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L2 Introduction au Droit Européen - Fabienne Peraldi Leneuf

Introduction au droit de l'UE (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

L’objectif du cours est de comprendre le fonctionnement des institutions, au terme du cours il


faudra maitriser le vocabulaire et les concepts, pouvoir identifier précisément les institutions, leur
rôle et leur compétences, comprendre l’ordonnancement juridique et les relations inter-
institutionnelles.

La Communauté Européenne est obsolète depuis le 1er décembre 2009 qui est la date d’entrée
en vigueur du traité de Lisbonne.
➔ Article 1er du Traité de l'Union Européenne: l’Union se substitue et succède à la
Communauté européenne
On passe d’un droit communautaire à un droit de l'Union Européenne.

Le droit de l'Union Européenne est un ensemble de règles et de principes à la fois constitutionnel,


législatif et jurisprudentiel qui concerne l’organisation institutionnelle de l’union, son ordre
juridique mais aussi son droit matériel ou encore substantiel c'est-à-dire celui qui traite de
différentes politiques (environnement, social). Ce cours traitera de l’aspect institutionnel de l'Union
Européenne. On abordera l’évolution de chaque traité qui ont conduit au traité de Lisbonne et le
fonctionnement de chaque institution et les relations qu’elles entretiennent entre elles, notamment
pour la production des normes de l'Union Européenne.

La particularité et l’intérêt de ce droit c'est qu’il est évolutif: l’union reste un système inachevé
dont l’identité juridique est encore incertaine. On la qualifie de su generis (= propre à une chose)
car ce système n’est ni fédéral, ni une confédération, ni même une organisation internationale.
Néanmoins, Elle est dotée d’une personnalité juridique internationale, a des compétences
propres, une autonomie mais n’existe que par la seule volonté de ses États membres qui sont à la
fois le moteur de ses décisions et les destinataires de ces mêmes décisions.
• Article 4 du Traité de Lisbonne: l’Union Européenne reconnait et respecte les identités
constitutionnelles nationales

Depuis juillet 2020, un pas a été franchis dans l’accord signé entre les 27 permettant la
mutualisation des dettes pour faire face à la crise sanitaire. Certains parlent donc d’un « super
État », de confédération, de souveraineté européenne complétant les souverainetés nationales.
Il y a un an, l'Union Européenne a connu une perte de légitimité, un risque de désintégration à
cause du BREXIT et la montée de certains nationalistes. Aujourd'hui ces difficultés subsistent mais
certaines sont en voie d’être résolues.

Les élections parlementaires ont donné un Parlement fragmenté mais plus représentatif: les
responsables de l'Union Européenne ont changé avec Ursula von der Leyen Président de la
Commission Européenne, Charles Michel Président du Conseil européen, Josep Borell Haut
représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères.

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

INTRODUCTION

L’Europe est une réalité bien plus vaste que l'Union Européenne. Dans les premiers écrits grecs, elle
correspondait à la Grèce continentale. Puis elle s’est étendue afin de se distinguer des continents
d’Afrique et d’Asie. L’Europe s’étend sur 10 millions de km², de l’océan Arctique jusqu’à la
Méditerranée et de l’Atlantique à la chaine de l’Oural. 44 pays ont leur territoire sur ce continent,
6 pays sont considérés comme étant en partie en Europe en partie en Asie: l’Azerbaïdjan,
l’Arménie, la Georgie, le Kazakstan, la Russie et la Turquie. L’Islande est située entre l’Europe et
l’Amérique mais est considérée comme faisant partie intégralement de l’Europe. Chypre est une île
qui est culturellement rattachée à l’Europe mais elle se trouve bien plus proche de la côte de la
péninsule arabique. En somme on compare 51 états qui ont tout ou partie de leur territoire en
Europe ou qui sont culturellement rattachés à l’Europe. Cet ensemble compte 800 millions
d’habitants qui parlent plus de 128 langues.

Cependant, il existe aussi de nombreuses terres européennes hors de l’Europe qui sont
rattachées à l’Europe par l’État dont elles dépendent juridiquement: le Groenland, les
territoires espagnoles et portugais (Canaries etc), les territoires britanniques, les territoires français
(5 départements d’outre mer, 5 collectivités d’outre mer et 3 territoires à statut particulier) et ces
territoires ont un statut spécifique dans le cadre de l'Union Européenne. C'est l'article 355 du
Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne qui distingue deux catégories de
territoire éloigné:
- les RUP (régions ultraperiphériques): 9 territoires qui relèvent tous du droit de l'Union
Européenne à savoir la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique, la Réunion, Saint-
Barthélemy, Saint-Martin, Açores, Madère et les îles Canaries.
- Les TOM (territoires d’outre mer): 26 pays non soumis au droit de l'Union Européenne
mais disposant d’un statut de pays associé au nom des relations étroites qu’ils entretiennent avec
un État membre, le but étant la promotion du développement économique et social de ces
régions éloignées.

Juridiquement, l’Europe est structuré en 2 grands sous-ensembles. Il y a l’organisation d’intégration


économique et politique su generis que constitue l'Union Européenne qui comporte 27 états
membres depuis le 31 janvier 2020, date de la sortie officielle de la grande Bretagne. L’ordre est
une organisation internationale dont la vocation est culturelle de défense des droits de l’Homme
qui comporte 47 états membres dont les 27 de l'Union Européenne qui est le Conseil de
l’Europe.

Il existe cependant d’autres organisations internationales qui ont leur siège en Europe comme
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dont le siège est à Genève. Il y a aussi
l’Organisation Coopération du Développement Economique (OCDE) qui siège à Paris (plan

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Marshall après la Seconde Guerre Mondiale). L’Organisation des Nations unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a son siège en Italie.
En matière militaire il y a l’OTAN créé en 1949 et qui siège à Bruxelles. Dans le domaine militaire
on peut inclure l’Union européenne occidentale (UEO) qui a eu son siège à Paris jusqu’en 2011
mais qui depuis le traité de Lisbonne a été incorporé au système de l'Union Européenne. Il
s’agissait d’organiser une assistance en cas d’agression armée: pacte de Bruxelles, 17 mars 1948
contre l’URSS.

Le point de départ de la structuration institutionnelle de l’Europe date de la fin de la Seconde


Guerre Mondiale, la pensée européenne est déjà très nourrie et riche. L’idée d’unifier l’Europe est
un vieux rêve, les philosophes contribuent à forger un idéal européen (Leibniz, Kant, Rousseau).
À partir du XIXème siècle, l’idée prend forme et devient explicite, en 1814 le comte de St Simon
rédige une oeuvre majeure qui s’intitule De la réorganisation de la société européenne, il propose le
plan d’une Europe qui serait fondée sur la collaboration entre la France et l’Angleterre qui, du
point de vue du système législatif, sont plus proches. Après 1848, l’idée devient plus large avec
Victor Hugo qui est partisan de cette union européenne. Il prononce un discours à l’occasion du
Congrès International de la paix à Paris en 1849. La guerre et la constitution de l’État-nation va
rendre cela difficile. Il y a eu des projets au XXème siècle, notamment Proudhon qui écrit Du
principe moderatif. Un diplomate austro-hongrois Richard Coudenhove-Karlergi lance un
mouvement afin de réconcilier la France et l’Allemagne. Churchill dans son discours de 1946 à
l’université de Zurich énonce « nous devons former un genre d’états-unis d’Europe ». L’objectif de
l'état d’une union européenne c'est la paix, on veut éviter que l’Allemagne récidive et afin d’éviter
des mesures punitives à l’égard de l’Allemagne, on souhaite l'intégrer dans une communauté
européenne démocratique.

Les fédéralistes européens se sont réunis lors d’un Congrès en 1948 et ils ont proposé leur théorie
fédérale pour l’Europe, cette théorie propose un système d’intégration verticale, et s’oppose à une
conception jacobine de l’État: ils expliquent que l’Europe ne doit pas être une destruction de l'État
mais un dépassement du concept d’État-nation (dépassé par le haut et par le bas). Le
dépassement pas le haut consiste en la création d’une structure supérieure supra-étatique: création
d’institutions propres; et le dépassement par le bas consiste en un renforcement de solidarité
entre les régions (en octroyant aux régions des compétences plus importantes): il y aurait transfert
de compétences.
L’articulation de tous ces niveaux repose sur la mise en oeuvre d’un principe qu’on connait dans le
fédéral: le principe de subsidiarité selon lequel il ne faut pas confier à l’unité supérieure ce qui
peut être mieux réalisé par les unités inférieures.
Les fédéralistes européens lancent un appel pour la création des états généraux d’Europe, objet du
Congrès de la Haye du 7 mai 1948 (forum de discussion de nombreux états pour discuter du
fédéralisme européen). Lors de ce congrès, les fédéralistes affirment leur opposition à l’autre grand
courant qui se diffuse en même temps: la coopération inter-gouvernementale, qui est plutôt portée

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par les Britanniques. Il est défendu par les partisans d’une Europe fondée sur l’État-nation sans
transfert de compétences donc sans perte de souveraineté. Les partisans de ce courant insistent
sur le maintien des prérogatives nationales et rejettent l’idée d’une institution supérieure
auxquelles on transférerait certaines compétences. Ce serait l’idée d’une Europe unanimitaire sous
la forme d’une organisation internationale. Chaque État conserve sa voie et chaque État est égal
aux autres: c'est le concept c'est l’unanimité.
L’objectif est économique, social mais aussi politique. Le but à terme c'est que ça soit une entité
politique. L’idée d’une organisation de libre échange économique qui se limite à cet échange ci, une
organisation d’intégration suppose une redistribution des fonctions.

On a la création de deux sous-ensembles: le courant de coopération inter-gouvernementale créé le


Conseil de l’Europe en 1949. À la suite du congrès, la France a proposé au Royaume-Unis et aux
trois pays du Benelux de conclure un traité comportant une clause d’engagement militaire et de
faire évoluer ce traité vers une organisation plus intégrée. Les Britanniques ont refusé de s’engager
dans cette voie pour accepter d’une organisation de coopération sans transfert de compétences avec
un assemblée parlementaire composée de députés nationaux et d’un conseil des ministres.
Les objectifs du Conseil de l’Europe sont des objectifs culturels et de promotion de la culture
européenne sur un vaste continent mais sans objectif politique ni objectif de défense.
L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et la plus ancienne assemblée parlementaire au
plan international. Elle dispose aujourd'hui de 648 membres puisqu’il y a 47 États-membre, ils
sont représentants des Parlements nationaux. Chaque membre délègue à l’Assemblée parlementaire
un certain nombre de députés représentant leur assemblée. Il y a des observateurs comme le
Mexique, le Canada, Israël.

Le Comité des ministres est l’organe décisionnel, c'est un organe inter-gouvernemental composé
des ministres des affaires étrangères de chaque partie, ce comité a une place importante car il a
mission d’agir au nom de cette organisation. C'est l’exécutif du Conseil de l’Europe qui fait
exécuter les arrêts de la juridiction créé dans le cadre de cette organisation pour juger le respect
des droits de l’Homme: il s’agit de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Il y a un secrétaire général du Conseil de l’Europe élu par l’assemblée ainsi qu’un commissaire aux
droits de l’Homme.
Il y a aussi la commission de Venise pour la démocratie par le droit: c’est un organe consultatif
pour le Conseil de l’Europe. Cette commission émet des avis sur les questions constitutionnelles
relatives à la démocratie et en matière de droits de l’Homme. Tous les états y sont représentants.
Ce Conseil de l’Europe fonctionne sur le mode de l’adoption de conventions ou de traités qui
sont conclus et signés entre les membres du Conseil de l’Europe. Tous les domaines liés à la
culture sont concernés.
Il existe des conventions pour tous les membres: Convention Européenne de Sauvegarde des
Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales, cette convention a été adoptée le 4
novembre 1950 et est entrée en vigueur le 3 septembre 1953, elle est obligatoire pour tous les

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membres du Conseil de l’Europe. Ce texte est composé de droit civil et politique, de droit
processuel; 59 articles et 16 protocoles complètent ce texte majeur.

En 1959, est créé la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui est une juridiction dont la
mission est de sanctionner les États-membres qui ne respecteraient pas les droits de l’Homme,
composée d’autant de juges que d’États partis à la convention.
En l’espace de 5 ans sont créées toutes ces organisations. Ce sont les premières initiatives de
communautés européennes avec la proposition des pères fondateurs de l’Europe: Jean Monnet et
Schuman.

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1/ LA CHARTE CONSTITUTIONNELLE DE l’UNION EUROPÉENNE

Chapitre 1. L’union, une structure évolutive

Section 1 - Du plan Schuman à l’acte unique européen (1950-1986)

I° Les efforts de construction

A) La déclaration Schuman de 1950

La France est sous le régime de la IVème République, le Président de la République est Vincent
Auriol. Jean Monnet est commissaire au plan, Robert Schuman est ministre des affaires étrangères.
Tous les deux proposent le 9 mai 1950 dans le Salon de l’Horloge du quai d’Orsay, un plan qui est
en réaction avec le Conseil de l’Europe. Il s’agit d’un plan pour la mise en commun des
ressources de charbon et d’acier entre la France et l’Allemagne dans une organisation franco-
allemande qui serait ensuite ouverte à tous. C'est un plan pour la France mais aussi pour la
reconstruction de l’Allemagne, on veut mettre fin à toute possibilité de guerre pour l’intégration
des industries lourdes (charbon, acier) dans la cadre d’une organisation d’intégration de type
fédéral avec l’aval des États-Unis.
L’Europe ne se fera pas d’un coup, elle se fera pas des réalisations concrètes créant d’abord une
solidarité de fait. L’idée c'est qu’il est impossible de créer un système d’intégration globale. Par
conséquent on va proposer une intégration progressive, secteur par secteur, évolutive qui pourrait
conduire à terme à une intégration politique. Le but est de renforcer les solidarités concrètes entre
les acteurs économiques (franco-allemand) ouverts d’autres part à l’économie: l’Europe des petits
pas.

B) La CECA, 18 avril 1951

Le 18 avril 1951 c'est donc la naissance de la Communauté Européenne du Charbon et de


l’Acier (CECA) avec 6 états fondateurs: France, Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas,
Luxembourg. Le traité de Paris instituant la CECA entre en vigueur le 15 juillet 1952 pour une
durée de 50 ans et a donc expiré en juillet 2002. Cela était prévu par le plan Schuman, le traité
organise la mise en commun:
• Suppression des droits de douane entre les États membres, on est dans la libre circulation.
• Interdiction pour chaque État de créer des quotas, il s’agit de fluidifier les échanges.
• Interdiction des discriminations
• Principe de concurrence
• Interdiction des aides d’ État
• Exportations communes. 06/10

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La Haute Autorité est composée de 9 membres et est dirigée par Jean Monnet. Elle est les
prémices de la Commission européenne, l’assemblée deviendra le Parlement européen avec des
députés. Enfin apparaitra une Cour de justice qui tranche des litiges entre les États et les institutions.
Ce qui est remarquable dans la CECA c'est qu’elle introduit un principe nouveau: principe de
supra-nationalité. C'est le fondement de la méthode communautaire c'est-à-dire une méthode qui
va consister en la capacité des institutions supra-nationales à prendre des décisions au nom des
États-membres (ils ont transféré une partie de leur souveraineté).
Les principes et les mécanismes fondamentaux au fonctionnement sont mis en couvre pour cette
communauté. Le succès de la CECA va faire naître chez les État membres des projets plus
ambitieux.

C) La CEE et la CEEA, 25 mars 1957

La démission de Jean Monnet en juin 1955 est concomitante avec une conférence des ministres:
la conférence de Messine de juin 1955 au cours de laquelle les 6 États décident de s’engager dans
la voix d’une communauté plus large. Monnet prononce un discours le 9 juin dans lequel il
mentionne qu’il a décidé de militer plus vigoureusement pour la relance d’une Europe fédérale de
type États-Unis d’Europe. Il va créer le 13 octobre 1955 le comité d’action pour les États-Unis
d’Europe. Grâce à ce comité, les 6 États en 1956 vont confier à un comité d’experts le soin de
réfléchir à l’élargissement dans la CECA dans d’autres secteurs que l'économie et d’examiner
l’idée de la création d’un marché commun généraliste. Il s’agit du comité Spaak (ex-ministre
belge des affaires étrangères). Il propose sa vision de l’Europe telle qu’elle devrait être créée, et
pour lui l’évolution doit prendre en compte deux éléments: un but ultime qui est de créer une
union sans cesse plus étroite entre les peuples et des engagements immédiats pour réaliser ces
buts. Ces engagements sont plutôt économiques, il souhaite créer une union douanière, un marché
commun généraliste fondé sur quatre libertés: liberté de circulation des marchandises, des
personnes, des services et des capitaux. Pour ceci il faut créer des institutions spécifiques.

Sur la base de ces propositions, deux traités sont signés à Rome le 25 mars 1957 entre les 6 États
fondateurs: le traité de la Communauté Economique Européenne (CEE) et l’EURATOM. Ces
deux traités sont entrés en vigueur le 1er janvier 1958 et contrairement à la CECA ils ont été
conclu pour une durée illimitée.
L’union douanière est achevée le 1er juillet 1958 avec suppression d’un droit de douane dans
tous les domaines sur les territoires des membres. C'est alors la création d’un tarif extérieur
commun qui s’applique à tous les produits quelque soit l’entrée. On crée des politiques comme
la politique agricole commune, la politique commerciale commune etc. Enfin c'est la création d’un
système supra-national pour faire fonctionner tout cela.

Le Conseil des ministres existe toujours mais se réunit désormais par domaine (conseil
marchandise, conseil ministre agriculture, conseil ministre transport), c’est l’organe décisionnel de

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la CEE et d’Euratom. Ils votent toutes les décisions du marché commun et les décisions prises sont
des directives, des règlements ou des décisions. Il y aussi des actes non obligatoires, des
recommandations.

La Haute Autorité devient la Commission européenne, c'est l’exécutif. Cette commission va


proposer au conseil de faire des propositions de texte et c'est le conseil qui va décider à l'unanimité.
Elle propose et le conseil dispose. Elle met en oeuvre les décisions et veille à ce qu’elles soient bien
appliquées par des États membres mais aussi par les institutions.

L’assemblée parlementaire est toujours composée de député nationaux qui sont des représentants
de chaque État membre. L’assemblée n’a qu’un rôle consultatif.

La Cour de Justice est composée d’un juge par État membre, sa mission est de dire le droit dans
l’application et l’interpellation des traités, c'est toujours le cas aujourd’hui. Elle peut être saisie
de différents recours par les institutions contre des actes des autres institutions, elle peut être saisie
aussi dans le cas où un État manquerait à ses obligations. Enfin elle peut être saisie par des
particuliers contre les actes des institutions pour annulation ou même en responsabilité extra-
contractuelle (donc responsabilité civile).

II° Les crises

A) Le rejet du traité CED, 30 août 1954

La CED c'est la Communauté européenne de défense. Jean Monnet, au début des années 50,
propose la création d’une armée européenne et cette proposition est présentée par René Pleven
(Président du conseil sous la IVème République) dans le cadre d’un plan créant une autre
communauté que la CECA qui serait la CED. Il s’agit de proposer que les États fondateurs
transfèrent leur souveraineté militaire à une communauté comme dans la CECA. L’idée est de
satisfaire les Américains qui souhaitent réarmer l’Allemagne, que la défense européenne soit
associée à l’OTAN et qu’il y ait un bon échange durant la Guerre Froide.
Après de difficiles négociations, un traité a été signé le 27 mai 1952: Traité de la communauté
européenne de défense. Mais un traité signé ne peut entrer en vigueur que s’il est ratifié or seuls
5/6 des États l’ont ratifié. Le Parlement français a rejeté le 30 août 1954 la ratification du traité,
De Gaulle est artisan de cet échec, il craignait les abandons de souveraineté et l’emprise des
États-Unis sur la question de l’Europe. Cela a retardé l’Europe politique car seules les finalités
économiques ont prévalu pendant longtemps, il a fallu attendre encore longtemps pour parler
d’actions extérieures.
Néanmoins en 1954, les États ont quand même réussi à signer les accords de Paris pour la création
de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) le 23 octobre 1954 étroitement liée à l’OTAN qui
contient un clause de solidarité de non-agression et solidarité en matière de défense. Le 22

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janvier 1963 ont été signé le traité de l’Elysée entre la France et l’Allemagne qui fixe des
objectifs de coopération étroite entre les deux pays dans le domaine des relations internationales,
de solidarité en matière de défense mais aussi éducation.

B) La question de la création de l’AELE, 4 janvier 1960

Les Britanniques ne souhaitaient pas entrer dans le marché commun, ils ont refusé de
participer aux communautés car ils refusaient tout transfert de compétences et de souveraineté.
Ils étaient plutôt favorables à une Europe inter-gouvernementale sans dimension politique. La
Grande Bretagne va proposer la mise en place d’une zone de libre échange, rivale de la CEE
intégrant des pays qui ne font pas partis des 6 États fondateurs. Ce traité a été signé à Stockholm
entre 7 États européens: Autriche, Danemark, Norvège, Royaume-Unis, Portugal, Suède et Suisse.
Ont été associés ensuite l’Islande en 1970, la Finlande 1986, le Lichtenstein en 1990.

L’attractivité de la Communauté européenne a été plus forte que l’AELE. Les États ont presque
tous quitté l’AELE pour intégrer les Communautés européennes, y compris le Royaume-Unis.
Il dépose trois fois sa candidature dans les années 60 mais fut rejetée deux fois suite à l’opposition
du Général de Gaulle. Ce dernier quitte son poste en 1969, Pompidou est alors favorable à
l’intégration du Royaume-Unis.
Il reste quatre pays dans l’AELE: Island, Lichtenstein, Suisse et Norvège. À la fin des années 90,
trois d’entre eux (Island, Lichtenstein et Norvège) decident d’approfondir leur relations avec les
communautés européennes en créant l’Espace Économique Européen qui est encore un accord
d’association économique entre les communautés d’une part et les trois pays membres de l’AELE;
cet accord d’association économique permet à ces pays de bénéficier du marché commun: les 4
libertés + la participation aux initiatives communautaires. Ils s’engagent à respecter les textes
de l’acquis communautaire. Par cet accord, ils contribuent au budget européen.
L’EEE existe toujours, il comporte 30 États: les 27 de l'Union Européenne + 3 membres de
l’AELE. Le principe de l’EEE leur permet de participer au développement des politiques de l'Union
Européenne sans être complètement intégré dans l’Union.
La Suisse quant à elle décide de mener des relations bilatérales avec l'Union Européenne.

C) La crise de la chaise vide, 30 juin 1965 au 30 janvier 1966

La crise de la chaise vide est liée au débat sur l’intégration car c'est sur la politique agricole
commune et son financement. Le Président de la commission Walstein a proposé une réforme
institutionnelle qui reconnaît au Parlement des pouvoirs budgétaires et pour qu’en matière
agricole, le Conseil des ministres puisse statuer à la majorité qualifiée des État membres.
C'est la France qui refuse ce passage, De Gaulle rejette le principe et décide que la France ne
siégera plus au Conseil des ministres ➔ politique de la chaise vide qui va paralyser pendant
plusieurs mois l’activité de la Communauté européenne. Cette crise prend fin avec le compromis du

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Luxembourg qui est un accord signé entre les 6 États: il consiste en ce que le passage à la majorité
est maintenu mais les États doivent s’engager à faire le maximum pour dégager une position
unanime avant de passer au vote majoritaire ce qui revient à conserver un droit de veto à chaque
État membre. C'est à l’occasion de cette crise que ce sont relevées les divergences entre les États
sur le processus de décision. Certains considèrent qu’il faut maintenir l’unanimité sur certains
sujets comme la souveraineté des États. Un système majoritaire suppose un transfert de majorité,
pour d’autres il faut évoluer sur la question de l’unanimité parce que elle est à l’origine des
blocages institutionnels. Pour une autre partie des États, il faut généraliser le principe de la majorité
à tous les domaines.
Finalement on a entre les État à nouveau cette divergence entre intégration, approfondissement etc.

III° Les premiers aménagements aux traités communautaires

A) Le traité de fusion des exécutifs du 8 avril 1965

Il y a 3 communautés: CECA, CE et EURATOM qui reposent sur des cercles similaires mais
restent distincts. Ils partageaient le Parlement et la Cour de Justice mais avaient chacun un conseil
et une commission distincte. On a voulu unifier le cadre institutionnel: Traité des fusion des
exécutif où conseil et commission fusionnent. On a maintenant quatre choses en commun. On les
dote d’un seul budget de fonctionnement. Le vrai exécutif c'est la commission dans les traités et
c'est le Conseil qui est titulaire dans la commission.

B) Les premiers élargissements

Dès le début des années 60, les États-Unis ont multiplié les pressions pour que le Royaume-Unis
intègrent les communautés. Les candidatures du Danemark et de l’Islande on été rejeté et ce n’est
qu’en 1973 qu’un traité d’adhésion que les trois États ont pu rejoindre les trois communautés.
Ils ont accepté de respecter tout l’acquis communautaire.

Il y a eu 7 élargissements. On est passé de:


• 6 à 9 États en 1973 avec Royaume-Unis, Irlande Danemark
• 10 en 1981 avec la Grèce
• 2 en 1986 avec l’Espagne et le Portugal
• 15 en 1995 avec la Suède, Finlande et Autriche
• 15 à 25 en 2004 avec les pays baltes, les pays de la dislocation soviétique
• En 2007 c'est la Roumanie et la Bulgarie
• 2013 c'est la Croatie en 2013
La Turquie a le statut de pays candidat depuis 1999

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C) L’élection du Parlement européen au suffrage universel direct, 1976

L’assemblée est créée en 1957 a tenu sa première session le 19 mars 1958 à Strasbourg. Elle
comportait 142 membres désignés par leur État. Chaque Parlement de chaque État-membre
déléguait un député. L’Assemblée était présidé par Schuman. Ces députés avaient une double
représentation. L’assemblée se proclame Parlement européen dans un résolution du 30 mars
1962. Avec les nouvelles adhésions, l’assemblée gonfle donc le nombre de parlementaire augmente.
Il est décidé lors du sommet de Paris en 1974 que les chefs d’État se réunissent. ils decident à ce
moment qu’il faut élire le Parlement au suffrage universel direct. Le Conseil des ministres va
adopter à l’unanimité une décision en 1976 posant le principe de l’élection des représentants du
Parlement au suffrage universel direct. Cette décision va faire l’objet d’un accord entre
l'ensemble des États pour cet objet exclusivement, chaque État va ratifier le dans son ordre
interne. En juillet 1978, l’acte qui porte élection européen au suffrage universel direct entre en
vigueur et les premières élection auront lieu du 7 au 10 juin 1979.

Cette consécration confère au Parlement une légitimité démocratique fondamentale. Cette


nouvelle légitimité va contribuer à sa montée en puissance et va devenir une Institution qui va
participer au processus de décision. Il obtient un pouvoir de co-décision avec le Conseil en 1992
➔ traité de Maastricht. Le Parlement prend de nouvelle proportion puisqu’on passe en 1994 à 567
députés, le traité de Nice en 2001 avec 732 députés. Le traité de Lisbonne a essayé de
rationaliser tout cela avec un seuil de 751 députés. Avec le Brexit, 73 députés britanniques sont
partis donc 73 postes de députés sont libres mais 46 postes sont réservés à de nouveau États et 27
autres sont redistribué au profit de nombreux États moins bien dotés.

Section 2 - De l’Acte Unique européen au Traité de Lisbonne (1986-2009)

• Rapport Tindemans en 1974


• Initiative Genscher Colombo en 1981
• Rapport Spinnelli sur le marché intérieur en 1984

I° L’Acte Unique Européen, première grande révision des traités (1986)

Tout commence en 1970 avec le rapport Davignon qui propose de créer à coté des aspects
économique une coopération politique. Entre 1970 et 1990 on de nombreux rapports de
parlementaires qui réfléchissent à l’évolution des communautés. Il y a 2 blocs: cohésion interne et
cohésion externe.

La cohésion externe ce sont les chefs d’État qui doivent la mettre en oeuvre avec une politique en
matière de sécurité et une politique en matière de défense. Ces projets vont être concrétisés par
l’Acte Unique Européen. L’acte unique signifie qu’on va dans un seul traité associer une

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dimension interne et une dimension externe de l’Europe. En somme, on crée 2 piliers: interne et
externe. L’innovation majeure pour tout ce qui concerne le marché commun, les États decident de
statuer à la majorité qualifiée dans l'article 100A. Cet acte va contribuer à l’approfondissement de
l’acquis communautaire et puis est créé à coté un pilier externe qui doit jeter les bases d’une
coopération en matière d’affaires étrangères et extérieures.
On décide de créer un volet externe mais n’a pas vraiment de contenu. L’acte unique prévoit sa
propre révision et il est prévu d’organiser une révision pour renforcer le contenu du pilier
externe.
Dès 1989 des discussions s’engagent pour créer une nouvelle révision de l’acte unique et surtout le
pilier externe.

II° Le Traité sur l’Union européenne –Maastricht (1992)

A) Négociations et ratification

De traité en traité, les communautés vont évoluer. C'est un Conseil européen à Dublin en juin
1986 qui lance l’idée de la révision de l’acte unique européen avec un objectif très important.
• achever le marché unique: espace de libre circulation des marchandises, personnes et capitaux
• Mise en place de l’union économique et monétaire: monnaie unique
• Création d’une citoyenneté européenne qui coïncide avec l’élection européen au SUD
Le texte définitif a été signé après de longues discussions entre États le 7 février 1992, il entre en
vigueur en novembre 1993 par l’Allemagne. En France la ratification a posé problème parce que
le Président de la République Mitterand sur le fondement de l'article 54 de la Constitution a saisi
le Conseil Constitutionnel pour lui demander si le traité de Maastricht était conforme à la
Constitution française. Sur deux point le Conseil Constitutionnel dit non:
• Pour la citoyenneté européenne, le traité prévoit que les ressortissants de l'Union Européenne qui
résident en France peuvent être élu maire d’une commune française et peuvent être élu/voter
aux élections européennes.
• Pour le Parlement européen, le Conseil Constitutionnel pense qu’il n’y a pas d’atteinte à la
souveraineté nationale. En revanche pour les élections locales, le Conseil Constitutionnel pense
qu’il y a une atteinte à la souveraineté nationale car les maires des communes françaises sont
les grands électeur de Sénat. Les ressortissant de l'Union Européenne peuvent faire partis des
conseils municipaux mais ne peuvent pas d’être maire ou premier adjoint au maire.
La Constitution fut modifiée par la loi du 25 juin 1992 qui crée l'article 88 autorisant la
participation de la République française à l'Union européenne. Le Président a décidé de soumettre la
ratification du traité a un referendum du 20 septembre 1992, 51% de oui pour la ratification du
traité. 13/10/2020

Le Royaume-Unis a ratifié le 23 juillet 1993 lors de négociations après avoir obtenu la possibilité
de rester en dehors de l’union économique et monétaire, mais tout ayant la faculté de pouvoir se

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relier à sa convenance. Il a aussi obtenu son exclusion de la politique sociale, les mesures de
protection social, emploi, dialogue social, lutte contre l’exclusion etc ne s’appliquent pas au
Royaume-Unis.

En Allemagne, la Loi fondamentale a été révisée par l’adjonction d’un nouvel article qui autorise
l’Allemagne à l'Union Européenne (article 23) mais à une condition essentielle qui est que l'Union
Européenne soit respectueuse du principe démocratique et assure une protection des droits de
l'Homme équivalente à celle garantie par la loi fondamentale elle-même.
➔ Arrêt Solange: la cour constitutionnel allemande exige que le commun européen développent
une exigence des droits de l'Homme comme celle de la Constitution Allemande. Le tribunal
constitutionnel allemand a donné son aval donc la révision et la ratification s’est déroulé sans débat
particulier.

En revanche au Danemark, par référendum du 2 juin 1992 le peuple danois a rejeté le traité de
Maastricht à 50,7% de non. Le processus de ratification a été paralysé pendant 2 mois. Le
Danemark a voulu de nouvelle concession, le gouvernement des Douze s’est réuni à Edimbourg en
décembre 1992 et a accepté les concessions sollicitées par le Danemark. Ces concessions concerne
quatre clauses d’opting out: exclusion de la politique de la défense, exclusion de la politique
monétaire, exclusion de la citoyenneté européenne et l’exclusion de toutes les décisions prises en
matières de coopération des affaires intérieures justice. Le peuple danois est soumis à un
referendum à nouveau et signent le traité à 50,6%.

B) Les apports du Traité de Maastricht

L'Union Européenne est représentée sous la forme de 3 piliers, on a d’abord les 3 communautés:
CEE qui devient la CE, CECA et CEEA. Les 2 autres piliers présentent la particularité d’être inter-
gouvernementaux. Les politiques créés ici sont le PESC (politique étrangère et de sécurité) et la
CAIJ (coopération affaire intérieure justice). La prise de décision se fait uniquement à l’unanimité,
il n’y a pas de transfert de compétence des États vers un État supra-national. Il y a une étanchéité
totale entre le pilier 1 et les piliers 2 et 3. Les institutions du pilier 1 ne s’appliquent pas aux autres
piliers. Ces 3 piliers sont le compromis savant entre 12 États qui veulent poursuivre l’intégration
communautaire mais avec certaines résistance s’agissant de ces 2 domaines.
L'article A du traité de Maastricht définit l'Union Européenne comme la juxtaposition de politique
communautaire et la politique de gestion inter-gouvernementale. Dans la citoyenneté européen on a
2 volets dont un volant civil économique autorisant les citoyens européen à circuler et séjourner
librement dans l’union. Le second volet est politique et concerne le droit de vote et d’éligibilité aux
européennes et aux municipales lorsque les citoyens européens résident dans un autre État que leur
État d’origine.
• On voit apparaitre de nouveau domaine comme l’environnement, la protection des consommateur,
la formation professionnelle. On a surtout le renforcement du pouvoir du Parlement qui est élu au

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SUD mais aussi il obtient le pouvoir de co-décision avec le Conseil des ministres. La co-décision
signifie que lorsque la commission propose un acte juridique au Parlement, les 2 institutions vont
pouvoir voter ce texte à part égale c'est-à-dire sans que l’une prenne le dessus sur l’autre.
aujourd'hui la co-décision c'est la procédure législative ordinaire. Le Parlement et le conseil de
l’union sont des co-législateurs. La majorité qualifiée (= majorité assortie des coefficient de
pondération) s’étend au sein du Conseil des ministres à de nouveaux domaines. Elle est davantage
le symbole de l’intégration et va progresser dans les domaines pour supplanter l’unanimité.

• La PESC est un pilier inter-gouvernemental qui a pour objectif le maintien de la paix, la sécurité
de l'Union Européenne et la promotion de la démocratie et des droits de l'Homme à l’extérieur.
Elle a pour objectif d’inclure à terme une politique de défense commun. c'est le traité de nice qui
va intégrer la défense avec la politique de défense. Néanmoins le traité de Maastricht se réfère
l’union de l’Europe occidentale comme l’ organisation compétente en matière de solidarité
militaire entre États-membres. Les institutions du premier pilier n’ont aucune compétence. Ce
sont les États eux-mêmes qui vont pouvoir prendre des positions communes à l’unanimité. Ces
actes ne sont pas actes juridiques de l'Union mais des accords entre États.

• Les affaires intérieures concernent les relations entres États-membres, la CAIJ est une coopération
dans le domaine de la police nationale, on fait en sorte que toutes les missions policières des 12
États s’organise autour d’une coopération internationale. Une coopération en matière policière ne
suffit pas donc il faut organiser une coopération judiciaire en matière civile et en matière pénale.
Il y a toutes les questions du droit de la famille, de la propriété etc puisque les citoyens vont
circuler. Il faut absolument que les justices civiles soient adaptées d’un État-membre à un autre.
Mais à ce stade en 1992, les États souhaitent garder leur entière souveraineté policière et
judiciaire.

III° Le Traité d’Amsterdam (1997)

Le traité de Maastricht prévoit sa propre révision, une conférence inter-gouvernemental se met en


place pour modifier le traité de Maastricht. Il y a un débat qui s’ouvre en Europe: faut-il élargir
l’Europe avant de l’approfondir ou approfondir l’Europe avant de l’élargir ? Ce traité
d’Amsterdam va préparer cet élargissement en apportant des touches au traité de Maastricht. Le
3ème pilleur va subir un changement important puisque une partie va être transféré dans le 1er
pilier. On intègre au 3ème pilier les accords de Schengen.

A) L’évolution de la structure des trois piliers

Les accords de Schengen sont une initiatives franco-allemande qui s’est fait en marge des traités et
qui a pour objectif un espace de libre circulation des personnes et des marchandises. Il va consister
dans la suppression des frontières intérieur pour permettre cette libre circulation et un renforcement

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des frontières extérieures qui va être associer à 3 politiques essentielles: politique d’asile, politique
de visa et politique d’immigration. Tout individu tiers qui demanderait son asile l’obtiendrait
quelque soit le point d’entrée, il en est de même pour les visa. Ce modèle va être intégré dans le
3ème pilier AIJ comme « espace de liberté, sécurité et justice ».

B) Les apports du pilier communautaire

Ces accords ont fait l’objet du traité du 14 juin 1985 avec des adhésions successives et une mise en
oeuvre le 26 mars 1995 par la convention d’application des accords de Schengen, tout cela a lieu
avant le traité de Maastricht. Avec le traité de Maastricht on souhaite mettre tous ces acquis dans
le 3ème pilier de l'Union Européenne, aujourd'hui il y a les membres de l'Union Européenne et
certains membres de l’AELE.
Parmi les changements apporté par les accord Schengen on a la suppression des mesures de contrôle
au frontières intérieures, des règles pour ceux qui traversent les frontières extérieures pour les
entrants et sortant, l’harmonisation des visas, en matière policière on a les règles de poursuites entre
les frontières, système d’extradition plus rapide etc. Ces actes sont des sortes de conventions
internationales entre les États.

Pour intégrer tout cela au 3ème pilier, il a fallu que le conseil de l'Union Européenne soit substitué
au conseil de Schengen. Une décision de l'Union Européenne de 1999 fixe les modalités de cette
intégration, selon qu’elle concerne la circulation, la police ou justice. Elles vont devenir des actes
juridique de l’union et non plus des actes internationaux voté à l’unanimité. Les politiques
communes ventilés dans le 3ème pilier vont être transféré dans le pilier communautaire avec le
principe de la libre circulation des personnes.

A été créé un article un article 7 qui est un mécanisme de sanction à l’égard des États qui ne
respecterai pas les droits fondamentaux. C'est un mécanisme politique permet de suspendre les
droits de vote au conseil. Les États membres de l'Union Européenne ne pouvaient pas agir
collectivement contre un État qui menaceraient les droits fondamentaux. Le problème de cet article
c'est qu’il faut l’unanimité des États pour que la sanction puisse être décidée. c'est un mécanisme de
sanction politique qui est condamné à l’inefficacité jusqu’à une prochaine révision du traité.

Dans le traité elle permet d’apport de coopération renforcée. Les États decident de permettre à au
moins 8 États de s’engager dans un domaine pour approfondir un domaine tout en laissant la porte
ouverte aux autres. Seuls ceux qui participent à la coopération peuvent décider.

En matière de PESC on a la création de M. PESC (le haut représentant des affaires intérieures), au
sein du conseil européen ils vont adopter des stratégies prises à l’unanimité ou des positions
commune au sein du conseil.

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IV° Le Traité de Nice (2001)

A) La finalité: l’élargissement

Les chefs d’Etat en juin à Cologne lancent une nouvelle conférence inter-gouvernementale pour
réviser le traité d’Amsterdam. Cette conférence inter-gouvernementale devait faire évoluer les 3
piliers d’Amsterdam et modifier les institutions pour intégrer les nouveaux États. Le traité de Nice
c'est le traité de l’élargissement pour intégrer 13 nouveaux États membres.
La Turquie a des relations anciennes avec l'Union Européenne) il existe un accord d’association,
l’accord d’Ankara de 1963 qui prévoit des renforcements des relations économiques et sociales
avec à terme l’idée de créer une union douanière. En 1987 la Turquie présente sa candidature à
l’adhésion à la CEE, en 1996 l’union douanière est créée entre la Turquie et la communauté et entre
en vigueur en 1999. La Turquie devient officiellement un pays candidat à l'Union Européenne et à
partir de ce statut, les négociations s’ouvrent pour son intégration.
Pour intégrer l'Union Européenne il faut remplir un certain nombre de critère formé par le conseil
européen de Copenhague en 1993. Ces critères sont:
• des institutions stables qui garantissent l'État de droit, la démocratie, les droits de l’Homme, le
respect des minorités et leur protection.
• une économie de marché viable, l’acceptation des principes de concurrence
• intégrer toutes les politiques existantes, assumer toutes les obligations imposées par l'Union
Européenne, souscrire aux objectifs de l’UEM
Tous ces critères figurent à l'article 49 du TUE. Aujourd'hui on fait référence à la notion de valeur
de l'Union Européenne.
S’agissant de la Turquie, les négociations démarrent en 2005 mais sont partiellement retenues en
2006 parce que la Turquie ne respecte pas les accords d’Ankara, elle ne respecte pas l’union
douanière ni la République de Chypre.

B) La modification de l’architecture juridictionnelle

Le traité de Nice va contribuer à modifier l’organisation juridiction. Il existe une Cour de justice
mais elle s’est trouvée rapidement engorgée par tous les contentieux soumis. En 1988 a été décidé
d’adjoindre à la Cour une autre juridiction pour la décharger de ce flux, cette nouvelle juridiction
est la Tribunal de première instance. Le traité de nice va faire ce tribunal un véritable tribunal de
première instance autonome en lui accordant un certain nombre de contentieux et un mécanisme de
pourvoi ouvert contre les décisions de ce tribunal devant la Cour de justice européenne. c'est pas un
appel mais plutôt une cassation. La CJE devient donc un cour suprême.

On créé aussi lors du traité de nice, le tribunal de la fonction public qui entre en vigueur en 2004,
l’idée c'est toujours le désengagement et d’orienter tout le contentieux de la fonction publique
européenne. Ce tribunal de la fonction public a expiré, néanmoins le 1er septembre 2016 on décide

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de reformer la juridiction européenne, de supprimer ce tribunal et de restituer au tribunal lui-même


tout le contentieux de la fonction publique. On multiplie alors le nombre de juge, il compte 56 juges
donc 2 pour chaque État membre.

C) L’évolutionnisme institutionnel

Le traité est toujours une maison à 3 piliers. Dans le cadre du traité de nice, il ne reste que la
sécurité dans le 3ème pilier, il ne subsiste que le pilier inter-gouvernemental avec la coopération
policière et judiciaire en matière pénale. Le reste a été transféré au 1er pilier. Pour le pilier 2, à coté
du PESC apparait la politique de défense commune:
- COPS: comité politique et sécurité
- CMUE: comité militaire de l'Union européenne
- EMUE: état-major de l'Union européenne
- CIVCOM: comité chargé des aspects civile de la gestion des crises

Il faut modifier toutes les institutions pour les adapter à 28 États. On augmente le nombre de
députés européens, on plafonne à 732 députés.
S’agissant de la commission européenne, il faut la reformer. Depuis les années 50 elle est constituée
d’un commissaire par État membre saut les 4 grands qui en avaient 2. Pour intégrer 13 nouveaux
États, on décide de supprimer les 2 commissaires en plus donc on généralise la règle d’un
commissaire par État. cependant on se dit à Nice que 28 commissaires c'est trop, le cout
administratif est énorme. Donc le traité de Nice décide de supprimer le principe et réduire le
nombre de commissaire à 13 personnes. On crée alors une commission fantôme. Mais cela ne se
fera pas lors du traité de Lisbonne, la Pologne et d’autres États refusent et tiennent à avoir leur
commissaire. Ce qui s’est dit dans le traité de Nice ne s’est donc pas fait. 20/10/2020

Le traité de Nice renforce le rôle du Président de la commission en lui octroyant de nouveaux


pouvoirs notamment d’organisation interne de la commission, il a désormais une autorité
hiérarchique sur les commissaires. Avant le traité de Nice, les commissaires étaient nommés d’un
commun accord par les chefs de gouvernement. Il fallait qu’ils aient tous l’approbation du
Parlement européen mais c’était une sorte de nomination informelle par les chefs de gouvernement.
Désormais avec le traité, c'est le conseil à la majorité qualifiée qui va nommer la commission après
approbation du Parlement européen avant l’investiture de la commission par le Parlement. Le
Parlement va être composé de 732 députés.
Il est prévu à l'article 31 de la PESC une nouvelle modalité de décision qui est l’abstention
constructive. L’unanimité règne toujours au sein de la PESC, un État qui s’abstient ne va pas refuser
la décision mais juste se mettre en retrait et ne pas empêcher la décision des autres, on veut éviter
les blocage dans le pilier « sécurité défense ».

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V° Le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe

A) La genèse

Cette Charte de Droit Fondamentaux pour l'Union Européenne date de 1999. Le parlement
avait proposé sa solution pour la constitutionalisation de l'Union Européenne avec la création d’une
Déclaration des droits de l'Homme pour l'Union Européenne. Tout système politique en Europe a
une déclaration des droits rattachée à la Constitution, la garantie des droits fondamentaux sont lié à
la garantie de la démocratie. Or les communautés ce sont créées avec un fondement économique
même si à terme l’unité était assez politique.
En 1999, le Conseil européen décide de donner un mandat à un groupe de travail pour rédiger une
charte, ce groupe s’est autoproclamé convention, il était composé de juristes désigné par les chefs
detat, Parlement nationaux et membre de commission européen. Ce groupe est présidée par un
ancien Président de la République allemand Roman Herzolg. Ce groupe a travaillé pendant 1 an
pour rédiger ce catalogue des droits de l’Homme pour l'Union Européenne, ce catalogue s’est
inspiré de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, la Convention Européenne de
Sauvegarde des Droits de l'Homme et des déclarations nationales. Ils tiennent comptent des
avancées bioéthiques et environnementales. La charte a été présenté aux chefs d’État lors du
sommet de Nice, ils adhèrent tous. À ce stade, la charte ne peut pas être intégrée au traité de Nice,
elle ne peut pas avoir une valeur juridique puisqu’elle s’est fait en parallèle de la CIG qui a conduit
à la révision du traité d’Amsterdam.

Il y a 7 chapitres dans cette Charte: dignité, liberté, égalité, solidarité, citoyenneté. Elle est très
inspirée de la CESDH. Depuis 1953, les droits ont évolué, la charte a intégré les droits sociaux
(créance, protection en cas de licenciement, sécurité sociale). Les actions doivent désormais être
fondés à partir de la Charte, aucun acte de l’Union ne doit faillir au regard de la charte. Ce
document a une valeur Constitution et s’impose donc à tout le monde. Les États sont membres de
l'Union Européenne, ils sont liés par la charte de l'Union Européenne lorsqu’ils intègrent l’union, la
compétence est celle de la CEDH.

Une fois le traité de Nice signé en Décembre 2000, les chefs d’État, conscient de l’insuffisance du
traité de Nice, se fixent un rendez-vous en décembre 2001 à Lecken dans le cadre d’une nouveau
conseil européen: l’objectif est de réfléchir à l’idée d’une Constitution européenne. Le principe de
Lecken est d’approfondir les traités et rendre les choses plus claire pour les citoyens.
Lors de la déclaration de Lecken, ils constatent un déficit démocratique dans l’union, un désamour
des citoyens à l’égard de l'Union Européenne et par conséquent propose alors d’avancer vers une
Constitution.
Cette convention est différente des autres, il y a 105 membres présidée par Valéry Giscard
d'Estaing, 84 membres sont des représentants des États. Les futurs adhérents arrivent en 2004 et
2005. 16 membres du Parlement européen et 2 membres de la commission européenne. Cette

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convention n’est pas prévue par les traités, on est dans l’ordre d’une décision politique. Cette
convention se réunit en février 2002 et en juin elle présente le squelette de la Constitution
européenne. En octobre, l’avant projet est prêt. Le projet de Constitution est adopté par les chefs
d’Etat à Thessalonique lors du conseil européen. Pour que ce projet devienne une traité, il faut
ouvrir une CIG sur la base de l'article 48 existant (procédure classique de révision) et y intègre le
projet de Constitution. Cette CIG s’ouvre le 4 octobre 2003. En mars les attentats de Madrid
stoppent le processus, le gouvernement Asnar est renversé et c'est un socialiste prend le pouvoir, il
est favorable à la poursuite des discussion. La CIG reprend avec l’aval de l’Espagne et en juin 2004
le traité constitutionnel est adopté à l’unanimité.
Ce traité constitutionnel est signé à Rome le 29 octobre 2004 et il est ouvert aux ratifications de
chaque État membre, 2 États refusent de ratifier dont la France par le referendum de Jacques Chirac
le 29 mai et les Pays-bas le 1er juin.

B) Le contenu

La charte est composé d’un texte avec 4 parties: 1) système institutionnel, 2) la charte des droits
fondamentaux 3) les politiques 4) annexe. Les politiques sont organisés en trois catégories
différentes, certains politiques sont transférés à l'Union Européenne, les États se sont dépossédés de
certaines compétence comme la monnaie, l’union douanière, la politique agricole commune. Une
grande partie des politiques sont partagées, elles se trouvent sous le règne du principe de
subsidiarité. Les politiques d’appui sont réservées aux États, l’union a une compétence de soutien
financier: santé, éducation, recherche, sécurité civile, coopération administrative.

Sur le plan institutionnel, le traité constitutionnel comporte des innovations majeures:


• Tout d’abord il propose la création d’un Président de l'Union Européenne élu pour 2,5 ans, ce
serait une personne physique pour changer de la représentation par un État comme avant (Herman
Van Rompuy et Donald Tusk).
• La deuxième innovation est la personnalité juridique pour l'Union Européenne dans toutes les
dimensions de l'Union Européenne, elle peut agir au plan interne et externe, elle est une entité
unique qui dispose de cette personnalité.
• Ministres des affaires étrangères chargé de la PESC et de la politique commerciale de l'Union
Européenne, aujourd'hui c'est le Haut Représentant pour les relations extérieures
• L’intégration de la Charte des droits fondamentaux
• La fusion des piliers
• Simplification des schémas institutionnels et des actes: on s’approprie désormais le vocabulaire
constitutionnel par un soucis de clarification, simplification.
• Possibilité de quitter l'Union Européenne à l'article 50. Cette possibilité n’était possible que dans
les organisations internationales.

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• La création de l’ICE (initiative citoyenne européenne) en matière législative. C'est la démocratie


participative puisqu’un million de citoyen peuvent signer une pétition demandant à l'Union
Européenne de légiférer dans un domaine.

Les autres apports du traité constitutionnel:

On a multiplié les symboles comme la monnaie, hymne, drapeau, journée (9 mai). L’encrage des
valeurs démocratiques. Ce traité constitutionnel à de nombreuses reprises dans plusieurs articles, le
traité constitutionnel se réfère aux valeurs de l'Union Européenne, la démocratie et l'État de droit.
Néanmoins, le traité constitutionnel insiste sur l’identité constitutionnel de ses États membres et la
préservation de la souveraineté des États.
Les autres apports sont les vocation de l’économie sociale de marché, c'est une notion qui vient
d’Allemagne (ordo-libéralisme: le fait d’inscrire dans la Constitution des principes de l'économie
libérale mais en leur associant une économie sociale). Désormais, il n’y a plus qu’un seul pilier, la
politique sociale devient une compétence de l'Union Européenne, on a une reconnaissance des
services publics dans la charte par l’Union, c'était une demande française. Le principe de la majorité
qualifié est acté, on a transformé le processus décisionnel. La majorité qualifié c'est 50% des États
et 65% de la population, aujourd'hui c'est 55% des États et 65% de la population. On décide
d’insérer le principe de la convention, il fait parti du processus de révision, c'est inscrit à l'article 48.
Enfin, on prévoit l’adhésion de l'Union Européenne à la Cour Européenne des Droits de l’Homme,
mais ça ne s’est pas fait car sur la base du traité constitutionnel et le traité de Lisbonne, l’accord
préparé à été soumis à la Cour de Justice et l’avis 2-13 de 2014 mais elle donne un avis négatif par
crainte de l’autonomie de l'Union Européenne par la soumission du contrôle.

VI° Le Traité de Lisbonne

A) Un traité simplifié

Dans la chronologie, la France et les pays-bas ont rejeté le traité constitutionnel en 2005. En
2007, le couple franco-allemand relance l’idée d’une révision du traité de Nice. Pour réussir cette
fois, les 2 pays conviennent qu’il faut supprimer l’apparat constitutionnel, insister sur la place des
États et surtout réouvrir une CIG pour la terminer rapidement. Par conséquent, en juin 2007 le
conseil européen des chefs d’État propose de confier un mandat étroit à la CIG pour modifier le
traité constitutionnel. Les consignes du mandat étroit est de reprendre le fond du traité
constitutionnel, enlever certains mots et réorganiser sa présentation. En août, la CIG s’ouvre et se
termine le 18 octobre 2007. On conçoit un nouveau traité qui sera signé à Lisbonne le 13
décembre 2007 et entrera en vigueur le 1er décembre 2009 avec ratification de tous les États
mais il y a un problème avec l’Irlande qui avait voté non au traité de Lisbonne. L’Irlande refuse la
commission européenne restreinte à 13, elle veut la neutralité dans le secret défense, elle veut que la

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matière fiscale reste dans le champs de l’unanimité, et que certains aspect de la charte comme le
droit de la famille ne s’applique pas à elle.
Ce qui relève de la simplification relève des apports constitutionnels, désormais le traité de
Lisbonne est composé de deux traités:
• le traité sur l'Union Européenne: contient la description des institutions et l’ordre juridique
• le traité sur le fonctionnement de l'Union Européenne: le fonctionnement, les politiques et la
façon dont elles doivent être élaborées
Le traité abouti à une déconstitutionnalisation, on a un affirmation de l’identité des États, le
renforcement du rôle des Parlements et la réversibilité des compétences. Il est prévu dans le cadre
d’une révision qu’on peut faire régresser les compétences de l'Union Européenne pour les donner à
l’État. En revanche on a le maintien de la démocratie et les valeurs des droits fondamentaux, une
redéfinition de la hiérarchie des normes (à la Kelsen).

B) Une constitution sans constitution

Le traité de Lisbonne opère une fusion des trois piliers du traité de Maastricht. C'est le principe de
subsidiarité qui règne. Du coté PESC on reste dans l’intergouvernemental (création des Euroforces,
les États apportent leur capacités alimentationnelles).
Le traité de Lisbonne reste un traité international avec une organisation: conseil européen,
commission européenne, Parlement européen et conseil de l'Union Européenne. La commission qui
est l’exécutif va proposer au Parlement et le conseil (qui sont le législatif) le soin d’adopter des
textes selon la procédure législative ordinaire (PLO) qui abouti à l’adoption d’un acte législatif
(directive ou règlement) qui s’imposera à l'État membre. désormais, le Président de la commission
est élu par le Parlement européen et il y a un contrôle politique du Parlement ce qui introduit des
éléments dans le régime parlementaire. Le traité de Lisbonne est une Constitution qui a une
vocation d’approfondissement puisque le système créé est inspiré des systèmes nationaux.

Chapitre 2: Le cadre constitutionnel en vigueur de l’UE

Section 1- Les institutions décisionnelles

I° La Commission européenne

A) Désignation

Le traité de Lisbonne reprend le principe d’un collège restreint c'est-à-dire une commission qui
aurait un nombre de commissaire inférieur au nombre d’Etat et un système de rotation égalitaire.
Cependant, l’Irlande a réussi à obtenir une décision du conseil européen qui renonce à une
commission restreinte pour satisfaire le souhait de l’Irlande. Ceci a été acté le 22 mai 2013 dans
une décision du conseil européen qui pose définitivement le principe de un commissaire par état

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membre. On part de l'article 17-7 du TUE c'est-à-dire la désignation du Président de la


commission. Cela veut dire que le Président de la commission est proposé par le Chef d’État mais
doit être en corrélation avec le résultat des élections législatives: il doit être le fruit du vote
populaire. Il obtient une légitimité démocratique puisqu’il est élu par le Parlement européen. Sur la
base de cette élection, il va falloir composer le reste de la commission, le Président va entrer en
contact avec les différents États qui vont proposer des personnalités, il va ensuite transmettre la liste
des personnalités (qu’il souhaite voir à ses cotés) au conseil de l'Union Européenne qui devra
l’adopter. Chaque commissaire sera ensuite auditionné de façon individuelle et publique. Il s’est
déjà produit que certains commissaire soit rejetés. Il y a ensuite un vote d’investiture qui va clore le
processus.
Les commissaires sont choisis en raison de certaines compétences dans des domaines, ils doivent
offrir toutes les garanti d’indépendance à regard de leur propre État parce que le collège des
commissaires représente l’intérêt général de l'Union Européenne et surtout pas l’addition d’intérêt
individuels de chacun des États (ce qui n’est pas cas des ministres ou des parlementaires). 03/11

B) Organisation

1. Le statut des membres

Ils sont choisis en raison de leur compétence géniale et de leur engagement européen, ils offrent
toute garantie d’indépendance. Le collège ne doit pas représenter les intérêts des États membres, ils
n’acceptent les sollicitations d’aucun État, aucune organisation, il y a un devoir d’honnêtement
quant à l’acceptation de certaines fonctions. Le mandat des commissaires dure 5 ans et est
renouvelable. La fonction des commissaires peut cesser de façon individuelle (➔ article 746 du
TFUE: incite à démissionner) ou collective à la fin du mandat ou en cas de vote d’une motion de
censure de la part du Parlement européen (➔ article 234 du TFUE), on l’a observé le 16 mars
1990 pour éviter que le Parlement ne vote une motion de censure.

2. Fonctionnement institutionnelle

• Caractère collégial:
Ce principe de collégialité est essentiel en droit de l'Union Européenne, il signifie que la
commission agit et ne décide que sous la forme d’une assemblée (le collège des 27). La
Commission peut adopter qu’en séance, ces réunions sont privées et les débats sont confidentiels.
Les décisions sont prises sur proposition d’un ou plusieurs membres de la Commission. Ces
réunions sont prévues à l'article 250 du TFUE (vote à majorité simple). Chaque commissaire n’a
aucun pouvoir de décision propre, toute déclaration d’un membre de la Commission est l’expression
de l'ensemble des commissaires et engage l’institution toute entière.
➔ Arrêt Akzo chimie contre commissaire

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• Importance du Président:
La présidente de la Commission européenne est Ursula von der Leyen. Le Président était connu
comme un commissaire comme un autre mais son rôle est devenu majeur grâce au Traité de Nice
qui consacre une présidentialisation, notamment par l’élection des Présidents de la Commission. Le
Traité de Lisbonne dit que les commissaires exercent leur fonction sous l’autorité des Présidents, ils
peuvent donc demander la démission d’un membre. Par ailleurs ce Président est libre de procéder à
tous les remaniements qui lui semblent nécessaires en cours de mandat, il nomme tous les vices-
Présidents. Le Président décide de l’organisation interne, il réparti les portes-feuilles des
commissaires et leur composition. En raison de l’augmentation des commissaires, certaines
attributions sont partagées entre plusieurs commissaires qui se sont constitués sur une grande
thématique. Enfin le Président de la commission coordonne le travail de la commission, il préside
toutes les séances et participe au Conseil européen, il a aussi un rôle de représentation à
l’international.

• Rôle du secrétaire général et autres services


La Commission européenne est un organe politique en raison de l’élection mais aussi administratif
car il y a une organisation des structures et des services communs nombreux (juridique,
linguistique, sectoriel pour chacune des directions générales). Ces structures et services dépendent
tous du secrétariat général de la commission européenne (greffe): 5 directions de coordination qui
porte sur diverses questions:
- institutionnel
- coordination des structure intérieures
- relation avec le conseil
- relation avec le Parlement européen, relation avec le comité économique et social
- relation comité des régions et la coordination de la lutte anti fraude
Tout cela est dirigé par un secrétaire général qui assiste à toutes les réunions de la Commission, il
assiste le Président dans la préparation des travaux, veille à la mise en oeuvre des procédures
décisionnelles et l’exécution des décisions. Une fois la partie politique de la commission réalisée,
c'est le secrétaire général permet la prise de décision et la mise en oeuvre de ces décision, son rôle
est donc d’assurer la coordination entre tous les services de la Commission. Le secrétaire général
publie et transmet les actes aux autres institutions.

Il existe des structures verticales comme les directions générales. Chaque commissaire en charge
d’une politique est à la tête et assisté par une ou 2 directions générales. Il est assisté par un cabinet
avec un effectif de 6 personnes recrutées de façon discrétionnaire (choix plutôt politique). Chaque
direction générale est dirigée par un directeur général qui appartient à la fonction publique
européenne. L’attribution relève de la compétence discrétionnaire de la présidence de la
commission.

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C) Attributions

Les attributions sont marquées à l'article 17 § 1 du TUE. La commission en tant qu’organe


politique et administratif promeut l’intérêt général de l'Union Européenne et jamais dans l’intérêt
d’un État ou d’un groupe d’ État membre. Cette promotion de l’intérêt général de l'Union
Européenne consiste à veiller à l’application des traités et des mesures adoptés par les institutions:
la Commission surveille le bon fonctionnement du droit constitutionnel de l'Union Européenne.
La Commission est un requérant privilégié et peut agir devant la CJUE contre un État qui ne
respecte pas ses engagements. La Commission exécute le budget, gère le programme et participe à
la négociation budgétaire, aussi elle exécute les actes et gère le programme conformément aux
traités. À l’exception de la politique étrangère et sécurité commune (et autres cas), elle assure la
représentation extérieure de l'Union Européenne. La PESC est un pilier indépendant mais reste
hermétique, la Commission européenne n’intervient pas, c'est la personnalité compétente donc le
haut représentant (Josep Borel). La Commission européenne négocie les accords internationaux
avant qu’ils ne soient conclus avec des partenaires extérieurs.
Enfin elle prend les initiatives de la programmation annuelle et pluriannuelle de l'Union Européenne
pour parvenir à des accords interinstitutionnels. Elle va informer le public de toutes les initiatives
qu’elle va entreprendre du point de vue législatif.

Sur la base de l'article 17, on distingue 4 missions principale de la Commission européenne:

• Pouvoir d’initiative: la commission a le quasi monopole de l’initiative, elle la partage sous


certains aspects avec le Parlement, les citoyens. Dans la mesure où elle représente l’intérêt
général européen, elle va agir et faire des propositions législatives. Ce pouvoir se traduit par la
préparation des textes, grâce à ses services, elle a tous les moyens administratifs humains pour
concevoir les textes mais ne les adopte jamais puisque le législateur européen n’est pas la
Commission européenne mais le Parlement européen. La Commission européenne propose juste
les textes.

• Pouvoir exécutif: la Commission européenne représente l’exécutif européen. Lorsque les actes
législatifs ont été adoptés, la Commission européenne aura pour mission conjointement avec les
État membres d’exécuter les textes législatif. La Commission européenne va contribuer à la
prestation du budget mais elle va être l’autorité d’exécution budgétaire.

• Pouvoir de surveillance, gardienne des traités: la Commission européenne va veiller à la bonne


application. Elle peut agir devant la cour en manquement d’État sur la base de l’article 258 du
TFUE. S’agissant de la surveillance d’une autre institution, c'est le recours en annulation qui
fonctionne. Elle intervient aussi dans l’autorité de la concurrence dans les entreprises.

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• Représentation extérieure: il s’agit de la négociation des accords externes de l'Union


Européenne hors domaine sécurité et défense et de la représentation extérieure de l'Union
Européenne. Les article 218 et suivants du TFUE détaillent les procédures de négociation et de
conclusions des accords internationaux.

II° Les Conseils

FORCEMENT UNE QUESTION SUR UN DES 2 CONSEILS


Les deux conseils au sein de l'Union Européenne sont le Conseil européen (institué par l’article 15
du TUE) et le conseil de l'Union Européenne.

A) Le Conseil européen

1. Désignation

La réunion informelle des chefs d’État dans les années 70 s’est transformée en Conseil européen.
Elle avait pour fondement la volonté de confronter les positions des chefs d’État et a constitué une
sorte de forme politique destinée à orienter les chefs d’État et les évolutions communautaires: on
voulait parler politique entre chefs d’État européens. Lors du sommet de Paris, à l’initiative de VGE
on décide d’appeler cette réunion le Conseil européen. Ces réunions avaient lieu 2 à 4 fois par an,
au titre de la « coopération politique », ces conseils européens ont été inscrits au traité et les
missions ont été définies à l'article 4.
Le Conseil européen est demeuré un simple organe et non une véritable institution car il n’était pas
prévu qu’il puisse adopter des actes juridiques, le Conseil européen ne pouvait apporter que des
orientations politiques. Aujourd'hui il est devenu une institution de l'Union Européenne à part
entière (article 15 du TFUE). Ce Conseil européen est composé d’un Président qui aujourd'hui est
élu à la majorité qualifiée des États membres du conseil pour 2,5 ans renouvelable une fois. C'est
une personnalité ad hoc, il n’exerce aucun mandat national ou européen, il n’a que la fonction de
présidence et de représentation du Conseil européen. Ce Conseil européen est composé aussi du
Haut représentant pour la PESC qui est aussi le vice-Président de la Commission européenne. Il
supervise la politique extérieure.
➔ article 15 du TUE

2. Organisation

L’intérêt est de créer une présidence stable car l’absence de stabilité nuisait à l’Europe. Le conseil
européen fonctionne sous la forme de réunion, il se réunit au moins 2 fois par an. Tous les 6 mois on
a un conseil de l'Union Européenne.

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3. Attributions

C'est le moteur politique de l'Union Européenne, il donne les impulsions nécessaires à son
développement et en définie les orientations et les priorités politiques générales. Il n’exerce pas les
fonctions législatives. Ça signifie que toutes les grandes décisions qui concernent la construction de
l'Union Européenne sont prises par les chefs d' État (exemple: les reforme des traités, révision des
traités, les financements pour résoudre les crises sanitaires). Toutes ces avancées portées sont
d’abord initiées par les chefs d’ État. Le §1 de l'article 15 est fondamental.
Il n’exerce pas de fonction législative, il distingue clairement le Conseil Européen du conseil de
l'Union Européenne qui lui exerce la fonction législative. On cherche le consensus sauf dans les cas
où les traités en disposent autrement: le Conseil européen peut adopter des actes juridiques comme
des actes de nomination, il nomme le haut représente du conseil européen et pour cela il vote à la
majorité qualifiée. De la même manière, le Conseil européen nomme le Président de la Banque
Centrale européenne. Il propose aussi un nom pour le Président de la Commission européenne.

B) Le Conseil de l’Union européenne

Le conseil du l'Union Européenne est visé par l'article 16 du TUE. Comme pour les autres
institutions nous verrons la désignation, l’organisation et les attributions.

1. Désignation

Lorsqu’on parle de « Conseil » ça sera toujours pour parler du conseil de l'Union Européenne et non
du Conseil européen.
Il est prévu dans l'article 16 à l’alinéa 2 que le conseil est composé d’un « représentant de chaque
État membre à au niveau ministériel, habilité à engager le gouvernement de l'État membre qu’il
représente et à exercer le droit de vote ». Cette formation permet de faire siéger au Conseil, des
ministres qui ne proviennent pas du gouvernement central mais d’un gouvernement régional. Cette
reforme a été adoptée à la demande des États fédéraux dans lesquels certaines compétences sont
retenues pas des États fédérés et non par l'État fédéral. En Allemagne, les membres du
gouvernement sont incompétents pour traiter des questions d’éducation, ce sont les Landers qui ont
la compétence). Le représentant allemand pour certaines matières pourra être le membre du
gouvernement d’un Lander et non pas un membre du gouvernement central.
Les 10 formations du conseil de l'Union Européenne:
- Affaires économiques et financières
- Affaires étrangères
- Affaires générales
- Agriculture et pêche
- Compétitivité
- éducation, jeunesse, culture et sport

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- emploi, politique social, santé et consommateurs


- Environnement
- Justice et affaire intérieures
- Transport, télécommunication et énergie

2. Organisation

La présidence du Conseil est assurée par un État selon un système de rotation égale (➔ point 9).
Cette rotation se fait tous les 6 mois (1er janvier et 1 juillet). Cela crée des difficultés dans le
cohérence, pour assurer une sorte de permanence et éviter les dissonances, la pratique a institué le
système de Troika: système qui associe la présidence du conseil actuel (donc un État) à la
présidence sortante et à la présidence suivante, de façon à ce que les priorités du Conseil révèle une
continuité sur une période de 18 mois donc les 3 États travaillent ensemble.
La présidence du conseil du l'Union Européenne sert à préparer les travaux de toutes les formations
du Conseil, d’établir un calendrier de la présidence pour organiser les votes, définir l’ordre du jour.
La présidence a aussi une fonction d’arbitrage entre les ministres et une fonction de coordination
entre les ministres et les autres institutions. Le conseil de l'Union Européenne est aussi le législatif
au sein de l'Union Européenne.
Il y a 10 formations et chacun ne réunit que les ministres concernés des États membres. La
formation « affaire générale » réunie tous les ministres. La formation ECOFIN réuni également les
ministres des États membres ayant adoptés l’Euro comme monnaie. L’Eurogroupe (1997) est une
réunion informelle mensuelle des ministres des finances des États membres de la Zone Euro qui
vise à coordonner les politiques économiques de ces États, elle reste néanmoins une instance
informelle qui réuni les 19 membres de la Zone Euro; ils traitent de la relation avec la banque
centrale européenne, de la coordination de la politique budgétaire et toutes les positions communes
prises dans le cadre de la Zone Euro.

Ces formations du conseil de l'Union Européenne sont soumises à un secrétariat général différent de
celui de la Commission européenne mais qui a la même fonction de supervision du travail
administratif pour que les ministres puissent travailler. Ce secrétaire général est assisté d’un cabinet.

Enfin on a le Coreper (comité des représentants permanents), il existe de façon officieuse depuis
l’existence du conseil. Il a été institutionnalisé seulement par le traité de Lisbonne dans l'article
240 du TFUE. Ce comité assure la représentation permanente de chaque État et donc de tous les
ministres à Bruxelles. Ces représentants permanents sont des hauts fonctionnaires, ils défendent la
position nationale dans les discussions au sein du Conseil au sein des ministres et aussi défendre la
position de leur État auprès de la Commission européenne ou du Parlement européen.
Ce Coreper de par sa permanence travaille et vivent à Bruxelles ce qui n’est pas le cas des
ministres.

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3. Attributions

La mission première du Conseil européen c'est d’être l’organe législatif du l'Union Européenne avec
le Parlement européen. Il est aussi l’autorité budgétaire, il vote le budget avec le Parlement. C'est la
Commission européenne qui prépare le budget avant d’être voté par le Parlement et le Conseil.
Enfin il signe et conclu les accords internationaux.
➔ Point 7 du l'article 16: le conseil exerce conjointement avec le Parlement les fonctions
législatives et budgétaires. Le comité des représentants permanent des gouvernements des États
membres est responsable de la préparation des travaux du conseil.
Les décisions en matière législative suivent la règle de la majorité qualifié (➔ §3 et 4 de l'article
16)
Question possible: majorité qualifiée au sein du conseil ? 10/11/2020
Les réunions des ministres ne sont que l’étape finale des processus de négociation dans le cadre du
Coreper. Le vote est personnel à main levé. Le traité précise les domaines dans lesquels on voté à
l’unanimité, majorité qualifiée ou majorité simple. L’unanimité est devenue rare aujourd’hui.
Jusqu’en 1986, l’unanimité régnait dans tous les domaines, c'est l’acte unique européen qui a
introduit la majorité qualifiée, elle s’est étendue au fil des révisions des traités et couvrent
aujourd'hui la quasi totalité des domaines du l'Union Européenne. Les ministres votent à
l’unanimité sur quelque point: constitutionnel (demande d’adhésion d’un État), ressources propres,
immigration, coopération pénale, PESC. En revanche, la majorité qualifiée est le mode de votation
commun.
Jusqu’au traité de Nice, il s’agissait d’une majorité simple assortie de coefficient de pondération
qui était attribué à chaque État en fonction de son poids démographique. Aujourd’hui, depuis le
traité de Lisbonne, la majorité qualifiée n’est plus celle qui est assortie du coefficient de
pondération mais elle est définie comme étant égale à au moins 55% des État membres du conseil
avec 65% de la population. Il faut au moins 4 États pour bloquer une décision et 15 États pour
adopter une décision.
Les autres modalités de majorité qualifiée sont fixées à l'article 238 § 2 du TFUE, est fixé à 72%
des États membres représentant au moins 65% de la population.

III° Le Parlement européen

A) Désignation

Le Parlement européen au titre de l'article 14 du TUE est composé des citoyens de l'Union
Européenne élu au SUD. Tout citoyen de l'Union Européenne qui réside dans un État membre dont
il n’est pas le ressortissant a un droit de vote et d’éligibilité au Parlement européen dans l'État
membre dans lequel il réside et ceci dans les mêmes conditions que celles accordées au ressortissant
nationaux: c'est la citoyenneté européenne.

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Le traité de Lisbonne avait fixé à 751 le nombre d’élus au sein du Parlement européen, depuis le
départ du Royaume-Unis il y en a 705. La différence a été attribuée à d’autres États membres. Les
députés. Luxembourg, Malte et Estonie ont le moins de députés. La France a récupéré 5 députés.
L’Allemagne a le plus de députés (96). La reptation se fait selon la démographie. Il y a un seuil de 6
députés par pays et le maximum est 96. Le mandat législatif est de 5 ans.

Le procédure électorale qui permet d’élire les députés n’est pas Européenne. Chaque État applique
ses principes en terme de cumul de mandat, d’inéligibilité. Cela nuit à la cohérence dans L'ensemble
mais l’adoption d’une procédure électorale uniforme dans tous les États a été prévu en 1976; mais
faute d’accord entre les États sur un mode de scrutin uniforme, ce sont toujours les dispositions
nationales qui s’appliquent. Cependant il existe des règles communes comme le principe de la
représentation proportionnelle, le principe du scrutin universelle direct, l’égalité entre les hommes
et femme, l’incompatibilité entre le poste au Parlement européen et dans un Parlement national.
Dans certains États c'est des circonscriptions uniques et dans d’autres c'est régional. En France nous
avions une circonspection unique pendant longtemps, puis elle est revenue à des circonspections
régionales et on est revenu à une circonscription nationale dans le cadre des partis nationaux.
Article 10.4 du TFUE, le traité de Lisbonne dit que les partis politiques, au niveau européen,
contribuent à la formation d’une conscience européenne et l’expression politique d’une volonté des
citoyens. Mais ces partis ne permettent pas une véritable campagne européenne puisqu’elle repose
sur des partis nationaux. Le Parlement européen a rejeté l’idée du Président de la République d’une
liste transnationale: l’idée de désigner des têtes de listes européenne a aussi été refusée par le
Parlement.

Au sein du Parlement européen, les députés bénéficient d’une immunité fonctionnelle: les membres
ne peuvent pas être poursuivi en raison de leur vote émis dans l’exercice de leur fonction.
L’immunité juridictionnelle suppose que sur le territoire nationale, le député ne peut pas faire l’objet
de mesure de détention. Il bénéficie d’une immunité parlementaire, ils sont protégés de toute action
qui peut être engagée par un État membre
➔ Affaire 6-509-19 Aurieu (19 décembre 2019): Aurieul indépendantiste a été condamné pour
avoir organisé le referendum indépendantiste en Catalogne. Or il a été élu député le 26 mai 2019,
l’Espagne a refusé son statut de député européen en invoquant la décision de justice. Aurieul l’a
contesté devant la cour et elle lui a donné raison. L’Espagne doit demander la levée de l’immunité
parlementaire afin de le destituer de sa fonction de député (affaire en cours).

B) Organisation

Il a le pouvoir d’adopter son propre règlement intérieur. Ce pouvoir d’organisation a été consacré
par la Cour de justice, il appartient au Parlement de régler son organisation interne et de prendre les
mesures appropriée pour son fonctionnement interne.

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• Le bureau du Parlement, composé par un des Présidents du Parlement, 14 vices Présidents et


plusieurs questeurs élu pour 2 ans. Il est compétent pour l’ organisation interne: séances plénières,
débats, répartitions des financements etc.

• La conférence des Présidents c'est la conférence des Président dans groupes Politique du
Parlement européen présidé par le Président et les vices Président. Compétente pour gérer les
relations avec les autres institutions, les Parlement nationaux et organes hors de l'Union
Européenne. Cette conférence détermine la composition des commission parlementaire et
délégation parlementaire, elle est compétente pour l’ organisation du travail législatif.

• La conférence des Président des commission et la conférence des Président Des délégations. Elles
élisent un Président et ont pour rôle de faire des recommandations à la conférence des Présidents,
font un rapport sur les travaux des différentes délégations.

• Groupe Politique incarnent toutes les idées politiques d’un échiquier classique (gauche à droite
avec les extrêmes). Le groupe Politique le plus important est le partie populaire européen qui est
la droite centriste. Le PPE est majoritaire depuis 1979 mais a perdu beaucoup de sièges à cause de
nouvelles formations. La 2ème formation c'est le S&D.

C) Attributions: législatives/budgétaire/contrôle

Le Parlement n’a cessé d’évoluer depuis les années 60, il n’avait qu’une fonction consultative mais
ses attributions se sont développées. Il a un pouvoir législative général avec le Conseil européen
dans le cadre de la procédure législative ordinaire (PLO) et la procédure législative spéciale (PLS);
il aussi un pouvoir budgétaire; enfin il a un pouvoir de contrôle politique de la Commission
européenne.

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• Le pouvoir législatif a été mise sous la forme de la co-décision, aujourd'hui c'est la PLO et la
PLS.
• Il a des pouvoirs budgétaire qui ont augmenté depuis les années 70, il est sur un pied d’agilité
avec le conseil en matière de procédure budgétaire. À défaut d’accord entre les 2 institutions, c'est
le Parlement qui statue définitivement sur l’adoption du budget. aujourd'hui toutes les dépenses
font l’objet de discussion avec le conseil.
• Le pouvoir de contrôle s’exerce sur la Commission européenne et jamais sur le Conseil.
Néanmoins, le conseil peut adopter des actes exécutifs selon certaines dispositions spécifiques.

C'est un contrôle politique assez classique, ça relève du parlementarisme, les relations entre le
Parlement européen et le conseil s’inscrit dans le modele d’un régime parlementaire classique.
Si le Parlement vote une motion de censure, la Commission européenne doit démissionner. Ça n’est
jamais arrivé.

Le Parlement a un pouvoir de nomination, il nomme le médiateur européen, participe à la notation


des membres de la Cour des comptes et peut donner son avis dans la nomination des membres
d’autres institutions.

Section 2 – Les autres institutions


⚠ LES 5 PREMIERS PARAGRAPHES ONT ETE TRAITÉS RAPIDEMENT

I° La Banque centrale européenne

Christine Lagarde dirige la Banque centrale européenne. Il y un gouverneur pour chaque banque
nationale. ➔ Article 282: indépendance de la Banque nationale.

III° La Cour des comptes européenne

➔ Article 285, siège a Luxembourg, assure le contrôle des comptes, vérifie des dépense des recettes
de chaque organe de l'Union Européenne. Mandat de 6 ans. Émet des rapport annuels sur les
comptes.

IV° Les organes consultatifs

A) Le Comité économique et social européen (CESE)

Comité économique et social européen ➔ article 301 du TFUE, représente la Société civile
constitué dans chaque État membre et qui se réunissent au sein de l'Union européenne. 350
membres désigné par l’État.

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B) Le Comité des régions

➔ Article 305 du TFUE, représente les élus locaux. Consulté par les institutions.

V° Les autres organes

A) La Banque européenne d’investissement

➔ Article 308 du TFUE, organe spécifie. Banque publique pour l'Union Européenne, a pour
mission de contribuer au développement de l'Union Européenne et ses régions (les moins
développé), a pour mission de moderniser. La banque a des ressources propres et octroie des prêts à
des taux interessant et garanti par elle.

B) Les agences/offices

Les agences dont des autorités de régulation dans le cadre d’EURATOM. Les agences
décentralisées sont créés par le législateur pour accomplir des taches ponctuelles. C'est un soutien
dans la cadre de mission, elles contribuent à l’élaboration des textes et leur mise en oeuvre.
Elles sont décentralisées car elles sont répartis sur le territoire de tous les États membres.

VI° La Cour de justice de l’Union européenne

A) La Cour

➔ Articles 251 à 281 du TFUE qui régissent l’ organisation de la CJUE.


Il existe un protocole sur le statut de la Cour de justice.

1. Composition

a) Les juges et Avocats généraux

• Le statut:
La CJUE est composé de juges, avocats généraux, greffier, de collaborateurs (referundaire),
fonctionnaires. L'article 19 dit qu’il y a un juge par État membre, la durée du mandat est de 6 ans
renouvelable. La CJUE a un Président avec un mandat de 2 ans renouvelable. Il existe depuis 2012
un vice Président. Elle est composée aussi de 11 avocats généraux: 6 permanents (ceux des 6 plus
grands États) et 5 alternants. La Pologne a demandé 1 avocat général permanent. Le rôle de l’avocat
général est défini à l'article 252 du TFUE: présenter publiquement en toute impartialité et
indépendance des conclusions motivées sur les affaires qui conformément au statut de la cour
requiert ton intervention. Les conclusions permettent d’avoir un État précis du droit positif et un

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

avis éclairé de l’avocat général. L’avocat général est un magistrat, mais ce n’est pas un ministère
public, il représente sa propre position en tant que professionnel du droit et spécialiste du droit
européen. Sa fonction se rapporte à celle du rapporteur public, simplement il n’assiste pas au
délibéré: garanti d’indépendance et d’impartialité ➔ arrêt Kress, 2001.
Les articles 253 et 255 du TFUE qui régissent les modalités de désignation des juges et avocats
généraux. Ils sont choisis parmi les personnalités qui offrent une garanti d’indépendance, les plus
grands professionnels national (➔ article 253). L'article 255, 7 sages composent le comité, ils se
prononcent sur l’adéquation au profil, le comité fonctionne bien depuis 2004 et a émis une centaine
d’avis. Le but est de garantir la capacité juridique et l’expérience professionnelle, la garantie
d’indépendance. 17/11/2020

Cours écrit de la prof:

Les Avocats généraux sont visés à l’article 252 TFUE qui prévoit que la Cour de justice est assistée
de 8 avocats généraux, mais que ce nombre peut être augmenté par décision du Conseil à
l’unanimité.
Jusqu’en 2015, les huit AG étaient répartis selon le principe suivant: 4 AG permanents pour la FR,
l’All, l’It et le Royaume-Unis et 4 AG alternants pour les autres pays par rotation.
La Pologne ayant souhaité lors des négociations sur le traité de Lisbonne disposer elle aussi d’un
Avocat général permanent, une décision du conseil du 25 juin 2013 a porté augmentation du
nombre d'avocats généraux à la Cour de Justice de l'Union européenne (2013/336/ЕС) à 11.
Désormais, depuis 2015 donc, l’Espagne et la Pologne bénéficient également d’un Avocat général
permanent. Malgré le Brexit, le nombre d’AG est toutefois le même jusqu’à la fin de la période de
transition fixée au 31 décembre 2020.
Les 11 avocats généraux sont répartis en 6 permanents - les six plus grands États membres - et 5
alternants par rotation.
L’article 252 définit le rôle de l’AG: « l’Avocat général a pour rôle de présenter publiquement, en
toute impartialité et en toute indépendance, des conclusions motivées sur les affaires qui,
conformément au statut de la Cour de justice, requièrent son intervention ». Cela signifie donc que
ce n’est pas le cas pour toutes les affaires (par ex. en l’absence de question de droit nouvelle).
Les conclusions sont présentées publiquement lors d’une audience qui se tient après les plaidoiries
des parties. Elles sont publiées au JOUE (Journal officiel de l’UE) .
Leur fonction est déterminante. Elles ont été instituées lors de la création de la juridiction en
contrepartie du refus unanime des Etats d’adjoindre aux décisions de Cour des opinions dissidentes,
comme c’est le cas pour la CEDH.
Elles présentent sur une affaire en cours, les faits, la procédure, la/les problématiques juridiques
concernées, l’état du droit: textes et jurisprudences au niveau national et européen, ainsi que la
position personnelle de l’AG sur la solution à adopter. Les conclusions n’engagent que l’AG. La
Cour est libre de les suivre ou non.
La fonction de l’AG est proche de celle du rapporteur public au Conseil d’Etat en France, à la

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différence près qu’il n’assiste pas du tout au délibéré, ni activement ni passivement, contrairement
au RP. Il n’est donc pas un « procureur », ne représente pas un « ministère public » et ne s’exprime
pas au nom de la société.
Pour ces raisons, la Cour de justice a jugé que l’institution AG ne contrevient pas au principe du
contradictoire et du procès équitable tel que garanti par l’art 6-1 de la CEDH et l’article 47 de la
Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Je vous rappelle qu’en France, la présence du commissaire du gouvernement (devenu rapporteur


public) au délibéré su Conseil d’Etat avait été sanctionnée par la CEDH dans l’arrêt Kress c/
France du 7 juin 2001. Aujourd’hui le RP assiste au délibéré passivement mais peut en être exclu à
la demande des parties.

Eu égard à l’importance de leur fonction, un statut identique s’applique aux avocats généraux et aux
juges comme le précise pertinemment l’article 8 du statut de la CJUE:
- Les juges et AG jouissent de l'immunité de juridiction. Seule, la Cour de justice siégeant en
assemblée plénière peut lever l'immunité.
- Les juges et AG ne peuvent exercer aucune fonction politique ou administrative.
- Ils ne peuvent, sauf dérogation accordée à titre exceptionnel par le Conseil de l’UE, statuant à la
majorité simple, exercer aucune activité professionnelle, rémunérée ou non.
- En dehors des renouvellements réguliers et des décès, les fonctions de juge et d’AG prennent fin
individuellement par démission.
- Les juges et AG ne peuvent être relevés de leurs fonctions ni déclarés déchus de leur droit à
pension ou d'autres avantages que si, au jugement unanime des juges et des avocats généraux de
la Cour de justice, ils ont cessé de répondre aux conditions requises ou de satisfaire aux
obligations découlant de leur charge.

• La désignation:
Au terme de l’article 19.2 TFUE: Les juges et avocats généraux sont choisis parmi des
personnalités offrant toutes garanties d'indépendance et réunissant les conditions visées aux articles
253 et 254 TFUE.
Le fait que la Cour comporte un juge par Etat membre vise à assurer une représentation des divers
systèmes juridiques nationaux et une égalité entre les Etats. Mais elle n’exclut pas la tentation de
considérer chaque juge comme le représentant d’un Etat. Pour cette raison, compte tenu de
l’élargissement et de l’arrivée de nombreux nouveaux juges, le mode de nomination a été aménagé
par l’article 255 du Traité de Lisbonne.
Le comité « 255 » sert de filtre: il doit donner son avis sur l’adéquation des candidats à l’exercice
des fonctions de juge avant que les gouvernements des Etats membres ne procèdent aux
nominations. Les critères d’évaluation sont : la capacité juridique, l’expérience professionnelle, les
garanties d’indépendance et d’impartialité de chaque personnes.
Depuis le début de ses activités, le Comité a examiné attentivement toutes les candidatures (soit

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190) présentées par les Etats. Sur ce total, il a émis un avis favorable sur toutes les candidatures au
renouvellement d’un mandat - mais 21 avis défavorables sur des candidatures à un premier mandat
(soit sur 21% de elles-ci).
Les avis du Comité (favorables et défavorables) ont tous été suivis, sans exception, par les
gouvernements des Etats membres. Autrement dit, aucun membre de la Cour ou du Tribunal n’a été
nommé sans le “feu vert” préalable du Comité.

b) Les fonctionnaires et collaborateurs de la Cour

• Le greffier:
L’article 253 TFUE prévoit sans autres précisions que la Cour nomme son greffier dont elle fixe le
statut.
Le greffier exerce à la fois des fonctions judiciaires comparables à celles d’un greffier d'une
juridiction nationale et à la fois celles de Secrétaire général de la Cour.
Selon l’article 17-2 RP (règlement de procédure), le greffier « assiste la Cour, les chambres, le
président et les juges dans tous les actes de leur ministère ». Il n’exerce aucun pouvoir à caractère
juridictionnel mais tient sous sa responsabilité le registre « sur lequel sont inscrits à la suite et dans
l’ordre de leur présentation tous les actes de procédure et les pièces déposées à l’appui ». Il a « la
garde des sceaux (…), la responsabilité des archives et prend soin des publications de la Cour »;
« les minutes des arrêts, ordonnances et décisions sont dressées sous (sa) responsabilité » ; il permet
l’authentification des actes en apposant sa signature sur les arrêts. Enfin il est « chargé de la
réception, de la transmission et de la conservation de tous documents, ainsi que des significations
que comporte l’application » du règlement de procédure.

En tant que secrétaire général de la Cour, il est considéré comme le responsable de l’administration
de la Cour (article 23 du règlement de procédure) et participe aussi à l’établissement des services
de la Cour.

• Les services administratifs de la Cour:


La Cour, pour des raisons évidentes d’indépendance dispose de ses propres infrastructures
administratives. Ces services administratifs « relèvent du greffier sous l’autorité du président ».
Il est à noter que les fonctionnaires doivent aussi prêter serment avant leur entrée en fonctions, puis
sont soumis au statut commun des fonctionnaires de l’UE. Ils bénéficient par conséquent de la
protection assurée par le protocole sur les privilèges et immunités.
Les services de la Cour sont organisés de la façon suivante : à part le greffe: il existe une direction
de la bibliothèque ; un service de la recherche et de la documentation ; une direction de la traduction
imposée par l’article 22 RP ; un service de l’interprétation ; un service Presse et information ; une
direction des infrastructures ; un service protocole et visites.
Au total, 785 fonctionnaires et 290 personnes à titre temporaire sont affectés à la Cour de justice sur
un total d’environ 1700 qui relèvent de l’institution juridictionnelle dans son ensemble (Cour de
justice, Tribunal et juridictions spcéialisées).
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• Les référendaires:
Chaque juge de la Cour et chaque Avocat général choisit lui-même trois référendaires qui sont
chargés de l’assister.
Ces précieux collaborateurs sont des juristes qualifiés dont la fonction et le statut ne sont pas
mentionnés par les textes. Leur condition s’est précisée toutefois au fil du temps: les référendaires
sont majoritairement des agents contractuels temporaires recrutés à l’extérieur de la Cour, intuitu
personae par chaque juge puisqu’ils sont avant tout leur « collaborateur personnel ». Un certain
nombre cependant est recruté parmi les fonctionnaires de l’UE. Quel que soit leur statut, ils doivent
prêter serment eu égard à la proximité qu’ils entretiennent avec la juridiction.

B) Le fonctionnement

La Cour siège à Luxembourg en permanence. Elle est placée sous l’autorité d’un Président.
Initialement, le traité CE posait le principe selon lequel la Cour de justice « siège en séance
plénière ». En réalité, la Cour de justice siégeait régulièrement en chambres pour des motifs de
célérité. Aussi le traité de Nice a aligné le droit sur la pratique en retenant un principe inverse.
Aujourd’hui donc l’article 251 TFUE indique qu’elle « siège en chambre ou en grande chambre ».

Le fonctionnement de la Cour repose sur:


• Une assemblée plénière: qui traite des tâches administratives et adopte les décisions
disciplinaires. Il n’est donc pas nécessaire que tous les juges soient présents, quand ils le sont, on
parle de grand plénum, à défaut, de petit plénum. Dans l’hypothèse où le quorum n’est pas atteint,
le président ajourne la séance jusqu’à ce qu’il soit atteint. Les délibérations de la Cour siégeant en
assemblée plénière ne sont valables que si dix-sept juges sont présents.»
• La grande chambre: La grande chambre est la formation supérieure de jugement : elle comprend
quinze juges. Elle est présidée par le président de la Cour. Font aussi partie de la grande chambre,
le vice-président, ainsi que, dans les conditions déterminées par le règlement de procédure, trois
des présidents des chambres à cinq juges et d'autres juges. Les délibérations de la grande chambre
ne sont valables que si onze juges sont présents.
• La formation en chambres de 5 juges: affaires importantes. Les présidents sont élus pour 3 ans
selon des modalités identiques à celles en vigueur pour la désignation du président de la Cour et
sont membres de la « grande chambre ». Actuellement, la Cour compte huit chambres, un juge
peut donc appartenir à deux chambres. Les délibérations ne sont valables que si elles sont prises
par au moins trois juges.
• Les chambres de 3 juges: Tout venant. Les présidents élus pour 1 an.

Une nouvelle chambre à cinq juges et une nouvelle chambre à trois juges ont été créées à l’occasion
du renouvellement partiel de la Cour du 7 octobre 2012. Le fonctionnement simultané de dix
chambres permettra à la Cour de maintenir et d’améliorer son efficacité.

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Quelle que soit la formation, la Cour ne peut valablement délibérer qu’en nombre impair afin
qu’une majorité puisse se dégager. Si les juges sont en nombre pair, l’article 26 RP prévoit que le
« juge le moins ancien (…) s’abstient de participer au délibéré ».

C) Les attributions

La Cour de justice juge des litiges qui lui sont soumis par les institutions, les Etats membres et dans
certains par les particuliers. Elle a pour mission l’interprétation et l’application du droit.

1. Les voies de recours peuvent être distinguées en (cf. Diapos!)

Recours directs: le recours en annulation (article 263 TFUE), le recours en manquement d’Etat
(article 258-260 TFUE), le recours en indemnité (ou responsabilité extra-contractuelle) (article
340 TFUE)
Recours indirects : le renvoi préjudiciel en interprétation Ou en appréciation de validité (267
TFUE)
Notons également que la Cour de justice peut être saisie de pouvois contre les décisions du
Tribunal. D’après le dernier rapport annuel de la Cour, 966 nouvelles affaires ont été portées devant
elle en 2019. Il s’agit du nombre d’affaires le plus élevé de son histoire, traduisant une
augmentation de près de 14 % par rapport à 2018. La durée moyenne de traitement des affaires est
restée à un niveau satisfaisant puisqu’elle s’établit, respectivement, à 15,5 mois pour le traitement
des affaires préjudicielles et à 11,1 mois pour le traitement des pourvois.

2. Lieu et dates des délibérations

Le siège de la Cour de justice se tient à Luxembourg, ce qui implique, en vertu de l’article 14 du


statut, pour les juges, les avocats généraux et le greffier l’obligation de résider dans ce lieu.
La Cour qui demeure en fonctions d’une manière permanente bénéficie de vacances judiciaires
définies à l’article 28-1 RP. Les dates et heures d’audience de la Cour sont fixées par le président
de celle-ci et sur le même mode, celles des séances des chambres par le président de celles-là.

3. Formes et délibérations

Seuls les juges ayant assisté à la procédure orale prennent part aux délibérations de la Cour, qui se
font en chambre du conseil.
Il s’ensuit que ni les avocats généraux, ni le greffier n’y assistent, sauf lorsque les délibérations
traitent de questions administratives.
Au cours du délibéré, chacun des juges présents exprime son opinion en la motivant, chacun peut
aussi demander que toute question soit « formulée dans une langue de son choix et communiquée
par écrit à la Cour ou à la chambre avant d’être mise aux voix ».

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En effet, les juges se prononcent à la majorité pour arrêter la décision de la Cour, issue des
conclusions adoptées après discussion finale. Le juge le moins ancien est le premier à figurer à
l’ordre du vote. Enfin, s’il existe des divergences sur l’interprétation du vote, la Cour ou la chambre
a un pouvoir de décision.
Pour le bon déroulement et la confidentialité des délibérations - les opinions dissidentes ne sont pas
rendues publiques - les juges se dispensent d’interprètes, aussi depuis les débuts de la Communauté,
ils ont pris l’habitude de travailler en français, les projets d’arrêt sont d’abord rédigés en français,
langue du délibéré, il est vrai qu’à l’origine la moitié des Etats membres étaient francophones. Si les
élargissements successifs n’ont pas remis à cause particularité, ils sont en revanche à l’origine de la
complexité du régime linguistique de la procédure.

III° Le Tribunal

A) Origine et évolution

L’Acte unique européen a inséré dans les traités originaires une nouvelle disposition (articles
168 ACE) habilitant le Conseil, statuant à l’unanimité, à instituer une «juridiction» de première
instance.
Ainsi, par décision du 24 octobre 1988, le Conseil a «adjoint» à la Cour de justice un Tribunal de
première instance des Communautés européennes (TPICE) compétent pour connaître, en première
instance, de certaines catégories de recours formés par des personnes physiques ou morales (recours
des fonctionnaires, recours dans le cadre de la CECA et recours concernant la mise en œuvre des
règles de concurrence du traité CEE applicables aux entreprises). Ce Tribunal (TPICE) est entré en
fonctions le 1er septembre 1989.
Il n'est pas à ce moment là une nouvelle institution communautaire, mais une juridiction qui fait
partie intégrante, sur le plan structurel et administratif, de la Cour de justice.
La création de cette nouvelle juridiction poursuivait deux objectifs: d’une part, décharger la Cour
d’une partie du contentieux et améliorer la protection juridictionnelle des justiciables par
l’institution d’un pourvoi sur les moyens de droit.
L’existence du Tribunal de première instance (TPICE) a été consacrée par le traité de Maastricht
du 7 février 1992 qui, en modifiant le texte de l’article 168 A du traité CEE et des articles
correspondants des autres traités, lui a conféré un fondement constitutionnel. Il est donc désormais
établi directement par le traité.
Avec le traité de Nice du 26 février 2001, le Tribunal de première instance cesse d’être adjoint à la
Cour de justice. Il devient devient le Tribunal et non plus TPICE. Et pour cause, car il statue aussi
en dernière instance sur les pourvois contre les décisions du Tribunal de la fonction publique (TFP)
La dernière réforme juridictionnelle concernant le Tribunal est celle de 2015 qui double le nombre
de ses juges, qui passent de 28 à 56, et qui en supprimant le TFP , lui attribue à nouveau le
contentieux de la fonction publique.

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B) Composition, désignation

Comme les juges de la Cour de justice, les membres du Tribunal sont nommés pour six ans.
Ils doivent répondre de la même manière à toutes garanties d’indépendance et détenir la capacité
requise « pour l’exercice de hautes fonctions juridictionnelles ». Leur nomination est identique a
celle en vigueur à la Cour. Le comité « 255 » donne un avis sur chaque proposition des Etats
membres.
Le statut et les immunités des juges est également identique à ceux des juges de la CJ.
En revanche, il n’y a pas d’AG rattaché au Tribunal. Si une affaire nécessite des conclusions, le RP
prévoir que « tout « juge, à l’exception du président, peut exercer, dans une affaire déterminée, les
fonctions d’avocat général »

C) Fonctionnement/attributions

Comme la Cour, le Tribunal siège à Luxembourg. Le principe est que le Tribunal siège en chambres
composées de trois ou cinq juges, présidées pour un an.

Depuis l’entrée en vigueur du traité de Nice, le Tribunal peut également se réunir en « grande
chambre composée de 15 juges » ou de façon exceptionnelle, lorsque « la difficulté en droit ou
l’importance de l’affaire ou des circonstances particulières le justifient » en plénière. La demande
de renvoi est à l’initiative de la chambre, elle peut intervenir à tout stade de la procédure, soit
d’office, soit à la demande d’une partie. Cette décision est insusceptible de recours. Cependant,
l'affaire en cause doit être maintenue ou renvoyée devant une chambre composée de cinq juges
lorsqu'un Etat membre ou une institution des Communautés européennes qui est partie à l'instance
le demande.
Quelle que soit la formation, les chambres délibèrent en nombre impair, si tel n’est pas le cas,
comme pour la Cour de justice, le juge le moins ancien s’abstient de participer aux délibérations.
En pratique, le Tribunal rend la plupart de ses décisions en formation restreinte (chambre à 3 juges).
L’introduction de la formation à juge unique: face au volume croissant d’affaires, il a été créé la
possibilité de statuer en juge unique à partir du Traité de Nice: cela concerne les affaires les plus
simples et seulement dans le cas d’un recours direct (annulation, carence, responsabilité), à
l’exclusion des recours en annulation d’un acte à portée générale, la mise en œuvre des règles de
concurrence et de contrôle des concentrations ou encore lorsqu’elles touchent aux aides accordées
par les Etats.
Cette formation vise aussi les affaire qui portent sur des questions déjà clarifiées par une
jurisprudence établie » ou relevant « d’une série d’affaires ayant le même objet et dont l’une a déjà
été décidée avec force de chose jugée.
La faculté reconnue au Tribunal de statuer en formation à juge unique est faiblement utilisée au
moment de sa création.

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III° La réforme juridictionnelle de 2015: la suppression du Tribunal de la fonction publique

La suppression du TFP a été programmée par la réforme du 16 décembre 2015, publiée dans le
règlement 2015/2422 du 24 décembre 2015.
Elle est le fruit de quatre années de débats entre la Cour, le Tribunal et les Etats membres. L'un des
facteurs déterminants a résidé dans la volonté des Etats d'avoir le même nombre de juges au TFP,
mais un autre facteur non négligeable a pesé l’engorgement du Tribunal, très préoccupant car en
2012 une procédure devant lui durait en moyenne 22,8 mois.
La réforme a consisté en la suppression du TFP et le transfert du contentieux de la fonction publique
au Tribunal, associés à la multiplication par deux du nombre de juges pour lui permettre de faire
face à la charge de travail.

Pour rappel:
LE TFP a été créé par le traité de Nice, sur la base d’une proposition de la Commission du 19
novembre 2003.
L’initiative de la Commission répond à la demande pressante des Etats membres exprimée par la
déclaration n°16 relative à l’article 225 A CE annexée au Traité.
La démarche des Etats membres, relayée par la Commission était facile à comprendre. Par son
volume (146 affaires introduites en 2004) et ses caractères propres, le contentieux de la fonction
publique, mobilisait trop les énergies au Tribunal, et représentait en moyenne entre 25% et 30% de
l’activité du TPI.
Or dans la mesure où les attributions du TPI croissent, il est naturel qu’en contrepartie il soit
déchargé de ce contentieux, il en va du bon fonctionnement de l’ensemble du système contentieux
communautaire.
Le TFP a été institué à cette fin par la décision du Conseil n°2004/752 du 2 novembre 2004
s’insérant en annexe I au statut de la CJCE dans laquelle sont posées les règles régissant la nouvelle
juridiction
A la manière du TPI qui avait été adjoint à l’origine à la Cour de justice, le TFP est adjoint au TPI, il
a son siège auprès de ce dernier. Le TFP qui a pris ses fonctions officiellement à la fin de l’année
2005, a rendu son premier arrêt le 26 avril 2006.
Le TFP est composé de sept juges, ce nombre a été jugé en adéquation avec le nombre d’affaires
relevant du contentieux de la fonction publique, selon les critères déjà rencontrés pour la Cour de
justice ou pour le TPI ; les personnalités choisies offrent selon l’article 225 A CE « toutes les
garanties d’indépendance » et possèdent « la capacité requise pour l’exercice de fonctions
juridictionnelles ».

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Dans la mesure où la relation entre le nombre de juges et d’Etats membres est rompue, la décision
demande au Conseil de veiller à « une composition équilibrée du Tribunal sur une base
géographique aussi large que possible ».
La désignation des membres du TFP est donc originale en ce sens qu’il appartient au Conseil de les
nommer à l’unanimité après consultation d’un « comité composé de sept personnalités parmi
d’anciens membres de la Cour de justice et du Tribunal de première instance et de juristes possédant
des compétences notoires ».
Ce comité, créé par une décision du Conseil n°2005/151 du 18 janvier 2005 s’inspire de l’article
III-357 du traité-constitutionnel, il vise à ne pas mettre entre les mains des seuls représentants des
Etats membres le choix des membres des juridictions de l’Union.
Les membres du TFP sont nommés pour 6 ans, renouvelable, sur le modèle des autres juridictions.
Le statut des membres du TFP est aligné sur celui du TPI. Une même parenté se rencontre en
matière d’organisation.
Le TFP siégeait à Luxembourg, ses membres ont l’obligation d’y résider.
Il se prononçait en formation ordinaire au sein de chambres composées de trois juges, mais il
pouvait aussi se réuni en formation plénière ou en grande chambre (5 juges), ses décisions pouvant
aussi être prises par un juge unique.
La compétence du Tribunal de la Fonction Publique portait exclusivement sur les litiges entre les
Communautés et ses agents».
Par sa spécialisation, le TFP évoquait les tribunaux administratifs de certaines organisations
internationales telles l’Organisation des Nations Unies (ONU) ou l’Organisation Internationale du
travail (OIT). 24/11/2020

Chapitre 3. Les principes structurant l’Union européenne

Section 1 - L’appartenance à l'Union Européenne

I° Les membres de l’UE : les Etats

Ce sont les membres fondateurs de l'Union Européenne, ils sont les décideurs politiques au sein du
conseil de l'Union Européenne et du conseil européen. Il faut réunir certaines conditions pour faire
parti du l'Union Européenne.

A) La qualité d’Etat membre de l’Union

1. Les conditions d’adhésion

➔ Article 49 du TUE: conditions d’adhésion à l'Union Européenne

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Il faut déjà avoir la qualité d’État européen, avoir la personnalité juridique internationale et être
reconnu par la communauté internationale ou au moins la communauté des États européens. Cela
suppose qu’une entité non reconnue ne peut pas être reconnue par l’Union (exemple: Catalogne).
Les conditions politiques et économiques ont été développées lors d’un conseil européen de
Copenhague en 1993.
Du point de vue politique, le premier critère c'est le statut démocratique (article 2 du TUE) et le
respect des droits de l'Homme par l'État candidat. Un État qui souhaite adhérer à l’Union doit
démontrer le respect de toutes ses valeurs.
Du point de vue économique (conseil européen de 1993), il faut l’acceptation de l’acquis
communautaire c'est-à-dire l’intégralité du droit communautaire depuis 1957 donc système
communautaire et toutes les politique adoptées depuis. Ensuite il faut l’aptitude de l'État
d’appliquer une économie de marché fonctionnelle. Enfin il faut l’acceptation du budget de
l'Union Européenne et de la contribution de l’État au budget de l'Union Européenne.

2. La procédure d’adhésion

La procédure d’adhésion figure à l'article 49 du TUE, c'est une procédure assez lourde et
complexe, se déroule en 2 phrases:

1) Phase institutionnelle: l'État candidat doit se porter candidat officiellement devant le


conseil de l'Union Européenne. Il va engager des négociations préparatoires avec l'État
puis adopter une décision à l’unanimité d’approbation ou pas de la qualité de candidat. Le
conseil doit préalablement demander l’avis de la commission européenne et
obligatoirement obtenir l’approbation du Parlement européen. Le traité de Lisbonne a
introduit l'obligation d’informer les Parlements nationaux de toute candidature dès
qu’elle partaient au conseil, l’intérêt est de susciter un débat parlementaire en interne dans
chaque État membre. L’avis de la commission européenne est consultatif, elle va encadrer
toute la procédure, va examiner les données politiques et économiques produites par l'État
candidat. Le Parlement doit approuver la candidature à la majorité, il dispose d’un droit de
veto sur la candidature d’un État tiers. Une fois le statut de candidat acquis, s’ouvre la
deuxième phase.
2) Phase inter-étatique: elle se déroule lors de conférence intergouvernementale qui
réunissent tous les États, il s’agit pour les États de trouver un accord sur les conditions de
l’intégration du nouvel État dans l'Union Européenne et par conséquent les éventuelles
adaptations ou clause d’opting-out qu’il sollicite. Cette phase a pour objet de faire le point
sur les conditions posées par l'État tiers. Les négociation peuvent être longues (exemple:
Turquie candidat dans les années 60, négociations dans les années 80). À l’issue de la
conférence, un accord doit être signé entre l'État tiers et les États membres de l’Union
qui est un traité d’adhésion. C'est un traité international signé entre les États tiers et les
traité membres de l'Union Européenne, il devra être soumis à ratification national par

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l'État tiers mais aussi tous les États membres de l'Union Européenne.
➔ Article 88 § 5 de la Constitution: toutes les futures demande d’adhésion seront
soumises en France par referendum sauf si le Parlement à la 3/5 en demande autrement
Cette réforme a pour vocation de solliciter le peuple français sur l’adhésion d'un État tiers.

B) Suspension-Retrait de l’Union européenne

Ni le retrait, ni la suspension, ni l’exclusion d’un État membre n’a été évoqué lors de la création. Au
contraire, c'est une Union sans cesse plus étroite entre les peuples européens. Il était acquis par la
doctrine que ces traités aient été signés pour une durée illimité et de façon irréversible.
La question d’un retrait a commencé à se poser dans les années 75 avec le Royaume-Unis puis dans
les années 90 lors de l’accession d’un parti d’extrême droite aux élections législatives en Autriche.
On se demande alors s’il faut mettre des clauses concernant l’exclusion ou la suspension d’un État
en cas de violation de la démocratie ou de l'État de droit.

1. L’article 7 du TUE

L’article 7 du TUE est introduit en 1997 dans le cadre du traité d’Amsterdam. Il est composé de
3 alinéas qui correspondent à 3 phases de la procédure.
• Alinéa 1: sur proposition motivée d’1/3 des États membres, le Conseil européen va entrer en
discussion avec l'État concerné et auditionner les représentants de cet État pour discuter des
violations alléguées et procéder au constat d’un risque grave.
• Alinéa 2: le Conseil européen peut constater l’existence d’une violation grave d’un principe. Ils
peuvent à l’unanimité constater la réalité de la violation grave et persistante.
• Alinéa 3: lorsque le Conseil européen a constaté la réalité, le conseil de l'Union européenne peut
décider de suspendre certains droits y compris les droits de vote des représentants du
gouvernement.
Ce processus possède un inconvénient majeur qui est de requérir l’unanimité: il est quasiment
impossible qu’il y ait unanimité des États.
Cependant, il a été déclenché à l’égard de la Hongrie et de la Pologne. La Pologne a fait l’objet du
déclenchement de l'article 7 dès 2017 (droits bafoués en Pologne, loi sur l’avortement…). La
député européenne Judith Sargentini a fait un rapport sur la Hongrie dénonçant l’irrespect des
valeurs de la démocratie et de l'État de droit (clôtures et barbelés érigés à la frontière de la Serbie
pour refouler les migrants, propos discriminatoire du gouvernement). Le Parlement européen a voté
le 12 décembre 2018 le déclenchement de l'article 7 pour suspendre les droits de la Hongrie.

Pour palier à cette quasi impossibilité d’unanimité, la commission européenne en 2014 a proposé
d’instaurer un mécanisme complémentaire préventif destiné à anticiper le déclenchement de la
procédure de l'article 7. On propose un accompagnement de l'État pour encadrer et améliorer
sa situation interne. Aujourd’hui, le débat porte sur la conditionnalité des fonds qui pourraient être

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adoptés aux État membres dans le cadre du plan de relance lié à la crise du COVID-19. Le
Parlement a adopté une résolution, en revanche ce n’est pas le cas au sein du Conseil européen.

2. L'article 50 du TUE: la possibilité de retrait d’un État membre

Cette question a été souvent débattue, on a longtemps considéré que l’appartenance à l'Union
Européenne était irréversible. Or il y a une possibilité de retrait de façon implicite notamment
dans la volonté de respecter l’identité nationale et le respect de la souveraineté de l’État. Un
nouveau referendum au Royaume-Unis a abouti a 67% de réponse favorable de quitter l'Union
Européenne. On a vu le cas du Groenland qui était parti aux Communautés mais qui en 1985 a
obtenu son autonomie et a demandé de ne plus faire parti de l'Union Européenne, c'est un État
rattaché au Danemark donc faisant parti de l’Europe mais sur lequel le droit de l'Union Européenne
ne s’applique pas (comme c'est le cas de 26 territoires d’outre mer).

• §1 de l'article 50: mentionne qu’il faut que ça soit un État membre et non pas une partie d’un
État comme la Catalogne ou l’Écosse. l'État notifie son intention au Conseil européen.

• §2 de l'article 50: après sa notification de retrait, des négociations sont engagées entre l'État
qui souhaite se retirer et le Conseil pour la signature d’un accord de retrait. Cet accord doit
être approuvé par le Parlement européen, il n’a vocation qu’à régir les conditions de sortie.
Pour le Royaume-Unis il s’agissait de questions budgétaires, conditions des citoyens qui vivent et
qui se déplacent, question de l’Irlande coupée en 2. Cet accord de retrait est un accord sur les
conditions de retrait, le Royaume-Unis et l'Union Européenne doivent signer un nouvel accord sur
les futures relations commerciales et économique entre Royaume-Unis et elle.

• §3 de l'article 50: les traités cessent d’être applicables à partir de la date d’entrée en vigueur
de l’accord ou à défaut à partir de 2 ans après la notification. Dans le cadre du Royaume-Unis,
l’accord de retrait n’a pas pu être conclu dans les 2 ans.

• §4 de l'article 50: l'État membre qui souhaite se retirer ne participe pas aux délibérations
• §5 de l'article 50: si l'État veut revenir dans l'Union Européenne, il devra faire une demande
l’adhésion conformément à l'article 49. Il faut la démonstration du respect des valeurs comme
vu plus haut (1.Conditions d’adhésion)

II° Les citoyens

A) Le statut de citoyen

➔ article 20 du TFUE: institution de la citoyenneté de l'Union Européenne

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

C’est le traité de Maastricht qui introduit la citoyenneté européenne afin de renforcer le lien
entre l’union et les ressortissants des État membres. Mais il ne définit pas ce qu’est un citoyen.
Avant le traité de Maastricht, les ressortissants avaient la libre circulation mais dans un cadre
économique (travail). L’idée de la citoyenneté européenne est de détacher les raisons économiques
de la qualité de citoyen c'est-à-dire permettre à tout ressortissant de l'Union Européenne de
circuler sans entrave ni contrainte quelque soit le motif.
Le citoyen de l'Union Européenne est donc toute personne qui a la nationalité de l'État membre:
seuls les nationaux des États membres peuvent avoir la qualité de citoyen. Par ailleurs, l’Union
Européenne n’interfère pas dans l’attribution de la nationalité par les État membre.
Le ressortissant a désormais la citoyenneté de son état membre et la citoyenneté européenne.
C'est une double citoyenneté, cependant elle ne remplace pas la citoyenneté nationale:
• Pas de discrimination, égalité entre citoyens et nationaux
• la qualité de citoyen ouvre le droit de vote et d’éligibilité ➔ Conseil Constitutionnel, 1982
La citoyenneté européenne n’est pas une nationalité européenne ➔ arrêt Nottebohm

B) Les droits

La citoyenneté européenne comporte des droits mais pour en bénéficier, il faut un élément de
rattachement avec un lien à l'Union Européenne: l’extranéité. Il faut un déplacement dans un autre
État membre.

1. Droits politiques

Il y a des droits politiques qu’on retrouve dans les articles 22, 23 et 24 du TFUE à propos des
élections européennes, et dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne. Il y a
aussi l’Initiative Citoyenne Européenne qui est une pétition permettant de solliciter la
commission de légiférer dans un certain domaine. Tout individu vivant sur le territoire de l'Union
Européenne peut engager un recours pour voir recouvrir ses droits à une bonne administration.

2. Droits de circulation et de séjour

Ce sont des droits civil et économique qui sont codifiés aux articles 46 à 49 dans la CDFUE. La
liberté de circulation et de séjour est à l'article 21 du TFUE, elle concerne tous les citoyens de
l'Union Européenne et les membres de leur famille originaire de pays tiers.

Section 2 - L’identité de l'Union Européenne

L’identité se définie par les caractères et les particularités qui individualise quelqu’un. L'Union
Européenne revendique son autonomie et son caractère sui generis par rapport aux ordres

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

juridiques nationaux et internationaux. Cela se traduit par 3 points: la personnalité juridique,


l’autonomie de l'Union Européenne et l’affirmation de valeur qui lui sont propres.

I° La personnalité juridique de l’UE

A) De la personnalité initiale de la CE à celle de l’UE

L'Union Européenne a une personnalité double, elle a des droits et des obligations qui portés sur le
plan interne et international.

Au plan interne, la personnalité juridique confère à un État le droit sur son territoire de contracter,
d’acquérir et vendre des biens et d’ester en justice.

Du point de vue international, la personnalité juridique signifie que l'État est doté de certaines
capacités légales et qu’il a une aptitude à exercer des droits et d’assumer le droit international.
L’accès à la capacité internationale permet à l'État de produire des actes unilatéraux ou
plurilatéraux. Il permet aussi d’être membre d’organisation internationales, d’entretenir des
relations diplomatiques. En matière d’accès à la justice internationale, il y a un accès au procédure
contentieux international, aux organe de règlement pacifique des different diplomatique ou
juridictionnel. Enfin c'est la possibilité de se voir imputer des faits illicite et de réparer des
dommages. Un État membre de l'Union Européenne doit respecter tous les principes du droit
international comme la non ingérence par exemple.

S’agissant de l'Union Européenne, les rédacteurs des traités avaient traité que chacune des
communautés dispose de la personnalité juridique mais seul le traité CECA avait la personnalité
complète. Pour la CEE, le traité de Rome était ambiguë car il affirmait que la communauté pouvait
jouir de la capacité interne mais rien à propos de la capacité internationale. La cour a pu
consacrer une personnalité juridique par le biais du parallélisme de la personnalité juridique.
Aujourd'hui l'Union Européenne dispose d’une personnalité juridique totale ➔ article 47 de TUE
Le TFUE décrit avec précision les compétences internationales de l'Union Européenne dans tous les
domaines.

B) Les moyens de l'Union

Pour intervenir il faut des moyens administratif et budgétaire.

1. Moyens administratifs et budgétaires de l’Union

a) La fonction publique européenne

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

La fonction publique européenne est régit par des textes et réunit 60 000 agents assimilés. Il faut un
concours pour en faire parti (les études de droit y permettent l’accès).

b) Le budget de l’Union

Pour agir il faut un budget et le budget de l'Union Européenne ➔ article 311 à 332 du TFUE
C'est un budget faible qui est de 1% de la richesse globale de l'Union Européenne. Ce budget est
établi annuellement, il retrace des recettes et dépenses de l'Union Européenne, il ne prélève aucun
impôt direct, il est alimenté par des ressources propres qui permettent la commission du budget.
• Contribution de chacun des États membres à l'Union Européenne à hauteur de 0,73% du PIB
de chaque État.
• Tarif extérieur douanier: tous les droits de douane perçus sur un territoire de l'Union
Européenne aliment le budget de l'Union Européenne.
• TVA européenne
• Amendes infligées aux entreprises qui ne respectent pas le droit de la concurrence 01/12

Les principes budgétaires:


• Principe de l’annualité: les exercices et dépenses sur une an civil
• L’équilibre: l’union n’est pas autorisée à recourir à l’emprunt. Elle a mis en place les
perspectives financières qui déterminent un plafond de dépense et la composition de ces dépenses
pour plusieurs années. Le traité de Lisbonne dit que le cadre financier pluriannuel est établi pour
5 ans.
• Unité: les recettes et les dépenses sont regroupées dans un seul document budgétaire
• L’universalité (principe de non affectation): les recettes ne doivent pas être affectées à des
dépenses précises
• Spécialité: les crédits sont utilisés pour ce à quoi ils font affectés
• Engagement de bonne gestion financière: « bon père de famille » mener avec efficacité,
efficience et économie
• Transparence: publication de l’établissement du budget

2. Le siège et les immunités

Le Parlement siège a Strasbourg mais il y a des sessions a Bruxelles. Ce siège est contesté car le
coût est considérable mais il y aussi des arguments écologiques. La France est contre, elle combat
les différents gouvernements pour l’idée de rapatrier le siège à Bruxelles. La Cour de justice s’est
exprimée 3 fois à ce propos puisque la France a fait des recours en annulation contre des
délibérations du Parlement qui proposait de réduire le nombre de cessions parlementaires à
Strasbourg et augmenter celle de Bruxelles, voire d’y transférer les sièges.
➔ Arrêt du 1er octobre 1997, C345-95
➔ Arrêt du 13 décembre 2012, C237-11

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

➔ Arrêt du 2 octobre 2018, C73-17


À chaque fois, la Cour de justice donne raison à la France, elle considère que ce n’est pas au
Parlement de décider où sera son siège mais aux États membres qui, à l’unanimité, par révision d’un
traité, doivent pouvoir discuter, négocier et trancher ce sujet.
Les immunités sont dans un protocole n°7 annexé au traité. L'Union Européenne bénéficie d’une
inviolabilité de ses bâtiments, ils sont exempts de perquisition, réquisition, confiscation,
expropriation. Aucun agent d’une autorité publique ne peut y pénétrer sans autorisation. Par ailleurs,
les biens et avoirs ne peuvent pas faire l’objet de mesure de contrainte administrative ou judiciaire
par les États sans autorisation de la Cour de justice. Cela touche aussi pour les fonctionnaires et
membres des institutions, afin qu’ils puissent exercer leur fonction en toute indépendance:
➔ immunité de juridiction. Elle touche aussi les députés européens, ils ne peuvent être poursuivis
ni détenus dans le cadre de leur fonction. Seul le Parlement européen peut lever l’immunité à la
demande de l'État si un député est poursuivi dans son État pour des questions de droit commun.
L'État demandera de lever l’immunité c'est-à-dire que ce n’est pas l'État lui-même qui lève
l’immunité car ce n’est pas dans ses compétences.
➔ Affaire du leader catalan qui était élu député au Parlement européen, c'est l’Espagne qui doit
s’adresser au Parlement pour lever l’immunité.

II° L’autonomie du Parlement européen

A) L’autonomie par rapport aux droits nationaux

L’autonomie c'est le pouvoir de se déterminer soi-même, la faculté de se donner sa propre loi. Pour
l'Union Européenne, il y a deux formes d’autonomie: celle de la determination originelle de la
compétence et celle de l’organisation autonome des compétences attribués concernant l’exercice. Il
se trouve que l'Union Européenne n’est pas autonome en qui concerne la determination originelle
de sa compétence, elle n’a pas la compétence de sa compétence: l’attribution de sa compétence
appartient aux État membres qui lui donne la compétence ➔ article 5 du TUE: l’union ne dispose
pas de l’autonomie dans la dévolution originelle de ses compétences, cette attribution appartient aux
seuls États. Ils lui attribuent les compétences lorsqu’ils signent les traités.
En revanche, l'Union Européenne dispose d’une autonomie dans l’exercice de ses compétences,
c'est-à-dire qu’une fois les compétences attribuées dans différents domaines par les États, l'Union
Européenne est autonome pour les exercer.
(➔ Question partiel: principe d’attribution des compétences ?)
Par rapport aux droit nationaux, la Cour de justice a consacré cette autonomie très tôt.
➔ Lagrange dans CJCE, 16 juillet 1956, Fedechar: une fois les compétences attribuées, les
traités seront comme une charte constitutionnelle autonome par rapport au droit nationaux
➔ CJCE 5 février 1963, Van Gend en Loos: principe de l’effet direct de l'Union Européenne
➔ CJCE 15 juillet 1964 Costa c/ Enel: principe de la primauté de l'Union Européenne

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

➔ CJCE, 17 décembre 1970, Internationale Handselgesellschaft: le droit né du traité issu d’une


source autonome (voir diapo).

B) L’autonomie par rapport à l’ordre international

Comme pour le droit national, le droit de l'Union Européenne présente une autonomie réelle par
rapport à l’ordre international. Cette autonomie a été consacré par de nombre avis et arrêts de la
CJUE.
➔ Avis 1/91: projet créant l’EEE
➔ (voir diapo pour les autres)
La Cour de justice a affirmé que dans ses relations avec des organisations internationales ou lorsque
l'Union Européenne signe un traité pour créer une organisation, ces accords doivent respecter le
droit de l'Union Européenne, ne pas porter atteinte à sa substance et ne pas faire en sorte que
l'Union Européenne soit soumise à des organisations extérieures. Dans ces trois avis, la Cour de
justice a rejeté le projet d’accord en justifiant son refus par la crainte de la soumission de l'Union
Européenne à un contrôle externe (international) de la part d’une organisation ou de plusieurs États
tiers. La Cour de Justice affirme l’autonomie du droit de l'Union Européenne par rapport au droit
international. Elle l’a fait aussi par rapport à l’OMC et les décisions rendues dans le cadre de
l’OMC par l’ORD (organisation des règlements des différends)
➔ CJCE, Van Parys, 1er mars 2005: le droit de l’Union Européenne n’est pas soumis au droit de
l’OMC, elle refuse l’effet direct des dispositions de l’OMC et de l’ORD dans son droit de l'Union
Européenne.

Autonomie par rapport à l’ONU:


➔ Kadi et Al Barakaat International Foundation c/ conseil et commission, 21 septembre 2005,
30 septembre 2008, 18 juillet 2013: un ressortissant saoudien et sa Société ont été désignés
comme étant associés à Al Qaida et Ben Laden. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a dressé
une blacklist des personnes et entreprises soupçonnées d’être associées. Le Conseil de Sécurité
suggère de geler les avoirs de ces personnes et d’engager des sanctions à l’égard de ces entreprises.
L'Union Européenne est membre observateur privilégiée des Nations Unies, elle décide d’intégrer la
résolution du Conseil de Sécurité dans un acte juridique européen qui est un règlement. Il a été
rédigé et conclu par le conseil de l'Union Européenne, ce règlement reprend la blacklist, il propose
des sanctions qui sont des gels de fonds. Kadi conteste le fait d’apparaitre dans le liste noire du
règlement européen, il introduit un recours en annulation devant le tribunal. Le tribunal de l'Union
Européenne rejette le 21 septembre 2005 le recours de Kadi en déclinant sa compétence. Le
tribunal considère que vérifier la conformité du règlement communautaire aboutirait à se pencher
sur la légalité de la résolution du conseil des nations des Nations Unies. Selon le tribunal, l’ordre
international de l’ONU et l’ordre juridique européen seraient imbriqués, ce qui abouti à un contrôle
indirect de la résolution du Conseil de Sécurité par le tribunal de l'Union Européenne.

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

Les requérants entrevoient un pourvoi devant la Cour de justice, elle adopte une position opposée en
se fondant sur le principe de l’autonomie de l’ordre juridique communautaire. La Cour de justice dit
que le tribunal a tort, les relations entre l’ordre international et le droit de l'Union Européenne ne
sont pas imbriquées mais fondées, non pas sur le monisme mais le dualisme, ce qui signifie que
l’ordre juridique est autonome par rapport au droit international. Par conséquent, la CJ peut
apprécier la validité du règlement communautaire non pas au regard du droit international mais au
regard des traités européens et des droits fondamentaux contenus dans le droit européen. Kadi
avançaient que certains droits fondamentaux étaient violés, notamment le droit de propriété et le
droit de la défense parce qu'ils estimaient ne pas avoir été entendu ni par le Conseil de Sécurité ni
par les institutions de l'Union Européenne (conseil) au moment de l’adoption du règlement. La Cour
de justice accepte d’apprécier la légalité du règlement européen au regard de ces droits
fondamentaux (droit de propriété et défense); elle insiste sur le fait que ces droits font partis de
l’ordre juridique de l'Union Européenne et statue en faveur de la requête de Kadi: sur le fondement
de l’autonomie, elle sanctionne le règlement européen au titre de la violation du droit de propriété et
défense et donne raison au requérant.
Le tribunal dans l’arrêt du 30 septembre 2010 donne raison et rend un arrêt conforme à celui de la
Cour de justice du 3 septembre 2008. Il y aura un pourvoi en 2013 qui consacre l’autonomie du
droit de l'Union Européenne par rapport au droit des Nations Unies et qui sanctionne le règlement
communautaire.

III° L’union de droit

A) Valeurs, Etat de droit et démocratie dans l’Union européenne

La Cour de justice a toujours inscrit le principe de l'État de droit et les principes démocratiques
comme fondement de sa jurisprudence.
➔ arrêt du 23 avril 1986, les verts c/ Parlement européen: principe de l’état de droit dans l'Union
Européenne.
Ni les États membres, ni les institutions de l'Union Européenne n’échappent au contrôle de la
conformité de leurs actes à la Charte des droits fondamentaux: c'est le respect de la hiérarchie des
normes. Tous les actes doivent pouvoir être contrôlés au regard de la norme supérieure. On retrouve
ces principes dans le préambule de TUE, TFUE et la Charte des droits fondamentaux. Dans
toutes ces dispositions il est fait référence à ces principes. C'est la première fois qu’un traité (traité
de Lisbonne) contient un titre consacré exclusivement au principe de démocratie.
➔ Article 10 du traité de Lisbonne: le fonctionnement de l'Union Européenne est fondé sur la
démocratie représentative.
➔ Article 11 du traité de Lisbonne: parle de la démocratie participative. Il intègre 4 éléments
importants de démocratie participative européennes censé rapprocher les citoyens de leur
institution.

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

B) La protection des droits fondamentaux

1. La consécration par les Principes généraux du droit

La consécration par les principes généraux du droit se fait à cause de l’absence de référence des
droits de l'Homme dans les textes. Les traités communautaires étaient de base économique donc
aucune disposition sur les droits de l'Homme n’ont été consacré. C'est la Cour de justice qui va
consacrer, au fur et à mesure des affaires, la protection des droits fondamentaux dans l’ordre
juridique de l’Union Européenne. La Cour de justice va être incitée à developer ces droits
fondamentaux sous la pression de certaines cours (suprême) nationales comme la cour
constitutionnel allemande. Le 20 mai 1974, elle rend un arrêt So lange 1 où elle subordonne la
reconnaissance de la primauté du droit communautaire sur le droit national, à l’existence d’une
protection équivalente des droit fondamentaux européens « Aussi longtemps que cette équivalence
entre les droits fondamentaux en Allemagne et ceux garantis en Europe ne seront pas établis, elle se
réserve la possibilité de freiner le principe de primauté du droit européen sur le droit national ». La
Cour de justice, sur la pression de la cour allemande, va consacrer les droits de l'Homme sous la
forme de principe généraux du droit. Elle va les consacrer peu à peu dans son droit.
Dans l’arrêt Hanselgesellschaft, la Cour de justice dit que « le respect des droits fondamentaux fait
partie intégrante des principes généraux du droit dont la cour assure le respect; la sauvegarde de ces
droits, tout en s’inspirant des traditions constitutionnelles communes aux États membres, doit être
assurée dans le cadre de la structure et des objectifs de la communauté.

Pour identifier ces droits européen, la Cour de justice puise dans la tradition constitutionnelle des
États membres mais va aussi les chercher dans les instruments internationaux qui traitent de la
protection des droits de l'Homme (Charte des Nations Unies, Consvention Européenne de
Sauvegarde des Droits de l'Homme).
➔ Arrêt Nold, 14 mai 1974: pose le principe du respect par les Communautés des droits
fondamentaux
➔ Arrêt Rutili, 28 octobre 1975: Cour Européenne des Droits de l’Homme
La cour constitutionnelle allemande a adopté So lange 2 le 22 octobre 1986 où elle reconnaît que
l'Union Européenne accorde une protection équivalente que celle accordée par elle-même et la Cour
Européenne des Droits de l'Homme. À partir de l’arrêt Baustahlgewebe du 17 décembre 1998, la
Cour de justice sanctionne une procédure entre le tribunal de l'Union Européenne et la commission
une procédure trop longue qui ne serait donc pas équitable en raison de sa longueur (article 6
CESDH). La Cour de justice s’approprie le contenu de l'article 6 et raisonne comme la Cour
Européenne des Droits de l’Homme (même vocabulaire). On craint une forme de concurrence entre
les deux juridictions (Conseil de l'Europe et Union Européenne), ça sera plutôt une coopération
étroite à propos de la protection des droits de l’Homme.

2. La consécration institutionnelle dans l’ordre juridique de l'Union Européenne

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

Elle s’est faite d’abord dans les deux traités puis la charte.

a) Les traités de Maastricht et d’Amsterdam

À partir de 1992, on a pour la première fois une référence aux droits de l'Homme consacrée sous la
forme de principes généraux. Cela fait référence à la pratique de la Cour de justice et de la Cour
Européenne des Droits de l’Homme. Cet engagent de l'Union Européenne de respecter les droits
fondamentaux a pris du temps mais a abouti quand même grâce à la Cour et aux révisions des
traités, ce qui a encré ces principes dans le système européen. L’encrage des différends droit créer
un socle de valeurs qui forge l’identité européenne et forge la spécificité de l'Union Européenne.

b) La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne

La Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne a été conçue en 1999. Pour la
préparer, une assemblée a été mise en place et s’est appelée « convention », elle était formée de
membres de Parlement européen, Parlements nationaux, gouvernements de chaque État membre et
Commission européenne. Cette charte a été approuvée le jour de la signature du Traité de Nice en
décembre 2000. Cependant cette charte n’a pas pu être intégrée au Traité de Nice car le processus
de sa rédaction a été conduit parallèlement aux négociations des révisions du dit-traité. Il a fallu
attendre la révision ultérieure c'est-à-dire celle du traité constitutionnel pour que la charte soit
intégrée au traité. Le Traité constitutionnel n’est pas entré en vigueur donc c'est dans le traité de
Lisbonne que la charte a pu obtenir sa force juridique obligatoire, donc la charte n’est entrée en
vigueur qu’en 2009.
Les droits de la charte sont des droits qui reprennent ceux de la CESDH, textes internationaux et
nationaux relatifs au droits de l’Homme. La charte s’adresse aux institutions de l'Union Européenne
et les États membres. La particularité de cette charte est qu’elle contient certains droits nouveaux
plus moderne que ceux du droit international classique, comme le droit de l’intégrité de la personne
dans le cadre de la médecine, protection des données à caractère personnel, les droits économiques
et sociaux.
Cette consécration de la charte s’est accompagnée de réserve de la part de certains États. Lors de la
signature de traité de Lisbonne: la Grande Bretagne, la Pologne ont sollicité de ne pas être liées
par certaines dispositions de la charte pour des raisons internes. Néanmoins, ça reste un document
majeur qui reflètent les droits de l'Homme d’aujourd'hui.

3. Les relations de l'Union Européenne avec la Cour Européenne des Droits de l'Homme

Les relations de l'Union Européenne avec la Cour Européenne des Droits de l'Homme sont
tumultueuses. De nombreuses voix insistent sur le principe de l’adhésion de l'Union Européenne au
Conseil de l’Europe et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Cette adhésion est

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

interessante et peut être nécessaire car elle permettrait aux institutions de participer pleinement aux
procédures de la CESDH. Elle permettait à la Cour Européenne des Droits de l'Homme de
sanctionner des institutions de l'Union Européenne en cas de non respect de la CESDH mais pose
cependant aussi des problèmes importants, notamment ceux liés à l’autonomie de l'Union
Européenne par rapport au droit du Conseil de l’Europe. La Cour de justice estime qu’il est trop tôt
pour que l'Union Européenne adhère au Conseil de l'Europe et à la CESDH parce que cette
adhésion pourrait conduire à une forme de soumission de l'Union Européenne a une entité
extérieure plus large. Le Conseil de l'Europe est composé de nombreux États tels que la Russie qui
continue d’édicter des lois.

Section 3 - Les principes de gouvernance

I° De l'unicité du cadre institutionnel...

Cette unicité s’est construite en 1965 quand les trois communautés ont fusionné leur exécutif.
Aujourd'hui c'est la fusion des piliers qui a été organisée par le traité de Lisbonne (sauf pilier
PESC). l’idée de l’unicité c'est celle selon laquelle toutes les politiques sont soumises à un cadre
institutionnel unique c'est-à-dire composé du Conseil européen, de la Commission européenne, du
Conseil de l’Europe et du Parlement européen (sauf la PESC).

A) Le principe de l'équilibre institutionnel

Chaque institution est dotée d’attributions qui lui sont propres. Il existe l'article 13 au TUE qui
pose l’équilibre institutionnel. Cet article 13 § 2 organise le principe de la séparation des fonctions
entre institutions. Les objectifs sont comparables à celui de la séparation des pouvoirs, on veut
éviter la confusion des pouvoirs et des fonctions, et donc la concentration des pouvoirs et
attributions entre les mains d’une seule institution. Chacune agit dans les limites des attributions qui
lui sont conférées et doit respecter le principe de cet équilibre entre les pouvoirs et les institutions.
La CJE veille au respect de ce principe de l’équilibre institutionnel, elle a déjà eu l’occasion de
sanctionner les empiétements de la commission sur les attributions du Conseil de l'Europe ou les
attributions du Parlement.

B) Le principe de coopération loyale

Ce principe figure à l'article 4 § 3 du TUE. Il s’agit d’obligation, de loyauté et de fidélité de la part


des États à l’égard de l'Union Européenne. La loyauté est proche de la bonne foi en droit
international et peut être liée au principe « pacta sunt servanda », ça se rapproche aussi au principe
des États fédéraux c'est-à-dire l’allégeance des états fédérés à l’égard de l'État centralisé. Dans les
rapports entre les États membres et l'Union Européenne, ce principe impose trois sortes d’obligation

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

aux États: obligations positive de résultat, obligations positive de moyen et obligations négative
d’abstention.
• Obligations positives de résultat: les États doivent prendre toutes mesures générales ou
particulières pour assurer l’exécution de leur obligations. Cette obligation est liée à la primauté du
droit de l’Union Européenne dans le droit national. Une non intervention d’un État peut constituer
un manquement par cet État au droit communautaire.
• Obligations positives de moyen: les États doivent faciliter l’accomplissement par l'Union
Européenne de sa mission, cela suppose qu’ils doivent coopérer et fournir dans les procédures les
documents ou répondre aux injonctions de la commission.
• Obligations négatives d’abstention: les États doivent s’abstenir de toutes mesures qui pourraient
mettre en péril la réalisation des objectifs de l'Union Européenne: ne pas compromettre les
résultats prescrits par une directive. Cette obligation de coopération loyale est justiciable, un État
peut être condamné sur le fondement de l'article 4 § 3 en manquement si un recours est engagé
par la commission ou un autre État membre.

C) Le principe de solidarité

Ce principe qui découle de l'article 42 §7 du TUE: c'est l’expression d’un principe de solidarité en
cas d’une agression armée, mais il n’y a pas que dans ce contexte où la solidarité intervient.
Notamment l'article 24 du TUE qui pose la solidarité verticale entre l'Union Européenne et les
EM. Le principe apparait aussi à l'article 67 § 2, où d’ailleur ce principe de solidarité n’a pas été
respecté dans le cadre de la crise migratoire. Il existe aussi une solidarité en matière économique.
Le Conseil de l’Europe, sur proposition de la commission, peut décider dans un esprit de solidarité
entre États des mesures appropriées à la situation économique (comme la précarité énergétique). La
solidarité est la clause qui est associée à l'article 4 concernant la coopération loyale. La solidarité se
diffuse dans toutes les politiques et doit être déclinées dans plusieurs matières (économique,
financière, action extérieures). Elle s’impose aux États membres.

II° L’admission de différenciations

En principe, avoir la qualité d’État membre implique l’acceptation de tous les droits qui découlent
des droits des traités. Chaque État négocie sa participation. Comme par exemple ne pas souscrire à
certains articles de la charte (droit de la famille sur la question de l’avortement en Irlande, droit
social au Royaume-Unis). Ces exigences des États à ne pas appliquer l’intégralité des politiques
européennes abouti à créer des différenciations et les admettre dans deux catégories de
différenciations.

A) Les coopérations renforcées

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

La coopération renforcée est positive. Depuis le traité d’Amsterdam, les États qui souhaitent
s’engager ensemble ont la possibilité de conclure entre eux c'est-à-dire adopter des textes qui vont
leur permettre d’aller de l’avant (politique d’avant garde). Le traité a posé des conditions:
1) le domaine de la coopération renforcée respecte les traités
2) cette coopération doit être compatible avec les objectifs de marché intérieur et à cohésion
économique et social
3) La coopération renforcée envisageable qu’en dernier recours c'est-à-dire quand il est établi que
les objectifs recherchés ne peuvent pas être atteints dans un délai raisonnable par tous les États
membre
4) Les coopérations renforcées doivent prévoir la participation d’au moins 9 États membre
5) Les coopérations renforcées ne doivent jamais être fermées.
Le Conseil de l'Europe à la majorité qualifiée accepte de déclencher une coopération renforcée avec
approbation du Parlement européen. Il existe peu de coopérations renforcées, mais il en existe
comme celle du domaine des divorces internationaux. En 2010, 9 État se sont engagés dans cette
coopération renforcée mais aujourd'hui il y en a plus de 15 à avoir souscrit à cette coopération
renforcée.
Il y aussi la création du parquet européen, il a vu le jour l’an dernier dans le cadre d’un règlement
qui a fait l’objet d’une coopération renforcée. L’espace Schengen peut être considéré comme une
coopération renforcée. Il y aussi une coopération renforcée dans le texte sur les transactions
financières.

B) Les autres différenciations

Elles sont négatives. Elles prennent la forme d’un statut dérogatoire comme les clause d’opting out
(non participation à la monnaie unique, zone euro etc, droit fondamentaux).

III° Les principes fonctionnels

Ce sont les principes qui s’imposent à l'Union Européenne pour la bonne gouvernance de l'Union
Européenne.

A) La bonne administration

La bonne administration c'est l'obligation qui s’impose aux institutions de l'Union Européenne
d’agir de façon transparente, ouverte, appropriée, équitable et impartiale à l’égard des administrés:
droit d’être entendu, droit d’accès aux document, obligations pour l'administration de motiver ses
décisions.
➔ Article 41 de ChDF

B) La nouvelle gouvernance européenne: la politique de simplification et l’amélioration

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

du droit

Les principes de bonne gouvernance ont été posés dans un Livre blanc sur la gouvernance
européenne de 2001 qui a pour objectif de rapprocher l'Union Européenne de ses citoyens en faisant
en sorte que les lois soient plus accessibles et claires et que la façon de légiférer dans l'Union
Européenne soit compréhensible pour tous. Ce Livre blanc de 2001 a imposé à la commission
d’agir pour abroger des textes anciens obsolètes pour procéder à une codification des textes
existants, renforcer la démocratie dans la conception des loi par l’intermédiaire des études d’impact
(environnement, social). Il y a sur la base de ce Livre blanc plusieurs communications de la
commission adoptée pour compléter ce livre blanc. Le dernier texte en vigueur c'est le Paquet 2016
mieux légiférer. 08/12/2020

Depuis le régime des traités, il existe des centaines de lois et règlements, on est allés jusqu’à parler
d’inflation législative. L’idée de réduction du corpus consiste donc à une codification des textes
dans un seul document. Cette codification sert à rendre le texte plus clair mais il faut parfois faire
une refonte en supprimant les dispositions obsolètes. La commission va adopter un certain nombre
d’outils pour simplifier le contenu de ces directives, il s’agit d’améliorer la qualité des textes
(qualités rédactionnelles, qualité sur le nom), cette procédure va amener la commission à être
exigeante dans sa façon de préparer les législations ce qui la conduira à consulter les citoyens et des
experts pour nourrir la réflexion et aider les services de commission à bien concevoir la législation.

Aujourd'hui cette politique est mise en oeuvre par le Paquet mieux légiférer 2016 qui vient
améliorer le contenu du Livre blanc de 2001, il procède à des études d’impact, des consultations
des citoyens afin de mieux produire le droit. Cette politique va s’imposer aux États membres qui
doivent eux aussi mieux légiférer dans les textes d’application nationale.
Ces outils d’évaluation sont mis à disposition d’un comité qui va se pencher sur les textes de
l'Union Européenne pour vérifier leur efficacité et leur accessibilité à l’égard des citoyens. Cette
plateforme rappelle ReFit (fitness regulation).

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

2/ INTRODUCTION AU SYSTEME JURIDIQUE DE L’UNION


EUROPEENNE

Chapitre 1. Séparation des pouvoirs (fonctions) dans l’Union européenne

Section 1 - Les fonctions législative, budgétaire et internationale

I° La fonction législative

➔ article 17.1 et 291 du TFUE


La fonction exécutive vise à mettre en oeuvre les textes produits par la fonction législative. Ces
actes vont s’adresser aux États membres. La fonction législative est assurée par le Conseil de
l'Union Européenne et le Parlement.

A) L’initiative: le monopole de la Commission

La commission européenne est maître de l’initiative législative, elle seule peut préparer les
propositions de texte. En général elle l’entreprend en coopération avec le conseil européen puisqu’il
impulse les grandes coopérations générales: la commission est liée par les orientation du conseil
européen. Dans la cadre de la préparation des textes, depuis le Livre blanc de 2001 et de la
politique « Mieux légiférer », la commission travaille avec des experts, consulte des citoyens et
travaille avec des représentants de la société civile.
Lorsque la commission a terminé sa proposition, cet avant-projet doit être présenté devant le
commissaire. Une fois que l’avant-projet est validé, la proposition est publié au Journal officiel de
l'Union Européenne et est transmise au Parlement européen et au conseil qui doivent chacun traiter
ce texte puis l’adopter. Dans cette proposition, la commission doit expliquer les raisons pour
lesquelles elle a choisi de passer par tel ou tel choix. La proposition doit être motivé et faire état de
toutes les consultation, justifier les raisons de l’intervention de l'Union Européenne et pour c'est elle
qui intervient et pas les États membres (principe de subsidiarité).
Depuis le traité de Lisbonne, le monopole de la commission est atténué par un certain nombre
d’interventions, on ouvre la voie vers d’autres moyens qui peuvent proposer des législations:
• Initiative citoyenne européenne ➔ article 11 du TUE: les citoyens au nombre d’un million
peuvent inviter à prendre des initiatives. C'est un élément de démocratie participative interessant,
on peut observer que les citoyens n’ont que la possibilité d’inviter les commissions à agir et
rédiger une proposition d’acte législatif. Si la commission estime que le sujet ne relève pas de la

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

compétence de l'Union Européenne ou qu’il n’y a pas d’opportunité à intervenir, elle peut rejeter
ou ne pas agir malgré que les citoyens aient réussi à réunir un million.
➔ Arrêt 19 décembre Puppinck 2019: la commission doit motiver son refus
• Le traité de Lisbonne prévoit qu’un groupe d’États membres peuvent proposer des initiatives en
matière de coopération policière et coopération pénale à la commission européen.
• Dans le cadre de la PESC, le haut représentant peut soumettre au conseil des initiatives
d’intervention des États membres ou du conseil dans le domaine de sécurité défense. Ce ne sont
pas des lois.
• Le Parlement peut demander à la commission à la majorité de ses membres de soumettre une
proposition dans un certain domaine que les députés ont considéré comme nécéssaire et faisant
l’objet d’un acte juridique. La commission n’est pas obligée de suivre mais devra se justifier dans
le cas d’un refus de s’engager dans cette voie.

B) La procédure législative

Il y a 2 procédures législatives.

1. La procédure législative ordinaire

La proposition est passée en première lecture au Parlement, il l’examine et peut l’adopter. En


premier lecture au conseil, il peut décider de suivre le Parlement ou modifier la proposition. En
deuxième lecture, le Parlement va examiner la proposition du conseil; s’il l’approuve, alors l’acte
est approuvé sinon il est caduc et la proposition prend fin.
Il peut proposer des amendements et le conseil intervient alors en deuxième lecture. S’il approuve
les amendements, c’est adopté; sinon c'est convocation d’un comité de conciliation. il s’agit de
trouver un accord entre les assemblée et en cas d’échec l’acte est caduc et la procédure prend fin. Si
tout est bon alors on part sur une troisième lecture, si l’acte est approuvé par le Parlement et le
conseil, il est adopté. À l’issu de la 3ème lecture, la proposition sera adoptée dès lors que le
Parlement et le conseil on tout les deux voter par leur majorité concernée sur le projet d’accord. La
proposition législative sera adoptée puis publiée au Journal Officiel de l'Union Européenne.

2. La procédure législative spéciale

Cette procédure est différente dans la mesure où une seule des institutions a le pouvoir d’adopter
l’acte législatif. L’acte est adopté par le Parlement après approbation du conseil ou bien par le
conseil après consultation du Parlement.

II° La fonction budgétaire

A) Principes généraux du droit budgétaire de l’Union européenne

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Il s’agit de l’intégration du budget dans le cadre financier pluriannuel. Le traité de Lisbonne a fait
de ce cadre, qui était un accord, un cadre contraignant. Le cadre financier pluriannuel est établi par
un règlement pour 5 ans. Ce cadre prévoit un plafond de dépenses de 969 milliard d’euros. Le
règlement du cadre financier pluriannuel est assorti d’un accord interinstitutionnel sur la discipline
budgétaire et la coopération budget entre les institutions. Ces accords interinstitutionnels ont pour
but d’organiser les missions de chacune des institutions.

B) Un pouvoir budgétaire encadré

1. La classification des dépenses

Avant, le conseil décidait des dépenses obligatoires et de leur montant. Désormais, le Parlement
européen a les compétences générales en matière budget et participe comme le conseil, et comme le
conseil il a la définition et l’identification des dépenses et l’adoption du montant de ces dépenses.

2. Le déroulement de la procédure budgétaire

La procédure budgétaire est calquée sur la procédure législative. La commission a encore un


monopole d’initiative et de prestation du budget. Elle est liée par des orientations sur les profits
budgétaires arrêtés par le Parlement et les conseils. Cette préparation doit s’arrêter dans le cadre du
budget pluriannuel:
1) Preparation du budget
2) Adoption de la proposition du conseil sur le projet de budget proposé par la commission
3) Lecture de la proposition au Parlement: soit il approuve, soit il s’abstient. Le projet est alors
adopté ou bien des amendements sont adoptés. Dans ce cas là, le projet est renvoyé au conseil et
à la commission. Le Président du conseil et le Président du Parlement vont convoquer un
comité de conciliation pour faire en sorte qu’ils s’entendent.
4) Reunion du comité de conciliation et d’adoption du budget: comité composé de
représentants des États membres, il a 21 jours pour aboutir à un accord à la majorité qualifié. La
commission prend part à la réunion et a un rôle intermédiaire en vue de concilier les visions du
Parlement et du conseil. S’ils ne s’entendent pas, il faudra reprendre. Quand ça abouti, le
Président du Parlement européen constate que le budget est adopté définitivement. Donc le
traité de Lisbonne prend acte de la décision. Il est arrivé à plusieurs reprises que le comité de
conciliation n’arrive par à trouver un accord.

L’exécution du budget appartient à la commission conformément au principe de bonne gestion


financière. Elle est soumise à deux organes de contrôle externe (Cour des comptes). Il y a aussi le
contrôle politique par le Parlement et par l’OLAF. Le Parlement européen doit accorder chaque
année la décharge de l’exécution budgétaire aux vues des recommandations du conseil. Si le

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

Parlement estime que la commission européen n’a pas exécuté le budget de façon satisfaisante, il
peut décider de ne pas accorder cette décharge de l’exécution budgétaire, ce qui est assimilé a une
demande de démission de la commission. Cette menace a été mis en exécution en décembre 1998.
Section 2 - La fonction exécutive

Elle ne fait pas intervenir les mêmes institutions que la fonction législative. Il s’agit ici de la
commission qui est l’institution exécutive européenne, de façon exceptionnelle le conseil et les
États membres dans le cadre d’une obligation de coopération loyale.

I° La Commission et le Conseil, acteurs de la fonction exécutive

A) Historique de la comitologie

Cette fonction exécution était partagée entre le conseil et la commission. Les traités
communautaires dans l'article 202 avant le traité de Lisbonne disposait que « la commission exerce
les compétences que le conseil lui confère pour l’exécution des règles qu’il établit », cette
disposition confère donc le pouvoir d’exécution au conseil et le déléguait à la commission. Sans
cette délégation, la commission ne pouvait pas agir. La compétence exécutive n’était pas propre de
la commission mais une compétence subordonnée de la commission à une habilitation du conseil.
Cette habilitation on la retrouve dans les textes c’est-à-dire les actes législatifs européens
communautaires de l’époque, ce sont les directives qui précisaient que la commission avait pour
mission d’exécuter l’acte ou non. Cette délégation du conseil à la commission a conduit le conseil à
encadrer la mission d’exécution de la commission. Il décide de superviser cette mission exécutive
en créant des comité qui vont assister la commission dans la mission d’habilitation. Ce cadre date
du 13 juillet 1987, 28 juin 1999 et 17 juillet 2006, ces 3 textes ont pour mission d’assister la
commission dans sa mission d’exécution: comité de consultation, gestion et règlementation. Ces
comités étaient composés des États membres, donc presque comme le conseil. Les États membres,
lorsqu’ils étaient consultés, donnaient des conseils: c'est la comitologie.

B) La fonction exécutive depuis le Traité de Lisbonne

Depuis le traité de Lisbonne, c'est désormais l'article 291 du TFUE qui définit la mission
d’exécution. L’alinéa 2 concerne la commission. Cet article signifie que c'est bien la commission
qui aujourd'hui est l’institution compétente par principe en matière d’exécution et plus de délégation
comme auparavant. Mais quand même il est mentionné que ce sont les actes de l'Union Européenne
qui confèrent des compétences d’exécution à la commission. C'est le législateur (Premier Ministre
et conseil) qui vont décider de confier une mission d’exécution.
Elle exerce sa mission au titre de l'article 291 sous un encadrement réduit. Il a été décidé de
rationaliser la comitologie et de la limiter à un comité d’examen et un comité de consultation. Le
comité de consultation a le même rôle que l’ancien comité avant le traité de Lisbonne (les États

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

membres seront consultés sur la décision à prendre) en revanche dans le cadre du comité d’examen,
il faudra suivre la décision des États membres prise au sein de ce comité. Il s’agit des domaines qui
mettent en jeu les finances et qui nécessitent la position des États, et la commission doit suivre cette
position des États membres. Dans l’hypothèse où ils ne s’entendent pas, la commission peut
solliciter la mise en place d’un comité d’appel où on va essayer de trouver une position commune.
En cas d’échec, c’est la commission qui doit prendre des responsabilités et agir pour mettre en
oeuvre l’acte. Cette procédure est en cours de révision aujourd'hui car très critiqué dans le cadre de
la mise sur le marché du glyphozate.

II° L’exécution par les Etats membres et le principe d’administration indirecte

L’exécution par les États membres est prévue par l'article 291 du TFUE. Il doit être lu en marge de
l'article 4 du TUE.

Chapitre 2. Les normes du droit de l’Union européenne

Les normes sont constituées de l'ensemble des sources qui sont contenues dans les traités, leur
annexes mais émanent aussi des institutions et de la jurisprudence. Ces normes s’inscrivent dans un
ordonnancement qu’on appelle le bloc de constitutionnalité en France. Cette hiérarchie normative
de Kelsen implique que chaque norme doit être conforme à la norme qui lui est supérieure. Ainsi la
norme suprême dans un État c'est le Constitution dont les lois adoptées par les Parlement doivent
être conformes au normes constitutionnel. Pour le droit de l'Union Européenne, la question de
l’existence d’une hiérarchie des normes a toujours alimenté les débats juridiques parce que les
traités n’abordaient pas cette question. Il se trouve que depuis le traité de Lisbonne, les États ont
décidé de clarifier cette question de la hiérarchie normative et ont simplifié l’ordonnancement
juridique des actes de l'Union Européenne. On a pour la première fois une hiérarchie qui peut être
déduite des articles 288, 289 et 290 du traité.

Section 1 - Le droit primaire ou constitutionnel

Les traités TUE et TFUE constituent le sommet de l’ordre Juridique de l'Union Européenne (droit
primaire) mais il inclue d’autres sources ce qui permet de considérer que cette ensemble forme un
bloc constitutionnel de l'Union Européenne caractérisé par la diversité.

I° La diversité du droit primaire

A) La richesse du droit primaire

On a d’abord les traités de base c'est-à-dire le TUE et le TFUE. Il se substitue au traité antérieur
abrogé. En font aussi aussi partis les protocoles qui ont la même valeur juridique que le droit

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

primaire. Il existe 35 protocoles annexés et 65 déclarations. Les protocoles contiennent des statuts et
précisent certaines articles. En revanche les déclarations ont un rôle différent car il existe deux
sortes de déclaration:
• Déclaration collective: accord en forme simplifiée
• Déclaration unilatérale: émane des États membres et ne reflètent pas l’intention commune

Les principes généraux du droit ont une fonction de structuration de l’ordre juridique de l'Union
Européenne. Ils font partis du droit primaire car ils on été créé par la Cour de justice mais ont valeur
de droit primaire. Les principes généraux du droit s’imposent à l'ensemble des normes inférieures
(loi et actes exécutifs). Le Conseil d'État a reconnu la primauté des principes généraux du droit en
droit français dans l’arrêt SNIP du 3 décembre 2001. La Cour de justice développe ses principes
dans les diverses sources nationales comme internationales. On a les principes rattachés au
fonctionnement des institutions et ceux qui développent avant la charge les droit fondamentaux.

B) L’autonomie du droit primaire

Il y a un principe d’autonomie du droit primaire sur le droit national. C'est un principe de hiérarchie.
Il s’impose aux accords internationaux. Les États membres de l'Union Européenne doivent,
lorsqu’ils signent un traité avec un État tiers, respecter les accords européens. Cela s’impose aux
actes législatifs et actes exécutifs de l'Union Européenne. Cet ensemble s’impose aux États
membres car ils ont une ?

II° La procédure de révision des traités

A) La procédure ordinaire

Procédure qui se traduit par 3 phases:


1) phase de proposition de révision qui peut être le fait des États membres ou du Parlement ou de
la commission européen et qui est transmise au conseil. Le conseil transmet ensuite des
propositions au conseil européen et notifie la procédure au Parlement nationaux. Le conseil
européen statue ensuite à la majorité simple sur la proposition de révision.
2) Le conseil européen va convoquer une convention ➔ article 48 de traité de Lisbonne. La
convention est composée des représentants des Parlement nationaux, le Parlement européen et
de la commission européen. Elle va discuter de la proposition de révision et l’adopter par voie
de consensus. Si elle l’adopte, une troisième phase va s’ouvrir.
3) Convocation d’une CIG par le conseil européen: quand la CIG abouti à un nouveau traité
international, il doit être ratifié dans les ordres nationaux, cette ratification nécessite l’unanimité
pour entrer en vigueur. L'article 48 prévoit la possibilité de passer outre la convention.

B) Les procédures simplifiées

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Il y a des procédures simplifiée avec ratification nationale par les Parlement nationaux et les
procédures simplifiées sans ratification.
1. Procédure simplifié avec ratification nationale

La procédure simplifiée avec ratification nationale est prévue par l'article 48§6 du TUE. Dans ce
cas, le conseil européen peut décider à l’unanimité sur proposition du Parlement ou d’un État de
modifier un aspect de la troisième partie du TFUE. Cette décision peut entrer en vigueur qu’après
la ratification. Le conseil européen va adopter cette décision de révision. Pas de CIG ni de
convention. Par de nouveaux traités mais juste une décision prise à l’unanimité pour la modification
d’un article.

2. Procédure simpliqué sans ratification (clause passerelle)

La procédure simplifiée sans ratification est à l’article 48§7, elle permet au conseil européen de
décider de remplacer la règle de vote à l’unanimité par une règle de vote à la majorité qualifiée au
sein du conseil. C'est le chef d'État qui doit décider. Il faut quand même l’accord du Parlement
européen, les Parlement nationaux sont informés et ont un délai de 6 mois pour émettre leur accord
ou non. 15/12/2020

Section 2 - Le droit dérivé (législatif et règlementaire)

I° Les actes issu de la nomenclature du traité

A) Les actes à portée obligatoire

Ce sont des actes normatifs, ils sont prévus par les articles 288 à 291 du TFUE: on voit une
typologie d’acte.

1. Les actes issus des procédures législatives

Ce sont les actes adoptés selon une procédure législative. Il existe la procédure législative ordinaire
et la procédure législative spéciale, ils ont une portée générale, ce sont des directives ou décisions.

2. Les actes non législatifs

a) Les actes d’exécution (291 TFUE)


Les actes d’exécution sont à portée générale, ils sont adoptés en principe par la commission
européen et exceptionnellement par le conseil. Lorsque les actes sont adoptés par la commission, ils
font l’objet d’une procédure de comitologie. Il y a deux procédures de comitologie, la procédure

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

consultative où le comité rend un avis non obligatoire et la procédure d’examen qui concerne
des mesures d’exécution qui ont une incidence budgétaire notable. Le Parlement européen
n’intervient pas directement dans la procédure d’adoption mais a un droit de regard dans le cas où
l’acte est adopté sur la base d’un acte législatif. Les actes d’exécution sont soit à portée générale
soit à portée individuelle. Le tribunal de l'Union Européenne énonce que les actes à portée générale
doivent être qualifiés d’actes règlementaires donc règlement, directive ou décision. En revanche
les actes individuels sont des décisions et rarement des règlements ou directives.

b) Les actes délégués (article 290 TFUE)

Ce sont des actes non législatif, ils sont l’objet de l'article 290 du TFUE, c'est une catégorie qui
apparait avec le traité de Lisbonne. Elle est issue de la pratique, depuis 2005, la commission
préconise que les législations de l'Union Européenne se limitent aux éléments essentiels impliquant
des choix politiques et renvoient à des mesures complémentaires adoptées par la commission pour
les aspects techniques et les détails. Le traité de Lisbonne a institutionnalisé cette procédure. C'est
pourquoi l'article 290 explique ce qu’est un acte délégué. L’acte législatif peut déléguer à la
commission le pouvoir d’adopter des actes législatifs de portée générale qui complètent ou
modifient des éléments essentiels et non essentiels (question technique). Le principe de l'article 290
permet à l’acte législatif de déléguer à la commission la possibilité d’adopter des actes qui vont
comporter les éléments non essentiels de l’acte législatif. Dans un acte délégué, la commission va
pouvoir mettre à jour des données techniques. Ces actes délégués sont toujours à protée générale.
Cette délégation doit être encadrée pour éviter qu’il y ait trop de pouvoir, c'est le législateur qui va
délimiter dans son acte législatif.

3. Les instruments (art. 288 TFUE)

L'article 288 énumère ce qu'est la directive et le règlement. Ce sont des instruments au service de
la législation et de l’exécution.

a) Les actes à portée générale

• Le règlement: il a une portée générale, est obligatoire et est directement applicable dans tout
États membres. Il a pour destinataire les États mais aussi toute personne physique ou morale qui
entre dans son champ d’application donc est concerné par le règlement. Par conséquent, c'est son
autosuffisance qui le caractérise. Il ne nécessite pas d’être transcrit ou transposé en droit
interne. Dès qu’il est transposé par l'Union Européenne, il s’applique tel quel dans l’ordre
national, il est directement applicable. Cette condition d’applicabilité directe a deux
conséquences:
1) il bénéficie d’un effet immédiat
2) il bénéficie de l’effet direct c'est-à-dire de l’aptitude de produire lui-même du droit et des

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

obligations sans nécessité des mesures complémentaires nationales, ce qui a pour effet qu’il est
juridiquement et directement invocable par un juge national ou par un particulier.

• La directive: l'article 288 dispose que « la directive lie tout États membres quand au résultat à
atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux
moyens ». D’abord elle s’adresse aux États membres qui doivent la transposer en droit interne
pour qu’elle soit applicable aux citoyens. C'est ce qui la différencie du règlement. Elle est
obligatoire au États membres quant au résultat à atteindre mais le choix de transposition est
libre. En France c'est une obligation constitutionnel. Les États sont donc liés par le résultat, le
fond, le contenu de la directive mais ont la marge pour les modalités de transposition. Cette
étape de transposition implique que contrairement au règlement, la directive n’entre pas en
vigueur dès la publication au Journal Officiel, elle n’entre en vigueur que lorsque tous les États
ont transposé le texte en droit interne, il y a un délai de 18 mois pour que les État transposent.
Les directives sont des actes d’harmonisation des législations. Il s’agit de rapprocher les règles
nationales.

Les conséquences de l'obligation de transposition:

Le Conseil Constitutionnel refuse de contrôler la conventionalité des lois depuis la décision de


l’IVG en 1973. Il considère que sa mission consiste uniquement à vérifier la conformité de la loi à
la Constitution. Ce contrôle doit relever de la juridiction judiciaire. Mais l’exigence apparait dans la
Constitution, le Conseil Constitutionnel affirme dans un décision du 10 juin 2004 que cette
obligation de transposition découle de l'article 8-1 de la Constitution. Le Conseil Constitutionnel
depuis la décision du 27 juillet 2006, estime que lorsqu’il est saisi d’un loi qui a pour objet de
transposer une directive, il doit contrôler le respect par cette loi de l'obligation constitutionnelle de
transposition c'est-à-dire que cela implique qu’il vérifie que la loi transpose correctement la
directive comme le dit l'article 288. Le Conseil Constitutionnel est restreint, il censure la loi qu’en
cas de non transposition manifeste donc en cas d’incompatibilité manifeste de la loi avec la
directive. Le Conseil Constitutionnel ne recherchera jamais au contrôle de conventionalité, mais
fera une observation objective d’une défaillance avec la transposition.
Lorsque le Conseil Constitutionnel est saisi de la compatibilité avec la Constitution d’une loi de
transposition, à part ce contrôle évoqué, il refuse de procéder à un contrôle incident de la directive.
Ce refus de contrôler connait une exception: le Conseil Constitutionnel s’autorise à vérifier que la
directive ne porte pas atteinte à un principe inhérent à l’identité constitutionnelle de la
France. En revanche, le Conseil Constitutionnel peut sanctionner les dispositions étrangères aux
directives de la loi.

b) Les actes à portée individuelle: la décision

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La décision n’est obligatoire que lorsqu’elle désigne un destinataire. C'est un acte individuel
relevant du domaine de l’exécution. Le traité de Lisbonne prévoit la possibilité qu’elle soit un acte
à portée générale.

C) Actes non obligatoires

Les actes non obligatoires sont les avis et les recommandations. Ils sont adoptés par toutes
institutions donc pas de portée normative puisque ce n’est qu’un avis. Il n’y a pas de recours
contentieux contre ces actes sauf si la cour considère qu’en réalité il s’agit d’acte à portée juridique
effective. La cour peut requalifier un avis en un acte obligatoire.

II° Actes hors nomenclature

A) Les actes de la PESC

➔ Article 24 TUE
Les actes de la PESC sont hors nomenclature car ils font l’objet d’un régime juridique particulier
depuis leur création, donc les actes adoptés dans le cadre de la PESC ne font pas partis de la
nomenclature. Ils appartiennent à d’autre catégories d’actes que ceux cités plus haut, c'est autre
chose: orientation générale, décisions, positions communes, actions communes, intérêt
stratégique. Ils sont définis par le conseil européen et exécutés par les hauts représentants ➔
article 25 du TUE.

B) Lignes directrices, règlements intérieurs

Les lignes directrices et règlements intérieurs sont des textes qui permettent d’expliquer certaines
politiques de l'Union Européenne à destination des États.

III° Les actes plurilatéraux

Les actes plurilatéraux s’opposent au actes unilatéraux adoptés par les institutions.

A) Les accords internationaux

L'Union Européenne a une importante capacité internationale, elle peut signer et conclure des
accords internationaux avec des pays tiers ou des organisations internationales. La procédure
permettant de conclure et signer les accords est contenue à l'article 218 du TFUE. Ces accords
peuvent intervenir dans de nombreux domaines. Les accords d’association, accords de coopération
économique, coopération au développement, accords dans le domaine humanitaire, adhésion à
l'union, retrait à l'union, accords commerciaux, accord adoptés dans le domaine de sécurité-défense.

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INTRODUCTION AU DROIT EUROPÉEN

C'est la commission qui négocie et le conseil et qui conclue l’accord à majorité qualifiée. Les
exceptions sont les accords de la PESC, association, adhésion et retrait qui doivent être votés à
l’unanimité. Comme en interne c'est à l’unanimité, par parallélisme, l’accord sera signé à
l’unanimité.
B) Les accords entre Etats membres

On parle ici des accords concluent entre États avant ou même après le traité de Rome. Ces accords
doivent être compatibles avec les traités. Parmi les accords qui sont intervenus, on peut évoquer
les accords de Schengen, les conventions Bruxelles I (1968) et Bruxelles de II (1998), la
convention de Rome sur le domaine applicable des obligations contractuelles. Ce sont des accords
entre États membres qui sont officialisés et qui sont prévus par les textes mais il y aussi des
catégories inqualifiable.
➔ Accord entre la Turquie et l'Union Européenne 18 mars 2016: cesser les migrations,
financement européen important
➔ Affaire T192-16

C) Les accords inter-institutionnels

Ce sont des les accords entre les institutions, elles s’engagent à coopérer. Il s’agit de permettre à
chaque institution d’agir dans le cadre des attributions conférées et d’éviter d’empiéter dans les
attributions des autres.

Chapitre 3. L’effectivité des normes

Section 1 - La primauté

Le principe porte sur la prévalence des normes du droit de l'Union Européenne sur le droit
national, il s’impose dans la mesure ou les États ont accepté de transposer leur compétences à
l'Union Européenne. Le droit de l'Union Européenne doit s’appliquer partout sur le territoire
européen de la même manière.

I° Le fondement de la primauté

A) Un principe prétorien

C'est un principe dégagé par la CJUE, il n’existe pas dans les textes jusqu’au traité de Lisbonne
dans une déclaration annexe. La Cour de justice interprète le principe, elle est déduite dans l’arrêt
Costa c/ Enel du 15 juillet 1964. La Cour de justice dit que « le droit né du traité ne pourrait en
raison de sa nature, se voir opposé un texte interne sans perdre son caractère communautaire et

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sans que soit mise en cause la base Juridique de la communauté elle-même ». La primauté
s’applique à tous les actes ainsi qu’à l’administration.
➔ CJCE, Simmenthal, 9 mars 1978: le juge national est le juge communautaire de droit commun,
c'est à lui d’appliquer le droit communautaire.
Toutes les administrations nationales doivent écarter les actes contraires au droit communautaire.
Le principe impose aux États de s’abstenir d’adopter des mesures contraires au droit de l'Union
Européenne et aussi une obligation positive qui est de mettre en oeuvre le texte international et
écarter les normes nationales.

B) Les divergences d’interprétation du principe : primauté absolue ou relative ?

➔ CJCE, 17 décembre 1970, International Handelgeselschaft: la primauté s’impose à toutes les


normes quelle quelles soient: administrative, législative et constitutionnelle.
➔ Conseil d’État, 30 octobre 1998, Sarran
➔ Cour de Cassation ass plénière, 2 juin 2000, Fraisse
La Constitution prime dans l’ordre interne sur toute autre norme. Du coté de l'Union Européenne
et de la Cour de justice la primauté absolu, du coté national la primauté est relative car elle
n’atteint pas la Constitution.
La question qui s’est posée lors du traité de Lisbonne. Les États ont jugé que le principe de
primauté était suffisamment explicite. Aujourd’hui, il n’y a pas de constitutionalisation du principe
de primauté mais juste un renvoi la déclaration n°17 du traité de Lisbonne: « selon une
jurisprudence constante de la Cour de justice de l'Union européenne, les traités et le droit adopté par
l'Union sur la base des traités priment le droit des États membres, dans les conditions définies par
ladite jurisprudence ».

II° Les conséquences du principe de primauté

A) Le principe de l’autonomie procédurale nationale et ses corolaires

Il appartient aux États de respecter le droit de l'Union Européenne.


➔ CJUE, 15 décembre 1971, International Fruit Company: la Cour de justice dit que les État
ont une autonomie totale et interne pour exécuter le droit de l'Union Européenne, mettre en
oeuvre des procédures d’exécution et donc procéder au respect du principe de primauté. Avec
deux exceptions: équivalence et effectivité. Cela signifie que la Cour de justice va vérifier que le
droit national d’exécution du droit communautaire met en place des procédures équivalentes à
celles qui existent pour les procédures nationales (pas plus difficile que le droit national). Cela
abouti au droit à la protection effective du droit européen. Ce droit est inscrit dans l'article 47 de
la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union européenne.
B) La réception de la primauté en droit français

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1. Problématique: primauté sur la loi et primauté sur la Constitution

En France, les rapports entre l’ordre juridique français et l’ordre communautaire se sont établies sur
le fondement de l'article 55 de la Constitution qui reconnait la primauté des traité sur la loi. Pour
le Conseil Constitutionnel c'est différent, il s’est toujours déclaré incompétent (décision IVG).

2. Le contrôle du Conseil constitutionnel

a) La décision de 2004

b) La décision de 2006

3. La position du Conseil d’État

➔ Conseil d’État, 1er mars 1968, Syndicat général des fabricants de semoule: le Conseil d’État
refuse le principe de primauté en refuse la supériorité du traité de Rome sur la loi française.
➔ Conseil d’État, 20 octobre 1989, Nicolo: le Conseil d'État accepte le principe de primauté sur le
droit national
➔ Conseil d’État, 24 septembre 1990, Boidet: reconnait la primauté des règlements sur le droit
national
➔ Conseil d’État, 28 février 1992, Rothmans et Philip Morris: pareil
➔ Conseil d’État, 3 décembre 2001, SNIP (syndicat national de l’industrie pharmaceutique):
le Conseil d'État reconnait la primauté des principes généraux du droit communautaire sur le droit
national

4. La position de la Cour de Cassation

La Cour de Cassation va se conformer à l’injonction du Conseil Constitutionnel et accepter de


procéder au contrôle de conventionalité et accepter le principe de primauté ➔ arrêt Jacques Vabre,
24 mai 1975.

5. Primauté et QPC (Question prioritaire de constitutionnalité)

➔ Cour de Cassation, 22 juin 2010, Melki et Abdeli: le Conseil Constitutionnel et le Conseil


d'État ont deux positions différentes. Le Conseil Constitutionnel dit que QPC serait contraire au
droit de l'Union Européenne alors que Conseil d'État non. La Cour de Cassation dit que la QPC
prévaut sur la question préjudicielle que le juge pourrait poser à la Cour de justice. La Cour n’a pas
tranché mais dit qu’il n’y a pas de problème.

Section 2 - Applicabilité directe et effet direct

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I° Théorie de l’effet direct

Le principe d’effet directe n’existe pas dans les textes, c’est la Cour de justice qui le dégage.

A) Fondement

➔ CJCE, 5 février 1963, Van Gend en Loos: la Cour de justice affirme que l’ordre
communautaire s’adresse aux États et aux ressortissants, ils sont donc des sujets de droit et peuvent
invoquer le droit communautaire devant leur juridiction nationale. La cour énumère tous les
éléments démontrant que le droit communautaire imprègne le système interne: objectif de créer un
marcher commun, création du Parlement européen, renvoi préjudiciel etc.
On se demande si tous le droit communautaire est vraiment d’effet direct parce que le règlement
s’applique en droit national sans transposition au contraire de la directive. On déduit que le
règlement est un acte d’effet direct donc invocable devant les juges nationaux tandis que les
directives non puisqu’il y a un acte interne qui fait écran entre le texte européen et le citoyen.

B) Les caractéristiques de l’effet direct

1. Clarté, précision, inconditionnalité

Pour qu’un acte soit d’effet direct, il doit être clair, précis et inconditionnel. Il faut pouvoir identifier
les droits et obligations qui s’imposent aux citoyens. L’inconditionnalité c’est qu’il doit être
autosuffisant. Les règlements sont toujours d’effet direct et invocables, en revanche les directives ne
le sont pas, sauf s’il s’avère qu’elles attribuent des droits précis aux individus et qu’elles ne
nécessitent pas plus de précision.

2. Effet direct vertical et effet direct horizontal

La Cour de justice considère que l’effet direct est vertical, il concerne le droit de l'Union
Européenne avec les individus et non pas entre les individus.

C) Application du principe: l’invocabilité

1. Variations

Il faut distinguer l’effet direct ou l’invocabilité du droit primaire. Les règlements sont invocables,
les directives au départ non mais la Cour de justice considère aujourd'hui que lorsqu’elle est claire,
précise et inconditionnelle, elle peut être invocable par un particulier.
2. Les différentes formes d’invocabilité du droit de l'Union Européenne

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• L’invocabilité d’exclusion: dans l’hypothèse où la France ne transpose pas une directive et


qu’elle contient des droits clairs et précis, si on écarte le principe les ressortissants ne peuvent pas
bénéficier du contenu de la directive et ne peuvent pas l’invoquer devant une juridiction.
• L’invocabilité de substitution: pas de texte national de transposition rattaché à la directive, le
ressortissant va invoquer la directive qui va se substituer au droit national inexistant pour qu’il
puisse bénéficier des droits contenus dans le texte. Il faut que la directive soit claire, précise et
inconditionnelle.
• L’invocabilité d’interprétation conforme: les citoyens peuvent invoquer le texte pour
revendiquer une application conforme du droit national au regard de la directive.

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