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Introduction
Les finances publiques constituent la branche du droit public ayant pour objet l’étude
des règles et des opérations relatives aux deniers publics. Les deniers publics sont
définis comme étant l’ensemble des Fonds qui appartiennent à un organisme public,
soumis aux règles de la comptabilité publique. Les finances publiques concernent les
opérations financières des personnes publiques (État, collectivités locales,
établissements publics). Nous allons nous intéresser essentiellement aux finances de
l’Etat. L’Etat assume des charges pour la satisfaction de l’intérêt général, il doit pouvoir
les financer car l’Etat agit à travers ses dépenses. Dans ce sens, les finances publiques
ont été résumées par le professeur Gaston Jèze par la formule : « il y a des dépenses, il
faut les couvrir ». Les finances publiques c’est donc « l’étude des moyens par lesquels
l’État se procure les ressources nécessaires à la couverture des dépenses publiques et en
répartie la charge entre les citoyens ».
Il s’agit d’une discipline pluridimensionnelle qui peut être appréhendée sous différents
angles selon que l’on s’intéressera à l’adoption, à l’exécution et au contrôle du budget
(aspect constitutionnel et administratif des finances publiques) ou bien au choix des
dépenses publiques et à la structure du système fiscal (aspect politique des finances
publiques) ou encore à l’impact des dépenses et des recettes sur la conjoncture
économique (aspect économique des finances publiques) ou enfin aux influences des
phénomènes sociaux sur les institutions financières (aspect sociologique des finances
publiques).
Ces multiples facettes des finances publiques expliquent la difficulté de l’appréhender
dans sa globalité et justifie une approche pédagogique de la discipline par son
découpage en plusieurs matières : le droit budgétaire qui pose les règles particulières
qui assurent la gestion financière de l’État et des autres personnes publiques infra
étatiques en déterminant les organes chargés de cette gestion ainsi que les procédures
d’élaboration et d’exécution du budget y afférant, le droit fiscal qui est le droit
applicable en matière de fiscalité, la comptabilité publique qui regroupe les règles
applicables à l’exécution du budget.
Rappel historique
Les finances publiques ont une histoire lourde de conséquences en Tunisie car c’est
une gestion peu rationnelle des finances de l’Etat qui a conduit à l’instauration du
protectorat Français.
En effet, dans un climat général de corruption, les recettes fiscales elles-mêmes ne
suffisaient plus à financer les dépenses des dirigeants qui se sont mis à emprunter sur
le marché international. Cependant, dans un contexte international d’expansion
coloniale européenne, c’était un risque trop grand à courir et inévitablement, étant dans
l’impossibilité de rembourser les créanciers étrangers, le Bey a été obligé d’accepter
une mise sous tutelle internationale des finances publiques tunisiennes qui aboutit à
la mise en place du Protectorat dans le cadre du Traité du Bardo du 12/05/1881 et de la
convention de la Marsa du 08/06/1883.
C’est ainsi que les autorités françaises ont progressivement introduit leurs règles et
principes budgétaires notamment à travers les décrets beylicaux du 12/03/1883 et du
19/12/1883 qui ont organisé le régime d’établissement et de règlement du budget.
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§1 La Constitution
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Une loi organique est par définition une norme prévue par un texte supérieur destiné à
le compléter et à en fixer les modalités d’application.
La constitution prévoit les matières qui doivent faire l’objet d’une loi organique. Dans
ce sens, l’article 75 de la Constitution de 2022 indique que : « sont pris sous forme de
loi organique, les textes relatifs aux matières suivantes : …
- La loi organique du budget ».
La loi organique du budget a été définie par l’article 2 de la LOB du 13/02/2019 selon
lequel : « la présente loi organique fixe les règles et les modalités de préparation,
de présentation, d’approbation et d’exécution de la loi de finances. Elle fixe
également les modalités de contrôle de l’exécution, d’évaluation des résultats, de
modification et de règlement du budget de l’État ».
La Loi organique du budget est un texte solennel qui est entouré d’un grand respect et
qui bénéficie d’une certaine stabilité. Elle constitue une sorte de « constitution
financière de l’Etat ».
La première LOB est la loi n°1-60 du 12 Mars 1960. Elle a été abrogée par la loi organique
n°67-53 du 8 Décembre 1967 portant LOB. Celle-ci a été modifiée en profondeur par la loi
organique du 25 novembre 1996 et la loi organique du 13 Mai 2004. Elle a été abrogée
par la loi organique n°2019-15 du 13 Février 2019 portant loi organique du budget car elle
ne correspondait plus à la lettre et à la l’esprit de la Constitution du 14 Janvier 2014.
Le projet de LOB a été préparé par le gouvernement, arrêté par le conseil des ministres
le 13 Novembre 2015 et déposé à l’ARP le 20 Novembre 2015 pour être adopté 4 ans plus
tard.
Ce délai peut s’expliquer par des raisons pratiques d’encombrement du parlement mais
aussi et surtout par l’étendue de la réforme budgétaire portée par la nouvelle loi
organique du budget à laquelle les députés devaient être familiarisés à travers des
sessions de formation et des séminaires.
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§3 La loi de finances
La loi de finances est une catégorie de loi ordinaire qui peut prendre plusieurs formes,
l’article 3 de la LOB de 2019, indique en effet que « sont considérées comme loi de
finances :
- La loi de finances de l’année, (A),
- La loi de finances rectificative, (B),
- La loi de règlement du budget. » (C).
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porter sur les objectifs et les résultats des programmes qui constituent selon l’article
1er de la LOB 2019 la traduction d’une « politique publique déterminée … ». A titre de
comparaison, la LOB du 8 décembre 1967 définissait, dans son article 1er, la loi de
finances comme étant la loi qui « prévoit et autorise pour chaque année l’ensemble
des charges et des ressources de l’Etat dans le cadre des objectifs du plan de
développement et compte tenu de l’équilibre économique et financier défini par le
budget économique ».
1
Le budget de l’Etat doit prévoir les toutes les ressources nécessaires à la couverture de tous les besoins
des services de l’Etat. Ces besoins sont de différentes natures et correspondent :
• Au fonctionnement des administrations publiques centrales c'est-à-dire ayant une compétence
nationale et déconcentrées et des établissements publics financés par des subventions. (E.P.A) On
peut également inclure les administrations locales et les établissements publics locaux.
• Aux interventions de l’Etat dans les domaines économiques et sociaux qui peuvent être directes
c'est-à-dire réalisées en régie ou indirectes c'est-à-dire être effectuées par l’intermédiaire
d’établissements à caractère non administratif (E.P.N.A) ou par des entreprises publiques.
• Aux emprunts contractés par l’Etat et qui doivent être remboursés en principal et en intérêt à leurs
échéances respectives.
2
Article 38 : « Des dotations budgétaires sont allouées aux collectivités locales sur la base de leurs
besoins de financement dans le cadre de l’équilibre du budget de l’Etat et conformément à la loi
organique portant promulgation du Code de Collectivités Locales… ».
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2ème remarque : Il y a une exception à la règle précitée étant donné que selon l’article
34 de la LOB, les budgets des établissements publics administratifs sont rattachés au
budget de l’État alors même qu’ils sont autonomes. Cependant, ils sont
essentiellement financés par le budget de l’État car leurs ressources sont insuffisantes.
3ème remarque : La loi de finances concerne les comptes de l'État personne publique.
Elle englobe toutes les activités financières que l’État ne choisit pas d’effectuer par le
biais de gestions autonomes. Ces activités peuvent prendre différentes formes et
correspondre à des comptes différents :
• Les comptes des différents ministères non dotés d’une personnalité juridique
distincte de celle de l’État,
• Les comptes dans lesquels sont retracées certaines opérations particulières
réalisées par les services non individualisés de l’État à l’aide de ressources
affectées (fonds du trésor, fonds spéciaux, opérations en capital sur ressources
extérieures affectées).
• Les comptes des établissements publics administratifs dont les budgets sont
rattachés pour ordre au budget de l’État.
b. La loi de finances a un objet exclusivement financier
En indiquant que la loi de finances se limite aux seules dispositions relatives aux
ressources et aux charges de l’État, la LOB souligne l’idée que la loi de finances ne doit
contenir que des dispositions financières qui ont un lien avec son objet. Toute
disposition étrangère à l’objet de la loi de finances est considérée comme un cavalier
budgétaire et doit être écartée (censurée).
Au total, la loi de finances est un document qui prend en compte non seulement les
recettes et les dépenses permanentes de l’État (budget) mais aussi un ensemble de
données financières plus globales recouvrant l’ensemble de l’action économique et
sociale menée par l’État et l’ensemble des personnes publiques.
Compte tenu de ces précisions, la loi de finances a une structure déterminée par la loi
organique du budget.
3. La structure de la loi de finances
La structure de la loi de finances renvoie d’une part à son contenu (a), et d’autre part à
sa présentation (b).
a. Le contenu de la loi de finances
Ainsi qu’on l’a vu précédemment, la loi de finances contient les dispositions relatives
aux ressources et aux charges de l’État.
Dans ce cadre, l’article 12 de la LOB précise que « les ressources et les charges de
l’État comprennent les ressources et les charges budgétaires et les ressources et
les charges de trésorerie ».
Cette disposition permet de faire la distinction entre la loi de finances et le budget.
En effet, le budget est intégré dans la loi de finances et regroupe les ressources et les
charges budgétaires de l’État.
L’article 13 de la LOB précise, dans ce sens que, « les ressources budgétaires sont
retracées dans le budget sous forme de recettes et les charges budgétaires sont
retracées sous forme de dépenses ».
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Les ressources et les charges de trésorerie figurent dans la loi de finances mais pas
dans le budget de l’État. Il s’agit d’un ensemble d’opérations relatives à la gestion de la
trésorerie et de la dette de l’État 3. Par définition la trésorerie désigne le numéraire, les
valeurs mobilisables, les sommes inscrites sur les comptes de dépôt et comptes
courants. Le trésor public est le caissier de l’État qui ajuste les recettes aux dépenses
pour permettre au gouvernement de disposer de ressources permanentes. Le trésor
public se matérialise à travers l’existence d’un compte à la banque centrale.
Le budget de l’État comprend quant à lui des recettes et des dépenses qui sont décrites
dans les articles 14 et 15 de la LOB. L’article 14 indique que « les recettes du budget de
l’État sont classées selon les parties suivantes :
- les recettes fiscales
- les recettes non fiscales
- les dons».
L’article 15 précise que « les dépenses du budget de l’État sont classées …selon les
parties suivantes :
- les dépenses de rémunération (salaires)
- les dépenses de gestion (matériels, moyen des services)
- les dépenses d’intervention (Transferts, intervention directe et indirecte de
l’État, contributions aux organismes internationaux, subventions aux EPNA)
- les dépenses d’investissement (programmes de développent direct ministères
et EPA) (La quatrième partie « Dépense d’investissement » comporte les
dépenses des projets et programmes de développement réalisés directement
par l’État ou via des établissements publics soumis au code de la comptabilité
publique ou des conseils régionaux.
- les dépenses d’opérations financières (participation et prêts aux entreprises
publiques
- les charges de financement (intérêt de la dette publique)
- les dépenses imprévues et non réparties : comporte les crédits destinés à
couvrir les besoins imprévues ou dépenses ne pouvant pas être répartis lors
de la préparation du budget».
L’ensemble des ressources et des charges de l’État sont présentés selon les directives
de la LOB.
b. La présentation de la loi de finances
La loi de finances est un document volumineux en nombre de pages, elle occupe près
d’une centaine de page dans le journal officiel.
L’article 45 de la LOB indique que « le projet de loi de finances de l’année et le projet
de loi de finances rectificative comprennent des dispositions ainsi que des
tableaux détaillés… ».
3
Article 17 de la LOB : « les ressources et les charges de trésorerie comprennent les ressources et les
charges découlant de :
- la gestion de la dette publique,
- la gestion des Sukuks,
- la tenue des comptes de dépôts,
- le mouvement des fonds et valeurs similaires,
- la gestion des différentes formes de comptes de dépôts et consignations,
- les prêts et avances du trésor ».
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Les lois de finances rectificatives sont donc des lois de correction des prévisions
initiales. Elles visent à adapter le contenu de la loi de finances initiale aux changements
opérés par une nouvelle conjoncture politique, économique, sociale ou financière. Elle
agit sur les composantes budgétaires, soit en les majorant, ce qui est généralement le
cas, soit en les diminuant.
La loi de finances rectificative a pour fonction d’informer les parlementaires des
bouleversements financiers intervenus depuis l’adoption de la loi de finances initiale.
Elle permet de ratifier les mesures budgétaires prises et exécutées au moyen de décrets
d’avance, sans recourir au préalable aux autorisations parlementaires.
La loi de finances rectificative a également une fonction politique car elle peut venir
mettre en œuvre un programme politique après un changement de gouvernement ou
de majorité parlementaire.
Le pouvoir exécutif peut ne pas présenter de lois rectificatives, n’en présenter qu’une
ou plusieurs en fonctions des circonstances économiques ou politiques. Cependant s’il
présente une loi de finances rectificative, celle-ci doit être adoptée avant la nouvelle loi
de finances de l’année ainsi que le précise l’article 47 de la LOB selon lequel : «
l’Assemblée des Représentants du Peuple adopte le projet de loi de finances
rectificative dans un délai maximum de 21 jours à partir de la date de sa
transmission par le Chef du Gouvernement, toutefois, son adoption doit intervenir
avant l’adoption de la loi de finances de l’année ».
C. La loi de règlement du budget
Après la fin de l’année budgétaire, le Parlement vote une loi de règlement du budget de
l’État qui constate les résultats d’exécution du budget de l’État pour une année donnée
et qui approuve éventuellement les différences entre les autorisations votées et les
opérations effectivement exécutées.
La loi de règlement du budget de l’État a une définition légale. Elle fait l’objet du titre 6
de la LOB qui lui consacre les articles 65 à 69. Elle est définie par l’article 65 qui indique
que « le projet de loi de règlement du budget de l’État fixe le montant définitif des
recettes recouvrées et des ordonnances de paiement visées au cours d’une même
gestion, annule les crédits sans emploi et autorise le transfert du résultat de
l’année au compte permanent des découverts du trésor après déduction des
sommes restées disponibles sur les ressources affectées… ».
Le projet de loi de règlement du budget permet au parlement d’effectuer un contrôle a
posteriori du budget, mais pour que celui-ci ait une véritable portée, il faut que la loi de
règlement du budget soit préparée rapidement et votée en temps utile.
Après avoir vu les textes fondamentaux, il convient de voir dans une deuxième section
les textes d’application.
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Toute exécution budgétaire commence par la mise en place des crédits : cette étape est
l’outil nécessaire de transition entre le vote de crédit et son exécution.
L’exécution du budget dépend donc de la répartition des crédits alloués aux dépenses
de budget de l’état pour chaque partie budgétaire (on a vu qu’il y a 7 parties) par articles,
par paragraphes et par sous-paragraphes conformément à la nomenclature fixée par
l’arrêté précité 4.
C’est par voie règlementaire que s’effectue cette ouverture et cette répartition des
crédits.
L’article 52 de la LOB 2019 indique dans ce sens que : « les crédits votés sont repartis
à l’intérieur de chaque programme entre les dépenses de rémunérations, les
dépenses d'investissement, les dépenses des opérations financières et les autres
dépenses, et ce, par arrêté du ministre chargé des finances. Cet arrêté ne peut
introduire aucune modification sur les crédits adoptés… ».
D’autres actes règlementaires peuvent être pris au cours de l’année budgétaire soit par
décret gouvernemental (transfert de crédits entre missions) ou par arrêté du ministre
des finances (virement entre les programmes d’une même mission).
4
Article 2 de l’arrêté du 10 Avril 2019 : « La loi des finances repartit les crédits alloués au budget de l’état
par missions, par programmes, par sous-programmes et par activités ».
Article 3 de l’arrêté du 10 Avril 2019 : « Les crédits alloués aux dépenses de budget de l’état pour chaque
partie budgétaire sont répartis par articles, par paragraphes et par sous-paragraphes conformément aux
articles 4,5,6,7,8,9,10,11 et 12 du présent arrêté ».
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§1 Le principe de l’annualité
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Au total, la période d’une année constitue une période raisonnable pour faire des
prévisions sérieuses.
2. Les implications نتائجdu principe de l’annualité
Le principe de l’annualité implique que le budget est voté chaque année (a) et n’est voté
que pour une année (b). Il doit donc être exécuté en un an qui est la durée de validité de
l’autorisation budgétaire.
a. Le budget est voté chaque année
En Tunisie, l’année budgétaire correspond à l’année civile (du 1er janvier au 31
Décembre). Dans d’autres pays, elle débute le 1er Avril (Grande Bretagne, Japon, Canada)
ou le 1er Octobre (Etats-Unis, Sénégal).
L’article 78 de la Constitution souligne que la promulgation du projet de loi de finances
doit intervenir au plus tard le 10 Décembre. Cependant, la constitution a également
prévu une procédure spéciale dans le cas où le projet de loi de finances n’a pas été
adopté et ce quel qu’en soient les raisons ; dépôt tardif, refus du projet… L’article 78
précise que le projet de loi de finances « … peut être mis en vigueur, en ce qui
concerne les dépenses, par tranches trimestrielles renouvelables, et ce, par
décret. Les recettes sont perçues conformément aux lois en vigueur ».
La LOB de 2019 entérine أقر – صدّ ق علىcette disposition en indiquant dans son article
50 que : « si le projet de loi de finances n’est pas adopté dans un délai ne
dépassant pas le 31 décembre, il peut être procédé à son exécution en matière de
dépenses, par tranches de trois mois renouvelables par décret présidentiel. Les
recettes sont recouvrées selon la législation en vigueur. L’Assemblée des
Représentants du Peuple en est informée avant l’adoption du projet de la loi des
finances de l’année ».
b. Le budget n’est voté que pour un an
Cela signifie que le budget est exécuté pour une année. Théoriquement, les crédits
autorisés par la loi de finances doivent donc être dépensés entre le 01/01 et le 31/12 date
à laquelle ils sont annulés. L’article 23 de la LOB indique ainsi que : « … les crédits de
paiement non utilisés à la fin de l’année budgétaire sont annulés… ».
Cependant, étant donné qu’il est difficile de faire coïncider l’année budgétaire avec
l’année civile, le principe de l’annualité a été aménagé en ce qui concerne l’exécution
des dépenses. Cet aménagement a été effectué en matière de rattachement des
dépenses (b1) et en matière de programmation des dépenses (b2).
b1. En matière de rattachement des dépenses
Dans la pratique, il est courant que l’exécution du budget d’une année déborde sur
l’année suivante.
L’exécution de la dépense comprend une phase administrative et une phase comptable.
La phase administrative consiste à prendre trois actes successifs :
▪ D’abord l’engagement : c’est l’acte par lequel l’Etat devient débiteur (décision d’un
recrutement, signature d’un marché public.) c’est le fait générateur de la dépense
qui doit respecter le principe de l’autorisation budgétaire, la spécialité et la
limitation des crédits. Cet engagement juridique se double d’un engagement
comptable par lequel les crédits nécessaires sont réservés.
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Cependant, il peut y avoir des modifications au cours de cette année à travers la loi de
finances rectificative. Celle-ci est considérée comme une autorisation infra-annuelle et
donc contredisant le principe de l’annualité.
2. Les exceptions à la règle de l’exécution annuelle : les reports des crédits
Les exceptions à la règle de l’exécution annuelle du budget sont admises pour les
opérations qui, par nature, ne peuvent être exécutées dans le cadre d’une année (a) et
pour contourner la rigidité du cadre annuel qui peut conduire à des gaspillages
contraires à l’idée de bonne gestion (exemple : surconsommation des crédits en fin
d’année) (b).
a. Le report des crédits d’investissement
Les opérations d’investissement sont de longue durée et ne peuvent pas être exécutées
dans le cadre d’une année. Cependant elles doivent être contrôlées par le Parlement. Les
opérations d’investissement ont donc été dissociées en deux types de crédits : les
crédits d’engagement et les crédits de paiement.
Les crédits d’engagement permettent d’engager l’administration pour plusieurs
années.
Les crédits de paiement sont ouverts annuellement pour payer les sommes dues par
l’Etat.
L’article 22 de la LOB indique, dans ce sens, que : « les crédits d’engagement sont les
crédits mis à la disposition de l’ordonnateur pour engager les dépenses prévues
par la loi de finances. Les crédits de paiement servent à émettre les ordonnances
de paiement des montants mis à la charge de l'Etat et ce, dans la limite des
crédits d’engagement correspondants ».
L’article 23 de la LOB précise que : « les crédits d’engagement relatifs aux dépenses
d’investissements et aux dépenses des opérations financières sont reportables
sans limitation de durée ».
b. Le report des crédits de gestion
Même lorsqu’une opération peut être exécutée dans le cadre d’une année, le législateur
peut autoriser son exécution au-delà d’une année pour des raisons de bonne gestion.
Le report des crédits de gestion peut être automatique ou exceptionnel :
Le report de crédit automatique
Il est prévu par le législateur et ne suppose pas de conditions particulières.
C’est le cas des comptes spéciaux pour lesquels l’article 32 de la LOB précise que « les
excédents des comptes spéciaux sont reportables d’une année à une autre… ».
C’est le cas également pour les établissements publics pour lesquels l’article 37 de la
LOB précise que : « … les excédents de recettes constatés à la fin de l’année sont
reportés au budget de l’établissement pour l’année suivante… ».
Le report de crédit exceptionnel
Il concerne les opérations de dépense de gestion du budget de l’Etat pour lesquels
l’article 23 de la LOB indique que « à titre exceptionnel, il peut être procédé au report
d’une partie des reliquats des crédits de paiement relatifs aux dépenses de
gestion non consommés à la date du 31 décembre de l’année budgétaire
concernée, et ce, par arrêté du Ministre chargé des Finances… ».
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L’article 23 de la LOB prévoit donc la possibilité de ne pas annuler les crédits autorisés
à la date du 31 Décembre mais de les reporter à l’année suivante.
Il faut signaler le cas de figure des missions spéciales et notamment de l’Assemblée
des représentants du Peuple qui peut décider que ses crédits sont reportables étant
donné que selon l’article 43 de la LOB c’est le président de l’ARP qui fixe par arrêté les
procédures de gestion de son budget.
§2 Le principe de la spécialité
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Les dépenses de chaque programme sont classées selon les parties suivantes :
- Les dépenses de rémunération,
- Les dépenses de gestion,
- Les dépenses d’interventions,
- Les dépenses d’investissement,
- Les dépenses des opérations financières,
- Les charges de financement,
- Les dépenses imprévues et non réparties ».
Au moment de l’exécution du budget, ces dépenses sont réparties de manière encore
plus détaillée sur la base de la nomenclature budgétaire déterminée par l’arrêté du 10
Avril 2019 fixant la nomenclature des dépenses du budget de l’Etat. Celui-ci indique
dans son article 3 que « les crédits alloués aux dépenses de budget de l'Etat pour
chaque partie budgétaire sont répartis par articles, par paragraphes et par sous
paragraphes conformément aux articles 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12 du présent arrêté
».
En ce qui concerne les recettes, le principe de la spécialité signifie seulement que les
recettes sont classées par catégories de manière à ce que les parlementaires soient
informés de l’origine de recettes de l’Etat.
L’article 14 de la LOB prévoit, en effet, que « les recettes du budget de l'Etat sont
classées selon les parties suivantes :
5
JORT n° 79 du 1er octobre 2019, p 3334
. يتعلق بضبط تبويب مداخيل ميزانية الدولة2019 أكتوبر1 قرار من وزير المالية مؤرخ في
، بعد االطالع على الدستور،إن وزير المالية
المتعلق بالقانون األساسي للميزانية وخاصة2019 فيفري13 المؤرخ في2019 لسنة15 وعلى القانون األساسي عدد
، منه16 و14 الفصلين
، المتعلق بتسمية رئيس الحكومة وأعضائها2016 أوت27 المؤرخ في2016 لسنة107 وعلى األمر الرئاسي عدد
. المتعلق بتسمية أعضاء بالحكومة2017 سبتمبر12 المؤرخ في2017 لسنة124 وعلى األمر الرئاسي عدد
:قرر ما يلي
: تشتمل مداخيل ميزانية الدولة على األقسام التالية- الفصل األول
، المداخيل الجبائية:• القسم األول
، المداخيل غير الجبائية:• القسم الثاني
. الهبات:• القسم الثالث
: تبوب المداخيل الجبائية حسب األصناف التالية- 2 الفصل
، األداءات على الدخل واألرباح والمكاسب الرأسمالية:• الصنف األول
، األداءات على النقل:• الصنف الثاني
، األداءات على السلع والخدمات:• الصنف الثالث
، األداءات على التجارة الخارجية والمعامالت الدولية:• الصنف الرابع
. أداءات ومعاليم أخرى:• الصنف الخامس
: تبوب المداخيل غير الجبائية حسب األصناف التالية- 3 الفصل
، دخل الملكية:• الصنف السادس
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Dans ce sens, l’article 52 de la LOB prévoit que « les crédits votés sont repartis à
l’intérieur de chaque programme entre les dépenses de rémunération, les
dépenses d'investissement, les dépenses des opérations financières et les autres
dépenses, et ce, par arrêté du ministre chargé des finances. Cet arrêté ne peut
introduire aucune modification sur les crédits adoptés.
Les crédits sont répartis par partie à l'intérieur de chaque programme par arrêté
du chef de la mission après avis du chef de programme. Les crédits sont répartis
à l’intérieur des parties par arrêté du chef de programme ».
La spécialisation des crédits permet la mise en œuvre du contrôle budgétaire qui
s’appuie sur la répartition détaillée des dépenses.
B. Les aménagements du principe de la spécialité
On considère qu’il y a dérogation à la règle de la spécialité lorsqu’il y a dans le budget
des crédits autorisés de manière globale (1) et lorsqu’après le vote de la loi de finances,
il y a changement d’affectation des crédits ouverts (2).
1. Les crédits autorisés de manière globale
a. Les crédits des missions spéciales
Les missions spéciales sont des missions qui, selon l’article 19 de la LOB, « … ne sont
pas soumises aux dispositions des 2ème, 3ème et 4ème paragraphes de l’article 18 de
la présente loi ».
Il faut rappeler que l’article 18 de la LOB définit les missions en général en indiquant
que « la mission est un ensemble de programmes concourant à la réalisation des
politiques publiques définies. Elle regroupe l’ensemble des crédits mis à la
disposition de chaque chef de mission.
Le programme traduit une politique publique déterminée relevant d’une même
mission et regroupe un ensemble homogène de sous programmes et d’activités
contribuant directement à la réalisation des objectifs de la politique publique
dudit programme… ».
À l’inverse des missions classiques, les missions spéciales ne poursuivent pas des
objectifs déterminés et peuvent comprendre un seul programme. En effet la LOB du 13
février 2019 indique que les missions spéciales « comprennent un ou plusieurs
programmes spécifiques » 6, dont la particularité est que, contrairement aux
programmes « ordinaires », leurs programmes ne concourent pas « à la réalisation des
politiques publiques définies » et ne donnent donc pas lieu à la définition d’objectifs.
Les missions spéciales dérogent donc au régime des missions défini par l’article 18 de
la LOB 7 et, par là même, au principe de la spécialité des crédits. En effet, le législateur
ne précise pas la nature des crédits qui leur sont alloués et par quels moyens ils sont
répartis. Les missions spéciales sont donc soumises à un régime dérogatoire qui se
conçoit généralement soit en faveur des crédits globaux dont il n’est pas possible de
prévoir à l’avance la destination, soit en faveur des pouvoirs publics constitutionnels
et se justifie, pour ces derniers, par la nécessité de sauvegarder un principe
6
Article 19 de la LOB du 13 février 2019.
7
Article 19 de la LOB du 13 février 2019 : « les missions spéciales ne sont pas soumises aux
dispositions des 2ème, 3ème et 4ème paragraphes de l’article 18 de la présente loi ».
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Le budget doit contenir toutes les recettes et les dépenses de l’Etat dans un seul
document : c’est le principe de l’unité du budget (§ 1), et ces recettes et ces dépenses
doivent figurer dans le budget de manière intégrale et sans affectation d’une recette en
particulier à une dépense déterminée : c’est le principe de l’universalité (§ 2).
§1 Le principe de l’unité
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Le professeur Gaston Jèze avait ainsi expliqué que, « le budget doit être présenté de
telle façon qu'il suffise de faire deux additions pour obtenir le total des recettes et des
dépenses, et une soustraction pour savoir si le budget est en équilibre, en excédent ou
en déficit » 8. L’idée du document unique se retrouve dans l'article 78 de la constitution
et dans différents articles de la loi organique du budget qui évoquent le budget de l'Etat
au singulier. Idéalement donc, en vertu du principe de l’unité, le Parlement peut avoir
une vue d'ensemble immédiate de la situation financière globale de l'Etat. Cependant,
l’évolution du rôle de l’Etat et le démembrement financier de la puissance publique en
plusieurs entités autonomes a conduit à multiplier les exceptions au principe de l’unité
ce qui a compliqué l’appréciation globale de la politique budgétaire.
Par ailleurs, le budget central de l’Etat doit quant à lui respecter la plus grande unité et
ne pas être dispersé entre de trop nombreux comptes. C’est cette évolution que l’on a
constaté en Tunisie depuis la réforme de la LOB de 1967 en 1996 et qui est confirmée par
la LOB de 2019. En effet, l’article 1er de la loi organique du 8 décembre 1967 indique que
« la loi de finances prévoit et autorise, pour chaque année, l’ensemble des charges
et des ressources de l’Etat… », cependant la diversité des tâches accomplies par l’Etat
interventionniste a conduit à une structure éclatée du budget entre cinq comptes
différents. Il s’agit des opérations financières du budget (général) de l’Etat, des budgets
annexes, des budgets des établissements publics à caractère administratif rattachés
pour ordre au budget général de l’Etat, des fonds spéciaux du trésor et des opérations
en capital sur emprunts extérieurs affectés. La réforme de la loi organique n°67-53 du 8
décembre 1967 portant LOB par la loi organique n°96-103 du 25 novembre 1996 a procédé
à l’unification du budget de l’Etat. Ainsi, à partir de 1996 la structure du budget de l’Etat
a une forme tripartite comprenant le budget général, les budgets annexes et les
budgets rattachés pour ordre au budget de l’Etat.
La LOB du 13 Février 2019 pousse plus loin l’effort de consolidation. Les ressources et les
charges de l’État sont retracées dans des comptes différents, à savoir les comptes du
budget de l’État, auxquels sont rattachés les budgets des établissements publics 9 et
les comptes spéciaux 10 qui présentent un caractère particulier. En procédant à
l’unification du budget, le législateur permet aux parlementaires de mieux saisir les
équilibres d’ensemble. La règle de l'unité budgétaire évite des économies apparentes
par simple jeu d'écritures et transfert de dépenses du budget de l'Etat au budget d'une
ou de plusieurs autres personnes juridiques par le biais d'opérations de
débudgétisation, et donne ainsi plus de clarté et de sincérité aux documents
budgétaires. La règle de l'unité budgétaire tend par conséquent à combattre les
équilibres artificiels réalisés par la technique de la débudgétisation.
§2 Le principe de l’universalité
A. Signification du principe
Le principe de l’universalité est consacré par l’article 11 de la LOB selon lequel « les
ressources et les charges de l'Etat sont prises en compte dans le budget pour leur
8
Cours de Finances Publiques, 1927.
9
Articles 34 et suivants de la LOB du 13 février 2019.
10
Article 29 de la LOB du 13 février 2019.
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1. La règle de la non-compensation
La règle de la non-compensation entre les ressources et les charges de l’Etat prévue par
l’article 11 de la LOB précité est aussi une règle comptable qui est prévue par le code de
la comptabilité publique. Celui-ci indique dans son article 39 qu’ « aucune
compensation ne peut être faite entre les créances et les dettes publiques, sauf
dérogation par décret », cette règle vise à interdire toute contraction entre les recettes
et les dépenses qui serait de nature à empêcher le Parlement de prendre connaissance
de l’intégralité des opérations financières.
Concrètement, il est interdit de soustraire certaines dépenses de certaines recettes qui
conduirait à ne présenter qu’un solde dans le budget car un solde ne permet pas de
connaitre le montant et la nature de l’opération. Ainsi, par exemple il est interdit de
retrancher les frais de recouvrement du montant des impôts perçus. Il faut faire figurer
d’une part toutes les recettes publiques et chacune d’entre elles, et d’autre part, faire
figurer la totalité des dépenses. De cette manière, aucune dissimulation de recettes ou
de dépenses n'est possible, les opérations budgétaires sont donc présentées en toute
sincérité.
L’article 11 de la LOB indique toutefois que des compensations peuvent être effectuées
par décret. Ainsi par exemple un décret du 25 Janvier 2023 est venu autoriser une
opération de compensation entre les créances dues à l’Etat par l’office des céréales et
les créances dues à l’office des céréales par l’Etat 11.
2. La règle de la non-affectation
Elle est consacrée par L'article 11 de la LOB qui dispose que « … l’ensemble des
ressources de l'Etat est utilisé pour couvrir l’ensemble de ses charges… ». Cela
signifie qu’aucune recette déterminée ne peut être affectée à une dépense particulière.
Toutes les recettes, fiscales ou non fiscales doivent être inscrites sur un seul compte
afin de financer toutes les dépenses sans aucune distinction.
A contrario, les recettes perçues par un service administratif ne servent pas, selon la
règle de non-affectation, à la couverture des dépenses de ce même service, mais sont
versées dans la caisse unique de l'Etat.
Cette règle se justifie par des impératifs de solidarité car elle permet de financer tous
les services de l’Etat selon leurs besoins et s’explique aussi pour des raisons
financières puisqu’une recette affectée peut dépasser les besoins du bénéficiaire et
conduire à des gaspillages.
Cependant, cette règle a pour inconvénient de décourager les administrateurs à prendre
des initiatives pour augmenter le rendement de leurs services car ils savent que leur
11
Le décret du 25 Janvier 2023 indique dans son article premier qu’ « il est autorisé à effectuer une
opération de compensation entre les créances dues à l’Etat par l’Office des Céréales et les créances dues
à l’Office des Céréales par l’Etat, à concurrence de six cent quatre-vingt-dix millions et neuf cent trente
mille et soixante-deux dinars et cinq cent millimes (690 930 062,500 DT) ».
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service ne profitera pas directement de ces produits. C’est pour ces raisons que de
nombreuses dérogations sont admises par la LOB.
B. Les exceptions au principe de l’universalité
Il s’agit surtout des exceptions à la règle de la non-affectation des recettes aux
dépenses. Ainsi l’article 11 de la LOB du 13 Février 2019 dispose que « … cependant, il
peut être procédé à l’affectation :
- de recettes pour couvrir certaines dépenses au moyen de comptes spéciaux et
de fonds spéciaux ainsi qu’à travers les établissements publics dont le budget
est rattaché pour ordre au budget de l'Etat.
- des ressources des Sukuks et des emprunts extérieurs pour financer des
dépenses d’investissement et exceptionnellement, une partie limitée des
dépenses d’interventions et des opérations financières.
- des revenus provenant de l’exploitation des ressources naturelles pour la
promotion du développement régional à l’échelle nationale tout en respectant
le principe de la discrimination positive dans leur répartition ».
1. Les comptes spéciaux, les fonds spéciaux et les établissements publics dont le budget
est rattaché pour ordre au budget de l’Etat
Ces comptes permettent - au sein du budget de l’Etat - d’individualiser des ressources
particulières au profit d’opérations spécifiques.
a. Les comptes spéciaux
Ils sont définis par l’article 29 de la LOB du 13 Février 2019 selon lequel « les comptes
spéciaux sont créés en vue d'affecter des recettes pour couvrir des dépenses
déterminées ayant une relation avec l’origine de ces recettes et ce dans le but de
contribuer au financement des programmes prévus par la loi de finances. Il ne
peut être affecté de crédits budgétaires à ces comptes.
Les comptes spéciaux comprennent les comptes spéciaux du trésor et les comptes
de concours ».
Les comptes spéciaux sont définis par la LOB comme étant des comptes profitant
de « recettes affectées au financement d’opérations déterminées de certains services
publics ». Ces recettes peuvent être de différentes natures (fiscales, dons, taxes, etc.)
et sont précisées par les dispositions de la loi de finances qui ont créé le compte spécial.
Exemple :
▪ L’article 13 de la Loi de finances pour l’année 2021 a créé un fonds d’appui à la
décentralisation, de péréquation تسوية, de régularisation et de solidarité entre les
collectivités locales destiné à financer les budgets des collectivités locales.
▪ L’article 10 de la loi de finances pour l’année 2017 a créé un fonds de soutien de la
santé publique.
▪ L’article 10 de la loi de finances pour l’année 2019 a supprimé le fonds spécial du
trésor intitulé "fonds de développement des autoroutes" institué par la loi n°98-111
du 28 décembre 1998, portant loi de finances pour l'année 1999. Le solde de ses
ressources est transféré au budget de l'Etat.
Les comptes de concours sont définis par la LOB dans son article 31 comme étant «
les sommes payées par les personnes physiques et les entités morales au titre
d'une contribution volontaire au financement de certaines opérations d’intérêt
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public ». Ces comptes sont financés par des dons car la LOB précise qu’il ne peut être
affecté de recettes fiscales aux comptes de concours.
Exemple : le compte de concours 18/18 pour lutter contre le Covid 19.
Les comptes spéciaux du trésor sont créés et supprimés par la loi de finances alors que
les comptes de concours sont créés et supprimés par arrêté du Ministre chargé des
finances. Les comptes spéciaux constituent également une exception au principe de
l’annualité car leurs excédents de recettes sont reportables. Pour éviter les gaspillages
et garantir un contrôle plus efficace de ces fonds, le législateur a souligné dans l’article
32 de la LOB que « les comptes spéciaux qui n'ont pas réalisé de dépenses durant
trois années consécutives sont obligatoirement supprimés… ».
b. Les fonds spéciaux
Selon l’article 33 de la LOB, les fonds spéciaux sont créés par la loi de finances pour
financer des interventions dans des secteurs déterminés. Contrairement aux comptes
spéciaux du trésor qui sont gérés par l’administration, les fonds spéciaux sont gérés
par des établissements ou des institutions spécialisées dans le cadre de conventions
signées avec le ministre chargé des finances fixant un certain nombre d’objectifs à
atteindre. Ces fonds peuvent bénéficier de ressources de différentes natures comme
des crédits budgétaires ainsi que d’autres recettes ou encore des prêts.
c) Les établissements publics dont le budget est rattaché pour ordre au budget de l’Etat
Ils sont définis par l’article 34 de la LOB comme étant « dotés de la personnalité
morale et de l’autonomie financière » et contribuant « à la réalisation des objectifs
d'un ou de plusieurs programmes ». Les établissements publics dont le budget est
rattaché pour ordre au budget de l’Etat constituent des exceptions à la règle de la non-
affectation car leurs ressources sont destinées à financer l’objet de leur intervention
selon le principe de la spécialité administrative. Il faut rappeler que ces établissements
ont une nature administrative et qu’ils n’ont pas la capacité de mobiliser des recettes.
Leurs dépenses sont supportées essentiellement par le budget de l’Etat.
2. Les ressources des Sukuks et des emprunts extérieurs pour financer des dépenses
d’investissement et exceptionnellement, une partie limitée des dépenses d’interventions
et des opérations financières
La LOB ne donne pas de définition de cette seconde catégorie d’exception qui existait
déjà dans la LOB du 08/12/1967. Il s’agit de l’ensemble des projets de développement et
d’investissement financés par les fonds de la coopération internationale à travers des
banques de financement classiques ou islamiques. Ces fonds sont affectés
directement à un projet précis et ne sont pas versés dans la caisse unique de l’Etat afin
de permettre aux bailleurs de fonds de mieux en contrôler l’utilisation.
3. Les revenus provenant de l’exploitation des ressources naturelles pour la promotion
du développement régional à l’échelle nationale tout en respectant le principe de la
discrimination positive dans leur répartition
Cette exception n’a pas été définie par le législateur mais elle fait référence au
financement de la décentralisation tel que consacré par la constitution du 27 Janvier
2014 et le code des collectivités locales qui prévoit dans son article 38 que « pour
mettre en œuvre la solidarité entre les différentes zones du territoire national,
l’Etat s’engage à aider les collectivités locales à atteindre l’équilibre financier et
à jouir de l’autonomie administrative et financière effective moyennant des
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§1 Le principe de l’équilibre
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défini par le budget économique ». Elle établit un lien entre les charges et les
ressources de l’Etat et les instruments de prévision économiques tel que le budget
économique et le plan de développement économique. La loi de finances annuelle est
donc préparée par les services compétents des différentes administrations pour
répondre aux besoins de fonctionnement de l’Etat et aux projets d’investissements de
celui-ci conformément aux programmes socio- économiques déterminés par le pouvoir
politique.
Si, en temps normal, le budget constitue un levier important de la croissance, en temps
de crise, quand son rôle est d’autant plus crucial et délicat que sa marge de manœuvre
est réduite, il doit contribuer à la relance économique sans compromettre durablement
la soutenabilité des finances publiques 13. Le recours à l’emprunt doit être mesuré et
financer des investissements productifs.
En effet, quand les déficits s’accumulent au point tel de peser lourdement sur le budget
des Etats amenant certains d’entre eux à emprunter pour rembourser les intérêts, il en
résulte une détérioration de la situation financière du secteur public et l’aggravation
de la dette publique qui peut représenter une part importante voire dépasser le PIB. La
lutte contre les déséquilibres financiers publics se traduit par le retour à une
conception plus stricte du principe de l’équilibre.
C’est cette conception qui a été retenue par la loi organique du budget du 13 Février
2019. Celle-ci renforce le principe de l’équilibre et prévoit sa garantie par la consécration
du principe de la sincérité.
§2 Le principe de la sincérité
Pour être réel et non fictif, l’équilibre budgétaire exige une évaluation sincère du budget
de l’Etat et un établissement sincère de sa comptabilité. Le principe de sincérité est
double : il est à la fois budgétaire et comptable.
A. La sincérité budgétaire
Elle est définie par l’article 8 de la LOB du 13 Février 2019 qui indique que « le principe
de la sincérité exige de ne pas sous-estimer ou surestimer les prévisions des
charges et des recettes prévues par la loi des finances… ».
Dans ce sens, le Conseil constitutionnel français caractérise le principe de la sincérité
« par l’absence d’intention de fausser les grandes lignes de l’équilibre déterminé par la
loi de finances ». Il s’agit donc d’un principe qui encadre la préparation du budget en
insistant sur la nécessité pour le pouvoir exécutif de faire preuve de sérieux et de
rigueur en matière de prévisions.
Contrairement aux autres principes budgétaires qui comportent des obligations
concrètes à l’égard du pouvoir exécutif, le principe de sincérité budgétaire est un
concept beaucoup plus abstrait qui fait plutôt appel à la morale. Il s’agit de rappeler
13
En Tunisie, le taux de croissance est très faible voire négatif depuis 2011. L’année 2011 a été rude pour
l’économie tunisienne dont tous les moteurs ont été en panne : chute de l’investissement privé (- 19%) et
des IDE (baisse de plus d’un tiers), décélération du rythme des exportations, sinistralité des secteurs clés
du tourisme et du phosphate, croissance négative, ralentissement des activités économiques, tourisme
en berne… hausse des prix des matières premières et chute de la production céréalière, flambée des prix
du pétrole… Baccar Ghrib, Ayssen Makni, économie politique de la transition économique, Observatoire
Tunisien de la Transition Démocratique, Août 2011.
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aux gouvernants qu’il ne faut pas tricher avec les chiffres et tromper le parlement en
présentant un budget faussement équilibré ou déséquilibré.
B. La sincérité comptable
Selon l’article 8 de la LOB, Le principe de la sincérité exige « … de faire apparaître les
éléments des actifs financiers et du patrimoine de l’Etat… ».
La tenue des comptes de l’État repose sur un constat des opérations réalisées et en ce
sens elle relève d’une sincérité objective garantissant la fiabilité des informations
financières. Dans cette perspective, le législateur dispose dans l’article 25 de la LOB que
« l’État tient :
- une comptabilité budgétaire,
- une comptabilité générale,
- une comptabilité analytique ».
La comptabilité budgétaire permet de suivre et de retracer la façon dont le budget a été
exécuté conformément aux subdivisions de la nomenclature budgétaire.
La comptabilité générale comptabilise, au moment où ils deviennent certains, les droits
constatés, c'est-à-dire une créance acquise ou un service fait créant une dette. Elle
conduit à recenser et évaluer les actifs, les passifs et les engagements de l’État et
permet de produire des états financiers.
Le législateur souligne l’exigence de sincérité des comptes publics en indiquant dans
l’article 27 de la LOB que « les comptables publics tiennent et établissent les
comptes de l’État selon les principes communément admis et notamment ceux
relatifs à l’intégrité et à la sincérité de ces comptes… ». Il garantit par ailleurs la
sincérité et la fiabilité des comptes en prévoyant dans l’article 27 de la LOB la
soumission des états financiers à la certification annuelle de la Cour des Comptes. Il
s’agit concrètement de permettre à un organe de contrôle externe, c’est-à-dire à la Cour
des Comptes, d’exprimer une opinion sur la conformité des comptes au référentiel
comptable qui leur est applicable et, donc, de se prononcer sur leur sincérité.
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Chapitre La procédure
Troisième budgétaire
Elle comprend les règles d’élaboration et d’adoption du projet de loi de finances
L’élaboration du PLF
2 questions qui se posent : qui prépare le PLF (§1), et quand et comment est préparé le
PLF (§2).
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L’approbation du PLF
En tant que représentants du peuple et aussi du contribuable, les élus ont le droit de
contrôler les recettes publiques ainsi que l’utilisation que prévoit d’en faire le
gouvernement.
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Dans ce sens, l’article 66 de la Constitution indique que «la loi autorise les ressources
et les dépenses de l’État conformément aux dispositions prévues par la loi
organique du budget ».
Et l’article 47 de la LOB précise que « l’Assemblée des Représentants du Peuple
adopte le projet de loi de finances de l’année qui lui est soumis au plus tard le 10
décembre de l'année précédant l’année relative à son exécution, et le transmet au
Président de la République au plus tard le lendemain de son adoption ».
L’approbation du PLF prévoit 4 étapes essentielles :
1ère étape : l’examen en commission
Selon le règlement intérieur de l’ARP, c’est la commission des finances, de la
planification et du de développement qui est chargée d’examiner le PLF.
Cette commission est présidée par un membre de l’opposition (Mr. Mongi Rahoui
durant la première législature).
Dans le cadre de l’examen du PLF, la commission peut interroger les membres du
gouvernement soit en les auditionnant soit en leur adressant des questions écrites.
Plus généralement, elle peut solliciter l’avis de toute personne dont l’expertise peut
éclairer les membres de la commission. Elle reçoit également les questions, les
remarques et les amendements des membres de la chambre.
Cet examen se conclue par un rapport qui servira de base aux discussions et
explications en Assemblée plénière et auquel sont rattachés les amendements
proposés.
L’examen en commission du PLF doit respecter deux conditions :
1ère condition : Il faut respecter l’objet de la loi de finances. Celle-ci a un domaine bien
délimité qui est précisé par la LOB. L’article 10 précise que « la loi de finances se limite
aux seules dispositions relatives aux ressources et aux charges de l’État ».
Celle-ci ne peut donc contenir que des dispositions à caractère financier à savoir :
l’autorisation de perceptions des ressources publiques, à la fixation des voies et
moyens, à la mobilisation des ressources fiscales et non fiscales ainsi qu’à la
détermination des procédures financières, à la création des comptes spéciaux et des
fonds spéciaux, à la fixation du plafond de garanties consenties par l’État et des prêts
du trésor et à l’autorisation des emprunts.
Il ne faut donc pas introduire dans la loi de finances des dispositions extrabudgétaires
appelées « cavaliers budgétaires » c'est-à-dire des dispositions qui n’ont pas de rapport
avec l’objet des lois de finances. Les cavaliers budgétaires sont susceptibles d’être
privées d’effet lors du contrôle de constitutionnalité de la loi de finance car il s’agit
d’impositions qui portent atteinte à la cohérence du texte. La loi de finances ne doit pas
être une loi fourre-tout قانون جامع.
Exemple : Décisions du 22 décembre 2014 et 2015 de l’IPCCL (Instance Provisoire de
Contrôle de la Constitutionnalité des projets de Loi) qui sanctionnent certaines
dispositions considérées comme des cavaliers budgétaires.
2ème condition : les amendements proposés doivent préserver l’équilibre financier du
budget de l’État.
Le projet de loi de finances est préparé sur la base d’un équilibre économique et
financier déterminé.
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Cet équilibre doit être maintenu car il correspond à des arbitrages complexes entre le
besoin de financement public et les contraintes liés à la conjoncture économique et
sociale.
Toute proposition visant à augmenter les dépenses publiques ou à baisser les recettes
publiques pourrait constituer une mesure populaire et à ce titre intéresser les élus,
mais elle conduirait à une dérive des dépenses publiques et à une fragilité des
ressources publiques qui aurait pour effet de déséquilibrer non seulement le budget
mais aussi l’État.
Par conséquent, le droit d’amendement des parlementaires a été limité par la
Constitution et la LOB aux propositions qui ne portent pas atteinte à l’équilibre
financier de l’État.
L’article 49 de la LOB indique que : « l’Assemblée des Représentants du Peuple peut
proposer d’ajouter de nouveaux articles ou d’introduire des amendements au
projet de la loi de finances de l’année ou de la loi de finances rectificative dans
les cas suivants :
- pour réduire des dépenses ou augmenter des recettes,
- pour proposer de nouvelles dépenses sous réserve de proposer des recettes
additionnelles ou une économie des dépenses couvrant les dépenses
additionnelles,
- pour introduire des modifications sur la répartition des crédits entre les
programmes moyennant les modifications correspondantes au niveau des
objectifs et des indicateurs des programmes concernés par les modifications ».
Concrètement, cela signifie que les élus peuvent uniquement proposer la suppression
ou la réduction d’une dépense ou la création ou l’augmentation d’une recette. S’ils
souhaitent proposer une dépense nouvelle, ils doivent la compenser par une recette
correspondante ou par la diminution d’une autre dépense de manière à réaliser une
économie.
2ème étape : l’examen et le vote en séance plénière
Les débats budgétaires commencent par un discours du chef du gouvernement pour
présenter la politique budgétaire ainsi que les options gouvernementales pour l’année
à venir.
Chaque chapitre du budget ainsi que les amendements correspondants sont discutés
par les députés.
Le projet de loi de finances est ensuite soumis au vote des députés.
La loi de finances est une loi ordinaire, elle est adoptée à la majorité simple. En pratique,
73 députés en première lecture et 109 députés en seconde lecture.
La LOB organise la spécialité du vote parlementaire en matière budgétaire.
De cette manière, le parlement ne va pas par un seul vote accepter ou refuser la totalité
du budget mais pourra émettre un vote sur chaque tranche du budget dont le degré de
spécialité est déterminé par la loi organique du budget.
L’article 48 de la LOB précise que : « la loi de finances est votée dans les mêmes
conditions que les lois ordinaires, sous réserve des dispositions suivantes :
- Les prévisions des dépenses du budget de l’État font l’objet d’un vote par
mission et mission spéciale,
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- Les autorisations de recettes du budget de l’État font l’objet d’un vote par
partie,
- Les recettes et des dépenses de chaque compte spécial du trésor font l’objet
d’un vote global,
- L’ensemble des recettes des comptes de concours font l’objet d’un vote global ;
- L’effectif global du personnel autorisé des ministères, y compris leurs services
centraux et régionaux et des établissements publics dont les budgets sont
rattachés pour ordre au budget de l’État, fait l’objet d’un vote global,
- L’ensemble des dispositions de la loi de finances fait l’objet d’un vote global et
final ».
3ème étape : l’adoption du projet de loi de finances et recours éventuels
Après l’adoption du PLF par l’ARP, le Président de la République dispose de deux jours
pour renvoyer le projet à l’Assemblée pour une deuxième lecture.
L’assemblée dispose de 3 jours pour adopter le projet en deuxième lecture.
Le Président de la République, le Chef du Gouvernement ou trente élus disposent de
trois jours pour saisir la cour constitutionnelle en cas de doute sur la constitutionnalité
des dispositions du projet de loi de finances. Celle–ci doit statuer dans un délai de 5
jours.
En cas d’inconstitutionnalité avérée, le Président de la République dispose de deux
jours pour renvoyer le projet de loi de finances à l’Assemblée. Celle-ci adopte le PLF dans
un délai de trois jours.
Le Président de la République dispose de deux jours pour promulguer la loi de finances
compte tenu de la date butoir األجل األقصىdu 31 Décembre.
4ème étape : la promulgation de la Loi de finances
La promulgation de la loi de finances doit intervenir au plus tard le 31 Décembre.
Si à cette date, la loi de finances n’est pas adoptée, la LOB prévoit dans son article 50
qu’il peut être procédé à son exécution en matière de dépenses, par tranches de trois
mois renouvelables par décret présidentiel et les recettes sont recouvrées selon la
législation en vigueur. L’Assemblée des Représentants du Peuple en sera informée
avant l’adoption du projet de la loi des finances de l’année.
Compte tenu de la proclamation d’un état d’urgence par le Président de la République
le 25 Juillet 2021, le projet de la loi de finances pour l’année 2022 a été adopté par le
décret-loi n°2021-21 du 28 décembre 2021, portant loi de finances pour l’année 2022 et
ce conformément aux dispositions du Décret Présidentiel n°2021-117 du 22 septembre
2021, relatif aux mesures exceptionnelles.
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