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1852-1940 : Période de changement mais aussi période de stabilité

Pas de changements constitutionnels


Empire puis République
Bourgeoisie libérale en ascension, elle va s’emparer de toutes les structures du pays politique et
économique.
Au delà des divergences ils sont tous modérés, partisans du libéralisme politique et économique.

1899 :
- première rupture → changement de majorité qui va conduire au pouvoir les «radicaux» ≠ modérés
- deuxième rupture → la guerre de 14-18 qui va changer toutes les structures

Première partie : 1852-1899


Deuxième partie : 1899-1940

PARTIE 1 : L’ascension irrésistible de la Bourgeoisie Libérale

CHAPITRE 1 : Le Second Empire ; l’avènement du libéralisme économique (1852-1870)

Le Second Empire se met en place suite au coup d’état lors de la 2eme République.
C’est un régime stable qui va durer 18 ans. Il n’est pas fait d’un seul bloc.
En particulier il va connaître deux grandes phases politiques :

- Phase autoritaire (8-10 ans) : l’empereur va gouverner seul avec une politique d’ordre liberticide qui remet
en cause les libertés. Il s’appuie sur une élite nouvelle (bourgeoisie d’affaire, industrielle…)
- L’Empire se libéralise (début 1880) : les oppositions politiques se réveillent, nouvelles pratiques
parlementaires, intérêt pour les questions sociales.

SECTION 1 : L’enracinement du Régime Impérial (1852-1860)

Le Second Empire commence par un coup d’état qui abat la 2eme République.
C’est un coup d’état du président contre la République.

§1. La chute de la Deuxième République (1851-1852)

1848 : Gouvernement Républicain qui va prendre des décisions fortes

- abolition de l’esclavage
- abolition de la peine de mort en politique
- mesures sociales
- suffrage universel masculin
- liberté de la presse

Avec le suffrage universel les masses peuvent voter et entrer dans une vie politique.
Elles ne vont pas voter dans les mouvements populaires proches du gouvernement mais pour les
monarchistes et les républicains modérés.

L’Assemblée Constituante est effrayée par les « rouges » (mouvement révolution)


L’Assemblée Conservatrice va lancer une violente répression contre ces mouvements révolutionnaires et la
rédaction de la nouvelle Constitution va être présidé par cet état d’esprit de l’Assemblée. Le régime choisi
est le régime présidentiel.
Le président est élu au suffrage universel 4 ans mais n’est pas ré-éligible immédiatement
L’Assemblée législative est élue au suffrage universel.
Il y a une stricte séparation des pouvoirs : aucun mécanisme d’un poids sur l’autre.

Dans les faits la Constitution s’est avérée impraticable, les institutions vont se bloquer très
rapidement et tout ça débouche sur un coup d’état du président en personne.

A. Le blocage des Institutions Républicaines

En décembre 1848 → Président élu Louis Napoléon Bonaparte (neveu Napoléon 1er)
En mai 1849 → élection législative, parti de l’ordre élu majoritaire et composé de monarchiste conservateur

C’est une politique ultra-conservatrice


Face à cette politique de l’Assemblée le Président va avoir une politique ambiguë.

1. La politique ultra conservatrice de l’Assemblée

Premières mesures très conservatrices, l’Assemblée va faire en sorte d’endiguer toutes les progressions
révolutionnaires par le vote des grandes lois conservatrices.

Juin 1849 : Suppression des libertés de réunion et d’association


Mars 1850 : Loi Fallou, liberté d’enseignement, encourager le développement de l’éducation catholique
contre l’enseignement républicain.
Juin 1850 : Loi sur la liberté de la presse → restreint (les tirages s’écoulent)
31 mai 1850 : Restriction du suffrage universel en inventant des modalités, exclure du vote les éléments
instables à la population.

Dans un premier temps le président va laisser faire puis va commencer par se désolidariser de
l’Assemblée.
Au moment où il sera élu, il n’est pas forcément connu de l’opinion publique, il a une image d’aventurier
agité.
Il entend rester fidèle à la politique de son oncle.
Il va mobiliser les gens autour de son nom
Les conservateurs l’ont retenu par défaut et ils sont persuadés de pouvoir le contrôler une fois élu. Le chef
de file des Conservateurs Adolph THIERS pense que Bonaparte est « un crétin que l’on mènera ».

Election : véritable coup de tonnerre, il écrase la concurrence, plus de 70%.

Personnage potentiellement très puissant mais qui va rester en retrait pendant 1 an.
Tout a été mis en place dans la Constitution pour encadrer le président de la République.
- il n’est pas responsable politiquement
- il ne peut pas se déplacer librement
- il ne peut pas dissoudre l’Assemblée
- il n’a aucun pouvoir législatif
- le mandat n’est pas renouvelable au bout de 4 ans.

2. L’attitude ambiguë du président

Progressivement il va commencer à s’opposer à l’assemblée, il va manifester la volonté de


gouverner lui même et en même temps il va cultiver sa popularité.
Par ce jeu habile il va donner une bonne apparence d’homme de l’ordre, de la réforme sociale et comme
seul rempart possible face à la politique ultra conservatrice de l’Assemblée.
Le président se fait le défenseur du suffrage universel pendant que l’Assemblée est en train de le
restreindre.
Il intervient pour demander abrogation de la loi.
Novembre 1851 : Il demande à l’Assemblée de réviser la Constitution sur la question du suffrage universel.
L’Assemblée refuse.

Aux yeux de l’électorat, l’Assemblée apparaît en pleine dérive autoritaire. L’opinion publique
commence à craindre l’après Bonaparte vis à vis de l’Assemblée.
Bonaparte va exploiter cette peur et cette crainte, et de plus en plus il va mener son combat pour modifier
la Constitution pour pouvoir se représenter.
L’Assemblée s’y oppose et ce refus pour le président est de passer à une autre tactique.

B. Le coup d’état du président

Le coup d’état lancé le 2 décembre 1851 n’est que la première étape.

1. Le déroulement du coup d’état

Extrêmement bien préparé par le président avec l’aide du ministre de l’intérieur MORNY, le coup d’état est
efficace, rapide et brutal.
L’armée occupe tous les points stratégiques de la capitale et l’opposition parlementaire est tout de suite
stoppée. Le président va prendre les premières mesures :
- dissolution de l’assemblée
- rétablissement du suffrage universel
- tenue prochaine d’un plébiscite et d’une Constitution
- propagande de deux textes : appel au peuple et à l’armée

Textes par lesquels il justifie le coup de force


Il explique qu’il a agit pour la défense de la République, car elle était menacée par l’Assemblée.
Son coup d’état est anti parlementaire.
Cette Assemblée est un foyer de complot qui aurait renversé la République.
Le président se présente comme le seul vrai défenseur de la République.
Ce coup d’état est le moyen de rendre au peuple sa souveraineté → par le plébiscite.

Réactions : à Paris, en Province…


De la part des républicains et révolutionnaires.
Violences (dressage de barricades)
Dès le 4 décembre (2 jours après) toute la Résistance est écrasée.
L’armée nettoie la ville et fusille plusieurs centaines de prisonniers au champ de mars. Idem en Province.

Les tentatives de protestation sont directement éliminées.


Il y a des mois répression par des juridictions d’exception.

Ce coup d’état est à la base antiparlementaire, mais dans les faits devient antirépublicain. Un glissement qui
se fait par les biais de cette répression.

2. La transformation du régime

Organisation d’un plébiscite (3 semaines plus tard).


→ si les français veulent le maintient de Louis Napoléon Bonaparte au pouvoir et une nouvelle Constitution
→ majorité de OUI, (92%) le président l’emporte.
Succès important car légitimation a posteriori de son coup d’état.

Il fait immédiatement élaborer une nouvelle Constitution (faite en moins de 3 semaines) → Constitution du
14 janvier 1852.
Elle prévoit (sur le papier) : survie de la République → Const républicaine
Elle est directement inspirée de la Constitution de l’an VIII (Nap 1er).
On trouve toute la tradition du Premier Empire.
Il rajoute 2 choses : suffrage universel + petite dose de régime parlementaire
Elle met en place un président de la République nommé (dans la Const) pour 10 ans et 3 Assemblées
législatives : Conseil d’état, Sénat, Corps législatif.
Le chef de l’état domine tout, tous les autres pouvoirs sont affaiblis, et la const est faite sur mesure pour lui.
Pourtant ça ne va pas lui suffire, il va décider assez vite de se passer de cette façade républicaine.
En novembre 1852 il fait un second plébiscite.
→ D’accord pour rétablir l’Empire ? (famille Bonaparte sur le trône)
→ majorité de oui (97%)
L’Empire est rétablit le 2 décembre 1852, (Second Empire), Louis Napoléon Bonaparte devient empereur
sous le nom de Napoléon 3.
La Constitution de janvier est reprise presque sans changement.
Les changements sont quelques mots : «président de la République» par «Empereur»

Fin officielle de la Deuxième République et début du Second Empire.

§2. Les débuts autoritaires de l’Empire 1852-1860

Napoléon 3 est fidèle aux idées de son oncle Napoléon Premier.


Il met en place un pouvoir personnel très fort, qui va déboucher sur une politique d’ordres.

A. Un pouvoir personnel

Le schéma autoritaire est directement inspiré du Premier Empire.


Pouvoir impérial fort, et Assemblées rabaissées.

1. Un pouvoir impérial fort

La clé de voûte de l’empire est l’empereur.


Dans la Constitution, l’empereur est responsable, mais devant qui ?
→ Devant le peuple
Elle s’exerce aux moyens du plébiscite.
Il est prévu que celui qui a l’initiative d’engager le sujet est l’empereur.
L’empereur dispose de l’essentiel des pouvoirs. Il détient l’intégralité du pouvoir exécutif. C’est lui qui
déclare la guerre, signe les traités, commande l’armée. Il signe les pouvoirs publics… il peut nommer et
révoquer les ministres. Aussi en matière judiciaire, législative (initiative des lois, pouvoir de refuser la
promulgation d’une loi donc droit de veto absolu).
Il a le pouvoir de maîtriser toutes les modifications de la Constitution.
Les ministres ne sont que des exécutants, ils ne font pas un conseil ils ne sont pas solidaires entre eux. Il est
stricte avec eux (les empêche de se concerter).
Il prend tout seul ses décisions, ses ministres au mieux n’agissent que comme des conseillers. Quand il
décide il se tient à sa décision.
La toute puissance de l’empereur va réduire la vie politique à une profonde

2. Des Assemblées rabaissées

3 chambres législatives
Elles sont émiettées, rabaissées, hiérarchisées.

Corps législatif : composé de 260 députés


C’est la seule assemblée du régime qui est élue au suffrage universel direct.
Pour éviter qu’il tire de son régime une volonté d’indépendance, la Constitution isole ce CL. Elle le place
dans la dépendance de l’empereur.
Le CL n’a le pouvoir que de voter les lois.
Il ne peut pas avoir l’initiative des lois, amender les projets de loi, leurs débats ne sont pas publics.
On leur impose certains comportements :
Ils n’ont pas le droit de marquer approbation ou désaccord.
C’est une assemblée de muets.

Sénat : formé de 2 types de membres


- membres de droit (dignitaires militaires, membres de la famille B…)
- membres nommés par l’empereur
C’est une garantie pour l’empereur d’avoir un sénat de son côté.
Ils sont les gardiens de la Constitution :
. Avant la promulgation d’une loi les sénateurs vont contrôler qu’elle est conforme à la constitution, ils
peuvent s’opposer aux lois non conformes et contraires à la religion, la morale, l’inviolabilité de la propriété.
. Il a la capacité de modifier la constitution à la demande de l’empereur.
« Sénatus Consulte »
L’empereur les récompense de dotations financières pendant tout son règne.

Conseil d’état : composé de 50 membres nommés par l’empereur


Réduit à un rôle technique : préparation des lois
Ils défendent les textes de l’empereur devant le CL.

Ce pouvoir impérial fort débouche sur une politique d’ordre

B. Une politique d’ordre

Les premières années de l’Empire vont être marquées par une volonté très marquée de l’empereur de
contrôler la vie sociale du pays, et de neutraliser les oppositions.

1. Le contrôle de la vie sociale

Sous le Second Empire, l’administration est très puissante, pesante et présente.


C’est l’instrument de domination du pays.
La bureaucratie va s’alourdir pendant une période, le nombre de fonctionnaires explose. Ce sont les
serviteurs ailés de l’empire. Par exemple ce sont les seuls à bénéficier de la retraite (payée). Au sein de cette
administration, le ministère le plus important est la police/intérieur, qui va être organisé pour pouvoir
contrôler la société.
Au niveau local l’agent essentiel est le préfet. Il bénéficie de pouvoirs considérables en particulier un
pouvoir de police très étendu. Son rôle principal et de surveiller et influencer/ diriger l’opinion publique.
Il est le seul qui peut autoriser ou refuser la tenue des rayons politiques.
Pour être sûr que l’opinion soit bien contrôlée on va commencer par l’éduquer :
Le corps enseignant doit être dé-républicanisé. On supprime certaine disciplines.
Il y a aussi un contrôle de la presse, il la neutralise par tout un ensemble de mesures : par numéro, par
paiement d’une taxe sur chaque numéro…
→ décourager l’activité journalistique.
Mesures répressives avec législation sur les délits de presse.
Toutes les productions de la pensée sont mises sous surveillance avec des mesures préventives et
répressives.
Le ciment de cette politique d’ordre est l’utilisation du suffrage universel.
Aux élections législatives les candidatures sont libres, mais le vote est dirigé. Les élections sont
officiellement influencées.
On fait en sorte de canaliser le suffrage universel.
C’est l’Administration qui va désigner aux électeurs parmi les candidats ceux qui s’engagent à soutenir le
gouvernement. Ils vont être les seuls qui bénéficient pour leur campagne du soutient de toute
l’Administration.
L’idée est d’aider les électeurs à faire comprendre qui sont les amis et ennemis du gouvernement.
En 1852 on va réguler le jeu électoral pour éviter les mauvaises surprises.
On redécoupe les circonscriptions, on abandonne le scrutin de liste au bénéfice du scrutin uninominal. →
dimension locale très forte.

Élections législatives de 1852, il n’y a que 3 opposants qui sont élus.


Elections législatives de 1857, il y a 7 opposants, 5 qui siègent.

2. La neutralisation des oppositions

La vie politique est considérablement réduite.


On est dans une expansion économique.

2 groupes soutenant Napoléon 3 :

- Eglise catholique se satisfait de son alliance avec l’Empire


- Bourgeoisie d’affaire et milieux industriels (rassurés par sa politique de grands travaux urbains,
mécanisation, modernisation de l’agriculture, extension du réseau de chemin de fer, rénovation du système
bancaire, modifications du droit commercial).

Scène politique :
- royalistes → orléanistes (branche cadette) notables fortunés, hommes d’affaires
→ légitimistes (branche aînée) opposition inoffensive à l’Empire

- républicains → ils ont été atteint lors de la répression qui a suivi le coup d’état, beaucoup ont été déportés
ou exilés, ceux qui sont restés sont sous surveillance de la police/administration qui ne leur laisse aucun
moyen de rassemblement.
Les seuls moments de manifestations sont les enterrements.
Cette opposition n’existe pas dans les campagnes, c’est un phénomène urbain.
Conséquence : on perce de grandes avenues à la place des petites rues pour pouvoir faciliter le mouvement
contre les émeutes des républicains. Ça favorise le départ des milieux populaires.
Accroissement de la répression à partir de février 1858, moment de promulgation de la loi de sûreté
générale. Elle permet de poursuivre toute personne suspecte d’atteinte à l’ordre public.
Les républicains sont les premiers touchés par la loi. Touchés par des difficultés internes, rupture de
génération années 1850 (ceux de 1848 qui ont connu la République / ceux années 1860).

SECTION 2 : La libéralisation de l’empire (1860-1870)

1860 → autre phase de l’Empire :


Plusieurs événements poussent l’empereur à changer sa manière de gouverner.
. Ouverture politique de l’Empire, mais qui dépasse le cadre politique, tous les aspects de la société vont
être touchés.
« Fête impériale »
Bourgeoisie libérale

§1. L’ouverture politique

En matière politique, on va observer un tournant au début des années 1860 qui va avoir pour effet de
revitaliser les oppositions.

A. Le tournant des années 1860

Ce tournant n’est pas de la libéralité de l’empereur, il y est forcé par les événements.
Il perd le soutient de certains milieux qui le soutenaient.
Il lui faut rechercher de nouveaux appuis, et des moyens de se concilier des groupes politiques qu’il avait
réprimé ou négligé.
Il change de stratégie.

1. L’érosion des soutiens traditionnels

L’Église catholique et la bourgeoisie d’affaire/industrielle


Il perd ses deux soutiens

- Napoléon 3 prend opposition en faveur de l’unité italienne à partir de la fin des années 1850
L’unité de l’Italie est la grande affaire qui occupe tous les états européens :
1815 → chute de Napoléon Premier, Empire démantelé. Les vainqueurs se partagent l’Empire. A cette
occasion, l’Italie a été divisée en une multitude de royaumes qui ont été distribués à des rois, ainsi qu’à
l’Autriche. Le Nord de l’Italie passe sous le contrôle Autrichien. De nombreux mouvements en Italie qui
prennent les armes pour réclamer l’unification de l’Italie et le départ des autrichiens. Tous les Etats
européens vont intervenir dans ce conflit avec des retournements d’Alliances, pour soutenir l’Autriche ou les
mouvements indépendantistes italiens. Au milieu de l’Italie se trouve une série d’Etats pontificaux (qui
appartiennent au Pape). Prendre opposition pour ou contre l’unité de l’italie revient à prendre position pour
ou contre les Etats du Pape. La France en 1859 met tout son poids pour aider l’unité italienne (il s’oppose au
Pape). Cette politique étrangère en France mécontente l’opinion catholique, sa hiérarchie. Le pouvoir
impérial va réagir à cette critique en privant l’Eglise catholique de ses avantages et privilèges (fiscaux).

- Napoléon 3 signe un traité de libre échange avec l’Angleterre.


Cette fois ce sont les industriels, les commerçants qui vont être mécontents (car bourgeoisie
protectionniste). Toute la politique étrangère est mécontente car elle coûte cher et produit très peu de
résultat. La France envoie une expédition militaire au Mexique pour mettre en place un régime favorable
aux intérêts des français. Cette expédition va tourner au fiasco et entraîne ce milieu à retirer la confiance
envers Napoléon 3.

2. La recherche de nouveaux appuis

Il va prendre plusieurs mesures à destination des milieux populaires et de la petite bourgeoisie.

- Fin 1859 : Amnistie politique très large. Les exilés politiques sont autorisés à revenir en France
- Années 1860 : on va libérer la presse, ce qui va conduire à un développement énorme et rapide de la
presse. Ces journaux vont se déchaîner contre le régime, ce qui entraîne de nombreux procès. Ces procès
vont être une occasion de créer une grande notoriété.
- Assouplissement du régime des réunions publiques
- Mesures qui visent les assemblées parce que les députés ont soutenus sa politique extérieure (pour les
remercier) → 1861 renforce les pouvoirs du Corps Législatif.
L’empereur leur donne le droit de voter des adresses, que leur débat soit diffusé.
En 1867 il leur donne le droit d’interpellation.
Conséquences de toutes ces mesures : le CL se réveille, les débats se musclent, le centre de gravité de la vie
politique se déplace vers le CL.
Les oppositions vont se réveiller.

B. Le réveil des oppositions

Ce réveil se manifeste au sein du CL, l’empereur fini par devoir transformer la Constitution pour tenir
compte de cette situation.

1. La naissance de la vie politique au CL

Les lignes politiques vont changer.


- Elections législatives de 1863 : Alliances inédites
Union de la liberté regroupe gens différents car regroupent gens extrêmement différents
Le gouvernement s’affole mais l’union de la liberté va obtenir un quart des voies.
Ces députés d’opposition vont jouer un rôle de + en + important au sein du CL.
> D’une part on va avoir une opposition royaliste sous la direction de Adolphe THIERS qui sont partisans
d’un régime parlementaire. Cette revendicalisation va se cristalliser en 1864 dans le « discours sur les
libertés nécessaires » d’Adolphe THIERS → 5 grandes libertés nécessaires :
- libertés individuelles
- liberté de la presse
- liberté de l’électeur
- liberté de l’élu
- liberté de la majorité

> Députés qui se réunissent étant libéraux


Forment une opposition libérale très dynamique, le « Tiers parti » mené par le républicain OLLIVIER.
En 1868 tentative de réforme militaire.
Le projet de loi va traîner pendant +d’un an car l’opposition va proposer des milliers d’amendements.
Quand la loi finie par être votée, elle a tellement été modifiée qu’elle est inapplicable.

Les élections législatives de 1869 sont encore un succès pour l’opposition. C’est la campagne la plus animée.
L’un des faits marquant est que les républicains ont pu s’organiser et vont réussir à élaborer un programme
« le programme de Belleville » par Léon Gambetta
- Respect de la liberté de l’élection
- Respect des libertés publiques et individuelles
- Séparation église / Etat
- Instauration de l’instruction primaire laïque et obligatoire
- Réforme fiscale complète (impôt sur le revenu)
- Suppression délits politiques / d’opinion
- Election de tous les fonctionnaires
- Instauration d’une législation sociale (sur le travail)

L’opposition va progresser, les républicains sont majoritaires dans presque toutes les grandes villes, les
royalistes sont majoritaires dans les campagnes, le Tiers parti est gagnant.

Le résultat de ces élections va donner un coup d’accélérateur aux réformes.


Napoléon 3 est poussé à aller plus loin dans les réformes nommant OLLIVIER à la tête du gouvernement et il
va s’engager dans une réforme de la constitution.

2. La libéralisation de la Constitution

Mi septembre 1969, un premier sénatus consulte vient transformer les institutions.


Le CL obtient l’initiative des lois, et les ministres deviennent responsables devant les chambres.
2eme Sénatus consulte, le Sénat reçoit les mêmes pouvoirs que le CL
La constitution ne peut plus être modifiée que par le peuple sur proposition de l’empereur.
Mai 1870 → plébiscite sur ces nouvelles modif constitutionnelles.
82 % de OUI et pourtant ça n’est pas une bonne nouvelle pour l’opposition, car une grande partie des
mouvements politiques avait appelé à voter NON (opposés à l’existence de l’empire soit les réformes
n’allaient pas assez loin).
L’empereur reste donc très populaire en France (malgré le discours de l’opposition) et les français le
soutiennent.
L’Empire est plus solide que jamais, il s’est libéralisé et avance dans la voie d’un Empire parlementaire.
Les républicains sont atterrés par ce résultat.

Le Second Empire est une période d’essor extraordinaire économique, l’apogée de la prospérité.
Période de la « fête impériale »

§2. La fête impériale de la bourgeoisie libérale

Le Second Empire est une étape de décisive de l’économie moderne.


La pays va bénéficier d’une conjoncture favorable à la croissance qui va lui permettre d’assurer la prospérité
(des notables).

A. La prospérité des notables

Le Second Empire est le régime de la bourgeoisie, essor économique dans l’industrie et la finance.

1. La révolution, de l’industrie et de la finance

Deux grands facteurs

- Arrivée massive, continue de métaux précieux (or) en Europe.


Ça a permis de soutenir les prix, de faciliter la croissance des affaires.
Dès lors, on découvre des gisements d’or partout autour du globe, notamment en Californie, au Canada, en
Australie… Dans une telle masse qu’en 20 ans l’Europe va attirer jusqu’à elle autant d’or que dans les 400
ans qui ont précédé. Et 50% de cette masse d’or est absorbée par la France.
- Premier régime en France qui a privilégié des objectifs d’ordre économique appelé « Saint-simoniens ».
Il veulent le libre-échange, la modernisation de l’outillage.
Napoléon 3 est dans ces idées là, il se préoccupe de la société. Il est convaincu que la grandeur du pays
nécessite une révolution industrielle parce qu’il faut faire parvenir la France jusqu’au niveau atteint en
Angleterre.
Il va gouverner avec l’idée que c’est l’État qui doit assurer le libre échange et la modernisation des
structures et de l’outillage.
Il faut une osmose entre l’État et le monde de la finance et de l’industrie.
Ça passe par des politiques de grands travaux, de modernisation…..

Conséquences :

On va assister à 3 choses :
Une extraordinaire mutation financière, de la production, commerciale

→ financière : L’argent devient le moteur de l’économie et de la société.


L’empire va procéder à une rénovation profonde du système bancaire. Elle repose sur le fait d’attirer les
petits épargnants.
On va créer des institutions de banque nouvelles, des banques de dépôt, des grands établissements de
crédit.
On va créer des succursales
Le chèque est créé en 1865
Conséquences : elles se mettent à gérer des dépôts par des dizaines de millions, d’énormes masses de
capitaux, qu’elles prêtent sous forme de crédit aux entreprises industrielles ou commerciales.
Ce sont les banques qui vont financer des pans entiers de l’industrie et du commerce.
Il va y avoir un phénomène de concentration industrielle qui va s’accélérer, et une extension de l’activité des
banques. (Exemple : une banque concurrencée se diversifie dans les mines, les réseaux de transport…)
Le droit des sociétés va être modifié pour s’adapter ; on va entièrement rénover les sociétés de capitaux
(SARL). Ça va aboutir à la loi de 1867 sur les sociétés commerciales.
Elle reste en vigueur pendant + d’un siècle.

→ production : L’industrie est transformée par de nouvelles inventions techniques (financées par
l’abondance des capitaux). On va rénover le droit de la propriété industrielle en créant les brevets.
La métallurgie : on invente de nouveaux procédés d’affinage de la fonte, et un nouveau métal qui est
l’aluminium.
L’industrie chimique : procédé de fabrication de la soude, des colorants industriels, de la dynamite.
Textile : entièrement mécanisé

Le palmarès industriel est impressionnant (on multiplie la force motrice par 3 ; prod charbon x4, prod acier
x10, prod coton x100).

Dans l’industrie, seule la grande usine se développe, le nombre d’entreprises diminue au fur et à mesure
que la production augmente.
Ça va mener à une concentration géographique. Immense superficie, concentration humaine.
On observe que les usines qui fabriquent un même produit ont tendance à se réunir dans la même région. Il
y aura un délaissement de certaines régions au profit d’autres.
Une avance du nord du pays sur le Midi.
Cette concentration est aussi technique et financière. Tous les stades techniques ont de plus en plus
tendance à se retrouver dans les mêmes usines. Elles absorbent tous les concurrents qui produisaient le
même produit à des stades successifs.

→ commerce : révolution de 2 points de vue ;


. Révolution sur le marché intérieur : on voit apparaître les grands magasins qui vont remplacer les petits
commerces.
En 1852, on crée le Bon Marché. On vend de tout, et beaucoup avec un petit bénéfice pour chaque article
vendu. Il s’adresse à la ville entière, pas à une clientèle spéciale.
Révolution des techniques de vente : publicité, vente par correspondance, catalogues, soldes
Révolution des technique de trésorerie : système de rotation perpétuelle des stocks.
(Révolutions par Aristide Boucicaut)
. Révolution sur le marché international : fin du protectionnisme
1860 Napoléon 3 impose un traité de libre échange avec l’Angleterre, qui supprime les interdictions d’entrée
ou de sorties de certaines marchandises, et abaisse les droits de douane.
Conséquences : le commerce extérieur va tripler en 10 ans
Les industriels français restent mécontents, car ils voulaient exporter et pas importer.
Le pays s’enrichit, accumule des capitaux, qui sont investis à l’étranger.

2. La modernisation du pays

La physionomie du pays se transforme.

Deux grandes mutations :

- Transports
Le Second Empire a favorisé le chemin de fer. On abandonne les transports par voies d’eau.
Napoléon 3 impose la restructuration des compagnies qui sont concessionnaires des lignes et impose la
restructuration du réseau. On a 6 compagnies qui se partagent le réseau en zones géographiques
cohérentes. Ça aboutie à ce que, à partir de 1858 le réseau des grandes lignes est complètement achevé.
L’État va soutenir cette expansion en autorisant l’émission d’emprunt, et garantie les dividendes pour les
actionnaires de compagnie de chemin de fer.
Les chemins de fer deviennent le placement classique de la bourgeoisie, et le placement préféré des petits
actionnaires.
On va adapter le droit pour permettre le développement des chemins de fer.
On développe le droit de l’expropriation, le droit de la publicité foncière.
Le gouvernement va faire en sorte d’inciter les compagnies y compris dans les régions déshéritées.
Conséquences : 1870 il y a 22000 km de voies qui sont en exploitation y compris dans les régions les plus
reculées, et plus de 140000 personnes employées dans les compagnies.
C’est aussi la période du développement de la navigation à vapeur, qui remplace la marine à voile. On voit
se constituer les premières grandes compagnies de navigation internationale, qui deviennent vite de
véritables trusts, elles vont posséder leur propre chantier, leurs propres usines sidérurgiques, leurs propres
raffineries, leur propre pêcherie, on va aménager des ports en eau profonde (essor du Havre, Marseille…)

- Villes
Elles connaissent une croissance formidable, la population urbaine double, en particulier les grandes villes.
Les petits bourgs se transforment en villes.
Paris absorbe les communes alentours.
Les villes ne sont pas prévues pour accueillir autant d’habitants.
Napoléon 3 est sensible à ce sujet, il rêve de grandes villes modernes avec des grandes avenues pour
permettre la circulation. Il est persuadé que la destruction des vieux quartiers n’a que d’avantages. Ça
donnerai du travail, enrichirai les entrepreneurs, développerai l’hygiène publique, faciliterai les mouvement
des troupes et de la police en cas d’émeutes.
Il va charger le baron Haussmann de transformer complètement Paris.
Tous les vieux quartiers sont percés par de grandes avenues…

Conséquences politiques et sociales :


Départ des populations les plus pauvres vers la périphérie.
Ségrégation horizontale → quartiers bourgeois et populaires.
Les loyers augmentent, ce qui donne conflit entre propriétaire et locataire.
A Toulouse on abat les remparts et on va construire de grandes esplanades et tracer des grandes avenues
comme à Paris.

La modernisation c’est le triomphe de la bourgeoisie entreprenante, ce qui compte sous le Second Empire
c’est de s’enrichir.

B. La partage des fruits du progrès

1. Les progrès du monde rural

Dans les campagnes le Second Empire est marqué par le début de l’exode rural.
Les campagnes commencent à changer de nature, l’artisanat rural va disparaître.
C’est la période qui va «paysanner» les campagnes.
Les campagnes et l’agriculture ne sont pas parmi les politiques économiques de l’Empire. C’est
indirectement que le progrès va rentrer dans les campagnes.
Le développement du machinisme fait que les machines commencent à être utilisées. Permet la diffusion
de l’usage de l’engrais.
Conséquences : les rendements agricoles augmentent, ainsi que la surface agricole en mettant les terres en
valeur. Période où il va y avoir la plus grande superficie agricole de toute l’histoire du pays.
Bilan positif du secteur agricole.
La pauvreté va disparaître des campagnes, l’alimentation des paysans s’améliore, l’analphabétisation recule.
L’amélioration des conditions de vie se fait de façon inégalitaire.
Deux raisons :
. L’ouverture des chemins de fer a conduit à une spécialisation des réseaux agricoles. On abandonne la
polyculture au profit de cultures spécialisées en fonction des régions. Ça permet l’augmentation des
rendements. Effet négatif → rend les paysans plus sensibles aux épidémies et aux aléas météorologiques.
(Crise Phylloxera qui ruine le Languedoc années 80 s’attaque à la vigne). Il y a des cultures entières qui
parfois sont soumises à des crises très violentes.
. Les grosses propriétés agricoles se développent. La propriété agricole se concentre de plus en plus dans les
mains de la bourgeoisie.
Ce sont les propriétaires qui vont obtenir les vrais fruits, les salariés voient leurs conditions se détériorer.
Malgré cette diffusion inégale, la paysannerie est relativement satisfaite de son sort sous le Second Empire,
il n’y a pas de grande crise sociale, de mouvements sociaux dans les campagnes, on a un attachement très
fort des populations rurales.

2. La question ouvrière

Pour le milieux ouvrier les conditions de vie restent extrêmement pénibles.


Journées de travail 13-15h
Salaires qui ne suffisent pas à faire vivre les familles
Les enfants ouvriers (pas d’apprentissage, pas d’école)
Pas d’amélioration de l’alimentation (pain, pomme de terre)
Le logement est insalubre
Le pouvoir d’achat se dégrade
Les conditions de travail sont dangereuses

La principale évasion à cette vie est le cabaret, développement de l’alcoolisme


Moment où le milieu ouvrier se détache de la religion.

L’écart se creuse entre les plus pauvres et les plus riches du pays
60% possèdent 2%
Ces milieux sociaux deviennent de + en + imperméables → pas d’ascension sociale.

Cette situation entraîne les ouvriers devant un certain nombre de revendications


Il devient de + en + attiré par les idées socialistes.
Mais il n’y a pas d’unité de pensée, plusieurs courants se partagent.
Ils restent éloignés du monde politique et leurs actions ne sont pas politiques mais sociales
Ils vont créer des organisations professionnelles. L’action collective, les ouvriers ont l’obligation d’abolir sur
eux un document officiel «le livret de l’ouvrier» → document contenant l’état civil mais aussi situation
professionnelle, qui doit être contresigné par l’employeur à chaque nouvelle embauche et doit être
présenté aux autorités quand elles le demandent. Cela permet aux autorités de contrôler le déplacement
des ouvriers.

A partir des années 1860, quand N3 va perdre ses soutiens traditionnels il va commencer à s’intéresser au
moyen de rallier les ouvriers à sa cause. Il va répondre à un certain nombre de leurs revendications.
1862 : l’empereur autorise l’envoie d’une délégation officielle de 200 ouvriers à Londres, envoyés pour
s’informer sur le système syndical britannique. Il grâce les meneurs de plusieurs grèves
1864 : lors de la visite à Londres, ils ont découvert l’organisation des syndicats britanniques, leur puissance.
En revenant ils ont réclamé l’abrogation de 2 textes :
- La loi Le Chapelier
- Le décret D’allarde
Textes qui interdisent la création de syndicat et l’action collective professionnelle (la grève).
L’empereur leur donne partiellement satisfaction par la loi Ollivier du 25 mai 1864. Elle reconnaît le droit de
coalition à condition de respecter la liberté du travail.
Reconnaissance officieuse des associations syndicales (tolérées).
N3 tolère l’association internationale des travailleurs, qui pousse à l’organisation des mouvements ouvriers
et qui va être le vecteur de l’influence du marxisme en France.

Deux grandes mesures :


- Il abroge un article du cc « loi maître et serviteurs » 1868
- Il annonce qu’il va autoriser la création de chambre syndicale et la prochaine suppression du livret ouvrier
1869.
Ces mesures n’entreront jamais en vigueur car contre toute attente le Second Empire s’effondre en
quelques semaines à la faveur d’une guerre.

Chapitre 2 : Les débuts de la Troisième République, la consolidation du libéralisme politique (1870-1899)


Eté 1870 l’Empire est puissant, la Constitution s’est libéralisée (limites)
L’Empire va être balayé en quelques semaines, la France entre en guerre contre son voisin la Prusse.
La guerre a été tellement mal préparée que la défaite est quasiment immédiate.
Elle va provoquer un tremblement de terre politique, la République est proclamée sur les ruines de
l’Empire. Elle est proclamée par défaut. En 1870 les élites politiques sont majoritairement royalistes.
La majorité préférerait le retour d’un roi. République en attendant le retour d’un roi.

Période de contestation du régime républicain. Elle n’est là qu’à titre provisoire.


Dans les années qui suivent, les républicains réussissent à s’imposer et à se maintenir.
Ils se disent cependant opportunistes, réalistes, pour pouvoir mener leur politique républicaine ils ne
doivent pas heurter le sentiment majoritaire du pays.

Section 1 : La difficile installation de la République 1870-1879

L’Empire s’effondre vite, c’est un vrai basculement.


Vont suivre plusieurs années de KO, on va avoir 5 ans où la République est aux mains des anti-républicains,
et le régime n’a pas de texte constitutionnel.
Il faut attendre 1875 pour que les institutions du régime commencent à se former.

§1. Le chaotique changement de régime 1870-1875

Année terrible, en quelques mois on connaît une guerre avec la Prusse, un changement de régime, une
occupation militaire, une guerre civile.

A. L’année de tous les changements (Septembre 1870 – Mai 1871)

Une entrée en guerre mal préparée qui débouche sur la proclamation de la République.
Celle-ci est extrêmement fragile parce qu’elle commence par une véritable guerre civile autour de la
commune de Paris.

1. La guerre et la proclamation de la République

Cette guerre résulte de la situation politique internationale.


En Prusse, le chancelier Bismarck est en train d’essayer d’unifier toutes les régions de l’Empire Allemand.
Cette politique d’unification va se heurter aux intérêts de ses voisins européens.
Bismarck a des revendications territoriales, politiques et diplomatiques. Il entend prendre une place dans le
jeu diplomatique européen. Les français s’y opposent.
Il est persuadé qu’une victoire militaire aurait une grande importance pour sa politique d’unification.
Côté français la situation n’est pas comprise, ils n’avaient pas vu que la France n’était pas prête à la guerre.
B tend un piège diplomatique aux français et la France déclare la guerre à la Prusse (19 juillet 1970).
La guerre tourne complètement au désastre, l’armée française est écrasée en moins de 2 mois,
brutalement.
L’empereur est fait prisonnier sur le champ de bataille.
La nouvelle arrive à Paris le 4 sept, et face au vide du pouvoir, les députés républicains prennent la situation
en main et ils proclament immédiatement la république. Cette proclamation est un coup de force.
Mise en place d’un gouvernement provisoire de défense nationale, où on va trouver la plupart des grands
chefs républicains (Gambetta, Favre, Ferry).
C’est un gouvernement modéré, centriste de gauche.

Première mesure : proclamer la poursuite de la guerre.


Il refuse les conditions demandées par Bismarck pour l’arrêt des combats.
La guerre continue et le gouvernement quitte Paris, s’installe à Tours puis à Bordeaux.
La ville continue de combattre.
Début du siège de Paris. C’est un blocus effroyable.
Conséquence : famine, bombardements, sentiment de trahison
Enorme siège à Paris.
Bismarck s’est installé à Versailles et a proclamé l’unification de l’Allemagne.
Naissance de l’Empire allemand.
La contre-offensive des français est un échec, il est contraint de signer une convention d’armistice le 28
janvier 1871. Les allemands y imposent des exigences :
- Paris doit capituler, les parisiens doivent rendre leurs armes
- L’armistice soit provisoire (3 semaines) → négocier un traité de paix mais Bismarck ne veut pas négocier
avec un gouvernement qui est issu d’un coup de force, qu’avec un gouvernement issu d’élections.
On doit organiser des élections, dans un contexte très perturbé, 8 jours de campagne électorale qui se
déroulent alors que la moitié des départements sont occupés par l’armée allemande, et les prisonniers ne
vont pas pouvoir voter. L’élection a lieu en février et ce qui va déterminer les français à voter est la question
de la paix ou de la continuité de la guerre. Massivement ils votent pour la négociation de la paix (royalistes).
Les républicains qui veulent la poursuite de la guerre sont minoritaires.
Sur 650 élus on a 400 royalistes et 200 républicains.
Cette nouvelle assemblée s’installe a Bordeaux et elle ne souhaite pas se prononcer immédiatement sur la
forme du nouveau régime. Elle désigne un chef de l’exécutif (A. Thiers) qui devient « chef du pouvoir
exécutif de la république française en attendant qu’il soit statué sur les institutions de la France. »
La République est un état de faits, mais aucun choix définitif n’a été arrêté, elle est provisoire.
L’assemblée et le gouvernement négocient avec Bismark le traité de paix de Francfort le 10 mai 1871.
Les conséquences de la défaite sont très lourdes pour la France.
. Elle perd l’Alsace et la Moselle.
. La France doit aussi payer une indemnité de guerre énorme (5 milliards de francs en 3 ans). Une partie de
la France sera occupée par l’armée allemande jusqu’au versement de la totalité de l’indemnité.
. Il impose d’accorder à l’Allemagne le statut de la nation la plus favorisée. Ça doit être son partenaire
privilégié.
. Une clause qui laisse la possibilité aux habitants de l’Alsace et de la Moselle de conserver la nationalité
française, à condition de quitter la région avant le mois d’octobre 72. Toute l’élite intellectuelle décide de
quitter le territoire.
La France respecte ce traité jusqu’en 1914.
A Paris les habitants sont absolument opposés à ces négociations de paix.
L’opposition va déboucher sur une insurrection et sur une véritable guerre civile.

2. La commune de Paris

Blocus depuis sept 70 à fin janvier 71.


Quand les allemands entrent dans la ville les parisiens le prennent comme une humiliation supplémentaire.
La population est armée. Le gouvernement et l’assemblée vont se montrer maladroit ;
Ils refusent de rentrer à Paris, ils s’installent à Versailles. Le travail n’a tjr pas repris, et le gouvernement de
Thiers va supprimer la solde les militaires et le gouvernement décide de suspendre le moratoire sur les
loyers (mesure qui autorisait les parisiens à ne pas payer leur loyer pendant la guerre).
Thiers essaye de reprendre les canons le 18 mars 1871 et l’insurrection éclate. On voit s’organiser un
véritable pouvoir insurrection. Les soldats de la commune prennent le nom de fédérés.
Politiquement ces communards sont des révolutionnaires. Désormais on a face à l’assemblée et au
gouvernement un pouvoir rival. La commune de Paris va mettre en place une politique ultra révolutionnaire
(instruction gratuite laique obligatoire, assos ouvrieres, séparation état église, réform droit success et
famille, interd travail de nuit)
La commune en moins de 3 mois va être écrasée ;
En mai, Thiers décide qu’il faut mettre fin à la commune de Paris. Elle va déboucher sur une réaction
sanglante « la semaine sanglante ». Les communards vont être repoussés, ils fusillent tous leurs otages,
incendient l’hôtel de ville et les bâtiments officiels. Les versaillais multiplient les exécutions sommaires
contre les soldats fédérés et la population civile.
La répression qui suit va être aussi terrible.
On va instaurer des tribunaux d’exception qui vont procéder à 40 mille condamnations.

Cette épisode de la commune a eu des conséquences immenses sur la vie politique de la fin du 19e et du
début du 20e siècle.
Le mouvement révolutionnaire est décapité pour au moins 10 ans.
Il a trouvé un mythe fondateur dans la commune. Elle a servi de modèle d’insurrection populaire.
La gauche radicale va s’opposer à la politique de Thiers parce qu’il a écrasé la commune.
Pour l’opinion publique, la République ne se confond plus avec les révolutionnaires.
La répression contre les révolutionnaires de la commune a été menée par la République. On est passé de
l’idée d’une république rouge (révolutionnaire) à une république bleue (modérée, centriste, bourgeoise).
Les partisans de la monarchie se trouvent privés de ce qui était leur meilleur argument. L’opinion publique
n’a plus peur de l’idée républicaine, elle peut écraser les révolutionnaires.

B. Le faux départ de la République

La guerre est terminée et la commune est écrasée.


La 3e République forme un paradoxe à ses débuts.
Elle est gouvernée par les adversaires du régime républicain. La majeure partie des gouvernants sont des
royalistes. Cette élite politique voit une parenthèse avant le retour de la monarchie.
On a toute une période 71-75 où tout le monde attend le retour de la monarchie.

1. Attendre la monarchie, le gouvernement conservateur d’Adolphe Thiers

En 1871 il est l’homme fort du régime pour l’opinion publique, il a écrasé la commune et négocié la paix
avec les allemands. Il peut donc mettre en place une politique conservatrice.
Au début, on semble s’orienter vers un régime parlementaire. Sa personnalité est omniprésente, il est jugé
trop puissant. Alors l’assemblée va organiser les pouvoirs publics pour le cadrer. Elle va adopter la loi Rivet
le 31 août 1871 → obligation de la contre signature (les ministres doivent contre signer les actes du chef de
l’exécutif et en sont responsables devant l’assemblée), accord d’un nouveau titre à Thiers : président de la
République ( il est aussi chef du gouvernement et député). Pouvoir de nommer et révoquer les ministres.
Toute cette politique va être une œuvre personnelle, il gouverne seul.
Il réorganise l’administration du pays, départementale, municipale, l’armée (inspirée par la méfiance →
l’armée n’aura plus le droit de voter).
Il mène une politique fiscale, économique, qui est fondée sur le versement de l’indemnité de guerre.
En sept 73 on se libère de l’indemnité de guerre. Politique de redressement du pays qui fonctionne.
Une fois que cette politique se met à fonctionner la situation d’Adolphe Thiers devient compliquée.
Il s’est aperçu que la forme du régime aidait au rétablissement du pays. En novembre 1872 dans un discours
célèbre il se prononce pour le maintient de la république. Thiers devient encombrant pour les monarchistes
et en particulier pour ceux présents à l’assemblée.
En 73 l’assemblée essaye de réduire les prérogatives de Thiers → loi De Broglie (loi chinoise)
Il ne peut plus communiquer avec l’assemblée autrement que par des messages écrits.
L’assemblée voit un obstacle à la restauration de la monarchie au point qu’au mois de mai 73 la majorité de
l’assemblée met le gouvernement en minorité par un vote de confiance hostile.
Thiers démissionne. Le soir même l’assemblée élit un nouveau président de la république : le maréchal
Patrice de Mac Mahon. C’est un royaliste convaincu soutenu par la majorité royaliste de l’assemblée et il
annonce immédiatement qu’il n’est là que pour garder la place en attendant le retour d’un roi.
Il met en place une politique d’Ordre moral.

2. Restaurer les valeurs conservatrices : l’Ordre moral de Mac Mahon

C’est un homme très différent de Thiers, il est militaire, il n’a pas d’ambition politique et va très vite décider
de ne rien décider et qu’il laissera gouverner son chef de gouvernement (De Broglie).
Le but de leur politique est de préparer le retour de la monarchie. Ils estiment qu’il faut rétablir l’ordre
moral dans le pays car la république aurait perverti certaines valeurs ce qui compromet le retour d’un roi.
Ils vont mettre en place une série de mesures d’ordre moral. Volonté de lutter contre le républicanisme et
de reconquérir la société.
Cette politique prend 2 aspects :
- L’administration : épuration qui sert à purger l’administration des éléments républicains (surveillance
policière dans les écoles, série de mesures symboliques) politique d’ordre moral qui cherche à réformer la
morale publique et de l’opinion publique. → rechristianisation de la vie publique et politique (Montmartre).
On cherche à moraliser les citoyens.
Création de facultés catholiques.
Période étrange car la république a du mal à s’imposer et en même temps la royauté fait face à bcp
d’obstacles pour être restaurée. Les royalistes sont très divisés, entre deux courants.
Les deux camps réussissent à trouver un accord : ils acceptent tous de soutenir le compte de Chambord en
contrepartie celui ci accepte qu’à sa mort la couronne passe dans la famille du compte de Paris.
Tout échoue à cause de l’intransigeance du compte de Chambord ; il rejette tous les principes de la
révolution de 1789. Il veut un retour à la société d’Ancien Régime. Cette volonté s’incarne dans une
question de drapeau. Il annonce que quand il montera sur le trône il ne conservera pas le drapeau tricolore.
Derrière cette histoire de drapeau on a 2 conceptions opposées de la monarchie qui viennent se heurter : la
monarchie absolue de droit divin qu’il souhaite, et une monarchie constitutionnelle. La majorité
monarchiste ne veut pas de droit divin mais un roi constitutionnel.
La position du compte de Chambord bloque tout le processus de restauration de la monarchie.
Elle est impossible tant que ce compte est vivant. Les députés décident d’attendre.
L’assemblée décide de gagner du temps en attendant, et le 20 nov elle vote la loi du septennat : elle confie
le pouvoir exécutif à MM pour 7 ans. Ce texte est personnel et prévu pour une période transitoire.
Le but de cette loi est d’attendre la mort du compte de Chambord. La restauration est mise en attente.
La vie politique va se transformer. La majorité monarchiste se disloque . En même temps les républicains
vont mener une politique habile en s’unifiant. Ils se rapprochent des monarchistes orléanistes. Ce
rapprochement a pour conséquence un glissement progressif vers de nouvelles institutions.
La loi du septennat avait créé une commission chargée d’élaborer des lois constitutionnelles. Celle-ci va
travailler le plus lentement possible, tellement que le temps qu’elle présente son projet la majorité a
explosé et on arrive à cette situation en janvier 75 que les orléanistes et les républicains se mettent d’accord
pour voter les textes de compromis proposés par la commission. Est voté un amendement Wallon qui porte
sur le mode d’élection du président. Il est fondamental ; il introduit une nouveauté considérable, il envisage
la fonction présidentielle comme permanente, inscrite dans les textes constitutionnels, et comme une
fonction indépendante de son détenteur.
La république cesse d’être un Etat de fait provisoire, elle devient un régime constitutionnel du pays.
Il ne dit pas que la France est une république mais il fait de la présidence de la République une institution
stable. Par ce texte implicitement la monarchie est rejetée. A partir de là les institutions vont commencer à
s’organiser timidement

§2. L’organisation timide des institutions républicaines (75-79)

Les institutions républicaines commencent à s’organiser, en deux temps :


- vote des lois constitutionnelles de 1875
- série de crise pose la question de l’interprétation de ces lois constitutionnelles (77-79)

A. Les lois constitutionnelles de 1875

Elles sont le fruit d’un compromis entre les orléanistes et les républicains
L’assemblée va voter 3 textes constitutionnels :
- loi du 24 février → organisation du Sénat
- loi du 28 février → organisation des pouvoirs publics
- loi du 16 juillet → rapports des pouvoirs publics

Elles vont être très brèves : au total 34 articles en découlent


Elles sont prévues pour être facilement révisées.
Elles prévoient que l’exécutif soit confié à un président de la république
L’exécutif est confié à un président de la république. Le législatif est confié à 2 chambres, qui ne sont pas
dans une situation d’égalité.

1. L’exécutif : le président monarque constitutionnel

Il est confié au président de la République.


Les républicains n’étaient pas favorable à un président ils auraient préféré un exécutif collégial.
Les orléanistes y étaient favorables car dans leur esprit il sera plus facile de restituer la royauté si le texte
constitutionnel prévoit déjà un exécutif unique.
Le président de la République ressemble à un monarque constitutionnel, il a ses prérogatives.
Il est élu pour 7 ans, il est rééligible. Pas de suffrage universel direct → élu par les 2 chambres réunies en
assemblée nationale.
La constitution prévoit que le président est irresponsable. Chacun de ses actes doit être contresigné par les
ministres concernés. Les lois const de 75 sont succinctes sur le rôle des ministres. Ils sont solidairement
responsables devant les chambres, par leur programme politique et leurs actions.
Dans le texte constitutionnel les ministres apparaissent comme des collaborateurs sans spécialisation qui
sont au service du président. Il va falloir dans le silence du texte que des pratiques se mettent en place.
En particulier dès 76 va apparaître un personnage qui porte le nom du président du conseil (premier
ministre). Le président ressemble à un monarque, il est assisté de ministres ayant des pouvoirs délaissés.
Tout est prêt pour pouvoir transformer le président en roi.

2. Le législatif : la prééminence du Sénat sur la chambre

Les lois de 75 prévoient deux chambres → le Sénat et la chambre des députés.

Fonctionnement du Sénat : loi du 24 fév


Elle prévoit qu’il soit composé de 300 membres qui sont recrutés de 2 façons différentes.
Les 3/4 des sénateurs sont élus pour 9 ans au scrutin indirect par des collèges qui sont composés de
conseillers municipaux, généraux, de députés. Il y a une grande domination de la France rurale dans cette
partie.
Le quart restant sont des sénateurs nommés à vie par l’assemblée nationale.
Ces mécanismes de nomination ont un but → faire du sénat une chambre conservatrice en le faisant
échapper à l’influence du suffrage universel.

Fonctionnement de la chambre des députés :


Dans la constitution elle n’est quasiment pas organisée → « élue au suffrage universel »
Pour tout le reste la const renvoie à des lois électorales ultérieures.
Il faut attendre plusieurs mois pour que le nombre des députés et que la durée de leur mandat soit fixés.

Ils ont l’initiative des lois, ils partagent le pouvoir de voter ces lois.
Stricte égalité dans le processus législatif.

Le Sénat a une prééminence sur la chambre des députés pour 3 raisons :


- Il dispose de pouvoirs en matière de justice politique (il peut juger le président en cas de haute trahison,
les ministres en cas de délit dans leur mission)
- Il ne peut pas être dissous par le président
- Il intervient dans le processus de dissolution de la chambre (doit donner un avis conforme au président)

Le bicamérisme inégalitaire a d’abord pour but de neutraliser la chambre des députés car on s’en méfie vu
qu’elle est élue au suffrage universel direct.

Cette concentration met en place une potentialité de régime parlementaire ; elle prévoit la responsabilité
politique des ministres explicitement. Mais il ne définit pas clairement la nature du parlementarisme, où se
trouve le centre du pouvoir. Ces questions non résolues débouchent sur plusieurs crises.
La constitution peut être lue de plusieurs façon, d’une interprétation différente entre les monarchistes et les
républicains.

B. La lecture républicaine du régime

Les lois constitutionnelles sont adoptées, puis on procède à des élections dans les deux nouvelles
chambres.
Élection au sénat → remporté par les monarchistes
Élection chambre des députés → remporté par les républicains

Pour diriger le nouveau gouvernement Mac Mahon va s’appuyer sur la tradition parlementaire et il va
nommer comme président du conseil un homme qui est élu de la majorité de la chambre des députés :
Jules SIMON. Celui-ci commence à réclamer au président une politique en rupture avec l’ordre moral.
La crise va éclater le 16 mai 1877.

1. La crise du 16 mai 1877

C’est une crise entre le président et la chambre des députés.


La crise repose sur une différence de conception du régime.
Leurs idées :
MM considère que les ministres sont l’émanation de sa propre personne. Ils le représentent.
Il considère qu’il peut leur donner des directives quel que soit leur couleur politique.
JS et son gouvernement estiment que les ministres sont une émanation de la chambre des députés et ils
estiment qu’ils doivent appliquer la politique qui évolue par la chambre. Donc il doit en finir avec l’ordre
moral.
La crise éclate le 16 mai 1877 → JS reçoit du président une lettre de reproches, il lui réclame des
explications car il n’a pas défendu devant la chambre la position de MM. Il en profite pour expliquer sa
conception personnelle de la responsabilité politique ; selon lui JS a une responsabilité devant la chambre,
mais lui a une responsabilité devant le pays. Il existe une double responsabilité.
Les républicains eux estiment qu’il n’y a qu’une seule responsabilité, celle du gouvernement devant la
chambre.

JS démissionne et il est remplacé par le duc de Broglie nommé par MM, pris hors de la majorité de la
chambre des députés.
Il forme un gouvernement d’ordre moral, veut reprendre cette politique.
Les députés républicains vont protester par un manifeste. Ils refusent de reconnaître ce gouvernement car il
n’émane pas de la majorité du parlement. Il réaffirme que le gouvernement doit être issu de la majorité de
la chambre.
En réponse au manifeste, le 25 juin 77 MM va dissoudre la chambre des députés.
De nouvelles élections vont être organisées et la campagne électorale se déroule dans une ambiance très
violente.
Le gouvernement de Broglie effectue une purge dans l’administration pour favoriser les candidats de l’ordre
moral.
Les républicains vont hausser le ton, de nombreux discours viennent radicaliser leurs conceptions.
Cette campagne est marquée par une forte intervention de l’église catholique qui soutient l’ordre moral, qui
entraînera des conséquences par la suite.
Une énorme participation aux élections et un grand succès pour les républicains, la chambre est désormais
républicaine au 3/5e .
Que va faire MM ?
Il cède et appelle comme président du conseil un député issu de la majorité républicaine : DUFAURE
Il affirme que désormais il sera fidèle aux règles parlementaires, qu’il n’utilisera plus le droit de dissolution
pour changer la majorité de la chambre.
Cette crise est importante parce qu’elle a imposé une interprétation de la constitution, désormais le
président de la république renonce à jouer un rôle actif dans l’orientation de la politique, c’est un arbitre, il
est neutre. C’est la chambre qui décide de la couleur politique du premier ministre.
L’équilibre des pouvoirs s’est transformé.

Un triomphe progressif des républicains qui vont imposer leur conception des institutions.

2. Le triomphe des républicains

Janvier 1879 → les républicains deviennent majoritaires au sénat.


Le dernier monarchiste dans les institutions est le président. Il se voit contraint de procéder à des
nominations républicaines. Dans ces conditions il préfère démissionner, et il le fait le 30 janvier.
Le jour même les deux assemblées réunies désignent un nouveau président de la république : Jules GRÉVY
(Premier président de la république à être républicain)
Le jour de son élection il adresse une message aux assemblées → la doctrine GRÉVY :
Il affirme qu’il n’entrera jamais en conflit avec le Parlement et il renonce à son droit de dissolution.
Il affirme aussi que le président de la république doit avoir un rôle réduit, que le pouvoir politique
appartient à la chambre. Le président ne gouverne pas, ceux sont les ministres et le président du conseil.
Il affirme que les ministres et le président du conseil sont responsables devant la chambre.

Cette prise de possession de la république par les républicains s’accompagne de 3 mesures symboliques :
- La Marseillaise devient l’hymne nationale
- La fête nationale le 14 juillet
- Les deux chambres s’installent à Paris

Le changement de la constitution n’est pas leur seule motivation.


Ils voulaient pouvoir mener une politique différente de celle voulue par les monarchistes.
Ils veulent une politique de défense des petits artisans, du petit salariat, des petits producteurs
indépendants, plutôt qu’une politique d’ordre moral.

Les républicains sont conscients que le soutient de l’opinion publique est fragile, elle est changeante,
ambiguë, contradictoire.
Ceux qui s’emparent de toutes les fonctions du pouvoir sont des opportunistes.
Ils veulent mener une politique réformiste mais sans heurter le sentiment majoritaire du pays. Ils vont agir
de façon stratégique, de manière réaliste.
Les opportunistes sont majoritaires à partit de 1879, et le restent pendant 20 ans.
Commence la période de république opportuniste.

Section 2 : La République opportuniste 1879-1899

A la chambre la majorité républicaine n’est pas homogène.


La plus grosse masse se partage entre 2 courants.
. L’union républicaine (Gambetta)
. La gauche républicaine (Ferry)
Ces deux mouvement se ressemblent, ce sont des opportunistes.
La seule chose qui les sépare est la personnalité de leur chef.
En 1882 à la mort de Gambetta, on assiste à une fusion des deux groupes.
On trouve une minorité, les républicains radicaux (Clémenceau). Elle s’est séparée des républicains
opportunistes car elle les accuse de trahir le programme de belleville. Ils veulent l’application immédiate de
ce programme, la séparation des églises et de l’État, l’instruction laïque et l’impôt sur le revenu.
Ils veulent aussi des mesures sociales, d’où l’appellation de radicaux socialistes.
C’est la refonte de la législation du travail, et la réduction du temps de travail.

Pendant la décennie 1880, la grande figure des républicains opportunistes est Jules FERRY.
Il va être désigné comme président du conseil.
C’est lui qui va mettre en place les premières mesures prises par les républicains opportunistes.

§1. « La France de Jules FERRY »

La politique mise en place par les opportunistes va être désignée sous la formule de politique des résultats.
C’est le résultat qui compte.

A. La politique des résultats

Dès 1879, les opportunistes vont se mettre en situation de gouverner.


Ils vont se débarrasser de leurs ennemis, épuration de l’administration.
En même temps ils vont donner des gages à ceux qui les ont soutenu.
Grande amnistie pour les anciens communards.

Cette politique des résultats va d’abord s’attacher à effacer les atteintes aux libertés qui avaient été
commises par MM. Elle va aussi s’attacher à transformer les structures de la société.

1. La défense des libertés et la relance économique

Le début des années 80 c’est la période des grandes lois fondatrices pour les libertés publiques et
individuelles. En particulier 3 axes.
> liberté de réunion, rétablie par la loi du 30 mai 1881 qui supprime le principe de l’autorisation préalable.
> liberté de la presse, loi du 29 juillet 1881 qui prévoit la suppression de toutes les entraves à cette liberté,
et du délit d’opinion. Cette loi est le point de départ d’un essor de la presse en France, elle devient le 4e pvr.
> libertés locales, loi de 1882 qui rétablit l’élection des maires, loi de 1884 qui étend les compétences des
municipalités (décentralisation avant l’heure). Paris reste dans un régime d’exception, pas de maire.

Les républicains opportunistes arrivent au pouvoir dans un contexte économique difficile.


Il y a une dépression de 73 à 96, suivi des bouleversements dans l’agriculture (concurrence pays émergents,
développement de la maladie de la vigne le Phylloxera).
Les opportunistes rassurent les milieux d’affaires car ils sont très attachés au libéralisme, y compris au
libéralisme économique.
On va trouver de puissants hommes d’affaires qui voient dans ces républicains une garantie de ces intérêts.
Les opportunistes veulent satisfaire le milieux des affaires de l’industrie, de la banque, avec une politique de
relance économique libérale. Est mis sur pied en 79 un grand plan de relance économique qu’on appelle le
plan Freycinet. Il veut stimuler la reprise économique par des commandes massives de travaux publics dans
les domaines ferroviaires, les installations portuaires, et sur les voies navigables. Il s’inspire des pratiques du
Second Empire mais en allant plus loin.

Ce plan abouti à :
- la rénovation des canaux de navigation en particulier on normalise les écluses partout dans le pays.
Les conséquences sont la relance de l’industrie, de la construction des bateaux, la construction d’usines
électriques le long des canaux, qui conduit à une modification des territoires ruraux.
- la construction massive de lignes ferroviaires, en deux temps : 79 Elles sont condamnées au déficit mais
l’État va leur garantir des bénéfices d’exploitation. En 83 on rajoute des conventions entre l’État et les
compagnies, il prend à sa charge les risques des déficits.

Ce plan contient des arrières pensées politiques. Ils espèrent que ces dividendes générés permettront à
cette bourgeoisie de se détourner de certains aspects de la politique.
Il est prévu sur le très long terme. Le but est de s’attacher le soutien des milieux d’affaires mais aussi du
monde rural. L’application de ce plan dure 35 ans → 1914. Il permet une réelle prospérité. Les marchés
extérieurs se ferment.
Ce plan est un vrai succès économiquement et politiquement.
2. La transformation des structures sociales

Petit à petit les opportunistes transforment des pans entiers de la société → la famille
Loi Naquet 1884 → rétablit le divorce (de façon modérée). Une seule forme de divorce : le divorce pour
faute. C’est une loi de compromis, nombreux sont insatisfaits.
C’est un phénomène marginal pendant 15 ans.
Cette question du divorce reste un vrai sujet de division entre deux conceptions de la famille.

Le monde du travail se transforme aussi → moment d’industrialisation massive du pays, les conditions de
travail ont changé mais pas la législation du travail (depuis CC 1804).
Le droit du travail est donc inadapté à la réalité du monde du travail, il faut refondre ce droit.
La loi Waldek-Rousseau 1804 autorise la création des syndicats. Elle s’inscrit dans la logique des lois
libérales, donc les syndicats peuvent se former librement, ils ont une personnalité juridique reconnue.
On leur reconnaît la liberté totale d’adhésion, de réunion, de démission.
Paradoxalement cette loi est mal reçue dans le milieu ouvrier. Ils voient les dispositions restrictives, comme
une mesure de police. Plusieurs organisations refusent de se plier à cette formalité, ça va entraîner des
conflits et des poursuites judiciaires.
Cette loi vient définir le domaine d’action syndicale : les syndicats peuvent défendre les intérêts
économiques, industriels, commerciaux ou agricoles. L’action politique est fermée.

Cette loi a eu un effet important → elle donne un nouvel essor au syndicat.


A partir de 86 est créé toute une série de grands syndicats, et en naît en 95 la CGT.

B. La propagation de la république

Les opportunistes n’entendent pas simplement faire des réformes ponctuelles, ils veulent changer les
esprits, propager de nouvelles valeurs (propagation morale), comme la laïcité.
Elle a aussi un aspect physique, ils veulent diffuser leurs valeurs au-delà des frontières de la République (→
colonisation).

1. La laïcisation par l’école

La question de la laïcisation se pose par l’arrivée au pouvoir des opportunistes.


C’est une question essentielle car ils partagent tous l’idée qu’il faut retirer toute influence politique aux
différentes églises, particulièrement l’église catholique.
Il faut les exclure de toute influence sur les affaires de la société.

Les républicains vont lancer une offensive anti cléricale (opposé à l’église) dans tous les domaines de la vie
sociale.
Exemple : interdiction de travailler les jours catholiques, laïcisation des cimetières

Au cœur de cette politique de laïcisation il y a la question scolaire. Les républicains entendent imposer ce
modèle de laïcisation en rendant l’enseignement public, laïc et obligatoire.
L’école est le moyen de faire passer une morale citoyenne à l’ensemble des enfants du pays, éduquer d’une
manière nouvelle.
Causes : La défaite de 70, ils sont persuadés qu’elle vient de la mauvaise éducation.
Le Second Empire n’aurait pas pu s’installer si les masses avaient été plus éduquées.
De nombreuses lois depuis des décennies encourageaient le développement de l’enseignement primaire.
Mais l’école n’est pas obligatoire et pas laïque.
La question de la laïcité de l’école est devenue importante depuis 75. Le gouvernement d’ordre moral a
autorisé les établissements catholiques à délivrer les diplômes universitaires.
Cette autorisation a été prise comme un affront par les républicains. L’église catholique a été très présente
dans la vie politique de l’ordre moral et triomphaliste à cette autorisation.
Il y a une charge symbolique très importante. Les républicains veulent effacer l’affront.
Cette politique scolaire des opportunistes est portée notamment par Jules FERRY et prend la forme d’une
douzaine de lois qui vont être adoptées entre 79 et 86, et vont transformer l’enseignement.
. Réorganisation de l’enseignement primaire (loi 28 mars 1882) → laïque, gratuite, obligatoire 6-13 ans.
. Transformation de l’enseignement secondaire → pour les jeunes filles
. Réorganisation enseignement supérieur → monopole de la défense aux universités
. Changement du statut des instituteurs, ils deviennent fonctionnaires.
. Laïcisation, suppression de la morale religieuse à l’école, création de l’instruction civique.
. Laïcisation du personnel d’enseignement

Toutes ces lois ont été adoptées et sont bien reçues dans les milieux populaires, dans les classes moyennes
et dans les minorités religieuses (elles y voient un moyen de réduire l’influence de l’église catholique).
Ceux qui sont heurtés est la bourgeoisie catholique. Ils s’agitent 81-82 mais ne parviennent pas à s’organiser
et ce mouvement de critique va s’essouffler au point qu’à la rentrée de 82 tout est terminé.

2. L’expansion coloniale

La colonisation moderne était lancée depuis 1830 et renforcée sous N3.


C’est la 3e République qui va donner une impulsion à ce mouvement.
Dans l’Empire colonial on passe de 6M à 55M d’habitants.
L’expansion coloniale est massive, et c’est une politique officielle.
Lors des périodes précédentes la colonisation au nom de la France était le fait aventurier qui s’emparait de
territoires, et le gouvernement français les reprenaient à son compte.

La colonisation devient officielle, le parlement autorise et le gouvernement organise les expéditions


militaires et coloniales.
Ils sont persuadés que l’Algérie est une colonie différente des autres, c’est l’une des plus anciennes.
Toute une partie de cette politique coloniale s’explique par cette volonté de renforcer la colonie algérienne.
En 1881 la France intervient en Tunisie et installe un protectorat français pour protéger la frontière
algérienne. Pour la même raison la France envoie des expéditions militaires dans le Sahara.
Pour le reste il n’y a pas de ligne directrice, dans 4 directions à la fois :
- Expansion coloniale en Afrique du nord en partant de cette colonie algérienne
- Asie du Sud Est
- Afrique Subsaharienne
- Îles du Pacifique et de l’Océan Indien (colonisation de Madagascar pour contrôle des mers)

Ce qui guide les opérations coloniales de la France est la concurrence avec les autres puissances coloniales
en particulier la concurrence avec la Grande-Bretagne.
L’Empire colonial britannique est le plus vaste (Indes, Canada, Australie), il se lance dans la colonisation de
l’Afrique et en 1914 elle contrôle toute l’Afrique de l’Est.

C’est une période de véritable compétition entre les nations européennes.


Politique coloniale française menée par un jeu géopolitique d’action et de réaction.
Ces expéditions coloniales sont un moyen de politique étrangère. Elles sont suivies de négociations
diplomatiques qui aboutissent à des accords, qui redistribuent les territoires colonisés.

Très vite on va avoir une justification doctrinale de la colonisation dans les années 80.
Dans les débats, le gouvernement vient défendre.

Jules FERRY explique que la colonisation a :


- Une justification politique : moyen de reprendre son rang parmi les grandes nations après la guerre de 70.
- Une justification militaire : lieu d’entraînement qui permet de renforcer l’armée
- Une justification économique : moyen de trouver des débouchés pour les produits industriels et
d’approvisionner en matière première.
- Une justification civilisatrice : il y a une devoir des peuples colonisateurs d’aller apporter la civilisation aux
peuples colonisés.

On entend des voies qui sont contre la colonisation et qui viennent principalement de 2 bords politiques
> droite nationaliste : la colonisation ne sert à rien et elle détourne l’armée de son véritable but.
> gauche radicale et socialiste : certains s’opposent au principe même de la colonisation (Clemenceau), mais
la plupart sont opposés aux méthodes de colonisation
De manière générale la colonisation fait consensus, elle est acceptée.

On a une République très bien établie, mais à partir de 1885, de très nombreux scandales vont venir
bousculer cette république opportuniste et donner lieu à des critiques très virulentes

§2. La république bourgeoise et parlementaire face à ces détracteurs

Critiques de 2 ordres

- Une partie des critiques vient des populistes qui vont développer un antiparlementarisme violent.
- Une partie des mouvements socialistes et anarchistes qui s’attaquent à l’embourgeoisement de la 3e Rép.

A. La contestation populiste du parlementarisme

Dans cette série de crises, deux sont importantes.

> La crise boulangiste


Elle met en lumière la réalité de l’antiparlementarisme, comment il est monté en puissance

> Le scandale de Panama


Il met en lumière la réalité de la corruption, des compromissions de ces élus républicains

1. La montée en puissance de l’antiparlementarisme : la crise boulangiste

Le boulangisme doit son nom à Georges BOULANGER (ministre de la guerre 1880) homme populaire dans
des milieux et raisons différentes, surtout auprès de ceux qui veulent prendre une revanche sur l’Allemagne.
Sa popularité inquiète les opportunistes, et fini par être renvoyé du gouvernement en 87 → erreur
stratégique car il va faire figure de l’opposition du gouvernement, et va se former autour de lui tout un
mouvement de mécontents qui viennent d’horizons différents. Il les fédère autour d’un groupe qui porte le
nom de «Parti national». La base de ce groupe est formée par la ligue des patriotes (mouvement formé par
Déroulède fondé en vue de la revanche contre l’Allemagne), préparer la jeunesse moralement pour
préparer au mieux cette revanche.
Au cours des années 1880 la ligue des patriotes passe à l’action violente → travaille un coup d’État.
Elle veut établir par la force une République débarrassée du parlementarisme, avec un exécutif puissant.

Programme politique : dissolution de la chambre, instauration régime présidentiel, création référendum


populaire sur les sujets les plus importants.

Cette propagande progresse à la faveur d’un gros scandale qui favorise la propagation.
1887 : Scandale des décorations. Le gendre du pdr organise un trafic de légion d’honneur. Le scandale est
tellement grand que le pdr GREVY doit démissionner, il est remplacé par CARNOT.
Ce scandale propulse Boulanger au premier plan de la scène politique. Pendant un an, pour faire entendre
son discours il se présente à toutes les élections possibles. Il est élu à chaque fois avec une majorité
écrasante et démissionne pour se représenter ailleurs. Il ne veut pas être élu mais faire entendre son
message.

Janvier 1889 : ces partisans tentent un coup d’État, qui échoue de peu, et qui fait enfin réagir le
gouvernement qui va prendre immédiatement ne série de mesures :
La ligue de patriotes est dissoute, changement du mode de scrutin, boulanger est traduit en justice pour
attentat contre la sûreté de l’État.

Élections suivantes : le boulangisme est fini en 89

→ Grandes répercutions
Le boulangisme à servi de révélateur d’un profond mécontentement populaire et a permis de mettre en
lumière le fossé existant entre l’élite politiques, les élus et l’opinion publique.
Il a fédéré tous les mécontents en un seul mouvement alors même qu’ils venaient de milieux très divers.
Toute une partie du pays ne croit plus au parlementarisme.
Ils ont trouvé une nouvelle forme d’expression : la contestation violente du parlementarisme

2. Le scandale de Panama

En 1880 l’ingénieur LESSEPS lance le projet extrêmement coûteux de percer un canal à Panama.
Pour réunir les fonds il fonde une compagnie qui en 85 décide de lancer une souscription publique auprès
des petits épargnants. Pour cela elle a besoin d’une loi. Pour éviter l’enquête et être sure du vote, elle verse
des pots de vin à plusieurs ministres et parlementaires. La loi est votée en 88 et quelques mois plus tard la
compagnie fait faillite et dépose le bilan ; le canal n’est pas construit et des milliers de petits souscripteurs
sont ruinés. Le public ignore que la loi a été votée frauduleusement, puis en 92 une campagne de presse va
déclencher le scandale → presse d’extrême droite. Elle accuse un complot entre les banquiers et les
politiciens. Cette campagne est tellement violente que plusieurs se suicident après avoir vu leur nom dans
la presse. Elle dénonce le scandale de la corruption, mais surtout le traitement judiciaire car elle a montré
que la corruption avait été massive, qu’ils ont acheté des journaux pour cacher… Malgré cette corruption
massive, presque personne n’est condamné par la justice (1 ministre, 2 ingénieurs).

Conséquences :

- Moment important du renforcement de l’antiparlementarisme


- Renouvelle la classe politique (les opportunistes vont se transformer en progressistes)
- Les alliances politiques se redessinent : alliance centriste (progressistes et députés catholiques
conservateurs)
Le progressisme est du centrisme modéré.
Cette alliance des centres se fait avec le soutien du pape. Le pape veut apaiser les relations entre les
catholiques et les républicains.

B. La contestation socialiste de l’embourgeoisement de la république

1882 République des centres qui va faire face à deux crises

1. La politique d’apaisement face à la crise sociale

Cette fin du 19e siècle est un moment de crise économique et démographique qui va conduire à un
durcissement des positions politiques de la droite et de la gauche.
La France est touchée par une baisse de jeunes gens (pays plus vieux d’Europe).
L’accroissement naturel est nul et la France va avoir recours à l’immigration massive.
Pour favoriser cette immigration on adopte une loi de naturalisation en 89 qui est libérale et qui confère la
nationalité française à tout enfant qui est né sur le sol français.
En même temps que la France ouvre ses frontières, les étrangers subissent des violences xénophobes, des
émeutes se produisent ainsi que des massacres.
L’extrême droite dénonce l’invasion → discours de l’anti France
Plus l’économie décélère, plus ces violences xénophobes augmentent.
L’économie française connaît une très sévère décélération, mais recule face à la concurrence d’autres pays.

Face à cette situation les gouvernements centristes qui vont se succéder recherchent l’apaisement.
Gouvernement de Jules MELINE.
Ils vont instaurer un protectionnisme douanier, les produits étrangers sont taxés, pratiquer une réduction
des investissements de l’État (sauf éducation et ferroviaires). Il réussissent à assurer cet équilibre
budgétaire en refusant de créer un impôt sur le revenu.
Politique d’apaisement international : alliances avec la Russie (coopération militaire et éco) qui rend à la
France une place importante dans le jeu diplomatique.
Ils pratiquent une politique d’apaisement religieux → Esprit nouveau : les progressistes se détournent des
radicaux et donnent des gages à leurs nouveaux alliés (catho conserv) → les mesures anti cléricales
ralentissent en particulier la laïcisation de l’école
Cet esprit nouveau est mal accepté par les radicaux qui voient un renoncement au principe républicain.
Ça va accentuer la fracture entre les radicaux et les progressistes centristes.

2. La crise anarchiste et la montée des socialistes

Une alliance centriste se forme, alors l’extrême se renforce, se radicalise → extrême gauche

Extrême gauche :

- Anarchisme : forme violente et éphémère

Philosophie politique contre l’autorité (refuse tout principe d’autorité dans la société, ordre social sans
dirigeants qui repose sur coopération volontaire entre individus).
Ces théories se développent début 19e siècle et débouchent moitié 19e anarchisme militant (Pierre
KROPOTKINE).
On voit apparaître des mouvement anarchistes qui entendent imposer par la force l’avènement de cette
nouvelle société (=propagande par le fait).
La France va être confrontée aux actions des anarchistes 80-90 et cherche à réprimer ces actions
anarchistes. C’est une période de grands procès des anarchistes souvent expéditifs dans les journaux car ils
aboutissent à de très nombreuses condamnations à mort. Ces condamnations servent de tribune aux
anarchistes. Période où vont se produire les attentats anarchistes (contre les magistrats impliqué dans
procès anarchistes, institutions de l’Etat, la population civile, personnalités politiques) → décennie de la
bombe.
Ce phénomène n’est pas uniquement français, il est international, il y a des attentats dans toute l’Europe et
l’Amérique du Nord. Mais il s’est particulièrement impliqué en France (1893 attentat à l’assemblée/ 1894
assassinat président Rép CARNOT)

Ces 2 attentats conduisent à une répression forte du pouvoir public : vote de 2 grandes lois répressives
- lois Scélérates (vient punir l’association malfaiteurs avec une définition large)
- loi qui vient unir les provocations à la violence par voie de presse.
Ces lois vont être appliquées immédiatement avec une très grande rigueur et vont expliquer en partie la
diminution des attentats anarchistes en France.

Autre raison : au même moment vont apparaître à l’extrême gauche des formes nouvelles d’expression
politique.
- création CGT 95 : syndicalisme révolutionnaire → éduquer classe ouvrière pour mettre en lumière la
nécessité de renverser l’État.
- les mouvements socialistes sont en train de se restructurer : philosophie politique qui appelle à une
transformation de l’économie sur la base de la mise en commun des outils de production et qui repose sur
l’idée de lutte des classes.

- Socialisme : influence + durable


Les mouvements socialistes vont se diviser entre deux grands courants

> Réformistes
Ceux qui souhaitent imposer les réformes socialistes par la voie des élection

> Révolutionnaires
Ils sont influencés par le marxisme, pensent que le socialisme ne peut pas arriver autrement que par la
révolution.

Cette gauche extrême a du mal a être représentée à la chambre des députés.


Toute une partie des militants de ce mouvement vont être tentés par l’action violente.
Les autorités de la 3e république vont utiliser les lois de 93 et 94 contre les syndicalistes et les socialistes.

République qui apparaît stabilisée


1899 : Scandale plus important que les autres qui met fin à la majorité centriste → Affaire Dreyfus

PARTIE 2 : La marche contrariée de la démocratie libérale

A partir de 1899 on change d’époque.


Les contestations de la 3e République vont devenir de plus en plus virulentes et en réponse à ces
contestations la République va se radicaliser, le Parlement va changer de majorité et ce sont les républicains
radicaux qui arrivent aux affaires.
Les orientations politiques changent et provoquent une agitation considérable pendant 15 ans.
La vraie rupture est la guerre de 14-18. Elle installe durablement une grande instabilité politique et sociale
pour les 20 ans qui suivent.

CHAPITRE 1 : La radicalisation de la 3e République : l’agitation du début du siècle 1899-1918

Moment de grande agitation début XXè car majorités politiques se succèdent, la société est traversée par
des débats de fond qui vont aboutir à de vastes mouvements sociaux.
La seule grande constance de cette période est la majorité radicale à la chambre.
1914 la guerre éclate et les jeux politiques vont s’effacer devant les nécessités de celle-ci, et va succéder
une agitation militaire.

Section 1 : La République radicale 1899-1914

Arrivée au pouvoir des radicaux en 99 qui n’est pas le fruit du hasard :


C’est la conséquence d’une fracture et recomposition du paysage politique provoqué par l’affaire Dreyfus.

§1. La fracture de l’échiquier politique

L’affaire Dreyfus va couper la France en 2 et va avoir des conséquences politiques extraordinaires en


particulier la création d’une nouvelle alliance au Parlement dominée par les radicaux.

A. Le déclencheur : l’affaire Dreyfus

Avant de devenir politique, c’est une affaires judiciaire.


Très vite elle va être le révélateur d’un fossé entre 2 France complètement opposées.

1. Le déroulement de l’affaire

Tout commence en 1894 : fuite de secret militaire au profit de l’Allemagne.


Les preuves manquent, mais rapidement les enquêteurs militaires vont soupçonner le capitaine Alfred
DREYFUS, car il est juif (accusé pour sa religion).
L’antisémitisme se répand dans l’armée et la politique.
Une enquête militaire a lieu, sans que les conclusions soient rendues publiques et un tribunal militaire de
déroule à huit clos. Cela conduit la presse à répandre des rumeurs sur de prétendues preuves, sur les
prétendus débats → renforce l’ambiance antisémite
Dans cette ambiance Dreyfus est condamné fin 94 à la déportation perpétuelle
Sa condamnation n’indigne pas l’opinion publique.

L’affaire démarre réellement en 96 car entre temps l’armée à mené une enquête interne qui a démontré
qu’un autre officier s’était rendu coupable de ses actes d’espionnage. L’État major refuse de revenir sur son
premier jugement. Ce sont les rares journaux soutenant Dreyfus qui dévoilent cette affaire.
La famille Dreyfus porte plainte et le véritable coupable est jugé et pourtant il est acquitté.
Emile ZOLA en janvier 98 va rédiger un article « J’accuse » qui démontre point par point l’engrenage qui a
broyé Dreyfus et met en cause le haut commandement militaire et démontre que les militaires ont
condamnées Dreyfus alors qu’ils le savaient innocent. Cet article va valoir à ZOLA un procès en diffamation.
C’est ce qu’il cherchait car il va falloir ressortir toutes les pièces du procès Dreyfus.
Le procès ZOLA devient la tribune pour faire le procès du procès Dreyfus.
Tout le monde connaît désormais l’absence de pièces qui ont servi à condamné Dreyfus
L’affaire Dreyfus devient une affaire politique, un vrai scandale, qui divise la population.

L’affaire va encore durer des années avec de nombreux rebondissements.


1898 : de nouvelles preuves qui innocentent Dreyfus
1899 : la cour de cassation casse la condamnation de Dreyfus et renvoie une nouveau procès militaire
qui va une nouvelle fois condamner Dreyfus, puis il est gracié par le pdr
1906 : fin de l’affaire judiciaire quand la cour de cassation casse à nouveaux ce deuxième jugement et le
réintègre dans l’armée.
Pour l’opinion publique la question n’est plus de savoir si D est coupable, mais de savoir si l’armée a eu
raison ou non de le condamner.
Le clivage entre les dreyfusards et antidreyfusards va s’opérer en fonction de valeurs, de principes au-delà
de la personne de D.

2. Les deux France

Dreyfusards : Accusent l’armée d’avoir condamné un innocent


Ils mettent en avant qu’au nom des droits de l’homme la justice doit passer par dessus tout, et que l’armée
est restée antisémite.
Réuni républicains radicaux, partie des progressistes, majorité socialistes, centristes libéraux, mouvements
humanistes contre la ligue des droits de l’homme.

Antidreyfusards : peut importe la culpabilité de D ce qui compte est de défendre l’armée.


Mieux vaut une injustice individuelle qu’une déshonneur pour l’armée qui est garante de la grandeur de la
patrie et de la revanche contre l’Allemagne.
Réuni mouvements de droite parlementaire, partie des progressistes, la majorité des dignitaire de l’église
catholique, la majorité de la hiérarchie militaire, les mouvements d’extrême droite qui se structurent.
Au fur et à mesure se construit un discours qui va mêler la défense de l’armée à l’antisémitisme, la
xénophobie.

Cette affaire bouleverse les lignes politiques de plusieurs points de vue :


- des nations : c’était une valeur de gauche et devient une valeur de droite.
- l’antimilitarisme : gagne les socialistes puis les radicaux

Fait apparaître de nouveaux acteurs sur la scène politique :


Les partis politiques se sont divisés ou sont restés à l’écart des débats
- journaux, journalistes
- intellectuels engagés
- ligues (d’extrême droite : groupes paramilitaires qui deviennent de plus en plus présents → tentatives
coup d’État… ) Elles profitent de ce scandale pour renverser par la force le parlementarisme.

B. Les conséquences politiques

L’affaire a eu principalement comme conséquence politique de reconstituer la gauche face au péril de


l’extrême droite, devant la menace des ligues elle se reconstitue. Cette reconstitution ne se fait pas eu
bénéfice des progressistes, mais au bénéfice des radicaux. En 1899 les progressistes doivent laisser la place
aux radicaux et c’est le début d’une nouvelle coalition appelée le Bloc des gauches.
Changement de majorité et de tous les cadres politiques.

1. L’avènement du bloc des gauches

En juin 1899, face à la menace des ligues est organisé un gouvernement surnommé le gouvernement de
défense républicaine par Waldeck-Rousseau.
Il rassemble les radicaux, radicaux socialistes et les socialistes. C’est la première fois qu’un socialiste entre
au gouvernement. Il s’éloigne de la politique centriste des progressistes et revient à une politique
radicalement républicaine, qui est inspirée du programme de belle-ville.
Il va y avoir 3 grands axes dans cette politique :
- Vaste politique sociale avec une grande réforme de la législation du travail
- Lutte contre les ligues, plusieurs dirigeants de ligue sont traduits en justice, l’armée est reprise en main
- Renouer avec la politique anti-cléricale, en particulier le gouvernement va chercher à restreindre les
congrégations religieuses (très présentes et riches) → dissolution des congrégations qui se sont
compromises avec les ligues nationalistes. Celles qui continuent d’exister sont soumises à un nouveau
régime qui résulte de la loi de 1901 sur les associations. C’est une loi très libérale mais qui prévoit un cas
particulier pour les associations religieuses qui elles vont être soumises à un régime à une autorisation.
En 1902 nouvelles élections législatives → radicaux sortent renforcés, ils ont 40% des votes pour eux tout
seuls à l’intérieur de la coalition.
Conséquence : la politique du bloc des gauches se durcit, le nouveau président des conseils est Émile
COMBES. Il accentue l’aspect radical de la politique, particulièrement la politique anti-cléricale.
Il va faire rejeter presque toutes les demandes d’autorisation de congrégations. Il va faire massivement
fermer les écoles religieuses qui existaient encore, et va rompre les relations diplomatiques entre la France
et le Vatican en 1904. Il s’engage dans un projet de séparation des églises et de l’État (fin 1904).
Il n’aura pas le temps de le faire voter. Début 1905 un scandale va faire tomber le gouvernement de
COMBES, le Scandale des fiches → l’opinion publique découvre que le gouvernement a fait ficher les
convictions religieuses des militaires.
La chute du gouvernement d’Emile COMBES est la fin du bloc des gauches, la coalition explose, les
socialistes décident de quitter le gouvernement et désormais la majorité est réduite aux radicaux.
Les radicaux continuent de dominer les élections jusqu’à la guerre de 1914. A commencer par Clémenceau,
Briand, Poincaré. Combes est remplacé et le gouvernement suivant reprend le projet d’une loi de séparation
entre l’État et les églises (sera adoptée le 9 décembre 1905 et sera présentée sous le nom de Aristide
BRIAND).

2. Le renouvellement des cadres politiques

On va assister à une transformation profonde des cadres politiques au début du XXe siècle.
Elle se fait dans des partis politiques. Jusque là elles existaient mais n’avaient pas la forme du parti politique
moderne.
A partir de 1901 elles reçoivent un cadre politique (loi associations)
Vont apparaître de nouveaux partis politique. Ce qui les détermine est l’attitude qu’ils ont eu pendant
l’Affaire Dreyfus.
1901 > parti radical et radical-socialiste
Il réuni les radicaux attachés à la propriété privée, les radicaux-socialistes attachés à l’intervention de l’État
dans l’économie. Les choses qui les rassemblent sont la liberté, l’instruction laïque, l’anti-cléricalisme.
Ce parti va vite disposer d’un électorat solide (Languedoc, Massif-Central, Bourgogne). Son électorat est très
étendu.
Au même moment on va voir au centre se diviser 3 parties différentes
> L’alliance républicaine et démocratique
Elle réuni les progressistes qui soutiennent le bloc des gauches.
> La fédération républicaine
Elle réuni les progressistes qui n’ont pas soutenu le bloc des gauches
> L’alliance libérale populaire
Elle est formée des catholiques centristes qui avaient soutenu les progressistes au moment de la politique
d’apaisement.
A gauche : les socialistes se divisent en deux partis en 1902
> parti révolutionnaire
> parti réformiste
En 1905 ils fusionnent au PSU SFIO → réuni toutes les tendances du socialisme français (région parisienne,
Nord) unifié autour de la ligue réformiste et dirigé par JEAN-JAURES
A droite de l’échiquier politique on va voir s’organiser
> La droite nationaliste, organisations anti-parlementaires.
> Action française, extrême droite, Charles MAURRAS
Parti qui est extrêmement centralisé et qui a la particularité d’être présent sur tout le territoire national et
qui va mettre sur pied un servie d’ordre musclé et une presse quotidienne qui va séduire toute une partie
de la jeunesse étudiante. La manière de faire de la politique change. Les élections de 1902 ont consacré la
montée des classes moyennes au parlement, c’est le déclin de la haute bourgeoisie.
On voit apparaître le métier d’homme politique. La politique est professionnalisée.
L’indemnité parlementaire se transforme. On voit apparaître le cumul des mandats, mais aussi une
stabilisation du personnel politique.

§2. La radicalisation du combat républicain

Une fois l’Affaire Dreyfus passée, la politique reste telle.


La gauche radicale reste au pouvoir pendant 15 ans.
Plusieurs facteurs :
. Les premières générations de l’école laïque sont parvenus à l’âge électoral, ce qui va particulièrement
bénéficier aux radicaux.
. Période où l’agriculture connaît de grandes difficultés économiques
. La prospérité économique connaît une embelli, qui rend de moins en moins supportable le sort des plus
démunis. Nouveaux débats : question de la séparation de l’État et des églises.

A. La séparation de l’État et des églises

Ils veulent aller plus loin que les opportunistes sur la question de la laïcité, elle va dépasser le simple cadre
scolaire. Ils veulent réformer l’organisation du culte dans l’économie.

1. Le contexte laïciste

Le clergé catholique a pris des positions anti dreyfusardes, il a été suivi par toute une partie des fidèles, et
une partie du clergé des fidèles a suivi dans le camp des ligues et de l’anti parlementarisme.
La question religieuse prend place dans cette opposition des deux France.
La politique anti-cléricale est l’une des conséquences de cette Affaire.
Le bloc de gauche va placer les congrégations religieuses sous surveillance, on va instaurer en 1901 la loi sur
les associations. Aucune ne peut exister sans avoir reçu l’autorisation du Parlement.
Quand cette loi est mise en place il est prévu qu’elle soit appliquée de façon libérale.
On a deux éléments qui vont changer les choses :
Les élections de 1902 qui envoient à la chambre une majorité plus anti-cléricale de la précédente.
En 1903, le nouveau pape (Léon 13) beaucoup moins souple se son prédécesseur sur les questions de
politique française, n’entend pas laisser le gouvernement français appliquer une politique anti-cléricale sans
protester.
Tout est prêt pour une crise, et le gouvernement de Combes va accentuer la politique anti cléricale, cette
politique française n’est plus acceptée par le Vatican à partir de 1903.
Plusieurs incidents diplomatiques viennent envenimer les relations entre la France et le Vatican.
Les relations diplomatiques deviennent exécrables, elles sont rompus en 1904.

La rupture des relations remet en cause toute l’organisation du culte catholique en France.
Le culte catholique repose sur un texte appelé le concordat qui date de 1801, accord diplomatique entre la
France et le Vatican qui portait sur l’administration du culte catholique, les membres du clergé sont des
fonctionnaires soumit à autorité de l’état, nommés par le gouvernement et payés par l’Etat.
Ce régime concerne le catholicisme depuis 1801 mais aussi le protestantisme en 1802 et le judaïsme depuis
1808. La rupture des relations avec le vatican remet en cause toute l’organisation du concordat, la
gouvernement de Combes annonce vouloir mettre fin au régime concordataire.
Fin 1904, est déposé un projet de loi qui vise à mettre fin au concordat, et qui commence à être débattu au
cours des quels les partisans de la laïcité vont se séparer en deux camps, un qui veux éliminer l’emprise des
religions sur l’espace public et un autre qui veux affirmer la neutralité de l’état et garantir la liberté de
conscience pour chacun. Durant tout le gouvernement de Combes c’est le premier camp qui l’emporte.
A partir de 1905, avec la chute du gouvernement de Combes, c’est l’autre camp qui se fait entendre.
La loi qui est voté le 9 décembre 1905 est vu comme une loi d’apaisement.

2. La loi de 1905 et son application

La loi de séparation des églises et de l’État, vient mettre fin au régime concordataire qui existait en France.
Briand le principal rédacteur de la loi, explique que c’est une loi de pacification et non de combat.
Article 1er de la loi, la république assure la liberté de conscience, elle garantie le libre exercice des cultes.
L’état affirme sa neutralité religieuse mais ça ne veut pas dire qu’il se dégage de ses responsabilités. L’état
garantie à chacun les moyens de pratiquer sa religion ou aucune. Elle crée toute une série de dispositions.
Article 2 de la loi: La république ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. Les ministres du
culte ne sont plus rémunéré par l’État. L’état renonce à tout droit de regard sur l’organisation du culte, mais
en contre partie il exige que soient formées des associations culturelles. C’est à elles que reviendra
l’entretient et la gestion des lieux de cultes. Pour déterminer précisément les biens gérés par ces
associations, la loi prévoit la mise en place d’inventaire.

Très vite les églises protestantes acceptent, en revanche c’est le pape qui va protester, il s’insurge car la loi
vient rompre le concordat.
Le pape va prendre deux textes officiels au cours de l’année 1906 (les encycliques) par lesquels il condamne
la loi, et surtout par ces lois il interdit au clergé et aux fidèles catholiques français de créer ces fameuses
associations culturelles.

C’est le début de ce que l’on va appeler la querelle des inventaires. Pendant toute l’année 1906, une partie
des fidèles catholiques obéissent au pape et résistent aux inventaires.
On va avoir en France quelques morts au cours d’émeutes.
Fin 1906 le gouvernement suspend les inventaires pour calmer les esprits, mais en même temps il place
sous séquestre tous les bâtiments et tous les biens ecclésiastiques.
Pour régler la question, une nouvelle loi est adoptée en janvier 1907 qui vient trouver un compromis :
Elle prévoit que les églises deviennent propriété de l’État et des communes, mais elles vont être laissées à
disposition des fidèles et du clergé. La seule condition est qu’ils aient formé une association de droit
commun (loi 1901). Les pouvoirs publics peuvent donner la jouissance de bâtiments à une association de
droit commun.
Cette loi est beaucoup plus avantageuse pour l’église catholique car c’est l’État qui prend à sa charge les
frais d’entretien des bâtiments. L’État, dans une politique d’apaisement, vont réellement affecter au culte
catholique tous ces bâtiments.
Pour que la situation soit complètement réglée il faut attendre 1924 car l’église catholique acceptera la
création d’un régime particulier d’association religieuse. L’essentiel a été fait dès 1907 quand le régime de
séparation de l’église et de l’État s’est implanté.

B. Les débats de société

Dans cette période, d’autres débats agitent l’opinion publique.

La question sociale, de la législation du travail en particulier


La question militaire.

1. Les mouvements sociaux et la législation sociale

Un des axes de la politique radicale est la refonte de la législation du travail.


Ils vont accentuer cette refonte de la législation du travail.
Plusieurs directions :
- le contrat de travail va être transformé : on commence à lui reconnaître une véritable spécificité, ce n’est
plus un contrat comme les autres. On va créer le régime des contrats à durée indéterminée, le salaire
minimal qui ne concerne que les entreprises et les établissements publics.
- développement de la protection des travailleurs les plus faibles : interdiction du travail des enfants de
moins de 13 ans dans l’industrie, limitation de la journée de travail des femmes à 11h (hommes 12h)
- on impose les mesures d’hygiène et de sécurité, on interdit le travail de nuit pour les femmes et pour les
moins de 18 ans, on instaure le principe du repos hebdomadaire (1906), on accorde la journée de 8h
uniquement pour les mineurs de fond.
- développement de la prévoyance sociale : principe selon lequel c’est à l’employeur de supporter les
risques des accidents (1899), mise en place des premières formes de retraite avec un principe de
contribution obligatoire (1910) → premier livre du code du travail et de la prévoyance sociale.

Cette législation est relativement désordonnée, c’est une législation de réaction.


Souvent les mesures sont prises face à une réaction immédiate.
Cette législation est poussée par l’émotion publique mais aussi par une grande agitation ouvrière.
La CGT se renforce en 1906 et élabore un texte : La Charte d’Amiens
Ce document va fédérer toutes les revendications syndicales du début du XX siècle.
En particulier, elle va réussir à fédérer autour d’une revendication réclamée par tous : la journée de 8h.
Période marquée par les milliers de grèves dans tous les secteurs de l’industrie, du commerce, des services.
1905 : grande grève de Limoges. Tous les corps de métiers font grève, celle-ci tourne à l’émeute. Le
gouvernement va alors envoyer l’armée.
1906 : mineurs qui se mettent en grève, suite à l’explosion d’une mine à Courrières qui a causé plus de mille
morts. Toutes les mines du pays se mettent en grève durant 2 mois, et va être arrêtée par la force.
1er mai 1906 : Il va y avoir d’énormes émeutes à Paris. Plus on avance, plus on s’aperçoit que les grèves
s’étendent à des milieux de plus en plus divers, qui ne faisaient pas de grève. Ça va toucher l’industrie du
luxe.
1910 : plus de 1500 grèves dans tous les pays.

3 choses marquantes :

. La CGT organise et contrôle ces grèves, mobilise les ouvriers, apporte un soutien financier important aux
grévistes
. Professions qui n’étaient pas touchées par les grèves qui en prennent l’habitude, le phénomène s’étend.
. La répression de ces mouvements est vraiment très violente. Clémenceau est président du conseil entre
1906 et 1909, et dans tous ses mouvements, sa réaction est d’envoyer l’armée pour briser la grève, au lieu
d’une négociation

L’un des mouvements le plus emblématique est la crise/révolte viticole.


1907 : crise grave qui touche la viticulture, tout le sud de la France (Languedoc)
Surproduction par la réglementation, puis baisse du prix de vente, et vignerons tombent dans la misère.
Immenses manifestations qui réclament un changement de la législation sur le vin.
On est face à une véritable révolte massive.
Le mouvement devient politique, la révolte reçoit le soutien de toute l’opposition politique, tout le
Languedoc se soulève contre la politique du gouvernement Clémenceau, les municipalités démissionnent
les unes après les autres, il y a des appels à la désobéissance civique et à la grève fiscale.
La réaction du gouvernement est très dure, Clémenceau envoie l’armée en masse. Partout l’armée arrête les
dirigeants et tire sur ceux qui résistent.
Ce phénomène se passe partout sauf à Béziers. La régiment qui a été envoyé refuse de tirer et fraternise
avec les manifestants. Cette fraternisation fait trembler la république car Clémenceau a peur que cette
mutinerie s’étende. Pour la première fois il va donc régler la révolte par la négociation.
Il fait vite voter une loi pour calmer la situation, ce qui va lui permettre d’isoler les dirigeants du
gouvernement et de les décrédibiliser.

Cette crise a une autre importance, Clémenceau en a tiré des leçons.


. La police devait être réorganisée, les pouvoirs publics ont été pris de cours, il va développer le
renseignement en créant les brigades mobiles → brigades qui luttent contre les activités syndicales et
contre le grand banditisme.
. Pour réprimer les mouvements sociaux, l’armée n’est plus un élément fiable, il faut réformer le système
des appelées à l’armée, ils iront faire leur service militaire loin de chez eux.
La question militaire devient un vrai débat de société.

2. La question militaire et les relations internationales

Cette question militaire est en réalité débattue depuis la 3e République.


Les dirigeants étaient partisans du service militaire obligatoire, mais c’est les modalités qui vont changer.
1872 : le service militaire devient obligatoire pour une durée de 5 ans.
Mais il est instauré avec un système de tirage au sort qui permet à certains de ne faire qu’un an, et un
système de remplacement pour être remplacé par une autre personne.
1889 : on réduit le service militaire à 3 ans et on supprime de nombreuses dispenses.
Mais on garde le tirage au sort et le remplacement
1905 : c’est l’égalité de tous devant le service militaire. On supprime le tirage au sort, le remplacement,
toutes les dispenses et les exemptions. Désormais le service militaire dure 2 ans et il concerne tous les
hommes.

Cette formule « 2 ans pour tout le monde » qui satisfaisait l’opinion publique mais très vite elle va diviser la
classe politique, car le contexte international évolue :
1911 : on a une première grave crise internationale, la crise d’Agadir, un incident se produit entre la marine
allemande et la marine française qui sont là par prétention coloniale du Maroc.
C’est un véritable bras de fer qui s’engage, toutes les grandes nations européennes interviennent et cela fini
par se régler par la négociation.
La France emporte la colonisation du Maroc, et l’Allemagne s’y désintéresse et commence à tourner son
attention vers d’autres régions (Turquie)
Cette crise se traduit par une poussée nationaliste dans les opinions publiques en France et en Allemagne.
1912 : 2e grande crise internationale : Crise des Balkans (guerre balkanique).
L’Empire Ottoman entre en conflit avec une partie des peuples chrétiens qui vivent dans son Empire mais
qui se sont émancipés de la doctrine ottomane. Toutes les grandes nations européennes interviennent dans
ce conflit pour soutenir soit les peuples chrétiens, soit l’Empire Ottoman.
Cette crise donne le sentiment que la guerre avec l’Allemagne n’est plus une perspective lointaine, elle peut
se produire. Le gouvernement va resserrer ses alliances internationales et surtout il va chercher à réformer
le service militaire.
1913 : nouvelle réforme du service militaire qui porte la durée du service militaire à 3 ans et qui avance
l’âge de l’incorporation. L’idée est d’avoir un nombre d’appelé en France équivalent aux forces allemandes.
Elections 1914 : question militaire qui divise les partis politiques
Toute la gauche fait campagne pour l’abolition de la loi des 3 ans de service pour 2 ans
Une fois l’élection gagnée, cette question de la durée du service militaire va devenir pendant toute l’année
l’enjeu de négociations complexes qui dépassent la négociation militaire.
On a un très complexe jeu militaire qui rend l’application de la loi impossible.
Ce jeu dure tellement longtemps qu’avant même qu’une décision soit trouvée, la France est déjà sur le
chemin de la guerre.
Juin 1914 : l’héritier de l’empereur de l’Autriche-Hongrie (François Ferdinand) est assassiné.
Cet événement va mettre l’Europe en ébullition parce que cet Empire accuse la Serbie d’être responsable de
l’attentat et le système des alliances internationales va donner un tour dramatique à la situation car
l’Autriche-Hongrie est liée par les alliances à l’Allemagne et l’Italie, et la Serbie est liée par des alliances à la
Russie, l’Angleterre et à la France.
Chacun de ces groupes d’alliés s’est engagé à protéger ses alliés, y compris à rentrer en guerre contre ses
agresseurs.
En France l’opinion publique est relativement partagée entre ceux qui y voient une occasion de reprendre
une revanche contre l’Allemagne, et on contraire ceux qui sont pacifistes et qui ne veulent pas entrer en
guerre.
Dans la classe politique les seuls qui s’opposent à l’entrée en guerre sont les députés socialistes (Jean-
Jaurès, assassiné à son tour le 31 juillet 1914), dès le lendemain le gouvernement décrète la mobilisation
générale, et le 3 août l’Allemagne déclare la guerre à la France.
Ça marque le début de 4 années de guerre sanglante

Section 2 : La grande guerre (1914-1919)

1914 : tout le monde pense que la guerre sera rapide


Cette guerre se révèle un véritable traumatisme pour la société française, c’est la fin d’un monde.
Le lendemain de la guerre tout aura changé.

§1. La fin d’un monde (1914-1918)

A l’été 1914 tout le monde est persuadé que la guerre sera courte.
Elle va durer 4 ans, et d’un point de vue politique ces 4 ans ne sont pas d’un seul tenant, il y a plusieurs
phases.
> De 1914 à 1916 : jeu politique suspendu au nom de l’Union sacrée
> 1916-1917 : Clemenceau s’empare du pouvoir

A. La suspension du jeu politique, l’Union sacrée

Dès le mois d’août, les divisions politiques s’apaisent au profit de l’Union sacrée.
Raymond POINCARE discours → proclamation Union sacrée
Rapprochement politique
Ce n’est plus le parlement qui va guider la politique de la nation mais l’état major militaire.

1. La mise en veille du parlementarisme

Dès le début de la guerre toutes les forces politiques s’unissent jusqu’à la fin de 1916.
Ceux qui vont rallier l’Union nationale sont les socialistes. Ils votent l’attribution des crédits militaires.
En contrepartie le gouvernement suspend toutes les mesures qui avaient été prises à l’encontre des
syndicalistes et des mouvements anarchistes.
Le gouvernement va suspendre aussi les mesures qui avaient été prises contre les congrégations religieuses.
L’idée est de réinsérer tout le monde dans la communauté nationale.
En conséquence de cette volonté, dès le mois d’août le gouvernement est remanié. La nouvelle composition
vient traduire l’union nationale, et le gouvernement s’ouvre désormais vers la droite et la gauche.
Le premier problème va être l’organisation des pouvoirs en temps de guerre.
Rien n’a été prévu dans la constitution de 75 pour le cas de guerre.
Le seul régime d’exception qui existe est le régime de l’État de siège. Il permet de confier à l’autorité
militaire des pouvoirs de police qui normalement appartiennent au maire et au préfet.
Cet Etat permet aussi d’instaurer la censure.
Il permet de remplacer les juridictions ordinaires par des tribunaux militaires, tous les délits qui vont
toucher à l’ordre public.
Dès le mois d’août le président POINCARE place le pays entier sous ce régime de l’État de siège.
Très vite l’État major militaire considère que les pouvoirs qui lui sont donnés ne sont pas suffisants.
Elle demande à obtenir plus de pouvoirs.
Le gouvernement accède à ces demandes des militaires et accepte de placer la politique de la nation sous la
coupe du pouvoir militaire. Ça se traduit par le fait que de nombreuses dispositions sont prises par le
gouvernement sans passer par le parlement et à la demande de l’État major militaire.
Elles excèdent ce qui est permis par l’État de siège. On va fermer des lieux publics, interdire certaines
réunions… On suspend le statu des fonctionnaires jusqu’à la fin de la guerre.
Le parlement est mis en veilleuse, et toute une partie de ses pouvoirs lui échappe, toute une partie de ses
attributions passe dans les mains de l’exécutif. Ce gouvernement renonce à exercer un contrôle sur les
affaires militaires. Jusqu’en 1916 ce sont les militaires qui dirigent le pays.

2. La nation en guerre

Toute la politique des militaires est concentrée sur les nécessités de la guerre.
Sur le plan militaire, l’élan de l’invasion allemande va être brisé en septembre 1914 lors de la bataille de la
Marne. Cet arrêt de l’avancée allemande va être suivi de toute une série de tentative de débordement, les
français stabilisent comme ils peuvent les allemands, et puis à partir de novembre 1914 on va avoir une
stabilisation du front.
La guerre de mouvement est terminée et commence la guerre des tranchées. C’est une guerre d’usure
éprouvante qui dure plusieurs années, et plus rien ne va bouger jusqu’en 1917. Toutes les tentatives pour
faire bouger les lignes de front vont échouer, et les deux armées vont pendant toutes ces années se
disputer des morceaux de terre au prix de pertes humaines effrayantes (grande bataille de Verdun).

Cette période de la guerre est marquée par beaucoup de changements diplomatiques.


On va voir apparaître des alliances nouvelles autour des besoins militaires qui viennent renverser les
anciennes amitiés. L’Allemagne, l’Autriche Hongrie vont se rapprocher de l’Empire Ottoman. La France va se
rapprocher du Japon, de l’Italie, de la Grèce et des Etats-Unis.
C’est aussi une période de grande transformation sur le plan économique, les militaires vont pousser à la
mise en place d’une économique de guerre. Elle est nécessaire car quand la guerre commence, personne
n’avait prévu de stock assez important. Dès septembre 1914 les stocks sont épuisés.
On a une situation d’occupation de toute une partie du pays. Cette occupation fait perdre à la France toute
une partie de sa capacité de production (de charbon, d’acier, de fonte, de laine). Les récoltes de 1914 ont
été très mauvaises parce que tous les hommes étaient mobilisés.
La guerre a paralysé certains secteurs d’activité.
Il faut improviser une industrie métallurgique. On va prendre des mesures pour trouver des ouvriers (entrée
massive des femmes dans les usines d’armement).
Le gouvernement va passer de très importants contrats avec les entreprises d’armement.
L’État va lui-même créer toute une série de nouvelles entreprises.
Au final les entreprises métallurgiques vont enfler brusquement et les capacités de production vont
exploser.
En 1916 la situation se détériore et cette politique des militaires entre en crise, et l’ultime recours va être
Clemenceau.

B. L’ultime recours, Clemenceau

La fin de l’année 1916 est catastrophique, la situation militaire est bloquée, la situation économique se
détériore et une véritable crise s’abat sur le pays.
Pour sortir de cette crise la solution est de faire de Clemenceau le président du Conseil.
Il redresse la situation avec une politique de fermeté («dictature de Clemenceau»).

1. La crise de 1916-1917

A partir de la fin 1916 la situation s’aggrave ;

. Du point de vue économique : cette relance de l’industrie a un coût extrêmement élevé. Le déficit cumulé
s’élève à plus de 50 milliards de francs. Le gouvernement lance des emprunts et essaye de financer cet
effort de guerre par l’inflation. On va avoir une augmentation extraordinaire de la masse fiduciaire en
circulation. L’inflation va faire monter les prix à un moment où la production nationale n’est pas suffisante.
Le gouvernement va se résoudre à importer. Mais les importations vont augmenter beaucoup plus vite que
les exportations. La balance commerciale est en déficit. On est dans un cercle vicieux qui pèse sur
l’ensemble de l’économie.

. Du point de vue politique : la bataille de Verdun a laissé des traces, des conséquences politiques.
Elle a été un tel échec militaire, que la classe politique désormais doute de la capacité des militaires à
gagner la guerre. Progressivement, les parlementaires commencent à réclamer la restauration de leurs
prérogatives, et la fin de la suprématie du pouvoir militaire sur le pouvoir civil. Cette demande transcende
les divisions politiques. On voit un clivage apparaître entre les parlementaires qui reprochent au
gouvernement de se laisser mener par les militaires et le gouvernement qui continue de faire confiance à
l’armée.
Csq de ce clivage : les parlementaires et les membres du gouvernement se méfient les uns des autres.
Les parlementaires vont imposer le recours aux comités secrets (réunions à huit clos) pendant lequel le
parlement délibère de la conduite de la guerre. Il affirme de plus en plus son rôle dans la conduite de la
guerre. Ils finissent par obtenir la démission du Maréchal JOFFRE.

Plus la guerre dure, plus le moral se détériore dans l’opinion publique. Grève des usines d’armement.
De nombreuses affaires d’espionnage qui accentuent la baisse de moral des français.
Baisse de moral aussi sur le front, on approche du point de rupture, personne ne voit la fin de la guerre
arriver. Les mutineries vont se multiplier partout sur le front.
Pour aggraver les choses, l’Union sacrée va exploser. Les socialistes décident de se retirer du gouvernement
à la fin de l’année 1917, à cause de la révolution bolchevique en Russie.
L’armée russe se retire du front et vont signer une paix séparée avec les allemands et les austro-hongrois.
Le président de la République décide d’appeler à la rescousse Clemenceau. Immédiatement celui-ci
annonce qu’il va instaurer une république de fermeté.

2. La politique de fermeté de Clemenceau

Novembre 1917 devient président du Conseil et va devant la chambre pour présenter son programme.
Il propose la guerre intégrale, et forme un gouvernement resserré, de techniciens, se réserve le ministère
de la guerre et obtient du parlement un délégation de pouvoir extrêmement large et obtient le droit de
prendre le décret-loi (actes de gouvernement pris sur autorisation du parlement dans un domaine qui
normalement relève de la compétence de la loi). Il obtient le droit de prendre des décisions sans passer par
le parlement.
Les premières actions de Clemenceau relèvent de la lutte contre le défaitisme.
Il va commencer par s’attaquer aux partisans d’une paix de compromis.
Il va faire arrêter l’ancien président du Conseil CAILLAUX. Même chose avec l’ancien ministre de l’intérieur.
On fait aussi arrêter de nombreux opposants socialistes qui réclamaient la fin de la guerre.
Il va multiplier les visites aux soldats dans les tranchées. Cette politique fonctionne sur le moral des français,
il arrive à redonner confiance à l’opinion publique, celle-ci lui laisse les mains libres pour conduire une
politique intransigeante. Les mouvements de grève se terminent, il est soutenu par la gauche et par la
droite, il arrive à redresser la situation économique. Il va mener une politique de dirigisme économique.
Il va établir le monopole de l’État sur le commerce extérieur, il va instaurer le contrôle de l’État sur la flotte
marchande, le contrôle d’échange monétaire, étendre toute la France le principe de la carte d’alimentation,
augmenter la production de matériel de guerre.
Cette reprise en main s’exerce aussi sur l’État major militaire. Il va politiquement diriger les opérations
militaires. C’est lui qui va décider du lancement d’une offensive militaire au printemps 1918.
Csq : été 1918 les lignes allemandes sont enfoncées
L’Allemagne signe l’armistice le 11 novembre 1918 à RETHONDES.

§2. L’immédiate après-guerre 1919

C’est la fin de la guerre, le moment où on va prendre conscience de l’ampleur des destructions, on va faire
les comptes ; le bilan est terrible.
On va s’apercevoir que le monde a changé.

A. L’heure des comptes

La France fait partie des pays vainqueurs mais le bilan humain et financier est terrible.

1. Un peuple en deuil

Le bilan humain est dramatique. Parmi les combattants français, on va compter presque 1,5 millions de
morts. Une génération entière à été fauchée. Presque 500 000 disparus.
La guerre a causé un déficit de naissance (1,5 millions).
La population est moins nombreuse et beaucoup plus âgée.
Une partie de ceux qui sont revenus sont des invalides. Tous les blessés sont difficilement réintégrés.
La société d’après guerre va les garder comme le souvenir
Il va falloir mettre en place une politique de l’emploi réservée pour les veuves de la 1er GM.
En 1919, la grippe espagnole s’abat sur l’Europe et fait énormément de morts.
Cela entraîne une profonde mutation sociale, les élites traditionnelles ont été décapitées (grande
bourgeoisie, milieux d’affaires) économiquement, énorme baisse des revenus fonciers.
Ceux qui en ont profité socialement et économiquement sont les milieux d’affaires.
La catégorie la plus frappée sont les paysans.
Le monde agricole est appauvri.

2. Une économie détruite

Le bilan est catastrophique.


Le cadre économique est bouleversé par le nombre de destructions.
Les terres agricoles ont été ravagées, ainsi que les édifices et les infrastructures.
Le trésor public va consacrer une charge importante à la reconstruction (1/4 de la fortune française dans les
10 ans qui suivent).
La production s’effondre.
La France s’est endettée auprès de ses alliés. L’inflation est toujours présente après la guerre, les prix ont
quadruplé.

Quelques points positifs :


La France récupère l’Alsace et la Lorraine.
Cela apporte au pays toutes les ressources de cette région.
On a vu se constituer une industrie forte qui perdure, l’industrie de pointe.
On a développé au sud du pays une industrie de remplacement.
Le sentiment général est que l’Allemagne payera, qu’il ne faut pas s’inquiéter.

B. Un nouvel équilibre européen

Le souci qui prédomine est de régler le conflit avec l’idée qu’il faut faire payer l’Allemagne.
1. Le règlement politique du conflit

Après la guerre commence une autre sorte de combat à l’échelle européenne.


Le but de ces négociations est de faire payer aux perdants le coût de la guerre.
C’est cette idée qui va prédominer dans les conférences internationales de l’année 1919 pour régler les
conditions de la paix en Europe.
En juin 1919, vient le traité de Versailles qui règle la question de la paix en Europe.

La France y gagne plusieurs choses :


- Des territoires : retour de l’Alsace Lorraine, obtention de l’administration sur une région d’Allemagne (la
Sarre).
- Des garanties contre une nouvelle agression allemande : armée allemande démantelée, et la France
occupe temporairement toute la rive gauche du Rhin.
- Des réparations matérielles : dommages de guerre, énorme indemnité versée par l’Allemagne, avec un
acompte. Suppression des droits de douane sur certains produits. Récupère des brevets qui appartenaient à
des entreprises allemandes (aspirine).
- Des territoires coloniaux qui appartenaient à l’Allemagne.

Dans cette période, la France vit dans une situation d’entre deux.
La guerre est terminée, mais pas complètement sur certains aspects :
L’État de siège est maintenu, la démobilisation va être lente et graduelle. C’est une année d’instabilité.
Dans les conséquences politiques de la guerre il y a la disparition des grands empires.
Ils vont être remplacés par de nouveaux États (Yougoslavie, Pologne…)
Entre 1918 et 1923, toute une partie de l’armée française est toujours en guerre, le Front d’Orient,
Hongrie…

En 1920 il va y avoir 2 grandes conférences internationales qui ont pour but de décider de l’avenir des États
nés de la disparition de l’Empire Ottoman. Elles vont aboutir à un partage entre les Etats européens et
toutes les régions proches du Moyen-Orient.
La France va obtenir un mandat international entre la Syrie et le Liban. Au même moment la GB va obtenir
un mandat sur la Mésopotamie et la Palestine.
Les européens se partagent toutes les grandes ressources naturelles de la région. C’est comme ça que la
France obtient les concessions pétrolières de l’Irak.
Ces grandes conférences vont décider du destin des provinces arabes sans s’occuper des revendications
locales.
On va avoir de grandes insurrections populaires en Irak, en Syrie, et de façon éphémère une tentative de
proclamation d’un État arabe à Damas.
La France et la GB se sont établies, elles mobilisent leurs armées, cette situation va être entérinée en 1922
par la société des nations.
La société des nations apporte son poids politique au Traité de Lausanne

2. L’Europe des révolutions

Dans toute la décennie qui suit la guerre, l’Europe va être secouée par des mouvements révolutionnaires,
insurrectionnels. Ils ont des origines différentes, principalement 3.

Une partie de ces mouvements révolutionnaires sont liés à l’apparition de ces nouveaux Etats en Europe
centrale et aux problèmes de frontières.

Une autre partie est liée à la situation coloniale, surtout l’Empire colonial britannique. Il est en train de
craquer partout, notamment en Irlande.
En 1916 grande insurrection indépendantiste à Dublin qui va être écrasée rapidement.
En 1918 le parti indépendantiste (Sinn Fein) proclame l’indépendance de l’Irlande. Les britanniques refusent
et envoient l’armée, c’est le début d’une guerre d’indépendance. Elle se termine en 1921 avec un traité
dans lequel les deux transigent, aucun ne gagne. Ce traité prévoit le partage de l’Irlande.
Le nord de l’Irlande reste attaché à la GB alors que le sud est indépendant.
Les indépendantistes se déchirent sur cette décision, tellement qu’une nouvelle guerre éclate → la guerre
civile irlandaise qui dure 2 ans.
L’Empire britannique est aussi en train de craquer en Égypte. Elle se soulève contre l’occupation
britannique, ce qui conduit à proclamer la fin du protectorat britannique sur l’Égypte en 1922.
En 1917 éclate en Russie une révolution. Elle est suivie de plusieurs années de guerre civile entre les
partisans et les opposants de la révolution. Les partisans l’emporte et en 1922 va naître l’URSS.
Cette révolution bolchevique inspire de nombreux mouvements en Europe.
Va avoir lieu en Allemagne la Révolution spartakiste. Un mouvement insurrectionnel s’empare de Berlin et
proclame la République. Dans le sud de l’Allemagne un mouvement insurrectionnel s’empare
Les vainqueurs de la guerre ne veulent pas que sur les ruines de l’Empire s’installent des gouvernements
révolutionnaires, et vont donc pousser à la mise en place en Allemagne d’un régime parlementaire (régime
de Weimar), adopté dans la plus grande urgence.
Cette constitution est complètement déséquilibrée et inapplicable.
Ce régime, dès son apparition va cristalliser tous les mécontentements et toutes les critiques.
Il va être l’objet de tentatives de renversement par la force.

En 1919 en Hongrie un mouvement communiste est élu et va être renversé par une coalition.
D’autres insurrections bolcheviques en Italie, en Bulgarie…

Dans les années 1920 en Europe, on va voir surgir une nouvelle forme politique qui est la forme du régime
autoritaire. Le premier régime de cette sorte arrive en Italie avec Mussolini (fondateur du fascisme). Cette
pratique autoritaire du pouvoir va faire des émeutes dans toute l’Europe par exemple en Espagne.
Coup d’État militaire au Portugal du général Salazar en 1928.
Même chose en Hongrie par Horthy.
Toute l’Europe va se couvrir de régimes qui se rapprochent du régime Mussolinien.
Les contemporains vont en arriver à trouver normal l’installation d’un régime fasciste.
Partout en Europe, surtout en France se développe l’idée que le fascisme est un régime acceptable et
normal. La démocratie est une vieille phase politique.
En France ces idées vont rencontrer un éco important, c’est l’une des raisons qui explique la déstabilisation
que va connaître la 3e République pendant les années 20 et 30.

CHAPITRE 2 : La déstabilisation de la 3e République, les crises de l’entre deux guerres 1919-1939

Cette période va être marquée par une très grande instabilité.


Cette décennie est une période de grande effervescence, période des années folles.
Début années 30 → effervescence stoppée net par la crise internationale.

Section 1 : L’instabilité des années folles 1919-1931

Instabilité sous plusieurs points de vue :


- Politique : majorités politique qui se font, se défont, basculent très vite
- Sociale : transformations de fonds

§1. L’instabilité politique de l’après-guerre

A partir de 1919 les pratiques démocratiques recommencent à avoir cours, après 5 années sans élection on
va procéder à des nouvelles. Le jeu démocratique redémarre.
Entre 1919 et 1932 série d’élections législatives qui ont toutes un point commun, elles sont marquées par
une très grande alternance. On change de majorité politique à presque chaque élection.
Quelques tentatives d’union nationale, la plupart du temps des échecs.
A. L’alternance des majorités et des politiques

Cette période est marquée par une multitude de balancements politiques.


C’est la droite qui s’impose d’abord avec une coalition « le bloc national».
Puis la gauche avec la coalition « le cartel des gauches ».

1. La victoire des droites, le bloc national (1919-1924)

Au lendemain de la guerre, grand mouvement social dans le pays : grèves importantes au printemps
(hausse des prix, du chômage, travail à la chaîne…).
Clemenceau essaye de calmer cette agitation sociale en répondant à une partie des revendications des
syndicats (CGT, CFTC).
Deux grandes lois sont adoptées. Une sur les conventions collectives et l’autre sur la journée de travail de
8h.
Avant que cette politique ne porte ses fruits démarre la campagne électorale.
Les différents partis de droite forment une coalition qui exploite la peur provoquée par la situation sociale
(la contagion bolchevique, le début d’une révolution).
Dans ce contexte les élections sont remportées par le bloc national qui a fait campagne autour de quelques
thèmes : lutte contre le bolchevisme, l’application stricte des traités par l’Allemagne
Nombre important d’anciens combattants (moitié de l’assemblée → chambre bleue horizon).
Ils sont au pouvoir jusqu’en 1924 avec plusieurs gouvernements différents, qui vont poursuivre la même
politique, notamment 3 grands axes :
- défendre l’ordre établi contre les révolutionnaires (politique de défense de l’ordre en luttant contre la CGT,
ses mouvements sociaux, politique de réquisition des chemins de fer, politique de révocation des agents
publics qui se compromettent dans les actions syndicales) Ces actions amènent en 1921 le calme social.
- se rapprocher de l’église catholique (politique d’apaisement religieux, rétablissement relations
diplomatiques avec Vatican, le bloc national décide de ne pas appliquer la loi de 1905 en Alsace Lorraine, le
Vatican accepte la création d’association qui permet d’appliquer la loi de 1905)
- obtenir une exécution stricte du traité de Versailles (l’Allemagne réclame très vite une tolérance pour sa
dette, les différents gouvernements vont osciller entre la fermeté et la négociation avec l’Allemagne, le
parlement lui reste stricte sur l’application de ce traité. L’Allemagne est incapable de payer sans l’allègement
de sa dette alors en 1923 le gouvernement français décide d’occuper militairement la Ruhr, le
gouvernement parle de gage productif. Cette occupation militaire s’est perçue comme la menace d’une
nouvelle guerre). Au même moment la situation financière du pays se dégrade.
Conséquence : 1924 le gouvernement va devoir procéder à une hausse des impôts considérable pour
pouvoir faire face à cette situation financière. Lors des élections législatives le bloc national est battu par
une coalition des partis de gauche.

2. La victoire des gauches, le cartel des gauches (1924-1926)

Au milieu des années 1920 les partis de gauche sont en pleine restructuration.
La révolution bolchevique en Russie (1917) et les socialistes français sont divisés sur l’attitude à avoir sur
cette révolution.
Le parti socialiste se divise en 2 mouvements différents. Une partie refuse de s’aligner sur Moscou
(réformistes), gardent le nom de SFIO et sont groupés autour de Léon BLUM. Les autres vont prendre le
nom de SFIC et sont groupés autour de Marcel CACHIN (devient le PCF en 1922).

En France il y a donc 2 parties de gauches, un parti socialiste et un parti communiste.


Lors de cette scission, la plupart des adhérents choisissent le parti communiste, en revanche la plupart des
députés vont choisir le parti socialiste.
En 1924 lors de la campagne électorale ces deux partis vont s’allier pour former ce cartel des gauches.
C’est cette alliance qui remporte les élections et forme un gouvernement. Il est composé exclusivement de
radicaux.
Le nouveau président du conseil est Edouard HERRIOT.
En matière de politique, ils renouent avec la politique sociale d’avant guerre.
Dans les grandes mesures sociales il va y avoir la création du conseil économique et social. Dès qu’il est créé
il va lancer une grande enquête générale sur l’ensemble des secteurs de production.
Il renoue avec la politique anti-cléricale d’avant guerre (volonté de soumettre Alsace et Lorraine à la loi de
1905).

En matière économique, ils bénéficient d’une conjoncture très favorable par certains aspects.
D’abord il est aux affaires au moment où la production se met à dépasser celle d’avant la guerre, où le
commerce extérieur est bénéficiaire mais en même temps le pays a des faiblesses économiques :
La démographie est mauvaise, les équipements et outillages sont vieux, les ressources en matière première
sont très faibles.
La prospérité repose sur de vieilles structures.

La situation financière est fragile en particulier parce que la dette a doublé depuis la fin de la guerre.
Les épargnants sont extrêmement méfiants particulièrement les milieux d’affaire, les groupements
patronaux. Ils n’acceptent pas cette politique (surtout les mesures sociales)

En matière de politique extérieure les réalisation sont plus concrètes.


HERRIOT va poser les bases d’une nouvelle politique étrangère de la France dont la clé de voûte BRIAND.
Cette politique prend le contre-pied de celle qui avait été menée par le bloc national.
Elle va prendre 2 grandes idées :
- Il faut négocier avec l’Allemagne pour assurer la paix, la sécurité collective.
C’est une politique de conciliation. La paix sera assurée par des accords internationaux librement consentis.
En 1925 on va avoir des accords internationaux qui aboutissent au réaménagement de la dette allemande.
Le plan DAWES.
En échange, l’Allemagne va accepter de reconnaître de manière définitive ses nouvelles frontières et
accepte de rentrer dans la SDN (société des nations).
Accords internationaux → Accords de LOCARNO
En 1925 les français quittent la Ruhr
- Il faut briser l’isolement diplomatique de la France. Le cartel des gauches renoue des liens diplomatiques
avec toutes les grandes nations européennes, en particulier avec la Grande-Bretagne.
Les accords de LOCARNO sont une réussite car tous les pays européens acceptent d’y participer.
A ces accords vont s’ajouter toute une série d’accords d’arbitrages et d’assistance.
Il reçoit le prix nobel de la paix (Briand) en 1926 en même temps que le ministre allemand des affaires
étrangères.

Petit à petit au sein de la coalition des divergences vont apparaître.


. D’abord sur la question coloniale (année 20 apparition mouvements indépendantistes dans tous les coins
de l’Empire colonial français). Face à ces mouvements, le gouvernement du cartel va mener une politique
de répression. Elle est soutenue à l’Assemblée par les partis de droite mais dénoncée par les socialistes et
communistes. En 1926 pour faire face à ces difficultés de trésorerie le gouvernement décide d’augmenter la
masse monétaire → erreur → mouvements de panique → effondrement du front.
Le pays est au bord de la catastrophe financière (émeutes, manifestations).
Le 23 juillet le gouvernement du cartel des gauches tombe.
Pour désigner un nouveau gouvernement, le président de la République fait appel à POINCARE.
Il devient le nouveau président du Conseil et va constituer un gouvernement d’union nationale, car il va
faire appel aux partis de droit et aux radicaux.
Les radicaux abandonnent leur alliés socialistes et communostes pour se rallier au parti de droite.

B. Les tentatives avortées de l’union nationale

POINCARE est un homme de centre-droit et qui dans cette situation rassure à la fois le droite et la gauche
(partisan de la laïcité (dreyfusard) et adepte de la rigueur budgétaire).
1. Les espoirs du gouvernement Poincaré (1926-1928)

Poincaré forme un gouvernement d’union national qui va des radicaux jusqu’à la droite, c’est un
gouvernement réduit qui a la particularité de compter tous les anciens présidents du conseil càd que toutes
les grandes figures de la IIIème république sont là. C’est le gouvernement qui annonce la fin des grands
notables. Ce gouvernement va rester aux affaires jusqu’ne 1928.
Le programme est la défense du franc donc toute la politique financière du gouvernement se
caractérise par la restriction des dépenses publiques. Immédiatement diminution du nombre de
fonctionnaire et ça passe par la suppression de sous-préfecture, d’une centaine de tribunaux et diminution
drastique du nombre d’agent publique. En même temps, le gouvernement va augmenter les impôts de
façon considérable (plus de 20%) et la recette va fonctionner car dès la fin de l’année 1926 le budget est
équilibré. Ce qui va faire fonctionner ces recettes est que la confiance dans la monnaie se rétablie vite, le
gouvernement va avoir le soutien et la confiance des milieux d’affaires, le jour même de l’investiture le
franc augmente. La conséquence de la remonter du franc : les capitaux reviennent et pour éviter l’inflation
le gouvernement va opérer des ponctions sur le marché monétaire en émettant des bons de trésorerie et
des emprunts. Avec ce mécanisme, la dette publique va s’accroître et pour amortir les effets de
l’accroissement de la dette public on va créer une caisse d’amortissement qui est chargé de prendre en
charge le service de la dette qu’on va alimenter avec toute une série de taxes sur le tabac par exemple.
Pour cristalliser cette politique monétaire en juin 1928 on va voter une grande loi monétaire et elle
vient dévaluer le franc des 4/5ème de sa valeur et on va parler du franc Poincaré et en même temps la
stabiliser une fois pour toute. Cette dévaluation du franc a un intérêt pour l’État, et elle va finalement
devoir que 20% de ses dettes et cette mesure qui aurait pu faire peur aux investisseurs va rassurer les
milieux d’affaires en particulier les étrangers et elle va permettre de stabiliser les taux de conversion du
franc. Cette stabilisation du franc va avoir des effets variables selon les secteurs de l’économie où dans le
domaine agricole cette stabilisation va amener une aggravation des difficultés en revanche le secteur qui va
ressentir des effets positifs est le domaine industriel. Cette stabilisation va freiner la hausse des prix sans
freiner la hausse des salaires, les conséquences sont qu’il y a une augmentation assez rapide du pouvoir
d’achat. Cette prospérité va s’accompagner de quelques affaires avec des scandales de petits épargnants
ruinée par des spéculateurs malhonnête (Histoire de la Gazette du franc).

Les effets sont négatifs dans le domaine agricole et positifs dans le domaine industriel.
Cette stabilisation freine la hausse des prix mais pas la hausse des salaires, assez rapidement on va
percevoir une augmentation du pouvoir d’achat.
Cette prospérité va s’accompagner de quelques scandales par des spéculateurs malhonnêtes
Ex : Affaire de la gazette du franc → piège → procès pour escroquerie

Une fois la situation redressée, ce gouvernement va adopter des mesures sociales et politiques, en
particulier 4 grandes mesures.
> Vote de plusieurs lois sur la protection sociale (congé maternité, assurance sociale)
> Lois sur les premiers logements sociaux (HBM habitations bon marché)
> Mesures scolaires (école unique)
> Mesure qui touche à la durée du service militaire → réduite à 1 an

Ce gouvernement a un bilan positif. Ce qui déplaît à l’opinion publique est la politique étrangère assez
hésitante de ce gouvernement.
Elle va conduire en 1928 le gouvernement national à perdre aux élections.
Elles sont gagnées par les partis de droite et de centre droit.
Les partis de gauche ont perdu l’élection mais, pour la première fois, les socialistes ont obtenu plus de voies
que les radicaux.
Après ces élections, le parti radical va se déchirer, en particulier sur la question de savoir s’il faut continuer à
participer à ce gouvernement d’union nationale. Les radicaux se retirent, c’est la fin de l’union nationale
modérée et c’est le retour des partis de droite.
2. L’échec des modérés et le retour des droites (1928-1932)

Ce sont des gouvernements de droite qui vont se succéder, 8 dans cette période.
Ce sont les mêmes hommes qui vont les composer.
3 sont dirigés par André TARDIEU
3 autres par Pierre LAVAL
Ces personnages ont un point commun : ce sont des « hommes nouveaux ».
A cette période, le plan politique est curieux, c’est un moment de grand renouvellement de la classe
politique. Arrive des hommes nouveaux qui ont de nouvelles idées sur la politique, et parmi eux deux
grandes figurent en ressortent.
TARDIEU n’est pas un admirateur du système de la 3e République, il n’aime pas l’idée d’une multitude de
partis. Il préférerai 2 grands partis (modèle anglais). Il admire le système électoral (modèle américain), le
gouvernement est appuyé sur l’opinion publique. La formation du gouvernement découle directement du
résultat des élections.
La formation du gouvernement découle de l’affaire des parlementaires. Le but des élections est de
renouveler la chambre, pas de désigner le gouvernement.
Pour beaucoup d’hommes politiques de l’époque cette conception leur apparaît comme une dérive très
dangereuse. Ils considèrent qu’elle revient à fausser la représentativité de la démocratie.
Il a donc beaucoup d’adversaires politiques, qui lui reprochent d’être un nouveau général boulanger, un
apprenti dictateur. D’ailleurs, il a un rapport très particulier aux ligues d’extrême droite, car il considère que
leurs actions antiparlementaires sont un bon moyen de pression pour modifier le système politique
français.
TARDIEU va se radicaliser 1934-35 et basculer vers l’antiparlementarisme.

LAVAL est un autre type de personnage. Il vient d’une origine très modeste, il a du déployer une longue
ténacité pour parvenir au parlement et s’y maintenir. Il est très habile politiquement.
Il s’est fait connaître comme avocat de ses milieux d’extrême gauche, et va être élu député 1914 dans les
rangs du parti socialiste. Pendant la guerre il se fait remarquer pour ses positions pacifistes et va devenir
ministre.
On est dans une période où sa trajectoire politique commence à changer, il dévie de la gauche vers la droite
au fur et à mesure des opportunités qui lui sont offertes. Il commence à apparaître comme quelqu’un de
très stratégique politiquement, comme un homme de couloir avec un parcours politique de + en + sinueux,
comme un homme de + en + insaisissable. De plus, en parallèle de sa carrière politique il mène une carrière
d’homme d’affaire très avisée, il fait fortune comme patron de groupe de presse, et son enrichissement
paraît extrêmement trouble pour toute une partie de l’opinion publique, et impopulaire.

Ils ont une conception de la politique qui leur parvient à une critique de la 3e République, ils passent de la
gauche à la droite, ils sont représentatifs de cette nouvelle génération d’hommes politiques.

En matière de politique intérieure, ces gouvernements vont rompre avec l’austérité budgétaire des
gouvernements précédents.
TARDIEU va lancer une politique de grands travaux qui a pour but de stimuler le développement
économique du pays, d’accroître la demande, et ce programme de grands travaux s’appelle : Politique de
prospérité. Pour le financier il parvient au déficit budgétaire. On va s’en servir pour répartir des sommes
très importantes entre l’agriculture, l’industrie, la santé et l’enseignement.
A coté il y a un deuxième programme qui va concerner la modernisation des infrastructures des colonies qui
est financé par le recours à l’emprunt. C’est une politique keynésienne. Cette politique de grands travaux va
servir à la politique d’infrastructure, à l’électrification des campagnes, à la construction de la ligne Maginot
c’est à dire une frontière fortifiée entre la France et l’Allemagne. Toute une série de mesures sociales ont été
financées par ce mécanisme en particulier une retraite pour les anciens combattants, une extension des
assurances sociales, la gratuité de l’enseignement secondaire.
En matière de politique extérieure, les gouvernements vont commencer par poursuivre la politique de
détente internationale qui avait été lancée par le cartel des gauches.
A. BRIAND est le ministre des affaires étrangères. Il conduit cette politique, ça débouche sur des accords
internationaux, en particulier en 1928 le Pacte Briand-Kellogg. Ce traité va être signé par 63 pays, il vient
déclarer que la guerre est hors la loi, et donc les pays signataires s’engagent à ne pas faire de la guerre un
outil politique, à trouver un règlement pacifique. Les guerres d’agression sont déclarées contraire au droit
international. La portée directe de ce traité reste limitée. Il aura plus tard une grande incidence, après la
guerre mondiale en 1945 c’est ce traité qui servira de fondement juridique pour les accusations de crime
contre la paix lors du procès de Nuremberg.
Cette politique étrangère va s’essouffler, au début des années 30 une grave crise se propage et l’Allemagne
est très durement frappée par la crise. Les réparations que devait verser l’Allemagne sont renégociées
(1929) et finissent par être suspendues par les gouvernements alliés. Le point final est mis en 1932 à la
Conférence de Lausanne ; l’Allemagne déclare qu’elle est définitivement hors d’état de reprendre le
paiement des réparations. Depuis 1931 l’Allemagne n’a plus payé.
Cette situation a des conséquences sur les relations entre les alliés (France et EU) car la France annonce en
1932 qu’elle refuse de rembourser ses propres dettes aux alliés tant que l’Allemagne ne lui aura pas
remboursé ce qu’elle lui doit. Ce refus va refroidir les relations qu’elle a avec les EU.
Au même moment se tiennent d’autres négociations qui ont lieu à Genève sur le désarmement. Elle aboutie
à un échec, les pays d’Europe ne croient plus à cette confiance internationale et la France va changer sa
politique extérieure avec la sécurité d’abord et le désarmement ensuite. C’est la fin de l’esprit de paix.
Cette concurrence de Genève aboutie à libérer l’Allemagne du respect du traité de Versailles.
Six semaines plus tard en Allemagne, Hitler devient chancelier, et ce traité de Genève va lui permettre
d’entraîner le réarmement de l’Allemagne.
En fin 1932 en France on a des élections, dans un contexte de grande inquiétude, à l’intérieur du pays
atteint par la crise, cette politique de prospérité est mise à mal, et à l’extérieur car la doctrine internationale
vient de changer.

§2. Les transformations de la société

La guerre de 14-18 a laissé des traces importantes dans la société française.


Ces transformations sociales ne s’arrêtent pas, elles se prolongent dans les 10 ans qui suivent la guerre.
Période de grande effervescence sociale, recomposition des catégories sociales, grand bouillonnement
culturel.

A. La recomposition des différentes catégories sociales

Toutes les catégories sociales vont être affectées par le passage de la guerre, on va s’intéresser à la place de
la femme et les ouvriers.

1. La modification de la place de la femme

On dit souvent que la guerre de 14 a été l’occasion pour les femmes d’entrer sur le marché du travail en
France. La réalité est plus nuancée.

Avant 1914, la France connaissait déjà un grand taux d’activité féminine.


Les femmes représentaient un peu plus du tiers de la population active.
C’est un taux bien plus élevé que celui des autres pays d’Europe.

La guerre va faire appel au travail des femmes sous des formes variées.
On va avoir des femmes qui vont rejoindre le front en s’engageant comme infirmière.
Les femmes des milieux ruraux vont assurer les travaux des champs.
Dans les milieux urbains, les femmes vont compenser le manque de main d’œuvre en particulier dans les
usines d’armement. Le taux de femme travaillant dans l’industrie et le commerce pendant la guerre n’est
que de 20% plus élevé avant la guerre, il n’est pas spectaculaire.

A la fin de la guerre, la société essaye de revenir à la situation antérieure dans tous les domaines et pas
seulement pour les femmes, pour tous. Et cela va se traduire pour les femmes travailleuses par un discours :
la femme n’est plus vue comme rendant un service à la patrie mais comme une femme profiteuse qui
occupe la place d’un soldat revenu au front et elles devraient retourner aux métiers traditionnellement
féminins. Il y a une autre pression sur ces femmes travailleurs qui est que la France a été complètement
saignée démographiquement pendant et à partir de 1918 qui envoie les femmes à leur rôle d’épouses et de
mères de famille et les théories nationalistes vont se développer énormément en France et qui vont trouver
un échos très important au parlement et à plusieurs reprises on a des lois natalistes qui sont promulguées
et répressives en matière de contrôle des naissances et qui demandent aux françaises de repeupler le pays.

La guerre a quand même eu des effets en matière de travail féminin et leur a offert de nouvelles
opportunités, de nouveaux secteurs vont s’ouvrir à elles et au lendemain de la guerre on va avoir un
délaissement progressif des métiers qui jusque là étaient féminins notamment pour la domesticité « crise
des bonnes » et des métiers de la couture et de l’industrie à domicile. Désormais les femmes vont travailler
dans la grande industrie moderne qui est en voie de taylorisation et dons les femmes vont être employées à
des travaux répétitifs non qualifiés. Surtout le grand secteur qui s’ouvre à elles sont les emplois tertiaires
qui devient le lieu privilégié de l’activité féminine avec les banques, l’administration, soins aux personnes,
l’enseignement… On va créer des diplômes, d’infirmière par exemple, des sur intendances d’usine… On va
s’occuper aussi de leur formation, en 1919 création du baccalauréat féminin, en 1924 grande réforme du
lycée, on unifie les programmes scolaires dans les lycées de filles et de garçons. Désormais les études
universitaires sont ouvertes aux bachelières. Ça va permettre l’accès à des métiers qualifiés.
On voit les premières avocates, journalistes…

Les effets de la guerre ne vont pas être les mêmes pour toutes les femmes, on va avoir de grandes
différences en fonction de l’âge et des classes sociales. Cette féminisation profite aux jeunes filles de la
bourgeoisie et des milieux aisées.

Sur le plan des droits politiques des femmes la guerre n’a pas apporté de grand bouleversement.
La question est débattue sur le droit de vote en remerciement au lendemain de guerre.
Question en 1919 aux élection municipales. Il y a de nombreux exemples de pays où les femmes votent.
Les députés sont favorables et les sénateurs s’y opposent. Ce débat ne cessera pas pendant l’entre deux
guerres.

Véritables changements :
. La vie publique devient plus accessible aux femmes. Par exemple, un nombre de femmes devient
conseillères municipales, on reconnaît des associations féminines d’expertes.
. Les rapports homme/femme vont se modifier dans les familles et dans les couples. Le divorce va
augmenter dans le 20e car le retour des hommes après 4 ans dans les tranchées a suscité de grandes
difficultés dans les familles. Le divorce est vu comme moyen de libérer les femmes mariées.
. Nouvelle représentation de la femme dans les sociétés, elle va se matérialiser par une nouvelle mode, « la
mode à la garçonne », mode vestimentaire et capillaire (on abandonne les corsets, on raccourci les jupes et
les robes, on coupe les cheveux). Cette mode libère le corps des femmes, elles vont gagner une liberté de
mouvement, elles peuvent désormais faire du sport.
Cette mode se démocratise dans toutes les grandes villes de Province.
En même temps, cette figure angoisse beaucoup la société. On a tout un discours qui s’en prend à cette
figure.
Cette émancipation va surtout toucher les jeunes filles de la bourgeoisie, et n’a pas transformé le statut de
la femme mariée : juridiquement une incapable soumise à son mari (elle ne peut pas passer un contrat sur
ses biens propres, accepter une donation, devenir commerçante sans accord du mari, séjourner dans un
hôpital…) Cette incapacité dure jusqu’en 1938.

2. La situation des ouvriers

La guerre a entraîné des changements importants dans les catégories sociales, certaines plus touchées que
les autres par la guerre (paysannerie, cadres militaires issus de la bourgeoisie et aristocratie, rentiers et
propriétaires terriens). Les milieux d’affaire se sont enrichis. Au lendemain de la guerre ils étalent leur
enrichissement, souvent ressenti comme une insulte.

Les ouvriers pendant la guerre ont bénéficié des affectations spéciales.


Dès qu’ils étaient un peu spécialisés, ils étaient retirés du front et partaient dans les usines.
Ils ont eu beaucoup moins de morts que les paysans.
Mais a la fin de la guerre on va voir se manifester un très grand mécontentement ouvrier car les conditions
de travail se sont aggravées pendant la guerre, car c’est le moment ou s’impose en France le travail à la
chaîne taylorisé.
Les ouvriers vont se lancer dans un mouvement de grève massive, et c’est l’occasion pour la CGT de se
reconstituer après la guerre. Sont nombre d’adhérents va doubler. Cette grève est une victoire car en pleine
campagne électorale Clemenceau va accorder satisfaction, la journée de travail de 8h.

En 1920 il va se passer un événement, une scission entre les socialistes et les communistes. La CGT va
éclater à son tour entre 2 syndicats, la CGTU (unitaire, proche du parti communiste) et la CGT (favorable à
l’indépendance du syndicat vis à vis des partis politiques.
En même temps, on voit apparaître un 3e syndicat, la CFTC (confédération française des travailleurs
chrétiens) qui s’appuie sur le catholicisme social. Pour eux la grève est un outil professionnel et non
politique.
Cela atténue les revendications.
Création en 1919 d’un syndicat patronal CGPF (confédération générale de la production française) créé à
l’initiative du gouvernement. L’idée est de trouver des solutions négociées.

B. Le bouillonnement social et culturel


A la fin de la guerre on va avoir un véritable mouvement d’euphorie qui envahit l’Europe.
Les Européens redécouvrent le plaisir de s’amuser. Ce mouvement renouvelle l’art et la culture des
européens.
Conséquences : développement d’une culture de masse.

1. Les aspirations au cosmopolitisme

Après les carnages, tous les pays européens connaissent une effervescence artistique.
Ça va principalement toucher Paris et Berlin.
On a une aspiration pour un monde neuf.
Ce regain de vitalité entraîne l’émergence de mouvements culturels qui mettent en avant le goût de
l’insolite, de l’étrange, de l’absurde, sur l’idée d’un mélange des cultures.
→ Mouvement dada / dadaïsme : mouvement artistique apparu pendant la guerre et qui se répand par
l’intermédiaire de Tristan TZARA. Ce mouvement se caractérise par une remise en cause de toutes les
conventions esthétiques, artistiques et se veulent irrespectueux et extravagants, envers les vieilleries du
passé. Tout ce mouvement pratique une nouvelle forme d’art : le happening (manifestations improvisées).
Vont naître des mouvements artistiques durables, par exemple le surréalisme 1924 (mouvement qui entend
produire la création artistique à partir de mécanisme qui jusque là avaient été négligés comme
l’inconscient, l’automatisme, le rêve). Pendant toutes les années 20 il va occuper le devant de la scène
culturelle. On va voir apparaître de nouvelles formes d’expression littéraires, la peinture, le cinéma…

C’est aussi un moment de très grande transformation de la peinture, elle va connaître un renouveau
considérable avec l’installation à Paris de nombreux peintres provenant de toute l’Europe.
Ils vont faire émerger des tendances nouvelles comme l’abstraction, ou une nouvelle manière d’utiliser la
couleur, le théâtre, la musique ( arrivée du jazz).
Dans tous ces mouvements les artistes on une vraie fascination pour ce qui vient des EU et de Russie.

Cette nouvelle culture vase diffuser vers les masses populaires.

2. Culture de masse et culture d’élite


Les années 20 sont le point de départ de la formation de la culture de masse.
Ces mouvements se diffusent vers les masses populaires, par le biais de nouveaux vecteurs.
. Radio, diffuse la culture, la musique.
Musique qui connaît un nouvel essor (l’opérette), montée en puissance de compositeurs
. Images : années 20 c’est le moment de dvpt de la photographie et création de presse spécialisée qui
reproduit les photos. Essor de la bande dessinée (bulle). L’essor le plus considérable est celui du cinéma.
C’est une énorme industrie qui fait vivre des dizaines de milliers de personnes.

Conséquences :
Le sport et le spectacle sportif vont connaître un engouement fantastique.
Les compétitions sportives bénéficient d’une énorme couverture médiatique. Le point d’orgue sont les JO
de Paris qui vont être un énorme succès populaire, on va avoir + de 800 000 spectateurs.
Grâce à cette diffusion le sport devient populaire (il était réservé aux classes sociales les plus élevées) et va
avoir une augmentation des lieux sportifs.

Section 2 : La crise des années 30 (1932-1940)

L’année 1932 est symbolique. (Mort de A.BRIAND, Allemagne libérée de ses obligations, porte ouverte au
réarmement allemand).
Aux yeux de ce qui vivent cette période, ce danger reste invisible. Les contemporains ne prennent pas
conscience de ce danger car à ce moment là toute l’Europe est occupée par la généralisation de la crise
économique.

§1. La généralisation de la crise

Cette grande crise démarre en 1929 aux EU et atteint la France au début des années 30.
Cette crise va se généraliser,elle va aussi devenir une crise politique et morale.

A. Une crise économique

Cette crise commence par le krach boursier de 1929 qui va entraîner la Grande dépression et des
conséquences sociales dramatiques.

1. La Grande dépression

Le 29 octobre 1929 la bourse de New York s’effondre et entraîne une récession au EU.
Les banques américaines qui ont des intérêts dans les banques européennes vont rapatrier leurs avoirs aux
EU et en même temps, les échanges économiques internationaux ralentissent, puis régressent.
Ces deux éléments vont provoquer la propagation de la crise vers l’Europe.
La France va être préservée pendant un moment (2ans) car elle a une économie moins ouverte que les
autres. La crise arrive fin 31 début 32. Elle est touchée tardivement mais le choc va être rude, rapide et
durable.
En 1932 on va avoir un effondrement des prix agricoles, de la production industrielle, des revenus du
tourisme, une baisse considérable du commerce, un énorme déficit de la balance des paiements, une
explosion du nombre de faillites, une hausse spectaculaire du chômage.
Ils vont chercher à atténuer les effets de la crise et utilisent les mêmes recettes politiques :
Ils vont recourir à des emprunts, à la réduction des dépenses publiques, à une politique de déflation, à une
politique d’isolement, de protection du marché national.
A terme, cette politique ne va rien empêcher (dépréciation monnaie, extension chômage, vieillissement
appareil productif), elle mène à une véritable crise sociale.

2. Les conséquences sociales de la crise


Cette politique va avoir des conséquences sociales importantes.
La déflation ne fonctionne pas et aggrave la situation
Politique de réduction de la production, installation de nouvelles usines, in soutient la concurrence.
En 1935 la production industrielle est 25% en dessous de celle de 1929.
L’alliance de ces deux politiques va conduire à une multiplication des faillites (Citroën 1934).

Conséquences sociales : les licenciements se multiplient, explosion du chômage.


Il n’y a aucune prise en charge des chômeurs expliquée par les pouvoirs publics.
Tout le monde n’est pas touché de la même façon.
Les premières victimes sont les ouvriers étrangers (secteur des mines), des décisions d’interdiction
d’embauche des étrangers.
Les deuxièmes sont les femmes ouvrières.
Ce qui ont encore un emploi ne sont pas à l’abri car ce phénomène est le chômage partiel qui apparaît, ils
ont régulièrement un salaire qui est amputé à cause de ce chômage.
La catégorie sociale la plus touchée est les agriculteurs. Leur pouvoir d’achat a diminué de moitié (32-35).
De manière générale, la vie quotidienne devient difficile.
On achète moins de médicaments, d’essence, de fioul, les gaz et l’électricité sont trop chers ainsi que la
viande et les fruits. On se nourrit de pain.
On va voir surgir des magasins pour pauvres.
Cette question est tellement importante qu’on va voir se multiplier des marches de la faim, pour protester
contre les effets de la crise.
La crise a un impact important sur la démographie parce qu’elle provoque une chute de la natalité.
Ce phénomène touche les classes creuses de la guerre. Les décès sont plus nombreux que les naissances.
Elle a aussi pour effet de stopper l’immigration. Il y a une inversion des flux migratoires.
Les pouvoirs publics réagissent en essayant de prendre des mesures natalistes, pour inciter les français à
faire des enfants. (Transformation du droit de succession, mise en place d’alloc familiales)
Toutes ces politiques menées s’avèrent incapables de contenir les effets de la crise.
Cela donne l’impression à l’opinion publique que les partis et le parlement ne sont pas capables d’aider le
pays. Crise éco → morale + crise politique

B. Une crise morale et politique

Gouvernement impuissant à régler la crise, provoque une remise en cause de la démocratie parlementaire
dans l’opinion publique.
On assiste à un nouvel essor des ligues nationalistes dans les années 30.

1. La contestation de la démocratie parlementaire

En 1932, on a des élections législatives.


Elles vont déboucher sur une très grande instabilité gouvernementale.
La majorité qui ressort n’est pas nette et la chambre n’arrive pas à s’accorder de façon durable sur un
gouvernement. On entre dans une phase de grande instabilité ministérielle.
Aucun gouvernement n’est solide car les coalitions explosent sur la question de la politique de rigueur.
Ce qui est de plus en plus dénoncé est le système parlementaire.
Se développe une série de critiques parlementaires. Une partie prend la forme d’un courant réformiste.
Ils appellent à une réforme de l’État, des institutions, qui laisserai moins de place au Parlement et qui
renforcerait le pouvoir exécutif. Ils réclament par exemple que le chef de l’État ait le droit de dissoudre le
Parlement. Ils réclament la mise en place du référendum, l’instauration d’un contrôle de constitutionnalité
des lois pour vérifier ce que le Parlement fait des lois.
Ces mouvements réformistes sont très nombreux dans les années 30 car ils ont des aspirations différentes.
Il y a principalement deux grandes tendances.
. Réformistes qui trouvent leur inspiration dans des idées technocratiques. Il faut renforcer l’exécutif au nom
de l’efficacité, du pragmatisme. Ils sont inspirés à l’idée de planification économique.
. Réformistes inspirés par l’idée d’une réforme spirituelle, intellectuelle, idéologique. C’est le personnalisme,
non conformisme des années 30. Ils considèrent qu’on est entrés dans une crise de la civilisation à cause du
libéralisme et du parlementarisme. Leur idée est qu’il faut transformer les institutions.
L’antiparlementarisme a aussi un autre visage, pas réformiste mais nationaliste, violente, qui repose sur
l’idée que le parlementarisme est responsable de toutes les idées du pays parce qu’il ne représente d’une
élite qui en plus est corrompue. Ce discours va être porté avec force par les ligues nationalistes qui vont
connaître un renouveau spectaculaire dans les années 30.

2. Le renouveau des ligues

Ces ligues reviennent en force et se reconstituent massivement sur fond de crise sociale.
Toute une série de mouvements qui rassemblent énormément d’adhérents (croix de feu qui se
transformeront plus tard en parti politique).
Ces ligues ont en commun de dénoncer la corruption du parlement et du gouvernement. Ils ressemblent
plus à des groupes de pression qu’à des partis politiques, ils n’ont pas vraiment de programme précis.
Ils se définissent pas leur opposition à ce qui existe. Ils ont des actions qui sont très spectaculaires et
souvent très violentes.
Le discours des ligues marque l’opinion publique. Leurs idées inspirent des actions violentes et parfois
extrêmes, par exemple le Président de la République va être assassiné en 1932.
La violence des ligues a remplacé la violence anarchiste d’avant guerre.
Les ligues répandent leurs idées à l’occasion de plusieurs campagnes. Il y a toute une série de scandales
(fraudes, faillites frauduleuses).
Le scandale majeur est l’affaire Stavisky 1934 : Occasion pour les ligues de se faire entendre, de montrer
leur puissance. Stavisky est un escroc qui a beaucoup de relations (police, presse, parlement) il échappe
donc aux poursuites. Début 1934 il est poursuivi pour une autre escroquerie, mais il va mourir, dans des
circonstances mystérieuses, au moment où il allait être arrêté. La police parle d’un suicide, les journaux de
la police qui lui a tiré dessus… Scandale parce que les ligues vont voir dans cette mort un assassinat
politique commandité pour empêcher Stavisky de parler. Vague d’antiparlementarisme qui s’abat sur le pays
entretenu par les ligues : elles lancent un immense mouvement de manifestation partout dans le pays pour
réclamer la démission du gouvernement. Elles durent un mois, elles sont violentes, leur ampleur est telle
que fin janvier 34 le gouvernement tombe. Les ligues organisent une énorme manifestation devant le
bâtiment de la chambres des députés 6 février 1934 et tentent un coup d’État. Il échoue, ils ont passé la
nuit à se battre, il y a de nombreux morts.
Conséquences : dès le lendemain, on va mettre en place un nouveau gouvernement d’Union nationale.
La menace d’un coup d’État a effacé les divisions politique.
Dans les semaines et mois qui suivent, toute une série de mesures contre les ligues apparaissent.
Création de la DGSN (direction générale de la sûreté nationale) pour surveiller les ligues.
On donne de nouveaux pouvoirs au préfet, pour procéder à des arrestations, interdire des rassemblements.
On va dissoudre les groupements qui provoquent des manifestations armées.
Cet événement transforme le paysage politique parce qu’il est la principale raison qui pousse à l’union des
partis de gauche en vue des prochaines élections législatives de 1936.

Pendant ce temps, la situation internationale connaît de grands changements.


En Allemagne, Hitler a adopté toute une série de mesures qui oriente l’économie allemande vers le
réarmement. Elle fait peur au gouvernement français.
La politique française va s’orienter vers des tentatives d’isolement de l’Allemagne, en concluant des traités
avec d’autres pays Européens contre l’Allemagne.
Cette politique d’encerclement diplomatique ne fonctionne pas bien, car les français et les britanniques
sont en désaccord. Face à des européens qui n’arrivent pas à trouver une ligne politique sur cette situation,
Hitler en profite. En 1936 il tente un premier coup de force militaire. Il fait ré-opter par surprise la Rhénanie.
Le gouvernement français refuse de s’engager dans une action militaire sans le soutien des britanniques. La
seule réaction officielle est une protestation devant la SDN.
Hitler avec ce premier succès militaire entame la construction d’une ligne de fortification le long de la
frontière. Cette affaire de la Rhénanie, quelques observateurs (très peu nombreux) considèrent que c’est le
premier pas vers un conflit armée. La plupart des hommes politiques français sont encore persuadés que la
guerre peut être empêchée.

§2. De l’espoir au désastre

En 1936, on a une situation de marasme, situation économique est sociale en crise.


Un élément apparaît comme un sursaut politique.
Les partis de gauche réussissent à surmonter leur division et à mettre en place un programme politique qui
ne ressemble à rien de ce qu’on avait vu jusque là.
La situation internationale va compromettre cette nouvelle donne politique.

A. Le sursaut politique, le front populaire

Les élections de 1936 sont remportées par une action de politique de gauche : le Front populaire

1. La constitution du front populaire

Jusque là le parti communiste refusait de se rapprocher des socialistes et des radicaux.


Cette tentative de coup d’État de 6 fev 34 fait changer leurs idées.
On va avoir toute une série de pactes d’alliances qui sont signés entre eux (SFIO, parti radical, parti
communiste).
Ils adoptent le principe d’un Front populaire pour défendre les libertés publiques contre le fascisme.
De cette alliance va naître un programme commun, un programme de compromis qui repose sur 3 grands
axes. Sur la défense des libertés publiques et syndicales, sur un développement social, et sur la relance de
l’économie en abandonnant la politique de déflation.
Cette coalition avec ce programme commun va présenter à plusieurs élections notamment celle de 1936.
Ce scrutin est un immense succès pour le front populaire (400 élus à la chambre). La droite est morcelée.
Ces élections se déroulent dans une situation particulière.
Elles ont lieu début mai 1936 mais le calendrier politique reste en fonction jusque début juin.
Ce mois est marqué par le démarrage de grands mouvements sociaux.
On a des grèves qui éclatent partout, qui expriment une forme d’irruption des masses populaires qui d’un
coup se sont représentées au pouvoir. Cette élection a fait naître un énorme espoir dans les milieux
populaires.
C’est dans ce contexte que le nouveau gouvernement va être investi.

2. Les réalisations du Front Populaire

Le nouveau président du Conseil est Léon BLUM.


Pour la première fois 3 femmes entrent au gouvernement.

Premières mesures (immédiates) concernent le droit du travail → Accords de Matignon


Il prévoit la liberté syndicale, la création de délégués élus dans tous les établissements, une augmentation
des salaires dans tous les secteurs d’activité.
Ces Accords sont complétés quelques jours plus tard des lois
. Création des congés payés (15 jours par an)
. Semaine de travail à 40h sans diminution de salaire
Toutes ces mesures transforment considérablement la société parce que ça va provoquer un changement
de qualité de vie dans les milieux populaires. Ces premiers congés payés s’accompagnent d’un
débloquement du tourisme, d’accroître le temps de loisir

En matière économique on va placer la banque de France sous le contrôle de l’État, on va créer des
institutions de régulation du prix de certaines matières premières et nationaliser toutes les industries de
guerre.
Ils vont vite appliquer les mesures qu’ils avaient prévu en matière d’éducation. On prolonge la scolarité
obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans.
Dans le domaine de la culture, on va lancer une politique d’accès pour ouvrir les institutions culturelles et
traditionnelles.

Dès l’automne, apparaissent les premières difficultés.


Elles sont d’abord en matière de politique étrangère :
Juillet 1936 début de la guerre d’Espagne, guerre civile entre le camp républicain et le camp nationaliste
sous Franco. Cette guerre met le Front populaire devant un dilemme, la question est de savoir s’il faut
intervenir dans le conflit pour le soutenir. Cette question provoque des fissures dans la majorité : les
communistes et socialistes réclament un engagement au côté des républicains espagnols au nom de la lutte
contre le fascisme et le nationalisme. Les radicaux et l’autre partie des socialistes s’oppose à l’intervention
et veut maintenir la paix à tout prix.
BLUM va rejoindre le pacte de non intervention, traité qui va être signé par la plupart des pays européens,
qui prévoit que les pays européens n’interviendront pas, et prévoit aussi un embargo sur les armes à
destination d’Espagne. Le problème de ce pacte est qu’il n’est qu’une façade, l’Allemagne et l’Italie
soutiennent le camps nationaliste et envoient des hommes et des armes.
L’Union soviétique elle va envoyer des armes, des avions pour soutenir le camp républicain.
Tous ceux qui l’ont signé ne le respectent pas.
Dans ces conditions BLUM choisi une nouvelle voie : la non intervention relâchée.
L’embargo est respecté, mais le gouvernement va fermer les yeux sur les livraisons d’armes qui passent la
frontière. Plusieurs ministres du Front populaire vont organiser une aide clandestine à destination du camp
républicain.
Le gouvernement Blum à partir de là va être critiqué des deux côté parce que sa position officielle
mécontente une partie de la coalition, et la partie officieuse de relâchement mécontente l’autre partie.
L’autre difficulté, sur le plan intérieur, concerne les accords de Matignon et les mesures économiques qui
n’ont pas amélioré la situation économique.
Le gouvernement comptait sur une reprise qui n’a pas lieu. Il va être contraint de dévaluer le franc, et dès le
début de 1937 il n’y a plus d’argent dans les caisses. Le gouvernement va devoir annoncer une pause dans
ses réformes. Cette pause va mécontenter les milieux populaires et de manière générale tous les milieux qui
avaient soutenu ce gouvernement.
En plus de ça, s’ajoute le fait que ce gouvernement fait face à une très violente campagne de l’extrême
droite, en particulier la presse d’extrême droite qui va se déchaîner sur le « juif Blum » et sur plusieurs
ministres sur Front populaire en particulier est lancé en 1936 une grande campagne de diffamation à l’égard
du ministre SALENERO. Il est accusé d’avoir déserté pendant la 1er guerre mondiale. Il se suicide à la suite de
ces attaques violentes de journaux d’extrême droite. Cette campagne est révélatrice de la reconstitution de
l’extrême droit xénophobe et antisémite, sous deux formes : partis politiques et clandestinité qui pratiquent
des organisations violentes comme l’organisation de la cagoule (assassinats ciblés).
Début 1937 le climat politique se dégrade considérablement.
En juin, BLUM doit démissionner face à l’hostilité du Sénat, mais le Front populaire continue et va être
nommé un nouveau président du Conseil, radical, Camille CHAUTEMPS. Les choses ne s’améliorent pas, la
monnaie continue sa chute, les dépenses militaires continuent de creuser le déficit et l’agitation sociale
reprend.
Début 1938 les socialistes cessent de soutenir la politique du gouvernement et après une dernière tentative
d’alliance, en avril, la coalition du Front populaire se désagrège.

B. Le désastre, la fin de la Troisième République

Ceux qui reviennent aux affaires sont les modérés.

1. Le retour des modérés

Avril 1938 fin du Front populaire.


Désormais la chambre s’est déplacée vers le centre, et la coalition majoritaire à la chambre est centriste.
Est nommé un nouveau président du Conseil : Edouard DALADIER
Très vite il revient sur plusieurs mesures qui avaient été prises par le gouvernement du Front populaire,
c’est comme ça que la loi sur les 40h va être assouplie, c’est à dire abandonnée dans certains secteurs, en
particuliers dans la production d’armement. Cet abandon provoque une grève générale à l’appel de la CGT.
Elle finie en véritable échec pour le syndicat.
En plus de ça, à trois reprises, Daladier va obtenir de la part des chambre le vote des plein pouvoirs, il peut
prendre des décrets loi pour mener sa politique. C’est une délégation du pouvoir législatif.
Cette délégation a rarement été aussi étendue, d’une ampleur jamais vue. Ses plein pouvoirs sont tellement
larges que Blum va parler de dictature personnelle.
Daladier va surtout l’utiliser dans le domaine de la politique étrangère parce que la situation internationale
à ce moment là est préoccupante ; en mars 1938 l’Allemagne a annexé l’Autriche et Hitler fait savoir qu’il ne
veut pas en rester là, il a d’autres revendication territoriales. En mai il réclame l’annexion des Sudètes
(région de Tchécoslovaquie germanophone). Problème international parce que depuis 1924, par une série
de traités, la Tchécoslovaquie es l’allié de la France et de la Grande-Bretagne, en particulier il y a entre ces
pays un traité qui prévoit qu’en cas d’atteinte aux frontières de la Tchécoslovaquie, la France et la Grande-
Bretagne apporteront leur soutien militaire. Hitler lance un ultimatum en annonçant l’intention d’annexer
les Sudètes au 1er octobre. A partir de là le gouvernement français est confronté à un choix ; soit il respecte
son traité et se prépare à entrer en guerre, soit il trouve un moyen de ne pas l’appliquer. C’est cette
deuxième solution qui est choisie par le gouvernement Daladier. Le 29 septembre 1938, la France,
l’Allemagne, le RU et l’Italie vont signer un nouveau traité, les Accords de Munich. Par ces accords, la France
et le RU abandonnent la Tchécoslovaquie, ils acceptent l’annexion des Sudètes pas l’Allemagne, le territoire
doit être évacué par les tchécoslovaques, et va être occupé par l’armée allemande.
Le gouvernement tchécoslovaque n’a pas été associé aux négociations, il est obligé de se soumettre.
Ces accords vont être très largement applaudis en France et en Grande-Bretagne par l’opinion publique, le
Parlement parce qu’ils ont le sentiment qu’ils ont sauvé la paix.
En revanche sur la plan international, la France et la Grande-Bretagne sont complètement discrédités parce
que tous les petits pays européens savent qu’ils ne leur apporteront aucun soutient contre l’Allemagne
(quelques soient les traités signés). Ils ont raison parce qu’en mars 1939 l’Allemagne va violer les accords
signés à Munich et va s’emparer du reste de la Tchécoslovaquie. Les français et les anglais ne font rien.
Ces accords sont pour les signataires une garantie en faveur de la paix.

2. L’avancée vers la guerre

Août 1939 : l’Allemagne lance l’ultimatum à la Pologne pour réclamer un territoire appelé le Corridor de
Dantzig. C’est une enclave polonaise entre 2 territoire allemands.
Devant le refus des polonais, l’armée allemande envahit la Pologne le 1er septembre 1939.
Cette fois les français et les britanniques ne se font plus d’illusion, ils ont compris qu’un traité ne réglerai
rien, et donc le 3 septembre la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne.
La guerre commence par une mobilisation générale qui se fait dans la résignation la plus complète.
Pendant plusieurs mois la guerre va se dérouler presque sans combat → « drôle de guerre ».
Les français et les britanniques misent sur la défensive et attendent l’assaut des forces allemandes qui ne
viennent pas. Cette inaction est tellement surprenante qu’au printemps 1940 elle fait tomber le
gouvernement. La chambre reproche à Daladier son inaction et le contraint à la démission. Il est remplacé
par un nouveau président du Conseil qui s’appelle Paul REYNAUD « nous vaincrons parce que nous sommes
les plus forts », ce qui précipite les choses, le 10 mai 1940, les troupes allemandes passent à l’offensive en
violant la neutralité de la Hollande et de la Belgique. Les armées françaises sont complètement prises de
cours et le président du Conseil fait appel dans l’espoir de sauver la situation aux grandes lois de la guerre
de 14-18. C’est comme ça que le maréchal Pétain est nommé vice président du Conseil et le Maréchal
Weygand devient commandant en chef des armées. Rien en va réussir à redresser la situation militaire, la
France est battue en 46 jours et les allemands rentrent à Paris le 14 juin.
Le gouvernement s’est réfugié à Tours puis à Bordeaux, pour lui il faut choisir désormais entre la
capitulation ou l’armistice. La capitulation est un acte militaire qui n’engage que les troupes combattantes,
le gouvernement reste libre de poursuivre la lutte en se repliant. L’armistice est un acte politique qui engage
le gouvernement.
Sur cette question le gouvernement est très divisé. Certains sont partisans de la capitulation (Reynaud), ils
sont persuadés qu’on peut continuer la guerre avec des soutiens. D’autres sont pour l’armistice (Pétain,
Weygand, Darlan) parce qu’ils estiment que les conditions ne permettent pas de poursuivre la guerre et ils
sont persuadés que le RU va être battu lui aussi très rapidement.
Le 16 juin 1940 après un conseil des ministres dramatique, Paul REYNAUD démissionne et il est
immédiatement remplacé par Pétain, qui engage des pourparlers avec l’Allemagne en vue de l’armistice.
L’armistice est signée le 22 juin 1940 à Rethondes.
Cet armistice prévoit que la France va être partagée en 2 zones : une occupée par les allemands où
l’administration va être soumise aux autorités allemandes et une qui reste soumise à l’autorité du
gouvernement français. Les deux sont séparées par une frontière : la ligne de démarcation.
Fin juin le gouvernement et le parlement s’installent dans la zone libre à Vichy
En juillet l’urgence pour eux est de restaurer une autorité forte qui capable de négocier avec l’Allemagne, et
donc renforcer les pouvoirs du président du Conseil Pétain.
C’est comme ça que début juillet 1940 le vice président Pierre LAVAL va rédiger un projet de loi qui prévoit
de confier les plein pouvoirs à Pétain pour qu’il promulgue une nouvelle Constitution. Le texte appelle a un
rejet complet des mœurs politiques sur la base d’une révolution nationale.
Ce projet est présenté aux parlementaires dans des conditions dramatiques. Le projet est voté a une
écrasante majorité, les plein pouvoirs sont confiés à Pétain et ce projet de loi contient un article unique.
Elle est remplacée par un nouveau régime, l’État français, avec une nouvelle devise : « Travail, Famille,
Patrie ».

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