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Lamia NEJI*
Assistante Contractuelle
à la Faculté de Droit de Sfax
Sommaire
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E-mail : lamianeji@yahoo.fr
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V. S. BELAID, « Système fiscal et système politique », Mélanges offerts à
HABIB AYADI, Tunis, 2000, p. 30.
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Le consentement de l’impôt en Grande Bretagne
2
G. ARDANT, Histoire de l’impôt, Livre I, De l’Antiquité au XVIème siècle,
Fayard, 1971, p. 9.
3
Le professeur Sadok BELAID a procédé à la classification des systèmes
politiques par référence au critère fiscal. Il a opposé deux grandes catégories de
systèmes politiques : d’un côté ceux où le prélèvement fiscal est imposé par la
contrainte et où le régime politique est autoritaire ; de l’autre côté, ceux où le
prélèvement est consenti et où le régime politique est libéral. V. S. BELAID,
« Système fiscal et système politique », article précité, p. 31. V. dans ce sens, la
théorie du grand savant Ibn KHALDOUN concernant le rôle de l’impôt dans la
transformation des sociétés, Ibn KHALDOUN, Discours sur l’histoire
universelle, Al-Mukaddima, Beyrouth, 1968, pp. 569-571.
4
G. BURDEAU, Traité de science politique, Paris, LG DJ, 1980, p. 138.
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Le consentement de l’impôt en Grande Bretagne
5
G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt, op. cit., p. 965.
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Le consentement de l’impôt en Grande Bretagne
6
A. ESMEIN, Eléments de droit constitutionnel français et comparé, Paris, L. G.
D. J., 2001, p. 73.
7
Ce sont des seigneurs féodaux relevant directement du roi.
8
Le dictionnaire « Le petit Robert » définit le prélat comme étant « un haut
dignitaire ecclésiastique ayant reçu la prélature à titre personnel ».
9
Pour plus de détails, V. A. ESMEIN, Eléments de droit constitutionnel français
et comparé, op. cit., p. 76 et G. VEDEL, Manuel élémentaire de droit
constitutionnel, Paris, Dalloz, 2000, p. 34.
10
A. ESMEIN, Eléments de droit constitutionnel français et comparé, op. cit.,
p.101 et s. V. aussi, M. CHARLOT, Le système politique britannique, Paris,
Armand Colin, 5ème édition, p. 18.
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Le consentement de l’impôt en Grande Bretagne
11
G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt, op. cit., p. 971. Montesquieu
théorise cette pratique en affirmant qu':" Il ne faut donc pas que les membres du
corps législatif soient tirés en général du corps de la nation, mais il convient
que, dans chaque lieu principal, les habitants se choisissent un représentant",
MONTESQUIEU, Esprit des lois, Chapitre I, Livre XIII, Paris, Flammarion,
1979, p. 297.
12
G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt, op. cit., p. 970.
13
M. CHARLOT, Le système politique britannique, op. cit., p. 27.
14
A. ROYER, Du droit de consentir l’impôt, Thèse, Paris, Librairie de la société
du recueil général des lois et des arrêts, 1902, p. 64.
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Le consentement de l’impôt en Grande Bretagne
"sans doute, il n'existait pas d'acte spécial, qui relatât ces grands
principes (y compris le principe de consentement de l'impôt). Mais on
les trouvait épars dans tous nos anciens et vénérables statuts et, chose
plus importante, ils étaient depuis 400 ans, gravés dans tous les cœurs
anglais"15. Ces incertitudes quant à la première affirmation textuelle
du principe n’empêchent toutefois pas de fixer le point de départ de
l'évolution du principe de consentement de l'impôt en Grande
Bretagne à partir de la charte de GUILLAUME le conquérant "où il
est dit que le roi ne peut de sa propre autorité établir aucun impôt
sans le consentement du conseil commun du Royaume"16. Mais cette
charte fut souvent violée par les rois anglais. C'était en 1215, et à
l'occasion de l'augmentation très importante de "l'écuage" que les
barons et les prélats anglais arrivèrent à obliger le Roi Jean Sans Terre
à signer la Grande Charte qui défendait au roi de lever ni écuage ni
aide sans le consentement du "Commun Conseil du Royaume"17. Mais
la pratique du consentement de l'impôt est essentiellement le résultat
d'une lutte continue entre le Parlement et les souverains anglais qui
essayaient de temps à autre de s'en affranchir en limitant les pouvoirs
du Parlement de consentir l'impôt18.
15
MACAULAY, Histoire d'Angleterre, Cité par A. ROYER, Du droit de
consentir l’impôt, op. cit., p. 64.
16
A. ROYER, Du droit de consentir l’impôt, op. cit., p. 64.
17
L’article 12 de la Grande Charte annonçait qu’ « Aucun écuage ou aide ne sera
établi dans notre Royaume sans le consentement du commun conseil de notre
Royaume, à moins que ce ne soit pour le rachat de notre personne, la chevalerie
de notre fils aîné, et le mariage de notre fille aînée, une fois seulement, et en cas
ne sera levée qu’une aide raisonnable ».
18
W. STUBBS, Histoire constitutionnelle de l’Angleterre, Paris, 1913, pp. 1-6. V.
aussi, G. ORSONI, L’évolution de la notion d’impôt, Aix-en-Provence, Faculté
de droit et de science politique, 1975, p. 160 et M. CHARLOT, Le système
politique britannique, op. cit., p. 20-21.
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Le consentement de l’impôt en Grande Bretagne
19
V. A. ESMEIN, Eléments de droit constitutionnel français et comparé, op. cit.,
V. aussi, Ph. MILLAN, Le consentement à l'impôt, Thèse, Tome I, Paris, 1996,
p. 18 et s.
20
V. H. AYADI, Droit fiscal, Tunis, C. E. R. P., 1989, p. 7-8.
21
A. ROYER, Du droit de consentir l’impôt, op. cit., p. 69.
22
« Plusieurs fois sous le règne d’Edouard III, les communes demandèrent la
justification des dépenses, et, après avoir résisté, le roi pressé par le besoin
d’obtenir de nouvelles subsides, finit par céder. Il semble que ce droit réclamé
de nouveau sous Richard II ait été reconnu dès cette époque, et que l’usage ait
été respecté sous Henri IV et ses successeurs. Il en résulta l’examen détaillé des
comptes. En 1406, les communes refusèrent de voter un subside jusqu’à ce
qu’on leur eût soumis les comptes du subside précédent. Ce fut fait en 1407 et
par la suite ce droit ne fut plus contesté ». G. ARDANT, Théorie sociologique
de l’impôt, op. cit., p. 949.
23
« Les attributions législatives ont suivi les attributions financières, suivant un
mécanisme simple, conforme à l’esprit des institutions. Les représentants des
communes présentaient normalement leurs griefs, dans le domaine de
l’administration intérieure, préalablement au vote des subsides… », Ibid.
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Le consentement de l’impôt en Grande Bretagne
24
A. BARILARI, Le consentement à l’impôt, Paris, Presses de la Fondation
Nationale des sciences politiques, 2000, p. 38.
25
L'article 4 du Bill of Rights dispose: "Qu'une levée d'argent pour la couronne
ou à son usage, sous prétexte de prérogative, sans le consentement du
Parlement, pour un temps plus long et d'une manière autre qu'elle n'est ou ne
sera consentie par le Parlement est illégale". V. Ph. MILLAN, Le
consentement à l'impôt,op. cit., pp. 17-18.
26
« C’est la constatation de cet état de fait qui va donner naissance à la théorie
de séparation des pouvoirs ». B. CHANTEBOUT, Droit constitutionnel, Paris,
Armand Colin, 2002, p. 102. V. aussi, A. BARILARI, Le consentement à
l'impôt, op. cit., p. 37.
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27
G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt, op. cit., p. 936.
28
MONTESQUIEU, L'esprit des lois, XI, Chapitre VI, op. cit., p. 302.
29
A. ROYER, Du droit de consentir l’impôt, op. cit., p. 88.
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l'impôt payé par le contribuable et les avantages que lui procure l'Etat.
L'impôt n'est pas destiné à alimenter les caisses du prince qui l’utilise
pour la satisfaction de ses ambitions personnelles, mais à dégager les
ressources nécessaires au fonctionnement des services publics30. "En
réalité, l'impôt n'est pas autre chose que la contrepartie des services
publics que fournit l'Etat aux particuliers et sa destination normale est
de procurer au trésor des recettes qui couvrent les dépenses faites
dans l'intérêt collectif"31. Le consentement de l'impôt par les
représentants leur permet de savoir la destination de l'impôt, de
négocier le montant de la charge fiscale et de demander des
contreparties pouvant intéresser la vie des contribuables. En un mot
défendre l'intérêt commun.
30
G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt,Tome I, op. cit., p. 26.
31
C. SCAILTEUR, Le devoir fiscal, Belgique, Desclée De Brouwer, 1950, p. 114.
32
A. BARILARI, Le consentement à l’impôt, op. cit., p. 115.
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33
G. ORSONI, L’évolution de la notion d’impôt, op. cit., pp. 161-162.
34
G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt, op. cit., p. 968.
35
Ibid., p. 978.
36
G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt, op. cit., p. 944.
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37
A. ESMEIN, Eléments de droit constitutionnel français et comparé, op.cit.
p.73.
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C'est-à-dire l'adhésion psychologique des contribuables à l'impôt, CH.
CADOUX affirme en ce sens:" Mais la notion de consentement de l'impôt
exige, selon nous, davantage. Si elle implique d'abord et avant tout le consente-
ment de l'impôt par les représentants de la Nation, elle implique aussi un
certain consentement à l'impôt voté…La notion de consentement populaire de
l'impôt n'a donc de signification et de portée qu'aussi longtemps qu'on peut
relever une corrélation à un degré suffisant entre les deux éléments qu'elle
implique, consentement authentique des représentants de la Nation d'une part et
d'autre part, croyance des contribuable dans la représentativité des élus". CH.
CADOUX,"Du consentement de l'impôt", RSF, 1961, pp. 427-450, pp. 428-429.
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G. ARDANT, Théorie sociologique de l’impôt, op. cit., p. 980.
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