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Le XIXème siècle voit se succéder, en alternance, trois rois, Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe, deux
empereurs, Napoléon Ier et son neveu, Louis-Napoléon Bonaparte, devenu Napoléon III, et deux
républiques..., en liaison avec des émeutes, des révolutions... et une guerre ! Cela explique ce que l'on a
nommé "le mal du siècle", c'est-à-dire la désillusion d'une jeunesse qui a vu l'échec de ses rêves de
gloire et de ses idéaux de liberté.Pourtant, ce siècle a connu aussi une formidable expansion
économique, et d'importants progrès sociaux.

De nombreux bouleversements politiques

Le premier Empire, avec ses victoires militaires, a ouvert un rêve de gloire et de puissance. Mais, en
1814, un premier échec militaire face aux puissances européennes coalisées, contraint Napoléon à l'exil
à l'île d'Elbe et conduit au rétablissement de la monarchie ; son retour triomphal, pour une période de
"Cent Jours", se clôt par la défaite de Waterloo, et sa chute définitive.

La Restauration met sur le trône Louis XVIII, fils de Louis XV. Même si son pouvoir est encadré par une
"Charte" - qui remplace la Constitution, héritée de la Révolution - la monarchie reste encore "de droit
divin", mais est profondément divisée entre les "libéraux", qui souhaitent le respect des acquis de la
révolution, et les "ultras", qui veulent un retour à l'absolutisme : ils obtiennent, notamment sous Charles
X, une limitation des droits civiques et des libertés, qui conduit aux "Trois Glorieuses", appellation
donnée par Balzac aux trois journées d'émeute de juillet 1830.Ces journées amènent au pouvoir Louis-
Philippe, avec une Monarchie constitutionnelle, dite "Monarchie de Juillet". Ce roi "bourgeois" inaugure
une période de stabilité, donc de prospérité.

Cette Seconde République apporte des lois libérales : outre l'élargissement du droit de vote à tous les
hommes de plus de 21 ans, l'esclavage est aboli, grâce à l'action de Victor Schoelcher, ainsi que la peine
de mort pour raisons politiques. La liberté de la presse, le droit de réunion, le droit à l'assistance pour
les travailleurs sont proclamés... Cela suscite un immense espoir, dans la jeunesse notamment qui
aspirait à cette liberté. Mais dès 1849, sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de
Napoléon Ier, une assemblée conservatrice est élue. Les clubs et les réunions politiques sont interdits,
la loi Falloux rend à l'Eglise le pouvoir sur l'enseignement, et des lois répressives sont votées : limitation
de la liberté de la presse et de réunion, du droit de grève...jusqu'à la limitation du droit de vote. Le
mécontentement gronde, que sait attiser Louis-Napoléon qui souhaite rétablir l'empire avec le soutien
des "bonapartistes". Il n'y parvient que par un coup d'Etat, le 2 décembre 1851 : il dissout l'Assemblée,
et convoque le peuple à un plébiscite pour se faire porter au pouvoir.

L'essor économique

Le siècle, malgré cette situation politique troublée, fait entrer la France dans l'ère industrielle, et assure
au pays un important développement économique.

Dès 1799, les banquiers apportent leur soutien financier à Bonaparte, ils contribuent à la réorganisation
menée par le Ier Empire, dont ils profitent eux-mêmes.

A la Restauration, ils se rallient à la monarchie, dont ils assurent la stabilité, tandis que le ministre Guizot
encourage l'investissement : les négociants et les fabricants font d'excellentes affaires, et la spéculation
règne.
De plus, les grands réseaux de chemins de fer et les compagnies maritimes se développent : l'activité
commerciale progresse, surtout que la conquête coloniale ne cesse d'offrir de nouvelles matières
premières et de nouveaux marchés.

C'est sous le Second Empire que la croissance économique est la plus forte, soutenue aussi par une
politique de grands travaux, tels ceux d'Haussmann qui rénove tout le centre de Paris en ouvrant de
larges boulevards, ce qui permet aussi la création d'importants ensembles architecturaux.

Mais cet essor se réalise aux dépens d'une classe ouvrière naissante, largement exploitée, et qui vit dans
une profonde misère. Déjà en 1831, une révolte des canuts, ouvriers de la soie à Lyon, est réprimée
dans le sang. Même si une loi, en 1841, limite le travail des enfants, elle ne s'applique que dans les
entreprises de plus de 20 salariés, et ne concerne que les moins de 8 ans, celui-ci continue à accabler les
plus jeunes : 8 heures par jour entre 8 et 12 ans, et 12 heures jusqu'à 16 ans... D'ailleurs, sans
inspecteurs jusqu'en 1868 pour la faire respecter, elle reste le plus souvent lettre morte. C'est cette
même année qu'est dissoute la section française de la 1ère Internationale des Travailleurs, la 2ème
Internationale n'est fondée qu'en 1889. Des lois plus libérales sur le travail des enfants, puis plus
générales, n'empêchent pas les grèves de se multiplier à la fin du siècle, notamment dans les mines de
charbon.

La société du XIX° siècle se construit sur trois contrastes, dans lesquels l'argent joue un rôle hiérarchique
déterminant :

1. entre les survivants de la noblesse de l'Ancien Régime et la nouvelle noblesse napoléonienne,


acquise au service de l'Empereur ;

2. entre ces deux formes de noblesse et la bourgeoisie, enrichie dans la finance ou par la fondation
d'entreprises prospères. Les nobles méprisent ces bourgeois qui, de leur côté, essaient de les
imiter par leur luxueux mode de vie. Mais il existe aussi une petite bourgeoisie, peu aisée, qui vit
médiocrement.

3. entre ceux, nobles ou bourgeois, qui ont le pouvoir et l'argent, et le peuple, encore dans la
misère, notamment dans la classe ouvrière, le prolétariat.

Dans la littérature aussi le XIX° siècle est complexe. Si, en effet, la 1ère moitié du siècle correspond au
romantisme, plusieurs mouvements littéraires s'articulent dans la 2nde moitié.

De plus, il est difficile de dater précisément la naissance et l'achèvement de ces mouvements littéraires.
Le romantisme, par exemple, s'il éclate au grand jour avec la bataille d'Hernani en 1830, a d'illustres
précurseurs, tels Chateaubriand, De même, si le réalisme domine après la révolution de 1848, le
romantisme n'a pas disparu pour autant : il se prolonge pendant tout le siècle, sous d'autres formes, par
exemple chez Baudelaire, chez les poètes symbolistes ou les Décadents, qui, eux, le poussent à
l'extrême.
Enfin, certains auteurs sont difficiles à classer. Par exemple, Balzac ou Stendhal affirment vouloir
reproduire la réalité, mais expriment encore, avec lyrisme, des idéaux qui les rattachent au romantisme.
Maupassant également, qui a eu pour maître Flaubert, est lié au réalisme, mais encore plus au
mouvement suivant, le naturalisme. Quant à son style, il présente aussi bien des traits propres au
symbolisme. Enfin, si le mouvement romantique s'est appliqué aussi bien au théâtre que dans le roman
ou la poésie, le réalisme, et son corrolaire, le naturalisme, concernent surtout le roman. Mais, à la même
époque, le mouvement du Parnasse, dans la poésie, annoncé par "l'Art pour l'Art" prôné par Gautier,
reprend la même opposition que les réalistes contre les tendances du romantisme. Plusieurs recueils,
intitulés Le Parnasse contemporain, accueillent ces poètes, mais ils publient aussi les poèmes de
Baudelaire, qui dédicace d'ailleurs à Théophile Gautier son recueil Les Fleurs du Mal. C'est aussi dans ces
recueils que publient de nombreux symbolistes, qui ont privilégié, à l'instar de leur chef de file,
Mallarmé, la poésie, même si ce mouvement compte de belles réussites avec Maeterlinck au théâtre ou
le romancier, Huysmans.

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