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Peu connus en dehors du Royaume-Uni, il existe également des textes qui, de facto, participent à une

forme de codification des usages dans les institutions britanniques :

Royaume-Uni

de Grande-Bretagne et d'Irlande-du-Nord

Constitution du Royaume-Uni

Documents en ligne :

Charte de Guillaume le Conquérant - 1066.

Charte des libertés d'Henri Beauclerc - 1100.

Charte d'Oxford d'Étienne Ier - 1136.

Charte du couronnement d'Henri II - 1154.

Constitutions de Clarendon - 1164.

Acte de soumission de Jean-sans-Terre - 1213.

Magna Carta de Jean sans Terre - 1215.

Charte de la forêt - 1217 (Voir le texte latin, le texte anglais).

Magna Carta d'Henri III - 1225.

Magna Carta d'Edouard Ier - 1297.

Confirmatio cartarum - 1297.

De tallagio non concedendo - 1297.

Pétition des droits - 1628.

Loi d'Habeas Corpus - 1679.

Bill of Rights ou Déclaration des droits - 1689.

Loi d'établissement - 1701.

Union de l'Angleterre et de l'Écosse - 1707.

Union de la Grande-Bretagne et de l'Irlande - 1800.

Loi du 11 août 1876, relative à la juridiction d'appel de la Chambre des lords.

Loi sur le Parlement - 18 août 1911.

Loi sur le Parlement - 16 décembre 1949.

Loi sur la pairie à vie - 30 avril 1958.

Loi sur la Chambre des lords - 11 novembre 1999.


Loi sur la succession à la Couronne, 2013.

Le Royaume-Uni n'a pas de Constitution au sens formel du terme.

L'ordre constitutionnel britannique, la Constitution matérielle du Royaume-Uni, est complexe ; il


repose d'abord sur un corpus de documents écrits dont le plus vénérable est la Magna Carta, la
Grande Charte des Libertés d'Angleterre, acceptée par Jean sans Terre, dans la prairie de
Runnymede, le 15 juin 1215, qui inaugure une série de tentatives couronnées de succès pour limiter
le pouvoir du Roi. Cette Grande Charte a été 37 fois révisée ou confirmée avec des modifications plus
ou moins importantes d'Henri III à Henri V. Au gré des vicissitudes de l'histoire, plusieurs textes
viennent ainsi confirmer, préciser ou étendre les libertés des sujets et les droits des Lords et des
Communes.

Ces textes ne sont pas constitutionnels par leur forme : ils ne sont pas inscrits dans un texte
dénommé « Constitution », charte, loi fondamentale ou forme de gouvernement, et ils peuvent être
modifiés comme n'importe quelle autre loi. Ces textes sont constitutionnels par leur objet : ils
concernent l'organisation et le fonctionnement des institutions politiques, ainsi que les « droits »,
c'est-à-dire les libertés ou les privilèges des individus ou des groupes de personnes.

L'évolution des rapports entre la Couronne et les chambres a donné naissance à l'autre source du
droit constitutionnel britannique : les conventions de la Constitution (règles de pratique politique
considérées comme obligatoires), formées par la sédimentation de certains usages parlementaires ;
par exemple, aucune loi ne règle la nomination du premier ministre, il s'agit d'une convention. Ainsi,
au fil du temps s'est constitué le modèle de Westminster.

Mais à la veille des élections de 1997, M. Blair avait promis « le plus important programme de
modification de la démocratie jamais proposé ». De fait 12 projets de lois constitutionnelles ont été
présentés durant la première année de la législature et plusieurs autres par la suite, touchant à la
plupart des aspects du droit constitutionnel. La mise en place partielle d'un système fédéral
inégalitaire, la loi sur les droits de la personne, la réforme de la Chambre des lords et l'institution
d'une Cour suprême indépendante : on peut dire que la Constitution britannique a été davantage
modifiée en 10 ans qu'en huit siècles, et que les sources écrites de ce droit et de cette Constitution
ont été considérablement développées.

Si l'on tient compte aussi de l'acceptation de la subordination de la loi britannique au droit


communautaire (Factortame, 1991), on peut se demander ce qui demeure de la Constitution décrite
par Dicey (1885) et de ses trois aspects principaux : la souveraineté du Parlement, les conventions de
la Constitution et la primauté du droit. On peut douter que la démocratie ait été renforcée, mais le
vieil adage suivant lequ@@@

La constitution du Royaume-Uni

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Lord PHILIPS of WORTH MATRAVERS, Senior Law Lord, Chambre des Lords

CAHIERS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL, HORS SÉRIE - COLLOQUE DU CINQUANTENAIRE, 3


NOVEMBRE 2009

Le Royaume-Uni est presque unique en ce qu'il ne possède pas de constitution écrite. Il n'est donc
pas étonnant que nous n'ayons pas de cour constitutionnelle. Nous sommes également différents de
la France et de beaucoup d'autres pays en ce que nous n'avons pas de juridiction administrative
distincte ni de Conseil d'État. Toutefois nous avons au cours de 800 dernières années développé des
principes de droit constitutionnel et de droit administratif, de sorte que l'on dit parfois que nous
avons une constitution non écrite. Il n'est pas facile de faire la distinction entre droit constitutionnel
et droit administratif car à la vérité ils se chevauchent. Généralement parlant, le droit constitutionnel
est le droit qui régit les pouvoirs du législateur, du chef de l'État et du gouvernement central, tandis
que le droit administratif régit ceux des autres responsables de l'administration d'un pays. Je me
propose d'esquisser à grands traits la constitution du Royaume-Uni et l'approche qui est la nôtre des
questions de droit administratif.

Si nous n'avons pas de constitution écrite, nous avons des principes constitutionnels. Au cœur de
notre constitution, comme de toute constitution, est le principe de l'État de droit (‘the Rule of law') :
l'existence et le respect de règles qui s'appliquent à tous les secteurs de la société. L'Etat de droit
repose au Royaume-Uni sur le concept fondamental de la séparation des pouvoirs des trois branches
de l'Etat, un principe que nous devons à la France. Le premier de ces pouvoirs est le pouvoir législatif,
qui vote les lois. Le deuxième est le pouvoir exécutif, qui gouverne le pays dans le respect desdites
lois. Le troisième est le pouvoir judiciaire, qui veille à l'application des lois votées par le pouvoir
législatif.

Chacune de ces trois branches de l'Etat a hérité de pouvoirs autrefois exercés par la Couronne, c'est-
à-dire par notre reine ou notre roi. Le Roi habitait autrefois le palais de Westminster à London. Il
convoquait ses conseillers à Westminster. Il s'agissait à l'origine de nobles, les Lords, élevés à la pairie
par le roi. Une fois conféré à un homme, le titre était transmis lors du décès de celui-ci à son héritier,
et c'est ainsi que s'est constitué un corps de pairs héréditaires. Puis le roi se mit à convoquer
également pour le conseiller des représentants des différentes régions du pays qui n'avaient pas le
titre de Lord. Ces deux corps de conseillers ont donné naissance aux deux Chambres de notre
Parlement, la Chambre des communes et la Chambre des lords. Elles se réunissent toujours à
Westminster, bien que le palais royal ne s'y trouve plus.

C'est dans la grande salle de Westminster que siégeaient les juges du Roi pour appliquer la loi en son
nom. Il les nommait et pouvait les révoquer. Leurs successeurs sont les membres d'une magistrature
indépendante, à laquelle j'appartiens.

La deuxième branche, à savoir le pouvoir exécutif, est composée des ministres et des hauts
responsables qui dirigent l'administration toujours plus complexe du pays. Ici encore, le pouvoir avait
été délégué par le roi, qui les désignait et qui pouvait les renvoyer. Eux aussi sont de nos jours
indépendants d'un tel contrôle.

La reine demeure le chef constitutionnel de l'Etat. Elle doit donner son assentiment aux textes
adoptés par le Parlement pour que ceux-ci puissent avoir effet de lois. Elle nomme les magistrats. Les
ministres sont ses ministres. Mais ses pouvoirs sont dans une large mesure illusoires. La manière
dont elle les exerce est déterminée par d'autres.
Je me propose maintenant de vous décrire plus en détails les trois branches de l'Etat.

Le Parlement

L'aspect le plus frappant de la constitution britannique est la suprématie du Parlement. Le Parlement


peut légiférer comme bon lui semble. Le Vernon Bogdanor

La nouvelle constitution britannique. Vers une constitution écrite ?

Thèmes : Démocratie - Grande-Bretagne - Conventions de la constitution - Parlement - Pouvoir


constituant - Royaume-Uni - Ecosse - Constitution non écrite - Moment constituant - Pacte
constitutionnel - Angleterre

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Français

English

Dans ce chapitre de son ouvrage The New British Constitution, Vernon Bogdanor se demande si le
temps est venu pour le Royaume-Uni de se doter d’une constitution écrite. Il suggère que les
transformations récentes de la constitution britannique et du principe de la souveraineté du
Parlement constituent peut-être un « moment constitutionnel » qui appelle une telle codification.
L’organe constituant devrait alors résoudre plusieurs problèmes comme la question du périmètre de
la constitution, le type de processus constituant à mettre en place ainsi que la nécessaire codification
de certaines conventions de la constitution.

Traduit de l’anglais par Alexandre Guigue, avec la collaboration de Véronique Sauron*

La période de réforme constitutionnelle radicale engagée depuis 1997 pose naturellement la


question de savoir s’il n’est pas temps pour le Royaume-Uni de rejoindre l’immense majorité des
démocraties en se dotant d’une constitution écrite. Dans la mesure où ces réformes ont permis la
codification d’une grande partie de la Constitution britannique, il ne semble plus y avoir d’obstacle à
ce que l’ensemble soit codifié dans un texte fondamental unique. Si, comme nous l’avons soutenu,
l’une des conséquences de la dévolution est de transformer le Royaume-Uni en un État quasi-fédéral,
alors le Royaume-Uni devra sans doute imiter les fédérations en adoptant une constitution. Si,
comme il est vraisemblable, la Chambre des Lords est à nouveau réformée et devient une chambre
haute issue du suffrage, il faudra inévitablement redéfinir par la loi les pouvoirs dont elle dispose par
rapport aux Communes. Il ne sera plus possible de s’en remettre, comme c’était le cas jusqu’à
présent, à des conventions largement acceptées dès lors que les deux chambres pourront toutes
deux se prévaloir d’une légitimité démocratique. Cet aspect aussi constituerait un pas vers une
constitution entièrement codifiée. Une telle constitution pourrait alors venir consolider les réformes
constitutionnelles réalisées depuis 1997.

L’argument principal du chapitre 1 est que la raison de fond pour laquelle nous n’avons pas encore
codifié notre Constitution réside dans le fait que notre droit constitutionnel reposait sur le principe
essentiel, qui était probablement aussi le seul, de la souveraineté du Parlement. Mais si le principe
de souveraineté du Parlement n’est plus désormais notre règle fondamentale, alors c’est un obstacle
en moins dans l’optique de l’adoption d’une constitution écrite. Il semble que nous ayons, de
manière pragmatique et non planifiée, admis l’existence de lois « constitutionnelles » et donc l’idée
qu’il puisse exister des lois supérieures qui échappent au pouvoir du Parlement. En conséquence, il
peut être avancé que nous sommes désormais en mesure de définir quels doivent être nos principes
constitutionnels et de rédiger une constitution qui s’appuie sur ces principes. La deuxième raison de
fond qui nous a empêchés de rédiger et d’adopter une constitution est que nous n’avons jamais, au
contraire des autres démocraties, connu de moment constitutionnel, de véritable rupture, comme
après l’indépendance d’une colonie ou l’avènement d’un nouveau régime, un moment au cours
duquel il paraîtrait naturel de formaliser les règles fondamentales par lesquelles nous souhaitons
être gouvernés. Peut-être après tout la vague de réformes constitutionnelles engagées depuis 1997
constitue-t-elle ce moment constitutionnel, ce nouveau départ, cette rupture qui appelle la rédaction
d’une constitution.

En somme, il semble que les deux raiso

Une convention constitutionnelle est une pratique implicite ou explicite, non écrite mais connue,
acceptée et suivie par les acteurs politiques d'un État ou, éventuellement, par les partis politiques
comme si cette convention était une règle de droit. À la différence de la coutume juridique classique,
la convention ne nécessite pas l'intervention d'un juge pour créer la règle : celle-ci est définie par les
acteurs politiques. D'où le terme « convention » qui renvoie à la notion d'accord, de contrat entre les
parties (en l'espèce entre les partis ou entre les acteurs politiques).

Par conséquent la valeur de la convention n'est pas identique à celle de la coutume : la coutume
identifiée par le juge s'impose et n'est pas négociable. En ce qui concerne la convention
constitutionnelle, elle peut être librement modifiée par les partis ou les acteurs politiques. De tels
exemples sont cependant rarissimes car si les différents acteurs politiques – qui sont par définition
en concurrence – s'entendent sur des règles, ils ont peu de chances de les modifier.

Exemples de conventions « constitutionnelles »Modifier

Allemagne Modifier

Bien que la Loi fondamentale ne permette une dissolution qu'en l’absence d’une majorité au
Bundestag, la jurisprudence constitutionnelle a validé deux utilisations de la procédure alors que le
chancelier avait conservé sa majorité, mais demandé à certains de ses députés de lui refuser leur
confiance.

Canada Modifier

Article détaillé : Convention constitutionnelle au Canada.

Les conventions « constitutionnelles » procèdent des pratiques consacrées par l'usage et dont
l'autorité est généralement reconnue par les citoyens canadiens et suivie par l'État dans
l'organisation des pouvoirs publics. Toutefois, elles ne peuvent être appliquées par les tribunaux
judiciaires en cas de rupture. Car, suivant le régime de monarchie constitutionnelle, la Couronne
n'est juridiquement obligée que par la Constitution du Canada. Par conséquent, en sa qualité de
détenteur unique de l'autorité politique, le monarque canadien demeure libre d'exercer son pouvoir
en toutes autres circonstances (principe de la prérogative royale).

Ainsi, en dehors des dispositions de la Constitution, il est loisible à la Couronne d'exercer son
gouvernement comme elle l'entend dans l'ordre public. Néanmoins, elle peut également saisir le
Conseil privé de l'examen de l'acceptabilité sociale et de l'évaluation d'éventuelles incidences
pratiques dans le cas où elle voudrait déroger à une convention constitutionnelle.

Exemples de conventions constitutionnelles :

La Couronne nomme premier ministre le chef du groupe parlementaire qui détient la majorité des
sièges à la Chambre des communes.

Le monarque délègue ses pouvoirs, y compris la prérogative royale, au Gouverneur général.

Le Gouverneur général sanctionne les lois adoptées par le Sénat et la Chambre des communes et
ratifie les décrets en conseil.

Le Conseil privé de la Reine pour le Canada délègue ses pouvoirs à un comité : le Cabinet (ou Conseil
des ministres), présidé par le premier ministre.

Le Cabinet est composé des personnes que le premier ministre propose à la Couronne,
majoritairement des députés élus à la Chambre des communes.

Le Sénat approuve les projets de loi adoptés par la Chambre des communes.

D'après le Renvoi relatif à la Loi sur la Cour suprême, l'obligation d'avoir trois juges du Québec fait
partie de la Constitution du Canada puisque c'est un compromis historique destiné à protéger le droit
civil du Québec.

L'indépendance du poursuivant est une convention constitutionnelle, d'après le rapport Trudeau II


du commissaire fédéral à l'éthique Mario Dion sur l'affaire SNC-Lavalin[1].

France Modifier

Hors période de cohabitation, la politique de la nation est déterminée et, dans ses grandes lignes,
conduite par le président de la République, bien que la Constitution en fasse une compétence du
gouvernement.

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