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Union européenne

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« UE » redirige ici. Pour les autres significations, voir UE (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Union de l'Europe occidentale, Conseil de


l'Europe ou Europe.

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cet article s’affichent mal (carrés vides, points d’interrogation, etc.), consultez
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Union européenne

Drapeau de l'Union européenne et logotype de la présidence suédoise du Conseil.


(la) « In varietate concordia »
Devise
(« Unie dans la diversité »)

Institutions
Commission européenne
Présidente  Ursula von der Leyen

Siège  Bât. Berlaymont (Bruxelles)

Conseil européen
Président  Charles Michel

Siège  Bât. Europa (Bruxelles)

Parlement européen
Présidente  Roberta Metsola

Secrétariat général  Kirchberg (Luxembourg)

 Bât. Louise-Weiss
Siège du Parlement
(Strasbourg1,Note 1)

 Bât. Paul-Henri Spaak
Siège des commissions
(Bruxelles 1,Note 1)

Conseil de l'Union européenne


Présidence tournante  Suède (1er janvier 2023 - 30 juin 2023)

Secrétaire générale  Thérèse Blanchet

Siège  Bât. Europa (Bruxelles)

Organisation
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États membres
27 États membres

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Langues officielles
24 langues officielles

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8 reconnus
États candidats
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2 déclarés

Géographie et démographie
Classement superficie 7e mondial

Superficie 4 194 431 km2

- dont eau 6,75 %

Classement démographique 3e mondial

Population 447 218 7632 hab. (2023)

Densité 106 hab./km2

Histoire
Traité de Rome 1er janvier 1958

Traité de Maastricht 1er novembre 1993

Traité de Lisbonne 1er décembre 2009

Économie
Monnaie Euro (€)Note 2

Classement PIB 3e mondial (source : FMI)3

PIB 17 820 Mrd $4 (2023)

PIB/hab. 34 797,24 $/hab

Divers
Ode à la joie de Beethoven
Hymne
1:01

Journée de l'Europe 9 mai

Européen,
Gentilé
Européenne

Essentiellement UTC+0 à +2
Fuseaux horaires
(RUP : -4 à +4)

Prix Nobel de la paix 2012


Récompenses
Prix Princesse des Asturies 2017

Domaine Internet .eu, .ευ, .ею

Site officiel european-union.europa.eu

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L'Union européenne (UE)Note 3 est une union politico-économique sui


generis de vingt-sept États européens qui délèguent ou transmettent
par traité l’exercice de certaines compétences à des organes communautaires5,6. Elle
s'étend sur un territoire de 4,2 millions de kilomètres carrés7, est peuplée de plus
de 447 millions d'habitants et est la troisième puissance économique mondiale par
son PIB nominal derrière les États-Unis et la Chine. L’Union européenne est régie
par le traité de Maastricht (TUE) et le traité de Rome (TFUE), dans leur version
actuelle, depuis le 1er décembre 2009 et l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Sa
structure institutionnelle est en partie supranationale et en
partie intergouvernementale : le Parlement européen est élu au suffrage universel
direct, tandis que le Conseil européen et le Conseil de l'Union
européenne (informellement le « Conseil des ministres ») sont composés de
représentants des États membres. Le président de la Commission européenne est
pour sa part élu par le Parlement sur proposition du Conseil européen. La Cour de
justice de l'Union européenne est chargée de veiller à l'application du droit de l'Union
européenne.
Évolution territoriale de l'Union européenne.

La déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman, alors ministre français des


Affaires étrangères, est considérée comme le texte fondateur de la construction
européenne. Sous l’impulsion de personnalités politiques surnommées les « pères
de l'Europe »8, comme Konrad Adenauer, Jean Monnet et Alcide De Gasperi, six
États créent en 1951 la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA).
Après l’échec d'une Communauté européenne de défense en 1954,
une Communauté économique européenne (CEE) est instaurée en 1957 par le traité
de Rome. La coopération économique est approfondie par l’Acte unique
européen en 1986. En 1992, le traité de Maastricht prend la suite de l’Acte unique et
institue une union politique qui prend le nom d’Union européenne et qui prévoit la
création d'une union économique et monétaire dotée d’une monnaie unique,
l’euro (€). Instituée en 1999, la zone euro compte vingt États en 2023. De nouvelles
réformes institutionnelles sont introduites en 1997 et en 2001. À la suite de l’échec
d’un projet de constitution européenne après le refus par référendum des peuples
français et néerlandais, les institutions sont à nouveau réformées en 2009 par
le traité de Lisbonne pour y intégrer les mesures prévues par ce projet de
constitution.
Depuis la formation de la CEE, le nombre d'États membres est passé de 6 à 27. Les
membres fondateurs de la Communauté économique européenne, en 1957, sont
l'AllemagneNote 4, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Ils sont rejoints en 1973 par trois membres de l'Association européenne de libre-
échange : le Danemark, l'Irlande et le Royaume-Uni. L'Union s'élargit vers le sud
avec d'abord l'adhésion de la Grèce en 1981, puis celle de l'Espagne et
du Portugal en 1986. Entre-temps, en 1985, le Groenland a décidé de se retirer en
ratifiant le Traité sur le Groenland et a désormais le statut de pays et territoire
d'outre-mer associé. Avec la fin de la Guerre froide, la partie orientale de
l'Allemagne rejoint la Communauté économique européenne en 1990Note 5. L'Union
européenne intègre en 1995 des États neutres : l'Autriche, la Finlande et la Suède.
En 2004, dix nouveaux États, en majorité issus du bloc de l'Est, s'ajoutent aux
quinze déjà membres : Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte,
la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la Tchéquie. Deux États supplémentaires,
la Bulgarie et la Roumanie, complètent en 2007 ce cinquième élargissement. En
2013, la Croatie devient le 28e membre de l'Union9. Enfin, en 2020, le Royaume-
Uni quitte l'Union à la suite d'un référendum des citoyens britanniques.
En raison de sa « contribution à la promotion de la paix, la réconciliation, la
démocratie et les droits de l'Homme en Europe »10, l'Union européenne a reçu, le 12
octobre 2012, le prix Nobel de la paix.
Histoire[modifier | modifier le code]

La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) : l'« Europe des six ».

Jean Monnet et Konrad Adenauer en 1953.

Articles détaillés : Histoire de l'Union européenne, Chronologie et Intégration


européenne.

Prémices de l'idée européenne (1945-1951)[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Communauté européenne du charbon et de l'acier.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe cherche un moyen de
consolider la paix11. À la suite du Coup de Prague qui renforce la peur de
l'expansion soviétique, la France, les pays du Benelux (Belgique, Pays-
Bas et Luxembourg) et le Royaume-Uni signent le 17 mars 1948 le traité de
Bruxelles qui prévoit une Union occidentale, instituant une collaboration en matière
économique, sociale, culturelle, et de défense collective 12. Ce traité est concurrencé
dès l'année suivante par la création de l'OTAN13, véritable alliance militaire qui inclut
un plus grand nombre de pays européens, mais également le Canada et les États-
Unis.
Dans le même temps, le principe d'une « Europe unie » est posé, en particulier sous
l'impulsion de la France et de l'Allemagne de l'Ouest, même si le discours du
Britannique Winston Churchill à Zurich le 19 septembre 194614 a été déterminant
ainsi que le rôle des pays du Benelux et de l'Italie. L'Europe recherchait alors un
modèle d'intégration qui la mettrait à jamais à l'abri d'une nouvelle guerre. L'idée est
concrétisée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, dans
sa déclaration du 9 mai 1950 appelant à mettre le charbon et l'acier sous une Haute
Autorité commune de la France et de l'Allemagne fédérale Note 6. Le choix de ces deux
secteurs économiques vise à établir une garantie de paix : l'industrie
sidérurgique est hautement stratégique, puisque étroitement liée à l'industrie de
l'armement et dépendant de ces ressources15.
« L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble. Elle se
fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. »
— Robert Schuman, déclaration du 9 mai 195016.
Le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) est
signé le 18 avril 1951 à Paris : les six pays fondateurs sont les pays du traité de
Bruxelles à l'exception du Royaume-UniNote 7. France, Allemagne de l'Ouest, Belgique,
Luxembourg, Pays-Bas et Italie s'entendent pour favoriser les échanges de matières
premières nécessaires à la sidérurgie pour accélérer la dynamique économique
après la guerre, afin de doter l'Europe d'une capacité de production autonome 11. Ce
traité est l'acte fondateur visant au rapprochement entre les vainqueurs et les
vaincus européensNote 8, au sein d'une Europe qui à terme prendrait son destin en
main, indépendamment des influences extérieures alors considérables, et
notamment celle des États-Unis via son plan Marshall et en dépit de la tentative de
concertation de cette aide américaine au sein de l'OECE15.
Échec de la CED et de l'UEO (1952-1954)[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Communauté européenne de défense et Union de l'Europe
occidentale.
Le 27 mai 1952 est signé à Paris un traité instituant la Communauté européenne de
défense (CED) permettant le réarmement de l'Allemagne de l'Ouest dans le cadre
d'une armée européenne ; ce réarmement était justifié par le contexte de la Guerre
froide et la montée de la puissance de l'URSS en Europe de l'Est17. Alors que les
cinq autres pays de la CECA ont ratifié le traité, le 30 août 1954, le Parlement
français rejette la ratification, en raison de l'opposition conjointe des gaullistes et des
communistes qui refusent une armée supranationale. L'ancien traité de Bruxelles de
1948 est alors modifié le 23 octobre 1954 à Paris pour créer l'Union de l'Europe
occidentale (UEO) qui est, jusqu'au traité d'Amsterdam, la seule organisation
uniquement européenne à s'occuper de ce qui deviendra la politique de sécurité et
de défense commune15.
Quoique renforçant l'ancien traité d'alliance, l'UEO reste une entité symbolique sans
pouvoir, ni coopération réelle face à la puissance de l'OTAN surtout lors de la
Guerre froide et le durcissement du régime soviétique dans sa zone d'occupation à
l'est de l'Europe. Son principal rôle reste toutefois lié au développement des forces
nucléaires autonomes françaises et britanniques (notamment après l'épisode
du Canal de Suez et lors des conflits de décolonisation des deux anciennes
puissances coloniales), en assurant la neutralité des autres pays européens dans
ces conflits et en évitant de laisser la défense de l'Europe occidentale au seul
contrôle américain dans l'OTAN15.
En matière de défense européenne, les missions de Petersberg fixent en 1992 un
cadre de coopération et d'intervention dans la « gestion des crises » commun à
l'UEO, l'OTAN et l'Union européenne (au titre de la Politique de sécurité et de
défense commune)17. En février 2003, avec la mise en application du traité de Nice,
l'UE intègre les compétences opérationnelles de l'UEO 18.
Établissement de la CEE (1957-1986)[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Communauté économique européenne et Communauté
européenne de l'énergie atomique.
Le traité de Rome est signé le 25 mars 1957 : les « six » décident d'approfondir leur
coopération. Les domaines économiques, mais aussi politiques et sociaux, sont
concernés. Le but est d'aboutir économiquement à un marché commun permettant
la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux 19.
La Communauté économique européenne (CEE) est l'entité internationale, de type
supranational, instituée par le traité de Rome. Elle se dote d'une capacité autonome
de financement, indépendante du plan Marshall mise en place dans le cadre de
l'Organisation européenne de coopération économique (OECE). Ce traité fonde
également une troisième communauté européenne d'une durée indéfinie,
la Communauté européenne de l'énergie atomique (CEEA), entre les membres des
deux autres communautés (la Communauté européenne du charbon et de
l'acier originelle, ou CECA, et la nouvelle Communauté économique européenne, ou
CEE)15,20.
Le traité de fusion des exécutifs communautaires est signé à Bruxelles en 1965 et
fusionne les exécutifs (par la création de la Commission européenne et du Conseil
européen) des trois Communautés européennes (CECA, CEE, et Euratom), alors
que ces communautés disposent déjà d'institutions communes en matière de
justice15,21.
Achèvement du marché intérieur (1986-1993)[modifier | modifier le
code]

La chute du mur de Berlin conduit à l'intégration de la RDA dans la CEE en 1990.

Article détaillé : Union économique et monétaire.


L'Acte unique européen est signé à Luxembourg le 17 février 1986 par neuf États
membres, suivis par le Danemark (à la suite du résultat positif du référendum de
1986), l'Italie et la Grèce le 28 février 198622. Entré en application le 1er juillet 1987, il
avait pour but de redynamiser la construction européenne en fixant l'achèvement du
marché intérieur en 1993, permettant la libre circulation également des capitaux et
des services. Par ce traité, les compétences communautaires sont élargies aux
domaines de la recherche, du développement technologique, de l'environnement et
de la politique sociale. L'Acte unique consacre aussi l'existence du Conseil
européen, réunissant les chefs d'État et de gouvernement. Il décide de renforcer les
pouvoirs du Parlement européen au moyen de la « procédure de coopération »15,23.
Ce traité amorce une démarche commune en matière de politique étrangère ainsi
qu'une coopération en matière de sécurité sans qu'il soit porté atteinte ni à l'UEO, ni
à l'OTAN. L'UEO trouve un rôle limité dans le règlement des conflits en Europe,
notamment après la chute du communisme en ex-URSS et lors des conflits
ethniques menant au démantèlement de la fédération yougoslave à la mort de Tito.
L'UEO parvient à éviter l'extension des conflits à l'Albanie (via le Kosovo) et participe
aux missions de maintien de la paix et de reconstruction dans les Balkans (opération
Sharp Guard)24.
Établissement de l'Union européenne (1993-2009)[modifier | modifier
le code]

Palais du gouvernement provincial du Limbourg en bord de Meuse à Maastricht, où fut signé le traité.

Timbre allemand célébrant le cinquième élargissement de l'UE.

Article détaillé : Élargissements de 1995, 2004 et 2007.


Le traité de Maastricht est signé le 7 février 1992 et entre en vigueur le 1er novembre
1993. L'Union européenne prend la suite du marché commun et de la Communauté
économique européenne (CEE), devenue Communauté européenne (CE) en
fusionnant avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui
expirait en 2002. Il marque une nouvelle étape dans le « processus d'union sans
cesse plus étroite entre les peuples d'Europe »15.
Les Communautés européennes reposent alors sur trois piliers :

 1er pilier : le pilier communautaire (la CE, le CECA et Euratom) ;


 2e pilier : la politique étrangère et de sécurité commune ;
 3e pilier : la coopération policière et judiciaire en matière pénale.
Le traité de Maastricht crée également la citoyenneté européenne et permet de
circuler et de résider librement dans les pays de la Communauté, le droit de voter et
d'être élu dans l'État où l'on réside pour les élections européennes et municipales25.
Il est aussi décidé de créer « une monnaie unique sous l'égide d'une Banque
centrale européenne », le futur euro. Les compétences de la Communauté sont
étendues, selon le principe de subsidiarité / suppléance, à de nouveaux
domaines : éducation, formation professionnelle, culture, santé publique, protection
des consommateurs, réseaux transeuropéens de transport, politique
industrielle, services (eau, énergie) et environnement25,15.
Le traité d'Amsterdam est signé le 2 octobre 1997 et entre en vigueur le 1er mai
1999. Reposant sur les trois piliers de Maastricht, il affirme les principes de liberté,
de démocratie et de respect des droits de l'homme et propose la mise en place
d'un « espace de liberté, de sécurité et de justice ». Il inclut explicitement le principe
du développement durable26. Il pose le principe des coopérations
renforcées permettant aux pays qui le souhaitent d'avancer plus vite. Il ébauche la
réforme des institutions européennes en vue de l'adhésion des pays de l'Europe
centrale et orientale (PECO). Il élargit la liste des droits, dont il garantit le respect :
droits sociaux, égalité hommes-femmes, services publics, renforce la protection des
droits fondamentaux et interdit toute discrimination. Un Haut représentant de la
PESC est nommé, assisté par une « unité de planification et d'alerte
rapide » (UPAR). Un protocole reprend le principe de subsidiarité du TCE26,15.
Le traité de Nice est signé le 26 février 2001 et entre en vigueur le 1er février 2003.
Ce traité, qui devait réformer les institutions de l'Union en vue de l'adhésion des
PECO, n'est que partiellement parvenu à cet objectif. Celui-ci donne au Parlement
un rôle co-législateur renforcé27. Le droit de recours devant la Cour de Justice des
Communautés est étendu. Le traité fournit une base juridique aux partis politiques
des pays membres. Afin de faciliter le processus de décision à la majorité qualifiée à
27 au sein du Conseil, le système de pondération des voix est remanié. Le traité de
Nice améliore la procédure relative à la mise en œuvre des « coopérations
renforcées » : le droit de veto est supprimé, et le domaine étendu à la PESC y
compris en matière de défense. Une « déclaration sur l'avenir de l'Union » a été
annexée au traité27,15.
Le traité avait quelques failles : la charte des droits fondamentaux a été adoptée au
cours de ce sommet de Nice, mais aucune valeur juridique contraignante ne lui est
reconnue bien qu'elle ait été adoptée par toutes les instances de l'Union 28. De plus,
le traité fixe les principes et les méthodes d'évolution du système institutionnel au fur
et à mesure que l'Europe s'élargit. Il définit une nouvelle répartition des voix
attribuées à chaque État au Conseil, ainsi qu'une redéfinition de la majorité qualifiée.
Cependant, le système de décision prévu par ce traité est complexe et privilégie les
pays à démographie médiane, comme l'Espagne et la Pologne, par rapport aux
autres États membres27. Le risque de paralysie, qui constitue la motivation principale
à réviser les traités, n'est pas résolu. En 2002, entre la signature du traité de Nice et
son entrée en vigueur, une Convention sur l'avenir de l'Europe se forme pour
réfléchir au développement futur de l'Union 15.

Article connexe : Référendums nationaux sur la constitution européenne.


À la suite des travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe, dont il reprend
l'essentiel, le Conseil européen du 18 juin 2004 adopte un projet de « Constitution
européenne »29. La Convention propose de pallier le risque de paralysie en
redéfinissant la majorité qualifiée comme suit : « la majorité qualifiée requise est
constituée des deux tiers des États membres, représentant au moins les trois
cinquièmes de la population de l'Union » (art. 24-2). De plus, le nouveau traité
proposé intègre et rend juridiquement opérante la Charte des droits
fondamentaux dans la Partie II30. Signé à Rome le 29 octobre 2004, il était appelé à
remplacer les traités fondateurs.
Mais ce traité, qui corrigeait les failles du traité de Nice et instaurait un traité
constitutionnel pour l'UE, n'a pas été ratifié par référendum par la France et
les Pays-Bas au premier semestre 2005. Un traité simplifié, reprenant en particulier
la partie institutionnelle du projet, apparaît en 2007 sous la présidence de
la chancelière allemande, Angela Merkel31.
Entrée en vigueur du traité de Lisbonne (2009-2015)
[modifier | modifier le code]

Les chefs d'État et de gouvernement réunis à Lisbonne le 13 décembre 2007.

Le 23 juin 2007 à Lisbonne, le Conseil européen mandate une conférence inter-


gouvernementale afin d'adopter ce traité avant 2009. Ce traité de Lisbonne a été
surnommé « traité modificatif » en France, d'après le nom d'un autre projet de traité
que le président français Nicolas Sarkozy avait proposé à ce même Conseil
européen mais qui n'a pas été retenu. Le traité de Lisbonne préserve notamment les
fondamentaux du projet esquissé par la Convention sur l'avenir de l'Europe32 :

 l'Union reçoit la personnalité juridique ;


 la Charte des droits fondamentaux acquiert force contraignanteNote 9 ;
 la création d'une présidence stable du Conseil européen (et non
plus tournante) ;
 la décision sur la base de la double majorité (avec la possibilité de
demander la pondération de Nice33 jusqu'en 2017 et avec un filet de
sécurité de type compromis de Ioannina renforcé34) ;
 la création de la fonction de Haut représentant de l'Union pour les affaires
étrangères et la politique de sécurité ;
 une certaine extension du vote à la majorité qualifiée (sauf dérogation
pour les Britanniques sur certains aspects de la justice et des affaires
intérieures).
Ce nouveau traité fait l'objet d'une ratification par les parlements de 26
États européens et par référendum en Irlande31. Le peuple irlandais rejette ce traité
le 12 juin 2008, par 53,4 % des suffrages, et gèle son application initialement prévue
au 1er janvier 2009. Lors d'un second référendum le 2 octobre 2009, les Irlandais
acceptent le traité à 67,1 %. Ce dernier entre en vigueur le 1er décembre 2009,
permettant d'appliquer la réadaptation institutionnelle qui était visée depuis les
conclusions de la Convention sur l'avenir de l'Europe 35.
La deuxième décennie du XXI  siècle s'ouvre sur une triple crise au sein de l'espace
e

communautaire : une crise économique, une crise politique, une crise


institutionnelle. Celle-ci prend sa source dans la crise économique mondiale et
la crise des dettes souveraines qui affectent particulièrement les États européens,
conduisant les plus fragiles à des réductions budgétaires très importantes 36. Au
niveau européen, cette période de grande instabilité conduit les 28 à revoir leurs
capacités de réaction et à chercher des solutions communes, quitte à confier une
partie de leurs compétences exclusives au profit de Bruxelles37. Le pacte budgétaire
européen, officiellement appelé « traité sur la stabilité, la coordination et la
gouvernance » (TSCG), est un mécanisme sur lequel se sont accordés 25 des 28
États membres de l'Union européenneNote 10 sur la convergence de leur politiques
économiques et monétaires, notamment la zone euro. Le texte du traité, signé le 2
mars 2012 par les chefs d'État et de gouvernement, est entré en vigueur
le 1er janvier 201338.
Parallèlement, un système de coordination des politiques budgétaires
appelé semestre européen a été mis en place. Avec pour base juridique, le six-pack,
un ensemble législatif le rendant contraignant pour l'ensemble des États membres,
le semestre européen a pour objectif principal de tendre vers une Union économique
et monétaire (UEM) plus approfondie et plus intégrée, capable de mieux résister aux
chocs économiques internationaux, développer une économie prospère à long terme
(objectifs repris dans la stratégie Europe 2020) et maitriser au mieux les finances
publiques de l'ensemble des États membres. Le six-pack prévoit entre autres un
système de décisions et de sanctions financières graduelles applicables par les
instances européennes aux États membres39,40,41.
Le 12 octobre 2012, le prix Nobel de la paix est attribué à l'Union européenne
pour « sa contribution à la promotion de la paix, la réconciliation, la démocratie et les
droits de l'Homme en Europe »10, éléments qui sont ancrés dans les principes même
de la construction européenne11.

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