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Thème 3 : la troisième république avant 1914 : un régime politique, un empire

colonial
Chapitre 1 : La mise en œuvre du projet républicain
2 décembre défaite de sedan. La troisième république, proclamée à la suite d’une défaite militaire,
s’impose progressivement dans le pays. Elle est proclamée le 4 septembre à Paris. Mais le gouverne -
ment provisoire ne parvient pas à endiguer l’armée prussienne. Les élections législatives du 8 février
1871 sont remportées par les monarchistes. Entre le 18 mars et le 28 mai, un gouvernement insurrec-
tionnel d’inspiration anarchiste se met en place à Paris : commune de paris. Menacé a sa droite et a sa
gauche, tandis que les Français sont majoritairement défavorables au régime soit à la république. Pour-
tant la troisième république sera la plus durable et sera renversé que en 1940.
Problématique : comment le régime a finalement été accepté et même apprécié des Français au point
qu’ils consentent, en 1914, à une guerre légitimée par la défense du territoire national et des valeurs
républicaines.

I. La fondation de la république (1870-1879)

A) Une république née de la défaite


La Commune de Paris se déroule dans un climat très instable. La France vient de changer de ré -
gime politique avec la chute du Second Empire. Les Parisiens sont contre la fin de la guerre avec
la Prusse et veulent la continuer mais la nouvelle Assemblée National, principalement monar-
chiste, signe un accord de paix 28 janvier 1871 avec la Prusse. La Commune de Paris débute le 18
mars 1871. La cause étant la volonté du nouvel état de retirer les canons de différents lieux de Pa-
ris tels que la
Butte Montmartre. Pendant la Commune de Paris, les Parisiens se font appeler Communards ou
Fédérés. De plus, plusieurs initiatives sont votées comme l’éducation gratuite et laïque pour tous
les enfants ou encore la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Mais la Commune fait aussi preuve
d’extrémisme, comme avec le caractère anticlérical de la Commune, ou la destruction des sym -
boles monarchistes et impériaux.
Les communards se battent quant à eux contre les armées Versaillaises (Armée d’Adolphe Thiers).
Ils érigent des barricades pour se défendre.
La Commune de Paris se finit avec la semaine sanglante du 21 au 28 mai. Les armées Versaillaise
entrent dans la capitale le 21 mai, s’en suit alors plusieurs combats. Les arrondissements de Paris
sont récupérés par les Versaillais, sauf l’Est qui tient plus longtemps. Le 27 mai la semaine san-
glante s’achève au cimetière Père-Lachaise où 147 Fédérés sont fusillés. Après la fin de la Com-
mune, de nombreuses déportations en Nouvelle-Calédonie ont eu lieu, 20 000 victimes sont à dé-
plorer et 38 000 arrestations sont faites.
Ex : Louise Michel
B) La naissance d’un régime démocratique
Les institutions de la IIIe République naissent dans la difficulté : diverses forces (bonapar-
tistes, légitimistes, orléanistes) s’opposent à ce que la République proclamée en 1870 ait
des institutions stables. En Août 1871, avec le vote de la loi Rivet, Thiers obtient le titre de
Président de la République française tout en étant chef du gouvernement. Les monarchistes
s’opposent à Thiers . Ils s’opposent à son droit d'intervention dans les débats parlementaires
(mars 1873) puis décident de le renverser. Après le vote d’un ordre du jour qui l’invitait à
“faire prévaloir une politique résolument conservatrice”, Thiers donne sa démission le 24 mai
1873. La peur d’une République « rouge », légitime une politique très conservatrice. Le ma-
réchal Mac-Mahon, est nommé président en 1873 mène alors une politique « d’ordre moral »
clérical et autoritaire (favorise le clergé, vigoureuse campagne antirépublicaine, le gouverne-
ment nomme les maires, mot république proscrit des actes officiels, de nombreux journaux
républicains sont poursuivis) et tente de restaurer la royauté.

Mais en 1875, les républicains parviennent à s’allier avec des monarchistes modérés pour
faire voter l’amendement Wallon, qui établit la forme républicaine du régime et définit un cer-
tain nombre d’institutions (présidence, chambres) jusque-là provisoires. Les lois constitution-
nelles qui encadrent cet amendement mettent en place un régime où le Parlement dispose
de moyens de contrôle sur le pouvoir exécutif.

Les lois constitutionnelles de 1875 sont les trois lois de nature constitutionnelle votées en
France par l'Assemblée nationale entre février et juillet 1875 qui instaurent définitivement la
Troisième République (auparavant, elle n'avait été qu'ébauchée par des lois qui répondaient
à des problèmes ponctuels, comme la loi Rivet, ou encore la loi du 20 novembre 1873).
Au total, trois lois constitutionnelles viennent organiser le régime républicain :
 la loi du 24 février 1875, sur l'organisation du Sénat ;
 la loi du 25 février 1875, sur l'organisation des pouvoirs publics ;
 la loi du 16 juillet 1875, sur les rapports entre les pouvoirs publics.

Le triomphe républicain aux élections législatives de 1876 va permettre aux républicains d’in-
vestir un président du Conseil de leur bord, Jules Simon. La crise de 1877, qui se solde par
la défaite du président Mac Mahon, renforce la position des chambres, et le successeur de
Mac Mahon annonce en 1879 qu’il s’interdira désormais d’exercer le pouvoir présidentiel.

La constitution de la IIIe République donne un pouvoir essentiel à la Chambre des députés,


élue au suffrage universel direct, qui est à l’origine des propositions de lois qu’elle vote de
concert avec le Sénat. La Chambre peut aussi voter la défiance vis-à-vis de la politique du
gouvernement, qu’elle contrôle ainsi. Le président avait à l’origine un pouvoir non négli-
geable qui s'ajoute à son long mandat de 7 ans, mais après 1877 il ne peut plus user de son
droit de dissolution de la Chambre, et il perd en 1884 son droit de révision de la constitution.
Les députés concentrant l’essentiel du pouvoir, on parle de régime parlementaire. Dès que
les républicains deviennent majoritaires à la Chambre des députés et au Sénat (1879), ils
votent des lois qui apportent des libertés fondamentales aux citoyens : la liberté de la presse
et de réunion (1881), des syndicats (1884), du divorce (1884). Ils établissent très rapidement
une école élémentaire gratuite et laïque (1881-1882). Enfin, la démocratie s’établit à l’échelle
de la commune par les lois de 1882 et 1884. En cinq ans, les républicains ont établi un socle
très large de droits et de libertés. Ces droits et libertés favorisent l’adhésion des Français au
régime, tandis que l’école républicaine et la démocratie communale permettent la républica-
nisation des campagnes.

En 1885, bien que majoritaires à l’Assemblée et au Sénat, les républicains sont minoritaires
dans la plupart des départements français, notamment les plus ruraux et les plus catholiques
(départements de l’ouest et du nord). En 1893, seuls les Français des départements catho-
liques de Bretagne et de Vendée ne votent pas majoritairement républicain. Le vote républi-
cain s’est ainsi ancré dans la majorité du territoire français.

II. Unification de la nation

A) Victor Hugo, un héros républicain


1er juin 1885 ⇒ funérailles V H
⇒ Proscrit par le Second Empire, exilé à Bruxelles, puis à Guernesey, VH est devenu le symbole
des convictions républicaines (combat conre la peine de mort, pour l'égalité et la défense des
pauvres, dans ses romans - Le dernier jour d'un condamné, les Misérables, Quatre-vingt-treize - et
dans ses prises positions) et lors de son séjour à Paris le 05 septembre 1870, le poète et accueilli
par une marée humaine, depuis c'est un héros national, une grande figure politique et littéraire
de la République.

A sa mort :
⇒ comment rendre hommage au Génie sans Église.
⇒ Conseil de Paris propose le Panthéon au lieu du père lachaise
(utilisé pour Voltaire alors église non consacrée par exemple mais NIII rend l'Église au Culte)
anniversaire de la semaine sanglante. on craint de nouvelles émeutes
⇒ gouvernement ⇒ VH au Panthéon

Cercueil suivi par 1 à 2 millions de personnes

⇒ réapparition de la devise sur le fronton “Aux grands hommes la patrie reconnaissante”

Le gouvernement a organisé des funérailles officielles très impressionnantes : le catafalque (dé-


coration funèbre élevée pour recevoir un cercueil / estrade pour accueillir un cercueil ) est monu-
mental, et placé sous un monument emblématique de la capitale, l’arc de triomphe ( Souhaité
par Napoléon Ier dès 1806, l'Arc de triomphe est inauguré en 1836 par le roi des Français, Louis-
Philippe, qui le dédie aux armées de la Révolution et de l'Empire) . Le corps de Victor Hugo sera
conduit le lendemain au Panthéon qui vient de retrouver, pour cette occasion, la fonction de
temple des grands hommes que la révolution lui avait attribuée. Les républicains marquent ainsi
les esprits en opérant une démonstration de force, notamment parce que ces funérailles sont
laïques et que VH a exigé de ne pas passer par l’église pour son enterrement dans une F où la
quasi-totalité de la population est chrétienne.

B) le rôle de l’école
 En s’appuyant sur un dispositif législatif sans précédent, la IIIe République
structure l’école du peuple, celle destinée aux enfants des classes populaires et
de la petite classe moyenne. Elle forme un réseau d’établissements bien distinct
du réseau du Secondaire public (collèges et lycées) qui comporte aussi des
classes élémentaires mais reste payant et prépare les futures élites du pays.
 De plus, les efforts de l’État en faveur de la scolarisation populaire sont re-
layés par les municipalités et un nombre croissant de familles soucieuses de pro-
motion sociale pour leurs enfants par l’instruction et le mérite. L’école communale
va définir une identité collective autour des valeurs de la République par l’établis-
sement du certificat d’études primaires élémentaires, l’organisation d’une école du
peuple, la scolarisation des filles et la formation des futurs enseignants.
C’est l’examen qui marque la fin des études et, tel un véritable rite de passage ré-
publicain, participe de la consécration républicaine.
 Enfin, l’école fait passer un message très patriotique, surtout dans les an-
nées qui suivent la défaite de 1870, avec l’idée qu’il faut reconquérir les territoires
perdus au profit des Allemands : l’Alsace et la Moselle.
Quelques grandes lois établissent cette école :
 Paul Bert fait adopter sa loi du 9 août 1879 sur l'établissement obliga-
toire des Ecoles Normales primaires dans chaque département pour former
des instituteurs et institutrices laïcs pour remplacer les congrégation religieuses
(« hussards noirs de la république ») Ch Péguy.
 La loi sur la gratuité absolue de l'enseignement primaire dans les écoles
publiques adoptée le 16 juin 1881.
 La loi sur l'enseignement primaire obligatoire est adoptée le 28 mars
1882 (L'instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes
âgés de six ans révolus à treize ans révolus
 Proposée par Paul Bert et présentée par Jules Ferry, la loi sur l'organi-
sation de l'enseignement primaire dite loi sur la laïcité est voté le 30 octobre
1886, malgré les manifestations et pétitions de l'opposition. Elle décide que,
dans les écoles publiques de tout ordre, l'enseignement serait exclusivement
confié à un personnel laïc.
 Enfin, Emile Combes fait voter la loi du 7 juillet 1904 qui interdit l’ensei-
gnement à toute congrégation et prévoit un délai de dix ans pour fermer les
dernières écoles tenues par les congrégations.

III - Affirmations d’idéologies politiques


A) Un régime contesté

B) les débats autour de la séparation des églises et de l’état.

 A partir des années 1880, les républicains mettent en place une laïcisation progres-
sive de la société et de l’état. L’église soutient les monarchistes plutôt que les républi-
cains (jouent rôle important fondation IIIème république). Plusieurs lois et mesure
sont prises Dans le but de lutter contre le pouvoir de l’église : le retrait graduel des
signes religieux dans les tribunaux, hôpitaux, écoles… deuxième= le droit de divorce.
Ensuite le catéchisme plus obligatoire dans enseignement. Possibilité de se faire en-
terrer civilement, laïcisation du personnelle des écoles publiques.

 La république mené de plus une politique anticléricale. Jules ferry fait dissoudre la
campagne de jésus : les jésuites (exclusion de 6000 religieux). En 1886, la loi Goblet
confit l’enseignement a un personnelle exclusivement laïque. Sois 3000 frères des
écoles chrétienne et 15000 religieux qui ne peuvent plus enseigner dans les écoles
publiques. 1920 Waldeck-Rousseau prévoit que les ordres religieux devront deman-
der et obtenir autorisation de créer des associations par voie législative  deux ans
plus tard le Gouv repousse la quasi-totalité des demandes d’autorisation a la demande
d’Emile Combes.
Plus de 400 congrégations se retrouve interdite.

 La France rompt sa relation diplomatique avec le sein siège en 1904 après la mort de
León 13 qui avait reconnu la république en 1893. 9 décembre 1905 séparation des
Eglises et de l’Etat. Cette loi est relativement modérée puisqu’elle est portée par
Aristide Briand après la démission d’Emile Combes. (état subventionne plus aucune
religion, édifice religieux sont nationalisé par les états mais la loi prévois la création
d’association cultuel qui pourront utiliser ses édifices religieux). La laïcité affirmée
dans cette loi constitue manière de respecter les croyances et d’affirmer le caractère
prive de cette religion = la république ne reconnait aucun culte mais garantie liberté
de croyance et de culte. Afin de connaitre les biens dont elle va avoir la charge des
églises l’état doit organiser leurs inventaires ce qui entraine opposition très forte et
par conséquent intervention force de l’ordre. On assiste a des scènes violente.

Entre 1870 et 94 la mise en place du projet républicain et longue et compliqué parce que
la république est proclamée rapidement et qu’elle doit faire face contestation importante.
Il faudra un long travail pour persuader les Français du bienfondé de ce régime qui lui
permettra de s’importer dans la société française au début du 20ème siècles.
Chapitre 2 : permanences et mutations de la société fran-
çaise jusqu’en 1914

Introduction : Définitions :
Haut-fourneau : four permettant de faire fondre le minerai de fer.
Laminoir: machine constituée de deux cylindres d’acier tournant en sens inverse, entre les-
quels passent des masses de métal dont on veut réduire l’épaisseur.
Taylorisme: méthode d’organisation scientifique du travail mise au point par l’ingénieur état-
sunien F.-W. Taylor au début du XXe siècle.
Internationale ouvrière: grande organisation internationale socialiste créée à Paris en 1889.
Loi sociale: loi visant à améliorer les conditions de vie et de travail.
Mouvement ouvrier: ensemble des associations syndicales et politiques au service de l’amé-
lioration des conditions de vie et de travail des ouvriers.
Syndicat: association défendant des revendications professionnelles.
Xénophobie: hostilité à l’égard des étrangers.
Capitalisme: organisation de l’économie qui repose sur la propriété privée des moyens de
production et d’échange, la recherche du profit et la libre concurrence.
Paternalisme: manière de diriger avec une bienveillance autoritaire.

A la fin du XIXe siècle, la France s’industrialise. La croissance de la production industrielle


est soutenue : de 1896 à 1914, le taux de croissance industrielle moyen est de 2,4 % par an.
Mais l’historienne Michelle Perrot parle d’une « industrialisation doucereuse » parce que le
processus a été progressif et parce qu’il n’a pas touché les régions françaises avec la même
vigueur.
• Si le charbon et la vapeur restent les sources d’énergies majeures, l’électricité (la « fée
électricité » Paul ) et le pétrole s’imposent comme les piliers du nouveau dynamisme écono-
mique. Ainsi, inventions et innovations stimulent la production et la consommation (seconde
révolution industrielle). Les industries font naître des bassins industriels et favorisent la crois-
sance des villes (apparition des banlieues ouvrières et création de villes nouvelles). La socié-
té se transforme avec le développement du salariat (58 % des actifs sont salariés vers
1900). La population active passe de 15 millions en 1870 à près de 21 millions en 1914. Jus-
qu’au milieu du XIXe siècle, 1 actif sur 3 était agriculteur. En 1914, les représentent 40 % de
la population active. Le déclin se fait au profit du secteur secondaire. Les grandes usines at-
tirent ces travailleurs agricoles vers le monde ouvrier. Le secteur tertiaire se développe éga-
lement : personnel administratif, banque, commerce, etc.
• Au XIXe siècle, les femmes jouent un rôle important dans les secteurs de l’agriculture et de
l’artisanat à domicile mais également dans l’industrie (émergence de la figure de l’ouvrière).
En 1914, la part des femmes dans la population active atteint 36 %.
• Du fait de sa faible natalité, la France est le premier pays industrialisé d’Europe à faire ap -
pel à l’immigration. Ce qui parfois provoque des tensions au sein de la population. La ville
est un lieu clé de la seconde industrialisation. Elle devient un lieu de production, de pouvoir
et de modernité. Les usines s’y installent quand ce ne sont pas elles qui lui donnent nais-
sance. Les moyens de transport y acheminent la main-d’œuvre. Les quartiers industriels et
les villes ouvrières prospèrent à l’instar de Saint-Denis où les 80 usines font passer la popu-
lation de 34 000 habitants en 1876 à 71 000 en 1911.

Quels est l’impact des transformations économiques sur la société française entre 1870
et 1914 ?

I. Une nouvelle étape dans l’industrialisation


A) Déclin des campagnes
Comment l’agriculture se modernise-t-elle à la fin du XIXe siècle ?
À la fin du XIXe siècle, l'agriculture devient plus moderne grâce à l'utilisation de nouvelles
machines et de méthodes de culture améliorées. On utilise des outils comme les machines à
récolter et les tracteurs, et on apprend de nouvelles façons de cultiver les terres pour obtenir
de meilleures récoltes. (mecanisation=moissoneuse, bateusse + utilisation de engrais) fruit
de la révolution industrielle
Pourquoi le monde rural se dépeuple-t-il ?
Les gens quittent la campagne pour aller vivre en ville pour plusieurs raisons. Ils pensent
qu'ils trouveront de meilleurs emplois et gagneront plus d'argent dans les usines des villes.
De plus, avec la modernisation de l'agriculture, moins de personnes sont nécessaires pour
travailler dans les fermes, donc les villages deviennent moins peuplés. Développement
transport.
Quels éléments soulignent l’archaïsme et la misère de nombreux paysans ?
Les paysans vivent dans des conditions difficiles pour plusieurs raisons. Par exemple, cer-
taines lois anciennes les empêchent de posséder leurs propres terres, les obligeant à dé-
pendre des autres pour gagner leur vie. De plus, beaucoup de paysans doivent emprunter
de l'argent pour acheter du matériel agricole, ce qui les met dans une situation financière dif-
ficile. Archaïsme souligné par le travail a la main avec outils traditionnels.
Montrez que l’insécurité des revenus agricoles demeure malgré la modernisation en
cours
Même si l'agriculture devient plus moderne, les revenus des agriculteurs restent incertains.
Par exemple, il y a parfois trop de nourriture produite, ce qui fait baisser les prix et diminue
revenues. Condition météo. Vive dans la misère. Exploitation sont souvent très petite  la
nourriture représente encore 60 a 70% du budget donc insécurité règne.

B) Une urbanisation en croissante constance

• La France compte 39 millions d’habitants en 1901. Ainsi, l’urbanisation s’accélère.


Le travail se trouve désormais dans les villes. Le taux d’urbanisation passe de 31
% en 1870 à 40 % en 1901 (15,6 millions de personnes). Paris est une ville
démesurée avec 2,7 millions d’habitants en 1901 contre 1,6 million en 1860. Elle
est devancée seulement par Londres (6 millions) et NYC. La croissance profite
aux agglomérations où se forment les premières banlieues ouvrières : le terme de
« banlieusard » apparaît vers 1880.

• La généralisation des transports rend les Français plus mobiles. Les lignes
ferroviaires triplent entre 1880 et 1910 et désenclavent ainsi les campagnes.
Tramways et trains de banlieue accompagnent la croissance des villes. Le métro
parisien, inauguré en 1900 transporte 467 millions de passagers en 1913.

• Après 1850, les chemins de fer se généralisent et les bateaux à vapeur se


perfectionnent. De plus on voit naitre à cette époque l’automobile et l’avion. La
locomotive est rapidement devenue une machine tractante puissante et rapide.
L’équipement des voies a constamment été amélioré ce qui a permis un trafic
régulier et plus sûr. De plus, le réseau ferré connaît un développement
considérable. La longueur du réseau en France est passé de moins de 3000 km
en 1850 à plus de 35 000 en 1900. On voit également la naissance de nouvelles
villes industrielles comme Le Creusot.

C) L’essor de l’industrie

• La mécanisation et la motorisation s’accroissent dans toutes les industries. Les


grandes machines sont réservées aux industries lourdes. Les petites industries
utilisent encore beaucoup l’énergie hydraulique comme le secteur de la
parfumerie de Grasse qui utilise des moulins hydrauliques pour broyer les fleurs,
feuilles, écorces et la distillation passe de du feu de bois à une chaudière, plus
économe en combustible.

• Le secteur du textile connaît alors son apogée et représente 30 % de l’activité


industrielle. La concentration des usines se poursuit comme dans l’Aube ou la
bonneterie (Industrie, commerce d'articles d'habillement en tissu à mailles (bas,
chaussettes, collants, lingerie) fait tourner 260 usines et 28 000 ouvriers.

• sidérurgie : après traumatisme de la défaite des canons de bronze français face aux
canons en acier des Prussiens, la production d’un acier de grande qualité devient un
enjeu national. Une élite ouvrière, ultra formée sur ces nouvelles techniques très
pointues par exemple sur le plan de la chimie (teneur en carbone par exemple) appa-
raît.

• La chimie est active pour produire des engrais ou des textiles artificiels (exemple la
soir artificielle, alternative à la soie en 1884).

• Ces secteurs s’organisent pour produire plus et toujours plus vite (fayolisme théori-
sé par H. Fayol qui souligne l’importance de la division du travail et du rôle du chef).

• Mais l’industrie c’est aussi les jouets (Jura), les couteaux (Thiers), la bimbeloterie
(boutons, les postiches, les parapluies et ombrelles, les peignes ou encore les porte-
feuilles), les articles de modes (grands magasins) ou encore les horloges (Jura, en-
core).

Ouvrier peuvent être très qualifié, formé dans la sidérurgie  très bien rémunérer. De
plus les domaines sont très variés et extrêmement diffèrent  développement de cer-
taine de ville comme à Thiers qui se spécialise dans les couteaux.
II- UNE SOCIETE QUI SE TRANSFORME
A) LA MODERNISATION DE LA FRANCE A TRAVERS L’EXEMPLE DES EXPOSI-
TIONS UNIVERSELLES.

1) LA TOUR EIFFEL
• Entre 1870 et 1880, une seconde révolution industrielle touche le monde, et en particulier la
France. Les conséquences sont d’ordre économique, social et culturel. De nouvelles inven-
tions et sources d’énergie transforment l’économie : la machine à vapeur, le pétrole et l’élec-
tricité font entrer l’industrie dans l’ère de la production de masse. La sidérurgie constitue
l’une des branches industrielles majeures.
• La tour Eiffel, haute de 324 mètres et constituée de plus de 11 000 tonnes de fer, symbolise
en 1889 cette capacité productive sans précédent. Le fer vient des aciéries de Pompey en
Lorraine. Eiffel chiffre le coût des travaux à moins de 8 milliards de francs, des fondations à
la pose des ascenseurs. Les cinq ascenseurs hydrauliques, mis en service afin d’accueillir
les visiteurs, montrent l’importance de l’innovation.

• L’industrialisation bouleverse aussi la hiérarchisation sociale. Elle entraîne l’essor de la


bourgeoisie : commerçants, financiers, ingénieurs, etc. Gustave Eiffel symbolise ce groupe
social. Savant mais aussi entrepreneur de génie, il fait de sa tour un succès commercial. Elle
accueille en un an près de 2 millions de visiteurs, ce qui lui permet de rentabiliser ses frais.
n
• La tour Eiffel reste longtemps le monument le plus haut du monde (jusqu’en 1930). C’est
l’entrée de la société dans la modernité, dont la « dame de fer » se veut le symbole et la ville
son lieu de prédilection. De nouveaux mouvements artistiques apparaissent : impression-
nisme, art nouveau, etc. La science triomphe. Le nom de 72 scientifiques français sur les
quatre faces du premier étage sont à l’honneur sur le monument. Cette modernisation ne se
fait pas sans résistances. Des artistes adressent ainsi une lettre ouverte le 18 février 1887
dans la revue Le Temps contre « l’odieuse colonne de tôle boulonnée ».

2) LES EXPOSITIONS UNIVERSELLES DE 1889 ET 1900


• Les deux expositions universelles de 1889 et 1900 symbolisent le progrès technique. Par
exemple celle de 1889, tenue du 6 mai au 6 novembre, propose aux visiteurs d’emprunter un
pont roulant électrique pour se déplacer dans la galerie des machines. Par ailleurs, l’Exposi-
tion de 1900, qui s’est déroulée du 15 avril au 12 novembre, a métamorphosé Paris qui n’est
plus seulement éclairée mais véritablement illuminée. En effet, la tour Eiffel est couverte de
lampes à arcs et d’un gigantesque phare qui balaie toute la ville de son faisceau. De plus,
Paris propose aux visiteurs du monde entier d’utiliser la première ligne du métropolitain,
inaugurée le 19 juillet 1900, afin de relier la porte Maillot à la porte de Vincennes : son suc-
cès est immédiat.

• Ces deux expositions permettent à la France de diffuser une image positive. L’Exposition
de 1889 célèbre le centenaire de la Révolution française. Le clou du spectacle est la tour Eif-
fel construite par l’ingénieur Gustave Eiffel. Avec ses 300 mètres de hauteur, elle est à
l’époque le plus haut bâtiment du monde. Elle permet à la France de rayonner dans le
monde entier, de se montrer encore une fois comme le phare qui éclaire le monde. Le pro -
grès technique atteste de la puissance industrielle et du rayonnement du pays, de sa capaci-
té à transformer l’innovation en produits révolutionnaires. La France devient alors le pays de
la « fée-électricité ».

• Finalement, les critiques ont été minoritaires et les expositions couronnées de succès.
Certes, l’anarchiste Georges Darien, en 1901 dans La Belle France, préfère l’Exposition poli-
tique de 1889 à celle « de carton-pâte » de 1900, tandis que dès 1889 le journaliste Victor
Fournel déplore que les visiteurs s’intéressent plus au parc d’attractions qu’aux galeries in-
dustrielles. Mais le succès est au rendez-vous : l’Exposition de 1889 attire plus de 32 millions
de visiteurs et celle de 1900 plus de 50 millions.

B) PREMIER PAYS INDUSTRIALISE D’EUROPE A FAIRE APPEL A L’IMMIGRATION

1) UNE PERIODE DE FORTE IMMIGRATION


• Les conditions des migrations. Depuis le milieu du XIXe siècle, les migrations européennes
s'accélèrent, du fait de crises comme celle de la pomme de terre en Irlande dans les années
1840, et de la transition démographique qui entraîne une augmentation du nombre d'habi-
tants. Les migrations sont surtout économiques.
• Des Belges aux Italiens. Au XIXe siècle, la moitié des migrants du monde viennent des îles
Britanniques. En France, les Belges représentent 40 % des immigrés en 1870. À la fin du
XIXe siècle, les Italiens deviennent majoritaires : en 1911, ils sont 420 000. Allemands et Es-
pagnols, moins nombreux, vivent surtout dans les régions frontalières.

• L'invention de l'immigration. En 1891, le premier recensement spécifique des étrangers en


France est réalisé : c'est la naissance de la notion d'immigration. Cela répond à la crise éco-
nomique des années 1880. Paradoxalement, c'est à ce moment que l'immigration se stabi-
lise, après une forte poussée migratoire dans les années 1850.

2) LA DIFFICILE INTEGRATION DANS UN ÉTAT-NATION


• Des flux contrôlés. Les migrations s'inscrivent dans une tradition de mobilité de savoir-faire
comme celle des piqueteurs ou des mineurs belges. À partir de la fin du XIXe siècle, les pa-
trons mettent toutefois en place une politique de recrutement : est ainsi créé un Syndicat
français de la main-d'œuvre étrangère.

• Une certaine intégration. Les différences linguistiques, culturelles ou reli gieuses sont des
obstacles. Néanmoins, l'intégration est possible et dépasse le monde du travail, comme
l'illustrent les parcours du général Mac-Mahon, d'origine irlandaise, de la scientifique Marie
Curie, polonaise, ou encore du poète Paul Verlaine, belge.

• Un entre-soi. À partir de la fin du XIXe siècle, des quartiers spécifiques émergent dans les
villes. Les Belges investissent par exemple le quartier de Wazemmes à Lille, les Napolitains
celui du Vieux-Port à Marseille.

3) DE LA MEFIANCE AU REJET
• Une mobilité suspecte. En 1895 sont recensés tous les « nomades, bohémiens et vaga-
bonds ». La loi de 1912 impose finalement aux nomades le port d'un carnet anthropomé-
trique afin de contrôler leur circulation.

• Multiplication des violences. Elles interviennent surtout à partir de la fin du XIXe siècle, par
exemple lors du massacre d'Aigues-Mortes. En juin 1894, Sante Caserio, un anarchiste ita-
lien, tue le président Sadi Carnot, ce qui déclenche également des violences contre les immi-
grés italiens de Lyon.

• Les raisons du rejet. Peur de la concurrence, nationalisme et racisme s'imbriquent. Les ba-
garres qui éclatent dans les mines et les usines de l'Est, comme à Moulaine en 1900 et
1902, exaltent la « race lorraine ». À l'inverse, la détente diplomatique entre Paris et Rome
après 1900 apaise les violences contre les Italiens.

C) LE ROLE DES FEMMES DANS LE MONDE DU TRAVAIL


Aspects traditionnels de la Évolutions de la place des Maintien de discriminations à
place des femmes femmes l'égard des femmes
Les femmes travaillent surtout Une meilleure situation : Salaire toujours bas, pro-
dans la classe ouvrière car ce  Professionnelle (1900 : gramme scolaire toujours dif-
n’est pas possible financière- les femmes peuvent fèrent et congés maternité tou-
ment. Elles principalement devenir avocates) jours sans salaire.
dans les champs ou des mé-  Familiale (1907 : les
femmes peuvent disposer
tiers moins considéré (domesti-
librement de leur salaire)
cité, industrie textile …). Les  Scolaire (1880 : création
femmes sont aussi tenues de des collèges et lycées
l’éducation des enfants même publics pour les jeunes
si les hommes interviennent. filles
 Sociale : (1884 : les
femmes peuvent adhérer
a un syndicat
Des femmes récompensées pour
leur réussite intellectuelle de haut
niveau (marie curie = deux pris no-
bels)
Les lois discriminatoires et les
attitudes patriarcales persistent
dans de nombreux domaines
Des mouvements de réforme de la société, ce qui limite les
sociale et de suffrage des possibilités des femmes et per-
femmes se développent, reven- pétue les inégalités de genre.
Les droits juridiques des diquant l'égalité des droits ci- Par exemple, même si cer-
femmes sont limités, avec peu viques et politiques, ainsi que taines réformes sont adoptées,
de possibilités de propriété, des réformes juridiques telles les droits de propriété et de
d'héritage ou de divorce, et peu que le droit au divorce et une garde des enfants restent sou-
de protections en cas de vio- protection accrue contre la vio- vent défavorables aux femmes
lence domestique. lence domestique. dans de nombreux pays.

Conclusion :
Le phénomène d’industrialisation lancé dans les années 1820-30 se poursuit avec la
deuxième révolution industrielle autour des industries métallurgique et chimique et en s’ap-
puyant sur des nouvelle d’énergie (électricité et le pétrole). Cette industrialisation entraine
des changements sociaux : accélération de l’exode rural + urbanisation. Les Français s’enri-
chissent et voient leurs conditions de vie s’améliorer même si le monde ouvrier vie encore
dans des conditions difficiles tout comme une partie du monde agricole. Ces conditions en-
trainent des contestations qui peuvent se finir dans la violence.

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