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Lycée de Fonsorbes Y. Bouvier - 2ndes - https://yann-bouvier.jimdo.

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HISTOIRE THEME 3 - L’ÉTAT À L’ÉPOQUE MODERNE

QUESTION 2 - LE MODELE BRITANNIQUE ET SON INFLUENCE

I/ NAISSANCE ET INFLUENCE DU MODELE BRITANNIQUE

A - L’affirmation du Parlement

✓ 1 - Charles II face à l’Habeas Corpus (1679)


EXPOSÉ : « CHARLES II CONTRE LE PARLEMENT : L’HABEAS CORPUS (1679) »

Le roi Charles II, fils du roi décapité Charles Ier, est rétabli en 1660 sur le d’Angleterre, après 10 ans
de République. Mais ce nouveau roi est soupçonné de désirer une monarchie absolue et de vouloir
rétablir avec l’aide de Louis XIV, grâce à un accord secret signé en 1670, le catholicisme en
Angleterre. Or le pays est très majoritairement protestant (anglican), y compris les députés.
Le Parlement réagit en s’opposant au roi. Pour se protéger des arrestations arbitraires (sans raisons)
du roi, le Parlement vote la loi d’Habeas corpus en 1679. Désormais, le roi n’est plus libre
d’emprisonner qui il souhaite. Le Parlement vote aussi le « Bill du test » : un fonctionnaire anglais ne
peut pas être catholique.

✓ 2 - La « Glorieuse Révolution » (1688-1689) : vers la MONARCHIE PARLEMENTAIRE

EXPOSÉ : « LA GLORIEUSE RÉVOLUTION ET LE BILL OF RIGHTS (1689) »

Lors de la Glorieuse Révolution (1688-1689), le Parlement fait appel au prince protestant et


hollandais Guillaume d’Orange pour remplacer Jacques II, catholique. Guillaume débarque en 1688,
faisant fuir Jacques II. Mais pour être proclamé roi en 1689, Guillaume doit accepter la Déclaration
des droits (Bill of Rights) en 189, texte qui réaffirme les droits du Parlement. Le nouveau roi est donc
dans l’obligation, désormais, de respecter le Parlement à qui il doit son pouvoir.
Dans les années qui suivent, le régime évolue devient une véritable MONARCHIE PARLEMENTAIRE
(gouvernement contrôlé par le Parlement) : le roi n’utilise plus son veto. Il choisit ses ministres dans
le parti majoritaire à la Chambre des communes, élue désormais tous les 3 ans. Le Parlement impose
aussi de grandes réformes, comme la liberté de la presse (1695) qui permet de diffuser des idées à
l’opinion. Le Parlement domine le Roi.

B – Une Angleterre influente au XVIIIème siècle

✓ 1 - L’Angleterre et les LUMIERES

EXPOSÉ : « LES LETTRES ANGLAISES DE VOLTAIRE (1734) »

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Les Lettres anglaises, appelées aussi Lettres philosophiques, ont été écrites par Voltaire en
Angleterre lors de son exil et publiées d’abord à Londres puis en France, en 1734. Il y fait l’éloge de
l’organisation sociale et politique de l’Angleterre. Le Parlement de Paris condamne le livre et le fait
brûler, alors que roi cherche à faire enfermer VOLTAIRE.
En effet, l’ouvrage remet en question le régime politique français (l’absolutisme) et la société
d’ordres. Selon lui le modèle anglais est supérieur au modèle français : les négociants (marchands) y
sont respectés tandis qu’ils sont méprisés en France par la noblesse : cela explique pour Voltaire le
dynamisme économique de l’Angleterre. Le philosophe vante aussi la liberté religieuse qui existe en
Angleterre, la possibilité pour le peuple de s’opposer au roi, et l’existence de l’impôt sur le revenu
pour tous (alors qu’en France, les « nobles et les prêtres ne paient pas certains impôts »).

✓ 2 - L’expansion coloniale britannique

EXPOSÉ : « LES 13 COLONIES D’AMÉRIQUE DU NORD »

Les 13 colonies anglaises d’Amérique, fondées au XVIIème siècle sur la côte nord-est du continent,
fournissent des matières premières à la Grande-Bretagne par voie maritime, qui les transforme
ensuite pour les revendre à l’étranger. Ces matières premières (sucre, café, tabac, indigo, etc.) sont
cultivées par des esclaves, apportés dans les colonies par des marchands anglais (commerce
triangulaire), surtout dans les colonies du sud. Les colonies ont aussi l’obligation de n’importer que
des produits anglais. Elles enrichissent donc grandement l’économie anglaise.
Dans la 2nde moitié du XVIIIème siècle, ces colonies sont majoritairement peuplées de colons
d’origine européenne (environ 2 millions), mais aussi par des esclaves venus d’Afrique noire (env.
400.000). Les Amérindiens vivent plus à l’ouest, dans des territoires réservés.
Les colons profitent de l’éloignement pour mener leurs activités relativement librement. Mais après
la guerre de 7 ans, gagnée par les Anglais contre la France mais très couteuse, l’Angleterre impose
des contraintes aux colons : des taxes de plus en plus importantes, des interdictions (ex : s’installer
dans les territoires de l’ouest). Ces contraintes sont mal supportées et aboutissent à des violences de
la part des colons (ex : contre la Compagnie anglaise des Indes lors de la Boston Tea Party de 1773).

II/ LA NAISSANCE DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE

A - La première République moderne

✓ 1 - La guerre d’indépendance (1776-1783)

EXPOSÉ : « LA FAYETTE EN AMÉRIQUE »

La Fayette est un noble français, originaire d’Auvergne, qui a rejoint deux fois l’Amérique pour
soutenir les Patriotes (colons américains révoltés). Ce combat est pour lui celui de la liberté, comme
il l’indique dans ses Mémoires. Il intègre l’état-major de Washington (1777) à la tête de quelques
hommes, puis se rend en France pour obtenir du roi Louis XVI un soutien militaire français plus
important (1778-1780). Enfin, à la tête de l’armée de Virginie, il joue un rôle essentiel lors de la
victoire franco-américaine décisive de Yorktown (1781), ce qui lui vaut une grande reconnaissance

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de la part des Américains et de Georges Washington, avec lequel il noue des relations quasi filiales
(de type « père-fils »). Son engagement a été total : il utilise une large part de sa fortune pour
financer des volontaires français, armer des navires, fournir les Patriotes américains, etc.

✓ 2 - Une République fédérale (1787)

EXPOSÉ : « GEORGES WASHINGTON : PREMIER PRÉSIDENT DES ETATS-UNIS »

Georges Washington est un riche propriétaire terrien de Virginie (une des 13 colonies anglaise
d’Amérique), commandant en chef des Insurgés durant la guerre d’indépendance. Il contribue à
l’obtention des victoires, comme celle de Yorktown. En 1787, il préside la « Convention de
Philadelphie » qui rédige la Constitution des Etats-Unis : il est considéré comme le principal « père
fondateur » des États-Unis.
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En 1789 il devient le 1 Président de la République des USA (2 mandats), désigné à l’unanimité. En
1791, en son honneur, est fondée la ville de Washington, capitale de l’État fédéral.
Il parvient à réunir dans son gouvernement des personnages aux opinions politiques différentes. Il
précise le rôle du président par la manière dont il se sert de ses pouvoirs : il utilise pleinement son
pouvoir exécutif, en particulier dans les relations internationales, mais n’use pas du droit de veto,
pour respecter les textes votés par le Congrès (Parlement des États-Unis). Enfin, il décide de ne pas
s’impliquer dans les guerres qui éclatent alors en Europe.

B - Répercussions et imperfections du « modèle américain »

✓ 1 - L’impact de la révolution américaine en France …

EXPOSÉ : « BENJAMIN FRANKLIN : UN AMERICAIN A PARIS »

Benjamin Franklin est né en 1706 à Boston, dans les colonies britanniques des Etats-Unis. Il est mort
en 1790. Imprimeur, inventeur et homme politique, il a participé à la rédaction de la déclaration
d’indépendance des États-Unis.
Il est envoyé en France dès 1776, comme 1er ambassadeur de son pays, pour négocier avec Louis XVI
un traité d’alliance militaire. Il ne rentre dans son pays qu’en 1784.
Précédé d’une excellente réputation, jouant avec son image (il est vêtu de manière simple, sans
perruque poudrée, porte un bonnet de fourrure reconnaissable…), il fait d’abord sensation à la cour,
ce qui lui permet de nouer des relations directes avec des hommes d’État français. Il obtient du roi
Louis XVI la reconnaissance des États-Unis en 1778, ainsi qu’une aide économique et militaire.
Il est aussi très populaire auprès des Français.
Il se lie surtout d’amitié avec des intellectuels influents, comme Voltaire, très malade. Un autre
penseur français, Condorcet, échange avec lui de très nombreuses lettres.

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✓ 2 - … et ses limites

EXPOSÉ : « L’INDIAN REMOVAL ACT ET LA PISTE DES LARMES »

Les Amérindiens ne bénéficient, avec la Constitution des États-Unis de 1787, d’aucun droit politique.
Protégés par le roi d’Angleterre jusqu’à la guerre d’Indépendance, ils perdent leur droit de propriété
et sont chassés de leurs terres. Le gouvernement fédéral des États-Unis veut éloigner en effet les
(Amer)indiens de leurs territoires, situés à l’ouest des 13 colonies, pour qu’ils soient colonisés par les
citoyens américains et qu’ils deviennent de nouveaux États des États-Unis (Indiana, Ohio, etc.).
C’est ainsi qu’en 1830 est voté l’Indian Removal Act (« loi sur le déplacement des Indiens »),
proposée par le président Jackson, qui ordonne la déportation des Amérindiens vivant dans les
territoires situés entre les treize États fondateurs et le Mississippi vers un territoire plus lointain.
Cette déportation masive concerne 60 000 personnes.
Les Amérindiens étaient tolérés, jusqu'en 1830, s'ils adoptaient un mode de vie « civilisé » (abandon
du nomadisme et de la propriété collective, etc.). La loi marque une rupture : elle chasse 5 tribus qui
respectaient ces principes. Cette déportation, particulièrement brutale, s'effectua à marches forcées.
Des milliers d'Amérindiens sont morts tout au long du parcours, en particulier de froid, notamment
chez les indiens Cherokees. Ce déplacement, ayant eu lieu de 1831 à 1838, est surnommé la « Piste
des Larmes ». Selon l’historien Grant Foreman, sur 18 000 Cherokees exilés, 4 000 sont morts.

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