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La lutte contre la corruption au

Maroc
Piments du sujet
• Extraits du discours Royal à la 31ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de
gouvernement de l’Union Africaine
• Nous le savons tous, la dynamique en cours, masque malaisément une réalité moins radieuse. Trop
d’entraves et de difficultés, minent encore les efforts, qui conduiront à l’émergence.
• Parmi les obstacles majeurs, se dresse le mal endémique de la corruption, qui ronge nos sociétés, et
que notre Sommet retient opportunément comme thème central.
• La corruption, ce n’est pas seulement un problème moral ou éthique.
• La corruption a aussi un coût économique, qui grève le pouvoir d’achat des citoyens, et notamment
des plus pauvres. Dans certains secteurs d’activité, elle représente 10% du coût de production.
• La corruption pervertit les règles de la démocratie et sape l’Etat de Droit ; elle dégrade la qualité de
vie et favorise la criminalité organisée, l’insécurité et le terrorisme.
• Partout, nous constatons des signes positifs et des efforts soutenus, pour freiner ce mal. Et les
mesures prises portent leurs fruits : des progrès notables sont visibles.
• Dans le combat sans relâche contre la corruption, certains pays de notre continent, et ils sont
nombreux, obtiennent de meilleurs résultats que d’autres, parfois plus développés. Ces modèles nous
engagent tous à suivre la même voie.
• Les réformes institutionnelles entreprises au sein de l’Union Africaine contribueront également à faire
émerger une culture de lutte contre ce fléau.
Piments du sujet
Les articles de la constitution
• Article 154
• Les services publics sont organisés sur la base de l’égal accès des citoyennes et
des citoyens, de la couverture équitable du territoire national et de la continuité
des prestations rendues.
• Ils sont soumis aux normes de qualité, de transparence, de reddition des comptes
et de responsabilité, et sont régis par les principes et valeurs démocratiques
consacrés par la Constitution.
• Article 155
• Les agents des services publics exercent leurs fonctions selon les principes de
respect de la loi, de neutralité, de transparence, de probité et d’intérêt général.
• Article 156
• Les services publics sont à l’écoute de leurs usagers et assurent le suivi de leurs
observations, propositions et doléances.
Tranparency international
• Créée en 1993, Transparency International (TI) est une
ONG qui est  la principale organisation de la société civile
qui se consacre à la transparence et à l’intégrité de la vie
publique et économique. Elle sensibilise l’opinion
publique aux effets dévastateurs de la corruption
internationale et travaille de concert avec les
gouvernements, le secteur privé et la société civile afin de
développer et mettre en œuvre des mesures visant à la
combattre. Si elle est présente dans 77 pays, elle n'est pas
présente (ou mal représentée) dans des pays comme la
Chine, le Japon ou encore la Russie.
Comment évoquer le sujet 1
• La déclaration de politique générale du Royaume a fait de la lutte contre la
corruption un engagement ferme et un axe d’action important. L’élaboration et la
mise en œuvre subséquente du présent plan d’actions fait suite à cet engagement.
Ce plan comporte un ensemble de mesures concrètes, diversifiées et réalisables à
court et moyen terme. La corruption n’est ni une fatalité qui légitimerait l’inaction,
ni un problème simple, auquel il suffirait d’administrer une solution définitive.
• De fait, la mesure de l’ampleur exacte du fléau s’avère impossible. Son caractère
souterrain et opaque couvre une panoplie de tractations, de complicités et de
compromissions difficiles à cerner et à prouver et, quelle que soit l’ampleur réelle
du fléau, sa seule existence donne libre cours à la suspicion systématique. Au-delà
d’être une pratique éthiquement malhonnête et juridiquement illégale, la
corruption cause des dommages collatéraux considérables. Elle pollue le climat
social et politique général, exacerbe les relations de défiance entre les citoyens et
l’Administration et nuit à l’attrait du pays pour les investissements nationaux et
étrangers.
• Certes, le Maroc possède à son actif de grands acquis, en matière de
moralisation de la vie publique et de bonne gouvernance. D’importantes
opérations de privatisation et des grands projets d’infrastructures ont été
conduits avec une régularité et une transparence mondialement reconnues
et appréciées. Le décret sur les marchés publics avait apporté des
nouveautés dans le sens du renforcement de l’éthique et de la transparence.
Pourtant, la perception de nombreux citoyens et de certains médias donne
du pays une image peu reluisante en matière de moralité de la gestion et de
l’offre des services publics. Quel que soit le degré de vérité que recèlent de
telles perceptions, l’action s’impose pour juguler, autant que faire se peut, le
fléau de la corruption et propager un climat de confiance propice à la
réduction des mauvaises pratiques et des blocages psychologiques, ainsi
qu’à la libération des initiatives des citoyens et des fonctionnaires, pour
qu’ils agissent ensemble, dans un climat de sérénité et de responsabilité.
Comment évoquer le sujet 2
• le Maroc a publié la convention des Nations Unies contre la corruption (dahir
n°1.07.59 du 30 novembre 2003). En tant qu’un Etat Partie à cette convention, le
Maroc est appelé à honorer les engagements qui en découlent et dont tient compte
le présent plan d’actions anti-corruption. Comme il est mondialement reconnu, la
corruption est un fléau ayant des sources, des symptômes et des effets complexes,
notamment d’ordre social, économique, culturel, administratif et politique. Par
conséquent, il importe beaucoup plus de prévenir de tels fléaux que d’avoir à les
sanctionner. D’où l’intérêt apporté par le présent projet aux actions de prévention.
• Cependant, dans la mesure où le mal est déjà là, il importe aussi de le détecter et de
le sanctionner, autant que possible. De ce point de vue, à syndrome complexe,
thérapies multiples, inscrites dans la durée et renouvelables suivant les temps et les
espaces en cause. Aussi importe-t-il d’entreprendre une série d’actions à la fois
immédiates et de longue haleine, pour renforcer le système national d’intégrité et de
transparence, en tenant pleinement compte des pas déjà franchis dans cette
direction
• Depuis 1998, le Maroc a entamé une réforme visant la modernisation de
l’administration publique par l’adoption d’<> qui fait appel à l’intention
de tous les fonctionnaires et agents publics en vue de contribuer par
leurs adhésions a la bonne gestion et de créer les conditions favorables
pour la mutation profonde de l’appareil administratif afin de résorber les
causes de la corruption. Selon le mouvement Transparency
International , la corruption est définie comme étant le détournement a
des fins privés d’un pouvoir confié en délégation , de part fait, les
organisations internationales affirment , à travers leurs rapports, que la
crise sanitaire a fait apparaitre plusieurs d’autres formes de pratiques
corruptives. Au-delà de ces pratiques, la corruption est un fléau
d’importante ampleur polluant le climat social et la politique générale, et
nuisant la confiance entre les citoyens et l’administration.
Partie 1: aperçu /état des lieux /diagnostic : la
corruption au Maroc
• La corruption s’avère d’une ampleur difficile à cerner et à prouver, et plusieurs
formes s’y interfèrent, tandis que la définition de ce concept reste ambiguë et
diffère dans son cadre spatio-temporel, vu les changements qui persistent dans
les pratiques corruptives tant au niveau national qu’international. Il n’existe
pas de définition unique et largement acceptée de la corruption. Nonobstant,
en ce qui concerne la corruption publique, une définition courante est "l'abus
d'une fonction publique à des fins de gain privé "(Schneider,2019).Selon
l’article 248 du code pénal marocain, la corruption est définie comme étant le
fait par « toute personne de solliciter ou agréer des offres ou promesses,
sollicite ou reçoit des dons, présents ou autres avantages pour accomplir ou
s’abstenir d’accomplir un acte de sa fonction ».En effet, plusieurs avancée ont
été fait par le FMI et l’OCDE pour affirmer que la corruption affaiblit la capacité
de l’État à faire son travail en s’appuyant sur les risques que peuvent
engendrer les pratiques corruptives dans certains secteurs stratégiques.
• cela explique que plusieurs efforts ont été déployés au niveau
législatif ainsi qu’au niveau des infrastructures concernant
l’administration numérique comme étant un pilier de lutte contre
la corruption. Toutefois, il y a lieu de noter que ces pratiques
corruptives persistent profondément dans certains secteurs, à
savoir le secteur de santé et d’éducation pour des raisons relatives
aux manquements sur les plans éducatif et de sensibilisation. De
ce fait, la pratique de la corruption engendre un déficit budgétaire
(moins de collecte d’impôts) et un ralentissement dans la mise en
œuvre des différentes réformes sociales qui ont un impact direct
sur le capital humain. Dans cette logique plusieurs politiques
publiques ont été élaborées pour lutter contre la corruption.
Classement Maroc IPC 2021
• L’indice de perception de la corruption s’appuie sur
13 enquêtes et évaluations menées par des agences
et des experts pour mesurer la corruption du
secteur public dans 180 pays. Ceux-ci sont classés
sur une échelle qui va de zéro (fortement corrompu)
à 100 (faiblement corrompu).
• "Avec un score de 39/100 points, le Maroc est classé
en 87e position. Il a ainsi perdu un point et une
place par rapport à 2020, et 7 places dans le
classement par rapport à 2019".
IPC pays arabes
• S’agissant du baromètre global de la
corruption dans les pays arabes, les Emirats
arabes unis sont les mieux classés, avec un
score de 69/100, suivis du Qatar (63/100) et
de l’Arabie Saoudite (53/100). En dernière
position de cette catégorie se trouve la Syrie,
avec 13 points, précédée par le Yémen (16 pts)
et la Libye (17 pts).
• En 2016, le Maroc a été classé à la 90ème place
avec un score de 37 points sur 100 de l’indice de
perception de la corruption par Transparency
International. Dans ce cadre, de grandes réformes
politiques, économiques et sociales ont été lancées
par le Maroc. Au cours de la dernière décennie, ces
réformes ont été principalement axées sur des
ajustements structurels pour encourager
l’investissement et améliorer l’environnement
propice aux affaires.
Mesures
• En réponse aux appels croissants pour de nouvelles réformes
démocratiques, qui ont coïncidé avec et ont été renforcés par l’évolution
historique vécue par le monde arabe en 2011, Sa Majesté le Roi
Mohammed VI a annoncé une série de changements constitutionnels.
Ces changements ont été par la suite consacrés dans une nouvelle
Constitution, approuvée par référendum le 1er juillet 2011.
• Certaines réformes de la gouvernance ont également été poursuivies,
notamment certains travaux initiaux de lutte contre la corruption ayant
commencé avec l’élaboration en 2005 du premier plan d’action
gouvernemental de lutte contre la corruption ; deux ans plus tard, le
Maroc est devenu Etat Partie à la Convention des Nations Unies Contre la
Corruption (CNUCC) le 9 mai 2007, et il a mis en place l’Instance nationale
de probité, de prévention et de lutte contre la corruption (INPPLC)  la
même année.
SNLCC
• En mai 2016, le Maroc a lancé officiellement la stratégie nationale de lutte contre la
corruption. Elle s’articule autour de cinq piliers principaux notamment la gouvernance, la
prévention, la répression, la communication et la formation et vise de réduire la
corruption, renforcer l’intégrité et améliorer la redevabilité pour assurer une prestation
plus efficace et plus adaptée des services sociaux aux populations marocaines, et pour
améliorer également les résultats du développement humain. La complexité de mise en
œuvre de la SNLCC génère des risques qui peuvent mettre en péril la réussite de la
Stratégie Nationale. Afin de répondre à ces risques et d’assurer l’opérationnalité et la
pérennité de la Stratégie Nationale, des mesures d’accompagnement ont été déclinées en
plusieurs volets.
• Ainsi, en conformité avec l’actuel Cadre de coopération d’aide au développement UNDAF
2017-2021 et en s’alignant aux dispositions de la Convention des Nations Unies Contre la
Corruption (CNUCC) et d'autres conventions et accords en matière de prévention et de
lutte contre la corruption, ce projet a pour but d’accompagner le Ministère de la Fonction
Publique et de la Modernisation de l'Administration (MFPMA) dans la mise en œuvre de la
stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption (SNLC).
Actions
• l’action du gouvernement en matière de
moralisation de la vie publique et de
prévention contre la corruption s’est
concrétisée par un certain nombre
d’objectifs :
Consolidation de la transparence et du sens de la responsabilité à
travers :

• • l’instauration de normes de gestion transparente du domaine privé de l’Etat


à travers, notamment, l’obligation d’appel à concurrence pour les cessions et
le recours aux enchères publiques dans les opérations de location des
terrains domaniaux ;
• • l’adoption de la loi n° 61.79, relative à la responsabilité des ordonnateurs,
des contrôleurs et des comptables publics ;
• • l’adoption de la loi n° 03.01 sur la motivation des décisions
administratives ;
• • Le renforcement de la légalité, la moralité, la transparence et la protection
de l’intérêt public à travers les dispositions de la loi 78.00 relative à
l’organisation communale et la loi 79.00 relative à l’organisation des
préfectures et provinces, notamment :
• • Le renforcement de la transparence dans la gestion des marchés publics
(décret n° :2-06-388 du 5 février 2007);
• • l’actualisation du code pénal (article 256.1) en vue de supprimer toute poursuite
pénale, dans certaines conditions, à l’encontre du dénonciateur d’un acte de corruption
(loi n°79-03 modifiant et complétant le code pénal. B.O n° 5248 du 16/9/2004);
• l’adoption de la loi n° 79.03 renforçant les mesures permettant la récupération des
fonds détournés ; (loi n°79-03 modifiant et complétant le code pénal. B.O n° 5248 du
16/9/2004);
• • l’adoption de la loi n° 06-99 sur La liberté des prix et de la concurrence ( B.O n° 4800
du 1er juin 2000) ;
• • l’adoption de la loi n° 15-97 formant Code de recouvrement des créances publiques ;
• • la rénovation du système fiscal en 2000 (renforcement du régime déclaratif, réforme
du Code des douanes et impôts indirects) ;
• • l’adoption d’une nouvelle approche budgétaire, axée sur les résultats et la reddition
des comptes, ainsi que la simplification des procédures budgétaires ;
• •la dynamisation des travaux de contrôle et d’audit.
Renforcement du cadre institutionnel de prévention de la
corruption par le biais de :

•  
• • l’institution d’une Haute Cour de Justice chargée de statuer sur les affaires impliquant les ministres
(Dahir n° 1-77-278 du 8/10/1977 portant loi organique de la Haute Cour. B.O n° 3388 bis du 10/10/1977) ;
• • la suppression de la Cour Spéciale de Justice (loi n° 79.03) et la dévolution de ses compétences à des
cours d’appel de droit commun en vue de renforcer les conditions du procès équitable, tout en continuant
à adopter la même fermeté dans le traitement des affaires de détournement et de dilapidation des
deniers publics (B.O n° 5248 du 16/9/2004) ;
• • la création du « Diwan al Madhalim » (dahir du 9 décembre 2001) pour renforcer le dispositif
institutionnel de sauvegarde des intérêts du citoyen et de protection de ses droits, tout en contribuant à
diffuser l’éthique et la culture du service public ;
• • le renforcement du rôle de l’Agence Judiciaire du Royaume en matière de suivi de certaines affaires de
détournement ou de dilapidation des deniers publics ;
• • la mise en place des Cours Régionales des Comptes (Loi n° 62.99 portant Code des Juridictions
Financières. B.O. n° 5030 du 15/8/2002)
• • l'engagement d’actions en justice, en saisissant les tribunaux compétents chaque fois que des preuves
suffisantes laissent présumer qu’un délit de corruption a été commis. Malgré les actions ainsi entreprises,
tant au niveau sectoriel qu’au niveau transversal, en matière de renforcement de l’éthique et de la
transparence dans la gestion publique, le dispositif en place demeure insuffisant.
• Aussi, le gouvernement a-t-il arrêté, en application de sa déclaration de
politique générale, un programme d’action qui s’articule autour des axes
suivants :
• • enracinement des valeurs et des normes d’éthique et de moralisation
de l’administration ;
• • institutionnalisation d’une stratégie préventive de lutte contre la
corruption ;
• • renforcement de la transparence dans la gestion des marchés publics ;
• • amélioration du système de suivi, de contrôle et d’audit ;
• • simplification des procédures administratives ;
• • éducation et sensibilisation (campagnes de sensibilisation dans les
écoles) .
Amélioration des conditions d’accès aux prestations publiques :

• Des initiatives importantes ont été entreprises en vue de promouvoir une démarche-
qualité dans les relations de l’administration avec les citoyens, à travers les mesures
suivantes :
• • la mise en place d’un système interactif de détermination du tarif douanier;
• • la mise en place d’applications informatiques de gestion fiscale, permettant une
automatisation du suivi des déclarations, des recouvrements et du contrôle ;
• • la création des guichets uniques régionaux (Centres Régionaux d’Investissement) qui
contribuent à réduire les intervenants et les délais dans le processus de création
d’entreprises (Lettre Royale adressée au Premier Ministre le 9 janvier 2002) ;
• • l’élaboration et la diffusion d’un répertoire des procédures administratives les plus
usitées ;
• • Simplification des procédures administratives a travers la promulgation de la loi n° 35-06
instituant la carte nationale d’identité électronique (B.O N° 5584 du 6/12/2007) ;
• • le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication
au sein des administrations publiques (création du Comité e-gouvernement et démarrage
effectif des projets de services publics en ligne).
Conclusion
• En définitive, malgré un bon nombre d’acquis tels que la
nouvelle constitution, la loi sur la protection des témoins, la
création de l’instance centrale de prévention de la corruption
nous avons constaté une amplification du phénomène de la
corruption, le champ de la corruption est en vague de s’étendre
à l’ensemble des domaines de la chose publique….C’est l’une
des raisons qui a laissé le FMI et la banque mondiale remettre
en cause l’atteinte des objectifs du nouveau modèle de
développement. Donc, le gouvernement actuel devra jouer un
rôle primordial pour faire réussir la politique de lutte contre la
corruption afin de réussir l’application du nouveau modèle de
développement

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