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État Nation

1789-1792: FINIS LES PRIVILEGES ET AUSSI LA MONARCHIE!


La Révolution qui débuta en 1789 à la suite des difficultés (financières, sociales,
politiques) rencontrées par la monarchie (Louis XVI), fut d’abord marquée par la
transformation des «Etats Généraux» (une assemblée que le roi pouvait réunir pour obtenir
aide et conseils. Elle était composée de trois «états»: la noblesse, le clergé et le tiers état,
chaque ordre disposant d’une voix.) convoqués par le Roi en «Assemblée nationale» qui se
voulut permanente pour exercer un contrôle des actes du roi; cette assemblée décida
d’élaborer une constitution qui fixerait les pouvoirs respectifs du roi et de l’assemblée, qui
désormais voterait le budget et aurait un pouvoir législatif. La constitution de 1791 établit
ainsi une monarchie «constitutionnelle» que le Roi n’admet pas; il tente de quitter le pays,
est arrêté, et devient le prisonnier de l’Assemblée. Le pape condamne le sort réservé à
l’Eglise dans «la Constitution civile du clergé», dont les biens deviennent «biens nationaux».
Les nobles, qui sont nombreux à avoir émigré à l’étranger. En 1792, l’Assemblée prononce
la chute de la royauté, la proclamation de la République, et convoque une nouvelle
assemblée, la Convention nationale, élue pour la première fois au suffrage universel (par les
hommes seulement).
1792-1804: LA REPUBLIQUE EN DANGER ET LE REGIME DE NAPOLEON BONAPARTE
La République proclamée le 21 septembre 1792 connaît deux autres constitutions
(1793, non appliquée, puis 1795), mais bascule rapidement dans le désordre dû aux luttes
intérieures (Jacobins contre Girondins, régime de la Terreur en 1793-1794 avec la dictature
de Robespierre), aux difficultés de la guerre contre l’Europe coalisée et à la résistance des
monarchistes dans les guerres de Vendée. Après le Directoire, le Consulat instaure un
régime autoritaire sous la direction de Napoléon Bonaparte, qui rétablit l’ordre intérieur et
dote le pays d’organes administratifs efficaces (comme les préfectures, le Conseil d’Etat)
ainsi que d’un ensemble cohérent de lois (Code civil: Il unifie le droit dans tout le pays; il
reconnaît l’égalité des citoyens devant la loi, garantit la propriété, et renforce la famille en
donnant toute l’autorité au pere et au mari.). Pour réconcilier les Français, il associe à son
gouvernement, le consulat, des notables de l’Ancien Régime et de la Révolution, et il
abroge les lois contre les royalistes émigrés. Pour se rallier les catholiques, il signe avec le
pape le Concordat (dans le but de définir les domaines respectifs et éclaircir les relations
entre l’Eglise catholique et les autorités civiles du pays signataire) de 1801. Il réorganise
l’administration: il crée les lycées et les grandes écoles pour former les cadres de l’Etat, il
nomme lui-même les fonctionnaires des départements; «la Légion d’honneur» remplace les
décorations
1804-1814: L’AMBITION DE NAPOLEON BONAPARTE
Le 2 décembre 1804, Le Premier Consul se fait sacrer par le Pape « Empereur des
Français». Les conseils et assemblées ne jouent plus qu’un rôle très secondaire, et on
assiste à un retour au système monarchique autoritaire. Le conquérant de l’Europe finit par
succomber à son ambition, et à la suite de défaites militaires (guerre d’Espagne,
dramatique retraite de Russie, bataille des nations à Leipzig, campagne de France) doit
abdiquer. Et il installe au pouvoir une monarchie constitutionnelle, dirigée par le roi Louis
XVIII. Exilé à l’île d’Elbe, il tente vainement de retrouver son trône (les «Cent Jours», mars-
juin 1815). Définitivement vaincu à Waterloo, il finit sa vie dans l’île lointaine de Sainte-
Hélène en 1821.
1814-1830: DES ROIS, ENCORE DES ROIS
La dynastie des Bourbons revient au pouvoir en 1814 avec les deux frères de Louis
XVI (Louis XVIII, 1814-1824, puis Charles X, 1824-1830). Mais le retour à l’Ancien Régime
n’est plus possible, et la monarchie doit tenir compte de certains acquis de la Révolution.
Le nouveau roi doit «octroyer» aux Français une «Charte constitutionnelle», qui laisse
une place dans l’Etat à une assemblée élue, avec laquelle les conflits ne cesseront pas, en
particulier sur la question des libertés. *Les ultraroyalistes veulent un retour radical à
l’Ancien Régime, alors que les libéraux sont opposés au suffrage censitaire (seuls les gens
fortunés peuvent payer «le cens», une contribution très élevée qui donne le droit de vote).
Sous la règne de Charles X, le retour à un régime autoritaire (lois sur la presse) conduit à
la Révolution de juillet 1830 pendant trois jours «les Trois Glorieuses» (Paris est aux mains
des révolutionnaires libéraux et Charles X doit accepter la nomination d’un régent le duc
d’Orléans (Louis-Philippe), désigné par les mouvements libéraux). On opte finalement pour
une monarchie constitutionnelle plus libérale à l’aide d’un changement de dynastie.
1830-1848: LE DERNIER DES ROIS: LA MONARCHIE DE JUILLET
Les journées révolutionnaires de juillet auraient dû permettre le rétablissement de la
République, mais leur succès fut «confisqué» au profit d’un nouveau roi, Louis-Philippe, de
la branche cadette des Orléans. Il fut plus libéral que ses prédécesseurs (il gouverne dans le
cadre d’un régime parlementaire. La noblesse se voit dépossédée au profit de la grande
bourgeoisie. Le montant du cens est abaissé, mais la majorité des Français ne vote toujours
pas), mais dut faire face à de nombreuses difficultés: conquête difficile de l’Algérie et
surtout graves problèmes sociaux dus à la «révolution industrielle» (la naissance d’un
prolétariat misérable, troubles révolutionnaires à Lyon) et politiques (attentats, opposition
de l’assemblée où s’affirmait le pouvoir de la bourgeoisie).
1848-1852: UNE TOUTE PETITE REPUBLIQUE
En février 1848, des journées révolutionnaires entraînent le départ du roi et la
proclamation de la République. Le suffrage universel est rétabli. Le nouveau gouvernement
rétablit la liberté de presse et de réunion, et abolit l’esclavage.
Le nouveau régime se heurte à de graves difficultés sociales; le président de la
république élu est Napoléon III, dont le programme «social» contre la pauvreté a séduit les
électeurs. L’agitation persistante, leurs craintes donnent des prétextes à Louis-Napoléon
Bonaparte pour faire un coup d’Etat et dissoudre l’Assemblée.
1852-1870: UN NOUVEAU NAPOLEON ET SON EMPIRE
Le coup d’Etat du 2 décembre 1852 met fin à l’expérience républicaine et institue un
«Second Empire», d’abord autoritaire (il restreint les libertés et réprime toute opposition),
avec des assemblées (Corps législatif et Sénat) sans pouvoirs véritables.
L’évolution rapide de la société, le pouvoir grandissant de la bourgeoisie dans la
nouvelle ère industrielle conduit à un «Empire libéral» en 1862 qui rétablit les libertés
fondamentales (en matière de presse, de réunion) et instaure de nouveaux droits sociaux
(création de syndicats, droit de grève…). Son règne est une période de grand
développement économique dans les domaines de l’industrie, de la banque et de
l’agriculture.
Napoléon III mène une politique d’expansion coloniale en Indochine, en Syrie, en
Afrique du Nord et en Afrique noire. Après un certain nombre de victoires militaires, les
Français subissent à Sedan une très grosse défaite contre la Prusse. En 1870 l’Assemblée
proclame la déchéance de l’Empereur: La France entre définitivement en république.
Napoléon III, fait prisonnier, est exilé en Angleterre.
1871: LA COMMUNE ET LES COMMUNARDS
La guerre contre la Prusse est marquée dès son début par la capitulation de
l’empereur à Sedan, ce qui entraîne immédiatement la proclamation de la République (le 2
septembre 1870). Tandis que le territoire est largement envahi par les Prussiens qui
mettent le siège devant Paris, le nouveau gouvernement tente de résister, puis conclut un
armistice et s’installe à Versailles. Paris déclare alors la «Commune» (les rebelles élisent un
conseil municipal), insurrection à la fois patriotique et anarchiste, qui se déroule et se
termine dans la violence de part et d’autre [c’est la guerre civile] (pendant la «Semaine
sanglante» (22-28 mai 1871), les «Communards» (Parisiens) sont impitoyablement
pourchassés et exécutés sommairement). C’est un véritable carnage. Mais, ils réussissent à
reprendre Paris rue par rue.
1870-1899: UN PAS EN AVANT, UN PAS EN ARRIERE
La République s’établit alors difficilement, tant que tout espoir de restauration
monarchiste subsiste. Mais à partir de 1877, après une grave crise politique, les idées
républicaines l’emportent et des majorités successives permettent progressivement
d’établir l’Etat sur des bases nouvelles (Les républicains veulent consolider la république
laïque et démocratique. Les libertés sont renforcées: liberté d’association et de réunion
[1884], liberté de presse [1881]), résultant de la Constitution de 1875, qui subsistera
jusqu’en 1940. Le pays est secoué par des difficultés intérieurs: Le boulangisme, qui
constitua une menace pour la Troisième République regroupa autour du général Boulanger
tous les mécontents du régime, nationalistes revanchards, bonapartistes et monarchistes
(1886-1889). Le général Georges Boulanger, ministre de la guerre se rendit populaire par
ses réformes mais inquiéta le gouvernement par son discours belliqueux;
1870-1899: UN PAS EN AVANT, UN PAS EN ARRIERE
affaire Dreyfus (qui divise profondément la France (1894-1899). Dreyfus, un officier juif
accusé d’espionnage au profit des Allemands, fut dégradé et déporté) *Les forces de
gauche, «les dreyfusards», prirent vigouresement sa défense (en particulier l’écrivain Zola
dans son article «J’accuse»), tandis que les anti-dreyfusards regroupaient toute la droite
nationaliste et antisemite. Ce n’est qu’en 1906 que Dreyfus fut déclaré innocent et
réhabilité grâce à la découverte des faux documents;
scandale financier de Panama, qui révèle la complicité d’hommes politiques dans le
détournement d’argent destine à la construction du canal de Panama (1899);
Luttes anticléricales qui aboutissent, à la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905. Les
radicaux intensifient la politique de laïcisation en votant cette loi de séparation.
A l’extérieur, la constitution d’un «empire français» ne va pas sans opposer la France aux
autres pays d’Europe.
Les lois de Jules Ferry (1881-1882) mettent en place l’enseignement primaire, gratuit, laïc
et obligatoire: les instituteurs sont de véritables «hussards de la République».
1870-1940: BELLE, CETTE EPOQUE?; LA GRANDE GUERRE
Les Français privilégiés s’amusent: c’est la période qu’on appelle «la Belle Epoque»
(1880-1914). Mais pour d’autres, les difficultés économiques s’accumulent: les troubles
sociaux sont sévèrement réprimés.
La Constitution de 1875 donnait l’essentiel des pouvoirs à l’Assemblée («Chambre
des députés»), qui faisait et défaisait les gouvernements, sans que le Président de la
République pût jouer un rôle réel.
Le gouvernement est préoccupé par la politique extérieure: les crises internationales
font planer des menaces de guerre. Les «revanchards» veulent effacer la honte de 1870 et
récupérer l’Alsace-Lorraine; les ambitions coloniales de la France et de l’Allemagne sur le
Maroc s’affrontent: c’est la guerre.
La Grande Guerre (1914-1918) permit momentanément de reconstituer une unité
nationale, qui disparut une fois la paix revenue. Les années trente, alors que l’Europe
connaissait de profonds bouleversements politiques (dictature de Staline en Russie,
fascisme en Italie, nazisme en Allemagne, révolution espagnole) furent en France occupées
par des luttes internes (émeutes de février 1934, constitution du Front Populaire [face à la
montée du fascisme] en 1936), et le pays se trouva mal préparé à la guerre, en partie à
cause de la faiblesse de ses institutions.
Face à la montée du fascisme, tous les partis de gauche concluent une alliance, le
Front populaire. Le Front populaire, victorieux aux élections de mai 1936, installe au
pouvoir un gouvernement formé de socialistes et des radicaux, présider pour la première
fois par un socialiste, Léon Blum. Mais le Front populaire échoue: il déçoit les ouvriers parce
qu’il ne peut pas éviter la dévaluation du franc et l’augmentation du coût de la vie ; la
bourgeoisie a peur du communisme ; les partis politiques s’opposent sur l’attitude à
adopter vis-à-vis de la guerre d’Espagne et la menace d’Hitler.
Les ouvriers en greve dans toute la France occupent les usines pour obtenir des
avantages sociaux. Le patronat est obligé de signer les accords de Matignon : les salaires
sont augmentés, la semaine de travail est limitée à 40 heures, on accorde quinze jours de
congés payés annuels, on développe le système des conventions collectives et la liberté
syndicale. Le gouvernement encourage, sous la direction de Léo Lagrage, les augerges de
jeunesse, les organisations de loisirs, les sports collectifs.

1940-1944: LA SECONDE GUERRE MONDIALE


La France s’était engagée à soutenir la Pologne envahie par les troupes allemandes.
La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne. Après «la drôle de
guerre», l’attaque de mai 1940 conduisit rapidement le pays à une lourde défaite militaire
(la «débâcle»), et dès les mois suivant, les parlementaires confièrent les pleins pouvoirs au
Maréchal Pétain pour conclure un armistice (l’armistice coupe la France en deux: entre le
nord occupé par les Allemands et le sud qui reste zone libre), contesté par le Général de
Gaulle qui, de Londres, lança un appel à la résistance (l’appel du 18 juin). Pétain, dont le
gouvernement s’établit à Vichy, dans la partie du pays non occupée par les Allemands,
instaura un régime autoritaire sous le nom d’Etat français: la «Révolution nationale»
s’inspirait largement des régimes fasciste ou national-socialiste.
En outre était affirmée la volonté de «collaboration» avec le vainqueur. La résistance
extérieure: «France libre» (qui lutte aux côtés des armées alliés Anglais et Américains) et la
résistance intérieure (En France, quelques mouvements de résistance aux Allemands se
développent dès 1940) contribuèrent à la libération du territoire et à la victoire des Alliés,
qui permirent au Général de Gaulle d’installer dès août 1944 un «Gouvernement
provisoire» à Paris. Une «assemblée constituante» fut élue (avec, pour la première fois, la
participation des femmes au vote), mais la constitution qu’elle proposa était peu différente
de celle de 1875, instaurant à nouveau un régime parlementaire, contre les vœux du
Général de Gaulle qui souhaitait un exécutif fort pour éviter les erreurs du passé. Il
démissionna.
La défaite de juin 1940 illustre une France qui n’a pas su maîtriser les conséquences
de sa victoire de 1918. De 1940 à 1945, elle va connaître une des plus graves crises de son
histoire : la défaite, l’Occupation, l’humiliation, la misère, le pillage de ses ressources, la
Collaboration (de l’autorité allemande qui s’est installée à Paris) et la division. Les
Allemands réquisitionnent les produits agricoles et industriels : les denrées alimentaires,
les vêtements, l’essence, le chauffage sont attribués en très faible quantité par un système
de « tickets de rationnnement ». Un marché noir se développe, permettant à certains
paysans et commerçants de s’enrichir. Les Service du Travail Obligatoire (le S. T. O.) oblige
les jeunes gens à partir travailler en Allemagne. Les lois antisémites de l’Allemagne nazie
sont appliquées en France : des dizaines de milliers de juifs sont déportés dans les camps
d’extermination. De Gaulle, la résistance intérieure (quelques movements de résistance aux
Allemands) et extérieure (« La France libre » qui lutte aux côtés des armées alliées Anglais
et Américains) la sauveront de la catastophe et permettront sa reconstruction. L’armistice
coupe la France en deux : *les prisonniers français ne sont pas libérés. *l’Alsace-Lorraine
est annexée par l’Allemagne. *le Nord est rattaché au commandement allemand de
Bruxelles. *la France est divisée en deux : entre le nord occupé par les Allemands et le sud
qui reste zone libre (Le gouvernement de Vichy collabore étroitement avec l’Allemagne).
1946-1958: LA FRANCE DE LA RECONSTRUCTION
La Quatrième République souffre en effet d’impuissance chronique, les partis
politiques se livrant à des luttes sans merci et à des alliances de circonstance, tandis que se
pose un problème grave, sociologique, économique et celui de la décolonisation.
L’épuration des collaborateurs se fait dans une ambiance de guerre civile: Les traîtres sont
exécutés, les femmes qui ont eu des relations avec des Allemands sont rasées et exposées à
la population. Les dirigeants du gouvernement de Vichy sont jugés et condamnés à mort.
L’inflation monte et le pouvoir d’achat diminue: des grèves et des émeutes ouvrières
éclatent en 1947. Après la guerre d’Indochine qui se termine par le retrait définitif de la
France (l’Indochine indépendante devient le Viêt-nam), commence la guerre d’Algérie, à
laquelle les gouvernements qui se succèdent ne trouvent aucune issue. Dans la confusion
des événements de mai 1958, créés par les partisans de l’Algérie française, le Général de
Gaulle est rappelé au pouvoir pour redresser la situation: régler la question de l’Algérie et
élaborer une nouvelle Constitution.
DEPUIS 1958: SOUS LA Ve REPUBLIQUE
La première tâche de de Gaulle est de mettre un terme au conflit: l’indépendance de
l’Algérie est reconnue en 1962. Mais il s’emploie aussi à transformer les institutions, en
instaurant par la Constitution de 1958 un régime original: il est à la fois «parlementaire» et
«présidentiel». L’exécutif et les pouvoirs du Président de la République sont renforcés: c’est
lui qui nomme le premier ministre, dirige le Conseil des ministres, et qui peut dissoudre
l’Assemblée. Le référendum sur l’élection du Président au suffrage universel direct
accentue encore cette orientation. Mais le bon fonctionnement de ces institutions repose
sur un acccord entre le Président et l’Assemblée: Le régime reste parlementaire. Le
Parlement, bien que son rôle soit réduit, peut renverser le gouvernement.

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