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HISTOIRE :

THÈME 1 : L'EUROPE FACE AUX REVOLUTIONS

CHAPITRE 1 : La Révolution française et l'Empire, une nouvelle conception de la Nation

0. INTRODUCTION :

Alexis de Tocqueville, un historien et auteur français, affirme que la Révolution de 1789 est une
transformation sociale et politique qui s'est faite très rapidement.

Avant 1789 : la société était appelée l'Ancien Régime. Elle était une monarchie absolue, dans
laquelle le roi disposait de tous les pouvoirs, et qui divisait la société en 3 ordres :
– le tiers-état (composé de paysans, de bourgeois...) représentant 97% de la population
– la noblesse (composé notamment de nobles, de soldats... ) et le clergé (composé
d'homme d’Église) représentant 3% de la population.

Problématique : En quoi l'année 1789 est-elle un bouleversement majeur non seulement dans
l'histoire de France mais aussi en Europe.

I. L'année 1789 : une année de profondes réformes

A. les origines de la Révolution

1) le rôle du siècle des lumières

À partir de 1750 : des philosophes tels que Diderot ou D’Alembert rédigent une encyclopédie
politique dans laquelle ils remettent en cause le pouvoir absolu et la répartition inégale des impôts
au sein des ordres.

Dans son livre L'esprit des Lois (1748), Montesquieu, un philosophe français prône la séparation
des 3 pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) en affirmant que s'ils sont séparés alors la société
est démocratique et libre tandis que s'ils ne le sont pas, la société est tyrannique. Il va
également être le premier à aborder le principe de Constitution.

2) le rôle des exemples étrangers

De 1776 à 1783 : les colonies britanniques se révoltent, prennent les armes et créent les USA,
dont le régime politique est basé sur la séparation des 3 pouvoirs. En 1787 ils rédigent la première
Constitution du monde.

1688 : l'Angleterre se révolte contre la monarchie absolue pour imposer une monarchie
parlementaire.

3) une France en crise

Début 1784 : la France est en pleine crise alimentaire : la production de blé est en baisse ce qui
va entraîner une augmentation du prix de ce dernier et provoquer des famines, des pénuries
mais surtout le mécontentement des français.

Elle connaît également une crise financière : l’État est endetté et est donc en déficit budgétaire
(dépenses > revenus). La récolte des impôts n'arrive pas à couvrir les dépenses de la Cour et des
privilégiés mais n'arrive surtout pas à couvrir les dépenses de guerre (armes, bateaux militaires...)
que la France a faite en aidant les colonies britanniques à devenir les USA.

Elle connaît finalement une crise sociale : le tiers-état se plaint de leurs inégalités dans le
domaine fiscale et militaire. Se plaignant que seul l'ordre compte.

B. la monarchie face à la crise

1) l'espoir d'une solution : la réunion des États-généraux

5 mai 1789 : environ 1 200 représentant des 3 ordres se réunissent à Versailles dans la salle des
Menus Plaisirs et ramènent avec eux environ 60 000 cahiers de doléances contenant les
plaintes des français. Dans lesquels ont peut notamment trouver des demandes d'égalité fiscale,
de suppression de privilèges seigneuriaux (corvées, justice...), d'abolition des ordres,
d'harmonisation des lois...
Les français restent toutefois attachés à leur monarchie et souhaitent seulement instaurer une
monarchie parlementaire.

2) l'échec des États-généraux

17 juin 1789 : des députés du tiers-état créent l'Assemblée nationale et invitent des membres de
la noblesse et du clergé à y participer. Ils revendiquent un vote par tête.
Le roi, tiraillé entre Necker, son ministre partisan du dialogue et le comte d'Artois, son frère
partisan de la répression, s'oppose finalement à l'Assemblée et ferme la salle des Menus Plaisirs
dans laquelle elle se réunissait. C'est la date du début de la Révolution.

20 juin 1789 : les députés de l'Assemblée se réunissent dans la salle du Jeu de Paume de
Versailles et jurent de ne pas se séparer avant d'avoir obtenu une Constitution. L'Assemblée
nationale devient l'Assemblée nationale constituante.
Le roi capitule et réouvre la salle des Menus Plaisirs. En parallèle, il poste des soldats aux portes
de Paris de peur d'une révolte parisienne.

11 juillet 1789 : le roi renvoie Necker.

14 juillet 1789 : ayant peur des soldats du roi, les parisiens prennent les Invalides et la Bastille afin
de récupérer des armes pour se protéger.

17 juillet 1789 : le roi capitule et se rend à Paris pour recevoir une cocarde tricolore (bleu =
Paris, blanc = roi, rouge = révolution) des mains de Bailly (président de Paris et de l'Assemblée
nationale constituante).
Le roi laisse croire qu'il est pour la révolution alors qu'il est contre.

C. les réformes de l'été 1789

1) l'abolition des privilèges


Des révolutions éclatent partout en France car les français sont partagés entre la destruction de
la société et un nouveau gouvernement.

4 août 1789 : l'Assemblée nationale constituante vote l'abolition des ordres permettant plus de
justice et une égalité fiscale. C'est la date fondatrice de notre Société actuelle.

2) l'adoption de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen

26 août 1789 : l'Assemblée nationale constituante vote la DDHC faisant de tous français des
citoyens libres et égaux jouant un rôle dans la Nation. Les femmes et les esclaves des colonies
restent néanmoins exclus de cette Déclaration.
Le roi utilise son droit de véto en refusant de faire appliquer la Déclaration.
Octobre 1789 : une révolution menée par des femmes force le roi à accepter la DDHC et à
quitter Versailles pour aller s'installer au château des Tuileries.

II. L’œuvre des révolutionnaire entre 1789 et 1791

A. l'invention de la politique moderne

1) l'adoption de la première Constitution écrite française (1791)

La Constitution de 1789 est basée sur 2 grands principes :


– la séparation des pouvoirs. Le pouvoir législatif est confié à une assemblée législative
élue par le peuple pour 2 ans. Elle rédige et vote les lois (dont les lois fiscales).
Le pouvoir exécutif est quant à lui confié au roi qui fait appliquer la loi en nommant et
révoquant ses ministres. Il possède également le droit de véto qui l'autorise à bloquer une
loi pendant 4 ans. Ce droit a fait l'objet d'un débat à l'Assemblée nationale constituante,
certains députés étaient pour le véto absolu (droite de l'assemblée) tandis que d'autres
étaient pour le véto suspensif (gauche de l'assemblée). C'est ce qui a donné naissance
aux partis politiques actuels.
– la souveraineté de la Nation. Les citoyens ne pouvaient pas tous voter pour élire les
députés. Seuls ceux payant le cens le pouvaient, c'est-à-dire seuls les riches. Le suffrage
était alors censitaire. La Révolution n'était donc pas démocratique car tous ne pouvaient
pas voter. La souveraineté appartenait à la Nation (riche = citoyens actifs) et non au
peuple (pauvre = citoyens passifs).

2) l'apparition du débat politique

Les débats politiques et publiques sont apparus grâce à la liberté de la presse des journaux
politiques. Les gens du peuple se réunissaient dans des clubs, les ancêtres des partis politiques
(comme le club des Jacobins, club de gauche), et débattaient sur le fonctionnement de la
société, sur les lois...

B. la remise en ordre de l’État

1) la reconstruction de l'espace

Avant 1790 : la France était découpée en provinces plus ou moins grandes et puissantes tandis
qu'après cette date, elle était découpée en 83 départements de superficie égale.

2) l'abolition des contraintes économiques

1791 : la loi « Chapelier » est adoptée. Elle instaure la liberté d'entreprise qui donne le droit aux
citoyens d'exercer le métier qu'ils souhaitent. Il n'y a plus de corporations (assemblé de métier
qui étaient présentes depuis le Moyen-Age) et les rassemblements d'artisans (grèves) sont
interdits.

3) une tentative de solution financière : les assignats

Afin de résoudre le déficit budgétaire de l’État, les révolutionnaires créent les assignats, une
nouvelle monnaie dont le but est de rééquilibrer les dépenses. Ils vont confisquer les biens et les
terres du clergé et les vendre pour combler leur dette.

Juillet 1790 : l'Assemblée nationale constituante adopte la Constitution civile du clergé qui dit
que le clergé sera maintenant élu par les citoyens et plus par le pape.

14 juillet 1790 : les français et le roi célèbrent la fête de la Fédération à Paris.


III. L'échec de la monarchie

A. les causes de l'échec

1) la mauvaise volonté du roi

11 juillet 1789 : le roi renvoie Necker.

Octobre 1789 : révolution féminine contre le roi et son utilisation du droit de véto sur la DDHC.

20 et 21 juin 1791 : le roi, contre la Révolution, n'arrête pas d'utiliser son droit de véto. De peur
d'une autre Révolution contre lui, il quitte Paris pour se rendre à Coblence (en Allemagne),
l'endroit où se sont réunis les nobles ayant fui la Révolution, mais se fait arrêter à Varennes avant
d'être ramené à Paris.

À son retour, les français sont divisés quant au sort du roi : certains veulent le conserver afin de
conserver les acquis de la Révolution tandis que d'autres veulent supprimer la monarchie et
installer une République.

2) la question religieuse

Avril 1791 : la Constitution civile du clergé est rejetée par le pape. Les prêtres et les français se
retrouvent alors divisés en 2 camps : les prêtres jureurs qui sont pour la Constitution civile du
clergé et pour la Révolution (suivis par des français), et les prêtres réfractaires qui y sont hostiles
(suivis par d'autres français).

3) le rôle de la guerre

20 avril 1792 : la France entre en guerre contre le Saint-Empire romain germanique afin de
mettre un terme à l'immigration des nobles à Coblence (volonté du peuple).
Le roi, de son côté, souhaite la défaite de la France et la restitution de la monarchie absolue.
Robespierre est hostile à la guerre.

25 juillet 1792 : dans un manifeste, le duc de Brunswick menace de raser Paris si les soldats
français touchent à la famille royale du Saint-Empire romain germanique.

B. la chute de la monarchie

9 août 1792 : les révolutionnaires prennent peur à la suite du manifeste et décide d'aller chercher
des armes et d'attaquer Louis XVI.

10 août 1792 : les révolutionnaires prennent les Tuileries et enferment le roi et sa famille dans la
prison du Temple.

22 septembre 1792 : mise en place d'une République avec un suffrage universel, la rendant
démocratique. Les révolutionnaires mettent également en place un calendrier révolutionnaire (à
10 mois) dont le but est de casser définitivement avec la monarchie.

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