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Histoire du Common Law

Introduction
Les britanniques ne cessent de faire parler d’eux, dans la presse notamment, suite au décès de la Reine par exemple. Face à cet événement,
des critiques ont été formulées de part et d’autre de la Manche. 

1. CRITIQUES CÔTÉ FRANÇAIS  - En France, ces critiques ont porté sur l’impact du décès de la reine localement en France. 

Exemple : Un maire a refusé de mettre le drapeau tricolore en berne. 

 Quelle place peut-on réserver dans un régime non républicain à la mort d'un chef d'État diplomatique ? 

1. CRITIQUES CÔTÉ ANGLAIS - Côté anglais, des critiques moins sérieuses ont porté sur la tenue du couple Macron, qui consistait
en une tenue de ville avec des baskets. Cela a choqué en Angleterre, alors jugé non respectueux. 

Des questions fondamentales se posent : 

 Est-ce qu’un chef de l'État abdique sa vie privée ? Est-ce que le président n’a plus de vie privée ? Représente-il un citoyen à
part ? 

C’est aussi le cas avec le Brexit. Nous avons le retrait en 2020 de l’Irlande du Nord, de la Grande Bretagne et du Royaume-Uni à la suite
d’un référendum, passé à 51,89% des suffrages exprimés, le 23 juin 2016. 

Cet événement nous montre qu’un sentiment d'insularité très prononcé est à l’œuvre dans les îles britanniques. Les anglais se considèrent
comme des gens à part, marginalisés. 

TO KNOW : IUS COMMUNE

Ce sentiment d’insularité est ancien. 

Il s’exprime aussi au travers de la construction d'un système juridique propre à partir de la fin du XIIème siècle en Europe continentale, que
l’on a appelé le « IUS / JUS COMMUNE ». 

IUS COMMUNE : Ensemble des règles qui s’appliquent de façon générale à un territoire donné. Cela fait donc référence à un droit commun
à l’Europe continentale. 

Cependant, l’Angleterre est en marge de ce droit commun.

 LA DÉFINITION DU SYNTAGME “COMMON LAW”  :

Le “Syntagme” signifie une “expression”.

Common Law : Ce terme détient trois sens, dont deux larges et une étroite. 

- C’est un système juridique établi par les rois d’Angleterre à partir de la fin du XIIème siècle, et c’est plus précisément le droit
commun à l’ensemble du territoire anglais. 
Ce système a une particularité : il est fondé sur le « Case-Law », c’est-à-dire la jurisprudence. 
Jurisprudence : Ensemble des jugements qu’on rendu les Cours et les Tribunaux pour la solution d’une situation juridique donnée.
Ce sont les décisions judiciaires, les décisions de justice, qui, dans ce système juridique, sont la principale source du droit. Ce système
juridique est souvent opposé à une autre tradition : le système civiliste, un système de l’Europe continentale qui repose sur la codification
du droit qui est l’héritier du droit Romano-germanique. 
COMMON LAW ≠ SYSTÈME CIVILISTE  
Common Law : Repose sur jurisprudence 
Système civiliste : Repose sur droit codifié

- Le Common Law désigne l’ensemble du droit applicable dans les pays dits de « Common Law ». En premier lieu c'est
l’Angleterre, berceau historique du Common Law. 
L’ensemble du droit applicable : Les coutumes, les droits ancestraux du peuple anglais, l’equity et les lois du parlement, que l’on nomme les
“Statute Laws”.

- Le Common Law désigne la jurisprudence des cours royales de Common Law, par opposition à :
o La juridiction d’equity, qui est mise en place par le chancelier dans la seconde moitié du XIVème siècle. 
o Aux statute laws, les lois votées par le Parlement. Cette seconde opposition n’apparaît réellement qu'à partir
du XVIème siècle, c’est-à-dire au au moment où commence une activité législative avec des sections parlementaires
régulières, ce qui n'était le cas auparavant.
 Le droit est un phénomène naturellement historique.

 TRADUCTION OU NON ? FEMININ OU MASCULIN ? 


 Doit-on ou non traduire le syntagme “Common Law” ? 

Il est difficile de traduire cette formule en français, puisqu’elle renvoie à des notions qui n’existent pas dans le droit français et donc en
tradition juridique. Il n’y a donc pas d’équivalent exact.

Le genre grammatical : Doit-on parler de « LA » Common Law ou « DU » Common Law ? 

Les deux genres sont employés. Les deux options ont des arguments :

- LE FEMININ  Ce genre est employé par référence à un grand juriste anglais, Frederick Pollock. Dans un de ces ouvrages, The
genius of the Common Law (1911), dans lequel il y ait exposé une série de conférences à la Columbia University. Pollock parle
dans cet ouvrage de « Our lady the Common Law ». 
Cette métaphore se réfère aussi bien à la mère protectrice qu’à la Déesse grecque Athéna, ou son équivalent romain Minerve, Déesse de
la guerre, de la sagesse, de l’intelligence, et de la stratégie. Cette métaphore représente de plus une forme d’alliance entre la puissance et
le sacré. 
D’autres auteurs sont également favorables à l’utilisation du féminin, et s’appuient sur la langue anglaise, qui utilise le féminin, pour
désigner certaines entités. 

Exemple : C’est le cas des bateaux. En effet, ils féminisent les bateaux. 

- LE MASCULIN  L’emploi du masculin est défendu par d’autres juristes. Le concept de Common Law fait alors référence à
un droit (masculin) et non à un ensemble de lois (féminin).  
Le Common Law est bien plus que des lois, qui elles-mêmes sont des sources mineures du reste du Common Law. 
 Le masculin prouve que l’on parle bien du droit et non de la loi. 
Les premiers emplois du Common Law datent du XIVème siècle. A cette époque, ils sont nettement moins fréquent que ceux plus anciens
de « Lex Communis » et « Commune Ley ». 

Du XIIème au XVIIIème siècle, le Common Law était exprimé au moyen de 2 langues : 

 Le latin : la langue des savants.  

 Le franco-normand, qui deviendra par la suite l’anglo-normand. Du XIIIème au XVIème siècle, cette langue dominera
l’Angleterre. 

 LA GÉOGRAPHIE HISTORIQUE DU COMMON LAW

Le berceau du Common Law se trouve en Angleterre médiévale, c’est-à-dire, géographiquement, l’Angleterre actuelle sans l’Ecosse, le
Pays de Galle et l’Irlande.

Au grès de l’extension du royaume d’Angleterre, le Common Law s’est étendu à d’autres contrées : 

 L’IRLANDE à partir du XIIème siècle. Mais cela n’est qu’une prétention anglaise, car l’Angleterre affirme sa domination qu’à la
fin du XVème siècle et c'est le roi Henry VIII qui va alors prendre le titre du Roi d’Irlande en 1541. 

 LE PAYS DE GALLE au début du XIIIème siècle par le roi Edward Ier, mais l’incorporation du Pays de Galles à l’Angleterre se fait
après avec les lois d’unions de 1536 - 1543 sous le règne d’Henry VIII. La colonisation juridique ne s’est opéré qu'à partir de ce
moment. 

 L’ECOSSE en 1603, à la mort d’Élisabeth Ière, surnommée la “reine vierge” car sans héritiers. La couronne d’Angleterre passe
donc à une autre dynastie, celle des Stuarts qui régnaient jusque-là sur l’Ecosse. A ce moment-là, Jacques VI
d'Ecosse devient Jacques Ier d’Angleterre. 

Les deux royaumes (Angleterre et Écosse) conservent leur indépendances et l’union politique n'est que personnelle (1 seul roi pour 2
royaumes). 

L’unification institutionnelle est plus tardive et est faite d’un édit d’union entre les deux couronnes en 1707. A ce moment-là est créé
le Royaume Uni de Grande Bretagne. 

Le Common Law pénètre difficilement en Écosse car il existe dans ce pays un fort attachement à la constitution juridique d’Europe
continentale. Cet attachement continental est lié en partie aux liens anciens et étroits entre l'Ecosse et la France mais aussi aux liens avec la
religion catholique. 

Encore aujourd’hui, on considère que l'Ecosse est un régime mixte, fait à la fois de Common Law et de Civil Law. Le droit de l’Ecosse n'est
pas un droit de Common Law pur. 

L’extension du Common Law s’est poursuivie en suivant l’extension de l’Empire colonial britannique à partir du XVIème siècle. Lorsque
l’Angleterre étend son territoire, alors le Common Law s’étend. 

Exemple : Avec l’Inde, l’Afrique Australe, l’île Maurice, Hong Kong… nous avons une extension sur Common Law. Plus importante encore
est la migration du Common Law aux Etats-Unis, qui fut d’abord une colonie anglaise, au Canada anglophone et en Australie.
En effet, tout l’ancien empire britannique a été soumis au Common Law. C’est ce qui explique pourquoi le monde est divisé en deux
grandes familles aux traditions juridiques : le Civil Law, qui tient ses racines dans le droit Romano germanique, et le Common Law. 

PARTIE 1 : L’agencement progressif du système du Common Law - Vème siècle jusqu’au milieu du XVème siècle.  

CONDITIONS DANS LESQUELLES LE COMMON LAW EST NÉ PUIS COMMENT IL EST AGENCÉ

Période du Vème siècle après JC jusqu’au milieu du XVème siècle


L’agencement progressif du système du Common Law - Vème siècle jusqu’au milieu du XVème siècle. 
Il est généralement admis que la construction du système de Common Law ne commence qu’à partir de la conquête des normands et de
l’accession de Guillaume le Conquérant au trône d’Angleterre. 
Le Common Law est donc le triomphe d’une réorganisation administrative menée par les rois anglais à partir de la deuxième moitié
du XIème siècle. 

Cette réorganisation a pris deux orientations :


 La centralisation 
 La spécialisation
Dans un premier temps, le système juridique de Common Law coïncide avec le renforcement du pouvoir royal. Certains auteurs l’ont
appelé un « accident de l’histoire ». C’est à la base la formule d'un historien hollandais Raoul Van Caenegem. Plusieurs siècles après, le
Common Law deviendra un système juridique national très spécifique à l’Angleterre fondé sur le Case Law, l’Equity et sur le Due Process. 

Due Process : Correspond en français à la “procédure régulière”. La procédure vise à garantir l’équité du système de justice sans toucher le
fond du droit. 

“C'est ainsi que le due process se caractérise par la reconnaissance de droits à l'individu et leur concrétisation effective dans le cadre
d'une procédure régulière” - H. Henrion, Archives de politique criminelle .

C’est un système juridique qui s’efforcera de bannir ce qui est considéré, côté anglais, comme des contaminations juridiques venues
d’outre manche. 

CHAPITRE 1 : La construction graduelle d’un pouvoir royal centralisé

Si l’arrivée des Normands au trône marque la construction d’une organisation politique mais


aussi administrative, judiciaire et juridique performante, cela ne signifie pas pour autant que l’histoire politique et juridique anglaise
commence à ce moment-là. 

⚠    Judiciaire ≠ Juridique 

 Judiciaire : Relatif au juge.

 Juridique : Relatif au droit. 

Il y a un droit en Angleterre avant les Normands. Elle commence avec la fin de la province romaine : les romains sont allés jusqu’en
Angleterre au début du IIème siècle.
L’Angleterre a été une province romaine et s’appelait « Brittania ». 

La période qui s’ouvre ensuite est ce que les historiens anglais appellent « The Dark Ages », qui va du VIème siècle, lorsque l’empire romain
n’existe plus, jusqu’en 1066, date de la bataille de Hastings remportée par Guillaume le Conquérant.
 
Guillaume Le Conquérant, au moment de son accession au pouvoir, a déclaré qu’il respectait les droits établis par ses prédécesseurs. Ces
droits étaient ceux des premiers conquérants de l’île, les « Britons » (en latin « Brittani »). 
Ces Britons sont des peuples d’origine celtique qui habitaient l’île avant l’occupation romaine. Ces droits sont au début ceux des Britons, les
habitants de l’île, puis des Anglo Saxons qui envahissent l’île après le départ des romains en 407. 
476 : Fin de l’empire romain d’Occident.
Section 1 : L’Angleterre avant la conquête normande

§1-La province romaine de Bretagne : Brittania. 

Le nom de cette province romaine fait référence aux Britons (puis Bretons), un peuple qui dominait l’île au moment de sa conquête par
Rome. 

L’occupation romaine se produit à partir du Ier siècle après JC, sous le règne de l’Empereur Claude. Elle donne lieu à la création de la
province romaine « Brittania ».

La période romaine correspond à une phase de construction de villes et d’infrastructures. Il s’agit de mettre en place des circonscriptions
territoriales nouvelles, tout en maintenant les institutions préexistantes des Bretons. C’est aussi un moyen de permettre aux Bretons
d’acquérir la citoyenneté romaine en exerçant des fonctions militaires et administratives, et donc de constituer une élite bretonne
romanisée.

⚠ Être occupé par les Romains et avoir des territoires dirigés par la province romaine ne signifie pas devenir citoyen romain. Nous avons
donc le statut d’étranger, ce que les Romains appelaient les “pérégrins”.
Pérégrins : Homme libres, habitants les provinces conquises par Rome, mais ne disposant pas de la citoyenneté romaine, ni du statut
juridique des Latins. 

La période romaine est une période de prospérité en Angleterre. 


Les habitants entrent en contact avec la civilisation romaine. Des contacts concernant les échanges commerciaux mais aussi des
contacts physiques.
Exemple : Il y avait des relations entre les pays mixtes car les civilisations se rencontrent, avec parfois la présence de mariages… 

Dans le même ordre idée, il y a des échanges juridiques entre les autochtones, les locaux et les soldats romains qui sont stationnés à cet
endroit. 
Exemple : On a retrouvé des tablettes d’argile qui reproduisent des contrats qui montrent qu’il y avait des contacts entre les romains et les
locaux. 

De plus, il y a des contacts entre la religion traditionnelle romaine : le Polythéisme gréco-romain; c’est-à-dire croire en différents dieux et
déesses, et celle des Bretons.
Exemple : Des temples Romano-Celtiques ont été construits.

Le christianisme ne s’est implanté dans la région qu’à la fin du IIème siècle. 

La romanisation de la population est avérée grâce à ces facteurs. Il y a donc la naissance d’une « civilisation Romano-Britannique ». 

Exemple : Cette civilisation s’impose de par la construction en 122 après JC du mur d’Hadrien pour marquer la frontière entre le nord de
l’île (c’est-à-dire l’Ecosse dont les habitants s’appelait les “Pictes”), qui symbolise et assure la protection du monde romain civilisé, du
monde barbare qu’on pensait dangereux et inculte, ces derniers ne parlant pas le latin. 

Le roi Arthur est un seigneur breton qui aurait organisé la défense des peuples celtes des îles de Bretagne pour lutter contre les invasions
des peuples germaniques. Arthur est présenté comme le défenseur de la romanisation et de la christianisation contre ces peuples
barbares.
La légende du roi Arthur correspond au “Cycle Arthurien”.

Le début du Vème siècle est marqué par le départ des troupes romaines occupés par la défense du limes, un départ causé par les invasions
barbares qui menacent l’empire romain et son armée. Les habitants des îles de Bretagne sont alors privés de la protection de l'armée
romaine et deviennent des proies faciles pour les barbares qui eux sont prêts au combat.
A partir de là commencent les « Dark Ages » anglais (du Vème siècle à 1066).

§2-Les Dark Ages anglais (Vème siècle – 1066)


Après le départ des romains, plusieurs peuples d’origine germanique (germii en latin : qui signifie « les voisins ») vont envahir la Brittania :

A/Les Anglo-saxons

Très vite, plusieurs peuples germaniques envahissent la Brittania. En longeant les côtes de l’Europe continentale, depuis la Péninsule
danoise (au nord et à l'est), jusqu’aux côtes de Hollande et de Belgique (plus au sud et plus à l’ouest). 
- Les Jute, qui viennent du nord de la péninsule du Danemark, d'une contrée qu’on appelle le « jutland » : la terre de Jute. Ces
Jutes s’établissent dans la moitié sud de l’île de Bretagne. 
- Les Angles, qui viennent du sud de la Péninsule danoise et qui s'installent dans la partie ouest de l’île (Brittania).
- Les Saxons, qui viennent des côtes de la mer du Nord et s'installent dans le sud de l’île, dans des endroits différents de ceux
occupés par les Jute.
- Les Frisons qui viennent de la région de la « Frise » qui s'installent à l’ouest.

Ces 4 peuples germaniques/barbares font partie d'un groupe qu’on appelle les Anglo-Saxons. Ils fondent des royaumes, construisent de
nombreuses villes et villages. Il existait 7 royaumes Anglo saxons en Angleterre :
 La North Ambria
 La Mercia
 Le royaume de East Anglia
 Le royaume de Kent
 Le royaume d’Essex
 Le Wessex 
 Le Sussex 
Les royaumes mènent de luttes féroces pour l’hégémonie. Au départ, on assiste à une hégémonie des royaumes du sud (notamment KENT,
dont le roi est allié aux francs), puis on passe au nord, en particulier le royaume de North Ambria. Il y a une certaine cohésion entre ces
royaumes, qui fonctionnent sur un système de gouv qu’on appellera plus tard « heptarchie » (hepta = sept, arche =pouvoir). Le plus
puissant de ces royaumes portent le titre de « bretwalda » = « le seigneur de Bretagne ». Ce qui explique que les royaumes s’uniront par la
suite contre l’envahisseur viking pour défendre la royauté Anglo saxonne. Les Anglo saxons (peuples germaniques), sont venus avec leurs
propres traditions juridiques : celles des peuples d’origine germanique. Ce sont des peuples de guerriers, qui élisent leur chef : la royauté
germanique est élective. Le roi est élu. Le droit est principalement d’origine coutumière. La religion traditionnelle germanique est
polythéique (plusieurs Dieux). Toutes les institutions romaines sont tombées en désuétude, et les nouveaux rois rejettent l’ancienne
culture romaine, ainsi que la religion chrétienne, qui est encore très ancrée chez les sujets d’origine romano britanniques. Mais
progressivement, à la fin du 6eme s, le christianisme est réintroduit. Les 7 rois Anglo saxons se convertiront progressivement au
christianisme (le premier à se convertir : roi du Kent). Cela permettra d’unifier davantage les royaumes Anglo saxons. La religion est
fédérative, elle unit. A leur tour, les royautés Anglo saxonnnes ont dû faire face à de nouvelles invasions : celle des Vikings.

B/Les Vikings (ou danois) IXeme - XIeme siècle.

 Qui sont ces vikings ? 

Ils viennent de la mer baltique (borde aujourd’hui les états baltes). Ils sont d’origine danoise et norvégienne. Ils déferlent sur les côtes
d’Angleterre, d'Ecosse, d’Irlande et de France (ne s’appelait pas en tant que tel avant). Ces vikings sont allés plus loin par la suite : Islande,
Groenland, Amérique…

A la fin du VIIIeme siècle, ces Vikings envahissent l’Angleterre et s'installent au nord-est de l’île. En 878, ils sont battus par le roi de Wessex
Alfred. Un traité de paix est conclu, une frontière est établie entre les royaumes de Wessex et de Mercy et un nouveau territoire appelé
« Danelaw » est placé sous l’autorité des Danois. C’est alors le royaume de Wessex qui devient le plus important : celui qui a lutté contre
les Vikings. Le Wessex essaiera de récupérer certains royaumes Anglo saxons et il tentera de contenir les volontés d’extension du Danelaw.
Ce sont des royaumes qui cherchent toujours à s’étendre : question de survie étatique. 

Dans le royaume de france occidental, le roi des francs, Charles III surnommé « le simple », signifiant « l’honnête », octroie un territoire aux
Vikings pour que ces Vikings stoppent leurs invasions. La Normandie, le pays des Nordman (hommes du nord), est  ainsi concédée en 911 a
un Rollon le Yarl. Ces normands entretiennent des liens avec les envahisseurs scandinaves qui sont installés en Angleterre dans le Danelaw. 

Le IXeme siècle correspond donc à la montée en puissance du royaume de Wessex, qui a réduit à peu de choses les anciens royaumes
anglo-saxons qui eux même n’avaient pas été absorbés par le Danelaw. Mais les attaques vikings reprennent. Ce sont des barbares,
belliqueux. Il y vient de plus en plus difficile pour les rois de Wessex de lutter, car les invasions ne sont plus de la simple initiative de chef de
guerres locaux mais par le roi du Danemark SVEN et son fils KLUT qui est à la tête d'un royaume du comprend le Danemark, la Norvège et
une partie de la Suède. Dorénavant, ce sont des rois d’origine danoise, en alternance avec des rois issus de la maison de Wessex, qui eux
mêmes sont liés au duc de Normandie par des stratégies matrimoniales (ont épousés de normandes). Mais en 1066, le roi Edward Le
Confesseur meurt et s’ouvre alors une querelle de succession qui conduira à la conquête des normands. 

§3-Les institutions politiques de la royauté anglo-saxonne

A/Le roi et le Witenagemot ou Witan

Le roi Anglo Saxon gouvernait avec une assemblée et des personnages importants, une assemblée qui portait le nom de Witenagemot ou
Witan. Cette assemblée était composée des Lords les plus importants, et de membres du clergé. Elle était l’héritière des assemblées
populaires germaniques. Elle élisait le roi parmi les prétendants (pas forcément le fils du roi précédant), et pouvait éventuellement le
destituer. Plus généralement, sur convocation du roi, cette assemblée débattait, discutait de l’administration du royaume (la sécurité, des
impôts..) les Witan (assemblée) apparaissent vers le VIIème siècle. Il y a une assemblée dans chacun des 7 royaumes. Puis quand le
royaume de Wessex devient le principal royaume à cause de la conquête des Vikings, les autres Witan qui existait ne disparaissent pas pour
autant. Elles se maintiennent au niveau des manors. Les plus puissants, jusqu’à la conquête normande. Ces assemblées ont parfois été
analysées comme les ancêtres du Parlement britannique.

B/Les circonscriptions territoriales

Elles sont nées dans le royaume de Wessex, au moment de sa formation puis se sont dev dans toute l’Angleterre au IXeme s. Elles ont été
créées par les rois Anglo saxons dans le but de contrôler les différentes communautés rurales et urbaines. Il s’agit d'un mode de
gouvernement. Ces unités territoriales se présentent par ordre croissant, de la plus petite a la plus grande :
- Le Hide : correspond à un foyer, c’est-à-dire la maison et les terres cultivables qui permettent de faire vivre ses habitants.
- Le Tithing : cette unité comprenait 10 foyers et reposait sur la responsabilité collective des chefs de chacune des 10 familles,
pour les actes individuels commis par leurs membres. Il existait donc une forme de responsabilité collective endossée par le
chef.
- Le Hundred : 100 tithing, cad 100 familles. A sa tête était placé un chef qui s’occupait de la levée des troupes et de
l’organisation de la justice. La cour du Hundred se réunissait toutes les 3 semaines pour juger les affaires. Elle était présidée,
cette cour, par le « Bailliff », et composée des principaux propriétaires de terres du lieu ou de leurs représentants. 
- Le Shire (le comté) : correspond à la circonscription au-dessus du Hundred. Tous les Shire n'ont pas la même taille. Chaque shire
était sous le contrôle d’un « Earl », c’est-à-dire d’un « comte ». Le comte le « earl » est nommé par un « reeve », soit un
« préfet », càd un représentant chargé de maintenir l’ordre et de faire appliquer les décisions de unstick rendues par la Cour. On
parlait du préfet du comté, soit le « shire reeve », qui a donné le « Sheriff ».

Dans chaque shire avaient lieu des « moots » = des réunions ou des affaires locales étaient débattues et on aussi les affaires judiciaires
étaient entendues. Ceux qui assistaient à ces « moots » : évêques, le sheriff, et 4 représentants de chaque village. La cour quant à elle juge
des foires aussi bien civiles que criminelles (pénales). Certains ont vu dans ces institutions un rudiment de fonctionnement démocratique. 
Cette organisation première du territoire  mise en place par les rois Anglo saxons est très importante car elle sera conservée mais aussi
élargie à toute l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. A côté de cette organisation s’agence peu à peu une organisation féodale. 

C/L’implantation d'une organisation de type féodal

Les périodes d'insécurité vont conduire à renforcer l’organisation politico- territoriale. On assiste à une multiplication des places fortifiées
pour se protéger des conflits armés récurrents. Un régime féodal se met graduellement en place. 

Distinction entre ce qui medieval (relatif au Moyen Âge du 5ème s a la fin 15eme s. C’est la période qui se situe entre antiquité et temps
modernes) et féodal (dérivé du mot « fief », c'est un régime politique, moyen d’organiser le pouvoir. Le régime féodal est dans lequel
l'autorité centrale de l’état a disparu, le pouvoir qui existe tjrs sets diffusé au travers d’autres entités politique de l’état : les seigneuries.
La féodalité a eu lieu au cœur du Moyen Age. 
Au 10eme s s’établissent dans le Danelaw des petites communautés fortifiées, appelées « manors » (du latin « manere » = habiter) à la tête
desquelles se trouvent des chevaliers « Lord ». Le territoire de ces communautés contient la maison du lord avec l’ensemble fortifié : le
manor house (le manoir), avec des villages, lieux de culte…la communauté fonctionne en autarcie. Les habitants vivent de ressources
locales. Tout appartient aux Lord et celui-ci est seigneur justicier dans son manoir. 
Même type d’organisation dans le territoire des rois Anglo saxons de la même période : les communautés fortifiées se transforment
graduellement en des « castles » = châteaux en Français. Les rois établissent une organisation de type féodal. Au sommet de la pyramide
féodo-passamique : le roi, qui recrute dans son armée les Lord les plus puissants à la tête des manors. Il y a environ 700 manors dans le
royaume. Le roi décide de prendre le contrôle de 130 d’entre eux. Il distribue ces 130 manors aux « dukes » et des « earls » en échange ,
ceux-ci doivent fournir au roi des chevaliers.
Les ducs et les comtes concèdent eux-mêmes des terres à des « lesser lords » (« petits seigneurs »), qui en échange leurs fournissent des
chevaliers. Les Lesser Lords distribuent eux-mêmes des terres aux  « knights » (« chevaliers »). 
Cette division du territoire insérée en outre dans le réseau des shires a une influence considérable sur la production du droit. En effet, cette
division a permis la stabilisation territoriale des communautés et la fixation des coutumes propres à chaque territoire et communautés. Du
pov de leur contenu, ces coutumes peuvent avoir une origine Anglo saxonne ou scandinave (par ref aux envahisseurs viking, danois…).
Quand Guillaume le conquérant accède au pouvoir, et déclare conserver et respecter ce droit d’essence coutumière, il existait des recueil
de coutume, de décisions judiciaires établis par certains rois Anglo saxons ou scandinaves. 
Les juristes anglais se réfèrent au droit et coutumes ancestrales du peuple anglais. Lorsqu’ils utilisent cette formule, il ont à l’esprit un
ensemble de règles qui remonteraient aux origines Anglo saxonnes.

SECTION 2 : L’établissement par les normands d’une monarchie féodale et centralisée

Sur ce processus, nous disposons dans une logique d’écriture de l’histoire, d'une source primaire nous permettant de suivre les étapes de
l’histoire et du déroulement d'un point de vue normand. 

Cela concerne la tapisserie de Bayeux, conservée à Bayeux. On l’appelle aussi la « tapisserie de la reine  Mathilde » et porte le titre « telle
du Concuest » = « la toile de la conquête », qui représente la  conquête de l’Angleterre par les normands. Date du 11eme s et aurait été
commandé par le demi frère de Guillaume le Conquérant, Odon, pour retracer les principales étapes de la conquête de l’Angleterre par les
normands : le règne d’Edward le confesseur, les préparatifs de l’invasion, la bataille elle-même… c'est une œuvre d’art remarquable qui
mesure près de 70m, dédiée à la gloire de Guillaume le Conquérant. C’est une œuvre de propagande. 

En 1066, c’est la fin de la royauté anglo-saxonne. Cette même année, le dernier roi de la dynastie de Wessex, Edward le confesseur, meurt
sans enfants. Fils d'un roi Anglo saxon, ce fameux Edward avait été élevé dans le duché de Normandie avant d’accéder au trône en 1042. Il
aurait fait la promesse au duc de Normandie de tout faire pour lui faciliter l’accession au trône d’Angleterre. Cependant, à sa mort, son
beau-frère Harold, comte de Wessex, se fait élire roi par le virald et a le titre de Harold 2. Il est couronné le lendemain de la mort d’Edward
le 6 janvier 1066. Mais il n'aura pas le temps d’être sacré car 2 adversaires vont contester la succession : 

 Guillaume le Bâtard, le duc de Normandie, est le fils naturel (issu d'un couple non marié entre eux) de Robert le magnifique
tandis que sa mère était la fille d'un vendeur de peaux (pas issue aristocratie). Malgré cette ascendance, il succède à son père à
l’âge de 7ans. Il doit se battre pour récupérer le duché et pour déjouer le complot des grands personnages du duché. Il a été duc
de Normandie de 1035 à 1087. Il a repris en main le duché et a imposé son autorité. C’est un des seigneurs les plus puissants du
royaume de France. 

 Harald : roi de Norvège. Il prétend qu’un accord aurait été conclu entre le prédécesseur d’Edward le confesseur et Harald ou
Hardeknut (son demi-frère par sa mère Emma et qui s’appelle Hardeknut) en vertu duquel l’Angleterre reviendrait au roi de
Norvège en cas de mort du roi sans descendance. Les deux prétendants Guillaume et Harald décident d’envahir le roi. Le
premier qui arrive sur place (au nord) est Harald. Mais il est battu par Harold II qui, à peine la guerre finie, se retrouve face aux
armées de Guillaume (au sud). Il s'ensuit la bataille de Hastings, qui se trouve dans le Sussex, le 14/10 1066. C’est la, dans le
Sussex, que le dernier roi Anglo saxon est tué. Guillaume devenu le conquérant marche sur Londres ou il se fait couronner puis
sacré par l’archevêque le 25/12 1066 (date de noël et dans tradition païenne une date qui voisine le solstice, le retour de la
lumière) dans l’abbaye de Westminster. 

§1-LE DUCHÉ DE NORMANDIE

A/L’histoire politique (911-1204)

Le duché de normandie en 911, quand le roi carolingien, un des successeur de Charlemagne, Charles III le simple, concède ce territoire au
chef Viking Rollon en échange de deux choses : 

 Sa conversion au christianisme.

 Son engagement à empêcher les autres vikings de remonter la scène. (Voie d'accès facile) 

Cette concession fut scellée dans le traité de Saint-Clair-sur-Epte. Les Normands ont une forte tendance à l’intégration. Ils deviennent
chrétiens, se marient avec les françaises et utilisent le vieux français. Au Xeme siècle, c'est la montée en puissance de la Normandie, ce qui
inquiète ses voisins. La principauté normande atteint son apogée dans le courant du XIème siècle, avec l’avènement de Guillaume qui
rétablit l’ordre et l'autorité. Des lors, pendant plus d'un siècle, la Normandie sera associée à l’Angleterre. La particularité de cette
organisation constitutionnelle est qu'à partir de 1066, le duc de Normandie est aussi roi d’Angleterre : un des seigneurs les plus puissants
du monde. La normandie va tirer profit des richesses anglaises. A partir de 1066, une nouvelle expression apparaît : « ministerium ducis » =
« ministère du duc », la fonction ducale. Cela témoigne que le pouvoir ducal est assimilé au le ministerium ducis a la fonction royale. Le duc
ne prétend plus détenir simplement la « potestas » = une simple puissance, mais un pouvoir plénier « l’imperium » : le pouvoir des
consulats. Deux fonctions au même niveau :

➔ Ministerium ducis → ministère du duc = prestige sur le plan politique équivalent à celui d’un roi 

➔ Ministerium regis → pouvoir royal = fonction de bien gouverner, de bien protéger

En 1144 la Normandie est conquise par le comte d’Anjou, Geoffroy Plantagenêt, grâce à son mariage avec l’héritière de la Normandie
Mathilde, fille d'Henri Ier d’Angleterre qui épouse le comte d’Anjou Geoffroy Plantagenêt.
En 1154, leur fils Henri II Plantagenêt intègre la Normandie a l’immense empire du même nom qui s’étend sur la Normandie un petite
partie de l’Irlande, le duché d’aquitaine, de Gascogne, le comté de Poitiers, le comté de Périgord, d’Auvergne et le vicomté de Limoges.
Mais le roi de France supporte de moins en moins la situation car ce domaine est encerclé par les possessions des Plantagenêt. Il s'en suit
une rivalités avec ces derniers, et profitant d'un problème de succession au trône anglais, mais aussi des difficultés du roi du moment , Jean
sans Terre (qui règne de 1199 à 1216). Philippe II, surnommé Auguste, inflige une défaite militaire sur le continent en 1204. Le duché de
Normandie est alors intégré au domaine royal. Jean sans Terre passa une grande partie de son règne essayant de récupérer ses possessions
françaises mais fut battu par Philippe Auguste BOUVINES en 1214. 

B/Gouvernement et droit dans le duché de Normandie

Sur le plan institutionnel, le duché de Normandie était organisé sur le mode de la féodalité. Une féodalité très maîtrisée a la différence de
ce qui peut se produire ailleurs, c'est le cas du Royaume de France, où l'autorité du Roi est limitée, principalement à son domaine royal (île
de France et quelques autres domaines), et ce jusqu’au 12eme siècle au moins. Ça n’est pas le cas en normandie. Le duché est composé
d’une aristocratie à l’origine scandinave mais une aristocratie qui s’est vite mêlée aux autochtones et aux territoires voisins. La langue
parlée est le « Normanno-Picard », variante du vieux français. Cette langue sera utilisée par les rois normands en Angleterre et donnera
naissance à partir du 15eme s à « l’Anglo normand ». Dès le 11eme s, les normands ont le sentiment d’appartenir à une communauté qu’ils
nomment « patrie normande ». C’est le duc qui détient le pouvoir et qui s’impose comme le chef des seigneurs locaux qui lui doivent
hommage et fidélité. L’hommage étant la cérémonie a l’occasion de laquelle le vassal, qui est forcément un noble, s’engage auprès du
seigneur, autre noble plus élevé dans hiérarchie féodale (s’engage notamment à lui être fidèle). Il gouverne à l'aide d’un conseil « la curia »
qui donne le mot « cours » en français, composée de seigneurs laïques et ecclésiastiques. L’administration est centralisée et les
représentants du duc font des tournées dans la principauté (circulent dans duché) soit pour régler des questions administratives ou pour
rendre la justice.

Une autre institution dans le duché de normandie : « l’Echiquier ». Il s’agit d'une cour administrative avec une compétence fiscale, pour
tout ce qui touche aux impôts, et judiciaire. Cette cour s’occupe de la gestion du domaine royal et des revenus du duché. 

C’est une instance collégiale (l’Echiquier) composée de barons, d'ecclésiastiques et de représentants de cours locales. Au début, ces cours
sont itinérantes (plusieurs tours par an), puis elle finit par se fixer (institution sédentaire) qui siège dans la grande salle du château de
Rouen. Le droit dans le duché est principalement d’essence coutumière mais cette coutume normande forme un ensemble cohérent
notamment grâce à l’intervention ducale. La coutume, cristallisée au 11eme s sous Guillaume le Conquérant, fait l’objet d'une première
rédaction a la fin du 12eme s, puis à nouveau vers 1245 dans le « Grand coutumier de Normandie » : œuvre anonyme et privée. Symbole
de l'identité normande, bien après le rattachement en 1204 du duché à la couronne de France, la coutume normande présente également
la singularité de s’appliquer encore de nos jours dans les bagages des îles anglo-normandes. Ces îles étaient des dépendance du duché de
normandie et fut rattachées au 13eme s au duché d’Angleterre, ce qui leur a permis de conserver leurs privilèges et droits ancestraux. 

§2-Monarchie féodale anglo-normande et maintien des institutions anglo-normandes

Quand Guillaume le Conquérant arrive en Angleterre, son objectif est d’imposer son autorité et de la faire respecter. Il essaye d’instaurer
un gouvernement de type féodal, mais reposant sur une administration centralisée. Il ne va pas tout changer en Angleterre. A chaque fois
qu’un pouvoir s’installe, il s’installe sur de l’existant : pas possible de faire table rase, on modifie le système constitutionnel. Le Conquérant
s’appuie sur les circonscriptions administratives existantes et va conserver le personnel administratif. 

A/Confiscation des terres et grand recensement 

Guillaume (duc de normandie) promet par une charte qu'il exercera un bon gouvernement. Mais il commence par confisquer toutes les
terres du royaume d’Angleterre et déclare en être le seul propriétaire = logique étatique. C’est un procédé assez classique pour affirmer
son autorité sur les vaincus. Il n’existe pas de distinctions très nettes sur le plan juridique entre la propriété privée du roi et celle du
royaume.

Par ailleurs, Guillaume concède des terres à titre de  « Fief » à ceux qui l'ont soutenu dans sa conquête, pour les récompenser et pour
s’assurer leur fidélité. 

Mais ce n’est pas tout à fait juste car l’organisation féodale s’était implantée en GB dans le contexte des invasions vikings, de manière à se
protéger derrière les murs des places fortes. Ce n’est pas les normands qui importent le système féodal, il est déjà implanté en Angleterre.
Guillaume impose ses seigneurs féodaux, les barons ou les Lords, et va nommer ses propres vassaux à la tête de certains manoirs pour les
remercier de leur soutien et/ou s’assurer de leur fidélité dan d’un esprit de contrôle (contrôler ceux qui participent au pouvoir). Ce vaste
mouvement de confiscation des terres s’accompagne quelques années après d’un vaste recensement des propriétés en Angleterre. Le
recensement de 1085-1086 est lancé par Guillaume le Conquérant pour connaître chaque propriétaire et le montant de son patrimoine. 

2 objectifs étaient visés par la :

1. Connaître les ressources financières du pays nouvellement conquis. 

2. Asseoir un système de perception de l'impôt : ne pas laisser cette richesse libre mais la circonscrire.  

Ce sont des officiers royaux, les « legati » qui se rendent dans chaque comté pour effectuer le recensement. Ce recensement porte sur 3
périodes :

 Établir la liste des propriétaires au temps d’Édouard le Confesseur.


 Quand les bénéficiaires des confiscations reçurent leurs terres.

 Au moment du recensement. 

Toutes les informations collectées ont été inscrites dans un livre célèbre, le DomsDay book, 1086. Cet ouvrage s'agit de 2 volumes dans
lesquels les territoires du royaume sont passés au crible, comté par comté, village par village, les propriétaires et leurs financiers y sont
listés et leurs domaines sont évalués de manière très détaillée. Par ailleurs, pour chaque comté, on mentionne les propriétés du roi, celles
de l'Église, les propriétés du barons (serviteurs du roi) = il s’agissait d’avoir une vision précise des droits de la Couronne (l’Etat) et des
ressources imposables du royaume. Dans certains lieux sont aussi mentionnés les coutumes d’un comté ou d'une ville, si bien qu'à travers
ces deux volumes, on dispose d'une vue d’ensemble, non seulement de l’état des personne (nombre de personnes libres et le nombre de
serf = statut qui avoisine une forme d’esclavage) mais aussi du droit en vigueur. 

Les chroniqueurs de l’époque, décrivent aussi le DomsDay book comme un document incontestable, c’est-à-dire un doc grâce auquel
chacun connaissant ses biens et ceux des autres, nul ne peut usurper les biens d’autrui. Ils précisent aussi les noms, par ordre de dignité le
nom du roi étant toujours inscrit en haut, en premier, afin que personne n’oublie qu'il est le seul maître du royaume. Il constitue un
« Record » dans le sens technique du terme, c'est-à-dire un document écrit qui permet de conserver des informations de manière
permanente et de constituer un moyen de preuves. 

Le DomsDay book permettait d’éclairer la chaîne des relations féodo-vassaliques et d’assurer la suzeraineté du roi sous tous ses barons.
Tous les Lords, du plus petit au plus puissant étaient considérés comme tenant leur domaine du roi, le roi qui seul était propriétaire de tout
le royaume. C’est ainsi que le roi refusa que les barons qui avaient eux mêmes concédés des tenures ou des sous tenures à des seigneurs
moins puissants ou a de simples paysans, ces seigneurs concédants puissent ne profiter pour en tirer des avantages politiques et exiger que
ces tenanciers ou sous-tenanciers (ceux qui ont reçu les terres) qu’il les reconnaissent comme seul seigneur ou maître (quelque soit leur
allégeance, au dessus de ce seigneur il y a toujours le roi).

En 1086, c'est la traduction concrète de ce principe : le roi convoque une assemblée de grands barons dans une ville du sud de
l’Angleterre : Salisbury, et ces derniers ont dû s'incliner devant le roi et jurer leur fidélité. Cette assemblée de Salisbury a permis à terme de
créer le pouvoir royal et de faire de l’Angleterre le royal féodal le plus organisé d’Europe. 

Ce livre forme tout à la fois un instrument juridique à diverses échelles : foncières (permet de dire qui est propriétaire de quoi), fiscale,
probatoire et politique.

B/Administration anglo-normande 

Les normands amènent avec eux le système de gouvernement qui était pratiqué dans le duché de Normandie, à savoir une monarchie
féodale, centralisée et organisée ainsi qu’une administration de contrôle. Sur ces bases, le roi exerce un fort pouvoir de contrôle sur tous
les habitants du royaume ainsi que sur l'Église. Il faut observer que la discipline interne de l’Eglise est renforcée avec l’application de la
réforme dite « Grégorienne » (réformée initiée par le Pape Léon IX) et qui a été poursuivie plus tard par un de ses successeurs Grégoire VII
au 11eme siècle. Le rôle politique de cette réforme est restreint, ce qui contraste avec son rôle, le rôle de l’église, avant la conquête des
normands. 

Avant la conquête des normands, les évêques (dignitaires de l'Église considérés comme les successeurs des 12 apôtres) siégeaient dans les
cours et se mêlaient aux affaires non seulement aux affaires ecclésiastiques mais aussi aux affaires séculières. Par ordonnance, Guillaume
Le Conquérant interdit aux évêques de traiter de questions ecclésiastiques dans les « Hundred courts » = tout doit être réglé par les
juridictions ecclésiastiques. Il y a donc séparation du contentieux ecclésiastique, qui est régit par le droit canonique (droit de l’Eglise), et du
contentieux laïque. 

Sur le plan du procès il y a séparation entre les deux sphères et d'une certaines façons les aspirations de l’Eglise et de l’Etat se rejoignent
puisque c’est aussi ce que souhaitait l’Eglise. 

Pour le reste, le roi gouverne avec sa cours (cursia) composée des Lords les plus puissants et des seigneurs ecclésiastiques qui sont des
lettrés et les docteurs In Utroqe Iure (signifie « dans l’un et l’autre droit » = droit canon et droit romain, les seuls droits théorisés et
enseignés). 

L’institution de l’Echiquier « Exchequer » en a anglais, est importé. Il s’agit d’un gouvernement centralisé qui théoriquement pouvait
édicter des normes générales (ex : lois). Mais dans la réalité, ces mesures n’ont pas pu être appliquées sans le recours à une force
permanente pour faire respecter l'autorité du roi. Les lois royales ne sont pas appliquées par la simple volonté de leurs sujets = il faut le
faire de par la force, violence). 

Sur ce point, les normands sont pragmatiques, ils conservent les institutions anglo-saxonnes existantes et s’appuient sur elles. Sont ainsi
conservées les « hundred » et les « shires », qui prennent le nom de « county ». Les assemblées et les institutions correspondantes
demeurent. Le cadre du manoir « manor » est conservé car il est au centre de l’organisation féodale, qui est par ailleurs le système
normand. Le Lord reste à sa tête, c’est-à-dire qu'il dirige, il en perçoit les ressources et il conserve ses prérogatives de justice aussi bien
civiles que criminelles (au sens pénal). 

Le rôle du shérif évolue : il échappe à l'autorité des seigneurs locaux et devient un officier dépendant directement du roi. Il est le
représentant permanent de l'autorité royale au plan local = il est l’interlocuteur qui sert de relais entre le roi et ses sujets. Cela signifie que
les shérifs conservent les fonctions d’administration (police, impôts…) mais aussi des fonctions juridictionnelles qui trouvent à s’exercer
dans le county court (la cour du comté). 
Par ailleurs, les shérifs commencent à faire des tournées dans leurs county et ils contrôlent les hundred courts. Au départ, le roi nomme
des personnages importants à cette fonction mais le pouvoir corrompt, mais certains en profitent au plan local. C’est pourquoi le roi finit
par limiter leur mandat à un an, et par choisir les shérifs parmi les propriétaires de la classe moyenne supérieure. Les shérifs sont contraints
de rendre des comptes chaque année devant la cour de l’Echiquier. 

En outre, pour canaliser la puissance des Lords, et s’assurer la fidélité de tous ses sujets, le roi anglo-normand envoie régulièrement des
commissaires royaux chargés de faire des tournées d’inspection notamment à partir du règne de Henry Ier (1100- 1135 : date règne). A
cette occasion, les commissaires du roi prennent l’habitude d’entendre les plaintes des sujets (contre les Lords, administrations locales…)
et organisent des procès. Il n’est pas touché au fond du droit auquel repose la coutume royale. Dans ces procès, ce sont les coutumes
existantes qui s’appliquent. La seule chose qui intéresse le roi, c'est que ce droit soit appliqué devant toutes les cours locales qui subsistent.
L’objectif du roi est de limiter les cas de déni de justice. 

Par ailleurs les rois anglo normands établissent un moyen de communication (le Writ = un bref) avec leurs sujets. Il s'agit d'une institution
royale écrite par laquelle le roi communique avec les sujets sur des questions administratives et judiciaires. Il s'agit de deux innovations
très importantes : l’itinérance des fonctionnaires royaux + les Writs. Seront les deux éléments sur lesquels se construiront la justice royale
et le Common Law. Les rois normands ont posé les bases d'une monarchie féodale centralisée et organisée. Mais pour l’heure ils n’ont pas
les moyens de faire respecter les normes générales qu’ils prennent. Ils doivent faire face à des rébellions, notamment dans le nord de
l’Angleterre, a des tensions avec l'Église durant trois règnes en particuliers :

1. William II : 1087 1100

2. Henry Ier : 1100 1135

3. Le roi Stephen : 1135 1154

Le système de common law s'implante vraiment qu’à partir du règne d’Henry II Plantagenêt (1154 - 1189).

Deux innovations déterminantes pour la construction de la justice royale et pour le CL.

➢ Commissaires 

➢ Instructions écrites 

Chapitre 2 : Ediction de la justice royale

Agencement justice royale et CL dans deux des trois sens qui le caractérise : 

 Sens strict : décisions des cours royales de CL.


 Le CL en tant que système juridique applicable à l’Angleterre.

Le tournant de l’histoire du CL commence avec le règne d’Henry II de plantagenêt, un règne qui renforce l’administration et jette les bases
de la justice royale. Puis cette construction progresse à partir du 13eme siècle précisément quand le droit et la justice sont séparés de
l’administration, ce qui a favorisé la création de cours royales sédentaires.

SECTION 1: HENRY II PLANTAGENÊT (1154 1189) L’ÉTABLISSEMENT DES BASES DE LA JUSTICE ROYALE

Premièrement, la liberté de l’Eglise anglaise, importante car elle apparaît dès le 1er article « d’abord nous avons accepté au nom de Dieu 
et par la présente Charte nous avons confirmé, pour nous et pour nos héritiers à perpétuité, que l’Eglise d’Angleterre est libre et qu'elle
Henry II est le petit fils de Henry Ier par sa mère Mathilde de Flandre, sa femme Mathilde d’Ecosse et sa fille Mathilde l’Emperesse. Il est
aussi l’arrière petit fils de Guillaume Le Conquérant. Son accession au trône marque la fin de l’anarchie (nom d’une période). Sa mère
Mathilde l’Emperesse (pas du même Henry) qui avait survécue (son frère Guillaume Adelin avait péri dans un naufrage en 1120). Après la
mort de son fils Henry Ier demande au baron de la reconnaître comme son héritière (Mathilde l'emperesse, qui depuis est remariée avec
Geoffroy V de Plantagenet aussi comte d’Anjou). A la mort d’Henry Ier, les barons ne respectent pas ses vœux car ils craignent le comte
d’Anjou qu'il juge ennemi des Normands. Il se tourne vers un neveu d’Henry Ier, lui-même petit-fils de Guillaume le Conquérant. Il s'agit
d’Etienne de Blois (Stephen dont le règne est 1135 1154). Il en résulte une lutte avec Mathilde qui défend ses prétentions à la Couronne.
C’est cette période de lutte qu’on appelle « anarchie » et qui se termine par un traité de paix « WallingFord » en 1153. En vertu de ce traité,
Étienne de Blois conserve le trône d’Angleterre (reste roi) mais il désigne pour lui succéder le fils de Mathilde et du comte d’Anjou, le futur
Henry II, qui monte sur le trône à la mort d’Étienne en 1154. 

Henry II est un seigneur territorial très puissant. En ce sens, il est le premier roi anglais de la dynastie des Plantagenêt : se trouve à la tête
de l’empire Plantagenêt. Il est@«  duc de Normandie depuis 1150, comte d’Anjou et du Maine par succession de son père en 1151 et duc
d’Aquitaine depuis 1152, date de son mariage avec la célèbre Aliénor d’Aquitaine qui avait été mariée avant avec le roi de France Louis 7 le
Pieu mais le mariage avait été annulé par l’Etat pour des raisons de proximité familiaux des époux (trop cousins). Henry II inscrit son règne
dans l’esprit d’Henry Ier, son grand-père, il confirme la charte de 1100 en promettant à ses sujets un bon gouvernement. Pour asseoir son
autorité il est aussi nécessaire de faire un contrôle sur les barons et réduire le pouvoir de l’Eglise et c’est dans ce contexte qu’il accroît le
contrôle de l’administration centralisée sur le territoire du royaume et parvient à poser les bases d'une justice royale. Il y a un contrôle sur
le fonctionnement des différentes cours pour conférer à ses sujets un meilleur accès au roi, qu’on qualifie de « source de toute justice ».
C’est la raison pour laquelle son règne est présenté comme une étape majeure car il pose les bases de la justice royale. 
Plusieurs initiatives :
 Contrôle de la compétence 
 Généralisation de l’itinérance des juges royaux
 La généralisation du Writ

Seule la forme orthographique « laïque» figure dans l’académie française. Jusqu’en 1835, ce terme ne s’écrit que “laïque”. Ce n’est qu’à
partir qu’en 1835 qu’on voit pour la première fois le terme écrit sous forme de “laïc”. Aujourd’hui on enregistre les deux orthographes. 

Selon le dictionnaire Larousse, le terme a donné deux orthographes au masculin. Mais au féminin, le terme de s’écrit forcément “laïque”.
Selon l’usage le plus répandu, le substantif s’écrit “laïc” au masculin et “laïque” au féminin, même si un "laïque" est possible.  
Ex : On peut à la fois écrire : un établissement laïc ou un établissement laïque.

Vient du latin « laicus » qui vient du grec « laicos » qui vient de « laos » (= peuple en grec).


 Étymologiquement, ce qui est laïc est ce qui fait partie du peuple. 

Le mot laïc est polysémique. Le mot laïque suppose toujours l’idée de séparation. 
Selon le dictionnaire Trésor de la langue française, le terme de laïc détient 3 sens : 

Premier sens de laïc : ce qui, à l’intérieur de l'Église, n’appartient ni au clergé ni à membre religieux. 
Deuxième sens : ce qui est indépendant du clergé ou de l'Église ou plus largement de toute confession religieuse. 
Troisième sens : ce qui s’oppose, hostile à toute emprise de l'Église et du clergé sur la vie intellectuelle, morale ou politique. 
Le laïcisme ne s'étend pas laisser de place à la religion.

§1-Les constitutions de Clarendon

A/Le conflit entre Henry II et Thomas Becket(archevêque de Canterbury)

La séparation des juridictions civiles et ecclésiastiques par Guillaume le Conquérant n’eurent pas tout à fait l’effet escompté. 
Ex : le Pacs était pour les couples de meme sexe, alors quajoudhui c’est conclu par des couples hétérosexuels : intention des législateurs
détournés par la pratique.

Pendant les 100 ans qui séparent son règne de celui de Henry II, l’église a développé son propre droit : le droit canonique ou droit canon.
L’église finit par revendiquer une compétence juridictionnelle de plus en plus large : elle touche à beaucoup de domaines (pas seulement
religieux, mais les contrats, la propriété…). C’est le cas d’affaires qui impliquent des laïcs. Dans les faits, la séparation entre les deux ordres
de juridictions (laïque et ecclésiastique) n’était pas respectée. 

Le début du règne d’Henry II implique un conflit sérieux avec Thomas Becket, qui est l’archevêque de Canterbury (nommé par Henry II), qui
est la charge religieuse la plus importante du royaume. Becket prit le parti de la défense des droits et privilèges de l’église, notamment en
matière juridictionnelle. Dans les matières criminelles, les accusés dépendaient souvent des 2 ordres de juridiction. Mais Becket considérait
qu'il ne devait pas être jugé 2 fois et qu’en revanche, il ne devait être jugé qu’une seule fois par les juridictions d'Église. Il en était de même
dans d’autres domaines : celui des terres de l’église, et le droit de patronage ecclésiastique qui est « le droit de présenter à un évêque une
personne choisie pour occuper un bénéfice ecclésiastique vacant ». 

Henri II était déterminé à faire appliquer et à faire prévaloir le droit séculier dans les procès incluant des laïcs.  La tension monta entre les
deux hommes. Il fut nécessaire d’arbitrer les domaines de compétence des cours ou juridictions laïques et ecclésiastiques. Il s'ensuit en
1164 une réunion des grands (laïques et ecclésiastiques) du royaume à l’occasion de laquelle ont reconnu une liste de coutume datant du
règne d’Henry Ier : les Constitutions de Clarendon, du nom du château de Clarendon ou le roi avait l’habitude de chasser. Ces constitutions
forment un texte de compromis. Ce texte visait avant tout à régler la compétence des juridictions ecclésiastiques, notamment quand un
laïc était impliqué, et la situation inverse : celle des cours laïques quand un clerc fut concerné. 

B/L’introduction du jury devant les juridictions ecclésiastiques

De par les Constitutions de clarendon, nous avons l’intervention d'un jury de 12 hommes, dans les procès criminels et civils impliquant un
laïc. L’équivalent de ce jury existait déjà dans les institutions anglo-saxonnes qui provoquaient des juridictions paritaires devant les cours
de Hundred et celle du Shire.

Désormais, l’institution (le jury) est instaurée de manière générale et permanente. Ce sont 2 articles de ces Constitutions qui abordent le
sujet : 

 1er article (article 6) : relatif au procès criminel : « les laïcs ne doivent être accusés que par des témoins et accusateurs fiables et
loyaux en présence de l’évêque de façon que l’archidiacre ne perde pas son droit et tout ce qui en dépend. Et si les inculpés
devaient être tels que personne ne veut ou n’ose les accuser, le sheriff, a la requête de l’évêque, désignera 12 hommes loyaux
du voisinage qui prêteront serment devant l’évêque de dire la vérité en cette matière selon leur conscience ». 

« 12 hommes loyaux » : « 12 lawful men » = des hommes pleins de droits. 

 2nd article (article 9) : revendication des tenures (terres) opposant clercs et laïcs : « Si un litige survient entre un clerc et un laïc
ou entre un laïc et un clerc concernant une tenure que le clerc prétend en franche aumône et que le laïc prétend qu'il s'agit d'un
fief laïc, la décision sera prise par le grand justicier du roi sur la reconnaissance par 12 hommes loyaux en reconnaissance du
grand justicier lui-même que la tenure est en franche aumône ou en fief laïc. Et s'il est reconnu qu’il s’agit d'une tenure en
franche aumône, l’affaire sera jugée par le tribunal ecclésiastique mais s'il s'agit d'un fief laïc, le litige sera réglé par la justice
royale sauf si les deux partis relèvent du même évêque ou du même baron. Mais si les deux parties tiennent leur fief du même
évêque ou du même Baron, il sera jugé dans leur tribunal, de telle sorte que celui qui possédait la terre n’en perde pas la saisine
(possession) à cause de la reconnaissance jusqu’à ce que l’affaire soit tranchée par le tribunal ». 

En résumé, le document (Consistitutions) constituait aussi un moyen de réaffirmer la justice royale sur les sujets du roi, de canaliser le
poids de l’église et de limiter ses abus.

Becket refusa de signer le texte car il estimait que le texte était désavantageux pour l’église. Il quitta donc l’Angleterre pour échapper à un
procès, se réfugia auprès du Pape et une paix finit par être signée entre Henry II et Thomas Becket qui pu rentrer en Angleterre après un
court exil en 1170. Une fois rentré en Angleterre, 4 chevaliers proches du roi l’assassinerent et Henry II du faire une pénitence publique. 

A partir de la mort de Becket, il fut révéré par les fidèles et finalement canonisé en 1173 dans la cathédrale de Canterbury. 

Les constitutions de Clarendon témoignent de la volonté du roi d’en affirmer la justice royale. Elle concrétise cette justice royale par 2
instruments :
 L’itinérance des juges royaux 
 L’octroie de certaines garanties justiciables comme le jury des 12 personnes.

Ces deux aspects seront repris et généralisés à l’ensemble des procès. 

§2-Le contrôle royal sur les juridictions laïques


A/Les assises de Clarendon (1166)

Dans le contexte du centenaire de la conquête, Henry II convoqua en 1166 les fameuses assises de Clarendon, assises qui posèrent les
premiers principes de l’organisation judiciaire et de la procédure criminelle. De manière générale, les assises royales (« grandes assises »),
sont des réunions organisées à l’initiative du roi et auxquelles sont convoquées les grands du royaume (les barons et les grands
ecclésiastiques) afin de régler des problèmes majeurs ou de réformer certains domaines, notamment la justice.

Les assises de Clarendon s’inscrivent dans un contexte de confiscation abusive par les Lords des terres des populations vivant sur leur
domaine et aussi de confiscation des terres des croisés (nobles). Ces assises aboutissent à la rédaction d'un document contenant 22 articles
qui fixe certaines règles en matière de justice et de procès. 

Cependant, ce texte a une portée assez relative car à cette époque, les rois d’Angleterre n’ont pas véritablement de pouvoirs de type
législatif (pas politiquement reconnu). 

Les assises de Clarendon fixent les règles de procédure de juge royaux itinérants. Celle de répression du crime de Felony et celle relative à
la protection de la possession des terres. Elles généralisent aussi l’introduction du jury d’enquête dans la procédure devant les cours
laïques. En effet, le texte introduit la première forme de ce qui sera plus tard le « Grand Jury ». Il s'agit de 12 hommes choisis dans chaque
Hundred et de 4 hommes choisis dans chaque ville. Ces hommes doivent informer le sheriff ou les juges royaux itinérants des crimes les
plus importants commis dans chaque circonscriptions locales et donner le nom de toute personne accusée ou soupçonner notoirement
d’être un brigand, un meurtrier (ou ses complices), un voleur, ou un receleur (celui qui garde le produit du vol). 

Le jury est mentionné dès l’article 1er : « en premier lieu, le roi Henry, par le conseil de tous ses barons, pour le maintien de la paix et du
respect de la justice, a décrété qu’une enquête sera faite dans chacun des comtés et dans chacun des Hundreds par 12 des hommes les
plus loyaux du hundred et par 4 des hommes les plus loyaux de chaque ville, sous serment qu’ils diront la vérité : si dans leur hundred ou
dans leur ville, il y a un homme qui, depuis que le seigneur roi est devenu roi, a été accusé ou et notoirement connu comme étant un
brigand ou un meurtrier ou un voleur, ou toute personne qui donne refuge au brigand, meurtrier ou voleur. Et les juges royaux feront cette
enquête par eux-mêmes et les sheriff par eux-mêmes ».

Il est probable que les jurys des hundreds ou des villes devaient présenter un grand nombre de personnes suspectes. Mais la suspicion
n’est pas la preuve. Or, il se trouve que le texte mentionne la procédure utilisée pour déterminer la culpabilité ou l’innocence de l'accusé :
« l’Ordanie par l’eau (« Ordean law by water »). L’Ordanie fait partie des preuves par les preuves. L'accusé était plongé dans l’eau, pieds et
poings liés. On observe et on prend en note ce qu'il se passe : si l'accusé coule, c'est qu'il est innocent (l’eau rappelle l’eau du baptême,
donc si l'accusé coule, ça veut dire que cet élément saint l’accueille). Mais si le corps ne coule pas, il est donc rejeté par l’eau et est
coupable. La peine va de l’amputation du pied au bannissement. Il y a de plus la confiscation de ses biens, alors adjugés au Roi. 

A travers le texte, on aperçoit une réelle volonté de rétablir l’ordre et de faire appliquer le droit. Cependant, dans les faits, la procédure va
produire l’effet inverse que l’effet escompté : elle va inciter à la délation et à des accusations injustifiées notamment en matière de
possession et de dépossession de terres. 

B/Les justicies in eyres 

Les juridictions locales anglo-saxonnes avaient été conservées mais ces juridictions avaient fait l’objet d'un contrôle régulier par
l’administration royale. C’est dans ce contexte institutionnel que va être développée la méthode de l’inspection itinérante. 

A partir de Henry Ier, les rois confient aux membres de leur cour des missions ponctuelles de contrôle et d’organisation de la justice dans
les comtés. Ces membres de la cour portent le nom de « justicies in eyres » = « justicies en voyage ». Ces justicies forment un petit groupe
de juges royaux qui visitent un ensemble de comtés, chacun d’entre eux a son circuit (encore employé en droit américain = traduisait à
l’origine l’itinérance des juges des cours suprêmes des Etats) et le parcours de la tournée est fixé avant le départ. Ils représentent la justice
royale, et le document légal qui définit les termes de leur commission est nommé « Writ » , auquel au départ est un document écrit
émanant de la chancellerie. 

L’envoi de fonctionnaire/ de juges itinérants existe dès 1120, mais ces tournées existent alors de manière très ponctuelle et ne sont pas
vraiment un instrument planifié de la justice. 

Mais henry II va ériger l’itinérance des juges royaux en instrument d’administration et de contrôle des juridictions locales à l’occasion
d’Assises de North Hampton en 1176.

Les articles du texte qui en est issu (des assises) se présentent sous la forme d’instructions faites à 6 comités, comprenant chacun 3 juges
qui devaient visiter 6 circuits conçus à cet effet. Les tournées étaient planifiées pour 2 ans. Les sessions judiciaires organisées par ces juges
royaux itinérants sont considérées comme l’expression de la justice royale sur le plan local. Les juges y tranchent les affaires au nom du roi
en concurrence avec les juridictions locales. 

Depuis leur apparition sous Henry Ier,  ces justices royales avaient des compétences en matière civile, c'est les Petty Assises qui
concernaient principalement les questions de possession et de dépossession. 

Les assises de North Hampton apportent des correctifs aux textes des assises de Clarendon.

Elles accordent des actions possessoires (action en justice qui tend à maintenir ou à réintégrer dans la possession) à l’héritier du Lord et à la
veuve du tenancier de terres libres (= terres affranchies du pouvoir d'un seigneur local), pour récupérer leurs biens si elles ont fait l’objet
d'une dépossessions ou s’il n’ont pas eu le temps de rentrer en possession. 

Étant fragilisés par leur situation, ces héritiers ou veuves pouvaient faire l’objet de revendication ou de dépossession injustifiées de leur
domaine ou de leur terres. 

Cependant la grande nouveauté introduite par les assises de NH est la reconnaissance d’une compétence entière des juges itinérants en
matière pénale. Le principe d’organisation de procès criminels posés par les assises de Clarendon sont repris et les juges examinent les
dénonciations faites par les jurés. 

Les eyres sont devenues un mécanisme régulier qui fonctionne dans les circuit, cad de manière itinérante dans tous les comtés. Ces deux
assises, tenues sous le règne de Henry II, permettent de jeter les bases de la procédure criminelle et civile devant les juges royaux. C’est
aussi une manière de réaffirmer le pouvoir royal vis-à-vis des seigneurs territoriaux. C’est enfin un moyen de rendre la justice royale plus
attractive aux yeux des justiciables, et de concurrencer sérieusement les procès devant les juridictions locales qui subsistaient. De fait,
l’expérience a rencontré un grand succès auprès des justiciables. 

Parallèlement à ces mesures d’organisation et de centralisation de la justice royale, on assiste au développement d'un instrument
technique très efficace : le « Writ », qui deviendra le cœur du système de CL. 

C/Writ and Writeraben

Les Writ royaux existaient depuis 1066. Ils prenaient la forme d'une bande de parchemin scellée par le Grand Sceau. Ces Writ formaient un
moyen de communication entre le roi et ses sujets. Ils consistaient en de simples ordres d’exécution, intimant à quelqu’un de faire quelque
chose. Il était facile de les ignorer car le destinataire n’avait à rendre de comptes de ce qu'il avait éventuellement fait. 

Les choses changent avec Henry II qui introduit une médication bureaucratique. Le Writ est envoyé à un officier royal, le plus souvent le
sheriff du comté, lui demandant de faire quelque chose, et tout en ménageant une mention qui prévoyait un retour de ce qui avait été fait.
On parle de « Original Writ » en ce sens qu'il permet d’initier la procédure (ordre d’ouvrir une procédure et éventuellement d’expliquer la
suite donnée à la plainte). Le document mentionnait le nom des parties, l’objet du litige, les détails de la citation à comparaître, la présence
ou l’absence de jury. 

Concrètement, le sheriff était sommé d'ordonner au défendeur de faire ce qu’avait demandé le défendeur, et à défaut que le faire, de se
rendre aux juridictions royales pour expliquer pourquoi il ne l'avait pas fait, c'est ce qu’on appelle « Praecipere ». 

La formule classique du Writ se fixe vers 1150. Son archétype concernait la revendication d'une terre. Le sheriff devait ordonner au
défendeur de rendre au demandeur la terre qu'il revendiquait. La formule a ensuite été utilisée pour demander la restitution d'une somme
d’argent ou d’un cheftaine. 

Le Writ devient ainsi un moyen de rendre le droit contraignant aux yeux des officiers royaux, un moyen d’interférer avec les juridictions
féodales et d’entamer les procédures. 

Du point de vue juridique, les Writ les plus importants étaient ceux qui commandaient au sheriff de demander à un sujet de faire qqchose
ou de s’expliquer devant le roi. 

Au départ, les Writ sont conçus comme un acte gracieux du roi, éventuellement soumis aux fees. A partir du XIIIe s, leur nombre
augmente : les Writ apparaissent comme appartenant à un justiciable qui les demande à la chancellerie.
Devant les juridictions locales, le plaignant pouvait s’adresser de manière informelle au juge. Il n’était pas nécessaire de recourir à un écrit.
C’était la même chose pour les juges itinérants de passage dans le comté. En revanche, quand le plaignant souhaitait saisir directement une
juridiction royale siégeant à Westminster ou une juridiction en tournée dans un autre comté, alors il devait demander un Writ à la
chancellerie pour initier le procès. La justice royale se répand. 

Tous les procès des Writ n’étaient pas directement jugés par le roi, la plupart l’était par les gens de la cour. Dans les premières années du
règne d’Henry II, des petits groupes d’officiers royaux sont désignés de manière régulière pour voyager dans tout le royaume pour
entendre les plaintes. Cependant, les voyages de ces juges pouvaient être très espacés. Si les partis ne pouvaient attendre la prochaine
tournée, ils pouvaient s’adresser directement au roi. Mais le roi voyage beaucoup dans le pays donc difficile de le trouver. C’est pourquoi, à
partir de 1178, une pratique se développa qui consistait à laisser un groupe de conseillers à Westminster pour entendre les affaires
opposant deux sujets : le « Banc » du roi, composé de 5 membres de l’entourage du roi. Ils restaient à Westminster, recevaient les affaires
et ne présentaient au roi que les plus importantes. C’est un tribunal royal exceptionnel car il se saisissait des affaires délicates (qui ne
pouvaient pas attendre).

En peu de temps, le système des Writ connu un grand essor : véritable justice royale qui s’établit. Cela est attesté par un livre : Glanvill,
œuvre d’un proche de henry II. Rédigé à la fin du règne de Henry II puis publié vers 1554 sous le titre de Tractatus de Legibus et
Concuetudinibus

Dans ce livre : 80 Writ y sont mentionnés et commentés en rappelant droits et coutumes d’Angleterre et faisant allusion au droit romain.
1er livre qui s’intitule ainsi « traité des lois ou des droits du royaume d’Angleterre » = considéré comme premier traité de CL.

Section 2  :Séparation entre l’administration et la justice

Cette séparation entre administration et justice est initiée au XIIIeme siècle. 2 facteurs y ont attribués, en fixant les juridictions royales :
- La grande charte « Magna Carta » (la « Great Charter » en anglais). Le roi s’engage à l’égard des barons à conférer et à respecter
certaines garanties. 
- Annexion de la Normandie au domaine de France, qui aura pour conséquence de fixer le roi en Angleterre. 

§1-La Grande Charte(Magna Carta 15 juin 1215)

Texte fondamental d’histoire juridique anglaise et mondiale. 

A/Contexte d’élaboration du texte 

Le problème des successeurs de Henry II est qu’ils passaient beaucoup de temps hors du royaume. 

Par exemple, Richard (surnommé cœur du Lion, qui a régné de 1189 à 1199, qui est le fils de Henry II et d’Aliénor d’Aquitaine) est absent
de l’Angleterre pendant près de 10 ans. Il s’illustre durant la 3ème croisade (pèlerinages armés en Palestine) pour délivrer le topos du
Christ des infidèles. Il passe aussi beaucoup de temps à combattre le roi de France. Ces théâtres d'opérations le retiennent hors de
l’Angleterre. 

C’est le cas aussi de son frère, qui s’appelle Jean Sans Terre (qui règne de 1199-1216). Jean Sans Terre est le dernier des 8 enfants de Henry
II et Aliénor d’Aquitaine. Jean n’était pas destiné à être roi. Mais le destin fit que tous ses frères moururent avant lui sans fils légitime (à
l’exception de Arthur, fils de Geoffroy de Bretagne. Il portait le nom de Jean Sans Terre car en tant que dernier que la fratrie, aucune terre
de lui avait été donnée par son père. Tout comme son frère, Jean sans Terre est très occupé à combattre le roi de France (Philippe Auguste)
mais ce sera en vain. Pendant l’absence du roi, c'est l’administration centralisée qui tenait lieu de gouvernement. Un grand du royaume,
souvent un ecclésiastique, faisait office de 1er ministre et il gouvernait en étant assisté par la « Couria » (conseil de gouvernement),
composé des grands barons. 

Un tel mode de gouvernement peut se révéler dangereux pour le roi. Les grands du royaume peuvent avoir tendance à se considérer
comme les maîtres du royaume et surtout comme les gardiens de cet équilibre précaire entre l'administration, le bon fonctionnement des
tribunaux et l’application du droit. C’est ce qu'il s'est produit dans le cas de Jean Sans Terre, notamment dans ses rapports avec ses deux
premiers ministres. Dans ce contexte d’opposition qu’intervint la « Grande Charte ». Les problèmes du roi Jean Sans Terre commencent par
un conflit avec le Pape Innocent III. En 1212, le roi s’oppose aux choix du Pape de nommer un « Stephen Langton » comme archevêque de
Canterbury car il souhaite que cette unité revienne à un de ses amis Jean de Gray, évêque de Norwich. Le roi refuse l’entrée en Angleterre
à Langton. 

Le Pape Innocent III jette l’interdît (sanction qui emporte privation des biens spirituels) sur le royaume d’Angleterre, et excommunie le roi
(il le met au banc de la marche des fidèles). Le roi réplique en confisquant les biens de l’Eglise. 

Cependant, pris dans une situation impossible, le roi Jean doit céder en 1213. Langton condamne la conduite du roi et proclame que les
vassaux du roi ne lui sont plus liés car le roi lui-même n'a pas respecté son propre serment de fidélité envers le Pape (qui se trouve au
sommet de la pyramide vassalique). Jean essaye de s’acheter des appuis en Europe continentale pour mener une coalition contre le roi de
France Philippe Auguste. C’est le cas du comte de Flandre, de l’empereur germanique… toutes ces prétentions prennent fin avec la bataille
de Bouvines en 1214. 

À l’intérieur du royaume d’Angleterre, Jean Sans Terre réussit à se mettre à dos l’Eglise et les barons à cause d’exactions, de création de
nouveaux impôts et de confiscation de terres. 

Dans l’histoire anglaise, Jean Sans terre est considéré comme l'un des plus mauvais rois qu’à eut l’Angleterre. 
Les barons de Jean menacent de se révolter. Ils sont soutenus par l’archevêque de Canterbury qui souhaite que le roi fasse amende
honorable (se repentisse). Le roi produit l’ordonnance de Henri 1er qui avait promis à son peuple un bon gouvernement. C’est le
fondement de la grande Charte. Jean n'a d'autres choix que d’apposer son sceau (son adhésion à la Grande Charte), après l’invasion de
Londres par les barons, auxquels les habitants de la ville avaient ouvert les portes (n'a pas d’autre option que de signer la Charte).

B/Contenu de la Grande Charte

Ce texte traduit la réaction des barons au gouvernement arbitraire du roi. C’est une demande de retour au bon gouvernement. Le bon
fonctionnement passé de l’administration et de la justice doit primer et s’imposer au pouvoir du roi. Le texte contient 63 chapitres ou
articles. Il est présenté comme le résultat d’une négociation entre le roi et ses barons, puisqu'il s'agit d'un texte imposé au roi, qui n'a pas
eu le choix car il était défavorable au texte. 

Dans sa version de 1215, et non ces versions ultérieures (celles de 1225 et 1297), la Grande Charte reconnaît 4 types de concessions : 

 Les libertés 
 Le respect du droit féodal
 Le respect des garanties procédurales
 Le bon gouvernement 

a. La reconnaissance des libertés


ces libertés sont de 3 ordres. 
doit jouir de tous ses droits et libertés sans qu’on puisse y toucher et nous voulons que cela soit observé(…)  Nous avons accordé aussi à
tous les hommes libres de notre royaume pour nous et pour nos héritiers à perpétuité toutes ces libertés énoncées ci-dessous pour qu'il les
ai et les tiennent, eux et leurs héritiers et nous et de nos héritiers ». 

Il y a aussi la liberté de la ville de Londres et des autres villes. C’est le chapitre 13 de la Charte qui le prévoit « et la cité de Londres jouira de
toutes ces anciennes libertés et libres coutumes tant sur la terre que sur l’eau en outre, nous voulons et nous accordons à toutes les autres
cités, les bourgs, les villes et les ports qu’ils puissent jouir de toutes leurs libertés et libres coutumes ». 

On trouve aussi la liberté du commerce. La charte accorde aux marchands le droit de circuler librement avec leurs marchandises et pose
l'unité des poids et mesures dans tout le royaume. 2 articles à ce propos. Article 35 « il y aura une même mesure pour le vin dans tout
notre royaume et une mesure pour la bière et une mesure pour le grain, à savoir le quarter de Londres et une largeur pour le drap, qu'il
soit teint, droguet, ou halberget, à savoir deux zones entre les lisières. Il en sera pour les poids comme dans les mesures ». Et article 41
« tous les marchands pourront librement et en toute sûreté quitter l’Angleterre et venir en Angleterre y demeurer et voyager en Angleterre
tant par la route que par bateau pour acheter et pour vendre sans aucun péage irrégulier selon les anciennes et justes coutumes, excepté
en tant de guerre et si ces marchands sont d'un pays en guerre contre nous. Si se trouve de tels marchands dans notre pays ne
commencement de guerre, ils seront détenus sans aucun dommage pour leur personne ni leur bien jusqu’à que nous ou notre grand
justicier soyons informé de la manière dont nos marchands sont traités dans le pays en guerre contre nous et si les nôtres sont saus, les
autres seront saus dans notre pays ». 

b.Le respect du droit féodal et des coutumes


cette mesure vise à mettre un terme à tous les incidents antérieurs à l’occasion desquels Jean Sans Terre n’avait pas hésité à spolier (voler)
les héritiers ou les veuves des Lords des droits féodaux attachés à leurs domaines. D’où les mesures consacrées par la Charte : respect des
droits sur leurs terres de tous les sujets libres et de leurs héritiers. Et la succession des règles féodales en faveur de la noblesse. Dans cet
ordre d'idées, des garanties sont accordées aux pupilles et aux veufs. 

Aux pupilles : art 4 « le gardien des terres d'un héritier mineur ne pourra prendre de ses terres qu’un revenu raisonnable des rentes et des
services raisonnables et sans dommage ou abus des hommes et des biens. Et si nous avons donné la garde de ces terres à un shérif ou à
quelque personnes qui doit nous en rendre compte et qu’il y fasse quelque dommages ou abus nous promettons de l’obliger à réparer et
de donner la garde des terres à deux hommes loyaux et prudents du même fief qui en seront responsables devant nous ou devant celui
désigné à cette fin. Et si nous donnons ou vendons la garde de ces terres à quelqu’un qui provoque des dommages ou des abus, il sera privé
de cette garde et celle ci sera transférée à deux hommes loyaux et prudents du même fief qui sera responsable devant nous du même
terre ». 

Aux veuves : droit au conjoint survivant. 

Art 7 « une veuve recevra aussitôt après la mort de son mari et sans difficultés sa dot et son héritage. Elle ne sera pas obligée de payer
pour son douaire, sa dot ou son héritage, sur les biens que son mari et elle possédait le jour du décès du mari. Elle pourra demeurer dans la
maison de son mari quarante jours après sa mort et pendant ce temps-là on lui assignera son douaire ». Art 8 de la Charte prévoit aussi un
droit de remariage « aucune veuve ne sera contrainte à se remarier aussi longtemps qu’elle souhaitera vivre sans mari. Mais elle sera tenue
de donner caution qu'elle ne se remariera point sans notre conque te ment si elle relève de la couronne ou sans celui de la couronne.

c. Le respect des garanties procédurales (garanties du procés : Right of justice and fair process)
c'est une des parties les plus importantes de la Grande Charte. Elle résulte d'une protestation contre l’exercice arbitraire de la justice. On y
trouve tous les éléments à la fois fondateurs et caractéristiques de ce qu’on appelle le « Due Process » = la procédure régulière. 

1er élément : le droit à un procès juste et équitable posé par l’art 39 de la Charte « aucun homme libre ne sera ni emprisonné ou
dépossédé de ses biens ou déclaré hors la loi ou exilé ou exécuté de quelques manières que ce soit et nous n’agirons pas contre lui et nous
n’enverront personne contre lui sans un jugement légal de ces pairs et conformément à la loi du pays. Concernant l’emprisonnement,
l’article est une garantie contre la détention arbitraire (càd sans jugement). La mesure vise les juridictions locales et royales. Il s’agit
d’éviter que le roi n’élimine arbitrairement ses opposants politiques. Ces octrois de garantie procédurable sont doublés par l’introduction
d'une nouvelle forme de jury : le jury de jugement. Depuis les institutions de clarendon, seul le jury des accusations était connu et
institutionnalisé. Désormais le jury est appelé à intervenir à deux reprises : lors de l’enquête + lors du jugement à l’occasion duquel le jury
se prononce sur les faits et le juge sur le droit. On a le triomphe de la justice paritaire mais aussi l’établissement de la structure de la
procédure propre au système de CL. 

2ème élément : garantie accordée au justiciable notamment dans les procès portant sur des offrances mineures, de la proportionnalité de
la peine à l’infraction commise. C’est l’article 20 qui le prévoit « un homme libre ne sera mis à l’amende pour une infraction mineure que
suivant le mode d’infraction et pour une infraction grave proportionnellement à son importance mais sans être privé par ses moyens de
subsistance. Et un marchand de la même manière ne peut être privé de sa marchandise et un vilain sera mis à l’amende de la même
manière sans être privé de ses instruments de travail au cas où il serait à notre merci. Aucune de ces amendes ne sera infligée que sur le
serment d’homme honnête du voisinage ». La même règle de parité et de proportionnalité est prévue pour les causes judiciaires
impliquant les nobles et les clercs en considération de leurs biens laïcs. C’est ce que prévoient les articles 21 et 22 de la Charte. 

3ème élément : à côté de ces garanties touchant les personnes et les biens, la charte prévoit une série d’articles visant à fixer l’organisation
et la tenure des différentes cours. 1ere remarque : c'est dans la Charte qu’on assiste pour la 1ere fois à une mention de la Cour des Plaids
commun. Cette cour, le roi se déplaçant beaucoup qui puisait en étant accompagné de ses juges, les plaideurs devaient suivre la cour pour
être entendus, d’où l'art 17 qui initie une séparation entre d'une part la cour des Plaids commun qui s’insérera à Westminster avec le grand
justicier et d’autre part les juges du banc du roi qui continueront à suivre celui-ci dans ses déplacements. Voici ce que dispose la charte art
17 : « la cour des plaids communs ne suivra plus notre cour mais se tiendra dans un lieu fixe ». C’est la mention de ce qui sera connu plus
tard comme 2 cours royales : « Court of Common Please » et la « Court of King’s Bench ». Les 2 cours ne fonctionnent pas encore. Il faudra
attendre 1234. La mesure signifie simplement que concernant les affaires communes, c’est-à-dire celles qui n’impliquent pas le roi, la cour
du Bench reste à Westminster pour entendre les plaintes des justiciables et qu'elle ne suit pas le roi dans ses déplacements. Il s’agissait de
mettre fin à une pratique du roi Jean Sans Terre qui suspendait le Bench quand il n’était pas à Londres. Sur le temps long, c'est aussi le
moyen d’éviter la concentration des affaires auprès de la « Couria Regis ». Pour le reste, c’est toujours les justices qui s’occupent de la
majorité des affaires pendant leurs tournées. Le recours au Bench reste exceptionnel. 2ème disposition : tenue d’assises criminelles de
manière régulière. Ces assises sont prévues à des dates régulières chaque année et dans chaque comté. Le mot assise fait allusion à la
session solennelle d'une cour et non à la réunion des barons par le roi. Ce type de juridiction fonctionnait sur le principe de la procédure
acquisitoire (juge qui doit rechercher les preuves, on l’oppose à la procédure accusatoire). L’enquête était confiée à 12 hommes honnêtes.
Ces hommes présentait ensuite le fruit de leur enquête à une cour composée de juges royaux itinérants qui tenaient des assises en
tranchant les affaires avec rapidité et efficacité. L’art 18 évoque le système établi par les assises de Clarendon et par celles de
NorthHampton à savoir des juges royaux itinérants qui parcourent les comtés pour juger les crimes les plus graves. Des chevaliers
asservantés étaient convoqués pour dire le vrai et en matière de tenure, même si le titre (preuve) était douteux, on ne pouvait être dessaisi
sans intervention de la justice. Art 18 « les procès de Nova Disseisina (une nouvelle dessaisine ou expulsion de procession) de Morte
Antecessoris (« la mort d’un ancêtre ») et Ultima Presentacione (la dernière présentation au bénéfice d’une église vacante). Ces procès
seront jugés par le tribunal du comté dont dépendent les partis et de la manière suivante : nous ou si nous sommes absents du royaume
notre grand justicier, enverront deux juges 4 fois l’an dans chaque comté, qui avec chaque chevaliers de chaque comté sont élus tient dont
les audience de la cour du comté au jour et au lieu où doit se réunir cette cour.

Réaffirmation de la justice royale 

Art 24 « aucun shérif connétable coronaire ou l’homme de nos baillis ne peut tenir un procès au nom de la couronne ». Les représentants du
roi au plan local n’avaient pas la faculté d’exercer la justice royale seuls les justicies in eyre jouissaient de cette prérogative. 

d. Le mécanisme permettant de conserver le bon gouvernement


L’ensemble des garanties prévues par la charte avait pour complément un article fameux considéré comme une clause de sécurité et qui
conférait aux barons le rôle de gardien du respect de la charte par le roi. Le texte prévoyait l’établissement d'une commission de 25 barons
chargés de faire respecter la charte par le roi le cas échéant en utilisant la contrainte.

C’est l’art 61 : « En outre puisque pour Dieu et pour l’amélioration de notre royaume et pour le meilleur règlement de la querelle qui est
survenue entre nous et nos barons, nous avons accordé tout ce qui précède souhaitant qu’ils en jouissent entièrement et fermement à
perpétuité nous donnant et accordant aux barons la garantie suivante : a savoir que les barons désigneront 25 barons du royaume quels
qu'ils soient, qui de toute leurs forces observeront, maintiendront, et feront observer la paix et les libertés que nous leur avons accordé et
confirmé par la présente charte de telle sorte que, si nous, notre grand justicier ou non baillis ou n’importe lequel de nos agents commet
quelques abus contre quelqu'un ou viole l'un des articles de la paix ou de ses garanties et si cet abus est notifié à 4 barons parmi les 25, ces
4 barons se présenterons à nous ou à notre grand justicier si nous sommes hors du royaume et ils dénonceront la faute devant nous et
demanderont que le tort soit dépassé sans délai. Et si nous avons pas réparé la faute ou dans le cas ou nous serions hors du royaume si
notre grand justicier l’avait pas réparé, dans les 40 j comptés depuis le moment ou le délit a été créé, les 4 barons porteront l’affaire devant
le restant des 25 barons. Ces 25 barons conjointement avec tous les gens du pays pourront nous saisir et nous contraindre de toutes les
manières possibles par la saisie de nos châteaux, de nos terres et de biens ou par tout autre moyen possible sauf, violence contre une autre
personne, et les personnes de la reine et de nos enfants jusqu’à ce que réparation soit faite selon notre jugement. Et quand la réparation
sera obtenue, ils reprendront leurs anciennes relations avec nous ».

La modification de la Grande Charte (GC)Le roi Jean sans terre, connu pour son manque de parole et de fidélité. En 1216, ce roi obtient
du pape, l’annulation de la grande charte. Sur l’art 61 de la charte, les barons le dépose (renverse le roi) et offre le trône au roi français
Auguste 2. Cependant, Jean meurt quelques mois après le trône d’Angleterre revient à son fils qui est aussi l’héritier légitime du trône :
Henri 3. En 1217, le roi apporte des remaniements à la grande charte, il lui ajoute une charte dite De La Forêt (fondamental sur le plan
éco). Nouvelle rébellion des barons donc roi republie la grande charte en 1225  cette dernière version est encore en vigueur de nos jours.
A partir de ce moment Magna Carta devient un élément contraignant du droit anglais les rois ne peuvent pas le modifier sans l’accord ds
barons.
A partir de 13ème s. La GC acquiert statut du 1er texte de matière législative du Common law, elle est une réf constante dans l’émission des
writs un texte de base auquel se réfert les justicies in eyes, une source nourrissant des avocats a l’occasion des procès et une source
nourrissant des juges royaux  texte s’applique concrètement Il s'agit d'un texte capital dans l’histoire politique et juridique de
l’Angleterre. 

Politique car il est le résultat d’une opposition réussie entre les barons et le roi dans un objectif politique clair : rétablir le bon
gouvernement. 

Opposition de la Charte : sur sa postérité. La grande charte devient un doc mythique symbolisant les liberté anglaises et le procès juste.
Tout les grands textes s’y réfèrent ex : les grandes déclarations de 1628, La pétition of rights ,la déclaration des liberté civiles envoyée par
le parlement à Charles 1er , déclaration de 1689, Bill of rights. La Magna Carta fait partie des Statutes Rolls as english law, ce sont les
parchemins dans lesquels sont conservés les lois du Parlement anglais au MA => MC fait parti de la Constitution coutumière anglaises.

Le mythe s’est diffusé dans le monde entier :

- Référence à la MC chez Thomas Jefferson dans la Déclaration d’indé au USA des 13 colonies
- Chez Ghandi, on retrouve MC dans la Constitution indienne et encore aujourd'hui grande charte est considérer comme un pilier
de la liberté individuelle en Inde
- Dans la déclaration des droits de l’Homme en 1948 c’est Eleanor Roosevelt qui a présenté cette déclaration comme une Magna
Carta for all man kind  1ère femme à s’engager politiquement, suit de très près l’élaboration de ce texte mais également René
Cassin (grand juriste prix nobel de la paix)

Un symbole de liberté politique , de l’arbitraire et la consécration du droit d’un procès juste. Tel n’était pas le but initial de la Charte qui
procédait davantage d’une démarche conservatrice et pas d’une démarche révolutionnaire, réclamant le maintien du consentement des
barons à l’élection du roi et le respect du droit féodal et des coutumes.

§2-L’établissement de cour permanente

Si on se réfère à la définition du Common Law distinct de l’equity, seul 3 des cours dites du Common Law sont au sens stricte des cours qui
rendent des décisions de common law.

Il s’agit des cours de

- Lex cheqeur (cour de l’échiquier)


- La cour de Common peace
- La cour du King’s bench

La chancely court sera la cour où se déroulera l’equity mais plus tard et comme un correctif à la jurisprudence des cours de CL.

Parmi elles, la cours la plus anciennement implantée remontant au 1er rois anglo normand est la cours de l’échiquier. Les deux autres cours
vont graduellement se détacher du bench sous le règle de Henri 2.
La MC aurait introduit 2 cours royales :

- Le common bench(=banc commun)-> ne suis pas le roi dans ses déplacements, elle reste dans un endroit déterminé et ne
requiert pas la présence du roi
- Le Kings Bench-> implique la présence du roi

In ne semble pas ces 2 cours aient fonctionné tout de suite après la MC. Que à partir de 1234 qu’il est possible de différencier ces deux
cours. Il est difficile de savoir laquelle de ces 2 cours est l’héritière de celle permanente de 1168 . A la fin du 13ème les 2 cours sont distinctes
et fonctionnent avec leurs propres juges. Chaque cours représente une différence en manière en manière de gouvernance de la justice. Les
cours de Common Law vont assez vite être en concurrence car elles vont se disputer certaines compétences.

A/ La Cours de l’échiquier

La Cour de l’échiquier est la plus ancienne des cours de common law. Elle était une émanation directe de la cours du roi composé de
barons, qu’on appelait les barons de l’échiquier. Sa fonction principale était la gestion du trésor royal, à ce titre elle surveillait la perception
des impôts. Dans les compté au cours des 2 sessions annuelles qui y étaient dédiés. Les sherifs devaient apporter les recettes à
Westminster et ils devaient aussi rendre des comptes aux juges de l’échiquier. Le contrôle effectué par les barons de l’échiquier était étroit,
précis et les sanctions contre les shérifs pouvait être sévère. La cours était aussi compétente pour tout les litiges qui percevaient les droits
royaux et les propriétés et revenus du roi.

En 1190, la cours de l’échiquier se sépare de la cours du roi et au 13ème s cette cours se présente sous 2 formes qui correspondent à 2
officiers tenant des registres distincts. Ces 2 officiers sont tout les deux qualifiés de remebersa (=ceux qui conserve la mémoire) titre
donné en référence à l’ancien officier attaché à l’échiquier qui tenait les registres (=memorand rolls), ce faisant assurer la mémoire des
affaires pendantes pour rappeler aux barons le travail à effectuer. Mais les fonctions de ces officiers sont distinctes et débouchent en 1236
sur la tenue de 2 registres distinct :

- Le memranda rolls
- Plea roll
Lord est à la tête de l’échiquier, il s’occupe des revenus fixe de la couronne et il en charge de la routine des créances du trésors

Le second officier est le Kings remenbercer, s’occupe des revenus casuel, càd non fixe de la couronne et également des procès, son travail
prend 2 formes : 1. Les affaires de la couronne
2. Le traitement des actions intentés par les justifiables qui jouissent du privilège de poursuivre devant l’échiquier( il s’agit des
fonctionnaires de l’échiquier, de leurs employés, des marchands et des religieux) => cours prend le nom de exchequier of pleas -> elle
pouvait convoquer des défendeurs en délivrant ses propres writs (revêtues des sceaux de l’échiquier)
o Writ of venire facias ad respondendum: un ordre de comparution en justice à titre de témoin
o Writ of subpoena

A partir de 1290 cette cours est très populaire et attire bcp de justicia. On peut se demander quelles sont les raisons de cette
popularité dans la mesure où le contentieux qui était traité par cette cours était à l’origine en lien avec le recouvrement des revenus
royaux. Cette cours présente certains avantages, celui de pouvoir délivrer des writs permettant de convoquer de manière impérative
des personnes venant de tout le royaume => facilité procédurale.
Hypothèse : un justifiable pouvait arguer devant la cours de ce qu’il était dans l’incapacité de payer ce qu’il devait payer au roi parce
que son propre débiteur ne le payait pas et que c’était avec cette somme qu’il aurait pu acquitter cette dette au roi.
La cours de l’échiquier détenait les moyens de convoquer ce débiteur càs débiteur du débiteur du roi et de le contraindre à payer sa
dette. C’est en quelque sorte comme si ce débiteur devenait lui-même de manière directe le débiteur du roi. Lexchequeur… celui des
débiteurs de la couronne qui avaient besoin de récupérer e l’argent auprès des débiteurs pour pouvoir satisfaire le roi => moyen de
récupérer des créances civiles

B/ La cours des plaies communs(=the court of common pleas)

Au MA, cette cours est aussi appelé cours du ban commun (=common bench) par opposition à la court of bench , elle siégeait
indépendamment de la présence du roi à Londres, elle réglait les litiges entre 2 sujets tant qu’il ne concernait pas le roi. Au départ il n’y a
pas de répartition strictes des compétences entre le Common bench et le Kings bench. En tant que cours royales le Common Bench peut
entendre false judgement ou bine les city courts notamment en matière pénale. 1 partir du 14ème s le common bench, va cependant se
spécialise rne matière civile et s’occuper principalement des praecipe visant à recouvrer (entrer en possession) une propriété ou des
créances et a s’occuper aussi du tresspass, au sens général le terme tressepass désigne toute intrusion, à l’origine il désignait toute les
intrusions dans la propriété d’autrui occasionnant un dommage à un bine mobilier (trespass to chattels) ou à une terre (trespass to land).
Puis le terme évolue, il va aussi comprendre le trespass to a person, càd les violence faites à une personne (blessures, menaces, agressions
et l’emprisonnement illégal).
(Parenthèse) : persona (per=à travers, sonare=sonner) grâce à quoi on peut se faire entendre, exister = masque au théâtre
Pour saisir le Common bench il était nécessaire d’obtenir un writ et on suivait la procédure par jury. Cette cour a véritablement façonné le
CL médiéval. Elle comprenait 4 à 5 juges + toute une équipes d’officier, un staff qui s’occupaient de conserver les writs, de rédiger ceux-ci
demandé par les justiciables et conservaient les hors la loi dans des registres. C’est l’endroit où les étudiants en droit se familiarise avec
l’ordre juridique.

C/ La cours du banc du roi

Elle concernait toute les affaires dans lequel le roi avait un intérêt, c’est pourquoi elle n’intervenait pas en matière de common pleas. On
disait que l’affaire était porté devant le roi où qu’il se trouve en Angleterre coram domino rege obicum que fuert in anglia. Cette cours était
composé de conseillers royaux spécialiste du droit qui voyageait avec le roi duquel de ce fait il le présidait. Mais le règne d’Edouard 1er
(1272-1307) cours de base se détache de la curia regis popur se fixer à Westminster hall  présence du roi plus nécessaire, ils pouvaient se
réunir en dehors de la présence royale.

1. La procédure
Comme toutes les autres cour royale du CL, les justiciables du banc du roi devaient initialement obtenir un writ pour demander l’ouverture
d’une procédure. Cependant la cour du banc du roi innova en matière de procédure en fonctionnant avec ses propres règles -> rendre cette
cour royal de cl plus attractive au yeux des justiciables notamment en rendant son accès plus facile et moins couteux. C’est ainsi que le bill
procédure fut introduit (à coter de l’original brits) -> pétition adresser à la cour par laquelle l’ouverture d’une procédure est demandé =
c’est plus simple et moins chère qu’un writ prcq le justiciable n’a pas a s’adresse à la chancellerie pour l’obtenir ni a payer des frais (fees).
Néanmoins le bill été utilisé dans des cas précis :

- Utilisé contre le personnel de la cour et les prisonniers : ces prsn étant supposés déjà présente à la cour, il n’était pas nécessaire
de les y convoquer -> c’est ainsi que les clerk de la cour et les prsn en détentions (avant ou en cours de jugement) pouvait être
actionné par un bill pour une cause civil
- Utile aux avocats astucieux qui souhaitaient économiser le temps et l’argent de leur client en étant attentif au calendrier de la
cour car il pouvait profiter d’une procédure initié par qlqq d’autre et pour une autre affaire afin de présenter la plainte de leur
client par l’intermédiaire du bill.
- On pouvait poursuivre quand on avait plusieurs griefs à faire valoir contre une même prsn et qu’on voulait éviter d’avoir à
acheter plsrs writs à la chancellerie ex : A veut poursuivre B pour trespass, detinue et debt -> il a seulement besoins d’actionner
B sur le fondement du writ of trespass qui entrainera l’arrestation de B et A pourra ensuite continuer de poursuivre B pour
restitution et pour dette au moyen d’un bill.

1. La compétence
 Il y a la compétence pénale : la cours du banc acquiert rapidement une compétence générale en matière criminelle et pénale. A
partir du 14es elle dispose d’une compétence générale dans tout le royaume, aussi bien en 1ère instance (en particulier pour les
cas de trespass dans lesquels l’intérêt du roi est en jeu) quant appel (surtout en matière de felony). L’appel se développe dans le
contexte d’évolution des modalités de preuves. Traditionnellement l’accusé subissait l’ordalie quand il souhaitait prouver son
innocence. Cependant au 13es la preuve ordalique est condamné par le pape et on assiste à son déclin. Concile de l’atran 4 qui
date de 1215 le pape innocent III interdit au clergé de participer à l’ordalie ce qui vide ce mode de preuve de toute dimension
juridique. Henri III reconnaît cette prohibition et contribue à généraliser le jury de jugement tel qu’il a été introduit par la
Grande Charte -> on trouve de plus en plus de cas dans lesquels un accusé se voit refuser le droit à ordalie et est juger par un
jury ex : en 1221 Tomas de la Herte qui a été présenté par le grand jury comme le complice d’un Homme accusé de felony, la
cour lui a refuser le procès par ordalie, elle a convoqué un jury de 24 chevaliers qui l’ont déclaré coupable et il a été pendu.
Le jugement par jury s’impose au 14es mais le verdict peut parfois laisser subsister certains doutes sur la culpabilité de l’accusé
à la différence du système ordalique d’où la possibilité de faire appel devant le banc du roi
 Trial on edictment : pouvoir de la cour de retirer tout acte d’accusation porté devant un autre cour et d’entendre les moyens
(les arguments juridiques) -> cour se présente comme agissant au nom du roi, elle attente une poursuite publique dans laquelle
le roi est censé être le plaignant.
 Les erreurs de droit : la cour a développé une compétence pour entendre et statuer sur toutes les erreurs commises par les
autres cours, et notamment celle des common pleas.

1. La concurrence avec les autres cour de CL

Les rolls montrent que l’activité du banc du roi été bcp moins intense que celle de la cours des plaies commun -> au cour du 14es la cour du
banc du roi a essayé d’accroitre ses compétences en attirant à elle des compétences qui appartenait au 2 autres cours royales. Il s’instaure
une concurrence afin d’accroitre leur revenus. La cour du banc du roi essaie de s’affirmer comme une sorte de cour supérieure aux deux
autres -> joue sur le fait qu’elle représente exclusivement les affaires où l’intérêt du roi est en cause. Or, l’intérêt royal peut être entendu
de manière large. Elle va faire 2 tentatives qui ne seront pas couronnées de succès :

- Elle revendique la compétence en matière d’erreur des décisions rendues par l’exchequer of pleas -> les barons protestent et
estiment que seul le roi ^peut réformer leur sentence. Le roi opte pour la création d’une nouvelle cour en la matière et en 1357
apparaît la chambre de l’échiquier composé de deux grand officiers de la couronne : le chancelier et le trésorier. Ces grands
officiers pouvaient s’entourer d’accesseurs parmi les autres cours de CL. Cette juridiction a rencontré des problèmes pratiques
de fonctionnement : le deux officiers qui la représentait été très occupé et ne parvenait pas à se réunir ensemble
- Le bench va entamer un bras de fer avec la cours des communs au sujet de la compétence des trespass. Le banc de roi ne se
saisissait que des cas les plus grave et/ou de ceux dans lesquels l’intérêt du roi était en jeu. Cependant en 1372, le common
bench se plain au roi que le kings bench en accord avec la chancellerie empêche que le rich of tresspass soit ; La chancellerie les
dirigeant directement devant les Kings bench.

D/ Système du nisi privus

Etablissement des eyres et des 2 bancs étaient l’expression de l’affirmation de la justice royale dans tous les comtés du royaume.
Cependant le fonctionnement de cette justice posait certains problèmes aux justiciables :

 Le coût des procédures : la justice in ers impliquait des délais d’attente important car les tournées étaient souvent espacés dans
le temps. Raison pour laquelle les justiciables avaient tendance à se tourner directement vers le bench (banc du roi) à Londres =
coûteux pour ceux qui habitent loin de Londres coût engendré par le voyage, ou le recours à un avocat pour représenter ceux
qui faisaient pas le voyage
 La composition du jury  depuis Henry II le jury des 12 Hommes s’était imposé comme une règle incontournable de procédure
-> au départ il intervenait au stade de l’enquête puis à partir de la Magna Carta il avait été introduit dans la phase de jugement=
on ne pouvait être jugé que par ces pairs or un tel système ne pouvait fonctionner tant que les procès se déroulaient dans le
cadre du comté car les jurés été choisis dans le voisinage

A partir de 1234 avec le fonctionnement permanant des 2 cours royales devant lesquelles le procès par jury été devenu la règle -> il a été
difficile de faire venir les jurés devant le Common Bench ou cours de l’Echiquier. De plus, ce déplacement occasionnait un appauvrissement
des jurés -> ils finançaient le voyage et ne travaillait pas pendant le voyage. Devant le King’s Bench il y avait encore plus de difficultés car la
Cours pouvait être en voyage avec le Roi et difficile à trouver. La Cours se fixe au cours du 14ème s mais demeure le problème du
déplacement des jurés à Westminster.

On a donc envisagé plusieurs solutions :

 L’envoi de commission ad hoc entre les eyres la MC avait prévu que des assises aient lieu au moins 4 fois par an dans chaque
contés pour désengorger les benchs
 L’invention d’une astuce technique = le nisi prius (=à moins qu’avant). Il a été introduit sous Edouard Ier afin de résoudre les
inconvénients qui pesaient sur les partis quand l’affaire été porté devant l’un des 2 benchs. Bien que les jurés fut formellement
appelé à comparaître à une certaine date à Westminster devant le roi, la pratique était d’ajouter la clause nisi prius càd « à
moins qu’avant cette date les juges royaux ne viennent dans le contés » -> le juge ordonnait au sherif de convoquer un jury à
une certaine date pour trancher l’affaire à moins qu’avant cette date l’affaire ne soit entendue par des assises (=juges royaux).
Cette clause était un moyen d’éviter au jurés de se rendre à Londres tout en rendant leur verdict et l’idée était qu’il
transmettrait ce verdict directement aux juges royaux à l’occasion de leur venue --> en pratique l’action commençait à
Westminster et si elle débouchait sur un procès, en vertu de la calsue nisi prius le verdict était renvoyé à un jury du lieu de
l’affaire qui était tranché définitivement à la date fixée ou à l’occasion de la venue des juges royaux si ils arrivaient avant la date
prévue.
Henri 3 (1216-1272) a parachevé l’ordre initié par son grand père Henri 2 et a ancré durablement la justice royale laquelle s’exerce au
détriment des justice locales principalement par l’intermédiaire de 3 cours royales. Au 13ème s les juridictions royales se sont agencées
et on fonctionnées de cette manière plus de 500 ans => c’est une justice centralisée entre les mains du roi et des juridictions royales,
il n’y a pas de déconcentration car la justice royale n’est pas véritablement confié à des représentants de l’autorité royale qui
l’exercerait au plan local (ce qui est le cas à l’inverse du Royaume de France) => tout part de Londres : des 3 cours royales et des juges
royaux qui sont envoyés dans le pays pour faire des tournées régulières ou pour des missions plus particulières comme les
commissions ou assises.

Les principes du procès civil et criminel sont fixé définitivement à partir de la MC -> ils tiennent dans le droit à la justice et procès
juste :

- Interdiction de détention arbitraire


- Le droit à un procès
- L’intervention du jury tant au stade de l’enquête qu’à celui du jugement comme symbole de la justice paritaire
- La proportionnalité des peines
- La possibilité de faire appel par l’intermédiaire de Writ of false judgement

Le succès de cette justice royale s’explique par le fait qu’elle a été plébiscité par les justiciables eux-mêmes qui l’ont préféré à celle des
cours locales -> ils sont près à se rendre jusqu’à Westminster pour y avoir accès. Les 3 Cours royales ont le cœur du système de CL et ont
été son moteur successif. Elles ont permis l’émergence d’une classe de professionnel du droit

Section 3  : L’agencement des professions juridiques

Il a lieu entre 13 et 14ème s. Il est favorisé par la fixation des juridictions royales à Londres. La Court of Common pleas devient la juridiction
ordinaire aux yeux du peuple alors que les eyres ou encore la comparution devant le roi devient exceptionnelles. L’Eyre va finir par être
considéré comme hiérarchiquement inférieure aux 2 cours royales que sont les plaies communs et le banc du roi, jusqu’à disparaître au
cours du 14ème s, une fois leur rôle accomplit de diffusion de la justice royale.

Etant définitivement séparé de l’administration et de fonction gouvernementale , la justice royale se professionnalise -> les procédures se
complexifient ce qui rend nécessaire l’intervention de juristes pro pour accompagner les justiciables dans les différentes étapes de la
procédure.

L’apparition de différentes catégories de pro du droit est secondée et encadrée par le roi notamment pendant le règle du fils de Henri 3,
Edouard 1 er qui fut le de 1272 à 1307. Après avoir fait face à une révolte des barrons il décide de réaffirmer l’autorité royale en mettant
fin à l’usurpation des droits royaux par les barrons et les lors. En matière judiciaire il a aussi limogé une grande partie des juges d’une cours
royales, il est l’auteur de réforme majeures qu’il accomplit avec le soutien de son chancelier Robert Burnenn. A la différence de ses
prédécesseurs ce roi s’appuie sur la loi royale (statuts) pour réformer le fonctionnement de la justice :

- Westminster 1 en 1275
- Westminster 2 en 1285
- Wales en 1284
- Glucester en 1278
- De viri religiposis en 1279
- Quia Emptores en 1290 (concerne régime foncier)

C’est pourquoi Edouard 1er a été surnommé le «  Justinien anglais » en réf à l’empereur Justinien et sa compilation du droit romains. Cet
ensemble de statuts n’a pas pour objet de réformer le CL mais de l’éclairer, de el simplifier en supprimant tout ce qui en est désuet. Il s’agit
de renforcer l’autorité des règles conservées et d’affirmer le pouvoir royale. C’est à cette occasion que Edouard 1er réorganise les
professions juridiques et en fait des activités permanentes. L’avènement de classe des pro du droit a conduit à fixer le mode de formation
des juristes.

§1-Les professions judiciaires

Les professions judiciaires  étudient différente classe de juristes pro spécialistes de droits qui gravite autour des cours en apportant leur
conseils aux justiciables--> ces professions ont joués un rôle important car elles ont fournit le vivier des futures cours royales. Les futurs
juges royaux ne seront plus choisi parmi les conseillers du roi mais parmi les meilleurs juristes qui auront fait leur 1eres armes comme
apprentis dans les cours royales puis se seront illustres dans la représentation ou dans la défense des justiciables. 2 remarques :

- La professionnalisation aussi bien du juge que du personnel judiciaire au sens large témoigne de la séparation des cours royales
de la personne du roi
- On trouve ici les origines d’un aspect typique du recrutement des juges dans les systèmes de CL à savoir que les juges sont choisi
parmi les pro du droit, notamment les avocats.

On trouve 2 catégories principales d’expert du droit qui correspondent à 2 types de fonction :

- L’assistance des justiciables dans la procédure et le procès


- La représentation des justiciables qui ne veulent et/ou ne peuvent pas se rendre en personne devant la cours

Ces deux catégories n’ont pas été créé ex nihilo apparut courant 12ème s sous le règne de Henri 2. Mais les lois du règne d’Edouard 1er et
ont fait des activités régulières et reconnues
A/ Pleaders, narrators et sergents at law

Ces 3 exercent le même type de fonction = l’assistance du justiciable dans la procédure et les procés -> ce type de fonction a été
chronologiquement incarné par chacun d’eux à mesure de la professionnalisation de leur métier

1. Les pleaders

Le plaideur est resté la première figure des futurs professions judiciaires. Au début du MA l’habitude était que les partis au procès soit
présenter devant le tribunal = principe de la comparution physique et elles s’expriment avec leur propres mots. Mais dans la pratique elles
venaient accompagner de proches et d’amis auxquelles elle demandait conseils avant de prendre la parole devant le tribunal. Puis on a
permis à ces proches de s’exprimer pour les partis mais en sa présence -> on plaidait car il répondaient à toutes les questions à leur place.
La seule exception est le crime de felony. Mais ces pleaders n’étaient pas des pro du droit. La partie qui avait recours à un ou des pleaders
n’était pas lié par les paroles ou les actes de ces derniers = cette partie devait ensuite ou bien approuvé, ou désavouer ce qui avait été dit
par son ou ses pleaders ce qui permettait à cette partie de prendre à nouveau la ,parole dans le procès -> il ne représente pas au sens
juridique celui pour lequel il s’exprimait.

A partir de règne de Henri 3 , les pleaders apparaissent sous la dénomination de narrators ou de counters-> signe d’un mouvement de
professionnalisation de leur activité

2. Les narrators ou counters

Ces sont des personnes qui racontaient les faits à la place de plaignants lors des procès. Il semble que les plaignants redoutaient d’exposer
leur plainte devant juridiction royale de Londres ou même devant cours locales ou cours des villes. Entre 12 et début 13ème s procédure
ont devenues compliquées et ont impliqués la connaissance d’au moins 3 langues : latin, franco normand et anglais.=>n pouvait se révéler
compliqué pour les justiciables peu familier avec le monde judiciaire, d’autant plus qu’à cette époque le taux d’illettrisme est élevé.

Au début les conteurs étaient de simples amis mais a partie su 13ème s ils sont devenus une profession régulière qui reposait sur le triple
compétence qu’ils possèdent :

- Compétence linguistique
- Compétence rhétorique
- Compétence juridique  il est probable que les conteurs connaissaient bien le fonctionnement de la procédure ainsi que le
système des Writs dans la formulation duquel il devaient assister les partis. La manière ordinaire de saisir une cours royale
s’opérait par un Writs et la demande de Writs devait être formulé de manière très précises. Le Writs devait correspondrait à un
Writs existant ou ayant été donné dans une situation analogue = très formaliste, tout erreur en latin pouvait réduire à néant
tout chance de la procédure, car pas possible par la suite de corriger son erreur d’où la nécessité de s ‘entourer de personnes
compétentes maitrisant le contenu et le langage des Writs. De la même manière les compteurs intervenaient pour formuler
pétitions adressées aux banc du roi. Si les conteurs étaient sollicité pour des affaires particulière certains d’entre eux comptait
aussi parmi le personnel permanent du roi ou de grand personnages du royaume. A la fin du 13ème s les conteurs sont intégrés
dans le corps des sergents at law.

1. Les sergents at law

Le terme sergents vient du latin serwions qui désigne le serviteur, au départ le serwion regis (=serviteur du roi) représentait les intérêts du
roi et de la Couronne . En suite il devient sergent at law càs un juriste au service du roi nommé pour s’occuper de toutes les affaires
juridiques du roi, aussi bien pour parler à sa place que pour le représenter au sens juridique => cette fonction permanente apparait de
manière permanente à partir de 1275. Pendant le règne d’Edouard 2 (1307-1327) la classe des sergents a été reconnu par le roi -> chacun
est nommé par un Writ qui émane du roi et qui confère l’Etat et le diplôme de sergents at law au regard de ses compétences juridiques et
de sa maîtrise des 3 langues du droit anglais.

A la fin du 13ème s les sergents sont considéré comme une branche identifiée des professions juridiques -> il ne travaillent plus
exclusivement pour les intérêts du roi et de la Couronne mais aussi pour les justiciables qui ont besoin de leurs services et leurs
compétences à la fois linguistique oratoire et juridique. Leur mission est d’aider ceux qui parmi le peuple ont besoin d’une assistance pour
entamer une procédure ou se défendre => présente l’affaire du plaignant devant la Cour et de supporter l’argumentation qui s’en suivait.
Ces mêmes compétences sont aussi solliciter par les cours, les juridictions, le chancelier et plus tard le Parlement.

A partir de la fin du 14ème s ces institutions demandent à ce petit groupe de spécialiste des opinions sur certains points de droit = »les amis
de la cours »= « amici couriaer »

La reconnaissance de leurs compétences ira de manière croissante car ils constitueront le vivier au sein duquel les juges du banc royal
seront recrutés et ce dès le règne d’Edouard 1er .

Au début du 14ème s les juges permanents des 2 cours royales sont presque exclusivement choisi dans leur rang -> le seargents
constituaient le groupe le ,plus prestigieux des profession judiciaires et dominaient le bench et le bar (=barreau) ils disposaient d’un droit
d’audience exclusif notamment devant la Cour des plaies communs et au 14ème s ils sont organisés en ordre sur le modèle d’une
corporation (accès restrictif)

A côté des sergents at law il existe une autre catégorie de profession juridique = les attorneys qui ont une fonction de représentation de
leurs clients.

B/ Les attorneys
La représentation des justiciables qui ne veulent et/ou ne peuvent pas se rendre en personne devant la cours.

1. Nature et portée de la représentation de l’attorney

Ce sont des juristes qui représentent leurs clients dans les procédures et les procés car ces clients ne souhaitent pas et/ou ne peuvent pas
aller en justice. Au départ, il n’y avait pas de conditions particulières ou de formations particulières requises pour être attorney, la seule
réservé était de ne pas avoir été interdit par le droit. Les 1ers attorneys étaient très certainement des proches ou des amis. Puis certains se
sont spécialisés dans cette même activité, comme cela ressort des plea haws du 16ème s où on retrouve souvent les mêmes noms cités. A la
fin du 13e s les cas dans lesquels un justiciable pouvait se faire représenter par un attornatus été extrêmement limités -> s’explique par le
principe de la comparution physique des parties en justice. Un attornatus ne pouvait ê désigné par un plaideur que pour un procès en cour,
en outre il devait avoir obtenu un « Writ de attornatio » à la différence des narrators ou sergeants at law qui étaient sollicité de manière
libre et informelle par les justiciables mais qui ne les représentait pas. En partique il arrivait que le plaideur ait besoins d’un attornatus pour
plusieurs procès ou de manière permanente -> dans ce cas il devait sollicité un « Writ generalis attornatus » mais sa délivrance été une
sorte de privilège restreint à certaines situations :
- Le départ en croisade
- L’absence pour service officiel du roi, d’une abbaye ou d’un autre membre du clergé
L’impossibilité de désigner un avocat de manière permanente été source d’inconvénients pour les grands te riches propriétaires fonciers
qui possédaient des terres dans des contés différents et partant avec bcp de procès dans des lieux différents. Cette question va ê abordée
par l’une des lois d’Edouard Ier : le second statut ou Westminster de 1285. Le chap 10 de cette loi permet d’adoucir la règle et permet ai
proprio de terres situées dans un conté de nommer de manière permanente… dans tous les procès ( ?)
A partir de ce statut l’activité devient florissante. En 1299 un autre royal statut permet aux personnes voyageant au-delà des mers de
nommer également un général attorney -> puis le privilège a été élargi aux malades ou aux personne faibles n’étant pas en mesure de
voyager jusqu’au cours royales de Westminster

Cependant il faudra attendre le 16e s pour que le droit d’ê représenté de manière universelle soit admis. L’attorney représentait son client
comme s’il été présent devant las cours = il avait le pouvoir de lier son client -> véritable représentation prévue minutieusement avec son
client auquel il donnait des garanties = au début il palier l’absence physique de son client devant le tribunal mais il été admis que le client
pouvait reparaitre à tout moment devant la Cours et reprendre l’affaire.
Edouard Ier -> passibilité de récuser son attorney à certaines possibilités pour éviter qu’un plaignant ne révoquât son avocat.

La relation entre attorneys et narrators and sergeants s’articuler de la manière suivante = tous intervenaient à la demande d’un justiciable
mais ils occupaient une place distincte dans le déroulement du procès. Seul le sergeant at law parlait pour le client, tandis que l’attorney le
représentait physiquement devant la cour et resté muet.

1. L’exemple du barreau de Londres au 13e s

Il est le plus important du pays en raison de sa proximité avec les cours royales de Westminster. Grâce aux truc royales on sait que la
profession y est reconnue entre 1220 et 1230. En 1234 les law schools de Londres ont été fermées par un édit royal puis abolit en 1259 par
un Writ royal. En contrepartie il est prévue que les parties n’ont pas besoins de recours à un attorney pour les petites affaires = la
profession été déjà établit. Le roi est probablement intervenu pour mettre fin au monopole des attorneys qui forcé tous les plaignants à
recourir à leur service = mesure pour protéger les justiciables des chicanes qui faisait durer la procédure et qui augmentait ainsi les
honoraires des attorneys, et du manque de professionnel des attorneys.
A la fin du 13e s on se plain que les juristes n’ont pas assez de connaissance juridique et de conscience pro -> ils font perdre les procès à
leur client soit à cause de leurs erreurs de droit soit en abandonnant leur client en cours de procès. C’est pourquoi en 1280 une
ordonnance de la ville de Londres instaure des règles déontologiques pour tribunal de la ville = pose une distinction entre les profession
d’attorney et de sergent mais elle prévoit aussi certaines règles communes concernant le comportement des avocats pendant les
audiences :
- Ils doivent se lever pour plaider
- Ils doivent éviter tout bassesse
- Eviter tout écart de langage pendant l’accession de la cour
- Peine de radiation du barreau de tout avocat qui aurait consciemment fait perdre son client ou qui, après avoir été payé, aurait
abandonné son client voire aurait proposé ses services à la partie adverse. Il pouvait en outre ê emprisonné si par leur absence à
l’audience ou leur négligence leur client avait perdu leur procès
- Le maire de Londres et les échevins enregistreront l’admission d’un praticien à exercer devant les cours de la ville. La cité de
Londres souhaitait avoir un barreau de juristes compétents qui connaissaient le droit et respectaient un minimum de règles
déontologique -> on confie la formation au cours de justice.
- En 1292 un Writ royal fut envoyé aux juges du common bench leur demandant de recruter un certains nombres d’attorneys ou
d’apprenties choisit dans chaque contés parmi les meilleurs étudiants afin qu’ils suivent la cours et prennent par à ses affaires. -
> garantit aux étudiants qui réussissent une sorte de monopole de la profession d’attorney ou de sergent auprès de la cours =>
volonté de professionnaliser les activités liés à la pratique juridique et judiciaire et souhait de former les futurs praticiens du
droit, notamment ceux qui interviendront devant les cours royales.

§2-La formation des juristes


Il existe dans l’Angleterre médiévale des universités fameuses et dans ces université le droit est enseignés. Pourtant l’originalité du
système anglais, par rapport à celui de l’Europe continental, es que les juristes, qu’ils s’agisse des sergant at law, juristes,… ne sont pas
formés dans les universités mais dans des lieux spécifiques qu’on appelle les inns apparu au cours du 14ème s.

A/ Le droit dans les universités anglaises médiévales

En Europe continentale, la renaissance du droit romain à la suite de la redécouverte des compilations de Justiniens a contribué à l’essor des
universités à partir du 12ème s.(notamment le digeste). La plus ancienne te la plus célèbre de ces universités c’est celle de Bologne en Italie
qu’on appelle encore l’alma mater (mère nourricière) , la discipline qui emporte le leadership c’est le droit. Cette université possède une
particularité : les étudiants y payaient les maîtres qu’ils recrutaient(un peu sur modèle d’une entreprise) parmi les plus anciennes
universités d’Europe celle de Paris avec un personnage important : Robert de Sorbon mais davantage réputé pour enseignement de la
théologie. D’autres qui voient le jours Parvis en Italie, Toulouse, Naples, Montpellier(vieille faculté de médecine) avec plus ou moins de
succès. Dans ces universités ont enseigné uniquement le droit romain et le droit canon (droit de l’Eglise) => les droits savants parce que
font l’objet d’une étude savante) les juristes recevaient tous la même formation en travaillant sur les mêmes livres avec la même méthode
et dans la même langue (le latin qui était une langue vivante à cette époque). Les profs et les élève se déplaçaient bcp à travers l’Europe
pour étudier ou enseigner le droit, les universités => bcp plus international. A la fin du cursus les étudiants obtenaient un diplôme qui
pouvaient aller jusqu’au doctorat et du reste dans les 2 droits et lorsqu’on était docteur dans un des deux droit on était in utroque iure

Tous les juristes continental et aussi de l’Ecosse était formé à l’université. In n’en était pas de même en Angleterre où les juristes recevait
une formation pratique et non universitaire. Pourtant, l’Angleterre ? ex : modèle Oxford ou Cambridge sur modèle de l’université de Paris
càd une corporation de maître et non d’étudiant, on sait qu’un prof célèbre enseignait le droit romain à Oxford dans la seconde moitié du
11ème s Vacarius qui était un juriste italien formé à l’université de Bologne, il va en Angleterre comme conseiller de l’archevêque de Conte
Berry puis délivrera enseignement à Oxford, dès le début du 13ème s les universités anglaises accueillent des law schools (école de droit)
mais à l’instar de ce qui se passe en Europe en enseigne exclusivement le droit canonique et romain. Les profs anglais n’enseignent pas le
Common Law car le CL ne se présente pas comme un droit formalisé à l’image du droit romain et canonique => les étudiants en droit dans
les uni anglaises reçoivent exactement le même type d’enseignement que ceux en Europe continental= ils étudient les mêmes livres de lois
(libri ragalies, corpus Justinien), ils étudient sur la base de la même méthode notamment la méthode de la disputatio (dispute, échange) =
le maître posait une question un étudiant répondait à la question en essayant de faire un état des lieux des connaissances et en avançant
des arguments (=respondes répondre de manière argumenté) puis un autre étudiant lui portait la contradiction en fournissant une contre
argumentation (=l’opponens) enfin le maître proposait la solutio (=solution) et mettait fin au doute suscité par la contradiction. Et comme
sur le continent les profs et étudiants se déplaçaient, circulaient sur continent et en Angleterre. Les diplômés en droit de l’uni pouvait
obtenir le grade ultime celui de docteur le cas échéant en l’un ou l’autre droit. La plupart de ces diplômés entraient dans les ordres, ils
devenaient curé dans les campagnes ou occupé des charges administratives dans l’Eglise. Une petite fraction d’entre uex choisissaient la
carrière judiciaire et ces juristes portaient le nom d’ad vocates (celui qui est appelé auprès de avocats) souvent des docteurs en civil law
càd des spécialistes du droit continental alors que sur le contient le droit civil au MA c’est le droit romain, le droit civil des citoyens romains.
S’interroger sur la raison de former des spécialistes du civil law (droit continental) dans un système de CL composé de cours de CL. Il
existait 2 types de cours de justice qui au sens strict n’était pas des cours de CL, soit le droit canonique soit le droit romain :

- Les Cours Ecclésiastiques  appliquées le droit canonique et en matière processuelle constancielle la procédure romano
canonique. S’occupaient des litiges entre membres du clergés mais aussi compétente pour ce qui concernais les laic notamment
le droit de la famille.
- Les cours de l’Anivere  amirote vers 1360 qui tranché les litiges de droit maritime et de droit commercial entre marchand
devant ces cours la connaissance du droit romain notamment du droit des contrats était requise

Ces ad vocates spécialistes du civil law qui exerçais pour bcp à Londres prirent l’habitude de se regrouper dans une société nommé doctor’s
commons ou également college of civilinas qui avait des bâtiments dans lesquels vivaient et travaillait ensemble les ad vocates et possédait
une grande bibliothèque.

B/ Les inns of courts

1. Apparition des inns

Apparaissent à Londres au 14ème s le terme inns vient de l’adverbe inne = à l’intérieur de et par extension s’applique à un lieu où l’on est
accueilli pour demeurer et pour dormir. Le terme désignait des hôtels particuliers où les membres du parlement, les fonctionnaires et les
juristes résidaient quand ils venaient a Londres le temps des session Parlementaires et en cours. Les apprentis (choisis par common bench)
et auxiliaires de justice prirent l’habitude de partager ces résidences communautaires mises à leur disposition par des puissants, par des
juges ou par des officiers qui n’en avaient pas besoin toute l’année. Au départ ce sont des simples espaces d’hébergement puis certaines
inns vont devenir des centres de formation des apprentis juristes. Comme 1ère ébauche e inn ont peut désigné la society des sergents at law
(ils jouissaient d’une position privilégiés parmi les autres professions du droit d’une part parce qu’ils étaient d’excellent juristes ou les
membres n’hésitaient pas à consulter ou d’autres part parce qu’ils avaient comme ambition de devenir des juges royaux). Ces sergent at
law peu nombreux et a crée entre eux un sentiment d’élitisme et d’entraide, ils ont pris l’habitude de se réunir dans un esprit fraternité pro
pour discuter de questions juridiques. Dès le début ;;; il existe donc des lieux dans le village de Westminster où les sergents at law se
retrouvent après le travail à la cour, ils fonctionnaient d’après une discipline interne auxquelles ils devaient se soumettre et organisent des
cours et des disputations pour leur apprentis. Les véritable inns (centre de formation de juristes) apparaissent au milieu du 14ème s, à partir
de 1420 4 inns occupent une position dominante et sont connu sous la dénomination de ins of courts (auberge de la cour) ces 4 ins
constituent encore nos jours les associations pro de tous les barristers d’Angleterre et du Pays de Galle. Ces 4 inns sont :

- Inner temple
- Middle temple

Ces deux inns se partagent l’anciennes résidences de l’ordre de templier Knights temple (temple des chevaliers), les templiers
formaient un ordre religieux et militaire crée au 12ème s qui accompagnait les pèlerins pendant les croisades. Ces dernières se
terminant à la fin du 13ème s, la raison d’être de cet ordre posa question de même que son trésor ? L’ordre des templiers fut dissout
sur demande du pape et le bâtiment occupait avant a été loué aux 2 inns des 1347.

- Gray’s inn demeure londonienne d’une famille aristocratique anglaise les Gray of Wildon
- La Lincoln’s Inn  la plus récente des 4 c’est une société d’avocats connu à partir de 1417 et tire son nom d’un sergent at law
qui a officier sous le règne d’Edouard 3.
 Ces 4 inns sont les 4 lieux les plus prestigieux de formation de juristes notamment parce que les sergents at law sont tous issu
de l’une d’elle.

De manière générale tout les attorneys appelé à intervenir dans la cours de droit commun doivent être passé dans l’une de ces 4 sociétés,
ce sont des lieux d’enseignement qui sont organisé sur le modèle de la corporation et qui fonctionnent selon des règles que la
communauté s’est donné à elle-même, parle de discipline interne. Ces inns obéissent à une hiérarchie quasiment immuable.

Au sommet on trouve les juristes conformé càd des sergents ou des attorneys qui portent aussi le nom baristers (barreau) et à la base on
trouve les apprentis qu’on qualifie de junior practicioners lesquels ne peuvent être admis pour se former au droit qu’après avoir été
sélectionné et officiellement admis dans l’inn. Ces 4 inns forment l’élite des professions juridiques notamment ceux des bancs communs. Le
common bench était de loin la plus active et qu’elle épuisait une grande part du contentieux civil mais il en demeure pas moins qu’il existait
d’autre cours à Londres ce qui impliquait de former les autres professionnels du droit. Si bien qu’à côté des 4 inns of court d’autre inns
moins sélectifs se sont dvp, on les appelle les lesser inns ou inns of chancery. Cette dernière dénomination n’a rien avoir directement avec
la court of chancery on appelait ainsi ces inns parce que certaines d’entre elles accueillaient aussi des chancery clercs (clerks, greffiers,..)
qui venaient apprendre les rudiments du système des writs. Les lesser inns accueillaient les attorneys et les clerks n’avaient pas été admis
dans une inns of cours les étudiants qui venaient apprendre les rudiments de la procédure. Ces lesser inns fonctionnent sur le même
modèle communautaire de corporation avec les même méthode d’enseignement. Mais elles ont vocation à formé les attorneys ou les
clerks qui n’interviendront pas devant la cours des plaies communs. Tous ne devienne pas des avocats mais tous obtiennent le statut
d’apprentis, branche subalterne de la profession ce qui leur donne le droit d’être conseiller public ou privé. Ex : certains deviennent les
conseillers permanents de grands propriétaire fonciers, ils sont habilités à agir pour eux et les représenter devant toutes les juridictions
(sauf banc communs). ?Les 4 inns of court et les inns of chancery, une petite dizaine d’établissement au 15ème s forment une école de droit,
aussi grande entaille et en étudiant qu’une université comme Cambridge.

1. La formation du juriste dans les inns

Les inns forment le pré carré des common layers (juriste de CL), ils se démarquent de l’enseignement du droit dans les uni anglaises car ils
rejettent l’enseignement du droit romain et ces méthodes. C’est la raison pour laquelle le CL (jurisprudence et statuts)n’a pas été
contaminé, influencé par le jus commune en Europe continental l’enseignement dans les inns est centré sur le CL. Les méthodes
d’enseignement ont certains point communs avec celles utilisées dans les uni puisqu’elles combinent elles aussi la lecture d’ouvrage et la
disputation. Ce qui diffère sont les ouvrages de référence et les cas discutés. Il ne s’agit pas d’acquérir des connaissances théoriques
approfondies mais de connaître les événements du CL notamment les writs afin d’acquérir des compétences professionnelles en faisant
des exos pratiques. Parmi les ouvrages sur lesquels les étudiants des inns travaillent :

- Le 1er c’est l’ouvrage de H. Bracton (1210-1268) plus grand juriste du droit anglais vécu sous le règne de henry 3 à fait ces études
à Oxford jusqu’au doctorat et ensuite eu de juge mais de second plan n’a jamais accédé aux cours royales. Il est l’un des rares à
avoir rédiger un Traité(ouvrage faisant le tour d’une matière) De legebus et consuetudinibus an gelis, en anglais On the laws
and costumes of england. Parle des lois et coutumes parlementaires, cet ouvrage est une œuvre pratique sur l’expérience de
Bracton de juge elle regroupe environ 2000 décisions rendues par les 2 cours royales et les eyres décisions qui remontent au 24
dernières années d’Henry 3.
- Ce sont les year books apparaissent au milieu du 13ème s, se sont des recueils de case law du common bench, ce type de
recueil entend répertorier les précédents judicaires de 1268 à 1535 et il couvre les règnes d’Edouard 1er à Henry 8, il ne s’agit
pas de recueil officiels car peur pas conduire en justice mais davantage des instruments de travail qui étaient compilé et mis à
jour par les étudiants, compléter chaque années par des nouvelles décisions judiciaires rendues par les plaies communs pour
faciliter leur apprentissage de la procédure devant le common bench ou le kings bench. Les affaires y sont détaillées, sont
mentionnés les abnégations des partis, les arguments des sergents at law et la position des juges. Jusqu’au début du 15ème s ces
recueils sont rédigé en law french ou en latin. Les étudiants suivent des cours et fond des exercices pratiques, les études dans
les inns of court durent en moyenne 7 ans alterne entre assistance au session de cours royale et l’assistance des readings càd la
lecture des commentaires de certains points techniques par celui ou ceux qu’on appellent des benchers càd un baristeur qui est
dans l’inn depuis au moins 10 ans et qui a été élu par ces membres pour délivrer ce type d’enseignement. Le plus caractéristique
était la participation à ce qu’on appelai des moot courts càd des procès fictif. Ces procès étaient organisés le soir après chaque
dîner dans le hall (salon) qui pour l’occasion était aménagé en salle d’audience. Les barristeurs les moins confirmés (inners)
siégeaient comme auxiliaire du bar (attorneys)et les barristeurs les plus avancés (utter) se tenaient de l’autre côté de la bar et
jouaient le rôle des sergents. Rôle de juge rempli par les benchers.

Après avoir suivi ce cursus de 7 années les étudiants de inns of court embrassaient deux types de carrières :

- La majeur partie obtenait diplôme d’avocat lors d’une cérémonie nommé graduation qui consistaient à l’exercice d’une
plaidoirie devant le barreau de l’inn.
- Les meilleurs d’entre eux pouvait être appelé comme sergents at law devant le common bench et cette fois la graduation
consistait à une prise de parole devant la cour des plaids communs.

Cette appartenance commune à une inn of court duraient toute la carrière du juriste. Les juristes y revenaient pour donner ou assister à
des readings ou assister à un procès fictif. Donc tous les acteurs du monde judiciaire sont liés par leur apprentissage commun dans une inn
ils évoluent dans les même cercles partagent une culture commune ce qui a contribué à dvp une classe uniforme de juristes dans tout le
royaume. Cette association étroite entre le bench et le bar (entre juge et avocat) est une caractéristiques des système de CL.

Les inns of court étaient des lieux de perfectionnement d’uniformisation et de proclamation de droit anglais notamment à travers la
procédure des readings. Jouissent d’une grande autorités juridiques auprès des juges des cours royales et contribuent à faire du CL un droit
scientifiquement cohérent. Mais l’autorité des readings déclina au 16ème et 17ème s ou le système de formation s’était figé et la qualité des
leçons (readings) s’était dégradée. Le rôle de 1er plan des inns fut ainsi bouleversé de manière irréversible après la guerre civile de 1642. La
mission de perfectionnement et proclamation du CL passa alors aux cours et la formation des juristes commença à être confiée aux
universités.
Ce développement des professions du droit entre 13ème et 14ème s met le rôle de 1er plan qu’elles exerçaient s’exprime aussi par le
fonctionnement et par les mutations de la justice royale.

Section 4  : L’enracinement du système des writs et l’apparition de l’equity

Dès le 13ème s le writs est plus que jamais devenu le cœur du CL dont il constitue presque la source exclusive. Mais ce mode privilégié de
création du droit anglais va tendre à se rigidifier et à laisser de côté des situations qui n’entrent pas dans les champs des writs existants.
C’est a ce moment que l’equity sous l’impulsion du Lord Chancelor va intervenir pour adoucir la rigueur du CL porter secours à des
justiciables démunis. Ce qui aboutira au 15ème s à l’apparition d’une nouvelle cours royale : la court of chancery

§1-La cristallisation du système des writs et l’apparition de l’Equity

A/ La généralisation du système des writs et le dvpt du précédent

Les justiciables ne peuvent accéder directement au cours royales pour accéder au cour royales ils doivent être munis d’un writ ils devaient
donc s’adresser à la chancellerie qui en théorie délivrait autant de writs que d’affaires individuelles. Si il n’était pas maîtrisé un tel procédé
risquait d’éparpiller le CL dès lors qu’il pouvait entrainer la prolifération de nombre de writs et menacer l’unité du CL. C’est la raison pour
laquelle les greffiers de la chancellerie ont eu tendance à standardiser les writs. Une fois qu’un writs a été émis on considère qu’il
correspond à une situation type qui entend que situation type peut se reproduire dans d’autres affaires (archétype selon Weber). Donc
writs classés par catégories (rétention injustifiée d’un, animal, non remboursement,..). Les greffiers du chancelier les appliquaient à des
situations futures sans en changer la formulation. Changeait juste le nom des partis. Homogénéisation des writs. Les chancery clercs
tenaient les registres ou étaient consignés ces writs et c’est de cette manière que les writs commencent à devenir des précédents.

Notion de précédent se dvp grâce à cette routine judiciaire suivie par les chancery clercs et les juges des cours de CL. Les 1er concédaient les
mêmes writs dans toutes les situations similaires et les juges statuaient au regard des décisions rendues dans des affaires analogues.
Précédents s’enracinent grâce à consignation des writs dans registres mais aussi grâce à celles des cours royales dans les plea rolls. Ces
registres ont ensuite nourri la littérature juridique qui consiste dans la rédaction de recueil de writs ou de commentaires judiciaires.

Mais si il ne s’agit pas encore de précédent judiciaires au sens moderne càd revêtu de la force obligatoire du cas précédent. Au départ le
précédent résulte d’une pratique intuitive dans un contexte processuel propice car fondé sur les writs. Le précédent répondait aussi à la
recherche d’une sureté juridique en ce qu’il guidait les … respectives de la chancellerie, des parties, des pro du droit et juges royaux. Les
pro du droit qualifiaient les demandes de leurs clients en essayant de leur faire entrer dans le monde des writs existant.

Si les faits de l’affaire ne coïncidait pas avec le writ choisi et bien les pro utilisant le résonnement analogique pour essayer de convaincre le
chancelier que le cas d’espèce pouvait entrer dans le champs d’application de writs. Une fois le writ obtenu les avocats devait utiliser leur
talent d’argumentation pour convaincre en droit les juges de la pertinence de l’affaire. Dans ce contexte Il s’avéra que la possibilité pour le
chancelier de créer de nouveau writs suscitait certaines réserves voir des oppositions.

B/ La fixation de la liste des writs : les provisions of Oxford (1258)

1. La fixation de la liste des writs: les provisions of Oxford (1258)

La technique du Writ constitue le cœur du mode de création du droit dans le système de Common Law. C’est un mode de création du droit
assez souple, du moins au début et dans son principe, et qui est en parfaite adéquation avec les besoins de la pratique juridique. Les
greffiers de la chancellerie avaient standardisé les types de writs afin de les adapter à toutes les situations analogues.

Dans un tel contexte, imprégné par les précédents, la création discrétionnaire de nouveaux writs par le chancelier n’était pas toujours très
appréciée. Ces nouveaux writs étaient souvent reçus avec une certaine méfiance, précisément parce que nouveaux, par les juges et les
justiciables → on se méfie de la nouveauté. Cette faculté de création de nouveaux writs était cependant contrebalancée par la possibilité
reconnue aux cours royales d’annuler les writs qu’elle désapprouvait en raison de la contrariété qu’ils marquaient avec le droit ou la justice
telle que les cours les entendaient. Dans une telle hypothèse, la partie (justiciable) pourtant munie d’un writ se voyait refuser l’ouverture
d’une procédure soit devant le Common Bench, soit devant le King’s Bench. En outre, ce pouvoir créateur de writs qui appartenait au
chancelier va faire l'objet de critiques récurrentes notamment par la noblesse, les Lords. En effet, la création du droit était principalement
concentrée entre les mains du chancelier qui était l’un des principaux ministres du roi. Elle était perçue comme l’un des symboles de la
toute puissance de la justice royale et de la perte graduelle de pouvoir par les seigneurs locaux. La limitation de la possibilité de créer de
nouveaux writs à la seule discrétion du chancelier devint l’une des revendications des Lords. Cette demande fut consacrée dans un texte
célèbre en 1258: Les Provisions of Oxford. 

Le contexte est celui de la seconde guerre des barons pendant le règne d’Henri 3, il s’agit de la rébellion la plus grave des barons depuis
celle qui eu lieu pendant le règne de Jean Sans terre. Henri 3 avait procédé à la levée de lourdes taxes et à de multiples exactions sur ses
sujets, notamment pour financer son projet de faire de son fils Edmond le roi de Sicile et pour consolider la conquête du Pays de Galle. Un
matin d’avril 1258, un nombre important de barons et chevaliers en arme se rendirent à Westminster pour protester et pour dénoncer la
corruption dont se plaignaient les sujets. La délégation de barons était menée par Simon de Montfort, le puissant comte de Leicester marié
à la sœur d’Henri 3. Comment en 1215, les barons imposèrent un texte que le roi dû accepter sous peine d’être fait prisonnier. Ce texte,
qui prit le nom de Provisions of Oxford, fut revêtu du grand sceau, et le roi prêta serment de le respecter. Ce texte est encore plus
révolutionnaire que celui de la Grande Charte dans la mesure où il prévoit une véritable mutation constitutionnelle. Un conseil de 15
barons est institué, qui a vocation à contrôler les principaux actes du roi et de son conseil (conseil du roi). Ce conseil est aussi compétent
pour choisir les ministres, en particulier le chancelier et le Chief Justice qui est le juge qui préside une des cours royales. Il y est également
prévu que le chancelier aura l’obligation de jurer qu’il n'émettra plus de nouveau writ, sauf, requête du roi ou de son conseil. En outre, les
barons demandent la convocation de 3 séances par an pour écouter les doléances des sujets.

Précision: à cette époque le terme Parliament ne désigne pas une chambre législative qui représenterait la nation, ce sens n’apparaîtra
qu’à l’époque moderne. Au 13e siècle, on parle de Curia Regis in Parliaments, cad des réunions à l’initiative du roi auxquelles assistent les
membres de son conseil, les principaux ministres, des barons, des prélats et des représentants des county courts. Le roi leur pose des
questions et leur demande conseil et il arrive que les représentants des cours du comté fassent valoir certaines doléances sous forme de
pétitions. Ce n’est pas un lieu de décision mais un lieu de conversation sur des sujets soulevés par le roi.

À partir du 13e siècle, les rois anglais recourent à ce type de séance dans le souci d’accroître leur contrôle sur les institutions locales et
pour discuter directement avec les sujets du royaume. Les provisons of Oxford exigent enfin que soit systématiquement aux séances de
Parlement des représentants des Shires mais aussi des représentants des villes. Par la suite, ces mesures ont été qualifiées de
révolutionnaires, en effet aux 19e et 20e siècle, on surnomma Simon de Montfort le “père du Parlement”. Pourtant ces mesures ne furent
pas appliquées longtemps, de la même manière que le roi Jean a réussi en 1216 à obtenir du Pape de ne plus respecter les dispositions de
la Grande charte, en 1261, Henri 3 obtint du Pape une bulle qui l’autorisait à se délier du serment prêté en 1258 de respecter les provisions
of Oxford. 

Cependant une disposition des provisions of Oxford demeure respecter même après 1261, il s’agit de celle qui intimait au chancelier de ne
plus créer de nouveaux writs sans accord de la cour du roi. Et de fait, à partir de cette date, le chancelier ne créa plus de nvx writ ou
seulement de manière très ponctuelle. La liste des writs est désormais close.

En 1285, le statute of Westminster 2 rappelle la règle: le texte énonce que les clercs de la chancellerie ne pourront délivrer de writs que
dans des cas similaires à un writ existant mais le texte interdit d’en créer de nouveaux. 

2. L’adage « nul ne peut agir en justice sans bref »

Adage qui remonte à l’époque de Bracton et signifie que l’accès aux cours royales requiert la délivrance d’un writ par la chancellerie. Cet
adage a pris une plus forte ampleur après 1258, en effet, la clôture de la liste des writs a entraîné des conséquences sur la nature du
Common Law et sur l’accès aux cours royales par les justiciables. Nous avons vu précédemment que le système de wirts était un mode de
création très fluide du droit et qu’il permettait aux chanceliers de délivrer de nouveaux writs quand une nouvelle citation se présentait. En
pratique, le modèle des writs avait été standardisé dans la mesure où les greffiers de la chancellerie reprenaient des modèles de writ
délivrés dans des circonstances analogues. 

La fixation en 1258 de la liste des writs a cependant tari cette source vivante du droit ce qui pouvait poser certains inconvénients aux
justiciables: les justiciables se trouvaient dans la situation de devoir toujours être en mesure de faire entrer les faits de leur affaire dans l’un
des writ existant, mentionnés par les fameux rolls, et si tel n’était pas le cas, les justiciables ne pouvaient pas se prévaloir de la justice
royale car pour agir devant ces juridictions il fallait être muni d’un writ. Evidemment, les justiciables avaient la possibilité théorique de se
tourner vers les cours locales mais les affaires un peu complexes relevaient de la compétence des cours de Common Law. Tout ceci
conditionna la nature même du Common Law lequel se développa comme un droit processuel et non matériel: fait de procédures et non
de substances. Ce qu’exprime l’adage “ubi ius ibi remedium” = “là où il y a un droit, là il y a un remède cad un recours”.  En effet, la
question n'était pas de savoir si on pouvait faire valoir un intérêt devant une cour royale mais de déterminer si l’on pouvait prétendre à
l'exercice d’un writ. Toute la réflexion juridique est ainsi concentrée sur ce que les juristes médiévaux appelaient “form of action”, cad les
catégories de writs à l’intérieur desquelles pouvaient entrer les cas d’espèce.

Le juriste anglais Frederich Maitland décrit le writ et la forme of action qui lui correspond comme un “pigeon-hole”. On comprend mieux
pourquoi la formation des professionnels du droit était purement pratique et non théorique. On comprend également mieux pourquoi la
littérature juridique sur laquelle travaillaient els étudiants des Inns était principalement constituée de recueils de writs et de commentaires
de ces derniers. Le bon juriste, quelle que soit sa fonction, était sous ce rapport, celui qui connaissait parfaitement tous les types de writs
et les formes d'action correspondantes. Le bon juriste maîtrisait aussi le raisonnement analogique afin de convaincre le clercs de la
chancellerie puis les juges que les faits de l’espèce pouvaient entrer dans le champ d’application de tel ou tel writ existant.

À partir du règne d'Edouard 2 (1307 - 1227) et jusqu’au début du 16e siècle, les juges royaux, surtout ceux du common bench, acquièrent
une certaine indépendance par rapport à la couronne. On parle en ce sens d’isolement des juges en ce sens que les cours royales de CL
fonctionnent en vase clos. 

Les statues de 1328 de Northampton prévoit qu’aucun ordre royale ne doit perturber les cours de CL et s'il en allait autrement, les juges
devaient l’ignorer; S’en était fini par là de l’étroite collaboration qui historiquement avait unie les juridictions royales et la Curia (du roi). Les
procédures des cours royales deviennent de + en + rigides et mécaniques. L'extension du CL est freinée. En pratique, cela peut causer de
sérieux désagréments aux justiciables quand leur affaire n’entre dans aucune forme of action. Il est toujours possible de s’adresser au
conseil du roi, qui seul, depuis 1258 pouvait introduire un nouveau writ par la voie d’un statute. Mais l’issue de la requête était aléatoire et
la procédure très complexe. Les justiciables prirent alors l’habitude de s’adresser au chancelier qui les secourent sur le fondement de
l’equity. C'est ainsi que commença à se dessiner la distinction entre CL et Equity.

§2-L'émergence de l’Equity et de la Court of Chancery 

A/Le chancelier et l’equity 

Equity a 2 sens: Sens large: signifie “fair” and “just” = équitable et juste // Sens étroit: sens juridique suivant lequel il désigne les règles
développées pour atténuer la rigueur des cours de CL

L’Equity se développe au 15e siècle cad au moment de la fixation graduelle du CL en Angleterre et au Pays De galle.

Les cours de CL gagnent en technicité et les procédures deviennent de plus en plus longues et coûteuses.

En outre, la présence de jurys, qui statuent sur des questions de fait dans le procès, pose des difficultés (le juge statue en droit). Il arrivait
que les jurys se laissent impressionner voire achetés par les Conseils qui assistaient les partis lors du procès. À cela s’ajoute la rigidité du
système des writs qui empêchait la reconnaissance juridique de nouvelles situations de fait. En dépit du développement des cours de CL, le
roi lui-même continua d’être source de justice, les sujets, souvent les + pauvres, envoyaient au roi des petitions (requêtes, demandes en
matière de justice) et ils considéraient le roi comme “fountain of justice”.  Ces sujets en appelaient ainsi à la conscience et à la grâce du roi.
Il arrivait que le roi tranche lui-même de l’affaire en compagnie de son conseil, mais petit à petit, le nombre de petitions devient de + en +
important et le roi ne peut plus s’en occuper lui-même. Le roi prit l’habitude de confier ces petitions qu’il recevait au chancelier (chancelier
qu’on surnommait le keeper of kings’ conscience). Cette fonction était souvent assurée par un haut membre du clergé aka un évêque, il
avait étudié le droit romain et le droit canonique et il était souvent docteur dans l’un ou l’autre droit.  

Avec le temps, le roi par l’intermédiaire du chancelier, tint une cour qui prit le nom de Court of Chancery. Cours qui traitent des pétitions
qui venaient devant le roi et non devant les cours de CL. 

  B/La Court of Chancery

Le chancelier abordait des affaires qui lui étaient soumis avec une méthode différente de la procédure suivie dans les cours de CL. Le
chancelier n’avait pas de compétence juridictionnelle propre, il statue par délégation du roi sur les petitions du roi. 

En 1474, le chancelier adopta le premier décret en son nom ce qui marqua son indépendance par rapport au roi et son conseil, c’est le
moment de l’établissement de la Court of Chancery (séparément des cours royales de CL). Les pétitions arrivent alors directement devant
ces nouvelles cours royales, cour qui différait des cours de CL à trois égards: par le droit qu’elle appliquait - par son mode de saisine - par
les procédures qui y étaient suivies.

1. Le droit applicable : l’Equity

Le chancelier ne tranchait pas les litiges sur le fondement du précédent mais par rapport à ce qui lui semblait moralement juste ou
équitable. Une notion d’équité existait déjà en droit romain sous le nom d’aequitas. Le prêteur sous la république (le magistrat chargé
d’intervenir dans le procès) et plus tard les juges impériaux recourent à la notion d’aequitas quand il n’existait pas de solution à une
situation donnée dans le droit des citoyens ou bien quand l’application stricte du droit civil romaine aurait entraîné une solution injuste ou
disproportionnée à l’encontre d’un justiciable. Cet aequitas romaine est très proche de l’equity romaine. 

Cet equity du chancelier s’exprime à travers des maximes, qu’on appelle les “equitable maximes”. Ces maximes sont des principes qui
structurent la nature et le fonctionnement de la juridiction en équité :

 “Equity is Equality” -> exprime la finalité de l’equity à savoir l’égalité des sujets devant cette juridiction et surtout le fait que
cette juridiction œuvrait à établir l’égalité entre les partis. Cela ne suffit pas que l’equity conduisait à trancher les affaires sur le
fondement de la justice naturelle en s’écartant complètement du droit existant, le chancelier ne prononçait pas de décisions
contraires aux statutes ou de décisions considérées comme illégales par le CL. → “Equity follows the law” 

1. La saisine de la cour

Cette saisine est orale et s’effectue en anglais ce qui signifie qu’il n’est pas nécessaire de maîtriser le latin ou franco-normand comme dans
la procédure du writ → “equity looks to the intent rather than the form” = l'équité regarde le fond plutôt que la forme. L’intérêt était
davantage retenu par l’intention du plaignant. L’equity se distingue de la rigueur de la procédure des writs. Cependant, la cour de la
chancellerie était présentée comme une “court of conscience”, c’est la raison pour laquelle certaines conditions étaient requises pour la
saisir. Il s’agissait de conditions d’ordre morale : 

 “He who seeks equity must do equity” -> le demandeur s'engage à ne pas porter l’affaire devant une cour de common law

 “He who comes into equity must come with clean hands” -> le demandeur devait être irréprochable “blameless”.

 “Delay defeats equities” -> celui qui retarde l’affaire ne peut pas prétendre ensuite à l’équité. Le retard va à l’encontre de
l’équité

1. L’introduction de nouveaux remedies and rights

L’intérêt de la court of Chancery est de pouvoir créer de nouvelles procédures en faveur des justiciables et donc de créer de nouveaux
droits. Le chancelier recouvre ainsi la possibilité de créer du droit non sur le fondement du CL mais sur celui de l’equity. Jusqu’en 1258,
date des Provisions of Oxford, le chancelier avait le pouvoir de créer de manière discrétionnaire de nouveaux writs et comme nous l’avons
vu, la saisine de la cour était dénuée de tout formalisme. Le chancelier écoutait le cas présenté par le plaignant et s’il estimait que ce
plaignant avait subi un préjudice il venait au secours de la victime en tranchant l’affaire: “Equity will not suffer a wrong without a
remedy” → l'equity ne tolérera pas un tord sans recours. La procédure est simple, elle se déroule sans jury, dès que le chancelier porte
secours à un justiciable, privé de recours devant les juridictions de CL, il introduit une nouvelle procédure et reconnaît ainsi un nouveau
droit. 

A partir du 15e siècle, il inaugure de nouveaux recours et droits qui sont encore auj des éléments caractéristiques des systèmes de CL:

Le Trust (la fiducie): signifie confiance. Il est apparu en pratique dans le domaine de la propriété foncière. Imaginons un propriétaire terrien
qui a 2 enfants: un fils et une fille. Si on se fie à la stricte application du CL, à la mort du proprio, c’est son fils qui deviendra l’héritier de
tous ses biens fonciers mais imaginons que ce proprio souhaite laisser quelque chose à sa fille quand il mourra: en guise de solution, le père
va confier à une ou plusieurs personnes proches une partie de ses biens, leur permettre d’en bénéficier et d’en tirer les revenus de son
vivant tout en prévoyant qu’à sa mort ces fameux proches devront restituer les biens à sa fille. Ces proches sont appelés les “trustees”. La
fille est désignée comme étant la “beneficiary”. Toute l’opération repose sur la confiance au niveau du choix des personnes surtout car le
père a suffisamment confiance en elles pour croire que ces trustees exécuteront son vœu à sa mort. Ce mécanisme n’est qu’une simple
opération de la pratique qui n’était pas reconnue par les cours de CL et surtout ceux de Common Bench. Si les trustees ne sont pas
honnêtes et n’accomplissent pas le transfert des biens en faveur de la fille du défunt, il n’y a aucun recours en CL. Le CL considérait les
Trustees comme des propriétaires, la fille était privée de tout recours et ne pouvait récupérer les biens que son père lui destinait. Dans ce
type de cas, les bénéficiaires qui avaient été spoliés par les trustees malhonnêtes prirent l’habitude de faire une petition devant le roi qui la
transfère devant le chancelier. C’est ainsi que la Court of Chancery porte secours aux bénéficiaires en leur reconnaissant des équitable
rights contre le trustee. => la Cour créa un nouveau remède processuel, un nouveau droit en faveur des bénéficiaires de Trust.

La Specific Performance ou exécution en nature: nouveauté car les cours de CL n’accordait qu’une compensation financière, des
dommages d’intérêt. Mais il arrivait souvent que ces dommages d’intérêts ne soient pas la solution recherchée et souhaitée par le
plaignant. Prenons un exemple: on trouve la maison de nos rêves, on conclut un accord avec le vendeur, au moment de finaliser le contrat,
le vendeur se désiste, on va alors devant le Common bench et le ce common bench considérera qu’il s’agit d’un cas de “breach of contract”
cad une rupture de contrat qui ne donne lieu qu’à des dommages d’intérêt. Mais on veut la maison pas les dommages d’intérêt. Si on
s’adresse à la court of Chancery, on peut faire valoir qu’il y avait un agreement, le chancelier considérait alors qu’on avait subi un “wrong”,
préjudice, et ordonnait au vendeur de nous vendre la maison et de transférer la propriété et la jouissance paisible du bien → Specific
performance. 

L’Injonction: ordre adressé à une personne sur demande d’un plaignant par la Court of Chancery lui interdisant de faire quelque chose.
C’est le cas des troupes de voisinage: notre voisin décide d’élever des porcs dans un jardin ce qui occasionne des inconvénients. Devant les
cours de CL on nous accordera qu'une compensation financière. Mais ce qu’on souhaite avant tout c’est que les nuisances cessent. L’arrêt
de ces nuisances sera obtenu quand on s'adressait à la Court of Chancery par la voie d’une injonction: ordre formulé par la Cour d'interdire
à notre voisin d’élever des porcs. 

En raison de sa flexibilité, l'equity a enrichi les recours (remedies) et les droits (rights). Sa vocation était de tempérer la rigueur du case law
des cours royales en ne laissant pas sans recours des personnes dont les intérêts méritaient d’être judiciairement protégés. 

La Court of Chancery est ainsi la 4e Cour royale, la plus récente, mais c’est aussi et surtout une juridiction alternative en ce sens qu’elle
pallie les insuffisances des cours de CL sur un fondement nouveau et différent: l’equity.  

Dès la fin du 15e siècle, l’activité de la court of Chancery est extrêmement importante, elle dépasse celle des cours traditionnelles de CL, la
juridiction en équité devient une source majeure de création du droit anglais, une source vivante. À partir du 16e siècle, cela conduira à
des conflits entre les 2 types de juridictions.

Conclusion de cette première partie :

Mode de création de droit extra originale: les writs sur lequel s’est construit le case law des cours royales de CL. Au 15e siècle le mode de
création du droit a été enrichi par l'equity par l’intermédiaire des Court of Chancery. 

On peut constater que la définition large et restreinte du Common Law fait sens au 15e siècle. Dans le sens large il désigne le système
juridique établi par le roi d’angleterre à partir de la conquête des normands, il englobe les writs, toutes les décisions des cours de CL qui se
sont fixées au travers des précédents. À cela s’ajoutent l’equity et les statues royaux. 

Mais désormais, la notion de CL peut aussi être comprise dans un sens restreint cad opposition entre CL au sens strict (cad case law des
cours de Common Law ) et l’equity (avec court of chancery). Cette opposition traduit l’existence de 2 ordres de juridiction parallèles et
concurrents qui mettent en œuvre un ensemble de droit différent dans leur nature, origine, contenu et procédures par lesquels on peut les
faire valoir. 

Ouverture :Mais le 15e siècle n’a pas marqué seulement l'histoire juridique avec l’introduction de l’equity et la court of chancery. Le 15e
est aussi le siècle de la lutte fratricide pour la couronne entre 2 familles aristocratiques: les Lancasters et les Yorks. Les prémices de la crise
commencent après le long règne d’Edouard 3 (1327 - 1377) dans le contexte de la guerre de 100 ans opposant France et Angleterre et plus
précisément les Vallois aux Plantagenêts autour des prétentions du roi anglais au trône de France. Richard 2 succède à son grand-père
Edouard 3 et devient un roi très impopulaire. En 1399, il est déposé par son cousin, Henri Bolingbroke qui était duc de Lancaster et qui
s’arrange pour être couronné roi sous le nom d’Henri 4 alors qu’il n’est pas le prétendant le plus direct dans l’ordre de succession au trône.
Il fonde alors la dynastie des Lancasters, son fils lui succède sous le nom de Henri 5. Son fils lui succède alors qu’il est âgé de seulement 1
an, c’est Henri 6 et il ne règne qu’un an et il est renversé par le duc de York qui devient le premier roi de la Maison royal de York sous le
nom d’Edouard 5. Il s’en suit alors une alternance des roi de York et de Lancaster, apogée de la querelle à l’occasion d’une guerre civile: la
guerre des 2 roses, en référence au blason de chaque famille sur lequel figure une rose rouge pour les Lancasters et rouge pour les Yorks.
Cette lutte fratricide a duré 30 ans (1455 - 1485). 

Cet épisode de l’histoire po anglais se détermine en 1485 avec la bataille de Bosworth lors de laquelle le dernier roi de la maison d’York,
Richard 3, est tué par l’armée de son cousin, Henri Tudor qui était héritier unique de la maison de Lancaster. Ce dernier devient roi sous le
nom de Henri 7 et fonde une nouvelle famille au pouvoir, celle des Tudors qui règne pendant tout le 16e siècle, il met la fin entre la guerre
des 2 maisons royales en épousant une princesse d’York. 

-> réconciliation sur le royaume: les 2 familles sont réunies et l’emblème des Tudors rassemble la rose rouge et la rose blanche.Désormais,
l’Angleterre entre dans la période moderne.

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