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L’EUROPE

Je veux
savoir

EDITIONS
LUC PIRE
#1
L’europe je veux savoir

« L’Europe je veux savoir » est une publication


du Ministère des Affaires étrangères
Comité d’accompagnement : Jan Grauls, Bénédicte Van den Berg,
Anne Van Maldergem, François Roux, Olivier Alsteens
Bureau de Conseil en lisibilité du Ministère de la Fonction publique
Rédaction : Magali Uytterhaeghe
Illustrations : Pierre Kroll
Photos des représentants des institutions de l’UE :
© Commission européenne et Parlement européen
Tournesol Conseils SA – Éditions Luc Pire
Quai aux Pierres de Taille 37-39 – 1000 Bruxelles
© Copyright 2001
editions@lucpire.be
Mise en pages et couverture : Debie graphic design
Imprimerie : Casterman
ISBN : 2-87415-069-X
Dépôt légal : D/2001/6840/47
#2
Préface
Préface

« L’Europe je veux savoir » n’a pas pour but de submerger le lec-


teur d’informations trop détaillées ou élaborées sur la construction
européenne. Au contraire. Ce « mode d’emploi » synthétique et
concis s’adresse à tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’Union
européenne sans tomber dans des explications trop exhaustives.

Une heure ! Il ne vous faut pas plus d’une heure pour parcourir ce
livre et découvrir les clefs qui vous permettront de maîtriser sans
problèmes la construction européenne. Un jeu d’enfant.

En sept chapitres, vous en saurez plus sur les pères fondateurs du


rêve européen, sur les politiques que l’Union mène au jour le jour,
sur la naissance de l’euro qui bouleversera notre vie quotidienne à
partir de janvier 2002, sur l’énorme défi que constitue l’élargisse-
ment de l’Union vers les pays d’Europe centrale et orientale, sur le
rôle incontournable que l’Union joue sur la scène internationale,
sur le grand projet européen de la gestion des crises, sur les valeurs
européennes auxquelles chaque État membre a adhéré, sur la
Charte des droits fondamentaux qui pourrait donner naissance à
une véritable Constitution européenne, sur l’avenir de la construc-
tion européenne et, bien évidemment sur les objectifs que la
Belgique se fixe pour mener à bien sa Présidence.

Une des grandes ambitions de la Présidence belge consiste à lan-


cer et orienter le débat sur l’avenir de l’Europe. Trop souvent,
l’Europe reste perçue comme une institution bureaucratique bien
éloignée de la réalité du terrain et de la vie quotidienne des citoyens.
C’est pourquoi il est important que tous les citoyens européens se
réapproprient la construction européenne en participant à ce grand
débat public. Lors du sommet de Laeken-Bruxelles, la Présidence
belge soumettra des propositions et un calendrier qui devront abou-
#3
L’europe je veux savoir

Préface

tir dans quelques années à une Union plus proche, plus transpa-
rente et plus compréhensible pour les Européens.

Le débat sur l’avenir de l’Europe est d’autant plus important à l’ap-


proche de l’intégration de 13 pays candidats. La réunification de
l’Europe est un processus historique sans précédent. L’élargis-
sement permettra à l’Europe de jouer un rôle politique primordial sur
la scène internationale et fera passer le marché intérieur de 373 à
436 millions de consommateurs. Ce rendez-vous unique avec
l’Histoire, l’Europe ne peut pas le manquer !

Durant sa Présidence, la Belgique mettra également tout en oeuvre


pour renforcer la défense des valeurs universelles qui prennent une
place de plus en plus importante dans les relations internationales.
Celles-ci portent notamment sur les droits de l’Homme, la non-
prolifération et le désarmement, l’abolition de la peine de mort, l’in-
terdiction des essais nucléaires, la lutte contre les mines
anti-personnel, etc. Seule une Europe forte et déterminée parlant
d’une seule voix pourra prétendre persuader la communauté inter-
nationale de respecter et protéger ces valeurs.

Progresser ensemble vers une Europe plus politique, plus visible,


plus citoyenne et plus active sur la scène internationale, tel est le
défi de l’Union européenne et de la XIe Présidence belge.

Je vous souhaite une agréable lecture.

Louis Michel
Vice-Premier Ministre
et Ministre des Affaires étrangères
#4
TABLE DES MATIÈRES
Table des matières

I. L'Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise


1) Quels sont les pays membres de l’UE? 11
2) Quels sont les pays candidats à l’adhésion? 11

II. La construction européenne


1) Quels événements ont précédé la construction européenne ? 34
2) Comment est née la première forme de coopération européenne ? 36
3) Comment s’est déroulé le passage de la simple coopération
gouvernementale à l’intégration économique européenne ? 38
4) Quels sont les 5 Traités fondateurs de la construction européenne
qui englobent aujourd’hui l’acquis communautaire de l’UE ? 39
5) Quels sont les acquis du Traité de Rome ? 39
6) Que signifie la « politique de la chaise vide » ? 40
7) Quels sont les acquis de l’Acte unique européen ? 41
8) Quelles sont les quatre libertés issues de l’Acte unique européen ? 42
9) Que représente l’Espace Schengen ? 43
10) Quels sont les acquis du Traité de Maastricht ? 43
11) Quels sont les trois piliers de l’Union européenne ? 44
12) Qu’entend-on par « méthode communautaire »
et « méthode intergouvernementale » ? 45
13) Qu’est-ce que le principe de subsidiarité ? 46
14) Quels sont les acquis du Traité d’Amsterdam ? 46
15) Quels sont les acquis du Traité de Nice ? 47
16) L’UE compte aujourd’hui 15 États membres.
Quand se sont-ils intégrés ? 49
#5
L’europe je veux savoir

III. Les valeurs européennes


1) Quelles sont les valeurs européennes ? 52
2) Pourquoi une nouvelle Charte si le respect des droits fondamentaux
est déjà inscrit dans les Traités européens ? 53
3) Le tout récent Traité de Nice n’a pas intégré la Charte des droits
fondamentaux. Dès lors, quelle est sa valeur et sa crédibilité ? 54
4) Qu’est-ce que la « question autrichienne » et quelle mesure
l’UE a-t-elle prise à la suite de cet événement ? 54
5) La Charte des droits fondamentaux peut-elle être considérée
comme le préambule d’une Constitution européenne ? 55
6) Quels sont les droits du citoyen européen ? 56

IV. Le fonctionnement de l’Union européenne


1) Quelles sont les institutions européennes ? 58
2) Pourquoi les institutions européennes sont-elles dites supranationales ? 58
3) Où se situent les institutions européennes ? 59
4) Qui fait quoi dans les institutions décisionnelles? 59
a) Quel est le rôle du Conseil européen ou du “Sommet” ? 59
b) Y a-t-il un président de l’UE ? 60
c) Qu’entend-on par conférence intergouvernementale (CIG) ? 60
d) Quel est le rôle de la Commission européenne ? 60
e) Combien de commissaires la Commission compte-t-elle ? 61
f) Quel est le rôle du Conseil des ministres ou du Conseil de l’UE ? 61
g) Quelle est la pondération des voix à l’intérieur
du Conseil des ministres ? 62
h) Quel est le rôle du Parlement européen (PE) ? 64
i) Quels sont les partis politiques européens ? 64
j) Combien de députés européens le PE compte-t-il ? 65
5) Qui fait quoi dans les institutions de contrôle et de consultation ? 67
a) Quel est le rôle de la Cour de justice
des Communautés européennes ? 67
b) Quel est le rôle de la Cour des comptes européenne ? 67
c) Quel est le rôle du Comité économique et social (CES) ? 67
d) Quel est le rôle du Comité des Régions ? 68
6) Qui fait quoi dans les institutions financières ? 68
a) Quel est le rôle de la Banque européenne d’investissement (BEI) ? 68
b) Quel est le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) ? 69
#6
69
Table des matières

7) Quels sont les 5 genres de décisions européennes ?


8) Comment élabore-t-on une directive ? 70
9) Comment l’UE est-elle financée ? 70
a) Quelles institutions européennes gèrent le budget ? 70
b) Que finance le budget ? 71
c) Quelles sont les ressources financières de l’UE ? 72
d) En quoi consistent les perspectives financières ? 72
e) Quels pays membres sont les principaux contributeurs ? 73

V. L’Union européenne s’élargit


1) Pourquoi l’UE s’élargit-elle ? 76
2) Quels avantages l’élargissement peut-il offrir à l’UE ? 77
3) Qui peut devenir membre de l’UE ? 77
4) Quels sont les pays candidats ? 77
5) En quoi consiste le processus de l’élargissement ? 78
6) Quand les pays membres intégreront-ils l’UE ? 80
7) Comment fonctionneront les institutions ? 81
8) Pourquoi l’UE n’ouvre-t-elle pas les négociations
d’adhésion avec la Turquie ? 81

VI. Les compétences de l’Union européenne


1) Quels sont les services de la Commission ? 84
2) Quelles sont les principales politiques européennes
liées au premier pilier de l’UE ? 86
a) En quoi consiste l’Union économique et monétaire (UEM) ? 86
b) Dans quelle mesure le commerce extérieur
complète-t-il le Marché intérieur ? 89
c) L’UEM couvre-t-elle l’Espace économique européen (EEE) ? 91
d) Quels sont les objectifs de la politique de la concurrence ? 91
e) Que comprend la politique sociale et de l’emploi de l’UE ? 92
f) Quels sont les Fonds européens prévus
par la politique régionale ? 93
g) Quels sont les enjeux de la politique agricole commune (PAC) ? 94
h) L’UE mène-t-elle une politique écologique? 96
i) Quelle est la place des jeunes au sein de l’UE ? 98
j) Qu’entend-on par les relations extérieures de l’UE ? 101
#7
L’europe je veux savoir

3) En quoi consiste la « Politique étrangère et de sécurité


commune » (PESC) liée au deuxième pilier de l’UE ? 110
a) Une PESC, pour quoi faire ? 110
b) Que représente la diplomatie de l’UE ? 111
c) Comment a évolué l’idée d’une
« défense européenne commune » ? 111
d) Pourquoi une « Politique européenne de sécurité et de défense »
(PESD) autonome ? 113
e) Qui représente la PESC et comment fontionne-t-elle ? 114
4) En quoi consiste la Coopération en matière de Justice et Affaires
intérieures (JAI) liée au troisième pilier de l’UE ? 116
a) Comment est née la JAI ? 116
b) Quels problèmes pose la libre circulation des personnes ? 117
c) Quelles réformes ont été introduites par le Traité d’Amsterdam ? 118
d) Comment fonctionne la JAI ? 118

VII. Les priorités de la Présidence belge


1) Comment l’UE évoluera-t-elle dans les années à venir ? 122
2) Quel est le rôle de la Présidence belge ? 124
a) L’approfondissement du débat consacré à l’avenir de l’Europe 124
b) La création d’un espace européen de liberté,
de sécurité et de justice 124
c) L’amélioration de la qualité du travail, la promotion de l’égalité
des chances et la lutte contre l’exclusion et la pauvreté 125
d) Le renforcement de la croissance économique durable
et de la politique économique commune 125
e) La promotion du développement durable et de la qualité de la vie 125
f) L’élargissement et le renforcement de la dimension extérieure de l’UE 126
#8
>>

1
L’UNION
EUROPÉENNE,
LE RÊVE
DE L’UNIFICATION
chapitre

EUROPÉENNE
SE RÉALISE
#9
L’europe je veux savoir

Unifier l’Europe. Voilà le rêve qui hante les Européens depuis le par-
tage de l’Empire de Charlemagne. Pourtant, jusqu'au XXe siècle,
toute tentative d’unification avait échoué. L'Europe des États sou-
verains du XVIIe siècle ainsi que l’Europe des États-Nations du XIXe
siècle ont été déchirées par une succession de guerres entrecou-
pées de traités de paix.

L'idée d'une unité européenne a cependant longtemps germé dans


les esprits. Au XVIIIe, l'abbé de Saint-Pierre et le philosophe Kant la
conçoivent comme une organisation pour la paix perpétuelle. Au
XIXe siècle, l'Italien Mazzini crée un mouvement « Jeune Europe »
militant pour l'Europe des peuples. Visionnaire, Victor Hugo entre-
voit l'Europe unie.

Les chocs des deux guerres mondiales, l’élan pacifiste de l’entre-


deux-guerres et la conscience du déclin de l’Europe face aux États-
Unis ont finalement amené les intellectuels, les hommes politiques
et les philosophes à « penser » l’Europe et à mettre en œuvre sa
construction. Une construction qui est loin d’être achevée mais qui
a franchi des stades essentiels : des Traités de Paris et de Rome,
les actes de naissance de l’intégration européenne, au Traité de
Nice (2000), le cinquième Traité fondateur qui prépare l’Union euro-
péenne à ouvrir ses portes à de nouveaux pays candidats.

Aujourd’hui, nous n’avons jamais été aussi proches d’une Europe


unie. Mais ce qu’on appelle actuellement « l’Union européenne »
(UE) n’a pas été construit en un jour. Cette construction inachevée
est le fruit d’une prise de
conscience européenne
et de la conviction que
l’Europe ne peut affirmer
sa puissance écono-
mique et politique dans
le monde qu’à travers
une seule voix.
# 10
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

1)
I QUELS SONT LES PAYS MEMBRES
DE L’UE ?

Ils sont quinze : l’Allemagne (1957), la France (1957), l’Italie (1957),


la Belgique (1957), les Pays-Bas (1957), le Luxembourg (1957), la
Grande-Bretagne (1973), l’Irlande (1973), le Danemark (1973), la
Grèce (1981), l’Espagne (1986), le Portugal (1986), l’Autriche
(1995), la Suède (1995) et la Finlande (1995).

2)
I QUELS SONT LES PAYS CANDIDATS
À L’ADHÉSION ?

Le Conseil européen d’Helsinki, en décembre 1999, en a dressé la


liste suivante : Chypre, Malte, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie,
la Slovaquie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la
République tchèque, la Slovénie et la Turquie.
# 11
L’europe je veux savoir

L’UE dans le monde

Légende :
Les membres Les candidats
# 12
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

L’UE :
ses pays membres
et ses pays candidats

Légende :
PAYS MEMBRES PAYS CANDIDATS
1 Allemagne a Bulgarie
2 Autriche b Chypre
3 Belgique c Estonie
4 Danemark d Hongrie
5 Espagne e Lettonie
6 Finlande f Lituanie
7 France g Malte
8 Grèce h Pologne
9 Irlande i R. Tchèque
10 Italie j Roumanie
11 Luxembourg k Slovaquie
12 Pays-Bas l Slovénie
13 Portugal m Turquie
14 Royaume-Uni
15 Suède
# 13
L’europe je veux savoir

L’UE aujourd’hui

Légende :
Allemagne / Berlin
Autriche / Vienne
Belgique / Bruxelles
Danemark / Copenhague
Espagne / Madrid
Finlande / Helsinski
France / Paris
Grèce / Athènes
Irlande / Dublin
Italie / Rome
Luxembourg / Luxembourg
Pays-Bas / Amsterdam
Portugal / Lisbonne
Royaume-Uni / Londres
Suède / Stockholm
# 14
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

Pays membres

Allemagne

Intégration : 1957
Nombre d’habitants : 82,1 millions
Superficie : 356.957 km2 (11,7 fois la Belgique)
Langue : l’allemand
Capitale : Berlin
Fête Nationale : 3 octobre (unification allemande)
Majorité : 18 ans
Chef d’État : le président Johannes Rau
Chef du gouvernement : Gerhard Schröder
Ministre des Affaires étrangères : Joschka Fischer
# 15
L’europe je veux savoir

Autriche

Intégration : 1995
Nombre d'habitants : 8,1 millions
Superficie : 83 858,68 km2
(2,8 fois la Belgique)
Langue : l’allemand
Capitale : Vienne
Fête nationale : 26 octobre
Majorité : 19 ans
Chef d'État : le président Thomas Klestil
Chef du gouvernement : Wolfgang Schüssel
Ministre des Affaires étrangères : Benita Ferrero-Waldner

Belgique

Intégration : 1957
Nombre d’habitants : 10,2 millions
Superficie : 30.528 km2
Langues : le néerlandais – le français – l’allemand
Capitale : Bruxelles
Fête Nationale : 21 juillet
Majorité : 18 ans
Chef d’État : le roi Albert II
Chef du gouvernement : Guy Verhofstadt
Ministre des Affaires étrangères : Louis Michel
# 16
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

Danemark

Intégration : 1973
Nombre d’habitants : 5,313 millions
Faroer : 44.817 - Groenland : 56.083
Superficie : 43.093 km2 (1,4 fois la Belgique)
Iles Faroer : 1.399 km2 - Groenland : 2.175 km2
Langue : le danois
Capitale : Copenhague
Fête Nationale : 5 juin
Majorité : 18 ans
Chef d’État : la reine Marguerite II
Chef du gouvernement : Poul Nyrup Rasmussen
Ministre des Affaires étrangères : Mogens Lykketoft

Espagne

Intégration : 1985
Nombre d'habitants : 40, 2 millions
Superficie : 505.000 km2 (Canaries et Baléares incluses) ;
(16,5 fois la Belgique)
Langues : nationale: l’espagnol – régionales : le catalan, le galicien et le
basque
Capitale : Madrid
Fête nationale : 24 juin
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le roi Juan Carlos I de Borbon
Chef du gouvernement : Jose Maria Aznar (Lopez)
Ministre des Affaires étrangères : Josep Piqué I Camps
# 17
L’europe je veux savoir

Finlande

Intégration : 1995
Nombre d'habitants : 5,159 millions
Superficie : 338.145 km2 (11 fois la Belgique)
Langues : le finnois et le suédois
Capitale : Helsinki
Fête nationale : 6 décembre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Tarja Halonen
Chef du gouvernement : Paavo Lipponen
Ministre des Affaires étrangères : Erkki Tuomioja

France

Intégration : 1957
Nombre d’habitants : 58,683 millions
Superficie : 547.000 km2 (18 fois la Belgique)
Langue : le français
Capitale : Paris
Fête Nationale : 14 juillet
Majorité : 18 ans
Chef d’État : le président Jacques Chirac
Chef du gouvernement : Lionel Jospin
Ministre des Affaires étrangères : Hubert Védrine
# 18
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

Grèce

Intégration : 1981
Nombre d'habitants : 10,5 millions
Superficie : 131.957 km2 (4,3 fois la Belgique)
Langue : le grec moderne (Dimotiki)
Capitale : Athènes
Fête nationale : 25 mars
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Constantinos Stephanopoulos
Chef du gouvernement : Constantinos Simitis
Ministre des Affaires étrangères : Georgios Papandreou

Irlande

Intégration : 1973
Nombre d’habitants : 3, 740 millions
Superficie : 70.282 km2 (2,3 fois la Belgique)
Langues : l'anglais et l'irlandais
Capitale : Dublin
Fête Nationale : 21 juillet
Majorité : 18 ans
Chef d’État : le président Mary McAleese
Chef du gouvernement : Bertie Ahern
Ministre des Affaires étrangères : Brian Cowen
# 19
L’europe je veux savoir

Italie

Intégration : 1957
Nombre d’habitants : 57,7 millions
Superficie : 301.230 km2 (9,8 fois la Belgique)
Langue : l’italien
Capitale : Rome
Fête Nationale : le premier dimanche du mois de juin
Majorité : 18 ans
Chef d’État : le président Carlo Azeglio Ciampi
Chef du gouvernement : Silvio Berlusconi
Ministre des Affaires étrangères : Renato Ruggiero

Luxembourg

Intégration : 1957
Nombre d’habitants : 435,7 mille
Superficie : 2.586 km2 (11,8 fois plus petit que la Belgique)
Langues : la langue nationale : le luxembourgeois depuis la loi du 27
février 1984 – la langue officielle : le français, langue exclusive de la
Constitution et de la législation – la langue utilisée dans l'administration
et la Justice : le français, le luxembourgeois et l’allemand
Capitale : Luxembourg
Fête Nationale : 23 juin
Majorité : 18 ans
Chef d’État : le Grand-Duc Henri de Luxembourg
Chef du gouvernement : Jean-Claude Juncker
Ministre des Affaires étrangères : Lydie Polfer
# 20
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

Pays-Bas

Intégration : 1957
Nombre d’habitants : 15,7 millions
Superficie : 41.526 km2 (1,4 fois la Belgique)
Langue : le néerlandais
Capitale : Amsterdam
Fête Nationale : 30 avril
Majorité : 18 ans
Chef d’État : la reine Beatrix
Chef du gouvernement : Wim Kok
Ministre des Affaires étrangères : Jozias van Aartsen

Portugal

Intégration : 1985
Nombre d'habitants : 9,997 millions
Superficie : 91773 km2 (3 fois la Belgique)
Langue : le portugais
Capitale : Lisbonne
Fête nationale : 10 juin
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Jorge Fernando Branco de Sampaio
Chef du gouvernement : Antonio Guterres
Ministre des Affaires étrangères : Jaime Gama
# 21
L’europe je veux savoir

Royaume-Uni

Intégration : 1973
Nombre d'habitants : 59,2 millions
Superficie : 242.910km2 (8 fois la Belgique)
Langue : l’anglais
Capitale : Londres
Fête nationale : 2e samedi de juin
Majorité : 18 ans
Chef d'État : la reine Elizabeth II
Chef du gouvernement : Tony Blair
Ministre des Affaires étrangères : Jack Straw

Suède

Intégration : 1995
Nombre d'habitants : 8,8 millions
Superficie : 450.000 km2 (15 fois la Belgique)
Langues : le suédois. À l’automne 1999, la Suède a adopté une loi
consacrant la reconnaissance de 5 langues régionales ou minoritaires :
le sami, le finnois, le meänkieli (langue des Finnois de Tornedal), le chib
(langue des Roms) et le yiddish
Capitale : Stockholm
Fête nationale : 6 juin
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le roi Carl XVI Gustaf
Chef du gouvernement : Göran Persson
Ministre des Affaires étrangères : Anna Lindh
# 22
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

L’UE après l’élargissement

Légende :
Bulgarie / Sofia
Chypre / Nicosie
Estonie / Tallinn
Hongrie / Budapest
Lettonie / Riga
Lituanie / Vilnius
Malte / La Valette
Pologne / Varsovie
R. Tchèque / Prague
Roumanie / Bucarest
Slovaquie / Bratislava
Slovénie / Ljubljana
Turquie / Ankara
# 23
L’europe je veux savoir

Pays candidats

Bulgarie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 8,35 millions
Superficie : 110.912 km2 (3,6 fois la Belgique)
Langue : le bulgare
Capitale : Sofia
Fête nationale : 3 mars
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Petar Stoyanov
Chef du gouvernement : Simeon Saxe-Cobourg
Ministre des Affaires étrangères : Solomon Passi
# 24
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

Chypre

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 864 mille (660.000 dans la partie Sud (grecque)
et 204.000 dans la partie Nord (turque).)
Superficie : 9.251 km2 (moins d'un tiers de la Belgique)
Langues : le grec, le turc
Capitale : Nicosie
Fête nationale : 1er octobre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Glafkos Clerides
Chef du gouvernement : Glafkos Clerides
Ministre des Affaires étrangères : Ioannis Kasoulide

Estonie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 1,439 million
Superficie : 45.125 km2 (1,4 fois plus grand que la Belgique)
Langue : l'estonien
Capitale : Tallinn
Fête nationale : 24 février
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Lennart Meri
Chef du gouvernement : Mart Laar
Ministre des Affaires étrangères : Toomas Hendrik Ilves
# 25
L’europe je veux savoir

Hongrie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 10,044 millions
Superficie : 93.036 km2 (3 fois la Belgique)
Langue : le hongrois
Capitale : Budapest
Fête nationale : 20 août, 15 mars, 23 octobre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Ferenc Mald
Chef du gouvernement : Victor Orban
Ministre des Affaires étrangères : János Martonyi

Lettonie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 2,353 millions
Superficie : 64.589 km2 (2,1 fois la Belgique)
Langue : le letton
Capitale : Riga
Fête nationale : 18 novembre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Vaira Vike-Freiberga
Chef du gouvernement : Andris Berzins
Ministre des Affaires étrangères : Indulis Berzins
# 26
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

Lituanie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 3,707 millions
Superficie : 65.200 km2 (2 fois la Belgique)
Langue : le lituanien
Capitale : Vilnius
Fête nationale : 16 février
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Valdas Adamkus
Chef du gouvernement : le gouvernement a démissionné

Malte

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 391 mille
Superficie : 320 km2 (95 fois plus petit que la Belgique)
Langues : le maltais, l'anglais
Capitale : La Valette
Fête nationale : deux dates :
pour république : 13 décembre
pour l'indépendance : 1er septembre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Guido de Marco
Chef du gouvernement : Edward Fenech Adami
Ministre des Affaires étrangères : Joseph Borg
# 27
L’europe je veux savoir

Pologne

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 38,6 millions
Superficie : 312.677 km2 (plus de 10 fois la Belgique)
Langue : le polonais
Capitale : Varsovie
Fête nationale : 3 mai
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Alexander Kwasniewski
Chef du gouvernement : élections en septembre 2001
Ministre des Affaires étrangères : élections en septembre 2001

République tchèque

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 10,3 millions (cf. Belgique)
Superficie : 78.864 km2 (2,5 fois la Belgique)
Langue : le tchèque
Capitale : Prague
Fête nationale : 28 octobre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Václav Havel
Chef du gouvernement : Milo Zeman
Ministre des Affaires étrangères : Jan Kavan
# 28
1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise

Roumanie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 22,5 millions
Superficie : 237.500 km2 (7,7 fois la Belgique)
Langue : le roumain
Capitale : Bucarest
Fête nationale : 1er décembre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Ion Iliescu
Chef du gouvernement : Adrian Nastase
Ministre des Affaires étrangères : Mircea Dan Geoana

Slovaquie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 5,387 millions
Superficie : 49.035 km2 (1,5 fois plus grand que la Belgique)
Langues : le slovaque, le hongrois, le tchèque, l'ukrainien,
le ruthène, le rom
Capitale : Bratislava
Fête nationale : 1er janvier, 1er septembre et 5 juillet
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Rudolf Schuster
Chef du gouvernement : Mikulás Dzurinda
Ministre des Affaires étrangères : Eduard Kukan
# 29
L’europe je veux savoir

Slovénie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 2 millions
Superficie : 20.296 km2 (environ 2/3 de la Belgique)
Langue : le slovène
Capitale : Ljubljana
Fête nationale : 25 juin
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Milan Kucan
Chef du gouvernement : Janez Drnovsek
Ministre des Affaires étrangères : Dimitrij Rupel

Turquie

Intégration : pas déterminée


Nombre d'habitants : 62,865 millions
Superficie : 780.576 km2 (25,5 fois plus grand que la Belgique)
Langue : le turc
Capitale : Ankara
Fête nationale : 29 octobre
Majorité : 18 ans
Chef d'État : le président Ahmed Necdet Sezer
Chef du gouvernement : Bülent Ecevit
Ministre des Affaires étrangères : Ismail Cem
# 30
# 31 1 I L’Union européenne, le rêve de l’unification européenne se réalise
# 31 1 I De europese unie, de europese eenmaking wordt werkelijkheid
2
>>
LA
CONSTRUCTION
EUROPÉENNE
chapitre
# 33
L’europe je veux savoir

1)
I QUELS ÉVÉNEMENTS ONT PRÉCÉDÉ
LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE ?

1814-1815 :
Le Congrès de Vienne réorganise l’Europe
après la chute de Napoléon.

1914-1918 :
À la suite de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand
d’Autriche, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Ce qui
déclenche la Première Guerre mondiale entre d’une part,
l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, et d’autre part la France, la
Grande-Bretagne et la Russie. Déjà à cette époque, un mouvement
pacifiste prône la paix et l’entente entre les États européens.

1919 :
La création de la Société des nations (SDN) est une réponse insti-
tutionnelle à l’idéal pacifiste. Mais ni les États-Unis ni l’Allemagne n’y
participent.

1922 :
L’Autrichien Richard Coudenhove-Kalergi lance l’idée d’une « union
paneuropéenne » basée sur la réconciliation franco-allemande.

1925 :
Les ministres des Affaires étrangères français et allemand, Aristide
Briand et Gustav Stresemann, proposent un projet d’union euro-
péenne.

1929 :
La grande crise financière qui débute à Wall Street met fin au rap-
prochement franco-allemand ainsi qu’au projet d’union européenne.
# 34
2 I La construction européenne

1933 :
Hitler arrive au pouvoir en Allemagne.

1940-1945 :
Humiliée par sa défaite en 1918 et ruinée par le Traité de Versailles
qui en découle, l’Allemagne déclenche la Seconde Guerre mon-
diale. Élu en 1933, Hitler subvertit la Constitution et instaure la dic-
tature nazie ; le IIIe Reich, soutenu par une police redoutable
(Gestapo) est fondé sur le parti unique, l’élimination des opposants,
la haine, la sélection sur la base de la race et les camps de concen-
tration. En effet, au cours de sa politique d’expansion, Hitler met en
œuvre sa politique de déportation, de concentration et d’extermi-
nation qui causera la mort de près de 6 millions de Juifs et près de
cinq cents mille tziganes.

1942-43 :
Grâce aux impulsions du Ministre belge des Affaires étrangères,
Paul-Henri Spaak, le Bénélux voit le jour. Il s’agit d’une union moné-
taire et douanière réunissant la Belgique, les Pays-Bas et le
Luxembourg.

Février 1945 :
La Conférence de Yalta partage l'Europe en zones d'influence
soviétique et occidentale. À partir de 1947, le rideau de fer tombe
sur l'Europe séparant le continent en deux blocs jusqu'en 1989. Le
bloc de l'Est basé sur des régimes communistes et le bloc occi-
dental basé sur des régimes démocratiques appliquant une éco-
nomie de marché. C’est la guerre froide.

1947 :
Le Premier Ministre anglais Winston Churchill lance l’idée des
« États-Unis d'Europe ».

1947 :
Les États-Unis proposent le plan Marshall (du nom du général amé-
ricain Marshall) pour permettre à l’Europe de se reconstruire et
contenir l’influence communiste.
# 35
L’europe je veux savoir

1948 :
Le Congrès de l’Europe rassemble des élites politiques, culturelles
et économiques autour de l'idée d'unité européenne. Mais deux
concepts vont bientôt apparaître : l'option fédérale ou supranatio-
nale et l'option intergouvernementale défendue par les Britanniques
et en France par le Général de Gaulle.

2)

1948 :
I COMMENT EST NÉE LA PREMIÈRE
FORME DE COOPÉRATION
EUROPÉENNE ?

Afin de répartir l'aide du plan Marshall, les pays


de l’Europe occidentale se réunissent au sein
de l'Organisation européenne de coopération
économique (OECE). C’est la première coopé-
ration intergouvernementale européenne, limi-
tée néanmoins au secteur de l’économie. En
1960, l’OECE devient l’Organisation de
coopération et de développement écono-
mique (OCDE).

1948 :
Vu l’intensification de la guerre froide, les pays du Bénélux, ainsi que
la France et la Grande-Bretagne signent le Pacte de Bruxelles, un
traité d’assistance militaire mutuelle, instituant l’Union occidentale,
qui se transformera en 1954 en Union de l’Europe occidentale ou
l’UEO accueillant aussi l'Allemagne et l'Italie.
# 36
2 I La construction européenne

1949 :
À l'aide économique américaine s'ajoute également une protection
militaire qui soutient l’Union occidentale et qui donne naissance au
Traité de l'Atlantique Nord ou le Pacte Atlantique (OTAN).

1949 :
Les signataires du Pacte de Bruxelles rejoints par l’Italie, l’Irlande,
le Danemark, la Norvège et la Suède créent le Conseil de l'Europe.
Initialement, l’organisation avait pour but de devenir un pouvoir
supranational européen mais ce projet a été vite abandonné.

Installé à Strasbourg, le Conseil de l’Europe regroupe aujourd’hui


43 États et veille plus particulièrement au respect de la Convention
de la sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fonda-
mentales (CEDH). Ainsi, les 43 pays membres doivent être des
démocraties parlementaires respectant les droits de l'Homme et
appliquant une économie de marché ouverte et concurrentielle.

Mais attention ! Le Conseil de l'Europe n’est pas une institution de


l’Union européenne. Il ne faut pas le confondre avec le Conseil
européen.

>> Signée en 1950 sous l'égide du Conseil de l'Europe, la


Convention européenne de sauvegarde des droits de
l'Homme et des libertés fondamentales (CEDH), reconnaît
des droits fondamentaux (liberté de pensée, d’association,
droit à une justice équitable) et condamne la torture,
l’emprisonnement arbitraire, les peines ou traitements
inhumains et dégradants. La Convention est ratifiée
aujourd’hui par tous les États membres de l'UE.
# 37
L’europe je veux savoir

3)
I COMMENT S’EST DÉROULÉ LE
PASSAGE DE LA SIMPLE
COOPÉRATION GOUVERNEMENTALE
À L’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE
EUROPÉENNE ?

1950 :
Inspiré par Jean Monnet, le ministre français des Affaires étran-
gères, Robert Schuman, propose une gestion commune de la pro-
duction franco-allemande du charbon et de l’acier, deux secteurs
stratégiques de l'économie. Ainsi naît le « plan Schuman » qui part
de « réalisations concrètes » pour viser à terme une « fédération
européenne ».

1951 :
Instituée par le Traité de Paris, la Communauté européenne du char-
bon et de l'acier (CECA) est la véritable première forme d’intégration
européenne. Elle réunit six pays : la France, l'Allemagne, la Belgique,
l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. La CECA assure la produc-
tion et l'approvisionnement en charbon et acier de l’Europe des Six
sur la base de la « méthode communautaire »,
c’est-à-dire la méthode selon laquelle les sec-
teurs concernés ne dépendent plus unique-
ment des souverainetés nationales. En 1952,
le Belge Jean Duvieusart assume la première
présidence du Conseil des ministres de la
CECA.

1956 :
La Conférence des Six à Messine ouvre la voie aux négociations qui
aboutiront au Traité de Rome instaurant la CEE (Marché commun)
et à la CEEA (Euratom). Le Ministre belge des Affaires étrangères
P.-H. Spaak joue un rôle important dans les négociations.
# 38
2 I La construction européenne

1967 :
Le Belge Jean Rey assume jusqu'en 1970 la présidence de la
Commission européenne et fait adopter une décision importante sur
les « ressources propres » de la Communauté : les contributions des
Etats membres sont complétées par des droits de douane, la TVA
et des droits agricoles directement perçus par la Communauté.

4)
IQUELS SONT LES 5 TRAITÉS
FONDATEURS DE LA CONSTRUCTION
EUROPÉENNE QUI ENGLOBENT
AUJOURD’HUI L’ACQUIS
COMMUNAUTAIRE DE L’UE ?

1. Le Traité de Rome (1957)


2. L’Acte unique européen (1986)
3. Le Traité de Maastricht (1992)
4. Le Traité d’Amsterdam (1997)
5. Le Traité de Nice (2000)

5)
IQUELS SONT LES ACQUIS
DU TRAITÉ DE ROME ?

Ratifié en 1957, le premier Traité fondateur de la


construction européenne réunissant l’Europe des
« Six », met en place 2 communautés : la
Communauté économique européenne (CEE) et la
Communauté européenne de l’énergie atomique
(CEEA) ou Euratom.
# 39
L’europe je veux savoir

La CEE vise à établir un Marché commun, c'est-à-dire une zone de


libre échange, fondée sur la libre circulation des marchandises, des
personnes, des services et des capitaux. En 1968, elle devient une
véritable Union douanière permettant aux Quinze d'appliquer un tarif
extérieur commun pour la libre circulation des marchandises.

Quelques années plus tard, les 3 communautés (CECA-CEE-


Euratom) fusionnent leurs effectifs. Les institutions européennes
communes sont : la Commission, le Conseil des ministres,
l’Assemblée et la Cour de Justice.

La CEE met également en place une série de politiques communes


dont la politique agricole commune (PAC) est l’exemple le plus
abouti.

6)
I QUE SIGNIFIE LA « POLITIQUE DE LA
CHAISE VIDE » ?

En 1965, le Président Charles de Gaulle provoque une crise grave


au sein de la Communauté européenne. Réclamant un finance-
ment communautaire pour la PAC et refusant l’importance crois-
sante de la Commission européenne ainsi que la perspective du
vote à la majorité qualifiée, le Président français décide de pratiquer
la « politique de la chaise vide » : la France ne participe plus aux
réunions du Conseil des Ministres. Mais un an plus tard, sles Six
# 40
s'accordent sur le « compromis du Luxembourg », selon lequel le
2 I La construction européenne

Conseil des ministres doit élaborer une solution acceptable pour


tous les pays membres de la Communauté européenne (CE)
lorsque les intérêts très importants d’un pays membre sont en jeu.

7)
I QUELS SONT LES ACQUIS DE L’ACTE
UNIQUE EUROPÉEN ?

Comme le Marché commun n'était pas


encore achevé au milieu des années 1980,
l’Acte unique conclu en 1986, engage un
processus de suppression des barrières
physiques (postes de douanes), administra-
tives (normes) et fiscales qui doit aboutir fin
1992 au « marché européen ».
L’Acte unique représente aussi l’achève-
ment du marché intérieur, synonyme de
marché commun, marché unique et mar-
ché intégré. Cela signifie que l’on élimine
les frontières intérieures. Pour adopter les directives nécessaires à
l'établissement du marché intérieur, on accroît la prise de décision
à la majorité qualifiée qui empêche les blocages de la décision à
l'unanimité.
# 41
L’europe je veux savoir

>> Comme on le verra plus loin, chaque État au sein du


Conseil des ministres dispose d’un nombre de voix en
fonction de son importance démographique. Le poids d'un
État n'est cependant pas proportionnel à la population.
Actuellement, une décision est adoptée à la majorité
qualifiée si elle obtient au moins 62 voix sur 87. Les
décisions du Conseil des ministres se prennent aujourd’hui
le plus souvent à la majorité qualifiée. Le Traité de Nice a
récemment étendu la majorité qualifiée à une nouvelle série
de matières et a prévu une nouvelle pondération des voix
au sein du Conseil en vue de l’élargissement de l’UE.

8)
I QUELLES SONT LES QUATRE
LIBERTÉS ISSUES DE L’ACTE UNIQUE
EUROPÉEN ?

Les quatre libertés fondamentales prévues


par le Traité CEE doivent être réalisées
grâce à l’élimination des frontières à l’inté-
rieur de l’Europe : la libre circulation des
marchandises, des services, des capitaux
et des personnes. Mais ce n’est qu’en
1993 que se réalise le marché unique.
Outre la libre circulation des travailleurs,
impliquant l'abolition de toute discrimina-
tion sur le marché du travail, la circulation des personnes est aussi
entendue comme la liberté de franchir sans aucun contrôle les fron-
tières internes de l'Union. Cette liberté est assurée dans l’Espace
Schengen.
# 42
2 I La construction européenne

9)
I QUE REPRÉSENTE
L’ESPACE SCHENGEN ?

Signé en 1985 mais entré en vigueur dix ans plus tard, l'Accord de
Schengen ou la Convention de Schengen permet aux ressortis-
sants des pays membres de l’UE de circuler sans subir de contrôles
de police aux frontières. Intégré au Traité d’Amsterdam en 1997,
l’Accord prévoit également le renforcement des contrôles aux fron-
tières extérieures de l’UE, l’harmonisation des politiques relatives
aux visas et au droit d’asile, ainsi qu’une coopération renforcée
entre les systèmes judiciaires et les
polices. La Grande-Bretagne et
l’Irlande ne font pas partie de
l’Espace Schengen mais l'Islande
et la Norvège ont intégré cet
Espace par le biais de l’Union nor-
dique des passeports.

10)
IQUELS SONT LES ACQUIS
DU TRAITÉ DE MAASTRICHT ?

En juin 1989, le Conseil européen de Madrid


décide du principe d'une union économique et
monétaire (UEM). Un nouveau traité est néces-
saire pour organiser cette future UEM. En
même temps, à la demande notamment du
chancelier allemand Helmut Kohl, on envisage
de renforcer les aspects de l'union politique de
l'intégration européenne. Tels sont les ressorts
# 43
L’europe je veux savoir

de la négociation du Traité de Maastricht sur l'Union européenne.


L'UE comprend les Communautés y compris l'UEM, la politique
étrangère et de sécurité commune (PESC) et la coopération en
matière de Justice et des Affaires intérieures (JAI). On parle des trois
piliers de l'UE. A partir de ce moment, on ne parle plus de la
Communauté européenne (CE) mais de l’ « Union européenne »
(UE). En renforçant les pouvoirs du Parlement européen (PE), le
Traité de Maastricht donne à la construction européenne une
dimension politique.

11)
I QUELS SONT LES TROIS PILIERS
DE L’UE ?

Pilier I :
les procédures du Ie pilier respectent la méthode com-
munautaire et impliquent l’intervention des institutions du
triangle institutionnel (Commission, Conseil et Parlement).
Il comprend donc toutes les politiques communes et
communautaires adoptées depuis 1952. C’est-à-dire
l’Union économique et monétaire (UEM), l’Union douanière, le
Marché unique, la politique agricole commune (PAC), les trans-
ports, l’aide au développement, l’aide aux régions, la concurrence,
la politique sociale, la recherche scientifique, l’environnement,
l’énergie, etc.

>> Contrairement au Ie pilier, les décisions prises dans le cadre


des IIe et IIIe piliers sont essentiellement soumises à la
méthode intergouvernementale (on décide à l'unanimité).
Les principaux acteurs de ces deux piliers sont le Conseil
européen, le Conseil des ministres et le Haut représentant
pour la PESC.
# 44
2 I La construction européenne

Pilier II :
concerne la Politique étrangère et de sécurité commune
(PESC). Elle repose sur la coordination croissante des
politiques étrangères des États membres de l’UE et sur
la construction d’une Politique européenne de sécurité et
de défense (PESD).

Pilier III :
concerne la coopération dans les domaines de la
Justice et des Affaires intérieures (JAI). Mis en place par
le Traité d’Amsterdam, l’ « Espace de liberté, de sécu-
rité et de justice » répartit néanmoins les domaines de
la JAI entre les premier et troisième piliers, alors qu’au-
paravant, ces domaines étaient gérés uniquement par
le pilier III. La nouvelle compétence du pilier I porte notamment sur
les visas, l’asile et l’immigration. Ces politiques communes impli-
quent bien sûr une coopération étroite entre les services de police,
de douanes et les administrations judiciaires.

12)
I QU’ENTEND-ON PAR « MÉTHODE
COMMUNAUTAIRE » ET « MÉTHODE
INTERGOUVERNEMENTALE » ?

La méthode communautaire désigne le mode de fonctionnement


institutionnel du premier pilier de l'UE. Elle concerne donc unique-
ment les politiques communes et communautaires : la Commission
propose, le Conseil décide (à l'unanimité ou à la majorité qualifiée)
et le Parlement codécide dans un certain nombre de cas.
La méthode intergouvernementale, qui caractérise les IIe et IIIe piliers,
repose sur une logique de coopération intergouvernementale.
Chaque État membre défend son intérêt national. Les décisions finales
sont prises à l’unanimité. La Commission n'a pas l'initiative exclusive
des règles et actions, et le Parlement européen est faiblement asso-
# 45

cié aux politiques soumises à la méthode intergouvernementale.


L’europe je veux savoir

13)
I QUE SIGNIFIE LE PRINCIPE
DE SUBSIDIARITÉ ?

Pour assurer la prise de décision la plus proche possible du citoyen,


l’UE n'agit que lorsque son action est plus efficace qu'une action
entreprise au niveau national, régional ou local. Ce principe n'est
d'application que dans le pilier communautaire.

14)
I QUELS SONT LES ACQUIS
DU TRAITÉ D’AMSTERDAM ?

Adopté en 1997, le Traité d’Amsterdam est le


quatrième Traité fondateur. Il définit quatre
nouveaux objectifs :
a) placer l’emploi et les droits du citoyen au
cœur de l’UE
b) supprimer les derniers obstacles à la libre
circulation des personnes et renforcer la
sécurité
c) mieux faire entendre la voix de l’UE dans le
monde
d) réformer les institutions européennes en vue
de l’élargissement de l’UE à un grand
nombre d'états d'Europe de l'Est et de la
Méditerranée. Sur ce point, la négociation
d'Amsterdam connaît un relatif échec que le
Traité de Nice s'efforcera de surmonter.
# 46
Le Traité d’Amsterdam intègre la Convention de Schengen et crée
2 I La construction européenne

l’« Espace de liberté, de sécurité et de justice ». Il introduit aussi le


concept de « coopération renforcée ».

>> La coopération renforcée permet à un nombre limité


d'États membres de poursuivre l'intégration de l’UE sans
être retardé par les pays membres plus réticents. Ainsi,
lorsqu’au moins la moitié des États membres souhaitent
mettre sur pied une coopération renforcée, les autres pays
peuvent s’abstenir sans pour autant bloquer l’action. Par
exemple, la Convention de Schengen était une
préfiguration de la coopération renforcée.
Le Traité de Nice prévoit un système plus souple après
l’élargissement de l’UE : la coopération renforcée
nécessitera une participation minimale de 8 États membres
seulement.

15)
I QUELS SONT LES ACQUIS
DU TRAITÉ DE NICE ?

Le Traité fondateur le plus récent de l’UE établit les nouvelles bases


du fonctionnement des institutions européennes en vue de l’élar-
gissement de l’UE vers l’est et le sud de l’Europe.
Adopté en décembre 2000 mais pas encore ratifié par tous les
pays membres, l’accord de Nice porte sur 5 éléments qui seront
développés dans les chapitres suivants.

a) Le vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil des ministres est éten-


du à une nouvelle série de matières. Mais les questions fiscales ainsi que
les questions liées à la Politique étrangère et de sécurité commune
# 47

(PESC) requièrent encore l’unanimité des voix.


L’europe je veux savoir

b) A partir de 2005, la Commission comptera un commissaire par pays.


Lorsque l’UE comprendra plus de 27 États membres, la Commission
comptera moins de 27 commissaires : les postes seront dès lors attri-
bués à tour de rôle et de manière équitable entre les pays membres.
C’est ce qu’on appelle le principe de la rotation égalitaire.
c) Le président de la Commission est désormais désigné à la majorité
qualifiée des États membres et il peut demander la démission d’un
commissaire s’il est soutenu par la majorité de son collège.
d) L’accord sur la nouvelle répartition des voix au sein du Conseil des
ministres donne aux quatre plus grands pays (Allemagne, France,
Italie, Royaume-Uni) 29 voix de même qu’au Benelux (Belgique,
Pays-Bas, Luxembourg) et 3 au plus petit (Malte).
e) Le nombre de sièges au Parlement européen passe de 626 à 732.
f) Le système de la coopération renforcée est assoupli.
# 48
2 I La construction européenne

16)

1973 :
I L’UE COMPTE AUJOURD’HUI
15 ÉTATS MEMBRES.
QUAND SE SONT-ILS INTÉGRÉS ?

L’Europe des Six accueille le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande.

1981 :
L’Europe des Neuf accueille la Grèce.

1986 :
L’Europe des Dix accueille l’Espagne et le Portugal.

1995 :
L’Europe des Douze accueille l’Autriche, la Finlande et la Suède.

Ensemble, ils forment l’Europe des Quinze.


# 49
# 31 1 I De europese unie, de europese eenmaking wordt werkelijkheid
3
>>
LES VALEURS
EUROPÉENNES
chapitre
# 51
L’europe je veux savoir

1)
I QUELLES SONT
LES VALEURS EUROPÉENNES ?

Contrairement à ce que certains prétendent,


l’UE n’est pas une grande machine bureau-
cratique dont les priorités seraient unique-
ment d’ordre économique. Au contraire.
Dans l’article 6 du Traité de l’UE, il est pré-
cisé que l'UE respecte les droits fondamen-
taux garantis par la Convention européenne
de sauvegarde des droits de l'Homme et
des libertés fondamentales (CEDH).
N’importe quel État européen ne peut intégrer l’UE. Les pays
membres doivent respecter les principes de la démocratie et de l’É-
tat de droit, les libertés individuelles, les minorités, l’économie de
marché et la représentation syndicale. De même, ils doivent s’en-
gager à lutter contre le racisme, la xénophobie, la criminalité orga-
nisée, les discriminations entre les individus quelles que soient leurs
croyances religieuses et personnelles.

Dans sa « Déclaration du millénaire », le Conseil européen d’Helsinki


(décembre 1999) souligne les fondements et valeurs de l’UE :

>> Les fondements de l’UE sont la démocratie et l’État de


droit.
Les citoyens de l’UE sont liés par des valeurs communes :
la liberté, la tolérance, l’égalité, la solidarité et la diversité
culturelle.
# 52
Pour encore mieux lutter contre les « souverainismes xénophobes »,
3 I Les valeurs européennes

l’UE a créé en 1997 un Observatoire européen des phénomènes


racistes et xénophobes (installé à Vienne) et a élaboré une Charte
des droits fondamentaux (voir annexe).

2)
I POURQUOI UNE NOUVELLE CHARTE
SI LE RESPECT DES DROITS FONDA-
MENTAUX EST DÉJÀ INSCRIT DANS
LES TRAITÉS EUROPÉENS ?

Comme les États membres ont aussi adhéré à d’autres


Conventions internationales visant le respect des valeurs com-
munes, l’UE estimait qu’une synthèse cohérente et lisible de tous
les droits fondamentaux était nécessaire.
À l’occasion du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des
droits de l'Homme en décembre 1998, le Conseil européen de
Cologne de juin 1999 a donné son feu vert à la rédaction d’une
Charte des droits fondamentaux qui comprend aujourd’hui six
grands chapitres :

† la dignité humaine
† les libertés fondamentales
† l’égalité
† la solidarité
† la citoyenneté
† la justice
# 53
L’europe je veux savoir

3)
I LE TOUT RÉCENT TRAITÉ DE NICE
N’A POURTANT PAS INTÉGRÉ LA
CHARTE DES DROITS FONDAMEN-
TAUX. DÈS LORS, QUELLE EST SA
VALEUR ET SA CRÉDIBILITÉ ?

Actuellement, la Charte des droits fondamentaux n’a pas de valeur


légale ou contraignante pour les États membres. Mais cela ne veut
pas dire pour autant qu’elle suscite l’indifférence. D’une part, la
Charte prouve que l’UE s’est résolument fixée de nouvelles ambi-
tions sur la scène mondiale. D’autre part, l’UE diffuse un message
important aux pays candidats et aux pays liés par des accords :
ceux-ci devront savoir que l’adhésion et les coopérations sont liées
au respect des valeurs européennes.
En outre, des pays qui accepteraient que des partis xénophobes
participent à leur gouvernement devraient respecter la Charte s’ils
veulent éviter une répétition de la « question autrichienne ».

4)
I QU’EST-CE QUE LA « QUESTION
AUTRICHIENNE » ET QUELLE
MESURE L’UE A-T-ELLE PRISE À LA
SUITE DE CET ÉVÉNEMENT ?

Le Traité de Nice intègre une procédure de prévention permettant


d’envoyer un avertissement à un État membre qui se rendrait cou-
pable de violation grave et persistante des valeurs de démocratie
et des droits de l'Homme.
# 54

Auparavant, l’UE prévoyait uniquement un système de sanctions


pour ce cas de figure. Par exemple, la suspension de la participa-
3 I Les valeurs européennes

tion de l'État incriminé aux réunions du Conseil.

Lorsqu’en janvier 2000, le parti d’extrême droite de Jorg Haider (le


FPÖ) accéda au nouveau gouvernement autrichien, les 14 autres
États membres de l’UE avaient gelé leurs contacts politiques bila-
téraux avec l’Autriche, sans avoir cependant écarté l'Autriche des
institutions de l'UE.

5)
I LA CHARTE DES DROITS
FONDAMENTAUX, PEUT-ELLE ÊTRE
CONSIDÉRÉE COMME LE
PRÉAMBULE D’UNE CONSTITUTION
EUROPÉENNE ?

OUI
En réunissant les droits civils, sociaux et économiques, la Charte
représente un texte fondateur auquel les citoyens européens pour-
ront se référer à l’avenir.
# 55
L’europe je veux savoir

6)
I QUELS SONT LES DROITS
DU CITOYEN EUROPÉEN ?

En 1992, le Traité de Maastricht introduit la notion de « citoyenne-


té européenne » qui reconnaît quatre droits spécifiques aux citoyens
européens :
† la liberté de circulation et de séjour sur tout le territoire de l'UE
† le droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales et du
Parlement européen (PE) dans l'État de résidence
† la protection diplomatique des autorités de tout État membre lorsque
l'État dont l'individu est ressortissant n'est pas représenté dans un
État tiers
† le droit de pétition et de recours au médiateur européen.
# 56
4
>>
LE FONCTIONNE-
MENT DE L’UNION
EUROPÉENNE
chapitre
# 57
L’europe je veux savoir

1)
I QUELLES SONT LES INSTITUTIONS
EUROPÉENNES ?

Les institutions de l’UE sont imbriquées les unes dans les autres.
Le Traité de l'UE fixe les pouvoirs propres de chacune d'entre elles
ainsi que leurs modes de collaboration. Il faut distinguer :
a) Les institutions décisionnelles : le Conseil européen et le triangle ins-
titutionnel, c’est-à-dire le Conseil des ministres de l’UE, la
Commission européenne et le Parlement européen.
b) Les institutions de contrôle et de consultation : la Cour de Justice
européenne, la Cour des comptes, le Comité économique et social
et le Comité des régions.
c) Les institutions financières : la Banque Européenne d’Investissement
(BEI) et la Banque Centrale Européenne (BCE).

2)
I POURQUOI LES INSTITUTIONS
EUROPÉENNES SONT-ELLES DITES
SUPRANATIONALES ?

Le caractère supranational des institutions tient


à l'indépendance de la Commission par rap-
port aux gouvernements nationaux, à la valeur
du droit européen qui prime sur les droits
nationaux, aux pouvoirs législatifs et budgé-
taires du Parlement européen (PE) élu au suf-
frage universel. Le vote majoritaire au Conseil
est aussi une expression de la supranationali-
té qui signifie donc que la décision européenne peut surmonter la
# 58

volonté souveraine d'un État membre.


4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

3)
I OÙ SE SITUENT LES INSTITUTIONS
EUROPÉENNES ?

Les sièges des institutions européennes ne sont pas concentrés


dans un seul endroit. Alors que la Commission européenne et le
Conseil des ministres de l’UE siègent à Bruxelles, la Cour de Justice
européenne se trouve à Luxembourg. Le Parlement européen tient
ses sessions plénières mensuelles à Strasbourg tandis que les
commissions parlementaires se réunissent à Bruxelles, à proximité
de la Commission.

4)
I QUI FAIT QUOI DANS LES INSTITU-
TIONS DÉCISIONNELLES ?

a) Quel est le rôle du Conseil européen ou du « Sommet » ?


Il réunit les chefs d’État ou de gouvernement
des États membres de l’UE ainsi que le pré-
sident de la Commission. Il fixe les orienta-
tions politiques générales et donne les
impulsions nécessaires au développement de
l’UE. Les réunions du Sommet ont lieu au
moins deux fois par an.

Actuellement, elles se déroulent dans le pays


assumant la présidence mais à partir de
2002, un sommet sur deux aura lieu à
Bruxelles. Lorsque l’UE comptera 17 membres ou plus, tous les
sommets auront lieu à Bruxelles.
# 59
L’europe je veux savoir

b) Y a-t-il un président de l’UE ?


Chaque État membre assure la Présidence du Conseil de l’UE à
tour de rôle pendant six mois. C’est-à-dire que :
† Le Conseil européen est présidé par le chef d’Etat ou le chef de
gouvernement de l’Etat membre qui exerce la Présidence.
† Le Conseil de l’UE est présidé par le Ministre des Affaires étran-
gères du pays qui exerce la Présidence et qui signe les traités
internationaux au nom de l’UE.
† Chaque formation sectorielle du Conseil est présidé par le ministre
compétent en fonction du thème traité.
La présidence de l’UE joue un rôle
important dans l’organisation des
travaux mais n’offre aucun droit par-
ticulier au pays président.
En juillet 2001, la Belgique assumera
la présidence de l’UE. En 2002 et
2003 suivront respectivement
l’Espagne, le Danemark, la Grèce et
l’Italie.

c) Qu’entend-on par conférence intergouvernementale


(CIG) ?
Les changements dans la structure institutionnelle ou dans les poli-
tiques de l'Union sont toujours le fruit de conférences intergouver-
nementales (CIG). Il s’agit d’une négociation entre les gouvernements
des États membres dont les résultats permettent de modifier les
traités de l’UE. La dernière CIG a donné naissance au Traité de Nice
et la prochaine CIG devrait avoir lieu en 2004.

d) Quel est le rôle de la Commission européenne ?


Installée à Bruxelles, la Commission est l’organe exécutif de l’UE.
Elle a trois fonctions :

† elle a le droit d’initiative et peut donc faire des propositions légis-


# 60

latives au Conseil des ministres ;


4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

† elle est la gardienne des Traités et veille au respect du droit com-


munautaire ;
† elle est l’organe d’exécution des politiques de l’UE et des relations
commerciales internationales.

>> Au sens étroit du terme, le droit communautaire englobe


les Traités constitutifs et comprend les actes pris par les
institutions communautaires. Au sens large, le droit
communautaire englobe également les principes généraux
du droit ainsi que la jurisprudence de la Cour.

e) Combien de commissaires la Commission compte-t-elle ?


La Commission est actuellement com-
posée d'un collège de 20 membres indé-
pendants : 2 membres pour l'Allemagne,
l'Espagne, la France, l'Italie et le
Royaume-Uni et 1 membre pour chacun
des autres pays. Dans une Union de 28
pays, la Commission compterait jusqu'à
35 commissaires selon le système
actuel. Dans la perspective de l’élargis-
sement de l’UE, le Traité de Nice prévoit
2 nouvelles règles.

† À partir de 2005, la Commission sera composée d'un commis-


saire pour chaque État membre.
† Lorsque l’UE comptera 27 États membres, le nombre de com-
missaires sera inférieur au nombre d'États membres.

f) Quel est le rôle du Conseil des ministres ?


Il est l’organe législatif qui, en fonction de la matière traitée, réunit les
ministres concernés. Il est l’instance décisionnelle qui adopte les pro-
positions, fixe les objectifs politiques, coordonne les politiques natio-
nales et règle les différends qui opposent les pays membres entre
eux. Le plus souvent, il prend ses décisions à la majorité qualifiée.
# 61
L’europe je veux savoir

La Commission lui soumet des pro-


positions qui, en cas d’adoption,
deviennent des directives ou des
règlements.

Siégeant à Bruxelles, le Conseil des


ministres a aussi un rôle majeur dans
la définition et la mise en œuvre de la
coopération intergouvernementale liée
aux IIe et IIIe piliers, c’est-à-dire aux domaines de la Politique étran-
gère et de Sécurité commune (PESC), et des Affaires intérieures et
de la Justice (JAI).

Notons aussi que le Conseil des ministres est aidé par le Comité
des représentants permanents (Coreper). Ce sont des représen-
tants des États membres qui défendent les intérêts nationaux de
leur pays et qui préparent les dossiers sur lesquels le Conseil des
ministres se prononcera.

>> Attention ! Ne confondez pas les trois notions suivantes :


† le Conseil de l’Europe qui n’est pas une institution de l’UE,
† le Conseil européen ou le Sommet des chefs d'État et de
gouvernement,
† le Conseil des ministres.

g) Quelle est la répartition des voix à l’intérieur du Conseil


des ministres ?
Le nombre de voix attribué aux États
membres est déterminé en tenant comp-
te de façon relative du nombre d’habi-
tants des différents pays. Jusqu'à
présent, ce système a bien fonctionné
puisqu'il a permis d'assurer la légitimité
des décisions prises. En effet, selon la
répartition actuelle des voix, les grands
pays ne peuvent pas mettre les petits
# 62

pays en minorité et vice versa. On a ainsi


garanti que les décisions prises à la majorité qualifiée se fondent sur
4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

l'accord le plus large possible. Dans la perspective de l'élargisse-


ment, le Traité de Nice prévoit une nouvelle répartition. Le tableau sui-
vant vous permet de comparer les pondérations actuelle et future.

LE CONSEIL DES MINISTRES


pays actuellement à partir de 2004
Allemagne 10 29
France 10 29
Italie 10 29
Royaume-Uni 10 29
Espagne 8 27
Pays-Bas 5 13
Belgique 5 12
Grèce 5 12
Portugal 5 12
Suède 4 10
Autriche 4 10
Danemark 3 7
Finlande 3 7
Irlande 3 7
Luxembourg 2 4

Pologne 27
Roumanie 14
République tchèque 12
Hongrie 12
Bulgarie 10
Slovaquie 7
Lituanie 7
Lettonie 4
Slovénie 4
Estonie 4
Chypre 4
Malte 3
# 63
L’europe je veux savoir

h) Quel est le rôle du Parlement européen (PE) ?


Le PE est la seule institution directement élue (depuis 1979) mais
à la différence des parlements nationaux, il n’a pas de pouvoir légis-
latif exclusif. C’est-à-dire qu’il a un pouvoir de codécision qui lui per-
met d’adopter des décisions conjointement avec le Conseil des
ministres dans un grand nombre de domaines (qui ont été étendus
par le Traité de Nice).

Sa mission consiste aussi à donner un


avis sur les projets de textes euro-
péens, voter le budget de l’UE, en
codécision avec le Conseil, et contrô-
ler la Commission.

Il a le pouvoir de censurer la Com-


mission. Ainsi, la Commission présidée
par Jacques Santer a démissionné en
mars 1999 pour devancer un probable
vote de censure.

i) Quels sont les partis politiques européens ?


Les élus européens ne sont pas regroupés par nationalité mais bien
par affinité politique. Actuellement, il y a huit groupes politiques :
# 64
4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

† PPE-DE : Groupe du parti populaire européen (Démocrates chré-


tiens) et Démocrates européens
† PSE : Groupe du parti des socialistes européens
† ELDR : Groupe du parti européen des libéraux, démocrates et
réformateurs
† V/ALE : Groupe des Verts/Alliance libre européenne
† GUE/NGL : Groupe confédéral de la gauche unitaire européen-
ne/Gauche verte nordique
† UEN : Groupe Union pour l’Europe des Nations
† EDD : Groupe pour l’Europe des démocraties et des différences
† TDI : Groupe technique des députés indépendants – groupe mixte

j) Combien de députés européens le PE compte-t-il ?


Le PE compte 626 membres. Si on maintient la formule actuelle
d'attribution des sièges, l’élargissement de l’UE augmenterait consi-
dérablement le nombre de députés, au risque de mettre en cause
l’efficacité du PE. Le Traité de Nice prévoit donc une nouvelle répar-
tition des sièges, qui respecte le principe de la représentation
appropriée des peuples des États membres, et fixe à 732 le nombre
maximum d’eurodéputés. Le tableau suivant vous permet de com-
parer le PE avant et après l’élargissement.
# 65
L’europe je veux savoir

PARLEMENT EUROPEEN
pays actuellement à partir de 2004
Allemagne 99 99
France 87 72
Italie 87 72
Royaume Uni 87 72
Espagne 64 50
Pays-Bas 31 25
Belgique 25 22
Grèce 25 22
Portugal 25 22
Suède 22 18
Autriche 21 17
Danemark 16 13
Finlande 16 13
Irlande 15 12
Luxembourg 6 6

Pologne 50
Roumanie 33
République tchèque 20
Hongrie 20
Bulgarie 17
Slovaquie 13
Lituanie 12
Lettonie 8
Slovénie 7
Estonie 6
Chypre 6
Malte 5
# 66
4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

5)
I QUI FAIT QUOI DANS LES
INSTITUTIONS DE CONTRÔLE
ET DE CONSULTATION ?

a) Quel est le rôle de la Cour de Justice des Communautés


européennes ?
Située à Luxembourg, c’est l’institution juri-
dictionnelle qui veille au respect du droit com-
munautaire, à l’interprétation et à l’application
des Traités européens. Elle est compétente
pour régler les litiges entre États membres,
entre l’UE et un État membre, entre les insti-
tutions décisionnelles et même entre des par-
ticuliers et l’UE.

b) Quel est le rôle de la Cour des comptes européenne ?


Située à Luxembourg, elle a pour mission de contrôler la légalité et
la régularité des recettes et des dépenses communautaires. Le
rapport annuel que la Cour rend public révèle les performances
mais aussi les dysfonctionnements des organismes contrôlés.

c) Quel est le rôle du Comité économique et social (CES) ?


Situé à Bruxelles, le CES est l’institution de réflexion et de consul-
tation qui représente les différents acteurs socio-économiques des
États membres. La Commission doit obligatoirement consulter le
CES lorsqu’elle soumet des propositions de nature sociale ou éco-
nomique au Conseil des ministres. Les 222 membres du CES sont
répartis en 3 groupes : les travailleurs, les employeurs et les autres
activités (agriculteurs, professions libérales, etc.).
# 67
L’europe je veux savoir

d) Quel est le rôle du Comité des


Régions ?
Situé à Bruxelles, ce comité représen-
te les intérêts des collectivités régio-
nales et locales afin d’assurer leur
participation au processus d’intégra-
tion européenne. Il doit être consulté
dans un grand nombre de domaines : l'environnement, la formation
professionnelle, la coopération transfrontalière et les transports.

6)
I QUI FAIT QUOI DANS
LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES ?

a) Quel est le rôle de la Banque Européenne


d’Investissement (BEI) ?
Située à Luxembourg, elle est l’une des principales institutions
financières mondiales. Elle accorde des prêts pour financer des
projets d’investissements contribuant au développement et à l’in-
tégration de l’UE.
# 68
b) Quel est le rôle de la Banque Centrale Européenne (BCE) ?
4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

Située à Francfort, cette institution succède à l'Institut monétaire


européen et mène en toute indépendance la politique monétaire de
l’UE. Elle a pour mission de combattre l’inflation, veiller à la stabili-
té des prix, gérer l’euro ainsi que la masse monétaire, conduire les
opérations de change, détenir et gérer les réserves officielles de
change des États membres et assurer le bon fonctionnement des
systèmes de paiement.

7)
I QUELLES SONT LES 5 FORMES DE
DÉCISIONS EUROPÉENNES ?

Au sein de l’UE, il n’existe pas de « lois européennes » mais bien 5


formes de décisions européennes :
† Les règlements et les directives : ils sont comparables aux lois
nationales car ils sont obligatoires. Alors que le règlement s’applique
directement, la directive lie les États membres quant au résultat et leur
laisse le choix des moyens.
† Les décisions, les recommandations et les avis : la décision est obli-
gatoire et immédiatement applicable pour certaines personnes phy-
siques ou morales dans tous les États membres. La recommandation
et l’avis sont de portée générale mais ne sont pas obligatoires.
# 69
L’europe je veux savoir

8)
I COMMENT ÉLABORE-T-ON
UNE DIRECTIVE ?

L’élaboration d’une directive est très simple. La Commission euro-


péenne élabore un projet de directive qu’elle envoie au Conseil des
ministres. Le Conseil se concerte sur le projet et demande l’avis du
Parlement européen. Ce dernier veille à ce que le projet tienne
compte des intérêts de la population et envoie son avis au Conseil
des ministres qui devra adopter la directive. Dans certaines
matières, cette adoption requiert la codécision du PE. La
Commission devra ensuite veiller à l’application de la directive.

9)
I COMMENT L’UE EST-ELLE
FINANCÉE ?

a) Quelles institutions européennes gèrent le budget ?


† Le Conseil des ministres et le Parlement européen forment conjoin-
tement l’autorité budgétaire. Ensemble, ils déterminent les perspec-
tives financières.
† La Commission européenne se charge de la préparation et de l’exé-
cution du budget.
† Le Parlement européen contrôle le budget.
# 70
>>
4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

La gestion du budget de l’UE est un exercice délicat car


aucun déficit n'est toléré. Les recettes budgétaires doivent
couvrir toutes les dépenses. Aucun emprunt ne peut donc
être levé pour couvrir un déficit budgétaire.

b) Que finance le budget ?


Le budget de l’UE finance principalement les mesures liées au Ie
pilier.

La politique agricole commune (PAC) représente le plus grand coût


pour l’UE. Elle prend près de 50% des dépenses pour son comp-
te. Les Fonds structurels absorbent environ 30% des dépenses. La
recherche, les actions extérieures, l’énergie, l’environnement et la
culture perçoivent ensemble 15% du budget. Et finalement l’admi-
nistration requiert 5% du budget.
# 71
L’europe je veux savoir

c) Quelles sont les ressources financières de l’UE ?


Il n’y a pas d’impôt européen spécifique pour les contribuables de
l’UE. Ces derniers contribuent au financement du budget par le
biais des ressources dites propres. Celles-ci se composent de trois
éléments :

>> † les droits de douane,


† une petite fraction de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée),
† une contribution de chaque État membre calculée en
proportion du PIB (produit intérieur brut) national.

d) En quoi consistent les perspectives financières ?


Les perspectives financières représentent les dépenses commu-
nautaires prévues pour une certaine période. Elles déterminent le
montant maximal ainsi que la composition des futures dépenses
communautaires.

Les perspectives financières 2000-2006 prévoient un budget


annuel de 92 milliards d'euros et présentent 3 caractéristiques liées
à l’élargissement de l’UE.
# 72
>>
4 I Le fonctionnement de l’Union européenne

† le financement de la politique agricole commune (PAC)


est élargi,
† la dotation des Fonds structurels destinée au quinze
États membres sera progressivement diminuée à partir
de 2002,
† l'aide de pré-adhésion dans le cadre du programme
PHARE est renforcée.

e) Quels pays membres sont les principaux contributeurs ?


Les plus importants contributeurs du budget communautaire sont
l’Allemagne (30%), la France (18%), l’Italie (12%) et le Royaume-Uni
(11%).

Les perspectives financières de l’UE pour la période 2000-2006


opposent les gros contributeurs financiers (ils apportent plus qu’ils
ne reçoivent) comme l’Allemagne aux gros bénéficiaires du budget
(ils bénéficient plus qu’ils n’apportent) comme la Grèce, l’Espagne,
le Portugal et l’Irlande.
# 73
# 31 1 I De europese unie, de europese eenmaking wordt werkelijkheid
5
>>
L’UNION
EUROPÉENNE
S’ÉLARGIT
chapitre
# 75
L’europe je veux savoir

I
1) POURQUOI L’UNION EUROPÉENNE
S’ÉLARGIT-ELLE ?

Dans l’Agenda 2000 publié en 1997,


la Commission précise que l’UE a pour
mission de s’approfondir en se réfor-
mant et de s’élargir en accueillant les
pays d’Europe centrale et orientale
(PECO).

>> Adopté par la Commission européenne en 1997, l’Agenda


2000 est un programme d'action qui porte sur :
† le fonctionnement interne de l'UE (la réforme de la PAC,
et de la politique de cohésion économique et sociale) et le
nouveau cadre financier pour la période 2000-2006 ;
† une stratégie de pré-adhésion comprenant un partenariat
pour l'adhésion ;
† une étude d'impact des effets de l'élargissement sur les
politiques de l'UE.
# 76
5 I L’Union européenne s’élargit

2)
I QUELS AVANTAGES
L’ÉLARGISSEMENT PEUT-IL OFFRIR
À L’UNION EUROPÉENNE?

L’élargissement permettra à l’UE d’élargir sa force d’influence dans


les grands enjeux politiques mondiaux et stimulera la croissance
économique. Le marché unique passera de 373 à 436 millions de
consommateurs !

3)
I
QUI PEUT DEVENIR MEMBRE DE
L’UNION EUROPÉENNE ?

Tout État européen peut demander à devenir membre de l’UE. Le


pays candidat adresse sa demande au Conseil des ministres, lequel
se prononce à l’unanimité après avoir consulté la Commission et
après avis conforme du PE.

4)
I QUELS SONT LES PAYS
CANDIDATS ?

À l’heure actuelle, 13 pays ont présenté leur candidature en vue


d’intégrer l’UE.
En décembre 1997, le Conseil européen de Luxembourg a décidé
d'ouvrir les négociations avec six pays : Chypre, l'Estonie, la
Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovénie. Ces six
# 77

pays font partie d'une « première vague » de pays candidats.


L’europe je veux savoir

Ensuite, l’UE a ouvert les négocia-


tions avec une « deuxième vague »
de pays : la Bulgarie, la Lettonie, la
Lituanie, la Roumanie et la Slovaquie.
En décembre 1999, le Conseil euro-
péen a aussi inséré la Turquie dans la
liste des candidats, sans toutefois
fixer de date pour ouvrir la négocia-
tion d'adhésion avec ce pays.

5)
I EN QUOI CONSISTE LE PROCESSUS
D’ÉLARGISSEMENT ?

Le processus d’élargissement est basé sur deux paramètres :

>> † la Conférence européenne


† la procédure d’adhésion

a) Quel est l’objectif de la Conférence européenne ?


Il s’agit d’un forum multilatéral permettant aux pays membres et
aux pays candidats de discuter de leurs intérêts communs, de
Justice et des Affaires intérieures, d’économie et de coopération
régionale.

b) Quelles sont les 4 étapes de la procédure d’adhésion ?


A. LES STRATÉGIES DE PRÉ-ADHÉSION COMPORTENT :

† les accords européens : ces accords d'association préparent


l'adhésion du pays associé en ce qui concerne le respect des
# 78

valeurs européennes.
5 I L’Union européenne s’élargit

† les partenariats pour l'adhésion : ils consistent à élaborer des


programmes nationaux de préparation à l'adhésion et déterminent
pour chaque pays candidat les priorités à suivre.
† les 2 formes d’aide de pré-adhésion :
– le programme PHARE finance les projets visant à adapter les
systèmes administratifs et judiciaires, et à développer les infra-
structures des pays candidats ;
– les programmes SAPARD et ISPA fournissent une assistance en
matière d’agriculture et d’infrastructure.

B. LES NÉGOCIATIONS D’ADHÉSION :


Les négociations proprement dites peuvent commencer lorsque
les pays candidats satisfont les 4 critères de Copenhague. Ils doi-
vent :

>> † établir des institutions stables garantissant la démocratie,


la primauté du droit, les droits de l'Homme, le respect
des minorités ;
† mettre sur pied une économie de marché viable ;
† souscrire aux diverses finalités politiques, économiques
et monétaires de l'UE ;
† adapter les structures administratives des pays candidats
afin de créer les conditions d'une intégration progressive
et harmonieuse.
# 79
L’europe je veux savoir

C. LE « SCREENING » DE L’ACQUIS COMMUNAUTAIRE :


Les experts de la Commission évaluent régulièrement l’état de l’ac-
quis communautaire de chaque pays candidat. Ce qui permet aux
experts de mettre rapidement en lumière les adaptions techniques
nécessaires à l’adhésion.

>> Par acquis communautaire, on entend le socle commun de


droits et obligations qui lie les États membres ainsi que les
objectifs de l’UE. Les pays candidats doivent accepter cet
acquis avant d'adhérer à l'UE.

D. LES RAPPORTS RÉGULIERS :


La Commission soumet régulièrement des rapports au Conseil des
ministres afin de l’informer sur l’état d’avancement de chaque pays
candidat. Ensuite, le Conseil décide de poursuivre ou réorienter les
négociations.

6)
I QUAND LES PAYS CANDIDATS
INTÉGRERONT-ILS L’UE ?

Les négociations sont menées en fonction des mérites et du degré


de préparation et d’avancement de chaque pays candidat. Ainsi,
l’UE se réserve le droit de décider le moment où elle sera prête à
accepter de nouveaux membres.
# 80
5 I L’Union européenne s’élargit

7)
I COMMENT FONCTIONNERONT LES
INSTITUTIONS ?

Dans le chapitre IV, vous pouvez comparer le système de fonc-


tionnement actuel des institutions avec le système qui prévaudra
après l’élargissement.

8)
I POURQUOI L’UE N’OUVRE-T-ELLE
PAS LES NÉGOCIATIONS
D’ADHÉSION AVEC LA TURQUIE ?

La Turquie est le seul pays candidat qui ne se trouve pas encore en


phase de négociations d’adhésion avec l’UE. Candidat depuis
1987, le pays ne remplit pas les conditions politiques et écono-
miques permettant d'envisager ces négociations. L’UE poursuit
donc le partenariat pour l’adhésion.
Contrairement aux autres pays candidats, la Turquie doit encore
fournir de gros efforts dans le domaine des droits de l’Homme. Elle
a signé récemment plusieurs accords internationaux de défense
des droits de l’Homme mais selon le dernier rapport régulier de la
# 81
L’europe je veux savoir

Commission, la Turquie est très lente à mettre en œuvre les


réformes nécessaires pour garantir la démocratie et l’État de droit.

Ceci dit, en mars 2001, la Turquie a adopté un nouveau program-


me de réformes – en vue de l’adhésion à l’UE – prévoyant des
amendements légaux pour améliorer la liberté de pensée et d’ex-
pression, les conditions de vie dans les prisons et la lutte contre la
torture. Mais il ne prévoit pas un enseignement en langue kurde
demandé par la minorité kurde.
# 82
6
>>
LES
COMPÉTENCES
DE L’UNION
EUROPÉENNE
chapitre
# 83
L’europe je veux savoir

1)
I QUELS SONT LES SERVICES DE LA
COMMISSION ?

Afin de mener à bien ses travaux, la Commission est aidée par des
fonctionnaires regroupés dans les différents services,

Les services généraux


Eurostat
Office des publications
Office européen de lutte antrifraude
Presse et communication
Secrétariat général

Les politiques
Affaires économiques et financières
Agriculture
Centre commun de recherche
Concurrence
Éducation et culture
Emploi et Affaires sociales
Énergie et Transports
Entreprises
Environnement
Fiscalité et union douanière
Justice et Affaires intérieures
Marché intérieur
Pêche
Politique régionale
Recherche
# 84
6 I Les compétences de l’Union européenne

Santé et protection des consommateurs


Société de l'information

Les relations extérieures


Commerce
Développement
Élargissement
EuropeAid – Office de Coopération
Office d'aide humanitaire – ECHO
Relations extérieures

Les services internes


Budget
Contrôle financier
Personnel et administration
Service commun Interprétation – conférences
Service de traduction
Service juridique
# 85
L’europe je veux savoir

2)
I QUELLES SONT LES PRINCIPALES
POLITIQUES EUROPÉENNES LIÉES
AU IER PILIER DE L’UE ?

a) En quoi consiste l’Union économique et monétaire


(UEM) ?

A. COMMENT L’UEM S’EST-ELLE DÉVELOPPÉE ?


L'intégration financière a connu plusieurs phases avant d’aboutir à
l’UEM.

>> † 1944-1971 : système Bretton Woods


† 1971-1979 : accord de Washington
† 1979-1990 : Sustème monétaire européen (SME)
† Depuis 1990 : l’Union économique et monétaire (UEM)

Au début de la construction européenne, les États membres de la


CEE ne se focalisent pas vraiment sur une union monétaire. Cela
ne paraît pas nécessaire dans la mesure où le système Bretton
Woods, créé en 1944, lie les monnaies nationales au dollar, ce qui
élimine tout risque de change dans les échanges commerciaux.

La crise monétaire internationale de 1971 met fin


au système Bretton Woods et instaure de fait un
système de changes flottants. Ce qui conduit
les principaux États européens à conclure avec
les États-Unis l’ « accord de Washington » qui
prévoit des marges de fluctuation des monnaies
nationales par rapport au dollar. C’est l’origine
du système du « tunnel » ou du « serpent moné-
taire » qui a pour objectif de contrôler la fluctua-
# 86

tion des monnaies européennes.


Ce système évolue et se transforme en 1979 en « Système moné-
6 I Les compétences de l’Union européenne

taire européen » (SME). Celui-ci prévoit des marges de fluctuation


des monnaies nationales non plus vis-à-vis du dollar mais vis-à-vis
de l’écu (European currency unit). L’écu représente en fait le panier
des monnaies nationales des États membres.

Inscrit comme objectif dans l’Acte unique de 1986, l’Union écono-


mique et monétaire (UEM) naît en 1990. Cet espace financier euro-
péen vise à harmoniser les politiques économiques et monétaires
des États membres de l'UE dans le but d'instaurer une monnaie
unique : l'euro.

B. QUELS AVANTAGES DÉCOULENT DE L’UEM ?


† La disparition des opérations et des commissions de change
† La création d’une monnaie européenne forte face au dollar et au yen
† La création d’un environnement économique favorable aux entre-
prises et donc à l’emploi
† Une comparaison des prix plus facile pour l’acheteur

C. COMMENT SE DÉROULE LA MISE EN PLACE DE L’UEM ?


Le processus instaurant l’UEM se déroule en trois phases.

† Phase n°1 : du 01/07/90 au 31/12/93 : la libre circulation des


capitaux entre les États membres, le renforcement de la coordi-
nation des politiques économiques et l'intensification de la coopé-
# 87

ration entre banques centrales.


L’europe je veux savoir

† Phase n°2 : du 01/01/94 au 31/12/98 : la convergence des poli-


tiques économiques et monétaires des États membres (en vue
d'assurer la stabilité des prix et une situation saine des finances
publiques) et la création de l’Institut monétaire européen (IME).

>> Pour participer à la troisième phase de l’UEM, chaque


pays participant doit respecter les critères de Maastricht :
† le déficit public ne peut être supérieur à 3% du PIB;
† la dette publique ne peut dépasser 60% du PIB (produit
Intérieur Brut) ;
† un degré de stabilité des prix durable, et un taux
d'inflation qui ne peut dépasser de plus de 1,5% le taux
d’inflation moyen des trois États membres présentant les
meilleurs résultats.

† Phase n°3 : du 01/01/99 à 2002 : la création de la Banque cen-


trale européenne (BCE) qui succède à l’IME, la fixation des taux
de change, l'introduction d'une monnaie unique, la possibilité de
faire les transactions en euros et la mise en place du « Mécanisme
de change européen » (MC II) afin de permettre aux pays
membres ne participant pas à la zone euro de relier leur monnaie
à la monnaie unique.

>> Le 1e janvier 2002, les billets et les pièces en euro seront


mis en circulation.
# 88
D. QUELS ÉTATS FONT PARTIE DE LA ZONE EURO ?
6 I Les compétences de l’Union européenne

Douze États membres font partie de la zone euro : l’Allemagne, la


France, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Irlande,
la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche et la Finlande. Trois États
membres n'ont pas adopté la monnaie unique : le Royaume-Uni,
le Danemark et la Suède.

E. A QUOI SERT LE PACTE DE STABILITÉ ?

Le Pacte de stabilité et de croissance veille à ce que les critères


concernant le déficit public et la dette publique continuent à être
respectés après l'entrée en vigueur de la troisième phase de l'UEM.

b) Dans quelle mesure le commerce extérieur complète-t-il


le Marché intérieur ?

A. QUE SIGNIFIE « MARCHÉ UNIQUE » ?


Les quatre libertés de l’UE (la libre circulation des biens, des ser-
vices, des capitaux et des personnes) permettent aux marchés
nationaux de fusionner en un seul
marché sans frontières intérieures.
Grâce au Marché unique, le
citoyen européen peut voyager,
vivre, travailler dans le pays de son
choix, en conservant sa protec-
tion sociale et en voyant ses
diplômes reconnus d'un pays à
l'autre. En tant que consomma-
teur, il dispose d’un plus grand
choix de produits et de services
vendus à des prix plus avanta-
geux. Les entreprises bénéficient
quant à elles de la taille du marché (374 millions de consommateurs)
et de l'intensification des échanges intérieurs : 60% des échanges
commerciaux se font entre États membres de l'Union européenne.
Par ailleurs, l'élimination des contrôles douaniers a réduit les délais
# 89
L’europe je veux savoir

et les coûts de transports et a stimulé les économies des pays plus


pauvres tels que l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et le Portugal.

B. COMMENT LE MARCHÉ INTÉRIEUR EST-IL LIÉ AU COMMERCE


EXTÉRIEUR ?
La politique commerciale commune, basée sur l’union douanière
des États membres, comprend un régime d’importation commun
ainsi qu’un tarif extérieur commun s’appliquant de façon uniforme
à tous les États membres. Elle a pour objectif de contribuer au
développement harmonieux du com-
merce mondial et à la réduction des
barrières douanières. Car les
échanges commerciaux ouverts, sur
la base de règles équitables, sont
bénéfiques à la stabilité et au déve-
loppement à l’intérieur mais aussi en
dehors de l'UE.

C. QUELLE EST LA SITUATION DE L’UE DANS LES ÉCHANGES


COMMERCIAUX MONDIAUX ?

Tout au long de sa construction, l’UE a progressivement dévelop-


pé un réseau dense de relations commerciales à l’échelle mondia-
le grâce à la politique communautaire commune. D’ailleurs, elle est
aujourd’hui le premier acteur mondial des échanges internationaux,
devant les États-Unis et le Japon.

Depuis 1994, les échanges mondiaux connaissent une croissance


régulière. Les ventes de l’UE se sont fortement accrues en direc-
tion de tous les pays et régions du monde. Les États-Unis sont de
loin le principal partenaire commercial de l’UE, suivis par la Suisse
et le Japon. Les principaux pays destinataires des exportations
européennes sont la Russie, la Pologne, la Norvège, la Turquie,
Hong Kong et la Chine. L’UE importe également de la Chine, la
Norvège, la Russie, la Pologne, la Corée du Sud et Taiwan.
# 90
Rappelons également que les Quinze se sont mis d’accord en février
6 I Les compétences de l’Union européenne

2001 sur la suppression progressive des taxes sur l’importation (sauf


les armes) en provenance des pays les moins avancés (PMA).

c) L’UEM couvre-t-elle l’Espace économique européen


(EEE) ?
L’UEM et l’EEE sont deux entités bien distinctes. Alors que l’UEM ne
concerne que l’UE, l’EEE consiste en une extension du Marché unique
aux pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE) et
touche ainsi 380 millions d’habitants. Depuis l'élargissement de 1995,
l’EEE concerne les Quinze, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.
La Suisse n'a pas voulu adhérer à l'EEE mais a signé des accords
sectoriels avec l’UE qui ont un effet relativement équivalent.

d) Quels sont les objectifs de la politique de la concurrence ?


Les règles de concurrence respectent 5 principes de base.

>> † L'interdiction des pratiques concertées, des accords et


des associations entre entreprises.
† L'interdiction d'exploiter de façon abusive une position
dominante sur le marché.
† Le contrôle des aides accordées par les États qui
menacent de fausser la concurrence en favorisant
certaines entreprises.
† La possibilité d’interdire de manière préventive des
projets d’alliances lorsque le chiffre d’affaires consécutif
dépasse un certain seuil.
† La libéralisation de certains secteurs qui évoluent dans le
cadre d’un monopole, tels que les
marchés des télécommunications
ou de l'énergie.
# 91
L’europe je veux savoir

e) Que comprend la politique sociale et de l’emploi


de l’UE ?

A. EXISTE-T-IL UN DIALOGUE SOCIAL AU SEIN DE L’UE ?


Oui. Initié en 1985 par la Commission européenne, le Dialogue
social est une procédure de concertation menée par les partenaires
sociaux sur le plan européen. Cette concertation porte notamment
sur la formation professionnelle, l’éducation, les nouvelles techno-
logies et la croissance économique, et peut aboutir à des conven-
tions. À ce jour, il en existe deux : les accords liés au congé parental
et au temps partiel.

B. QUE COMPREND L’ACCORD SOCIAL ?


Intégré au Traité d’Amsterdam, l’Accord
social représente un véritable tournant
dans la politique de l’emploi. Il plaide
pour la promotion de l'emploi, l’amélio-
ration des conditions de vie et de travail,
la lutte contre les exclusions, le déve-
loppement des ressources humaines,
l'adoption de mesures sociales ainsi que
la reconnaissance du rôle fondamental
des partenaires sociaux.

C. QUEL EST LE PROGRAMME DE L’AGENDA SOCIAL ?


Adopté en décembre 2000, le nouvel Agenda social présente la
politique sociale pour les années à venir : des emplois plus nom-
breux et de meilleure qualité, la protection des salariés dans une
économie en mutation, l'égalité entre femmes et hommes, la lutte
contre la pauvreté et la discrimination. Il traite également de la
modernisation des systèmes de sécurité sociale et des questions
sociales dans une Union élargie. Il veut augmenter le taux d'activi-
té et lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté.
# 92
D. QUELLES SONT LES DERNIÈRES ÉVOLUTIONS DANS LE
6 I Les compétences de l’Union européenne

DOMAINE SOCIAL ?

Lors du tout récent Sommet de Stockholm en


mars 2001, les Quinze ont fixé deux nouveaux
objectifs : le taux d’emploi au sein de l’UE doit
passer de 62 à 67% avant 2005. De même, le
taux d’emploi des travailleurs âgés de 55 à 64
ans devra atteindre 20% pour 2010. Ainsi, l’UE
espère d’ici quelques années devenir la région
la plus compétitive du monde.

f) Quels sont les Fonds européens prévus par la politique


régionale ?
En s'élargissant, l'UE est devenue économiquement plus hétéro-
gène, l'Europe du Sud plus pauvre contrastant avec l'Europe du
Nord plus aisée. Dans ce cadre, la politique structurelle de l’UE pré-
voit 4 Fonds structurels visant à réduire les écarts de développe-
ment entre les différentes régions de l’UE.

>> † Le Fonds social européen (FSE)


† Le Fonds européen d’orientation et de garantie agricole
(FEOGA)
† Le Fonds européen de développement régional (FEDER)
† L’Instrument financier d’orientation de la pêche (IFOP)
# 93
L’europe je veux savoir

A ces fonds structurels s'est ajouté le Fonds de cohésion pour


aider les États les moins riches de l'UE (le Portugal, l’Espagne, la
Grèce et l'Irlande) à réduire les disparités entre leurs économies et
celles de leurs partenaires européens. Remarquons que ce sont ces
États membres qui, dans la décennie 1990-2000, ont connu les
taux de croissance les plus spectaculaires.

g) Quels sont les enjeux de la politique agricole commune


(PAC) ?

A. QUE REPRÉSENTE LA PAC ?


Puisque l’Europe avait connu de
grandes carences alimentaires
durant les années 40-50, elle a mis
sur pied une politique agricole com-
mune. Celle-ci devait permettre
d’accroître la productivité agricole et
d’assurer des prix raisonnables
pour les consommateurs européens
ainsi qu’une rémunération équitable
pour les agriculteurs.

Aujourd’hui, la politique agricole


commune représente le secteur économique par excellence où le
processus d’intégration s’est opéré en profondeur. De manière
générale, elle repose sur 3 grands principes : l'unicité des prix, la
solidarité financière et la préférence communautaire.

Elle est financée par le Fonds européen d’orientation et de garan-


tie agricole (FEOGA) et prend presque 50% du budget commu-
nautaire pour son compte. Cependant, son fonctionnement est
devenu de plus en plus coûteux vu les prix européens trop élevés
par rapport au marché mondial et à la surproduction.

Ainsi, la PAC a dû subir plusieurs réformes. La dernière, prévue


pour la période 2000-2006, a pour but de renforcer la sûreté des
denrées alimentaires, de poursuivre des objectifs environnemen-
# 94
taux et de promouvoir l'agriculture durable et la compétitivité des
6 I Les compétences de l’Union européenne

produits agricoles.

Ceci dit, la réforme compensant la baisse des prix garantis par une
plus grande subvention directe aux exploitants a provoqué la colè-
re des organisations agricoles des États membres, et tout particu-
lièrement en France, premier pays producteur de l’UE.

B. COMMENT S’ANNONCE LE FUTUR DE LA PAC ?


Le débat sur le futur de la PAC est loin d’être clos. Les crises ali-
mentaires successives (dioxine, vache folle, fièvre aphteuse) rongent
de plus en plus les revenus des agriculteurs et une plus large ouver-
ture du marché communautaire aux produits agricoles en prove-
nance de l’Amérique du Nord paraît inéluctable.
# 95
L’europe je veux savoir

Les négociations d’adhésion


concernant l’agriculture sont
aussi les plus difficiles. Les
perspectives financières de
l’UE prévoient des fonds pour
financer la politique agricole
des nouveaux membres, mais
ces fonds ne couvrent pas les
coûts des aides directes aux
agriculteurs. Puisque l’agricul-
ture prend une place impor-
tante dans l’économie de nombreux pays candidats, ceux-ci
exigent ces aides directes.

h) L’UE mène-t-elle une politique écologique ?

A. QUELLES SONT LES ACTIONS COMMUNAUTAIRES ENVIRONNE-


MENTALES ?

Chaque année, les États membres de l’UE produisent près de 2 mil-


liards de tonnes de déchets. Estimant que le modèle européen ne
peut être fondé sur l’épuisement des ressources naturelles et la
dégradation de l’environnement, la Communauté internationale a
mis sur pied une politique environnementale visant à préserver, pro-
téger et améliorer la qualité de l'environnement, ainsi qu’à protéger
la santé des personnes et utiliser prudemment l'utilisation des res-
sources naturelles.

Depuis 1972, 5 programmes


d’action et plus de 200 actes
législatifs ont introduit des normes
minimales.
# 96
B. QUELS SONT LES INSTRUMENTS ÉCOLOGIQUES MIS EN
6 I Les compétences de l’Union européenne

ŒUVRE PAR L’UE ?

† Instrument financier : programme Life.


† Instruments techniques : label écologique, système communau-
taire de management environnemental et d’audit, système d’éva-
luation des projets publics et privés sur l’environnement.
† Agence européenne pour l’environnement : elle réunit les infor-
mations liées à l’environnement et émet des avis qui apparaissent
de plus en plus déterminants lors de l’adoption de nouvelles
mesures.

Aujourd’hui, l’UE tente de diversifier ces instruments et se base


davantage sur le principe « le pollueur paie » en recourant aux taxes
environnementales.

C. COMMENT L’UE LUTTE-T-ELLE CONTRE LA POLLUTION DE


L’AIR ET LE SURPLUS DE DÉCHETS ?

L'amélioration de la qualité de l'air est une priorité à l'échelle mon-


diale. Ayant adopté la Convention-cadre des Nations Unies (1992)
et le Protocole de Kyoto (1997), l’UE s’est engagée à réduire les
émissions de gaz à effet de serre d'au moins 5% par rapport au
niveau de 1990 durant la période 2008-2012. Cet objectif concer-
ne les secteurs du transport, de l'énergie, de l'industrie et de l'agri-
culture. A la suite de la conférence internationale de Buenos Aires
(1998), la Communauté a élaboré une politique climatique globale.
# 97
L’europe je veux savoir

En ce qui concerne le surplus de déchets, la politique européenne


repose sur trois stratégies :

>> † prévenir la création de déchets en améliorant la


conception des produits
† développer le recyclage et la réutilisation des déchets
† réduire la pollution causée par l'incinération des déchets

i) Quelle est la place des jeunes au sein de l’UE ?


L’éducation, la formation professionnelle et le soutien à la jeunes-
se sont trois grands domaines prioritaires de la Commission car ils
permettent aux jeunes européens de développer leurs qualifica-
tions, leur créativité et leur souplesse d’adaptation. C’est dans cet
esprit que la Commission a adopté, il y a quelques années, un livre
blanc et un livre vert portant tous deux sur l’importance de l’ap-
prentissage des langues ainsi que la mobilité des étudiants et des
enseignants.
# 98
A. QUELS PROGRAMMES L’UE ORGANISE-T-ELLE POUR LES
6 I Les compétences de l’Union européenne

JEUNES ?

L’Europe propose aux étudiants une série de programmes favori-


sant la mobilité et les échanges d’étudiants.

† 2001 Année européenne des langues : l’UE lance une cam-


pagne d’information européenne pour encourager l’apprentissa-
ge des langues et la connaissance d’autres cultures.

† Action communautaire pour les langues et cultures régionales


ou minoritaires : programme pour la promotion et la sauvegarde
des langues et cultures régionales ou minoritaires.

† Écoles de la deuxième chance : action destinée à établir une liste


d'organismes prêts à mettre en œuvre le projet expérimental des
écoles de la deuxième chance.

† Initiatives Connect : initiatives destinées à créer une synergie et


à renforcer les liens entre les programmes communautaires pour
la jeunesse et le 5e programme-cadre.

† JEUNESSE : programme d'action communautaire pour la coopé-


ration dans le domaine de la jeunesse fondé sur les échanges
entre États membres et pays tiers.

† Leonardo da Vinci : ce programme facilite l'accès à la formation


professionnelle, par l'amélioration des systèmes nationaux de for-
mation professionnelle, ainsi que l'encouragement à l'innovation
et l'apprentissage tout au long de la vie.

† Parcours européens EUROPASS-Formation : il permet d’effectuer


une période de formation professionnelle dans un autre État membre.

† Parlements représentant la jeunesse d'Europe : action destinée


à étendre la couverture locale, régionale et européenne des ini-
tiatives visant à préparer les élèves à leur citoyenneté européenne.

† SALTO – JEUNESSE : stages de formation pour améliorer la quali-


té des projets mis en œuvre dans le cadre du programme Jeunesse.
# 99
L’europe je veux savoir

† Service volontaire européen : programme permettant à de jeunes


volontaires d'accomplir des tâches d'intérêt général hors de leur
pays.

† SOCRATES : ce programme favorise la mobilité des étudiants et


la coopération entre les établissements d'enseignement, au
niveau universitaire (programme Erasmus) et scolaire (programme
Comenius), ainsi que l'apprentissage des langues (programme
Lingua). Par ailleurs, Socrates renforce le développement des
réseaux visant à la reconnaissance des diplômes (réseau Naric),
à l'information dans le domaine de l'éducation (Eurydice) et aux
échanges d'expérience entre décideurs dans le domaine de l'édu-
cation (Arion).

† Soutien à des activités visant l'intégration européenne : soutien


aux initiatives destinées à promouvoir le débat, la réflexion et les
connaissances du processus d'intégration européenne.

† Soutien aux organisations internationales non gouvernemen-


tales de jeunesse

† Tempus III : programme pour la coopération transeuropéenne en


matière d'éducation supérieure entre les Nouveaux États
Indépendants de l'Union soviétique, la Mongolie et les États
membres de l'UE.

† UE/Canada et UE/États-Unis : coopération pour l'enseignement


supérieur et la formation professionnelle. Il s'agit d'échanges de
jeunes et d'enseignants.

† UE/Amérique latine : le programme communautaire ALFA sou-


tient l'enseignement supérieur en Amérique latine et organise des
échanges pour des étudiants de deuxième et troisième cycle,
entre pays européens et latino-américains ainsi qu’entre les pays
d'Amérique latine.
# 100
6 I Les compétences de l’Union européenne

>> Les personnes qui souhaitent plus d’informations à ce sujet


peuvent s’adresser à l’Agence Eurodesk
(www.eurodesk.org) ou aux représentants de l’UE en cette
matière.
† En Communauté flamande : JINT vzw, 02/209.07.20,
e-mail : jint@jint.be
† En Communauté française : Bureau d’International
Jeunesse, 02/219.09.06, e-mail : eurodesk.bj@cfwb.be
† En Communauté allemande : Infoladen & Infotreff,
0080/28.00.20, e-mail : infoladen@rdj.be

j) Qu’entend-on par politique extérieure de l’UE ?

La politique extérieure de l'UE comprend


d'une part les relations économiques exté-
rieures et de développement du Ie pilier de
l'UE (méthode communautaire) et d'autre
part, la PESC, le IIe pilier de l'UE qui couvre
la diplomatie et la sécurité européenne
(méthode intergouvernementale).

En ce qui concerne les relations extérieures du Ie pilier, la


Commission négocie les accords extérieurs qui sont conclus par le
Conseil. La Commission se charge de 6 services de politique exté-
# 101

rieure découlants du Ie pilier.


L’europe je veux savoir

A. EN QUOI CONSISTE LA POLITIQUE EXTÉRIEURE DE LA


COMMISSION ?
† Commerce (voir p. 89)
† Élargissement (voir p. 75)
† Relations extérieures (voir ci-dessous)
† Développement (voir p. 106)
† Office d'aide humanitaire – ECHO (voir p. 109)
† EuropeAid – Office de Coopération (voir p. 109)

B. VERS QUELLES RÉGIONS S’ORIENTE LE SERVICE DES RELATIONS


EXTÉRIEURES ?

1. Les pays d’Europe centrale et orientale.


Depuis la chute du communisme en
1989, les relations entre l’UE et les
anciens régimes communistes ont fort
évolué. D’une part, l’UE a conclu des
accords d'association avec ces pays et
d’autre part, elle a reconnu les pays
d’Europe centrale et orientale comme
d’éventuels futurs membres de l’UE.

2. Les « Nouveaux États Indépendants » (NEI)


de l’ancienne Union soviétique.
Immédiatement après l’établissement
des relations officielles avec l’Union
soviétique en 1988, l’UE a normalisé les
relations économiques avec la principale
puissance d’Europe centrale.
Notamment pour soutenir le processus
de paix entamé par le président
Gorbatchev.
# 102
En 1992, des accords de partenariat et de coopération ont été
6 I Les compétences de l’Union européenne

conclus avec dix des douze NEI. Le Turkménistan et le Tadjikistan


faisant exception.

De même, l’UE entretient un accord de partenariat et de coopéra-


tion avec la Russie.

Le programme européen TACIS encourage la démocratisation,


l'état de droit et la transition vers l'économie de marché des NEI par
le cofinancement d'assistance technique, de transfert de savoir-faire
et de projets.

3. Le partenariat euro-méditerranéen.
En lançant, lors de la « Conférence
de Barcelone » en 1995, le parte-
nariat euro-méditerranéen, l’UE a
mis sur pied une nouvelle stratégie
des relations internationales éco-
nomiques, commerciales et poli-
tiques vis-à-vis de 12 pays
méditerranéens : l’Algérie, Chypre,
l’Égypte, Israël, la Jordanie, le
Liban, Malte, le Maroc, la Syrie, la
Tunisie, la Turquie et l’Autorité
palestinienne.

Le partenariat a 3 objectifs : le soutien de la stabilité politique et de


la démocratie, la création d'une zone de libre-échange et une
coopération dans le domaine social, culturel et humain.

Le programme MEDA est l’instrument qui permet de soutenir finan-


cièrement le développement des partenaires.
# 103
L’europe je veux savoir

4. Les États-Unis et le Canada.


Le « Nouvel Agenda transatlan-
tique » intensifie la coopération poli-
tique et commerciale entre l'UE et
les États-Unis. Cet agenda vise à
promouvoir la paix et la démocratie,
et à stimuler le commerce mondial.

Le Canada a été inclu dans la nou-


velle stratégie transatlantique.

5. L’Amérique latine.
Mise à part l’aide au développement, l’UE entretient des liens forts
avec l’Amérique latine à travers un « partenariat stratégique » qui a
pour but de renforcer le dialogue politique, libéraliser les échanges
économiques et instaurer une coopération en matière de culture,
d’éducation et de science. De même, l’UE a formalisé ses relations
avec le Groupe de Rio (principale
structure de concertation politique
à l’échelle du continent) et actuali-
se chaque année le « Dialogue de
San José » auquel participent les
pays d’Amérique centrale.

Par ailleurs, l’UE a conclu des


accords devant conduire à une
zone de libre échange avec le
Mercosur (le quatrième groupe économique du monde) en 1995 et
avec le Mexique en 1997.
# 104
6. Les États du Golfe.
6 I Les compétences de l’Union européenne

Depuis l’entrée en vigueur de l’accord


de coopération entre l’UE et le Conseil
de coopération du Golfe (Émirats arabes
unis, Bahreïn, Arabie saoudite, Oman,
Qatar et Koweït) en 1990, les représen-
tants des deux organisations se ren-
contrent chaque année pour consolider
les relations dans les domaines écono-
miques et techniques et pour stimuler la
stabilité dans la région.

7. L’Asie.
† En 1991, l’UE et le Japon ont adopté une déclaration conjointe
qui s’est traduite par une coopération concrète dans les domaines
économique et politique. Cette déclaration comprend également
un chapitre sur la défense des valeurs communes.
† Presque dix ans après le massacre de la place Tian Anmen, l’UE
– qui avait coupé les ponts avec la Chine – a relancé un partena-
riat global avec la Chine. Il a pour but de renforcer le dialogue poli-
tique, en particulier en matière des droits de l’Homme, et
d’intégrer la Chine à l’économie mondiale.
† L’UE participe au développement de la région du SAARC
(Association des pays de l’Asie du Sud) par le biais d’une aide
financière et technique ainsi qu’une coopération économique.
L’ASEAN (Association des pays de l’Asie du Sud-Est) s’est vue
conférer un rôle de premier plan dans le cadre de la nouvelle stra-
tégie de l’UE à l’égard de l’Asie. Depuis le sommet Europe-Asie
(ASEM) de 1996, les relations économiques et politiques se sont
fort développées.
# 105
L’europe je veux savoir

8. L’Océanie.
L’UE entretient des relations his-
toriques et économiques impor-
tantes avec l’Australie et la
Nouvelle Zélande. Vu le rôle
croissant de la région, l’UE veut
maintenir des relations commer-
ciales stables et approfondir la
coopération bilatérale.

C. QUELS SONT LES OBJECTIFS DU SERVICE


DÉVELOPPEMENT ?
L’aide à la coopération est devenue une politique communautaire
autonome en 1993. Elle oblige les États membres à coordonner
leurs politiques de développement, à coopérer avec des pays tiers
et les organisations internationales compétentes et à prendre en
compte les 4 objectifs de la politique européenne de coopération,
c’est-à-dire :

>> † stimuler le développement économique et social durable


des pays en développement (PED),
† stimuler l’intégration des PED à l’économie mondiale,
† réduire la pauvreté dans les PED,
† consolider la démocratie, l’état de droit, le respect des
droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans les
PED.
# 106
D. QUELS SONT LES ACCORDS CONCLUS DANS LE CADRE DE
6 I Les compétences de l’Union européenne

L’AIDE AU DÉVELOPPEMENT ?

Depuis près de quarante ans, l’UE mène une politique d’aide au


développement avec de nombreux États qui se situent dans l’hé-
misphère Sud. Ainsi, le « partenariat Nord-Sud » désigne les rela-
tions entre l’UE et le Tiers-monde ou les PED.

L’UE est le premier pourvoyeur mondial d’aide publique au Tiers-monde


et représente souvent le premier partenaire commercial des PED. Ces
aides publiques sont réparties soit par des accords régionaux octroyant
certains privilèges, soit par des actions au niveau mondial.

1. Les accords régionaux visent :


† les pays d’Afrique, des Caraïbes
et du Pacifique (ACP) via les
Conventions de Lomé ;
† certains pays de la région médi-
terranéenne, (plus précisément
l’Algérie, la Tunisie, le Maroc,
l’Égypte, la Jordanie, la Syrie, et
le Liban) via des accords d’as-
sociation.

2. Les actions au niveau mondial visent :


† les pays d’Amérique latine et d’Asie via des projets d’assistance
au développement, des accords commerciaux ou un système de
préférences généralisé ;
† les pays dans le monde via de l’aide humanitaire, des fonds spé-
ciaux pour la lutte contre la faim.
# 107
L’europe je veux savoir

E. POURQUOI LES CONVENTIONS DE LOMÉ SONT-ELLES LES


PLUS IMPORTANTES ?

Les accords de coopération entre l’UE


et les ACP existent depuis plusieurs
décennies et ont vu augmenter leur
ampleur et destinataires à chaque révi-
sion.

Les deux premiers accords de ce


genre, les accords Yaoundé I et II
(capitale du Cameroun), remontent à
la période 1963-1974 et visaient sur-
tout les anciennes colonies franco-
phones. En 1975, la deuxième
révision de l’accord donne naissance
à la première Convention de Lomé
(capitale du Togo), dite Lomé I.
Depuis, les différentes révisions de la Convention ont mené à une
numérotation en chiffres romains. La dernière révision, qui vient de
donner naissance au « Lomé V », également appelé « Accord de
Cotonou », est valable pour la période 2000-2010 et touche 71
pays ACP qui ont pour principales richesses les productions agri-
cole et minière. La Convention de Lomé contribue au développe-
ment de l’industrialisation et à la mise en valeur des richesses
naturelles de ces 70 pays ACP. Elle s’appuie sur des principes tels
que le partenariat, la nature contractuelle des relations, une pers-
pective à long terme et finalement un système combinant l’aide au
commerce et à la politique. De même, les partenaires sont égaux
et ont le droit de déterminer leurs propres politiques. Ceci dit, si les
droits de l’Homme, les principes démocratiques et les systèmes
légaux ne sont pas respectés, l’UE peut supprimer ses allocations.
# 108
F. QUEL EST LE RÔLE DU SERVICE ECHO ?
6 I Les compétences de l’Union européenne

Afin de mener ces projets à bien, le


service du Développement coopère
étroitement avec l’Office d’aide
humanitaire (ECHO).

Créé en 1992, ECHO a pour mis-


sion de porter assistance et secours
d'urgence aux victimes de catas-
trophes naturelles ou de conflits en
dehors de l'UE. Cette aide est direc-
tement orientée vers les populations
en détresse, sans distinction de
race, de religion ou d'opinion poli-
tique. Par le biais de l’Office, l’UE
montre sa volonté d'affirmer sa pré-
sence au sein de l'action humanitaire
internationale.

G. QUEL EST LE RÔLE DU SERVICE EUROPEAID ?


L’Office de coopération EuropeAid vient de naître le premier janvier
2001 dans le cadre de la réforme de la gestion de l’aide extérieure
de la Communauté. Elle est responsable de toutes les phases du
« Cycle des opérations » (évaluation des programmes, du finance-
ment des projets, etc.) qui assurent la réalisation des programmes
organisés par les services des relations extérieures et de l’aide au
développement.
# 109
L’europe je veux savoir

3)
I EN QUOI CONSISTE LA « POLITIQUE
ÉTRANGÈRE ET DE SÉCURITÉ COM-
MUNE » (PESC) LIÉE AU DEUXIÈME
PILIER DE L’UE ?

a) Une PESC, pour quoi faire ?


Tout au long de la construction européenne, l’UE a développé des
liens économiques forts avec le reste du monde. Mais le poids poli-
tique de l’UE sur la scène internationale équivaut-il à son poids
commercial et économique ? La réponse reste mitigée…

Par exemple, l’UE est le premier bailleur de fonds du processus de


paix au Moyen-Orient qui reste néanmoins dominé par les États-
Unis.

Déterminée à s’imposer davantage dans la gestion politique des


conflits, l’UE a décidé de se doter d’une « Politique étrangère et de
sécurité commune » (PESC) qui comprend aussi le développement
d'une « Politique européenne de sécurité et de défense » (PESD).

Établie par le Traité de Maastricht en 1992 et révisée par le Traité


d’Amsterdam en 1997, la PESC doit permettre aux Quinze de par-
ler d’une seule voix sur la scène internationale. Et cela tant en
matière de politique étrangère proprement dite qu’en matière de
sécurité et de défense commune.

Actuellement, la PESC a pour mission de renforcer la sécurité euro-


péenne et internationale, de veiller à la sauvegarde des valeurs
communes et au maintien de la paix, et de promouvoir la démo-
cratie, l’état de droit et la coopération internationale.
# 110
b) Que représente la diplomatie de l’UE ?
6 I Les compétences de l’Union européenne

Les politiques étrangères des États membres n’ont naturellement


pas disparu avec la création de la PESC. Cependant, les Quinze
peuvent s’entendre sur certaines questions internationales. La
PESC permet ainsi aux pays membres de l’UE d’ajuster leurs points
de vue, de parler d’une seule voix au sein d’organisations interna-
tionales et d’agir ensemble.

Aujourd’hui, l’UE entretient des relations diplomatiques avec plus de


160 pays.

c) Comment a évolué l’idée d’une « défense européenne


commune » ?

La France avait lancé le tout premier projet de défense européen-


ne en proposant en 1952 la création de la Communauté euro-
péenne de défense. Un projet qui n’a jamais abouti puisque c’est,
ironie de l'histoire, l’Assemblée nationale française qui a refusé d’en-
tériner le projet.
# 111
L’europe je veux savoir

Par ailleurs, en 1948 est née l’Union de l’Europe occidentale (UEO) :


une organisation européenne de défense collective et de sécurité
qui a réuni les pays du Bénélux, le Royaume-Uni et la France au sein
d’une alliance avant de s’élargir aux anciens adversaires
(Allemagne-Italie) et puis à la plupart des pays de l’UE.

En 1992, le Traité de Maastricht parle pour la première fois en 40


ans d’une PESC incluant à terme une politique de sécurité et de
défense commune. De son côté, la Déclaration de Petersberg
assigne à l'UEO trois missions qui s'ajoutent à l'obligation de soli-
darité militaire pour la défense du territoire.

>> Dans la Déclaration de Petersberg, les États membres de


l'UEO se déclarent prêts à mettre à la disposition de l'UE
des unités militaires en vue de :
† missions humanitaires ou d'évacuation de ressortissants,
† missions de maintien de la paix,
† missions de force de combats pour la gestion des crises,
y compris des opérations de rétablissement de la paix.

Ces dernières années, les choses ont


fort évolué. Depuis le Sommet de
Maastricht, la définition d’une
« Politique européenne de sécurité et
de défense » (PESD) a été entreprise,
d’abord à travers l’UEO, ensuite dans
un cadre strictement UE. Aujourd’hui,
la PESD consiste à mettre sur pied
une force militaire capable de mener à
bien les missions dites de Petersberg,
tout en respectant les engagements
de défense collective pris à l’OTAN et
à l’UEO.
# 112
d) Pourquoi une « Politique européenne de sécurité et de
6 I Les compétences de l’Union européenne

défense » (PESD) autonome ?


Confrontée depuis quelques années à une instabilité croissante à
l'Est (Bosnie-Herzégovine, Kosovo…), l’UE s’est rendue compte
qu’elle ne pouvait pas intervenir dans les conflits européens sans
l’aide de la puissance américaine.

C’est le couple franco-britannique qui a jeté les bases de la politique


européenne de défense actuelle. A la suite du sommet franco-bri-
tannique de Saint-Malo en 1998, les événements se sont accélé-
rés. Le Conseil européen d’Helsinki a annoncé en décembre 1999
la création de structures de déci-
sions pour le projet de sécurité et
de défense commune et le Conseil
européen de Cologne a décidé de
doter l’UE d’une « Politique euro-
péenne de sécurité et de défense »
(PESD) le 4 juin 1999. C’est-à-dire,
le jour même où Milosevic, l’ancien
président de la République fédérale
de Yougoslavie, acceptait de retirer
ses forces armées du Kosovo.

Des objectifs concrets ont été fixés


dont le premier est la Force de réac-
tion rapide (FAR), un corps de com-
bat européen d’environ 60.000 hommes qui devrait être totalement
opérationnel d’ici 2003. La FAR pourra agir soit de façon autono-
me, soit en recourant aux moyens et capacités de l’OTAN.

L’OTAN et les États-Unis ont donné leur feu vert à la PESD mais à
condition que l’UE respecte les liens entre les pays membres et
l’OTAN, ne fasse pas de discriminations entre les membres de l’UE
et les membres de l’OTAN ne faisant pas partie de l’UE, et qu’elle
ne crée pas d’institutions qui pourraient faire double emploi avec
celles de l’OTAN.
# 113
L’europe je veux savoir

e) Qui représente la PESC et comment fonctionne-t-elle ?


Deux grands acteurs représentent la PESC à l’étranger. Le Haut
représentant de l’UE pour la PESC, ou Monsieur PESC, Javier
Solana (l’ancien Secrétaire général de l’OTAN), et le Ministre des
Affaires étrangères du pays qui préside l’UE, actuellement, le Vice-
Premier Ministre belge Louis Michel. Le Commissaire chargé des
relations extérieures communautaires, actuellement Chris Patten,
les accompagne le plus souvent.

Étant donné le caractère sensible des questions touchant aux rela-


tions internationales, le pouvoir de décision appartient en grande
partie aux États membres qui, dans ce domaine, utilisent la métho-
de intergouvernementale. Contrairement au Ie pilier, les décisions
relatives à la PESC ne sont pas des règlements ou directives. Le IIe
pilier de l’UE dispose de ses propres instruments.

>> † Les stratégies communes : elles s'appliquent dans les


domaines où les Quinze ont des intérêts communs.
Jusqu’à ce jour, il en existe 4. Plus précisément à l’égard
de la Russie, de l’Ukraine, de la région méditerranéenne
et des Balkans.
† Les actions communes : elles sont adoptées pour des
actions opérationnelles de l’UE pour la mise en œuvre
des stratégies communes.
† Les positions communes : elles définissent la position de
l’UE sur un thème particulier.
† La coopération systématique : les États ont l’obligation
de s’informer mutuellement et de se concerter sur toute
question liée à la PESC.
# 114
Le Conseil européen, qui définit les orientations générales de la
6 I Les compétences de l’Union européenne

PESC, décide à l’unanimité les stratégies communes.

Le Conseil des Affaires générales (CAG) est le Conseil des ministres


réunissant les 15 ministres des Affaires étrangères qui traitent des
« questions PESC ». Ce Conseil recommande au Conseil européen
des stratégies communes et se charge également de la mise en
œuvre de ces stratégies en adoptant des positions ou des actions
communes. Cette mise en œuvre peut être décidée par un vote à
la majorité qualifiée.

Le Secrétaire général du Conseil de


l’UE est également le Haut représen-
tant de l’UE pour la PESC, c’est-à-
dire Javier Solana. Il est assisté par
une « unité de planification de poli-
tique et d’alerte rapide » qui a pour
tâche de surveiller, analyser et évaluer
tous les dossiers liés à la PESC.

Le pays assumant la présidence de


l’UE assure la mise en œuvre des
décisions prises dans le cadre de la
PESC et donne les impulsions
nécessaires.

Quant aux institutions communautaires, leur rôle est limité dans ce


IIe pilier de l’UE. La Commission est associée aux travaux effectués
dans le domaine de la PESC mais son droit d’initiative n’est pas
exclusif. La présidence et la Commission doivent régulièrement
informer le Parlement européen qui, à son tour, peut formuler des
recommandations au Conseil européen.
# 115
L’europe je veux savoir

4)
I En quoi consiste la coopération en
matière de Justice et Affaires inté-
rieures (JAI) liée au troisième pilier
de l’UE ?

a) Comment est née la JAI ?


Puisque les autorités judiciaires et policières restent essentielle-
ment nationales, la réalisation progressive des quatre libertés fon-
damentales de l’UE a dû s’accompagner de l’harmonisation de la
sécurité policière et de la justice.

Ainsi, le Traité de Maastricht a créé un troisième pilier portant sur


la coopération en matière de Justice et Affaires intérieures (JAI).
Celui-ci a rapproché les ministères de la Justice et de l‘Intérieur
des Quinze dans plusieurs domaines.

En ce qui concerne la Justice,


la coopération a été renforcée
au niveau civil et pénal. Dans
le premier cas, la coopération
porte en particulier sur la
reconnaissance mutuelle des
jugements, et dans le second
cas sur l’extradition et l’en-
traide judiciaire.

Les administrations doua-


nières luttent ensemble
contre les trafics de drogue,
d’armes, de déchets dange-
reux et de matières nucléaires. Et les services de police coopèrent,
à travers l’Office européen de police (Europol), dans les domaines
# 116

suivants : le terrorisme, le crime international et organisé, le trafic


de drogue, la traite des êtres humains, le faux monnayage et le
6 I Les compétences de l’Union européenne

blanchiment d’argent.

>> Attention. Ne confondez pas :


† Europol, l’Office européen de police opérationnel depuis
le 01/07/1999 ;
† Interpol, l’Organisation internationale de police criminelle.

b) Quels problèmes pose la libre circulation


des personnes ?
L’introduction de la libre circulation des personnes, organisée pro-
gressivement dans le cadre de l’Espace Schengen, a soulevé un
grand problème lié à la sécurité intérieure de chaque État.

Avec l’élimination des frontières intérieures de l’UE, les États


membres ont dû se priver d’un instrument national important pour
contrôler l’entrée et l’identité des personnes. Ces contrôles se sont
en fait déplacés vers les frontières extérieures de l’UE. Ce qui a
donné naissance à une coopération importante entre les services
de police, des douanes et de l’immigration. Tout cela a également
poussé les Quinze à coordonner leurs politiques sur les grandes
questions d’immigration et d’asile.
# 117
L’europe je veux savoir

c) Quelles réformes ont été introduites par le Traité


d’Amsterdam ?
Comme l’UE ne se veut pas un espace de trafics en tout genre, le
Traité d’Amsterdam a créé en 1997 l’ « Espace de liberté, de sécu-
rité et de justice ». Objectif ? Lutter de manière plus efficace contre
le crime organisé et les fraudes sans entraver la libre circulation des
personnes. Lors du Conseil européen de Tampere (Finlande,
décembre 1999), les Quinze ont adopté le programme de la JAI qui
devra, dans les cinq années à venir, former l’architecture de ce
nouvel espace européen.

De même, le Traité d’Amsterdam prévoit la communautarisation de


la politique des visas, de l’asile et de l’immigration. Ces matières
sont donc transférées au Ie pilier de l’UE. La coopération policière
et judiciaire en matière pénale reste dans le IIIe pilier.

d) Comment fonctionne la JAI ?


Tout comme dans le domaine de la PESC, le Conseil européen
insuffle les priorités de la JAI et le pays assurant la présidence
donne les impulsions nécessaires. Le Conseil des ministres statue
à l’unanimité sur proposition de la Commission ou à l’initiative d’un
État membre, après avoir consulté le Parlement européen. Après
une période transitoire de cinq ans, la Commission jouira du mono-
pole d’initiative et le Conseil des ministres pourra décider de rendre
la procédure de codécision applicable en cette matière.
# 118
En ce qui concerne le troisième pilier, il existe quatre instruments.
6 I Les compétences de l’Union européenne

>> † Les positions communes : elles définissent la position de


l’UE.
† Les décisions-cadres et décisions : elles lient les États
membres quant au résultat à atteindre mais leur laissent
le choix des moyens.
† Les conventions : elles sont recommandées par le
Conseil des ministres et entrent en vigueur une fois
qu’elles ont été adoptées par au moins la moitié des
États membres.
† Les résolutions, recommandations, déclarations ou
conclusions : elles expriment une volonté politique mais
ne lient pas les États membres
# 119
# 31 1 I De europese unie, de europese eenmaking wordt werkelijkheid
7
>>
LES PRIORITÉS
DE LA
PRÉSIDENCE
BELGE
chapitre
# 121
L’europe je veux savoir

1)
I COMMENT L’UE ÉVOLUERA-T-ELLE
DANS LES ANNÉES À VENIR ?

Au Sommet de Nice, les chefs d'État et de gouvernement ont


annoncé de nouvelles discussions sur l'évolution de l'UE. Elles por-
teront sur la délimitation plus claire des compétences de l’Union et
celles des États membres, la simplification des Traités et l’intégra-
tion de la Charte des droits fondamentaux au Traité de l’UE. Une
autre question d'importance qui sera soulevée est celle du rôle des
parlements nationaux face aux institutions de l'UE.

Les 3 phases de discussion :

† 2001 : la Suède et la Belgique encouragent un large débat, asso-


ciant les parlements nationaux, l’opinion publique, les pays can-
didats, des groupes politiques et économiques, le monde
universitaire et des représentants de la société civile.

† 2002-2003 : à partir de ce débat, l’Espagne, le Danemark, la


Grèce et l’Italie prendront des initiatives liées au développement
de l’UE.

† 2004 : une CIG sera convoquée pour prendre de nouvelles déci-


sions sur l’avenir de l’Europe.
# 122
# 123 7 I Les priorités de la Présidence belge
L’europe je veux savoir

2)
I QUEL EST LE RÔLE DE LA
PRÉSIDENCE BELGE ?

Du premier juillet au 31 décembre 2001, la Belgique assure la


Présidence de l’UE. Une Présidence inspirée et guidée par les
conclusions de Nice, par les actions des Présidences antérieures
et de la Commission, ainsi que par la vision ambitieuse de la
Belgique vis-à-vis de la construction européenne.
Durant ces six mois, la Belgique est confrontée à deux défis
majeurs. D’une part, notre pays doit initier le débat sur l’avenir de
l’UE et sur les fondements de son élargissement et d’autre part, la
Belgique doit mettre en œuvre un programme répondant aux aspi-
rations concrètes de la population. Parce que l’UE n’est pas uni-
quement l’Europe des Quinze, mais aussi l’Europe des citoyens.

Le programme de la Présidence belge comprend six lignes de force.

a) L’approfondissement du débat consacré à l’avenir de l’UE

Le gouvernement belge ne tranchera pas encore les grandes ques-


tions auxquelles les Quinze devront bientôt répondre mais il établira
un agenda, une méthode et un calendrier pour préparer la prochai-
ne CIG, prévue pour l’année 2004. La « Déclaration de Bruxelles-
Laeken », sera donc le point de départ du débat sur la destination
finale, l’efficacité et la finalité de l’UE.

b) La mise en œuvre de l’Espace européen de liberté, de sécurité et


de justice

Cet espace garantit le respect des droits de l’Homme en renforçant


les libertés fondamentales de l’Homme. La Belgique accentue aussi
l’amélioration de la collaboration entre les Quinze en matière d’asile
et d’immigration.
# 124
7 I Les priorités de la Présidence belge

c) L’amélioration de la qualité du travail, la promotion de l’égalité des


chances et la lutte contre l’exclusion et la pauvreté

Le plan social de l’UE a été dressé pour les cinq années à venir.
Durant sa Présidence, le gouvernement belge poursuit le débat sur
la modernisation de la protection sociale, accentue « la formation tout
au long de la vie » et inaugure l’ « Observatoire européen des muta-
tions industrielles » qui a pour mission de contribuer à l’amélioration
des conditions de vie et de travail.

d) Le renforcement de la croissance économique durable et de la


politique économique commune

La Belgique poursuit le renforcement de la coordination des poli-


tiques de la zone euro en créant un socle économique et social dans
le cadre de l’Union monétaire. Afin que l’UE puisse devenir en 2010
l’économie la plus compétitive, les six derniers mois de 2001 sont
caractérisés par la libéralisation des marchés de télécommunication
et la création d’un réseau transeuropéen à haute vitesse pour la com-
munication électronique. En outre, le gouvernement belge plaidera
pour la création d’un espace européen de recherche et d’innovation.

e) La promotion du développement durable et de la qualité de la vie

La Belgique veille aussi au bon fonctionnement de la stratégie de


développement durable, lancée en juin 2001. Elle doit permettre d’at-
teindre des objectifs fondamentaux comme les engagements de
Kyoto et de préparer la Conférence « Rio +10 » ainsi que la septième
conférence sur le climat qui se tiendra en novembre 2001 à
Marrakech.
# 125
L’europe je veux savoir

f) L’élargissement et le renforcement de la dimension extérieure de


l’UE

Les négociations d’adhésion représentent une priorité tout à fait


essentielle de la Présidence belge qui négocie surtout les dossiers
concernant la concurrence, le transport, l’énergie, la fiscalité, l’union
douanière, l’agriculture, la pêche, la justice et les affaires intérieures,
et le contrôle financier.

Quant à la dimension extérieure de l’UE, la Belgique veut renforcer la


cohérence de l’action extérieure des Quinze. Le partenariat euro-
méditerranéen reçoit une attention particulière dans le cadre de l’ap-
pui au processus de paix au Moyen-Orient et la politique africaine
constitue incontestablement l’axe prioritaire.

En effet, la Présidence belge a élaboré un plan d’action pour « la paix


et le développement » dans la région de l’Afrique centrale et a été
mandatée par l’UE pour contribuer à la création d’une stratégie com-
mune pour cette région du monde.
# 126
# 127 7 I Les priorités de la Présidence belge
# 31 1 I De europese unie, de europese eenmaking wordt werkelijkheid
LES 6 PÈRES
FONDATEURS
DE LA CONSTRUCTION
EUROPÉENNE

Jean Monnet (1888-1979)


Après la Seconde Guerre mondiale, le Français Jean Monnet
conçoit la première Communauté européenne, la CECA, dont
il sera président de 1952 à 1955. Jusqu’en 1975, il demeure un
des principaux artisans de la construction européenne.

Robert Schuman (1886-1963)


Inspiré par Jean Monnet, Robert Schuman, ministre français
des Affaires étrangères, propose en 1950 une gestion commu-
ne de la production franco-allemande du charbon et de l’acier.

Joseph Bech (1887-1975)


En 1955, le Ministre luxembourgeois des Affaires étrangères
(Premier Ministre de 1949 à1963) préside la conférence de
Messine qui remet la construction européenne sur les rails après
l'échec de la Communauté européenne de défense.

Konrad Adenauer (1876-1967)


Chancelier de la République fédérale allemande de 1949 à
1963, Konrad Adenauer marque son mandat par son engage-
ment profond dans la construction européenne.

Alcide de Gasperi (1881-1954)


De 1945 à 1953, Alcide de Gasperi dirige huit gouvernements
successifs. Il fait participer l'Italie à la CECA et rencontre régu-
lièrement Schuman et Adenauer pour mettre en oeuvre les pre-
mières grandes étapes de la construction de l'Europe.

Paul-Henri Spaak (1899-1972)


Ministre des Affaires étrangères et Premier Ministre belge de 1936
à 1949, il préside le Conseil de l’Europe de 1949 à 1951 ainsi que
l’Assemblée parlementaire de la CECA de 1952 à 1954 et le
# 129

Comité des experts qui ouvrira la voie à l'Europe économique.


L’europe je veux savoir

LE SOMMET

ler rang, de gauche à droite


Wim Kok, Premier Ministre néerlandais; Silvio Berlusconi, Premier Ministre italien ; Poul
Nyrup Rasmussen, Premier Ministre danois ; Guy Verhofstadt, Premier Ministre belge;
Nicole Fontaine, Présidente du Parlement européen ; Tarja Halonen, Présidente de la
Finlande ; Anna Lindh, Ministre suédoise des Affaires étrangères ; Göran Persson,
Premier Ministre suédois ; Jacques Chirac, Président de la République française ;
Romano Prodi, Président de la CE ; José Maria Aznar, Président du gouvernement
espagnol ; Constantin Simitis, Premier Ministre grec ; Bertie Ahern, Premier Ministre
irlandais ; Jean-Claude Juncker, Premier Ministre luxembourgeois.

2e rang :
Mogens Lykketoft, Ministre danois des Affaires étrangères ; Louis Michel, Ministre
belge des Affaires étrangères ; António Guterres, Premier Ministre portugais ; Gerhard
Schröder, Chancelier fédéral allemand ; Tony Blair, Premier Ministre britannique ; Javier
Solana, Secrétaire général du Conseil de l'UE et Haut Représentant pour la Politique
étrangère et de Sécurité Commune ; Wolfgang Schüssel, Chancelier autrichien.
# 130
LES 10 PRÉSIDENTS
DE LA COMMISSION
EUROPÉENNE
DEPUIS 1958

Romano Prodi

09 /99 – …

Jacques Santer

01/01/95 – 09/99

Jacques Delors

06/01/85 – 01/01/95
Commission Delors I (1985-1989)
Commission Delors II (1989-1993)
Commission Delors III (1993-1995)

Gaston Thorn

06/01/81 – 05/01/85

Roy Harris Jenkins

06/01/77 – 05/01/81
# 131
L’europe je veux savoir

LES 10 PRÉSIDENTS
DE LA COMMISSION
EUROPÉENNE
DEPUIS 1958

François-Xavier Ortoli

05/01/73 – 04/01/77

Sicco Mansholt

21/03/72 – 05/01/73

Franco Maria Malfatti

01/07/70 – 20/03/72

Jean Rey

01/07/67 – 30/06/70

Walter Hallstein

10/01/62 – 30/06/67
Commission Hallstein I (1958-1962)
Commission Hallstein II (1962-1967)
# 132
LES COMMISSAIRES
DE LA COMMMISSION
EUROPÉENNE

Romano Prodi

Italie
Président

Neil Kinnock

Grande-Bretagne
Vice-Président
Réforme administrative

Loyola de Palacio del Valle-Lersundi

Espagne
Vice-Présidente
Relations avec le Parlement européen, Transports & Énergie

Mario Monti

Italie
Concurrence

Franz Fischler

Autriche
Agriculture, Développement rural & Pêche
# 133
L’europe je veux savoir

LES COMMISSAIRES
DE LA COMMMISSION
EUROPÉENNE

Erkki Liikanen

Finlande
Entreprises & Société de l'information

Frederik Bolkestein

Pays-Bas
Marché intérieur
Fiscalité et Union douanière

Philippe Busquin

Belgique
Recherche

Pedro Solbes Mira

Espagne
Affaires économiques & monétaires

Viviane Reding

Luxembourg
Education & Culture
# 134
LES COMMISSAIRES
DE LA COMMMISSION
EUROPÉENNE

Michaele Schreyer

Allemagne
Budget

Margot Wallström

Suède
Environnement

António Vitorino

Portugal
Justice & Affaires intérieures

Anna Diamantopoulou

Greek
Emploi & Affaires sociales

David Byrne

Irlande
Santé & Protection des consommateurs
# 135
L’europe je veux savoir

LES COMMISSAIRES
DE LA COMMMISSION
EUROPÉENNE

Michel Barnier

France
Politique régionale

LES COMMISSAIRES LIÉS AUX RELATIONS EXTÉRIEURES

Christopher Patten

Grande-Bretagne
Coordination du service des Relations extérieures

Günter Verheugen

Allemagne
Elargissement

Poul Nielson

Danemark
Développement & Aide humanitaire

Pascal Lamy

France
Commerce
# 136
LES REPRÉSENTANTS
DE L’UE
À L’ÉTRANGER

Javier Solana

Le Haut Représentant de la PESC (Monsieur PESC)

Louis Michel

Le ministre des Affaires étrangères du pays


présidant de l’UE

Christopher Patten

Le commissaire des Relations extérieures


# 137
L’europe je veux savoir

LA PRÉSIDENTE
DU PE
ET LES PRÉSIDENTS
DES 8 GROUPES
EUROPÉENS

Nicole Fontaine

Présidente du Parlement européen

Hans-Gert Poettering

Président du Groupe du Parti Populaire Européen


(Démocrates-Chrétiens) et Démocrates Européens

Enrique Barón Crespo

Président du Groupe du parti des socialistes européens

Patrick Cox

Président du Groupe du parti européen des Libéraux,


Démocrates et réformateurs
# 138
LA PRÉSIDENTE
DU PE
ET LES PRÉSIDENTS
DES 8 GROUPES
EUROPÉENS

Heidi Anneli Hautala

Présidente du groupe des Verts/Alliance libre européenne

Francis Wurtz

Président du groupe confédéral de la gauche unitaire européenne

Charles Pasqua

Président du groupe Union pour l’Europe des nations

Jens-Peter Bonde

Président du groupe pour l’Europe des Démocraties


et des Différences

Gianfranco Dell’Alba

Président du groupe technique des députés indépendants


# 139
L’europe je veux savoir

LES REPRÉSENTANTS
DES INSTITUTIONS
DE CONTRÔLE
ET DE CONSULTATION

Jos Chabert

Président du Comité des Régions

G. Frerichs

Président du Comité économique et social européen

Jan Karlsson

Président de la Cour des comptes européenne

Gil Carlos Rodríguez Iglesias

Président de la Cour de Justice des Communauté européennes


# 140
LES REPRÉSENTANTS
DES INSTITUTIONS
FINANCIÈRES

Wim Duisenberg

Président de la Banque Centrale Européenne

Philippe Maystadt

Président de la Banque
Européenne d’Investissement
# 141
L’europe je veux savoir

LE GOUVERNEMENT
BELGE PRÉSIDE L’UE
DE JUIN
À DÉCEMBRE 2001

M. Guy VERHOFSTADT

Premier Ministre

M. Louis MICHEL

Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères

Mme Laurette ONKELINX

Vice-Première Ministre et Ministre de l'Emploi

M. Johan VANDE LANOTTE

Vice-Premier Ministre et Ministre du Budget,


de l'Intégration sociale et de l'Economie sociale

Mme Isabelle DURANT

Vice-Première Ministre et Ministre de la Mobilité


et des Transports
# 142
Mme Magda AELVOET

Ministre de la Protection de la Consommation,


de la Santé publique et de l'Environnement

M. Antoine DUQUESNE

Ministre de l'Intérieur

M. Frank VANDENBROUCKE

Ministre des Affaires sociales et des Pensions

M. Luc VAN DEN BOSSCHE

Ministre de la Fonction publique


et de la Modernisation de l'Administration

M. André FLAHAUT

Ministre de la Défense

Mme Annemie Neyts

Ministre adjointe au Ministre des Affaires étrangères


et chargée de l’Agriculture
# 143
L’europe je veux savoir

M. Marc VERWILGHEN

Ministre de la Justice

M. Didier REYNDERS

Ministre des Finances

M. Rik DAEMS

Ministre des Télécommunications


et des Entreprises et Participations publiques

M. Charles PICQUE

Ministre de l'Economie et de la Recherche scientifique,


chargé de la politique des grandes villes

M. Eddy Boutmans

Secrétaire d'Etat à la Coopération au Développement,


adjoint au Ministre des Affaires étrangères

M. Olivier Deleuze

Secrétaire d’Etat à l’Energie et au Développement durable,


adjoint au Ministre de la Mobilité et des Transports
# 144
MOTS-CLEFS

Accord de Schengen ou la Convention de Schengen p.42, 43, 47, 117


Accord de Washington p.86
Accord social p.92
Accords européens p.78
Acquis communautaire p.39, 80
Acte unique européen p.39, 41, 87
Agence Eurodesk p.101
Agence européenne pour l’environnement p.97
Agenda 2000 p.76
Agenda social p.92
ALFA p.100
Amérique Latine p.100, 104, 107
Aristide Briand p.34
Article 6 du Traité de l’UE p.52
ASEAN p.105
Asie p.105-107
Association européenne de libre-échange (AELE) p.91

Banque centrale européenne p.58, 69, 141


Banque européenne d’investissement p.58, 68, 141
Benelux p.35, 36, 112
Budget p.64, 70, 71, 72, 73, 94

Canada 100, 104


Charles De Gaulle p.36, 40
Charte de droits fondamentaux p.53, 54, 55, 122, 151
Chine p.90, 105
Citoyenneté européenne p.53, 56, 99
Codécision p.64, 70, 118
Comité des Régions p.58, 68, 140
Comité des représentants permanents (Coreper) p.62
# 145

Comité économique et social p.58, 67, 140


L’europe je veux savoir

Commerce p.89, 90, 102


Commissaire p.48, 61, 133
Commission européenne p.44, 45, 48, 58, 59,
60, 70, 85
Communauté économique européenne (CEE) p.38, 0
Communauté européenne de défense p.111, 129
Communauté européenne
de l’énergie atomique (CEEA) ou Euratom p.38, 39, 40
Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) p.38, 40, 129
Compromis du Luxembourg p.41
Concurrence p.44, 84, 91
Conférence de Barcelone p.103
Conférence européenne p.78
Conférences intergouvernementales (CIG) p.60, 122
Conseil de l'Europe p.37, 62
Conseil des ministres p.58, 62, 63, 70
Conseil européen ou le « Sommet » p.58, 59, 62
Constitution européenne p.55
Convention européenne de sauvegarde
des droits de l'Homme et des libertés fondamentales (CEDH) p.37
Conventions de Lomé p.107, 108
Coopération renforcée p.43, 47, 48
Cour de Justice des Communautés européennes p.58, 59, 67, 140
Cour des Comptes européennes p.58, 67, 140
Critères de Copenhague p.79

Déclaration de Petersberg p.112


Défense commune p.111, 112, 113
Députés européens p.65, 66
Développement p.106, 107, 109
Dialogue social p.92
Directives et règlements p.69
Droit communautaire p.66

ECHO p.109
# 146
Mots cllefs

Élargissement p.75
Espace de liberté, de sécurité et de justice p.45, 47, 118, 125
Espace économique européen (EEE) p.91
États-Unis p.104, 113
Euro p.88
EuropeAid p.109

Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (FEOGA) p.93,94


Fonds structurels p.93
Force militaire p. 112
Haut représentant pour la PESC p.114

Institutions de contrôle et de consultation p.58, 67


Institutions décisionnelles p.58, 59
Institutions financières p.58, 68
ISPA p.79

Japon p.90, 105


Javier Solana p.114
Jean Monnet p.38, 129
Jean Rey p. 39, 132
Justice et des affaires intérieures (JAI) p.116, 117, 118

Logique de coopération intergouvernementale p.00

Majorité qualifiée p.41, 42, 45, 47, 61,


63, 115
Marché intérieur, marché commun,
marché unique, marché intégré p.41, 89
MEDA p.103
Méthode communautaire p.38, 44, 45, 101
Méthode intergouvernementale p.45, 101

Nouveaux États indépendants (NEI) p.102


# 147

Nouvel Agenda transatlantique p.104


L’europe je veux savoir

Océanie p.106
Organisation de coopération
et de développement économique (OCDE) p.36

Pacte de stabilité et de croissance p.89


Parlement européen p.58, 59, 64, 65, 66
Partenariat euro-méditerranéen p.103
Partenariat Nord-Sud p.107
Partenariats pour l'adhésion p.79
Paul-Henri Spaak p.35, 38, 129
Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifiques (ACP) p.107, 108
Pays en développement (PED) p.107
Pays d’Europe centrale et orientale (PECO) p.76
Perspectives financières p.72, 73, 96
PHARE p.73, 79
Piliers p.44
Politique agricole commune (PAC) p.94
Politique écologique p.96
Politique étrangère et de sécurité (PESC) p.110
Politique européenne de sécurité et de défense (PESB) p.113
Présidence de l’UE p.60
Président de la Commission p.48, 133
Principe de la rotation égalitaire p.48
Principe de subsidiarité p.46
Procédure d’adhésion p.78
Procédure de prévention dans le cadre de l’article 6 p.54
Procédure des négociations d’adhésion p.79
Programme Erasmus p.100
Programme Jeunesse p.99
Programme Leonardo da Vinci p.99
Programme Life p.97
Programme Socrates p.100
Quatre libertés p.42
# 148

Recommandations et avis p.109


Mots cllefs

Robert Schuman p.38, 129

SAPARD p.79
Screening de l’acquis communautaire p.80
Services de politique extérieure p.101
Stratégies de pré-adhésion p.78
Système monétaire européen (SME) p.87

TACIS p.103
Traité d’Amsterdam p.45
Traité de l'Atlantique Nord ou le « Pacte Atlantique » (OTAN) p.37, 113
Traité de Maastricht p.43
Traité de Nice p.47
Traité de Rome p.39
Triangle institutionnel p.44, 58
Turquie p.30, 78, 81

Union de l’Europe occidentale (UEO) p.36-112


Union économique et monétaire (UEM) p.87

Valeurs communes, valeurs européennes p.51

Zone Euro p.89


# 149
# 31 1 I De europese unie, de europese eenmaking wordt werkelijkheid
ABRÉVIATIONS
Abréviations

ACP : Pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique


AELE : Association européenne de libre-échange
BCE : Banque centrale européenne
BEI : Banque européenne d'investissements
CAG : Conseil des Affaires générales
CE : Communauté européenne
CECA : Communauté européenne du Charbon et de l'Acier
CEDH : Convention européenne de la sauvegarde des droits de
l'Homme et des libertés fondamentales
CEE : Communauté économique européenne
CEEA : Communauté européenne de l'énergie atomique
CES : Comité économique et social
CIG : Conférence intergouvernementale
Coreper : Comité des représentants permanents
ECHO : Office d'aide humanitaire
EEE : Espace économique européen
Europol : Office européen de police
FAR : Force de réaction rapide
FEDER : Fonds européen de développement régional
FEOGA : Fonds européen d'orientation et de garantie agricole
FSE : Fonds social européen
IFOP : Instrument financier d'orientation de la pêche
IME : Institut monétaire européen
JAI : Justice et Affaires intérieures
NEI : Nouveaux États indépendants
OCDE : Organisation de coopération
et de développement économique
# 151
# 31 1 I De europese unie, de europese eenmaking wordt werkelijkheid
CHARTE DES DROITS
FONDAMENTAUX
DE L'UNION
EUROPÉENNE

PRÉAMBULE
Les peuples de l'Europe, en établissant entre eux une union sans
cesse plus étroite, ont décidé de partager un avenir pacifique fondé
sur des valeurs communes.

Consciente de son patrimoine spirituel et moral, l'Union se fonde sur


les valeurs indivisibles et universelles de dignité humaine, de liber-
té, d'égalité et de solidarité; elle repose sur le principe de la démo-
cratie et le principe de l'État de droit. Elle place la personne au cœur
de son action en instituant la citoyenneté de l'Union et en créant un
espace de liberté, de sécurité et de justice.

L'Union contribue à la préservation et au développement de ces


valeurs communes dans le respect de la diversité des cultures et
des traditions des peuples de l'Europe, ainsi que de l'identité natio-
nale des États membres et de l'organisation de leurs pouvoirs
publics au niveau national, régional et local; elle cherche à pro-
mouvoir un développement équilibré et durable et assure la libre cir-
culation des personnes, des biens, des services et des capitaux,
ainsi que la liberté d'établissement.
# 153
L’europe je veux savoir

A cette fin, il est nécessaire, en les rendant plus visibles dans une
Charte, de renforcer la protection des droits fondamentaux à la
lumière de l'évolution de la société, du progrès social et des déve-
loppements scientifiques et technologiques.

La présente Charte réaffirme, dans le respect des compétences et


des tâches de la Communauté et de l'Union, ainsi que du principe
de subsidiarité, les droits qui résultent notamment des traditions
consti-

tutionnelles et des obligations internationales communes aux États


membres, du traité sur l'Union européenne et des traités commu-
nautaires, de la Convention européenne de sauvegarde des droits
de l'Homme et des libertés fondamentales, des Chartes sociales
adoptées par la Communauté et par le Conseil de l'Europe, ainsi
que de la jurisprudence de la Cour de justice des Communautés
européennes et de la Cour européenne des droits de l'Homme.

La jouissance de ces droits entraîne des responsabilités et des


devoirs tant à l'égard d'autrui qu'à l'égard de la communauté
humaine et des générations futures.

En conséquence, l'Union reconnaît les droits, les libertés et les prin-


cipes énoncés ci-après.
# 154
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

CHAPITRE 1
I : DIGNITÉ

Article premier : Dignité humaine


La dignité humaine est inviolable. Elle doit être respectée et
protégée.

Article 2 : Droit à la vie


1. Toute personne a droit à la vie.
2. Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté.

Article 3 : Droit à l'intégrité de la personne


1. Toute personne a droit à son intégrité physique et mentale.

2. Dans le cadre de la médecine et de la biologie, doivent


notamment être respectés:

† le consentement libre et éclairé de la personne concernée,


selon les modalités définies par la loi,
† l'interdiction des pratiques eugéniques, notamment celles
qui ont pour but la sélection des personnes,
† l'interdiction du clonage reproductif des êtres humains.du
clonage reproductif des êtres humains.
# 155
L’europe je veux savoir

Article 4 : Interdiction de la torture et des peines ou traite-


ments inhumains ou dégradants
Nul ne peut être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements
inhumains ou dégradants.

Article 5 : Interdiction de l'esclavage et du travail forcé


1. Nul ne peut être tenu en esclavage ni en servitude.

2. Nul ne peut être astreint à accomplir un travail forcé ou obli-


gatoire.

3. La traite des êtres humains est interdite.


# 156
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

CHAPITRE 2
I : LIBERTÉS

Article 6 : Droit à la liberté et à la sûreté


Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté.

Article 7 : Respect de la vie privée et familiale


Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de
son domicile et de ses communications.

Article 8 : Protection des données à caractère personnel


1. Toute personne a droit à la protection des données à carac-
tère personnel la concernant.

2. Ces données doivent être traitées loyalement, à des fins


déterminées et sur la base du consentement de la personne
concernée ou en vertu d'un autre fondement légitime prévu
par la loi. Toute personne a le droit d'accéder aux données
collectées la concernant et d'en obtenir la rectification.

3. Le respect de ces règles est soumis au contrôle d'une auto-


rité indépendante.

Article 9 : Droit de se marier et droit de fonder une famille


Le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis
selon les lois nationales qui en régissent l'exercice.
# 157
L’europe je veux savoir

Article 10 : Liberté de pensée, de conscience et de religion


1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience
et de religion. Ce droit implique la liberté de changer de reli-
gion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa reli-
gion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en
public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques
et l'accomplissement des rites.

2. Le droit à l'objection de conscience est reconnu selon les lois


nationales qui en régissent l'exercice.

Article 11 : Liberté d'expression et d'information


1. Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit com-
prend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de com-
muniquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y
avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de
frontières.

2. La liberté des médias et leur pluralisme sont respectés.

Article 12 : Liberté de réunion et d'association


1. Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique et à la
liberté d'association à tous les niveaux, notamment dans les
domaines politique, syndical et civique, ce qui implique le
droit de toute personne de fonder avec d'autres des syndi-
cats et de s'y affilier pour la défense de ses intérêts.
# 158
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

2. Les partis politiques au niveau de l'Union contribuent à l'ex-


pression de la volonté politique des citoyens ou citoyennes de
l'Union.

Article 13 : Liberté des arts et des sciences


Les arts et la recherche scientifique sont libres. La liberté acadé-
mique est respectée.

Article 14 : Droit à l'éducation


1. Toute personne a droit à l'éducation, ainsi qu'à l'accès à la
formation professionnelle et continue.

2. Ce droit comporte la faculté de suivre gratuitement l'ensei-


gnement obligatoire.

3. La liberté de créer des établissements d'enseignement dans


le respect des principes démocratiques, ainsi que le droit des
parents d'assurer l'éducation et l'enseignement de leurs
enfants conformément à leurs convictions religieuses, philo-
sophiques et pédagogiques, sont respectés selon les lois
nationales qui en régissent l'exercice.
# 159
L’europe je veux savoir

Article 15 : Liberté professionnelle et droit de travailler


1. Toute personne a le droit de travailler et d'exercer une pro-
fession librement choisie ou acceptée.

2. Tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union a la liberté de cher-


cher un emploi, de travailler, de s'établir ou de fournir des ser-
vices dans tout État membre.

3. Les ressortissants des pays tiers qui sont autorisés à tra-


vailler sur le territoire des États membres ont droit à des
conditions de travail équivalentes à celles dont bénéficient
les citoyens ou citoyennes de l'Union.

Article 16 : Liberté d'entreprise


La liberté d'entreprise est reconnue conformément au droit com-
munautaire et aux législations et pratiques nationales.

Article 17 : Droit de propriété


1. Toute personne a le droit de jouir de la propriété des biens
qu'elle a acquise légalement, de les utiliser, d'en disposer et
de les léguer. Nul ne peut être privé de sa propriété, si ce n'est
pour cause d'utilité publique, dans des cas et conditions pré-
vus par une loi et moyennant en temps utile une juste indem-
nité pour sa perte. L'usage des biens peut être réglementé
par la loi dans la mesure nécessaire à l'intérêt général.

2. La propriété intellectuelle est protégée.


# 160
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

Article 18 : Droit d'asile


Le droit d'asile est garanti dans le respect des règles de la conven-
tion de Genève du 28 juillet 1951 et du protocole du 31 janvier 1967
relatifs au statut des réfugiés et conformément au traité instituant
la Communauté européenne.

Article 19 : Protection en cas d'éloignement, d'expulsion et


d'extradition
1. Les expulsions collectives sont interdites.

2. Nul ne peut être éloigné, expulsé ou extradé vers un État où


il existe un risque sérieux qu'il soit soumis à la peine de mort,
à la torture ou à d'autres peines ou traitements inhumains ou
dégradants.
# 161
L’europe je veux savoir

CHAPITRE 3
I : ÉGALITÉ

Article 20 : Égalité en droit


Toutes les personnes sont égales en droit.

Article 21 : Non-discrimination
1. Est interdite, toute discrimination fondée notamment sur le
sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales,
les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les
convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion,
l'appartenance à une minorité nationale, la fortune, la nais-
sance, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle.

2. Dans le domaine d'application du traité instituant la


Communauté européenne et du traité sur l'Union européen-
ne, et sans préjudice des dispositions particulières desdits
traités, toute discrimination fondée sur la nationalité est inter-
dite.

Article 22 : Diversité culturelle, religieuse et linguistique


L'Union respecte la diversité culturelle, religieuse et linguistique.

Article 23 : Égalité entre hommes et femmes


L'égalité entre les hommes et les femmes doit être assurée dans
tous les domaines, y compris en matière d'emploi, de travail et de
rémunération. Le principe de l'égalité n'empêche pas le maintien ou
l'adoption de mesures prévoyant des avantages spécifiques en
# 162

faveur du sexe sous-représenté.


Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

Article 24 : Droits de l'enfant


1. Les enfants ont droit à la protection et aux soins nécessaires
à leur bien-être. Ils peuvent exprimer leur opinion librement.
Celle-ci est prise en considération pour les sujets qui les
concernent, en fonction de leur âge et de leur maturité.

2. Dans tous les actes relatifs aux enfants, qu'ils soient accom-
plis par des autorités publiques ou des institutions privées,
l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération pri-
mordiale.

3. Tout enfant a le droit d'entretenir régulièrement des relations


personnelles et des contacts directs avec ses deux parents,
sauf si cela est contraire à son intérêt.

Article 25 : Droits des personnes âgées


L'Union reconnaît et respecte le droit des personnes âgées à mener
une vie digne et indépendante et à participer à la vie sociale et cul-
turelle.

Article 26 : Intégration des personnes handicapées


L'Union reconnaît et respecte le droit des personnes handicapées
à bénéficier de mesures visant à assurer leur autonomie, leur inté-
gration sociale et professionnelle et leur participation à la vie de la
communauté.
# 163
L’europe je veux savoir

CHAPITRE 4
I: SOLIDARITÉ

Article 27 : Droit à l'information et à la consultation des tra-


vailleurs au sein de l'entreprise
Les travailleurs ou leurs représentants doivent se voir garantir, aux
niveaux appropriés, une information et une consultation en temps
utile, dans les cas et conditions prévus par le droit communautaire
et les législations et pratiques nationales.

Article 28 : Droit de négociation et d'actions collectives


Les travailleurs et les employeurs, ou leurs organisations respec-
tives, ont, conformément au droit communautaire et aux législations
et pratiques nationales, le droit de négocier et de conclure des
conventions collectives aux niveaux appropriés et de recourir, en
cas de conflits d'intérêts, à des actions collectives pour la défense
de leurs intérêts, y compris la grève.

Article 29 : Droit d'accès aux services de placement


Toute personne a le droit d'accéder à un service gratuit de place-
ment.

Article 30 : Protection en cas de licenciement injustifié


Tout travailleur a droit à une protection contre tout licenciement
injustifié, conformément au droit communautaire et aux législations
et pratiques nationales.
# 164
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

Article 31 : Conditions de travail justes et équitables


1. Tout travailleur a droit à des conditions de travail qui respec-
tent sa santé, sa sécurité et sa dignité.

2. Tout travailleur a droit à une limitation de la durée maximale


du travail et à des périodes de repos journalier et hebdoma-
daire, ainsi qu'à une période annuelle de congés payés.

Article 32 : Interdiction du travail des enfants et protection


des jeunes au travail
Le travail des enfants est interdit. L'âge minimal d'admission au tra-
vail ne peut être inférieur à l'âge auquel cesse la période de scola-
rité obligatoire, sans préjudice des règles plus favorables aux jeunes
et sauf dérogations limitées.

Les jeunes admis au travail doivent bénéficier de conditions de tra-


vail adaptées à leur âge et être protégés contre l'exploitation éco-
nomique ou contre tout travail susceptible de nuire à leur sécurité,
à leur santé, à leur développement physique, mental, moral ou
social ou de compromettre leur éducation.
# 165
L’europe je veux savoir

Article 33 : Vie familiale et vie professionnelle


1. La protection de la famille est assurée sur le plan juridique,
économique et social.

2. Afin de pouvoir concilier vie familiale et vie professionnelle,


toute personne a le droit d'être protégée contre tout licen-
ciement pour un motif lié à la maternité, ainsi que le droit à
un congé de maternité payé et à un congé parental à la suite
de la naissance ou de l'adoption d'un enfant.

Article 34 : Sécurité sociale et aide sociale


1. L'Union reconnaît et respecte le droit d'accès aux presta-
tions de sécurité sociale et aux services sociaux assurant une
protection dans des cas tels que la maternité, la maladie, les
accidents du travail, la dépendance ou la vieillesse, ainsi
qu'en cas de perte d'emploi, selon les modalités établies par
le droit communautaire et les législations et pratiques natio-
nales.

2. Toute personne qui réside et se déplace légalement à l'inté-


rieur de l'Union a droit aux prestations de sécurité sociale et
aux avantages sociaux, conformément au droit communau-
taire et aux législations et pratiques nationales.

3. Afin de lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté, l'Union


reconnaît et respecte le droit à une aide sociale et à une aide
au logement destinées à assurer une existence digne à tous
ceux qui ne disposent pas de ressources suffisantes, selon
les modalités établies par le droit communautaire et les légis-
lations et pratiques nationales.
# 166
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

Article 35 : Protection de la santé


Toute personne a le droit d'accéder à la prévention en matière de
santé et de bénéficier de soins médicaux dans les conditions éta-
blies par les législations et pratiques nationales. Un niveau élevé de

protection de la santé humaine est assuré dans la définition et la


mise en œuvre de toutes les politiques et actions de l'Union.

Article 36 : Accès aux services d'intérêt économique général


L'Union reconnaît et respecte l'accès aux services d'intérêt écono-
mique général tel qu'il est prévu par les législations et pratiques natio-
nales, conformément au traité instituant la Communauté européenne,
afin de promouvoir la cohésion sociale et territoriale de l'Union.

Article 37 : Protection de l'environnement


Un niveau élevé de protection de l'environnement et l'amélioration
de sa qualité doivent être intégrés dans les politiques de l'Union et
assurés conformément au principe du développement durable.

Article 38 : Protection des consommateurs


Un niveau élevé de protection des consommateurs est assuré dans
les politiques de l'Union.
# 167
L’europe je veux savoir

CHAPITRE 5
I : CITOYENNETÉ

Article 39 : Droit de vote et d'éligibilité aux élections


au Parlement européen
1. Tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union a le droit de vote
et d'éligibilité aux élections au Parlement européen dans l'É-
tat membre où il ou elle réside, dans les mêmes conditions
que les ressortissants de cet État.

2. Les membres du Parlement européen sont élus au suffrage


universel direct, libre et secret.

Article 40 : Droit de vote et d'éligibilité


aux élections municipales
Tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union a le droit de vote et d'éli-
gibilité aux élections municipales dans l'État membre où il ou elle rési-
de, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet État.

Article 41 : Droit à une bonne administration


1. Toute personne a le droit de voir ses affaires traitées impar-
tialement, équitablement et dans un délai raisonnable par les
institutions et organes de l'Union.

2. Ce droit comporte notamment:

† le droit de toute personne d'être entendue avant qu'une


mesure individuelle qui l'affecterait défavorablement ne soit
prise à son encontre;
# 168
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

† le droit d'accès de toute personne au dossier qui la concer-


ne, dans le respect des intérêts légitimes de la confiden-
tialité et du secret professionnel et des affaires;

† l'obligation pour l'administration de motiver ses décisions.

3. Toute personne a droit à la réparation par la Communauté des


dommages causés par les institutions, ou par leurs agents
dans l'exercice de leurs fonctions, conformément aux prin-
cipes généraux communs aux droits des États membres.

4. Toute personne peut s'adresser aux institutions de l'Union


dans une des langues des traités et doit recevoir une répon-
se dans la même langue.

Article 42 : Droit d'accès aux documents


Tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union ou toute personne phy-
sique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un
État membre a un droit d'accès aux documents du Parlement euro-
péen, du Conseil et de la Commission.

Article 43 : Médiateur
Tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union ou toute personne phy-
sique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un
État membre a le droit de saisir le médiateur de l'Union en cas de
mauvaise administration dans l'action des institutions ou organes
communautaires, à l'exclusion de la Cour de justice et du Tribunal
de première instance dans l'exercice de leurs fonctions juridiction-
nelles.
# 169
L’europe je veux savoir

Article 44 : Droit de pétition


Tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union ou toute personne phy-
sique ou morale résidant ou ayant son siège statutaire dans un
État membre a le droit de pétition devant le Parlement européen.

Article 45 : Liberté de circulation et de séjour


1. Tout citoyen ou toute citoyenne de l'Union a le droit de circuler
et de séjourner librement sur le territoire des États membres.

2. La liberté de circulation et de séjour peut être accordée,


conformément au traité instituant la Communauté européen-
ne, aux ressortissants de pays tiers résidant légalement sur
le territoire d'un État membre.

Article 46 : Protection diplomatique et consulaire


Tout citoyen de l'Union bénéficie, sur le territoire d'un pays tiers où
l'État membre dont il est ressortissant n'est pas représenté, de la
protection des autorités diplomatiques et consulaires de tout État-
membre dans les mêmes conditions que les nationaux de cet État.
# 170
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

CHAPITRE 6
I : JUSTICE

Article 47 : Droit à un recours effectif et à accéder


à un tribunal impartial
Toute personne dont les droits et libertés garantis par le droit de
l'Union ont été violés a droit à un recours effectif devant un tribunal
dans le respect des conditions prévues au présent article.

Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitable-


ment, publiquement et dans un délai raisonnable par un tribunal
indépendant et impartial, établi préalablement par la loi. Toute per-
sonne a la possibilité de se faire conseiller, défendre et représenter.

Une aide juridictionnelle est accordée à ceux qui ne disposent pas


de ressources suffisantes, dans la mesure où cette aide serait
nécessaire pour assurer l'effectivité de l'accès à la justice.

Article 48 : Présomption d'innocence et droits de la défense


1. Tout accusé est présumé innocent jusqu'à ce que sa culpa-
bilité ait été légalement établie.

2. Le respect des droits de la défense est garanti à tout


accusé.
# 171
L’europe je veux savoir

Article 49 : Principes de légalité et de proportionnalité des


délits et des peines
1. Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission
qui, au moment où elle a été commise, ne constituait pas une
infraction d'après le droit national ou le droit international. De
même, il n'est infligé aucune peine plus forte que celle qui
était applicable au moment où l'infraction a été commise. Si,
postérieurement à cette infraction, la loi prévoit une peine
plus légère, celle-ci doit être appliquée.

2. Le présent article ne porte pas atteinte au jugement et à la


punition d'une personne coupable d'une action ou d'une
omission qui, au moment où elle a été commise, était crimi-
nelle d'après les principes généraux reconnus par l'ensemble
des nations.

3. L'intensité des peines ne doit pas être disproportionnée par


rapport à l'infraction.

Article 50 : Droit à ne pas être jugé ou puni pénalement


deux fois pour une même infraction
Nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement en raison d'une
infraction pour laquelle il a déjà été acquitté ou condamné dans
l'Union par un jugement pénal définitif conformément à la loi.
# 172
Charte des droits dondamenteux de l’union européenne

CHAPITRE 7
I : DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article 51 : Champ d'application


1. Les dispositions de la présente Charte s'adressent aux insti-
tutions et organes de l'Union dans le respect du principe de
subsidiarité, ainsi qu'aux États membres uniquement lors-
qu'ils mettent en œuvre le droit de l'Union. En conséquence,
ils respectent les droits, observent les principes et en pro-
meuvent l'application, conformément à leurs compétences
respectives.

2. La présente Charte ne crée aucune compétence ni aucune


tâche nouvelles pour la Communauté et pour l'Union et ne
modifie pas les compétences et tâches définies par les trai-
tés.

Article 52 : Portée des droits garantis


1. Toute limitation de l'exercice des droits et libertés reconnus
par la présente Charte doit être prévue par la loi et respecter
le contenu essentiel desdits droits et libertés. Dans le respect
du principe de proportionnalité, des limitations ne peuvent
être apportées que si elles sont nécessaires et répondent
effectivement à des objectifs d'intérêt général reconnus par
l'Union ou au besoin de protection des droits et libertés d'au-
trui.

2. Les droits reconnus par la présente Charte qui trouvent leur


fondement dans les traités communautaires ou dans le trai-
té sur l'Union européenne s'exercent dans les conditions et
limites définies par ceux-ci.
# 173
L’europe je veux savoir

3. Dans la mesure où la présente Charte contient des droits


correspondant à des droits garantis par la Convention euro-
péenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des liber-
tés fondamentales, leur sens et leur portée sont les mêmes
que ceux que leur confère ladite convention. Cette disposi-
tion ne fait pas obstacle à ce que le droit de l'Union accorde
une protection plus étendue.

Article 53 : Niveau de protection


Aucune disposition de la présente Charte ne doit être interprétée
comme limitant ou portant atteinte aux droits de l'Homme et liber-
tés fondamentales reconnus, dans leur champ d'application res-
pectif, par le droit de l'Union, le droit international et les conventions
internationales auxquelles sont parties l'Union, la Communauté ou
tous les États membres, et notamment la Convention européenne
de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamen-
tales, ainsi que par les constitutions des États membres.

Article 54 : Interdiction de l'abus de droit


Aucune des dispositions de la présente Charte ne doit être inter-
prétée comme impliquant un droit quelconque de se livrer à une
activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits ou

libertés reconnus dans la présente Charte ou à des limitations plus


amples des droits et libertés que celles qui sont prévues par la pré-
sente Charte.
# 174

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