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Droit de l’Union Européenne

INTRODUCTION GLOBALE :
Conseil de l’Europe est créé en 1949 donc avant l’UE. C’est plutôt une organisation
intergouvernementale. Les deux institutions n’ont pas le même but. conseil d’Europe :
garantir les droits fondamentaux entre les états membres, il fonctionne sur la convention
européenne des droits de l’homme. (CEDH)
La cour européenne des droits de l’homme ne peut rien imposer à un Etat.
- Conseil de l’Europe (on ne traitera pas car il est très spécifique)
- Conseil
- Conseil de l’Union Européenne (27 Etats membres)

INTRODUCTION
1. L’intérêt d’étudier les institutions et le fonctionnement des institutions
européennes
Pourquoi étudier l’UE ?

➜ Car on ne peut pas penser droit sans penser UE. C’est un élément de base car il y a des
domaines exclusivement traités par l’UE et qu’il s’inclut également dans d’autres domaines.
Il a des compétences propres cad des matières que seul l’UE peut règlementer (article 3 du
traité de l’UE qui liste les compétences spécifiques de l’UE) par ex le domaine monétaire
exclusivement donné à l’UE. (émission de monnaie, l’inflation etc…) ➜ les états ont donc
interdiction d’édicter des règles au sujet de la monnaie, du taux de change etc…
Le droit de l’UE s’applique bien au-delà, article 4 du TUE (traité sur l’UE), il donne un autre
domaine de compétence : domaine de compétence partagé où l’UE va agir avec les Etats
membres : autant la France que l’UE auront la possibilité d’agir sur ces domaines-là. (par
exemple droit de l’environnement qui appartient au domaine partagé)

➜ Droit partagé veut dire que l’UE ne peut intervenir que dans le cas où elle considère que
les états sont défaillant ou alors si elle considère que ces politiques n’auront aucune
efficacité pour un état membre. Quand l’UE intervient, les états sont contraints d‘accepter et
de respecter les réglementations qui ont été prises au niveau européen.
EX : en droit de l’environnement, la directive dite d’oiseau 2009 est une directive qui venait
protéger une liste d’oiseaux sauvage dont la chasse était interdite. A partir de 2009 où l’UE a
créer cette directive, les états membres ne peuvent plus créer de lois qui autoriseraient cette
chasse.
L’UE a donc des compétence exclusives, partagées et d’appuis (dont on ne parlera pas).

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Il y a tout de même des cas où l’UE n’est pas compétente. De manière générale, les états
restent compétents pour toutes les matières qui n’ont pas été donnée à l’UE, la doctrine
appelle cela des domaines réservés aux états membres : donc des cas où les états sont par
nature les seuls à pouvoir légiférer. (par ex : domaine de la sécurité nationale).
même dans ces compétences réservées, le droit de l’UE sera important car même dans les
cas où les états sont seuls compétent pour agir, les règles qu’ils vont prendre doivent
respecter les règles à la marge de l’UE, (principe de coopération loyale : où les états
s’engagent à ne pas aller à l’encontre des principes de l’UE. Pour éviter une insécurité
juridique).

Exemple sur la sécurité nationale : ➜ domaine appartenant aux seuls Etats, qui choisissent
les règles pour garantir la sécurité sur leur territoire (armée etc).
pour la prévention des attentats un des grands moyens qui a été mis en place est la
surveillance (collecte massive de donnée) cela a été attaqué au niveau de la cour de justice :
arrêt de 2020 de la CJE : la cour de justice dira que les états n’ont pas le droit d’imposer une
surveillance de masse de la population même pour la sécurité de la population car cela va à
l’encontre du règlement général des données personnel (mis en place par l’UE).
Toutes les règles ont toujours à un moment, un fondement ou une limite de l’UE.
Un autre intérêt d’étudier le droit de l’UE : UE accorde de nombreux droit aux citoyens.
Par exemple : la libre circulation (qui est le principal), ce droit implique qu’on peut aller en
Espagne Italie etc… sans montrer de passeport ou passer la douane aux frontières. On peut
aussi s’installer sans demander d’autorisation. Aussi, on pourra être soigné et remboursé
dans l’UE.
Un autre droit est : protection. Par exemple sur internet on a le droit de consulter nos
données personnelles ainsi que de les supprimer.il y a aussi le droit de vote aux élections
européenne etc...
Tous les 6 mois on change de présidence de l’UE (2022 France a été présidente pendant
6mois) actuellement (2023) c’est l’Espagne.
Il y aussi un intérêt pour comprendre les enjeux internationaux : il faut comprendre ses
compétences pour savoir ce qu’elle peut faire et dans quel cas elle peut agir.
2. L’émergence de « l’idée européenne »
Au 15e siècle : projet de congrégation européenne : idée faite par George de Podiebrad :
conférence qui devait réunir tous les rois et prince de l’Europe pour assurer un bon
commerce. Dès ce moment-là l’idée européenne sera fondée sur l’idée que 1 union d’état
va garantir la paix ➜ cette idée perdure jusqu’à aujourd’hui.
Selon cette idée la paix ne pourra pas se faire au niveau des Etats seuls. Cette idée a été
théorisé au 18e avec un projet publié « le projet pour rendre la paix perpétuelle en
Europe » Il sera demandé dans ce projet de créer une confédération, il soutient que sans
cette confédération l’Europe va se perpétuer dans une guerre.
Victor Hugo fera très largement remonter cette idée la lors du congrès de paris en 1849 : il

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va faire une grande déclaration. A ce moment-là on parle de projet « des états unis
d’Europe » cela reste un projet politique, il n’y a encore rien de concret.
C’est à partir de l’entre-deux guerres que cette envie va se faire pressente. A ce moment-là,
un projet par Richard Coudenhove-Kalergi ➜ c’était un diplomate qui va préconiser cette
union d’Etat en 1923 avec un projet PALM-EUROPA qui voulait éviter une seconde guerre.
Ce projet était assez précis ce n’était pas une simple déclaration.
Aristide était très engagé dans ce projet et va présider le congrès de vienne : il se fait
défenseur de cette idée européenne et tient un discours devant la société des nations, où
justement il appelait à la création d’un lien fédéral entre tous les Etats de l’Europe.
Ce projet avait également le soutien de l’Allemagne. Cependant il n’a pas été fait,
principalement du fait du royaume unis qui s’oppose totalement à cette idée d’Union
d’Europe. Le projet s’effondre. Suite à cela, ➜ montée des nationalistes qui amènera à la
2GM.
Mouvement fédéralisme européen 1943 : il se base sur deux auteurs principalement : des
Italiens : altiro Spinelli qui en 1941 avec Rossi va lutter dans des mouvements antifascistes.
Bcp de projet idéologique à ce moment-là mais peu de réalisation concrète, et c’est
réellement après la 2GM que l’idée européenne va ressurgir de manière extrêmement
pressente. Churchill va présider un congrès : le progrès de la Haye : mai 1948 ➜ important
car ce congrès qui va annoncer les tous premiers projets européens. Il réunissait tout un
paquer d’intellectuels pour discuter de la mise en place d’une Europe unie.
Problème : deux formes de ‘l’union de l’Europe vont s’opposer : deux conceptions
différentes sur ce que doit être une union de l’Europe :
- Les Etats unis d’Europe : conception fédéralisme qui est prise sur le modèle de Victor
Hugo. C’est cette idée qu’on devrait arriver sur un vrai fédéral du type des états unis :
idée d’intégration.

- Vision unionisme défendu par Churchill : elle se base sur un modèle de droit
international cad qui proposerait de maintenir au plus fort la souveraineté des états.
L’union d’Etat serait alors une coordination de l’action publique de ces états là mais
sans avoir d’intégration. cad que les états prennent des décisions en commun mais
qu’on ne pourrait rien imposer à un état sans qu’il ne le décide lui-même.
Ce congrès va aboutir au « message européen » qui est une déclaration. (toujours pas de
réel plan d’attaque). Tout de même cela va créer un organe, en 1949 sera créer le conseil de
l’Europe sur le message européen. C’est ce qui va ressortir du congrès de vienne.
Conseil de l’Europe : protection des droits et libertés des européens. ➜ c’est le modèle
unionisme qui est retenu : les états doivent se mettre d’accord à l’unanimité.

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Droit de l’Union Européenne
3. La nature de l’UE
Deux conceptions s’opposent sur ce que serait l’UE, mais on verra qu’en réalité elle ne
s’ancre dans aucune conception
- UE qui serait une organisation internationale : l’argument est que UE est fondé sur
les traités et en général se sont des organisations internationales qui sont fondées
sur des traités.
Argument pour lesquels UE ne serait pas une organisation européenne. : Les états
ont une indépendance financière, alors que cela existe moins dans une organisation.
Aussi certains états se verront imposés des décisions qu’ils n’ont pas prises
Depuis le traité de Maastricht les citoyens sont des sujets directs dans le droit de
l’union européenne qui leur donne des droits et des obligations alors que cela existe
très peu dans une organisation internationale

- Le modèle de l’état fédéral : ici tout le monde est à peu près d’accord sur le fait que
ce n’est pas le cas : l’argument principal est que chaque état conserve cette
souveraineté externe ou ils peuvent contracter avec d’autres état sans avoir à passer
par l’UE : ce qui est assez rare dans le cadre d’un Etat fédéral.

Donc UE n’est aucun des deux. Alors qu’est-ce que s’est ? ➜ personne ne sait.
On se limite à dire que c’est une entité abstraite particulière et spécifique avec des principes
qui lui sont propres. Elle est une union d’états membres.

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Droit de l’Union Européenne
TITRE 1 : Les institutions de l’UE
On verra ici un 1er chapitre historique avec la construction de L’UE, ensuite un chapitre 2
avec la nature de l’union en tant qu’Union d’états, l’adhésion et le retrait des états de l’UE.
Et un dernier chapitre sur les institutions

Chapitre 1 : Des communautés européennes à l’UE


1ere période : De 1950 à 1958 : construction des premières communautés européenne
De 1960 à 1993 : 2e période ce sera la 2E section avec toutes les périodes d’évolution.
De 1993 à nos jours : on verra ici l’aménagement de l’UE.
Les communautés Européennes sont au pluriel et l’UE est au singulier
Section 1. La naissance : La construction des communautés européennes de 1950 à 1958
1. La création de la Communauté Européenne du charbon et de l’Acier
On ne va pas directement commencer avec le traité de Paris, la CECA (Communauté
Européenne du Charbon et de l’Acier) commence avec la déclaration de Robert Schuman.
C’est elle qui va poser les bases du traité et va amener à changer le modèle
intergouvernemental du Conseil de l’Europe.
A) L’émergence du projet politique : la déclaration Schuman du 9 mai 1950
Robert Schuman a fait sa déclaration le 9 mai 1950, elle n’a aucune valeur juridique,
uniquement politique. Elle a proposé le projet de mettre en commun la vente de charbon et
d’acier. Robert Schuman est le ministre des Affaires étrangères français de l’époque. La
déclaration visait principalement l’Allemagne à l’origine.
1- Le contexte historique de la déclaration
La déclaration a lieu durant une conférence de presse au salon de l’horloge, l’annonce avait
été gardée secrète afin qu’elle ait un plus gros impacte. Robert Schuman va uniquement
faire la déclaration, ce n’est pas lui qui l’a pensé.
Jean Monnet en est le penseur, il va être qualifié de « père de l’Europe ». Il était commissaire
au blanc, il a été chargé, juste après la Seconde Guerre mondiale, d’organiser la
reconstruction du pays.
En 1950, le problème qui fait le plus parler est le problème allemand, l’Allemagne pose un
problème. L’Allemagne est une zone très largement industrialisée, le domaine de la Ruhr va
repartir assez vite et de manière assez forte.
On veut éviter que le redémarrage de l’Allemagne provoque une Troisième Guerre mondiale.
On met donc en commun la production de charbon et d’acier, le « projet CECA », il part du
principe qu’il faut rétablir les relations entre la France et l’Allemagne.

On veut rétablir l’Allemagne sur un pied d’égalité. Jean Monnet va mettre ce point en
avant, qui n’est pas totalement anecdotique. Il est bien conscient que le régime de
domination vis-à-vis de l’Allemagne ne peut pas durer, il dit « la paix ne peut être fondée que

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sur l’égalité, nous avons manqué la paix en 1919… ». Il est conscient que cette soumission de
l’Allemagne n’est pas une situation stable, il va essayer de s’allier avec le premier chancelier
allemand, Conrad En Bower, un partisan du mouvement Pan Europea.
➜ Il va déclarer que si la France et l’Allemagne s’assoient à la même table, un grand pas en
avant sera fait puisque traiter l’Allemagne comme un pays égal mettrait fin à de grandes
tensions.
Pour cela il faut trouver un intérêt commun : le charbon et l’acier. Ce sont des économies de
guerre, également car ils vont participer à la reconstruction. Le charbon était en Allemagne
et l’acier en France. Pour produire de l’acier, il faut du charbon. On se dit que c’est le bon
moyen pour assurer une stabilité et une économie florescente.
Jean Monnet va avoir l’idée de créer une zone de libre-échange afin d’obtenir une
intégration politique. Dans le premier projet de la déclaration Schuman, l’idée est de
commencer par une alliance économique, faire une brèche, puis aller vers une alliance
économique plus profonde.

Quand va commencer cette alliance avec l’Allemagne, le Royaume-Uni n’est même pas
intégré dans le projet. Tardivement, ils auront une certaine rancœur.

2- Les enjeux de la déclaration Schuman

Le principal enjeu est de mettre en place l’enjeu de la communauté. La mise en commun va


être surveillée par une autorité commune, par une organisation supranationale qui va venir
gérer l’organisation du charbon et de l’acier. Une part de son financement est autonome,
elle peut agir pour ou contre les états.
Le but était de briser toute relation concurrentielle par la haute autorité.

La déclaration Schuman est un enjeu :

- A court terme : éviter la guerre ou du moins de la rendre improbable


- A long terme : générer un désir d’union, un désir communautaire

A partir de ce moment-là, la méthode Schuman se sert de la « méthode des petits pas » qui
a été pensée par Monnet et Schuman pour l’intégration européenne.
Elle venait essayer d’écarter toute mise en place d’ensemble, on ne voulait pas créer une
politique générale économique d’un coup, « l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une
construction d’ensemble, elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une
solidarité de faits ». Le but est de faire du spécifique et de l’économique et non du général.

➜ C’est une méthode que l’on va mettre en place pour toute la construction Européenne.
Aujourd’hui on la retrouve qualifiée de méthode fonctionnaliste.

B) La concrétisation par l’institution de la CECA : Le traité de Paris de 1951

Six états sont inclus dans ce traité : la France, l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, le
Luxembourg, l’Italie et les Pays-Bas

Les négociations ne vont pas être faciles, les débats vont être très houleux au niveau de la
haute autorité. Ce n’était pas le souhait de tout le monde, notamment de la France qui était
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très réticente à l’élaboration d’une haute autorité supranationale. Elle souhaitait qu’elle ait
des prérogatives limitées.

Les autres pays étaient favorables à cette haute autorité, mais sous le contrôle des états.

➜ Cela va mener au Traité de Paris du 18 avril 1951, qui va entrer en vigueur le 23 juillet
1952.

La procédure de ratification est obligatoire, dans la plupart du temps, si un traité n’est pas
ratifié par l’intégralité des états, on l’abandonne.
Le Traité va être signé par les six états, sans problème, sauf en France. La signature est faite
par les ministres ou les chefs d’états, elle va passer devant l’Assemblée nationale ce qui va
provoquer un débat.

Deux parties vont être fondamentalement opposées :

- Le parti communiste : il considérait que cette union de la CECA était hostile à l’Union
Soviétique.
- Le parti gaulliste (parti de Charles de Gaulle) : il est très opposé à cette haute
autorité supranationale qu’il considérait être une atteinte à la souveraineté de la
France.

Le gouvernement va faire passer deux questions de confiance, soit une motion de censure
pour renverser le gouvernement ou bien pour faire passer la loi. La majorité va l’emporter,
on va créer un marché commun du charbon et de l’acier.

Ainsi donc, sur la circulation de ces deux matières premières, on supprime les droits de
douane à l’intérieur des états-membres. De plus, on essaye de mettre en place une libre-
concurrence.
La haute autorité vise à éviter la concurrence et les cartels, une entente entre des
entreprises indépendantes d’un même secteur d’activité, afin de limiter la concurrence en
s’accordant sur les prix et le partage du marché.

La CECA va créer quatre institutions qui sont assez similaires, que l’on retrouve encore
aujourd’hui :

- La Haute autorité : institution suprême, elle détient un pouvoir indépendant des


États, elle représente la communauté et parle au nom de l’intérêt général de la CECA.
Elle va être composée de personnalités juridiques indépendantes des états. Elle va
prendre des décisions qui vont être obligatoires pour les entreprises de charbon et
d’acier.
- L’Assemblée : elle n’a pas de pouvoir de décision. Son rôle est de contrôler
politiquement la Haute Autorité. Elle a un rôle de conseil et également de répression,
elle peut renverser la Haute autorité. Elle est composée de délégués de chaque
parlement national.
- Le Conseil spécial des ministres : au niveau de la CECA, son objectif était de
représenter les États. Il est intergouvernemental puisqu’il est composé de tous les
états-membres. Son but est de conseiller la Haute Autorité
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- La Cour de justice : elle est chargée de contrôler l’application et l’interprétation du
Traité de Paris et, en cas de litige entre les états, elle est capable de gérer les conflits.

➜ Encore aujourd’hui on retrouve approximativement ce quatuor.

A ce moment-là, on a instauré la 1ère communauté qui va modeler les instituions que l’on a
encore aujourd’hui. La CECA n’existe plus, elle a expiré 50 ans après. La plupart des
compétences qui existaient dans la CECA ont été intégrées dans l’Union Européenne

2. Les premiers échecs : La Communauté Européenne de Défense et la Communauté


Politique Européenne de 1954

En parallèle, les six états membres s’étaient déjà engagés pour créer une Communauté
Européenne de Défense, qui devait conduire à la création d’une armée européenne.
D’un autre côté, la Communauté Politique Européenne jouait un rôle de direction de
l’armée et de diplomatie.
Cela va échouer puisque la méthode des petits pas n’était pas respectée. On touche à points
sensibles : la souveraineté des états et leurs stratégies politiques.

On est dans un contexte problématique, au début de la guerre de Corée. Les Etats-Unis vont
commencer à enlever des troupes d’Europe alors que la guerre froide commencer à
s’intensifier. L’idée va être de réarmer l’Allemagne. L’OTAN est clairement dominé par les
Etats-Unis, mais la France est contre le réarmement de l’Allemagne. Le compromis était
d’accepter le réarmement allemand, mais qu’elles entrent directement dans une
communauté européenne des États-membres.

Le Traité est signé le 27 mai 1952, mais, lors de sa ratification, la France refuse de signer, le
traité est donc abandonné.

➜ Échec européen

On va créer l’Union de l’Europe occidentale (UEO), une organisation où les États viennent
discuter de leurs stratégies politiques étrangères.

3. La relance : La communauté Economique européenne et l’Euratom (1951-1958)

Echec de la communauté européenne : éclat politique car cela met fin aux discussions et
démission de jean Monnet qui va ensuite relancer l’intégration européenne à partir de deux
éléments :
A) Le temps des relances : la conférence de messine et le comité SIPPAK
Jean Monet démissionne pour symboliser sa colère et l’envie de partir sur le projet de
fonder les états unis d’Europe. Indirectement il amène à la relance.
Conférence de messine tenu en juin 1955 : elle amène à se rassembler pour nommer un
successeur. Les 6 états vont se réunir.
Ce qui importe dans cette conférence c’est que certains pays de la communauté vont

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décider de parler d’un nouveau projet d’intégration. Ce projet va s’entendre dans 2
nouveaux secteurs : l’énergie et les transports.
A ce moment-là, on va démarrer un comité intergouvernemental présidé par Paul Henri
Spaak (homme politique belge). But : arriver à un marché commun large
1956 : rapport dans lequel il existe 2 propositions principales :
- Probabilité de partir sur un marché commun généralisé qui irait au-delà du charbon
et de l’acier
- probabilité de créer un accord autour de l’énergie atomique (car à l’époque elle est
vue comme étant l’Energie du futur qui remplacerait le charbon).

Le RU, va refuser tout accords et se retirer des négociations. ➜ Ils sont contre une
communauté sur l’énergie atomique, ils vont alors décider de rentrer dans une autre
négociation, celle de l’organisation européenne de coopération économique (OECE).
Les deux propositions sont acceptées par le 1er ministre et pourront donc faire l’objet de
négociations lors de la conférence de Venise de mai 1956 conférence intergouvernementale
qui a pour objet de négocier les traités entre les Etats. Cette conférence crée le projet final
qui devra ensuite être signer puis ratifier. (c’est la procédure pour créer un traité).
Cette conférence crée 2 traités de Rome (1957)
B) Les deux traités de Rome : la création des deux nouvelles communautés
Ils seront signés au même moment : le 25 mars 1957 et vont entrer en vigueur le 1 janvier
1958 après la ratification des 6 Etats.
A partir de 1957 les 3 communautés coexistent :
- Communauté européenne de l’Energie atomique (CEEA ou Euratom) : c’est la seule
qui existe en France et n’a pas disparu dans le traité de Lisbonne. On enlève les droits
de douanes entre les Etats

- La communauté économique européenne : communauté générale qui n’est plus


limité à un secteur en particulier. Elle vise une intégration économique large. Pour
pouvoir fonder le traité de Rome on doit prévoir un échelonnement de cette
intégration par étape :
1ere étape : Une union douanière généralisée sur les états membres, elle devait
être effective à partir de 1968
2eme étape : il faut arriver à un marché commun (= libre circulation des biens,
des personnes, des capitaux, des services) cela implique de supprimer les
barrières quantitative et qualitative à la libre circulation

Qualitative : cad qu’on ne va pas interdire la commercialisation dans un état


membre d’un objet ou d’un produit qui a été produit légalement dans un autre
état membre : arrêt de la CJE 1979 Cassis de Dijon. Le cassis de Dijon était
produit en France avec certaines exigences, mais en Allemagne pour le cassis il

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faut une certaine teneur d’alcool qui était différente de celle de la France. donc ils
ont refusé à la France de commercialiser leur cassis car il ne respecterait pas leur
taux d’alcool. La CJE dit qu’un état n’a pas le droit de réduire la libre circulation
d’un produit même si leur composition n’est pas identique, les produits pourront
être vendu de la même façon.

Quantitative : interdiction de fixer des quotas à l’importation ou l’exportation


dans les pays de l’union (on ne pas mettre une limite) les marchés essayeront de
fixer des quotas indirectes (contournement des règles). ils vont contester devant
la cour de justice l’application de certaines normes.

3e étape : création de politiques communes, ils ont une intégration plus forte que
le marché commun (ne pas confondre). Ce n’est pas seulement autoriser la libre
circulation, c’est aussi la création de règles identiques à tous les états membres.
Les politiques sont prises au niveau des communautés et non des Etats. La
politique des transports a été un point très difficile à mettre en place car les 6
états membres n’étaient pas d’accord.
Il y aura un conseil des ministres pour chaque communauté. Une deuxième institution sera
présente : la commission européenne. C’est la même commission pour ces deux
communautés (CEE et l’Euratom). Il y aura ensuite une assemblée et une cour de justice qui
cette fois-ci est la même pour les 3 communautés. (CEE, CECA, L’Euratom). Cela ne veut PAS
dire que les décisions qu’elle prend s’applique aux 3 communautés.
Section 2. l’évolution : le passage vers l’Union européen (1960 à 1993)
1. Les transformations institutionnelles des institutions communautaires (1960-1980)
Il y aura 4 transformations qui répondront à des crises des communautés
A) La fusion des exécutifs
C’est le résultat du traité de Bruxelles du 8 avril 1965 qui va amener à faire fusionner toutes
les institutions exécutives des communautés. Les conseils de chaque communauté seront
alors fusionnés en un seul conseil. La haute autorité de la CECA sera fusionnée avec la
commission. A partir de là, les 3 communautés ont toutes les mêmes institutions qui sont
le conseil, la commission, le parlement européen et la cour de justice.
A partir de 1962 l’assemblée va s’autoproclamer « le parlement européen ».

B) Le compromis de Luxembourg
Ce compromis a lieu en janvier 1966, et va venir répondre à une grosse crise politique
réelle : la crise de la chaise vide qui se déroule entre juillet 1965 et janvier 1966.
A cette période La France a été absente au conseil des ministres, elle a refusé de siéger, cela
implique un blocage des institutions.

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Pourquoi France refuse de siéger ? ➜ à cause du général de Gaulle qui va s’opposer à
certaines innovations que voulaient mettre en place certaines communautés de l’Europe. De
gaulle n’était pas eurosceptique (cad qu’il n’est pas contre une réunion de l’Europe),
cependant, il avait une conception de ce que devait être les communautés de l’Europe, et
elles devaient selon lui préserver la souveraineté des Etats et donc se construire à travers
une logique intergouvernementale.
Les décisions au conseil doivent être prises à l’unanimité. Or ce qui conduit à la crise c’est le
fait que le traité de Rome prévoyait qu’au conseil des ministres le vote qui était à
l’unanimité passe progressivement à la majorité qualifiée. Cela enlève la possibilité d’un
veto de la part d’un Etat, ➜ ça ne plait pas au général de gaulle.
La décision de la majorité qualifiée devait être prise au 1 janvier 1966 : c’est ce qui constitue
un des éléments déclencheur de la crise. (le deuxième élément déclencheur de la crise, c’est
le financement de la PAC et l’augmentation des pouvoirs mais on ne va pas le traiter).
Donc pendant 6 mois la France va refuser de siéger au Conseil. Or le vote étant à
l’unanimité, si la France refuse de siéger on ne peut prendre aucune décision ➜ blocage
pendant les 6 mois.
Pour sortir de cette situation, arrive le compromis de Luxembourg qui va permettre que la
France accepte de voter pour la majorité qualifiée au conseil, car le compromis inclus une
une doctrine (= ce n’est pas juridiquement un acte mais c’est un élément contraignant) dans
laquelle, si au conseil un Etat considère qu’un intérêt essentiel de son pays est en jeu, l’Etat
en question peut imposer sur cette décision que les négociations continues jusqu’à ce que
tous les Etat arrive à un compromis ou à un consensus (au lieu de la majorité qualifiée). ➜
C’est une sorte de veto implicite. On autorise donc aux Etats de revenir au principe de
l’unanimité quand ils considèrent que c’est nécessaire. (aujourd’hui cette doctrine est
maintenue)
C) L’autonomie financière de la CE et l’Euratom
Cela se déroule en 1970.
Le traité de Rome prévoyait que l’économie des budgets était déjà financer par les états
membres (qui vote chaque année l’argent qu’ils vont donner aux communautés).
Ce système est remplacé par un autre dans lequel les communautés se voient affectés des
ressources de plein droit sans qu’un Etat ait besoin de lui donner. ➜ Cela rend les
communautés plus indépendantes.
Initialement, les communautés européennes n’avaient pas ces ressources propres, elles sont
établies par une décision du Conseil du 21 avril 1970 : le conseil va déterminer que la CECA
va avoir une autonomie financière.
1 an plus tard, c’est les deux autres communautés (la CE et l’Euratom) qui vont avoir cette
autonomie financière.
A quel type de revenus on fait référence ? Quels sont les ressources des CE ?
- On a les revenus tirés des droits de douanes qui sont mises à l’extérieur des CE.
Les droits de douanes vont poser des problèmes au fur et à mesure car + l’UE va

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s’élargir, moins il y aura de droits de douanes, ces ressources vont donc diminuer. La
raison est que la plupart du commerce (exportations etc) est fait inter-européens,
donc les droits de douanes se retire pour chaque Etat qui rentre dans l’UE

- le prélèvement agricole : cad que les communautés mettent une taxe


supplémentaire sur tous les produits agricoles.

- la TVA européenne : A partir de 1970, on a prévu la possibilité qu’une partie de la


TVA perçu par les Etats soient automatiquement transférée aux communautés
européennes. (en réalité cela n’a été appliqué qu’en 1979, car tous les pays n’avaient
pas forcément de TVA et pas forcément le même taux de TVA).

Ces 3 ressources vont se révéler insuffisantes, donc pour palier l’augmentation des frais et la
diminution des droits de douanes, d’autres ressources seront créées :
- Le prélèvement sur le revenu national brut des Etats membres (c’est aujourd’hui la
principale source de revenu des CE, elle constitue 70% de leur ressources) : chaque
année les Etats vont reverser automatiquement une part de leur revenu national
brut, ce montant est fixé tous les ans.

- Plus récemment, on tente de mettre en place des revenus qui seront liés à la
protection de l’environnement ou qui vont être lié à une tentative de taxer les
ultrariche :
Par ex : En 2021 on met en palace la contribution sur les déchets plastiques non
recyclés (c’est 4% du budget de l’UE) depuis le 1er janvier, chaque Etat paye 80
centimes pour chaque kilos de plastique non recyclé qu’il produit.
Depuis 2023 on instaure progressivement le mécanisme d’ajustement carbone aux
frontières : on met une taxe à l’importation dans l’UE si le produit est considéré
comme dépassant un certain seuil de carbone.
La dernière n’est pas encore en place (pour fin de 2023) création d’un impôt mondial
qui s’élèverait à 15% des revenus. Cet impôt a été fixé en 2022 mais pas encore mis
en place.

D) L’évolution du statut de l’Assemblée


L’Assemblée se renomme « parlement européen » de son plein gré en 1962 (dans les traités
cela apparait en 1986).
Au niveau du parlement Européen ce qui va changer c’est la modification des règles
d’élection pour passer au suffrage universel tous les 5 ans (ce sont les élections
européennes).
La procédure d’élection est laissée principalement aux Etats membres ➜ cela pose
problème car tous les Etats ne votent pas exactement à la même date. (même si c’est très
poche, les dates ne sont pas totalement harmonisées).

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Droit de l’Union Européenne
La perspective du suffrage universel existait déjà dans les traités de Paris et de Rome,
cependant cette possibilité a mis du temps à s’appliquer car il fallait que chaque état
membre le vote. C’est le 20 septembre 1976 qu’on a une décision à l’unanimité sur ces
élections. (encore une fois, c’était la France qui mettait le veto principal).
2. L’acte unique européen de 1986 : Un renouveau de l’intégration européenne
Le 17 et 28 février 1986, les 12 Etats membres signeront l’acte unique européen qui va
entrer en vigueur en juillet 1987. Le titre est « acte unique européen »
pourquoi unique ? ➜ car il regroupe en son sein 2 initiatives : d’un côté celle qui était de
venir prendre un nouveau traité qui voulait être lié à la coopération politique Et de l’autre on
vient réviser les traités communautaires
Cet acte unique va créer 3 modifications substantielle :
- Des améliorations institutionnelles : notamment car on va renforcer le pouvoir du
Parlement européen et de la commission. Le pouvoir qu’on leur donnera sera le
pouvoir d’exécution. ➜ Un pouvoir règlementaire
Création d’une autre juridiction communautaire : le tribunal qui va être crée le 24
octobre 1988. Il vaut comme une juridiction de première instance au niveau
communautaire.
La plus grosse consécration est qu’on va faire entrer dans les traités : le Conseil
européen. Il va devenir un organe qui existe au sein primaire de l’UE. (ce conseil
existait officieusement déjà depuis 1974. Mais ce qui change ici c’est que depuis 1986
il rentre comme un organe officiel et aura un statut etc. dans l’UE).
Le Conseil européen c’est quoi ? ➜ réunion regroupant les chefs d’Etat ou les chefs
de gouvernement des Etats membres

- création de la coopération politique : c’est une coopération diplomatique qui vient


codifier qlq chose qui existait déjà. A l’origine, depuis 1970 est créé le rapport
D’Avignon, avec la coopération politique qui est une réunion des ministres aux
affaires étrangères qui vient harmoniser la politique étrangère des états. Il faut noter
que ce n’est pas une réelle politique étrangère c’est plutôt une coopération.
Aujourd’hui on a une réunion 4 fois par an de ces ministres.

- Dernier point, on va venir achever le marché intérieur : avec l’acte unique on relance
l’intégration européenne avec l’idée d’achever les projets qui n’ont pas encore été
aboutis. Dans l’article 8A du traité de Rome on vient inclure la définition du marché
intérieur « le marché intérieur est un espace sans frontière intérieure, dans lequel la
libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est
assurée selon les dispositions du traité ».
Au-delà de cette définition est créer en 1985 un livre blanc qui va annoncer 300
mesures pour achever ce qui a été discutés depuis 30 ans, (pour achever le marché
intérieur) notamment : les limitations des frontières physiques, les limitations des
frontières techniques et l’harmonisation des normes de pollution.

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Droit de l’Union Européenne
3. Le traité de Maastricht de 1992 : la naissance de l’UE

l’UE est créée formellement à partir de là. ➜ avancée exceptionnelle.


Traité signé le 7 février 1992 et il va être ratifié en novembre 1993.
C’est La France qui a posé le + de problèmes pour la ratification car elle déclarait le traité
inconstitutionnel.
Le traité de Maastricht est donc passé par référendum à 51%
l’idée de l’UE telle qu’on la connait aujourd’hui, c’est le traité de Maastricht qui l’a créée
mais elle existait déjà dans des projets par ex : traité timberlan en 1970 et plus tard en 1984
on a eu un projet de traité à l’institution de l’union européenne, les deux n’aboutissement
pas.
Qu’Est-ce que le traité de Maastricht change ?
A) Le renforcement des compétences des communautés : union économique,
monétaire et politique
La nouveauté de Maastricht est que l’on verra de nombreuses activité (santé, éducation
etc..) qui seront attribuées à l’UE

➜ Passage à l’euro en 1999, au lieu du franc.


Une sorte de monnaie commune avait déjà était mise en place avant le traité de Maastricht :
« l’ECU » (mais c’était juste une monnaie d’échange pour stabiliser et surtout fixer les taux
de change, on parle + d’une monnaie fictive car elle ne permettait pas de payer, elle
n’existait pas physiquement.)
B) L’architecture spécifique de l’UE : les piliers
trois piliers sont créés :
- Le pilier communautaire qui vient regrouper les 3 communautés. Si on crée l’UE, les
communautés ne disparaissent pas et sont mises dans le premier pilier. L’UE na
toujours pas la personnalité juridique ce sont les CE qui l’ont.
- Le pilier de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) : coordination de
toute la diplomatie, la politique étrangère etc.
- La coopération dans le domaine de la justice et des affaires intérieures : assure la
libre circulation des personnes et protège les citoyens.
A quoi sert le pilier ?
Ce qui va changer ce sont les procédures, les piliers vont marquer les différences
procédurales. L’UE peut prendre des actes (des directives, règlement, décisions.) Et ces
actes-là ont une procédure, pour leur élaboration, qui va varier et ne sera pas la même selon
les piliers.
- La méthode communautaire : c’est la méthode qui s’applique au premier pilier pour
la prise de décision. C’est celle où il y aura la plus forte intégration.

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Droit de l’Union Européenne
Il y a 4 grands traits dans cette méthode
1. La Commission européenne possède le monopole de l’initiative de tous les
projets de lois européennes. Cad qu’il n’y a qu’elle qui pourra proposer des actes
au niveau européen.
2. Le conseil va statuer à la majorité qualifiée (et plus à l’unanimité).
3. Le principe de codécision. Le parlement participe au processus de décisions.
Donc il faut que le parlement et le conseil décide à égalité.
4. La cour de justice assure dans cette méthode-là, le respect de l’application et de
l’interprétation des traités.

➜ Méthode qui ne s’applique qu’au premier pilier


- Méthode intergouvernementale : elle s’applique aux deux derniers piliers. 4 traits ici
1. La commission n’a plus le monopole, elle partage la compétence avec les états
2. Le conseil ne se prononce plus à la majorité qualifiée mais à l’unanimité dans la
majorité des cas.
3. Le parlement n’a pas de rôle de décision, seulement un rôle consultatif.
4. La cour de justice n’est pas compétente pour contrôler les affaires.

➜ Cette méthode donne bcp plus de place aux Etats membres


A partir de cette création du traité de Maastricht on ajoute 2 éléments :
- L’espace Schengen : traité international qui va au-delà de l’union auquel des Etats
ont adhérés.
- Union de l’Europe occidental (UEO) : traité international
Section 3. Le réaménagement : adapter les cadres de l’Union européennes (1997 à nos
jours)
Le traité de Maastricht ne va pas mettre un terme à la C° européenne, au contraire elle va
s’agrandir car de nombreux autres traités seront pris. On étudiera cet agrandissement en
deux parties : le traité d’Amsterdam et le traité de Nice.
1. S’adapter aux élargissements : le traité d’Amsterdam et le traité de Nice
Ces traités viennent répondre à un besoin structurel de l’UE qui va s’agrandir énormément à
partir de 1992. On passe de 15 à 28 membres de l’union européenne en une vingtaine
d’année. Une des premières raisons à cet élargissement est la chute de l’URSS.
On a inclus dans le traité de Maastricht une clause de rendez-vous, qui prévoyait qu’on allait
devoir convoquer une conférence intergouvernementale dès 1997 qui viendrait réviser le
traité. ➜ C’était prévu dès l’origine. C’est pour cela qu’en 1997 on a une conférence qui
amène à la création du traité d’Amsterdam.
Et c’est la même chose pour le traité de Nice 1 ans plus tard, qui était prévu dans une clause
du traité d’Amsterdam.

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Droit de l’Union Européenne
A) Le traité d’Amsterdam (1997)
Le traité est signé le 2 octobre 1997 et entre en vigueur le 1er mai 1999. L’objectif à la base
était de venir réaménager toutes les institutions de l’Union pour l’adapter à l’élargissement.
Ce but ne sera pas atteint et le traité va finalement avoir une portée assez limitée puisqu’il
n’aura pour apport principale que de réaménager la structure principale (cad par ex
transférer des compétences d’une communauté a une autre). Ce qui sera réaménager c’est
principalement qu’il va transférer des compétences du 3e pilier vers le 1er piller : il a
communautarisé certaines compétences du 3e pilier. (ce qui va demeurer dans le 3e pilier
c’est uniquement la coopération pénal).
En dehors de ça, certaines compétences du domaine de la santé, de l’environnement etc.…
seront élargies.

➜ On peut dire que ce traité a échoué car au niveau institutionnel il ne change pas grand-
chose. L’objectif qui lui avait été donné initialement n’a pas été atteint. C’est pour cela qu’on
aboutie au traité de Nice
B) Le traité de Nice
Il a été signé le 26 février 2001 et il être en vigueur le 1 février 2003.
Ce traité ne fera que des évolutions institutionnelles et il va aborder des points qui n’ont pas
été évoqués dans le traité d’Amsterdam. Le traité de Nice va changer plusieurs éléments
dans la prise de décisions :
- Le processus de pondération des voix au conseil des ministres : pour permettre aux
petits états de ne pas être écrasé par les gros, et en même temps permettre aux gros
états de ne pas être écrasé par les petits s’ils venaient à se rassembler.
- Changement du nombre de députés

Le traité de Nice va rester un traité de dignité, ➜ assez peu de changement. C’est plutôt le
traité de Lisbonne qui apportera réellement des changements.

2. Renouveler l’UE : la fin de la CE par le traité de Lisbonne (2009)

A) L’échec du traité établissant une C° pour l’Europe


Au vue des faibles avancés des deux traités précédents, les chefs d’Etat se mettent d’accord
pour ouvrir une nouvelle conférence intergouvernementale qui aboutit à un projet amenant
à une convention.
Dans cette convention il y aura les parlementaires nationaux, des représentants des
gouvernements et des parlements nationaux des Etats membres, des représentants de la
commission et du parlement européen, et enfin des représentants des états qui vont
candidater à l’élection de l’UE.
On aboutit ensuite à un traité appelé « traité établissant une nouvelle C° pour l’Europe ».
On espérait de ce traité qu’il soit un nouveau traité de Rome (puisqu’il a été établi dans

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Droit de l’Union Européenne
même lieu etc.. tous les symboles étaient là).
Signé le 29 octobre 2004 à Rome➜ Cela devait être une grande étape pour deux raisons :
- On considère que ce traité devait être novateur dans sa portée puisqu’il ne venait pas
réviser les précédents traités mais plutôt les supprimer pour en créer des nouveaux.
➜ portée juridique beaucoup plus importante.

- C’est surtout dans ses symboles qu’il avait une grande portée car dans son titre il est
écrit « constitution » donc au niveau de son vocabulaire il prend les mêmes termes
que l’on retrouve dans les Etats. On passe d’une forme d’Union d’Etat a une forme
d’Etat
Cela ne va pas réellement fonctionner, d’une part parce que la France ne l’a pas ratifié, et
d’autre part parce qu’il y avait une crainte d’un Etat fédéral.
29 mai 2005 : on a posé la question en France par référendum et la réponse à été non à
54%. : on a donc un rejet par la France et par les Pays bas ➜ blocage, qui fera tomber se
projet. (pourtant 18 Etats membres l’avaient ratifié).
En 2007 (les 50 ans du traité de Rome) : on décide de repartir sur un nouveau traité qui
mettrait tout le monde d’accord. On enlève toute l’idée qui faisait un peu peur aux Etats.
Sinon, les dispositions sont globalement les même sauf que le traité de Lisbonne vient
seulement effectuer une grosse révision des traités précédents et ne les abroge pas : il sera
signé le 13 décembre 2007 et entre en vigueur le 1 décembre 2009.
Il n’est pas ratifié par tous les Etats. L’Irlande rejette ce traité au référendum. Par
conséquent la Pologne refuse de ratifier si l’Irlande ne le fait pas : on a un nouveau un
blocage.
Après négociation, le traité passe à la 2e ratification.
B) L’introduction du traité de Lisbonne
Ce traité ne va pas avoir le caractère révolutionnaire d’abroger tous les anciens traités. Il va
simplement effectuer une grosse révision.
Qu’est-ce qui va changer avec ce traité ?
La structure des piliers ne va plus exister, le traité de Lisbonne y met fin. La communauté
économique européenne disparait également. Et c’est l’UE qui va remplacer toutes les
communautés. (La PESC, coopération de justice pénale…ne disparaissent pas pour autant,
simplement ils ne sont plus dans les piliers). La CJCE devient alors CJE. Depuis 2009 c’est
donc l’UE qui possède la personnalité juridique.
L’Euratom existe toujours mais plus en tant que communauté, cad qu’elle n’a plus de
personnalité juridique.
Face à ce changement, certains traités vont changer de nom :
- TUE : traité sur l’UE, c’est le traité de Maastricht
- TFUE : traité sur le fondement de l’UE, c’est Le traité des communautés

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Droit de l’Union Européenne
Ces deux traités fondent les bases de l’UE
On observe aussi un changement sur la chartre des droits fondamentaux de l’UE (ce n’est
pas la même chartre que celle de la convention des droits de l’Homme). Cette charte avait
été adopté dans les 2000 mais c’était une charte qui n’avait pas de valeurs contraignantes.
Aujourd’hui, le traité de Lisbonne inclut dans l’article 6 paragraphe 2 du TUE : la charte a
« la même valeur que les traités ». ➜ ce qui change c’est que la charte devient
contraignante et sanctionnable. Elle est donc considérée comme étant primaire, et les actes
secondaires (règlement etc..) doivent alors respecter la charte.
Le traité aura également des évolutions istitutillelles : il donne par exemple un pouvoir
budgétaire au parlement.
Conclusion chapitre 1 : paradoxalement la méthode fonctionnaliste (par jean Monnet et
Schuman) a finalement porté ses fruits puisque depuis la déclaration de 1950 jusqu’à
aujourd’hui, la méthode a été appliquée. En revanche, aujourd’hui le problème est que l’on
commence à voir les limites de cette méthode fonctionnaliste ➜ contestations de plus en
plus fortes.

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Droit de l’Union Européenne
Chapitre 2. L’UE : Une union d’Etats membres
On verra dans ce chapitre si l’UE est une entité supranationale qui fonctionne de manière
relativement indépendante des Etats. Elle repose quand même sur un équilibre entre une
organisation indépendante qui repose néanmoins sur une certaine forme de volontarisme
de l’Etat qui acceptent de mettre leur compétence en commun ➜ paradoxe de l’UE.
Cela implique également que l’UE fasse poser une série d’obligation qui est dû par les Etat
membres du fait de leur seul adhésion à l’UE.
1ere section : sera encore un peu historique et sera liée à l’adhésion et au retrait à l’UE
2eme section : concerne les obligations qui se posent aux Etats membres du fait d’être un
Etat membre
3e section : le principe de différenciation qui existe au sein de l’UE et qui garantit une sorte
de protection de l’identité de ses Etats.
Section 1 : Une union composée d’Etats membres
1. La mécanique d’adhésion des Etats membres
L’adhésion est un mécanisme très long
A) L’UE actuelle : une suite d’élargissements successifs
Ces élargissements vont être un grand défi, car il faudra intégrer de nombreux Etats. Les
élargissements ont contribué à créer une UE économiquement forte. Par contre
politiquement, plus on élargit et plus on est fragiles (c’est ce qu’il se passe aujourd’hui) la
raison est que l’élargissement implique l’intégration de pays qui ont des visions très
différentes, ce qui rend difficile l’idée d’arriver à un consensus.
1- Le premier élargissement : l’Europe des neufs (1973)
On est passé de l’Europe des 6 à l’Europe des 9 en 1973 : (en 1951 on était 6 quand on a fait
le traité fondateur.) 3 Etats ont donc été intégrés. A cette époque-là, un 4 e Etat devait y
adhérer, (la Norvège), elle avait posé sa candidature, et les communautés européenne l’avait
accepté. Sauf que, les Norvégiens ont fait passer un référendum pour demander aux
norvégiens s’ils étaient d’accord d’intégrer l’UE, la réponse a été non.
A l’origine le RU a toujours refusé d’être dans les communautés, il a refusé d’être dans la
CECA notamment parce qu’il n’avait pas été intégré au processus de négociations, mais
surtout parce que le charbon et l’acier était un domaine sensible de production au RU, et
aussi parce que le RU ne voulait pas vexer ses partenaires qui étaient réticents à le voir
entrer dans les communautés.

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Droit de l’Union Européenne
Il accepte cependant d’y rentrer pour deux raisons :
- Lempire commun et les relations avec les membres du Common Welf se dégradent.
Donc le RU se trouve plus éloigné de ses partenaires. Pour pallier cet isolement face à
ce marché elle a proposé sa candidature pour la première fois dès 1961

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