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UNIVERSITE DE PARAKOU
MEMOIRE DE MASTER II
THEME
LA MOBILISATION DES RESSOURCES LOCALES DANS
LES COLLECTIVITES DECENTRALISEES AU BENIN :
CAS DE LA COMMUNE DE KEROU
Année : 2019
Réalisé par KILAO Bio Ayouba i
AVERTISSEMENT
LA FACULTE DE DROIT ET DE SCIENCES POLITIQUES DE
L’UNIVERSITE DE PARAKOU N’ENTEND DONNER AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS
CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES
COMME PROPRES A SONAUTEUR.
Sigles et Abréviations
Sommaire
In Memorium ......................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ............................................................................................ iii
Sigles et Abréviations ........................................................................................... iv
Sommaire............................................................................................................... v
INTRODUCTION ................................................................................................. 1
PARTIE I : DES RESSOURCES FORMELLEMENT MOBILISEES ................ 7
CHAPITRE I : Un Cadre Juridique....................................................................... 8
Section 1 : Une clarification notionnelle ............................................................... 8
Section 2 : L’environnement légal et règlementaire............................................ 12
Chapitre ll : LE CADRE INSTITUTIONNEL ................................................... 18
Section 1 : La Coopération Internationale .......................................................... 18
Section 2 : Le cadre de mobilisation des ressources ........................................... 25
PARTIE II:DES RESSOURCES REELLEMENT INEXISTANTES ................ 33
CHAPITRE I : Le recouvrement difficile ........................................................... 35
Section 1 : Des Services inadéquats pour le recouvrement ................................ 36
Section 2 : Une population hostile aux impôts.................................................... 41
Chapitre 2 : Une politique de recouvrement à renforcer ..................................... 44
Section 1 : La sensibilisation à l’intérêt général ................................................. 44
Section 2 : L’amélioration de l’assiette fiscale.................................................... 49
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 59
TABLE DES MATIERES ................................................................................... 62
INTRODUCTION
gestion des intérêts régionaux et locaux. Elles s’administrent librement par des
conseils élus et dans les conditions fixées par la loi. Dans cette optique, l’action
décentralisatrice prise par le constituant moderne pose concomitamment et
principalement les problématiques de fiscalité locale propre et de liberté
normative locale à la fois comme condition et conséquence d’une réelle
autonomie des collectivités territoriales dans un Etat unitaire décentralisé.
Cependant, aucune décentralisation ne peut réussir si le principe d’autonomie
administrative et financière n’est admis en droit interne de l’Etat comme un
principe constitutionnel dont l’effectivité doit être garantie dans toute sa forme.
5
AUBY (J.-B.), La décentralisation et le droit, Paris, LGDJ, 2006, p. 13
6
CHAVIER (G.), Le pouvoir normatif local: enjeux et débats, LGDJ, 2011, 182p
Les ressources sont l’ensemble des capitaux dont dispose une collectivité
afin de financer ses différents besoins. Les ressources d’une collectivité peuvent
être d’origine interne ou d’origine externe en sollicitant le crédit bancaire, ou
7
BATONON, Les systèmes financiers publics des Etats de l’UEMOA à l’épreuve de la nouvelle gouvernance
financière publique,LGDJ,2007,p 30
pour les plus grandes d’entre-elles, par l’émission de titres sur les marchés de
capitaux9. On distingue trois principales ressources à savoir :
9
Victorin(P) « La contribution du Bénin à la conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement
Local »RDP, 2011,pp3-4
10
Ibid, p5
11
Article 48 de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999
12
Article 80,idem
13
Article 109 de la loi n°97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin
14
Article 2 de la loi n°98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des communes en République du
Bénin
dons et legs provenant des personnes privées ou des associations avec d’autres
communes nationales ou internationales , les emprunts auprès des institutions
bancaires nationales ou internationales dans les conditions prévues par la loi15 et
le décret n° 2005-374 du 23 juin16,les ristournes sur les recettes recouvrées par
les institutions de l’Etat central selon les dispositions du décret n°2005-370 du
23 juin 200517.
Par ailleurs, nous pouvons citer de même les fonds octroyés par l’Etat
pour aider les communes hormis les domaines de perception des ressources
propres (taxes et impôts directs et indirects) de la commune. Ils concernent le
Fond d’Appui au Développement des Communes (FADeC).
15
Articles 10.d et 41 de la même loi.
16
Articles 2 et 3 du décret n°2005-374 du 23 juin 2005 fixant les modalités d’emprunts par les communes et de
leurs garanties.
17
Articles 2 et 4 du décret n°2005-370 du 23 juin 2005 fixant les modalités de restitution aux communes, des
ristournes sur les recettes recouvrées par les institutions centrales.
18
Victorin(P) « La contribution du Bénin à la conférence Africaine de la Décentralisation et du Développement
Local »,2011, pp8-9
19
Ibid,p10
20
Victorin(P),op.cit,p 11
21
Victorin(P),op.cit.pp12-13
-l’arrêté n°1145-MFE-MISD-DC-DGB-DGTCP-DGID-DGATC du 14
Septembre 2004 portant modalités de répartition du produit de la TVA perçue au
cordon douanier ;
23
Rapport,op.cit 16
24
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Paris : Gallimard (coll. Idées), 1968, p. 72.
25
Ibid,p.74
26
Rapport « Vers un cadre de la coopération décentralisée de l’eau et de l’assainissement »,2008 ,p 17
27
Ibid, p 30
deux communes en contact. Dès lors, par voie épistolaire ou par courrier
électronique, l’accord de principe des autorités de la commune de Gleizé a été
obtenu et a eu pour effet immédiat, la mise en place d’un comité de jumelage de
Gleizé-Kérou et celui Kérou-Gleizé28.
-Etablir un partenariat durable entre les deux communes dans lequel les
populations locales se sentiront réellement impliquées, à travers des échanges
bilatéraux en faveur de l’ensemble des populations concernées.
28
Convention de jumelage, 2006, p:3
- l'appui institutionnel ;
- les échanges d'expertise ;
- les échanges à caractère social, culturel et sportif ;
- la protection de l'environnement et l'amélioration du cadre de vie ;
- le développement économique et social.
29
Convention de jumelage loc.cit.p6
30
Ibid,p7
31
Ibidem
32
Rapport « Vers un cadre de la Coopération décentralisée de l’eau et de l’assainissement au Bénin »,2008,p, 34
33
Ibid,p 35
34
Rapport,op.cit, p36
• l’Intercommunalité de la Pendjari35 ;
La tutelle joue un rôle d’appui technique et de conseil dans tous les domaines du
développement local conformément aux textes et règlements en vigueur. La
Préfecture entretient des rapports de collaboration avec la mairie surtout le
contrôle a priori des actes39 ; la vérification de la légalité des actes posés et un
37
Ibid,p 10
38
BOUDINE (J), « La distinction entre collectivité locale et collectivité territoriale. Variation sémantique ou
juridique ? », RDP., 1992, pp171-199.
39
De ce fait, alors que le constituant camerounais précise que les collectivités territoriales décentralisées sont
les régions et les communes (l’article 55 de la loi n°96 du 18 Janvier 1996 portant révision de la Constitution
du 02 Juin 1972 dispose que : « Les collectivités territoriales décentralisées de la République sont les Régions
et les Communes », le code sénégalais des collectivités locales du 22 Mars 1996 (Loi n°96-06 du 22 Mars
portant code des collectivités locales ) en son article 1 er distingue comme collectivités locales la région, la
commune et la communauté rurale. Il dispose : « Dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité du
territoire, les collectivités locales de la République sont : la région, la commune et la communauté rurale (…)
». La loi organique relative à la décentralisation de 1996 (Loi organique n°15/96 du 06 Juin 1996 relative à la
appui conseil à l’endroit du conseil communal qui à son tour informe la tutelle
après délibération des sessions sur les actions publiques et initiatives prises en
son sein dans le cadre du développement local. Les procès-verbaux des
délibérations ainsi que les listes de présence sont régulièrement envoyés à la
préfecture, car, c’est elle qui les achemine aux plus hautes autorités. Les travaux
d’élaboration du budget primitif sont réalisés conjointement par la mairie et les
différents services techniques qui ont la maitrise des coûts de réalisation pour les
infrastructures locales de la commune.
De ce fait, les recettes sont utilisées pour des dépenses d’investissements bien
que moins remarquables dues à la faible mobilisation des ressources financières.
Quant aux dépenses de fonctionnement, elles occupent plus de la moitié des
recettes et se divisent en deux postes de charge40 :
- les achats de biens et services tels que les matériels roulants et les matériels
fixes comme les mobiliers de bureau qui sont nécessaires au fonctionnement de
la mairie. Ils occupent aussi une part non négligeable des dépenses de
fonctionnement.
40
FADeC Fonctionnement
En effet, la commune de Kérou est administrée par deux organes dotés chacun
d’attributions spécifiques définies par la loi. Il s’agit de :
41
Règlement intérieur de la Mairie
42
Ibid
43
Organigramme de la Mairie
46
Ibidem
47
La mobilisation de ressources propres locales en Afrique,RDP,2007,pp5-6
La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect qui frappe les biens de
consommations. D’après l’article 219 du code général des impôts 2017 « les
affaires réalisées au Bénin par des personnes physiques ou morales qui
habituellement ou occasionnellement achètent pour revendre ou accomplissent
des actes relevant d’une activité industrielle, commerciale, agricole, artisanale,
ou d’une activité non commerciale à l’exclusion des activités salariées sont
48
Ibid,p7
soumises à la taxe sur la valeur ajoutée » 49 . Il est institué une taxe sur des
produits tels que : les tabacs et cigarettes, les produits pétroliers ,les boissons , la
farine de blé , les produits de parfumerie et cosmétiques , le huiles et corps gras
alimentaires , le café , les véhicules de tourisme dont la puissance est égale ou
supérieure à 13 chevaux , les sachets en matières plastiques , le thé , le marbre ,
les lingots d’or , les pierres précieuses , etc.
49
Article 219 « Code Général des Impôts »,2017
50
Code général des impôts,loc.cit
51
MARCOU (G.), «L'Etat et les collectivités territoriales : où va la décentralisation ?», AJDA, n° 27, 29 juillet
2013,pp. 1556-1563 ; Cour des comptes, L’organisation territoriale de l’État. Rapport public thématique, Juillet
2013, Paris, 294 p
52
Théodore(H) « La décentralisation au Bénin : mythe ou réalité ?, Revue béninoise des sciences juridiques et
administratives,n°7,p1
53
Hertzog(R) « L’ambiguë constitutionnalisation des finances locales », Actualité juridique-droit administratif,
mars 2003,p 548
NATURE DE ANNEES
FISCALES
FISCALES
PROPRES
S’il est vrai que la mobilisation des ressources locales dans la commune de
Kèrou est encadrée par les lois de la décentralisation en République du Bénin, il
est aussi important de notifier que dans la pratique, existent de nombreux
obstacles. Pour la survie de l'administration locale et le financement du
développement local durable, la Mairie de Kérou doit faire face aux difficultés
observées au niveau des structures en charge de la mobilisation des ressources
locales dont le service des recettes auxiliaires et des impôts (Paragraphe 1) et
les problèmes relatifs aux services administratifs de la mairie (Paragraphe 2).
54
La mobilisation de ressources propres locales en Afrique,RDP,2007,p20
55
Rapport,op.cit,p22
Des difficultés observées au niveau des apports de l’Etat dans ce cadre, nous
pouvons retenir que :
- malgré les multiples études prioritaires réalisées et décrets pris par l'Etat, il
reste beaucoup à faire dans la prise des décrets d'application des lois de la
décentralisation ( 2 /13 des décrets identifiés sur la Loi n°98-007 du 15 janvier
1999 portant régime financier des Communes en République du Bénin sont
seulement élaborés et adoptés.)
Mais force est de constater avec amertume que ce produit n'a jamais été
reversé à la Commune. Les sociétés d'Etat ou établissements publics
s'abstiennent donc de ne pas aider la Commune à mobiliser suffisamment les
ressources financières locales et mettent ainsi en difficulté le bon
fonctionnement de la Commune sans s'inquiéter.
Face à tous ces problèmes identifiés, il s'avère nécessaire de faire des
suggestions adéquates aux élus dans le but de les aider à mobiliser plus de
ressources locales.
56
Article 1082 Code général des impôts
57
Article 1083 loc.cit
58
« L’incivisme fiscale dans la commune de Ouagadougou »,RDP,2010,p20
59
Jean Rivero, Droit Administratif, Précis Dalloz 1971, p. 286 ; Du même auteur, 8 e éd., 1997, p. 308 ; Idem,
Jean Rivero, Jean Waline, Précis de droit administratif, 18 e éd., Dalloz, op.cit., p. 331. 440 Charles Eisenmann Ŕ
centralisation et décentralisation op.cit., p. 32. 441 Ibid.
60
Rapport,op .cit, p 22
exploitée par une minorité favorisée. Outre son effet néfaste sur la croissance,
l’instabilité politique et les violences qui peuvent y être associées sont autant de
facteur de refus de l’impôt61.
Les inégalités et la pauvreté affectent le civisme fiscal, donc la capacité des
collectivités à prélever et à redistribuer. Dans les pays très inégalitaires ou
subissant une forte incidence de la pauvreté, la plupart des contribuables
considèrent la distribution des revenus comme injuste. L’impôt central, et par
extension l’impôt local apparaissent alors illégitimes ce qui incite à la fraude et
à l’évasion fiscale. Les contribuables cherchent d’autant plus à échapper à
l’impôt que l’Etat est prédateur et échoue dans sa mission à offrir des biens
publics à tous. Selon Favoreu, La fraude fiscale constituerait alors « la seule
réponse pertinente à l’arbitraire et à l’incurie des Etats »62.
La faiblesse extrême des revenus et un nombre élevé de pauvres constituent
des obstacles à la mobilisation des ressources (exonération, coût de prélèvement
exorbitant).
D’abord, la pauvreté est synonyme d’un revenu proche du seuil de
subsistance. Il est en résulte une extrême difficulté à supporter une taxation
notamment directe. De manière plus générale, afin d’échapper à la pauvreté, ou
au moins de survivre, les pauvres cherchent à s’engager dans des activités non
enregistrées. Malgré le développement de technique fiscal de plus en plus
adapté au déficit posé par ces activités informelles, une forte informalisation de
l’économie induite par une grande pauvreté détériore la capacité des citoyens au
paiement de l’impôt. Elle conçoit le payement de l’impôt comme injuste.
61
Ibid,p 24
62
FAVOREU « Décentralisation et Constitution »,RDP,1982 pp, 1259-1261
être l'affaire des élus locaux à savoir les conseillers communaux et les chefs de
villages ou de quartiers de ville. Elle reste une priorité majeure, car la
population manifeste régulièrement le sentiment de colère devant les agents de
l'administration fiscale et affirment ignorer le rôle de l'Etat et le bien-fondé de
la perception des impôts et taxes. La colère de la population envers les agents
des impôts et taxes est surtout due à un déficit d'informations et de
communication sur ce qui se fait des recettes locales mobilisées. S'il est vrai que
les conseillers communaux sont bien placés pour mener des campagnes de
sensibilisation, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils sont dans une situation
embarrassante du fait des fausses promesses électorales qui ont soutenu leur
élection. Par contre, un bon service de communication peut lever toutes les
résistances des populations par rapport à leurs contributions au fonctionnement
des services communaux. D'où la nécessité pour la Commune de Kérou de
mettre en place un service efficace de communication pour un changement de
mentalité et de comportement.
Pour atteindre cet objectif une commission peut être créée pour faire un
toilettage des textes afin d'expurger de notre législation fiscale les textes qui
sont tombés en désuétude ou des textes qui se contredisent.
65
Rapport « L’incivisme fiscale dans la commune de Ouagadougou »,2010,p 25
A côté de ce toilettage des textes, il faut effectuer une mise à jour des guides
et barèmes pour mieux faire comprendre les mutations qui se font fréquemment
dans le milieu fiscal. Mais avant la mise à jour de ces guides, il va falloir
travailler à ce qu'il y ait une constance dans leur production.
Pour une meilleure qualité de ce travail il faudra en amont que les agents en
charge de cette tâche puissent eux-mêmes être imprégnés des changements qui
interviennent dans ce domaine à travers une formation continue. Ce n'est qu'à
travers cette réalité que la population va reconnaître la Commune comme
l'institution de relais effectif du gouvernement central, chargée d'exercer la
démocratie à la base67. Cette sensibilisation doit se faire lors des réunions des
élus locaux avec les différentes couches de la population et aussi par le biais des
radios de proximité comme « Kpably FM » de Kérou68.
66
Ibid,p 28
67
Ibidem
68
Plan de Développement Communal
pour définir une fiscalité claire de l’exploitation du sable fluvial qui constitue
une ressource minière pour les communes. La réussite de ces stratégies
réside dans la manière avec laquelle les autorités communales se prennent
pour susciter l’adhésion de la population à l’impôt et restaurer la confiance
de celle-ci à travers des actes tangibles et concerts auxquels elle adhère. Cette
sensibilisation doit se faire non seulement à travers les organes de presse
(radios de proximité, spots publicitaires, etc...) mais également à travers des
séances éducatives animées dans chaque quartier par les conseillers locaux
et communaux. L’organisation chaque année au niveau de l’arrondissement
puis de la Commune d’un concours dénommé « Bon payeur des impôts »
peut aussi inciter la population à s’acquitter spontanément de ses impôts et
taxes.
En effet, les expériences ont montré que les populations paient volontiers
l’impôt lorsqu’elles savent à quoi l’argent qu’elles donnent va servir. Ce qui
nous amène à envisager une pré-affectation des ressources mobilisées de sorte à
garantir la plus grande transparence dans la gestion financière de la commune.
On pourrait par exemple envisager que la fiscalité foncière serve essentiellement
à financier l’entretien et le développement des infrastructures
sociocommunautaires ou que la commune emprunte pour financer les
investissements ayant une rentabilité propre comme les équipements et services
marchands. Dans ce cas l’emprunt sera remboursé par l’EBE. La commune
devra améliorer la qualité des dépenses : il s’agit plus de « mieux dépenser » que
le « dépenser moins »69. Une gestion efficace et transparente serait indispensable
pour mettre en confiance les contribuables, les usagers des services communaux,
les partenaires financiers de la commune (institutions de crédit, bailleurs de
fonds).
69
Jean-Pierre(B) « L’autonomie financière des collectivités Territoriales »,RDP,2001,p 55
70
La mobilisation de ressources propres locales en Afrique,RDP,2007, p 11
-La sensibilisation des citoyens par des missions d’explications du budget et son
rôle pour le développement ;
-La mise en place d’un fichier fiable des contribuables ;
71
Rapport,op.cit,p 16
72
« L’incivisme fiscale dans la commune de Ouagadougou »,RDP,2010,p39
73
Ibidp40
74
Rapport,op.cit,p42
75
Ibid,p47
Ainsi, les élus doivent trouver, dans l'exécution des dépenses locales,
l'expression de l'amélioration de l'économie locale qui se manifeste par
l'amélioration des conditions de vie et d'existence de population et qui, est un
déterminant de la mobilisation des finances locales. Les dépenses
d'investissement local doivent être effectuées dans le but de contribuer à
l'épanouissement de chaque arrondissement à travers la valorisation du milieu
physique, l'amélioration du cadre institutionnel et de la situation financière des
populations76. L'une des mesures fondamentales pour y parvenir est de respecter
scrupuleusement les termes de l'article 23, alinéa 1, de la Loi 98-007 du 15
janvier 1999 portant Régime financier des Communes en République du Bénin
qui stipule : « Il est fait Obligation à la Commune d'inscrire en section
d'investissement les crédits nécessaires à l'exécution, chaque année, de dépenses
d'équipement et d'investissement en vue de promouvoir le développement à la
base »77. A l'heure actuelle, l'une des priorités serait de promouvoir au niveau
primaire, les secteurs de manioc, coton, arachide ,sésame et autres oléagineux
pour approvisionner l’usine de Kèrou en construction à partir d'une bonne
politique de fertilisation des sols et d'appui institutionnel aux producteurs en
matières de recherches agricoles. La sensibilisation des populations doit être
l'affaire des élus locaux à savoir les conseillers communaux et les chefs de
villages ou de quartiers de ville. Elle reste une priorité majeure devant les agents
de l'administration fiscale et affirment ignorer le rôle de l'Etat et le bien-fondé de
la perception des impôts et taxes. La colère de la population envers les agents
des impôts et taxes est surtout due à un déficit d'informations et de
communication sur ce qui se fait des recettes locales mobilisées. S'il est vrai que
les conseillers communaux sont bien placés pour mener des campagnes de
sensibilisation, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils sont dans une situation
76
Ibidem
77
Article 23 de la loi n°98-007 du 15-01-1999
embarrassante du fait des fausses promesses électorales qui ont soutenu leur
élection. Par contre, un bon service de communication peut lever toutes les
résistances des populations par rapport à leurs contributions au fonctionnement
des services communaux. D'où la nécessité pour la Commune de Kérou de
mettre en place un service efficace de communication pour un changement de
mentalité et de comportement.
CONCLUSION
78
Batonon(S.B.) « Les systèmes financiers publics des Etats de l’UEMOA à l’épreuve de la nouvelle gouvernance
financière publique »,2007,LGDJ,p 35
79
Ibid,p36
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
1. RIVERO (Jean) et WALINE (Jean), Droit administratif, 18 éd, Paris,
Dalloz, Novembre 2000. 510 pages.
2- OUVRAGES SPECIALISES
3-ARTICLES ET RAPPORTS
TEXTES ET LOIS
I. WEBOGRAPHIE
1- www.cairn.info.
2- www.imf.org.
3- Www.revuedeveloppement local.com
4- Google scholar