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THEME 2 : LA FRANCE DANS L’EUROPE DES

NATIONALITES : POLITIQUE ET SOCIETE (1848-1871)

Chapitre 1. La difficile entrée dans l’âge démocratique : la


deuxième république et le second empire (1848-1870)
Introduction : Le 24 février 1848, Louis Philippe abdique après une révolution
qui balaie la monarchie de Juillet qui s’appuyait sur le suffrage censitaire et des
libertés limitées. Dès le lendemain, la Seconde République est proclamée en
France et avec elle le suffrage universel. Pourtant, cette république ne survivra
pas à son premier président qui établit en 1852 le Second Empire, s’appuyant lui
aussi sur le suffrage universel, mais l’utilisant pour un pouvoir personnel.
Problématique : Comment ces deux régimes montrent-ils les difficultés de
la France à devenir une démocratie ?

PLAN
I. LA SECONDE REPUBLIQUE (1848-1852)
A. La démocratie au centre du projet républicain.
B. L’échec du projet de République sociale.
C. La République réactionnaire

II. LE SECOND EMPIRE (1852-1870)


A. Un pouvoir autoritaire et personnel.
B. Un régime contesté qui se libéralise.
C. Une politique de grandeur nationale.
I. LA SECONDE REPUBLIQUE (1848-1852)
A. La démocratie au centre du projet républicain.
Une révolution populaire : Après deux jours de révolution et de barricades
dans Paris, Alphonse de Lamartine proclame la République. Il devient l’un des
membres importants du gouvernement provisoire .De nombreux autres écrivains
et artistes soutiennent ce gouvernement : Charles Baudelaire, George Sand.
Un temps de réformes Le 4 mars, le gouvernement établit la liberté de réunion
et de la presse. Le 5 mars, le suffrage universel masculin est institué. Sous

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l’impulsion de Victor Schœlcher, l’esclavage est aboli dans les colonies le 27
avril 1848.

B. L’échec du projet de République sociale.


Le droit au travail proclamé par la jeune République, le 25 février .La question
des conditions de vie est centrale dans la révolution de Paris en 1848 surtout
après La crise de 1846-1847 . Avec le Droit au travail, sont créés les Ateliers
Nationaux (organisation destinée à fournir du travail aux chômeurs).
Des droits des femmes refusés par la deuxième république (droit de vote, droit
de divorcer) George Sand, à la tête de son Journal ; La cause du Peuple, se bat
pour l’idéal républicain et le socialisme
La rupture entre la République et le monde ouvrier. L’Assemblée
Constituante, élue en avril 1848 par 9 millions d’hommes, voit la victoire des
Républicains modérés et avec les monarchistes ils se réunissent sous le nom de
Parti de l’Ordre qui veut mettre en place une politique conservatrice==
L’Assemblée supprime les Ateliers Nationaux ce qui aboutit aux journées de
juin durant lesquelles les ouvriers mettent en place des barricades (22-26 juin
1848).

C. La République réactionnaire.
Une nouvelle constitution : La constitution qui est adoptée le 4 novembre 1848
s’appuie sur le principe de la séparation des pouvoirs :
• L’Assemblée Nationale est élue au SU masculin et représente le pouvoir
législatif. Elle ne peut pas être dissoute.
• Le Président de la République incarne le pouvoir exécutif. Elu au SU masculin,
Le 10 décembre 1848, Louis Napoléon Bonaparte est élu avec 74 % des
suffrages.
En 1850, l’Assemblée vote une série de lois réactionnaire limitant la
démocratie :
-suppression du suffrage universel pour les personnes ne résidant pas trois
années de suite au même endroit (ouvriers), réduction du corps électoral
-limitation des libertés de presse et de réunion.
Conflit avec l’Assemblée qui refuse de réviser la Constitution afin de lui
permettre de se présenter pour un second mandat. Alors que son mandat est sur
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le point de s’achever, il choisit le 2 décembre 1851, date anniversaire de la
victoire d’Austerlitz et du sacre de Napoléon Ier, pour faire un coup d’état : les
opposants sont arrêtés, l’Assemblée Nationale est dissoute et le suffrage
universel est rétabli.

II. LE SECOND EMPIRE (1852-1870)


A. Un pouvoir autoritaire et personnel.
Une dictature : le coup d’état est validé après un plébiscite , Une constitution
organise les pouvoirs qui sont concentrés entre les mains du Prince-Président,
nommé pour dix ans : Il possède le pouvoir exécutif, est à l’initiative des lois,
nomme les membres du Conseil d’État et du Sénat, possède le droit de grâce. Le
Corps Législatif, seule chambre élue, ne peut que voter les lois (pas de
proposition ni de discussion). Louis Napoléon Bonaparte devient Empereur le 2
décembre 1852 sous le nom de Napoléon III.
La répression des opposants républicains : Les républicains s’opposent au
coup d’état du 2 décembre 1851. Ils sont nombreux à être arrêtés et déportés en
Guyane, en Algérie (10 000 déportations). La presse est contrôlée et les libertés
publiques sont supprimées. En janvier 1858, Orsini, un italien favorable à l’unité
de son pays, tente d’assassiner Napoléon III. Celui-ci profite de cet attentat
pour renforcer l’arsenal répressif avec la loi de sûreté générale (19 février 1858)
qui permet d’arrêter tous les Républicains
Le bonapartisme : Le suffrage universel est maintenu mais son usage est
largement réduit , Les conditions de vote sont très contestables et l’abstention
est croissante :bourrage d’urnes, menaces sur les autres candidats, la période est
caractérisé par la mise en place d’une administration nombreuse efficace et
dévouée à l’Empereur, une personnification du pouvoir et une propagande
importante.
Le régime napoléonien est un régime populiste qui s’appuie sur l’usage du
plébiscite qui témoigne du soutien populaire important dont bénéficie
Napoléon III.
B. Un régime contesté qui se libéralise.
Napoléon le Petit : De nombreux opposants au Second Empire fuient le pays
pour ne pas légitimer le pouvoir impérial. Parmi eux, Victor Hugo qui publie en
1852 son célèbre pamphlet Napoléon le Petit dans lequel il s’attaque
violemment au tout nouvel Empereur.

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Vers l’Empire libéral : A la fin des années 1850, Napoléon III, qui cherche à
conserver le soutien populaire autorise les débats au sein du Corps Législatif qui
voit une forte poussée des Républicains lors des élections de 1863. Adolphe
Thiers, chef de l’opposition libérale, exige les libertés nécessaires. Les élections
de 1869 confirment le succès des Républicains .Napoléon III libéralise le régime
qui devient parlementaire et il confie au Emile Ollivier, ancien républicain, la
fonction de chef de gouvernement (1869-1870)
De nombreux droits sont accordés :
• Droit de grève en 1864
• Droit des réunions publiques en 1868
• Liberté de la presse 1868.
C. échec :
Napoléon III multiplie les interventions extérieures et se lance dans une
aventure désastreuse au Mexique entre 1861 et 1867. En Europe, Napoléon III
se laisse entraîné dans une guerre mal préparée contre la Prusse qui s’achève en
deux mois par une déroute française. Le 3 septembre 1870, Napoléon III est fait
prisonnier à Sedan. Le 4 septembre 1870, La IIIe République est proclamée.
Conclusion : Les deux régimes qui se succèdent entre 1848 et 1870 semblent
opposés dans leur organisation et leur répartition des pouvoirs. Ils partagent la
pratique du suffrage universel même si son utilisation est largement détournée
sous le Second Empire. Ces deux régimes sont surtout marqués par des échecs
qui montrent leur incapacité à se transformer. Lorsque la IIIe République est
proclamée le 4 septembre 1870, après 4 régimes différents en à peine plus de 50
ans, il est difficile d’imaginer que ce régime durera près de 70 ans.

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