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Les lois de Jules Ferry (1881-1882) mettent en place l’enseignement primaire, gratuit,
laïc et obligatoire: les instituteurs sont de véritables «hussards de la République».
1870-1940: BELLE, CETTE EPOQUE?; LA GRANDE GUERRE
Les Français privilégiés s’amusent: c’est la période qu’on appelle «la Belle Epoque»
(1880-1914). Mais pour d’autres, les difficultés économiques s’accumulent: les troubles
sociaux sont sévèrement réprimés.
La Constitution de 1875 donnait l’essentiel des pouvoirs à l’Assemblée («Chambre
des députés»), qui faisait et défaisait les gouvernements, sans que le Président de la
République pût jouer un rôle réel.
Le gouvernement est préoccupé par la politique extérieure: les crises internationales
font planer des menaces de guerre. Les «revanchards» veulent effacer la honte de 1870 et
récupérer l’Alsace-Lorraine; les ambitions coloniales de la France et de l’Allemagne sur le
Maroc s’affrontent: c’est la guerre.
La Grande Guerre (1914-1918) permit momentanément de reconstituer une unité
nationale, qui disparut une fois la paix revenue. Les années trente, alors que l’Europe
connaissait de profonds bouleversements politiques (dictature de Staline en Russie,
fascisme en Italie, nazisme en Allemagne, révolution espagnole) furent en France occupées
par des luttes internes (émeutes de février 1934, constitution du Front Populaire [face à la
montée du fascisme] en 1936), et le pays se trouva mal préparé à la guerre, en partie à
cause de la faiblesse de ses institutions.
Face à la montée du fascisme, tous les partis de gauche concluent une alliance,
le Front populaire. Le Front populaire, victorieux aux élections de mai 1936,
installe au pouvoir un gouvernement formé de socialistes et des radicaux, présider
pour la première fois par un socialiste, Léon Blum. Mais le Front populaire échoue:
il déçoit les ouvriers parce qu’il ne peut pas éviter la dévaluation du franc et
l’augmentation du coût de la vie ; la bourgeoisie a peur du communisme ; les
partis politiques s’opposent sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la guerre
d’Espagne et la menace d’Hitler.
Les ouvriers en greve dans toute la France occupent les usines pour obtenir des
avantages sociaux. Le patronat est obligé de signer les accords de Matignon : les
salaires sont augmentés, la semaine de travail est limitée à 40 heures, on
accorde quinze jours de congés payés annuels, on développe le système des
conventions collectives et la liberté syndicale. Le gouvernement encourage, sous
la direction de Léo Lagrage, les augerges de jeunesse, les organisations de loisirs,
les sports collectifs.
1940-1944: LA SECONDE GUERRE MONDIALE
La France s’était engagée à soutenir la Pologne envahie par les troupes
allemandes. La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à
l’Allemagne. Après «la drôle de guerre», l’attaque de mai 1940 conduisit
rapidement le pays à une lourde défaite militaire (la «débâcle»), et dès les
mois suivant, les parlementaires confièrent les pleins pouvoirs au Maréchal
Pétain pour conclure un armistice (l’armistice coupe la France en deux:
entre le nord occupé par les Allemands et le sud qui reste zone libre),
contesté par le Général de Gaulle qui, de Londres, lança un appel à la
résistance (l’appel du 18 juin). Pétain, dont le gouvernement s’établit à
Vichy, dans la partie du pays non occupée par les Allemands, instaura un
régime autoritaire sous le nom d’Etat français: la «Révolution nationale»
s’inspirait largement des régimes fasciste ou national-socialiste.
1940-1944: LA SECONDE GUERRE MONDIALE
En outre était affirmée la volonté de «collaboration» avec le
vainqueur. La résistance extérieure: «France libre» (qui lutte aux côtés
des armées alliés Anglais et Américains) et la résistance intérieure (En
France, quelques mouvements de résistance aux Allemands se
développent dès 1940) contribuèrent à la libération du territoire et à la
victoire des Alliés, qui permirent au Général de Gaulle d’installer dès
août 1944 un «Gouvernement provisoire» à Paris. Une «assemblée
constituante» fut élue (avec, pour la première fois, la participation
des femmes au vote), mais la constitution qu’elle proposa était peu
différente de celle de 1875, instaurant à nouveau un régime
parlementaire, contre les vœux du Général de Gaulle qui souhaitait
un exécutif fort pour éviter les erreurs du passé. Désavoué, il
démissionna.
Maréchal Pétain:
La défaite de juin 1940 illustre une France qui n’a pas su maîtriser les Travail-Famille-Patrie
conséquences de sa victoire de 1918. De 1940 à 1945, elle va connaître une des plus
graves crises de son histoire : la défaite, l’Occupation, l’humiliation, la misère, le pillage
de ses ressources, la Collaboration (de l’autorité allemande qui s’est installée à Paris) et
la division. Les Allemands réquisitionnent les produits agricoles et industriels : les
denrées alimentaires, les vêtements, l’essence, le chauffage sont attribués en très
faible quantité par un système de « tickets de rationnnement ». Un marché noir se
développe, permettant à certains paysans et commerçants de s’enrichir. Les Service du
Travail Obligatoire (le S. T. O.) oblige les jeunes gens à partir travailler en Allemagne.
Les lois antisémites de l’Allemagne nazie sont appliquées en France : des dizaines de
milliers de juifs sont déportés dans les camps d’extermination. De Gaulle, la résistance
intérieure (quelques movements de résistance aux Allemands) et extérieure (« La
France libre » qui lutte aux côtés des armées alliées Anglais et Américains) la sauveront
de la catastophe et permettront sa reconstruction.
L’armistice coupe la France en deux : *les prisonniers français ne sont pas libérés. *l’Alsace-
Lorraine est annexée par l’Allemagne. *le Nord est rattaché au commandement allemand de
Bruxelles. *la France est divisée en deux : entre le nord occupé par les Allemands et le sud qui
reste zone libre (Le gouvernement de Vichy collabore étroitement avec l’Allemagne).
1946-1958: LA FRANCE DE LA RECONSTRUCTION
La Quatrième République souffre en effet d’impuissance chronique, les partis
politiques se livrant à des luttes sans merci et à des alliances de circonstance,
tandis que se pose un problème grave, sociologique, économique et celui de la
décolonisation. L’épuration des collaborateurs se fait dans une ambiance de
guerre civile: Les traîtres sont exécutés, les femmes qui ont eu des relations avec
des Allemands sont rasées et exposées à la population. Les dirigeants du
gouvernement de Vichy sont jugés et condamnés à mort. L’inflation monte et le
pouvoir d’achat diminue: des grèves et des émeutes ouvrières éclatent en 1947.
Après la guerre d’Indochine qui se termine par le retrait définitif de la France
(l’Indochine indépendante devient le Viêt-nam), commence la guerre d’Algérie, à
laquelle les gouvernements qui se succèdent ne trouvent aucune issue. Dans la
confusion des événements de mai 1958, créés par les partisans de l’Algérie
française, le Général de Gaulle est rappelé au pouvoir pour redresser la
situation: régler la question de l’Algérie et élaborer une nouvelle Constitution.
DEPUIS 1958: SOUS LA Ve REPUBLIQUE
La première tâche de de Gaulle est de mettre un terme au conflit:
l’indépendance de l’Algérie est reconnue en 1962. Mais il s’emploie
aussi à transformer les institutions, en instaurant par la Constitution de
1958 un régime original: il est à la fois «parlementaire» et
«présidentiel». L’exécutif et les pouvoirs du Président de la
République sont renforcés: c’est lui qui nomme le premier ministre,
dirige le Conseil des ministres, et qui peut dissoudre l’Assemblée. Le
référendum sur l’élection du Président au suffrage universel direct
accentue encore cette orientation. Mais le bon fonctionnement de ces
institutions repose sur un acccord entre le Président et l’Assemblée: Le
régime reste parlementaire. Le Parlement, bien que son rôle soit
réduit, peut renverser le gouvernement.