d'une personnalité morale
et d'une autonomie financière3. L’administration territoriale de la République du
Bénin est assurée par les Autorités et Services déconcentrés de l’Etat et par les
collectivités territoriales décentralisées dans le cadre défini par la présente loi 4.
Les collectivités territoriales décentralisées sont des personnes morales de droit
public. Elles jouissent de l’autonomie administrative et financière pour la
2
SOHOUENOU (M. E.), «Contribution à l’élaboration d’une échelle de la décentralisation territoriale
en Afrique noire francophone», Revue béninoise des sciences juridiques et administratives, n° 22,
2009, p. 148.
3
SY (D.), Droit administratif, 2ème éd. revue, corrigée et augmentée, Dakar, CREDILA et L’Harmattan Sénégal,
2014, p.171.
4
Adoptée le 27juin 2014 à Malabo par la 23ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat de l’Union
Africaine. Le niveau sous-national signifie tous les échelons de décentralisation.

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gestion des intérêts régionaux et locaux. Elles s’administrent librement par des
conseils élus et dans les conditions fixées par la loi. Dans cette optique, l’action
décentralisatrice prise par le constituant moderne pose concomitamment et
principalement les problématiques de fiscalité locale propre et de liberté
normative locale à la fois comme condition et conséquence d’une réelle
autonomie des collectivités territoriales dans un Etat unitaire décentralisé.
Cependant, aucune décentralisation ne peut réussir si le principe d’autonomie
administrative et financière n’est admis en droit interne de l’Etat comme un
principe constitutionnel dont l’effectivité doit être garantie dans toute sa forme.

Ainsi, plusieurs communes ont élaboré leur plan de développement


communal (PDC), qui constitue la boussole du développement de la commune
sur une période donnée. L’atteinte des objectifs contenus dans le PDC, passe par
la mobilisation des ressources pour son financement. En la matière, plusieurs
communes au nombre desquelles figure celle de Kérou, ont connu des
difficultés. Pour faire face à ces besoins financiers, la commune de Kèrou doit
mobiliser des ressources comme toute autre collectivité territoriale 5 de la
République du Bénin. L'analyse de ces ressources de la commune de Kérousera
faite à travers le prisme de la mobilisation des ressources financières qui
constitue l'un des principaux défis des nouvelles autorités locales au regard de
l'état actuel des finances locales qui révèle d'une part que les recettes des
collectivités locales par rapport à celles de l'Etat sont très faibles et montre
également d'autre part que « les montants recouvrés sont généralement faibles
au regard des potentialités6 » et des prévisions .
Au regard des réalités quotidiennes de la commune de Kèrou, on peut se poser la
question de savoir comment les autorités locales de ladite commune définissent-

5
AUBY (J.-B.), La décentralisation et le droit, Paris, LGDJ, 2006, p. 13
6
CHAVIER (G.), Le pouvoir normatif local: enjeux et débats, LGDJ, 2011, 182p

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elles la politique de mobilisation des ressources locales ? Aussi s'avère-t-il


nécessaire, dans cette situation caractérisée par la faiblesse des ressources
locales, de faire des investigations dans le cadre de leur mobilisation afin de
permettre à la Commune de Kèrou de se prendre en charge et de jouir
pleinement de son autonomie financière. De cette problématique centrale du
sujet sur « LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES
COLLECTIVITES DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA
COMMUNE DE KEROU »sont déduites plusieurs questions. En quoi consiste
l’importance des ressources locales pour le développement local ? Quels sont
les voies et moyens pouvant permettre aux élus locaux de mobiliser davantage
les ressources locales ? En d'autres termes, comment peut-on appréhender le
niveau des ressources financières mobilisées ? Comment déterminer le potentiel
économique fiscalisable de la Commune ? Et enfin comment améliorer les
stratégies de mobilisation des ressources locales mise en place par les organes
communaux en charge de la mobilisation des ressources locales ? Autant de
questionnements qui sous-tendent la problématique centrale de notre sujet
d’étude.
Cette étude qui sera basée sur le droit de la décentralisation au Bénin
notamment sur les capacités de mobilisations des ressources locales des
collectivités territoriales décentralisées au regard d'une approche novatrice de
cette dernière décennie, sera conduite selon une méthodologie juridique et
analytique. L'administration béninoise en dépit de ces normes spécifiques en
matière de décentralisation qui offrent aux communes un arsenal juridique
édifiant, est soumise à l'interdépendance de l'économie mondiale. Ces
différentes interrogations et constatations ne doivent pas nous dispenser
d’approfondir le sujet par une mise en exergue des défis voire des progrès de ce
procédé de répartition des pouvoirs administratifs qu’est la décentralisation.
Pour ce faire, il est impérieux d'adopter une démarche scientifique. Celle
appliquée est une double démarche. Elle est constituée d'une approche juridique
Réalisé par KILAO Bio Ayouba 5
«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

pour évaluer le cadre juridico-politique de la mobilisation des ressources locales


de la commune à travers une analyse de l’arsenal juridique national existant en
matière de décentralisation et une approche socio-anthropologique pour analyser
les comportements sociaux des populations et des institutions afin d'appréhender
ceux qui sont susceptibles d'empêcher ou de favoriser la mobilisation optimale
des ressources locales.
La mobilisation des ressources est d’une importance capitale dans le
fonctionnement des collectivités décentralisées, cette étude nous permettra de
contribuer à l’amélioration du processus de décentralisation dans notre pays,
mais surtout de s’intéresser au renforcement de la mobilisation des ressources
locales dont dispose la commune de Kèrou. La réflexion sur le sujet objet de la
présente étude sera menée autour de deux grands axes. Il s’agira donc
d’examiner les ressources formellement mobilisées (première partie) d’une
part, et d’autre part, montrer que les ressources sont réellement inexistantes
(deuxième partie).

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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

PARTIE I : DES RESSOURCES


FORMELLEMENT MOBILISEES

Dans cet environnement, il est impérieux que soit régis le cadre de


mobilisation des ressources locales. En analysant le régime juridique des
ressources locales en droit de décentralisation, l’on constate que le cadre est
diversifié. Diversifié, dans le sens où il existe un cadre juridique (Chapitre I) et
un cadre institutionnel (Chapitre II).

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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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CHAPITRE I : Un Cadre Juridique

La bonne gestion politique des ressources des collectivités décentralisées


dans les Etats de l’UEMOA doivent être placées sous les regards de tous les
acteurs de la vie publique, qu’ils soient nationaux ou internationaux7. Ce qui a
provoqué une mutation normative profonde du cadre juridique de mobilisations
des ressources aussi bien pour l’Etat que pour ses collectivités locales.
La mobilisation des ressources dans la commune de Kérou s’inscrit dans ce
cadre national. De ce fait, il conviendrait de faire une clarification notionnelle
des ressources locales (Section 1) et mettre en évidence l’environnement légal et
règlementaire (Section 2).

Section 1 : Une clarification notionnelle

L’objectif de cette section est de situer brièvement la notion des ressources


locales à travers l’histoire, d’encadrer le débat politique et la dynamique
institutionnelle qui tendent à modeler les réformes8. Afin de bien cadrer notre
étude et d’éviter de nous perdre dans de long développement sur le plan
sémantique qui pourrait nous éloigner des problèmes de fond, nous nous
proposons d’exposer d’abord nos points de vue sur le concept des ressources.
Ceci nous amène à clarifier la notion et la typologie des ressources locales
(paragraphe 1) et d’identifier les ressources de la commune (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La notion et typologie des ressources locales

Les ressources sont l’ensemble des capitaux dont dispose une collectivité
afin de financer ses différents besoins. Les ressources d’une collectivité peuvent
être d’origine interne ou d’origine externe en sollicitant le crédit bancaire, ou

7
BATONON, Les systèmes financiers publics des Etats de l’UEMOA à l’épreuve de la nouvelle gouvernance
financière publique,LGDJ,2007,p 30

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pour les plus grandes d’entre-elles, par l’émission de titres sur les marchés de
capitaux9. On distingue trois principales ressources à savoir :

-les ressources humaines ;


-les ressources matérielles ;
-les ressources financières.
En effet, les ressources locales sont définies comme l’ensemble des ressources
fiscales, les taxes et redevances des collectivités locales dont la mobilisation ne
dépend pas d’une décision discrétionnaire des autorités publiques centrales.
Elles comprennent :

-l’ensemble des recettes fiscales recouvrées au profit des collectivités locales, y


compris les ressources fiscales rétrocédées par l’Etat central, partagés ou non ;-
l’ensemble des recettes non fiscales (redevances, droits et place de marché,
amendes, d’Etat civil).
Les collectivités territoriales bénéficient de ressources de nature différentes ou
l’on peut distinguer :

- Des ressources définitives (recettes fiscales, concours de l’Etat,) ;


- Des ressources temporaires :

S’agissant des ressources temporaires, cette distinction permet de mettre en


évidence la spécificité dès l’emprunt, auxquelles les collectivités n’ont accès
qu’afin de financer des dépenses d’investissement.
Les ressources définitives sont de loin quantitativement plus importantes. Les
impôts et taxes et les concours de l’Etat en constitue la majeure partie.
Ainsi, les ressources matérielles sont l’ensemble des biens physiques qui sont
utilisés par l’entreprise pour mener à terme ses activités clés10. De même, les

9
Victorin(P) « La contribution du Bénin à la conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement
Local »RDP, 2011,pp3-4
10
Ibid, p5

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ressources financières d'une entité se constituent de ses fonds propres


(classiquement constitués du capital et des réserves) et de son endettement net
(différence entre la somme de ses dettes financières moins ses disponibilités et
ses placements financiers). Les ressources financières se retrouvent dans la
comptabilité d'une entreprise inscrites à son passif.
Enfin, les ressources internes sont des ressources générées par les activités
propres de la collectivité. Elles se décomposent en recettes de fonctionnement et
en recettes propres d’investissement. Les ressources de fonctionnement
comprennent les recettes fiscales telles que les impôts et taxes perçues sur le
territoire de la commune. Elles concernent aussi les recettes de l’exploitation des
services communaux et les recettes du domaine de la commune. Quant aux
ressources propres d’investissement, elles comprennent les produits de vente des
biens meubles et immeubles ainsi que les autres recettes propres
d’investissement.

Paragraphe 2 : Les ressources de la commune

Dans le cadre de la mise en œuvre des compétences transférées aux


Communes, l’Etat à travers les différents textes de lois qui encadrent la
décentralisation, a jugé pertinent d’accorder aux collectivités locales,
l’autonomie de gestion de leurs ressources humaines. Cette autonomie de
gestion est consacrée par la loi N°97-029 du 15 janvier 1999 portant
organisation des communes en République du Bénin qui dans un premier temps,
fait du Maire« ... le premier responsable de la Commune et le chef de
l’administration communale 11 » et qui, dans un second temps, stipule en son
article 80que celui-ci« ... nomme à tous les emplois communaux (...).(...) suspend
et révoque les titulaires de ces emplois dans les conditions fixées par la loi 12».

11
Article 48 de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999
12
Article 80,idem

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Il découle de ces dispositions légales que l’ensemble du personnel technique est


assujetti à l’autorité du Maire, seul habileté à recruter en fonction des besoins en
ressources humaines de l’administration locale et ceci, dans la limite des places
disponibles au titre de chaque exercice budgétaire.
Les éléments constitutifs du patrimoine communal sont régis par l’article
109 du titre III de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des
communes en République du Bénin. En effet, cet article dispose que « La
gestion du patrimoine de la commune couvre le domaine communal, les biens,
les dons et legs, les travaux communaux et toutes autres activités patrimoniales
relevant de la compétence de la commune. Elle couvre en outre la gestion du
13
personnel communal ». Il en ressort que les ressources matérielles et
immatérielles de la commune sont composées des biens mobiliers et immobiliers
dont les bâtiments qui abritent les services de la mairie, les infrastructures
marchandes, sportives, sanitaires ainsi que le matériel roulant de la mairie, des
arrondissements, des villages et quartiers de ville, les autos-gares, les parkings,
les places publiques, les lieux touristiques et les carrières de la commune.

En effet, les collectivités territoriales décentralisées en République du Bénin


sont dotées de personnalités juridiques et de l’autonomie financière. A cet effet,
les articles 2 et 3 de la loi n°98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier
des communes en République du Bénin disposent ce qui suit : « Pour la mise en
œuvre de son autonomie financière et l’accomplissement de sa mission de
développement, la commune est dotée d’un budget propre »14.

Les communes disposent également d’avances de fonds de démarrage du


budget conformément au décret n°2001-413 du 15 octobre 2001 portant
modalités d’avances de trésorerie aux communes en République du Bénin, les

13
Article 109 de la loi n°97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin
14
Article 2 de la loi n°98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des communes en République du
Bénin

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 11


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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dons et legs provenant des personnes privées ou des associations avec d’autres
communes nationales ou internationales , les emprunts auprès des institutions
bancaires nationales ou internationales dans les conditions prévues par la loi15 et
le décret n° 2005-374 du 23 juin16,les ristournes sur les recettes recouvrées par
les institutions de l’Etat central selon les dispositions du décret n°2005-370 du
23 juin 200517.

Par ailleurs, nous pouvons citer de même les fonds octroyés par l’Etat
pour aider les communes hormis les domaines de perception des ressources
propres (taxes et impôts directs et indirects) de la commune. Ils concernent le
Fond d’Appui au Développement des Communes (FADeC).

Section 2 : L’environnement légal et règlementaire

La Conférence des Forces Vives de la Nation tenue en Février 1990 marque


l’ouverture d’une ère de réformes destinées à engendrer des évolutions politiques
et institutionnelles majeures pour le Bénin. La Conférence a ainsi décidé de la
mise en œuvre de la décentralisation et de la déconcentration pour souligner sa
volonté de rupture avec l’Etat centralisateur et unique décideur. Ainsi, la situation
sur le plan politique et en matière de gouvernance est marquée par la maturité des
institutions démocratiques et l’affirmation de plus en plus visible du rôle de la
société civile dans la gestion des affaires publiques. Elucider le cadre juridique
servant de base et offrant de vie juridique à la mobilisation des ressources, c’est de
visiter le cadre législatif (Paragraphe 1) et l’environnement règlementaire existant
au Bénin depuis l’amorce de ce processus (Paragraphe 2).

15
Articles 10.d et 41 de la même loi.
16
Articles 2 et 3 du décret n°2005-374 du 23 juin 2005 fixant les modalités d’emprunts par les communes et de
leurs garanties.
17
Articles 2 et 4 du décret n°2005-370 du 23 juin 2005 fixant les modalités de restitution aux communes, des
ristournes sur les recettes recouvrées par les institutions centrales.

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 12


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Paragraphe 1 : Le cadre législatif

Selon la loi n°2019-40 portant révision de la Constitution du 1er novembre


2019, les communes sont les seules collectivités décentralisées. Leur champ de
compétence n’est pas défini dans la Constitution mais renvoyé au niveau de la
législation18. Mais, à ce niveau précis, nous passerons seulement en revue les
lois de la décentralisation :
 La loi n°2019-40 portant révision de la constitution du 1er novembre 2019.
Cette loi fondamentale nous parle des collectivités territoriales en ses articles
150 à 153 ;
 La loi n° 97-028 du 15 Janvier 1999 portant organisation de
l’Administration Territoriale en République du Bénin à travers son article 28 :
c’est la loi cadre qui détermine la dénomination et le ressort territoriale des
départements et des communes ainsi que les règles devant régir les prérogatives
des organes et personnes chargées de leur direction ;
 La loi n° 97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes
en République du Bénin qui l’évoque à travers son article 72. Cette loi repartit
les compétences entre l’Etat et les communes définissant la nature de leur
nouveau rapport. Ainsi, cette loi confère en son article 82 et suivent, des
compétences propres à la commune et précise les secteurs de son intervention de
concert avec l’Etat et les autres collectivités19. Dans l’exercice des compétences
et l’amélioration du cadre et des conditions de vie des populations, la loi prescrit
à chaque commune, l’obligation de disposer d’un outil de planification locale ;
autrement dit d’un plan de développement local dont l’élaboration suit une
méthode bien définie ;

18
Victorin(P) « La contribution du Bénin à la conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement
Local »,2011, pp8-9
19
Ibid,p10

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 13


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

 La loi n° 98-005 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes à


statut particulier. C’est la loi qui traite des questions spécifiques liées à la
gestion urbaine des trois grandes villes qui sont : Cotonou, Parakou et Porto-
Novo. Cette loi leur confère aussi plus de responsabilités que les soixante-
quatorze autres communes dites ordinaires ;
 La loi n° 98-007 du 15 Janvier 1999 portant régime financier des
communes en République du Bénin. Cette loi, à travers son article 2 et suivent,
confère à la commune une autonomie financière car pour l’accomplissement de
sa mission de développement, la commune doit se doter d’un budget propre.
 La loi n° 98-006 du 9 Mars 2000 portant régime électoral communal et
municipal en République du Bénin. Cette loi détermine les règles générales et
particulières applicable aux élections locales. Contrairement aux élections
législatives et présidentielles en République du Bénin, la circonscription
électorale est l’arrondissement. La population élit les conseillers communaux ou
municipaux au suffrage universel par arrondissement. Une fois élus, ces
conseillers se réunissent sur convocation du Préfet, autorité de tutelle, pour élire
en leur sein le maire, les adjoints au maire et les chefs d’arrondissement ;
 La loi n° 2009-17 du 13 aout 2009 portant modalités sur
l’intercommunalité ;
-Le code général des impôts ;
-Les lois de finances notamment celles des années 2003, 2004, 2008, 2009,
2011 et l’ordonnance portant loi de finances gestion 2010 ;
Toutes les lois suscitées témoignent de la volonté manifeste du législateur
béninois de donner plus d’onctions juridiques au processus de mobilisation des
ressources au Bénin20.

20
Victorin(P),op.cit,p 11

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 14


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Paragraphe 2 : L’environnement règlementaire

Le Bénin a opté pour une décentralisation générale qui couvre tout le


territoire national, tant les zones urbaines que les zones rurales, et qui se limite à
un seul niveau : la commune. La commune est ainsi le cadre institutionnel pour
l’exercice de la démocratie à la base et la réalisation des actions de
développement21. La commune est divisée en unités administratives locales, sans
personnalité juridique ni autonomie financière. En effet, plusieurs décrets
d’application des lois de décentralisation devraient être pris pour élucider les
questions traitées de manière vague par le législateur ou celles dont la
clarification est laissée à d’autres textes ultérieurs. Pourtant il existe des décrets
et nous pouvons citer :

 Décret n°2001-410 du 15 Octobre 2001 portant modalités d’application de


la loi n°98-006 du 9 Mars 2000 portant régime électoral communal et municipal
en République du Bénin ;
 Décret n°2001-412 du 15 Octobre 2001 portant statut du secrétaire
général de la mairie ;
 Décret n°2001-414 du 15 Octobre 2001 fixant le cadre général du
règlement intérieur du conseil communal ;
 Décret n°2001-413 du 15 janvier 1999 portant modalités d’avances de
trésorerie aux communes en République du Bénin;
 Décret n°2005-369 du 23 juin 2005 portant ouverture au budget des
communes, des crédits pour dépenses éventuelles diverses ;
 Décret n°2005-369 du 23 Juin 2005 portant ouverture au budget des
communes, des crédits pour dépenses éventuelles diverses ;
 Décret n°2005-372 du 23 Juin 2005 fixant les modalités de délégation
d’attributions et de signature du Maire ;

21
Victorin(P),op.cit.pp12-13

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 15


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

 Décret n°2005-375 du 23 Juin 2005 fixant les indemnités, primes et leurs


modalités d’octroi aux agents et fonctionnaires chargés d’un service communal
ou de fonction communale ;
 Décret n°2005-376 du 23 Juin 2005 fixant les modalités de destitution du
Maire ;
 Décret n°2005-764 du 09 décembre 2005 portant définition et modalités
de la Coopération Décentralisée ;
 Décret n°2005-393 du 29 Juin 2005 Fixant les modalités de mise en
œuvre des interventions financières de la coopération décentralisée22 ;
 Décret n° 2008-274 du 19 Mai 2008 Portant création, attributions,
organisation et fonctionnement de la commission nationale des finances locales
(CONAFIL) ;
 Décret n° 2008-276 du 19 Mai 2008 Portant création du Fonds d’Appui au
Développement des Communes (FADeC) ;
 Décret n° 2009-709 du 31 Décembre 2009 Portant approbation du
document de la Politique Nationale de Décentralisation et de Déconcentration
(PONADEC) ;
 Décret n° 2012-308 du 28 Août 2012 Portant règles de création,
d’organisation et de gestion des Etablissements Publics de Coopération
Intercommunale ;
 Décret n°2005-370 du 23 juin 2005 fixant les modalités de restitutions aux
communes des ristournes sur recettes recouvrées par les institutions centrales ;
 Décret n°2005-374 du 23 juin 2005 fixant les modalités d’emprunts par
les communes et leurs garanties complété par le cadre stratégique de recours de
l’emprunt.
Malgré les décrets adoptés au Bénin, il y a d’autres qui sont en étude ou en
cours d’élaboration. A ces différents lois et décrets s’ajoutent23 :
22
Rapport « Vers un cadre la coopération décentralisée de l’eau et de l’assainissement au Bénin »,2008,p 15

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 16


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

-l’arrêté interministériel n° 401/MISD/MFE/DC du 18 Décembre 2003 portant


nomenclature budgétaire et comptable des communes ;

-l’arrêté n°1145-MFE-MISD-DC-DGB-DGTCP-DGID-DGATC du 14
Septembre 2004 portant modalités de répartition du produit de la TVA perçue au
cordon douanier ;

-l’arrêté n°1327/MFE/MMEH/MISD/DC/DGTCP/DM/DGATC du 02 novembre


2004 portant répartition des produits et des redevances superficiaires sur les
substances des carrières.
Il faut souligner que d’importants lois et des décrets indispensables doivent
encore être adoptés pour faciliter la réussite de la décentralisation au Bénin tels
que l’amélioration du statut particulier des agents des collectivités territoriales,
de la gestion des ressources humaines pour renforcer le cadre institutionnel de
la décentralisation au Bénin.

23
Rapport,op.cit 16

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 17


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Chapitre ll : LE CADRE INSTITUTIONNEL

Selon la formule, devenue célèbre, d’Alexis de Tocqueville et consignée


dans son ouvrage « De la démocratie en Amérique 24» (1835), « C’est dans la
commune que réside la force des peuples libres. Les institutions communales
sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science ; elles la mettent à
la portée du peuple ; elles lui en font goûter l’usage paisible et l’habitue à s’en
servir. Sans institutions communales, une nation peut se donner un
gouvernement libre, mais elle n’a pas l’esprit de liberté »25.
Consacrée par la Loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant Organisation
des Communes en République du Bénin, la décentralisation territoriale a connu
un parcours presque élogieux au Bénin mais en se calquant sur un modèle
mimétique de la France. Pour essayer de comprendre de façon formelle et
cerner un peu plus clairement ce phénomène nous allons évoquer la
Coopération Internationale (Section 1), avant d’énumérer le Cadre de
mobilisation des ressources locales (Section 2).

Section 1 : La Coopération Internationale

La Mairie devra disposer d'un mécanisme adéquat de suivi de l'exécution du


plan de financement du développement local qui est la matrice des rubriques
financées ou co-financées par chaque partie prenante au financement des
investissements sur son territoire. Cette démarche a pour but de repérer les
anomalies et d'apporter promptement des corrections nécessaires par le biais
d'une négociation adéquate. L'un des avantages fondamentaux de cette démarche
est de faciliter l'opérationnalisation effective du P D C à travers la Coopération
Décentralisée (Paragraphe 1) et celle intercommunale (Paragraphe 2).

24
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris : Gallimard (coll. Idées), 1968, p. 72.
25
Ibid,p.74

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 18


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Paragraphe 1 : La Coopération Décentralisée

Selon le décret n°2005‐764 du 09 décembre 2005 portant Définition et


Modalités de la Coopération Décentralisée en République du Bénin, la
coopération décentralisée est définie comme « une relation de coopération
qui lie une collectivité locale décentralisée béninoise ou un groupement
de collectivités locales béninoises à un partenaire étranger doté de la
personnalité morale (collectivité local ou ONG étrangère, Association
26
internationale de ville, etc.) » . Pour exécuter leurs programmes, ce décret
autorise les communes béninoises à conclure des accords de
coopération décentralisée avec des partenaires étrangers définis de tout
manière large, tels que des collectivités locales, des organisations
internationales, des ONG ou autre structure ou organisme du secteur
public ou privé. Les communes béninoises doivent toutefois d’abstenir
de conclure ou des poursuivre des relations de coopération
décentralisée avec des partenaires dont les pays n’entretiennent pas ou
plus de relations diplomatiques avec le Bénin27.

La commune de Kérou n’est pas restée en marge de la Coopération


décentralisée dans le processus de la mobilisation des ressources locales. De ce
fait, une Convention de Jumelage a été signée entre la commune de Kérou et celle
de Gleizé en France.

En effet, l’année 2003 a marqué le point de départ du projet de Coopération


décentralisée entre la ville de Kérou au Bénin et celle de Gleizé en France. Au
cours de cette année, des personnes de bonne volonté ont mis les autorités des

26
Rapport « Vers un cadre de la coopération décentralisée de l’eau et de l’assainissement »,2008 ,p 17
27
Ibid, p 30

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 19


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

deux communes en contact. Dès lors, par voie épistolaire ou par courrier
électronique, l’accord de principe des autorités de la commune de Gleizé a été
obtenu et a eu pour effet immédiat, la mise en place d’un comité de jumelage de
Gleizé-Kérou et celui Kérou-Gleizé28.

L’objectif principal de cette convention est de permettre une meilleure


connaissance réciproque des populations et des institutions, afin de développer des
actions de Coopération profitables à chacun des partenaires. Cet objectif qui sera
décliné en action concrètes s’articulera autour des thèmes suivants :

-Etablir un partenariat durable entre les deux communes dans lequel les
populations locales se sentiront réellement impliquées, à travers des échanges
bilatéraux en faveur de l’ensemble des populations concernées.

-Développer un partenariat multisectoriel entre les deux communes, axé sur


la promotion de la démocratie à la base et le développement local, dans le respect
des principes de la concertation, du cofinancement et du suivi et de l’évaluation.

En conséquence, entre la commune de Kérou Département de l’Atacora


( Bénin), représentée par Madame Abiba DAFIA épse OUASSAGARI, Maire de
la commune de Kérou d’une part, et la commune de Gleizé Département du Rhône
(France), représentée par Madame Elisabeth LAMURE sénateur, Maire de Gleizé
d’une part ,

Il est arrêté et convenu ce qui suit :

-Le jumelage Gleizé-Kérou établi d’accord parties, se développera sur des


actions précises basées sur des rencontres périodiques d’échanges approfondies
entre les deux parties, l’appui institutionnel, technique et financier à la commune
de Kérou, la formation des cadres de l’administration communale et des membres
des commissions communales, les échanges d’information sur les préoccupations

28
Convention de jumelage, 2006, p:3

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 20


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

réelles des populations de Gleizé et de Kérou, le développement des relations au


plan scolaire, sanitaire, culturel et sportif29 ;

-Les activités prioritaires de la commune de Kérou inscrites dans le PAC


annuel dont le cofinancement est assuré par les communes de Gleizé et de Kérou
feront l’objet d’un budget additionnel. Le suivi d’exécution de ces activités sera
assuré par un représentant de la ville de Gleizé désigné par celle-ci30 ;

-Les stages de formation des fonctionnaires de Kérou à Gleizé, permettront à


la commune d’être renforcée dans la gestion de certaines de ses compétences et de
façon générale, dans les méthodes de préparation, d’exécution et d’évaluation des
projets, et dans les méthodes de préparation , d’exécution et d’évacuation des
fonds auprès des partenaires31 ;

- Chaque collectivité s’engage à solliciter des subventions extérieures


adéquates auprès des institutions ou des partenaires au développement, en vue de
financement des projets.

En effet, la coopération décentralisée est considérée comme une source de


financement du développement local. Elle est promue dans les domaines
d'intervention ci-après:

- l'appui institutionnel ;
- les échanges d'expertise ;
- les échanges à caractère social, culturel et sportif ;
- la protection de l'environnement et l'amélioration du cadre de vie ;
- le développement économique et social.

29
Convention de jumelage loc.cit.p6
30
Ibid,p7
31
Ibidem

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 21


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

La Commune doit alors chercher des partenaires capables de soutenir sa


vision du développement. Cette coopération permettra le développement local à
travers :
- le financement des micro-projets et des infrastructures socioculturelles ;
- les échanges des pratiques et préoccupations en matière de développement ;
- l'insertion socio-économique de la jeunesse.

Paragraphe 2 : La Coopération Intercommunale

L’Etat béninois a décidé de réguler l’intercommunalité par la loi


n°2009‐17 portant modalités de l'intercommunalité au Bénin, qui permet
la création d'Etablissement Public de Coopération Intercommunale
(EPCI). Le décret n°2012‐308 du 28 août 2012 portant règles de création,
d’organisation et de gestion des Etablissements Publics de Coopération
Intercommunale est venu par la suite clarifier la définition et les
objectifs de l’intercommunalité, ainsi que la forme organisationnelle
autorisée de l’EPCI 32 . Ce décret est notamment assorti d’une exigence de
mise en conformité des regroupements des communes pour le 31
décembre 2013. C’est une condition pour être en mesure de percevoir
des transferts financiers de l’Etat via le FADeC. La forme juridique
retenue par le MDGLAAT pour l’EPCI suscite pourtant des
préoccupations en excluant des structures intercommunales officielles .
En effet, le Conseil Régional de Picardie a été la première expérience
intercommunale béninoise en 1995 avec alors les sous‐préfectures du
département des Collines et en collaboration avec le Centre International
de Développement et de Recherche (CIDR). En tant que précurseur
de l’intercommunalité en France initiée par une politique territoriale
en 1982,le Conseil Régional de Picardie a placé la promotion de
l’intercommunalité au centre de sa politique de coopération décentralisée
dans une optique de partage de ses acquis institutionnels. Il applique ainsi

32
Rapport « Vers un cadre de la Coopération décentralisée de l’eau et de l’assainissement au Bénin »,2008,p, 34

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 22


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

les deux outils principaux de la promotion de l’intercommunalité que


sont la mise en place d’une structure d’animation intercommunale et
d’un fond de développement territorial. Cette collaboration franco‐
béninoise a donné lieu à la création du Groupement Intercommunal des
Collines (GIC) et a permis aux communes du département de se
former avant l’heure à la maîtrise d’ouvrage communale et à la gestion
des fonds transférés par le FADeC 33 . Le Conseil Régional de Picardie a
également débuté une collaboration avec les communes du département
de l’Alibori en 2006. Aujourd’hui, il existe une quinzaine de structures
intercommunales au Bénin qui peuvent regrouper une partie ou
l’ensemble des communes d’un département. Certaines structures
intercommunales, telles que le Conseil Intercommunal
d’Ecodéveloppement de la lagune côtière (CIED), regroupent à travers
le territoire national des communes partageant un milieu naturel
similaire avec pour objectif commun la gestion du patrimoine
environnemental34. Ce sont :
•L’association des Communes de l’Atacora et de la Donga (ACAD) ;
•L’association pour la Promotion de l’Intercommunalité dans le
Département de l’Alibori (APIDA) ;
• L’association des Communes de l’Atlantique et du Littoral (ACAL) ;
• L’association pour le Développement des Communes du Borgou
(ADeCOB) ;

•Le Groupement Intercommunal des Collines (GIC) ;

• L’association des Communes du Couffo (ACC) ;

•La Communauté des Communes de l’Ouémé (CCO) ;

•La Communauté des Communes du Plateau (CCP) ;

•Le Groupement Intercommunal du Mono (GI‐Mono) ;

33
Ibid,p 35
34
Rapport,op.cit, p36

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 23


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

•L’Union des Communes du Zou (UCOZ) ;

•Le Conseil Intercommunal d’Ecodéveloppement de la lagune côtière


(CIED) ;

•l’intercommunalité ANFANI de la Donga ;

• l’Intercommunalité de la Pendjari35 ;

Enfin, les 2KP (communes de Kérou Ŕ Kouandé Ŕ Péhunco) dont la


commune de Kérou fait partie. Le siège de la Communautés de Communes des
2KP se retrouve dans la commune de Ouassa-Péhunco ainsi que l’Etablissement
Public de Coopération Intercommunale (EPCI)36.

Il y a aussi, le partenariat entre la commune de Parakou et celles des 2KP qui


est déjà avancé et qui permet à ses communes de mobiliser les ressources locales
pour le financement des divers projets dont le renforcement des capacités des
agents, les échanges d’expertise et la subvention des nouveaux bacheliers dans les
écoles de formation à caractère administratif. De même que le Bassin de la
Mékrou qui prend toujours en compte les communes des 2KP c’est-à-dire les
communes de Kérou, Kouandé et Péhunco.

Aussi, la commune de Kérou fait partie de l’Association Nationale des


Communes du Bénin(ANCB).Dans ce sens, le partenariat intercommunal peut
financer des secteurs en fonction des enjeux socio-économiques visés par la
Commune de Kérou dans ses relations avec les communes environnantes. Par
exemple au regard des héritages culturels et linguistiques, le tourisme peut servir
de pôle de développement appuyé par le partenariat intercommunal.

Dans ce cas le partenariat intercommunal pourrait financer la formation des


agents de tourisme intercommunal ou leur recrutement afin d'élaborer des
35
Ibid,p37
36
Statut de la Communauté de Communes des 2KP,p 8

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 24


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

projets concrets et de réaliser des travaux pratiques pour la gestion des


ressources touristiques, l'exposition des Communes et de leurs produits et de
même pour le service de la voirie.

Enfin, le partenariat intercommunal peut aussi organiser des foires au niveau


de l’unes des communes membres. Ce qui peut profiter la commune à mieux
mobiliser des ressources37.

Section 2 : Le cadre de mobilisation des ressources

Le pendant de l’autonomie des collectivités territoriales est ainsi le pouvoir


local de mobilisation des ressources 38 . Même si on peut encore a priori être
surpris de l’existence d’une diversité de ressources dans la commune de Kérou,
il faut connaitre le fonctionnement de l’administration communale (Paragraphe
1). Bien qu’existe un cadre édifiant de mobilisation des ressources, il y a lieu de
notifier que la commune de Kérou regorge d’assez de potentialités et de
ressources (Paragraphe 2).

Paragraphe1: Le Fonctionnement de l’administration communale

La tutelle joue un rôle d’appui technique et de conseil dans tous les domaines du
développement local conformément aux textes et règlements en vigueur. La
Préfecture entretient des rapports de collaboration avec la mairie surtout le
contrôle a priori des actes39 ; la vérification de la légalité des actes posés et un

37
Ibid,p 10
38
BOUDINE (J), « La distinction entre collectivité locale et collectivité territoriale. Variation sémantique ou
juridique ? », RDP., 1992, pp171-199.
39
De ce fait, alors que le constituant camerounais précise que les collectivités territoriales décentralisées sont
les régions et les communes (l’article 55 de la loi n°96 du 18 Janvier 1996 portant révision de la Constitution
du 02 Juin 1972 dispose que : « Les collectivités territoriales décentralisées de la République sont les Régions
et les Communes », le code sénégalais des collectivités locales du 22 Mars 1996 (Loi n°96-06 du 22 Mars
portant code des collectivités locales ) en son article 1 er distingue comme collectivités locales la région, la
commune et la communauté rurale. Il dispose : « Dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité du
territoire, les collectivités locales de la République sont : la région, la commune et la communauté rurale (…)
». La loi organique relative à la décentralisation de 1996 (Loi organique n°15/96 du 06 Juin 1996 relative à la

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 25


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

appui conseil à l’endroit du conseil communal qui à son tour informe la tutelle
après délibération des sessions sur les actions publiques et initiatives prises en
son sein dans le cadre du développement local. Les procès-verbaux des
délibérations ainsi que les listes de présence sont régulièrement envoyés à la
préfecture, car, c’est elle qui les achemine aux plus hautes autorités. Les travaux
d’élaboration du budget primitif sont réalisés conjointement par la mairie et les
différents services techniques qui ont la maitrise des coûts de réalisation pour les
infrastructures locales de la commune.

De ce fait, les recettes sont utilisées pour des dépenses d’investissements bien
que moins remarquables dues à la faible mobilisation des ressources financières.
Quant aux dépenses de fonctionnement, elles occupent plus de la moitié des
recettes et se divisent en deux postes de charge40 :

- les dépenses de personnel qui couvrent la plupart des dépenses de


fonctionnement, ce phénomène est la conséquence d’embauche de personnel
non titulaire. La Mairie, face aux difficultés de mobilisation des ressources
financières, devrait faire appel à des personnels temporaires en fonction des
besoins et des ressources disponibles au lieu de procéder à des embauches ;

- les achats de biens et services tels que les matériels roulants et les matériels
fixes comme les mobiliers de bureau qui sont nécessaires au fonctionnement de
la mairie. Ils occupent aussi une part non négligeable des dépenses de
fonctionnement.

Le constat du fonctionnement institutionnel et organisationnel de la commune


de Kérou vise à identifier le mode d’articulation entre les organes qui animent

décentralisation) au Gabon distingue comme collectivités locales le département, la commune urbaine et la


communerurale.

40
FADeC Fonctionnement

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 26


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

la vie politique et administrative de la commune. Il nous permettra ainsi


d’apprécier la nature des services rendus aux populations par le conseil
communal et partant d’évaluer les besoins restant à satisfaire et ceci dans le but
de favoriser l'émergence d’un développement socioéconomique durable.

En effet, la commune de Kérou est administrée par deux organes dotés chacun
d’attributions spécifiques définies par la loi. Il s’agit de :

- L’organe délibérant ou Conseil communal. Les sessions du Conseil permettent


de discuter de toutes les questions entrant dans leur champ de compétences.

- L’organe exécutif ou Bureau communal : il est élu par le conseil communal. Il


s’agit du Maire assisté par ses adjoints. Sa mission est entre autres «la
préparation du projet de budget de la commune et son exécution, la gestion du
personnel communal, la gestion et l’organisation des biens de la commune,
l’application de la politique d’aménagement, d’assainissement et d’entretien de
la voirie communale, la police administrative… 41». Il ordonne les dépenses et
constitue le personnage central au sein de la commune. Il se doit d’impulser et
d’animer la dynamique de développement socio-économique et culturel.
Conformément aux dispositions de l’arrêté 2018 n° 023/064/COMK-SG-SA
portant organisation des services de la mairie de Kérou, l’administration de la
mairie est structurée en services et divisions, cordonnée par un Secrétaire
Général. Au sommet de la hiérarchie se trouve le Maire. Il est la première
autorité de la commune et préside le Conseil communal. Il est assisté de deux
adjoints42.
 L’organigramme montre l’existence de deux blocs, l’un politique et
l’autre administratif et technique.

41
Règlement intérieur de la Mairie
42
Ibid

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 27


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

 Le bloc politique a pour mission le suivi des dossiers politiques, la


gestion du cabinet du Maire et la définition de la politique communale. Il
est constitué :
- des adjoints au Maire ;
- du Conseil communal ;
- du Secrétariat particulier.
 Le bloc administratif et technique
Il est chargé de la mise en œuvre de la politique définie par le conseil
communal. Il comprend un Secrétariat Général(SG) et les services suivants :
le SAG ; le SAFEM ; le SDLPCD; le STAFD; le SEAEHA ; SICAD ; le
SECP et le SRT. Ces différents services sont répartis en divisions et
cordonnés par des chefs services qu’il convient de définir comme suit :
 le Secrétariat Général(SG) : Secrétaire Général de la Commune de
Kérou ;
 le C/SAG : Chef Service des Affaires Générales ;
 le C/SECP : Chef Service de l’Etat Civil et de la Population ;
 le C/SICAD : Chef Service de l’Information, de la Communication, des
Archives et de la Documentation ;
 le C/SAFEM : Chef Service des Affaires Financières, Economiques et
Marchandes ;
 le C/SDLPC : Chef Service du Développement Local de la Planification
et de la Coopération Décentralisée ;
 le C/ST : Chef Service et Technique ;
 le C/SRT : Chef Service Radio Transmission.

Ces différents services participent à la mobilisation des ressources locales d’une


manière ou d’une autre43.

43
Organigramme de la Mairie

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 28


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Paragraphe 2 : Le potentiel économique imposable de la commune

La commune de Kérou regorge d’assez de potentialités et de ressources.


Ainsi, la majorité de la population active est agricole. Les autres branches
d’activités comme le "commerce, restauration et hébergement" occupent
respectivement 8,3% et 6,3% de la population active. "Les autres services" en
occupent 4,0%. L’économie de la commune de Kérou est dominée par des
activités agricoles (agriculture et élevage) qui occupent plus de 87% de la
population selon le RGPH4 de 2013 44 . Il ressort que les hommes sont des
agriculteurs ou des éleveurs avec quelques spécificités au niveau de certains
groupes sociaux professionnels. La Boucherie et les métiers d’artisanat
(maçonnerie, couture, soudure, électricité) sont souvent exercés dans la
commune. En général, les femmes sont ménagères ou commerçantes. La
principale culture industrielle pratiquée est le coton aux côtés de plusieurs
cultures vivrières. Elle est la deuxième commune productrice du coton au plan
national. Les principales techniques de production demeurent la culture
extensive, itinérante et sur brûlis, le travail à la main avec comme conséquence
une destruction importante des espèces végétales, une forte utilisation des
engrais chimiques et des insecticides, l’utilisation de la houe comme principal
outil de travail. Mais on assiste depuis quelques années à la pratique de la
culture attelée ; ce qui accroît sensiblement les surfaces cultivées qui varient
parfois entre 10 et 60 ha45.

De façon globale la commune est autosuffisante pour les produits vivriers à


l’exception de quelques spéculations comme l’igname et le niébé. Elle offre
principalement le maïs, le sorgho, le soja, les bovins, le fromage, les volailles et
les caprins. La commune reçoit surtout les ignames à partir de Mars. Il reçoit
également du manioc du gari et du Niébé. Les infrastructures marchandes dans
44
Plan de Développement Communal 2015-2020
45
Ibid

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 29


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

la commune sont dominées par les marchés et quelques boutiques et magasins.


L’hôtellerie n’est pas assez développée dans la commune. Pour l’artisanat, on
peut citer entre autres les coiffeurs, les vanniers, les tailleurs, les menuisiers
etc…. Les matières premières sont disponibles dans la Commune46. On note une
mauvaise organisation au niveau des artisans comme le manque de formation ;
l’utilisation de matériel inapproprié. L’importance de ce secteur est insignifiante
dans l’économie faute d'organisation. Toutefois, il constitue un secteur pouvant
générer des ressources importantes à la Commune.
En effet, les ressources financières des collectivités locales constituent
l’ensemble des revenus fiscaux, les taxes et redevances des collectivités locales
dont la mobilisation ne dépend pas d’une décision discrétionnaire des autorités
publiques centrales47. Elles permettent à la localité de réaliser des travaux de
développement dans le cadre de la décentralisation. Les ressources locales
comprennent :L’ensemble des recettes fiscales recouvrées au profit des
collectivités locales, y compris les ressources fiscales rétrocédées par l’état
central, partagé ou non partagé et l’ensemble des recettes fiscales (redevance et
place de marché, amendes, droit afférent aux actes de chancelleries et d’état
civil).En revanche, les subventions et transferts de l’état central ne constituent
pas des ressources locales propres, car elles se déterminent par une décision de
l’Etat central parce qu’elles sont très largement discrétionnaires et susceptibles
de changement à court terme. De même, les ressources de financement (dons et
emprunts externe ou interne) ne sont pas de nature fiscale ni assimilables à des
taxes redevance.

La mobilisation des ressources s’articule autour d’une combinaison d’actions


visant à :

46
Ibidem
47
La mobilisation de ressources propres locales en Afrique,RDP,2007,pp5-6

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 30


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

-Identifier les différentes catégories de ressources à mobiliser, savoir quoi


mobiliser et faire une priorisation en fonction des besoins réels du milieu de la
période et du moment 48;

-Choisir les mécanismes permettant d’obtenir les ressources, savoir comment


mobiliser les différents types de ressources choisies ;
-Cibler les acteurs et les sensibilisés pour leur adhésion au processus de
mobilisation des ressources financières ;
-Convaincre les partenaires sur les biens fondés du processus.
La mobilisation de ces ressources financières nécessite une bonne maitrise
des textes en vigueur. Parmi les recettes prévues par les textes, certaines ne sont
pas du tout mouvementées. Elles sont : les ristournes des amendes prononcées,
la taxe d'alignement, de construire ou des conventions, la quote-part sur produit
de consommation d'énergie, d'électricité consentie aux abonnées de la S.B.E.E,
le produit des centimes additionnels, le produit des emprunts autorisés à réaliser
en cours d'exercice, l'aliénation et le produit extraordinaire, les dons et legs.
D'autres recettes sont recouvrées faiblement. C'est le cas de la majorité des
recettes pour lesquelles les structures en charge des recouvrements se sont
investies ; la faiblesse des différents taux de réalisations par rapport aux
prévisions le témoigne. En outre, il apparaît dans certains chapitres de recettes
un déséquilibre entre les prévisions et les réalisations.

La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect qui frappe les biens de
consommations. D’après l’article 219 du code général des impôts 2017 « les
affaires réalisées au Bénin par des personnes physiques ou morales qui
habituellement ou occasionnellement achètent pour revendre ou accomplissent
des actes relevant d’une activité industrielle, commerciale, agricole, artisanale,
ou d’une activité non commerciale à l’exclusion des activités salariées sont

48
Ibid,p7

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soumises à la taxe sur la valeur ajoutée » 49 . Il est institué une taxe sur des
produits tels que : les tabacs et cigarettes, les produits pétroliers ,les boissons , la
farine de blé , les produits de parfumerie et cosmétiques , le huiles et corps gras
alimentaires , le café , les véhicules de tourisme dont la puissance est égale ou
supérieure à 13 chevaux , les sachets en matières plastiques , le thé , le marbre ,
les lingots d’or , les pierres précieuses , etc.

Cette taxe frappe toutes importations ou cessions de ces produits


effectuées en droit ou en fait aux conditions de livraison en République du
Bénin. Sont assimilées à des cessions, les prélèvements effectués par le
producteur pour ses besoins propres ou l’affectation à la consommation 50 .
L’autonomie financière est l’un des trois (03) caractéristiques des collectivités
locales. Selon le petit Larousse, l’autonomie signifie indépendance, possibilité
de décider pour un organisme, un individu, par rapport à un pouvoir central, à
une hiérarchie, une autorité 51 . L’autonomie financière est la situation d’un
service qui administre, gère librement ses propres ressources ou dont la gestion
financière est indépendante de celle de la collectivité publique qui l’a créé et qui
le contrôle. L’autonomie financière des communes permettra aux ressources de
rester sur place, afin d’être gérées par la population locale ; ce qui limitera la
marge de manœuvre financière des gouvernants et les obligera à réduire leur
train de vie.

49
Article 219 « Code Général des Impôts »,2017
50
Code général des impôts,loc.cit
51
MARCOU (G.), «L'Etat et les collectivités territoriales : où va la décentralisation ?», AJDA, n° 27, 29 juillet
2013,pp. 1556-1563 ; Cour des comptes, L’organisation territoriale de l’État. Rapport public thématique, Juillet
2013, Paris, 294 p

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PARTIE II:DES RESSOURCES


REELLEMENT INEXISTANTES

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Dans le souci de satisfaire les intérêts légitimes exprimés par la population, la


République du Bénin n’a pas trouvé autre moyen que la décentralisation qui a
pour but principal le rapprochement de l’administration à l’administré afin d’être
en contact directe de ces besoins. Sans autonomie financière, la décentralisation
52
n’est que mirage . En effet, la décentralisation est un système de
démocratisation à la base par excellence qui favorise certainement le
développement local. C’est pour cela que beaucoup de pays se sont engagés
depuis quelques temps à mener des réformes de décentralisation. En général, ces
réformes visent à promouvoir la démocratie à la base et le développement
durable.
La commune de Kèrou n’est restée en marge des reformes en cours au
Bénin depuis quelques années, et elle doit combinée le cadre normatif et
pratique de mobilisation de ses recettes pour être conforme aux réalités
économiques du pays. C’est d’ailleurs plus vrai que l’on ne saurait passé de
l’observation de la pratique au risque de faire du pur juridisme et de passer à
côté de l’objectif de cette recherche, celui de mettre en lumière, la contribution
locale essentielle à la mise en œuvre des politiques de développement. Cette
partie sera consacrée à la révélation des obstacles qui freinent la mobilisation
des ressources locales de la commune (Chapitre 1), pour permettre de renforcer
pour les différentes politiques de développement local (Chapitre 2).

52
Théodore(H) « La décentralisation au Bénin : mythe ou réalité ?, Revue béninoise des sciences juridiques et
administratives,n°7,p1

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CHAPITRE I : Le recouvrement difficile

Analysé sous cette approche incertaine, on s’aperçoit que le principe


demeure un concept ambigu dans l’ordre des collectivités décentralisées53. La
mobilisation des ressources de la commune de Kérou souffre beaucoup à cause
des obstacles de mise en œuvre. Ainsi, les obstacles liés aux stratégies de
mobilisation des ressources locales qui sont à surmonter aux niveaux des
services d’une part (Section 1) et d’autre part à l’opposition du payement de
l’impôt par la population (Section 2).

53
Hertzog(R) « L’ambiguë constitutionnalisation des finances locales », Actualité juridique-droit administratif,
mars 2003,p 548

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Evolution des recouvrements de la commune de Kérou

Tableau Statistique de l’évolution des recettes propres de 2015 à 2019

NATURE DE ANNEES

RECETTES 2015 2016 2017 2018 2019

RECETTES NON 26.167.525 48.542.173 54.616.656 45.516.725 28.307.123

FISCALES

RECETTES 55.793.309 65.200.641 75.330.174 81.369.233 77.852.756

FISCALES

RECETTES 81.960.834 113.742.814 129.946.830 126.885.958 106.159.879

PROPRES

SUBVENTION 36.685.628 33.597.353 77.315.453 80.932.933 62.043.560

TOTAL 118.646.462 147.340.167 207.262.283 207.818.891 168.203.439

Source: Réalisé à partir des comptes administratifs de la Mairie de Kérou

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Section 1 : Des Services inadéquats pour le recouvrement

S’il est vrai que la mobilisation des ressources locales dans la commune de
Kèrou est encadrée par les lois de la décentralisation en République du Bénin, il
est aussi important de notifier que dans la pratique, existent de nombreux
obstacles. Pour la survie de l'administration locale et le financement du
développement local durable, la Mairie de Kérou doit faire face aux difficultés
observées au niveau des structures en charge de la mobilisation des ressources
locales dont le service des recettes auxiliaires et des impôts (Paragraphe 1) et
les problèmes relatifs aux services administratifs de la mairie (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le Service des Recettes Auxiliaires et des Impôts

La politique en matière de mobilisation de recette de la commune de


Kérou ne connait pas de jours des heures de gloire. Elle souffre des insuffisances
dont il s’avère important de mettre en lumière dans le cadre de ce paragraphe.
En effet, les difficultés sont de plusieurs ordres. Entre autres, on peut citer:
les problèmes relatifs à la détermination de l'assiette, au recouvrement et à la
qualité du personnel. L'assiette désigne, d'une part l'ensemble des règles
appliquées ou des opérations effectuées par les services fiscaux pour déterminer
les éléments (locaux, bénéfices, chiffre d'affaires...) qui doivent être soumis à
l'impôt et d'autre part le résultat de ces opérations auquel est appliqué ensuite le
taux ou le barème de l'impôt54. Dans la commune de Kérou, elle est confrontée
aux problèmes suivants :
- L'insuffisance de la couverture fiscale locale surtout dans les arrondissements
à caractère rural à savoir Firou, Brignamaro et Kaobagou ;
- l'insuffisance des informations sur l'identification du contribuable ;
- l'insuffisance de levées topographiques de la Commune ;

54
La mobilisation de ressources propres locales en Afrique,RDP,2007,p20

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 37


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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- l'existence des noyaux anciens à caractère multiforme ;


- l'occupation saisonnière des habitations ;
- la non actualisation régulière des bases d'imposition.
Pour ce qui est du recouvrement, il est l'encaissement de l'argent de l'impôt ou
des taxes collectées. Il connaît les problèmes ci-après :
- la notification tardive des avis d'imposition ;
- le recouvrement insuffisant des montants émis ;
- l'application irrégulière des mécanismes de poursuites ;
- la mauvaise volonté des populations de faire du paiement de l'impôt un acte
potable ;
- toutes les taxes locales prévues au Code Général des Impôts dont le produit
doit revenir à la Commune conformément à l'article 10 - c de la Loi 98-007 du
15 janvier 1999 ne sont pas explicites ; car en dehors des taxes et impôts qu'on
retrouve dans le Recueil des lois sur la Décentralisation et le Code Général des
Impôts, les taxes locales restantes ont été supprimées.

La Recette Auxiliaire et des Impôts de Kérou dispose, en plus d’un Agent


Permanent de l'Etat (APE), des agents des collectivités locales notamment des
préposés des services administratifs ou mieux des agents d'exécution. Leur
niveau de formation ne permet donc pas de faire un travail de qualité en matière
de fiscalité locale. Pire encore, ces préposés demeurent en effectif insuffisant
pour exécuter aisément leurs missions. Le personnel de la Recette des impôts
manque réellement de moyens matériels. Le travail demeure encore manuel en
grande partie et entraîne des retards considérables dans la distribution des avis
d'imposition. De plus, il lui est difficile de porter aisément des contraintes à
l'encontre des contribuables débiteurs.

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 38


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Paragraphe 2 : Les problèmes au niveau des services administratifs de la


Mairie

Certes le personnel de la Mairie chargé du recouvrement fournit d'effort pour


recouvrer les ressources au regard des maigres moyens mis à sa disposition.
Toutefois, il reste beaucoup à faire dans ce domaine car le taux de recouvrement
demeure faible par rapport aux prévisions. Les raisons sont entre autres :

- l'insuffisance de personnel qualifié ;


- la méconnaissance de la valeur du patrimoine communal ;
- la faible couverture des services administratifs surtout dans les arrondissements
à caractère rural ;
-la non maitrise de l’outil informatique par les secrétaires d’arrondissements à
caractère rural ;
- l'incapacité de satisfaire certains services ;
- l'inexistence de matériels roulants pour les agents des services marchands ;
- l'inexistence d'outils modernes de travail (matériel informatique) dans les
arrondissements de Brignamaro, Firou et Kaobagou ;
- l'absence de suivi des reversements des établissements publics.

Du fait que le décret devant déterminer le pourcentage minimum des


ressources de la section de fonctionnement qui doit être dégagé et consacré
chaque année aux investissements de la commune n'est pas encore pris, il
apparaît une inconsistance du montant réservé à l'investissement. S’en suit,
l’inexistence d'une structure capable de coordonner les investissements dans la
commune débouche sur la non-implication de tous les acteurs concernés par
l'investissement local et l'inexistence de stratégies adéquates55.

55
Rapport,op.cit,p22

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 39


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Des difficultés observées au niveau des apports de l’Etat dans ce cadre, nous
pouvons retenir que :

- malgré les multiples études prioritaires réalisées et décrets pris par l'Etat, il
reste beaucoup à faire dans la prise des décrets d'application des lois de la
décentralisation ( 2 /13 des décrets identifiés sur la Loi n°98-007 du 15 janvier
1999 portant régime financier des Communes en République du Bénin sont
seulement élaborés et adoptés.)

Au niveau des obstacles identifiés des sociétés ou organismes publics, le


problème majeur est le non-reversement par ces structures des recettes dans le
compte de la Commune. C'est un acte de violation des textes en la matière. Par
exemple, dans le Code Général des Impôts l'article 1082 prévoit le prélèvement
d'une taxe sur la consommation de l'électricité et l'eau au profit des
Communes56. Selon l'article 1083 du même code « les tarifs maxima de cette
taxe sont fixés par la Loi. La taxe est recouvrée sans frais, au lieu et place de la
Province ou de la Commune par les sociétés distributrices d'électricité et d'eau
en même temps que le montant de leurs factures. Elle est reversée par ces
sociétés par trimestre aux receveurs principaux ou communaux 57».

Mais force est de constater avec amertume que ce produit n'a jamais été
reversé à la Commune. Les sociétés d'Etat ou établissements publics
s'abstiennent donc de ne pas aider la Commune à mobiliser suffisamment les
ressources financières locales et mettent ainsi en difficulté le bon
fonctionnement de la Commune sans s'inquiéter.
Face à tous ces problèmes identifiés, il s'avère nécessaire de faire des
suggestions adéquates aux élus dans le but de les aider à mobiliser plus de
ressources locales.
56
Article 1082 Code général des impôts
57
Article 1083 loc.cit

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 40


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Section 2 : Une population hostile aux impôts

La population s’oppose au droit de prélèvement des impôts et taxes. L’objectif


est de voir si la population perçoit le payement des impôts et taxes comme une
obligation régie par la loi 58 . Malheureusement, cette population éprouve des
désaccords due à la situation économique défavorable (Paragraphe 1) et aussi à
l’injustice fiscale (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Une Situation économique défavorable

La morosité économique que traverse actuellement le pays continue de porter


des effets néfastes aussi bien sur les ambitions de l'Etat à l’endroit de la
commune de Kèrou qu'à celles des populations de la commune. L’Etat traversant
une situation économique se trouve contraint de prendre des mesures
économiques défavorables aux collectivités locales à l’instar du faible volume
des subventions communément appelés Fonds FADeC. Depuis l’avènement de
la rupture, on note un versement irrégulier de certaines ressources comme le
fonds FADeC. Le professeur Rivero est plus explicite lorsqu’il distingue « parmi
la masse des besoins auxquels l’administration doit pourvoir, entre ceux qui
intéressent l’ensemble de la population et ceux qui demeurent particuliers à une
collectivité… La reconnaissance d’une catégorie des affaires locales, distinctes
des affaires nationales, est la donnée première de toute décentralisation »59. Dans
le cadre de la décentralisation territoriale, la satisfaction d’un besoin collectif
local, et donc la création d’un service public local, est largement tributaire de la
conception que se font les gouvernants, à un moment donné, du rôle de l’Etat et
des personnes publiques.

58
« L’incivisme fiscale dans la commune de Ouagadougou »,RDP,2010,p20
59
Jean Rivero, Droit Administratif, Précis Dalloz 1971, p. 286 ; Du même auteur, 8 e éd., 1997, p. 308 ; Idem,
Jean Rivero, Jean Waline, Précis de droit administratif, 18 e éd., Dalloz, op.cit., p. 331. 440 Charles Eisenmann Ŕ
centralisation et décentralisation op.cit., p. 32. 441 Ibid.

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 41


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Le poids de la crise économique a engendré également des difficultés socio-


psychologiques au niveau des populations 60 . Elles évoquent les raisons ci-
dessous pour ne pas faire face à leurs charges fiscales :

- l'ignorance des populations de l'impact des recettes fiscales dans le


développement de leur localité ;
- la méconnaissance du bien-fondé des impôts ;
- l'ignorance de leur identité par l'Etat dans la réalisation des projets de
développement ;
- l'inexistence des services de base (l’accès à l'eau potable, l'électricité,
l'éducation....) ;
- la plupart des gens affirment éprouver la colère lorsqu'ils reçoivent les avis
d'imposition ou lorsqu'ils sont en face des agents des impôts ;
- le coût des montants d'impôts et taxes est élevé;
- inexistence d'emplois générateurs de revenus ;
-la population affirme payer les impôts par résignation ;
-l’incivisme de la population.

Paragraphe 2 : L’injustice fiscale

Dans la plupart des communes du Bénin, l’incidence de la pauvreté reste très


élevée. Il s’agit là d’un facteur défavorable à la mobilisation de ressources
locales.
D’une manière générale, une forte inégalité, le coût des montants d’impôts et
taxes élevé et une situation de grande pauvreté éventuellement combinées avec
d’autres facteurs (fragmentation ethnique, divisions religieuses) tendent à
entrainer une instabilité politique et l’apparition de régimes prédateurs ou une
partie importante de la population, généralement les plus pauvres, se trouve être

60
Rapport,op .cit, p 22

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 42


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exploitée par une minorité favorisée. Outre son effet néfaste sur la croissance,
l’instabilité politique et les violences qui peuvent y être associées sont autant de
facteur de refus de l’impôt61.
Les inégalités et la pauvreté affectent le civisme fiscal, donc la capacité des
collectivités à prélever et à redistribuer. Dans les pays très inégalitaires ou
subissant une forte incidence de la pauvreté, la plupart des contribuables
considèrent la distribution des revenus comme injuste. L’impôt central, et par
extension l’impôt local apparaissent alors illégitimes ce qui incite à la fraude et
à l’évasion fiscale. Les contribuables cherchent d’autant plus à échapper à
l’impôt que l’Etat est prédateur et échoue dans sa mission à offrir des biens
publics à tous. Selon Favoreu, La fraude fiscale constituerait alors « la seule
réponse pertinente à l’arbitraire et à l’incurie des Etats »62.
La faiblesse extrême des revenus et un nombre élevé de pauvres constituent
des obstacles à la mobilisation des ressources (exonération, coût de prélèvement
exorbitant).
D’abord, la pauvreté est synonyme d’un revenu proche du seuil de
subsistance. Il est en résulte une extrême difficulté à supporter une taxation
notamment directe. De manière plus générale, afin d’échapper à la pauvreté, ou
au moins de survivre, les pauvres cherchent à s’engager dans des activités non
enregistrées. Malgré le développement de technique fiscal de plus en plus
adapté au déficit posé par ces activités informelles, une forte informalisation de
l’économie induite par une grande pauvreté détériore la capacité des citoyens au
paiement de l’impôt. Elle conçoit le payement de l’impôt comme injuste.

61
Ibid,p 24
62
FAVOREU « Décentralisation et Constitution »,RDP,1982 pp, 1259-1261

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Chapitre 2 : Une politique de recouvrement à renforcer

Dans le cadre du renforcement des capacités des collectivités en matière


mobilisation des ressources, il revient à la commune de Kèrou de reformer sa
politique fiscale. Afin de permettre aux collectivités locales de disposer des
ressources au développement tant souhaité par les populations, des subventions
et transferts des compétences ont été prévus par le législateur pour assurer
l’équilibre des différentes communes63. Ces dernières se révèlent insuffisant à
l’heure actuelle. Il urge de passer à la sensibilisation de la population à l’intérêt
général (section1) et aussi l’amélioration de la politique de recouvrement
(section2).

Section 1 : La sensibilisation à l’intérêt général

La collaboration entre les services de la Mairie et la population constitue un


outil important de mobilisation des ressources. Dans cette section, il s’agira
d’évoquer la sensibilisation permanente à l’endroit de la population (Paragraphe
1) et les mesures sociales (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La sensibilisation permanente à l’endroit de la population

La sensibilisation doit commencer d'abord par la formation continue des


agents en charge du recouvrement. Car mieux ils seront formés mieux ils seront
convaincants pour faire explorer toutes les arcanes de notre système fiscal au
contribuable. Le Pr BUABUA wa KAYEMBE Mathias disait : « le vérificateur
doit être porteur des qualités morales à toute épreuve et des connaissances
techniques indiscutables... une grande intelligence dans l'interprétation des
textes juridiques... » 64. Cela est valable pour tout agent des impôts qui doit être
en contact avec les contribuables. Aussi, la sensibilisation des populations doit
63
Amagoin KEITA et GUY Claude Weinso « Accroitre les ressources financières des communes »,RDP,2008,pp
15-17
64
Mathias KAYEMBE « La langue française doit être un véhicule de la production des biens », 2012, p, 24

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 44


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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être l'affaire des élus locaux à savoir les conseillers communaux et les chefs de
villages ou de quartiers de ville. Elle reste une priorité majeure, car la
population manifeste régulièrement le sentiment de colère devant les agents de
l'administration fiscale et affirment ignorer le rôle de l'Etat et le bien-fondé de
la perception des impôts et taxes. La colère de la population envers les agents
des impôts et taxes est surtout due à un déficit d'informations et de
communication sur ce qui se fait des recettes locales mobilisées. S'il est vrai que
les conseillers communaux sont bien placés pour mener des campagnes de
sensibilisation, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils sont dans une situation
embarrassante du fait des fausses promesses électorales qui ont soutenu leur
élection. Par contre, un bon service de communication peut lever toutes les
résistances des populations par rapport à leurs contributions au fonctionnement
des services communaux. D'où la nécessité pour la Commune de Kérou de
mettre en place un service efficace de communication pour un changement de
mentalité et de comportement.

En effet, les objectifs de la sensibilisation seraient alors de faire


comprendre aux populations ce qu'est l'administration communale, ses missions
et le bien-fondé des prélèvements fiscaux tout en mettant un accent particulier
sur les droits et devoirs du citoyen. Le fisc doit informer les contribuables sur la
législation fiscale en vigueur. Cette tâche n'est pas facile avec la perpétuelle
mutation des textes. Mais un effort collectif doit être fait pour assurer
l'effectivité de cette tâche65.

Pour atteindre cet objectif une commission peut être créée pour faire un
toilettage des textes afin d'expurger de notre législation fiscale les textes qui
sont tombés en désuétude ou des textes qui se contredisent.

65
Rapport « L’incivisme fiscale dans la commune de Ouagadougou »,2010,p 25

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A côté de ce toilettage des textes, il faut effectuer une mise à jour des guides
et barèmes pour mieux faire comprendre les mutations qui se font fréquemment
dans le milieu fiscal. Mais avant la mise à jour de ces guides, il va falloir
travailler à ce qu'il y ait une constance dans leur production.

Ce n'est qu'après ce travail de production régulière que la mise à jour aura


toute son importance pour élaguer ces guides des informations désuètes66.

Pour une meilleure qualité de ce travail il faudra en amont que les agents en
charge de cette tâche puissent eux-mêmes être imprégnés des changements qui
interviennent dans ce domaine à travers une formation continue. Ce n'est qu'à
travers cette réalité que la population va reconnaître la Commune comme
l'institution de relais effectif du gouvernement central, chargée d'exercer la
démocratie à la base67. Cette sensibilisation doit se faire lors des réunions des
élus locaux avec les différentes couches de la population et aussi par le biais des
radios de proximité comme « Kpably FM » de Kérou68.

Paragraphe 2 : Les mesures sociales

Les ressources fiscales constituent la part importante des ressources


internes de la commune. Elles sont composées essentiellement des impôts
locaux. L’amélioration de ces ressources passe alors par l’acceptation de l’impôt
et de l’adhésion du contribuable. Pour ce faire, les autorités locales sont invitées
à:

- redoubler d’ardeur en instaurant la confiance entre elles et les populations ;


- faire participer les populations aux décisions qui les concernent directement,
surtout les mesures fiscales ;

66
Ibid,p 28
67
Ibidem
68
Plan de Développement Communal

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 46


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- restaurer la confiance par la reconnaissance par chaque citoyen de son


appartenance à la collectivité par la lutte contre l’intolérance, l’exclusion et
les discriminations de toutes natures ;

Toutes ces mesures seront prises à travers :

- des campagnes de sensibilisation et d’information périodiques, animées par


les dirigeants locaux, avec le concours des médias, des chefs religieux, des
notables, des ONG, des animateurs sociaux, de tous les leaders d’opinions
etc.... ;
- des séances de réunion avec les populations par la méthode participative
seront organisées à travers toute la commune, sans omission quelconque d’un
village ou quartier de ville. C’est seulement dans ces conditions que les
populations locales prendront conscience de la fiscalité locale et accepteront
de s’acquitter de leur devoir fiscal.

D’autres actions peuvent être menées par les autorités communales à


savoir :

- aplanir leur divergence et s’atteler aux problèmes réels de développement qui


se posent à la commune à travers un bilan des relations interpersonnelles lors
de l’adoption ou de l’évaluation à mi-parcours des budgets ;
- poursuivre l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires et
procéder au recrutement d’autres agents avec la définition claire des
attributions (tâches) de chaque agent et/ou de chaque poste ;
- inciter la population à l’urbanisation de leur commune ;
- inscrire dans les budgets à venir une ligne spéciale pour la communication.
Afin de réduire les tracasseries dont font objet les contribuables pendant
les opérations de recouvrement des impôts afin de favoriser l’installation de
plusieurs unités de production et de transformation dans la localité. Une
meilleure sensibilisation favoriserait les paiements spontanés. Il faudra aussi
que les autorités communales se rapprochent de leurs homologues de Bonou
Réalisé par KILAO Bio Ayouba 47
«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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pour définir une fiscalité claire de l’exploitation du sable fluvial qui constitue
une ressource minière pour les communes. La réussite de ces stratégies
réside dans la manière avec laquelle les autorités communales se prennent
pour susciter l’adhésion de la population à l’impôt et restaurer la confiance
de celle-ci à travers des actes tangibles et concerts auxquels elle adhère. Cette
sensibilisation doit se faire non seulement à travers les organes de presse
(radios de proximité, spots publicitaires, etc...) mais également à travers des
séances éducatives animées dans chaque quartier par les conseillers locaux
et communaux. L’organisation chaque année au niveau de l’arrondissement
puis de la Commune d’un concours dénommé « Bon payeur des impôts »
peut aussi inciter la population à s’acquitter spontanément de ses impôts et
taxes.
En effet, les expériences ont montré que les populations paient volontiers
l’impôt lorsqu’elles savent à quoi l’argent qu’elles donnent va servir. Ce qui
nous amène à envisager une pré-affectation des ressources mobilisées de sorte à
garantir la plus grande transparence dans la gestion financière de la commune.
On pourrait par exemple envisager que la fiscalité foncière serve essentiellement
à financier l’entretien et le développement des infrastructures
sociocommunautaires ou que la commune emprunte pour financer les
investissements ayant une rentabilité propre comme les équipements et services
marchands. Dans ce cas l’emprunt sera remboursé par l’EBE. La commune
devra améliorer la qualité des dépenses : il s’agit plus de « mieux dépenser » que
le « dépenser moins »69. Une gestion efficace et transparente serait indispensable
pour mettre en confiance les contribuables, les usagers des services communaux,
les partenaires financiers de la commune (institutions de crédit, bailleurs de
fonds).

69
Jean-Pierre(B) « L’autonomie financière des collectivités Territoriales »,RDP,2001,p 55

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 48


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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Section 2 : L’amélioration de l’assiette fiscale

A ce niveau, nous verrons le développement local comme une démarche


de mobilisation des acteurs tout en encourageant la mise en place du Registre
Foncier Urbain (Paragraphe 1) qui apparait aujourd’hui comme un gage du
développement70. Il faut aussi notifier qu’il apparait indispensable de mobiliser
la participation des acteurs communaux également pour conforter le processus
de recouvrement (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : La mise en place du Registre Foncier Urbain

Le Registre Foncier Urbain (R F U), en tant que base de données


relatives aux parcelles, aux infrastructures et aux techniques de collecte,
d'actualisation et de restitution d'informations fiscales, s'est révélé comme un
puissant moyen de mobilisation des impôts dans les localités où il a été appliqué
au Bénin. Fort de cela, les élus locaux, la Recette des Auxiliaires et des Impôts
de Kèrou et les autres acteurs en charge du Projet Registre Foncier Urbain
doivent tout mettre en œuvre pour accélérer le processus de la mise en place du
Registre Foncier Urbain. La mise en place du R F U et la formation des
utilisateurs constituent une étape fondamentale dans la mobilisation des
ressources locales ; mais le dynamisme de cet instrument dépend surtout de la
capacité des utilisateurs à résoudre les problèmes liés à l'actualisation des
données foncières et fiscales. Pour développer cette capacité de la Commune, la
maintenance du R F U consistera à prévoir et gérer un système de conservation
des données initiales du R F U, à assurer l'intégration des données parcelles
nouvellement loties et à exploiter de façon judicieuse les informations foncières
actualisées ayant des répercussions fiscales. Ce système devra prévoir la gestion
effective de la cartographie urbaine.

70
La mobilisation de ressources propres locales en Afrique,RDP,2007, p 11

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 49


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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Le R F U, pratiqué jusque-là, permet de synthétiser les patentes et les


licences en Taxe Professionnelle Unique (T P U) et les contributions foncières
en Taxe Foncière Unique (T F U). Il est souhaitable qu'au cours de la réalisation
du R F U de Kérou, la T P U prenne la taxe de développement local (T D L) en
compte. Par contre, dans les zones rurales pour réussir la mobilisation de cette
taxe, il faut créer et organiser les circuits de commercialisation des produits
agricoles 71 . Mieux, il faudrait procéder à une politique de délivrance des
autorisations annuelles d'exercice économique et d'établissement de carte
professionnelle à tout agent économique afin de récupérer ceux qui ne se sont
pas régulièrement inscrit au niveau de la chambre de commerce ou au niveau de
la direction des impôts et ceux qui ont une activité économique de menues
valeurs. En attendant la réalisation du R F U, il faut procéder à une réduction de
l'imposition foncière ; que ce soit en milieu urbain ou rural. Il est possible de
ramener les différents taux fonciers au plancher. Toujours dans la logique de
faire fléchir la mentalité de l'incivisme fiscale, il faut évaluer le montant des
dettes fiscales des contribuables débiteurs et procéder à un allègement de la dette
fiscale72.

Paragraphe 2 : Une implication des acteurs communaux

Au regard des difficultés identifiées en matière de mobilisation des ressources


au niveau des services de la Commune, il apparaît opportun de mener une série
d'activités en vue d'améliorer leurs prestations. Au nombre de celles-ci, on peut
retenir:

-La sensibilisation des citoyens par des missions d’explications du budget et son
rôle pour le développement ;
-La mise en place d’un fichier fiable des contribuables ;
71
Rapport,op.cit,p 16

72
« L’incivisme fiscale dans la commune de Ouagadougou »,RDP,2010,p39

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-L’utilisation d’un système d’information urbain et d’adressage ;


-La culture du civisme ;
-La mobilisation au niveau des partenaires financiers extérieurs
-La sensibilisation au civisme fiscal ;
-Organisation des séances de contrôle inopiné pour conscientiser les agents
chargés de percevoir les taxes sur les marchés73;
-Fourniture des machines informatiques aux agents des bureaux arrondissements
à caractère rural pour permettre de servir les populations en matière d'état civil ;
-Passation des contrats d'affermage ou de concession pour certains services de
base. Par exemple, pour tirer profit des produits de concessions de services
publics tels que la location de corbillard, de chaises et de bâches ;

-Surveillance périodique du mouvement des reversements par les sociétés d'état


ou établissements publics ;

-Passer des contrats avec certaines directions départementales chargées de


recouvrements des taxes parafiscales. Par exemple, la Mairie peut passer avec la
Direction départementale du tourisme en ce qui concerne les taxes sur les
nuitées afin de contribuer au développement de ce secteur. Le service des
affaires financières de la mairie a besoin non seulement de renforcer les
capacités techniques de ses agents mais aussi et surtout de matériels de
fonctionnement. Il serait souhaitable d'améliorer la productivité des services par
l'informatisation dans la mesure où l'utilisation des outils informatiques
permettrait d'accomplir plus de tâches avec le même personnel. La Commission
des Affaires Economiques et Financières par le canal des bureaux
d'arrondissement doit aider dans la collecte des informations de base pour
asseoir les bases d'imposition, la distribution des avis et la mise en œuvre du
mécanisme des poursuites.

73
Ibidp40

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 51


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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L'appui institutionnel doit permettre à la Recette des impôts de disposer de


matériel roulant pour aller à la recherche du revenu de l'impôt car à l'état actuel
des recouvrements montrent que l'impôt doit être quérable. Afin de s'assurer du
fait tous les contribuables ont payé, il urge d'organiser des équipes ad hoc de
contrôle. Il importe de procéder à l'application régulière du mécanisme des
contraintes. Elle peut se faire aussi bien par la Recette des Impôts que par des
équipes organisées par l'autorité locale. La démarche qui apparaît efficace est de
passer un contrat avec un prestataire de services pour échapper aux critiques des
populations ou aux effets néfastes des amis du politicien. Aussi, la Mairie devra
faire le recrutement des agents qualifiés et en nombre suffisant. En effet, l'agent
des impôts ne doit pas seulement être perçu comme un individu qui ne vient vers
le contribuable que pour prélever. Il faut bannir cette pensée de l'esprit du
contribuable en dotant l'agent des impôts des informations nécessaires pour
informer le contribuable74.
Mais avant que l'agent des impôts puisse remplir correctement cette mission
d'informateur, il va falloir que lui-même soit bien formé. C'est à cette seule
condition qu'il pourra donner des informations fiables au contribuable.
Actuellement le niveau des agents baisse faute de recyclage ou même faute de
formation technique de base.
C'est ainsi que la formation continue des agents leur permettra d'être à l'aise
dans les séances d'explication aux contribuables. Cela permettra aussi aux agents
des impôts de ne pas se contredire sur le terrain. Aussi ils pourraient multiplier
les séances de contrôle purement éducatif auprès du contribuable.
En plus de cela l'agent doit être imprégné des règles d'éthique et de déontologie
de la profession, cela lui permettra d'être plus crédible aux yeux du
contribuable75.

74
Rapport,op.cit,p42
75
Ibid,p47

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 52


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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Ainsi, les élus doivent trouver, dans l'exécution des dépenses locales,
l'expression de l'amélioration de l'économie locale qui se manifeste par
l'amélioration des conditions de vie et d'existence de population et qui, est un
déterminant de la mobilisation des finances locales. Les dépenses
d'investissement local doivent être effectuées dans le but de contribuer à
l'épanouissement de chaque arrondissement à travers la valorisation du milieu
physique, l'amélioration du cadre institutionnel et de la situation financière des
populations76. L'une des mesures fondamentales pour y parvenir est de respecter
scrupuleusement les termes de l'article 23, alinéa 1, de la Loi 98-007 du 15
janvier 1999 portant Régime financier des Communes en République du Bénin
qui stipule : « Il est fait Obligation à la Commune d'inscrire en section
d'investissement les crédits nécessaires à l'exécution, chaque année, de dépenses
d'équipement et d'investissement en vue de promouvoir le développement à la
base »77. A l'heure actuelle, l'une des priorités serait de promouvoir au niveau
primaire, les secteurs de manioc, coton, arachide ,sésame et autres oléagineux
pour approvisionner l’usine de Kèrou en construction à partir d'une bonne
politique de fertilisation des sols et d'appui institutionnel aux producteurs en
matières de recherches agricoles. La sensibilisation des populations doit être
l'affaire des élus locaux à savoir les conseillers communaux et les chefs de
villages ou de quartiers de ville. Elle reste une priorité majeure devant les agents
de l'administration fiscale et affirment ignorer le rôle de l'Etat et le bien-fondé de
la perception des impôts et taxes. La colère de la population envers les agents
des impôts et taxes est surtout due à un déficit d'informations et de
communication sur ce qui se fait des recettes locales mobilisées. S'il est vrai que
les conseillers communaux sont bien placés pour mener des campagnes de
sensibilisation, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils sont dans une situation

76
Ibidem
77
Article 23 de la loi n°98-007 du 15-01-1999

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 53


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
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embarrassante du fait des fausses promesses électorales qui ont soutenu leur
élection. Par contre, un bon service de communication peut lever toutes les
résistances des populations par rapport à leurs contributions au fonctionnement
des services communaux. D'où la nécessité pour la Commune de Kérou de
mettre en place un service efficace de communication pour un changement de
mentalité et de comportement.

Les objectifs de la sensibilisation seraient alors de faire comprendre aux


populations ce qu'est l'administration communale, ses missions et le bien-fondé
des prélèvements fiscaux tout en mettant un accent particulier sur les droits et
devoirs du citoyen. Ce n'est qu'à travers cette réalité que la population va
reconnaître la Commune comme l'institution de relais effectif du gouvernement
central, chargée d'exercer la démocratie à la base.

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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

CONCLUSION

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DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Avec l'installation des conseils communaux ou municipaux au début de 2003, il


est important de retenir que la démocratie avance de façon irréversible au Bénin.
Ce processus doit être soutenu afin d'impliquer réellement le citoyen dans
l'exercice du pouvoir à la base. L'une des voies pour y parvenir est de résoudre
les problèmes liés la faiblesse des recouvrements des recettes locales. Entre
autres difficultés, il faut retenir :

- la méfiance à l'égard des déclarations des contribuables ;


- la faible couverture fiscale de la Commune ;
- la méconnaissance des changements au niveau des élus locaux ;
- la distribution tardive des avis d'imposition ;
- le non reversement des taxes par les établissements publics ou sociétés d'état
au profit de la Commune ;
- la faiblesse des subventions de l'état ;
- la non implication des populations dans le financement du développement à la
base.
Ces problèmes ont été abordés au cours de notre réflexion sur la mobilisation
des ressources locales au niveau de la Commune de Kérou et des approches de
solution sont apportées. Au nombre de celles-ci, il faut retenir :
- la détermination du potentiel économique de la commune à partir de quelques
ressources identifiées ;
- la synthétisation des droits de patentes, licences et taxe de développement
local ;
- la modération des taux d'imposition ;
- l'allègement des dettes fiscales ;
- la sensibilisation permanente des populations ;
- la promotion des secteurs économiques ;
- l'organisation des services par de nouveaux modes de gestion ;

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 56


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- l'appui institutionnel aux différentes structures chargées de la mobilisation des


ressources fiscales locales ;
- la cohérence des projets de développement ;
- le développement de partenariat entre les Communes ;
- le soutien de la Mairie aux initiatives locales privées ;
- la participation financière directe des populations.

Ces suggestions pour le financement du développement local en impliquant


tous les acteurs concernés par la réussite de la décentralisation permettront de
conscientiser les populations et les élus dans la gestion des biens publics. Ainsi,
l'implication de ces différents acteurs dans le financement du développement à
la base serait synonyme de la bonne gouvernance financière locale qui est
définie comme « un processus de gestion financière caractérisé par la
participation, la responsabilisation, l'obligation des comptes rendus, la
transparence, l'efficacité et la sanction 78».L'idéal poursuivi au cours de cette
étude est que « la décentralisation donne l'opportunité à l'implication des
communautés à la base au développement durable79».

Ces approches de solution pourraient servir d'outils d'amélioration des


ressources financières à l'étape actuelle de la décentralisation et être utilisées
dans toutes les Communes qui ont presque ou les mêmes problèmes que Kérou à
l’instar des autres communes des 2KP ou mieux dans les localités qui ont le
souci de faire des populations de véritables acteurs du développement de leur
localité. Ces propositions pourraient non seulement servir les élus dans leur
effort quotidien d'identification des voies et moyens pour promouvoir le

78
Batonon(S.B.) « Les systèmes financiers publics des Etats de l’UEMOA à l’épreuve de la nouvelle gouvernance
financière publique »,2007,LGDJ,p 35
79
Ibid,p36

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développement local mais aussi permettre aux populations de retrouver leur


dignité et de s'impliquer dans l'exercice de la démocratie à la base.

La décentralisation n’est qu’une amélioration fonctionnelle de la répartition


des tâches entres un niveau central de décision et un niveau local d’exécution.
Cela n’est déjà pas mal. Avec un peu plus de volonté politique et d’engagement
citoyen, on peut s’attendre à ce qu’elle apporte véritablement un nouveau souffle
économique et contribue à instaurer une véritable démocratie. A ce stade donc,
on retiendra que l’autonomie administrative et financière des collectivités
territoriales décentralisées est davantage une liberté locale fondée, selon les cas,
directement sur une disposition constitutionnelle et permettant à l’organe qui en
bénéficie d’émettre des normes (non législatives) à caractères administratif et
financier pour la gestion des intérêts spécifiquement locaux.

Réalisé par KILAO Bio Ayouba 58


«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX
1. RIVERO (Jean) et WALINE (Jean), Droit administratif, 18 éd, Paris,
Dalloz, Novembre 2000. 510 pages.

2-BATONON(S.B.),Les systèmes financiers publics des Etats de l’UEMOA à


l’épreuve de la nouvelle gouvernance financière publique,LGDJ,2007,p35

3-MARCOU(G), « L’Etat et les collectivités territoriales : ou va la


décentralisation ? »,AJDA ,n°27,29 Juillet 2013, pp 1556-1563

4- SOHOUENOU (M. E.), «Contribution à l’élaboration d’une échelle de la


décentralisation territoriale en Afrique noire francophone», Revue béninoise des
sciences juridiques et administratives, n° 22, 2009, p. 148.

5- SY (D.), Droit administratif, 2ème éd. revue, corrigée et augmentée, Dakar,


CREDILA et L’Harmattan Sénégal, 2014, p.171.

2- OUVRAGES SPECIALISES

1- ALBERT (J-L.), les finances locales, Paris, Collection ‘‘question


judiciaire’’, 2013, 256p.
2- BOUDINES(S), « La distinction entre collectivités locales et collectivités
territoriale. Variation sémantique ou juridique ? »RDP, 1992p : 171
3- CEREXHE (E.), Introduction à l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine, Bruxelles, De Boeck, 1997.
4- FAVOREU, « Décentralisation et constitution »RDP,1982,pp 1259-1261
5- Hertzog(R), L’ambigüe constitutionnalisation des finances locales,
Actualité juridique-Droit administratif, mars 2003,p 548

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3-ARTICLES ET RAPPORTS

 Vers un cadre de la Coopération Décentralisée de l’eau et de


l’assainissement au Bénin,2008
 Cour des Comptes, L’organisation territoriale de l’Etat. Rapport public
thématique, Juillet 2013,Paris, 294p
 Victorin(P)« La contribution du Bénin à la conférence Africaine de la
Décentralisation et du Développement Local »,2011,pp, 8,9,10-11
 Adoptée le 27 juin 2014 à Malabo par la 23ème session ordinaire de la
conférence des Chefs d’Etat de l’Union Africaine. Le niveau sous-
national signifie tous les échelons de décentralisation.
 L’incivisme fiscale dans la commune de Ouagadougou,2010
 Convention de jumelage, 2006

TEXTES ET LOIS

- Loi n°2019-40 du 1er novembre 2019 portant révision de la Constitution du


Bénin
- Loi n° 97-028 du 15 janvier 1999, portant sur l’organisation de
l’administration.
- Loi n° 97-029 du 15 janvier 1999, portant sur l’organisation des communes
- Loi n° 98-005 du 15 janvier 1999, portant sur l’organisation des communes à
statut particulier
- Loi n° 98-007 du 15 janvier 1999, portant sur le régime financier des
communes.
- Loi n° 98-006 du 9 mars 2000, portant sur le régime électoral communal et
municipal
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- Décret n° 2001-409 du 15 octobre 2001 portant composition, attribution et


fonctionnement de la Conférence administrative départementale
- Décret n° 2001-410 du 15 octobre 2001 portant modalités d’application de la
loi n° 98-006 du 9 mars 2000 portant régime communal et municipal
- Décret n° 2001-411 du 15 décembre 2001 portant composition, attributions et
fonctionnement duConseil départemental de concertation et de coordination et
fixant le taux des indemnités de session et des frais de déplacement de ses
membres
- Décret n° 2001-412 du 15 octobre 2001 portant statut du secrétaire général de
mairie
- Décret n° 2001-413 du 15 octobre 2001 portant modalités d’avance de
trésorerie aux communes
- Décret n° 2001-414 du 15 octobre 2001 fixant le cadre général du règlement
intérieur du conseil communal
- Décret n° 2001-415 du 15 octobre 2001 fixant la forme et les couleurs de
l’insigne distinctif des membres des conseils communaux et municipaux.

I. WEBOGRAPHIE

1- www.cairn.info.
2- www.imf.org.
3- Www.revuedeveloppement local.com
4- Google scholar

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TABLE DES MATIERES


In Memorium ......................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................ iii
Sigles et Abréviations ........................................................................................... iv
Sommaire............................................................................................................... v
INTRODUCTION ................................................................................................. 1
PARTIE I : DES RESSOURCES FORMELLEMENT MOBILISEES ................ 7
CHAPITRE I : Un Cadre Juridique....................................................................... 8
Section 1 : Une clarification notionnelle ............................................................... 8
Paragraphe 1 : La notion et typologie des ressources locales ............................... 8
Paragraphe 2 : Les ressources de la commune .................................................... 10
Section 2 : L’environnement légal et règlementaire............................................ 12
Paragraphe 1 : Le cadre législatif ........................................................................ 13
Paragraphe 2 : L’environnement règlementaire .................................................. 15
Chapitre ll : LE CADRE INSTITUTIONNEL ................................................... 18
Section 1 : La Coopération Internationale .......................................................... 18
Paragraphe 1 : La Coopération Décentralisée ..................................................... 19
Paragraphe 2 : La Coopération Intercommunale ................................................ 22
Section 2 : Le cadre de mobilisation des ressources ........................................... 25
Paragraphe1: Le Fonctionnement de l’administration communale .................... 25
Paragraphe 2 : Le potentiel économique imposable de la commune .................. 29
PARTIE II:DES RESSOURCES REELLEMENT INEXISTANTES ................ 33
CHAPITRE I : Le recouvrement difficile ........................................................... 35
Section 1 : Des Services inadéquats pour le recouvrement ................................ 36
Paragraphe 1 : Le Service des Recettes Auxiliaires et des Impôts ..................... 37
Paragraphe 2 : Les problèmes au niveau des services administratifs de la Mairie
............................................................................................................................. 39
Section 2 : Une population hostile aux impôts.................................................... 41
Paragraphe 1 : Une Situation économique défavorable ...................................... 41
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«LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS LES COLLECTIVITES
DECENTRALISEES AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE KEROU»

Paragraphe 2 : L’injustice fiscale ........................................................................ 42


Chapitre 2 : Une politique de recouvrement à renforcer ..................................... 44
Section 1 : La sensibilisation à l’intérêt général ................................................. 44
Paragraphe 1 : La sensibilisation permanente à l’endroit de la population ........ 44
Paragraphe 2 : Les mesures sociales ................................................................... 46
Section 2 : L’amélioration de l’assiette fiscale.................................................... 49
Paragraphe 1 : La mise en place du Registre Foncier Urbain ............................. 49
Paragraphe 2 : Une implication des acteurs communaux ................................... 50
CONCLUSION ................................................................................................... 55
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 59

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